JAMP Palmarès de la Jeune Architecture en Midi-Pyrénées 2014
JAMP Palmarès de la Jeune Architecture en Midi-Pyrénées 2014
Organisé par le Conseil Régional de l’Ordre des Architectes Midi-Pyrénées la Maison de l’Architecture Midi-Pyrénées l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse
Le Conseil Régional de l’Ordre des Architectes Midi-Pyrénées, la Maison de l’Architecture Midi-Pyrénées et l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse vous présentent la seconde édition du Palmarès de la Jeune Architecture en Midi‑Pyrénées. À cette occasion, les jeunes « Diplômé d’Etat Architecte » (DEA), avec ou sans HMONP, inscrits ou non au Tableau de l’Ordre des Architectes, sont valorisés et récompensés par la profession afin de promouvoir leur démarrage professionnel. Cette édition est l’occasion de découvrir de nouveaux regards sur des territoires en transition, en lisière de Toulouse Métropole. Le support de réflexion de ce Palmarès porte sur la ville de Cugnaux. Les bases qui ont présidé à l’émergence des villes de l’entre-deux sont aujourd’hui revisitées. Elles sont l’enjeu essentiel pour les architectes et les urbanistes de notre temps. Que ce soit au niveau des usages comme de la (re)formation des tissus. L’occasion pour ces jeunes équipes de poser une réflexion sur l’aménagement de territoires en reconversion ou en mutation, sur le traitement d’espaces vacants. Sujet difficile dont voici quelques prises de positions. Philippe Gonçalves, président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes Midi-Pyrénées Jean Larnaudie, président de la Maison de l’Architecture Midi‑Pyrénées
SOM MAIRE P 24 Cugnaux 3.0 Marjorie Cantaloube, mandataire, avec Guillaume Muzard, Diplômés d’Etat Architecte (HMONP) et Edouard Proust, Diplômé d’Etat Architecte P 26 Chercher l’ici, trouver le là Maxime Capelle, mandataire, Diplômé d’Etat Architecte avec Quentin Bruggeman et Fabien Castro, Diplômés d’Etat Architecte (HMONP) P 05 problématique P 08 jury P 09 edito P 12 lauréat : Lignes vertes Matthias Noguera, mandataire, Diplômé d’Etat Architecte (HMONP), avec Antoine Morizot P 18 OPPIDUM CAPIT Luc Armau, mandataire, avec Mathieu Le Ny et Laurent Didier, Diplômés d’Etat Architecte (HMONP) P 20 L’ENCLAVE RÉVÉLÉE, partout, pour tous Juliette Berdah, mandataire, avec Salomé Richard, Diplômées d’Etat Architecte P 22 LIGHT YOUR TOWN Flora Bonnemé, mandataire, avec Mathilde Debaeke et Sophie Moreau, Diplômées d’Etat Architecte
P 28 Une écorce habitable avec un noyau cultivable François-Xavier Faivre, mandataire, avec Lilian Copete Romero, Diplômés d’Etat Architecte P 30 Lisières habitées Benoît Laroche, Diplômé d’Etat Architecte (HMONP) P 32
RdV au coin d’la rue ! Joséphine Picard, mandataire, Diplômée d’Etat Architecte, avec Vincent Agusti, Diplômé d’Etat Architecte (HMONP)
P 34 éco cité - Cugnaux - Cité Aéro Elizabeth Pozada, mandataire, Diplômée d’Etat Architecte (HMONP) avec Laura Girard et Marie Austruy, Diplômées d’Etat Architecte P 36 DENSITÉ _ DENSE/CITÉ _ DANS (LA) CITÉ Anne-Lise Ripp, mandataire, Diplômée d’Etat Architecte, avec Cécile Renaudie et Mélanie Bentayou, Diplômées d’Etat Architecte (HMONP)
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PRO BLEMA TIQUE Problématique À l’annonce des pouvoirs publics du lancement de la construction de plus de 500 000 logements sociaux par an et de la rénovation énergétique de 500 000 logements existants par an, et, pour que les initiatives convergentes se multiplient dès aujourd’hui dans notre métropole, il faut engager une mutation. Au-delà des initiatives nationales et internationales, l’impulsion indispensable vient de nos territoires et des acteurs locaux. Les défis sont planétaires et touchent à notre modèle de développement. Il faut donc imaginer une transition compréhensible pour tous, compatible avec nos ancrages culturels, notre rapport au climat et aux ressources naturelles, à l’énergie ou l’adaptation aux changements climatiques. L’accès aux logements doit être repensé. Les secteurs de l’habitat, de l’urbanisme et du transport sont les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre, ils représentent plus de 81% des gaz à effet de serre de l’aire urbaine. Ce palmarès des jeunes architectes 2014 pourrait être l’occasion de valoriser des propositions pour « habiter mieux »
dans un urbanisme durable pour une transition adaptée à notre territoire. Concours Dans cette problématique, nous proposons, comme support d’expérimentation, une réflexion sur la ville de Cugnaux (31), dans le cadre de la métropolisation Toulousaine. I - Présentation géographique et socio-économique de Cugnaux1 Cugnaux se situe à 12 km au sud-ouest de Toulouse dans le département de la Haute-Garonne, au sein de la région Midi‑Pyrénées. Elle est placée sur la deuxième terrasse de la Garonne à environ 6 km à l’ouest du fleuve. Le territoire communal est limité par les communes de Tournefeuille au nord, Toulouse Saint-Simon au nord-est, Portetsur-Garonne à l’est au pied de la terrasse, Villeneuve-Tolosane au sud et Plaisance-du-Touch à l’ouest et au nord-ouest. Le ruisseau de Roussimort la sépare de la commune de Portet‑sur-Garonne, le ruisseau de l’Ousseau, qui se jette dans le Touch, la sépare de la commune de Plaisance. La partie occidentale de la commune est traversée, du sud-ouest au nord-ouest, par le canal de Saint-Martory. La superficie de la commune est de 13,01 km². La Communauté Urbaine du Grand Toulouse réunissant 25 communes dont Cugnaux depuis le 1er janvier 2009, a intégré 12 communes supplémentaires à partir du 1er janvier 2011 (37 communes au total). La conséquence de cette transformation du statut de l’intercommunalité en matière d’urbanisme est que l’élaboration du PLU est désormais assurée par la Communauté Urbaine du Grand Toulouse, en étroite collaboration avec les communes.
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L’intercommunalité est une forme de coopération existant entre différentes communes. Chaque intercommunalité possède des domaines de compétences spécifiques. Cugnaux comprend 16 096 habitants (recensement publié en 2012) avec une densité de 1 237,20 personnes par km2. La population de Cugnaux était de 12 981 habitants en 1999, 11 311 habitants en 1990, 9 461 habitants en 1982, 9 516 habitants en 1975 et 5 228 habitants en 1968. Quelques données de l’immobilier dans la ville de Cugnaux : • Le nombre de logements est de 7213 en résidence principale. • à Cugnaux 96% de la population est en résidence principale : • 56% sont propriétaires et 42,5% sont locataires (hors résidences secondaires) • Les résidences principales sont des maisons pour 58,3 % et des logements en collectifs pour 41,7 %. (chiffres obtenus en février 2014 de la Préfecture et égaux à ceux du RGP de 2009). II - Historique et développement de la ville de Cugnaux Le noyau villageois historique se situe au croisement de deux voies de communication importantes : une nord-sud venant de Toulouse (RD 23) et une est-ouest (RD24) de Portet‑sur‑Garonne à Plaisance-du-Touch. Dans un territoire où l’économie agricole domine, et notamment la culture de la vigne, cet héritage imprègne encore aujourd’hui la structure parcellaire. Cette structure villageoise est profondément modifiée au cours du XXème siècle. En premier lieu par l’installation en 1923 de l’aérodrome de Francazal, puis de la base aérienne 101 en 1934 sur ce même aérodrome.
La seconde moitié du XXème siècle voit l’accélération des transformations. Avec la Reconstruction apparaîssent dès les années 50 les premiers lotissements en extension concentrique autour du village. La décennie suivante est notamment marquée par la construction, sur le modèle du grand ensemble, du Vivier‑Maçon (439 logements avec commerces en RDC, aujourd’hui classé en ZUS et en ZSP). Tout en pourvoyant aux équipements publics rendus nécessaires par la croissance de la population, les années 70 voient le développement de nouveaux lotissements pavillonnaires, plus éloignés du centre-ville et branchés sur le réseau viaire primaire. Ce type d’urbanisation se poursuit pendant les vingt années suivantes. Toutefois, parallèlement 2 ZAC viennent équilibrer le développement de la commune en structurant les franges du noyau urbain et en proposant du logement collectif. Les années 2000 sont celles de la recherche d’une intensification urbaine et d’une meilleure mixité fonctionnelle et sociale dans une perspective de développement durable. III - Projet et stratégie de développement de l’agglomération, axes stratégiques Les enjeux fondamentaux tourneront autour de 3 axes majeurs : • Réflexion sur la question du renouvellement urbain, de la construction de la ville sur elle-même, quelle densité acceptable ? • Comment intervenir sur les aires de lotissement pavillonnaire face à la question de la médiocrité des espaces publics, de l’architecture, de la densité, de la mobilité ? • Quelle projection peut-on envisager pour le développement urbain de demain pour des territoires en reconversion au travers l’aire de Francazal qui constitue un potentiel important de développement de la métropole pour imaginer la ville de demain ?
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1 - Un site stratégique Les candidats baseront leurs réflexions sur l’évolution de la commune de Cugnaux face à la métropole Toulousaine : quelle doit-être l’attractivité des villes périphériques à l’intérieur de la grande métropole ? Les villes périphériques doivent permettre des systèmes de vie équilibrés, l’existence d’un jardin, le partage du domaine familial, les activités, l’éducation, les loisirs, tout en faisant bien attention de ne pas perdre la singularité ou le caractère de la ville historique. Il faut prendre en compte la vie actuelle de la population avec des mobilités croissantes qui entraînent des flux importants de population. L’attractivité résidentielle des villes périphériques déplace l’enjeu local : les territoires sont mis en concurrence sur la base de leur offre résidentielle. Dans le cadre de cette concurrence, les candidats devront réfléchir sur l’aménagement des territoires en reconversion permettant la réalisation de nouveaux projets urbains tout en intégrant des modes d’habiter, de se déplacer, de produire et de consommer en harmonie avec l’environnement. Les candidats matérialiseront leurs réflexions au travers d’un projet architectural et urbain implanté dans l’enceinte de l’aire de réflexion matérialisée sur le plan de Cugnaux. Il sera motivé par la présentation du concept et l’analyse du site stratégique. L’aire de réflexion sera à l’échelle de la commune et permettra aux candidats de mettre en place leurs stratégies pour la conception de l’évolution de la ville de demain. Elle intègre une zone naturelle N au Nord et une partie du site aéroportuaire de Francazal. Dans ce contexte, une réflexion sur une densification mesurée, une intégration des cultures maraîchères, des vergers, et
éventuellement de l’agriculture en général, le traitement d’espaces publics pourront être envisagés. Toutefois, le nombre de logements à prévoir devra être guidé par un parti urbain, architectural et paysager novateur, capable de résoudre les enjeux de densité urbaine. 2 - Une aire d’intervention Sur une partie plus restreinte, les candidats feront une analyse détaillée du site proposé ; cette partie étant liée à l’histoire de la ville, une réflexion en vue de conserver le mémoriel du site sera nécessaire et des solutions seront proposées. Dans cette zone, il s’agit de concevoir les notions d’habiter, d’échanges, de communications et de déplacements proches vers le centre ville ou vers les équipements scolaires, les équipements sportifs et tous les équipements du quotidien et plus lointains avec la métropole toulousaine. À ce stade du concours, il n’est donné aucune indication programmatique quantitative. Les candidats se réfèreront aux règlements d’urbanisme en vigueur et sans pour autant que ces derniers soient limitatifs dans le cadre de propositions urbaines innovantes, tout en restant fortement attachés au contexte de la commune et aux enjeux de la problématique générale.2
(1) Sources : www.toutes-les-villes.com, www.mairie-cugnaux.fr, www.conseilgeneral.com (2) Le PLU est consultable sur http://mairie-cugnaux.fr/cadre_de_vie/ urbanisme/plu.php
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JURY
Président du jury Romain Passelac Architecte (Narbonne)
Membres Alain Chaléon Maire de Cugnaux représenté par Roger Montlibert Robert Marconis Géographe et professeur à l’IEP de Toulouse et au Mirail, spécialiste des recompositions urbaines Christophe Sonnendrücker Président de l’Association des Professionnels de l’Urbanisme de Midi-Pyrénées représenté par Jean-Yves Puyo
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EDITO
La ville d’aujourd’hui s’étale, diffuse et légère. Elle tourne aveuglément le dos à la ville d’hier, dense et romantique. Cette évolution rapide échappe aux architectes et aux urbanistes. Le Palmarès de la Jeune Architecture en Midi-Pyrénées 2014 concentre sa deuxième édition sur la thématique de « La Ville ». Il est une nouvelle occasion pour des architectes sortant de l’école d’architecture de Toulouse de réfléchir sur les problématiques liées à l’évolution de la ville de Cugnaux. Le sujet est gaillard ! Il exige une réflexion inspirée sur la transformation de la ville pavillonnaire existante et sur la planification de la ville du futur au sein d’un territoire agricole. Les propositions des candidats ont soulevé de nombreux questionnements au sein du jury. Le travail graphique rendu est en général remarquable. Les architectes maîtrisent l’image et pour ce faire ils ont mobilisé du temps. La réflexion sur l’existant a suscité beaucoup moins d’intérêt de la part des candidats que la réflexion sur la ville nouvelle. Faut-il y voir une résignation dans le combat mené pour la reconquête de l’habitat pavillonnaire ? Les projets mettent donc majoritairement à l’honneur le sujet de l’agrandissement de Cugnaux faisant preuve d’une imagination très variée. Parfois naïfs, parfois sensibles, parfois radicaux et utopistes, ils témoignent d’une réflexion décomplexée des jeunes architectes se mettant pour certains hors champ opérationnel. Le jury salue le travail fourni. Il a aussi perçu dans le caractère partiel de certains projets un signe sur la complexité de l’acte de fabriquer la ville d’aujourd’hui et de la difficulté matérielle et temporelle pour de jeunes pratiquants de comprendre un territoire pour en tracer le devenir. Romain Passelac, architecte
LAUREAT Palmarès de la Jeune Architecture en Midi-Pyrénées 2014
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LIGNES VERTES Matthias Noguera, mandataire, Diplômé d’Etat Architecte (HMONP) avec Antoine Morizot La ville de Cugnaux se distingue des autres communes de la métropole par de larges étendues de terres agricoles la séparant de Toulouse. L’agriculture perd de plus en plus de place et il semble opportun de qualifier dès aujourd’hui sa mutation en espaces urbanisables pour conserver ses points forts. Pour se défaire du « tout pavillonnaire », la mise en place de processus évolutifs permet de préparer la ville de demain et de guider son développement dans un espace ouvert, entre ville et nature, entre canaux et agriculture. Notre projet consiste en un maillage de lanières douces - reliées entre elles - et connectées aux transports en commun. Elles n’ont pas vocation à remplacer le tracé automobile mais à proposer une alternative fonctionnelle préexistante. Ces structures mises en place (viaires & végétales) constituent une plus-value pour les futurs logements car ceux-ci bénéficieront d’un environnement déjà constitué en terme de réseaux, de programmes et de cadre de vie. Les lanières ont une épaisseur variable selon le contexte et la topographie, leur permettant d’accueillir différentes activités allant des jardins partagés aux sports collectifs, mais constituant
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aussi de la réserve foncière pour une densité ultérieure ou l’évolution des usages. Elles ont, de plus, vocation à conserver des espaces végétaux denses qui auront le temps de grandir bien avant que la ville n’arrive à eux. Ainsi, une fois bien établi, l’écosystème aura plus de facilités à coexister avec l’urbanisation future car intégré dans les usages. Ces lanières joueront le rôle d’un squelette vert qui va structurer l’espace de la ville à venir. Le développement de nouvelles typologies (habitats individuels en bandes ou petits collectifs) en bordure du centre de Cugnaux a pour but de densifier, dans un premier temps, la ville actuelle.
Ce sont des points d’articulation qui donnent d’ores et déjà les orientations du développement à venir. Dans une stratégie gagnant / gagnant, cette densité de construction plus forte peut être acceptable le long de la lanière où le cadre de vie est plus qualitatif et le site plus ouvert. À l’échelle de la ville et du temps des processus mis en oeuvre, ces lanières pourront être prolongées sur le site de Francazal une fois celui--ci libéré. De même elles pourront profiter des espaces libres dans la ville existante pour la relier à l’intérieur.
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LIGNES VERTES Matthias Noguera, mandataire, Diplômé d’Etat Architecte (HMONP) avec Antoine Morizot
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OPPIDUM CAPIT Luc Armau, mandataire, avec Mathieu Le Ny et Laurent Didier, Diplômés d’Etat Architecte (HMONP) Cugnaux, entre ville et campagne Comme la plupart des villes périphériques, la démographie de Cugnaux explose dès les années 1950. Le développement effréné de l’habitat pavillonnaire se fait par mitage au détriment des terrains agricoles. Dans ces zones à faible densité, la fabrication d’une ville durable exige d’intervenir sur plusieurs échelles : - le centre ancien par la donnée sociale - le territoire communal par la donnée environnementale - la métropole par la donnée économique Cette superposition entre les enjeux et les échelles de territoire définit un schéma d’intervention sur la ville par 27 actions concrètes pour permettre à Cugnaux de répondre aux problématiques d’aujourd’hui et de demain.
commerces et équipements tertiaire tertiaire monorail stationnement logement duplex bas logement duplex haut
aérogare et centre de congrès aérogare d’affaire aérogare d’affaire monorail stationnement hotellerie hotellerie
OPPIDUM CAPIT, le récipient La présence de la base Francazal est un grand atout pour Cugnaux. Le territoire communal possède des infrastructures d’aviation et une grande réserve de foncier disponible. Suite à l’abandon partiel de la base par l’armée, la proposition se base sur l’exploitation d’un aéroport d’affaire sur le site de Francazal. Or la contrainte principale du bruit généré par les avions empêche l’utilisation du foncier disponible sur ce terrain. Oppidum Capit est une grande enceinte autour de la piste pour contenir le bruit de l’aérogare. La métropole toulousaine profite de cet équipement aéroportuaire existant en diminuant les nuisances pour le voisinage immédiat. Profitant de l’aérogare d’affaire, ce mur anti-bruit épais devient un bâtiment à plusieurs programmes : Sur l’aile nord l’aérogare d’affaire (60 000m2) associée à un centre de congrès (40 000m2) et un grand hôtel (13 000m2) et 1 600 places de stationnement. Sur l’aile sud des équipements culturels conséquents en rez‑de‑chaussée (40 000m2), des plateaux de bureaux (80 000m2), 1 000 places de stationnement, et des logements dans les niveaux hauts (500 logements).
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DENSIFICATION
QUALITE ESPACES PUBLICS JARDINS FAMILIAUX
LOGEMENT DEPENDANT
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VIVRE ENSEMBLE QUALITE ESPACES PUBLICS
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Oppidum Capit est un récipient. Il reçoit les volontés de profiter d’une piste d’aviation existante pour construire un équipement servant le territoire communal et métropolitain.
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La consommation foncière minimale de ce bâtiment écran permet à la ville de Cugnaux de se réapproprier l’ensemble des terrains de Francazal. Cette réserve foncière pourra être utilisée librement dans le temps : terrains agricoles, parcs de loisirs, forêts, installations industrielles, urbanisation.
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Un niveau intermédiaire est dédié à une circulation horizontale continue. Le monorail, à une cadence de 10 minutes, fait la navette entre les ailes. Au-delà d’une programmation anticipée, Oppidum Capit est une infrastructure capable d’accueillir dans le stade géant des événements, meetings, festivals et manifestations jusqu’à 400 000 spectateurs (courses, meetings, concerts…).
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L’ENCLAVE révélée, partout, pour tous Juliette Berdah, mandataire, avec Salomé Richard, Diplômées d’Etat Architecte Ici comme ailleurs, l’étalement urbain est source de réflexion. Quel doit être l’équilibre entre le développement urbain et rural ? Cugnaux, commune de Toulouse Métropole avec ses propres singularités, dans une mosaïque mi-urbaine/mi-rurale, se positionne au front de cette réflexion. Demain, comment identifier Cugnaux ? Comment anticiper et permettre son évolution ? Dynamisme-équilibre-identité-proximité : le néo-Cugnaux Cugnaux, tiers-espace* en voie de résorption par la grande ville DOIT se développer singulièrement, vers un aménagement attentif à ses habitants et à son environnement : - Mixité et diversité des usages - Accessibilité piétonne accrue - Réseaux de transport adaptés à tous - Densification verticale - Ville fleurie intensifiée - Sensibilisation au patrimoine L’intensification du rapport à la nature et à la culture, déjà amorcée par la ville, s’impose comme axe de structuration urbaine et de lien social. Une vaste enclave : l’atout Francazal Si le luxe c’est l’espace, alors Cugnaux en bénéficie avec l’ancienne base aérienne 101. Territoire en réserve, cet ancien site aéro-militaire s’impose comme l’enjeu principal du territoire cugnalais et toulousain. Plus qu’un possible espace de transition, son devenir est une jonction entre le monde rural et l’univers urbain. On lui attribue les avantages et attractions de chacun d’eux. Nous intervenons sur la zone sud de la base, ancien lieu de vie des militaires voué à évoluer, en site dynamique et ouvert, socle d’activités variées et d’ambiances nuancées. Le projet de reconversion implique une cohésion avec l’histoire du lieu. Les hangars sont réhabilités en une Cité de Diffusion et de Recherche autour de l’Aéronautique du Futur. Quant aux
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pistes elles sont réservées à l’expérimentation de nouvelles techniques aéronautiques écologiques. Un prolongement du canal forme une limite et vient arroser les jardins. « Du transformable pour du durable »** L’émergence de nouvelles formes architecturales s’impose ici par la réhabilitation de bâtiments anciens et l’implantation de structures habitées. Elles hébergent logements et équipements modulables, du R+2 au R+6, sur un principe éco-llectif, pour une qualité de vie semblable à l’habitat individuel. Les habitants bénéficient de parcelles cultivables et d’un espace extérieur, ouvert sur le ciel. L’intention pour ce néo-Cugnaux est d’être identifiable dans Toulouse Métropole. La commune intensifie sa singularité en s’affirmant en tant que lieu de culture, en rime avec la nature, « par le ciel partout, pour tous ».***
* Professeur Martin Vanier, géographe, « Métropolisation et tiers espace, quelle innovation territoriale ? », 2008 ** Lucien Kroll « L’architecture habitée », conférence février 2014, Salle du Sénéchal Toulouse *** Slogan de la base aérienne 101
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LIGHT YOUR TOWN Flora Bonnemé, mandataire, avec Mathilde Debaeke et Sophie Moreau, Diplômées d’Etat Architecte Mettre en lumière les atouts et les particularités de la commune de Cugnaux, voilà la réflexion qui a été menée pour répondre à des questionnements actuels : « habiter mieux » dans une ville durable. Cette commune présente des éléments remarquables (aérodrome de Francazal, Canal Saint-Martory) ou « ordinaires » (grandes parcelles agricoles, canaux) qui initient le nouveau projet urbain. Francazal : espace libre à conserver mais aussi les terres agricoles introduisent des réflexions sur la thématique de la mémoire et de la temporalité. L’espace libre de l’aérodrome, les zones rurales mais aussi le site de l’Ecopôle dessinent une respiration verte qui préserve le vide dans l’urbanisation d’aujourd’hui. Ce méandre vert n’est pas vu comme une enceinte pour Cugnaux mais comme une limite poreuse entre différents quartiers. Il constitue une ligne directrice séquencée au fil des caractéristiques du territoire, support de déplacements et d’activités. Au sein de la zone rurale, le méandre prend la forme d’un Agri-Boulevard, afin d’y préserver l’activité en facilitant les déplacements. Un Quai des producteurs y fait l’interface entre monde rural et urbain. Un Aéro-Boulevard (TCSP) traverse Francazal pour se l’approprier, le pratiquer en le faisant devenir au fil du temps un grand Parc mémoriel. Cette épine dorsale accentue la volonté d’un cœur de ville
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dynamique : lieu de vie et d’échanges, d’activité et d’habiter. Le centre attractif n’est pas déserté au profit de nouveaux quartiers en périphérie mais au contraire il diffuse un réseau d’activités et de déplacements pour une ville durable. Les différents quartiers se connectent au centre et entre eux par un maillage vert et bleu, support de cheminements doux. À l’échelle du logement, l’intervention se fait de façon ponctuelle, dans la thématique du renouvellement de la ville sur elle-même, Un travail de couture permet d’intervenir, grâce à deux outils, de façon modeste mais réaliste au sein des tissus. Bimby (Build In My BackYard) : occupation et construction de nouveaux logements en fond de parcelle Compacity : construction de nouveaux habitats entre deux bâtis existants Apporter une nouvelle densité sur un foncier existant permet de mettre en place un « bio-habitat » (écoconception et efficacité énergétique) en phase avec l’environnement local. Par une ligne directrice verte porteuse d’activités et d’échanges et par un nouveau cœur de ville dynamique, Cugnaux a l’ambition de devenir une nouvelle polarité attractive. Par la valorisation des atouts du site et un travail de couture, le projet urbain dévoile le potentiel de Cugnaux pour accueillir dans une ville durable les habitants de demain.
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CUGNAUX 3.0 La ville dans toutes ses dimensions Marjorie Cantaloube, mandataire, avec Guillaume Muzard, Diplômés d’Etat Architecte (HMONP) et Edouard Proust, Diplômé d’Etat Architecte Repenser la ville nécessite de repenser notre façon de la faire. La disparité des procédures limite souvent à l’échelle de la parcelle, ce qui génère une ville de l’introversion et de l’automobile. Pour faire une ville de qualité, il faut sans cesse faire des allers-retours de l’échelle humaine à l’échelle urbaine. La démarche de Cugnaux 3.0 est donc multiple : renouveler la ville et la développer durablement à toutes ses échelles et dans toutes ses interactions, avec les outils et tous les acteurs d’aujourd’hui. Le renouvellement participatif On relie souvent l’étalement urbain à l’habitat individuel et le renouvellement à l’intervention dans le pavillonnaire. Or, c’est fermer les yeux sur les autres tissus ayant une responsabilité dans ce phénomène et ayant eux aussi un grand besoin d’urbanité. Pour faire au plus simple, un accompagnement peut être mis en place dès demain par des élus et des équipes de stimulation pluridisciplinaires (urbanistes, architectes, économiste, sociologues...) pour repenser le rapport au paysage et adapter le bâti aux besoins tout en donnant à chacun l’occasion d’agir dans la mesure de ses possibilités. Le développement mutualisé Il s’avère que dans son étalement, l’agglomération a délaissé de nombreux territoires. Entre bassins de vie et métropole, ces territoires sont une opportunité de développement mutualisé. Le projet propose donc de résoudre d’un seul geste le problème de proximité, de consolidation et développement de la métropole : un ruban continu d’urbanisation planifiée (ZA, ZAC…) et spontanée (pavillon, promotion), le tout coordonné par une même charte (de bâti, de paysage, d’usages et de proximité). Pour que le transport en commun puisse être une alternative sérieuse à la voiture individuelle dans l’échelle de la ville d’aujourd’hui, il faut qu’il soit simple et performant pour le placer comme un repère de mobilité et un tuteur de développement. Une étude économique de grande échelle permettrait à la
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Métropole 3.0 de regrouper ses activités en pôles d’excellence sur les communes de première périphérie et leur bassin de vie. En plus de désengorger la ville centre, cela permettrait à la métropole de voir émerger des synergies et une puissance économique consolidée et diversifiée. C’est ainsi que Cugnaux, en lien direct avec Basso Cambo, pourrait devenir une capitale de l’électronique et du numérique, en synergie avec les autres communes de première couronne ainsi renforcées.
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CHERCHER L’ICI, TROUVER LE Là Maxime Capelle, mandataire, Diplômé d’Etat Architecte avec Quentin Bruggeman et Fabien Castro, Diplômés d’Etat Architecte (HMONP) Quels éléments urbains décrivent Cugnaux et l’identifient dans la métropole toulousaine ? La recherche du caractère local et ce qu’il implique comme réflexions nous amènent à traiter les différentes problématiques (logements, mobilités...) de développement urbain d’une ville de banlieue. Nous cherchons les ici, les lieux Cugnalais et par contraste identifions des ailleurs, des non-lieux. Les premiers nous fournissent une base, les seconds des opportunités de projets. Nous menons cette analyse sans prétendre à l’exhaustivité et identifions trois éléments à fort potentiel : - Le canal de Saint-Martory, qui alimente le lac de La Ramée et traverse Cugnaux. Il lie Toulouse, sa banlieue et l’arrière-pays et possède des qualités paysagères. En marge, il est sous-exploité. - La route de Seysses, radiale routière de l’agglomération toulousaine. Elle longe Cugnaux, mais malgré une position privilégiée en terrasse sur plaine alluviale, elle ne remplit qu’un rôle routier. - Le lotissement, élément urbain commun à de nombreuses villes de banlieue toulousaine, lieu générique sans caractère local. Pour chacun de ces trois éléments, nous développons une démarche de projet particulière : Pour le canal de St Martory : l’intervention minimale. Un premier pas dont la présence en entraînera d’autres : créer des voies sur les berges. Celles-ci, associées à des passerelles et des espaces aménagés permettent aux riverains comme au promeneur tant d’apprécier les qualités paysagères que de se déplacer dans la
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ville. À partir de là, on peut imaginer un développement urbain futur. Pour la route de Seysses, nous proposons des projets ponctuels. Forts et localisés : 4 traversées habitées permettant de s’ouvrir sur le grand paysage, conférant un caractère plus urbain à la route et amorçant le dessin d’une nouvelle façade à la ville. Pour le lotissement, plus qu’une intervention précise et déterminée, c’est une méthode que nous recherchons. Une méthode déclinable, à l’image du lotissement. En se réappropriant les voiries et les espaces résiduels, faire du lotissement un lieu grâce à de nouveaux logements, usages et équipements. Ces trois interventions connectées entre elles et aux ici existants, visent à insuffler une dynamique de développement durable et raisonné. L’objectif n’est pas de construire un morceau de ville fini, encore moins de planifier l’évolution urbaine, mais de proposer des méthodes, de créer des supports de développement. Des amorces et des envies : donner le là.
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UNE ÉCORCE HABITABLE AVEC UN NOYAU CULTIVABLE François-Xavier Faivre, mandataire, avec Lilian Copete Romero, Diplômés d’Etat Architecte Le territoire de la métropole toulousaine se caractérise par une croissance démographique importante, une des plus élevées de France. Cette augmentation de la population induit d’une part des flux de personnes toujours plus grands, et d’autre part un besoin de nouveaux logements. Face à ce constat, nous nous sommes d’abord intéressés à l’échelle métropolitaine. Le projet propose de relier onze communes autour de Toulouse au moyen d’un métro aérien, dont le tracé s’appuie sur les axes routiers existants. Ce métro met en relation les grands équipements de la métropole (aéroport, parc d’exposition...) et se raccorde au réseau de transport en commun existant de Toulouse. À l’échelle de la ville de Cugnaux, le projet vise à revaloriser le cœur de ville en unifiant la place de la mairie avec celle de l’église, au moyen d’un nouveau revêtement de sol commun, tout en conservant la possibilité de traverser cette place en voiture. Sur le site de l’aérodrome de Francazal situé au nord de Cugnaux, le projet propose de densifier la ville par la construction de 3000 logements autour de la parcelle, afin de bénéficier du réseau routier existant entourant le site. Ces logements forment une écorce habitable autour de la parcelle. Ils se caractérisent
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par une très grande variété de typologies : maisons individuelles, logements individuels groupés, logements collectifs, fermes. Leur implantation forme un front bâti côté rue, à l’image des maisons de ville de Cugnaux, et libère des jardins privés intimes du côté de l’immense cœur d’îlot. Les terrains du cœur d’îlot sont reconvertis en terres agricoles qui constituent le noyau cultivable du projet. Tous les logements bénéficient d’une vue sur les cultures et les arbres fruitiers du cœur d’îlot. L’absence de mitoyenneté entre les logements permet des percées visuelles en direction des champs. Ces champs sont découpés en 9 parcelles agricoles totalisant 160ha, supports d’une agriculture diversifiée. Des chemins ruraux accessibles au public traversent le site et mènent à l’ancienne piste de l’aérodrome reconvertie en piste de loisirs. La conservation de cette piste ainsi que des hangars affectés à de nouveaux usages agricoles participent à conserver la mémoire du site. L’emprise de la piste est en partie utilisée pour permettre le passage du nouveau canal de Francazal permettant l’irrigation des parcelles agricoles. Les terres au sud de la parcelle s’ouvrent sur la ville existante et sont destinées à l’ensemble des Cugnalais afin qu’ils puissent cultiver leur potager.
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Lisières habitées Benoît Laroche, Diplômé d’Etat Architecte (HMONP) L’opportunité du concours JAMP 2014 permet à la commune de Cugnaux d’obtenir une diversité de regards qui ne doit pas se focaliser sur la libération de la base aérienne de Francazal. En effet, s’agissant d’un espace clairement structuré (limites claires, bâtiment sur une trame orthogonale, espace libre de tout obstacle autour de la piste,...), son évolution placée entre les mains d’une équipe ad-hoc permettra son intégration à la métropole d’ici 45 ans, fin de la concession aéroportuaire. Mais qui peut prévoir aujourd’hui l’évolution de ce morceau de territoire dans la métropole de demain ? On peut constater que la ville, plus généralement la métropole, a perdu la relation avec les ressources naturelles qui l’environnaient et assuraient son approvisionnement, oublié les caractéristiques et la situation de sa naissance. Plus largement, elle perd son identité. Il y a 60 ans, en quittant Toulouse, le voyageur arrivant à Cugnaux avait traversé un paysage agricole. Laissant derrière lui une plaine viticole marquée par la présence lointaine des masses boisées des « domaines », et des haies d’arbres plantées le long des infrastructures (routes, canaux). Aujourd’hui, ce territoire a toutes les caractéristiques d’un fatras : village-rue, logements sociaux et lotissements des années 70, zone d’activités des années 80, espaces agricoles, espaces sous contraintes de Fancazal,... Constitué au coup par coup, ce territoire en a
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tous les défauts et tous les intérêts : confinement, étalement, émiettement ; mais aussi transformations, recompositions, renouvellement... La commune possède un patrimoine naturel et végétal qui représente 40% de son territoire. Il ne s’agit pas d’un « vide », vase d’expansion de la métropole, mais au contraire d’entités paysagères support d’occupations à préserver et à renforcer. Il convient donc dès aujourd’hui d’affirmer de façon plus claire leurs statuts et leurs limites afin d’en éviter leur grignotage, sous la pression foncière et les projets d’infrastructure. Le projet porte sur cette limite « épaisse », cette lisière entre espace bâti et végétal. Il génère une multitude de situations permettant densification et création de logements et d’activités, en rapport avec les grands espaces naturels. Cette démarche complémentaire à la libération de l’emprise de Francazal n’en est pas pour autant tributaire. Le site de l’opération pilote au nord de la base aérienne fait l’objet d’orientations d’aménagements inscrites au PLU en vigueur.
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RDV AU COIN D’LA RUE ! 3 sites aménagés, 3 manières d’habiter et de partager la ville. Joséphine Picard, mandataire, Diplômée d’Etat Architecte, avec Vincent Agusti, Diplômé d’Etat Architecte (HMONP) Lecture Installée entre les plaines de la Garonne et du Touch, la ville de Cugnaux s’inscrit dans le développement de l’agglomération toulousaine. La prédominance de la voiture et du modèle de la maison individuelle attestent du caractère résidentiel de la commune. L’évolution démographique croissante et la recherche d’un développement soutenable impliquent de remettre en cause la manière d’habiter à Cugnaux. Cela concerne évidemment les types de logements, l’habitat, mais aussi les lieux publics, où l’on se croise, où l’on se frôle, où l’on ressent ce qui signifie « vivre en ville ». Étendre la notion d’habiter à l’espace urbain dans son ensemble apparaît fondamental à Cugnaux. La création de nouveaux lieux fédérateurs est une étincelle à l’envie d’habiter ensemble et une étape dans l’acceptation d’une densité plus importante. Stratégie - Contenir l’étalement urbain, à travers la mise en valeur d’une ceinture paysagère, zone non aedificandi qui définit les limites d’un continuum urbain : Cugnaux, Villeneuve-Tolosane, Frouzins. Elle réunit des éléments significatifs, témoins de son histoire (Domaines) et de la présence de l’eau (lacs, gravières, La Ramée). Les secteurs Bachecame et Francazal sont inclus, pour leur potentiel mémoriel et paysager. Dans 45 ans, la fermeture possible de l’aérodrome permettrait d’aménager un vaste parc au sein de la métropole toulousaine. - Permettre une densification « naturelle », sous plusieurs formes : construction sur des parcelles vacantes, division parcellaire, opérations de démolition / reconstruction, surélévation et extension de bâtiments existants, réhabilitation de bâtiments inoccupés. - Aménager des lieux publics attractifs, répartis dans la ville et mis en réseau pour être accessibles facilement à pied. L’urbanisation rapide, au cours des 60 dernières années, a créé de nombreux espaces résiduels qui représentent aujourd’hui un
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potentiel foncier important. Les 3 sites retenus constituent un échantillon, susceptible d’inspirer d’autres interventions. Coin À l’origine du nom de la ville, ce mot renvoie à une dimension humaine de l’espace et à une mesure de l’aménagement à laquelle se réfère chacun des 3 projets. Quelques éléments (toiles, arbres, murets, mobilier urbain) suggèrent des espaces protégés et suffisent à rendre plus utile et parcourue une infrastructure existante (canal, place, château d’eau). Chaque lieu devient ainsi un support de la culture, de l’économie locale et de l’appropriation par les « gens du coin ».
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Eco cité - cugnaux - cité aéro Elizabeth Pozada, mandataire, Diplômée d’Etat Architecte (HMONP) avec Laura Girard et Marie Austruy, Diplômées d’Etat Architecte Cugnaux, ville ou campagne ? Du bourg historique installé dans une « réserve forestière », Cugnaux est devenue la terre de conquête de ceux qui aspirent à la MAISON individuelle, à un Produit de Consommation : produire de la distance et contribuer à la consommation du territoire. Entre l’URBAIN, Toulouse, et le RURAL, hors des frontières de la métropole, quelle est la place de Cugnaux aujourd’hui ? De l’héritage agricole, du récent passé militaire et aéronautique, comment (ré)affirmer l’identité cugnalaise sur le territoire toulousain ? PRODUIRE versus dépendre Plus qu’une réserve foncière, le territoire cugnalais, fort de son héritage agricole, s’affirme comme vecteur productif et économique durable. La ville périurbaine, entre urbaine et rurale, devient Agri‑urbaine, conjuguant le désir de nature et la réalité de l’agriculture : ceinture végétale préservée, activités agricole et maraîchère renouvelées et extension urbaine maîtrisée. L’agriculture périurbaine renforce le lien social entre agriculteurs nourriciers et habitants, en favorisant les circuits courts de distribution. Toulouse-Francazal devient un pôle économique où se croisent industriels de l’aéronautique, clientèle d’affaires en séjour dans la capitale du Midi, curieux du patrimoine militaire et de la mémoire aéronautique transmise par les silhouettes incontournables des anciens hangars de la base aérienne réhabilitée et reconvertie.
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SE PLURI-DEPLACER versus s’auto-déplacer Dans le règne de la ville périphérique étalée, des pratiques alternatives à l’utilisation de la voiture sont développées selon une stratégie multimodale : hiérarchiser le système urbain, créer des boulevards urbains territoriaux, mettre en place des centres de convergence (transports publics, parcs-relais, vélo en libre service, autopartage), mailler l’aire communale d’un réseau de déplacements doux et requalifier le noyau villageois afin de le rendre aux piétons. COMMUNAUTE versus individu Que doit-on attendre d’un logement périurbain ? Oublié le rêve devenu illusoire de la maison individuelle, la réalité de l’habitat périurbain de demain : une « écocité agricole », composée de plusieurs communautés restreintes, partageant des lieux de vie, mutualisant les sources d’énergie, associant les compétences de chacun, divisant les coûts, et assemblée autour d’un espace agricole productif. Cugnaux périurbaine ? Dans le sillage de périurbain, Cugnaux Agri-urbaine se révèle en un Etat de ville : une identité assumée et revendiquée, productive, économiquement durable, démontrant un patrimoine bâti et paysager de qualité et osant confronter les notions d’ordinaire contradictoires d’« Agriculture » et d’« Affaires ».
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DENSITÉ _ DENSE/CITÉ _ DANS (LA) CITÉ Anne-Lise Ripp, mandataire, Diplômée d’Etat Architecte, avec Cécile Renaudie et Mélanie Bentayou, Diplômées d’Etat Architecte (HMONP) Habiter mieux à Cugnaux ? Pour répondre à la question « d’habiter mieux », notre proposition vise une stratégie qui profite à tous les habitants de Cugnaux et qui permette de redessiner profondément la ville et ses espaces publics. Selon nous c’est de la qualité des espaces publics que naît la qualité d’une ville et sa qualité d’habiter. Le projet résulte d’une multiplication de micros-stratégies qui tendent à faire évoluer la ville sur elle-même en conservant ses limites actuelles. Plus d’étalement urbain, il nous semble préférable de travailler les interstices. Densifier mais densifier dans la cité. Pour cela nous proposons de retravailler les voiries principales en densifiant prioritairement autour de ces axes et en permettant l’implantation de services de proximité le long de ces voies qui sont dans la continuité du centre ancien. Hiérarchiser les voies et les qualifier pour donner du sens et de la qualité d’usage pour une vie de quartier retrouvée. Ce projet présente ensuite des options, des propositions afin de faire évoluer les quartiers d’habitat existants (pavillonnaires pour la grande majorité). Ils définissent comment densifier, en construisant les interstices, en surélevant, en utilisant les espaces délaissés, tout en requalifiant les espaces publics de ces quartiers. Retravailler l’espace de la rue est primordial car il est le support de la construction sociale. Recréer des alignements, retravailler les espaces de transition entre le public et le privé, redéfinir une échelle de rue plus juste, permettre la co-visibilité entre jardins et rue sont d’autant d’outils qui qualifient
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l’espace de la rue et invitent au partage. Voir et être vus. Donner à la rue pour qu’elle (re) devienne un lieu d’échanges. Diminuer l’impact de la voiture dans les quartiers pavillonnaires est aussi une priorité, privilégier le partage modal de la voie également. Ces micros stratégies sont conçues pour être des solutions avec et pour les habitants, ce sont des solutions au cas par cas, en concertation avec la population, ce sont des outils qui donnent l’opportunité aux habitants de faire évoluer leur bien avec le temps (surélévation, division etc.) tout en leur permettant de valoriser leur bien foncier. Renouveler la ville, lui permettre d’évoluer sur elle-même. Ces stratégies permettent également de rationaliser les coûts (réseaux, voirie) pour la communauté. Elles donnent l’occasion à la commune de ré-inverstir dans la qualité des espaces publics et des équipements pour tous qui seront vecteurs de son attrait et de sa spécificité (halle de marché, salle de spectacle…).
Palmarès de la Jeune Architecture Midi-Pyrénées 2014
Catalogue édité par la Maison de l’Architecture Midi-Pyrénées 45 rue Jacques Gamelin - 31 100 Toulouse www.maisonarchitecture-mp.org
Impression Imprimerie Lahournère Graphisme Anissa Mérot et Sophie Rotenberg Maison de l’Architecture Dépôt légal novembre 2014 ISBN 978-2-9524179-1-4
Avec le soutien
Club des partenaires de la Maison de l’Architecture : Technal, VM ZINC et Zen Multimédia.