MODE CULTURE TENDANCES
NUMERO 19
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION / RÉDACTEUR EN CHEF
Enrique Lemercier PHOTOGRAPHES
Marie Canciani, Dario, Pauline Darley, Matthieu Dortomb, Rachel Saddedine, Maxime Stange RÉDACTION
Deborah Bannwarth, Antoine Bertoni, Alexandra Le Fur, Enrique Lemercier, Krystel Madelaine, Manon Missonge, Marie Parent, Marine Revel STYLISTES
Cécile Réaubourg (Trouvailles Chics), Antoine Mont ILLUSTRATIONS
Marygribouille, Philippe Dufour-Loriolle, Sess GRAPHISME
Sabrina Berguer CORRECTRICE/TRADUCTRICE
Corinne Garcia REMERCIEMENTS
Nous remercions les personnalités qui nous ont fait confiance et qui ont accepté sans hésiter d’être présentes dans ce numéro : Daphné Bürki, Thomas Azier, Rocky, Yuna, Mark Daumail, Alice Belaïdi, Mo, Gush, Griefjoy, Mustang, Talisco et Emilie Simon. Un grand merci à leurs équipes pour nous avoir permis d’organiser ces différentes séances photos et interviews. Merci au bar/restaurant Le Fantôme pour son accueil et pour sa mise à disposition des différents lieux pour le shooting avec Daphné Bürki, ainsi qu’au bar La Manufacture pour la séance avec Griefjoy. Si vous souhaitez rejoindre notre équipe de rédacteurs, écrivez à redac.pose@gmail.com
© 2014. Tous droits réservés. Pose Mag, marque déposée. Représentant légal : Enrique Lemercier La reproduction même partielle des articles, textes et photographies parues dans Pose Mag est interdite sans autorisation écrite préalable de directeur de la publication. La rédaction n’est pas responsable des textes et images publiées qui engagent la seule responsabilité de leur auteur. Les marques et adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d’information, sans but publicitaire. Ce magazine ne peut être vendu.
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EDITO
EN MAI, FAIS CE QU’IL TE PLAÎT
Règle numéro 1 : Tu ne mettras jamais deux fois la même personnalité en couverture. Oui, mais... Daphné Bürki, ce n’est pas n’importe quelle « personnalité ». C’est la première à avoir été en couv’ de Pose Mag et cette rencontre restera toujours marquée en moi. C’est moi le rédac’ chef, j’ai tous les droits et elle aussi d’ailleurs ! Règle numéro 2 : Tu t’en tiendras à 7 ou 8 interviews maximum par numéro. Oui, mais quand on a du retard dans la publication et que la période de sortie coïncide avec celle de plein d’albums et d’actus de personnalités que j’ai envie de voir dans les pages de Pose Mag et bien j’augmente ce chiffre à ma guise. Quitte à décaler la mise en ligne et le planning de lancement des numéros. Non mais ! Règle numéro 3 : Tu maintiendras la périodicité de ce support à un numéro tous les deux mois. Je me suis déjà un peu expliqué à ce sujet dans le règlement précédent alors tu me laisses tranquille s’il te plaît. Règle numéro 4 : Tu ne tenteras pas de faire passer des messages subliminaux aux marques lorsque tu fais tes sélections shopping. Mr Porter, si tu m’entends, le tee-shirt dans la sélection homme, je le veux bien. Pareil pour Mr Asos, les chaussures bubbles, ma pointure, c’est du 42. Merci. Bisous. Règle numéro 5 : Tu n’étaleras pas la liste des nombreuses personnalités dans ce numéro pour inciter tes lecteurs à parcourir les pages de ce numéro. Daphné Bürki, Emilie Simon, Talisco, Yuna, Mark Daumail, Rocky, Griefjoy, Alice Belaïdi, Mustang, Gush, MØ et Thomas Azier. Règle numéro 6 : Tu maintiendras la même pagination pour chaque numéro. Plus d’artistes, donc plus d’interviews et plus de séances photos = plus de pages. Je suis pas un grand mathématicien mais ça ne me semble pas très compliqué à comprendre. Règle qui prévaut sur les autres : En mai, je fais ce qu’il me plaît, mais ça, je pense que vous l’aurez compris.
Enrique Lemercier
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CULTURE RENCONTRE
THOMAS AZIER
p142
PORTRAIT GUSH
p20
MODE& TENDANCES BELLE EN K-WAY
RENCONTRE
SHOPPING
p18
CHRONIQUE
p19
LA SALOPETTE FAIT SON COMEBACK !
SHOPPING
p40
BLACK BUBBLES
EDITO
p66
SHOPPING AMISH
RENCONTRE ALICE BELAÎDI MUSTANG
p124
p142
SHOPPING p152
TENDANCE GRAPHIQUE ETHNIQUE
p58 p78
ADIEU ET À DEMAIN
INTERVIEW ROCKY
PORTRAIT TALISCO
p82
p98
RENCONTRE
p106
p126
MARK DAUMAIL
PORTRAIT YUNA
p160
RENCONTRE
p170
RENCONTRE
p172
LE FILM YVES SAINT LAURENT VU PAR UNE DES ANCIENNES ÉGÉRIES GRIEFJOY
PORTRAIT
4
p42
DAPHNÉ BÜRKI
BOUQUET DE FLEURS D’OR
EDITO
MO
EN COUVERTURE
LABYRINTH
p42
p32
INTERVIEW
PORTRAIT
p10
p182
PHILIPPE ZORZETTO
INTERVIEW
EMILIE SIMON
p188
ET AUSSI CHRONIQUE
p30
POSE DÉCO
p56
A 30 ANS...
p32
EMBARQUEMENT IMMÉDIAT POUR STOCKHOLM, STAVANGER & CO
p126
p66
LES CAUCHEMARS
DES TRANSPORTS PARISIENS
CHRONIQUE
p104
CHRONIQUE
p125
POSE DRINK
p154
LA PSYCHO (C’EST PAS) DU GÂTEAU CONFESSION D’UN ACCRO AUX REINES DU SHOPPING UN VERE AVEC ANNE BILLETTE
POSE MUSICALE
p180
DE LA DIVERSITÉ, FICHTRE !
POSE ASTRALE
p82
p186
L’HOROSCOPE PRINTEMPS-ÉTÉ 2014
LA POSE POSTALE
p192
EMBRASSEZ-MOI UN PEU
p106
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ANTOINE BERTONI
MARIE PARENT
DEBORAH BANNWARTH
/REDACTEUR
/REDACTRICE
Les gens m’appellent l’idole des jeunes, mais je préfère me définir comme un mec d’exception. Le courrier des lecteurs sous le bras et mon imper’d’intervieweur de renom sur le dos : « Ich bin hier für dich ».
Community manager, blogueuse, «liseuse de magazines», fan de True Blood, compte se marier avec Eric Northman d’ici quelques temps. C’est un vampire ? M’en fous ! Compte monter les marches de Cannes un jour (même si je ne travaille pas dans le Cinéma) et remporter un Oscar pour l’ensemble de ma carrière (je m’entraîne toutes les semaines pour mon discours, un vase à la main). www.laventuriere.com
/REDACTRICE
Ne le dites à personne, mais je suis Superwoman: comédienne/assistante d’un prof d’anglais aveugle/habilleuse sur les défilés de mode/ lindy hoppeuse... Je suis «multi-capelines» en fait. L’année prochaine, j’irai chercher ma Palme d’Or. Mais en attendant, j’y vais gaiement de mon petit commentaire, et de ma petite vacherie, parfois. http://danslesacdunefille.jimdo.com/billets-dhumeur/
CONTRIBUTEU
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ALEXANDRA LE FUR
KRYSTEL MADELAINE
MANON MISSONGE
/REDACTRICE
/REDACTRICE
/REDACTEUR
La vie sans musique ne vaut d’être vécue. C’est avec cet adage vissé au corps que je traine mes converses trouées à tous les concerts et festivals possibles. Secrètement, je veux faire comme Dalida et mourir sur scène (enfin, ça, c’est le plan ! L’initiatrice ayant échouée, la place est libre pour le Guinness Book). Dans les tribulations de la quête de l’artiste de la journée, de la semaine, du mois, de l’année, de la décennie, je traque les nouvelles sorties comme un détective privé, jamais rassasiée.
Si je dis que j’aime « How I met your mother », la mode et les bébés animaux, c’est cliché ? Bon alors disons plutôt que je mets le feu à n’importe quel dancefloor (Gilbert Montagné/ Beyoncé même combat), que je rêve de faire le tour du monde et que j’ai une passion inexpliquée pour la moutarde. Community manager dans la vie (j’adore cette expression), j’aime aussi écrire, j’ai même une fâcheuse tendance à l’incontinence rédactionnelle... http://jesensquecematin.over-blog.com/
Attachée de presse internationale pour différentes maisons «Made in France», militante lifestyle engagée et spécialiste des causes de la parfumerie et de la gastronomie, j’affute pour Pose Mag mon sens du rythme et de la musicalité. Raporteuse de propos, je traque et rencontre la nouvelle scène française et internationale dans l’espoir de trouver un époux sachant jouer de la guitare. @ManonMissonge
MARINE REVEL
MATTHIEU DORTOMB
PAULINE DARLEY
/REDACTRICE
/PHOTOGRAPHE
/PHOTOGRAPHE
Titulaire d’un BEP Astres Célestes obtenu en 1982 à l’Université de Gentilly, je lis le ciel comme on lit la presse people, de travers et uniquement dans le train. «Jamais sans ma lunette astronomique», telle est ma devise. Je sais de quoi demain sera fait, et croyez moi, c’est pas jojo.
Après des cours aux Beaux Arts et son BTS de graphisme en poche, il s’installe à Paris pour acquérir une expérience plus complète. Ses photographies sont souvent reconnaissables par leur côté ludique, coloré et décalé. Matthieu Dortomb insulfe de la poésie à travers des tapisseries rétros, des jouets, du maquillage... jouant ainsi sur notre rapport nostalgique à l’enfance. http://www.matthieudortomb.com
Photographe sur Paris, j’ai suivi des études en communication et effectué des stages vers le monde de l’image pour m’ouvrir à un environnement photographique. J’aime créer avec l’humain et composer en mode et portraits. Pour résumer mon travail en photographie je pourrais citer plusieurs mots : symbolisme, ambiances, émotions mais surtout passion. http://paulinedarley.com/
RACHEL SADDEDINE
MARIE CANCIANI
MAXIME STANGE
/PHOTOGRAPHE
/PHOTOGRAPHE
/PHOTOGRAPHE
Photographe freelance basée sur Paris. Sans cesse influencée par la musique, le cinéma et ses icônes, c’est dans la mode et le portrait qu’elle développe son travail de photographe. Elle recherche des ambiances, des attitudes, des gueules, et à en tirer ce qu’elle y voit. http://rachelsaddedine.com
Photographe et retoucheuse numérique basée à Paris depuis bientôt trois ans, je suis passionnée par l’image et l’esthétisme, j’aime créer pour chaque série des univers très différents. http://marie-canciani.com/
Photographe depuis 5 ans, je me suis spécialisé d’abord dans le portrait, et en arrivant à Paris, j’ai commencé à «étudier» la photographie de mode. Je la pratique depuis un an, et je trouve tous les jours, des nouveaux défis à relever dans ce domaine, et des choses à faire évoluer, dans mes lumières, dans mes traitements, dans mes prises de vues... Le réel travail d’une vie en perspective. www.maxime-stange.com
URS
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SESS
MARYGRIBOUILLE
PHILIPPE DUFOUR-LORIOLLE
/ILLUSTRATEUR
/ILLUSTRATRICE
/ILLUSTRATEUR
Sess a commencé à travailler pour Pose Mag en tant que maquilleur. Il signe régulièrement avec sa fidèle coéquipière Camille (avec qui il forme le duo Madeloiselle Mu) le make-up d’éditos pour Pose Mag. A côté de cela, Sess est également dessinateur de BD et illustrateur. Vous retrouvez son travail dans la Pose Astrale. http://10placeducolonelbourgoin.blogspot.com et sur Facebook : Mademoiselle Mu
J’ai 28 ans, je suis illustratrice indépendante, je vis et gribouille dans mon petit appartement près de la mer, au Havre. Mon univers est coloré, frais, avec des personnages pétillants et décalés. Je travaille pour le web, la publicité, l’édition, la presse et les particuliers. Je m’amuse et raconte mes petits quotidiens sur mon blog (http://www.marygribouille.net).
PDL est graphiste et illustrateur à Paris. Il affronte les contrariétés de la vie armé d’une pointe BIC afin de vous en livrer, à chaque numéro, une brochette aux vertus exutoires. http://www.summerkisses.fr
CONTRIBUTEU
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CÉCILE RÉAUBOURG
ANTOINE MONT
/STYLISTE
/STYLISTE
Styliste freelance, blogueuse, rédactrice… ou juste une passionnée, dingue de mode, dénicheuse de bonnes adresses, un peu geek sur les bords. Une fille élevée au chocolat, bercée par le Prince de Bel-Air, Beverly Hills, Friends, SAX… bon je m’arrête là ! Bref, une féministe qui travaille dans la Mode, si si c’est possible ! S’amuser, s’exprimer, oser et surtout ne pas se prendre la tête pourrait être ma devise ! http://trouvailleschics.over-blog.com/
Jeune parisien, styliste photo et artiste peintre à ses heures perdues...Toujours le sourire aux lèvres, curieux, épicurien mais sérieux. Je suis passionné par la vie et tout ce que celle-ci peut m’apporter afin de nourrir mon imagination et mon inspiration, pour me permettre de grandir artistiquement.
CORINNE GARCIA
SABRINA BERGUER
/CORRECTRICE
/GRAPHISTE
Passionnée par les voyages et la lecture, j’ai vécu plusieurs années aux Etats-Unis et j’habite aujourd’hui à Ottawa au Canada. J’aime surfer sur les blogs et les webzines de toutes sortes. Anglais, français, peu m’importe, j’aime naviguer d’une langue à l’autre. Mon petit côté perfectionniste pour l’orthographe me vaut le surnom de MissTypo. http://www.facebook.com/pages/ MissTypo/174094189312829
« Si le JT de France 2 marche moins bien que celui de TF1, c’est aussi parce que le rouge en est la couleur dominante. Le rouge c’est l’urgence, le danger, le stress. C’est anxiogène. Pour adoucir, ils ont mis du blanc. Résultat : une ambiance aseptisée, genre hôpital. Le bleu nuit c’est neutre et plus élégant. ». Le pire c’est que j’y crois. @NabrisaBerg
URS ENRIQUE LEMERCIER /RÉDACTEUR EN CHEF
Friand de magazines depuis mon plus jeune âge (du journal de Mickey en passant par Star Club puis à Vogue, L’Officiel, Grazia et compagnie), j’avais toujours rêvé de pouvoir diriger mon propre support. Désormais à la tête d’une équipe de passionnés talentueux, j’officie en tant que rédacteur en chef de Pose Mag pour apporter un regard nouveau et décalé sur la mode, la culture et les tendances. @MisterPoseMag 9
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THOMAS AZIER
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RENCONTRE THOMAS AZIER Thomas Azier est un artiste né au Pays-Bas et vivant à Berlin depuis plusieurs années. Après avoir sorti deux EP sur son propre label, c’est avec la maison de disque Universal Music France qu’il a signé son premier contrat. Le résultat, un premier album qui regroupe le travail qu’a fait Thomas depuis cinq ans pour devenir l’artiste musical qu’il est aujourd’hui. « Hylas », ce premier opus est un album aux mélodies pop, electro et planantes. Nous sommes partis à la rencontre de Thomas Azier le jour de la sortie de son premier LP, afin d’en savoir plus sur son disque et pour savoir ce qui se cachait derrière le regard mystérieux de ce jeune chanteur. Nous sommes ravis de te rencontrer aujourd’hui car c’est la date de sortie de ton album. C’est donc un jour spécial, tu dois être particulièrement excité, non? Je suis effectivement très excité mais c’est un jour étrange, je ne sais pas vraiment ce que je ressens ou même si je ressens quelque chose ! C’est 5 ans de travail, enfin c’est le travail de toute une vie si je suis honnête. Donc je dirais que je suis assez confus aujourd’hui… C’est comme si j’avais été enfermé dans ma maison pendant plusieurs années et ce matin j’essayais de me souvenir des moments où je devais me convaincre que la musique était une bonne idée, que ça allait marcher, j’essayais de survivre. Donc aujourd’hui c’est un accomplissement que l’album sorte mais je ne pourrais pas décrire ce que je ressens vraiment ! Cet opus va rassembler le travail que tu as effectué pendant cinq ans. On peut donc s’attendre à quelque chose de très abouti. Tu n’as pas trop la pression ? Oui, quand j’ai eu l’album en main, j’étais vraiment très content. Toutes ces années, ce processus a été long. Il m’a fallu trouver le bon style, la bonne histoire à raconter. Au début, je ne me sentais pas prêt du tout, je n’avais rien à dire. Je me disais si je n’ajoute rien de spécial au monde de la musique autant ne rien faire du tout et travailler dans un univers complètement différent. A l’époque, j’aurais adoré travailler dans le social par exemple ! J’ai même travaillé dans un hôpital psychiatrique à une époque. C’est un univers fascinant. Mais finalement et heureusement, j’ai fini par trouver ma voie dans la musique ! Peux-tu nous expliquer comment tu travailles sur ta musique, quel est ton processus créatif ? 14
Je cherche surtout à raconter des histoires. De nos jours, il faut définir un cadre pour son art. Dans ces cadres, une fois définis, on peut faire des expériences, comme une peinture que l’on alimenterait au fur et à mesure. Ce qui m’a pris le plus de temps, c’est de définir ce cadre justement. De nos jours, tout le monde fait de la musique, et immédiatement la poste sur internet. Cette immédiateté nous plonge dans la médiocrité. J’ai pris plus de temps pour découvrir qui j’étais, quelles expériences je voulais mener, quelles histoires je voulais raconter et donc quelle musique j’allais faire. Vivant à Berlin, j’ai pu vivre des choses très différentes en même temps, très jeune, et je voulais traduire cela en chansons mais je ne voulais pas créer quelque chose de trop simple. C’est aussi au public de définir cela et d’y trouver ce qui le touche particulièrement par rapport à ces expériences personnelles et ses émotions. J’essaie d’établir une conversation avec le public. Tu es né au Pays-Bas et tu as décidé de partir à Berlin à 19 ans. Pourquoi ce choix ? C’était un choix complètement instinctif ! Je savais que Berlin était une ville pas chère et j’avais juste besoin d’un appart, de travailler dans un bar et de faire des expériences avec ma musique. Je voulais trouver le son qui me convenait, je voulais travailler ma voix, travailler dans plusieurs directions. Je sentais qu’en Hollande, le style de musique qui sortait à l’époque ne me plaisait pas forcément, j’avais besoin d’un nouvel air. J’avais besoin de temps pour me construire. J’ai commencé à lire énormément, j’ai travaillé mon anglais, je lisais des poèmes. Pour moi, la littérature c’est comme de la nourriture pour ma musique. Donc j’étais devenu boulimique, je lisais tout.
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C’est devenu ma ville, ma maison mais c’est vrai que je suis ouvert à découvrir d’autres villes et expériences. C’est devenu un besoin aussi de voir autre chose. Tu as été signé par Universal Music France, un label français donc, comment est arrivée cette opportunité ? Il faut le dire : en Allemagne personne n’aimait ma musique ! J’écrivais juste pour d’autres personnes. Donc j’ai monté mon propre label, j’ai sorti des chansons, fait quelques vidéos avec des amis. C’était fait avec rien mais ça représentait mon univers. Puis Universal est venu vers moi à ce moment-là et je me suis dit : « Pourquoi pas ? Tentons l’aventure. » Et nous y voilà ! Première partie d’artistes comme Woodkid ou Stromae, c’est une très belle opportunité. Comment as-tu vécu ces expériences ? C’était des super expériences car j’avais plutôt l’habitude de jouer ma musique dans des after à 5h du matin à Berlin ! C’était mon terrain de jeux ! Mais c’est vrai que c’était une expérience complètement différente de jouer pour ces premières parties. J’ai dû travailler mon live et apprendre. Je ne crois pas que l’on naisse showman, ça se travaille ! Tu es très méticuleux dans ton travail, tu ne cesses de le faire évoluer... Mais quelles sont les choses qui t’inspirent le plus ? Il y a beaucoup de choses qui m’inspirent. La ville est une inspiration pour moi. Quand on regarde un film avec une histoire d’amour, la ville où se déroule cette histoire est le 3ème personnage. La ville peut vous aspirer, et vous noyer aussi. J’essaie de communiquer ces émotions complexes.
Puis j’ai commencé à écrire pour d’autres personnes, à être reconnu pour mon travail d’écriture. J’ai aussi commencé à apprendre comment fonctionnait l’industrie de la musique. Et pendant ce temps, je construisais ma propre histoire, jusqu’à sentir que j’étais prêt pour faire mes propres chansons, ma propre musique. Et la France, est-ce un pays qui t’attire ? Est-ce que tu pourrais vivre ailleurs qu’à Berlin ? Maintenant, je connais Berlin comme ma poche. J’y ai construit mes chansons dans tous les coins, donc chaque rue me rappelle des souvenirs. 16
L’architecture, la peinture, l’art en général m’inspirent. Je ne suis pas forcement inspiré par la musique mais plutôt par les sons. Je travaille dans une ancienne usine, on y entend toutes sortes de sons intrigants, c’est très industriel, on en retrouve certains dans le disque d’ailleurs. On parlait précédemment d’évolution dans ton travail. Si tu devais choisir un de tes titres qui reflète le mieux ton univers musical, ce serait lequel ? C’est une question difficile, mais il y a des chansons que je ressens plus abouties. « Angelene » par exemple, j’avais quelque chose en tête et au final c’est exactement ça. C’est rare comme sentiment. J’aime beaucoup « Shadow of the Sun » car ça parle de Berlin en hiver et il y a un épais brouillard, on n’y voit jamais le soleil, donc l’ombre de la lumière est derrière ce nuage.
J’ai eu beaucoup d’attaques d’anxiété et cette chanson parle de ça aussi, de mes peurs, de ma peur de la violence. J’ai appris à trouver ma part d’ombre aussi. Donc cette chanson me touche. Est-ce que tu es un artiste qui doute souvent ou bien est-ce que tu es plutôt déterminé et confiant ? Je suis déterminé mais plein de doutes également. Une personne ne peut exister sans douter. Donc je mentirais si je te disais que je ne doute pas du tout de cet album par exemple. Peux-tu nous parler de ta relation à l’image, pour tes vidéos par exemple, ou de ta relation à la mode ? C’est une très bonne question, la mode. En tout cas, ce que je porte, est le reflet de ma personnalité. Ce n’est pas forcément la question d’être cool à tout prix en portant telle ou telle marque mais plutôt d’être en phase avec sa personnalité. La mode n’est rien sans personnalité. La mode est quelque chose de marrant, il faut s’amuser avec ! Pour mes vidéos, c’est un travail que je fais avec mes amis, j’essaie de raconter une histoire. Quels sont tes projets pour la suite ? Je vais commencer une tournée puis aussi travailler sur le prochain album mais je ne prendrai pas 5 ans pour le faire !
Propos recueillis par Manon Missonge et Enrique Lemercier Crédit photo : Pauline Darley @Le Crime
L’album de Thomas Azier « Hylas » est disponible depuis le 10 mars 17
SHOPPING BELLE EN K-WAY Par Cécile Reaubourg (Trouvailles Chics) et Enrique Lemercier
L’arrivée des beaux jours, l’approche de l’été, les vacances qui sont planifiées, à nous le soleil, le bronzage, la mer et la plage ! On les attend ces vacances, elles nous paraissent toujours loin, trop loin. Oui mais voilà, le mois de mai est arrivé et les vacances d’été, elles commencent à se rapprocher et la plage aussi. Voyez-vous où je veux en venir ? Bah oui, la plage, le maillot de bain et les excès en tout genre qui vont être dévoilés au grand jour et aux yeux du monde. Oui, ok, j’en fais un peu beaucoup mais bon, on l’appréhende toutes ce moment où on fait tomber la serviette ! Enfin bref, tout cela pour dire que j’ai décidé de me mettre au sport, histoire de raffermir tout ça. J’ai donc tout prévu, des baskets, un sac à dos, des lunettes de soleil pour me protéger des rayons UV, un K-Way pour me protéger de la pluie et... une jolie robe ! Parce que oui, le sport, c’est bien, mais je me suis dit que mélange des genres et la mode, c’était encore mieux !
Kway Lilly - 165 € / Lunettes de soleil Cutler And Gross For J.Crew - 480 € / Robe Mary Katrantzou - 2045 € Jonc Ma Demoiselle Pierre - 155 € / Vernis à ongle kaki NCLA Chez Causette - 13,50 € / Chaussettes Forever 21 - 2,75 € Sac à dos 1ST - 290 € / Baskets Nike Air Force 1 - 81 € 18
CHRONIQUE LA SALOPETTE FAIT SON COMEBACK!
par Krystel Madelaine
Toi qui es né(e) dans les années 80 ou 90, tu as forcément croisé le chemin d’une bretelle de salopette ! Modèle pantalon ou short (voire jupe), en jeans brut ou délavé, c’était un peu l’uniforme réglementaire de nos années de primaire et de collège. La mutation de la salopette Retour 15 ans en arrière : la salopette avait alors un potentiel cool indéniable apporté par nos stars du moment : TLC, notre Ophélie Winter nationale ou encore les NSync ! Le must de la salopette nineties pour les filles ? Les bretelles négligemment tombantes le long des hanches (donc sans aucun intérêt, nous sommes bien d’accord) et un crop top, si possible en laine et bien moulant, avec col roulé et à manches courtes, nous n’étions pas à une contradiction près. Si en plus tu arborais des Buffalo/les dernières Air Jordan aux pieds, alors tu étais la reine/le roi du monde, un point c’est tout. Puis tu as grandi, Justin Timberlake s’est affranchi des NSync et de ses bouclettes, Ophélie a pris sa retraite et toi, fatigué(e) des bretelles trempées d’avoir trop glissé dans la cuvette des WC, tu as raisonnablement troqué ta salopette pour un uniforme principalement constitué d’un slim et d’une paire de converses ! Pourtant, depuis peu, de plus en plus de modèles de salopettes nouvelle génération ont retenu l’attention des modeuses : Le jean laisse sa place au velours ou mieux, au cuir, le côté baggy dégoulinant a été troqué par une coupe seyante et ajustée, et les couleurs sont désormais légitimes.
Un vêtement, deux époques ! Ce qui est le plus surprenant, c’est de voir comment un même vêtement a pu traverser deux décennies en sachant totalement se réinventer, faisant le grand écart entre un look sporty à la Mel C et un look pointu à la Alexa Chung ! Ainsi la grosse veste de sport taille XXL s’est faite détrôner par une veste tailleur ajustée ou un perfecto, les Buffalo ont été supplantées par des sneakers ou des escarpins et le Eastpack par un beau sac en cuir. Vêtement doudou par excellence, la salopette, symbole du cool a su reconquérir nos cœurs nostalgiques ! Alors les paris sont ouverts, à quand la Buffalo pour working girl, le bandana chic ou la réhabilitation du collier ras de cou en plastique tressé ? Oui, non, oublie, tout compte fait le ras de cou ne manque à personne…
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GUSH 20
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PORTRAIT GUSH Gush est un groupe de rock qui a déjà plus de dix ans de carrière de lui. Il est porté par ses quatre membre, Yan, Xavier, Mathieu et Vincent. Quatre chanteurs, quatre leaders. C’est en effet la particularité du groupe Gush, aucun membre n’est mis en avant, ils sont à égalité et mettent leurs talents et leurs énergies créatives distinctes au service d’un son qui nous a séduit. Nous leur avons donc donné rendez-vous au studio de notre photographe Matthieu Dortomb afin de réaliser leurs portraits et d’en savoir plus sur eux, à quelques jours de la sortie de leur nouvel album, « Mira ».
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Vous avez formé votre groupe il y a maintenant dix ans. Si vous deviez retenir trois grandes étapes de votre parcours, ça serait quoi ? Yan : Il y a tout d’abord eu la réunion de nos ondes, une première étape très chouette, puis par la suite, la rencontre avec notre producteur Loic Barrouk, qui a produit notre premier disque. Ensuite, le travail sur ce disque et la recherche musicale qui en a découlé sur le deuxième disque. Xavier : Moi je dirais que ma première étape a été notre rencontre à tous les quatre, la deuxième étape a été la rencontre avec notre producteur dont c’était le premier disque, la dernière étape est l’enregistrement de « Mira », qui n’est plus produit par Loic Barrouk mais qui a été auto-produit via notre structure Siblings. Yan : Oui, Mira est le premier album que nous sortons via notre label Siblings, qui est en licence chez Cinq7 chez Wagram. On a développé la réunion de nos débuts qui utilisait beaucoup les outils synthétiques, ensuite on a fait un premier album complètement analogique, dépouillé de toute fioriture sonore et de tout effet, complètement pur. Et là, on a décidé de joindre ce travail sur l’analogie avec ce que l’on connaît du son synthétique, les machines, les synthés, les logiciels, plein de choses sont mélangées sur ce disque. Avant de former « Gush », vous étiez tous dans des groupes différents. Qu’est-ce qui a fait que vous avez voulu vous unir ? Mathieu : Effectivement, on avait des groupes quand on était ado. C’était notre but dans la vie de faire de la musique, de faire des disques. Et on était au lycée tous les quatre, on se croisait et un jour on a senti qu’il y avait un potentiel, qu’il y avait quelque chose à faire ensemble et ça a provoqué cette construction à quatre, qui ne s’est pas appelé Gush tout de suite, ça a pris du temps. On a senti qu’il y avait quelque chose de fort, et audelà de l’artistique où on sentait qu’il y avait quelque chose, on avait aussi une implication tous les quatre. Quand on est jeune, on fait toujours de la musique avec des gens qu’on sent plus ou moins motivés pour ontinuer et en faire quelque chose de sérieux, pour la vie. Et nous quatre, on partageait cette envie d’y aller à fond et de ne pas mettre ça de côté.
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Comment a évolué votre univers musical durant ces années ? Yan : On a commencé dans nos petits studios chez Xavier et Vincent à enregistrer sur ordinateur avec des batteries déclenchées, des boîtes à rythme, des choses qui permettent de s’auto-suffire dans un petit studio, parce qu’on n’avait pas les moyens d’avoir des consoles et toute cette technologie dont on n’avait au départ pas l’usage. Et puis, au fur et à mesure, on a fait entrer les enregistrements sur bande analogique en mélange avec tout ça, et puis au bout d’un moment on a décidé de mettre l’ordi de côté, ordi qu’on appelait Satan à cette époque, donc ça c’était pour le premier disque. Et puis on est redevenu copain avec Satan et il s’appelle maintenant Dieu. On a fait des recherches pour mixer notre son analogique et synthétique avec le mélange de nos voix qu’on a aussi travaillé avec un aspect de pop dit plus traditionnelle. On a cherché même à mélanger complet et refrain, de mélanger les voix, d’avoir les même timbres, on a cherché l’unisson, on a cherché beaucoup de profondeur, beaucoup de lumière, et même parfois des bas fonds. On a essayé d’étendre notre spectre d’inspiration en tout cas. Avec ce disque, on a essayé de se dépasser et je pense qu’on va continuer par la suite de cette manière. Vous vous apprêtez à revenir sur le devant de la scène avec un deuxième album intitulé «Mira », qui sortira début avril. Que pouvez-vous nous dire à propos de ce nouvel opus ?
C’est ce que disait Yan, on a monté notre label, on s’est séparé d’anciens collaborateurs, et tout ça, mine de rien, ça prend beaucoup de temps. Allier cela et l’artistique ça nous a pris deux ans et demi, trois ans. Fin 2013, vous avez sorti le single « Siblings », qui est accompagné d’un magnifique clip avec de très belles images à la montagne... Est-ce que vous pouvez nous parler de ce clip, du tournage... Cela n’a pas été trop difficile ? Matthieu : c’est du réel et c’est ce qu’on voulait faire. Y a des gens qui nous disent « ah c’est un fond vert, avec des images qui ont été incrustées après » pas du tout, ce qu’on voit c’est à peu de choses près, hormis les deux-trois effets spéciaux à proprement dit, vraiment du vécu. Ce qui a été compliqué, ça a été de convaincre les gens de le faire, parce qu’on a eu cette idée amenée par deux potes qui sont très ambitieux, et qu’on remercie d’ailleurs, qui sont Julien Ansot et Jonathan Hagache qui avaient envie de faire ce clip dans ce décor. Et c’était pas facile, c’est vrai que ça faisait peur à pas mal de gens autour de nous. Parce qu’il faut y aller, une équipe comme ça en haute montagne, ça implique plein de choses. Yan : les mecs étaient oufs, les équipes étaient cassecous.
Xavier : le nouveau disque est un peu plus produit, un peu plus synthétique du coup, on a envie de faire danser un peu plus que sur le disque d’avant. De mêler la danse et la pop. On joue au Trianon le 21 mai, on est prêt, on est préparé.
Matthieu : oui, on a eu la chance de tomber sur une société de production qui a bien voulu le faire, Qidam, et on a eu beaucoup de chance parce qu’ils nous ont amené là-bas, ils connaissaient très bien le terrain et ça s’est très bien passé.
En dix ans de carrière, vous avez sorti plusieurs EP mais un seul album donc. Est-ce une volonté de votre part de prendre bien votre temps entre chaque sortie ?
Au final il y a eu une ou deux journées qui ont été un peu dures pour nous, mais c’était plus enrichissant qu’autre chose. On n’a pas un souvenir de souffrance.
Xavier : c’est sûr qu’on aurait aimé que ça aille un peu plus vite, mais on ne voulait pas sortir un truc à la va-vite. Donc on a pris le temps nécessaire pour trouver un nouveau son, pour pouvoir se réorienter musicalement.
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Et puis surtout, au-delà de la musique il y a tout un business autour, dont on a pris conscience avec le premier album et on a voulu un peu réaménager ce business à notre manière.
Au contraire, c’était génial d’être là-bas, même si c’est un peu dur, tu prends sur toi et tu te dépasses et au contraire c’est plus cool que de faire un clip où finalement il ne se passe pas grand-chose. On est hyper content du résultat.
Yan : et puis surtout, le plus dur, on ne le voit pas à l’écran, on nous voit en chier c’est relatif. Le plus dur, c’est tout ce qui n’est pas filmé parce que pour aller sur ces sites, on a eu des mini-épreuves. Un peu comme dans les Aventures de Banga, fallait descendre des échelles assez longues, raides contre un mur, faire du rappel, etc, on a essayé plein de choses. Matthieu : on n’avait pas de formation d’alpinisme ou autre, on a appris sur le tas. Yan : certains d’entre nous se sont bien préparés et sont arrivés prêts et dispos, comme il faut pour faire ce genre de tournage, parce que sur des tournages de clips on a vite fait de s’embêter un peu, de rester dans un coin à discuter, à avoir froid, à attendre, et là, t’avais pas le temps. Matthieu : c’est vrai qu’il fallait pas faire la fête la veille, ça aurait été compliqué.
Et comme je le disais précédemment, c’est vraiment un très beau clip. Vous accordez donc autant d’importance à l’image qu’à la musique ? Matthieu : oui, on y est sensible. C’est important aujourd’hui dans le monde actuel. La musique seule ça n’existe presque plus, y’a encore la radio, mais avec internet les gens consomment de la musique avec de l’image. Ça implique qu’il faut toujours un visuel, qu’il faut toujours qu’il y ait un support. Et du coup, c’est vrai que c’est important aussi de contrôler cette image parce que c’est ce que tu donnes autant que le côté musical. Le côté visuel est important et si tu mets n’importe quoi et que t’y fais pas attention, les gens sont perdus et ton axe et ta visée sont perturbés.
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On fait attention oui, c’est important pour que la globalité du projet se tienne et soit esthétique comme on a envie qu’elle soit. J’ai pu lire que c’était très important pour vous de préciser que contrairement à beaucoup de groupes de rock, il n’y a pas de leader dans Gush. Votre place à tous les quatre est donc aussi importante. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez voulu mettre en place pour vous démarquer ou bien était-ce une évidence ? Xavier : c’est une évidence. Nos caractères et la manière dont on a construit le groupe sont comme ça. Ce n’était pas réfléchi à la base et puis finalement on s’est rendu compte que c’était quelque chose qui était déjà là donc si on nous pose la question on communique dessus. On est quatre à avoir écrit ce disque, à prendre part aux arrangements, aux enregistrements, à la production, donc c’est normal que ce soit comme ça jusqu’au bout. Vous avez pas mal de concerts prévus dans les prochains mois, dont un au Trianon le 21 mai prochain. Comment vous sentez-vous sur scène ? Xavier : on adore ! on adore être en studio pour construire un disque, mais après il nous faut absolument le délivrer sur scène. Yan : c’est interdépendant, ça fonctionne ensemble. Xavier : on peut comparer ça à la respiration. On inspire au moment du disque, on expire au moment de la tournée. Yan : si tu notes bien, généralement tous les groupes qui font des concerts, les tempos augmentent beaucoup entre les albums et les lives, ça prouve l’excitation. Nous, on est un peu comme ça, on attend, on est très impatient, on est prêt là ! on veut jouer partout, mais vraiment partout. Matthieu : et puis t’as été enfermé pendant un an ou plus, la scène te confronte directement avec le public, t’as les réactions du public, tu ne peux pas tricher. C’est ça qui est intéressant aussi.
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Il y a cet exercice aussi où vous êtes en tête d’affiche donc les gens viennent pour vous, et il y a les festivals, comment vous appréhendez les deux ? Xavier : c’est pas pareil, pour un festival tu vas essayer de faire une set list selon l’heure à laquelle tu passes qui envoie. Pour un concert à guichets fermés où les gens sont venus te voir, tu vas te permettre des moments un peu plus intimistes, tu prends plus le temps. Ce sont deux manières différentes d’aborder un concert, mais les deux nous excitent ! Matthieu : les deux sont géniaux. Quand les gens viennent te voir, il y a une vraie ferveur dans la salle, ça fait toujours plaisir de voir mille personnes ou plus qui ne sont là que pour toi. Alors que dans les festivals, ce qui est génial c’est qu’il y a plein de groupes, il y a une excitation commune, tu croises plein de gens, après tu vas voir les autres concerts. Xavier : tu te mets plus en danger, t’essaies vraiment d’aller attraper les gens, c’est moins acquis. Yan : et en même temps, il y a un côté qui t’amène à une grande efficacité comme disait Xavier, tu dois faire une petite set list très énergique, capter les gens, être tout de suite là, être très concentré, c’est un peu un autre métier. C’est comme courir un 400 mètres et courir un 100 mètres. C’est le même sport mais c’est deux épreuves différentes. Vous êtes présents sur les réseaux sociaux et vous avez d’ailleurs plus de 40 000 fans sur Facebook. Est-ce que vous vous intéressez aux réseaux sociaux ou bien est-ce quelque chose que vous préférez déléguer ? Xavier : non, c’est nous qui gérons. Matthieu : on s’y intéresse, après on essaie d’en tirer le meilleur, il ne faut pas que les réseaux sociaux ne deviennent que la seule vitrine du groupe, mais en même temps c’est assez pratique, on peut faire des choses en autonomie, et ça te permet de toucher des gens dans le monde entier assez facilement. Y a plein d’exemples d’artistes qui ne sortaient de nulle part, qui ont mis un morceau en ligne et il y a eu un effet viral, c’est que du plus.
On a parlé de vos prochaines dates de concert, quels sont vos autres projets ? Xavier : partir jouer partout en France et ailleurs dans le monde, si on peut le faire comme on avait fait avec la première tournée. Matthieu : bah là ça va nous prendre déjà pas mal de temps, après on a aussi chacun des projets, mais là c’est faire des clips, faire la tournée. Yan : on va sortir aussi ce qu’on a dans nos tiroirs, des remix à droite à gauche, des petites pépites, des remix que l’on va faire pour d’autres artistes, il va y avoir plein de choses, on a envie de continuer, on va faire des DJ Set, on va en faire un pour notre release party, il va y avoir la fête avec Gush. Matthieu : mais ça gravite autour du disque en tout cas. Un dernier mot pour faire patienter vos fans jusqu’à la sortie de « Mira » ? Matthieu : il ne reste plus que quelques jours, donc ça va, la patience touche à sa fin ! hahah ! Xavier : mettez vous en jambes, sortez vos plus beaux vêtements pour venir crier en concert. Yan : on veut danser et faire danser. Matthieu : Let’s dance, si tu voulais un dernier mot.
Propos recueillis par Alexandra Le Fur et Enrique Lemercier Crédit photo : Matthieu Dortomb
L’album de Gush « Mira » est disponible depuis le 7 avril 2014
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CHRONIQUE
A 30 ANS... Par Marie Parent
Lorie a chanté « à 20 ans » et cette chanson nous est restée dans la tête pendant des siècles ! Parce qu’à 20 ans, rien n’est impossiiiible ! Mais à 30 ans il se passe quoi ? Parce que oui, amis lecteurs, JE vais avoir 30 ans ! (Vous savez peut-être déjà ce que ça fait ?) Et comme qui dirait, il y a plus sympa comme cap à passer... Alors oui, à 30 ans tu t’assumes, tu bosses, tu as donc un peu d’argent si tout va bien, tu peux t’acheter à peu près tout ce que tu veux sur Asos, Topshop et H&M, t’as un amoureux ou une amoureuse mais mais mais, MAIS quand tu es une fille et que t’as encore 15 ans dans ta tête, y’a un peu tout le monde qui te met la pression... Mais quelle pression allez-vous me répondre? Allez hop, c’est parti, je vous fais le listing des personnes qui vous saoûlent lorsque vous avez 30 ans : 1 - Vos parents « Mais quand est-ce que tu nous fais un bébé ? » Heu... jamais ? Pas maintenant ? Je ne sais pas ? (et c’est quoi cette expression : tu NOUS fais un bébé ?) Non mais sérieusement, j’ai déjà un chat qui fait caca dans sa caisse, mange dans sa gamelle, je passe beaucoup de temps à le dresser alors élever un enfant... ça viendra quand ça viendra mais pour le moment ma pilule reste bien présente et en évidence dans ma salle de bains ! 2 - Vos copines qui ont passé le cap «Nan mais t’inquiète, c’est que du bonheur, les 30 ans c’est les nouveaux 20 !!!» FAUX FAUX FAUX ! Parce que je ne sais pas si elles ont capté un truc : à 30 ans tu ne sais plus vraiment à quoi ressemble une cuite. Enfin, je ne sais pas, mais quand tu bosses comme une malade toute la journée, t’attends le week-end pour sortir « un peu » et pour dormir « beaucoup ». Et quand tu picoles, terminée la vodka Redbull, on boit du vin rouge ! Alors que bon... une vodka Redbull ça fait du bien quand même ! Non mais ne vous imaginez pas que je regrette ma période étudiante - Erasmus - stages à gogo mais bon parfois un peu d’insouciance, ça fait pas de mal !
Et les copines qui vous appellent chaque semaine pour vous annoncer qu’elles sont enceintes un mois après avoir arrêté la sacro-sainte pilule... Non mais sérieusement les filles ! Vous vous êtes donné le mot ? 3 - Vos copines qui n’ont pas passé le cap Alors elles, elles sont vraiment marrantes mais elles font toujours une drôle de tête quand vous parlez de vos 30 ans, comme si ça les dégoutait un peu. Mais en même temps, on dirait que ça ne va jamais leur arriver... Ne vous inquiétez pas, je serai bien là pour leur rappeler le jour venu ! Elles ne font pas encore de bébés (merci les filles) mais disent toutes (alors qu’elles approchent dangereusement des 30 ans, il ne faut pas le nier) : « Non mais moi de toute façon à 30 ans, je me range, je fais un gamin, j’ai pas envie d’être une vieille maman » (ouais, ouais, ouais, je disais ça aussi...) 4 - Vos collègues Eux, ils ont une seule envie : être invités à votre fête d’anniversaire. Six mois avant le jour J, ils vous posent déjà la question : « Et sinon tu comptes faire une fête pour ton anniv’? » (Oui le collègue dit encore «anniv’»). Et bien rien qu’à l’idée d’imaginer un mélange parents/amis/copains/potes/collègues qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, qui viennent d’horizons radicalement différents, de pays radicalement différents bref tout vraiment différent, j’ai pris peur et j’ai décidé de partir à l’autre bout du monde ! Oui, pour mes 30 ans, je pars me planquer au Cambodge (oui je sais, y’a pire !). 5 - Vous-même Bah oui, je m’auto-saoûle avec ces 30 ans, je me mets la pression toute seule avec ces questions d’enfants, de carrière, de kilos en trop (bon ça n’a pas vraiment de lien avec les 30 ans mais bref, passons...) Allez hop, je me casse au Cambodge, je vais commencer à réfléchir à ce que je ferai pour mes 40 ans...
Illustration : Marygribouille 30
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INTERVIEWMØ On ne sait pas vraiment comment son nom se prononce, « Mo », « Mooer » ou « Moo » mais ce qui est sûr, c’est que la jeune danoise qui vient tout juste de sortir son premier album ne va pas vous laissez indifférents ! Un premier opus qu’il est impossible de ranger dans une case puisque le style musical de la chanteuse varie entre un savoureux et unique mélange de beats et d’harmonies soul-punk-électro-R&B et pop. Artiste précoce, elle a commencé à écrire sa première chanson à l’âge de 7 ans et à 18 ans, elle a formé un groupe avec une amie. Elles ont tourné en Europe avec une autre formation punk danoise et elle jouaient dans toutes sortes d’endroits bizarres, dans des squats... A 25 ans, elle se lance désormais en solo et elle fait bien puisqu’elle nous régale avec ce premier disque « No mythologies to follow ». Nous l’avons rencontrée quelques jours avant la sortie, voici ce qu’elle nous a confié. A 25 ans, tu t’apprêtes à sortir ton premier album. Comment te sens-tu ? Je suis très impatiente quant à la sortie de l’album mais je suis aussi extrêmement terrifiée car c’est mon premier album. Cela fait longtemps que nous travaillons dessus, et il y a eu tout ce buzz aussi, cela rend cette sortie très excitante et stressante mais c’est un bon stress. Je dois dire qu’avec mon producteur, Ronni Vindhal, nous sommes très heureux de cet album car on sent tous les deux que nous avons été nous-mêmes. Nous n’avons pas essayé de faire quelque chose qui ne nous ressemblait pas juste pour que ça marche, donc nous sommes satisfaits. C’est très important de se sentir à l’aise avec son premier album, j’aurais détesté ne pas l’aimer entièrement. Pour résumer, je suis heureuse mais on ne sait jamais ce qui va se passer, comment les chansons vont être reçues ! Cela fait combien de temps que cet album est en préparation ? Nous avons commencé à travailler sur cet album en avril 2012 en fait, donc cela a été une longue aventure jusqu’à présent. Comment tu pourrais définir ce premier opus, son univers, en quelques mots ? Le propos de l’album, qui ressort dans le titre d’ailleurs, traduit ce sentiment d’être jeune et un peu paumé dans nos sociétés modernes. De nos jours, nous ne suivons plus les principes de la religion comme cela pouvait être le cas dans le passé, nous n’avons pas de méthodologie ou de guidelines pour vivre. Notre société est très centrée sur l’individu. 36
C’est souvent « moi, moi, moi » et c’est tout. Je pense que les médias et en particulier les médias sociaux sont devenus notre nouvelle bible ! On prêche désormais pour l’éternelle jeunesse, l’éternelle beauté, l’ultime perfection, l’argent et la célébrité… Bien sûr, je suis loin de ces principes, je pense que ce qui est le plus intéressant chez les gens est justement leurs imperfections, leurs failles. Donc l’album parle de comment on essaye d’échapper à tout cela, comment on peut naviguer dans ce monde de fous. C’est l’histoire de tous ces sentiments que l’on ressent et des étapes par lesquelles on passe lorsqu’on essaye de se construire et de déterminer qui l’on est. Et musicalement quel est l’univers de cet album, quelles sont tes influences ? Musicalement, je décrirais l’album comme électronique indie pop, avec des racines soul et hip hop. Mes influences sont multiples, vous savez quand j’ai commencé à faire de la musique, j’avais environ 7 ans, j’étais complètement immergée dans la pop musique, puis adolescente je me suis plongée dans un environnement plus punk et grunge. Tout cela fait toujours partie de mes influences aujourd’hui. Je t’ai découverte sur scène à Paris il y a quelques semaines, lors du festival des Inrocks. Et tu es débordante d’énergie. Où puises-tu toute cette énergie ? Vous savez j’ai joué dans un groupe punk pendant cinq ans, donc à cette époque on était assez « artistique » sur scène et on voulait surtout exprimer au public ce sentiment de lâcher prise au public. C’est ce que j’aime dans le punk, certains trouvent cela agressif mais cela fait aussi de toi quelqu’un de très vulnérable car sur scène tu lâches prise complètement, tu exposes qui tu es vraiment. Donc maintenant, après cette expérience, j’essaie de recréer ce lâcher prise sur scène avec mon album. J’essaie de ne faire qu’un avec la musique et les paroles également qui sont très personnelles. Je chante ces histoires, je les donne au public, je veux voir de l’émotion sur les visages en face de moi ! Tu as écrit ta première chanson à 7 ans. La musique, c’était donc une évidence pour toi, non ? Complètement, même si je savais que ça allait être dur d’en faire un métier, j’ai toujours été une grande rêveuse. La musique a toujours été mon plus grand rêve, donc j’ai suivi cette passion jusqu’au bout. Evidemment ça aurait pu ne pas marcher, je suis une grande chanceuse également ! 37
Et bien, je partais en tournée avec mon groupe à New York et avant cela j’avais travaillé sur une chanson solo a capella qui était très personnelle, très vulnérable, sans chichi. Car au début de Mø, j’avoue, il y avait beaucoup de manières, je rappais même ! Mais sur cette chanson-là, j’étais très honnête. Ronni a entendu cette chanson, sans que je ne l’ai jamais rencontré, car nous avons le même manager et il a commencé une production autour des voix que j’avais enregistrées. Il me l’a envoyée à NYC et je me suis dit que le son était une combinaison parfaite de tout ce que j’aimais. Son travail mettait la chanson en lumière sous son meilleur aspect, c’était parfait ! Nous l’avons posté sur internet et c’est là que tout a commencé. Tu es d’origine danoise, tu as beaucoup voyagé, comme on l’a dit tout à l’heure, et Paris et la France, qu’est-ce que tu en penses ? J’aime beaucoup Paris, car pour moi comparé au Danemark, Paris c’est l’Europe du sud ! C’est très exotique. A chaque fois que nous avons joué ici, j’ai trouvé le public très chaleureux, on peut voir sur leurs visages qu’ils sont intéressés par ce que l’on joue et ça me rend très heureuse. Nous avons toujours eu de belles expériences à Paris. Est-ce qu’il y a des artistes français que tu écoutes ? Evidemment ! Beaucoup de Daft Punk mais aussi Justice, le label Ed Banger également. Ce que j’aime dans la musique électronique française c’est qu’elle est à la fois brute mais on s’y sent tout de suite connecté. On peut s’y identifier et j’aime beaucoup cela. Et d’une manière plus générale, avec quels artistes aimerais-tu collaborer ?
A 18 ans, tu avais formé un groupe avec une amie. Cela a duré cinq ans et vous avez fait le tour du monde en vous produisant sur beaucoup de scènes, très différentes. Pourquoi ce choix de te lancer seule alors ? A cette époque-là, je suivais les cours de la Art Academy au Danemark, j’avais beaucoup de projets avec des personnes différentes, et un de mes professeurs m’a fait remarquer qu’il serait sans doute bon pour moi de faire une pause et d’essayer de trouver qui j’étais artistiquement, seule. C’est comme cela que j’ai commencé mon projet solo. On peut dire que ta rencontre avec Ronni Vindahl, un producteur et guitariste qui a déjà travaillé avec Kendrick Lamar par exemple, a été déterminante. Est-ce que tu peux nous en parler ? 38
J’aime beaucoup travailler avec Ronni déjà ! Mais cela pourrait être intéressant de travailler avec d’autres personnalités. J’adorerais pouvoir vivre une session musicale avec Blood Orange ou Twin Shadow par exemple. A côté de la musique, on peut dire que tu accordes aussi une très grande importance à l’image, notamment avec tes vidéos sur Youtube, les images projetées lors de tes concerts... Tu te donnes également à fond sur scène, comme on l’a dit, c’est donc très important pour toi d’être une artiste à part entière ? Je travaille beaucoup sur les images et les vidéos car tout cela doit retranscrire l’esprit de Mø, donc c’est important. Cet environnement d’images rend le message des chansons plus fort. Pour que de la vérité ressorte de tout cela, il faut que j’y travaille moi-même comme pour les chansons.
Si on parle d’image, on peut parler également de look. Et on peut dire que tu as ton style à toi. Est-ce que ton image et la mode est quelque chose qui t’intéresse ? Pour ce qui est de la mode, j’ai toujours eu le sentiment que j’étais mauvaise à ce jeu-là. Car quand j’étais jeune j’essayais d’être cool bien sûr, mais maintenant je crois que j’ai trouvé mon style personnel. J’essaie de ne pas trop faire attention à la marque mais plutôt au style, j’aime les basiques. Un dernier mot pour les Français qui vont lire cette interview et que tu voudrais convaincre d’écouter ta musique ? Je dirais qu’il faut se battre contre ce prêche médiatique de la perfection, j’emmerde l’idée du jeune et beau à tout prix ! Il faut pouvoir se regarder dans le miroir et être heureux. Je sais que cela peut paraître un peu nunuche de dire ça mais se trouver soi même, c’est important. Il est bon de le rappeler, c’est le propos de ma musique.
L’album de MØ « No mythologies to follow » est disponible depuis le 24 février
Propos recueillis par Manon Missonge et Enrique Lemercier Crédit Photo : Pauline Darley @Le Crime
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SHOPPING BLACK BUBBLES Par Enrique Lemercier
Une pièce forte par tenue, une seule. Cristina ? C’est toi ? Oui bon ok, une seule peut suffire mais c’est le printemps, il fait beau, on a envie d’investir dans sa garde-robe et de repartir du bon pied. Alors on mise tout sur une paire de chaussures derby noires avec des semelles à bulles d’air, histoire de se sentir comme sur un nuage mais d’éviter les Nike Air Max (trop faciles). On continue dans la sobriété avec un slim noir et une veste en jean’s brut. Mais comme on est tout content d’avoir dépensé une petite fortune sur le site Mr Porter, on se pare de son t-shirt Givenchy et on noue une chemise à carreaux autour de la taille. Ne me demandez pas pourquoi car j’ai vraiment du mal à comprendre, mais c’est « à la mode ». Ensuite, on prend tous les accessoires qui nous tombent sous la main et on enfile donc casquette, lunettes de soleil et sac à dos. Peur d’en faire trop ? Moi ? Jamais.
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Casquette Palm Island Vans - 35 € / Chemise Ovadia & Sons - 260€ / Chaussures Royal Republiq - 280 € T-Shirt Givenchy - 590 € / Lunettes de soleil Asos - 28 € / Veste en jean AMI - 285 € Jean’s slim Lanvin - 375 € / Sac à dos Piedmont Nike - 35 € 41
ALICE BELAIDI PHOTOGRAPHE : PAULINE DARLEY @LE CRIME ASSISTANTE : LARA GUFFROY STYLISME : CÉCILE REAUBOURG (TROUVAILLES CHICS) MAKE UP : MADEMOISELLE MU HAIR : CYRIL LAFORET AVEC LES PRODUITS CATWALK BY TIGI MANUCURE : LYNETTE NAIL ART POUR CHEZ CAUSETTE REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER
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Jean’s et chaussures IRO, top en cuir DROME, bijoux MA DEMOISELLE PIERRE, manchette or rose strass APM
Combi pantalon MKT STUDIO, brassière NEW LOOK, manchette, bagues, chaine et plaques MA DEMOISELLE PIERRE, bague double avec chaine HELLES, baskets NIKE
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Blouson IRO Débardeur AMERICAN RETRO 47 Collier DEAR CHARLOTTE
Jean’s AQUAVERDE Blouson SUNCOO Top AMERICAN RETRO Bague MA DEMOISELLE PIERRE Bague double avec chaine HELLES Bracelet de main MALLARINO 48 Chaussures IRO
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RENCONTRE ALICE BELAIDI On l’a découverte dans la série WorkinGirls et dans Sophie et Sophie, le programme court issu de cette série et qui avait été diffusé dans Le Grand Journal de Canal +, Alice Belaïdi est une jeune actrice qui a le vent en poupe. En effet, à l’affiche ces derniers mois de films à succès comme Les tribulations d’une caissière, Radiostars, Les Kaïra, elle continue à enchaîner les tournages. Nous avons justement profité d’une pause entre la fin du tournage de 36 heures à tuer et le début de celui du film d’Olivier Van Hoofstadt pour la rencontrer.
Tu viens de terminer le tournage du film « 36 heures à tuer » aux côtés de Manu Payet et Joey Starr, comment cela s’est-il passé ? Très bien. Je n’avais jamais eu l’occasion de tourner dans une comédie d’action. C’est un peu un film de garçons, mais l’entente avec Didier et Manu a été super. J’ai adoré tourner avec eux, Didier est un vrai personnage, une rock star. Il est comme on l’imagine! Manu Payet, c’est un mec super.
Pas vraiment car en France on n’en faisait pas vraiment. Après c’est intéressant de le faire et de participer de l’intérieur car c’est un autre cinéma, une véritable manière de travailler différemment. Parfois on est moins sur le jeu d’acteur que sur la technique, les explosions, les coups de feu… Les garçons s’amusaient beaucoup dès qu’on sortait les armes, moi un peu moins, mais c’est hyper intéressant.
Cela a été un tournage éreintant, fatigant parce que long avec beaucoup d’action, beaucoup de cascades, mais humainement c’était génial.
Le 4 juin tu seras à l’affiche du film « Sous les jupes des filles » d’Audrey Dana, quel est ton rôle ?
Du coup, tu incarnes le rôle féminin dans ce film. Ce n’était pas trop dur de se faire une place parmi ces hommes assez charismatiques ?
La force d’Audrey a été de nous interviewer il y a un an de ça. Elle a interviewé des centaines de femmes et d’hommes qui lui ont parlé des femmes.
Il faut toujours se faire sa place sur un plateau car il y a des personnalités fortes, des caractères affirmés. Il ne fallait pas minauder ou être dans la séduction. Je l’ai joué comme eux, j’ai clashé avant qu’on ne me clashe.
Et elle nous a demandé ce que l’on rêvait de jouer, ce que l’on ne nous proposait jamais et pourquoi, si on se sentait capable de jouer un rôle particulier.
Je me suis comparée à un petit Thaïlandais de 12 ans et du coup tout le monde m’a appelé « mon petit bonhomme » tout au long du tournage.
Audrey a écrit nos rôles sur mesure, du coup j’en ai profité pour demander un contre-emploi. Je joue donc une fille sensible, introvertie en jouant l’émotion tendrement, plutôt que de jouer la gueularde de service habituelle.
Tu l’as dit, ce film est une comédie d’action, un peu policière, es-tu une adepte de ce genre à la base ?
Elle va me permettre de montrer une facette de moi que personne ne connaît et je ne la remercierai jamais assez.
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Justement, elle a réuni plein de comédiennes pour ce film comme Vanessa Paradis, Géraldine Nakache, Laetitia Casta… Est-ce qu’il y en a une qui t’a impressionné plus que les autres ?
J’ai toujours eu un entourage ouvert sur le monde avec des gens qui venaient de partout et qui voyageaient beaucoup. Parfois quand je voyage je m’attache à un lieu unique, mais je n’ai pas d’attache particulière.
Je crois que Vanessa Paradis, ça a été le coup de foudre ! Je ne suis pas attirée par les femmes, mais il y a un truc, ça a été une vraie rencontre. Je me suis fait une amie, c’est une actrice généreuse ! Marina Hands, Sylvie Testud, Audrey Dana… Elles ont toutes été formidables ! On a adoré travailler avec cette réalisatrice également.
En plus je n’ai jamais eu l’accent du sud donc on ne m’a jamais considéré comme une sudiste.
Par rapport à ton parcours, tu as débuté le théâtre à 7 ans, est-ce que devenir comédienne était un rêve de petite fille ? Pas du tout en fait. J’ai fait des cours de théâtre par hasard car je comptais m’inscrire pour faire des percussions mais ce n’était pas le bon jour d’inscription, du coup m’a mère m’a inscrite au théâtre avec mon accord. J’ai pris des cours durant des années. Venant d’Avignon c’est facile de se faire un peu de sous avec le festival et les fêtes de théâtre. Ayant un peu une grande gueule je me suis fait remarqué par Philippe Avron. Il avait besoin d’une petite messagère dans ces spectacles et il venait jouer dans le théâtre du Chêne Noir pour lequel je travaillais plus ou moins. J’ai commencé comme ça, très tôt vers 14 ans. Mais je n’ai jamais eu l’ambition de devenir comédienne. C’est une succession de projets qui ont marché qui font que je suis monté jouer sur Paris, que j’ai eu un agent qui m’a fait passé des castings pour le cinéma, que j’écris des films. Ma vie c’est une succession de perches que l’on me tend, mais l’ambition n’est pas un mot qui me caractérise. Je vis au jour le jour, je suis une hippie du cinéma. Tu es née à Nîmes, te revendiques-tu encore comme une fille du sud ? Je ne me suis jamais revendiquée quoi que ce soit en fait. J’ai grandi à Avignon et j’y retourne très souvent voir ma famille.
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On t’a donc vu dans « WorkinGirls » et les « Sophie et Sophie » sur Canal +, est-ce que ce style de femme un peu moqueuse, irrespectueuse et calculatrice correspond un peu à la vraie Alice ? La feignante, qui ne bosse pas, non, c’est tout mon opposé. Je suis du genre hyperactive à vouloir faire mille et un trucs en même temps. Je me fais engueuler par mon agent car j’ai toujours trop de projets. Par contre la moqueuse c’est totalement moi, c’est l’humour qui me dirige. Les seuls complexes que j’ai c’est par rapport à mes sœurs car elles se sont toujours moquées de moi. C’est un mode de communication chez moi la moquerie ! Je pense qu’avoir de l’autodérision te permet de te faire ta place, surtout sur des plateaux assez masculins comme celui du tournage de « 36 heures à tuer ». Tu t’es également produite dans la « Foresti Party » de Florence Foresti, est-ce qu’un jour on pourrait imaginer te voir sur scène ? J’avoue que pour un one woman show comme le font Florence ou d’autres humoristes, il faut avoir un vrai talent que je n’ai pas. Je me sens incapable de le faire. Après, montée en solo sur scène, je sais faire puisque j’ai reçu un Molière, le Prix de la Critique. Je n’en attendais pas tant du théâtre, et je pense que le one woman show ne m’apportera pas le plaisir que j’ai pu avoir sur les planches. Si tu devais arrêter la comédie, vers quoi te tournerais-tu ?
Je ne l’envisage pas en fait. Peut être que j’ouvrirais une boutique de jus de fruits sur une plage dans une île des Caraïbes. A l’issue de cette interview, tu vas passer devant l’objectif de notre photographe, est-ce que tu te sens à l’aise avec ce type d’exercice ? Absolument pas ! C’est terrible. Je suis hyper traqueuse. Le figé m’angoisse en fait car j’ai toujours l’impression de ne pas être naturelle et je ne me plais pas en photo, comme beaucoup de personnes. Après j’adore la photographie, j’en ai chez moi, je dépense un peu d’argent dans ce domaine, du coup j’essaye de prendre du plaisir en regardant le photographe travailler. Pour « Sous les jupes des filles », on a fait une séance photo avec Laetitia Casta, on lui demandait toutes comment faire et j’envie vraiment les modèles. Elle nous a donné les bons conseils, mais elle connaît ce métier, cet univers. J’ai beaucoup de respect pour les mannequins qui sont si photogéniques. Et d’ailleurs, est-ce que la mode est un domaine qui t’intéresse ? Cela m’intéresse à ma manière. Par exemple, je ne vais pas aux défilés durant la Fashion Week. En fait j’ai beaucoup de mal à me dire qu’il faut me transformer en une vraie femme pour y aller. C’est trop de travail en fait… Après, la mode m’intéresse car j’adore les fringues, surtout les sacs et les chaussures. Je collectionne les baskets ! Je ne suis pas une fashionista. Ton style au quotidien, tu le définirais comment? La simplicité incarnée ! Je suis la plupart du temps en jeans, j’aime les matières douces comme le cachemire et l’angora. C’est plus la matière que la mode qui me définit. Entre une paire de Nike et une paire de Louboutin, tu choisis ?
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Une paire de Nike ! Je commandais des baskets à Noël quand j’étais gamine. J’en avais une paire par an donc j’avais intérêt à ne pas les péter dès le départ. J’ai un placard de baskets énorme. Quand c’est revenu à la mode j’étais contente car j’ai retrouvé des paires comme les Air Max que je mets depuis le CE1. Parfois ça me saoule car je me dis que c’est plus passe-partout. Tu as donc terminé le tournage de « 36 heures à tuer », quels sont tes autres projets maintenant? Je tourne le film d’Olivier Van Hoofstadt qui a réalisé « Dikkenek ». Il fait un film dans le même esprit. C’est un vrai artiste, très créatif. On a va peut être également tourner une petite surprise de « WorkinGirls » mais je ne peux pas en dire plus pour le moment. Après je suis en développement de mon film chez Mandarin, du coup cela me prend pas mal de temps. Je travaille dans l’ombre et j’espère pouvoir vous en parler prochainement. Enfin, si l’on peut te souhaiter la même carrière qu’une actrice française, ce serait laquelle ? Des actrices qui durent bien sûr ! J’ai trouvé Cécile de France fraîche, humble et géniale aux Césars alors qu’elle a une carrière sensationnelle. Il y a aussi Marion Cotillard qui nous fait toutes rêver. On voudrait avoir sa chance. Après très sincèrement, j’ai trop de mal à me projeter pour imaginer avoir la carrière d’une grande actrice française. Une carrière se construit également par les refus, une carrière c’est avant tout des choix. C’est un métier dangereux dans lequel on peut se perdre rapidement et j’ai beaucoup de respect pour ces femmes qui savent ce qu’elles font et ce qu’elles veulent. Propos recueillis par Enrique Lemercier
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POSE DÉCO EMBARQUEMENT IMMÉDIAT POUR STOCKHOLM, STAVANGER & CO
par Alexandra Le Fur et Enrique Lemercier On ne pouvait pas vous laisser en dépression un samedi après-midi dans un Ikéa rempli d’enfants qui pleurent et d’étudiants en mode « j’équipe mon premier chez moi », alors pour le style nordique tellement en vogue, mais pas en mode « grande distrib’ » dépersonnalisée, voici la sélection de la rédaction.
Commode Miyo sur www.sengtai.com, 549 euros Beauté ! Vous allez me dire « mais tu n’aimes que Sengtai, ! ». Eh bien oui, parce que question qualité et savoir-faire, j’ai pas trouvé mieux que Sengtai, parce que j’aime pouvoir personnaliser mes meubles, et une jolie commode, c’est pas facile à trouver figurez-vous (des heures, des heures et des heures de désespoir !). Alors personnalisable oui, mais on ne lésine pas sur la finition et on aime les couleurs pastels proposées dans la collection, alors je le crie haut et fort, cette commode forever !
Table à manger Origami sur www.sengtai.com, 549 euros Oh cette table ! Mais oh cette table ! Si vous vous y connaissez en histoire du design, vous remarquerez cette subtile ressemblance avec le sublime modèle du grand Jean Prouvé. Ouais, bon, ok de loin, n’empêche, on la veut dans sa salle à manger cette table, pour faire de vrais diners homemade, entourés des siens (le petit plus, Sengtai fait du sur-mesure, pratique dans nos petits home sweet home). 56
Suspension Wooden Balls sur www.espritnordik.com, 45 euros Vous connaissez ces fameuses suspensions, fils rouges, grosses ampoules en bout ? Voilà et bien je n’en peux plus de ce modèle, arrêtez avec ça, pitié ! Si vous voulez vraiment ce type d’objet, on vous conseille cette suspension agrémentée de boules de bois, simple, sobre, classe. Affiche Bearded Man sur www.espritnordik.com, 20 euros Le clin d’oeil, vous ne trouvez pas qu’il ressemble étrangement à notre rédac chef ? Trêve de plaisanterie, cette affiche n’a d’autre prétention que son joli intérêt graphique et son petit côté hipster.
Meuble TV Wasabi Ming sur www.sengtai.com, 549 euros Et voilà, on y est, l’horreur du meuble télé trop imposant, c’est terminé ! Les compositions murales ultra laquées, ultra brillantes, c’est out out out ! On aspire à du naturel, à du bois, à un cocon, à un meuble bas mais tout en longueur, en charme et en esthétique parfaite, le charme discret en somme. Fauteuil Balthasar sur www.habitat.fr, 499 euros Je ne sais pas vous, mais moi je rêve d’un fauteuil cosy, d’un aspect un peu vieilli, mais je ne veux pas l’éternel club anglais beaucoup trop vu et là il faut croire que Habitat s’est immiscé dans ma petite tête exigeante et qu’il a créé le fauteuil de mes rêves de soirée plaid, livres, musique ! Voilà, un peu de rondeur, une matière douce et une envie de se caler tranquillement (quelqu’un m’apporte un déca, merci).
Boîte de rangement Kyoto sur www.sengtai.com, 45 euros La boite pour ranger tout votre bazar (ne me dites pas que vous n’en avez pas, tout le monde a un petit bazar), donc pratique certes, mais en bois et modulable à envie, parfait sur un bureau, une coiffeuse, une table basse, parfait on vous dit ! D’ailleurs, en parlant de bureau, chef adoré, c’est bientôt mon anniversaire, merci, bisous ! Maison en bois Black building sur www.espritnordik.com, 20 euros La déco murale, on ne le dira jamais assez, pas besoin de surcharger, un mur blanc, un objet déco choisi avec soin et le tour est joué. Alors pour rester dans le thème, on vous a sélectionné cette petite maison, personnellement je la vois bien dans la cuisine, après vous faites comme vous voulez. Vous l’aurez compris, on veut du naturel, le retour aux valeurs saines et un viking blond en tant que livreur ! 57
MUSTANG 58
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PORTRAIT MUSTANG Le rock et la musique française peuvent faire bon ménage. La preuve avec Jean, Johan et Rémi, le trio qui forme le groupe Mustang. Après deux albums, sortis en 2009 et 2011, ils reviennent sur le devant de la scène avec « Ecran total ». Les trois fortes têtes ont pris plus de temps pour préparer ce nouvel opus, dont ils ont soigné chaques notes. Nous les avons rencontré autour d’une bière au Pause Café à Paris, afin d’en savoir plus sur eux.
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On vous rencontre aujourd’hui afin de parler de la sortie fin mars de votre troisième album, « Ecran total ». Comment vous sentez-vous à moins d’un mois de cette sortie ?
Contrairement aux deux précédents opus, vous avez pris plus de temps pour produire ce disque. Allez, c’est un peu cliché comme question, mais c’est donc l’album de la maturité ?
On est assez stressés, d’autant plus que l’on a enregistré cet album l’an dernier. On a commencé en février pour terminer à la fin de l’été 2013, et c’est long d’attendre ! On veut savoir si les gens vont l’aimer. C’est pas parce que c’est le 3ème que l’on est moins stressé, au contraire c’est le 3ème et il faut que ça déclenche quelque chose !
Ah non ! Enfin il faut espérer que non ! On ne voulait pas que ca fasse trop mature c’est pour cela qu’avec ce 3ème disque on n’a pas oublié les morceaux vraiment rock et les morceau un peu juvéniles. Je pense aux morceaux « Les oiseaux blessés » ou « Jeux vidéo » qui sont très jeunes aussi.
Cet album, c’est aussi un aboutissement de ce qu’on a essayé de faire avec les 2 autres albums, c’est-à-dire un mélange de la musique des années 50/60 qu’on aime, avec des textes en français. Je trouve que c’est celui qui le synthétise le mieux. Donc c’est pas la maturité mais plus l’aboutissement d’un travail qu’on avait commencé. Quand vous êtes en phase d’écriture, comment cela se passe ? Qui fait quoi ? En fait la plupart des textes et de la musique sont composés par Jean, puis on fait les arrangements à 3. Pour les arrangements, cette fois-ci on a vraiment passé du temps dessus, un vrai travail de pré production qu’on n’avait jamais fait auparavant. Après, les chansons arrivent au feeling, donc on écrit au fur et à mesure jusqu’à avoir suffisamment de chansons pour faire un disque. Et si je peux me permettre, sortir un album qui s’intitule « Ecran total » fin mars, je sais qu’on a un hiver doux cette année mais c’est un peu prétentieux en terme de météo, non ?
Un écran peut être celui d’un ordinateur ou de la crème solaire. Là par exemple on regarde la rue à travers une vitre donc un écran. Ca peut être beaucoup de choses, on trouvait ça suffisamment nébuleux pour que ça marche, tout en ayant l’air un peu intelligent ! Plus sérieusement, comment le rock est venu à vous? Etait-ce une évidence ? Et quels sont vos parcours respectifs avant de former Mustang ? On a eu aucun parcours avant Mustang en fait ! C’est vrai que l’on a commencé à écouter de la musique tous les 3 et en même temps à en faire quand on était au lycée il y a 10 ans. On écoutait des disques puis on s’est dit « Tiens, on va faire des chansons ». On a vraiment appris à jouer ensemble. Mais on a été certains très vite que c’était ce qu’on voulait faire. On était très sûrs de nous peut-être, naïfs même, on était certains de tenir quelque chose avec notre musique. En 2012, vous avez sorti un EP qui contenait des reprises. Comment avez-vous eu cette idée ? Est-ce quelque chose que vous allez réitérer ?
On trouvait que le mot pouvait couvrir suffisamment de choses pour que cela soit un bon titre d’album. 63
On pourrait le refaire car on en a beaucoup en stock ! On a toujours fait ce type de morceaux en concert, donc on les avait rassemblé sur un EP. C’était une façon de montrer qu’on aimait bien la chanson française aussi. Et puis la reprise est un très bon exercice. De par nos influences, on écoute beaucoup de musique noire américaine, notamment de la soul, et par exemple beaucoup de disques d’Otis Redding sont des reprises. Elvis a aussi chanté beaucoup de chansons qui avaient été des tubes pour d’autres avant. C’est pour cela que c’était marrant de reprendre « La forêt » de Lescop alors qu’il venait juste de sortir, c’était bon enfant. On voulait le faire à notre façon. Nous on est passionné de chanson, donc on ne fait pas forcement de distinction entre une chanson faite par nous ou par un autre, la musique nous passionne pareil. Si on aime la jouer et la chanter, on y va. Et si je vous demandais les deux artistes avec qui vous rêveriez de faire un duo ? Y’a des rêves de jeunesse bien sûr qui ne se réaliseront jamais ! Comme Iggy Pop ! Y’a aussi un célèbre producteur qui s’appelle Philippe Spector, il est en prison, on aimerait bien le faire sortir et si il sait toujours toucher les manettes, il pourrait faire des morceaux avec nous ! 64
Non plus sérieusement, comme on est un groupe avec une seule guitare, on pourrait essayer de faire un truc avec un autre guitariste, un bon guitariste, comme Bertrand Belin qui est un artiste assez incroyable. C’est un bon chanteur en plus ! Vous serez entre autres en concert à La Machine le 3 avril. Comment abordez-vous vos concerts ? Le trac est encore là comme au début ou bien ça y est, vous êtes totalement à l’aise ? C’est vraiment la partie qui nous plaît le plus, on est tous d’accord ! C’est très agréable de faire un disque mais ça a un côté un peu mortifère au bout d’un moment, on fait tout en décalage. En concert, on produit de la musique directement, on peut vérifier son effet sur les gens directement donc c’est ce qu’on travaille le plus, ça fait des mois que l’on répète pour ces concerts. On essaye, non pas de reproduire le disque mais de trouver l’essence de chaque chanson que l’on retraduit à 3. Le live sera d’ailleurs un peu plus rock que le disque, on veut moins d’arrangements, compensés par de l’énergie par exemple.
Et puis ce qui se passe toujours c’est que quand on enregistre un disque on connaît mal les morceaux finalement, alors que sur scène, on les joue toujours mieux. Et puis après 1 an d’enregistrement, personne ne t’applaudit donc là on a hâte de monter sur scène ! En parlant de style musical, entre nous, pourriez-vous nous citer une ou deux chansons que vous adorez écouter mais que vous pourriez placer dans une « playlist de la honte » ? Il faut peut être pas avoir honte, si on aime un truc il faut être honnête avec soi-même ! Par exemple, l’album de Rihanna sur lequel il y a Umbrella, c’est une tuerie ! Pour finir, mise à part que votre nouvel album rencontre le succès qu’il mérite, que peut-on vous souhaiter pour la suite ? Je pense que ces 3 albums forment presque une trilogie, dans leurs sons, leurs arrangements et il va nous falloir partir sur quelque chose de vraiment différent pour la suite. On a d’ailleurs plein d’idées à ce sujet, on va s’ouvrir à d’autres choses !
Propos recueillis par Manon Missonge et Enrique Lemercier Crédit photo : Rachel Saddedine
L’album de Mustant « Ecran Total » est sorti depuis le 31 mars 2014
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LABYRINTH PHOTOGRAPHE : PAULINE DARLEY @LE CRIME ASSISTANTE : LARA GUFFROY STYLISME : SARAH DELANNOY MAKE UP : MADEMOISELLE MU HAIR : PIERRE SAINT-SEVER USING SESSION LABEL OSIS + SCHWARZKOPF PROFESSIONAL MANUCURE : AWARA GOMIS MODELE : CHARLIE MELCHIORI @WM
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68 cuir et plumes JITROIS Robe
Robe rebrodée AUGUSTIN TEBOUL Bague BERNARD DELETTREZ 69
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Top et robe SYLVIO GIARDINA 71
Robe ZADIG & VOLTAIRE Ceinture cuir frangée JITROIS Chaussures ALDO Bagues BIJULES 72
Robe maille IRO Legging cuir JITROIS Chaussures ALDO Bagues BIJULES 73
Blouson cuir Schott, jean H&M 74
Robe THE KOOPLES Legging brodé AUGUSTIN TEBOUL Chaussures ALDO Bague BIJULES
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Gilet sans manches IRO Body cuir JITROIS 77
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RENCONTRE ADIEU ET À DEMAIN Comme disait la chanson, « les histoires d’amour finissent mal, en général », mais même si c’est souvent le cas, elles peuvent parfois amener à de belles choses. Pour preuve, le concept « Adieu à demain », né d’une correspondance entre un couple, initiée par Benjamin Isidore Juveneton, où il quittait l’autre chaque soir. A la base privés, les écrits sont devenus ensuite publiques et ont alors suivies des phrases fortes, aimées et partagées par de plus en plus d’internautes sur les réseaux sociaux. Tour à tout drôles et poignantes, ces phrases en police noire sur fond blanc sont facilement reconnaissables. La machine était en marche et le succès est désormais bel et bien au rendez-vous. Pour preuve, depuis le 18 avril a lieu l’exposition «Enchanté» aux Docks - Cité de la Mode et du Design et ce jusqu’au 31 août 2014. Nous sommes donc partis à la rencontre de l’initiateur d’ « Adieu et à demain ».
Première question pour mieux situer le débat. Je m’adresse à qui là ? Benjamin ou Isidore ? Mieux vaut pour toi que ce soit Benjamin. Comment définirais-tu Adieu et à demain ? Comme une sorte d’autopsie de la rupture.
C’était une correspondance privée, je m’amusais à quitter l’autre chaque soir, par des écrits absurdes dans la forme mais vrais dans le fond. Je tapais fort parfois mais cela nous amusait, je crois. Puis j’ai suivi un cursus «Art et psychanalyse» à l’Institut La Cambre de Bruxelles, et là j’ai poussé un peu plus le concept.
Comment est né ce concept ? 79
Plus de 15 000 fans sur Facebook, des phrases reprises partout, une expo à La Cité de la Mode et du Design, des produits dérivés, est-ce que tu t’attendais à un tel succès ?
Tout dépend de l’heure, si j’ai pris mes pilules ou pas.
Pas du tout. J’aime l’idée que tout ça puisse parler aux gens, mais quelque part, cela ne m’appartient pas. Ce n’est pas un succès, c’est une réappropriation.
J’observe et j’écoute beaucoup ce qu’il se passe autour de moi, mais je parle peu, je crois que c’est la retranscription de tout ça.
On a vu plusieurs de tes phrases reprises sur des sites et sans forcément toujours citer leur source. Est-ce que tu essaies de combattre ça ou bien est-ce que tu te dis simplement que c’est la rançon de la gloire ? Non, je ne dois pas le combattre, il n’y a pas de nom ou de signature. Un message est fait pour parler, pas pour me faire voir. Cela appartient aux gens, qu’ils s’en servent, c’est fait pour. Et justement, par rapport à cette expo qui va débuter le 18 avril, comment te sens-tu ? Tu as hâte ? Peur ?
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Où puises-tu ton inspiration ?
Quelle est à ce jour ta phrase préférée ? Perso, j’ai une préférence pour « Liberté, égalité, Beyoncé » ! Si je m’écoutais, tout serait effacé chaque lendemain. Je ne regarde pas ce qui a été fait. Et pour toi, est-ce plus facile de dire « adieu » ou bien « à demain » ? Je ne dis jamais «adieu» sérieusement, mais quand je dis «à tout de suite» ce n’est pas bon signe. Est-ce que tu vas continuer à développer d’autres partenariats et produits dérivés ?
Iras-tu jusqu’aux mugs et papier toilette Adieu et à demain ? Un Happy Meal «Adieu et à demain», ça me rendrait heureux. Sérieusement, il n’y a pas de produits dérivés, il y a des collaborations, des concepts nés pour et par eux-même. J’ai toujours refusé les projets purement commerciaux. Je fais attention à ce que tout soit cohérent, apporte quelque chose d’original. C’est un projet populaire, pas commercial. Dans l’idéal, les affiches seraient mises à la disposition des gens, gratuitement, à la manière de Felix Gonzalez Torres.
Pour finir, je vais te lancer un petit défi. Serais-tu capable de nous pondre une nouvelle phrase avec le mot « pose » ? Je crois qu’on devrait faire une pose tous les deux.
Propos recueillis par Enrique Lemercier
Quelles sont tes autres activités à côté ? Il y en aura d’autres lorsque les semaines feront 10 jours. On a parlé de l’expo qui débute bientôt, mais quels sont tes autres projets pour la suite ? Plusieurs autres projets pour la Cité, un roman et une application smartphone d’un genre TRÈS particulier. 81
ROCKY PHOTOGRAPHE : MAXIME STANGE ASSISTANT : FLORIAN FROMENTIN STYLISME : CÉCILE RÉAUBOURG (TROUVAILLES CHICS) MAKE UP : MADEMOISELLE MU HAIR : JONATHAN DADOUN REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER
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De gauche à droite : Laurent : Bomber H&M, jeans, T-shirt et baskets persos Inès : Robe Jeremy Scott chez Colette, manteau American Retro, bijoux Bernard Delettrez, baskets Nike Air Max sur brandalley.fr Tom : Sweat H&M, jeans perso, baskets Nike Air Max sur brandalley.fr Olivier : Chemise et jeans persos, T-shirt H&M, baskets Nike sur brandalley.fr
Blouson Sacai Luck DĂŠbardeur Franklin & Marshall Ear cuff Bernard Delettrez
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T-shirt H&M
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De gauche à droite : Laurent : tenue perso Inès : Pull H&M, jupe Raphaelle H’limi, baskets Nike Air Max, bijoux Bernard Delettrez Olivier : T-shirt H&M, jeans vintage, baskets Nike Air Max sur brandalley.fr Tom : Chemise The Kooples, jeans vintage, baskets Nike Air Max sur brandalley.fr
Chemise Wrangler
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De gauche à droite : Tom : Jeans perso, blouson Nike et baskets Nike Air Max sur brandalley.fr Inès : Veste Christine Phung, jeans Zara, débardeur Franklin & Marshall, baskets Nike Air Max sur brandalley.fr Olivier : Jeans et chemise persos, blouson et baskets Nike Air Max sur brandalley.fr Laurent : Tenue perso
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INTERVIEW ROCKY Il aura fallu un titre, un seul titre pour que la magie opère entre Rocky et moi : « Chase the cool ». Impossible de résister à cette voix, à ce rythme et à ce son qui même s’il peut s’apparenter à de la pop, à du R&B, à de l’urbain... est un son qui leur appartient complètement et qui se différencie de tout ce que j’ai pu entendre jusqu’à présent. Après quelques recherches sur le web, j’apprends, à ma grande surprise, que Rocky est un groupe français et que les garçons viennent de Lille. Je me procure rapidement l’EP et là, coup de cœur confirmé. Puis quelques jours après, j’ai la chance de les découvrir sur scène lors du festival des Inrocks. C’est décidé, je me dis qu’ils doivent être dans le prochain Pose Mag. Je vous laisse donc découvrir les propos recueillis lors de ma rencontre avec les membres du groupe Rocky, dont vous n’avez pas fini d’entendre parler !
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Je ne vais pas être très original pour commencer car on doit souvent vous poser la question, mais pourquoi « Rocky » ? On voulait un nom cool, qui sonne aussi bien en français qu’en anglais et associé à la culture pop (New York, les Italos-Américains…). Si je ne me trompe pas, c’est vous messieurs qui êtes à l’origine du groupe et vous avez fait appel à la voix d’Inès pour finaliser cette formation. Comment ce choix s’est-il fait ? Qu’est-ce qui vous a fait craquer chez elle ? On s’est rencontrés par le biais d’un ami commun (High C) et ensuite, ça s’est imposé naturellement et les premières sessions ensemble sont vite arrivées.
On avait un autre projet plus rock, et Inès chantait dans son groupe au lycée. Votre rencontre avec Guillaume Brière, du groupe The Shoes, a été déterminante. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez été amenés à collaborer ensemble ? On a fait notre premier concert au Grand Mix à Tourcoing, en première partie de The Shoes, puis nous avons fait un remix d’un de leur titre, “Cover your eyes”. Cela a plutôt bien plu au Label (GUM), donc on a signé ! Le choix du producteur pour l’EP s’est donc imposé naturellement, encore une fois. Est-ce que vous avez des influences musicales communes ou bien est-ce que vous avez chacun un style de prédilection différent ?
Est-ce que vous étiez tous dans la musique avant de former « Rocky » ?
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On aime tous beaucoup de musiques différentes, les musiques de danse (house, disco, hip hop), mais c’est la pop qui nous réunit.
Oui, la mode est une véritable passion que j’essaye de vivre en même temps que la musique aux détours de stages ou de missions en freelance.
J’ai eu la chance de vous découvrir sur scène lors du Festival des Inrocks. Inès, tu sembles déjà très à l’aise sur scène. Est-ce quelque chose qui est inné chez toi ?
Et vous les garçons, mise à part la musique, est-ce que vous avez d’autres passions ?
Merci ! Je ne me sens pas encore aussi bien sur scène que sous ma couette, mais j’y travaille !
Quel est le groupe dont vous aimeriez connaître la même carrière ?
Un premier EP qui fait autant parler de lui et qui suscite plein de bonnes critiques, ça donne forcément envie de sortir un album, non ? Est-ce que vous travaillez dessus ?
Les Stones pour la longévité, les Talking Heads pour l’aura et Led Zeppelin pour le reste !
Oui, on y travaille en ce moment même. Mais il y aura un deuxième EP à la rentrée avant la sortie de cet album, prévue, si tout va bien, en 2015. Les titres de ce premier EP sont un mélange de plusieurs influences mais malgré cela, vous avez su rapidement vous démarquer et créer un vrai son « Rocky ». Etait-ce voulu (dans le sens où vous vouliez proposer quelque chose de vraiment nouveau) ou bien est-ce que cela s’est fait naturellement ?
Manger, dormir et les jeux vidéo !
Et justement, pour finir, que peut-on vous souhaiter pour la suite ? Connaître le même succès que les groupes cités précédemment !
Propos recueillis par Enrique Lemercier
Rien de prémédité à vrai dire. Les choses se font assez naturellement, mais on travaille beaucoup. On parlait de la scène tout à l’heure et vous allez justement enchaîner les dates de concert durant ces prochains mois. Quels sont vos autres projets ? Préparer l’album. Et c’est déjà pas mal ! Est-ce que vous vous adonnez tous entièrement au groupe maintenant ou bien est-ce que vous avez d’autres activités à côté ? Inès : En ce qui me concerne, je termine mes études au CELSA en espérant pouvoir me consacrer exclusivement à Rocky l’année prochaine. Nous autres, garçons, c’est notre seule activité, en espérant ne pas devoir retourner aux études ! Inès, je crois savoir qu’à côté de la musique, tu t’intéresses beaucoup à la mode. Est-ce une passion pour toi ?
Le premier EP de Rocky est disponible depuis fin 2013
Si je passais autant de temps à écrire des morceaux qu’à chiner des vêtements, checker des défilés, ou faire du e-shopping, on aurait probablement écrit trois albums ! 95
LES CAUCHEMARS... DES TRANSPORTS PARISIENS
Texte et illustration par Philippe Dufour-Loriolle
La vie, ce n’est pas que le chant et la danse. Parfois c’est une suite d’agacements et d’incompréhensions face à un Grand Tout qui s’amuse à cacher dans les éléments les plus innocents l’ignoble contrariété qui vous laissera mal vissé pour toute la journée. Nous essaierons, dans cette nouvelle rubrique de Pose Mag, d’en faire un inventaire certes non exhaustif mais qui se révèlera, espérons-le, exhutoire.
1 - Le « Temps RATP » Mon intellect limité ne me permet d’approcher que de très loin l’œuvre d’Albert E., mais c’est l’idée que je me fais de la théorie de la relativité. Le temps du prochain passage, indiqué par les petits panneaux luminescents sur les quais des métros ou aux arrêts d’autobus, est comme un vortex qui comprime ou étire l’espace-temps à plaisir : le temps annoncé n’est pas forcément le temps qui s’écoule « dans la vraie vie ». Ce qui peut surprendre au début. On se réjouit de voir son prochain bus être annoncé dans 2 minutes et pourtant, 10mn après, on est toujours là, hagard, interdit, hésitant entre la transe métaphysique et l’agacement de l’usager lambda, fixant l’écran toujours bloqué sur « 2mn ». L’œil commence à pleurer, on ne saurait dire si la faute en revient à l’absence de cillement ou à l’hébétude provoquée par cette rupture du continuum espace-temps, le tout sur un bête trajet d’autobus.
2 - Les usagers hystériques - Tout. J’ai tout vu sur la ligne 13. - Non. Rien. Tu n’as rien vu sur la ligne 13. Rien. - Si. Les gens. Les gens qui titubent. Les hurlements. Les piétinements. Le chaos. - Tout, j’ai tout vu sur le ligne 13. Extrait de « RATP, mon chafouin », auteur inconnu, circa 2013 96
3 - Le tir au Vélib’ Comme d’autres utilisent de petits disques de plâtre pour s’exercer à faire mouche sur l’innocent gibier volatile, tout nous autorise à croire que le conducteur parisien (et j’entends par là « de tout type de véhicule motorisé ») cible les vélib’, et conséquemment leurs pilotes, afin d’augmenter son terrifiant palmarès. Certains y verront la signature des Illuminati (car rappelons que le principe même du paranoïaque fait que l’absence de preuve de l’existence du complot qu’il soupçonne soit précisément LA preuve ultime de sa réalité « T’imagines ??! Ils sont teeeeellement forts qu’ils te font même douter qu’ils existent»). Eh Oui ! contrairement aux chaînes des Vélib’, la mécanique des paranos est parfaitement bien huilée.
4 - Les taxis qui refusent de se rendre à l’adresse que vous leur indiquez … Parce que « ça ne les arrange pas ». Mince alors. Et moi qui croyait que, contrairement au bus, le principe même du taxi était que sa destination était la vôtre. J’ai dû me croire à New York. Ou Londres. Ou Barcelone. (Ou Roscoff, Lourdes, Narbonne...) Ceci étant dit le fait d’être dans un taxi signifierait que j’en ai trouvé un. Ce qui tendrait à prouver que je ne suis PAS à Paris (cf conclusion du « 3- »).
Dans un prochain numéro je vous raconterai pourquoi et comment la Stan Smith reste le moyen le plus sûr (et le plus beau) de se rendre d’un point A à un point B dans Paris. Et ce malgré le grotesque et ringardissime plan com’ dont elle est la malheureuse victime. 97
TALISCO 98
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PORTRAIT TALISCO Nous avons découvert Talisco avec son premier EP, « My Home », aux inspirations américaines, pop, rock et folk. Il débarque désormais avec un album intitulé « Run », qui nous a tout autant séduit. Dans cet opus, l’artiste saute de train en train, comme il se joue des répertoires, lorgnant les horizons du rock british, du rock garage et les envolées lyriques d’un Jeff Buckley, loin des sentiers battus. L’image a aussi beaucoup d’importance pour lui. En effet, à la manière d’un cinéaste, Talisco déroule les plans-séquences et noircit des storyboards, avec en filigrane de ces étonnants courts métrages musicaux, cette impression de chevauchée sauvage.
D’où vient le nom « Talisco » ? Le nom… c’est un hommage que je fais à quelqu’un que j’ai connu et qui a disparu. C’est quelque chose de personnel, je ne veux pas vraiment en dire plus par pudeur, mais sache que ce n’est pas un nom inventé ! Chanter en anglais pour toi, c’était naturel ou un moyen de toucher un public plus large ? L’anglais pour moi était naturel pour une histoire de musicalité. Je ne boude pas du tout le français, j’écris et je chante en français, en espagnol aussi d’ailleurs. Mais il y a une musicalité avec l’anglais qui est indéniable, j’ai grandi avec des musiques anglo-saxonnes donc forcément mon oreille est habituée à ça, j’ai une culture très anglo saxonne donc oui c’est plus naturel. Tu as aujourd’hui une trentaine d’années, sortir un album était-ce un rêve d’enfant ou est-ce que la musique et le chant sont arrivés plus tard dans ta vie ? J’ai 35 ans oui ! J’ai toujours fait de la musique, surtout quand j’étais adolescent. Après j’ai travaillé pendant une dizaine d’années mais je continuais la musique en dilettante. Depuis maintenant presque trois ans, j’ai recommencé. Je me suis levé un matin et je me suis dit « Ca va maintenant, je vais pas attendre d’être très vieux ou trop vieux pour faire de la musique ». Donc j’ai mis mon boulot et ma vie de côté pour essayer de me donner une chance et puis ça a pris. J’ai vraiment eu de la chance en fait d’avoir des gens qui ont parié sur moi. Donc je ne parle pas d’album de la maturité, je ne me suis pas battu dans la musique. 100
Ca ne fait pas dix ans que je bataille. J’ai juste eu cette chance là que je me suis donné il y a trois ans et puis j’ai saisi cette opportunité. C’est une chance, vraiment ! Travailles-tu seul ou est-ce que tu as des musiciens et autres personnes qui t’accompagnent, comment fonctionne le processus créatif « Talisco » ? Je travaille énormément seul. Pas par choix, je dirais que c’est plus une conséquence car je n’ai pas d’amis ! Non je plaisante ! Plus sérieusement, oui, c’est une conséquence car j’ai beaucoup bougé et voyagé et pour monter un groupe c’est compliqué. Donc j’ai composé cet album seul oui. Cet album est un mélange très frais entre des sons rock/folk voire même des sonorités de films western et des sons électro et aussi un mélange entre une belle rythmique et une voie angélique, c’est ça la recette Talisco, la réussite via les mix de rythmes et de styles ? Ce n’est pas vraiment une recette à proprement parler, cet album a été composé vraiment de manière instinctive. Bien sûr qu’il y a plusieurs influences, c’est un peu un grand écart. Ca passe de la folk à la pop, à l’électro, j’écoute même du rap. Donc c’est un mélange en effet assez instinctif. Je sais que c’est facile de parler d’instinct et de dire que non tout ça n’est pas conceptualisé mais c’est vrai que cela part des tripes. Il y a une façon de faire de la musique et l’album, j’ai eu la volonté de vouloir le composer dans l’urgence pour ne pas trop le conceptualiser justement. Si je passe trop de temps sur ma musique, ça veut dire que je la réfléchis, que je la conceptualise et ça ne me plaît pas.
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Ce n’est pas le sujet en tout cas de cet album, c’est pour cela qu’il s’appelle Run, c’est une action. Je l’ai fait dans l’urgence pour en extraire le maximum de spontanéité. Quand tu parles de contrainte de temps, comment cela se manifeste dans ton travail ? C’est plus une façon de travailler, je me refuse à passer trop de temps sur ma musique, sur un accord. Cet album est le contraire du concept, moi je prends ma guitare, je commence à jouer, je chante. Après j’écoute si ça me parle ou pas, si ça me parle, je mets la chanson de côté et je creuse. C’est un processus de création un peu animal, l’album est très brut, il est binaire et assez frontal car il a été fait comme cela. Est ce que tu peux me parler de ton rapport à l’image notamment la vidéo. Il y a beaucoup de réalisation autour de ta musique, comment t’impliques-tu dans ce processus créatif ?
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C’est vrai qu’il y a beaucoup de contenu et contrairement à ma musique c’est quelque chose de très conceptualisé. L’image vient parler de la musique. Dernièrement nous avons travaillé un court métrage de 11 minutes. C’est une vidéo que l’on a faite avec des Américains, Zach et Mathiew, qui sont 2 réalisateurs. On a décidé de parler de l’album et de le mettre en images, ça évoque l’ensemble des thèmes qu’il y a sur l’album à travers des personnages qui sont tous écorchés vifs, il se passe plein de choses sur leurs visages. On voulait une notion d’évasion, de liberté, y’a une notion de rêverie, de fantasme avec ces grand espaces, tout cela évoqué à travers une sorte d’histoire d’amour ou de pseudo amour avec une course poursuite. Tout cela on le retrouve dans l’album. C’est vrai que ce court métrage est un peu un ovni. D’habitude pour un premier album on fait un clip qui accroche, faut que ce soit court et intense. Là nous c’est assez long, c’est aussi une volonté de faire quelque chose qui sorte du cadre habituel, c’est un risque aussi mais une belle prise de risque !
Cet album « Run » est-ce le reflet de ta propre vie ou un plongeon dans ton imaginaire ? Non ce n’est pas du tout inspiré de ma vie. Dans la musique je n’ai pas besoin de projeter ma vie, ca ne m’intéresse pas en fait. Je vis ma vie, j’ai mes petits trucs et je n’ai pas envie d’en parler. J’ai plus envie de parler de fantasmes et cet album parle d’émotions aussi. Il n’y a pas forcement d’histoire. Il n’y a aucun morceau où je raconte une histoire, ce ne sont que des émotions. Quelle est ta chanson préférée de l’album et pourquoi ? Y’en a une qui sort un peu du contexte, c’est « so old », c’est un morceau qui sort un peu du lot pour moi. Il parle du temps qui passe, de la mort. Et c’est peut-être le morceau de l’album le plus personnel. Tu fais l’objet d’une belle reconnaissance médiatique entre apparition à l’émission Taratata, et surtout l’utilisation de « Your Wish » dans la pub Balsamik. Comment le vis-tu ? Quel a été l’effet de cette publicité ? Je le vis bien ! Tant que ce n’est pas une pub pour le saucisson tout va bien ! Ca dépend de l’image pour laquelle tu es choisi. Dans ce cas, la pub est assez fraîche et naturelle, donc c’est cohérent et avec un morceau que j’adore.
Après j’aborde les live de manières différentes parfois on se régale et d’autres fois on est déçu de notre prestation car on voulait faire mieux. Le live pour moi c’est au cas par cas, mais d’une manière générale c’est génial la scène. Tu as un retour immédiat du public sur ta musique, pendant et après, et ça c’est très jouissif quand cela se passe bien ! Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ? J’écoute beaucoup de choses comme James Blake, Phèdre, et je viens de découvrir Patrick Watson et j’aime bien ! Enfin, qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour le reste de cette année 2014 ? Plein de concerts, et je souhaite me lever le matin et être content de faire ce que je fais.
Propos recueillis par Manon Missonge et Enrique Lemercier Crédit photo : Matthieu Dortomb
Nous avons rencontré le groupe Griefjoy avec lequel tu t’es produit sur scène il y a peu et eux pointaient du doigt le fait qu’aujourd’hui les publicitaires peuvent sortir un artiste du lot en le choisissant pour une pub. C’est marrant j’en ai parlé avec eux justement ! Je pense que tout dépend de la pub, une pub peut lancer un artiste si on parle d’un spot mondial diffusé pendant un an. Je pense aux pubs Kenzo ou Red Bull par exemple qui ont pu faire le tour de la planète et magnifie la musique. Là en effet c’est une chance énorme et un déclencheur fou. Dans mon cas, certes c’est une belle pub mais tout est relatif. Ce n’est pas une pub qui fera que ton album va exploser. Tu as débuté les concerts, comment cela se passe-t-il jusqu’à présent, quel genre d’artiste es-tu sur scène ?
L’album de Talisco « Run » est disponible depuis le 7 avril 2014
Je suis un grand stressé, mais comme tout le monde je crois ! On n’a pas beaucoup de dates pour le moment donc c’est assez récent.
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CHRONIQUE LA PSYCHO
(C’EST PAS) DU GATEAU Ceci est une complainte adressée à toutes ces idées de génie que je n’aurai jamais. Une pensée pour tous ces moments de désarroi traversés en découvrant la création d’un chanceux qui se serait comme pris une pomme sur la tête (que les incultes s’en aillent tous Googler «Newton»). C’est en particulier une ode à tous les livres que j’aurais aimé écrire. La fichue liste est longue, mais c’est l’un d’entre eux, à la couverture rose poudrée et au contenu hautement désirable, qui m’a soufflé (au caramel*) l’idée de cet article. *Vous comprendrez très bientôt le pourquoi de la blagounette pâtissière de très high level. L’ouvrage en question s’intitule «La Psycho du gâteau». L’idée de génie de l’auteur (#jalousieextrême) est d’avoir associé à chaque pâtisserie un profil psychologique (qui correspondrait à la personne qui aime le gâteau et non au gâteau en lui-même. Rappelons-nous que le salambo, aussi appétissant soit-il, n’est pas doué de raison, NDLR). En le (mille)feuillettant, j’apprends qu’en tant que fanatique de la religieuse au - hum ! - chocolat, je suis une obsédée sexuelle qui dissimule ses idées lubriques sous un air de Sainte-Nitouche. HAHA. Mon pote Humberto, tiramisuphile de son état, serait un latin lover inconstant, et ma copine Natacha, grande catin devant l’éternel (pardon Natacha mais je me dois de dire la vérité aux lecteurs), mordue de cheesecake, serait un ange de pureté pudique et farouche. HAHA bis. Bref.
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Malgré le caractère hautement ludique et coquin du livre, je dois tout de même signaler un sérieux problème… Ce satané ouvrage, tentation de tous les diables, donne faim. Alors évidemment on le lit, on rit, on approuve, on y va de son petit commentaire... Mais on a surtout envie de le bouffer tout cru, de lécher ses pages, de plonger en entier dans un bain de crème fleurette. Entre les photos, les recettes et les descriptifs, impossible de ne pas avoir la bave aux lèvres. C’est obligé : ce livre est un grimoire ensorcelé créé par une sorcière-chocolatière qui voudrait transformer toutes les jeunes filles du pays en bonbonnières. Ou alors par un boulanger carriériste. Ou que sais-je ?? Tout ça pour dire que : je veux que tout le monde sache - en particulier ma nutritionniste à 55 euros la consultation -que si je grossis ce n’est pas de ma faute. J’accuse les auteurs. J’accuse la photographe. J’accuse l’industrie du livre toute entière. Et maintenant qu’on m’apporte une cuillère. Ecrire cet article m’a mis l’eau à la bouche. J’ai rendez-vous avec Buzz l’Eclair.
Déborah Bannwarth
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DAPHNÉ BÜRKI 106
PHOTOGRAPHE : PAULINE DARLEY @LE CRIME ASSISTANTE : LARA GUFFROY STYLISME : CÉCILE REAUBOURG (TROUVAILLES CHICS) MAKE UP : MADEMOISELLE MU HAIR : CYRIL LAFORET AVEC LES PRODUITS CATWALK BY TIGI MANUCURE : LYNETTE NAIL ART POUR CHEZ CAUSETTE REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER LIEU : BAR / RESTAURANT LE FANTÔME À PARIS 107
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Perfecto CLAUDIE PIERLOT Robe MARY KATRANTZOU chez Colette Bagues MA DEMOISELLE PIERRE Escarpins RUPERT SANDERSON chez departementduluxe.com
Veste et top rayé SAINT LAURENT PARIS Jean’s vintage et bijoux personnels Chaussures CHRISTIAN LOUBOUTIN
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Veste en cuir, robe, chaussures et chaussettes SAINT LAURENT PARIS jean’s vintage Bracelets et bagues MA DEMOISELLE PIERRE 110
Chemise CLAUDIE PIERLOT Jean’s vintage Boots CHRISTIAN LOUBOUTIN Bracelets (à droite) SAINT LAURENT PARIS Bracelets (à gauche) MA DEMOISELLE PIERRE Bagues personnelles et bague auriculaire VENIX chez Colette
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Veste IRO Tee-shirt LA COMEDIE HUMAINE Collier plastron MA DEMOISELLE PIERRE
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Perfecto SAINT LAURENT PARIS Chemise 0039 ITALY Bague et collier grosse gourmette MA DEMOISELLE PIERRE Manchettes MALLARINO 115
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Veste en jean CLAUDIE PIERLOT Combinaison pantalon JEAN PAUL GAULTIER Manchettes ethniques DEAR CHARLOTTE Baskets NIKE Air Max sur brandalley.fr 117
INTERVIEW DAPHNÉ BÜRKI Il y a trois ans, Daphné Bürki nous invitait à la suivre une journée dans les coulisses de « L’édition spéciale » sur Canal +, dans laquelle elle était chroniqueuse. Cela avait été l’occasion pour nous de réaliser un reportage sur l’émission, ainsi qu’une interview et une séance photo improvisée dans les studios avec Daphné. Cela avait alors donné une nouvelle impulsion à notre support et les séances photos et interviews avec des personnalités se sont multipliées au fil des numéros de Pose Mag. Trois ans après, alors que sa carrière professionnelle a beaucoup évolué, nous avons décidé de lui faire à nouveau une place d’honneur dans notre magazine. Cela a été l’occasion pour nous de faire le bilan de ses différentes expériences à la télévision depuis et qu’elle nous parle de sa nouvelle émission, « Le Tube » sur Canal +. Pour commencer, un petit clin d’œil à la séquence « main dans la main », notre première rencontre remonte à trois ans, est-ce que je t’ai manqué ? Je t’ai suivi de loin et tu as bien grandi mon petit. C’est Loïc Prigent qui m’a dit il y a trois ans : « Il faut que tu rencontres ce mec, il est super » ! Comme c’est mon meilleur ami et un homme de confiance, je t’avais contacté ! Professionnellement, il s’est passé énormément de choses pour toi. Notamment avec Les Maternelles, C à vous, Le Grand Journal, puis Le Tube depuis la rentrée dernière. Comment as-tu vécu tout ça ? Quand on s’est rencontré la première fois, j’étais encore à L’Édition Spéciale, et j’ai été appelée à la dernière minute par Les Maternelles. Je suis partie de Canal + pendant un an, ce qui était quand même assez osé. Ces trois ans sont passés tellement vite, c’est parti dans tous les sens. J’ai vécu ça plutôt bien, même s’il y a eu quelques hauts et quelques bas. Parmi toutes ces expériences, de laquelle gardes-tu le meilleur souvenir ? Je n’ai pas beaucoup de regret dans la vie en général donc ce que je fais en ce moment c’est ce qui me plaît le plus. J’essaye de créer ma marque avec Le Tube et ça prend bien pour l’instant donc je suis hyper fière de mon équipe. En télévision, et même dans tous les domaines je trouve qu’en France, il est difficile de se renouveler. Du coup, aucun regret ?
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Non, vraiment. J’ai adoré le fait que France Télévision me contacte jusqu’au bout. Ils ont eu peur, mais ça a pris et j’ai un souvenir super heureux de cette année là. Ce n’est pas mon ADN de parler de maternité, de sujets aussi précis, c’est pour ça que je suis revenu assez vite dans la culture et dans l’actualité en général. Mais j’en garde un super souvenir ! J’ai finalement accepté d’aller au Grand Journal durant un an, mais j’ai l’impression que cela a duré seulement 24 heures, tellement c’était speed et hystérique. Je suis contente d’avoir fait la dernière année de Michel Denisot. C’était un peu trop gros pour moi cependant avec un manque d’espace de liberté, même si j’ai rencontré des gens géniaux. Quand tu as quitté Canal +, c’était osé car c’est difficile d’y retourner ensuite. As-tu eu des difficultés à les convaincre ou sont-ils revenus vers toi ? Je suis partie très sereine faire Les Maternelles sur France TV car j’avais fait le tour de ce que je faisais dans L’Édition Spéciale. Six mois après que je sois partie, c’est Canal + qui m’a recontacté pour que je revienne. On en a énormément discuté et finalement c’est Michel Denisot qui m’a fait une tape sur l’épaule en me disant « Venez on va déjeuner demain ». Quand il vous dit ça, vous ne dites pas non ! Puis c’est eux qui m’ont aidé à créer mon émission, Le Tube. Aucune nostalgie, aucun manque de la grande notoriété du Grand Journal. Je veux juste être fière de ce que je fais. Par rapport au Grand Journal, il y a eu des critiques assez dures quand tu co-animais l’émission, comment as-tu vécu cela ?
Veste MKT Studio T-shirt La Pièce x Adieu et à demain Collier Médecine Douce Combinaison Jean Paul Gaultier
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Les seules critiques qui sont vraiment ressorties étaient celles concernant mon rire. Si la seule critique est que je ris trop, cela me semble ne pas être un gros problème dans la vie donc en fait je ne l’ai pasmal pris et j’en ai rigolé encore plus.
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Une émission sur l’actu des médias, c’est ce que tu voulais depuis longtemps ?
Après, les autres critiques étaient plus générales sur le fait que l’émission était vieillissante. Après j’ai fait ce que j’ai pu dans l’espace réduit que l’on m’a donné.
Si tu regardes bien Le Tube je m’éclate car au niveau des sujets c’est très transversal. Je peux parler du net, c’est notre nourriture première, de télévision, de phénomènes musicaux… C’est donc très proche de ce que je sais faire.
J’ai continué à vivre ma vie, cela m’a glissé dessus, notamment en étant enceinte alors que l’on s’attendrait à ce que l’animatrice du Grand Journal rentre dans du 36 jusqu’à la fin.
J’étais très fan à l’époque des samedis sur Canal + avec + Clair, En Aparté, donc je trouve que c’est un bon mix de ce que Canal et moi savons faire. J’y apporte ma touche personnelle à chaque émission !
Non. J’invite que des gens que j’aime bien. Que ce soit Nabilla ou Enora, qui sont deux personnalités très différentes, elles sont quand même très intéressantes. Je n’ai pas de liste noire. Au contraire, qui aimerais-tu vraiment voir dans ton émission ? En fait, j’ai du mal à me projeter donc j’invite au fur et à mesure. Le premier invité c’était Gilles Bouleau, c’est quand même l’un des mecs qui fait le plus d’audience aujourd’hui, mais qui parle très peu et pourtant il a accepté de venir. Il m’a fait un joli cadeau ! J’étais aussi hyper fière d’avoir invité Vincent Lagaf dans mon émission car il s’exprime rarement également. Le portrait de l’invité est toujours très complet avec le parcours et des témoignages, est-ce pour le mettre en confiance ou pour ouvrir sa sensibilité pour qu’il se livre plus facilement ? Ce n’était pas du tout prévu en fait. C’était important pour moi de raconter l’histoire de l’invité. On enquête très simplement, on ne va pas trop loin, on n’est pas trop intrusif, il me semble. Ils racontent leur vie médiatique donc je ne rentre pas dans des détails très forts de la vie privée. J’imagine que cette rétrospective doit être émouvante, mais ce n’est pas du tout dans le but de faire pleurer. Je ne veux pas mettre mon invité mal à l’aise. Petit jeu de mot avec Le Tube, mais le tube du moment que tu écoutes c’est quoi ? C’est mon mec qui écoute Breton non stop, donc je suis sur Breton non stop. Et si tu devais écrire une lettre à, comme s’intitule une séquence de l’émission, à qui s’adresserait-elle et qu’est-ce que tu lui écrirais ? Bonne question. A plein de gens… Le magazine média est un magazine tout court qui raconte des histoires. J’ai eu une petite frustration au Grand Journal c’est que tu es tellement sur l’actualité du jour que tu parles trois minutes maximum de sujets colossaux. Je bosse avec une méga boite de prod’ et une dizaine de journalistes. Les sujets viennent de nous, sont traités à notre façon. On va du point A au point Z finalement ! Dans ton émission tu as invité des gens qui font polémique comme Nabilla ou Enora Malagré, est-ce qu’il y a des personnalités médiatiques que tu ne voudrais vraiment pas voir dans Le Tube ?
Lorsque je t’ai interviewé il y a trois ans, tu avais plein de projets d’émissions, mais ils étaient trop farfelus pour être acceptés, en as-tu encore ou t’es-tu assagie ? Justement, D8 a fait un live durant 24 heures et j’avais proposé à Canal + il y a quelques années de faire la même chose, et on m’a regardé en disant « Ahah, tu es folle », mais au final c’est la même équipe qui l’a fait sur D8. Pour l’instant je préfère me consacrer à implanter Le Tube. On suit le fil conducteur que l’on s’est fixé. Cela fonctionne donc il faut le solidifier avant de partir dans d’autres projets.
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Tu t’es remise aux réseaux sociaux avec Twitter et tes 74000 followers, qu’est-ce qui t’a décidé ? Je l’ai ouvert au moment des Maternelles, c’était génial pour moi car cela me permettait de prendre la température par rapport à l’émission. Je l’ai arrêté au bout d’un mois du Grand Journal car je me suis rendu compte que tu pouvais être menacée de mort pour avoir dit bonjour à Justin Timberlake. C’était trop étrange donc j’ai voulu épargner ma vie… Je l’ai ré-ouvert dès ma sortie du Grand Journal. Cela me sert beaucoup pour Le Tube. A partir du moment où c’est une émission très connectée, il valait mieux que je m’y remette. C’est un lien direct très intéressant. On t’a vu récemment avec ton ami Loïc Prigent dans Le Petit Journal de Yann Barthès, pour que tu lises les tweets de Loïc sur la Fashion Week, est-ce que l’univers de la mode te passionne encore ? J’adore ! Je la regarde de deux pas en arrière aujourd’hui, je l’effleure du regard, cela me plaît. Avant j’écrivais pour des magazines de mode donc j’étais à fond dedans, mais maintenant je la regarde pour le plaisir et c’est très agréable. Animer une émission mode un jour, ça ne te dit plus ? J’aimerais bien le refaire, mais à ma sauce encore une fois. Le but pour moi ce n’est pas de faire du relooking. Mais c’est toujours dans un coin de ma tête. Au grand désespoir des fans de ta feu particularité capillaire qui a été copiée, recopiée, re-recopiée, tu as délaissé le tie and dye, alors ça y est. Daphné Bürki s’assagit ? Non, il faut juste que je trouve une autre connerie à faire. Cela n’était plus possible. De dos dans la rue, il y en a partout. Mon mec aurait fini par s’y tromper. C’est merveilleux, au CAP coiffure classique, maintenant il y a le cours de tie and dye. Cela faisait 8 ans que je l’avais, mais il fallait passer à autre chose. Il faut que je trouve un nouveau truc, mais je ne suis toujours pas assagie ! Mère de deux filles et compagne de Sylvain Quimene, connu sous le nom de Gunther Love dans les Airnadettes, comment se passe la petite vie de famille ? C’est rock’n’roll ! J’ai été maman très tôt donc cela fait partie de mon organisation de tous les jours d’avoir mes enfants accrochées aux pattes. 122
Je n’ai pas la révélation de la jeune mère, j’adore avoir des enfants autour de moi. J’étais animatrice de goûter d’anniversaire étant étudiante donc cela fait partie de moi. On est méga heureux ! C’est encore plus d’amour dans ma vie de tous les jours. Il paraît que l’on ne dit jamais deux sans trois ? Non ! J’ai déjà attendu 6 ans pour en refaire un, mais après en faisant Les Maternelles cela m’avait bien préparé au final. Deux c’est bien, surtout quand tu as un boulot de folie comme ça et dans une ville comme Paris c’est déjà très rock’n’roll. Pour finir, on peut d’ores et déjà se fixer un rendezvous dans trois ans, et d’ici là qu’est ce que l’on peut te souhaiter ? Comme je disais, j’ai du mal à me projeter et je ne suis pas très adulte de ce côté là. Je veux juste continuer à bosser comme ça en faisant ce qui me plaît !
Propos recueillis par Enrique Lemercier
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SHOPPING BOUQUET DE FLEURS D’OR Par Cécile Reaubourg (Trouvailles Chics) et Enrique Lemercier
J’ai fait fortune cet hiver en investissant dans des plantations d’orchidées, alors j’ai décidé de fleurir de façon royale mon dressing pour le printemps. Le problème, c’est que comme je ne suis pas une femme tape-à-l’oeil, je préfère la jouer casual et près du peuple ! Alors oui, je porte des baskets Nike, comme tout le monde, oui, je mets du vernis à 9 euros, oui je peux avoir du plaqué or aux doigts mais le reste de ma tenue représente un montant à cinq chiffres. Et ça, il n’y a que moi et mon American Express Centurion qui le savons !
Haut en tulle Christopher Kane - 2455 € / Pantalon fuselé en soir Marc by Marc Jacobs - 325 € / Blouson en dentelle de coton brodée Sacai - 1045 € Bague en or 18 carats Berbère Repossi - 5100 € / Bague en or 18 carats Berbère Repossi - 2250 € / Bague en plaqué or Jennifer Fisher - 135 € Baskets FlyKnit Lunar1+ Nike - 115 € / Vernis à ongles blanc Essie - 9,65 € / Sac Carven - 420 € 124
CHRONIQUE CONFESSIONS D’UN ACCRO AUX REINES DU SHOPPING
Pardonnez-moi chers lecteurs, mais j’ai pêché. Il y a quelques mois, lorsque j’ai entendu parler du nouveau programme de Cristina Cordula sur M6, « Les reines du shopping », je me suis dit qu’il fallait absolument que je le regarde. Tout d’abord parce que Cristina, on l’aime tous. Elle est belle, drôle, toujours de bonne humeur, pleine d’énergie et son accent brésilien et sa réinterprétation très personnelle des expressions françaises nous font toujours sourire. Mais après un premier épisode, je me suis dit qu’il n’y avait rien de vraiment révolutionnaire, on partait encore sur une émission dans la lignée d’ « Un Dîner presque parfait », où les candidats s’attribuent des notes... Et puis en terme de mode, il faut avouer que si on s’intéresse un peu à ce domaine, ce n’est pas avec cette émission que l’on va vraiment apprendre des choses. « Toi, tu es un 8, alors tu marques ta taille », « toi tu es ronde alors tu mets des gros bijoux et tu oublies les imprimés car ça augmente le volume»... Oui oui Cristina, on a bien compris, merci ! Oui mais voilà, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai voulu persister et j’ai commencé à sérieusement me prendre au jeu, à tel point que je crois qu’à ce jour, je n’ai raté aucun épisode ! Alors là, vous vous dîtes qu’elle est sympa la vie de rédac’ chef qui arrive à être dispo tous les après-midi à 16h20 pour se poser devant la TV. Je vous arrête tout de suite en vous rappelant qu’à notre belle époque, nous avons accès à une super invention qu’est le replay !
Maintenant, vous allez vous demander comment j’en suis arrivé là. Et bien c’est simplement que si on se met dans de bonnes conditions pour regarder ce programme, c’est-à-dire en ne l’abordant pas au premier degré, en faisant fi de tout ce qui est vraiment tendances, mode pointue... on prend un certain plaisir à découvrir chaque semaine les cinq candidates toujours très bien castées, qui s’affrontent dans une compétition de shopping. On aime alors leurs fashion faux pas, leurs visions très personnelles du bon goût, leurs associations de vêtements complètement improbables, leur bonne humeur ou au contraire leur aigreur qui les rendent parfois très dures dans leurs propos sans grandes raisons. Parce que ne l’oublions pas, il s’agit simplement d’un défi consistant à trouver une tenue avec un budget précis, une liste de boutiques imposées et un temps imparti de trois heures comprenant shopping (tenue, accessoires et chaussures) et mise en beauté. On ne parle pas de sauver le monde, cela n’a rien de culturel ou intellectuel mais franchement, qu’est-ce que ça fait du bien ! Seul, à deux ou entre amis, je suis sûr que si vous ravalez un peu votre fierté et vos préjugés, vous finirez accro aussi. Et promis, cet article n’est nullement sponsorisé par M6. Enrique Lemercier 125
Pull 126
PEPE JEANS
MARK DAUMAIL PHOTOGRAPHE : PAULINE DARLEY @LE CRIME ASSISTANTE : LARA GUFFROY STYLISTE : ANTOINE MONT MAKE UP : CAMILLE SIGURET HAIR : JANE BRIZARD REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER LIEU : BAR / RESTAURANT BLISS À PARIS
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T-shirt 128
JIL SANDER
Chemise THE KOOPLES jeans PEPE JEANS Chaussures TOMS
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Veste GASPARD YURKIEVICH Chemise TEDDY SMITH Jeans PEPE JEANS Chaussures NATIONAL STANDARD 131
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Veste LA COMEDIE HUMAINE Chemise THE KOOPLES 134
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Trench BURBERRY PRORSUM sur www.mrporter.com Veste révsersible K-WAY T-shirt LA COMEDIE HUMAINE Pantalon ACNE Chaussures NATIONAL STANDARD 136
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RENCONTRE MARK DAUMAIL Ancien chanteur du groupe Cocoon, Mark Daumail a décidé de se lancer dans une carrière solo. Laissant loin derrière lui les sons envoutants et la folk, Mark s’oriente désormais vers une pop aux accents soul et électroniques. Nous lui avons donné rendez-vous au Bliss, dans le 1er arrondissement de Paris, afin de le faire passer devant l’objectif de notre photographe et d’en savoir plus sur ce nouveau projet en solo. Tu t’es fait connaître musicalement en 2006 avec le groupe Cocoon que tu as créé avec Morgane Imbeaud. Avant ça est-ce que tu étais déjà dans l’univers de la musique ? D’où t’est venue cette passion ? Professionnellement, Cocoon a été le premier contrat. Mais depuis que je suis petit, j’ai des instruments car mon père est musicien. Il y avait toujours des membres de son groupe qui étaient là. C’était synonyme de fêtes de week-ends sympathiques. Dès que j’ai eu mon bac, j’ai enregistré mes premières démos. A la base pour Cocoon j’étais seul car j’ai rencontré Morgane un ou deux ans plus tard. Elle s’est greffée sur le projet. On peut dire que le groupe Cocoon a eu une belle carrière, pourquoi ce choix d’arrêter le groupe finalement ? On ne s’est jamais dit qu’il fallait arrêter. On n’avait pas forcément l’envie de faire un troisième album. Morgane avait envie de revenir vers des trucs plus petits car ça devenait trop gros à la fin. Personnellement, je me sentais plus libre artistiquement car on te fait davantage confiance. Depuis un moment j’avais des envies de changer d’ambiance et du coup je me suis dit que c’était le moment de faire un album solo. Je repars donc sur des ambitions trop grandes ! Et justement, est-ce que cela ne te fait pas peur de devoir tout reconstruire en partant de zéro ? Je me rends totalement compte qu’il faut trouver un nouveau public. On a essayé de s’adresser aux fans de Cocoon et ils n’ont pas forcément adhéré, au contraire. Je m’en doutais car ce n’est pas du tout la même musique. Avec les interviews, le clip, la fan base du groupe a fini par accepter petit à petit le Mark Daumail en solo. Je ne reprends pas totalement à zéro côté maison de disque et ça c’est déjà plutôt cool car ça va plus vite, ainsi que côté équipe qui me suit. Après je ne regrette pas du tout. 138
Ton premier EP intitulé « Mistaken » est composé de titres aux sonorités pop, parfois un peu rock éléctronique, alors que Cocoon était essentiellement folk. Est-ce que ce n’est pas difficile de passer d’un style à l’autre ? Ca a été génial car j’ai eu l’impression d’apprendre tout en le faisant. Je me suis imposé quelques règles en gardant mes classiques tout en découvrant une nouvelle écriture, un nouvel instrument, un nouvel accord. Les musiques sont sorties tout de suite, alors que les textes sont arrivés presque un an après. Cela est resté du yaourt pendant des mois. D’habitude j’écrivais toujours les textes avant. J’ai investi dans des synthés, des micros, des compresseurs… Je me suis fait un vrai studio. Les trois titres de l’EP sont très efficaces. On a le côté électro avec « Mistaken », le côté plus pop-rock avec « Monsters » et la balade électro aux accents RnB avec « Tom Cruise » qui a un côté très sexuel musicalement. Mark Daumail en solo va donc libérer un côté plus lover? C’était l’idée avec « Tom Cruise » car dans Cocoon c’était une musique très asexuée. Les voix enfantines et naïves empêchaient toute sexualisation des chansons, alors que l’on était un mec et une fille. C’est une manière de raconter à quel point certaines groupies peuvent te faire vivre des situations gênantes. C’était très DSK, assez déviant… Après « Monsters » c’est ma préférée du disque, j’ai vraiment envie qu’elle marche maintenant que l’on a fait le clip. Et « Mistaken » est un accident en fait, j’avais fait la mélodie, les accords et quand je suis arrivé au studio c’est Marlon B qui a repris les rênes car il ne l’aimait pas dans sa version démo.
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Ton premier album « Speed of light » devrait sortir en mai prochain, à quoi peut-on s’attendre ? J’ai conçu cet album comme une radio sur laquelle on change sans arrêt de stations. Là c’est la radio zouk, puis la radio rock… Bon il n’y a pas de zouk même s’il y a une chanson un peu cocotiers, version île des tropiques. On a mis l’accent sur la pop moderne dans l’EP, mais dans l’album il y a aussi des clins d’œil à Justin Timberlake, à Paul McCartney, à Gorillaz. Je ne voulais pas me cantonner à un seul style dans mon disque. Est-ce qu’il y a des artistes avec lesquels tu aurais envie d’enregistrer des titres ou maintenant tu préfères être en solo ? Il y a une fille que j’adore et j’ai vu qu’elle avait été dans Pose Mag, c’est Christine and The Queens. On a le même tourneur et pas mal d’entourage en commun, je suis un fan absolu ! L’idéal ce serait des artistes comme James Blake, mais on est dans l’intouchable là. Tu as coproduit le dernier album de Stephan Eicher, comment est née cette collaboration ? Avec Nouvelle Vague, on a repris énormément de Stephan Eicher. Sur l’une des chansons, il nous a appelés pour dire qu’il avait bien aimé le couplet, mais détesté le refrain. Cela m’a fait rire. 140
Ce qui est marrant c’est qu’au début je ne connaissais pas du tout son style. Puis mon directeur artistique nous a mis en contact car il avait besoin d’un peu de sang neuf, mais je me demandais ce que j’allais lui apporter. Et en fait une amitié est née après un an de travail. Ce sont deux générations qui se sont rencontrées. Est-ce que cela te donne envie de travailler sur d’autres albums ? C’est déjà le cas en ce moment notamment. J’ai déjà écrit des chansons pour Julien Doré, pour d’autres artistes plus ou moins connus. Je suis en train de créer pour un très gros artiste dont je ne peux rien dire pour l’instant. J’aime écrire pour les autres et pourquoi pas réaliser un jour pour les autres. A l’issue de ces questions, on va commencer la séance photo, comment te sens-tu devant l’objectif ? De moins en moins mal en fait. Avec Cocoon c’était compliqué car j’avais toujours cette petite chose blonde à côté de moi et c’est toujours difficile d’avoir une attitude à deux finalement ! Tout seul c’est en fait plus cool et j’ai eu la chance de faire quelques séances vraiment sympathiques. Avec mon agent on essaye de rentrer en contact avec des gens de la mode justement pour développer ça. J’aurais refusé il y a 5 ans, mais je me dis : « Autant en profiter ! ».
Justement, en termes de mode, est-ce que tu t’y intéresses ? Carrément, depuis le début. Avec Cocoon j’étais toujours habillé par de super créateurs comme Margiela ou Paul Smith. Puis, en ce moment on essaye de voir ce qu’on va faire niveau look. Dans la vie de tous les jours, j’ai peu de fringues, mais j’adore Acne, A.P.C, Kenzo… Je préfère avoir des habits un peu plus chers, mais en petite quantité. Je fais très attention à mon style. J’adore les baskets, même si je n’ai pas non plus 100 paires de Nike. Ta pièce fétiche, c’est quoi ? En ce moment, c’est un sweat bleu en laine à capuche de chez A.P.C. Ton album sortira en mai prochain, d’ici là quels sont tes projets ? Il y a la sortie du clip. Ainsi que la promotion et la préparation de la tournée. J’ai de super musiciens qui ont bossé avec Lilly Wood & The Prick aussi. Les dates commencent dès avril avec des festivals cet été. En ce moment je cherche une reprise à faire car quand tu es invité dans les émissions, on t’en demande toujours une, mais pour l’instant je n’ai aucune idée. Et du coup, pour la suite on te souhaite le même succès qu’avec Cocoon, voire encore plus ? Cela va être dur car c’était vraiment phénoménal ce qui est arrivé avec Cocoon. J’ai envie que cela s’installe pour ne pas regretter d’avoir fait ce choix. Ca serait bien que je puisse au moins faire un deuxième album. Propos recueillis par Enrique Lemercier Veste et chemise LA COMEDIE HUMAINE Jeans PEPE JEANS Chaussures PHILIPPE ZORZETTO
L’EP de Mark Daumail, « Mistaken » est disponible depuis le 20 janvier 2014 et l’album « Speed of light » sortira le 19 mai 2014 141
AMISH PHOTOGRAPHE : MARIE CANCIANI STYLISME : SARAH DELANNOY MAKE UP : MONICA BIBALOU HAIR : YUMIKO HIKAGE MODEL : LAURINE DABOVILLE @WOMEN MODEL MANAGEMENT
Veste asymétrique PEACHOO+KREJBERG longue imprimée VANESSA MORIN Chemise SHADOW CONNECTED
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Pardessus IS NOT DEAD Chemise SHADOW CONNECTED Pantalon VICTORIA/TOMAS 145
Chapeau LAURENCE BOSSION Chemise SHADOW CONNECTED Robe TOT
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Manteau homme TSOLO MUNKH Chemise SHADOW CONNECTED Jupe longue AINUR TURISBEK
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Veste VICTORIA/TOMAS Pull KRISTOFER KONGSHAUG Jupe imprimée VANESSA MORIN Chaussettes vintage Sandales plateformes PEACHOO+KREJBERG 148
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Chapeau LAURENCE BOSSION Cape ISABEL BENENATO Robe longue PEACHOO+KREJBERG
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SHOPPING TENDANCE
GRAPHIQUE ETHNIQUE Par Cécile Reaubourg (Trouvailles Chics) et Enrique Lemercier
Cette année, on n’attend pas l’été pour se la jouer colorée. On surfe sur la tendance ethnique et on enfile cette jupe qui fera son petit effet ! Et comme on a peur de rien, après avoir calmé le jeu avec une chemise blanche et une veste en jean, on prend son sac à dos pour rendre hommage à la junk food. Et histoire d’aller jusqu’au bout de la provocation et de frôler les limites de l’agression visuelle, on enfile ses escarpins graphiques, tous les bracelets qui nous passent sous la main et on met des patchs ethniques sur les ongles. Attention les yeux, on arrive !
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Veste en jean Rag & Bone - 270 € / Gloss Burberry Make-up - 25 € / Sac à dos David & Goliath Nice Junk - 27 € Chemise Proenza Schouler - 405 € / Boucles d’oreilles en argent Pamela Love - 140 € / Bijou d’oreille en argent Pamela Love - 95 € Jupe Carven - 350 € / Nail patch Chez Causette - 12,90 € / Escarpins Isabel Marant - 370 € Set de trois bracelets tissés Missoni - 220 € / Set de trois bracelets en plaqué Or Twister Carolina Bucci - 531 € 153
POSE DRINK UN VERRE AVEC
ANNE BILLETTE
M’inscrivant, numéro après numéro, dans une démarche « mains en l’air* pour tous », j’ai le plaisir non dissimulé de vous faire découvrir Anne Billette, rayon de soleil de son état et costumière de talent. Vous vouliez un avant-goût de printemps ? Ne cherchez plus, vous êtes au bon endroit. De rien, j’aime n’être que joie dans vos coeurs. Anne Billette est l’une des premières personnes que j’ai rencontrée lorsque j’ai foulé le sol parisien. A peine débarqué, j’ai été happé par son humour, sa bienveillance et son univers. Elle est de celles qui portent le turban en toute occasion, à la plage comme en soirée et qui aiment recevoir. Son drink : une coupe de champagne. Mais il est possible de la voir accompagnée d’un mojito à la seule condition que la mer soit à moins de 500 mètres. Anne est également une partenaire de danse hors pair : nous dansons sur toutes les musiques, sur toutes les pistes et ce, jusqu’au lever du jour. Alors laissez-vous subjuguer par une costumière qui n’aura d’autre effet que de vous séduire selon le grand principe d’ « une fille pas comme les autres ». A titre préliminaire, en tant que spécialiste du costume pourrais-tu nous apporter ton regard sur la théorie de la « carapace » allègrement utilisée dans les confessionnaux de télé-réalité et d’émissions de coaching de vie ? En effet, les participants, avant de vivre une aventure humaine incroyable, passent souvent par un stade chafouin et aiment à se cacher derrière de gros pulls boulochés. Je n’ai jamais entendu parler de cette théorie de la carapace, une invention de ton cru ?... Pour être tout à fait honnête, vestimentairement parlant, j’ai une énorme tendresse pour les gens qui se trompent, les silhouettes ratées, et aussi pour les vêtements doudous, les tee-shirts fétiches un peu régressifs, les trucs qu’on continue à porter même s’ils sont passés de mode ou qu’on a passé l’âge. J’ai un rapport très affectif au vêtement et je suis capable d’aimer des pièces vestimentaires uniquement pour l’histoire qu’elles me racontent sur ceux qui les portent. Ça doit être une déformation professionnelle, un look « réussi » n’est pas forcément le plus inspirant quand on construit un personnage, je préfère que ça boîte un peu. Je ne connais pas assez les émissions de coaching pour vraiment en parler, mais j’ai l’impression qu’elles tendent à normaliser un peu tout, et, finalement, la norme et le « bon goût » m’intéressent assez peu. Et puis, on ne va pas se mentir, le pull bouloché, je peux trouver ça assez sexy ! 154
Tu maîtrises parfaitement la sape : des turbans, des imprimés, des robes, un soupçon de paillettes et il n’est pas rare que tu empruntes des éléments au vestiaire masculin soit le port d’un costume perchée sur de hauts talons. Comment définirais-tu ton style? Je ne suis pas sûre de « maîtriser parfaitement la sape », comme tu dis, mais au fil du temps, je me connais plutôt bien, ça aide ! En fait, m’habiller est un peu un exercice avec contraintes, étant données mes mensurations non canoniques, du coup, je préfère en faire un jeu qu’une corvée. J’aime l’ultra-féminin et les silhouettes un peu surannées qui font référence aux années 40 ou 50. D’où les turbans, les silhouettes super ceinturées, les tops drapés. Pour le vestiaire masculin, je m’y risque sur la pointe des pieds, car, en terme de proportions, je ne suis pas tout à fait faite comme un garçon, mais un pantalon d’homme large bien ceinturé, avec une veste cintrée, et un beau décolleté, ça peut m’aller, tout est histoire de coupe et de proportions (et surtout, « jamais sans talons», ça pourrait être ma devise – ou « jamais sans vernis à ongles », j’hésite encore !). Ah, et j’allais oublier : j’ai aussi une passion déraisonnable pour l’imprimé léopard ! Donc, pour en revenir à ta question initiale, mon style, ça pourrait être la rencontre assez improbable entre Simone de Beauvoir et Marilyn Monroe, débrouille-toi avec ça!
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Si je m’en réfère à la Fashion Police et donc, Joan Rivers, un nombre incalculable de règles, tel le code de la route, régneraient sur nos cintres laissant place à des choix douteux. Errant à la recherche de la vérité, je suis seul face à la mer Egée. Qu’est ce que le style selon toi ? Très vaste question ! En même temps, l’émission à laquelle tu fais allusion – cultissime pour les coach potatoes que nous sommes à l’occasion – est aussi très décomplexante dans la mesure où tout et son contraire peut y être dit, parfois même dans la même phrase (de la part de chroniqueurs dont le sens du style n’est pas forcement la qualité première, si l’on en juge par ce qu’ils portent). Mais bon, Joan Rivers et son côté « vieille dame indigne » me ravissent ! 156
Donc, oui, le style… Je vais sans doute enfoncer une porte grande ouverte, mais, pour moi, le style est une question d’attitude, une façon de bouger et d’occuper l’espace, un bon choix de vêtements certes, mais surtout une harmonie entre ce qu’on est et ce qu’on montre. Rien de pire que quelqu’un qui se sent mal dans ce qu’il porte ! Donc pas de règles, pas de codes qui soient absolus en matière de style, il faut juste s’écouter… Je ne suis pas sûre de t’avoir aidé, là. Que penses-tu des gens, soit une grande majorité de blogueurs, qui aiment à en faire des caisses avec des superpositions à outrance, 26 éléments dans les cheveux et un pneu en guise de collier ?
Pour ce qui me concerne directement et personnellement, j’évite, vu mon volume, d’accumuler des éléments qui m’en rajouteraient (du volume) ! Je préfère donc la sobriété pour moi-même, mais j’aime aussi les silhouettes sobres en règle générale. Et si, qui plus est, ces accessoires sont griffés, ça pourrait presque me provoquer des nausées ! Au cinéma, trop d’éléments viennent souvent parasiter l’information, j’ai tendance à supprimer tous les accessoires qui ne sont pas nécessaires pour me concentrer sur ce qui sera réellement important et signifiant. Souvent j’évite les sacs à main, ça encombre et ça n’apporte rien dans bien des cas. J’ai régulièrement en tête la phrase de Coco Chanel qui disait : « Avec les accessoires, le plus important, c’est de toujours enlever le dernier que l’on a ajouté » (ou, par conséquent, les 30 derniers pour nos amis blogueurs mode !). En tant que costumière, comment arrives-tu à déterminer le style vestimentaire d’un personnage et à lui créer un univers ? Ça peut vraiment varier selon les films et la « direction artistique » qu’un réalisateur veut donner. Dans un premier temps, je m’imprègne du scénario et on en discute, puis je fais des propositions visuelles en fonction de ces éléments. La rencontre avec les acteurs est évidemment très importante, c’est le moment où on affine les choix selon ce qui est le plus pertinent par rapport à eux, à leur façon d’être, de bouger. En tout cas, j’essaye de garder à l’esprit que ce n’est pas moi qui habille un personnage, mais que c’est lui qui s’habille, donc j’essaye de trouver de l’intérieur ce qui motive le choix d’un vêtement plutôt qu’un autre. C’est pour ça que je passe mon temps à observer les gens (ceux qui m’entourent et qui m’inspirent, mais aussi les gens dans la rue) et que les silhouettes ratées m’intéressent et me touchent, parce qu’un choix de vêtement a toujours un sens pour celui qui l’a fait, même si je peux le juger mauvais ou pas approprié. De toute façon, si la méthode de travail reste la même, la création d’un personnage se nourrit pour moi de beaucoup d’influences et de références conscientes ou inconscientes : la mode, la rue, les films, les expos, les lectures… Lorsque tu as pris le bus de la vie, quelle a été l’impulsion pour te diriger vers le métier de costumière ? Le bus de la vie, pour filer ta métaphore, a pris pas mal de petites routes de campagne avant que je ne me dise que je voulais faire ce métier !
Ce qui a été déterminant, ça a été la rencontre avec Pierre Canitrot (chef costumier) qui m’a fait confiance en me prenant comme assistante alors que je n’avais quasiment pas d’expérience en la matière. Et puis, surtout, il m’a totalement décomplexée, puisque lui-même avait un parcours atypique, il était passé par les Beaux Arts, donc n’avait pas de formation spécifique de costumier ou de styliste. Il m’a fait entrevoir qu’on pouvait faire sans, et que le métier de costumier, dans le cinéma contemporain, était plus un travail de recherche, d’agencement qui s’appuyait sur une grande culture d’images et une grande curiosité. Telle une boule de flipper, tu n’exerces pas seulement sur grand écran, tu fais des télés, des parutions presses et de nombreux événements. Outre l’aspect Wonderwoman, comment appréhendes-tu ces différents supports ? Les choses se sont faites comme ça un peu malgré moi, au fil des rencontres, et en même temps, ça me ressemble. J’ai du mal avec le côté « milieu », « entre soi », ça m’angoisse ! J’aime bien naviguer dans différents domaines où je vais rencontrer des gens différents. Je peux très vite me lasser de gens de cinéma qui ne parlent que de cinéma, de gens de la mode qui ne parlent que de mode… Quant à ma façon d’appréhender tout ça, ça n’est pas si compliqué puisque finalement, il n’y a pas réellement deux projets qui se ressemblent, à chaque fois, j’ai l’impression que la situation est inédite, donc je stresse à mort et je m’adapte à la demande! Ce que m’apporte l’expérience, en fait, c’est un sens de l’organisation qui fait que je perds de moins en moins de temps et la pensée vaguement rassurante que jusqu’à présent, je n’ai pas le souvenir de m’être vraiment plantée (mais ça n’empêche pas d’avoir toujours un moment où je me dis que cette fois-ci, c’est sûr, on va se rendre compte que je suis nulle !). Tu as participé à de nombreux courts et longs métrages à petit budget, que penses-tu du dogme «on peut faire du cinéma sans un rond» de quelques critiques intellectuello-chiants ? Le fait est, hélas, que beaucoup de projets, et de projets passionnants, ne verraient pas le jour, si l’on devait attendre d’avoir les financements nécessaires pour les monter. À ce titre, heureusement que des auteurs et des réalisateurs réussissent à fédérer des équipes qui acceptent de travailler pour très peu, simplement par la force de leur désir et de ce qu’ils ont à dire.
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Après, ce qui peut me gêner, c’est que, tout d’un coup, ce soit l’angle que privilégient certains journalistes pour parler de ces films, comme c’est arrivé à plusieurs reprises cette année avec ce qu’on appelle la « nouvelle nouvelle vague » (La Bataille de Solferino de Justine Triet, ou 2 Automnes 3 Hivers de Sébastien Betbeder, auquel j’ai participé…). Je trouve simplement que c’est un peu réducteur et qu’il y a tellement d’autres choses à dire sur ces films avant de parler de l’économie dans laquelle ils se sont faits. Je ne crois pas que les réalisateurs de ces films aspirent à faire des longs métrages avec le budget de courts ni ne revendiquent cette précarité comme identité de leurs films. Ce que je peux trouver un peu dangereux dans cette idée, ce serait qu’on arrive à la conclusion que ces films sont beaux ou forts parce qu’ils ont été faits dans cette situation d’urgence. Non, ils sont beaux parce qu’ils sont le fruit d’une nécessité à dire quelque chose, et ce, malgré des conditions de tournage inconfortables ! Mais bon, je m’agace, alors qu’on sait très bien que ce qu’il restera de ces films quand on s’en souviendra, ce sera leur fougue, leur poésie, leur ton, et pas la façon dont ils ont été fabriqués qui est assez anecdotique finalement. Pour en revenir à la grande famille du cinéma, outre Clueless et La revanche d’une blonde 1 et 2, quelles sont tes références ? Ben plein de choses, figure-toi ! J’ai plutôt des goûts très éclectiques ! Bon, je dois avouer que j’ai loupé Clueless, mais La revanche d’une blonde me fait beaucoup rire ! Plus sérieusement, je pense qu’on peut vivre sans cinéma, mais on vit moins bien. Donc dans ma liste des films qui aident à vivre, il y aurait certainement plusieurs films de Cassavetes, Husbands en particulier, qui me tord le cœur à chaque fois, The way we were de Sydney Pollack, qui est un de mes films de chevet (j’avais le VHS, j’ai le DVD !) et je suis forever sad que Katie et Hubbel could never make it work ! Tout (ou presque tout) Jacques Demy, Manhattan et Annie Hall de Woody Allen et les looks tellement cools d’intello chiffonnée de Keaton et leur classe et leur drôlerie à tous les deux, Wild at Heart, ma première claque Lynchienne, Certains l’aiment chaud de Wilder, un bijou, À nos amours de Pialat, vu très jeune, revu avec une même admiration, Paris, Texas de Wenders, Le Bonheur d’Agnès Varda, Jimmy P de Despleschin, dernièrement. The eternal sunshine of the spotless mind, j’adore tout, le scenario, la réalisation, les acteurs, l’adéquation entre tout ça, E.T. de Spielberg, une merveille absolue, je suis en sanglots à chaque fois, et tellement d’autres... 158
L’impossible monsieur bébé et l’absolue dinguerie de Katharine Hepburn, César et Rosalie de Sautet, Domicile Conjugal (et tous les Doisnel) de Truffaut, The Breakfast Club de je-sais-plus-qui-mais-c’est-trop-bien, et des trucs un peu chelous comme L’année dernière à Marienbad, totalement fascinant… Bon si tu veux, je continue, mais je peux remplir l’équivalent de tout Pose Mag, et ça va peut-être lasser les gens… Ton dernier film (drôle, intelligent et touchant – à voir et à revoir) « 2 automnes, 3 hivers » a été un succès critique et en salle. Quel regard portes-tu sur ce film et sur ta collaboration ? Je me sens extrêmement chanceuse de m’être retrouvée sur cette histoire. Dès que j’ai lu le scenario de Sébastien Betbeder, j’ai vraiment eu l’impression que j’étais de plain pied avec ce qu’il disait, que ça parlait de gens que je connaissais. C’est assez rare de se sentir vraiment au bon endroit au bon moment, à ce point, en tout cas. Après, ça aurait pu être assez compliqué car j’avais à peu près 10 ou 15 jours pour préparer le film avec un acteur principal (Vincent Macaigne) qui travaillait loin et ne rentrait à Paris que deux jours avant le début du tournage. Je me suis retrouvée dans la situation inédite de construire sans l’élément principal. Et pourtant, malgré ces contraintes de temps, de budget aussi, j’ai le souvenir d’une grande fluidité dans le travail et d’un dialogue hyper simple et rassurant avec un réalisateur qui ne m’a jamais donné l’impression qu’il doutait (alors qu’on travaillait ensemble pour la première fois). Pour moi qui ai toujours des doutes, cette confiance-là a été hyper importante, ça m’a permis d’aller vite à l’essentiel et c’était nécessaire, en l’occurrence. Après, en ce qui concerne le film, on a toujours un regard particulier sur un projet auquel on a participé, mais je l’aime vraiment beaucoup ! Je trouve qu’il a une belle légèreté, une vraie drôlerie, et qu’en même temps, c’est un film qui dit des choses simples et justes. Et puis, je trouve que c’est un film généreux dans sa manière d’inclure en permanence le spectateur. Enfin voilà, si Sébastien et Frédéric Dubreuil (son producteur) me rappellent sur un autre projet, je signe tout de suite, même dans des conditions inconfortables, mais j’espère (et je suis sûre) qu’ils auront plus de moyens pour les prochains, grâce au bel accueil de 2A3H !
Tu fais partie de celle qui, lorsqu’elles loupent un train pour la Bretagne, prennent un nouveau billet au même horaire et en reprennent un autre une heure après, soit l’achat de 3 billets pour un seul aller. Tu ne voudrais pas toi aussi sortir un disque « Bretonne » ? Merci de revenir sur ce cafouillage calamiteux qui fait de moi la détentrice du record du Paris-Morlaix le plus cher du monde (dans le même ordre d’idée, j’ai aussi récemment retiré de l’argent que j’ai laissé dans le distributeur, car j’étais en pleine réflexion fondamentale sur la lessive que j’avais oublié de sortir du lave-linge) !!! En ce qui concerne la sortie d’un disque, je suis quasi sûre d’avoir des photos de moi petite en costume traditionnel breton, donc, déjà, on a la couv’ ! En revanche, j’ai peur de ne pas bien encaisser une surdose de cornemuse. Cependant, pour mes vieux jours, je plancherais bien sur un opus culinaire, du genre : les mille et une façons d’accommoder la farine de sarrasin… Tu es facilement la reine de la piste de danse affichant un sourire à toute épreuve. Quel est ton secret bien-être ? Le champagne et la compagnie de gens drôles et bienveillants (et beaucoup plus rarement le tofu et la graine germée, ne nous voilons pas la face…) Quels sont tes projets pour 2014 ? Boire mon poids en champagne (attends, c’est jouable). Bon, et aussi d’autres trucs, mais je t’en parlerai en privé, car on est un peu superstitieux dans ce milieu…
* Théorie fondée par Kevin Labrot en 1992 selon laquelle pour décupler le plaisir sur une montagne russe, il faudrait avoir les mains en l’air. D’où les expressions tirées « Tout le monde les mains en l’air ! » et « Quoi t’avais pas les mains en l’air ? T’as pas aimé ? ».
Propos recueillis par Antoine Bertoni Crédit Photo : Dario
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YUNA
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PORTRAIT YUNA
Originaire de Malaisie et désormais installée aux Etats-Unis, Yuna est devenue dans un laps de temps record une des stars internationales de la pop que l’on compare à Feist, Norah Jones ou Adele. Elle est la première artiste de son pays à avoir conquis le marché américain. Son nouvel album Nocturnal est sorti récemment sur le label de jazz Verve. On y retrouvera la voix soul et caressante de Yuna et une musique aux sonorités variées, incluant des instruments traditionnels malaisiens. Elle opère un mélange parfait entre pop contemporaine, folk acoustique et R&B Soul. Les chansons personnelles de cette artiste ont une charge émotionnelle profonde : mélodiquement irrésistibles, elles sont portées par sa voix attachante et habillées par une production imaginative. Enregistré à Los Angeles, Nocturnal marque une nouvelle étape pour Yuna développant le travail accompli lors de son tout premier opus en 2012 et son single «Live Your Life» réalisé par Pharrell Williams. «J’ai l’impression que ces chansons me permettent de révéler une facette plus adulte de moi-même» déclare Yuna, avant d’ajouter, «Je suis différente de la personne que j’étais au moment de faire mon premier disque. J’ai vu et vécu un tas de choses nouvelles et excitantes, ce qui m’a inspiré à écrire pour raconter ces expériences. Jai pu explorer différents genres dans ces chansons, des sons différents… On a expérimenté beaucoup, notamment en travaillant avec des instruments traditionnels malaisiens pour les faire sonner dans le contexte d’une chanson pop avec un son actuel. Je suis chanteuse, je viens d’une culture folk et j’écrivais dans ce style. A mes débuts, j’étais extrêmement têtue, je ne voulais pas essayer de nouvelles choses. Mais j’ai appris à aimer la beauté de ce qui peut arriver lorsque des gens créatifs travaillent ensemble et découvrent quelque chose de nouveau. J’adore mélanger tous ces genres, et j’ai eu la chance d’avoir tous ces producteurs talentueux pour m’aider à faire vivre ces idées.»
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Yuna fait irruption sur la scène américaine en 2012. Rolling Stone a alors fait les éloges de sa fusion («une crédibilité indé certifiée, et un potentiel pop énorme»), alors que The New York Times a qualifié sa musique de «somptueuse».
A quatorze ans, Yuna commence à écrire ses propres chansons confessionnelles, la plupart en anglais. Encore adolescente, elle fait ses premiers pas sur scène en s’accompagnant à la guitare acoustique, et plus tard avec son propre groupe.
On a également pu découvrir la musique de Yuna au cinéma également : sa reprise stellaire du morceau «Here Comes the Sun» des Beatles, dans le film d’Oliver Stone, Savages, notamment, ainsi qu’une collaboration avec Owl City (sur le titre «Shine Your Way» du film d’’animation The Croods).
Le parcours de Yuna est riche puis qu’elle a été étudiante en droit et a aussi ouvert IAMJETFUEL, une boutique de prêt-à-porter féminin couronnée de succès.
Ayant grandi à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, Yuna a été confrontée très tôt à une grande diversité de musiques locales et occidentales, en partie grâce aux goûts très éclectiques de son père, grand amateur de musiques américaines (rock, pop, blues ou jazz). 168
Après de nombreux voyages, et ayant absorbé dès son adolescence une grande diversité de musiques anglophones, Yuna fait aisément la transition pour créer sa musique aux États-Unis. «Je me suis bien amusée en venant aux US, parce que l’ambiance de travail est étonnante pour des musiciens et des artistes,» dit-elle.
«Je m’ amusais déjà en faisant des disques en Malaisie, mais l’Amérique est tellement vaste, une telle inspiration… sans compter le nombre de gens talentueux avec qui je peux travailler.» «Je n’aime plus vraiment l’idée de me mettre dans telle ou telle catégorie,» dit-elle pour conclure. «Mais en tant qu’artiste pop, j’ai le sentiment que c’est facile pour moi de manœuvrer entre les différentes choses, et de les essayer. Pour moi, tout est musique, et si les paroles et les mélodies sont bonnes, et si la production est bonne, les gens s’en fichent du nom…
Je pense que c’est une musique vraie et honnête que les gens recherchent, une musique avec laquelle ils peuvent établir un rapport émotionnel. Je crois que nous avons créé cela avec Nocturnal. Ce projet tout entier représentait un défi pour moi, mais je suis tellement contente du résultat.». La musique de Yuna a donc réussi à dépasser les frontières et il est donc certain que nous entendrons bientôt parler de cette artiste en France et en Europe. Enrique Lemercier Crédit Photo : Rachel Saddedine
L’album de Yuna « Nocturnal » est disponible depuis le 7 avril 2014
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INTERVIEW REBECCA AYOKO LE FILM YVES SAINT LAURENT VU PAR UNE DES ANCIENNES ÉGÉRIES
Pendant dix ans, dans le milieu de la mode, Rebecca Ayoko a été une star. Elle a arpenté les podiums dans le monde entier jusqu’à devenir une des muses d’Yves Saint Laurent. C’est en plein déménagement et au milieu des cartons (que j’ai soigneusement défaits) que j’ai pu interviewer Rebecca au sujet du film « Yves Saint-Laurent », un tableau du couturier face à moi et une photo géante de Rebecca sur le podium du maître à mes pieds. Il y a un an, je t’avais parlé du projet de film sur «Yves Saint Laurent», tu n’étais à l’époque pas trop pour. Peux-tu me dire pourquoi ? Je suis toujours assez possessive quand il s’agit de Saint Laurent, j’avais un peu peur que son image et que le scénario ne soient pas à la hauteur de son génie. Qu’as-tu pensé du film ? J’ai trouvé Pierre Niney plutôt bon. Bien entendu ce n’était pas non plus le clone de Saint Laurent, mais franchement il y avait quelque chose. Et j’’ai eu un vrai coup de cœur pour Charlotte Le Bon, elle est épatante dans le film. Il y a des choses que tu n’as pas aimées ? Avoir les vraies robes, c’était extraordinaire pour le film, mais bon sang pourquoi ne pas avoir embauché des vraies mannequins ? Sur les scènes de défilés ça ne va pas... Je pense aussi que le casteur s’est mal renseigné car Saint Laurent adorait le corps des blacks pour porter ses tenues et dans le film il n’y en a pas... Je ne suis pas non plus franchement convaincue de l’interprétation de Loulou de la Falaise par Laura Smet. Sur certains points, je vois quelques ressemblances entre Pierre Niney et Saint Laurent mais quand je pense à Loulou, elle n’avait rien à voir avec l’interprétation de Laura Smet. Penses-tu qu’Yves Saint Laurent aurait aimé qu’on fasse un film sur lui ? 170
Je me le suis justement demandé et je pense que oui. Dans ton livre (Quand les étoiles deviennent noires aux Editions Gawsewitch) tu expliques que Saint Laurent t’as appris à t’aimer, mais pourtant tu as travaillé avec d’autres très grands : Karl Lagardfeld, Hubert de Givenchy... Qu’est-ce que Saint Laurent avait et que les autres n’ont pas ? C’est compliqué à expliquer, les autres ont un énorme talent mais Saint Laurent était vraiment audessus du lot. C’est un peu comme les tops models, il y en a cinq ou six extraordinaires, mais au-dessus il y a Kate Moss. Il y a eu le film sur Coco Chanel, cette année deux films sur Yves Saint Laurent et bientôt un sur Christian Dior. Pourquoi tout le monde fait des films sur les couturiers ? C’est à la mode. Sans mauvais jeu de mots… Un second film arrive prochainement. N’as-tu pas peur que Saint Laurent finisse par lasser ? Je ne pense pas que Saint Laurent puisse lasser. Je pense même qu’il mérite une place à son nom à Paris, même un boulevard !
Propos recueillis par Romuald Premier
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GRIEFJOY PHOTOGRAPHE : RACHEL SADDEDINE LIEU : BAR ROCK LE MANUFACTURE PARIS
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RENCONTRE GRIEFJOY Il aura fallu d’un seul titre, « Touch ground » pour que l’on ait un véritable coup de cœur pour Griefjoy. Derrière le nom (légèrement contradictoire) de ce groupe se cachent quatre garçons originaires du Sud de la France : Guillaume Ferran (chant, piano), Billy Sueiro (guitare), David Spinelli (basse, synthé) et Romain Chazaut (batterie). Après avoir formé lorsqu’ils étaient ados, un premier groupe audacieusement intitulé Quadricolor (saurez-vous vous rappeler d’où vient ce nom ?), ils ont fait table rase du passé pour s’offrir un nouveau départ. Un nouveau départ plus que prometteur qui nous a donné envie de les inviter à nous en dire plus sur eux. Le nom « Griefjoy » est clairement un oxymore, pourquoi l’avoir choisi ? Ce nom est survenu après l’enregistrement de l’album. On a fait cet album sans vraiment avoir de nom, on savait juste qu’on voulait démarrer un nouveau projet. On s’est rendu compte à l’écoute du disque qu’on était assez attiré par les opposés dans ce qu’on aime comme musique, comme art ou même visuellement et du coup c’est une réflexion de Vincent Boivin qui est maintenant le patron de notre label Arista, qui à l’écoute du disque nous a dit « sur votre musique on sait pas vraiment si on veut danser ou pleurer ». On a finalement eu l’idée de créer un mot qui était le rapprochement de deux émotions opposées qui sont Grief, le chagrin, la douleur et Joy la joie. Et on a continué ce travail d’opposés que ce soit dans nos visuels ou dans notre musique. Et on aimait aussi le fait que ce nom est une sonorité un peu nordique qui nous faisait penser à un nom de clan. Plus jeunes vous formiez le groupe «Quadricolor », « Griefjoy » en est-ce la continuation ou est-ce plutôt un nouveau départ ? On a commencé la musique ensemble à 16 ans et même si on était des musiciens et qu’on voulait faire notre vie dans la musique, on n’était pas vraiment sérieux à l’époque et on a eu l’idée de prendre ce nom ridicule tiré de la télé réalité. On voulait voir jusqu’où on pouvait aller avec un nom comme ça, en étant très sérieux à côté. En vieillissant, on s’est rendu compte que finalement ça ne marchait pas tant que ça. 174
Les gens avaient un a priori, le second degré n’était pas compris, ils s’attendaient à voir un boys band ! Du coup on a décidé de changer pour quelque chose de plus en phase avec notre musique et notre propos. Quadricolor c’était notre groupe quand on était ados. On a essayé plusieurs styles, on est passé par plein de phases différentes. A un moment, on a eu besoin de partir sur des bases plus saines. On voulait une rupture. Percer en venant de Nice demande-t-il beaucoup plus d’efforts ?
C’est vrai que Nice est une ville particulière, pas vraiment rock. Avec Nice on pense plutôt au tourisme, la plage et tout ça. Mais quand on fait de la musique on est forcement inspiré par son environnement, cette ville fait partie de notre identité. On était un peu les seuls à y faire de la musique puis il y a eu une vague et une génération du musiciens, ça nous a donné un élan.
Comment vous définiriez l’appartenance musicale de Griefjoy, rock ? Électro ? Pop ? Les trois ? On nous définit souvent comme pop-électro, c’est un peu le grand sac où l’on range tout le monde de nos jours mais nous on se définit plus en émotions peut-être. C’est pour cela que l’on a choisi ce nom. On écoute énormément de musique classique et de jazz et on va aller piocher de temps en temps un élément ou une caractéristique qui, on le pense, va coller dans un morceau. Donc après on ne fait pas n’importe quoi comme faire un morceau de hip-hop et enchaîner avec du R&B mais on se sert de tout ce qu’on a écouté et appris au service de notre musique. Notre univers est relativement pop avec la mélodievoix qui teinte beaucoup notre musique. Pour revenir à ce nouvel album, pouvez-vous nous raconter comment il s’est construit et aussi comment fonctionne le groupe ? Il y a eu ce changement de projet qui est arrivé, on voulait quitter le costume Quadricolor mais on savait qu’on voulait toujours faire de la musique et faire un album.
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A l’époque on avait loué une cave chez une vieille dame, on y est resté trois mois et pendant ces trois mois, on a fait toute la composition puis on a fait dix jours d’enregistrement et de prise en studio à Lyon, pour 10 morceaux. C’était très rapide mais c’est ça qui était intéressant, car très spontané. Quand on a beaucoup de temps, on a tendance à s’arrêter sur des détails et cela peut dénaturer la composition de départ et donc là on n’a pas eu le choix ! C’était très intense mais on est content du résultat. Au moment de la création, on sortait d’une longue période avec Quadricolor où on était jeune et courtisé par des labels qui sont venus nous demander plus de tubes, plus de ci, plus de ça et on s’est un peu perdu là-dedans à l’époque. On avait perdu ce qui fait la force d’un groupe, c’està-dire sa force créatrice. On se focalisait plus sur ce que les labels nous demandaient. Donc on a fini par tout envoyer balader, et la musique que l’on a fait été vraiment différente après coup. Sur cet album on a fait vraiment ce qu’on aimait, on ne savait où on allait. On avait même pas de nom de groupe, on avait créé un label car on n’avait pas encore le soutien de Sony. 176
On a juste fait notre musique, c’est sans doute cela que l’on ressent. De la spontanéité. Chanter en français ça ne vous a jamais tenté? On a essayé une fois mais c’était un peu aller à l’encontre de toutes nos influences. On a toujours écouté de la musique anglo-saxonne et à un moment on s’est forcé, on a essayé et ça ne convenait pas du tout ! C’est une question de sonorité en fait, le français ne sonne pas pareil c’est beaucoup plus dru, plus rugueux. On sait que Caribou est un groupe dont vous vous êtes beaucoup inspiré pour la création du disque, y’en a-t-il d’autres ? On est influencé par beaucoup de choses, pas forcément que de la musique. Du coup, sans avoir la prétention d’être de grands lecteurs, on avait lu La Route de Cormac McCarthy et ça nous a beaucoup influencé. On parlait des opposés tout à l’heure, souvent c’est cela qui nous inspire, dans des scènes de films, comme une scène de bataille avec une musique très calme et triste par dessus et ça nous touche. Dans la musique, il y a évidemment Caribou mais aussi Moderat ou encore Pivot et LCD Soundsystem.
On aime bien les groupes qui nous font nous questionner, on se dit « comment ils ont fait ? », on essaie de comprendre leur son. Se faire remixer par The Shoes et Yuksek, c’est un signe de reconnaissance pour vous ? On se sent honoré ? Comment vous le ressentez ? C’est une chance parce que je pense qu’ils n’acceptent pas tout le monde. Donc on se dit que notre projet leur a plu. En allant voir ces gens-là, on avait vraiment la volonté d’avoir des morceaux qui pourraient sonner club derrière pour pouvoir les passer en DJ set. Et les deux remix sont un peu différents d’ailleurs, ils ont une ambiance différente, il y en a un qui est beaucoup plus punk, celui de The Shoes et Yuksek plus pop. C’est très plaisant à écouter. Votre clip « Touch Ground » est plutôt en décalage avec votre style de musique, avec des images qui renvoient plus à la rue, au hip-hop, est-ce que c’est un moyen d’éviter de mettre une étiquette sur votre musique ? Ce qui nous intéresse encore une fois ce sont les contrastes. Souvent on voit des clips sur Youtube et on sait ce que l’on va voir avec un ramassis de clichés et de codes qui vont juste habiller une musique.
Quand on va au musée, on ne regarde pas que les tableaux qui sont bien peints, on regarde aussi ceux qui nous interpellent et qui nous intriguent. Pour nous, ce clip c’était une façon d’interpeller les gens en livrant quelque chose d’inattendu. Visuellement, c’était fort aussi de voir des mecs de la cité chanter notre morceau, ça le rendait plus populaire, on trouvait ça fort comme idée. Après c’est purement esthétique, il ne faut pas y voir une revendication ou un regard sur la cité par exemple. On vous a vu reprendre en janvier la chanson « Happy » de Pharrell Williams sur le plateau du Before de Canal +, il y a-t-il d’autres covers à venir ou que vous aimeriez faire ? Non, c’était vraiment un happening. Canal + nous l’a proposé et on trouvait cela sympa. Et puis Pharrell nous a appelé, il était super content, il nous a envoyé un chapeau ! Je plaisante évidemment ! On peut dire que vous cartonnez dans les médias français entre Canal +, France Inter, Taratata et Les Inrocks, qu’en est-il à l’étranger ? On est au début de notre parcours à l’international, il est sorti en digital dans quelques pays.
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On est présent en Allemagne, en Suisse, et en Belgique mais on a fait seulement quelques dates. Pour l’instant, le retour est positif mais c’est dur de travailler plusieurs territoires à la fois, cela demande beaucoup de temps. Mais on est très motivé, il y a une vraie envie de notre part. Vous étiez le 8 mars à Run Ar Puns avec Talisco (qui sera également dans ce numéro), c’était la première fois que vous vous rencontriez ? J’ai entendu son morceau peut-être 600 fois à la télé jusqu’au jour où je me suis demandé qui était derrière par curiosité car j’aimais bien le riff. Ce matin, j’ai regardé leur passage à Taratata et je suis content que l’on partage la date avec lui. C’est marrant de nos jours, la synchronisation est importante, être en musique de pub est une étape cruciale, c’est terrible de se dire que notre avenir peut être entre les mains des publicitaires mais c’est comme ça que cela a évolué. On a l’impression d’une unité dans votre style vestimentaire, est-ce volontaire ou vous n’y pensez jamais ? Oui y’a une unité sans que ce soit réfléchi. On a les mêmes pompes, enfin on est tous en jeans – baskets ! Est ce que vous faites attention à la mode, à votre image en tant qu’individu dans le groupe ? Oui c’est important car sans être un groupe avec des tenues de scène particulières par exemple, c’est important de ne pas avoir un mec qui arrive dans un style trop différent. De nos jours, cela va avec le style musical aussi, il faut y faire attention. On parlait de code dans le hip-hop tout à l’heure et c’est vrai que dans la culture indé il y a aussi des codes, après on n’est pas obligé de les suivre mais souvent les artistes qu’on écoute ont tous le même style. Même sans le groupe, on serait quand même habillé pareil de toute façon ! Un dernier mot ? Merci Pose Mag !!
Propos recueillis par Manon Missonge et Alice Puissesseau
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L’album « Griefoy » (Gold edition) est disponible depuis le 27 janvier
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POSE MUSICALE DE LA DIVERSITÉ, FICHTRE! par Alexandra Le Fur
Alors voilà, on y est de nouveau, sauf que mes humeurs et mes goûts s’éclectisent un peu (oui, un peu, faut pas déconner non plus, à mon âge avancé, on ne change que peu). Alors, chers lecteurs, voilà cette nouvelle chronique, avec du bon, du moins bon aussi, parce que figurez-vous que le moins bon fait toujours plus apprécier le bon (vous suivez toujours là, c’est bon ?), bref, j’ai nommé : POSE MUSICALE !
Jake Bugg Ta jeunesse anglaise. Jake c’est ton petit frère, la révolte adolescente. L’Anglais typique qui n’a rien à envier à ses aînés Blur ou Oasis. C’est une révélation éclatante. Son univers pop/rock que seuls nos amis d’Outre-Manche savent faire, souffle dans tes oreilles, sans autre prétention qu’être de la musique. Mais de la très bonne musique.
Sky Ferreira Petite reine pop. Sky c’est un mélange unique de ses (bonnes) influences et cultures musicales. Un petit prodige. Déjà portée aux nues par les plus grands (Cat Power est l’une de ses plus grandes fans et le fait savoir notamment sur Instagram), ses concerts sont souvent à guichets fermés. Elle prend son temps et distille les quelques morceaux disponibles avec parcimonie, un peu dilettante la jeune fille. Mais on y découvre un univers riche et un énorme potentiel. Cette fille a tout d’une très grande. De celle qui trace un chemin, et crée l’envie en cultivant le mystère.
As Animals Alors pour le côté bestial, on repassera. Par contre pour la créativité et la ligne directrice de cet album éponyme, on adhère! As Animals c’est un voyage, un trip. La cohérence est parfaite. Une voix féminine, parfois un peu trop appuyée à mon goût, qui porte un duo hors norme. Jettez-y vos oreilles, vous allez en entendre grandement parler si ce n’est pas déjà fait.
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Cats On Trees Le vent de fraîcheur. Cats on Trees c’est une pop légère, enjouée et terriblement efficace. Les hits se succèdent sur le premier album du groupe composé de Nina et Yohan, des amis. Faire de la musique et réussir à garder ses envies intactes, la recette d’un album réussi? Apparemment, car il suffit d’écouter ce premier opus pour avoir cette impression d’un Cocoon plus intègre, plus sincère et finalement meilleur.
Breton Les précurseurs. Breton est un combo anglais, d’ailleurs Breton comme André Breton, l’immense artiste du surréalisme, n’allez pas vous tromper de référence, ça fait tache en soirée. Une jolie évolution pour ce War Room Stories qui donne cette sensation que l’intégralité des membres du combo a apporté sa touche. Breton est en marge du système classique (compo/studio/album/tournée). En fait Breton ne compose qu’en «studio». Et le studio de Breton c’est un lieu exceptionnel, plein d’histoires et cet album est d’une qualité folle.
Concorde Découverts en première partie de Metric au Trianon l’année dernière, j’ai aimé cette ouverture de concerts. L’exercice est difficile et le public avait reconnu la qualité du groupe et donc du set. Concorde a sorti plusieurs EP, et c’est pour moi un groupe à suivre de près. Concorde c’est des compositions sublimes, une énergie folle en live, et de très belles mélodies.
AlunaGeorge Premier album : 19 titres. Les anglais proposent dont un quasi double album, le duo propose ce qu’on nomme du « R’n’B futuriste », en gros du bon R’n’B aux accents 90’s qui est né à Londres. Personnellement, ça me fait plus penser à une évolution trip hop, mais passons. AlunaGeorge offre 19 titres en forme de progression constante, sans redondance, et que l’auditeur parcourt avec un certain plaisir. J’avoue que j’adorerais vivre cette expérience en live, avec une certaine curiosité & impatience d’un univers inconnu.
Florent Marchet Adoubement des Inrocks, Florent sort son cinquième album, Bambi Galaxy, qualifié de « space opéra ». Projet audacieux, mené par un goût exquis de l’écriture et de l’arrangement, Florent propose avec cet opus un voyage interne. Les textes abordent la désillusion poussée à l’extrême, et offre pêle-mêle un instantané de sa vision du monde et de ses travers. Alors certes, il faut du courage pour s’atteler à l’œuvre, j’avoue avoir eu mes opinions pré-définies, et puis finalement, j’ai été assez surprise par la qualité globale de cet album. Evidemment, certains vont détester en demandant que le dealer de Marchet soit pendu en place public, mais la diversité de la musique a du bon, et certaines chansons de ce Bambi Galaxy feront appel à un vécu commun.
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PORTRAIT PHILIPPE ZORZETTO Philippe Zorzetto est un chausseur parisien. Notre équipe a tout de suite craqué pour ses souliers mixtes, que vous avez pu retrouver aux pieds de plusieurs personnalités qui sont apparues dans notre magazine. Nous avons souhaité aujourd’hui vous parler plus longuement de ce créateur. Pour cela, rien de mieux que de questionner le principal intéressé. Nous lui avons donc donné rendez-vous au sein de sa boutique rue Vieille du temple à Paris, afin de lui poser quelques questions.
J’ai la chance de venir d’une famille d’artisans où il est important de travailler avec ses mains et ça m’a rattrapé. Créer sa propre collection de souliers s’est imposé à moi assez naturellement. Chez les Zorzetto, l’amour pour les souliers se transmet de génération en génération, c’est bien ça ? On peut dire ça oui, je suis d’origine italienne de la région de Venise. Mon grand père travaillait dans des ateliers de souliers avant de venir vivre en France, mon père lui était menuisier et il m’a appris l’amour des belles matières. Même s’il n’était pas dans le métier de la chaussure, il avait le goût du travail bien fait que lui avait transmis son père. Chacune de tes chaussures est conçue dans le respect du savoir-faire artisanal et avec des matériaux nobles. C’est donc cela qui justifie le prix plutôt élevé de tes collections ? Tu as ouvert ta première boutique dans le Marais à Paris en 2007. Est-ce que tu peux nous raconter en quelques mots ton parcours avant ça ? Avant ça j’ai eu un parcours assez atypique, comme beaucoup d’entre nous je cherchais ma voie, je travaillais dans la publicité, le packaging mais ça ne m’ excitait guère… je voyageais beaucoup. Je me rends compte aujourd’hui que j’avais besoin d’apprendre des choses, de vivre des expériences qui me serviraient.
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Pour faire une paire, il faut 150 prises en main car tous les modèles sont montés de façon artisanale avec une construction »cousue blake » c’est-à-dire que la semelle a été cousue sur la tige du soulier. C’est donc beaucoup plus résistant que les modèles simplement collés. Résistant et surtout plus confortable car chaque modèle a un petit coussin à l’intérieur. Les cuirs sont français, les ateliers sont en Espagne et en France. En fait nous avons la chance en Europe d’avoir un savoir faire traditionnel unique et des métiers qu’on ne trouve pas ailleurs.
Lorsqu’on suit ta marque sur les réseaux sociaux, on peut voir qu’il y a pas mal de références cinématographiques et photographiques qui sont publiées. Est-ce que ces deux autres domaines sont également une passion pour toi ? Oui énormément, j’aime beaucoup la photographie. Le travail de Guy Bourdin qui était tellement novateur, provocateur, intelligent et dans un autre style le travail de Nan Goldin, Helmut Newton aussi. J’ai la chance d’avoir pas mal d amis photographes et je suis très admiratif de leur sensibilité, de leur regard. Le cinéma est aussi une grande passion et je reste un inconditionnel de la Nouvelle Vague, surtout de Rohmer qui est un peu moins connu que les autres réalisateurs de cette période.
Il y a un film de lui que j adore et j’invite d’ailleurs tout le monde à le découvrir c’est « la Collectionneuse ». Un petit chef-d’œuvre so 60’s ! On sait que tes collections s’inspirent beaucoup des formes que ton grand-père avait dessinées. Mais depuis 2007, est-ce que tu penses que tes collections ont évolué et si oui, dans quel sens ? Oui bien-sûr elles ont évolué, du point de vue technique comme dans le style. Je pense qu’on s’améliore forcément au bout de 14 collections. Aujourd’hui les lignes sont plus pures, plus raffinées, plus maîtrisées. Je propose aussi différents styles de semelles.
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J’essaye à chaque collection de nouveaux modèles parfois très audacieux pour bousculer un peu. Mais le plus important à mes yeux est de garder une ligne directrice dans les collections. Même si elles évoluent il y a un lien entres elles, un style particulier et reconnaissable.
Plusieurs personnalités portent déjà tes chaussures mais idéalement, qui aimerais-tu chausser ? Je rêve de chausser Jamie Hince et Mark Ronson qui sont deux British tellement stylés, élégants et cools. Pour les filles, Léa Seydoux.
Quels est le profil de tes clients ? J’ai la chance d’avoir une clientèle internationale, ce sont des femmes et des hommes qui sont actifs, qui se déplacent beaucoup et qui cherchent des modèles de qualité, des classiques revisités et modernisés extrêmement confortables et que l’on peut porter aussi bien pour travailler que pour sortir le soir.
Quels sont les projets pour ta marque cette année ?
Est-ce que tu as plus de clients hommes ou bien femmes ?
Et pour la première fois, je vais collaborer pour une collection capsule avec une chanteuse musicienne que j’adore et qui sera mon égérie pour la collection hiver 2014, Mais chut c’est encore un secret.
J ai plus de clients hommes car je suis un chausseur avec une construction et un style masculin. Mais j’ai de plus en plus de femmes qui cherchent une belle paire de souliers sans talons ou avec des talons stables qu’elles puissent garder toute la journée. Surtout je propose aux femmes une construction artisanale qui est généralement réservée aux hommes. On est moins dans le « fast fashion » il y a de plus en plus de femmes sensibles à cela.
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Je vais ouvrir un Pop-up store (boutique éphémère) dans mon atelier boutique situé rue Saint-Honoré pendant la période des défilés couture et homme fin juin 2014.
Et sur du plus long terme ? Sur le plus long terme, je recherche en ce moment un emplacement intéressant à New York pour ouvrir une nouvelle boutique dans l’esprit de celle du Marais.
Propos recueillis par Enrique Lemercier
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POSE ASTRALE Bélier On ne va pas se mentir, parce que c’est peu chrétien, ça ne va pas trop. Vous passez beaucoup trop de temps devant Dreams et sur NRJ12 en règle générale. Mon conseil ? Allez-y progressivement, commencez par W9, pour finir sur le service public. Puis éteignez la télé.
Taureau Contrairement à une légende bien répandue sur le taureau, votre impuissance est en train de causer la perte de votre couple. Puisque vous êtes un homme, il est bien entendu interdit d’émettre le moindre commentaire sur votre virilité et votre femme va finir par vous tromper.
Gémeaux Non, on ne peut pas chopper avec un « cc sava ». En l’absence de ponctuation on ne sait pas comment prononcer la phrase dans sa tête, c’est très désagréable. Donc ? Vous ne chopperez jamais. Amour : trois cœurs brisés, comme on dit dans le jargon de la charte graphique horoscopale.
Cancer Etant donné l’ambiance générale dans le pays, je ne ferai pas de blague sur le cancer dans ce numéro. (Mais on m’a cependant explicitement demandé d’équilibrer chaque signe à une cinquantaine de mots, donc à partir de MAINTENANT j’ai encore onze mots à pondre, pas facile. Ça devrait aller, là.)
Lion Charlie Chaplin a téléphoné, il voudrait que vous arrêtiez de vous déplacer comme lui. D’une part, ça ne vous va pas du tout et, d’autre part, c’est une démarche qui est brevetée, ça va vous coûter bonbon (je le sais pour avoir moi-même dû passer à la caisse).
Vierge Ce n’est pas vous que j’ai croisée dans une manif pro-vie récemment ? Si, si, vous aviez un serre-tête en velours et une jupe plissée. Vous ressembliez beaucoup à Anémone dans Le Père Noël est une ordure, parce que j’ai envie de faire des raccourcis clichés, moi aussi.
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Horoscope librement sorti de la boule de cristal de Marine Revel Illustrations par Sess / http://10placeducolonelbourgoin.blogspot.fr/
Balance Avez-vous vu passer cet article qui disait qu’il ne fallait pas forcer les enfants à embrasser leurs grands-parents ? Figurezvous que c’est pareil quand on grandit, on ne doit pas forcer les gens à vous embrasser. Sinon c’est la prison, chaton.
Scorpion HAHAHAHAHA !!!!! Votre dentiste vous a bien eu avec son détartrage. Vous avez les dents fluo, mon pote ! A moins que vous n’ayez trop mâchouillé de préservatifs enrichis à une quelconque substance phosphorescente ? Vous n’avez pas quelque chose à nous avouer? Genre un goût prononcé pour les capotes de mauvais goût, justement.
Sagittaire Quand je vous vois, quelque chose d’étrange se produit. La chanson « Need you now » de Lady Antebellum tourne en boucle dans ma tête. Non pas que j’ai besoin de vous, je pense que c’est plutôt qu’à l’instar de la chanson, vous êtes très irritant et vous partez difficilement.
Capricorne A quelques jours près, vous auriez pu être Sagittaire, ou Verseau, signes les plus cools du monde. Au lieu de ça, vous êtes un peu l’enfant du milieu, celui qui doit toujours faire plus d’effort que les autres pour qu’on l’aime bien. J’aurais bien de l’empathie pour vous, mais je suis Verseau...
Verseau Ne cherchez pas la caméra, arrêtez de penser que vous êtes le centre du monde. Si rien ne va en ce moment, ce n’est pas la faute de producteurs sadiques type « Truman Show ». Vous avez enchaîné les mauvais choix et maintenant vous vendez des protections jetables pour lunettes de toilettes.
Poissons Vous, j’vous parle plus.
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INTERVIEW ÉMILIE SIMON A 35 ans seulement, Emilie Simon a déjà plus de dix ans de carrière et cinq albums derrière elle. Après s’être longuement échappée à New-York, elle est de retour en France avec un nouvel album, intitulé « Mue ». C’est d’ailleurs l’effervescence romanesque d’un Paris sublimé qui lui a inspiré ce sixième disque. On y découvre un son plus organique, avec un orchestre, beaucoup de cordes... Emilie Simon a en effet décidé de délaisser l’életro qui faisait sa marque de fabrique. Propulsé par un premier single très efficace, « Menteur », l’artiste nous propose un album riche, varié et rempli d’émotions. Nous sommes à quelques jours de la sortie de ton nouvel album. Comment te sens-tu ? Je suis très excitée ! C’est vraiment une nouvelle aventure à chaque album. C’est intéressant de voir comment les choses naissent, comment on s’exprime sur les choses, comment les gens perçoivent cet album aussi. Ce que cela évoque chez eux. Chaque album a sa propre histoire, du coup ils véhiculent des choses différentes et donc mes sentiments ne sont jamais les mêmes pour une sortie. « Mue » est ton sixième album depuis 2003. On peut donc dire que le rythme est assez soutenu. Est-ce important pour toi de sortir régulièrement des nouvelles chansons ? Disons que moi je fais de la musique tout le temps, j’ai toujours des mélodies dans la tête donc en fait, je fais un album quand il y en a un de prêt ! Je ne m’impose pas de rythme en particulier, cela se passe naturellement pour moi. Parfois cela me prend un an, parfois trois. J’adore faire de la musique et dès que j’ai quelque chose qui me semble complet, je me lance. Pour ce nouvel opus, tu as délaissé la musique électronique au profit de musique plus acoustique, avec également un orchestre à cordes, des cuivres... Pourquoi ce choix ? Il y avait déjà des cordes sur mes premiers albums, que ce soit le premier album ou même celui de la Marche de l’Empereur. Donc l’écriture pour un orchestre, c’est quelque chose qui a toujours fait partie de mon univers.
Après j’avais mis ce point de côté, c’est vrai, pour Big Machine par exemple, mais là sur cet album je voulais quelque chose de très romantique, très épique même, dans une ambiance parisienne un peu idéalisée du début du 20ème siècle. Du coup, ça se prêtait à ce côté cinématographique, lyrique donc j’ai eu envie de développer ces envolées de cordes, c’est vrai. C’était la première fois d’ailleurs que j’enregistrais un si gros ensemble de cordes. Je suis allée à Londres enregistrer vingt cordes donc c’était une belle expérience sonore d’être avec eux au milieu de la pièce. C’était quelque chose de fou. Le premier single de Mue est « Menteur ». Est-ce que le choix de ce titre était une évidence? On sait qu’en fonction du premier single, on va orienter, on va présenter l’album d’une certaine manière. Avec Barclay, la maison de disques, nous avions envie de « Menteur » car la chanson a ce côté décalé qui était peut-être un peu moins un morceau classique « Emilie Simon ». Il a ce côté un peu printanier que j’aimais et je voulais l’assumer en premier single. Je trouvais intéressant de créer ce décalage-là, ce morceau est très frais. Il n’y a qu’un seul « Menteur » dansl’album d’ailleurs, tous les autres morceaux sont très différents. Je voulais cette première approche un peu pétillante. Dans son ensemble, ce disque est très riche et très varié, mais comment le qualifierais-tu en trois mots ? Facile ! Paris, Romantique, Epique. 189
On peut voir au travers des visuels promo, de tes clips... que l’image est très importante pour toi. Est-ce que c’est une chose que tu as besoin de maîtriser parfaitement ? J’aime l’idée que l’on porte son art. Et la musique, c’est quelque chose qui ne se voit pas, qui est au centre de ce que je fais et qui touche les gens mais qui ne se voit pas, du coup j’aime l’idée de le porter sur soi. De l’incarner. On fait de l’art de toutes les manières possibles en fait et l’image fait aussi partie de ma manière à moi de porter ma musique et mon album.
J’aime l’utiliser pour communiquer avec les gens et leur donner des petits cadeaux parfois quand on est en balance par exemple avec une petite vidéo. Je trouve cela génial de pouvoir avoir cet accès direct avec mon public et de directement décider de leur faire des petites surprises. Donc oui c’est bien moi qui poste ! Quelle est la suite de tes projets pour 2014 ? Une tournée avec beaucoup de dates notamment des festivals avec aussi une date à NYC et au Québec. On a commencé les répétitions la semaine dernière et j’ai vraiment hâte de développer tout cela !
Tu as été récompensée à de nombreuses reprises (Victoires de la musique, César, Grand Prix SACEM...). Quel est le prix qui t’a le plus touchée ? Ces récompenses-là sont toutes importantes, c’est très touchant cette reconnaissance. Je prends chacune de ces récompenses comme des cadeaux, sans les attendre.
Propos recueillis par Manon Missonge et Enrique Lemercier Crédit photo : Matthieu Dortomb
Si je ne me trompe pas, tu t’es installée longtemps à New-York. Qu’est-ce qui te plaît dans cette ville ? Comment la ville a influencé ta musique et ton art de manière générale? Cette ville a été une grande influence pour moi. Quand je suis arrivée à NYC, j’ai écrit un album pour cette ville qui s’appelait the Big Machine, j’ai joué là-bas énormément, rencontré beaucoup de musiciens. Cette ville m’a donné envie d’écrire un disque, j’ai un rapport qui est très amoureux avec cette ville. D’ailleurs c’est une ville que je ne comparerai pas à Paris car ce sont des villes très complémentaires. Ce que l’on aime à Paris est introuvable à NYC et inversement. C’était une belle expérience, je voulais me plonger dans cet univers-là. C’est pour cela que Big Machine est en anglais, je voulais jouer le jeu. Tu es présente sur les réseaux sociaux et tu rassembles d’ailleurs une forte communauté avec plus de 100 000 fans sur Facebook et plus de 12 000 followers sur Twitter. Est-ce que c’est toi qui gère directement ta communauté ? C’est moi qui gère tout directement mais je ne suis pas addict ! Je peux ne pas twitter pendant des mois, ça ne me pose aucun problème ! 190
L’album d’Emilie Simon « Mue » est disponible depuis le 17 mars
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LA POSE POSTALE EMBRASSEZ-MOI UN PEU
Textes et illustrations par Antoine Bertoni
Suivant le précepte de « la vie, c’est vachement bien », je me devais de faire une spéciale dédicace à toutes les personnes à la recherche de l’amour mais également à celles dites « mega in crush with love ». La vie ne vous attend pas, faites trois pas de casserole et attrapons ensemble l’étoile de feu. Vous souriez, vous êtes séduits et j’aime ça.
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Je m’appelle Serge, je sors avec un garçon depuis 3 semaines. Le problème est que je ne sais pas si je dois suivre le principe du « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis » / mettre un peu de distance dans ma relation et donc ne pas lui donner des nouvelles tout le temps. Partant du principe que le couple n’est pas une société anonyme à responsabilité limitée, les principes et les règles, en la matière, sont à considérer dans la catégorie « chiante et reloue ». Le principe du « suis-moi, je te fuis à moitié, attends j’achète un beignet, ou tiens, tu l’as trouvé où ce pull ? » n’a vocation à produire effet que dans les couples à moitié foireux. En effet, que vous soyez collés-serrés ou totalement libres, votre relation ne doit pas être le fruit d’une longue réflexion sur comment il va interpréter le fait que je lui dise sans lui dire ce qu’il m’a dit. Les choses doivent être simples et cools. Si vous voulez lui dire que vous pensez à lui, faites. Vous méritez bien d’être heureux, alors profitez.
Bonjour, je m’appelle Julia. Je vais rencontrer un garçon pour la première fois dans quelques jours. Je ne sais pas quel sujet aborder, comment faire. De l’aide ? Thanks ! Le premier rendez-vous est à aborder comme un dimanche dans une zone industrielle. La Z.I. est de fait, une zone pleine de mystère et de découverte « Va-t-on trouver une place ? Ou, tiens en voilà une ». Le tout est de bien s’accrocher car c’est la chose la moins évidente du monde. On prend son courage à deux mains, on fait semblant d’être à l’aise et drôle et c’est seulement lorsqu’on rentre chez soi qu’on se rend compte qu’on vient de faire un saut dans le grand tout. L’idée est d’avoir parlé de tout mais surtout, oh grand surtout, de rien. PS : Il vous aime déjà.
Hi, je suis Kee. Je suis folle amoureuse de mon copain mais je n’aime pas ses amis. Est ce que notre relation a une chance de durer ?
Je m’appelle Pauline, je sors avec ma copine depuis 4 mois. Est-ce trop tôt pour envisager des vacances d’été ensemble ?
Il suffit de s’interroger sur le titre de la série Hélène et les Garçons pour comprendre la place d’un groupe d’amis dans un couple. La sitcom aurait tout aussi bien pu s’appeler Hélène et Nicolas mais que serait devenu ce couple sans José et Bénédicte ? Il va s’en dire que si vous ne devez pas vous coltiner tout un groupe de musiciens, il est tout de même primordial d’apprécier ses amis. Et puis qui sait, un José se cache peut être parmi ses amis, ne vous en privez pas.
La question des vacances n’est pas anodine en ce qu’elle porte la lumière sur un quotidien jusqu’alors inconnu. Vous pourrez donc au bout de 3 semaines avoir l’impression de sortir avec la pire des connasses de cette terre, ce qui n’aura pas pour effet d’opter pour une validation de la relation. Maintenant, il est tout à fait opportun de prendre le risque. Il n’y a rien de mieux que d’avoir un teint subliment halé et d’être amoureux. 193