Pose Mag 18

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MODE CULTURE TENDANCES

NUMERO 18


DIRECTEUR DE LA PUBLICATION / RÉDACTEUR EN CHEF

Enrique Lemercier PHOTOGRAPHES

Pauline Darley, Matthieu Dortomb, Amel Kerkeni, Maxime Stange RÉDACTION

Deborah Bannwarth, Antoine Bertoni, Armelle H., Alexandra Le Fur, Enrique Lemercier, Marie Parent, Marine Revel, Chris Sengthong STYLISTES

Cécile Réaubourg (Trouvailles Chics), Antoine Mont ILLUSTRATIONS

Marygribouille, Philippe Dufour-Loriolle, Sess GRAPHISME

Sabrina Berguer et Enrique Lemercier CORRECTRICE/TRADUCTRICE

Corinne Garcia REMERCIEMENTS

Nous remercions les personnalités qui nous ont fait confiance et qui ont accepté sans hésiter d’être présentes dans ce numéro : Enora Malagré, Owlle, Jérôme Niel, Kendra Morris, John Newman, Elisabeth Bost, Hugo Lopez, Joséphine Draï, Justine Fraioli et Sophie Marie Larrouy. Un grand merci à leurs équipes pour nous avoir permis d’organiser ces différentes séances photos et interviews. Merci au bar/restaurant Le Pigalle pour son accueil et pour sa mise à disposition des différents lieux pour le shooting avec Elisabeth Bost et Hugo Lopez. Merci également à l’Hôtel du temps ( http://hotel-du-temps.fr/ ) pour la chambre et parties communes qu’ils nous ont mises à disposition pour la séance photo avec Owlle. Si vous souhaitez rejoindre notre équipe de rédacteurs, écrivez à redac.pose@gmail.com

© 2013. Tous droits réservés. Pose Mag, marque déposée. Représentant légal : Enrique Lemercier La reproduction même partielle des articles, textes et photographies parues dans Pose Mag est interdite sans autorisation écrite préalable de directeur de la publication. La rédaction n’est pas responsable des textes et images publiées qui engagent la seule responsabilité de leur auteur. Les marques et adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d’information, sans but publicitaire. Ce magazine ne peut être vendu.

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EDITO

“LE BILAN, CALMEMENT” par Enrique Lemercier et Marine Revel

Enrique : (sur un ton solennel) Alors Marine, la fin de l’année approche et c’est l’heure du bilan. Quels sont les événements qui t’ont marqué cette année ? Marine : Ce qui m’a le plus marqué c’est ton spectacle naturiste de reprises a capella de Brigitte Fontaine. Ton interprétation de son célèbre « Nougat » restera gravée à jamais dans ma mémoire ! Mais, dans cet univers, j’ai surtout été attristée, tout au long de l’année, par le regain en visibilité d’une France ultra conservatrice dans laquelle je ne me retrouve pas, mais alors pas du tout : Le « printemps français » et ses relents homophobes, les attaques gratuites et racistes à l’encontre de la ministre de la Justice, la pénalisation des clients des travailleurs sexuels, le déremboursement des pilules de 3ème génération, les réactions autour du remaniement de la loi Veil, de l’euthanasie. Et puis les NRJ Music Awards, enfin, c’était d’une tristesse !

Tu me dis Géraldine Nakache et Audrey Lamy, je pense à « Tout ce qui brille » et au fantasme de la vie meilleure, de l’autre côté du périph’, de la Méditerranée ou de l’Atlantique. Du coup, ça fait tilt dans ma tête : naufrage de Lampedusa et migrations mondiales en hausse (merci la Syrie !). Rep à ça ! Julien Doré, notre Nouvelle Star favorite, me fait me dire que tout le monde n’est pas égal devant la téléréalité. Mes pensées émues pour Nabilla et au petit doigt qui lui a servi à se fabriquer un faux combiné téléphonique. Ça lui aura au moins permis d’envoyer sa mère-grand et Thomas (celui qui nous rappelle chaque seconde que la roue n’est pas carrée) à Los Angeles. Et puis ça me rappelle aussi mes vacances d’été, Julien Doré. Paris-Seychelles passait beaucoup sur Radio Alouette, c’était chouette. Quant à Alizée, j’ai déjà évoqué les NRJ Music Awards, je n’ai pas envie d’y revenir. C’est encore un peu douloureux. Enrique : Je préfère ça !

Enrique : Ah oui donc rien en rapport avec Pose Mag ? Tu n’es pas très corporate... Marine : Je te parle de la déliquescence de la patrie ! Bien sûr que je suis corporate ! Par exemple, Sonia Rolland, notre ancienne Miss France, aurait certainement un tas de choses à dire sur les réactions scandaleuses suite à l’élection de notre toute choupie nouvelle Miss 2014 sur Twitter. Je me demande, si Twitter avait existé à l’époque de son élection, aurait-elle eu à subir les mêmes attaques ? Le climat a-t-il vraiment empiré, ou est-ce simplement lié au fait que nous disposions de plus de moyens pour nous faire entendre (peu importe ce que l’on a à dire) ? Et notre chère Christine and the Queens, qu’on aime de tout notre cœur, n’a-t-elle pas été encouragée par les évènements de la manif pour tous au moment de tourner « Lovin Cup » ? Enrique : D’accord, mais si je te dis Géraldine Nakache, Audrey Lamy, Julien Doré, Alizée, London Grammar..., c’est bon, tu les as déjà oubliés et tu es passée à autre chose, c’est ça ? Marine : Tu me dis London Grammar, je te réponds que la monarchie britannique a un nouvel héritier ! D’ailleurs, je trouve que Kate Middleton n’a jamais vraiment pris de poids pendant sa grossesse. Ce qui me fait penser à cette récente polémique autour de la « mummyrexia ». Toi aussi tu penses que la société met tellement de pression sur le dos des femmes qu’elles se sentent obligées de perdre le plus rapidement possible leurs kilos de grossesse, comme si elles voulaient en effacer toutes les traces visibles, à l’exception de leur bébé ?

Marine : Et puis t’es bien gentil avec tes questions mais ça serait sympa d’annoncer à nos lecteurs ce qui les attend dans ce dernier numéro de 2013, non ? Enrique : Et sinon, t’as pas l’impression d’avoir pris la confiance depuis que tu fais semblant de savoir prédire l’avenir ? Bref, on a encore du beau monde dans ce numéro avec Enora Malagré en vedette, mais aussi Kendra Morris, Owlle, John Newman, Jérôme Niel (Les Tutos sur Canal +), Elisabeth Bost et Hugo Lopez (A la vie à la mode) et trois drôles de dames, Justine Fraioli, Joséphine Draï et Sophie-Marie Larrouy. A côté de cela, des chroniques, sélections shopping en rapport avec les Fêtes de fin d’année, ton super horoscope triple A pour 2014, un édito mode intitulé « Cherry boy » avec un mannequin légèrement dévêtu, qui arrive comme une cerise sur le gâteau et une sélection musique girl power mais qui ne parle pas que des Spice Girls ! Marine : Comme d’habitude, je suis la dernière à être informée des petites fraîcheurs que tu nous réserves ! A moi la dernière question : Qu’est-ce qu’on souhaite à Pose Mag/nos lecteurs/nous pour 2014 ? Enrique : La santé, la joie, la prospérité, l’amour... Des choses simples, tu me connais, je ne suis pas matérialiste. Bon, on peut quand même nous souhaiter de réussir enfin à décrocher La vache qui rit, Narta et Buitoni comme annonceurs. Marine : Moi je nous souhaite à tous tout plein de respect des droits de l’Homme. Et Beyoncé en couverture ! 3


MODE& TENDANCES SHOPPING

p42

p26

LES LOOKS PARFAITS POUR NOËL, NOUVEL AN ET LES SOLDES

CHRONIQUE

p30

TU NE VAS QUAND MÊME PAS SORTIR COMME ÇA, MEC !

SHOPPING

p62

LA SÉLECTION DU RÉDAC CHEF SPÉCIALE NOËL

POSE DRINK

p80

EMMANUEL PICARD (DIRECTEUR STYLE D’ANTIK BATIK)

EDITO

p84

CHERRY BOY

ET AUSSI

LES CAUCHEMARS... DE DÉCEMBRE

CHRONIQUE

p40

CHRONIQUE

p54

p38

LES RELOUS DE NOËL FRIENDZONE : LE SUBSTRAT DE LA FRUSTRATION

p84

TEMOIGNAGE RIP 2013

p60

CHRONIQUE

p78

POSE DECO

p112

LES BAHAMAS OU LE LARZAC ? UNE AVENTURE HUMAINE AVANT TOUT

POSE ASTRALE

p126

VOTRE HOROSCOPE TRIPLE A POUR 2014

LA POSE POSTALE

p128

LE COURRIER DES LECTEURS

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p114

CULTURE INTERVIEW

p10

p32

JOHN NEWMAN

PORTRAIT

p42

ELISABETH BOST ET HUGO LOPEZ : A LA VIE À LA MODE

INTERVIEW

p56

KENDRA MORRIS

RENCONTRE

p64

ENORA MALAGRÉ

POSE MUSICALE FEMMES DE SON !

PORTRAIT

p100

PORTRAIT

p114

JÉRÔME NIEL

p98

JOSÉPHINE DRAÏ, JUSTINE FRAIOLI ET SOPHIE MARIE LARROUY

p100

p64

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ANTOINE BERTONI

MARIE PARENT

DEBORAH BANNWARTH

/REDACTEUR

/REDACTRICE

Les gens m’appellent l’idole des jeunes, mais je préfère me définir comme un mec d’exception. Un pinceau à la main et mon imper’d’intervieweur de renom sur le dos : « Ich bin hier für dich ».

Community manager, blogueuse, «liseuse de magazines», fan de True Blood, compte se marier avec Eric Northman d’ici quelques temps. C’est un vampire ? M’en fous ! Compte monter les marches de Cannes un jour (même si je ne travaille pas dans le Cinéma) et remporter un Oscar pour l’ensemble de ma carrière (je m’entraîne toutes les semaines pour mon discours, un vase à la main). www.laventuriere.com

/REDACTRICE

Ne le dites à personne, mais je suis Superwoman: comédienne/assistante d’un prof d’anglais aveugle/habilleuse sur les défilés de mode/ lindy hoppeuse... Je suis «multi-capelines» en fait. L’année prochaine, j’irai chercher ma Palme d’Or. Mais en attendant, j’y vais gaiement de mon petit commentaire, et de ma petite vacherie, parfois. http://danslesacdunefille.jimdo.com/billets-dhumeur/

CONTRIBUTEU

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ALEXANDRA LE FUR

ARMELLE H.

CHRIS SENGTHONG

/REDACTRICE

/REDACTRICE

/REDACTEUR

La vie sans musique ne vaut d’être vécue. C’est avec cet adage vissé au corps que je traine mes converses trouées à tous les concerts et festivals possibles. Secrètement, je veux faire comme Dalida et mourir sur scène (enfin, ça, c’est le plan ! L’initiatrice ayant échouée, la place est libre pour le Guinness Book). Dans les tribulations de la quête de l’artiste de la journée, de la semaine, du mois, de l’année, de la décennie, je traque les nouvelles sorties comme un détective privé, jamais rassasiée.

Armelle H. est rédactrice freelance presse écrite, auteure de plusieurs ouvrages et manager d’artistes. Elle collabore également au blog Pose Mag : Culture, Interview et chronique hebdo «Homme, Femme, Mode d’Emploi». Elle a d’ailleurs sorti un livre qui regroupe une sélection de chroniques et interviews qu’elle a réalisées pour notre support : « Rédactrice pour Pose Mag ! » (Editions Baudelaire). http://armelleh.com/

Ce rédacteur freelance, spécialisé dans la mode et le lifestyle au masculin, collabore avec divers titres et sites web, dont Menlook.com et TÊTU. Touche-à-tout, dans la limite de la décence, ce «monsieur qui fait de l’internet», comme l’appellent ses parents, aime s’essayer à la photographie et l’illustration, quand il ne s’excuse pas de son humour douteux ou de ses références musicales plutôt honteuses. http://chris-sengthong.com


MARINE REVEL

MATTHIEU DORTOMB

PAULINE DARLEY

/REDACTRICE

/PHOTOGRAPHE

/PHOTOGRAPHE

Titulaire d’un BEP Astres Célestes obtenu en 1982 à l’Université de Gentilly, je lis le ciel comme on lit la presse people, de travers et uniquement dans le train. «Jamais sans ma lunette astronomique», telle est ma devise. Je sais de quoi demain sera fait, et croyez moi, c’est pas jojo.

Après des cours aux Beaux Arts et son BTS de graphisme en poche, il s’installe à Paris pour acquérir une expérience plus complète. Ses photographies sont souvent reconnaissables par leur côté ludique, coloré et décalé. Matthieu Dortomb insulfe de la poésie à travers des tapisseries rétros, des jouets, du maquillage... jouant ainsi sur notre rapport nostalgique à l’enfance. http://www.matthieudortomb.com

Photographe sur Paris, j’ai suivi des études en communication et effectué des stages vers le monde de l’image pour m’ouvrir à un environnement photographique. J’aime créer avec l’humain et composer en mode et portraits. Pour résumer mon travail en photographie je pourrais citer plusieurs mots : symbolisme, ambiances, émotions mais surtout passion. http://paulinedarley.com/

AMEL KERKENI

MAXIME STANGE

/PHOTOGRAPHE

/PHOTOGRAPHE

C’est le théâtre, l’esthétique de la mise en scène et sa force symbolique qui m’ont amenée vers la photographie. Lors de mon tout premier cours en chambre noire, en développant une ancienne pellicule, j’ai eu un choc: j’ai vu mon grand-père, décédé, apparaître dans le révélateur. La photographie ne m’a alors plus lâché. J’aime créer une atmosphère et les thèmes que je traite sont en rapport avec ce que je vis, ce qui me touche, ce qui m’obsède. http://amel-kerkeni.com

Photographe depuis 5 ans, je me suis spécialisé d’abord dans le portrait, et en arrivant à Paris, j’ai commencé à «étudier» la photographie de mode. Je la pratique depuis un an, et je trouve tous les jours, des nouveaux défis à relever dans ce domaine, et des choses à faire évoluer, dans mes lumières, dans mes traitements, dans mes prises de vues... Le réel travail d’une vie en perspective. www.maxime-stange.com

URS

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SESS

MARYGRIBOUILLE

PHILIPPE DUFOUR-LORIOLLE

/ILLUSTRATEUR

/ILLUSTRATRICE

/ILLUSTRATEUR

Sess a commencé à travailler pour Pose Mag en tant que maquilleur. Il signe régulièrement avec sa fidèle coéquipière Camille (avec qui il forme le duo de maquilleurs Mademoiselle Mu) le make-up de d’ éditos pour Pose Mag. A côté de cela, Sess est également dessinateur de BD et illustrateur. Vous retrouvez son travail dans la Pose Astrale. http://10placeducolonelbourgoin.blogspot.com et sur Facebook : Mademoiselle Mu

J’ai 28 ans, je suis illustratrice indépendante, je vis et gribouille dans mon petit appartement près de la mer, au Havre. Mon univers est coloré, frais, avec des personnages pétillants et décalés. Je travaille pour le web, la publicité, l’édition, la presse et les particuliers. Je m’amuse et raconte mes petits quotidiens sur mon blog (http://www.marygribouille.net).

PDL est graphiste et illustrateur à Paris. Il affronte les contrariétés de la vie armé d’une pointe BIC afin de vous en livrer, à chaque numéro, une brochette aux vertus exutoires. http://www.summerkisses.fr

CONTRIBUTEU

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CÉCILE RÉAUBOURG

ANTOINE MONT

/STYLISTE

/STYLISTE

Styliste freelance, blogueuse, rédactrice… ou juste une passionnée, dingue de mode, dénicheuse de bonnes adresses, un peu geek sur les bords. Une fille élevée au chocolat, bercée par le Prince de Bel-Air, Beverly Hills, Friends, SAX… bon je m’arrête là ! Bref, une féministe qui travaille dans la Mode, si si c’est possible ! S’amuser, s’exprimer, oser et surtout ne pas se prendre la tête pourrait être ma devise ! http://trouvailleschics.over-blog.com/

Jeune parisien, styliste photo et artiste peintre à ses heures perdues... Toujours le sourire aux lèvres, curieux, épicurien mais sérieux. Je suis passionné par la vie et tout ce que celle-ci peut m’apporter afin de nourrir mon imagination et mon inspiration, pour me permettre de grandir artistiquement.


CORINNE GARCIA

SABRINA BERGUER

/CORRECTRICE

/GRAPHISTE

Passionnée par les voyages et la lecture, j’ai vécu plusieurs années aux Etats-Unis et j’habite aujourd’hui à Ottawa au Canada. J’aime surfer sur les blogs et les webzines de toutes sortes. Anglais, français, peu m’importe, j’aime naviguer d’une langue à l’autre. Mon petit côté perfectionniste pour l’orthographe me vaut le surnom de MissTypo.

« Si le JT de France 2 marche moins bien que celui de TF1, c’est aussi parce que le rouge en est la couleur dominante. Le rouge c’est l’urgence, le danger, le stress. C’est anxiogène. Pour adoucir, ils ont mis du blanc. Résultat : une ambiance aseptisée, genre hôpital. Le bleu nuit c’est neutre et plus élégant. ». Le pire c’est que j’y crois. Twitter : @NabrisaBerg

URS ENRIQUE LEMERCIER /RÉDACTEUR EN CHEF

Grand lecteur de magazines depuis mon plus jeune âge, j’avais toujours rêvé de pouvoir diriger mon propre support. Désormais à la tête d’une équipe de passionnés talentueux, j’officie en tant que rédacteur en chef de Pose Mag pour apporter un regard nouveau et décalé sur la mode, la culture et les tendances. J’ai également une addiction aux motifs animaliers sur les vêtements, je devais me confesser. Twitter : @MisterPoseMag 9


OWLLE PHOTOGRAPHE : PAULINE DARLEY @LE CRIME ASSISTANTE : LARA GUFFROY STYLISTE : CÉCILE REAUBOURG (TROUVAILLES CHICS) MAKE UP : MADEMOISELLE MU HAIR : JANE BRIZARD REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER LIEU : HÔTEL DU TEMPS À PARIS

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Top Maison Martin Margiela, collier Shourouk 11


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T-shirt Petit Bateau, pantalon Innamorato, soquettes Manoush, baskets Nike Air Max, boucle d’oreille Shourouk, manchette Ma Demoiselle Pierre 13


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Robe Delphine Manivet, baskets Reebok ĂŠdition limitĂŠe Ma Demoiselle Pierre, bague Ma Demoiselle Pierre 15


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Manteau traine Delphine Manivet, t-shirt Ma Demoiselle Pierre, short taille haute Delphine Manivet, soquettes Manoush, baskets Reebok édition limitée Ma Demoiselle Pierre, boucle d’oreille Dear Charlotte, collier Florette Paquerette

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Brassière Ventilo, jupe crayon Ventilo, soquettes Pas Chassés, chaussures Aperlai chez départementduluxe.com, bagues Dear Charlotte


Veste Roseanna, collier Nach, boucle d’oreille Dear Charlotte, bague Ma Demoiselle Pierre

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Veste en soie Roseanna, pantalon en cuir Swildens, low boots Rupert Sanderson chez departementduluxe.com, collier Nach, manchettes et bagues Ma Demoiselle Pierre

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INTERVIEW OWLLE Cheveux rouges, yeux turquoises, un look original, on ne peut pas dire que la jeune chanteuse Owlle passe inaperçue. Mais avant de nous taper dans l’oeil, ce qui nous a marqué, c’est son premier single « Ticky Ticky », que l’on écoute en boucle depuis que l’on a eu son EP entre les mains. Un grain de voix envoûtant, une mélodie entraînante, un refrain qui reste en tête et un titre qui interpelle. A quelques jours de la sortie de son premier album, nous sommes donc partis à la rencontre de cette artiste, pour qu’elle nous parle de son parcours avant de se lancer dans la musique et pour en savoir plus sur ses futurs projets. Avant de débuter ta carrière de chanteuse, tu te destinais à devenir vidéaste, donc est-ce que tu t’es mise tardivement à la musique et au chant ou est-ce que c’était quelque chose que tu pratiquais depuis longtemps ? J’ai toujours chanté, ce n’est pas arrivé comme ça. Cela a évolué avec moi, je ne jouais d’aucun instrument, je n’ai pas appris la musique mais c’était toujours présent à travers ce que je faisais. J’aimais beaucoup la danse, j’ai tout de suite voulu faire les Beaux Arts. La musique était intégrée à ce que je faisais, que cela soit par la vidéo, des installations.... Par contre, le fait d’écrire, c’est arrivé très tard. Est-ce qu’Owlle la chanteuse est différente de la jeune étudiante des Beaux-Arts qui se prénomme France ? Pas trop ! C’est un peu le même processus dans ce que je fais, il y a cette recherche, il y a la construction... Dans ma manière d’approcher les choses, c’est toujours pareil, les mêmes façons de douter, de réfléchir, je pense donc que c’est la même personne. On pose souvent cette question aux artistes français qui ne chantent pas dans leur langue natale mais pourquoi l’anglais ? Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant que j’allais faire de l’anglais. C’est tout simplement parce que mes premières compos je les ai faites en anglais car ma culture musicale est anglo-saxonne. Je n’ai pas vraiment de références françaises. Ce n’est pas que j’aime pas mais mes parents ont toujours écouté des musiques d’ailleurs, de la pop bien corsée donc pour moi, c’était une évidence que mes mots allaient être posés en anglais. Mais je ne me suis jamais fermée au français, cela pourrait arriver. 22


Le deuxième album sera peut-être en français, je ne sais pas. Pour l’instant, cela s’est fait comme ça et personne ne m’a empêchée de le faire. Tu seras prochainement en concert à Paris et dans plusieurs villes à l’étranger comme São Paulo, Oslo, Stockholm... Et justement, comment te sens-tu sur scène ? Est-ce que ce n’était pas trop dur au départ ? Cela a été plus difficile quand il fallait interpréter mes propres chansons et qu’il fallait penser à tout l’ensemble, par contre, le fait de monter sur scène et d’avoir envie de le faire, j’avais peur dans la forme mais je n’étais pas effrayée car c’était quelque chose que j’avais l’impression de porter depuis longtemps. Ce choix des Beaux-Arts, de présenter des projets à un public, c’était déjà une approche du spectateur. Je n’avais donc pas l’impression que c’était complètement neuf dans ma tête. Tu étais entre autre en première partie de Sébastien Tellier et Phoenix, comment cela s’est passé ? Est-ce que ce n’est pas un exercice trop difficile ? Cela dépend, parfois, c’est presque même mieux que ses propres concerts. Moi j’adore le format de la première partie, parce que c’est court et on donne donc tout en très peu de temps. Il faut rentrer très vite dedans, on n’a pas le temps de se ménager. Ce n’est pas toujours évident de capter les gens dès le premier morceau mais du coup, c’est un beau challenge, on sait que les gens ne nous connaissent pas... C’est un exercice que j’adore faire et que je fais depuis longtemps maintenant. Il est temps maintenant de faire mes propres scènes mais cela me plaît vraiment.

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Pour Phoenix, c’était encore un autre format de scène, c’était la première fois que je jouais dans un Zénith et pour le coup, c’était assez fou. C’est effrayant, mais cool à faire ! Tu as été propulsée par le très efficace « Ticky Ticky », comment est né ce titre ? Il y a une vraie histoire derrière ce titre, qui me fait rire à chaque fois que je la raconte. C’était un dimanche, je suis partie au musée de la chasse et de la pêche à Paris et je me suis retrouvée devant des petites boîtes sur lesquelles on pouvait appuyer et cela lançait des sons de hibou et de chouette. A un moment donné, j’ai appuyé sur un bouton et j’ai entendu le son d’une chouette et j’ai trouvé cela super beau. Je l’ai enregistré et une fois arrivée chez moi, ce son me plaisait vraiment car il y avait une note bien distincte et je me suis mise à composer « Ticky Ticky » sur cette note, que j’ai samplée. Arrivée au refrain, il y avait ce mot, « Ticky Ticky », que j’utilisais, mais qui était à la base là pour remplacer des futures paroles. 24

Et quand j’ai commencé à écrire, arrivée au refrain, je n’arrivais pas à remplacer ce mot car il était pour moi comme une prière étrange et du coup, je n’ai pas voulu le changer. Tout le monde reste bloqué sur ce mot mais à la base, cela ne veut absolument rien dire ! Ton premier album sortira le 20 janvier prochain, est-ce qu’il sera à l’image de l’EP ? Je pense qu’il sera à l’image de l’EP, c’est-à-dire un peu foufou. Sur l’EP, il y avait trois titres qui partaient tous les trois sur des choses différentes et l’album est un peu comme ça. Mais il y a eu un travail un peu plus global sur la voix, sur les effets et sur plein de choses. C’est un premier album, donc cela fait un peu chien fou mais c’est ce que je voulais. C’est un disque personnel et je ne voulais pas me limiter. Je voulais m’amuser. C’est très mélangé, il y a des choses très lentes, des choses très rythmées.


Est-ce qu’il y aura des featurings dessus et sinon, avec qui aimerais-tu enregistrer un titre ? Il n’y en a pas dessus mais il y a une personne avec qui j’aimerais travailler, c’est Thomas Azier. Je l’ai vu en concert et je l’ai trouvé très fort. Je trouve que nos intentions en terme de musique ne sont pas si éloignées et du coup, j’aimerais beaucoup écrire une chanson avec lui. Dans les artistes plus intouchables, il y a Frank Ocean avec qui j’adorerais travailler ! Les cheveux rouges, un style vestimentaire travaillé, est-ce que cela fait partie du processus de transformation ou bien est-ce que c’était déjà ton look avant ? C’est vraiment une transformation qui s’est faite petit à petit. Cela a évolué dans ma tête et d’un coup, j’ai ressenti le besoin que le physique suive, ce qui n’était pas le cas. Je me sentais un peu enfermée dans une image qui n’était pas moi. J’ai eu une grosse envie de changer et des rencontres qui ont permis ce changement et en quelques mois, je suis devenue la personne que je rêvais d’être. On sait que les créateurs aiment puiser dans la musique pour trouver de nouvelles égéries, surtout quand elles ont un style atypique comme le tien et du coup, est-ce qu’il y a des créateurs avec qui tu aimerais travailler ? S’il était encore là, j’aurais adoré travailler avec Alexander McQueen. Des gens comme Thierry Mugler également, c’est assez spécial mais je trouve que ça colle bien avec des musiciens. Sinon, il y a déjà des petites collaborations qui se font déjà aujourd’hui, avec la Maison Martin Margiela par exemple, que j’aime beaucoup et Jean-Paul Lespagnard avec qui je collabore depuis trois ans.

Et petite minute « Lettre au Père Noël », est-ce qu’il y a une pièce ou un accessoire que tu aimerais retrouver sous le sapin à Noël ? Oui mais je ne l’aurai jamais ! C’est la créatrice Wanda Nylon, qui fait des pièces en vinyle et il y a un manteau que j’ai vu qui est magnifique. L’intérieur est violet et l’extérieur, est rouge. C’est très cher mais très beau ! On parlait de Noël, c’est quoi ton programme pour les Fêtes ? Juste avant Noël, il y a plein de dates dont une petite en Scandinavie donc dès que je rentre, je vais chez mes parents car cela fait très longtemps que je ne les ai pas vus. Je pense que 2014 va être intense donc je vais profiter d’eux et de mes amis dans le Sud. Donc on l’a dit, ton premier opus sortira en janvier, quels sont tes autres projets pour 2014 ? 2014, ça va être la tournée, faire de nouveaux clips en fonction des titres que je vais sortir. Il y a un deuxième titre qui arrive bientôt. Cela va être aussi essayer d’aller sur des terrains sur lesquels les gens ne me connaissent pas, à l’étranger et puis surtout préparer déjà la suite avec des nouveaux titres, un deuxième album car il faut déjà y penser. Le premier est fini depuis un petit moment donc là, j’ai vraiment envie de retourner en studio, cela me manque déjà. Pour finir, tes bonnes résolutions pour 2014 ? Ne pas en avoir ! Je suis plus en mode « il faut faire tout ce dont on a envie ». Les résolutions, cela ne sert à rien. On ne les applique jamais et on est tellement de passage qu’il faut profiter... Propos recueillis par Enrique Lemercier

Toujours en parlant de mode, comment définirais-tu ton rapport aux vêtements ? C’est une continuité de ce que j’ai envie de faire en terme de musique. Pour moi, si ça ne suit pas, c’est comme si j’étais à moitié faite. Je sais que monter sur scène en jeans, ce n’est pas quelque chose qui me tente vraiment. Mais depuis toujours. J’étais toujours très critique quand je voyais des artistes monter sur scène avec une tenue passe-partout, je trouvais cela dommage car nous sommes tout de même là pour faire rêver des gens. Après c’est une approche, je ne dis pas que c’est la bonne mais moi je suis fan de gens comme Madonna, David Bowie et même si aujourd’hui je n’adhère pas à tout ce qu’elle fait, une artiste comme Lady Gaga, je trouve que son approche est très intéressante.

L’ album d’ Owlle « France » sortira le 20 janvier 2014 25


SHOPPING PRÊTS POUR NOËL, NOUVEL AN ET LES SOLDES !

Par Cécile Reaubourg (Trouvailles Chics) et Enrique Lemercier

LES SOLDES

Le problème avec les soldes d’hiver, c’est qu’il fait froid dehors et chaud dans les magasins. On ajoute à cela le fait qu’il ne faut pas être trop chargée pour pouvoir être libre de ses mouvements. On privilégie donc un blouson en cuir (chaud mais qui ne prend pas trop de place), on s’arme contre le froid avec des gants, un bonnet et une écharpe faciles à mettre et à enlever entre les entrées et sorties de magasin et qui se glissent facilement dans un sac. On privilégie un sac en bandoulière pour avoir les deux mains libres et une bonne paire de baskets pour pouvoir tenir le rythme. Enfin, un t-shirt stylé coupe homme, qu’on féminise avec un beau collier et un rouge à lèvres frais, flashy et mat pour une bonne tenue.

Gants Burberry 400 € / Bonnet New Look 10 € / Collier Ma Demoiselle Pierre 375 € / T-shirt Givenchy 450 € / Jeans Current/Elliott 300 € Veste Isabel Marant 1980 € / Sac 3.1 Phillip Lim 1000 € / Baskets Nike Air Max 145 € / Foulard Alexander McQueen 240 € Mascara Nars 20 € / Rouge à lèvres MAC édition Rihanna environ 25 € 26


NOËL

Noël, ça rime avec famille, donc on a envie d’un peu de classicisme sans pour autant avoir un look trop strict. On utilise donc les codes en les modernisant. On ne part pas sur un total look parure de diamants. Des boucles d’oreilles en cristaux Swarovski vert émeraude + bouche rouge/lie de vin = mélange parfait. On modernise avec une bague deux doigts transparente, en cristaux, pour une touche rétro/ tendance. Enfin, on ajoute un peu d’humour avec une pochette décalée sur le thème de Noël.

Top Zara 58 € / Bague deux doigts Reine Rosalie 75 € / Brassière VPL 70 € / Pantalon Zara 86 € / Boucles d’oreilles Shourouk 568 € Rouge à lèvres et vernis à ongles Burberry 22 € et 15 € / Pochette Olympia Le Tan 1325 € / Escarpins Louboutin 2000 €

LE RÉVEILLON DU 31 DÉCEMBRE

C’est le moment de faire péter les paillettes et d’oser, tout en pouvant réutiliser les pièces après les fêtes ! On sort le glitter, mais on évite de ressembler à un sapin de Noël en venant «calmer» l’ensemble avec des pièces plus masculines. Sexy mais pas trop ! La jupe à sequins moulante + chaussures à talons + make-up, ok, mais avec un t-shirt court et ample et un teddy. Comment allier chaussures canon et danse toute la nuit ? Avec des salomés à talons en cuir irisé. Enfin, on privilégie un clutch ou une minaudière à porter en bandoulière.

Blouson aviateur Alexander McQueen 525 € / Vernis à ongles Bobbi Brown 15 € / Rouge à lèvres Topshop 10 € / Top DKNY 105 € Jupe Topshop 65 € / Collier Shourouk 800 € / Escarpins Fendi 1450 € / Pochette Charlotte Olympia 555 € / Manchette Shourouk 355 €

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ET POUR CES MESSIEURS ? ON PORTE QUOI À NOËL ?

Noël, c’est en famille alors on sort le grand jeu, histoire de passer pour quelqu’un de sérieux et de faire plaisir à mamie ! Le costume est de rigueur, mais on peut se permettre un peu d’originalité en choisissant un modèle tartan. On le porte avec un t-shirt à imprimé religieux (c’est l’occasion ou jamais) et des chaussures noires, un chapeau pour la touche élégante, une chevalière et une pochette d’ordinateur cuivrée pour la petite note tendance et parce que si la soirée est vraiment trop longue, il sera toujours bon d’avoir son ordi près de soit !

Costume Valentino 1590 € / T-shirt Givenchy 445 € / Chaussures Derby Raf Simons 830 € / Chevalière Asos 10,96 € Chapeau Asos 27,40 € / Pochette ordinateur AMI 110 € /

LE RÉVEILLON DU 31 DÉCEMBRE

On a sorti le costume pour Noël, alors pour Nouvel An, on peut se permettre plus d’excentricité. Pour ne pas en faire trop non plus, on reste dans une thématique et on choisit donc le noir comme couleur dominante avec slim, chaussures à paillettes, pochette, montre et chevalière. Pour éviter le «noir c’est noir»... (vous connaissez la suite), on choisit une chemise blanche imprimée et un teddy bleu/noir. Résultat : on est élégant, tendance mais on ne passe pas non plus pour le mec qui s’est mis sur son 31 !

Veste Neil Barrett 1720 € / Chaussures slippers Jimmy Choo 450 € / Pantalon Paul Smith 260 € / Chemise Givenchy 790 € Chevalière Asos 10,96 € / Montre Asos 34,25 € / Pochette Bottega Veneta 460 € 28


PAS LE TEMPS DE SE CHANGER AVANT LE REVEILLON ? ON PRÉVOIT UNE TENUE AVEC DE BONS BASIQUES ET ON MISE SUR LES ACCESSOIRES ! SÉLECTION D’ACCESSOIRES POUR FEMMES

Pochette Matthew Williamson 960 € / Faux cils Hypnôse Show by Alber Elbaz 40,90 € / Rouge à lèvres N°25 « Garçonne » Guerlain 38,50 € Escarpins Rupert Sanderson modèle Syra 500 € / Headband « Kitty Liane » Maison Michel

ET POUR VOUS MESSIEURS !

Cravate Dolce & Gabbana 125 € / Pince à cravate J.Crew 85 € / Boutons de manchette Paul Smith 110 € / Chaussures Burberry Prorsum 495 € Noeud papillon Turnbull & Asser 55 € 29


CHRONIQUE TU NE VAS PAS

SORTIR COMME ÇA, MEC ! Par Chris Sengthong

Quelque part entre la montée au pouvoir de Nabilla et le twerk de Miley Cyrus, l’année 2013 a également été riche en émotions dans le doux monde de la mode masculine. Petite compilation des belles satinades signées des plus grands créateurs, dont on n’a toujours pas compris le pourquoi du comment… Girls just wanna have fun, certes, mais les mecs aussi. FOUS TA CAGOULE Fallait nous le dire, d’écouter Fatal Bazooka pour avoir un temps d’avance sur la mode… Sept ans après la fameuse chanson, voilà que Moncler & Carven nous invitent à leur tour à foutre notre cagoule. A éviter à l’aéroport. A la banque. Dans le bus. Bref, partout, en fait.

INCOGNITO A peine remis des festivités de fin d’année, premier jour de fashion week de Londres (le 7 janvier, pas de repos), et paf : Craig Green nous livre le it-accessoire de l’automne-hiver 2013. Voilà de quoi passer inaperçu dans les rues, éviter de choper le premier inconnu et devenir un bûcher ambulant, Jeanne d’Arc style. Ludique, chic et pratique.

CHOUCROUTE Fidèle à son univers depuis ses débuts, le créateur Rick Owens a tout autant de fidèles que de sceptiques. Pour illustrer mon propos : c’est toujours l’un des défilés que j’attends avec impatience VS mon coiffeur ne me parle plus depuis que je lui ai demandé comment avoir la même coupe que les mannequins Rick Owens.

I LOVE NATURE It-accessoire par excellence, mieux que les sacs, la faune et la flore de votre appartement, version lapin chez Lanvin ou plante verte chez Sandro (on n’a pas tous la chance d’avoir un lapin chez soi).

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CALIENTE ! Défilés d’été obligent, les vêtements tombent et c’est comme ça que chez DSquared, on prend sa petite douche tranquilou, l’air de rien, avant de fouler le podium en slip léopards - parka - bottes de motard, tout ce qu’il y a de plus normal. Puisqu’on vous dit que les défilés, c’est pas la vraie vie…

CALIENTE ! (bis) Quand on nous disait que les Italiens avaient le sang chaud, on ne nous mentait pas : Vu lors du final du défilé Dolce & Gabbana, un monsieur tout nu, ou presque, un monsieur nu en sneakers qui est venu mettre un peu de piment dans le rythme incessant des fashion weeks. Lui l’a fait, mais il est de notre devoir de vous le dire : Non, il n’est guère conseillé de sortir de chez soi nu (même avec de superbes sneakers).

HOWDY, COWBOY Impossible de prédire l’avenir chez Pose Mag, mais si les grands gourous de la mode masculine ont vu juste, préparez-vous à une déferlante de vêtements tout droit venus du Far West au printemps prochain… Et pas la version soft. Tandis que les chemises de cowboys sont légion chez Topman, à en croire Hentsch Man, le sex-appeal maximal sera atteint avec le combo poumpoum-short / santiags. Si on m’avait dit que Lucky Luke deviendrait icône de mode…

MEME PAS FROID Pour cet hiver, chez Balenciaga, on ne se remet pas vraiment du départ de Nicolas Ghesquière pour rejoindre Vuitton et on oublie carrément le bas. Parce qu’on n’a pas froid aux yeux. Ou qu’on est exhibitionniste. Ou qu’on a dépensé tout son PEL dans son manteau et ses bottes Balenciaga. Ou peut-être est-ce un clin d’oeil au dérèglement climatique, tiens. Bah oui, y’a plus de saison, ma p’tite dame. L’homme Givenchy, en short / doudoune nouée autour de la taille, confirme. L’EXCEPTION GRUNGE Fini le businessman au regard lubrique version Christian Grey et ses 50 fameuses nuances, place au rockeur signé Hedi Slimane chez Yv… pardon, chez Saint Laurent. On n’y a pas cru du premier coup, et pourtant, coup de bluff transformé en coup de génie, le retour du grunge a bel et bien eu lieu. Mais contrairement aux mannequins, on a un meilleur teint et on a eu le droit de manger un peu plus qu’une branche de céleri. Nananère.

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INTERVIEW

JOHN NEWMAN

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John Newman est la révélation anglaise du moment. Sa voix groove et sa sensibilité ont su conquérir le public anglais et de nombreux autres pays. Son single « Love me again » a envahi les ondes et le clip comptabilise plus de 60 millions de vues sur Youtube ! De passage à Paris pour un concert, nous en avons profité pour partir à sa rencontre.

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On te retrouve aujourd’hui à Paris en pleine journée promo. Ce n’est pas la première fois que tu viens chez nous, alors que penses-tu de Paris ?

Ton premier album est sorti il y a quelques semaines. Est-ce que tu avais hâte ou bien est-ce que tu appréhendais beaucoup ?

J’adore Paris, c’est une des villes-clés de l’Europe. On y trouve la culture, la mode, la gastronomie, la musique. Les Français sont adorables, c’est donc un endroit que j’apprécie beaucoup. Ce n’est pas non plus une ville écrasante, trop grande donc c’est vraiment agréable d’être ici !

Il y avait un peu de ces deux sentiments car j’ai passé beaucoup de temps à travailler sur cet album. Je me suis totalement investi dans la musique bien sur mais aussi dans la pochette de l’album et tout les petits détails. Après l’écriture, la production, et le reste on a envie de pouvoir tenir tout ce travail dans ses mains. C’est un sentiment incroyable. Mais j’étais très nerveux également.


Le thème de cet album c’est les déboires sentimentaux, les ruptures... Car tu as déclaré qu’il était plus facile d’écrire lorsqu’on est triste. Tu penses donc que tes chansons auront toujours un petit côté dark ?

Tu écris, tu produis, tu remixes ta propose musique, tu écris les scénarios de tes clips et tu dessines tes propres vêtements. Est-ce une manière de garder le contrôle sur tout ou bien est-ce parce que tu es un véritable passionné et un grand travailleur ?

Oui effectivement l’écriture est plus facile pour moi dans ce genre de cas. Dans ma vie, plusieurs situations ont été difficile à vivre pour moi, j’ai perdu deux de mes amis les plus proches. Et effectivement je n’ai pas été très bien pendant un temps. Je m’inspire de ces situations pour écrire.

Je pense que ça vient de mon éducation. J’ai grandi dans le nord de l’Angleterre où l’on dit que lorsque tu veux que quelque chose soit fait correctement, il faut le faire soi-même. J’ai toujours tendance à me dire ça. J’aime énormément ce que je fais aussi donc je m’investis. Disons que j’ai tellement une vision claire de ce que je souhaite, que je ne suis pas à l’aise avec l’idée que ce soit quelqu’un d’autre qui le réalise.

Mais d’un autre côté, il faut aussi se dire que les gens n’ont pas envie d’écouter des chansons complètement tristes quand ils rentrent du travail après une mauvaise journée. En fait j’essaie que ma mélodie, mes arrangements soient exaltants et heureux. Les paroles sont un peu dark mais ce sont juste des situations de vie dont les gens se sentent proches. J’écris sur ce qui m’affecte, me touche tout simplement. « Tribute » est le premier opus que tu sors en solo. En quoi le travail est différent par rapport à ton expérience avec le groupe Rudimental ? C’est bizarre comme expérience ! Non je veux dire que j’ai vraiment adoré travailler sur cet album en solo. Cependant quand arrivent les concerts, c’est vraiment différent. Avec Rudimental, nous étions partis de rien, puis nous avons fait grandir ce projet ensemble et sur scène nous étions comme une grande famille. J’ai quitté cela pour être sur scène avec de nouvelles personnes, où je chante mes propres chansons, c’était très bizarre au départ. Mais heureusement, maintenant j’arrive à nouveau à ressentir cette ambiance familiale. Mais je n’oublierais jamais les Rudimental pour cette ambiance. Il faut toujours que je m’habitue. Je crois qu’ils me manquent, tout simplement ! On entend ton single « Love me again » un peu partout et le clip comptabilise plus de 60 millions de vues sur Youtube ! Est-ce que tu t’attendais à un tel succès ? Quand on écrit une chanson comme ça, on sait que l’on tient quelque chose. Mais c’est toujours pareil tant que la chanson ne rencontre pas son public, on est sûr de rien. Je pense que le plus important quand on produit de la musique, c’est d’écrire quelque chose que l’on aime. Quand on se réveille le lendemain matin on se dit « cette chanson est vraiment bien, moi je l’adore ». Mais honnêtement je n’aurais pas pu rêver un tel succès !

Maintenant que j’ai grandi avec ce projet artistique en solo, je veux rester au plus proche de ce que je souhaite, de ma personnalité. Par exemple quand on travaille avec un réalisateur pour un clip, on ne va le rencontrer que quelques fois. Même si j’échange des tonnes d’emails avec des idées, que je m’implique sur le story-board, au final il s’agit d’une personne que je connais uniquement depuis trois semaines qui va réaliser une vidéo pour une de mes chansons, donc une chose très personnelle. Si je veux que les gens me comprennent en tant qu’artiste, je dois montrer qui je suis et cela passe pour moi par m’impliquer sur tous les plans. Ta famille est très liée au domaine de la musique. Penses-tu que cela a été décisif pour te lancer ? Mon père a quitté la maison quand j’avais six ans, mais j’ai quelques souvenirs de lui jouant de la guitare. Ma mère écoutait de la bonne musique à la maison. Mon frère est musicien, il écrit de la musique également, donc effectivement on peut dire que ma famille à contribué à mon arrivée dans la musique ! Tu as déclaré dans une interview que cela t’arrivait d’écouter des artistes comme Justin Bieber ou les One Direction, du moment que le son soit accrocheur. Alors entre nous, c’est quoi la chanson que tu adores écouter mais que tu n’assumes pas ? Alicia Keys, « Girl on fire » ! J’ai honte car quand on écoute les paroles, on se rend compte que c’est une chanson qui a été écrite pour remplir son compte en banque et c’est tout ! Et je n’aime pas ce type de chanson...

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Ce soir tu seras en concert devant ton public français. Est-ce que tu es désormais totalement à l’aise sur scène ou bien est-ce que tu as encore le trac de temps en temps ? Non ça va. Comme je le disais tout à l’heure, nous avons tourné avec les Rudimental et j’étais à l’aise avec eux sur scène. Aujourd’hui, je m’amuse vraiment en live. Par contre, je ne suis pas très connu en France par rapport à d’autre pays, les français me découvrent. J’ai l’impression de me présenter à eux et je suis impatient ! Enfin, quels sont tes projets pour l’année prochaine? Est-ce que tu penses déjà au prochain album ? Nous avons beaucoup de dates de tournée. Je ne vais pas voir mon propre lit pendant un petit moment ! Je vais m’atteler à l’écriture de prochain album aussi. Je suis toujours en train d’écrire ! Les fêtes de fin d’année approchent. Est-ce une période de l’année que tu aimes ? J’adore Noël ! Vraiment ! Quand nous voyagions pour venir à Paris, j’ai vu les premiers signes de neige sur la route et je me suis dit que Noël approchait enfin ! Propos recueillis par Manon Missonge Crédit photos : Amel Kerkeni pour Pose Mag

Le premier album solo de John Newman « Tribute » est disponible depuis octobre 2013

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LES CAUCHEMARS... DE DÉCEMBRE Texte et illustration par Philippe Dufour-Loriolle

La vie, ce n’est pas que le chant et la danse. Parfois c’est une suite d’agacements et d’incompréhensions face à un Grand Tout qui s’amuse à cacher dans les éléments les plus innocents l’ignoble contrariété qui vous laissera mal vissé pour toute la journée. Nous essayons, dans cette rubrique de Pose Mag, d’en faire un inventaire certes non exhaustif mais qui se révèlera, espérons-le, exhutoire.

1- Les décorations de rue Début décembre, ça ne manque pas : des kilomètres de guirlandes lumineuses tissent au dessus de nos têtes la toile annonciatrice des désastres à venir. Aussi sincère et spontané que le sourire d’une gymnaste nord-coréenne de 7 ans qui parviendrait à se gratter le front avec les orteils, mais en se penchant par l’arrière devant un parterre de militaires ridiculement médaillés, le sentiment général (et je pèse mes mots) est qu’on nous intime un ordre à longueur de rues : «À mon commandement : FÊTEZ !». Non, en vérité je vous le dis : les décorations de Noël sont à décembre ce que l’acide est au Joker : une grimace de joie. Et que dire de ces Pères Noël en plastique pendus au bout d’une corde et au bord des fenêtres ? Qu’ils ont l’air content d’être là, peut-être ??! 2- L’air de rien c’est quand même la fête de l’innocence perdue Je serai direct : ma théorie est que l’ambiance de Noël est un post-it nous remémorant que tout ce qu’on croyait être joyeux, féerique, parfait (et gratuit) n’est qu’un immense et nébuleux mensonge perpétré par les «grands» pour endormir les enfants sur la misère de leur condition humaine, où le bonheur à l’unisson est aussi fréquent qu’un coup de pied dans les couilles de ma tante. D’où les instincts suicidaires de masse, à base de foies de volailles malades et de sirops de vin genre Sauternes, comme pour essayer d’en finir au plus vite en tentant le rush de cholestérol fatal. Autant se trancher les veines au couteau beurré.

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3- Le sapin dans les poubelles Je sais qu’on achève bien les chevaux, oui. Que le monde est cruel, la vie injuste et les sentiments impermanents, pour le meilleur et pour le pire. Je le SAIS. Reste que la vision des sapins de Noël abandonnés près des poubelles tout au long du mois de janvier, ou février pour les pires d’entre vous - car non, moi, je ne pratique pas -, hurlent en moi tel un long cri d’angoisse déchirant le blizzard. Quitte à avouer un vieux fond de sauce abandonnique qui présiderait à mon âme (certes simple mais un minimum tourmentée quand même), je ne m’explique pas comment il est humainement possible de jeter du jour au lendemain un arbre coupé dans la verdeur de sa jeunesse pour le couvrir de toc et de lumières, afin qu’il devienne un centre d’attention universel et puis... Basta ! Le temps d’entendre le papier des cadeaux se déchirer autour de lui dans les rires d’enfants, boum, il se retrouve pelé et marron d’agonie en bord d’un trottoir avec, comble et sophistication du vice, encore quelques cheveux d’or échoués dans ses branches mortes. Quel genre de monstre, ou de producteur hollywoodien, êtes-vous ? 4- Le calendrier de l’Avent Parce que, comme un compte à rebours aztèque, il tendrait à faire croire qu’il n’y a plus rien après. Dans un prochain numéro, j’essaierai de vous faire entendre la longue complainte hébétée du cinématographiquement silencieux agneau pascal.

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CHRONIQUE LES RELOUS DE NOËL par Marie Parent

Noël ! Ah, la meilleure période du monde, vous n’êtes qu’amour, joie et allégresse, vous avez envie de faire des bisous à tout le monde et vous vous nourrissez exclusivement de chocolats et de foie gras (et parfois des deux en même temps) et vous vous fichez de l’aiguille de la balance. Vous vous refaites tous les DVD de Disney et vous regardez La Belle et la Bête 500 fois. Lorsque vous croisez les premiers sapins en vente, vous avez presque la larme à l’œil, l’odeur de la cannelle vous rend hystérique et même si vous n’aimez pas le vin chaud, vous en buvez quand même parce que c’est la tradition ! Bref vous êtes Noël addict du 1er Novembre au 26 décembre ! Et durant cette période, vous vous protégez des « nocifs » plus communément appelés « Relous de Noël ». Pour les éviter le mieux possible, il faut d’abord les identifier. Alors revenons sur les pires spécimens de l’espèce !

Crédit Photo : Rachel Saddedine 40


6. Le végétalien de Noël 1. Le dépressif de Noël Aïe, celui-là est certainement le plus difficile à éviter car il comprend rapidement que son challenge durant la période de Noël sera de vous engloutir dans sa dépression. Nan nan nan ! Hors de question de vous laisser happer par une quelconque dépression dûe à Noël. Il est difficile pour un Noël addict de comprendre un dépressif de Noël. C’est comme ça, vous évoluez dans des mondes différents. Passez votre chemin et offrez-lui quand même une boîte de chocolats, histoire que sa dépression soit un peu moins déprimante ! 2. L’hystérique de Noël A l’inverse du dépressif, l’hystérique peut provoquer chez vous un sentiment d’intense fatigue. Eh oui l’euphorique de Noël peut vous dégoûter de Noël… Il est tellement heureux et enthousiaste qu’il se parfume à la cannelle et à l’essence de sapin, vous propose du thé à la cannelle et à l’essence de sapin dès que vous rentrez chez lui. Porter un serre-tête « rennes » ou « lutin » au quotidien ne lui pose aucun problème. Il poste chaque jour la photo de son sapin de Noël ou de son calendrier de l’Avent sur Facebook. Il faut faire attention car cette personne peut rapidement tomber dans la dépression post-Noël dès le 26 décembre. 3. Le radin de Noël (ou mon frère) Alors lui, c’est une énigme… Le reste de l’année, il inonde votre fil d’actualités Facebook avec ses divers achats : TV, canapé, ordi, enceintes, brosse à dents, … Dont vous n’avez strictement rien à faire mais au moment de Noël, vous ne savez pas pourquoi, il prend la forme du pire relou de Noël. Une explication subsiste, cette personne adore s’offrir des cadeaux mais quand c’est votre tour, il se transforme en « Super Radin ». Lorsque vous lui offrez un coffret DVD de sa série préférée, un parfum ou de l’or (et pourquoi pas ?) ce dernier vous offre une mini baignoire en plastique avec des billes pour le bain (long moment de silence…).

Une personne qui ne mange pas de dinde à Noël et vous explique que le gras c’est mal n’est pas un vrai humain (oh ça va, je blague !). Non mais sérieusement, le végétalien est une source constante d’agacement durant Noël, soyons honnête ! Vous avez déjà vu un repas de Noël où on mange du tofu fourré au tofu ? Non, je ne crois pas. 7. Le hipster de Noël Alors lui de toute façon il est tellement relou qu’il va passer son temps à vous dire que Noël c’est troooooop pas swaaaaaaaaggggg (oui on grossit le trait, et alors ?). Et il préfèrera passer son 25 décembre en compagnie d’une troupe de végétaliens à manger de l’eau plutôt que d’avouer que Noël c’est « juste » le meilleur moment de l’année, de la vie, du monde, de l’univers !!! 8. Les parents Eh oui comme chaque année vous vous faites une joie de rentrer chez vos parents pour Noël. Cet état de grâce dure environ 2h45 jusqu’à ce que votre mère vous dise que vous avez peut-être un peu grossi, mais qu’en fait non c’est cette robe qui vous boudine et puis cette coupe de cheveux…. Franchement ! Ensuite votre père, qui ne vous a pas vu depuis six mois, souhaite vous parler de son testament parce que OUI, il risque de mourir bientôt (un tsunami est si vite arrivé) et que s’il arrive quoique ce soit, les papiers sont cachés au fond d’une malle qui se trouve au fond de la mer et qu’il faudra suivre une carte au trésor pour les trouver le moment venu. Bref, vos parents sont en lice pour remporter l’award des pires relous de Noël ! 9. Ton banquier Bon ben lui… Ca fait trois mois qu’il essaie de vous appeler. Trois mois qu’il vous laisse des messages. Et ça fait surtout trois mois que vous faites comme si les termes « agios », « découvert », « interdit bancaire » vous étaient totalement inconnus. Une chose est sûre, c’est certainement pas lui qui va vous désenchanter Noël !

4. Le gréviste SNCF 10. Vous-même Bon, lui c’est un con, il a décidé de faire grève pour aller manger de la dinde pendant que vous vous gelez les fesses dans un TER au milieu de la Normandie. Vous priez pour qu’il s’étouffe avec sa dinde toute sèche. Non, ce n’est pas sympa, mais c’est comme ça ! 5. Le gréviste de chez Picard Non mais si jamais les employés de chez Picard font grève à l’approche de Noël, vous sombrez dans une dépression totale, vous pleurez des larmes de sang, vous ne croyez plus en la vie. Bref, Noël n’existe plus.

Oui, à force de dénigrer les hipsters, les végétaliens (même s’ils sont chelous je vous l’accorde), les grévistes en tous genres (même s’ils sont imbuvables je vous l’accorde aussi), votre propre frère (3615 radin), vos parents (qui risquent de mourir comme tout le monde), les hystériques, les dépressifs, … Vous entrez immédiatement dans la liste des relous de Noël (et oui, on est toujours le relou de quelqu’un). Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un joyeux Noël ainsi qu’à tous vos relous de Noël !!! 41


“A LA VIE A LA MODE” ELISABETH BOST ET HUGO LOPEZ

PHOTOGRAPHE : MAXIME STANGE STYLISTE : HÉLÈNE LE GALL MAKE UP : MADEMOISELLE MU HAIR : JANE BRIZARD REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER LIEU : BAR/RESTAURANT LE PIGALLE À PARIS 42


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Hugo : Costume Carven, Chemise Laurence Airline Elisabeth : Vêtements Alaïa, collier Ek Thongprasert, chaussures vintage, sac et pochette Alaïa


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Hugo : Costume Carven, Chemise Laurence Airline Elisabeth : Top Ala誰a, Jupe Dice Kayek 48


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INTERVIEW ELISABETH BOST

ET HUGO LOPEZ

Nous les avions suivis lorsqu’ils collaboraient pour l’émission « Prêt-à-porter tout de suite » sur Stylia. Elisabeth Bost et Hugo Lopez ont ensuite continué leur route ensemble vers une nouvelle émission intitulée « A la vie, à la mode ». Elle en tant que présentatrice et lui en tant que réalisateur. Ce qui est sûr, c’est qu’une vraie complicité les lie. Nous les avions conviés à venir prendre la pose pour nous et à nous parler de leur travail au quotidien, leur projets, des anecdotes de tournage... Entre Elisabeth Bost et Hugo Lopez, est-ce vraiment à la vie à la mode ? Réponse dans l’interview ! Pour commencer, pouvez-vous me raconter votre première rencontre ? Elisabeth Bost : Professionnelle ? (rires) C’était quand la première rencontre ? Hugo Lopez : Je ne sais plus… Elisabeth : Ah bah ça fait plaisir ! Hugo : C’était sur le plateau de « Prêt à porter tout de suite ». L’émission que l’on faisait sur Stylia à l’époque avec Fabien Constant et Loïc Prigent. Mais notre première vraie rencontre c’était quand j’étais encore étudiant. Je travaillais dans une boutique de déco et un jour Elisabeth est venue avec son ex-mari et son enfant pour acheter des boules de Noël. Je les ai servis et je me suis occupé d’eux. Elle ne s’en rappelle absolument pas ! Elisabeth : Mais j’ai toujours les boules de Noël ! Hugo : Je suis parti vivre à Madrid par la suite et quelques années plus tard on s’est retrouvé à travailler ensemble et je lui ai raconté cette anecdote. L’émission « Prêt à porter tout de suite » pour laquelle vous avez collaboré a fait place à « A la vie, à la mode », pourquoi ce changement ? Elisabeth : Parce que Loïc Prigent est parti de la production pour travailler au « Supplément ». Comme l’émission avait été produite avec lui on en a profité. Hugo : Tout en sachant que Stylia ne voulait pas que l’émission s’arrête et nous a demandé si, avec Lauren Bastide, on pouvait faire un programme dans la même veine tout en gardant une partie de l’ADN. C’est ainsi qu’est né « A la vie, à la mode » et que l’on a amené Elisabeth dans une chambre d’hôtel au départ. Elisabeth : C’est là qu’est apparu l’ambiance un peu plus sketch…

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Hugo : Oui, puis c’est là que sont nés des personnages qui interviennent. Et on voulait un titre comme un slogan. Elisabeth : Ca collait bien avec le quotidien, avec l’esprit de la mode que l’on garde tout le temps, ou qui disparaît. Hugo, tu travailles aussi avec Elisabeth pour une rubrique dans le Grand 8, tu peux nous en parler ? Hugo : En fait on a récupéré la chronique mode dans l’émission de Laurence Ferrari avec Elisabeth qui est déjà sur le plateau avec les chroniqueuses. On m’a proposé de réaliser des pastilles mode tous les mardis matins dans l’émission. Elisabeth : C’est le tandem infernal ! Hugo : L’idée c’est d’emmener Elisabeth hors des murs d’un studio et d’aller se confronter à la faune mode directement avec toute sa candeur et notre humour. Quel est votre meilleur souvenir de tournage jusqu’à maintenant ? Hugo : En fait ce sont tous les fous rires ! Elisabeth : C’est cela, quand je vais sur le tournage d’« A la vie, à la mode », je n’ai pas l’impression d’aller travailler parce que l’on rit à chaque fois. Hugo : On tourne trois émissions par mois et le meilleur souvenir change donc tous les mois ! Elisabeth : Après il faut avouer qu’avec la rubrique « L’objet culte » d’Hugo, à chaque fois on a du mal à la tourner car on rigole beaucoup trop. Ca ne fait pas trop professionnel, mais c’est drôle. Hugo : C’est ce que l’on met le plus de temps à tourner oui. En plus on le fait en fin de journée, car comme je réalise l’émission et que je dirige Elisabeth et toute l’équipe, on est toujours crevé. En plus, je n’apprends pas mes textes donc c’est la cata, mais c’est toujours fait avec humour.


Et au contraire, est-ce qu’il y a un pire souvenir ? Hugo : Mon pire souvenir c’est quand Elisabeth, qui a un emploi du temps de ministre, nous dit qu’il est 18h30 et qu’il nous reste sept plateaux à tourner. Elisabeth : Dès le matin j’arrive et je dis « On est en retard » alors qu’il est 8h35 ! Quels sont vos projets pour la suite ? Hugo : On a un documentaire qui sort le 17 janvier sur Stylia en multidiffusion pour le mois de la mode de la chaîne et qui s’appelle « A Paris, à la mode ». C’est un documentaire de 52 minutes durant lequel Elisabeth part avec Anna Winter, notre Anna Wintour incarnée par Fanny Callaert, en 2CV rouge dans Paris. Elles vont à la rencontre des gens et des lieux qui font de Paris la capitale de la mode hors Fashion Week. On va visiter l’atelier et l’immeuble de Guillaume Henry qui nous montre les nouveaux locaux de Carven, on rencontre les couturières et l’équipe marketing.

On a aussi rencontré Inès de la Fressange chez Roger Vivier pour qu’elle nous raconte sa vie à la mode parisienne. On va voir une dame qui s’appelle Françoise Auguet qui tient une fripe à Saint Germain des Prés. C’est une amie d’Azzedine Alaïa, véritable personnage de la mode populaire parisienne. On va aussi rue Saint-Denis acheter des casquettes de rappeurs. C’est le pire souvenir d’Elisabeth ! En plus de cela, j’ai un autre projet de documentaire, mais rien de bien précis encore pour le printemps. On continue « A la vie, à la mode » jusqu’en juin et la pastille mode sur D8 également. Elisabeth : Notre but commun c’est de démocratiser les émissions de mode afin qu’elles ne soient plus réservées à une élite bobo ou parisienne ou seulement intéressée par la mode. On veut intéresser le plus grand nombre !

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Elisabeth : Total look Ala誰a Hugo : Total look Carven


Elisabeth tu voues un culte pour Alaïa et toi Hugo tu es très branché Carven, vous avez pensé à faire une cure de désintox ? Elisabeth : Non, c’est tellement bon et puis ça ne fait de mal à personne ! C’est une drogue douce donc pas de cure de désintox, de toute façon c’est peine perdue ! Hugo : Au delà du vêtement, c’est une histoire d’amitié car Guillaume Henry et son équipe nous soutiennent depuis le début. Ils sont fans de l’émission, ils veulent participer. Chez Alaïa c’est la même chose. Ils sont fidèles, bienveillants et disponibles. Elisabeth : C’est toujours un plaisir de se dire qu’on porte les vêtements de personnes que l’on estime. Hugo : Ils n’ont pas d’arrière pensée et ne se disent pas « On va les habiller comme ça pour se faire de la pub », c’est une vraie démarche bienveillante. Elisabeth : Du coup pas de désintox, on va au contraire augmenter les doses ! On approche des fêtes de fin d’année, Hugo selon toi, quel serait le cadeau que voudrait Elisabeth sous le sapin ? Hugo : Elle rêverait d’avoir… Elisabeth : Pas quelque chose de matériel car je ne suis pas matérialiste. Un petit panier garni d’Azzedine Alaïa par exemple ! (rires) Hugo : Je pense qu’elle voudrait un Kelly d’Hermès dans lequel elle pourrait rentrer dedans. Elisabeth : Je ne réagis pas. Mais oui, un Kelly avec d’autres Kelly dedans.

Hugo : Une tenue un peu chic, mais confortable dans laquelle tu peux être bourré tout en restant digne. Elisabeth : Moi je ne bois pas d’alcool. Un tablier avec rien en dessous, comme Victoria Abril dans « Gazon Maudit », mais un tablier Alaïa bien sûr ! Quelles sont les bonnes résolutions que vous souhaiteriez que l’autre prenne pour 2014 ? Hugo : Être à l’heure ! Elisabeth : Moi ? Alors là je souhaite la même pour lui ! Hugo : Non, je suis toujours à l’heure. Ah oui, il faudrait qu’elle soit moins compliquée à maquiller car à chaque fois ça demande un ravalement. Elisabeth : Pour lui, aucune autre car je l’aime comme il est ! Donc vous deux, ce sera toujours à la vie, à la mode? Elisabeth : Bien sûr ! Il est obligé, il a un contrat sinon il se fait péter les tibias. Hugo : C’est à la mode et pour la vie !

Propos recueillis par Enrique Lemercier

Et inversement Elisabeth, quel cadeau pour Hugo ? Elisabeth : Un petit frère pour Pepa ! (ndlr le chien d’Hugo Lopez) Et selon vous, quel cadeau donnerait des frissons d’horreur à l’autre ? Elisabeth : Des UGG pour Hugo parce que moi j’en mets et on est bien dedans, désolée ! Hugo : Oh non ! C’est dans ton contrat, on a dit que tu n’avais pas le droit de dire que tu aimes les UGG. Ce qui ferait à horreur à Elisabeth serait sûrement une chemise à carreaux Kiabi. Elisabeth : N’importe quoi, ce n’est pas vrai. (rires) Hugo : Une chemise grunge ou un t-shirt de Kurt Cobain alors ! Ah non, je sais, un t-shirt à l’effigie de Frigide Barjot.

L’émission « A la vie à la mode » est diffusée le vendredi à 20h40 sur Stylia. Vous pouvez également retrouver les épisodes sur Youtube. Le documentaire « A Paris, à la mode » sera diffusé le vendredi 17 janvier à 21h10 sur Stylia.

Et la tenue idéale pour le Nouvel An, si on interdit Alaïa et Carven ?

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CHRONIQUE FRIENDZONE :

LE SUBSTRAT DE LA FRUSTRATION par Marine Revel Tentative de définition : FRIENDZONE :[n.f] (de l’anglais friend – ami ; zone zone (pour les teubés). trad. appr. : zone d’amitié) situation délicate d’une personne consistant à être complètement dans le love de quelqu’un pour qui elle n’est qu’un ami. “(…)You’re in the friendzone.” «I’m not in the zone» «Oh Ross, you’re mayor of the zone» Friends, saison 1 épisode 7 “The one with the blackout” Le sujet a une portée universelle et la thématique est aussi #old que ta mère (qui, rappelons-le, est si vieille qu’elle était sur la photo de classe de Jésus). L’histoire de l’amour à sens unique est au cœur de l’oeuvre de, genre, tout le monde. Si l’on y ajoute le fait pour les protagonistes de partager des liens d’amitié très forts, alors on pénètre l’imaginaire de la « friendzone ». Des centaines d’heures de films et de séries télévisées lui ont été consacrées, des milliers de mots ont été alignés à sa gloire, des millions de mèmes et .gif ont été partagés et lui ont permis de s’ancrer durablement dans notre quotidien. Il aura pourtant fallu attendre le milieu des années 1990 pour lui trouver un petit nom, ou, du moins, pour le populariser. Merci Joey. Il ne s’agit donc pas simplement de non-réciprocité. La logique est bien plus perverse : on vous adore, on vous aime… comme un ami. Les points de suspensions, remplaçables à loisir par un « mais » destructeur, symbolisent parfaitement ce sas qui vous séparait, il y a encore une microseconde, du point de non-retour. Alors que vous achevez de porter vos yeux sur le troisième, ou que vous entendez l’objet de votre affection prendre l’inspiration nécessaire à la poursuite du prononcé de sa sentence, il est déjà trop tard et vous le savez. Vous venez d’entrer dans la zone. Les plus grands spécialistes sont unanimes, une fois à l’intérieur, il est impossible d’en sortir. Non contente d’être une voie sans issue, la friendzone est une espèce d’abysse dans laquelle vous ne pouvez que sombrer, sans jamais, jamais, au grand jamais espérer revoir un jour la lumière qui serait susceptible de vous sexuer à nouveau aux yeux de l’être kiffé. Pire encore, ce trou est dénué de fond. Il vous sera toujours possible de vous y enfoncer un peu plus confortablement.. C’est molletonné, c’est doux et pourtant, ça pique.

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“I’m sorry about tonight, Jen. I got scared. Scared I was becoming the friend.” “Oh God, the friend. How awful.” “It is awful. I feel like I’m becoming that friend who you come over and tell all your boy adventures to. I don’t want that to become the case. I want to be your boy adventure.” Dawson’s Creek, saison 1 épisode 2 – “Dirty Dancing” En dehors de l’aspect purement inconfortable de la situation pour la personne piégée dans la zone, le concept en lui-même génère bien d’autres contrariétés. Quelqu’un dans mon entourage m’a fait remarquer qu’une fille ne pouvait pas se faire friendzoner (spoiler alert : cette personne a un pénis). Ma fibre féministe a beau frôler le néant, je n’ai pas pu m’empêcher de tiquer intérieurement. Ce genre d’affirmation étant à classer, dans l’échelle des affirmations qui agacent mon utérus, au même niveau que « vous, les filles vous pouvez coucher avec qui vous voulez, quand vous voulez ». On ne va pas épiloguer, c’est une légende urbaine, vexante, qui plus est (particulièrement lorsque l’on est au beau milieu d’une traversée du désert de la chasteté). J’aimerais bien vous parler de mes théories borderline sur l’homogénéité des physiques comme ciment du couple, mais je n’ai pas trop le temps. Retenons simplement que les aigles ne volent pas avec les geons-pi, hook-up culture ou pas.


Je suppute que la personne dont je parle envisageait, avec toute la bonne foi du monde, la question d’un point de vue purement hétérosexuel, je lui répondrais donc depuis le même angle : MÊME une hétéro peut se faire friendzoner par un mec. Malheureusement pour moi, à se contenter de la représentation falciforme de la notion sur la toile, n’importe qui donnerait raison à mon ami. Il n’y a qu’à regarder quelques vidéos consacrées à la question, ou partir à la pêche aux .gif #friendzone. J’en veux également pour preuve les deux exemples emblématiques que j’ai intégrés à cet article, issus de séries chères à mon petit cœur, avec néanmoins cette petite nuance à apporter en qui concerne Dawson, puisque Joey Potter est probablement la nana la plus violemment jetée dans la zone de toute l’histoire. Retenons simplement que le fléau peut toucher n’importe qui, n’importe quand. Je voulais à la base écrire cette petite bafouille en imaginant, naïvement, qu’absolument tout le monde (emphase sur l’absolu ici) s’était un jour trouvé être la victime de sa propre bonhommie au point d’avoir rendu insensibles les capteurs de phéromones de son interlocuteur. Après avoir fait rapidement le tour de quelques amis et amis d’amis, je me suis pris une claquounette, minuscule mais assez radicale : le fait que j’ai déjà été concernée par le problème ne révèle, en fait, aucune universalité. Je me suis dit « si ce n’est toi, c’est donc ton frère », si tu n’es pas la victime, tu es le bourreau. Et effectivement, l’évidence était sous mes yeux depuis le début, puisque je suis l’heureuse propriétaire d’une bestah qui a déjà obtenu 6 Golden Globes pour ses performances de friendzoneuse. C’est pas compliqué, la meuf rencontre un gadjo, elle le sur-séduit sans faire exprès parce que c’est globalement la nana la plus drôle du monde, le mec a une DME (« demie-molle exploitable »), elle rigole et elle se casse. Serial killeuse d’espoirs.

Mais à sa décharge, elle ne le fait vraiment pas exprès (et oui, j’ai conscience que cette illustration dessert mon précédent propos). Je me suis donc dit qu’il y avait tout bonnement deux catégories : les victimes et les bourreaux. J’avais tort. Il s’est avéré que, d’une part, tout le monde n’était pas au courant de l’existence de la zone. Insérez ici un smiley qui fait des gros yeux tout ronds si vous voulez, c’est pourtant la vérité. Parmi eux, il existe deux sous-catégories, ceux qui ignoraient son existence en raison d’une petite lacune au sein de leur pop-culture MAIS qui, après enquête, ont déjà été bourreaux ou victimes, ceux-là sont donc à ranger dans les catégories susmentionnées correspondantes. Et pour les autres ? Encore une fois, deux sous-catégories à distinguer les bourreaux qui s’ignorent (la victime ne s’ignorant jamais) et ceux qui, enfin, ont eu la chance de connaître des relations relativement simples et fluides. Je pense personnellement que ces gens manquent un peu de piquant et qu’ils doivent se faire chier en regardant la majorité des séries télé du monde. Heureusement pour ceux-là, certaines personnes ont jugé pertinent d’adapter les méthodes de friendzonage aux progrès de la technologie. Ils ont ainsi élargi leurs chances de mourir moins bêtes. Si l’on peut désormais trouver l’amour en uploadant une photo de soi sur « les réseaux sociaux » ou « les sites de rencontre », on prend également le risque de tomber sur une personne formidable, avec qui il ne se passera jamais rien sexuellement. Il en va après tout de notre ordinateur comme de notre corps : sans protection, gare aux infections. De même, en l’absence d’une déclaration d’intention claire et rapide, gare au syndrome BFF (best friend forever). CQFD, sauf qu’en l’occurrence, point de cul pour vous. Ceci étant valable pour les gens qui cyber-chinent. Celui qui a le plus ouvertement lancé l’alerte au pays de l’amour technotracté est le petit dernier, Tinder, avec sa version 3.0. L’appli qui géolocalise et match des target potentielles vient de faire un immense doigt à tous ses utilisateurs. En prévoyant de nouvelles fonctionnalités destinées à modifier la perception que les usagers actuels ou futurs se font de leur produit, les développeurs ont décidé de formaliser la réalité du “friendzonage” dans les démarches d’accouplement connectées. Il est désormais possible de créer des listes de match afin d’accroître le potentiel de réseau social plus « classique » de l’appli. Ex : avoir ses collègues sur Facebook peut s’avérer problématique ? Tinder se revendique être une alternative viable, avec toutes les ramifications que cela implique. Votre target peut parfaitement vous classer dans une liste intitulée « même pas en rêve tu me touches, mais j’ai très envie d’une épaule sur laquelle pleurer ». Et BIM, you’ve been cyber friendzoned. 55


INTERVIEW KENDRA MORRIS Kendra Morris est une chanteuse qui débarque tout droit des Etats-Unis. Après avoir conquis de nombreux pays, elle est bien décidée à séduire le public français. Et c’est déjà chose faite avec le single « Concrete Waves » qui tourne déjà depuis quelques temps sur Nova. En attendant la sortie le mois prochain de son album « Banshee » aux accents pop et soul, nous avons profité de sa venue à Paris à l’occasion d’un concert pour partir à sa rencontre. On se retrouve aujourd’hui à Paris en pleine journée promo. Etais-tu déjà venue en France ? Et que penses-tu de Paris ? A vrai dire, c’est la troisième fois que je viens à Paris, si l’on compte la première fois… qui n’a duré qu’une heure ! Après un concert à Londres, j’ai pris l’Eurostar pour jouer 45 minutes à un festival à Paris et j’ai dû repartir aussitôt. Mais dès cette première visite, Paris m’a semblé magnifique. J’adore l’histoire, et la première chose qui vous frappe lorsque vous venez à Paris, c’est l’attention que vous portez à votre histoire, à la préservation - chose que l’on oublie un peu aux Etats-Unis. Tu es en tournée en France en ce moment, et bientôt à Berlin. Est-ce que l’appréhension est différente quand tu joues à l’étranger ? C’est vraiment autre chose de jouer dans un autre pays. Quand j’ai démarré dans ma ville, je n’arrêtais pas d’envoyer des messages à mes amis pour qu’ils viennent me voir, de peur de faire face à une salle vide ! Et c’était toujours rassurant de voir des visages familiers dans la foule. Mais plus ta notoriété croît, et moins tu connais cette foule - surtout lorsque tu es à l’étranger. L’approche est différente mais d’autant plus excitante. Plus qu’une appréhension, c’est surtout de la curiosité : tu ne sais pas à quoi t’attendre. Tu as commencé à chanter à l’âge de 3 ans. D’où cela vient ? J’ai toujours chanté depuis toute petite - je n’étais pas vraiment intéressée par le sport, les clubs, le fait de rejoindre une équipe. Je passais mes journées à installer mes peluches sur mon lit, leur raconter des histoires et leur chanter ! Avec une mère qui chantait, un père à la guitare, c’était un hobby pendant très longtemps…

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jusqu’au moment où tu te dis « et si j’en faisais mon métier ? » Petite, tu écoutais Marvin Gaye, Stevie Wonder, les Jackson Five… Quels sont les artistes d’aujourd’hui que tu aimes ? J’écoute surtout de la musique des décennies passées, à vrai dire. Mais j’aime bien les Black Keys. Dernièrement, Valerie June - produite par les Black Keys, d’ailleurs - m’a particulièrement plu, avec une voix que j’adore. Si tu pouvais faire un duo avec un artiste, qu’il soit d’hier ou d’aujourd’hui ? Sans hésitation, R.Kelly - je pense que c’est un génie. Il a conçu tout un opéra R&B, « Trapped in the Closet », à regarder de toute urgence. Il a une superbe voix qui rendrait n’importe quoi sublime. Et si l’on pouvait voyager dans le temps, je ferais un duo avec le jeune Marvin Gaye. Etant donné que nous sommes en France, tu arriverais à chanter une chanson en français pour Pose Mag ? Oh non ! (rires) Je reviens en France en février prochain, et je devrais absolument apprendre les bases du français. Je me sens mal de venir et de ne rien savoir dire… mais j’adorerais apprendre du Serge Gainsbourg. Peut-être Bonnie and Clyde… sa musique est la plus sexy qui soit. Et penses-tu que la France est sexy ? La France est une culture sexy ! Je discutais avec des amis à New York, qui étaient fascinés par les Françaises. Elles ont une confiance telle, elles ont l’air tellement bien dans leur peau… c’est ce qui les rend irrésistible. Ce qui vous rend irrésistible.


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Parlons de ton premier album, Banshee. D’où t’es venue l’inspiration, et comment s’est fait le travail ?

Si tu ne devais garder qu’un titre sur ce disque, ce serait lequel ?

L’album a été écrit quand j’étais heureuse en couple. Mais pendant la conception de cet album, je me sentais de moins en moins à l’aise au milieu de cette relation, presque prise au piège. Il y a une chanson en particulier que j’ai écrite la nuit où j’ai réalisé que cette relation ne devait pas durer, et que je devrais rompre. Banshee m’a permis de traverser cette épreuve… Globalement, c’est un mélange entre mes émotions personnelles et l’inspiration provenant des choses qui m’entourent.

C’est cruel ! Mais je garderais Concrete Waves. Quoique… il y a aussi cette chanson, que j’ai écrite quand j’ai compris que je devais rompre avec mon ex. Son écriture a été si difficile, et juste pour cette chanson, je n’ai pas souhaité utiliser de métaphore - que j’adore, mais rien de plus sincère que d’utiliser les mots exacts. Je me souviens de tout, de cette nuit blanche passée dans la chambre des invités, chez mes parents, à écrire cette chanson. Cette épreuve était tellement intense que cette chanson est devenue l’une de mes préférées.


Le clip de Concrete Waves a maintenant atteint plus de 250 000 vues sur YouTube. T’attendais-tu à un tel succès ?

Pour finir, on l’a dit, tu es en tournée en ce moment. Quels sont tes autres projets pour l’année prochaine?

On avait beaucoup plus de visites ! Près de 750 000 à l’époque, puis tout a disparu quand nous avons changé de distributeur… ce qui ferait presque 1 million de vues pour Concrete Waves ! Mais c’est plutôt positif de voir le clip grandir à nouveau. Maintenant que ce n’est plus sponsorisé par notre ancien distributeur, cela signifie que les 250 000 nouvelles vues sont intentionnelles.

Mon album sortira le 27 janvier en Europe, puis je serai en tournée à Amsterdam, Francfort, Londres, etc. ensuite. Et j’écris toujours beaucoup pour un potentiel nouvel album… Mes amis ont des enfants, j’ai des albums à la place !

Je savais que cette chanson avait quelque chose de spécial, avec une vidéo spéciale - il y avait tellement de personnes impliquées, le directeur avait des idées folles et géniales, qui nous a mobilisé pendant un mois… Avec toute l’énergie que nous avons mis dedans, on savait quelque part que cela mènerait à quelque chose de bien. Tu récoltes ce que tu sèmes… Avec ta voix et ton style, tu dois souvent être comparée à Amy Winehouse. Je suis de moins en moins comparée à elle - je suppose que les gens commencent à mieux connaître ma musique. On a sûrement des points en commun, je la respecte complètement - tout comme les comparaisons - mais plus tu es honnête avec ta musique, et moins le public te compare à d’autres artistes, je suppose.

Et justement, tu vas la terminer comment cette année ? Tu sais déjà ce que tu fais pour le Nouvel An ? Je songeais à rentrer à la maison pour les vacances, pour voir ma famille en Floride, et peut-être y rester pour le Nouvel An… Ou retourner à New York, mais c’est assez stressant là-bas. Je n’irai quoi qu’il en soit pas à Times Square ! Tout le monde fait la fête aux quatre coins de la ville, et au final, tu te retrouves coincé dans un taxi à fêter la nouvelle année… Il vaut peut-être mieux que je reste à la maison.

Propos recueillis par Chris Sengthong Crédit photos : Pauline Darley @Le Crime

On peut le voir sur la pochette de ton album, tu es très tatouée. Est-ce que c’est une passion pour toi, et est-ce que ces tatouages ont une histoire ? Peut-être pas une passion - je suis heureuse avec les tatouages que j’ai désormais. J’ajouterais peut-être un portrait de mon chien un jour, mais les oiseaux qui couvrent mon bras ont déjà une énorme signification. J’ai toujours eu quelque chose pour les oiseaux - à l’image d’empreinte digitale, chaque espèce d’oiseau a sa propre voix, comme les chanteurs en quelque sorte. Aujourd’hui, la majorité de la musique qu’on entend à la radio semble la même, les chanteurs perdent leur voix, broyée dans les manipulations technologiques… comme si l’on ôtait sa voix à un oiseau. Des tatouages, des tenues assez sexy… et la Kendra dans la vie de tous les jours, elle est comment ? Justement ! Mes amis m’appellent « Casual-Kenny » quand je ne suis pas sur scène ou en interview. Pas de coiffure particulière, pas de maquillage… Dans mes journées de repos, je ne ressemble à rien ! (rires)

L’album de Kendra Morris « Banshee » sortira le 27 janvier 2014

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TEMOIGNAGE RIP 2013 Il y a deux catégories de personnes : Celles qui voient la fin de l’année arriver avec angoisse, étouffées par l’euphorie ambiante nourrie aux marrons chauds, aveuglées par la lueur sinistre des éclairages publics. Celles-là mêmes qui se terreront chez elles les soirs de réveillon, enfouies sous les draps, effrayées d’avance par les potentielles galères que leur réserve le futur. Et il y a celles qui attendent la nouvelle ère avec liesse et impatience, enterrant 2013 sous des cris de joie et des litres de mousseux, embrassant des quasi-inconnus aux visages troubles sous une branche de gui. L’esprit de Noël rend amoureux et aveugle et puis de toutes façons, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse…

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L’espoir ou les regrets. Le passé ou l’avenir. Devant ou derrière : chacun choisit son camp. Pour tout le monde, ce sera l’occasion de prendre, dans les vapeurs de l’alcool de supermarché, son lot de résolutions intenables, et de faire le traditionnel bilan. Si l’on m’avait questionnée sur le mien il y a moins d’une heure, j’aurais répondu que je dézinguerais cette année de merde sans aucun regret si j’en avais le pouvoir. Que le chiffre 13, même précédé d’un optimiste 20, porte effectivement la poisse, et que j’effacerais 10 des 12 derniers mois que je viens de vivre si l’opportunité se présentait. Un coup de canif dans l’espace-temps et ce serait réglé. Mais en fait, après une micro introspection philosophico-contemplative, non. Parce que certes, j’ai eu, comme vous, mes frères, mon lot de situations pourries. J’ai eu le cœur brisé comme je ne pensais pas qu’il était possible qu’il se brise. J’ai raté des entretiens d’embauche. J’ai pesté contre mon travail, me retenant mille fois d’attraper mes affaires, de démissionner en balançant l’ordinateur et en hurlant des injures, comme dans les films. Je me suis torturée devant le miroir, décortiquant mes défauts, salivant face aux douceurs que je m’interdisais pour arriver dans l’espoir de perdre trois malheureux kilos (puis les reprendre, puis regretter).

Mais j’ai aussi connu le vertige amoureux le plus intense de ma vie. J’ai voyagé, pris des cours de photos, fait des rencontres merveilleuses, découvert que même après des années, mes amis étaient toujours là quand j’avais besoin d’eux. J’ai dormi dans le lit de quelqu’un de très très célèbre, eu des fous rires mémorables, passé des soirées à refaire le monde, à danser jusqu’au petit matin. J’ai découvert les alfajores (pâtisseries argentines se composant d’un biscuit sablé fourré au dulce de leche. Peuvent être enrobées de noix de coco, de chocolat blanc ou noir. Une tuerie.), le marché de la Boqueria et ses jus de fruits orgasmiques au lait de coco. Bref, comme tout le monde, j’ai kiffé, quoi. Je dis donc au revoir à 2013 sans (aucun) regret, mais sans amertume non plus. Finalement, les moments « sans » sont aussi ceux qui permettent de se rappeler encore mieux des beaux. Déborah Bannwarth Illustration : Philippe Dufour-Loriolle

Bref, comme tout le monde, j’en ai bavé, quoi.

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SHOPPING DESIGN & SON À L’HONNEUR POUR NOËL

par Enrique Lemercier

Noël approche à grand pas et vous n’avez toujours pas terminé vos cadeaux ? Vous pensez déjà à la façon dont vous allez dépenser l’argent que vous aurez reçus pour les Fêtes ? Cela tombe bien, je vous ai préparé une sélection shopping spéciale design et son. Au programme, mes coups de cœur dans la boutique Retrofutur, que j’ai découverte dernièrement lorsque je me baladais le long du Canal Saint-Martin à Paris. Cette boutique regorge d’objets sonores (enceintes, platines, meubles sonores...) de haute technologie et au design séduisant. J’ai ajouté à cela quelques meubles et articles de décoration qui s’intègreront facilement dans divers types d’intérieur. Et si je ne devais n’en garder qu’un parmi tout cela? Le meuble sonore ! (Petit Papa Noël, si tu m’entends...)

Mégaphone EN&IS, 599 € sur http://retrofutur.fr/

Platine vinyles PRO-JECT Debut Carbon, 349 € sur http://retrofutur.fr/

Buffet Bykato, 4195 € sur www.design-ikonik.com

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Radio AM / FM - Enceinte MP3 Lexon, 59 € sur http://retrofutur.fr/

Meuble sonore La Boite Concept LD 120 Special Edition, 1280 € sur http://retrofutur.fr/

Table basse en chêne massig Cadix, 59 € sur www.habitat.fr Vase Hesperide, 337 € sur www.design-ikonik.com

Ampli Marshall Hanwell, 599 € sur http://retrofutur.fr/ Fauteuil en tissu Naoko, 490 € sur www.habitat.fr 63


ENORA MALAGRÉ PHOTOGRAPHE : PAULINE DARLEY @LE CRIME ASSISTANTE : LARA GUFFROY STYLISME : SARAH DELANNOY MAKE UP : CAMILLE OSSCINI (MADEMOISELLE MU) HAIR : BRIGITTE MEIRINHO REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER 64


Pull Zara, bague vintage

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Manteau bi-matière Camaieu, chemise Shadow Connected, pantalon The Kooples, boots Zara


Crop top Zara Jupe Martinez Lierah Sandales montantes Zara 67 Bijoux vintage


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Veste de costume et combinaison bustier The Kooples, boots Zara


Veste de costume et robe The Kooples, sandales montantes Zara, bagues vintage

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INTERVIEW ENORA MALAGRÉ Enora Malagré fait beaucoup parler d’elle depuis quelques mois. On l’aime ou on la déteste, mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut rester insensible à cette tornade blonde qui cache derrière son petit minois une femme de caractère. Elle s’affirme sans compromis dans l’émission « Touche pas à mon poste » mais avoue que cette blonde à la « grande gueule » est un personnage. C’est ce que nous pouvons confirmer après avoir passé un après-midi avec elle. Enora est certes une jeune femme au caractère bien trempé mais elle est surtout une personne très sensible, chaleureuse, drôle et généreuse, qui a beaucoup travaillé pour arriver là où elle est aujourd’hui. Depuis la rentrée, tu cumules les activités entre radio et télé. Comment te sens-tu ? Est-ce que tu arrives à tenir le rythme ? Tu vois ces cernes ? (rires) Non, ça va parce que j’ai une vie monacale, sinon, tu ne tiens pas. Et en même temps, cela me correspond mieux de faire une émission le soir. Les matinales, c’est un exercice assez insurmontable pour moi ! Je suis plutôt un oiseau de nuit. Je fais des grosses semaines mais le week-end, je me repose, je vois mes amis et ma famille, donc ça va. Ce n’est pas toujours facile mais je me dis que c’est maintenant pour moi, je n’aurai peut-être plus de travail l’année prochaine. J’ai tellement la sensation d’être bénie, d’avoir de la chance, donc même si je suis fatiguée... Et pourquoi ce choix ? Est-ce pour accroitre ta présence médiatique ? Est-ce par passion du métier ? Ou bien est-ce parce que parfois, les carrières s’arrêtent soudainement dans ce milieu et tu préfères donc accepter un maximum de propositions par peur que cela s’arrête un jour et pour ne rien regretter ? Ce n’est pas du tout pour accroître ma présence médiatique, ce n’est pas le but, je ne fais pas ce métier pour qu’on me voit. Je fais ce métier parce que je ne sais rien faire d’autre ! Là, c’est un moment pour moi où je suis désirée, c’est agréable, donc il faut en profiter, cela ne sera probablement plus le cas. J’ai avancé les pions sur mon échiquier depuis longtemps pour en arriver là, pour être dans une quotidienne télé formidable, celle de Cyril Hanouna et pour avoir ma propre émission de libre antenne à la radio. 72

Le chemin a été long, j’y suis arrivée donc c’est un parcours cohérent pour moi. Après, l’hebdo qui va s’ajouter à cela, plus La Nouvelle Star qui arrive... On sait que tout cela s’arrête un jour. Les carrières sont éphémères, mon tempérament est assez segmentant donc est-ce que cela va me permettre d’avoir une longue carrière, je ne sais pas. Donc il faut que j’en profite ! Tu as déclaré dans plusieurs interviews que tu t’étais créé un personnage qui te ressemble mais qui n’est pas toi, et que tu qualifies comme « un mix entre la bonne bretonne qui râle et ton côté caillera ». Mais entre ce personnage et tes multiples casquettes, est-ce que tu n’as pas peur de te perdre un peu ? Et est-ce que tu as du temps pour être vraiment toi ? Oui, bien sûr et je n’ai pas du tout peur de me perdre, tout cela est très contrôlé, très maîtrisé. Et je suis profondément Enora tous les soirs à la radio. C’est celle-la, celle qui parle avec les jeunes, qui parle du Front National, du Sida, avec mon ton, avec ma gouaille, avec parfois mes larmes... Celle de la télé, elle fait partie d’une bande, Cyril a créé des personnages autour de sa table qui servent l’émission et il l’a fait de manière très brillante. Je suis moi tous les soirs, donc ça va, je ne suis pas schizophrène et puis évidemment, le week-end, j’ai du temps pour être moi aussi. On entend parler de moi depuis peu mais cela fait dix ans que je suis dans ce métier. Je vois également mes aînés faire et surtout Cyril, qui me donne un bel exemple de contrôle.


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Dans la « vraie vie », tu sembles être une femme hypersensible et qui n’a pas totalement confiance en elle. On pourrait donc dire que c’est un peu maso de s’être créé un personnage grande gueule qui te vaut d’être parfois victime de nombreuses critiques. Comment vis-tu ces critiques ? En fait, je ne pensais pas que ce personnage prendrait une telle ampleur, qu’on lui accorderait autant de crédit. A l’époque, quand on m’a appelée sur France 4, pour me dire « tu as du tempérament, vas-y cocotte, envoie du bois », je me suis dit que tout cela allait resté assez confidentiel, mais pas du tout ! Cela ne se faisait pas trop qu’une jeune femme à l’allure blonde se fasse entendre comme ça. Cela agace beaucoup de gens que ça soit une fille qui gueule, qui dit un peu ce que tout le monde pense tout bas. Et puis parce que j’ai parfois aussi été assez peu élégante. Je suis en train de travailler un peu la forme. C’est ça qui m’a créé aussi quelques déconvenues. Je suis en train d’ajuster tout ça, j’apprends. Mais effectivement, moi je le fais avec le cœur, je le fais aussi parce qu’on me le demande. Je ne pensais pas que l’avis d’une petite Bretonne intéresserait les gens et serait pris en compte. Chaque phrase est reprise, est montée en épingle... Je ne comprends pas autant d’attention focalisée sur ma modeste personne, mais merci ! Les gens ne se rendent pas compte mais quand on parle de moi en mal, cela me fait une pub folle, on écoute encore plus l’émission de radio. Moi je suis contente, donc allez-y ! Avant d’obtenir ton BAC dans un établissement privé, tu t’es fait exclure du lycée où tu étais. Donc Enora la rebelle, ce n’est pas un mythe non plus. La rébellion, c’est donc un trait de caractère inné chez toi ? Pas pour de vrai, trois jours seulement ! C’était déjà suffisamment un drame pour mes parents. J’étais assez délinquante quand j’étais petite. J’ai eu une enfance un peu compliquée, comme beaucoup et j’ai eu une crise d’ado. La mienne était un peu plus salée que celles de mes camarades et puis c’est vite redescendu. Ensuite on doit aller travailler pour avoir de l’argent, pour aider sa famille et donc on se calme. Et puis je dis souvent que comme je ne suis pas très grande, je trouve que quand on est petit, on a envie qu’on te voit un peu plus !

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On te retrouve désormais aux commandes de la libre antenne sur Virgin Radio avec « Enora le soir », ton émission. Comment se passe cette nouvelle expérience? Etait-ce quelque chose dont tu rêvais ? Oui, j’en rêvais depuis longtemps. Je suis tellement fière de ce qui se passe, d’avoir l’équipe que j’ai, qui se donne énormément. On est une petite équipe, dans les autres libres antennes, ils sont 15 ou 20 et nous, nous sommes 6. On travaille beaucoup, on est super content de faire ça. Moi je suis hyper fière d’avoir engagé Stéphane Bak qui a 17 ans, c’est la première fois qu’on a un co-animateur qui a l’âge des gens qui nous écoutent et d’avoir engagé ce pharmacien complètement dingue qu’est Michael Zazoun, je suis fière parce qu’il est aussi militant que moi sur la question de la tolérance envers les homosexuels, la tolérance en général... On mène les mêmes combats. On a des patrons qui nous laissent une carte blanche totale et cela ne se fait plus trop sur les libres antennes pour les jeunes, de pouvoir balancer ses convictions personnelles. Moi, ma grande passion, c’est la radio, c’est là où je me sens le plus épanouie, là où je suis moi-même. J’aime la télé aussi bien sûr, mais c’est plus difficile. Et de donner des conseils à un public ado tous les soirs, est-ce que cela te donne envie d’être maman ? Complètement, je n’attends que ça ! Tu as d’ailleurs parlé explicitement de ta bisexualité dernièrement dans une interview aux Inrocks... Je n’ai pas dit que j’étais bi mais oui, à un moment de ma vie, j’ai été avec des femmes. Ce n’est pas de l’exhibitionnisme. On me pose une question en interview, je ne me sens pas de mentir. Et puis si cela peut aider deux ou trois jeunes à se dire que tout cela n’est pas très grave, tant mieux ! Mais comment vis-tu cette sexualité ? Est-ce que tu la considères plutôt comme un avantage ou un inconvénient ? Je ne me pose pas la question, cela s’impose à moi. Je ne l’explique pas. Je peux ressentir autant de désir amoureux ou sensuel pour une femme ou pour un homme.

Mais il n’y a pas de frustration. Je suis fidèle et donc quand je suis avec une fille, je suis avec elle et personne d’autre et c’est la même chose pour un homme. Pour en revenir à la télévision, quelle serait l’émission dont tu aimerais te voir confier les rênes ? Moi je ne veux voler la place de personne ! Cette question est intéressante mais c’est compliqué. Chaque émission est incarnée par des présentateurs. Il y a des émissions que j’aime, comme « Rendezvous en terre inconnue » par exemple, mais je ne la vois pas incarnée par quelqu’un d’autre que Frédéric Lopez. « Secrets d’histoire », qui est une émission que j’adore vraiment, Stéphane a une pédagogie incroyable et je ne la verrais pas non plus présentée par quelqu’un d’autre. Il y a des émissions auxquelles j’aimerais participer par contre, comme « Rendez-vous en terre inconnue » justement, ou peut-être « Danse avec les stars ». Tu as suivi des cours de théâtre et comme on l’a dit précédemment, tu t’es créé un personnage à la télévision. Mais pourquoi ne pas t’être orientée vers la comédie ? Est-ce que cela fait partie de tes futurs projets? Parce que je n’étais pas assez bonne je crois, tout simplement. Je me pose encore la question. Il y a eu un moment, quand je jouais dans une pièce, lors de la dernière représentation, j’ai eu le sentiment d’avoir atteint un niveau, grâce à mon metteur en scène, que j’ai jugé ne pas pouvoir dépasser ensuite. Et c’était trop douloureux pour moi ce métier. Peut-être que j’y retournerai, je suis en pleine réflexion sur ça en ce moment. On commence à me demander de monter sur scène, de jouer dans des films... Donc je suis en train de voir si j’ai un désir pour cela. Quelle est ta plus grande fierté à ce jour ? Mon émission de radio et de m’améliorer dans tout ce qui se passe, de tenir bon et que mes amis soient fiers de moi. Tant que mes parents et mes amis me disent qu’ils me reconnaissent dans ce que je dis, alors tout va bien.

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Dans « Touche pas à mon poste », tu es très critique par rapport aux émission télé. Entre toi et moi, c’est quoi le programme que tu adores regarder mais que tu n’assumes pas vraiment ? « L’amour est dans le pré » ! J’ai honte de te le dire mais bon... En fait, j’adore Karine Le Marchand, elle pourrait me faire avaler n’importe quoi, elle est tellement sympathique et tellement belle... J’y crois, je suis très premier degré. Je me dis que c’est formidable, que les gens s’aiment, cela dit, ça marche vraiment. Je trouve que leur démarche est sincère et donc ça me touche. Et la chanson que tu assumes le moins mais que tu ne peux t’empêcher d’écouter ? Il y en a mille ! « Déjeuner en paix » de Stéphane Eicher... Non, en fait, elle n’est pas si honteuse. Ace Of Base, même à l’époque, quand je disais que j’aimais, je m’en prenais plein la tête ! J’écoutais ça dans le dos de mes potes car nous, c’était vraiment hip-hop... Quand ils vont savoir ça, je vais me faire massacrer !

Les fêtes de fin d’année arrivent bientôt, qu’as-tu de prévu ? Noël en famille avec dinde, marrons, petits pois... Chaque année, c’est un très gros Noël que j’organise chez moi. Je suis très famille donc je fais venir toute la Bretagne à Paris ! Quel est le cadeau que tu aimerais retrouver sous le sapin ? Rien pour moi, je n’ai besoin de rien. Et je ne dis pas ça pour faire genre. Par contre, je veux offrir plein de cadeaux à ma famille parce qu’ils le méritent. Sinon, pour moi, je n’ai même pas d’idée. A la limite, une petite paire de chaussures, ça le fait toujours !

Toujours dans « Touche pas à mon poste », on te découvre tous les soirs très « lookée », avec des styles différents, des coiffures atypiques... Est-ce que tu aimes jouer avec ton image ?

Quant à ton avenir professionnel, je me doute que tu ne vas pas t’arrêter sur cette lancée alors quels sont tes futurs projets pour l’année prochaine ?

Oui, cela participe au personnage. Quand j’ai commencé « Touche pas à mon poste », je me suis dit que comme j’avais un peu le trac, mon grand truc c’était de faire une coiffure différente à chaque fois. Ce sont les résidus de la théatreuse, on enfile un costume et puis on y va parce que cela reste malgré tout du spectacle tout ça. Je joue à la petite femme, à la rockeuse, à la secrétaire... Et ça m’aide. Cela ne se voit pas trop mais je n’ai pas trop confiance en moi, donc je me fais maquiller, coiffer, je suis jolie et cela me donne confiance.

Il y a « Nouvelle Star, ça continue » qui débute le 12 décembre et qui s’arrête le 20 février, ça va occuper tous mes jeudis ! Et ensuite, il y a cet hebdo qui pointe le bout de son nez, à priori en février. Il y a encore beaucoup de travail à venir et toujours la radio, toujours « Touche pas à mon poste », donc ça va !

Mais le style Enora Malagré, c’est quoi du coup? Baskets, casquette, grosse chaîne, mais attention, toujours avec le petit détail féminin : un haut moulant ! Un peu Missy Elliott ! Tu as d’ailleurs fait des sketches dans l’émission La mode la mode la mode en 2009. Est-ce un domaine qui te passionne également?

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Je dois tout à Mademoiselle Agnès, c’est une des premières qui m’a fait confiance, avec Alain Kappauf et Radio Nova. La mode, ça me rend curieuse, car je n’ai pas vraiment de goût, mais j’apprends. C’est un jeu pour moi et cela m’intéresse. Je vois cela encore de mes yeux de petite fille.

Et dans dix ans, où te vois-tu ? Tu as déclaré que plus tard tu aimerais pouvoir quitter la télévision, pour retrouver une vie simple. C’est quoi une vie simple selon toi ? C’est à la campagne, avec une maison, mes enfants... Je sens que par un moment je vais être dépassée par tout cela... Et j’aimerais bien aussi retourner en Bretagne. Tu penses donc t’être assagie d’ici là ? J’espère ! Je râlerai toujours mais seule dans ma cuisine!


Pour finir, tu as plus de 100 000 fans sur Facebook et plus de 100 000 followers sur Twitter. Comment vis-tu ce succès ? Ah ouais ? 100 000 ? Bah j’hallucine ! C’est trop cool. Je ne sais pas quoi dire, je suis hyper fière et hyper contente. Comme quoi, il y a aussi des gens qui m’aiment bien ! Champagne !

Propos recueillis par Enrique Lemercier

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CHRONIQUE LES BAHAMAS

OU LE LARZAC?

Lorsque la France entière revêt ses habits de lumière et affiche une température inférieure à 0°C, en cette fin d’année, n’avez-vous jamais songé sérieusement à vous envoler vers d’autres lieux ?

Portable, ô mon beau portable, de multiples dénis tu es responsable afin de ne pas préoccuper nos troupes. Par le biais d’un sourire, tu parviens à enjoliver ton quotidien, à camoufler tes coups de blues, et parfois même ton état de santé qui pourrait les alarmer.

Fêter Noël au soleil avec en guise de sapin, un palmier ! Se régaler d’un homard fraîchement pêché, délaissant avec jubilation cette grosse dinde farcie arrosée durant des heures par tante Marie ! Se baigner dans des eaux turquoise et chaudes, au lieu de dévaler les pistes de ski surpeuplées ! Délaisser le feu de cheminée au profit d’une climatisation rafraîchissante ! Découvrir d’autres paysages et cultures et partir à la rencontre d’une autre civilisation ! Que celui ou celle qui ne s’est jamais emparé de catalogues, dans l’agence de voyages de son quartier, pour passer du rêve à la réalité, se fasse connaître ! Outre le fait que ce projet ait un coût en cette période, d’autres questions envahissent néanmoins votre esprit… Notre vie quotidienne se gère dans l’urgence, les priorités étant métro, boulot, enfants et dodo. On tente néanmoins de se retrouver entre amis le temps d’une soirée, mais la famille dans tout ça ?... Nos grands-parents, nos parents, nos frères et sœurs, tantes, oncles, cousins, cousines, neveux et nièces… Pour la plupart d’entre nous, obligés de quitter notre ville natale pour favoriser nos carrières professionnelles respectives, nous nous sommes vus contraints de réduire cette séparation avec les nôtres par le biais du téléphone.

Et lorsqu’ enfin Noël approche et que la réunion de famille annuelle s’impose d’elle-même, reconnais que tu appréhendes quelque peu ses retrouvailles. Lorsqu’ au terme de ton voyage, tes parents t’accueillent à bras ouverts sur le perron de la maison, l’émotion cependant t’envahit. Leurs visages plus marqués d’année en année te renvoient à ta longue absence. Tes grands-parents accusent une fatigue qui te rappelle que personne sur cette terre n’est éternel. Quant aux enfants, ils grandissent tant et si bien que tu parviens à peine à les reconnaître. Durant ce court séjour, chacun fait de son mieux pour maintenir une ambiance festive et conviviale même si l’oncle Paul râle toujours autant, que ton syndicaliste de beau-frère te tape sur le système et que ta bobo de cousine t’exaspère… Chacun pensant détenir les vraies valeurs de sa propre existence, inutile de se heurter à un membre de la famille. C’est Noël, rappelons-le ! Alors oui, nous composons en ce jour divin à travers l’assemblée. Néanmoins, on redevient l’enfant chéri de nos parents, et ça on adore ! Au diable nos responsabilités, nos états d’âme personnels, on ne raterait pas ce retour aux sources pour tout l’ or du monde. Après quoi, ce désir d’évasion en terres inconnues… On verra ça plus tard, non ? Armelle H. Illustration : Marygribouille

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POSEUNDRINK VERRE AVEC

EMMANUEL PICARD

Le temps des rencontres n’en finissant jamais, je profite de ce numéro spécial Noël pour vous faire découvrir un artiste de talent, Emmanuel Picard. En effet, il est la seule personne de mon entourage à m’avoir accueilli en son sein avec un sapin de Noël digne d’une explosion féerique. Cette invitation au rêve m’a de suite convaincu de le faire apparaître dans ce numéro. Emmanuel est directeur du style de la marque Antik Batik et ce, sous la direction artistique de Gabriella Cortese, créatrice du style bohème chic. Il suffit d’entrer dans l’une des boutiques ou de feuilleter le lookbook de la marque pour comprendre que ce mec est, ce que j’aime à appeler, une étoile. Antik Batik est fondé sur un savoir-faire très spécifique de l’artisanat, de la broderie et de l’impression ce qui lui donne une place à part dans le paysage du prêt-à-porter. Cette avalanche d’inspirations tirées des multiples voyages de la créatrice et d’un goût pour un ailleurs sublimé, nous plonge dans une sorte de transe frénétique. Il n’est, à ce titre, pas rare de voir les clientes danser dans les points de vente, concrétisation d’une offrande faite au grand dieu de la mode. Alors oui, vous avez envie d’acheter toute la collection géniale de cette saison. Mais attendez d’en savoir un peu plus sur le directeur du style pour mourir de désir pour chaque pièce proposée. De rien les amis, vous le méritez bien.

Ta carrure, fruit d’un travail acharné de générations de rugbyman, ne t’a jamais permis de lancer le moindre « Poussez-vous, je travaille dans la Mode », les badauds faisant place nette sur ton passage. Est-ce que cela construit un homme ?

Nous avons la chance de travailler avec des artisans qui regorgent de savoir-faire et d’idées, les broderies sont faites à la main et les différentes techniques d’impression textile suffisent à offrir aux pièces un caractère bien spécifique, une signature unique.

Mon cher, ce qui construit un homme c’est son parcours, son expérience, ses rencontres. C’est vrai que j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de personnes qui ont cru en moi et qui m’ont permis, comme Gabriella, de travailler dans la mode, malgré mon physique de rugbyman. (rires) Il ne faut jamais juger au premier regard. J’adore mon métier, j’ai choisi mon équipe, des filles talentueuses, qui m’ont elles aussi adopté, comme un petit ourson...

Quelles sont tes sources d’inspiration pour réinventer les collections saison après saison ?

En tant que Directeur Style d’Antik Batik depuis quatre ans, comment décrirais-tu l’univers de la marque ? Mmmh voyons... Je dirais «cool chic». Depuis quelques saisons, nous nous concentrons sur l’ADN de la marque d’une façon différente.

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Gabriella cache dans ses carnets de voyages des petits bouts de tissus, des photos de broderies dont elle me fait part. Puis je construis un scénario, qui raconte l’histoire d’une femme, à chaque collection, j’ouvre un autre placard. Cette femme devient mon amie pendant tout le processus de création. Je pense à mes copines, elles sont source d’inspiration, je regarde beaucoup de films, j’écoute de la musique, je regarde la plage, ses couleurs le soir à dix-huit heures. Ca c’est en vacances chez ma mère (rires) c’est hallucinant de beauté... Ah le sud !


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Les nouvelles collections arrivant, je ne t’ai jamais vu faire du bootyshake en balançant des Minitels sur tes assistantes, pourquoi ne t’inscris-tu pas dans une dynamique hystérique dite busy/hyper quali’ » ? Ouh laaa, mais pourquoi faire ? Blague à part, depuis quelques saisons, les lignes deviennent plus contemporaines et faciles et ce, tout en maintenant le savoir-faire propre à la Maison. Quelle a été l’impulsion de cette nouvelle dynamique ? Une envie de simplicité : «être habillé, pas déguisé», c’est mon adage. N’y a t-il donc aucune impulsion pour créer à nouveau l’homme Antik Batik ? C’est vrai que nous y pensons, je pense qu’il y aurait tant à faire. Je pense à ces petits blousons que nous avons faits cet hiver, qui ont fait beaucoup de presse, un teddy 82

en cuir «embossed» façon cuir de Cordoba et un blouson en satin brodé type «Okinawa»... Voilà des pièces qui pourraient être travaillées pour l’homme Antik Batik. Il n’est pas rare de te croiser dans les rues de Paris, à bord d’une Autolib’, avec le Soul des années 70 en guise de copilote. Qui est cet Afro-Américain qui sommeille en toi ? Au milieu des années 70 aux USA, il y avait une émission qui s’appelait «Soul Train». Je t’invite à aller sur YouTube pour voir de quoi il s’agit, tu auras réponse à ta question ! Tu as grandi dans le sud de la France, au bord d’une plage sauvage au cœur d’une famille nombreuse. As-tu pour projet de te plonger dans la rédaction d’une autobiographie « La Gloire de mon père bis » ? Non, mais je leur dois beaucoup. Ma mère a joué un rôle important dans mon parcours. Mon père a un super coup de crayon, tout comme mes grands-parents.


A ce titre, mon grand-père était ami avec Georges Brassens. Ma grand-mère, quant à elle, a toujours cousu et pouvait se confectionner un tailleur et une robe en un tour de main. C’est ce qui s’appelle avoir un très bel héritage. Que penses-tu du milieu de la mode et de toutes ces personnalités qui se prétendent ambassadeurs de vie à grand renfort de Ferrero Rocher ? Je souhaite qu’ils soient très heureux... Et j’attends leur invitation car j’adorerais manger des Ferrero au bord d’une piscine en écoutant un gars jouer du piano, avec plein de filles en robes improbables qui rient comme des bécasses... Comme dans la publicité, ça oui, ça me ferait marrer ! Mais uniquement marrer, soyons clairs ! Comment se déroule ta journée type à Paris ? Au saut du lit, ma chatte se jette sur le parquet et entame une série de contorsions, je dois à un moment précis lui consacrer cinq bonnes minutes de caresses et de «discussion». Je n’y coupe pas, elle non plus, ça me remplit de joie (elle aussi, visiblement). Je pars au travail, je travaille sans compter. J’aime travailler tard lorsque tout le monde est parti, je suis moins sollicité. Ensuite, je dîne dehors, je retrouve mes amis et nous «ricanons».... C’est le meilleur des sas de décompression. Tu es l’un des mecs les plus souriants que je connaisse, quel est ton secret bien-être ? Mon mec ! Enfin, es-tu ce que l’on peut appeler un partisan de Noël ? Si oui, que répondrais-tu à ceux qui prétendent que tout n’est que commercial et que l’événement ne fait plus sens ? Si non, tu es dispensé d’exprimer un avis, étant moi-même membre du comité « Noël est une joie », je serai dans l’obligation de te censurer ! Je pense à un ami très proche qui avait décoré d’une branche un ruban et l’avait posé contre le mur de son salon, c’était sa vision. Je ris encore mais c’était quand même très poétique, c’est bien aussi de s’approprier un tel événement. Chacun perçoit Noël comme il le veut, c’est surtout dans les yeux des enfants que l’on voit la magie de Noël et lorsque la magie opère, ça a un sacré sens. Propos recueillis par Antoine Bertoni 83


CHERRY BOY Photographe : Matthieu Dortomb Model : Adam Amouri Make-Up / Hair : Maxime Beauvais

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Veste H&M 85


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Chemise vintage 87


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Blouson cuir Schott, jean H&M 92


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Chemise et chaine H&M, casquette Topman

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Teddy H&M, chemise Topman 96


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POSE MUSICALE FEMMES DE SON ! par Alexandra Le Fur

J’aurais pu aller à la facilité, et vous sortir une énième liste de chansons à forte connotation Noël et autre jour de L’ an. Oui, sauf que personnellement Petit Papa Noël m’a toujours laissé perplexe pour ne pas dire autre chose. Moi ? Sans esprit de Noël ? Peut-être ! Mais citez-moi un chef d’œuvre évoquant Noël… On fait déjà moins le malin ! Alors du coup, j’ai revêtu mon écharpe féministe et je m’offre (et vous offre par procuration) mes influences et découvertes 100% femmes. On part chronologiquement et on arrive aux nouveautés.

Janis Joplin : Janis, Kozmic Janis On débute dans les 60’s avec la reine de cette époque. Aucune autre femme n’a pu s’imposer et survivre musicalement comme Janis Joplin. Elle est encore citée aujourd’hui par bon nombre d’artistes comme référence. La voix de Janis ? Elle te prend aux tripes, et ne te lâche pas. Janis chante la déception comme personne, et sa voix s’imprègne de son vécu. Une écorchée vive, qui sera emportée par ses démons à l’âge de 27 ans. Rejointe par ses amis Jimmy (Hendrix) et Jim (Morrison) à quelques mois d’intervalles. Janis reste incomparable.

PJ Harvey : mes années 90 Autre registre, souvent qualifié de rock gothico-grunge. Son premier album solo sort en 1995 (j’ai dix ans, je te laisse imaginer la tête de ma maman quand elle constate que sa petite fille écoute (et chante) du PJ Harvey !). PJ Harvey c’est un son limite animal, des riffs imparables, une très bonne production, des textes qui sont des poésies, un univers noir, de la douceur et des cris. C’est un tout, et c’est pour moi un statut de légende.

An Pierlé : la douceur flamande J’ai découvert An Pierlé par l’une de mes cousines en 2002, j’ai toujours autant d’ affectation pour ce qui est, à mon goût, son meilleur album, à savoir Helium Sunset. An Pierlé c’est une pianiste surdouée, un petit bout de femme qui se fait douce, qui est vraie. Je suis toujours surprise que cet album n’ait pas pris une ride et en même temps, j’avoue que la qualité globale fait d’Helium Sunset un chef d’œuvre.

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Sia : la compositrice de l’Industrie Sia c’est une histoire tragique, c’est une voix impressionnante et c’est surtout une compositrice de génie. Preuve ? Tu as sûrement découvert Sia par Breathe Me en 2003, mais savais-tu que Sia a composé le tube Diamonds interprété par Rihanna en 2012 ? Sia sort Colour The Small World en 2004 et Breathe Me la propulse comme la nouvelle artiste indie/trip hop. Ses chansons illustrent alors beaucoup de séries américaines (Grey’s Anatomy, Six Feet Under, Nip/ Tuck, etc). En 2007, elle sort Phönix, qui sera moins populaire que son précedent puis Some people have real problems en 2008, porté par le single Soon we’ll be found et enfin en 2010 We are Born dont est extrait Clap your hands. Depuis, Sia a collaboré avec Christina Aguilera, David Guetta, Rihanna et Céline Dion (oui, les styles sont très éclectiques). Un album serait en préparation pour 2014.

Anna Calvi : la prodigieuse Anglaise Anna Calvi, c’est la révélation 2011. Une voix enchanteresse, une prestance incroyable sur scène. Anna, t’as envie que ce soit ta copine anglaise, un peu folle, cultivée, qui te berce de ses contes pop-rock avec sa charmante mais néanmoins puissante voix. Comme l’artiste suivante, Anna est influencée par la musique classique et sait par un mélange savant, la mixer avec un brin de rock. Un son inimitable, une originalité folle, Anna Calvi fait sensation à chaque nouvel album.

Agnes Obel : le coup de cœur danois J’ai cédé sous la pression d’une de mes amies qui est une fan absolue (son sac à main est le tote bag dédicacé de Aventine). Et là, après écoute attentive, une seule réflexion : Mais pourquoi je n’ai pas écouté avant ?! Aventine c’est de la douceur en 11 pistes ! C’est juste ce que je cherchais en ce moment (oui, j’ai un train de retard, je sais). Si vous commencez à entendre parler d’Agnes Obel partout, c’est simplement parce que c’est mérité. Agnes Obel porte un univers doux, la musique est belle, les compositions sont superbes et sa voix apaise.

Lorde : la Néo-Zélandaise insolente Elle s’appelle Lorde, elle n’a que dix-sept ans, une voix unique et un talent incroyable. L’adage dit que le talent n’attend pas le nombre des années. Et bien Lorde a mis le monde à ses pieds avec son premier album Pure Heroine sorti en septembre 2013. Numéro un au Royaume-Uni pendant de nombreuses semaines, la chanteuse se produit à guichets fermés. Auteur, co-compositeur, Lorde a donné un grand coup de fouet dans la pop et a donné un petit coup de vieux à ses comparses contemporaines. Il faudra dorénavant compter sur ce petit bout de femme qui a une très longue carrière devant elle. France de Griessen : l’entre deux continents France de Griessen a quasiment tout fait, comédienne, compositeur, auteur, artiste peintre. Elle nous offre un nouvel album Saint Sébastien mêlant pop/folk/blues, textes en français, textes en anglais. Ce que j’ai aimé ? Une plongé dans un univers jusqu’alors inconnu, une certaine fragilité perceptible. France ne joue pas de sa voix, elle la pose. J’étais sceptique et puis je me suis laissée portée, voire j’ai embarqué pour ce joli voyage proposé sur cet album. J’ai été surprise, je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions en écoutant cet opus. Mais c’est ce qui me plaît dans la musique, être cueillie, qu’une musique me parle sans que je ne sache vraiment pourquoi, que la magie opère. C’est ce que j’ai aimé dans ce projet. L’album Saint Sébastien sortira le 20 janvier 2014. 99


JÉRÔME NIEL (ALIAS CAMILLE LE PERSONNAGE DÉJANTÉ DU PROGRAMME COURT « LES TUTOS » DIFFUSÉ LE VENDREDI DANS « LE GRAND JOURNAL » SUR CANAL +)

PHOTOGRAPHE : MAXIME STANGE STYLISTE : ANTOINE MONT MAKE UP / HAIR : MADEMOISELLE MU REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER 100


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Chemise AMI, pull Marciano by Guess, pantalon The Kooples 102


Manteau AMI, chemise The Kooples, pantalon Dior Homme, chaussures Repetto

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Chemise AMI, pantalon The Kooples, chaussures Repetto


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Smoking Dior Homme 107


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INTERVIEW JÉRÔME NIEL Il a conquis le web avec ses vidéos « La ferme Jérôme », qui lui ont permis de passer de Youtube à Canal +. On retrouve en effet désormais Jérôme Niel le vendredi dans « Le Grand Journal » avec ses « Tutos », complètement déjantés ! Au programme, on retrouve des sujets sur les cupcakes, le maquillage, le petit-déjeuner... mais abordés de façon très particulière. On ne vous conseille pas forcément de suivre les tutos à la lettre mais ce qui est sûr, c’est que Camille (le personnage interprété par Jérôme Niel) a su trouver son public. La preuve avec les millions de visionnages de ses vidéos sur Internet. Nous avons souhaité prendre cet artiste à contre-pied en lui proposant une séance photo chic et une interview où nous avons fait de notre mieux pour qu’aucun « putain » ou « salopes » ne lui échappe ! Quand tu as commencé à faire tes vidéos et à les mettre sur Internet, quel était le but ? Le but c’était de m’éclater avec l’espoir de me faire remarquer un jour. Je ne faisais pas ça non plus que pour le délire. Je le faisais car je pensais n’avoir que cela à faire. Ca commence par l’envie, mais je me suis vite dit que ce serait bien que ça marche, car je n’avais pas envie de faire autre chose. Cela a surpris ton entourage ou étaient-ils habitués à ce côté déjanté ? Non, ils étaient habitués à ce que j’amuse la galerie depuis le début. Si on parle chiffres, ta page Facebook comptabilise plus de 600 000 fans, tes vidéos « Les Tutos » sur YouTube dépassent les 16 millions de vues. Est-ce que ce succès a changé ton quotidien? Ca n’a pas changé mon quotidien parce que j’étais assez présent sur Internet avant « Les Tutos ». Les gens commençaient déjà à me reconnaître, mais cela m’a apporté un public différent du fait de la diffusion sur Canal +. Un public plus large aussi, et j’en suis très content. On te retrouve en effet depuis la rentrée tous les vendredis dans « Le Grand Journal », comment en es-tu arrivé là ? Tout a commencé un matin d’hiver je crois. (rires) Avec le producteur de Studio Bagel, Lorenzo Benedetti, on a proposé début 2013 une pastille humoristique du nom de « Groom Service » à Canal + pour le Festival de Cannes.

Ils ont dit « Banco » donc on a fait neuf épisodes pour Cannes, où on suivait la vie d’un groom et ce qu’il se passe dans sa vie. Du coup, ils nous ont proposé de retravailler ensemble pour la rentrée pour « Le Grand Journal ». On a proposé « Les Tutos », ils ont dit « Ok, va pour ça ! ». Est-ce qu’ils te laissent libre des sujets abordés, du ton atypique ? Totalement. Il y avait déjà deux épisodes des « Tutos » qui tournaient sur Internet et que j’avais fait pour le Studio Bagel, il fallait conserver l’esprit et le concept. Ils l’ont vite compris. Pour moi commencer avec le « Salut bande de salopes », c’est déjà une grosse réussite, surtout à 20h10 sur Canal +. Ca aurait difficilement été possible sur une autre chaîne. Comment se passe l’enregistrement d’un épisode des « Tutos » ? Il y a une assez grosse équipe, on en tourne environ trois par jours. Je passe beaucoup de temps pour l’écriture des épisodes en fonction des sujets abordés. Avec mes acolytes j’ai écrit les 17 premiers épisodes, mais il y a toujours un peu d’impro dans toutes les vidéos car il y a des trucs qui sortent au dernier moment. Si tu me laisses en roue libre, je sors des conneries dont on ne garde souvent que 5 secondes. Tu fais partie du Studio Bagel comme tu le disais avec plusieurs humoristes. C’est une chaîne YouTube qui a un très gros succès, on peut donc dire que les Français sont de gros clients d’humour ? 109


Oui, surtout qu’en ce moment cela ne fait pas de mal de se marrer, que ce soit pour les jeunes et les moins jeunes. Avec l’explosion d’Internet ça marche forcément bien. Tu as juste à aller sur YouTube pour regarder tout ce que tu veux gratuitement. Il y a tellement de programmes aujourd’hui qui font de l’humour. Au moins si tu n’aimes pas ce qu’un programme fait, tu regardes une autre chaîne YouTube. Enfin pour le style, certains laissent aussi des commentaires peu sympathiques. (rires)

Pour le stylisme on n’a pas prévu de t-shirt chat, ce n’est pas grave ?

Comment envisages-tu la suite car du coup tu es passé du web à la télé, alors maintenant de la télé au cinéma ?

Mmh. Je ne suis pas un dragueur dans l’âme donc je ne sais pas vraiment. Le haussement de sourcil à la George Clooney, je ne sais pas faire. Je préfère dire des conneries, parfois ça marche, parfois non. Mais c’est vrai que ça peut plaire.

De la télé au rallye ! Parce que je vois que Sébastien Loeb a raccroché donc je vais voir avec une écurie pour prendre la relève car je pense en avoir les compétences. Non, bien sûr, mon objectif principal c’est le cinéma! La comédie c’est mon domaine de prédilection, mais si quelqu’un me voit en Romain Duris dans « Paris » pourquoi pas ! Ce sera peut-être un peu plus difficile je dirais. Je ne suis fermé à rien dans tous les cas. Et la scène par exemple ? J’en ai fait un peu avec « Le Zapping Amazing », avec mes potes on a fait ce truc de dingue. J’ai plus le souci de me poser la question d’apporter vraiment un truc. Etre rigolo c’est bien, mais n’importe qui peut l’être pourtant ils n’en font pas leur métier. C’est toujours bien d’apporter son petit truc en plus. Avec « Les Tutos » c’est ce que j’ai l’impression de faire, du coup pour la scène c’est la même chose. J’ai des blagues qui sont drôles, mais je me dis qu’il manque encore le truc pour fouler les planches. J’irai tester si je m’en sens prêt, mais ce n’est pas facile, surtout face à tout ce monde ! Tu t’apprêtes à prendre la pose devant l’objectif de notre photographe, est-ce que c’est un exercice avec lequel tu es plutôt à l’aise ? Je ne suis pas forcément très à l’aise, mais encore une fois c’est pour ma mère que je fais ça car elle se plaint tout le temps de ne pas avoir assez de photos de moi. Sur mes dernières photos de classe je m’amusais à me déguiser, donc elle n’était pas contente. Du coup elle avait des portraits ratés qu’elle payait. On est donc très en retard sur les belles photos ! 110

Pas vraiment non. (rires) J’adore les chats, c’est ma drogue. Mais sinon je reste ouvert à tout type vestimentaire, même les plus incongrus. On dit « Femme qui rit à moitié dans mon lit », est-ce que l’humour est vraiment un outil de drague finalement ?

Avec ton personnage déjanté tu n’as pas peur d’effrayer du coup ? Non, je m’en réjouis, j’adore ça ! On arrive à la fin de cette interview et on n’a toujours pas eu de gros mots, de «je vous aime putain », qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu aurais fait l’interview de Camille des « Tutos » tu aurais eu le droit à plein de gros mots, mais cela n’empêche pas que je t’aime putain. Et que je vous aime Pose Mag !

Propos recueillis par Enrique Lemercier


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POSE DÉCO UNE AVENTURE HUMAINE AVANT TOUT

par Antoine Bertoni Souvent, lorsque je suis dans le métro, je me dis que je vis une super aventure humaine. Alors je marche, je m’imprègne du monde qui m’entoure et j’applaudis. C’est en ce sens que j’ai construit cette Pose Déco. Je voulais réinterpréter l’effusion du minimalisme avec ce je ne sais quoi de rupture intemporelle. A +

Photophore Sia, 25 euros

Oreiller de laine géométrique, ScoutandWhistle, 56,10 euros Etsy.com

Sorcière, boule en laiton et bleu de l’océan, Feralstrumpet, 18,39 euros Etsy.com Opart Bol, 6 euros Habitat.fr 112


Gobelet Fil Gold, 4,99 euros Zarahome.com

Lampe de table Parasol Habitat, 89 euros

Bougie parfumée Artisanale Ylang, fabriquée en France, 8,90 euros, sur www.labelletoilette.fr

Tapis Kilim Volga, à partir de 139 euros AM.PM.

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DRÔLES DE DAMES PHOTOGRAPHE : MATTHIEU DORTOMB STYLISME : SARAH DELANNOY MAKE UP : NADIA WICKER HAIR : FABIEN JACOBS REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER 114


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JOSÉPHINE DRAÏ

Sweat Eleven Paris, collier Minibulle @ Le Corner

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SOPHIE LARR

Sweat Aloha et chemise L’Herbe R collier oeil Jus et collier coe


E-MARIE ROUY

a from Deer Rouge @L’Exception, stine Clenquet eur Alphabeta

JUSTINE FRIAOLI

Chemisier Innamorato @L’Exception, collier plastron Showy @Le Corner

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INTERVIEW JOSÉPHINE DRAÏ,

JUSTINE FRIAOLI ET SOPHIE-MARIE LARROUY

Elles sont trois, elles sont belles, drôles et sympathiques. Que cela soit à la télévision, à la radio ou sur scène, elles ont montré qu’elles pouvaient exceller dans différents domaines. Nous avons donc décidé de réunir Joséphine Draï, Justine Fraioli et Sophie-Marie Larrouy, le temps d’une interview et d’une séance photo, auxquelles elles se sont prêtées avec fraîcheur et bonne humeur. Ceci nous a permis d’apprendre qu’elles avaient, outre une passion pour l’émission Motus, pas mal de points en commun !

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Vous avez toutes les trois eu des expériences dans différents domaines médiatiques : radio, télévision, spectacle... Quelle est à ce jour l’activité qui vous fait le plus vibrer ? Joséphine : Etre sur scène dans mon spectacle « Joséphine ose ! » parce que ça réunit mes deux passions : la comédie et le chant en même temps! Et même la danse avec des très jolis moments de zouk… Donc que demander de plus vibrant ? Justine : Je ne connais pas encore l’expérience de la scène mais à en croire mes amies humoristes c’est ce qu’il y a de plus excitant ! Je ne sais pas comment elles font, je serais terrorisée à l’idée d’être seule sur scène plus de 3 minutes ! En ce qui me concerne, la radio est indispensable et rend vraiment accro, même si les horaires sont terribles (6H-9H sur RFM) avec un réveil à 4H30 ! J’aime l’idée d’accompagner les auditeurs partout, au lit, dans la salle de bains, sous la douche, dans la cuisine, dans la voiture et même au bureau ! Et puis c’est une passion, ado j’écoutais la radio en cachette la nuit et je m’enfermais des heures dans ma chambre pour enregistrer ma propre émission de radio sur ma chaîne hifi ! La télévision c’est génial aussi ! Depuis que je suis sur D8 avec Cyril Hanouna et Camille Combal je découvre une autre façon de bosser, je suis assez impressionnée, les deux animent leurs émissions à la manière d’un one man show, mélange d’improvisation, de vannes et de happenings ! Sophie-Marie : La scène est la réponse la plus tentante, parce que tu as un retour immédiat sur ce que tu proposes, mais j’ai été biberonnée à la radio et je trouve que la relation avec l’auditeur est plus intime, même si elle met plus longtemps à s’installer. Après la télé c’est cool parce que tu as tous tes copains qui t’envoient des textos en même temps pour te parler de ta chronique, et ils ne mettent pas un an à venir voir ton show ! Quel métier rêviez-vous d’exercer quand vous étiez petites ? Joséphine : Pompier. Je n’ai jamais su pourquoi, c’est mon père qui m’a avoué ça récemment. Dans mes souvenirs, je voulais être journaliste. Justine : Commissaire ou juge d’instruction. J’adorais mener l’enquête pour tout et n’importe quoi, d’ailleurs j’aime encore beaucoup fouiner partout ! Je suis très curieuse, trop !

Sophie-Marie : Je voulais être écrivain public ou vulcanologue. Est-ce qu’il y a des choix professionnels passés que vous regrettez ou que vous n’assumez plus vraiment ? Joséphine : Aucun ! Peut être aussi parce que je n’ai pas non plus une carrière de foufou ! J’ai même joué dans une série, enfin un sitcom qui passait le samedi matin sur France 2, mais même ça j’assume ! Plus c’est ringard, plus c’est cool, enfin avec du recul… Justine : Je n’ai jamais présenté une émission de télé-réalité avec des bimbos et des idiots ou quelque chose qui soit vraiment indigne et j’ai toujours eu la chance de travailler avec des gens sympathiques pour qui j’avais de l’admiration, donc pour l’instant aucun regret ou aucun choix que je n’assume pas ! Sophie-Marie : Absolument pas. J’ai fait de l’empaquetage dans une usine, j’ai été caissière, vendeuse, pionne, commerciale BtoB, alors quand on se plaint autour de moi je rigole parce que faire ce pour quoi on est fait, ça n’a pas de prix. Tous les métiers éprouvants que j’ai exercés m’ont permis d’apprécier de travailler chez moi en pyjama. Si je vous demandais de choisir entre être présentatrice de Motus, témoin dans Toute une histoire pour une spéciale « Ma dernière rupture m’a brisé le coeur » ou bien candidate dans la prochaine saison d’Hollywood Girls, quel serait votre choix ? Joséphine : Même si j’ai un gros penchant pour le « hohohoho », le moment de la boule noire de Motus, je choisirais Hollywood Girls, mais uniquement si c’est avec Sophie-Marie et Justine ! Rien que pour le voyage à L.A ! Et vous savez, j’adore être un peu vulgaire, m’habiller limite tapin et parler comme si j’avais 2deux neurones, parfois… Donc ce serait le moment où jamais. Justine : Absolument fan de Thierry Beccaro, du générique de Motus et du jingle « Boule noire », je pourrais sans problème et avec plaisir animer ce jeu qui m’a accompagné pendant toute la période de ma grossesse quand je glandais le matin chez moi !

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Justine : J’adore Le petit journal, c’est comme dans le cochon, tout est bon ! C’est une émission super bien produite, bien écrite, rythmée, intelligente, drôle et informative. Yann Barthès est bon, sexy, élégant et discret, je l’aime beaucoup. Je déteste à peu près toutes les émissions diffusées sur NRJ12 « Allo Nabilla », « Hollywood Girls », « les anges de la télé-réalité » je ne comprends tout simplement pas le succès de ces formats. Sophie-Marie : Louis la brocante ça compte pas hein ? J’aime beaucoup l’émission de télé-réalité sur la pêche en haute mer dans le détroit de Béring. A l’inverse, je n’apprécie pas beaucoup les émissions populistes où on profite de la naïveté du téléspectateur pour lui mettre n’importe quoi dans la tête. La télévision a une responsabilité, celle d’apprendre quelque chose aux gens. Les producteurs du monde entier devraient se donner la main et intégrer cette information ! Quel est l’artiste dont vous enviez la carrière ?

Teddy clouté Julie, chemisier Daphnea, collier «Chieuse» Felicie Aussi et collier Minibulle, le tout @ Le Corner Sophie-Marie : Hollywood Girls ils ne vont pas me prendre, je fais 1,62m ! Je pense que je voudrais présenter Motus, d’ailleurs c’est marrant que tu parles de ça parce que j’ai regardé y’a pas très longtemps et je me suis fait la réflexion que Thierry Beccaro devrait jeter l’éponge, il a l’air au bout du scotch le pauvre. Toujours en rapport avec la télévision, quelle est votre émission préférée et celle que vous détestez le plus ? Joséphine : Emission préférée : Mini-miss, qui sera la plus belle sur NT1, je peux rester littéralement scotchée devant pendant plusieurs heures… Ces petites filles de 5 ans préparées comme des machines de guerre par des mères sur-flippantes, tout ça pour être maquillées, coiffées de quoi faire passer Paris Hilton pour L’Abbé Pierre, ça me fascine… Emission que je déteste : Y avait cette émission où ils faisaient des reconstitutions d’histoire de gens avec des comédiens encore plus mauvais que dans Plus belle la vie, ça passait sur TF1 le midi je crois, bah ça devrait être interdit par une loi.

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Joséphine : Valérie Lemercier. Jamais convenue, jamais là où on l’attend, elle ne se fait pas trop voir et choisit toujours ses projets avec goût. Et elle côtoie mes autres idoles, de Podalydès à Isabelle Nanty. Sinon, y a Beyoncé aussi, mais bon, la marge est plus compliquée à atteindre… Justine : Virginie Efira, elle a tout pour elle ! Elle est à a fois la bonne copine que l’on a toutes envie d’avoir, avec qui on pourrait se taper une bonne cuite et la bombasse super sexy ! C’était une excellente animatrice à la télévision pour ne pas dire la meilleure, elle a eu sa propre série sur M6 « Off prime » et aujourd’hui elle enchaîne les rôles au cinéma. Elle peut tout faire, de la radio, de la télé, du théâtre, de la musique, du ciné, elle assure ! En plus elle est sympa et drôle, un bonheur cette fille ! Sophie-Marie : Valérie Lemercier, Louis C.K, Chris Esquerre, autant de gens dont les choix de carrière semblent réfléchis, quitte à faire des sacrifices. Quelles sont vos différentes actualités pour cette fin d’année ? Joséphine : Je suis encore sur scène dans mon spectacle « Joséphine ose » tous les dimanches à 18h au Petit Hébertot jusqu’au 5 janvier, mais ensuite c’est fini de chez fini donc faut se dépêcher de venir !!!


Et puis sur France Inter, de 11h à 12h30, tous les jours il y aura les best-of de nos émissions jusqu’au 6 janvier, avant de reprendre le direct ! Et début janvier, il y a « Prêt à tout », une comédie de Nicolas Cuche qui sort, avec Max Boublil et Aissa Maiga, j’y ai un petit rôle très marrant ! Justine : De la radio du lundi au vendredi tous les matins 6h-9H sur RFM avec une émission spéciale Noël le 20 décembre ! De la télé du lundi au vendredi à 17H sur D8 dans « Est-ce que ça marche » et aussi un bêtisier de Noël assez fou diffusé le vendredi 20 décembre sur D8 à 20h50 ! Sophie-Marie : Je continue à jouer mon spectacle Sapin le jour ogre la nuit, à co-écrire des chroniques pour Inter avec Océane Rose Marie, j’écris un livre avec Mark the Ugly qui sortira l’été prochain et je travaille dur sur un projet de série, co-écrit avec Virginie Mosser (Navie la vraie) ainsi que Pénélope Bagieu. Et vos projets pour 2014 ?

On l’a dit au début de cette interview, vous êtes toutes les trois des femmes multi-casquettes. Et être modèle devant l’objectif, est-ce une chose avec laquelle vous êtes à l’aise ? Joséphine : Oui, beaucoup. Ma mère était une des plus grandes rédactrices de mode française. Elle a travaillé 10 ans au ELLE, monté le magazine DS… Donc j’ai grandi sur les shootings. Et j’ai posé depuis l’âge de 3 ans ! Pour le ELLE notamment ! Ensuite, de mes 16 à mes 19 ans, j’ai fait une mini-carrière dans le mannequinat, donc j’ai l’habitude. Oui, c’était l’époque où j’étais maigre, ne cherchez pas… Ha ! Justine : A l’aise je ne sais pas, j’ai toujours l’impression d’être super coincée et d’avoir un balai dans le …. ! En revanche, c’est un bonheur de voir le résultat bien maquillée, bien coiffée, bien habillée avec un photographe de talent, je ne me trouve pas si mal que ça ! Sophie-Marie : Oui j’aime bien, d’ailleurs je trouve que tout le monde devrait avoir droit à ça en temps de crise d’égo !

Joséphine : En résumé : un livre pour la collection Humour de J’ai lu, qui s’appellera : « Fille qui roule n’amasse pas mec/Antiguide de la Loose ». Toujours France Inter dans On va tous y passer animée par Frédéric Lopez, toujours Clique le samedi 12h10 sur Canal Plus animée par Mouloud Achour. Mon spectacle Josephine ose, en province uniquement (les dates sur www.josephineose.com). Et je développe un long-métrage pour le ciné et un programme court pour la télé, mais ce sont des projets de longue haleine, donc on risque de s’en reparler en 2015 ! Haha ! Et au printemps, il y a la série France KBEK, réalisée par Jérémie Galan et Jonathan Cohen qui passera sur OCS, série hilarante au dernier degré à ne surtout pas manquer !!! J’y joue une secrétaire souffre-douleur assez folle. Justine : La même chose ! beaucoup de radio, de la télévision et un projet de série avec l’excellente Joséphine Draï ! Il y a un an, nous avons écrit une web série avec Joséphine (Le Gros Projet : http://www. dailymotion.com/tvlabfrance4#video=x11ct4g ) et nous travaillons en ce moment sur l’adaptation de ce projet à la télévision. Sophie-Marie : Finir mes projets existants, écrire un livre toute seule, je ne sais pas, continuer à écrire plein de trucs qui me rendent fière !

Bombers Aloha From Deer @L’Exception, chemisier Raphaelle H’limi, collier Marquise @Le Corner

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Faire de belles photos c’est un travail d’équipe et c’est très agréable de se sentir valorisée par un cool stylisme, des coiffeurs maquilleurs à l’écoute et un photographe de talent ! Quel est votre dernier achat coup de cœur ? Joséphine : Un bijou d’oreille tout en or et strass chez Forever 21. Pas une personne ne m’a pas dit: « Wow c’est trop orignal ton truc, j’adore ! ». Ca me plait de susciter ce genre de réaction ! Justine : Une bouteille de vin ! Un Côte-Rôtie de chez Guigal, incroyablement bon ! Sophie Marie : Alors j’ai trouvé un petit perfecto en peau couleur menthe de derrière les fagots à une vente privée Comptoir des cotonniers, je peux te dire, il est pas piqué des hannetons. Je le mets en ce moment par 1° celsius, du coup je suis hyper malade mais j’ai trop la classe. La chanson que vous écoutez en boucle en ce moment ? Joséphine : The love you save, des Jackson 5. Je suis fan de toute l’époque Motown. Justine : Happy de Pharrell Williams. Sophie-Marie : Jenny Kissed me, de Fiodor Dream Dog ! Noël approche, alors, heureuses ou déprimées pendant cette période de fêtes ? Joséphine : Surtout fatiguée, crevée d’abord… Mais donc heureuse d’avoir un peu de répit ! Justine : Un peu fatiguée par le rythme que j’ai depuis la rentrée, mais heureuse ! Heureuse d’être en bonne santé, heureuse d’avoir un boulot que j’aime, heureuse d’avoir une petite fille géniale, des amis qui me supportent, des parents qui ne m’ont pas encore déshéritée et heureuse de passer à 2014 rapidement ! Qui dit nouvelle année dit nouveauté dans ma vie et ça c’est bien ! Sophie-Marie : C’est une période que j’apprends à aimer avec le temps, c’est la deuxième année qu’on va passer à Paris avec ma famille qui m’y rejoint, on allie nos familles avec Océane Rose Marie et on se fait des cadeaux beaucoup trop chers en écoutant du rock hawaïen, tout va rouler comme sur des cagettes. 124

Chemise Surface To Air @L’Exception, bombers Kilibbi, collier orange Showy et sautoir Elmer @Le Corner


Et pour le 31, c’est quoi votre programme ? Patrick Sébastien et Le plus grand cabaret du monde ou grosse fête entre amis ? Joséphine : Peut-être en tête-à-tête avec mon mec en thalasso ! Qui sait ! Et peut être au lit à 00h01 aussi… Sinon, plutôt petite fête entre amis, mais grosse bouffe et bonne musique, toujours ! Justine : Il n’y a pas une émission présentée par Arthur avec tous les participants de Danse avec les stars sur TF1 ? Non, le 31 c’est souvent du last minute, mais généralement ça se termine bien, avec des amis et du champagne peu importe l’endroit pourvu qu’il y ait l’ivresse et le bisou baveux de minuit... Sophie-Marie : Je voudrais louer un mini bus, y mettre mes copains et rouler jusqu’à une plage pour qu’on y tourne un clip. Je ne sais pas si le scénario sera celui-là, en tout cas on va festoyer avec Navie, ma co-auteur, que j’embrasse. J’ai tourné cette année le premier court métrage de Nine Antico, Tonite, qui raconte l’histoire d’une meuf plus maligne que tout le monde et passe son Nouvel An toute seule chez elle. Je peux te dire que j’ai compris ma leçon, cette année à minuit, si je fais pas une chorégraphie, qu’on me pende par les pieds ! Enfin, que peut-on vous souhaitez pour 2014 ? Joséphine : De tourner dans plein plein de films… Et de réussir à écrire un second spectacle 1000 fois mieux que le 1er. Et souhaitez moi la santé avant tout aussi, oui je suis très hypocondriaque donc ça m’arrange ! Bisou ! Justine : La même chose avec en plus : un bébé, un mariage, des cheveux longs, un peu plus de sport et surtout mon Gros Projet : le projet de série avec Joséphine Drai, j’aimerais beaucoup que cette série voit le jour à la télévision ! Sophie-Marie : Si j’arrive à tourner ma série et à tomber amoureuse, je promets à toutes les instances supérieures qui m’auront aidée de faire toutes mes prières tous les soirs jusqu’à mes 35 ans. (6 ans de prière, ça va j’arnaque personne).

Propos recueillis par Enrique Lemercier

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POSE ASTRALE VOTRE HOROSCOPE

TRIPLE A POUR 2014

Bélier (Je suis, vous êtes) Argent : vous devez vous débrouiller pour manger certains soirs, pendant que d’autres se gavent de saumon sur lit de caviar. Amour : dans toutes les situations, sans inhibition, vous donnez votre corps avant votre nom. Activités extrascolaires : vous dansez beaucoup le mia. Quel dommage que vous dansiez si mal.

Taureau (Ducal) Argent : trouvez un grand Sénégalais qui mesure presque deux mètres. Il prendra la main de votre fille, vieux con, et vous sortira de la misère. Sinon, choisissez la solution Rohff et allez mendier dans le métro. Amour : quelle trace allez-vous laisser si vous ne faites pas de marmot ? Activités extrascolaires : partez aux Bahamas, laissezles crever leur race sur la banquise. En revanche, on vous prévient, vous allez vous ennuyer sévère en cette saison.

Gémeaux (Obstétrique) Argent : quand vous ouvrez votre frigidaire, ça fait des courants d’air. Amour : il y a beaucoup de ragots qui circulent sur votre dos, nous avons entendu des cassettes et avons vu des vidéos. On a tout vendu à Brazzers. Activités extrascolaires : vous buvez du Cacolac. Pas étonnant que votre cholestérol grimpe en flèche !

Cancer (Libanais) Argent : la vie est plus facile avec un peu d’oseille. C’est con que vous soyez fauchés. Amour : deux vies, deux voix qui s’rencontrent, deux histoires qui se racontent. Une chanson pour le dire. Activités extrascolaires : une petite escapade au Martinez ? Attention, parfois la vie est un prof sournois.

Lion (Femme de couleur) Argent : c’est la ruée vers l’or, échappez au quotidien. Vous ne réalisez pas que les portes de l’espoir sont au creux de vos mains. Mais attention, le désespoir tue l’inspiration. Amour : prenez l’air. Activités extrascolaires : Vous aimez les nœuds pap’ et les bustiers Franck Sorbier. Décidément, vous n’aimez pas les protocoles, les idées fixes et les copier-coller.

Vierge (Rongeur à barbiche) Argent : à part Dieu, vous ne devez rien à personne. Mais votre banquier n’est pas trop d’accord. Amour : quand l’amour vous fait les pleins phares vous aimeriez rouler, rouler, faire le tour de la Terre. Activités extrascolaires : Booba vous a défoncé la face en bas du building.

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Horoscope librement sorti de la boule de cristal de Marine Revel Illustrations par Sess / http://10placeducolonelbourgoin.blogspot.fr/

Balance (Gims avocat et associé) Argent: Wesh le milliardaire, Cristal, Montecristo ? Pas vraiment, non. Amour : vous ne répondez pas au nom de Bella, dabidoubidoubida (personne n’a jamais réellement compris les paroles, ne nous le cachons pas). Activités extrascolaires : que l’on ne vous demande pas pourquoi vous êtes parti sans motif, avec votre petit cœur tout dur.

Scorpion (Nique ta MILF) Argent : le bénef ? Le business ? Vous ne connaissez pas. Amour : vous ondulez comme un ver de terre. Pen-daaaant-desheuuuuures. Activités extrascolaires: foutez donc votre gilet pare-balles.

Sagittaire (Tireur d’élite) Argent : tout s’vend, tous mentent, tous s’vantent de vouloir devenir millionnaire. Sauf que dans votre cas, ça n’arrivera jamais. Amour : soulevez votre couette, il y a trois têtes sous vos draps. Activités extrascolaires : vous êtes catalogué, coupable à chaque fois, mis à l’écart, fiché et même montré du doigt. Cessez donc de vous victimiser !

Capricorne (Cent vingt moins sept) Argent : vous misez tout, si un jour la chance se présente vous tentez tout. Perdu. Amour : du tissu et des bijoux pour les jeunes mariés... Donc pas pour vous, hein. Activités extrascolaires : vous vouliez rester à la cité? LELELA

Verseau (La vie de famille) Argent : rien n’est prêt de changer sauf les gueules des bouffons sur les billets. Et puis autant vous dire que ça ne sera jamais la vôtre. Amour : avec votre physique, vous êtes parfaitement à l’abri d’un fan qui aurait pété les plombs. Activités extrascolaires: avec votre vie de chien, il y a de quoi faire des histoires sans fin.

Poissons (Bugs Bunny) Argent : la vie c’est comme ça, on n’a pas tout ce qu’on veut mon gars. Amour : la vie c’est comme ça, on n’a pas tout ce qu’on veut mon gars. Activités extrascolaires : la vie c’est comme ça, on n’a pas tout ce qu’on veut mon gars. Allez, ça ira mieux en 2015. 127


LA POSE POSTALE LE COURRIER DES LECTEURS Textes et illustrations par Antoine Bertoni

Bonjour, je m’appelle Lorraine. Thomas Chatterton Williams a affirmé dans le numéro de novembre du New York Times que les hipsters avait tué Pigalle. Je ne sais plus quoi penser, je frissonne et ne sais plus vers quel saint me vouer. Pensez-vous que Paris n’est plus ? Cet article m’a donné l’impression d’un ouragan qui passait sur moi. Je me suis senti désemparé et meurtri dans ma chair, dans mon sang. Puis, j’ai levé les yeux vers le ciel et l’enchaînement de quelques pas de danse africaine m’ont suffit à trouver la solution. Il y a eu les dinosaures, la roue, puis Jésus et maintenant, les hipsters. Comme toute époque dite « du changement », il y a ceux qui regrettent et ceux qui brunchent bio. Je ne suis pas du genre à regretter. Alors si brooklynisation de la population mondiale il y a, je lance un immense Wesh frérot en hommage à toutes les théories du complot de ce monde.

Bonjour, je trouve que les gens dans le métro font tous la gueule, pourquoi Paris n’est pas une fête permanente ? Au fait, moi c’est Michèle. Mais soyez lucide Michèle, tout ceci n’est qu’une vaste mascarade. Les Parisiens ne sourient pas dans le métro car ils n’ont pas envie de faire naître en vous le moindre désir d’emménagement dans la capitale. Les loyers sont déjà suffisamment chers et à ce titre, nous avons retenu le principe du « Free from desire » de Gala en 94. Je voudrais ajouter que j’ai rarement constaté dans les transports en commun de province, des discussions enflammées entre les gens d’un même bus allant jusqu’à envisager, ensemble, la création d’une encyclopédie. Alors, détendez-vous et profitez de ce trajet pour regarder votre voisin jouer à Candycrush et tenter de comprendre la joie qui transparaît sur son visage.

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A la lecture de nombreux articles, je me pose la question de savoir si les Parisiens sont cons. La saison automne-hiver 2013-14 a été propice aux méga scuds à l’encontre des Parisiens. Ils sont à la fois trop fumeurs, trop autocentrés et trop Monoprix. A l’inverse, nous apprenons que les New-Yorkais sont supers et que les Londoniens sont drôles et cools. C’est pour cela que j’ai envie de répondre : « C’est bon les mecs, passez à autre chose. On a obtenu Disneyland en 92 alors ouvrez un bouquin de développement personnel et rangez votre rancoeur dans le nuage de la rédemption intérieure. ». Ps : les Parisiens sont méga supers.

Je m’appelle Mitch, souvent lorsque je publie sur Facebook mes états d’âmes, mes amis virtuels se moquent. Je trouve que les gens ne sont pas très gentils dans ce monde divisé par les guerres incessantes. Comme disait Shy’m « Le désespoir tue l’inspiration », je placerais ces statuts de déshérence sur une échelle de vie équivalente. Ainsi, si votre cœur est chagrin, je vous conseille de recueillir l’ensemble de ces propos dans un carnet de détresse que vous pourrez jeter dans un arbre une fois le sourire retrouvé. Sinon, vous avez le possibilité d’écrire une chanson et de faire un clip mais le budget bougies sera beaucoup trop important pour être viable. De plus, le statut « Je pensais que mes amis étaient mes amis mais en fait lorsqu’on a des problèmes, les amis ne sont plus des amis. » ne fait écho à aucun club de lecture. Essayons, tous ensemble, par une succession d’actes d’autocensure, de maintenir le sentiment du devoir accompli de ce professeur de français qui vous a donné jusqu’à son dernier souffle pour transmettre son savoir.

Les gens m’appellent Pompon, je fais croire à tout le monde que je déteste Noël mais j’étais tout de même bien content lorsque mon fiancé a fait son sapin. Pourquoi la vie me tourmente ? Pompon, la vie te regarde et te lance un défi. Tu as le choix entre te lancer dans un championnat de G.R.S ou continuer les compétitions de turling baton. Si l’esprit de Noël est prêt à investir ton être, il est nécessaire que tu trouves la voie, seul et ce dans une démarche de construction de ton enveloppe du désir. A ce titre, la lecture du livre « Ma vie, mon œuvre » de Céline Dion m’a beaucoup aidé, je ne peux que trop te le recommander. 129



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