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ÉDITO
Un rêve éveillé pour Gaëlle Baumann et un deep run de toute beauté
Chers lecteurs, Jusqu’au bout, les World Series nous auront fait vibrer et passer des nuits blanches à suivre l’incroyable destin de Gaëlle Baumann, arrivée aux portes de la finale du plus beau tournoi au monde. Un rêve éveillé pour la dernière recrue du Team W, et un deep run de toute beauté à la tête d’un clan français qui a défendu ses chances tout au long de cette compétition. Si les bracelets n’ont pas été aussi nombreux que lors de l’édition précédente (seul Aubin Cazals, en début des WSOP, aura connu ce moment de gloire), la magie des World Series aura une fois de plus fonctionné, avec notamment la magnifique victoire de Michael Mizrachi lors du Players Championship à 50 000 $, deux ans après son bracelet dans ce même tournoi star. Le champion américain se livre d’ailleurs en exclusivité à Poker52, depuis la salle très privée de la Bobby’s Room du Bellagio, et raconte ses déboires et les coups de gamble fous de ces dernières années… Une vie en montagnes russes qui a forgé ce champion toutes catégories et lui permet de jouer aux tables les plus chères du monde en étant totalement détaché des enjeux. Le mois qui suit la fin des World Series est le rare moment de pause offert aux joueurs pros afin de se ressourcer avant une rentrée très chargée et se remettre en cause après une absence de résultats. Si la saison EPT redémarre dès mi-août à Barcelone, comme c’était le cas lors des premières éditions, le mois de septembre est un véritable marathon de grands événements, avec la finale du PPT, le WPT Grand Prix de Paris et les WSOP-Europe à Cannes. Une période où des destins peuvent se construire, des fortunes se faire ou se défaire, des vedettes se révéler au grand jour. La saison 2012-2013 s’annonce plus que jamais passionnante…
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Sommaire 16
ActuAlités
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rencontre online
34
rePortAGes
34 Journal des WsoP
50 WsoP 2012
58 WPt national series
& AcFPoker tour Mazagan
62 AcF summer series 2012
64 FPs Gujan-Mestras
66
chroniques
66 isabelle Mercier
68 la team PMu au quotidien
Gabriel nassif, serial-perfeur aux WsoP
106 clAsseMents henDonMoB 114 AGenDA - tournois 116 tournois réGuliers online
événeMents online
74
28
50
34
>>> exclusivement en kioSque rencontre
74 Michael Mizrachi
champion parmi les champions
chroniques 82 Fabrice soulier
Des WsoP à oublier
84 Pedro canali
soyez déjà à la river quand votre adversaire est encore au flop !
86 Kara scott
souvenirs des World series
88 Doyle Brunson
« la route du succès est toujours en construction »
technique 90 Jouer short stack
par thibaud Guenegou
92 le temps de la décision par Davidi Kitai
94 limiter la variance en Mtt Plo par elie Payan
96 De retour sur unibet.fr par Basile Yaïche
strAtéGie
98 les phases intermédiaire et tardive d’un Mtt par Pokerstrategy
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acTualITÉS // marOc
LE TANGER POKER FESTIVAL CLÔT LE MOIS D’AOÛT
Le casino de Tanger, mondialement connu pour son accueil et l’excellence de son resort, géré par la chaîne d’hôtellerie de luxe Mövenpick, organise du 22 au 16 août le Tanger Poker Festival, sous le parrainage d’Omar Karib. Le Main Event à 7 700 Dhs dispose d’un prizepool garanti d’un million de dirhams et vous pouvez profiter d’un package buy-in + hôtel à seulement 10 500 Dhs (soit 950 €). En parallèle, des tables de cash-game devraient régaler les amateurs du genre, 24h/24. • Mercredi 22 août à 17 heures, Satellite Day 1A - 800 Dhs - 4 000 jetons - re-buy illimité à 400 Dhs + add-on double - 20 min. • Mercredi 22 août à 21 h 30, Side Event 1 - 1 500 Dhs - 5 000 jetons - freezeout - 20 min.
• Jeudi 23 août à 17 heures, Day 1A - 7 700 Dh - 35 000 jetons - reload - 45 min. • Jeudi 23 août à 21 h 30, Satellite Day 1B - 800 Dh - 4 000 jetons - re-buy illimité à 400 Dhs + add-on double - 20 min. • Vendredi 24 août à 17 heures, Day 1B - 7 700 Dh - 35 000 jetons - reload - 45 min. • Samedi 25 août à 16 heures, Day 2 - re-entry - 60 min. • Samedi 25 août à 21 h 30, Side Event 2 - 3 300 Dhs - 10 000 jetons - re-entry - 30 min. • Dimanche 25 août à 16 heures, Final Main Event - 60 mn. Packages : buy-in + hôtel : 10 500 Dhs (950 €) Cash-game 24h/24
// eSpaGNe
l’eurOpeaN pOKer TOur REDÉMARRE À barcelONe C’était une institution des premières saisons de l’European Poker Tour ; c’est redevenu une réalité avec cette neuvième saison de l’EPT qui lance le début de sa nouvelle édition depuis le Gran Casino Barcelona, à partir du 15 août, avec un Main Event débutant le 19 août (5 000 €). avant cela a lieu l’Estrellas Poker Tour, avec sa finale à 1 000 €. Un Super High-Roller à 50 000 €, reloads illimités, est également organisé en table télévisée à partir du 17 août. Une très bonne nouvelle tant les fields sont importants dans cette région de l’Europe et tant le professionnalisme des équipes du Gran Casino n’est plus à démontrer. Une destination poker et vacances idéale.
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acTualITÉS // buSINeSS
ÇA BOUGE DU CÔTÉ DES OPÉRATEURS FRANÇAIS...
Crise économique ou législation trop sévère sur le jeu en ligne ? Le fait est que le quotidien est difficile pour les rooms du .fr et après la disparition de quelques opérateurs du marché français, la rentrée s’annonce agitée dans le monde du jeu online... Côté fusion, Georges Djen (PokerXTrem.fr) et Matthieu Leboucher (MyPok) ont annoncé leur rapprochement afin de joindre leurs activités de poker en ligne. Les deux rooms indépendantes et très actives tant au niveau du sponsoring que de leurs offres intéressantes pour les
// ONlINe
LES WINAMAX SERIES IV SE DÉROULERONT DU 9 AU 16 SEPTEMBRE Winamax organisera en septembre l’un des grands événements de la rentrée. Du 9 au 17 septembre prochains, la room vous invite à participer aux Winamax Series IV. Avec 2,5 millions d’euros de prizepool garantis (contre 2 millions en avril dernier) et 31 tournois prévus (contre 27 lors de la dernière édition), l’action sera au rendez-vous. Une large variété de tournois sera au programme. On retrouvera ainsi des tournois de No Limit Hold’em (Full Ring, 6-Max, 4-Max, Heads-up) en shootout, re-entry et bounty et du Pot Limit Omaha (6-Max, Heads-up) en freezout et avec re-buy. Les buy-in s’échelonneront entre 10 et 1 000 € – pour le High-Roller. Un Main Event à 150 € aura lieu du 16 au 17 septembre avec un prizepool de 200 000 €.
joueurs, seront ainsi plus fortes ensemble pour affronter des mastodontes comme PokerStars ou Winamax... Côté fermeture, Winga, TranchantPoker et Chilipoker ne seront plus du monde du .fr – les rooms n’avaient jamais trouvé leur place dans ce paysage déjà saturé par une offre très complète, malgré la taxation de l’État. Un temps annoncée comme imminente, l’ouverture d’une room Poker Leaders (fondée par Olivier Douce et Éric Haïk) semble être définitivement remise en cause – la faute à un problème technique qui ne se résoud pas. Forte de sa licence, la room représentée par Bruno «Kool Shen» Lopes et Stéphane albertini ne devrait jamais voir le jour. Dommage, au vu des excellents résultats de ses ambassadeurs... Enfin, une rumeur enfle dans le milieu du poker business : un des très gros acteurs du marché français, fortement présent médiatiquement, pourrait bien être absorbé dans les semaines à venir... À suivre, de très près.
// INSOlITe
LE GRAND MAÎTRE KARPOV AFFRONTE LES HABITANTS DE CIAMANNACCIA
Belle initiative que celle du maire du magnifique village corse de Ciamannaccia, qui a récemment invité le Grand Maître d’échecs Anatoly Karpov, véritable légende du noble jeu, à affronter les joueurs amateurs de la région. Mi-juillet, à l’ombre des oliviers et à l’abri du soleil brûlant, ceux-ci ont pu jouer en simultané, à quarante compétiteurs, contre Karpov ainsi que deux autres Grands Maîtres ukrainiens. Un succès sans précédent, avec pas moins de 116 inscrits pour cette deuxième édition qui en appelle beaucoup d’autres.
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acTualITÉS // baNKrOll
COMBIEN PEUT VOUS COÛTER VOTRE RENTRÉE POKER ? La rentrée poker est plus que jamais encombrée, avec pas moins de quatre events incontournables pour les fans de poker : la finale du PPT au Palm Beach à Cannes du 3 au 9 septembre ; le Rendez-vous à Paris (pendant lequel a lieu le WPT Grand Prix de Paris) à l’Aviation Club de France, du 5 au 20 septembre ; les WSOP-E au casino CannesCroisette, du 20 septembre au 4 octobre ; l’EPT San Remo du 3 au 11 octobre. Poker52 a fait les comptes pour vous, afin que vous abordiez ce mois de poker non-stop avec la bonne bankroll : • Main Event PPT (3 septembre) : 8 500 € avec re-entry • High-roller PPT (7 septembre) : 25 000 € • Omaha Cup (Rendez-vous à Paris, 8 septembre) : 5 000 €
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• WPT Grand Prix de Paris (10 septembre) : 7 500 € avec re-entry • High-Roller (Rendez-vous à Paris, 15 septembre) : 15 000 €• WSOP-E #1 (6-Max, 20 septembre) : 2 500 € • WSOP-E #2 (NLHE, 22 septembre) : 1 000 € avec re-entry • WSOP-E #3 (PLO, 24 septembre) : 5 000 € • WSOP-E #4 (Shootout, 25 septembre) : 3 000 € • WSOP-E #5 (Split Format, 26 septembre) : 10 000 € • WSOP-E #6 (PLO 6-Max, 27 septembre) : 1 500 € • WSOP-E #7 (Main Event, 29 septembre) : 10 000 € • Majestic High Roller (WSOP-E, 2 octobre) : 50 000 € • EPT San Remo (3 octobre) : 5 000 € Soit un total (hors re-entry) de… 149 000 € !
C’est le coût de la qualification de Fabrice Humbert sur BarrierePoker.fr au Main Event des WSOP. Il aura transformé cette somme en... 38453$ ! D’autres qualifiés sur la room online ont fini ITM, dont alban Juen (128 384 $), David Debue (38 453 $), Marc Bariller et Maxence Dupont (24 808 $). Rendez-vous sur BarrierePoker.fr pour vivre le même rêve aux WSOP-Europe.
// ÉvÉNemeNT
AFFRONTEZ GUILLAUME DARCOURT À PRAVETS C’est dans le cadre désormais connu de tous de la « Darcourt Room » du casino Pravets qu’aura lieu la septième édition des Pravets Poker Masters. La jolie ville de Bulgarie organise en effet un Main Event à 1 130 €, avec possibilité de re-entry, parrainé par le champion de la Team PMU, ainsi que quatre satellites à 110 € pour s’y qualifier. Une bonne occasion pour découvrir, du 28 août au 2 septembre, ce joyau de l’architecture bulgare et ses alentours propices au dépaysement et au repos. Plus d’infos sur www.casinopravets.bg
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ACTUALITÉS // LIVE
CYRILLE THIBEAU REMPORTE LE PARTOUCHE POKER DEEPSTACK D’AIX-EN-PROVENCE Le Partouche Poker Deepstack d’Aix-en-Provence aura, comme prévu, rencontré un immense succès avec 700 inscriptions. Après une journée, ils n’étaient plus que 353 et seuls 72 d’entre eux allaient pouvoir rentrer dans les places payées. En heads-up, Cyrille Thibeau retrouve Yann Hamon. Chip leader en début de rencontre, Yann va subir une succession de mauvais coups avant que Cyrille ne lui assène le coup final. Cyrille Thibeau remporte ainsi 65 000 €.
CLASSEMENT DE LA TABLE FINALE 1er - Cyrille Thibeau : 65 000 € 2e - Yann Hamon : 40 000 €
3e - Adil El Attaoui : 22 100 €
4e - Patrick Azzouzi : 16 000 € 5e - Jean Rigaux : 12 000 €
6e - Jonathan Maisonneuve : 8 480 € 7e - Patrick Assouline : 6 300 €
8e - Nicolas Moreno : 5 200 €
9e - Yohan « mayo69 » Hanys : 4 600 €
// QUALIFICATION
REMPORTEZ VOTRE PACKAGE POUR L’EPT DEAUVILLE AVEC LES HEADS-UP MASTERS DE POKERSTARS.FR
Du 16 au 20 septembre prochains, PokerStars.fr organisera les Heads-Up Masters, la plus grande compétition de poker heads-up online. Une première édition qui s’annonce particulièrement relevée avec la présence de 28 des meilleurs
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joueurs français (Bertrand « ElkY » Grospellier, Gabriel « yellowhat » Nassif, Arnaud « FrenchKissFR » Mattern…). Le buy-in sera de 1 000 € et la compétition dotée d’un prizepool de 32 000 € ainsi qu’un package EPT Deauville. Le tirage au sort s’effectuera le mardi 11 septembre 2012 à 20 heures en direct sur PokerStars Live. De nombreuses qualifications débuteront en août à partir de 1 €. Répartition des gains : Vainqueur : 16 000 € + Package EPT Deauville PokerStars.fr Runner-up : 8 000 € 3e et 4e : 4 000 €
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GabrIel NaSSIf
SerIal-perfeur aux WSOp
Coach émérite de PokerStrategy et joueur pro de la Team PokerStars.fr, Gabriel Nassif ne se sent jamais aussi bien qu’aux tournois des World Series. Maîtrisant toutes les variantes du poker, il a signé une nouvelle fois cinq places payées lors de l’édition 2012 des WSOP, prouvant une fois de plus sa régularité au plus haut niveau, et dans toutes les formes de tournois. Cet amoureux du PLO en cash-game live et online est l’un des meilleurs représentants du poker tricolore à l’étranger, après des années passées à dominer le field de Magic : The Gathering. Rencontre avec un champion humble et brillant.
Par Jérôme Schmidt / photos Jules Pochy 28 NUMÉRO 31 // aOûT 2012 // POKER 52
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reNcONTre ONlINe
Quel regard portez-vous sur vos WSOP 2012 ?
J’ai passé un excellent été en compagnie de tous mes amis présents pour l’occasion à Las Vegas, qu’ils soient américains ou français, et en particulier Aubin Cazals et Johan avec qui je partageais une maison louée pour l’occasion. J’ai aussi pris beaucoup de plaisir à jouer tous ces tournois malgré un bilan financier négatif. C’est souvent le cas aux World Series, même si cela ne m’était pas arrivé depuis deux ans. Le monde des tournois live est très ingrat et je garderai un souvenir mitigé des WSOP 2012 même si j’ai l’impression d’avoir bien joué dans l’ensemble. Dans quel tournoi vous êtes-vous senti le plus à l’aise ? Comment s’est passé le top 10 du 10-Game ? À quoi un tel tournoi se joue-t-il ?
Je ne dirai pas que je me suis plus senti à l’aise dans certains tournois ou variantes mais j’ai clairement senti que mon plus gros edge était dans ceux de Limit, en particulier de Limit Hold’em, où le niveau est globalement plus faible. De par la structure des jeux de Limit, l’atmosphère est généralement plus détendue vu qu’on ne peut pas vraiment perdre son tapis sur un pot ou une erreur. Lors du Day 3 du 10-Game Mixed, on est revenus avec 19 joueurs restants, soit 4 tables (c’est un 6-max) et tout a bien commencé puisque j’ai gagné les six premiers pots de la journée en PLO (tous assez petits, n’allant pas plus loin que le flop) avant que le 19e ne bust et qu’on redraw. Je me suis alors retrouvé à une table assez difficile et j’ai perdu un énorme pot de Badugi (200k soit un poil plus que la moyenne à ce moment-là) face à Vanessa Selbst lorsque j’ai touché un 8643 Badugi après le premier tirage et que Selbst a touché un 863A Badugi au troisième et dernier draw. Cette main m’a fait chuter à 50k et a propulsé Vanessa à plus de 500k. J’ai ensuite trouvé un double-up et quelques bonnes mains, suis remonté à presque 200k pour finalement sortir en 9e position dans le tour de No Limit avec A9o contre ATo chez Julien Renard à tapis pré-flop en bataille de blindes. Je pense que c’est un des tournois dans lesquels j’ai le mieux joué en étant patient et en choisissant bien mes spots. J’ai eu le sentiment de prendre beaucoup de bonnes décisions qui au final ont payé dans les moments où je me suis retrouvé short stack et à tapis. La plupart des jeux du
Mix sont des jeux de Limit donc il n’y a pas souvent de gros choix à faire mais quand on voit que la moyenne en fin de tournoi est souvent de 8 ou 10 big bets, on se rend compte à quel point toutes les mises engrangées ou économisées pendant les jours précédents comptent. J’ai ressenti énormément de frustration après ce tournoi, échouant encore une fois très près de mon premier gros résultat en live, et pas mal de déception aussi. Chose assez rare quand je pense que j’ai bien joué, le résultat m’affectant alors assez peu. Pour répondre précisément à la question, le dénouement d’un tournoi comme le 10-Game se joue finalement un peu comme celui d’un tournoi de No Limit et le coup de Badugi que je perds peut être comparé à un QQ vs AK à tapis pré-flop. Un coup à EV neutre : les deux joueurs ont bien joué leur main et le dénouement était inévitable. C’est spécialement le cas lorsque tous les joueurs restants sont solides et que les tapis sont peu profonds, offrant peu de marge de manœuvre. Ce sont donc souvent les cartes qui décident mais encore faut-il en arriver là et ce n’est pas un hasard s’il n’y avait quasiment plus un seul joueur faible dans le top 10. Que ressentez-vous vis-à-vis du fait de ne pas faire l’argent une année de plus dans le Main Event ?
Ce qui me gêne, c’est la manière dont je suis sorti. Le Main Event a une structure et un prizepool incroyables avec un field composé de joueurs dont la plupart ne seraient pas gagnants dans des tournois online à 10 €. Pourtant, j’ai joué ma dernière main en prenant une ligne très « high variance », sans être trop sûr de ce qu’il y avait en face. Je pense que je m’en souviendrai longtemps et que cela m’aidera à prendre de meilleures décisions à l’avenir. Pourquoi les WSOP vous réussissentelles autant, avec tant d’iTM chaque année ?
Premièrement, le fait de maîtriser la plupart des variantes me permet de jouer un grand nombre de tournois. J’affectionne vraiment l’ambiance des World Series et ne me lasse quasiment jamais du grind quotidien au Rio, ce qui me permet de jouer proche de mon meilleur jeu la plupart du temps. Parfois, on peut jouer plusieurs tournois sans à peine dépasser le stack de départ et au cours d’une telle série, on peut avoir l’impres-
sion qu’atteindre les places payées est irréaliste à moins de faire preuve d’une chance insolente, sans même parler de faire une table finale… Mais je pense que j’arrive à rester motivé dans ces moments et que je continue de bien jouer. Cet été, j’avais commencé par « briquer » mes onze premiers tournois, sans même vraiment me rapprocher des places payées mais je n’ai pas l’impression que ça m’ait vraiment affecté. Je sors également très peu, je garde un bon rythme tout au long des Series, et je fais relativement attention à ce que je mange. Depuis quatre ou cinq ans, j’ai aussi décidé de ne pas rester à l’hôtel, optant plutôt pour l’option location de maison que je trouve plus agréable et qui aide sûrement à ne pas trop saturer. Finalement, l’environnement me convient bien et mon jeu solide paie peut-être plus qu’ailleurs. il vous manque encore une « grosse » performance ; pourquoi selon vous ? De laquelle rêveriez-vous ?
Je pense que je ne prends pas assez de risques par moments et que je ne joue pas de manière assez agressive dans certaines situations, surtout en No Limit. Je n’ai également pas autant d’expérience que les tout meilleurs joueurs de tournois quand il s’agit des trois ou quatre dernières tables. Je n’ose sûrement pas assez dans ces moments-là ; je n’ose pas suivre mon instinct dans certains coups, par exemple, quitte à paraître ridicule quand ma lecture était mauvaise. Concernant « la performance dont je rêve » ? Comme tout joueur, je rêverais de participer à la table finale du Main Event. C’est de loin le tournoi le plus prestigieux et le parcours pour y arriver est une expérience unique et un rêve éveillé en soi. En quoi PokerStrategy accompagne votre carrière poker ?
J’ai rejoint l’équipe de PokerStrategy en tant que coach il y a un peu plus d’un an, et j’ai aussi représenté le site et la communauté lors de plusieurs events majeurs dont les WSOP 2012. Je produis des vidéos de coaching de PLO et de MTT pour eux. D’ailleurs produire ces vidéos m’a aidé à progresser dans mon jeu. Mon partenariat avec PokerStrategy m’aide aussi en termes de visibilité et c’est possiblement l’un des facteurs qui m’a permis d’obtenir une place dans la Team Online de PokerStars.fr.
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Quelle a été votre évolution dans le monde du poker (variantes, limites, CG ou tournoi) ?
J’ai commencé par jouer au Limit Hold’em en suivant l’exemple de mes amis qui m’ont fait découvrir le jeu. C’était de loin la variante la plus populaire à l’époque. J’ai ensuite découvert les tournois, que je jouais principalement le dimanche, et c’est une routine que j’ai plus ou moins gardée depuis : cash-game en semaine et tournois le dimanche, même si je me suis mis à jouer plus de MTTs en semaine cette année. Je n’ai jamais vraiment fait la transition au cash-game No Limit, un de mes plus grands regrets, et c’est la transition au .fr qui m’a forcé à changer de jeu, le Limit n’étant plus vraiment viable. Je me suis alors spécialisé en Pot Limit Omaha, ce qui m’a plutôt bien réussi, même si avant le passage au .fr, j’avais déjà abandonné le LHE et je jouais principalement en 8-Game Mix sur PokerStars, en 20/40 $ et 40/80 $. Aujourd’hui, je joue entre 1/2 € et 5/10 € PLO online ainsi que la plupart des gros tournois sur PokerStars mais j’envisage éventuellement de jouer un peu plus souvent en cash-game live.
Pouvez-vous présenter PokerStrategy ?
Pokerstrategy est une école de poker 100 % gratuite basée sur un système et une communauté qui en fait sûrement le meilleur moyen de se lancer dans le monde du poker online. En créant un compte sur leur site puis en s’inscrivant sur l’une des nombreuses rooms online avec lesquelles PokerStrategy a des accords, un nouveau joueur peut disposer d’un contenu stratégique pour débutant assez complet ainsi que d’un capital de départ de 40 € pour jouer au poker, sans avoir à déposer d’argent. En jouant sur les rooms partenaires, un joueur accumule des points sur PokerStrategy qui à leur tour donnent accès à des contenus stratégiques de plus en plus poussés (articles, vidéos, séances de coaching, etc.). Quelle interaction les membres ont-ils avec des coachs comme vous ?
J’ai tenu un blog dans la section française du forum de PokerStrategy ces deux dernières années aux WSOP ainsi que lors des WSOP-E l’automne dernier, que j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire. Ce n’est pas toujours évident de trouver la motivation après un énième bust-out consécutif, cependant le soutien de la commu-
nauté et le fait que le blog soit apprécié me renforce dans l’idée de faire partager mon environnement et mon entourage. J’ai aussi participé à leur émission radio plusieurs fois, récemment en direct de Las Vegas lorsqu’ils ont souhaité avoir Aubin au micro après la victoire de son premier bracelet un peu plus tôt cet été. J’essaie également de poster mon avis dans la section stratégique du forum lorsqu’il y a des mains intéressantes de PLO ou de MTT, mais je ne le fais pas très souvent. Les membres peuvent aussi laisser leurs commentaires et critiques sur mes vidéos de coaching afin que je puisse améliorer ma pédagogie et créer des contenus à la demande. Y croise-t-on beaucoup d’anciens joueurs de jeux vidéos ou de Magic comme vous ? Quel lien existe-t-il entre Magic et le poker en termes de compétences ?
Tout d’abord, les deux sont des jeux de cartes. Ça semble bête de prime abord mais c’est important lorsqu’on remarque que les joueurs de cartes le sont un peu éternellement. Ensuite, ces deux jeux sont des jeux où la stratégie est omniprésente et où l’objectif est de réduire la part de chance en utilisant ses compétences techniques et son savoir. Enfin, il y a tout un travail d’adaptation au jeu de l’adversaire. En fonction de chacune de ses actions, vous devez adapter les vôtres. Je sais que la communauté française de PokerStrategy compte plusieurs anciens joueurs de Magic. En ce qui concerne les jeux vidéos, je ne suis sûr de rien mais j’imagine que c’est également le cas, vu le nombre de joueurs de Warcraft/Starcraft, Counterstrike et autres qui se sont mis au poker. Que change pour vous le fait d’être un joueur sponsorisé par Pokerstars France ?
C’est un certain sentiment de fierté d’être reconnu par le plus grand site de poker au monde. Être associé à tous ces grands joueurs présents au sein de leur Team, c’est déjà une satisfaction en soi. Je travaille plus sur mon image, m’occupe plus de ma communication et suis sollicité un peu plus par les médias. Je n’ai pas spécialement perçu de différence à table mais peut-être cela a-t-il aussi une influence que je ne mesure pas véritablement. Concernant mon quotidien, en tant que Team Online, je ne « grind » plus
que sur leurs tables désormais, ce qui me pousse à me trouver de nouveaux challenges, tel qu’obtenir le plus haut statut de fidélité actuellement. Le niveau étant globalement élevé, je pense que j’ai dû faire progresser mon jeu pour garder un certain niveau de rentabilité. Par ailleurs, je joue plus de tournois qu’auparavant. J’espère désormais avoir l’opportunité de rentrer au sein de leur Team Pro et que mes nouveaux ITM aux WSOP finiront de les convaincre. Comment organisez-vous votre quotidien poker ? Online ? Offline ? Comment choisissez-vous vos tables et tournois ? Limites ?
Je joue énormément en cash-game PLO, et je lance souvent plusieurs tournois en soirée. Je ne joue que très rarement en live mais c’est peut-être quelque chose qui va changer dans les semaines à venir car je suis tenté par les parties de PLO de l’ACF, peut-être commencer tranquillement en 5/10 € et voir comment cela se passe. Lorsqu’il y a beaucoup de tables de PLO qui tournent sur PokerStars, je vais privilégier les 2/4 € et les 5/10 € mais je joue aussi régulièrement en 1/2 €. Quant aux tournois, je joue toutes les grosses garanties aux buy-in de 20 € ou plus en soirée, avec parfois les gros 10 € comme le Classico ou le French Kiss. Comment vous sentez-vous au sein de la communauté poker française ? Beaucoup d’amis ? D’entraide ?
La communauté poker française s’est vraiment développée ces dernières années et elle compte aujourd’hui beaucoup de très bons joueurs, que ce soit en cash-game ou en tournois, alors qu’à mes débuts, ce n’était vraiment pas le cas. Je suis devenu bon pote avec la plupart d’entre eux et il règne en général une bonne ambiance entre Français. Côté stratégie, je discute pas mal via Skype. Je suis sur deux « chans », celui des degen4l, essentiellement des joueurs de cash-game et celui de la « mif » (Tristan, Ilan, Hugo, Clément, Basou, etc.), plutôt des joueurs de tournois donc, même si ça parle plus souvent de tout et de rien que de poker que ce soit sur l’un ou sur l’autre. J’échange aussi avec Aubin contre qui je joue souvent sur les tables de PLO. Lors des events live, ça ne parle quasiment que poker pendant les pauses et on passe notre temps à se raconter les coups intéressants, ce qui aide aussi. n
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palmarÈS
2012
29 juin
16 juin
2011
Tournoi WSOP 2 500 $ - 10 Game Six Handed (Event #52) 43rd World Series of Poker (WSOP) 2012, Las Vegas WSOP 1 500 $ No Limit Hold’em (Event #31) 43rd World Series of Poker (WSOP) 2012, Las Vegas Tournoi
résultat
9
42
résultat
WSOP 10 000 $ World Championship - No Limit Hold’em 42nd World Series of Poker (WSOP) 2011, Las Vegas
189
15 juin
WSOP 2 500 $ No Limit Hold’em Six Handed 42nd World Series of Poker (WSOP) 2011, Las Vegas
28
11 juin
WSOP 2 500 $ Limit Hold’em Six Handed 42nd World Series of Poker (WSOP) 2011, Las Vegas
7 juillet
2010
5 juillet
Tournoi WSOP 10 000 $ - World Championship - No Limit Hold’em 41st World Series of Poker (WSOP) 2010, Las Vegas
Gains ($)
16 186
8 mai
WPT 10 000 WPT Grand Prix de Paris - WPT Rendez-Vous à Paris 2010 , Paris
22
31 217
8 fév.
1 000 No Limit Hold’em Championship d’aRGENT Euro Finals of Poker 2010, Paris
3
28 067
2009
47 107
22
33 171
9 juin
WSOP 3 000 $ H.O.R.S.E. 40th World Series of Poker (WSOP) 2009, Las Vegas
7
38 947
2007
2006 14 juil.
6
résultat
73
27 720
Gains ($)
Gains ($)
31 août
10 juin 16 489
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PPT 7 750 Main Event - No Limit Hold’em Partouche Poker Tour II - Grand Final, Cannes
12 599
Gains ($)
Tournoi
2005 24 juin
Tournoi
résultat
WSOP 5 000 $ World Championship Limit Hold’em 38th World Series of Poker (WSOP) 2007, Las Vegas Tournoi
9
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WSOP 2 000 $ No Limit Hold’em 37th World Series of Poker (WSOP) 2006, Las Vegas Tournoi
34 résultat
WSOP 2 500 $ No Limit Hold’em 36th World Series of Poker (WSOP) 2005, Las Vegas
30
Gains ($)
21 742
Gains ($) 10 058 Gains ($) 8 500
94 942 Total des gains 2012 : $ 46 317 Total des gains (carrière) : $ 454 401
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repOrTaGe
JOurNal DeS WSOp
15
15 juin : Les légendes ne meurent (presque) jamais
Hier, dans le froid climatisé d’une Amazon Room désertée, Scotty Nguyen avait rendez-vous, une fois de plus, avec l’histoire du poker. Le champion du monde 1998, déjà titulaire de cinq bracelets, n’avait plus qu’à franchir un dernier obstacle après avoir largement contribué à l’élimination en troisième position de Phil Ivey lors de ce tournoi de PLO-8 à 5 000 $. Mais son adversaire du jour, Joe Cassidy, ne l’entendait pas de cette oreille-là : assis à la table télévisée, mais sans caméras pour filmer cette variante décidément pas assez médiatique, ce sérial-perfeur du circuit américain depuis près de 10 ans ne comptait pas laisser Nguyen s’emparer d’un bracelet plus symbolique que réellement lucratif ; avec moins de 300 000 $ à la gagne et 200 000 $ au second, le différentiel ne signifiait certainement pas grand-chose pour un Nguyen qu’on imagine forcément ruiné.
par Jérôme Schmidt
Cela fait près de 20 ans que Scotty est sur le circuit du poker, et celui qui s’est fait appeler « Le Prince du poker » ou « Le Prince noir » n’est plus qu’une caricature de lui-même : habits voyants auxquels il ne semble même plus croire depuis une décennie, tics langagiers envahissants (son « baby », à tout bout de champ, qui sature ses phrases, mécanique mal huilée), cohorte de fans limitée à deux backers hier après-midi et deux vieux railbirds de Vegas, bière mexicaine (Dos Equis ou Corona, au choix) toujours à portée de main. Nguyen avait pourtant réussi à choquer le monde trop policé du poker il y a quelques années lors de sa finale (remportée) du H.O.R.S.E. 50 000 $ : totalement ivre, il s’était livré à un exercice de style digne des grands alcooliques, de Bukowski à Gainsbourg, tour à tour abject, colérique, doux, touchant et tout simplement au bord du gouffre. Tout cela devant les caméras d’ESPN la puritaine, pour une victoire que beaucoup avaient jugée « honteuse » dans la forme mais pas dans le fond.
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Car derrière le déguisement d’ivrogne qu’il endosse au quotidien, Nguyen reste toujours un joueur doté d’un extrême talent. Chaque année, il arrive à briller ainsi dans des variantes autres que le Hold’em, revenant épisodiquement au-devant de la scène, boitillant toujours un peu plus et laissant des cadavres de bouteilles de bière dans son sillage. Hier, le seul pro qui avait fait le déplacement pour le heads-up final n’était autre qu’Erik Seidel. L’exact négatif de Nguyen : Seidel est poli, brillant mais totalement invisible médiatiquement, pondéré et discret. « Il joue bien », me confiait-il à la première pause, « mais il n’a pas de profondeur, ça va se jouer sur deux ou trois pots. Les blindes sont trop hautes pour pouvoir faire quelque chose, ce sont les cartes qui vont parler, et Joe ne se laissera pas faire aussi facilement. » Pour Nguyen, gagner un sixième bracelet, c’est aussi assurer une certaine survie symbolique, mettre à nouveau les projecteurs sur son personnage. Lui qui squatte le haut des classements de la All Time Money List n’est plus depuis bien longtemps ce « Prince du poker » flamboyant. Ces dernières années, depuis sa victoire lors du H.O.R.S.E. en 2008 et les 2 000 000 $ qui allaient avec, Nguyen n’a pas fait une grosse performance, frôlant les tables finales sans jamais entrer dans les meilleures places payées. Son palmarès 2009-2011 traduit assez fidèlement ce qu’est la vie d’une légende qui ne produit plus que du mythe : tournois à 200 $ en Australie, passages télévisés contre quelques milliers de dollars, places payées dans des 500 $ PLO à Las Vegas, apparitions financées par des backers dans des variantes PLO ou Stud, majoritairement en Hi-Lo, lors des WSOP. Hier, lorsque la dernière carte a scellé son sort et que de maigres applaudissements ont accueilli la victoire sans passion de Joe Cassidy, Nguyen a donné un billet d’un dollar au serveur venu lui amener une nouvelle bière, a serré la main du vainqueur puis s’est dirigé vers son « rail » clairsemé. Celui qui le félicite le plus longuement le suivra à quelques mètres pendant les
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minutes à venir, sur le chemin menant à la cage des payouts : un bon backer récupère l’argent à sa source. Et la légende de Scotty, un peu plus écornée, affadie par le temps, pourra vivre dans l’illusion qu’elle ne mourra presque jamais.
18 juin : Porté disparu
Chaque jour à Vegas, des gens disparaissent, dans l’anonymat le plus total. La ville et son agglomération, forte de près de 2 millions d’habitants, est une formidable machine à disparition, les quidams se fondant dans la masse du million de touristes qui atterrissent sans cesse à l’aéroport de McCarran. La géographie aplatie de la ville confère à l’endroit une surface gigantesque, indifférenciée, où les repères n’ont plus guère de sens. On y disparaît volontairement, pour fuir les réalités du quotidien, pour parfois ne jamais revenir. Chaque semaine, la chaîne locale de KTV-New (via Fox 5) distille ce genre d’histoires : un mari volage, qui ne voulait pas payer de pension, s’était fait porter disparu pendant 30 ans, jusqu’à ce que son ancienne épouse (depuis présumée veuve) vienne jouer pour son 60e anniversaire quelques dollars au vieux casino Sunset Station. Pas de chance, le croupier était l’époux tant chéri, muni de faux papiers ; les retrouvailles se sont faites menottes aux poignets. De telles histoires sont légion à Vegas, où les fantômes hantent les rues désertées du North Vegas. Dès la nuit tombée et l’effervescence de Fremont Street absorbée dans les litres d’alcool bon marché et sucrés offerts par les casinos du vieux Downtown, les rues se dépeuplent, les touristes vont se coucher et une vie nocturne bien organisée se met en place : dealers de crystal-meth et de crack au coin des rues, braquages au hasard dans les 7-Eleven ou les Mini-Marts ouverts toute la nuit et tenus, derrière des barreaux de protection, par la diaspora coréenne, prostituées aux gestes décomposés qui arpentent nerveusement la Motel Alley, entre le Par-a-Dice Motel, le Blue Angel ou l’Oasis. Des établissements qui ont
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repOrTaGe fait la gloire du Vegas des années 1950, à une époque où le motel était le fer de lance de la culture américaine du fun. Quelques années plus tard, les gigantesques complexes du Strip, puis l’idée de « resort » (un tout-en-un hôtel, casino, spa, cinéma, etc.) s’imposaient, reléguant les motels à de vulgaires hôtels de passe ou des refuges « long stay » à 100 $ la semaine, payables d’avance et en liquide, merci. Ceux qui habitent ces établissements ont, eux, disparu depuis longtemps de toute cartographie. Ce sont des anciens du Vietnam ou de l’Irak que l’US Army a abandonnés en plein désert, calmant leurs angoisses par tous les médicaments et les drogues possibles, ce sont des retraités dont les fonds de pension n’ont que faire, des épouses bafouées et quittées sans le moindre sou, des adolescentes qui ont trop grandi et ont prostitué leur désir de liberté au premier venu, des rock-stars qui ne sont pas montées une fois sur scène depuis une décennie, des artistes du Cirque du Soleil aux membres cassés par le travail, des croupiers accros à leur propre jeu, des schizophrènes abrutis par des années de suivis médicamenteux, des dealers ou des maquereaux qui traversent une mauvaise passe. Ce sont dans ces rues tristes du North Las Vegas, vers Glitter Gulch et « Zombie Alley », comme la surnomment les locaux, que l’on meurt sans que la moindre sirène de police ne retentisse pendant des heures. Que l’on disparaît sans qu’aucune enquête ne soit vraiment menée. Que l’on croise des mères de familles obèses et percluses par le chagrin qui cherchent leurs enfants jamais revenus d’un love-trip dans la capitale du jeu. Glendene Grant est l’une d’elles : depuis 7 ans, elle n’a plus de nouvelles de sa fille, Jesse Foster. Jesse était une jeune fille banale, avec les problèmes classiques d’une post-adolescente, élevée dans une famille moyenne. Elle est partie à Las Vegas rejoindre un garçon qu’elle aimait, rencontré à Kamloops, au Canada, près de sa ville natale d’Augusta. Un jour, elle n’est pas rentrée dans son pavillon branlant de North Las Vegas,
prétend-il. Ils s’étaient disputés le soir d’avant, elle voulait rentrer chez ses parents. Mais Glendene n’a jamais revu Jesse. Et l’amoureux a vite disparu lui aussi, sans laisser d’adresse. La seule trace de son passage à Vegas ? Deux condamnations pour prostitution forcée : il « gérait » une dizaine de filles, dont Jesse. « Où est passée Jessie ? » rumine Glendene Grant, traînant difficilement son corps alourdi par les années sur El Cortez Way et Civic Center Parkway. Elle porte haut une pancarte pour hurler l’injustice de la police, qui ne veut pas enquêter : Jesse était majeure et tous les jours, des filles de son âge disparaissent à tout jamais à Las Vegas. Depuis, Glendene passe un week-end par mois dans la capitale du jeu. Elle y regarde, nauséeuse, les milliers d’âmes naïves qui se pressent, perdus dans le miroir de leurs rêves. Des filles comme Jesse qui pensent trouver amour, gloire et argent. Certaines finiront dans des Gentlemen’s Clubs, d’autres écumeront les bars des casinos 5 étoiles du Strip. Certaines, la plupart, connaîtront la rue et les matins blêmes des addictions en masse qui font vivre sous perfusion les travailleurs du sexe de North Vegas, lumpen-prolétariat d’une ville qui ne mélange pas les genres et les couches sociales. Dans l’obscurité tombante de Main Street, la silhouette de Glendene Grant disparaît un peu plus, faiblement éclairée par les néons vacillants des motels proposant « Free XXX Porn » à leurs clients. Elle aussi aimerait se fondre à tout jamais dans ces rues qui ont aspiré sa fille ; mais personne, pour le moment, n’a encore voulu s’occuper de son cas.
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20 juin : La loi des séries
« Running good, right, Phil ? » éclate de rire un géant au crâne rasé assis à côté d’Ivey, en demi-finale du H.O.R.S.E. 10 000 $. Ivey ramasse les jetons et lui rend son rire sonore. Pour ceux qui connaissent Ivey, une telle émotion est rarement visible chez le champion américain. Mais son interlocuteur est un de ces joueurs de l’ombre qui ont le respect des plus
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Ce sont dans ces rues tristes du North Las Vegas, vers Glitter Gulch et “Zombie alley”, comme la surnomment les locaux, que l’on meurt sans que la moindre sirène de police ne retentisse pendant des heures. grands gamblers. John Hennigan, personne ne le connaît du côté du vieux continent. Et pourtant, avec deux bracelets WSOP, un titre WPT et plus de 3 millions de gains à son actif, Hennigan aurait pu percer dans les médias. Formé à l’ancienne – il a fait ses classes en tant que « pool hustler », joueur de billard professionnel plumant les pigeons de tous les États –, Hennigan est un parieur hors pair : donnez-lui une cote et un sujet sur lequel parier, il sera partant. Ivey, que beaucoup disent prétentieux et hautain, n’a finalement de respect que pour une seule valeur : l’action. Seuls ceux qui peuvent lui procurer ce juice existent dans ce monde de millionnaire où des sommes à sept chiffres passent chaque semaine de l’autre côté de la ligne de mise de la table de craps. Jusqu’à l’élimination d’Hennigan, Ivey a un visage solaire, détendu, et passe son temps à noter sur une feuille partagée avec Hennigan tous les side-bets qu’ils ont en cours. Cette année, tout sourit à Ivey. Ce « good run » dont Hennigan fait mention lui colle à la peau depuis le début des World Series. « C’est incroyable, j’ai joué à sa table, il joue extrêmement bien, mais il a aussi une chance assez dingue », me confie un pro français qui l’a croisé dans de nombreux tournois auxquels Ivey s’inscrit frénétiquement. C’est que l’action, justement, que lui ont donnée les nombreux parieurs, motive encore plus Ivey ; on parlait jusqu’ici de près de 900 000 $ de gains potentiels en divers paris si Ivey décroche une victoire pendant les World Series. Alors depuis, Ivey fait tous les tournois, multi-tablant jusqu’à plus soif pour multiplier les occasions de faire sauter la banque. Lors de la finale du 10 000 $ H.O.R.S.E., alors que Jack Effel, le directeur des tournois, accordait 20 courtes minutes de break aux huit derniers joueurs en course, Ivey a couru jusqu’à la salle attenante, dans la Brasilia Room, pour jouer sa première main du 5 000 $ PLO, avec 4 heures de retard. Ses blindes lui ont déjà mangé le tiers de son tapis. Ivey ne prend même pas le temps de s’asseoir, soulève ses quatre cartes, relance à hauteur de pot, se fait payer deux fois. Au flop, les tapis volent entre lui et un joueur assis depuis plus de 5 heures de jeu. Ivey double à la river. Un grand sourire aux lèvres, il repart nonchalamment sans même rejouer une autre main pour sa finale dans le vaisseau mère de l’Amazon Room. Deux jours plus tard, Ivey n’est plus en course pour ce tournoi de PLO short-handed. Mais il a eu le temps de s’inscrire à un Mixed Hold’em (Limit/No Limit) à 2 500 $, au field assez réduit et au prizepool insignifiant pour un joueur high roller comme
lui. Sauf qu’avec ses side-bets en ligne de mire, les sommes en jeu sont quasiment décuplées… Comme frustré par ses mois d’absence l’année dernière, Ivey dévore avec boulimie ses adversaires. L’ancien champion de Pacman (cela ne s’invente pas), l’adolescent encore mineur qui s’était fait de faux papiers sous le surnom de « Jerome » pour écumer les tables d’Atlantic City, celui qui a eu les « couilles d’acier » (comme le disait un journaliste américain) ou la pleutrerie (comme l’ont analysé, avec le temps, de nombreux observateurs) de boycotter les World Series suite au scandale FullTilt du Black Friday, va ainsi aborder sa cinquième finale. Les World Series n’en sont qu’à leur moitié, et Ivey semble impossible à arrêter. Pendant ce temps, les champions qui l’entourent doutent : Daniel Negreanu ? Zéro pointé ; Erik Seidel ? À la recherche du rush de l’année 2011 avec lequel il semble ne pas pouvoir renouer ; David Benyamine ? Celui qui est désormais présenté comme « américain » multiplie les départs canon, pour s’effondrer à quelques places du « vrai » argent ; Fabrice Soulier ? Miné par ses busts à quelques places de l’argent et une finale qu’il a ratée de très peu en début de Series, il s’accroche car il sait que la traversée du désert fait partie du quotidien du joueur pro. La loi des séries, elle, ne se pose guère de questions et semble avoir choisi ses héros et ses victimes.
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21 juin : Le cimetière des caravanes
Cette semaine, le feu a encore brûlé dans les trailer-parks du North Vegas. À quelques mètres du marché populaire de Broad Acres, rendez-vous hebdomadaire incontournable de la communauté latino de Las Vegas où se croisent toutes les « petites mains » du casino business, les flammes sont montées haut dans le ciel pendant plusieurs heures. Deux enfants sont morts dans les flammes, incarcérés dans l’acier brûlant de la vieille caravane qui les abritait, eux et leurs parents. Les camions de pompiers, arrivés au bout de plus d’une demi-heure, n’ont rien pu faire contre la tragédie. Dans ces grands ensembles décatis qui peuplent tout le Nord de Las Vegas, la vie et la mort n’ont guère plus de valeur. Les trailer-parks constituent un pan important de la culture « whitetrash » américaine, et reflètent parfaitement l’idéal américain de mobilité et sa réalité économique actuelle, aux confins du quart-monde dans ses quartiers les plus défavorisés. Ces gigantesques terrains poussiéreux concentrent toute la misère de Vegas : des caravanes le plus souvent immobilisées (trop vieilles, trop rouillées, démunies de leurs roues volées par des voisins mal intentionnés), des familles décimées et sans le sou, une
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insécurité permanente. « La ville et le comté forcent les propriétaires de ces terrains à les mettre aux normes ; les prix des terrains explosent ; les promoteurs et les investisseurs proposent aux familles propriétaires des millions de dollars pour racheter leurs terrains. Il semble assez logique pour eux de les revendre », rapporte un habitant du La Jolla, un grand ensemble situé au nord-est de la ville. « Selon la loi, les propriétaires doivent payer le coût de déplacement de la caravane dans un rayon de 80 kilomètres. Et lorsque le mobile-home ne peut être déplacé, les habitants touchent 20 % de la valeur d’achat. Avec cela en poche, ils doivent dénicher un endroit à Las Vegas qui acceptera leurs enfants en bas âge et leurs animaux, un endroit où soulager leur pauvreté. Un tel lieu n’existe pas sous le soleil brûlant de Las Vegas. Personne, politiciens ou travailleurs sociaux, n’a de réponse à ce problème. Que faire, se plaignent-ils ? Tout propriétaire a le droit de vendre son terrain. C’est la libre entreprise. C’est même la preuve que le système fonctionne correctement. La main passe aux grandes entreprises – les promoteurs, les investisseurs, les fonds de pension, les casinotiers. Ils ont tous de l’argent à se faire. Ils font partie de la communauté. Qui pourrait bien les empêcher d’en profiter ? » « La silhouette lourde de la caravane, pataude, horizontale, fait tache dans un paysage qui s’étale désespérément à la verticale, un peu plus haut vers le soleil », résume un journaliste local, O’Brien. Son plus célèbre représentant était un joueur de poker de l’ancienne école, Puggy Pearson. Ancien champion de backgammon, il était proche des rounders à l’ancienne, Chip Reese, Stu Ungar, Doyle Brunson et Amarillo Slim. La génération suivante a été formée à la dure par ces joueurs aux règles parfois mouvantes : « J’étais joueur pro de backgammon », se souvient Erik Seidel, « et j’ai croisé Pearson, Ungar et Reese. Ils m’ont tellement impressionné qu’ils m’ont persuadé de venir tenter ma chance contre eux, alors que j’étais à Vegas pour un tournoi. Je me suis assis à leur table au Dunes, c’était un autre monde. » Pearson est un enfant du trailer-park, une icône libertaire du rêve américain. Né dans les montagnes du Tennessee, il
connaît l’extrême pauvreté de l’après-crise de 1929 : « Nous étions si pauvres que nous devions déguerpir chaque mois, quand le loyer du terrain de notre caravane allait tomber », se souvenait-il pour les caméras d’ABC. Formé à la dure, Pearson est un joueur itinérant, sans attaches, sans foi non plus. Un rounder qui n’aura jamais lâché, de toute sa vie, sa caravane. Surnommé par lui-même le « roving gambler » (le gambler sur roues), il écume tous les États-Unis dans sa caravane-maison, cartographiant les villages du Texas à l’Ohio en passant le Kentucky. Sur le bord du bus, un slogan en guise d’avertissement : « I’ll play any man from any land any game he can name for any amount he can count » (« Je jouerai contre n’importe qui, pour n’importe quelle somme, tant qu’il les a sur lui »). Et en plus petit : « Provided I like it » (« Enfin, si ça me plaît »). Pearson est mort à quelques semaines des World Series 2006 ; sa caravane, à moitié démembrée, repose à tout jamais dans un jardin abandonné d’Henderson.
22
22 juin : Jouer pour vivre ; vivre pour jouer Au poker, les gloires d’aujourd’hui sont souvent les boucs émissaires de demain, et les millionnaires du jour font les meilleurs des joueurs en banqueroute absolue. Combien de noms ont ainsi disparu à la surface de la planète poker ? Combien de corps désormais anonymes peuplent les forums online et les colonnes de la presse ? Combien de réputations, de vies entières sont passées de la lumière de la gloire éphémère à la lueur blafarde d’une vie endettée à tout jamais ? Dans ce cimetière des éléphants hanté par joueurs high stakes et middle stakes de toutes nationalités, Erick « E-Dog » Lindgren est le dernier des pénitents. Joueur professionnel sous les couleurs Full Tilt, meilleur ami de Daniel Negreanu, E-Dog a connu la gloire du sponsoring et les joies d’un chèque mensuel de 250 000 $. Uniquement pour porter haut et fort les couleurs de l’entreprise Bitar/Lederer/Ferguson, avec à la clé un pourcentage de la compagnie. Good old times. Devant cette frénésie
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d’argent, cette folie de cash-flow continuel, E-Dog est devenu un des enfants chéris des médias : voiture de sport allemande à six chiffres, villa de plus d’un million de dollars. Keep the cash flowin’, semblait railler chacune de ses représentations publiques. Et avec près de 9 millions de dollars de gains en tournoi au total (plus d’un million chaque année, métronomiquement, entre 2004 et 2008 inclus), Erick Lindgren pouvait voir venir. Et pourtant. Tout part il y a quelques semaines d’un simple post sur le forum Two Plus Two : un jeune joueur online se plaint de réclamer depuis plusieurs mois une dette de 2 800 $ à E-Dog. Une paille, à priori, pour un joueur high stakes comme lui ; une somme, au moins symbolique, pour le prêteur. Sauf qu’entre-temps, la manne supposée infinie du trésor de guerre de Full Tilt s’est tarie à tout jamais, le Black Friday marquant un changement total de paradigme pour ses stars sponsorisées : plus d’argent mensuel, valeur nulle de leurs actions et impossibilité de multiplier les prêts de cash en avance comme de nombreux joueurs le faisaient (Ivey en premier mais aussi Benyamine, Dwan, etc.). Malgré son mariage avec une ancienne professionnelle du poker, Erica Schoenberg (elle-même ex-membre d’une équipe de joueurs de blackjack pro du MIT, et ancienne petite amie de David Benyamine), l’apparence de bonheur absolu n’a pas résisté à l’épreuve du temps. Et lorsque hier E-Dog a sauté à la bulle du 5 000 $ PLO 6-Handed, il y avait plus que de la détresse dans son regard. Une incompréhension totale. Car Lindgren est « un putain d’optimiste », résume le pro Brandon Adams, « qui croit toujours que ça va s’arranger ». Une sorte de théorie de l’autruche pathologique, idéale pour les gamblers en tous genres. Derrière l’image du père de famille aimant et du joueur respecté, Lindgren cache d’autres blessures. Celles d’un action-junkie, comme seul la planète poker en connaît. Un type qui stacke Mortensen lors de sa victoire au Main Event du WSOP et récupère 3 millions dès le soir-même en stacking sur son poulain. Sauf que 48 heures plus tard, tout est déjà parti en fumée. Un joueur de « fantasy league », à mi-chemin entre le pari sportif et le jeu vidéo de sélectionneur/coach, qui peut parier des millions. « Un pigeon », fait remarquer un de ses prêteurs bafoués. « J’ai menti pendant des années », avoue le pro Haralobos Voulgaris, high roller devant l’éternel et énorme parieur sportif. « J’ai menti pour me protéger, pour m’assurer que E-Dog me paierait avant les autres. En 2007, il me devait une somme de plus de 7 chiffres. Et malgré ses 250 000 $ mensuels et ses gains au poker, il ne m’a toujours pas tout remboursé… Il me doit près de 20 % de cette somme. » « Tout le monde savait », surenchérit Brandon Adams. « Ivey savait, d’autres bookmakers le savaient, je le savais. Negreanu le savait, bien sûr. » Mais que faire ? Que dire ? Lindgren paie mal, en retard toujours, mais règle au final. En tout cas, à l’époque de Full Tilt. « Il n’est pas malhonnête », souligne Negreanu, « il est dans une mauvaise passe et veut faire au mieux. » Combien doit réellement Lindgren ? Au-delà des 4 millions dus au fisc américain pour impôts sur le revenu non payés, on parle de plusieurs millions à Ivey, Negreanu, Voulgaris et des dizaines d’anonymes sur internet. Sans parler d’un mortgage sur une maison qui a perdu 5 fois sa valeur en
quelques années, crise immobilière oblige. Comment peut-il alors s’en sortir ? « La seule façon d’honorer ses dettes de jeu, c’est de jouer », résume un pro américain, sourire ironique aux lèvres. Alors Lindgren joue, sûrement stacké par ses rares amis qui ne s’estiment pas encore trahis. Et pourquoi, finalement, ne pas prêter 10 000 $ à quelqu’un qui vous en doit 50 fois plus, si c’est la seule façon de vous rembourser ? Comme si, même acculé, scared-money, gambler dégénéré (un terme à prendre avec distance), un présumé bon joueur avait un edge sur un field. Lindgren joue, et gagne. Enfin, presque. Sa première place payée de l’année ? Une cinquième place lors du Deuce-to-Seven à 2 500 $ pour… 19 000 $. Depuis le début des WSOP, Lindgren s’est acquitté de plus de 30 000 $ de buy-in, pour un gain inférieur à 20 000 $. Lindgren joue pour vivre, mais pour combien de temps encore ?
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Au croisement d’Eastern Avenue et Fremont Street, dans les faubourgs latinos de Las Vegas, les « Bail Bonds » déversent leurs solutions miracles à chaque mall. Les « Bail Bonds » ? Des micro-agences qui mélangent habilement les genres, entre prêteurs sur gage et avocats commis d’office. Leurs tenanciers détiennent un commerce juteux, prenant un pourcentage sur la misère humaine : lorsque les nuits blanches de Vegas se finissent au poste de police de Clark County, la seule solution pour faire sortir son fils, son mari ou ses amis est le paiement d’une caution. Et comme la plupart du temps, la délinquance touche les classes les plus défavorisées, passage obligatoire par la case « emprunt ». Les « Bail Bonds » sont faits pour ça : en costume d’avocat, le réceptionniste négocie la caution avec les autorités ; dans celui de prêteur sur gages, il avance l’argent à la famille désemparée, à des taux élevés, n’hésitant pas à mettre au clou les rares biens encore sauvés. Les agences usent et abusent de panneaux gigantesques vantant leur efficacité : « Goodfellas Bail Bond » (référence aux Affranchis de Scorsese), « Chicas Latinas Bail Bond » (pour les filles, donc, et latinos de préférence), « Godfather Bail Bond », « DUI Bond For Everyone » (pour les alcooliques au volant), etc. Le dimanche matin, alors que la ville a la gueule de bois, les mères latinos se pressent récupérer leurs enfants, font la queue au-dehors sous le soleil écrasant, et laissent leurs clés de voiture aux responsables des « Bail Bonds » pour pouvoir faire sortir leur progéniture à tout prix. Et si l’attente est trop longue, l’officine a pensé à tout : des machines à sous sont disposées à l’entrée. John, lui, n’est pas passé par la case prison, mais il pourrait bien y atterrir très vite. Habillé de son plus beau costume rayé fait par un tailleur à New York, il est venu à Las Vegas oublier le décès de sa mère, une semaine auparavant. Les cheveux encore gominés, le front couvert de sueur et de poussière, la chemise débraillée, sortie du pantalon et aux boutons arrachés, il déambule hagard dans les rayons climatisés d’un énorme hypermarché 99cent – tout à moins d’un dollar. John est fébrile. On lui a tout volé, hurle-t-il, en pleine crise de delirium tremens. « Et personne, pas une putain de personne, ne veut me filer 5 dollars. 5 dollars, mec, juste 5 dollars que je me casse de cette ville. » Les familles latinos qui peuplent le magasin ne
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repOrTaGe comprennent pas un mot de cet homme aux allures de mafieux italien, les dents blanches entièrement refaites et une lourde gourmette en or au poignet. « Tu me comprends, mec ? Ce type, tout à l’heure, je lui demande 5 dollars et il me fout son flingue sous le nez. Enculé. J’ai failli le frapper, mec, moi on m’a appris à me faire respecter d’où je viens. Je suis un tough guy, tu vois. De Chicago. On ne va pas se laisser faire. 5 dollars, mec, 5 putain de dollars », s’agrippe-t-il. Sa mère, affirme-t-il, est morte et il a voulu venir à Vegas pour tout oublier. Mais sa première rencontre avec une prostituée a mal fini, et il s’est retrouvé face à face avec le souteneur, couteau en main. « Mec, plus jamais je referai ça. File-moi 5 dollars, il me manque juste ça pour me casser de cette putain de ville. » 5 dollars, pour repartir à New York ? « Ouais mec, j’en peux plus. Tu vois bien, si je reste ici, je vais faire une connerie. Moi aussi je peux sortir mon flingue et tous les buter mec. » John s’accroche au bras des gens, comme si sa vie en dépendait. Dans quelques minutes, au mieux quelques heures, il croisera sûrement un vrai tough guy, qui a encore moins à perdre que lui, et même pas son temps. John finira peut-être à New York, chez lui, à pleurer sa mère et sa ruine instantanée, si seulement il a bien perdu sa mère, qu’il habite New York et qu’il a jamais eu de l’argent. Il échouera aussi probablement dans les buissons secs qui bornent Industrial Road, pour chercher quelques heures à s’abriter du soleil, ce fléau qui traque ceux qui n’ont d’autre choix que la rue. John ne se souviendra même peut-être de rien, placé en cellule de dégrisement, sans la moindre personne pour s’acquitter de sa caution. Peut-être que John, même, ne s’appelle pas ainsi. Peut-être est-il, chaque jour, dans le même magasin, errant sans autre but que de chercher une embrouille qui animera sa journée. Il y a fort peu de chances, pourtant, que John ne sorte véritablement vivant de Las Vegas. Il y aura au mieux laissé sa santé mentale et quelques milliers de dollars. « Que veux-tu que je fasse mec ? Je dois me casser de cette ville, non ? Dis-moi, putain ? Cette ville est une saloperie, mec. Une putain de saloperie. Il faut que je me casse, et vite. Autrement je vais tous les buter. Mais pas toi, mec, toi t’es un mec bien. On a rien à faire ici, faut qu’on se casse avant que ça dégénère. Putain, 5 dollars mec et je me casse à tout jamais. »
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est plus détendu : runner-up d’une précédente édition aux côtés de son ami de toujours Freddy Deeb, il s’est inscrit au dernier instant car « il se sent bien ». Il a fait deux jours de break après une poignée de tournois effectués à la sortie de l’avion, avec plusieurs Day 2, et une place payée dans un mixed-games justement. Ce tournoi est spécial pour lui : il y a signé sa plus belle performance à ce jour, et il représente un défi technique hors pair. Si les premières éditions du H.O.R.S.E puis du Mixed-Games à 50 000 $ avaient été placées sous haute surveillance (tables très éloignées les unes des autres, sécurité doublée) et grand intérêt médiatique (avec une table finale télévisée), cette année, les World Series semblent l’avoir un peu délaissé : pour l’œil non expert, cela pourrait être un énième tournoi NLHE à 1 500 $. Sauf qu’à chaque table, des millions de gains et des dizaines
25 juin : Le vrai Big One
Une excitation semble enfin avoir saisi la communauté des joueurs : à l’abri de l’Amazon Room, dans un coin d’une douzaine de tables seulement, tout au fond de la salle, le Mixed-Games Players Championship 50 000 $ a débuté ce dimanche. Le field ? Tout juste au-dessus d’une centaine de joueurs, 20 % de participants en moins. Côté France, David Benyamine, ElkY et Bruno Fitoussi, bien sûr, et un nouvel arrivant pour ce tournoi au prestige incontestable, Antony Lellouche. Si le pro Winamax a été plutôt discret lors de ce début de World Series, ce Mixed-Games semble le motiver plus que jamais. Sur les réseaux sociaux, il apparaît intraitable quant à son tapis, et joue plus concentré que jamais. « Je ne lâcherai aucun jeton », twitte-t-il ironique, et à le voir jouer en cette fin d’après-midi, on comprend bien que ce tournoi revêt une importance spéciale pour lui. Bruno Fitoussi, lui,
de bracelets WSOP sont présents. À la table de Bruno Fitoussi, David Singer, Allen Cunningham, Michael Mizrachi, Lyle Berman, Richard Ashby, Barry Greenstein ou Phil Hellmuth ; du côté d’Antony Lellouche, Andy Bloch, Alex Kravchenko (« cette serrure internationale », résume le Français), Shaun Deeb et Chris Lee ; chez ElkY, John d’Agostino (que l’on ne voit plus que dans des compétitions du genre), Scott Clements, Huck Seed, Todd Brunson, Mike Matusow et Jeff Lisandro ; pour David Benyamine, Daniel Negreanu, Shawn Buchanan, David Baker, Eugene Katchalov et Éric Cloutier. La moyenne d’âge est plus élevée que dans les autres tournois, bien sûr, et aucune dead money ne peut plus exister à ce niveau. Ce tournoi est surtout l’occasion de vérifier, chaque année, que le poker pendant les World Series ne se résume pas à un gigan-
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tesque marathon où se font et se défont des fortunes fragiles, et où le seul intérêt de l’organisation consiste à multiplier les events et les possibilités de rêve prémâché. Aucun grand joueur ne se permet de manquer ce tournoi : on s’y croise comme au Big Game du Bellagio, on y croise des absents remarqués (Antonius, Hansen), des gloires historiques (Doyle Brunson) et tout ce qui se fait de mieux sur la planète poker. Lorsque Brunson a évoqué l’éventualité de son absence, Hellmuth a immédiatement répliqué que ce serait une « énorme tristesse de ne pas voir Brunson » à ce tournoi qui porte le nom de l’ami de toujours, le regretté Chip Reese. Dans les allées, le directeur de tournoi Jack Effel vient discuter avec chacun, l’air détendu. Les tapis ne vont pas voler très vite, puisque l’organisation donne 5 jours entiers à la compétition pour se dérouler, et qu’avec 150 000 jetons et une late-registration
business : 111 111 $ pris sur le buy-in sont reversés à l’association parrainée par Guy Laliberté, association qui œuvre à assurer une ressource d’eau aux plus démunis. One Drop ressemble à une survivance ennuyeuse des pires moments du charity-business des années 1990 : on y fait parler mécaniquement des joueurs inscrits, face caméra, qui expliquent en quasi-playback combien la cause leur est importante, que cela donne à leur tournoi une raison d’être encore plus forte. En off, les mêmes ou presque sourient largement car le One Drop est l’empire de la dead money, avec des hommes d’affaires richissimes qui ont été convaincus de s’inscrire par Guy Laliberté. Le milliardaire québécois, fondateur du Cirque du Soleil, a ainsi fait le tour de la planète poker, hedge funds et autres fortunes faites rapidement, parfois aux limites de la loi, afin de convaincre tout ce beau monde de s’asseoir à la
ouverte jusqu’au Day 2, les masses ne bougent pas énormément dans les premiers levels. Le seul éliminé de la journée sera David Singer, par Bruno Fitoussi ; le tapis moyen en fin de journée sera ainsi de… 151 200 jetons. Pour cette édition 2012, le Poker Player’s Championship se pose plus encore que jamais comme le garant d’un certain poker, technique, historique et respecté par ses meilleurs représentants : savoir maîtriser toutes les variantes du jeu, accepter de jouer contre les meilleurs pour pouvoir se dépasser, batailler longtemps sans laisser trop de place à la variance. C’est surtout l’exact contraire du plus gros tournoi de l’année, qui se tiendra dans une semaine dans la même salle : le Big One for One Drop. Un tournoi cappé à 48 joueurs, au buy-in absurde d’1 000 000 $. Avec une excuse, celle du charity-
même table. Et comme les joueurs de poker n’ont en aucun cas la bankroll nécessaire pour s’asseoir à la table d’un tel tournoi, les swaps et stacking se sont multipliés. Laliberté lui-même aurait mis la main à la poche pour convaincre les plus gros joueurs de participer et des hommes d’affaires de l’ombre ont ressorti les liasses de cash pour permettre à des joueurs pros à la bankroll plus démunie de jouer en leur nom. Une situation win/win : ils n’apparaissent pas publiquement et n’ont pas à justifier de leur argent ; ils donnent leurs cartes à des joueurs qui s’y connaissent mieux en la matière. Mais quel intérêt, alors, d’un tel tournoi ? Alors que le MixedGames promeut une certaine idée pure du poker (s’il en est), le One Drop se résume à un vulgaire spectacle plaqué or : des joueurs qui n’ont pour enjeu que 10 ou 20 % de leur main, au
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repOrTaGe mieux ; une structure de paie où 12 joueurs repartiront dans l’argent (25 % du field) afin de ne pas faire trop mal aux finances des participants ; un rake de 11,1 %, supérieur à l’habitude bien sûr, qui va à une « bonne cause » sous le feu des caméras télévisées ; une opération de communication assez peu coûteuse pour les World Series qui, pour l’occasion, n’auront qu’à avoir une douzaine de croupiers sous le coude pour animer les rares tables de ses 48 participants, et auront clé en main un show parfaitement ficelé pour ESPN, son partenaire média. Et au final, quelques millions versés à une association caritative : une goutte d’eau.
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27 juin : Dans la zone de confort
À la pause dîner du troisième jour du Poker Players Championship, deux Français sont encore en course. Antony Lellouche, du Team Winamax, a déjà été au mieux dans le tournoi, mais il reste concentré. Légèrement fatigué – le moindre écart de nutrition se paye cash, avec les intérêts, dans les couloirs sur-climatisés du casino Rio où l’on sert à prix d’or de la nourriture grasse et écœurante –, Antony passe un mauvais moment, avec l’envie d’être ailleurs. Mais ce tournoi à 50 000 $, il l’a attendu tout l’été, et depuis plus longtemps sûrement puisque c’est sa première participation. Le Français en a largement le niveau et les ambitions, mais chaque table est dure, avec très peu d’erreurs et des coups de Limit qui coûtent cher, très cher. À quelques mètres de lui, Bruno Fitoussi défend les couleurs d’ACFPoker.fr. Il a passé une demi-journée en eaux relativement calme. À 14 heures, il confiait vouloir atteindre le million en fin de journée, si la bulle était proche, afin d’aborder les places payées en position confortable. Mais si le rythme des éliminations s’est ralenti, le tapis de Bruno a monté progressivement, par paliers de 50 000 à 100 000 jetons, redescendant parfois d’un cran, pour mieux repartir vers le haut. À 19 h 30, il a devant lui plus de 700 000 jetons. Encore essoufflé par la course inhérente à la relative brièveté de la pause dîner (1 heure, pour un tournoi à 50 000 $, dans un casino où le moindre déplacement prend 10 minutes au moins), il est conscient de la bonne position dans laquelle il se trouve. Deuxième ou troisième en jetons, il sait également que le vent peut tourner vite : « Chaque coup te coûte 100 000 jetons minimum en Limit, et pour peu que tu ailles jusqu’au bout… » Bien évidemment, Bruno a une table difficile. Mais quelle table est facile à jouer dans un tournoi de ce niveau ? « Le problème, ce sont des types comme Alaei, Hennigan ou Mizrachi. Avec eux, tu ne sais jamais où te situer. Tu commences par coucher des mains plutôt bonnes, et puis tu les prends en flagrant délit de vol ou de tirage quelques coups après… » S’il a Ivey à sa droite, Hennigan est situé à seulement deux sièges de Bruno Fitoussi, et Alaei à trois, tous à droite. Un beau « virage » qu’il faut savoir maîtriser. « Alaei paie tout, impossible de lui faire coucher une main. Bet ? Call. Bet ? Call. Et ainsi de suite. Très dur de savoir quelle est la force de sa main. Pour Hennigan, c’est différent, il relance juste absolument tout. Bet ? Raise. Bet ? Raise. Avec tout et n’importe quoi, avant le flop, après le flop, etc. » Hennigan, Bruno Fitoussi le connaît bien, même s’il reste très peu connu du grand public.
Un gros joueur de cash-game, énorme parieur sportif, qui traîne son short et ses sandales en plastique des millions de dollars en poche. Ivey l’adore et s’esclaffe à tout moment avec lui à table. Un action-junkie ? Assurément. « Hennigan, c’est un des plus gros joueurs de cash que je connaisse. Un très bon joueur, mais qui a sauté pendant deux ou trois ans. On ne le voyait plus. Il est revenu cette année, on ne sait pas comment, et il est toujours aussi dingue. » « C’est comme Michael Mizrachi », enchaîne Bruno, « ces types sont incontrôlables, ils relancent tout sans même parfois regarder leurs cartes, il faut vraiment adapter son jeu. Il a fait un coup de No Limit à Cunningham au Day 1, pour son tapis sur un bluff absolu… Il aurait pu aussi bien sauter, et perdre ses 50 000 $ de buy-in au Level 2… » Est-ce que tous ces joueurs, si craints aux tables, sont pour autant gagnants à terme ? « Le problème n’est pas de savoir si ce sont de bons joueurs », résume Bruno. « À ce niveau, ils sont tous bons et ce qui est certain c’est que contre eux, quand tu joues en ligne, tu n’es pas dans ta zone de confort, ils peuvent te faire dérailler avec eux à tout moment. Rien que de nous faire quitter cette zone de confort, c’est quelque chose de brillant. » Mais les héros du jour sont aussi souvent les perdants du lendemain. Que vaut, à long terme, cette hyperagressivité ? Cache-t-elle autre chose qu’une maîtrise du jeu ou un ascendant psychologique ? Bien sûr, il y aura toujours un one-outer rivière pour sauver quelque temps encore ces gamblers de l’extrême, comme hier soir Viktor qui joue son tournoi (et le chip lead) sur un tel coup, qu’il remporte. Dans un mixed-games où ont été insérés le No Limit et le Pot Limit sur trois jeux sur huit, la variance entre un peu plus en jeu, dénaturant légèrement l’esprit initial du jeu mixte. À quelques places d’une bulle à 100 000 $, les Français visent en tout cas mieux qu’un simple ITM. Pour Bruno, runner-up d’une des premières éditions de ce Poker Players Championship, c’est aussi un retour au plus haut niveau de son poker, après des mois difficiles, minés par ses activités professionnelles et une sortie horrible lors de la demi-finale de l’EPT Deauville, en 2010. Mais le temps a passé et lui et Antony Lellouche sont aux portes d’un achèvement, le plus beau bracelet des WSOP.
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30 juin : Pour quelques dollars de plus
En quelques minutes, jeudi, la table finale du Players Championship à 50 000 $ s’est dénouée. En faisant un « strike » de deux joueurs, Bill Chen et Bruno Fitoussi, Michael Mizrachi s’est propulsé encore un peu plus dans les chipcounts. La finale ne durera que trois heures et demie, une exception à ce niveau de la compétition, surtout dans des variantes où le pot est parfois splitté. Rien ne pouvait arrêter le grinder, comme le veut l’expression consacrée. Même pas tous les spécialistes de mixed-games présents ce jour à sa table ; le « clan » Mizrachi, venu en masse pour soutenir son meilleur représentant, sentait déjà la victoire arriver après le tournoi en roller-coaster de Michael : chip leader au jour 3, il était redescendu à 300 000 unités en Day 4, deux fois le tapis de départ, pour finir la journée à près de 4 000 000… Un chemin qui souligne bien le jeu extrêmement agressif de Mizrachi, qui prend tous les risques, et même un peu plus.
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L’important au poker est de jouer à la limite de sa zone de confort : le gain doit signifier quelque chose et la perte doit faire mal À quelques centaines de mètres du casino Rio, on ne joue pas pour 2 millions de dollars, chèrement acquis au bout de 5 journées de tournoi, à suer sang et eau sur toutes les plus belles variantes du poker. Le Big Game de Las Vegas est devenu un VERY Big Game pour quelques semaines : il a abandonné la Bobby’s Room du Bellagio pour s’installer dans la Ivey’s Room de l’Aria, qui appartient au même groupe MGM. Là-bas, pas question de Limit, Scoop, Split et autres étrangetés lexicales. On y joue en No Limit Hold’em, en blindes 2 000-4 000-8 000 $. Six mois de SMIC en grosse blinde, en somme. Le buy-in pour s’y asseoir a été fixé à 1 000 000 $. Les swings sont énormes, avec des masses globales autour d’une table qui frisent les 30 000 000 $. Jamais une partie de NLHE aussi chère n’a été jouée depuis longtemps à Las Vegas. Et pourtant, aucun joueur pro ne s’y risque : à ces prix-là, la variance coûte plusieurs bankrolls, surtout en NLHE. Le flip AK contre QQ ? Plus cher que les 2 millions de gains de Mizrachi. Le bluff qui ne passe pas ? La valeur de 3 ou 4 années de buy-in sur le circuit poker… Seuls les hommes d’affaires amateurs peuvent se permettre de jouer à de telles limites. Comme toujours, on retrouve Guy Laliberté, l’initiateur du One Drop, qui ne trouve du plaisir qu’à jouer à de très hautes limites. Lyle Berman, l’homme derrière le WPT et beaucoup de projets du monde du gaming, est sûrement le plus chevronné à cette table. L’important au poker, a compris Laliberté, est de jouer à la limite de sa zone de confort : le gain doit signifier quelque chose et la perte doit faire mal. À ces limites-là, même pour des milliardaires, la défaite laisse un goût amer au petit matin. Comme à l’époque des plus grosses parties de Vegas, celles de Nick le Grec ou Larry Flint, c’est une seule personnalité qui concentre toutes les attentions. En organisant le One Drop, Laliberté est cette « whale » (surnom donné aux plus gros joueurs de casinos) gigantesque qui attire toutes les convoitises. Et, dans son sillage, se multiplient les milliardaires en dollars et les millionnaires en cash. Le casting « bigarré » du One Drop à un million de dollars, qui vient d’être finalisé aujourd’hui, exemplifie bien le phénomène : des joueurs pros attirés par l’odeur de l’argent facile, massés autour des dizaines de riches amateurs aux fortunes plus ou moins justifiées. Une réalité bien différente de l’excuse caritative avancée pour organiser le tournoi le plus cher au monde.
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1er juillet : Another day at the office
Qu’est-ce qui ressemble le plus à un tournoi de No Limit Hold’Em qu’un autre tournoi de No Limit Hold’Em ? C’est à cette question profondément philosophique que Jason Mercier vient de répondre par Twitter interposé. Alors que la plupart de ses autres camarades inscrits au One Drop à 1 000 000 $ se gargarisaient du caractère exceptionnel de la compétition, le jeune pro américain twittait un ravageur « another day at the office ». Il évoquait alors le caractère presque guindé de la compétition, avec 46 joueurs sur 48 habillés en jean au pire, ce qui est déjà assez rare sur la planète poker américaine. Mercier, lui, n’avait pas dérogé à sa traditionnelle tenue sandales de sport et short large, suivi dans sa décontraction par Sam Trickett en tongs et short également. Des millionnaires en short, c’est ainsi que résumait ironiquement un journaliste américain, au milieu des années 2000, pour décrire la jeune génération internet qui commençait à pointer son nez aux grosses tables de poker. Une époque où, déjà, aux alentours de la Bobby’s Room, on voyait débarquer Antonius en peignoir et claquettes, un rack de jetons de 25 000 $ en main ; Gus Hansen avec deux ou trois « conquêtes », en tenue de tennis, pour s’asseoir à la même table ; des jeunes pros online depuis disparus comme Erik « Erik123 » Sagström en caleçon de bain rouge, les liasses de 10 000 $ débordant littéralement de ses poches. Depuis, de l’eau a coulé et le Black Friday a frappé de plein fouet ces destins éclairs, en laissant quelques-uns sur le carreau, plus encore qu’à l’habitude. Les millionnaires en short ont connu l’angoisse des poches vides, pour revenir sur le devant de la scène pour certains, Mizrachi en tête, après ses victoires quasiment back-to-back dans le Players Championship. Peu de grands noms du poker old school ont d’ailleurs fait le déplacement pour le One Drop : la « value » prônée par les jeunes joueurs n’est peut-être pas aussi intéressante… Doyle Brunson ? Trop fatigué, et sûrement lassé de perdre autant sur un coinflip en No Limit Hold’Em. Sam Farha ? Ravagé par les nuits à la table de blackjack, on l’a croisé pour la dernière fois achetant un iPad pour sa femme, dans les faubourgs de Las Vegas. Gabe Kaplan ? Trop cher, pour un joueur semi-pro qui n’est même plus dans le poker. Amarillo Slim ? Décédé, quelques jours avant le début des World Series. T. J. Cloutier ? Vous aurez plus de chances de le trouver dans un Daily 185 $ Tournament au casino Orleans, sur Tropicana. Phil Laak ? Il n’en a même jamais eu la bankroll. Devilfish ? Invisible aux World Series cette année. Lindgren ? Broke. Bellande ? Il n’aurait réuni que 800 000 $ au total. Ferguson, Duke, Lederer ? Terrés dans une villa, en attendant que l’orage passe un jour, si cela est encore possible… Dans le line-up final, des surprises tout de même comme Roland de Wolfe, que l’on n’avait plus croisé depuis un certain temps à ce niveau financier de la compétition ; Haralabos Voulgaris, qui avait mis de côté le poker pour se consacrer à sa manne principale, les paris sportifs pratiqués à des prix d’or ; Jens Kyllönen, qui a dû ratisser large pour se faire stacker à cet âge et sa moindre expérience en tournois live. Et Dwan dans tout ça ? Plus qu’un « another day at the office » pour celui qui vient juste d’arriver de Macao. Attiré par la
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très grosse partie qui a lieu en privé à l’Ivey’s Room de l’Aria, où les swings peuvent frôler plusieurs millions de dollars en une nuit, voire en un pot, il a fait une nuit blanche intégrale à cette table avant de commencer le One Drop. Il y a même fort à parier qu’il y retourne dès le Day 1 achevé, puisque sa vie n’est qu’une partie de cash-game en continu dont il ne semble jamais décaver.
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4 juillet : Une goutte d’eau
Aujourd’hui, il pleut sur Las Vegas. Des torrents d’eau qui se sont déversés dans la nuit précédant les cérémonies de la fête nationale américaine du 4 juillet, mettant en péril les centaines de célébrations par feux d’artifice. Des trombes orageuses qui remplissent les « arroyos », ces longs tunnels d’évacuation des eaux qui trouent le sous-sol de Vegas. À chaque été, au début de la « saison des pluies » (qui consiste en deux semaines environ de ciel gris et d’orages violents, début juillet), les sansdomicile qui peuplent ce labyrinthe puant et fangeux craignent un peu plus pour leur vie. Le seul danger d’être seriné pour quelques grammes de crystal-méthamphétamine est bien loin quand grondent au loin les orages et s’accumulent les nuages contre le mont Charleston. Car si les arroyos accueillent une population de plus de 10 000 personnes sans abri, ils peuvent également s’engorger de torrents d’eau en quelques minutes seulement, véritables tsunamis du désert qui emportent tout sur leur passage : campements de fortune, réchauds rouillés, cuillères rongées par les drogues chauffées, draps maculés, nourriture éventée. Des masses d’objets brisés se déversent alors dans les parties à ciel ouvert des arroyos, derrière les
grands bâtiments d’UNLV, le campus universitaire de Las Vegas, à l’arrière du Strip au niveau du casino Orleans, ou vers l’ancien casino désaffecté du Key Largo. Chaque matin, les pompiers de la LVFP découvrent les corps boursouflés de sans-abri noyés, flottant dans le peu d’eau qui ne s’est pas évaporé au soleil. À quelques mètres de là, des millionnaires se sont affrontés toute la journée d’hier pour la finale du One Drop – ce tournoi à un million de dollars à vertu caritative afin d’assurer un accès à l’eau partout dans le monde. Son vainqueur ? Antonio Esfandiari, ancien magicien professionnel et comparse de toujours de Phil Laak. Un « outlaw » qui aura battu en finale, outre des responsables d’hedge funds, un ancien plombier (Sam Trickett) et un ancien cracheur de feu de rue (Guy Laliberté). Esfandiari ? Sûrement pas le meilleur joueur de la compétition, d’après l’avis de ses pairs, mais un joueur régulier de MTT qui a su rebondir ces dernières années en revisitant son jeu. La diffusion en léger différé d’ESPN a permis à toute l’Amérique de regarder la compétition, finalement très courte, puisque la finale à 8 joueurs n’a duré que sept heures, pour finir par un duel entre Esfandiari et Sam Trickett. L’Anglais, stacké à 100 % comme à son habitude par James Bord (qui finance également ses gros cash-games de Macao), était l’un des favoris de la compétition depuis longtemps. Mais la variance en a fait autrement, accordant plus de 10 % de « premium hands » à Esfandiari pendant la finale tandis que Trickett plafonnait à 2 % et Phil Hellmuth, sorti quatrième, à… 0 %. Une sensation étrange se dégageait de ce tournoi qui s’est vite transformé en show télévisé bien ficelé : des millionnaires détendus qui jouent plusieurs millions sur un coinflip (le « one time ! » de Laliberté, avec ses Dames contre l’As-Roi d’Esfandiari, pour un saut de palier de payout de près d’un million de dollars) ; des joueurs qui font semblant de jouer pour la victoire de leur vie alors que la majeure partie de leurs parts a été cédée à des investisseurs divers ; des participants qui mettent un nez de clown à chaque tapis, comme pour dédramatiser le fait de jouer des fortunes au nez et à la barbe d’une Amérique en crise. Doyle Brunson lui-même, croisé ce matin dans la Bobby’s Room, avait des mots durs sur le One Drop : « c’est un tournoi qui fait de l’ombre aux autres compétitions des WSOP ; ce n’est que du spectacle, et je ne lui trouve aucun intérêt. »
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8 juillet : Dernière danse
Pour beaucoup, le Main Event qui vient de débuter aujourd’hui a le goût amer d’une dernière danse. Avec l’obligation de réussir, à tout prix. Loin est le temps des tournois de « rattrapage » qui permettaient de clore en douceur un été de World Series : en marge du Main Event, les WSOP organisaient un ou deux tournois à faible buy-in pour accueillir les éliminés des premières journées du Main à 10 000 $. Une occasion de « se refaire » ou de perdre encore un peu plus, selon le point de vue. C’est ainsi qu’en 2006, alors que nous suivions Fabrice Soulier dans le cadre d’un documentaire pour Arte, le champion français avait balayé un été de malchance et de poisse qui colle au corps en finissant dans les premières
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places du dernier tournoi des Series. Comme un rappel dans un concert, qui fait oublier tous les soucis techniques qui ont émaillé la performance principale. Toujours annoncé à 10 000 $, le Main Event est un invariant des World Series. C’est le Graal absolu, le tournoi dont l’élimination fait encore plus mal que les autres. Demandez à n’importe quel joueur quel est le tournoi le plus important de l’année, et la réponse sera invariable : le Main Event et ses dizaines de millions de dollars de prizepool. Mais le combat est long et âpre. Paul McGuire, journaliste poker américain, avait coutume de décrire l’Amazon Room pendant le Main Event comme un gigantesque champ de bataille recouvert de cadavres de joueurs égorgés en direct à coups de bad beats. « Seat Open ! » hurlent les croupiers à chaque instant, scellant ainsi le destin de chacun des nouveaux éliminés, pétri de déception d’avoir échappé une fois encore au rêve du gain qui change la vie, à tout jamais. Ce changement, cette vie de millionnaire dans l’insouciance absolue, tous en ont rêvé. Mais ceux qui l’ont décrochée n’en sont pas tous revenus. Parmi les vainqueurs, rares sont ceux qui arrivent à vivre normalement par la suite. Pius Heinz, le vainqueur allemand de la précédente édition ? Quelques rares places payées après une année passée à écumer le circuit. Jonathan Duhamel, le Canadien de 2011 ? Sûrement l’un des rares à avoir réussi son passage au statut de joueur pro. Joe Cada, le jeune Américain qui a raflé la victoire en 2009 au nez d’Ivey ou Saout ? Une récente place de runnerup dans un crapshoot à 1 500 $ pendant les WSOP 2012, après trois années assez mornes. Peter Eastgate, le Danois de 2008 ? Plus jeune retraité du poker après avoir beaucoup perdu, il est revenu, en catimini et sans sponsor, retenter sa chance. Jerry Yang, l’absolu amateur de 2007 ? Le seul qui aura eu la clairvoyance de s’arrêter, tout de suite, fort de ses 8 250 000 $, guidé « par Dieu », dit-il. Jamie Gold, le plus gros vainqueur de l’histoire du Main Event, en 2006 ? Il n’a pas pu toucher l’intégralité de ses 12 000 000, après avoir essayé d’arnaquer ses backers, et passera une année à jouer le rôle de « fish » des tables de cash-game high stakes, dilapidant ses gains jusqu’à la ruine absolue ; on l’a même annoncé en poker-host au Tropicana, vieux casino du Sud du Strip qui a tenté, comme lui, un come-back poussiéreux. Cette année encore, la table finale du Main Event fera des néomillionnaires dont la vie sera bouleversée à tout jamais ; mais le rêve a un prix : 10 000 $.
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9 juillet : Zombie Apocalypse
À quelques centaines de mètres des portes de sortie de secours du Rio, au croisement de Spring Mountain West et Sirius South, un magasin ouvert nuit et jour, le Zombie Apocalypse Store. Surfant sur le succès d’édition des « Zombie survival guides », manuels semi-fantastiques, semi-humoristiques décrivant comment survivre face à une attaque de zombies généralisée, ce magasin n’est autre que la survivance d’un banal « Weapon & Ammo Store », ces boutiques qui fleurissent à tous les coins de blocs à Las Vegas, destinés aux fanatiques des armes et du Deuxième Amendement améri-
cain. Derrière les lettrages gothiques et les stands de shoot anti-zombies très bon enfant est tapie une idéologie bien plus claire que le simple fun : des journaux d’extrême droite prônant la guerre de néo-croisés, des tracts « gratuits et à distribuer autour de vous » caricaturant Obama comme au meilleur temps de la presse racialiste. À votre entrée, un géant white-trash vous accueille d’un vibrionnant « Are you ready to do anything to survive ? » sans le moindre sourire. Derrière le mot « Zombie », vous pourrez, selon votre bord politique et vos obsessions sécuritaires, plaquer tous les clichés qui hantent votre territoire paranoïaque : dealers afro-américains, terroristes arabes, milliardaires juifs, cannibales asiatiques. Ne reste plus qu’à vous armer pour être paré à toute éventualité : couvertures de survie, rations de nourriture lyophilisée de l’US Army, armes en libre-service, milliers de barillets, lunettes de vision nocturne, flash-ball en solde à 50 %, cibles pour s’entraîner dans votre basement. Dehors, alors que le soleil se couche – tôt, il fait nuit à 19 heures à Las Vegas pendant les World Series – sur les grandes montagnes du désert du Mojave qui bordent la capitale du jeu, les ombres qui errent dans les rues encore brûlantes ont la démarche anonyme, mécanique et inquiétante de troupes zombies en pleine déroute. Mendiants éreintés, joueurs abrutis par la perte, corner boys esseulés, prostituées en manque, livreurs de dope latinos, croupiers désargentés, adolescents livrés à eux-mêmes : tous rasent les murs de cette ville-oasis qui leur a tout pris, sans le moindre état d’âme. À quelques blocs de là, les joueurs qui quittent le Main Event ont cette même démarche mécanique de ceux qui n’ont plus rien. À 10 000 $ le ticket d’entrée, le droit au rêve n’a parfois pas duré très longtemps. Les journalistes noircissent leurs coverages de faire-part de décès électroniques, commençant leur billet horaire par un lapidaire « Ils nous ont quittés… », reprenant le champ lexical des colonnes nécrologiques des journaux quotidiens plutôt que celles des pages techniques des magazines de poker. En quelques heures, l’Amazon Room a déjà rasé des centaines de joueurs, dépouillés peut-être de leurs derniers dollars, désabusés surtout d’avoir cru une fois de plus à leur bonne étoile dans ce désert de cartes peuplé de joueurs éreintés. À ce jeu-là, personne n’est épargné. Tom Dwan, qui twittait avec bravache participer à son deuxième tournoi des World Series 2012 quelques heures après le début du Day 1B, aura tenu à peine deux heures. Sûrement ailleurs, trop occupé à penser aux pots à 7 chiffres qui s’échangent dans l’Ivey’s Room à la grosse table de NLHE 2/4/8 000 $ qui tourne depuis plus d’une semaine, Dwan aura balancé son tournoi avec la désinvolture qu’on lui connaît. À quoi bon s’escrimer pendant deux semaines pour, au mieux, quelques millions de dollars alors que l’on peut tutoyer ces sommes chaque heure dans ces tables à haute variance ? Et parmi la troupe de zombies aux pas décharnés qui quittent hagards les couloirs du Convention Center du Rio, une seule démarche souple et lunaire : celle de Dwan, éternel adolescent au visage baigné de lumière, les yeux fixant un point à l’horizon, attiré irrémédiablement par le rush d’adrénaline de l’action, pure.
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World SerieS of Poker 2012
Gaëlle baumaNN
au bOuT De SON rêve
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Si le contingent français a fait vibrer un pays entier lors de l’édition 2011 des WSOP avec pas moins de quatre bracelets à la clé, les joueurs pros et amateurs hexagonaux n’auront pas réussi à faire aussi bien lors de la cuvée 2012. Malgré les tables finales de quelques grinders online, la place de runner-up de Jérémy Quehen lors d’un crapshoot à 2 500 $ NLHE, le bracelet en début de Series d’aubin Cazals et la très belle 8e place lors du Players Championship de Bruno Fitoussi, rien qui n’équivaut aux bracelets de Soulier, ElkY, Payan et Teisseire. Seule satisfaction lors de ces World Series dominées massivement par les joueurs américains, le deep run incroyable de Gaëlle Baumann, pro Winamax, lors du Main Event. Elle échoue à la bulle de la finale d’octobre, les larmes aux yeux. Retour sur un mois et demi de poker de très haute volée.
L
Par Jérôme Schmidt / photos Jules Pochy
Les World Series se suivent et ne se ressemblent pas. Si l’édition 2012 avait bien débuté avec la victoire d’Aubin Cazals lors du tournoi Mixed-Max à 5 000 $ de fin mai, elle n’aura pas toujours été sous les meilleurs auspices du côté du clan français. Les champions tricolores, pourtant venus en nombre pour le plus beau mois et demi poker de l’année, n’auront pas brillé : ElkY, Antony Lellouche, Ludovic Lacay, Fabrice Soulier, David Benyamine, Nicolas Lévi, Lucille Cailly, Pedro Canali, Guillaume Darcourt, Philippe Ktorza, Jean-Paul Pasqualini ou les jeunes grinders online n’auront signé que quelques places payées tout au mieux, se privant des feux des projecteurs.
Forza America
La compétition et ses 61 tournois auront en tout cas été quasi exclusivement arrogés aux Américains. Les statistiques ne mentent pas : 46 bracelets aux USA, contre 3 aux Canadiens, 2 aux Allemands, 1 aux Britanniques, aux Français, aux Russes, aux Italiens, aux Belges, aux Hollandais, aux Japonais, aux Ukrainiens, aux Bulgares et aux Tchèques. Côté ITM, les USA comptabilisent pas moins de 5 820 ITM, devant les Canadiens (509), les Anglais (315) et les Français en quatrième position (195). Idem en termes d’argent comptabilisé, avec 132 491 101 $ pour les USA, 16 197 680 $ pour l’Angleterre, 10 846 905 $ pour le Canada, 4 362 299 $ pour la France et 3 584 402 $ pour l’Allemagne. Avec pour pire pays parmi les 87 compétiteurs, l’Équateur et ses 2 079 $ de gains cumulés…
Hellmuth tutoie les sommets
Comme chaque année, les plus grands champions s’affrontent à distance, à coup de side bets énormes. Cette année, Ivey avait parié 900 000 $ sur sa victoire lors d’un event, et malgré ses cinq tables finales (dont une deuxième, une troisième et une cinquième place…), le champion de retour dans le circuit des tournois n’aura pas réussi à transformer ses essais. Une année exceptionnelle, donc, pour Ivey, mais sûrement très perdante dans le circuit des side bets ; des rumeurs le disent même assez proche de la banqueroute, même si personne ne s’inquiète pour lui au vu de sa constance aux tables de poker…
Phil Hellmuth
Daniel Negreanu aura quant à lui vécu une année encore pire, jouant à tous les tournois possibles, multi-tablant presque chaque jour, pour seulement cinq petites places payées et un joli Day 5 lors du Main Event, sa plus grosse victoire de l’été pour 50 000 $. Hellmuth, par contre, confirme son retour en force depuis un peu plus d’un an : douzième bracelet lors d’une épreuve de Razz, et deux quatrièmes places à deux gros tournois, le H.O.R.S.E à 10 000 $ (remporté en 2011 par Fabrice Soulier) et le One Drop à 1 000 000 $…
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repOrTaGe Le One Drop éclipse tout
Le grand événement de cette édition était sans conteste le « Big One for One Drop », un tournoi à 1 000 000 $ organisé par les WSOP et le milliardaire canadien Guy Laliberté. Le concept ? 48 places maximum, 1 000 000 $ de buy-in, 111 111 $ reversés à la fondation One Drop du Canadien, et des milliardaires du monde entier face à des joueurs pros stackés par de riches financiers… Le line-up, bien sûr, réunissait la plupart des très grands noms du poker, avec tout de même quelques absents de marque. Parmi les inscrits : Bobby Baldwin, Tom Dwan, Roland De Wolfe, Jonathan Duhamel, Phil Galfond, Antonio Esfandiari, Phil Ivey, Eugene Katchalov, Jens Kyllönen, Ben Lamb, Tom Marchese, Jason Mercier, Michael Mizrachi, Daniel Negreanu, Vivek Rajkumar, Andrew Robl, Tobias Reikenmeier, Noah Schwartz, Nick Schulman, Erik Seidel, Mike Sexton, Dan Shak, Justin Smith, Brian Rast, Haralabos Voulgaris, Gus Hansen, Sam Trickett et Phil Hellmuth. Côté français, deux seuls représentants : ElkY, bien sûr, et un homme d’affaires émigré aux USA, Frédéric Banjout. Au final, les hommes d’affaires s’en sortent plutôt bien puisque Baldwin, Richard Yong, Laliberté et David Einhorn finissent dans les neuf places payées, tandis que Sexton se rembourse en neuvième place, qu’Hellmuth finit quatrième pour plus de 2 600 000 $ (son plus gros gain à ce jour), et que Trickett et Esfandiari bataillent pour les 18 000 000 $ réservés au gagnant. Un heads-up rapide, remporté par Esfandiari, porté par ses supporters au ciel, tandis que l’Anglais qui martyrise déjà les gros cash-games de Macao touche 10 000 000 $ pour sa très belle deuxième place.
Antonio Esfandiari
Sam Trickett , Guy Laliberté et Antonio Esfandiari
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Bruno Fitoussi
Les Français loupent le coche
Côté français, quelques belles saillies, mais rien d’historique : c’est sur cette tonalité que s’achèvent les World Series avant le début du Main Event. Côté table finale, on retrouve Aubin Cazals, bien sûr, et sa victoire lors du Mixed-Max, mais aussi Jérémy Quehen, runner-up d’un NLHE 2 500 $ pour 429 535 $ ; Bruno Fitoussi, finaliste et huitième du prestigieux Players Championship pour 170 000 $ ; Hugo Lemaire, quatrième du Heads-Up à 10 000 $ pour 162 443 $ ; ElkY et son total de trois ITM pour 112 256 $ ; Manuel Bevand, le pro Winamax finaliste de l’Event 17, et qui finit cinquième pour 110 000 $ ; Damien Lhommeau, avec deux belles places dont une finale, pour 101 880 $ ; François Dur, huitième de l’Event 43 pour « seulement » 63 459 $ ; David Benyamine et ses quatre places payées pour un total de 58 000 $ ; Jean-Louis Santoni, septième de l’Event 21, pour 56 500 $ ; Ilan Boujenah avec quatre min-cash qui totalisent 44 000 $ ; Sylvain Gonon, dixième de l’Event 53, avec 43 000 $ ; Fabrice Soulier et deux places payées (dixième et treizième de deux tournois, pour 42 000 $) ; Gabriel Nassif, toujours serial-perfeur avec cinq ITM pour 40 000 $ ; Jean-Marc Thomas, quinzième de l’Event 31 pour 30 000 $.
Dernière chance dans le Main Event
Avec près de 6 600 participants, le Main Event étalé sur seulement trois Day 1 avait de quoi faire rêver tout le field. Même Doyle Brunson, fatigué par ces tournois interminables, avait décidé de late-register lors du Day 1C devant l’importance du prizepool – plus de 62 000 000 $ à se partager, dont 8 527 982 $ réservés au vainqueur, qui sera déterminé à la toute fin d’octobre. Très vite, les têtes de série tombent au combat : le Main Event ne fait pas de cadeaux, et même si la
Aubin Cazals
bulle aura éclaté en une seule main, à 669 joueurs restants pour 666 places payées – avec un « strike » de quatre joueurs d’un seul coup –, les cadavres de joueurs semblaient joncher les allées de l’Amazon Room : seulement 10 % d’élus pour ce tournoi qui offre la plus belle value de toute l’année… Negreanu y sauve son été désastreux, tandis que chez les Français, on remarque très vite deux têtes de série avec de gros tapis : les membres du Team Winamax, Tristan Clémençon et Gaëlle Baumann. Parmi les joueurs moins médiatisés, de nombreux joueurs qualifiés sur BarrierePoker.fr, qui aura qualifié énormément de joueurs français au Main Event ! Un record absolu qui a permis à la France de faire bonne figure… Lors du Day 4, 36 Français sont encore en course pour affronter la bulle… et 34 font l’argent. Parmi les premiers éliminés, pour 19 227 $, on croise Jérôme Naye, Fabien Perrot, Josep Teanotogo, Benjamin Saada, Alexis Bouchiouane, Thibaud Guenegou, Stéphane Bénadiba, Marc Negron puis Édouard Mignot-Bonnefous, Bruno « Kool Shen » Lopes, Maxence Dupont, Marc Bariller, Nazim Guillaud, Pacôme Chavignon, Giuseppe Zarbo, Olivier Chubilleau, Johan Guilbert, Fabrice Bachellez, Fabrice Humbert. Lors du Day 5, c’est au tour de Patrick Khayat, David Debue, Rémy Cucak, Sébastien Clot, Gilbert Diaz, François Tosques, Mesbah Guerfi et Klaus Patrot de sauter, pour une somme allant de 40 000 à 50 000 $ de gains. Peu de têtes de série sont encore en lice, à part Vanessa Selbst que Doyle gratifie par Twitter interposé d’un bruyant : « Elle est aussi forte qu’Ivey »…
Baumann vire en tête
Gaëlle Baumann fait beaucoup parler d’elle : très gros tapis, elle est sous le feu des projecteurs d’ESPN, autant pour son joli minois que son poker, excellent. Avec Clémençon, son coéqui-
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REPORTAGE
pier de chez Winamax, ils ne lâchent rien, en compagnie d’Alban Juen, Éric Legoff et Gwennaël Grandmougin. Le Day 6 sera fatal aux quatre joueurs, tandis que Baumann navigue en eaux agitées avec un petit tapis suite à un hero-call au mauvais moment. Le Goff saute 60 e (128 000 $), suivi par Juen juste après lui, puis Clémençon en 46 e place (156 000 $) et Grandmougin, qui frise les 200 000 $ en 42 e place. Baumann peut aller jusqu’au Day 7, le dernier avant la finale d’octobre… Elle y mène un poker parfait, short stack laissant les autres joueurs s’affronter et jouer des dizaines de milliers de dollars de gains sur des coinflips hasardeux. Elle passe ainsi de nombreux paliers… Harper, le reporter chargé du coverage Winamax pendant le Main Event, raconte ainsi cette dernière folle journée : « À quelques minutes du coup d’envoi de cette septième journée de tournoi, Gaëlle fait la moue : elle est à nouveau en table télévisée secondaire, elle qui préfère le calme et la sérénité d’une table feutrée. C’est pourtant avec un grand sourire qu’elle reviendra une seconde fois vers nous : “J’ai mal compté mon tapis hier soir, j’ai un million de plus que ce que je croyais !” Une différence de 20 % non négligeable. Derrière, l’éternel débat s’engage : faut-il jouer le tournoi comme un satellite pour la table finale, ou tenter de monter des jetons au risque de sauter prématurément ? Tout le clan français conseille à Gaëlle de viser la finale, quitte à y arriver short stack. Privée de bonnes cartes, la Française n’a de toute façon que très peu d’autres alternatives, et c’est avec un sentiment de frustration difficilement imaginable qu’elle voit son tapis fondre de moitié sans même pouvoir lutter. Gaëlle parvient pourtant à atteindre les deux dernières tables sans trop lutter, bien aidée par un rythme d’éliminations rapide. C’est avec le sourire qu’elle se tourne vers son clan : de 27 joueurs sur le coup d’envoi à 13 heures, ils ne sont déjà plus que 18 et elle est d’ores et déjà assurée d’empocher 369 026 $ ! Aubin Cazals la raisonne rapidement :“Dans trois places, il y a un nouveau palier de 70 000 $, reste patiente, il n’y a aucun mal à tomber à huit voire sept blindes.” […] Avec quinze blindes, il lui fallait doubler…
Et c’est un spot rêvé qu’elle allait se voir offrir : As-9 contre As-7 pour sortir de la zone rouge ! “NINE !” hurle le clan français dans une ambiance digne des plus grands après-midi à Roland Garros. Un 9 tombe au flop. Puis un autre sur le turn. Libération. Explosion. Délivrance. La pro Winamax vient de s’offrir un billet pour intégrer les douze derniers joueurs du tournoi, s’assurant ainsi un prix de 590 442 $ et réalisant à coup sûr la meilleure performance de l’histoire de l’équipe sur le Main Event. […] Alors que les Français poussent de plus en plus dans les tribunes, Gaëlle trouve un spot inespéré pour revenir dans la partie : une paire de Rois à tapis contre Valet-9. Malgré l’apparition d’un Valet au flop, la main d’“O RLY” tient et lui permet d’espérer à nouveau. Elle fait alors tapis dès la main suivante avec As-3 sans être payée puis pousse encore celle d’après, cette fois avec As-9. Au moment d’avancer ses jetons depuis le cut-off, elle se rend compte de son erreur : Gaëlle était remontée à 18 blindes, un tapis suffisant pour se montrer plus patiente… Andras Koroknai décide d’engager la somme avec As-Valet. Andras Koroknai. Son nom ne vous est sûrement pas inconnu. En fin de Day 4, Gaëlle s’était retrouvée empêtrée dans une affaire d’arbitrage contre ce joueur. N’ayant pas vu la relance première de parole de Gaëlle, il avait poussé son tapis depuis la petite blinde et jeté sa main à la défausse derrière un passe de la grosse blinde. La direction du tournoi n’avait alors pas décidé de l’éliminer, mais simplement de le condamner à payer le montant de la relance de Gaëlle qui était prête à payer avec une paire de Rois ! Effet papillon. Ironie suprême, un point final en forme de pied de nez à un parcours qui restera dans l’histoire du poker français. » Les neuf survivants – dont huit Américains – se retrouveront fin octobre, à partir du 28, pour la finale qui peut changer leur vie. Aucun grand nom n’est présent, même si Greg Merson est le plus connu, au grand désespoir des pros américains qui rêvaient de voir une femme en finale. Le vainqueur touchera plus de 8 000 000 $ et son malheureux runner-up plus de 5 000 000 $…
LES OCTOBER NINE 1er - Russell Thomas : 24 800 000 $ 2e - Jacob Balsiger : 13 115 000 $
3e - Jeremy Ausmus : 9 805 000 $
4e - Steven Gee : 16 860 000 $
5e - Greg Merson : 28 725 000 $ 6e - Jesse Sylvia : 43 875 000 $
7e - Robert Salaburu : 15 155 000 $
8e - Andras Koroknai : 29 375 000 $
9e - Michael Esposito : 16 260 000 $
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WPT NaTioNal SerieS & aCfPoker Tour MazagaN
HaIrabeDIaN eN paTrON
Belle affluence au magnifique resort 5 étoiles de Mazagan pour un double événement poker : l’étape du WPT National Series sponsorisé par PartyPoker.fr, assortie de celle de l’aCFPoker Tour. Deux tournois middle stakes qui ont attiré joueurs locaux ainsi que pros et amateurs français dans un cadre de rêve propice aux vacances (quad, golf, jet-ski, piscine, hammam) et à des tournois de dimension internationale. au final, c’est un habitué des tables marocaines et hexagonales, l’incontournable Roger Hairabedian, qui s’est imposé lors du WPT National Series, tandis que Léo Truche finissait runner-up de l’aCFPoker Tour. Reportage. Par Matthieu Sustrac
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Avec son format re-entry qui permettait aux joueurs de tenter leur chance lors de deux Day 1 consécutifs, l’étape marocaine du WPT National Series à Mazagan a permis d’offrir un très beau prizepool grâce aux 158 inscriptions comptabilisées pour ce tournoi à 1 500 €. Autour de Léo Truche, ex-pro Everest et désormais ambassadeur du casino Mazagan, une flopée de joueurs pros français s’étaient rassemblés : Bruno Fitoussi (ambassadeur ACFPoker.fr), David Jaoui, Lucien Cohen (vainqueur de l’EPT Deauville), Paul Guichard (finaliste à Deauville en 2012), Roger Hairabedian (que l’on ne présente plus…) et Sébastien Compte (3 e du WPT Marrakech en 2010). Parmi les amateurs passionnés de poker, un étrange duo : David Hagenbach et sa fille, Valentine, qui s’était qualifiée comme son père sur BWin. fr pour la compétition. Petite précision : la jolie Française venait d’avoir tout juste 18 ans…
Les pros prennent des risques
Prenant plus de risques que les amateurs grâce à ce format re-entry mené de main de maître par le Tournament Director Thomas Gimié, toujours aussi impeccable, les pros ont tous participé au Day 1A, sachant qu’il leur restait une seconde chance en Day 1B si la première journée se passait mal… À l’issue du Day 1A, les chip leaders étaient ainsi majoritairement des joueurs locaux, mais Roger Hairabedian arrivait à tirer son épingle du jeu, en montant le troisième tapis de fin de journée. Seul Paul Guichard arrivait quant à lui à passer le Day 1A sans s’envoyer en l’air, finissant avec le tapis de départ…
Un Day 1B bien fourni
Re-entry oblige, tous les pros éliminés du Day 1A sont passés faire un tour par le Day 1B, ouvert à tous jusqu’à la pause dîner, permettant des late-registrations à ceux qui voulaient profiter de l’excellence du resort de Mazagan. Lucien Cohen a ainsi pu faire son show désormais connu de tous, entre bonne humeur permanente et montées soudaines d’adrénaline, déstabilisant souvent ses adversaires.
claSSemeNT De la Table fINale TOP 10 WPT national Series Mazagan
1er - Roger Hairabedian : 702 500 Dirhams* 2e - Hicham Zaakour : 450 000 Drh 3e - Kamal Sefrioui : 290 000 Drh
4e - Philippe Barouk : 210 000 Drh
5e - Karim Bennani Smires : 158 000 Drh
6e - Mohamed Benboubker : 125 000 Drh 7e - Rachid Arbaoui : 105 000 Drh
8e - Philippe Garet : 84 000 Drh 9e - Cyril Coville : 62 290 Drh
10e - Fahd Bennani Smires : 45 000 Drh * soit environ 64 000 € incluant un ticket d’entrée au WPT Grand Prix de Paris à 7 500 €
ACFPoker Tour
1er - Ouaeb Benchaa : 151 500 Drh* 2e - Léo Truche : 92 050 Drh
3e - Sébastien Ta : 60 000 Drh 4e - Cédric Rossi : 46 975 Drh
5e - Richard Ekert : 36 000 Drh
6e - Pierre Drochon : 28 150 Drh * plus un ticket pour la finale de l’ACFPoker Tour d’une valeur de 1 500 € compris
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Le large chip leader, Kamal Sefrioui, finit avec 240 000, soit plus de 100 000 que son premier poursuivant, Fahd Bennani ! 64 joueurs accèdent au Day 2, dont Bruno Fitoussi, Lucien Cohen, David Jaoui, Paul Guichard (tous short stack) ainsi que Bruno Benveniste, Philippe Barouk et Roger Hairabedian.
Un long Day 2
Avec 18 joueurs payés, la bulle a duré longtemps, personne ne voulant lâcher l’affaire. C’est un semi-pro local, Houssam Mohamed Ali (le sosie d’ElkY) qui saute en dix-neuvième position ; ensuite, tout s’accélère (dont l’élimination en seizième place de la charmante Valentine Hagenbach) et le Day 2 s’arrête à 11 left. Parmi eux, Roger Hairabedian, impérial dans la maîtrise de son jeu, tout en finesse, avec le quatrième tapis pour une dernière ligne droite dominée par le tapis de Philippe Barouk.
Hairabedian au finish
Après être retombé très short stack lors de la finale télévisée, Roger Hairabedian réussit à faire son retard sur Barouk (chip leader) et le duo Sefrioui/Zaakour, placés juste derrière le joueur parisien. Ce sont ces trois joueurs que l’on retrouve dans le dernier carré avec Hairabedian. Tandis que Zaakour s’occupe d’éliminer Barouk avec paire de 10 contre l’As-7 de trèfle de Barouk, c’est au tour d’Hairabedian de sévèrement attaquer Sefrioui avec un tapis pré-flop Roi-10 contre
Dame-10, sorti quelques minutes plus tard par Zaakour. Le heads-up final, interminable, sera très technique, avec un Hairabedian qui ne lâche rien, trop avide de victoire après ces quelques mois de disette. Un magnifique retour au-devant de la scène pour un des meilleurs ambassadeurs du poker hexagonal…
Truche runner-up de l’ACFPoker Tour Du côté de l’ACFPoker Tour, sponsorisé par ACFPoker.fr, 57 joueurs se sont acquittés des 750 € d’inscription pour un field très relevé, majoritairement constitué des éliminés des premiers jours du WPT National Series. Léo Truche, l’ambassadeur du casino Mazagan, dominait largement le tournoi pendant ces jours, abordant le heads-up final en tête face à Ouaeb Benchaa. Mais ce dernier ne se laissait pas faire pour autant, doublant avec un brelan au flop contre un flush-draw chez Truche. À la river, Truche touche la couleur, tandis que Benchaa a son full… Il abordait pourtant le HU avec 615k contre 250k chez son adversaire. Benchaa lui donne ensuite le coup de grâce quelques dizaines de minutes plus tard, s’adjugeant ainsi son premier titre de rang. Prochaine étape : la finale à 1 500 € à l’Aviation Club de France, pendant les Rendez-vous à Paris, les 18, 19 et 20 septembre.
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aCf SuMMer SerieS 2012
paul JacOb-maTHON S’ImpOSe à l’avIaTION club De fraNce
Les Summer Series, l’un des plus anciens festivals de poker en Europe, se sont tenues à l’aviation Club de France du 8 au 24 juin, pour 11 tournois qui ont réuni de nombreux participants tout au long de ces deux semaines entièrement consacrées au poker. Si abderazak Zaghdoud s’imposait dans le 500 € NLHE et Laurent Elkabbac remportait le 500 € PLO, Franck Kalfon sortait vainqueur de la troisième étape de l’aCFPoker Tour (750 €) après avoir dominé ses 127 adversaires (pour 21 945 €), et Paul Jacob-Mathon décrochait quant à lui le titre dans le Main Event à 1 000 €, pour 46 890 €, après avoir devancé Suat Uyanik en heads-up. Retour sur les deux plus gros événements de ces Summer Series.
L’
Par Antoine Salvi
L’Aviation Club de France célébrait l’arrivée de l’été, avec ses traditionnelles Summer Series, qui marquent chaque année la fin de la saison régulière du célèbre cercle parisien. La nouveauté de cette édition 2012 était le passage de l’ACFPoker Tour, qui tenait là sa troisième étape, juste avant celle du Maroc. 128 joueurs se sont présentés au début du Day 1 de ce tournoi à 750 € de buy-in, et ils n’étaient plus que 25 survivants après les 12 premiers niveaux de jeu. Sébastien Cavaiotti se retrouvait en tête devant Olivier Chubilleau et Philippe Bernanose, et parmi les qualifiés figuraient également Isabelle Mercier, Franck Kalfon et Laurent Polito.
vants, et Franck Kalfon prenait les devants en remportant tout d’abord un gros pot contre Dali Chouki, avant de sortir, en deux coups, Sébastien Cavaiotti. La sortie de Dali Chouki à la 3e place mettait alors Franck Kalfon en bonne position dans son duel face à Patrice Boudet, qui se concluait au bout de 10 minutes seulement, sur une confrontation hauteur 10 contre hauteur 6. En plus des 21 945 € promis au vainqueur, Franck Kalfon repartait avec un ticket d’une valeur de 1 500 € pour la finale de l’ACFPoker Tour, et nous le retrouverons en septembre lors du Rendez-vous à Paris.
Franck Kalfon champion de l’ACFPoker Tour
L’autre grand moment de ces Summer Series était bien entendu le Main Event à 1 000 € de droit d’entrée, qui offrait des tapis de départ de 30 000 jetons. Sur les 111 joueurs qui entraient dans le Day 1A, 47 parvenaient à terminer la journée avec des jetons devant eux, et Darko Stojanovic menait la course, loin devant Didier Scelves et Julien Jolivet. 121 joueurs supplémentaires les rejoignaient dans le Day 1B, et 67 nouveaux rescapés se qualifiaient pour le Day 2, avec Vincent Devauchelle et Paul Jacob-Mathon en tête. Les 108 joueurs se disputaient alors dans cette avant-dernière journée l’une des 25 places payées et la guerre faisait rage jusqu’à la fin de la journée. Isabelle Mercier, Bruno Benveniste, Céline Bastian, Marc Isman et Stéphane Benadiba sortaient tous avant l’argent, tandis que le trio de tête des 19 survivants était composé de Benjamin Nicault, Khalid Ayadi et Costa Bataille, alors que Franck Kalfon et Suat Uyanik étaient toujours en course.
Seuls 15 d’entre eux pouvaient espérer entrer dans les places payées, et Laurent Polito, qui s’inclinait face aux Rois du chip leader, sortait avant la bulle. Olivier Chubilleau prenait ensuite le chip lead, et Isabelle Mercier doublait grâce à une paire de Valets contre As-Roi chez le Russe Nikolay Karman. Ce dernier sortait peu avant la table finale, ouverte par la double élimination de Denis Zerbib et Olivier Chubilleau, le premier par Dali Chouki avec As-7 contre 8-8, le deuxième par Sébastien Cavaiotti avec paire d’As contre double paire As-Roi. Cavaiotti et Chouki entraient en table finale en tête, mais c’était Patrice Boudet qui s’occupait d’éliminer les premiers finalistes, en l’occurrence David Pagnard et Isabelle Mercier. Philippe Bernanose et Céline Bastian étaient les sui-
232 participants dans le Main Event
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Suat Uyanik
Franck Kalfon
Paul Jacob-Mathon
Benjamin nicault, en tête dans la table finale Julien Jolivet entrait très fort dans ce Day 3, et Khalid Ayadi comptait parmi les premiers sortants, après une confrontation face au chip leader Benjamin Nicault. La table finale approchait, et Suat Uyanik profitait de la tension ambiante pour revenir avec un stack confortable, qui lui permettait de tenir jusqu’à la dernière table, ouverte après l’élimination de Franck Kalfon à la 10e place, avec As-9 contre As-8 pour Éric Qu qui touchait une couleur. Uyanik éliminait directement Sébastien Coriat à la 9e place, avec As-Roi qui touchait une paire d’As contre Dame-Dame, et Benjamin Nicault se chargeait de sortir Julien Jolivet avec As-Dame contre Valet-Dame. Jonathan Guez rejoignait ensuite Éric Qu sur les rails, suivi par Jérémy Routier, également éliminé par Paul Jacob-Mathon. À quatre joueurs left, Nicault conservait la tête, et il confortait son avance en bustant Costa Bataille à la 4e place avec As-8 contre Roi-10.
Paul Jacob-Mathon devance Suat Uyanik en heads-up Mais Jacob-Mathon renversait la tendance quelques mains plus tard, en se faisant payer son tapis avec deux paires 8-3 par Nicault, qui ne détenait que la top paire de 10. Le même Nicault faisait ensuite doubler Suat Uyanik, qui touchait une paire d’As, et s’inclinait à la 3e place quelques minutes plus tard, toujours à l’avantage d’Uyanik, qui commençait le headsup avec un désavantage de 2 contre 1. Il réussissait pourtant à renverser la tendance dans la première heure du tête-à-tête, mais Paul Jacob-Mathon parvenait à reprendre le dessus grâce à un brelan de 2 floppé qui dominait la paire de Dames de Suat Uyanik, puis grâce à une paire de Rois qui battait la main As-Valet de son adversaire. Sur la dernière main, Uyanik faisait tapis avec As-9, payé par Jacob-Mathon avec As-Roi, et le board 9-5-Roi-Dame-5 donnait la victoire au plus jeune des deux joueurs, qui signait ici la plus grande performance
de sa carrière, pour 46 890 €. Suat Uyanik inscrivait quant à lui une nouvelle ligne à son beau palmarès, et repartait avec 32 710 €. Ainsi s’achevaient les Summer Series 2012 à l’Aviation Club de France, dont le prochain grand événement sera le Rendez-vous à Paris, du 5 au 20 septembre.
claSSemeNT De la Table fINale ACFPoker Tour
1er - Franck Kalfon : 21 945 € * 2e - Patrice Boudet : 15 800 € 3e - Dali Chouki : 10 535 €
4e - Sébastien Cavaiotti : 7 900 €
5e - Céline Bastian : 6 585 €
6e - Philippe Bernanose : 5 265 €
7e - Isabelle Mercier : 4 390 €
8e - David Pagnard : 3 510 €
9e - Olivier Chubilleau : 2 640 € * + 1 ticket à 1 500 € pour la finale de l’ACFPoker Tour
Summer Series Main Event 1er - Paul Jacob-Mathon : 46 890 € 2e - Suat Uyanik : 32 710 €
3e - Benjamin Nicault : 20 720 €
4e - Costa Bataille : 17 445 €
5e - Jérémy Routier : 14 175 €
6e - Jonathan Guez : 12 000 € 7e - Éric Qu : 9 810 €
8e - Julien Jolivet : 7 630 €
9e - Sébastien Coriat : 6 540 €
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FrAnCE POKEr SEriES GUJAn-MESTrAS
vIcTOIre à DOmIcIle pOur
flOrIaN DeSGOuTTeS Le casino de Gujan-Mestras, situé dans le Sud du bassin d’arcachon, accueillait du 27 juin au 1er juillet la cinquième et dernière étape des France Poker Series 2012, pour un Main Event à 1 100 € de buy-in. 172 joueurs au total se sont présentés pour ce tournoi, dont de nombreux membres de la team de l’organisateur, ainsi que des qualifiés online, et c’est au final le joueur local Florian Desgouttes qui s’est imposé au terme d’un heads-up qui l’opposait à Guillaume Wilhelm, récoltant la belle somme de 43 000 € pour la meilleure performance de sa jeune carrière. Résumé de ces 4 jours de jeu dans le Sud-Ouest de la France. Par Antoine Salvi 64 NUMÉRO 31 // aOûT 2012 // POKER 52
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Pour la première fois de son histoire, le casino du lac de la Magdeleine, situé non loin de la dune du Pilat à Gujan-Mestras, accueillait une étape d’un circuit national, et les joueurs locaux et autres habitués des France Poker Series ont répondu présent, puisqu’ils étaient 82 à s’acquitter des 1 100 € de buy-in au début du Day 1A. Quatre TV stars, Céline Bastian, Nicolas Lambert, Cathy Serrat et Marion Nedellec, entraient en jeu lors de cette première journée, mais seuls les deux premiers d’entre eux parvenaient à se qualifier pour le Day 2, aux côtés de 33 autres joueurs, menés par les chip leaders Antony Neto et Povilas Leskaulas.
Guillaume Wilhelm, en tête dans le Day 1B…
Les 90 joueurs supplémentaires à rejoindre les tables lors du Day 1B ont généré un prizepool total de 165 120 €, à répartir entre les 18 meilleurs concurrents, avec un minimum de 2 250 €. Le joueur pro Julien Brécard était de la partie, mais il ne parvenait pas à conserver ses jetons jusqu’à la fin de la journée, et ne comptait pas parmi les 32 rescapés à atteindre le Day 2. Ce petit groupe de survivants était alors dominé par Guillaume Wilhelm, connu des joueurs parisiens habitués du cercle Cadet, où il officie en tant que croupier, qui devançait très largement ses plus proches adversaires, Baptiste Lac et le joueur allemand Lars Hoops. 67 joueurs revenaient ainsi aux tables pour le Day 2, l’avant-dernière journée du tournoi, qui devait voir éclater la bulle et qui devait se conclure sur la composition de la table finale. Si Isabel Baltazar, Céline Bastian ou encore Guillaume Roiron, le runnerup de l’étape d’Amnéville, sortaient avant l’argent, Stevens Verrier parvenait à décrocher la première place payée suite à l’élimination de Guillaume Garcia à la bulle, tout comme Antony Neto, 15e pour 2 740 €, et Nicolas Lambert, 13e pour la même somme, qui se voyait busté par Julien Gauthier et sa paire de Rois. La sortie de Laurent Higonel à la 9e place marquait la fin de cette journée, et les 8 finalistes devaient attendre le lendemain pour se disputer le titre.
… s’incline face à Florian Desgouttes en heads-up Julien Gauthier entrait dans cette finale en position de chip leader, et il parvenait à garder un stack confortable malgré un
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rÉSulTaTS De la Table fINale
1er - Florian Desgouttes : 43 000 €
2e - Guillaume Wilhelm : 27 000 € 3e - Julien Gauthier : 17 500 €
4e - Igor Merlière : 13 300 €
5e - Kim De Fay de la Roche : 11 300 €
6e - Mikael Azoulay : 9 400 € 7e - Lars Hoops : 7 600 €
8e - Olivier Giraudon : 6 000 €
rythme soutenu. Les sorties s’enchaînaient très rapidement sur cette dernière table : Olivier Giraudon sortait à la 8e place, suivi par Lars Hoops et Mikael Azoulay, rejoints par la suite par Kim De Fay de la Roche et Igor Merlière. Mais Julien Gauthier ne parvenait pas à résister au retour de Guillaume Wilhelm et de Florian Desgouttes, un joueur local, et il s’inclinait à la troisième place, pour 17 500 €, laissant ainsi ses deux derniers concurrents s’affronter en heads-up. Wilhelm commençait ce tête-à-tête avec une très large avance, puisqu’il possédait quatre fois plus de jetons que Florian Desgouttes. Pourtant, ce dernier parvenait à remporter de nombreux pots, et il réussissait même à prendre la tête, mettant Guillaume Wilhelm en grande difficulté. Avec près de 10 fois moins de jetons que son adversaire, il faisait tapis avec 8-3 de cœur, payé par Florian Desgouttes avec 10-6 de pique. Le board 7-10-Dame-5-7 donnait la paire de la victoire à ce joueur qui a débuté le poker dans ce casino. Desgouttes remportait officiellement 43 000 € pour sa performance, son plus gros gain après sa deuxième place lors du tournoi à 2 000 € de l’EPT Snowfest 2011, et Guillaume Wilhelm rentrait à Paris avec 27 000 €, pour son deuxième cash dans les FPS, après sa 17e place à Mazagan en décembre dernier.
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” y c r emercIer
ISabelle o M “N
CHRONIQUE ISABELLE MERCIER
eN DIrecT De la Salle DeS ÉTOIleS Jeudi 26 avril, Jour 1B de l’EPT et day off pour moi en attente du Jour 2… J’en profite donc pour participer à l’apéro des entrepreneurs de Beaulieu, sur invitation de Monaco Telecom, pour qui je suis ambassadrice en Principauté. Nous travaillons sur les nouvelles technologies, entre autres comment les appliquer et les utiliser au profit des jeux en ligne. J’ai été fascinée lors de la conférence de découvrir tout ce qui est déjà possible, notamment dans le domaine médical, et surtout d’imaginer les nouvelles technologies qui en émergeront… Le cœur de ma mission est bien sûr leur application au monde du poker online ! Mais pour le moment, c’est du poker live dont il s’agit, puisque je me rends le vendredi à la Salle des Étoiles de Monaco pour le Jour 2 du Main Event de l’EPT. Après une première journée complètement « dry », je me dis que les bombes atomiques devraient me tomber entre les mains all day long ! Ça démarre bien d’ailleurs, réussissant dans la première demiheure de jeu à re-booster mon tapis jusqu’à la barre initiale des 30K. Changement de table au bout d’une heure ; j’aime le look général de ma nouvelle table et de mes adversaires, et en prime, je suis assignée au siège 9, après avoir passé l’intégralité de ma première journée au siège 1. J’adore ces positions à la table où l’on a généralement beaucoup d’espace… Je reçois enfin ma première belle main de la journée, avec As-Roi au bouton. Le joueur en UTG relance à 2K, ce qui est payé par un joueur en milieu de position. J’aime ma main et ma configuration dans ce coup, je décide donc de sur-relancer à 5,2K. Il est bien possible que je remporte les quelques milliers
de jetons qui traînent au milieu sans avoir à toucher mon flop… Mais non, le poker n’est pas toujours si simple… Le joueur en UTG renvoie la sauce avec 11K au total ! Le joueur en milieu de position jette sa main, et je considère la hauteur de mon tapis, la structure qui continue d’augmenter et la moyenne actuelle… Les 28K qu’il me resterait si j’abandonnais le coup maintenant et les 17K qu’il me resterait si je décidais de payer et jeter au flop ne me semblent pas être les options les plus judicieuses. J’opte donc pour envoyer mon tapis tout de suite, d’autant plus qu’il n’est pas absolument certain que mon adversaire ne va pas jeter ses cartes suite à ce tapis qui implique tout de même 17K de plus à injecter au centre… Encore une fois non, ils y sont illico ! Il paie avec une paire de Dames et je dois gagner ce « race » pour rester en course dans le tournoi… Bonne journée pour moi, je touche un Roi et propulse mon tapis à plus de 60K ! Je me réjouis d’autant plus de ma sur-relance pré-flop, par opposition à caller simplement la relance du joueur UTG, lorsque le joueur en milieu de position nous annonce,
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Je suis impressionnée par le nombre de joueuses – près d’une cinquantaine au total ! Very glamour dans ce coin de la Salle des Étoiles… fou de rage, qu’il a jeté sa petite paire, avec laquelle il touchait un brelan au flop ! Toute une différence de résultat à ce stade du tournoi pour moi… Quoique, aux vues du résultat final, la différence n’est qu’une question de temps… En effet, les heures suivantes se sont constituées d’une accumulation de coups perdants dont j’épargne les détails, car le simple fait de relire mes notes me donne la nausée… Résultat, ma plus belle main de départ en deux jours de tournoi arrive enfin lorsque je reçois une paire de Valets et qu’il ne me reste plus que 21K de tapis… Un joueur ultra-agressif relance à 3 200 en milieu de position, et j’envoie aussitôt la boîte ! Quand même un petit 18K à rajouter de sa part suite à sa relance de 3 200… Pas de problème ! Insta-payé du haut de ses (petits) 50K de tapis… avec As-Dame ! Wow, un poil risqué quand même, sachant qu’il va se retrouver à la barre des 30K s’il perd ce coup… Mais non, bien senti, la première carte qui sort est un As. Je sors en 200e position, sur les 665 entrants au départ. Mais 200e ou 600e, c’est la même ! Jamais happy de ne pas me retrouver in the money.
mon arrivée, je suis impressionnée par la structure des blindes qui augmentent aux 50 minutes, avec un tapis de départ de 10K ! Et surtout, je suis impressionnée par le nombre de joueuses – près d’une cinquantaine au total ! Very glamour dans ce coin de la Salle des Étoiles… Melanie Weisner est assise à ma table, et j’aperçois aussi Vicky Coren dans le field, les deux finalistes du tournoi Heads-Up de l’EPT, et incidemment, la toute première fois de l’histoire que deux femmes se retrouvaient en finale en tête-à-tête d’un tel événement ! Encore une belle inspiration pour les femmes… Et c’est Léo Margets qui sortira championne de ce Ladies à Monaco, un gros bravo et vivement le retour de l’EPT en Principauté en 2013 ! n Isabelle Mercier joue au Sun Casino de Monaco et offre des séminaires coaching poker.
Dernière chance de percer dans cet EPT, je participe le lundi au tournoi Ladies à 1 000 € l’inscription. Dès
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la Team pmu au quOTIDIeN
DeS WSOp quI NOuS laISSeNT Sur NOTre faIm…
CHRONIQUE TEAM PMU
Nous avions quitté Vegas en juillet 2011 après des WSOP qui nous avaient presque comblés avec le deep run de Guillaume Darcourt dans le Main Event, et avec une formidable envie d’y revenir pour revivre cette année d’encore plus belles émotions. Malheureusement pour la Team PMU, cette édition 2012 ne nous aura pas procuré autant de joie. Tous nos pros et qualifiés restent en effet sur leur faim, et même si nous avons enregistré quelques ITM dans les différents events de ces World Series (5 au total), le Main Event que tous attendaient avec impatience a été cauchemardesque.
Philippe Ktorza, qui restait sur sa formidable seconde place au WPT Championship en mai était revenu à Vegas en pleine forme (3 ITM dans des events à 1 500 $ et 1 000 $) et espérait vraiment inscrire une 13e ligne en 2012. Après un Day 1 assez tranquille, il se heurtait aux As à la quatrième main du Day 2, avec les Valets sur un flop As-Valet-2. Cette quatrième main était également fatale à Rebecca Gerin, short après un Day 1 difficile, et qui trouvait enfin le bon spot pour espérer doubler avec As-Roi face à As-6, mais là aussi un 6 au flop venait mettre fin à ses espoirs. Ce Day 2 fut également fatal à Émile Petit qui avait pourtant décidé de ne faire aucun tournoi avant ce Main Event pour y arriver en pleine forme et super motivé. Paullepoulpe avait réussi à survivre durant toute cette deuxième journée avec moins de 20 grosses blindes et lui aussi pensait enfin pouvoir se relancer dans ce tournoi en ouvrant une paire de Rois. La configuration semblait même parfaite face au As-Dame de son adversaire, jusqu’à l’apparition de l’As à la river qui venait lui aussi mettre fin à ses espoirs. Jean-Philippe Rohr pour sa part n’a pas eu la chance d’atteindre ce deuxième jour. Il avait pourtant vaincu le signe indien, inscrivant quelques jours plus tôt une première ligne en 4 participations aux WSOP (une 35e
place pour 11 567 $ de gains dans l’Event 54, un 1 000 $ qui avait rassemblé 3 221 joueurs) mais son parcours s’arrêtait brutalement en plein milieu du Day 1. Ce fut également le cas pour notre Pink Boa, Guillaume Darcourt, qui avait marqué l’édition précédente avec sa 35 e place. Après avoir doublé son stack en 2 niveaux, Guillaume sera mis KO en 3 coups sur lesquels la river lui aura été doublement fatale : tout d’abord avec un brelan de 7 floppé face à un adversaire qui fera flush, puis avec double paire As-Roi floppée contre un joueur qui ne lâchera pas sa paire de 5 pour trouver son brelan de 5 river… Ce Main Event a d’ailleurs été à l’image de tous ces WSOP pour notre Boa qui avait pourtant bien commencé avec une 64 e place lors de l’Event 3, un 3 000 $ No Limit Hold’em/Pot Limit Omaha Heads-Up. Mais la suite fut une succession de bad beats pour notre capitaine avec un scénario presque toujours identique : devant au f lop et au turn avant d’être mis KO par la river. Son dernier tournoi, la Bellagio Cup, s’est d’ailleurs conclu de la même manière : brelan de 4 floppé pour Guillaume, contre brelan de 10 floppé d’un joueur américain et brelan d’As floppé pour Olivier Busquet ! Comme le dit le proverbe : tout ce qui ne tue pas rend plus fort, et nous sommes convaincus que nous retrouverons notre capitaine plus motivé que jamais à la ren-
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Comme le dit le proverbe : tout ce qui ne tue pas rend plus fort, et nous sommes convaincus que nous retrouverons notre capitaine plus motivé que jamais à la rentrée trée, après quelques semaines de vacances qui vont lui permettre d’oublier le plus vite possible ces 43e WSOP. Du côté de nos qualif iés et inv ités enfin (Yoann Bernard, Loïc Bobillier, Loris Courco et Kevin Mahé) tous nos espoirs reposaient sur Valentin Messina (qui avait remporté son package sur le dernier super-satellite de PMU.fr). Auteur de trois premiers jours de très haut niveau où il avait toujours été au-dessus de la moyenne, le champion de France 2010 fut éliminé à moins de 40 places de la bulle lors du Day 4 dans une confrontation à tapis pré-f lop avec As-Roi contre les As, une très grosse déception pour Valentin si près de l’argent.
Nous retrouverons nos Team Pro après quelques semaines de vacances à l’EPT Barcelone fin août avant d’enchaîner par presque deux mois pleins de tournois de très haut niveau avec notamment le Partouche Poker Tour et le WPT Grand Prix de Paris à l’ACF en septembre et les WSOP Europe en octobre à Cannes. Ils seront renforcés sur certains de ces tournois par les lauréats de notre challenge Pro Dream qui s’est déroulé en mai dernier sur PMU.fr : Suat Uyanik, vainqueur d’un contrat de 20 000 € de buy-in, Alban Pothet qui a remporté un contrat de 10 000 € de buy-in, tout comme Aurélien Leroy et Jonathan Layani qui aura un contrat de 5 000 € de buy-in. D’ici là, nous vous souhaitons d’excellentes vacances ! n
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Magali Bienvenu 01 53 89 14 03 magali@poker52.fr Ont collaboré à ce numéro :
Isabelle Mercier, Tony G., Pierre Canali, Elie Payan, Loïc Sabatte, Thibaud Guénégou, Ludivic Lacay, Doyle Brunson, Basile Yaïche. Fondateur :
Bruno Fitoussi Contact abonnement :
abonnement@poker52.fr PK52_N14_COUV_Kiosque_6e90.indd 1
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RÉALISATION Directeur artistique :
Frédéric Hallier Maquettiste-graphiste :
Jennifer Bouvard Secrétaire de rédaction :
Mathilde Helleu Photos et illustrations :
Jules Pochy, Caroline Darcourt, Neil Stoddart, XDR
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lImITer la varIaNce eN mTT plO Par Elie Payan
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De reTOur Sur uNIbeT.fr Par Basile Yaïche
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P.98
94
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CLASSEMENT FRANÇAIS
Classement Des Joueurs par Gains
DU 01/01/2012 AU 15/07/2012
Si beaucoup attendaient la grosse performance française pendant les World Series, performance qui aurait permis aux joueurs concernés de prendre la tête du classement HendonMob, seuls Aubin Cazals (6e) et Gaëlle Baumann ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Mais le bracelet et les ITM du premier, ainsi que le deep run au Main Event et au Ladies de la seconde ne leur suffisent pas pour doubler le Top 5 désormais bien installé en tête : Cailly-ElkY-Ktorza-GuichardGuigon. Le mois d’août ne devrait en rien bouleverser la donne, mais au mois de septembre, avec la multiplication des tournois à fort buy-in, tout est possible…
Lucille Cailly
Classement
Joueur
Philippe Ktorza
Bertrand Grospellier
Gains (en $)
Classement
Joueur
Gains (en $)
1
Lucille Cailly
1 401 352
21
Philippe Clerc
163 928
2
Bertrand Grospellier
1 378 321
22
Jérôme Naye
150 276
3
Phillippe Ktorza
878 303
23
Guillaume Darcourt
149 412
4
Paul Guichard
744 209
24
Laurent Polito
144 495
5
Bernard Guigon
728 368
25
Alban Juen
129 968
6
Aubin Cazals
700 312
26
Éric Le Goff
128 384
7
Gaëlle Baumann
623 227
27
Manuel Bevand
123 935
8
Bruno Lopes
501 826
28
Grégory Benac
120 811
444 926
29
Damien Lhommeau
116 085
30
Alain Roy
115 426
31
Nicolas Lévi
114 522
32
Pierre Calamusa
107 071
9
Jérémy Quehen
10
Fabrice Soulier
443 711
11
Vuong Than Trong
431 369
12
Yorane Kerignard
372 564
13
Éric Sfez
369 396
14
Bruno Jais
263 030
15
Tristan Clemençon
243 893
16
Sébastien Comel
233 564
17
Ludovic Sultan
217 912
18
Bruno Fitoussi
195 282
19
Gwennaël Grandmougin
192 284
20
Hugo Lemaire
174 439
33
Christophe Benzimra
106 912
34
Franck Boyer
102 010
35
Laurent Michot
100 790
36
Jean-Philippe Rohr
100 586
37
Yann Brosolo
38
Michel Kirchner
39
Jean-Noël Thorel
94 675
40
Suat Uyanik
94 440
99 252 96 006
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Classement
Joueur
Gains (en $)
Classement
Joueur
Gains (en $)
41
Amaury Legait
92 943
93
Arnaud Mattern
42
Jean-Paul Pasqualini
90 208
94
Marc Inizan
47 152
43
Louis Gorostis
88 317
95
François Tosques
47 025
44
Xavier Carruggi
86 873
96
Albert Bernardo
46 376
45
Antoine Saout
84 624
97
Johan Guilbert
46 348
46
Sébastien Guidez
82 774
98
Gabriel Nassif
46 317
47
Quentin Lecomte
82 647
99
Franck Blanc
46 209 46 029
47 203
48
Jean-Pierre Petroli
81 360
100
Guillaume Wilhelm
49
Gilbert Diaz
80 528
101
Barbara Martinez
45 453
50
Samir Choubani
79 696
102
Basile Yaïche
45 379
51
Robert Giordano
78 260
103
Jean-Jacques Mars
52
Alexandre Reard
76 419
104
Pierre Antona
45 008 44 858
45 193
53
David Lichentin
75 215
105
Pacôme Chavignon
54
Pascal Willemin
70 235
106
Costa Bataille
44 293
55
Julien Leloire
69 353
107
William Saad
44 226
56
Steven Moreau
69 297
108
Yann Migeon
44 120
57
Jean-Louis Santoni
69 120
109
Thomas Fonce
44 018
58
Florian Desgouttes
68 389
110
Ludovic Lacay
43 907
59
Fayez Bourgi
66 627
111
Omar Karib
43 439
60
Paul Chapelle
65 757
112
Khalid Ayadi
43 425
61
Benjamin Dadon
65 724
113
David Debue
43 108
62
Adam Cédric
65 193
114
Yoni Houri
63
Elie Payan
64 351
115
Sylvain Gonon
42 656
64
Brian Benhamou
64 338
116
Harry Loria
42 229
65
Michel Dubert
64 278
117
Benjamin Saada
41 585
66
François Dur
63 459
118
Stéphane Albertini
41 186
67
Yves Hallague
63 034
119
Karim Bekkouche
41 113
68
Yannick Massa
60 713
120
Hervé Clerc
39 988
69
Paul Jacob-Mathon
58 959
121
Bruno Launais
39 608
42 717
70
Franck Kalfon
58 535
122
Mathieu Gabouleaud
39 603
71
Pierre Picherit
58 310
123
Jean-Marc Thomas
39 249
72
David Benyamine
58 021
124
Fabrice Humbert
38 453
73
Sasha Novitskij
57 797
125
Rémy Cucak
38 453
74
Guillaume Roiron
57 473
126
Anthony Giangrasso
38 251
75
Karim Lehoussine
57 196
127
Jean-Jacques Zeitoun
38 067
76
Nicolas Cardyn
56 846
128
Philippe Abdoul
38 042
77
Jonathan Khalifa
56 706
129
Adrien Allain
37 692
78
Raymond Santucci
56 525
130
Brahim Oubella
37 562
79
Jimmy Gillot
56 316
131
Alexis Bouchiouane
37 239
80
Mikaël Azoulay
56 257
132
Maxence Dupont
36 943
81
Mesbah Guerfi
55 675
133
Julien Ehrhardt
36 568
82
Roger Hairabedian
54 739
134
Nicolas Cieutat
36 464
83
Antonin Teisseire
54 553
135
Benoit Albiges
36 354
84
Julien Duveau
53 972
136
Steve Berdah
36 307 36 266
85
Dan Abouaf
52 810
137
Éric Sadoun
86
Klaus Pautrot
52 718
138
Olivier Chubilleau
36 191
87
Thibaud Guenegou
52 479
139
Gilles Haddad
35 920
88
Vincent Devauchelle
51 473
140
Claude Amar
34 999
89
Paul Testud
50 822
141
Patrick Uzan
34 974
90
Christophe Pereira
49 608
91
Sébastien Clot
49 446
142
Imad Aboukhalil
34 928
92
Lucien Cohen
47 821
143
Marie-Louis Seguela
34 897
144
Gaëtan Balleur
34 310
POKER 52 // AOûT 2012 // NUMÉRO 31
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Classement Des Joueurs par Gains
All timE mOnEy list - FRAncE En remportant le One Drop, Antonio Esfandiari se fait une place au soleil dans la All Time Money List et dépasse pour la première fois de l’histoire du poker la barre symbolique des 20 millions de dollars de gains, loin devant Seidel et ses 17 millions. Les trois premiers du One Drop semblent indétrônables au classement 2012, même si Hellmuth (4e) et Ivey (5e) pourraient bien revenir à leur niveau en cas de belle performance aux WSOP-Europe. L’Amérique squatte en tout cas le Top 10, à l’exception de Trickett, preuve s’il en fallait encore que le contingent nord-américain domine très largement la compétition.
Bertrand Grospellier
Classement
Joueur
1
Bertrand Grospellier
3
Fabrice Soulier
2 4 5
David Benyamine
Antoine Saout
David Benyamine
Gains (en $)
Fabrice Soulier
Classement
Cédric Rossi
1 066 732
4 033 513
28
Angelo Besnainou
1 022 208
Jérôme Zerbib
1 009 224
6 247 203
3 948 059
27
29
30
Jean-Paul Pasqualini
2 580 834
32
9
Alain Roy
2 297 897
34
11
Ludovic Lacay
2 009 113
36
13
Paul Testud
1 790 168
38
6 7
8
10 12 14
Bruno Fitoussi
Antony Lellouche
Arnaud Mattern
Nicolas Lévi
19
1 539 199
Éric Haik
909 769
37
Arnaud Esquevin
39
Marc Inizan
Éric Qu
Yorane Kerignard Bernard Guigon
Hervé Costa
1 234 094
46
Antoine Amourette
Phillippe Ktorza
Thomas Bichon Patrick Bueno
1 224 205 1 159 925
1 093 907 1 091 898
947 459
35
44
Raphaël Kroll
1 005 907 934 690
1 356 189
1 322 586
1 013 686
Christophe Benzimra
Adrien Allain
1 450 166
1 026 611
33
42
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Christophe Savary
1 496 833
Lucien Cohen
Tristan Clémençon
25
Rémy Biechel
Lucille Cailly
22 23
Patrick Bruel
40
Hugo Lemaire
24
1 807 227
31
Guillaume Darcourt
1 549 198
20 21
2 151 928
Jan Boubli
17
18
2 551 175
1 676 646
Antonin Teisseire
16
2 604 753
Pascal Perrault
15
Gains (en $)
26
3 443 705
Roger Hairabedian
Joueur
10 024 924
41
43
45 47
48
49 50
Michel Abécassis Eli Marciano
Paul Guichard Aubin Cazals
Bruno Lopes
Jean-Philippe Rohr
921 294
893 933
858 565 856 182 831 025 817 375
782 241
767 889 743 326
738 752
724 496 712 231
711 724
David Tavernier
709 686
Benjamin Pollak
672 015
Xavier Detournel
682 816
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CLASSEMENT INTERNATIONAL
Classement Des Joueurs par Gains
DU 01/01/2012 AU 15/07/2012
Antonio Esfandiari
Classement 1
2 3
4 5
6 7
8
9
10 11
12 13
14 15
16 17
18
19
20 21
22 23
24 25
26 27
28
29
30 31
32 33
34 35
36 37
38
39
40
pays
Joueur Antonio Esfandiari
Sam Trickett
Gains (en $) 18 584 813
David Einhorn
Classement 41
Sam Trickett
10 167 001
42
Phil Hellmuth Jr
3 020 854
44
2 586 435
46
2 174 343
48
David Einhorn Phil Ivey
Justin Bonomo Kyle Julius
Dan Smith
4 352 000 2 834 590 2 196 561
Michael Mizrachi
1 986 104
Patrik Antonius
1 945 242
Guy Laliberté
1 834 666
Gregory Merson
1 978 125
43
45 47
49 50 51
1 843 385
52
1 823 579
54
John Dibella
1 786 653
56
Allan Le
1 678 219
58
1 602 127
58
Mohsin Charania Gus Hansen Brian Rast
Oliver Speidel
1 810 242 1 767 371
Marvin Rettenmaier
1 656 078
Tobias Reinkemeier
1 465 148
Daniel Negreanu
53
55 57
58 58
Viktor Blom
1 456 683
62
Jonathan Duhamel
1 424 842
64
1 401 352
66
Igor Kurganov
Robert Baldwin Lucille Cailly
1 447 882
1 408 000
63
65 67
Sean Jazayeri
1 400 182
Thomas Marchese
1 376 961
69
1 268 579
71
Bertrand Grospellier Vadim Kursevich Leonid Bilokur Richard Yong Shaun Deeb
Mike Sexton
1 378 321
1 357 964
72
1 137 544
74
1 076 783
76
1 043 638
78
1 086 899
Davidi Kitai
1 054 006
Andrew Chen
1 039 693
Ken Wong
Devan Tang
70
1 237 333
1 179 533
Moon Kim
Daniel Shak
68
998 589
73
75
pays
Joueur
Gains (en $)
Tommy Vedes
Chris Klodnicki Peter Vilandos Faraz Jaka
Jannick Wrang David Sands
Andrew Robl
956 225 912 319
888 446
886 827 878 755
Phillippe Ktorza
878 303
David Baker
827 775
John Dolan
Jeremy Ausmus
837 719
820 942
Ashkan Razavi
799 560
Jesse Sylvia
760 543
Michael Esposito
759 006
Steve Gee
754 798
Neil Willerson Daniel Kelly
Jacob Balsiger
Andras Koroknai Robert Salaburn Russell Thomas Paul Guichard
Charles Keith Lehr Greg Ostrander
776 350
759 256
758 682 754 798 754 798 754 798
744 209 743 865 743 529
Bernard Guigon
728 368
Carter Phillips
726 975
Jason Somerville Frederik Brink Jensen
727 593
726 258
Vanessa Selbst
723 005
Roland Israelashivili
720 507
Jan Peter Jachtmann
719 696
Aubin Cazals
700 312
Joseph Serock Andy Bloch
Joey Weissman
Noah Schwartz
77
Dominik Nitsche
79
Tomas Junek
80
979 365
966 569
Mikhail Smirnov Scott Seiver
722 554
720 162 708 122
688 362 676 916 675 943
661 022
659 664
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109
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Classement 81
82 83
pays
Joueur Jackqueline Glazier Henry Lu
Rocco Palumbo
Gains (en $) 656 043
Classement 139
654 380
140
650 456
John Juanda
640 899
142
86
Xuan Liu
629 985
144
Olivier Busquet
624 237
146
623 227
148
87
88
89
90 91
92 93
94 95
96 97
98
99
100 101
102 103
104 105
106 107
108
Mile Krstanoski Scott Abrams
Stephen O'Dwyer Gaëlle Baumann
Kevin Vandersmissen
609 819
Dung Nguyen
607 200
Allyn Jaffrey Shulman
Anthony Gregg
596 722
Joe Cada
Obaid Habib
John Edward Monnette Elisabeth Hille
Amanda Musumeci Galen Hall
Nick Schulman
Stephen Chidwick Brent Hanks
Sergio Castelluccio
115
116 117
118
119
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129
130 131
132 133
134 135
136 137
138
599 153
596 189 593 667
592 203
590 442
Masaaki Kagawa Michael Gathy
Andy Frankenberger Will Jaffe
Samuel Chartier
Andrei Stoenescu
149
Morten Lihn Christensen
150
Vuong Than Trong
434 525 433 177
432 912
431 390 431 369
TOP 30
ALL TIME MONEY LIST Classement
pays
Joueur
Gains (en $) 23 270 636
584 868
3
Phil Ivey
16 694 534
575 551
4
Sam Trickett
16 471 099
5
Daniel Negreanu
16 252 686
6
Phil Hellmuth Jr
16 119 301
7
Michael Mizrachi
14 069 765
8
John Juanda
12 458 281 12 245 468
578 837
574 982
572 851 571 353
549 946
Oleksii Kovalchuk
Kenni Nguyen
147
437 255
435 861
16 968 220
Shannon Shorr
Wilfried Harig
Mohamad Kowssarie
439 379
Erik Seidel
554 896
Naoya Kihara
Andrew Brown
443 711
2
588 134
Timothy Adams
Vladimir Mefodichev
440 662
Antonio Esfandiari
565 435
Joe Kuether
Shawn Cunix
1
Clifford Goldkind
Jason Koon
444 926
Yong Seng Chen
145
452 926
Jérémy Quehen Fabrice Soulier
143
Gains (en $)
607 353
605 980
Sheng Sun
Erik Cajelais
114
618 529
Joshua Mancuso
111
113
623 574
620 529
Andrew Badecker
Simon Charette
112
625 619
Ryan Eriquezzo
109 110
632 875
Joueur Emanuel Failla
141
84 85
pays
565 235
9
Jamie Gold
553 802
10
Joe Hachem
11 742 845
11
Scotty Nguyen
11 649 921
535 559
12
Allen Cunningham
11 302 978
13
Gus Hansen
11 210 073
14
Peter Eastgate
15
Jonathan Duhamel
16
Carlos Mortensen
10 811 436
17
Men Nguyen
10 439 730
18
Bertrand Grospellier
10 024 924
533 138
533 044 527 429
523 980 521 908
517 158
508 818 508 791
19
T.J. Cloutier Joe Cada
11 127 554 11 028 785
9 898 749
Joseph Cheong
506 950
20 21
Pius Heinz
8 893 098
Philipp Gruissem
500 208
22
Johnny Chan
8 578 464
Marc-Andre Ladouceur
494 418
23
David Pham
24
Erick Lindgren
483 266
25
Jerry Yang
8 408 683
26
David Williams
8 329 269
27
Chris Ferguson
8 281 926
Bruno Lopes
Mickey Petersen David Baker
Craig McCorkell Max Steinberg
Brendon Rubie Matt Matros
Isaac Haxton
501 826
495 760
487 669 479 246 472 394
469 638 469 117
Mark Drover
468 000
Dan Perper
455 669
Danny Wong Rodrigo Dos-Santos Caprioli
465 159
454 401
9 312 211
8 571 373 8 497 253
28
Justin Cuong Van Tran
8 267 369
29
Freddy Deeb
7 964 247
30
Mike Matusow
7 911 611
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FPS Divonne-les-Bains Saison 1
EPT Monte-Carlo Saison 5
FPS Lyon Saison 1
EPT Dortmund Saison 5
FPS Paris - Grande finale et High Roller Saison 1
EPT Pokerstars Carribean Adventure Saison 5
EPT Barcelone Saison 5
EPT Kiev Saison 6
Ville : ................................................................................... EPT Londres Saison 6 E-mail : ..................................... @ ..................................... EPT Londres High Roller Saison 6 Date et signature : EPT PCA High Roller Saison 6 EPT Pokerstars Carribean Adventure Saison 6
EPT San Remo Saison 5
EPT Barcelone Saison 6
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Ci-joint mon règlement par : Chèque bancaire ou postal à l’ordre de Game Prod Je désire recevoir une facture acquittée Frais de port offerts (nous consulter pour tout envoi à l’international - abonnement@poker52.fr)
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aGenDa Des tournois aoÛt
10-15 septembre
4-7 octobre
1er-12 août
WPT Grand Prix de Paris
Irish Poker Tour
WPT Merit Cyprus Classic
Aviation Club de France, Paris
Crowne Plaza Dublin, Irlande
Merit Casino, Kyrenia (Chypre)
13-16 septembre
4-7 octobre
10-12 août
European Masters Of Poker
DSO Malta, Malte
Gran Casino Barcelona, Barcelone
12-15 octobre
16-20 septembre
FPS Sunfest
WPT Malta
Mazagan, Maroc
Portomaso Casino, Malte
12-27 octobre
16-21 septembre
Festa Al Lago Festival
Borgata Poker Open
Bellagio, Las Vegas
Borgata Casino, Atlantic City
13 octobre
18-20 septembre
Catalunya Poker Tour
ACFPoker Tour Finale
Gran Casino Barcelona, Espagne
Gran Casino Barcelona, Barcelone
Aviation Club de France, Paris
14-21 octobre
15-25 août
21 septembre-4 octobre
GUKPT
EPT Barcelona
WSOP-Europe
Luton, Grande-Bretagne
Gran Casino Barcelona, Barcelone
Casino Cannes Croisette et Hôtel
17-21 octobre
19-26 août
Majestic, Cannes
Marrakech Poker Open
APT Mauritius
26-30 septembre
Ti Vegas Casino, île Maurice
Casino Es Saadi, Maroc
Winamax European Short-Handed
17-21 octobre
Poker Championship
Mega Poker Series
Dublin, Irlande
Opatjia, Croatie
oCtoBre
22-26 octobre
3-7 octobre
WPT Johannesburg
UK Poker Tour
Emperors Palace, Afrique du Sud
Manchester, Grande-Bretagne
25-29 octobre
3-7 octobre
WPT National Series
German Poker Tour
Gran Casino Barcelona, Barcelone
Newcastle casino, Newcastle
Hamburg Casino, Allemagne
25 octobre-3 novembre
7-9 septembre
3-11 octobre
CAPT European Poker Championship /
Barrière Poker Tour
EPT San Remo
Poker EM
Casino Barrière Lille
Casino San Remo, Italie
Baden, Autriche
Barrière Poker Tour Casino Barrière Deauville
11-20 août Macau Poker Cup Red Dragon Casino, Macao
13-19 août Irish Poker Classic Cork, Irlande
15-19 août Estrellas Poker Tour
22-26 août Tanger Poker Festival Casino de Tanger, Maroc
septemBre 3-9 septembre Partouche Poker Tour Finale Palm Beach Casino, Cannes
6-10 septembre UKIPT
114 NUMÉRO 31 // AOûT 2012 // POKER 52
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TOURNOIS RÉGULIERS CERCLES DE JEUX PARISIENS aviation Club de France tournois de l’après-midi à 14h30 • Mardi et mercredi Super-Satellite pour le mercredi soir Texas Hold’em No Limit 50 € Re-buy + Add-on pour le mercredi soir • Jeudi Satellite pour le WPT Grand Prix de Paris en septembre 2012 (Buy-in 7 500 €). Les 5 premiers de chaque satellite se qualifient avec leurs jetons pour le satellite finale organisé le lundi 3 septembre. Un joueur se qualifiant plus d’une fois accumulera ses jetons pour la finale. - 100 € Re-buy + Add-on • Vendredi Texas Hold’em - No Limit - 100 € - Sans recave • Dimanche Deepstack Texas Hold’em - No Limit - 200 € - Sans recave tournoi de l’après-midi à partir de 14h30 • Samedi Satellite - Single Table - pour le samedi soir Texas Hold’em No Limit - 80 € - Sans recave tournois du soir à 20h00 • Lundi Satellite pour le WPT Grand Prix de Paris en septembre 2012 (Buy-in 7500 €). Les 5 premiers de chaque satellite se qualifient avec leurs jetons pour le satellite finale organisé le lundi 3 septembre. Un joueur se qualifiant plus d’une fois accumulera ses jetons pour la finale. - 100 € - Recaves 1h + 1 Add-on • Mardi Bounty Killer - Bounty 150 € Texas Hold’em No Limit - 200 € Sans recave • Mercredi Texas Hold’em - No Limit - 500 € - Sans recave • Jeudi Texas Hold’em No Limit Double Chance - 250 € - Sans recave • Vendredi Texas Hold’em - No Limit - 150 € - Sans recave • Samedi Texas Hold’em - No Limit - 300 € - Sans recave • Dimanche Satellite pour la finale de l’ACFPoker Tour. Les gagnants remportent 1 ticket pour la finale de l’ACFPoker Tour en septembre 2012 (Buy-in 1 500 €) - 100 € Re-buy ou Add-on
Cercle Cadet tournois de l’après-midi à 15h30 • Du lundi au jeudi Tournois Freezeout 30 € - 3 000 jetons - Texas Hold’em No Limit • Vendredi, samedi et dimanche à 15h00 Tournois Freezeout 50 € - 4 000 jetons - Texas Hold’em No Limit
• Dimanche 200 € Freezeout « Cadet Deepstack » 10 000 en jetons tournois du soir à 21h00 • Mardi Tournoi EveryBounty : Buy-in 70 € incluant un Bounty Knockout de 30 € pour tous, avec un seul Add-on (30 €) autorisé à tout moment • Mercredi 100 € Freezeout 8 000 en jetons • Vendredi 15 000 € garantis 150 € Freezeout 10 000 en jetons
Cercle Clichy-montmartre • Lundi à 21h 60 € Freezeout (5 500 jetons, rounds 20 min) • Mardi à 21h 50 + 50 € Bounty (5 500 jetons, rounds 20 min) • Mercredi à 21h 100 € Freezeout (7 500 jetons, rounds 25 min) • Jeudi, vendredi, samedi et dimanche à 15h30 50 € Freezeout (4 500 jetons, rounds 20 min) • Vendredi à 21h 150 € DeepStack (12 500 jetons, rounds 30 min)
Cercle Gaillon • Lundi à 19h30 Double Impact Deepstack THNL 300 € Freezeout • Jeudi à 18h30 Double Chance - THNL 120 € Freezeout • Vendredi à 16h Triple Chance THNL - 90/120/150 € Freezeout • Dimanche à 17h Lucky Sunday - THNL 200 € Freezeout
POKER 52 // AOûT 2012 // NUMÉRO 31
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TOURNOIS RÉGULIERS ONLINE Nom Destination ACF 250
aCFpoker.fr
Destination ACF 1000 Destination ACF 500 Destination ACF 300
Barrierepoker.fr
Classic Deepstack Vie de Palace 100 ans Le Majestic
Crazy Night
BetClic.fr
Saturday Side Event Le King Step
everestpoker.fr joa-online.com
partypoker.fr
21h30
100+9 €
Jeudi 1
21h30
50+5 €
Mardi
21h30
10+1 €
Vendredi
21h30
100 €
Dimanche et lundi
21h00
5€
Mercredi
21h00
50 €
Dimanche Quotidien
00h00
134+10 €
Samedi
20h00
20+2 €
134+10 €
Dimanche
18h00
22h00
20 €
Dimanche
18h00
Super Lundi
40 000 €
150 €
Lundi
Sunday Poker Hero Le Prime Big Six
10 000 €
15 000 €
4 000 € & 7 500 € selon jours 4 000 €
50 €
100 € 40+3 €
Dim-Mar-Mer-Jeu
21h00
Dimanche
20h00
Du lundi au samedi
20h00
Dimanche
21h00
19h00
King Step
8 000 €
134+10 €
Dimanche
22h00
Tournoi hebdomadaire
5 000 €
50 €
Dimanche
21h00
PLO LTD du programme PLO
500 €
9+1 €
Jeudi
Tournoi hebdomadaire
TNL LTD du new program TNL
TNL LTD du new program TNL
2 500 €
1 000 €
1 000 €
2 500 €
10 €
18+2 €
10 €
25 €
Vendredi
Lundi
Mercredi
Mardi
21h00
20h30
20h30
20h30
20h30
TNL LTD du new program TNL
500 €
5€
Vendredi
20h30
Garanti mon Mardi
7 500 €
94+6 €
Mardi
21h00
Le 7500
10 000 €
7 500 €
94+6 €
94+6 €
Lundi
Samedi
21h00
21h00
L'Enfer du Dimanche
20 000 €
282+18 €
Dimanche
21h00
10K Garantis
10 000 €
55 €
Quotidien
21h00
100K Garantis
100 000 €
200+15 €
Dimanche 1
21h00
La Ferveur du Dimanche
50 000 €
100+9 €
Dimanche
21h00
Les Masters
10 000 €
100 €
Dimanche 5
18h00
Dimanche 2,3,4,5
21h00
poker.pmu.fr
Le Jack
1 000 €
100 000 €
25 000 €
10 000 €
10 €
215 €
109 €
45 €
Mercredi
Dimanche 1
Du mardi au samedi
Le Week Starter
20 000 €
22 €
Lundi
Summer Warm-Up
50 000 €
50 €
Dimanche
Summer Special Le Classico
Fast Lunch
100 000 € 50 000 €
150 €
100 € 10 €
3,3 €
18h00
Quotidien
Samedi
350 Garantis
350 €
9+1 €
Quotidien
Super Lundi
40 000 €
Super Week-end
3 000 € 60 000 € garantis + lot d'exception 15K € garantis en semaine, 25K € le lundi et 40K € le dimanche De 18 000 € à 30 000 € garantis le dimanche 100 000 €
Dimanche Deepstack Sunday Surprise
Xtase L'Afterwork 100K Garantis
10 000 €
10 000 €
3€
21h00
21h00
Dimanche
10 €
2,7 € par joueur éliminé
21h00
20h00
500 €
Xtrem Knockout
18h45
Dimanche
Saturday Night Fever
Super 9
Wpt.fr
Mercredi
10 000 €
Le King
Winamax.fr
25+2 €
Dimanche Deepstack
La Queen
unibet
Heure
20h00
pKr.fr
pokerXtrem.fr
Jours
Dimanche
Open Bounty
pokerstars.fr
1 000 € tickets 1 600 € pour un tournoi live au choix 10 000 €
Buy-in
100+9 €
Lundi c'est permis
partouche.fr
1 package garanti Tournoi Live 250 € 2 packages garantis Tournoi Live 1000 € 1 package garanti Tournoi Live 500 € 1 package garanti Tournoi Live 300 v 10 000 € 3 000 € garantis + 5 smartbox 200 € added 20 000 €
66 000 €
PLO LTD du programme PLO
mypok.fr
Garanties
Big Prime Super 9
Bwin
avec
18h00 13h00 23h30
Quotidien
22h00
Mar-Mer-Je-Di
21h00
18+2 €
Dimanche
18h00
10 €
Dimanche
20h30
100 €
Quotidien
20h15
20 €
Quotidien
20h15
200+15 €
Dimanche 1
21h00
45+5 €
140+10 €
27+3 €
Lundi
Vendredi et Samedi
18h30
21h00
21h00
116 NUMÉRO 31 // AOûT 2012 // POKER 52
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avec
ACFPoker.fr
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Unibet
Winamax.fr
WPT.fr
ÉVÉNEMENTS ONLINE
Événements
Garanties
Buy-in
Jours
Heure
Step 2 Finale ACF Poker Tour
2 tickets Destination Finale ACF Poker Tour garantis
16+2 €
12, 19 et 26/08/12
21h30
RDV High Rollers PLO
Table Finale filmée
235+15€
06/08/12
21h30
RDV High Rollers NLHE
Table Finale filmée
475+25 €
06/08/12
22h30
Destination Finale ACF Poker Tour
1 ticket 1 500 € Finale live de l'ACF garanti
150+10 €
13, 20 et 27/08/12
21h30
Sat. WPT Malte
1 package WPT Malte garanti
250+25 €
05, 12, 19 et 26/08/12
20h50
Sat. WPT Grand Prix de Paris
Packages WPT Grand Prix de Paris
500+35 €
05, 12 et 19/08
20h10
Super Sat. WSOPE Event 2
6 packages 2 000 € garantis
100 €
13 et 20/08/12
20h30
Super Sat. WSOPE Main Event
5 packages Main Event WSOPE 12 000 € garantis
750€
06/08/12
20h00
50 K Garantis
50 000 € garantis
91+9 €
05/08/12
20h00
PPT Side Event 2
Packages 2 500 € garantis
134+10 €
Lundi
20h00
PPT Side Event 1
Packages 1 300 € garantis
12+2 €
Dimanche
19h00
En attendant le JT
3 000 € garantis
1,8+0,2 €
Jeudi
21h00
Sub Qualifier Speed WPT Grand Prix de Paris
Tickets Sat. Qualifier WPT Grand Prix de Paris
5,8+0,7 €
Quotidien
-
Sub Qualifier Speed WPT Grand Prix de Paris (Re-buy)
Tickets Sat. Qualifier WPT Grand Prix de Paris
2€
Quotidien
-
Sat. Qualifier WPT Grand Prix de Paris
Tickets Sat. WPT Grand Prix de Paris
53,5+4,5 €
Quotidien
20h10
Sat. Qualifier WPT Grand Prix de Paris (Turbo)
Tickets Sat. WPT Grand Prix de Paris
53,5+4,5 €
Dimanche
17h50
Sat. WPT Grand Prix de Paris
Packages WPT Grand Prix de Paris 10 000 € garantis
500+35 €
Dimanche
20h10
Qualifications FPS à la carte
3 sièges + cash
100 €
Dimanche
21h30
Sat. EPT Saison 8
3 packages garantis
500 €
Dimanche
18h00
Freestyle Unibet Open Londres
25 tickets Step 1 UO garantis
freeroll
Quotidien
19h00/ 20h30
Unibet Open Step 1 Londres
1 ticket Step 2 UO garanti
1,8+0,2 €
Quotidien
20h45
Unibet Open Step 2 Londres
1 ticket Step 3 UO garanti
9+1 €
Tous les 2 jours
21h00
Unibet Open Step 3 Londres
1 tickets UO Qualifier garanti
45+5 €
Dimanche
21h00
Qualifier Unibet Open Londres
1 pacakge UO garanti
250+25 €
06/08/12
21h00
Le Main Event
200 000 € garantis (tournoi sur 2 jours)
150 €
Dimanche 1
21h00
Super Freeroll
Tickets Sit&Go - 3 stades qualificatifs pour la Grande Finale du 03/11/12
à partir de 0€
Quotidien
-
L'Eldorado
10 000 € garantis (jour 2 Dimanche 18h00)
10 €
Du lundi au samedi
21h00
Tournoi Bronze SuperStars
Accès au classement Bronze SuperStars de l'été à 2,5K
250 €
Quotidien
19h30
Tournoi Argent SuperStars
Accès au classement Argent SuperStars de l'été à 5K
500 €
Quotidien
20h30
Tournoi Or SuperStars
Accès au classement Or SuperStars de l'été à 7,5K
1 000 €
Quotidien
21h30
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POKER 52 // AOÛT 2012 // NUMÉRO 31
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117
20/07/12 08:44
OÙ tROUVER nOtRE ÉDitiOn cAsinO GRAtUitE ? ÉtaBlissements FranÇais
Casino de Neris-les-Bains Parc du Casino 03310 Neris-les-Bains
Casino de Briançon
7, avenue Maurice Petsche 05100 Briançon
Casino Ruhl
1, promenade des Anglais 06000 Nice
Sofitel Royal Casino
605, av. du Général-de-Gaulle 06210 Mandelieu La Napoule
Casino Les Princes
50, boulevard de la Croisette 06400 Cannes
Casino Le Croisette
1, Espace Lucien-Barrière – BP 284 06414 Cannes Cedex
Casino de Menton
2, bis avenue Félix-Faure – BP 107 06503 Menton Cedex
Casino des Sables d’Or (Aupiais ) Boulevard de la Mer Sables-d’Or-les-Pins 22240 Frehel
Casino de Saint-QuayPortrieux
6, boulevard Général-de-Gaulle 22410 Saint-Quay-Portrieux
Casino de Perros-Guirec Plage de Trestraou 22700 Perros-Guirec
Casino du Parc
2, avenue Carnot 25000 Besançon
Casino de Roscoff
Port du Bloscon – BP 81 29682 Roscoff
Casino de Bénodet
Corniche de la Plage 29950 Benodet
Casino du Grau-du-Roi 3, avenue du Centurion 30240 Le-Grau-du-Roi
Casino La Siesta
Casino - Théatre de Toulouse
Casino Terrazur
Casino de CazaubonBarbotan-les-Thermes
Route du Bord-de-Mer 06600 Antibes 421, avenue de la Santoline 06800 Cagnes-sur-Mer
18, chemin de la Loge 31400 Toulouse
Casino d’Ax-les-Thermes
Rue d’Albret - BP 16 32150 Barbotan-les-Thermes
Casino Barrière de Leucate
Rue du Cardinal Richaud 33300 Bordeaux
Promenade Paul-Salette 09110 Ax-les-Thermes Avenue du Roussillon Port-Leucate 11370 Leucate
Casino de Bordeaux Casino du Lac de la Magdeleine
Casino Le Phoebus
Chemin du Loup 33470 Gujan Mestras
Casino de Cassis
Route du Baganais 33680 Lacanau Océan
Casino de Carry-le-Rouet
1, avenue El Burgo-de-Osma 33780 Soulac-sur-Mer
Boulevard de La Sagne 11430 Gruissan Avenue du Prof. René-Leriche 13260 Cassis Route Bleue - BP1 13620 Carry-le-Rouet
Casino de Ouistreham Place Alfred-Thomas 14150 Ouistreham
Casino de Trouville
Place du Maréchal Foch 14360 Trouville-sur-Mer
Casino de Luc-sur-Mer 20, rue Guynemer 14530 Luc-sur-Mer
Casino de Villers-sur-Mer Place Fernand-Fanneau 14640 Villers-Sur-Mer
Casino de Saint-Aubin 128, rue Pasteur 14750 St-Aubain-sur-Mer
Hôtel Normandy Barrière 38, rue Jean Mermoz 14800 Deauville
Hôtel Royal Barrière
Boulevard Eugène Cornuché 14800 Deauville
Casino de Deauville
2, rue Edmond Blanc – BP 32400 14802 Deauville Cedex
Casino de La Rochelle Esplanade du Mail 17000 La Rochelle
Casino de Royan
Esplanade de Pontaillac 17200 Royan Cedex
Casino de Fouras Place Bujeau 17450 Fouras
Casino de Santenay
9, avenue des Sources 21590 Santenay
Casino de Cherbourg
Casino Impérial Annecy
Cameo Palace Quévy
Casino de Granville
Casino de Megève
Golden Palace Quévy
18, Quai Alexandre III 50100 Cherbourg Place Maréchal-Foch 50400 Granville
Casino Bourbonne-les-Bains
Casino de Saint Julien en Genevois
41, avenue des Salines – BP 165 56343 Carnac Cedex
Casino de Saint-Gervais
Casino de Carnac
Route d’Annecy 74160 Saint-Julien-en-Genevois
Casino Port Crouesty
Route de l’Artisanat «Le Fayet» 74190 Saint-Gervais-les-Bains
Rond point du Crouesty 56640 Arzon
Casino d’Amnéville
Bois de Coulange 57360 Amneville-les-Thermes
Casino de Pougues
23, Avenue Conti 58320 Pougues-les-Eaux
Casino de Dinard
4, Bd Wison 35,802 Dinard Cedex
6, avenue Robert Cousin 61140 Bagnoles-de-l’Orne
Casino du Palais
Place de l’Hermitage 62520 Le Touquet
Casino de Pau
Parc Beaumont 64000 Pau
Casino Barrière de Biarritz Casino La Pergola
Casino de Bagnères-de-Bigorre Casino d’Argelès Gazost Casino de Canet Plage
Casino de Fécamp er
Casino de Veulettes-sur-Mer Casino du Treport
Esplanade Louis-Aragon 76470 Le Tréport
Casino d’Etretat
1, rue Adolphe-Boissaye 76790 Etretat
Casino du Golfe de Cavalaire Rue du Port 83240 Cavalaire-sur-Mer
Casino de Saint-Raphaël Square de Gand 83700 Saint-Raphaël
Casino des Pins
Casino Barrière du Jura
Sur Haute Rive 1 - BP 57 CH-2830 Courrendlin - Suisse
Suisse Casino de Berne Postfach 488 3000 Berne 25 - Suisse
Place du Casino - MC 98000 Principauté de Monaco
Flughafenstrasse 225 CH 4025 - Suisse
6 Haldenstrasse 6002 Lucerne - Suisse
Route d’Espagne 66160 Le Boulou
Casino de Vittel
158, avenue de la Bouloumié 88800 Vittel
Moods
Casino d’Enghien-les-Bains
Sun Casino
ÉtaBlissements ÉtranGers
Casino Terrou-Bi
Casino du Boulou
Casino d’ Argelès-sur-Mer Allée des Pins 66700 Argelès-sur-Mer
Casino de Saint-Cyprien
Résidence Le Neptune Boulevard Desnoyers 66750 Saint-Cyprien Plage
3, avenue de Ceinture 95880 Enghien-les-Bains
Nouveau Casino d’Aix
Casino de Montrond
Casino Grand Cercle
Casino de Saint Brévin
Le New Castel Casino
24, esplanade Lucien Barrière – BP 108 44503 La Baule Cedex
9, rue du Théâtre 1820 Montreux - Suisse
Café de Paris
Casino Cesar Palace
Casino de La Baule
Casino Montreux
3, avenue Ville-de-Vichy 88400 Gerardmer
Casino de Luxeuil
55, boulevard de l’Océan 44250 Saint-Brevin-Les-Pins
Casino de Tanger
Route de Malabata Baie de Tanger 90000 Tanger - Maroc
Casino de Gerardmer
Casino de Dax
Rue de Roanne 42210 Montrond-les-Bains
Route de Casablanca, km 10 - Haouzia 24 000 El Jadida - Maroc
10, promenade de la Côte Vermeille 66140 Canet-en-Roussillon
Cameo Palace Bruxelles
Lac de Christus 40990 St-Paul-les-Dax
Av. Bab Jdid - BP 292 Médina Marrakech - Maroc
Casino de Lucerne
Casino de Ribeauvillé
8, avenue Milliés-Lacroix – BP 257 40106 Dax Cedex
Rue Ibrahim El Mazini Hivernage Marrakech - Maroc
3, boulevard Franklin Roosevelt – BP 276 85107 Les Sables D’Olonne
Casino des Atlantes
Casino de Lons-le-Saunier 795, boulevard de l’Europe 39100 Lons-le-Saunier
Casino de Marrakech Es Saadi Gardens & Resort
Grand Casino Basel
Grand Casino Brussels
Palais de la Source 38410 Uriage-les-Bains
Oosthelling 12 8400 Ostende - Belgique
14, avenue Rhin et Danube 85100 Les Sables D’olonne
Casino de Niederbronn
Casino d’Uriage
Casino d’Ostende
Bourg 76450 Veulettes-Sur-Mer
Casino de Lamalou-les -Bains
2, chaussée du Sillon 35400 Saint-Malo
Rue de Rodange 55B 6791 Athus - Belgique
Casino de Bagnoles de l’Orne
2, avenue Adrien-Hébrard 65400 Argeles-GazosT
Casino de Saint-Malo
Casino de Yport
Golden Palace Athus
Mazagan Beach Resort Kerzner International
40, Place du Casino 59240 Dunkerque
Casino de la Corniche
4, avenue des Elysées 34350 Valras-Plage
Quai du baron de Blonay – BP 8 74501 Evian-les-Bains Cedex
Rue Grand Central, 33 6000 Charleroi - Belgique
Bd Albert 1 76400 Fecamp
Place des Thermes 65200 Bagnères-de-Bigorre
Casino de Valras
Casino d’Evian
Golden Palace Grand Central
Casino de Dunkerque
Casino de Soulac
Ile des Loisirs 34300 Cap D’agde
Place HB de Saussure – BP 30 74400 Chamonix
Route de Mons-Maubeuge 2A 7040 Quevy - Belgique
La Mamounia Le Grand Casino
Allée Safed Centre Atrium Eurolille Nord 59000 Lille
Rue Dalbarade 64500 Saint-Jean-de-Luz
Casino du Cap d’Agde
Casino de Chamonix
Route de Mons-Maubeuge 8 7040 Quevy - Belgique
Promenade Roger-Denouette 76111 Yport
Casino de Lille
Casino de Lacanau Cogit
26, avenue Charcot 34240 Lamalou-les-Bains
199, rue Charles-Feige 74120 Megève
1, Place des Bains – BP 26 52400 Bourbonne-les-Bains
1, avenue Edouard VII – BP 226 64205 Biarritz
Place Edouard-Herriot 34200 Sète
Allée de l’Impérial 74000 Annecy
10, place des Thermes BP 8 67110 Niederbronn-les-Bains Guémar - Rte départem. 106 68151 Ribeauvillé 16, rue des Thermes 70300 Luxeuil-les-Bains 1, avenue Daniel Rops 73100 Aix-les-Bains 200, rue du Casino 73100 Aix-les-Bains
229, avenue Domenget 73190 Challes-les-Eaux
Casino de Brides-les-Bains Esplanade des Thermes 73570 Brides-les-Bains
Boulevard Anspach 30 1000 - Belgique
Rue Fossé-aux-Loups 10-12 1000 Bruxelles - Belgique
Place du Casino - MC 98000 Principauté de Monaco 12, avenue des Spélugue MC 98000 Principauté de Monaco Boulevard Martin Luther King BP 1179 - Dakar - Sénégal
CerCles De JeuX Aviation Club de France
104, av. des Champs-Élysées 75008 Paris
Brussels Zénith
Cercle de l’Avenir
Golden Palace Waterloo
Cercle Cadet
Golden Palace Tubize
Cercle Clichy Montmartre
Place De Bouckère, 33 1000 Bruxelles - Belgique
Chaussée de Bruxelles 200F 1410 Waterloo - Belgique Rue de Bruxelles, 75 1480 Tubize - Belgique
Casino de Spa
15, rue du Cloître 13200 Arles 14 rue Cadet 75009 Paris
84, rue de Clichy 75009 Paris
Cercle Gaillon
4, rue Royale 4900 Spa - Belgique
11, rue Berri 75008 Paris
1, avenue Baron de Moreau 5000 Namur - Belgique
17, rue Lesage 51000 Reims
Casino de Namur
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LE POKER, CÔTÉ LÉGAL
Par Olivier Karsenti
lEs JOUEURs ÉtRAnGERs Et HORs DE FRAncE
PEUVENT-ILS JOUER SUR LES SITES DE POKER EN « .FR » ?
Olivier Karsenti, KAZA AVOCATS, avocat aux barreaux de Paris et New York
La question est récurrente. L’ouverture et la régulation plus récente des marchés des jeux d’argent et de hasard dans la majorité des pays européens, dont l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne, le Danemark ou encore la refonte du poker en ligne en Italie et l’ouverture prochaine du poker en ligne au Nevada rendent la question d’autant plus pertinente. Les joueurs étrangers (ou situés hors de France) sont-ils autorisés à jouer sur les sites en .fr d’opérateurs agréés en France, et, donc, à priori, réservés aux joueurs français ? La loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 (la Loi) relative à l’ouverture à la concurrence et la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne, dispose au terme de son article 24 : « L’opérateur de jeux ou de paris en ligne est tenu de mettre en place, en vue des jeux ou paris en ligne faisant l’objet de l’agrément prévu à l’article 21, un site dédié, exclusivement accessible par un nom de domaine de premier niveau comportant la terminaison .fr. Toutes les connexions établies, par l’intermédiaire d’un service de communication au public en ligne, à une adresse d’un site de l’opérateur ou de l’une de ses filiales et qui soit proviennent d’un terminal de consultation situé sur le territoire français, soit sont réalisées, après identification du joueur, au moyen d’un compte de joueur résidant en France, sont redirigées par l’opérateur vers ce site dédié. » Dès lors, la loi prévoit que les joueurs se connectant de France ou par l’intermédiaire d’un compte de joueur résidant en France soient automatiquement redirigés vers un site en .fr de l’opérateur agréé par l’ARJEL. En d’autres termes, les sites en .com ne peuvent être accessibles de France par les joueurs, sous peine de lourdes sanctions pénales pour les opérateurs responsables. À l’inverse, et conformément au principe de territorialité des lois selon lequel la loi française s’applique sur le territoire français exclusivement, la réglementation française (i) n’interdit pas l’accès aux sites en .fr de l’étranger par des joueurs situés hors de France, dès lors que ceux-ci acceptent de se soumettre aux contrôles et obligations prévus par ladite réglementation, ni (ii)
ne réserve l’accès aux sites agréés aux seuls joueurs se connectant de France. Aussi, au regard des lois et règlements européens, il pourrait s’avérer compliqué de refuser l’accès d’un site de poker agréé en France par un ressortissant de l’Union européenne se connectant d’un État de l’Union européenne. Enfin, d’un point de vue purement commercial, l’attrait des joueurs étrangers permet d’améliorer la liquidité des sites, donc leur offre. En conséquence, des joueurs étrangers, souvent plus expérimentés, se connectant hors de France, sur les sites agréés en France, cohabitent avec les joueurs français, parfois à la recherche de « fish » sur les marchés nouvellement ouverts. Aujourd’hui, les régulateurs de plusieurs pays européens envisagent l’ouverture prochaine de tables partagées afin que les joueurs d’un pays régulé puissent prendre part aux jeux avec les joueurs d’autres pays dans lesquels l’opérateur dispose également d’une licence ou d’un agrément pour offrir des jeux de poker payant en ligne. Cette avancée, à laquelle l’ARJEL semble favorable, si elle voyait le jour, permettrait de doper la liquidité des tables des opérateurs agréés, d’améliorer leur offre, donc d’accroître la compétitivité des opérateurs français, et, sans doute, leur rentabilité. Aussi, la mutualisation des liquidités des opérateurs agréés dans plusieurs États européens (disposant de réglementations comparables) consacrerait en quelque sorte textuellement la cohabitation des joueurs français et étrangers sur un site en .fr agréé en France.
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