Pose Mag 3

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numĂŠro 3

culture mode et tendances


ÉDITORIAL

Une fin d'année fatale ! Une chevelure rousse, une robe qui laisse entrevoir bas et lingerie, les yeux fermés et le visage relevé, mais qui est cette jeune femme ? Vous l'aurez sans doute reconnue, il s'agit de Louise Ebel, plus connue sous le pseudonyme Pandora. Elle pose ici sous l'objectif de Pauline Darley. Habituées à travailler ensemble, elles nous offrent une séance intitulée : La Force {Gimme Danger}, aux inspirations asiatiques et dans laquelle Louise endosse le rôle d'une femme fatale, provocante et douce à la fois. Ajoutons à cela un edito mode intitulé « Erotic Autumn », dont le simple titre vous en dit déjà long sur son contenu, un autre qui va vous prouver qu'une simple séance de shopping peut parfois prendre une tournure sensuelle et même laisser place à des surprises charnelles, et vous comprendrez mieux pourquoi la fin d'année s'annonce fatale pour Pose Mag. Jamais deux sans trois, je vous avais bien dit que l'on ne vous lâcherait plus. Pose Mag est donc de retour avec ce numéro 3 « Spécial Fêtes », et surtout, avec encore plus de mode. Au programme, une interview de deux grands noms de la mode, Dianet Pernet et Loïc Prigent. Et puis, période des fêtes oblige, notre rédactrice mode n'allait pas vous laisser terminer cette année 2010 sans vous délivrer ses fameuses sélections shopping, afin d'être plus belle que jamais lors des réveillons. Niveau conseil également, la nouvelle chroniqueuse de La Matinale sur Canal Plus, Sophie Marie Larrouy, vous dévoile ses 10 astuces pour passer un Noël d'enfer ! Vous ajoutez enfin la découverte de Chloé, une femme qui fait saliver les parisiens avec ses merveilleux cupcakes et sa boutique qu'elle a faite à son image, colorée et glamour, ainsi que toutes les autres rubriques habituelles de Pose Mag et vous obtiendrez un cocktail féerique, voluptueux et léger.

Enrique Lemercier


SOMMAIRE

CULTURE Interview /30

Diane Pernet, une icône mode

Zoom sur /84 Mode, blogs, et récompenses

Musiques / 86 Une fin d'année en musique

MODE

modèle : Louise Ebel photographe : Pauline Darley

Edito /14 Erotic Autumn

En couverture /34 Louise Ebel, La force

Portrait /54 Louise Ebel, alias Pandora

Interview /60 Rendez-vous virtuel avec Loïc Prigent

Edito /76 Mon nouvel accessoire

TENDANCE &STYLE Sélection shopping /6 On porte quoi pour les fêtes ?

Streetstyle /62 Montre-moi ce que tu portes, je te dirai qui tu es...

Découverte /72 Chloé S. et ses cupackes

ET AUSSI... Homme, Femme, Mode d’emploi ! /58 Noël ! Plaisir ou contrainte ?

Coach /70 Les 10 conseils de Sophie Marie Larrouy pour passer un Noël d'enfer !

La Pose Postale /88 Courrier des lecteurs

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contributeurs Pauline Darley

Franck Laguilliez

Photographe sur Paris, j’ai suivi des études en communication et effectué des stages vers le monde de l’image (photothèque, galerie, agence) pour m'ouvrir à un environnement photographique. J’aime créer avec l’humain et composer en mode et portraits. Pour résumer mon travail en photographie je pourrais citer plusieurs mots : symbolisme, ambiances, émotions mais surtout passion. (credit photo : Maxime Strange) http://paulinedarley.com

Franck Laguilliez a toujours été passionné par l'image. Il a expérimenté ses premiers portraits à l’adolescence puis au fil des rencontres décida d’en faire son métier. Depuis, plusieurs personnalités ont déjà croisé son objectif, de la sublime Jane Birkin, en passant par Jean Claude Dreyfus, le réalisateur Pedro Almodovar... Du noir et blanc à la couleur, il aime jouer avec la lumière pour donner à chacun de ses cliches une intense vibration, un jeu subtil entre la réalité et l’imaginaire.

et http://paulinedarley.com/blog

http://www.francklaguilliez.com

Rachel Saddedine

Armelle Haëgy

Photographe freelance basée sur Paris. Sans cesse influencée par la musique, le cinéma et ses icônes, c’est dans la mode et le portrait qu'elle développe son travail de photographe. Elle recherche des ambiances, des attitudes, des gueules, et à en tirer ce qu'elle y voit.

Pseudo : Armelle H. Rédactrice freelance presse écrite, ainsi qu’auteure de plusieurs ouvrages édités chez Baudelaire. Elle collabore également au blog Pose Mag : Culture, Interview et chronique hebdo “Homme, Femme, Mode d’Emploi”.

http://rachelsaddedine.com

http://armellehaegy.blog4ever.com

Marine Revel Étudiante en droit à Aixen-Provence le jour, je me transforme en shoppeuse invétérée pour Pose Mag la nuit. Pour mener à bien ma mission, je ne me sépare jamais de mon ordinateur, de mon téléphone et de mon air. Et comme tout mon budget passe dans le quintal quotidien de croquettes qu'engloutit mon chat, je suis devenue la reine du bon plan sur internet !

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Antoine Bertoni Étudiant en Master de droit, passionné par la décoration, et les belles choses, il est en charge de la « Pose Postale » dans laquelle il répond au courrier des lecteurs en les conseillant et les orientant non pas vers la sagesse, mais vers le bon goût.

Directeur de la publication / rédacteur en chef Enrique Lemercier Photographies Pauline Darley, Franck Laguilliez, Rachel Saddedine Rédaction Antoine Bertoni, Céline Galant, Armelle Haegy, Enrique Lemercier, Marine Revel, Malvina Rouzo Graphisme

Céline Galant Sortie du lycée avec un Bac L'option latin (tempus fugit !), elle a saisi sa chance en passant la licence Média, Culture et Communication. Puis, après avoir obtenu une Maîtrise en Arts du Spectacle elle est devenue chargée de communication évènementielle. Elle s'intéresse tout particulièrement aux nouveaux médias et au web 2.0 (fraîchement diplômée en Conception Réalisation Multimédia). Actuellement, elle dédie son énergie ainsi que sa plume dans le domaine culturel et commercial."

Graphisem : Émeline Marangon Remerciements Louise Ebel pour nous avoir fait l'honneur d'être la modèle principale pour ce numéro. Nous remercions également Loïc Prigent et Diane Pernet d'avoir accepté sans hésitation de répondre à nos questions. Bien entendu, merci infiniment aussi à Pauline Darley, Franck Laguilliez, Rachel Saddedine et Emeline Marangon pour leur professionnalisme, leur disponibilité et leurs propositions artistiques, et à toute mon équipe de rédacteurs, sans qui rien ne serait possible également. Enfin, un grand merci à tous ceux qui nous soutiennent et qui nous encouragent à poursuivre cette jolie aventure.

© 2010. Tous droits réservés. Pose Mag, marque déposée. Représentant légal : Enrique Lemercier La reproduction même partielle des articles,

Malvina Rouzo Bretonne expatriée à Paris, je suis diplômée en communication internationale. Passionnée de voyages, de chaussures et de lectures en tous genres, j'ai traîné un peu partout mes valises, à chaque fois un peu plus lourdes, sur des talons à chaque fois un peu plus hauts et lu un peu plus de livres, avant de commencer un blog et un stage en journalisme mode. Depuis, je fais des piges, porte toujours des talons et lis toujours autant.

textes et photographies parues dans Pose Mag est interdite sans autorisation écrite préalable de directeur de la publication. La rédaction n'est pas responsable des textes et images publiées qui engagent la seule responsabilité de leur auteur. Les marques et adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d'information, sans but publicitaire. Ce magazine ne peut être vendu. Vous êtes rédacteur, photographe ou modèle, et vous souhaitez rejoindre l'équipe de Pose Mag ? Écrivez à redac.pose@gmail.com

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tendance & style / sélection shopping

Fanfreluches et réveillons Si j'étais journaliste professionnelle, je commencerais volontiers cet article par l'une de ces belles formules toutes faites que l'on a pu entendre dans les journaux télévisés au début du mois de décembre, tel que "Il neige, la Dame de Fer a revêtu son manteau blanc"... Dans la mesure où je trouve ça creux et ridicule je m'abstiens. Je me contenterai donc de vous faire remarquer que les fêtes approchent et que vous n'avez toujours pas de tenue appropriée pour vous exclamer : "Comment as-tu deviné ?" en ouvrant ce merveilleux coffret collector de l'intégral de Sylvie Vartan. Soucieuse de vous faciliter toujours plus la tâche, me voici repartie en quête de jolies toilettes pour un Noël en famille ou un réveillon branché. Petit ou gros budget, peu importe, l'essentiel, c'est le style.

white christmas Si chez vous, le 24 décembre est orchestré par Nadine de Rotschild, alias votre belle-mère, ultra à cheval sur l'étiquette, qui tient d'une main de fer les rênes des préparatifs depuis plus d'une semaine, je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas lésiner sur les moyens. L'immaculé est de rigueur, afin de charmer celle dont vous avez volé le fils chéri, suggérant la pureté, la douceur, la virginité absolue. Belle maman saura apprécier votre souci du détail, comme le discret rappel du nœud de votre robe sur votre pochette. Elle saura vous complimenter sur le choix de vos boucles d'oreilles hors de prix et vous faire remarquer que "Décidément, les chaussures couleur chair allongent vraiment la jambe". Priez toutefois pour qu'elle ne remarque pas que les perles délicates qui entourent votre cou sont en fait de petites têtes de morts. Esprit de Noël, es-tu là ? 6


Robe DVF 360 € (disponible sur le site Net à Porter) Low Boots ALEXANDER WANG 625 $ (disponible sur le site Opening Ceremony) Pochette MARNI 220 € (disponible sur le site The Corner) Cape VANESSA BRUNO 660 € (disponible sur le site The Corner) Collier "têtes de mort" ERIKSON BEAMON (disponible sur le site Net à Porter)

818.36 €

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BLACK SWAN Option numéro 2, votre réveillon de Noël se déroule en toute simplicité dans votre gentille famille. Trop en simplicité ? Relevez le niveau en quelques étapes très simples. Il vous faut tout d'abord choisir pour votre tenue un thème susceptible d'alimenter substantiellement une conversation. Pourquoi pas le prochain chef-d’œuvre du réalisateur de Requiem for a Dream, Black Swan, dont la sortie est prévue pour le 9 février 2011? Une robe graphique dont la forme cloche vous fera ressembler à une petite poupée noire, des plumes, des plumes, des plumes, sur vos frêles épaules de ballerine et à vos pieds, des accessoires tous plus noirs les uns que les autres, "In the hall of the mountain king" de Trent Reznor & Atticus Ross sur les enceintes de votre iPod. Quoi que... cette chanson risque de gâcher la magie de Noël et de vous faire passer pour la cousine gothique de la famille. Je m'en voudrais. On laisse tomber la musique, Demis Roussos, c'est sympa aussi. Mais on garde la tenue ! Les repas du 24, 25 et parfois 26 (familles recomposées, bonjour à vous) digérés, l'heure est déjà venue de faire le décompte des cinq dernières secondes de 2010.

Sandales ZARA Robe ZARA

99,95 €

129 €

Besace KAREN MILLEN 101.28 € (disponible sur le site Asos) Boucles d'oreille TALULLAH TU (disponible sur le site Asos) Cape plumes TOPSHOP

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£75

19.23 €


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ARGENT TROP CHER Si vous vous retrouvez coincée à Megève avec des amis millionnaires ennuyeux, rattrapez-vous en vous disant que vous serez la plus épatante en slim sequin argent Balmain et originales MoonBoot. Vous collerez à la fois à l'ambiance "Bling Bling", en revêtant l'équivalent du PIB de l'Azerbaïdjan avec une cape Alexander McQueen, et à l'ambiance chalet, puisque ladite cape est en sherling. Pour ne vraiment pas avoir froid, une grosse maille s'imposera, souci du détail, de l'authenticité, de la référence, hommage, quoi qu'il en soit, la maille sera le modèle Marylin de Gerard Darel ou rien. Echarpe clinquante et cache oreille en poils, le surfeur d'argent n'a qu'à bien se tenir face à la silver snow-boardeuse que vous êtes devenue.

Slim BALMAIN

1470 €

Chaussures MOON BOOT Original (disponibles sur le site Sarenza)

75 €

Pull Marylin GERARD DAREL 135€ Cape ALEXANDER MCQUEEN 5960 € (disponible sur le site Net à Porter) Cache-oreilles KITSUNE 125€ (disponible sur le site The Corner) Echarpe argentée ADAM 132.12 € (disponible sur le site Net à Porter)

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TOUT CE QUI BRILLE N'EST PAS OR Enfin, les plus frileuses d'entre vous préféreront peutêtre profiter de leurs RTT pour partir avec lastminute. com au soleil, fêter la nouvelle année en string, un Mojito à la main plutôt qu'un chocolat chaud. Si tel est le cas, je vous signale que l'or accrochera et reflétera de façon inégalable le coucher de soleil de Bali, Rio, Marrakech, suivant l'heure à laquelle vous voulez passer en 2011. Dans tous les cas, il vous suffit juste d'être bien équipé, ainsi, vous ne manquerez pas de vous munir d'un monokini cuivré, sur lequel vous n'aurez qu'à jeter un filet de pêche préalablement bombé à la peinture dorée (pour de plus amples conseils d'utilisations, merci de contacter Valérie Damidot). Vous pouvez aussi économiser du temps en investissant dans une robe TopShop. Veuillez prendre également note du fait que vos orteils ne supporteront pas l'enfermement, si vous voyez ce que je veux dire. Cassez le total look doré avec de sobres accessoires noirs, il ne s'agit pas non plus d'aveugler vos amis au moment des embrassades de bonne année. Sauf si vous partez en vacances avec Gilbert Montagné, bien entendu.

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Robe dorée TOPSHOP Sandales dorées ASOS

£150 83,33 €

Monokini MELISSA ODABASH 63 € (disponible sur le site The outnet) Bracelet ASOS

20.51 €

Boucles d'oreille TOPSHOP

£8,50

Gilet IRO 52,54 € (disponible sur le site The outnet)

◊ Marine

Revel

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MODE / Édito

erotic autumn

Boléro en lapin, Manoush Corset brodé, Blackitten Culotte gaine, vintage Bracelet métallique, Mango

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Photographe : Rachel Saddedine Modèle : Marie-Clotilde Ramos-Ibanez Make up et coiffure : Danna Charles Stylisme : Charlotte Laplace aka Blackitten

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Ensemble de lingerie rĂŠtro, Blackitten Manteau en renard, E. Bettaglio

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Manteau en renard, E. Bettaglio

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Veste assymétrique à épaulettes, Blackitten Jupe en cuir, vintage Collier à chaines, Blackitten Escarpins vernis, Zara

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Veste assymétrique à épaulettes et collier à chaines, Blackitten

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Body brodĂŠ, Blackitten Manteau en renard, E. Bettaglio Gants en cuir lĂŠopard, vintage

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Soutien gorge en soie et gaine corset, Blackitten BolĂŠro en lapin, Manoush Bracelet mĂŠtallique, Mango

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Body gainant, Blackitten BolĂŠro en lapin, Manoush Pantalon, Hache

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culture / interview

Impressionnante par son style et son apparence, mais surtout par son parcours, Diane Pernet est une sorte d'OMNI (Objet mode non identifié). Cette femme, devenue une véritable icône de mode, a en effet revêtu plusieurs casquettes, passant aisément de la création à la photographie, mais aussi du stylisme au journalisme, et dernièrement surtout, à la création d'un festival de films de mode. L'équipe de Pose Mag a eu le privilège de rencontrer celle que l'on voit désormais à tous les plus grands événements mode. Le temps d'un thé et d'une pâtisserie dans un joli café parisien, elle a accepté de poser devant notre objectif et de répondre à nos questions.

Diane Pernet, une icône mode

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Pouvez-vous tout d'abord nous dire ce que représente pour vous la mode ? La mode est une manière d’exprimer qui nous sommes, ou qui nous aimerions être. Depuis combien de temps cette passion vous intéresse-t-elle ? J’ai commencé à être intéressée par la mode très jeune. Je me vois encore toute petite emmitouflée dans ma combinaison de ski rose ! Vous avez multiplié les activités : styliste, créatrice, costumière, journaliste, photographe... Si vous deviez n'en choisir qu'une... Celle que vous n’avez pas citée, fondatrice de mon festival consacré aux films de mode. Cela me permet de combiner les deux choses que j’adore le plus : la mode et le cinéma. Désormais, on vous ouvre toutes les portes des défilés, évènements mode... Comment s'est construite votre légitimité en matière de mode ? L’expérience. J’ai été styliste à New-York pendant 13 ans pour ma propre marque, Diane Pernet. J’ai été costumière sur quelques films à Paris, j’ai écrit une chronique pour Elle. com intitulée « Dr Diane » pendant presque trois ans. J’ai suivi des stylistes, des évènements et des shows pour le site de Vogue Paris pendant aussi trois ans. J’ai également été corédactrice en chef du magazine ZOO pendant plus de trois ans, découvreuse de talent au festival d'Hyères pendant huit ans, et j’ai participé à beaucoup de jurys de mode. J’ai été nommée curatrice pour différentes expos photo, cinema mais aussi art et mode. D’ailleurs, plus récemment, j'étais la curatrice du Scope Art Fair ( expo film, art et mode) à New York. La même chose pour Cine Opera, une série de films de Michael Nyman à la galerie Corso Como à Milan. Et bien sûr, le lancement de la 3ème édition de ASVOFF au Centre Pompidou en septembre dernier. Ma crédibilité vient donc, je suppose, de toutes ces expériences que je viens de vous citer, combinées a mon blog. Quels sont les créateurs que vous admirez le plus ? Boudicca, Givenchy, Rick Owens, Raf Simons, Haider Ackermann. Comment vous est venu l'idée de créer, A shaded View on Fashion Film, un festival de film de mode ? C’est une idée que j’ai eu il y a plus de dix ans mais à ce moment là, il n’y avait pas assez de matériau (films sur la mode) pour en faire un festival. En 2006, Eley Kishimoto m’a commandé un road movie pour lancer leur collection homme. C’était pendant le Gumball Rally, 5000 km en six jours et j’ai montré le film de 18 minutes à mes collaborateurs à cette époque à Los Angeles. Ils m’ont demandé si je voulais le projeter à Los Angeles et j’ai dit oui ! Le jour d’après EGR, mon collaborateur à Mexico m’envoyait son film que j’ai beaucoup aimé. C’est comme ca que j’ai décidé qu’au lieu de seulement projeter mon petit film, je mettrais en place un festival de films consacrés à la mode. Ce festival

commencerait à Los Angeles puis voyagerait partout dans le monde. C'était complètement dingue, tout est arrivé en moins de 3 mois et la projection a eu lieu au Cine Space sur Hollywood blvd. C’était peut être un peu exagéré d’appeler ça un festival, c'était en fait un programme qui regroupait des court métrages et des documentaires, et qui n’a duré qu’une seule journée. En 2008, j’ai décidé d’en faire un vrai festival avec des courts et des longs métrages, des documentaires et des fictions. Le premier ASVOFF a eu lieu au Jeu de paume à Paris et a duré trois jours. Et il y a 2 ans, le festival a déménagé au Centre Pompidou Quand aura lieu le prochain festival ? Et avez-vous déjà sélectionné le nouveau jury ? La prochaine édition d'ASVOFF aura lieu au Centre Pompidou les 7, 8, et 9 octobre 2011. En attendant, le festival voyagera à travers le monde tout au long de l'année. Le nouveau jury n a pas encore été sélectionné mais je vais de nouveau travailler avec Elisabeth Quin qui sera membre du jury et qui aura aussi carte blanche pour organiser un atelier ou un débat de quelques heures avec des extraits de films. Je travaillerai aussi avec Michel Mallard pour sélectionner les autres invités. Tout reste encore à définir. Nous travaillons aussi actuellement avec l'artiste-réalisateur Marcus Tomlinson sur un prochain film.

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Vous avez également crée un blog mode, Diane, a shaded view on fashion. L'écriture vous passionne-t-elle aussi ? Je ne me considère pas vraiment comme une écrivain mais plutôt comme quelqu'un qui travaille sur un support actuel. J'adore interviewer les gens qui m'intéressent et j'aime aussi faire de petites vidéos de nos conversations. Vous vivez sur Paris depuis plusieurs années maintenant. Pourquoi avoir fait ce choix de quitter New York ? Cela fait désormais 20 ans que je vis à Paris. Je suis partie de New-York à la fin de l'année 1990 parce que c'était plutôt déprimant là bas. Je vivais dans le West Village et sans exagérer, la majorité de mon voisinage était malade ou était en train de mourir du SIDA. Les malades mentaux n'étaient plus pris en charge par les hôpitaux et étaient laissés livrés a eux-mêmes dans les rues de la ville. Le crack et autres drogues envahissaient les rues, au même titre que le crime. J'étais styliste et je n'étais pas inspirée. Je ne pouvais pas marcher dans la rue librement. Même si jamais rien de mal ne m'est arrivé a cette époque là, quand j'ai eu fini de dessiner ma collection, je suis partie trois semaines pour me vider la tête et trouver de l'inspiration pour ma prochaine collection. En fait je me suis rendue compte qu'il fallait que je parte. Fin 1990, j'ai donc quitté le pays. Les 3 premières années ont été très dures. C'était très difficile de laisser mon travail derrière moi. De plus, la guerre du Golfe, commencée en janvier 1991 n'a pas facilité le marché du travail. Quand je suis arrivée en France, les gens vous invitaient volontiers à dîner, mais pour vous aider à trouver un travail, c'était une autre histoire. Mais j'ai persévéré et je suis toujours très heureuse de vivre ici. Je n'ai jamais regretté mon départ de NYC et cela ne m'a jamais manqué, même le temps d'une journée. J'adore les new-yorkais pour leur franchise et leur sens de l’humour, et heureusement, mes amis viennent me rendre visite.

m’aborder facilement. En fait je suis solitaire et j'ai besoin de mon espace. Avez-vous toujours eu ce style là en particulier ? Cela va faire plusieurs dizaines d'années que j'ai adopté ce style. Mais comme je l'ai dit plus tôt, les choses ont évolué avec le temps. Vous arrive-t-il de porter de la couleur ? Une des raisons pour laquelle je suis très attirée par le noir est probablement le fait que lorsque j'étais enfant, ma mère me forçait à porter des couleurs vives. Le fait est que j'aime beaucoup la couleur, mon appartement est très coloré. C’est juste que je n'aime pas la couleur pour mes vêtements, même si j'apprécie l'énergie qu’elle dégage. A quoi ressemble une journée type de Diane Pernet ? Je voyage beaucoup donc c'est très dur de définir une journée typique, mais je vais quand même essayer. Levée aux environs de 7h30, thé et consultation des mails pour débuter. La journée s'organise ensuite en fonction des articles à écrire, du travail à faire pour mon festival, des rendez-vous, des événements auxquels je dois assister, et de mon blog, qui me demande un travail quotidien. Quels sont vos futurs projets professionnels ? Ce qui m'intéresse le plus, c'est de développer mon festival de films de mode. Il y a aussi un livre et une poupée en préparation. Et enfin, il y a un projet pour la télévision (DP TV). Enfin, quel conseil pourriez-vous donner à un jeune magazine en ligne comme Pose Mag ? Je pense que Pose Mag est déjà très bien structuré, tel qu'il l'est. Ce qui va différencier un magazine en ligne d'un autre, c'est la vision personnelle qui y est apportée, afin de créer son propre point de vue.

Quelle est votre expression française préférée ? Je peux vous dire celle qui m'a rendu folle pendant des années : “petit à petit, l'oiseau fait son nid” ! C'était un tel choc des cultures. Les choses mettent tellement de temps à arriver à Paris, par rapport à New-York, et les gens me répétaient donc constamment “petit à petit”. Parlons plus concrètement de mode. Comment définiriezvous votre style plutôt atypique ? Pour moi, ce n'est pas atypique. C'est un uniforme que j'ai commencé à porter quand j'étais styliste car je ne voulais pas que mon look interfère avec ce que je créais. Donc à la place de porter une blouse blanche, j'ai décidé de porter du noir. Les détails ont évolué avec le temps mais l'uniforme reste le même. Comment je le définirais... Minimaliste et austère. Et les lunettes de soleil, c'est pour que l'on ne capte pas votre regard ? Je suppose que les lunettes de soleil permettent d'établir une distance entre le monde extérieur et moi-même. C'est comme pour mes cheveux, cela n'encourage pas les gens à venir trop près de moi, même si je suis ouverte et qu’on peut

◊ enrique lemercier Traduction : Pauline Ferrari et Corinne Garcia Photographe : Franck Laguilliez 33


MODE / En couverture

XI - La force Gimme Danger — La vision du modèle

Cette nouvelle arcane est profondément influencée par le cinéma de Wong Kar Wai, en particulier 2046 et son érotisme glacé. J'ai tenu à utiliser des jeux de lumière très forts, qui suggèrent la langueur vénéneuse d'un bordel à Hong Kong, mais aussi les visions hallucinatoires de l'Enfer de Clouzot. La féminité y est omniprésente, fatale et presque provocante. La lingerie retro se révèle sous les soieries brodées, dans un lent abandon opiacé.

— La vision de la photographe

Cette lame représente une jeune femme arrivant un dompter un lion. Une personne qui arrive à ses fins avec la douceur, qui domine la force physique. Avec cet arcane on se demande quelle est la véritable force, et d'où elle vient vraiment. On s'interroge sur les intentions du personnage, on la sent forte mais de la douceur s'en dégage pourtant.

Photographe : Pauline Darley Modèle : Louise Ebel Coiffure : Jonathan Dadoun Assistante : Camille Marciano Stylisme : Louise Ebel 34


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MODE / interview

Louise Ebel, alias Pandora Elle est en couverture de ce numéro 3 de Pose Mag, et on la retrouve également dans une magnifique série de photos signées Pauline Darley. Louise Ebel est une jeune fille qui met en scène son personnage dénommé Pandora. Tantôt rock, glamour, romantique, parfois même un peu dark, nous avons souhaité en savoir plus sur cette célèbre blogueuse.

credit photo : Pauline Darley

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Bonjour Louise. La préparation de cette interview a été assez difficile puisque tu as déjà répondu à beaucoup de questions que l'on pourrait se poser sur toi dans la rubrique « À propos » de ton blog. Cependant nous allons essayer d'en savoir plus. En une phrase, qui est Louise Ebel ? Répondre à cette question sans avoir l’air pompeuse c’est carrément impossible. Surtout que le jour où je me mettrais à parler à la troisième personne il faudra m’achever. J’ai presque envie de répondre un truc débile d’actrice genre, “je ne suis pas celle que l’on croit”. Et Pandora ? Un personnage de Gérard de Nerval. Les tenues présentées sur le blog sont des tenues que tu pourrais mettre dans la vie de tous les jours ? Oui bien sûr, mais la nuit. Le jour, je me cache. J’aimerais bien oser un peu plus, mais à Paris, c’est dur. Parce qu’il faut bien penser pratique, les talons de 15 centimètres debout toute la soirée dans un bar bondé, c’est niet, les corsets à bastille c’est impensable, et les robes en dentelle du 19ème du suicide social. Et pourtant je fais tout ça... La journée type de Louise Ebel, c'est quoi ? Il n’y a pas vraiment de journée type, sinon ce serait triste. Disons que je passe pas mal de temps derrière mon bureau, à faire mes recherches pour mes études, à mettre en ligne les articles et à répondre à mes mails quand j’ai le courage. L’après-midi je pars souvent en séance photo, et quand j’ai le temps, je vais me balader dans Paris ou dans les musées. Et le soir, je sors, j’ai beaucoup de mal à rester chez moi ! Qui sont tes meilleurs amis ? Des gens issus du milieu de la mode et de l'art ? Mes meilleurs amis sont des gens issus du milieu de la musique d’une part, et de l’autre part des fous d’art et d’histoire du costume comme moi. Je fréquente peu, voir pas du tout, le milieu de la mode, ou alors c’est un autre rapport à la mode, plus culturel. Tu es étudiante en art, comment réagissent les autres étudiants par rapport au succès de ton blog, ta renommée...? J’ai la chance d’avoir une fac très compréhensive et de bons résultats. Ils m’ont autorisée à être dispensée et à ne passer que les examens de fin de semestre, comme ça la journée je peux m’occuper de mon blog et de mon mémoire. J’ai deux amies dans ma classe, le reste je ne les connais pas, et je ne suis pas sûre qu’ils m’aiment bien ! Je travaille beaucoup, mais j’ai parfois l’impression qu’ils pensent que je passe ma journée à faire des photos...Mais ce n’est pas très important, car les personnes qui s‘occupent de la scolarité dans ma fac sont très empathiques et encourageantes.

Tu sembles très sensible au sujet de ce que l'on peut dire sur toi, notamment, dans les commentaires postés sur ton blog... Malgré le temps qui s'est écoulé depuis la création de ton blog, les encouragements et la force que tu as pu acquérir, les critiques te font toujours aussi mal ? Beaucoup moins, mais au début c’était dur. Se lever le matin et se trouver bien pourrie, aller sur internet et voir que tu n’es pas la seule à te trouver minable et moche, ça te donne envie de te recoucher. Je suis une personne qui a besoin d'extérioriser alors je me plaignais souvent à propos de ces critiques, pour la catharsis. Maintenant j’essaie d’en rire, surtout qu’il y a beaucoup de critiques vraiment ridicules et bêtes du genre “pauvre fille à papa bigleuse”, alors j’ai plus de peine pour la personne qui a besoin de dire ses bassesses. Surtout que pour écrire un commentaire sur mon blog il faut entrer ses coordonnées et un code anti-spam, alors la critique il faut vraiment la vouloir ! J’ai toujours suscité des mauvaises réactions, avant même le blog, on a souvent essayé de me faire des coups tordus, c’est triste mais au bout d’un moment on s’y habitue et on finit par s’en foutre ! Tu apparais avec ta mère dans la dernière campagne de la marque Comptoir des Cotonniers. Cette campagne a fait pas mal de bruit, notamment parce qu'on y apprend que ta mère pilote l'Institut français de la mode. Tu ne t'es pas doutée que tes détracteurs se serviraient de cela pour alimenter leurs critiques ? Évidemment. Mais je ne vais pas refuser des opportunités à cause d’une bande de médisants ! J’ai adoré faire cette campagne avec ma mère, c’est une expérience que je n’oublierais pas. Les gens pensent que je dois tout à ma mère et l'on en rigole bien toutes les deux car c’est ridicule. Comme si ma mère remplissait mes copies ou payait des gens pour aller visiter mon blog. L’Institut Français de la Mode est une école, pas un ministère de la mode, ma mère n’a pas un pouvoir absolu sur ce milieu...Cette étiquette “fille de” est exaspérante, mais j’imagine qu’elle doit rassurer les médisants, c’est tellement plus facile de penser qu’on a rien fait par soi-même...Enfin, je n’ai pas envie de régler mes comptes ! Il y a quelques mois, l'enseigne Zara avait utilisé, sans ton accord, une de tes photographies en la plaçant en illustration sur un de leur T-shirt. Où en est cette affaire ? Je vois un avocat et nous allons entamer une procédure. Tu continues à acheter chez Zara ou bien tu es vraiment plus tournée vers les boutiques de vintage ? Le pire c’est que je continue à acheter oui. Mais ces derniers mois j’ai acheté principalement du vintage. Je suis folle de vêtements anciens ! Je préfère mille fois une pièce unique avec une histoire qu’une jolie robe de créateur. Quand je regarde un vêtement, j’ai besoin qu’il me transporte dans un univers, qu’il évoque une époque et qu’il soit personnel.

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On oublie souvent que tu es aussi DJ, et que tu officies dans des bars rock. Peux-tu nous parler de cette autre passion ? Ça fait un an et demi que je ne fais plus ça, ça m’ennuie maintenant, je préfère aller voir mes amis passer des disques. La musique est ma grande passion dont je parle un peu moins, mais tout aussi importante. Quand j’étais plus jeune, je ne vivais que pour ça. J’allais dans tous les concerts de rock, j’apprenais la basse et la guitare, je cherchais des titres de groupes obscurs. Et puis, j’ai fini par réaliser que je n’avais pas de talent ! Alors je côtoie des musiciens comme ça c’est par procuration ! J’imagine qu’on me collerait l’étiquette “groupie”, mais aujourd’hui ce mot ne veut plus rien dire, il a été totalement dévalué et c’est dommage. J’ai toujours admiré des filles comme Pamela des Barres, car elles aimaient profondément la musique comme moi. Aujourd’hui une fille qui s’entoure de musiciens, on dit que c’est une fille qui veut se la jouer ou autres choses plus vulgaires.

Tu aimes la mode, alors que penses-tu des séries comme Sex and the city ou Gossip Girl ? J’aime bien Sex and the City, mais je trouve la série un peu réductrice, car dans le fond, ces femmes soi-disant indépendantes ont l’air de n’avoir qu’un but dans la vie : trouver un homme. Et ça, non. Gossip Girl, je regarde de temps en temps, mais je trouve ça de plus en plus débile et agaçant.

Jeune étudiante sérieuse et timide / Blogueuse mode / DJ. Tu arrives à rester toi-même malgré toutes ces étiquettes ? Oui, parce que j’ai toujours aimé faire plusieurs choses à la fois. J’ai plusieurs passions. Par contre, c’est mon emploi du temps qui aime moins. Après la notion de soi-même est variable. On évolue forcément, et je préfère ne pas y penser et laisser les choses se faire naturellement. Ce sont souvent les gens timides qui osent le plus, ce n’est pas incompatible.

Enfin, quels sont tes futurs projets pour la suite ? On veut des scoops ! Et ben je n’en ai pas ! J’ai de vagues projets musicaux, mais c’est embryonnaire. J’ai toujours rêvé de faire du cinéma, devant ou derrière la caméra, alors si quelqu’un passe par là... Haha. Non, sérieusement, j’ai déjà trop de choses dans ma vie pour avoir de gros projets à venir.

Sais-tu ce que tu aimerais exercer comme métier plus tard ? Aucune idée. Mais si on pouvait choisir, alors je dirais historienne de l’art la journée et rock star le soir. Et le blog, c'est pour toujours ? Je n'espère pas ! J’adore avoir ce blog, mais j’ose espérer qu’à 40 ans je ne ferais plus des poses de nymphe alanguie dans la neige. Surtout que je risque de mourir de froid d’ici là !

Et lorsque tu es invitée à une soirée, ou bien un défié de mode, quel personnage prend le dessus ? Tu es plutôt femme fatale et romantique à la Pandora ou bien Louise la jeune femme introvertie ? Aucune idée, parce que je n’y réfléchis pas, je n’en suis pas encore à théoriser mon personnage ! Quand je suis dans une soirée, je suis plutôt réservée car je ne suis pas très à l’aise quand il y a trop d’inconnus, mais mes amis proches s’amusent du fait qu’en privé je suis très rock and roll ! C’est très différent de l’image que je donne sur mon blog, qui fait tout autant partie de moi, et le décalage est intéressant. J’ai une personnalité faite d’opposés, je suis toujours une chose et son contraire. Mais j’en ai presque déjà trop dit. Quel sont tes artistes musicaux préférés ? Des groupes de rock je parie... Depuis que je suis ado, je voue un culte à Sonic Youth, Syd Barrett et les Beatles, que je n’ai même plus besoin d’écouter d’ailleurs. Je n’ai pas de groupes préférés, j’ai des phases. En ce moment j’écoute en boucle les compiles de Broadway Melodies de Chloé Van Paris, l’album Raw Power des Stooges, et des groupes de pop anglaise psychédélique des années 60. Tu regardes la télévision ? Quelles sont tes émissions préférées ? Je n’ai pas la télé et je n’en veux pas. Chez moi c’est hors de question. Mais je regarde des séries sur mon ordinateur, des tonnes même. Comme How I Met your Mother, Boardwalk Empire, American Dad et Family Guy (j’adore !), Maison Close...

◊ Enrique Lemercier Pour découvrir le blog de Louise Ebel : http://www.misspandora.fr

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ET AUSSI... / Homme, Femme, Mode d’emploi !

NOËL ! Plaisir ou Contrainte ?

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— Et bien voilà, ça approche ces sacro saintes Fêtes, comme chaque fin d’année ! J’adore ! .... NOËL en famille signifie Partage. On se partage entre les deux familles, on partage les cadeaux, les festins, les listes, tout quoi … Mais qui se charge de gâter chacun des membres de votre famille et de la sienne, en sup. Bibi, of course ! Pourquoi ? Parce que depuis la nuit des temps, l’homme prend la fuite en vous signalant que c’est vous l’experte du cadeau sympa et pas cher. Les présents, c’est un truc de filles y paraît ! Pour ce faire, il nous faut, dans un premier temps, contacter les familles (la sienne et la mienne) évidemment ! On commence par échanger les idées cadeaux… un vrai pensebête ou un véritable casse-tête, c’est au choix ! Pour les plus jeunes, les jouets sont toujours d’actualité, mais ce que je préfère, c’est encore et toujours le rayon Ken & Barbie… Ah ! Ces deux-là n’ont pas leur pareil pour séduire ! The couple parfait ! Le seul, l’unique, qui défie le temps, les générations. Et vous savez pourquoi ? Ils n’ont pas droit à la parole. Ils ne peuvent pas s’exprimer. Ils sont sourds et muets… Le voilà leur secret de longévité. Donnez la parole à Barbie, ou à Ken et filez acheter des boules Quies, car depuis le temps qu’ils se supportent en silence… Pour les ados, c’est réglé à l’avance comme du papier musique, leurs refrains préférés étant : le fric ; c’est chic ! Nous résumerons donc le cadeau à une enveloppe chacun. En fait, ils se moquent des sommes par enveloppe, c’est le cumul qui leur rend le regard pétillant ! Il reste la partie difficile, la plus délicate. Comment éviter le cadeau basique, genre pull, écharpe, parfum, tout en restant dans la lignée intemporelle, en respectant le budget, et en étant certaine de lui offrir le cadeau qu’il n’attendait pas vraiment, mais qui lui convient tout à fait ! Tout comme moi, vous avez évidemment remarqué qu’ils n’ont pas la même définition du mot « cadeau » que nous ! Nous, femmes, aimons les présents qui mettent en valeur, personnels, originaux, féminins… Alors pourquoi s’entêtentils à privilégier les objets destinés aux tâches bassement féminines…

Une fois la corvée « cadeaux » accomplie, il nous faut désormais songer aux repas festifs : le réveillon suivi du repas gargantuesque du lendemain. Noël ! Jour de gavage pour tous (après les oies et les canards) ! On s’empiffre toute la journée des mets les plus caloriques, accompagnés de vins d’exception pour l’occasion. Voilà qui régalera donc gourmets et gourmands ! Mais, là, il m’arrive parfois de griser un peu… Lorsque je vois l’oncle Paul descendre son verre de Mouton Cadet Rotschild 2005 à la vitesse de l’éclair… Ou Papy Eugène s’enfourner une cuillérée de caviar, sans en apprécier la saveur, car il n’a pas fait la distinction avec des œufs de lompe, et de rajouter au passage, « j’en ai goûté pour te faire plaisir ! »… Mais perso, mon calvaire commence, lorsque cette putain de dinde aux marrons, qui cuit depuis des heures, arrive fièrement sur la table… Chaque année, c’est l’instant opportun que je choisis pour m’éclipser… J’en peux plus d’elle, c’est physique ! De sa copine la bûche non plus ! Même cas de figure, même punition ! Je me sauve alors en cuisine : lieu idéal pour se bouger un peu les fesses qui commençaient à fourmiller…. Les enfants n’ont presque rien mangé eux ! Ils jouent, ils découvrent, ils actionnent leurs jouets bruyants (merci tonton, merci tata !), genre camion de pompiers (véritable réservoir à piles) ! Ils s’étalent sur le sol, car les adultes ont monopolisé toute la table. Mais eux, c’est certain, ils ne seront pas malades demain, ils ne s’infligeront pas une diète de 48h00… Et oui, c’est ça NOËL ! On mange, on boit, on fume, on papote, on rit, on s’émerveille ! Quel programme ! Mais c’est si bon ! JOYEUX NOËL A TOUS !

◊ Armelle Haegy un grand merci à Olivia à Paris, illustratrice et blogueuse http://blog.oliviaaparis.com

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mode / interview

credit photo : Yan Chetrit

Question d'un rédacteur en chef un peu impressionné de discuter en live avec une personne dont il admire le travail depuis plusieurs années : « Loïc Prigent en ligne ! Est-ce que je peux en profiter pour l'embêter un peu et lui demander de bien vouloir répondre à l'interview que je lui ai envoyée ? » Réponse de l'interlocuteur : « Allez on va se la faire en direct ! » Et c'est ainsi que je me suis retrouvé à questionner en conversation instantanée, un des réalisateurs les plus influents en matière de mode !

Alors tout d'abord, qu'est ce que la mode pour vous ? La mode c’est l’hystérie, le léger, le futile, le sens, le non-sens, la fureur de vivre, l’inconscience de tout, l’égoïsme, la futilité, la conscience de tout, l’énergie constamment renouvelée, la narration, l’oubli et la mémoire, c’est un sacré moteur et un sacré révélateur. Comment vous est venu ce choix de travailler dans ce domaine en particulier ? Je ne sais même pas si c'était un choix. C'était une évidence. Je me suis retrouvé plusieurs fois dans des situations de journalisme "dur", c'est-à-dire du vrai reportage sur des vrais sujets. Et cela m'a intéressé mais pas autant que le théâtre de la mode.La violence en tout cas je ne sais pas la filmer. Le 11 septembre j'étais sur le toit d'un immeuble là bas et impossible de lever un objectif sur ce qui s'écroulait devant moi. La mode c'est mon kif.

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Quel a été votre parcours scolaire, et à quel métier vous destiniez-vous quand vous étiez plus jeune ? Je voulais être dans la presse. Je faisais des fanzines à 12 ans. Le graphisme des journaux me rendait fou. J'adorais la typo, la mise en page, ces choses-là. Votre documentaire Signé Chanel date déjà de 2005. Depuis vous avez enchaîné les projets. La mode se renouvelle-t-elle assez pour que vous ayez toujours de nouvelles choses à proposer ? Je crois que je pourrais retourner aujourd'hui le documentaire sur Marc Jacobs et Louis Vuitton et l'on obtiendrait quelque chose de complètement différent. Parce que sa vision évolue tellement et que chaque collection est un parcours différent avec des affects différents. Et aussi parce que le documentaire ne saisissait qu'une part très infime de son processus créatif. Pour Signé Chanel c'est une autre histoire parce que le processus Haute Couture ne change pas vraiment, il est plutôt immuable et ce que j'ai capté me paraît assez fidèle. Je crois que la maison Chanel continue à ce jour d'utiliser le documentaire pour les nouveaux arrivants. Ensuite oui, la mode se renouvelle assez pour la suivre chaque saison. Chaque saison je vois des choses nouvelles que je ne connaissais pas. Chaque saison de nouveaux personnages font irruption. Chaque saison un nouveau tic, une nouvelle folie. Et parfois aussi il y a le coup de pouce qui permet de filmer par miracle quelque chose qui n'avait pas encore été (trop) filmé.


Rendez-vous virtuel avec Loïc Prigent Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué ? J'imagine que la question ne concerne pas mon grand père génial qui tutoyait tout le monde mais le milieu que je filme régulièrement. Les créateurs bien sûr, mais aussi les premières mains et aussi pas mal d'attachés de presse franchement incroyables. En ce moment je filme un président de maison de mode qui est assez fascinant. En fait, j'adore filmer les gens tout court. Je ne sais pas si ce sont des rencontres parce qu'avoir une caméra entre les mains fausse pas mal les rapports. Disons que j'observe plus que je rencontre. Votre série de documentaires Le jour d'avant a connu un grand succès. Vous préparez actuellement la suite. Pouvez-vous nous en dire plus ? La seconde saison du Jour d'Avant comporte six épisodes américains de 26 minutes, le format sitcom. Les héros sont Alexander Wang, Jeremy Scott, Nina Ricci, Diane Von Furstenberg, Donatella Versace et Narciso Rodriguez. Ils ont été diffusés sur Sundance Channel aux Etats-Unis et Arte va émettre au printemps une version 52 minutes de Diane Von Furstenberg et de Donatella Versace. L'idée est la même, les portes sont ouvertes sans limite pendant les 24 heures avant le défilé. Paris Première, Stylia, ARTE, Deralf, Story box Press, vos divers documentaires... Comment gérez-vous tous ces projets ? Le dénominateur commun étant toujours la mode, est-ce que parfois certains sujets n'empiètent pas les uns sur les autres ? A priori les choses ne s'empiètent pas trop. Sur chaque projet on essaie de définir un style ou un ton, une dramaturgie ou un rythme. Quel est au jour d'aujourd'hui, le projet dont vous êtes le plus fier ? J'aime bien Signé Chanel. C'est le projet qui a fait que mes parents ont compris ce que j'essayais de faire. Comment s'est passée l'exposition L'homme par Loïc Prigent qui s'est tenue dernièrement au Bon Marché à Paris ? Comment est né ce projet ? Mon ami d'enfance Gildas Loaec travaille sur le projet Kitsuné, il m'a donc présenté à Frédéric Bodenes, le directeur artistique du Bon Marché, qui m’a tout de suite proposé

une collaboration. Cela s'est fait très vite, en deux réunions nous avions défini l'idée et ils avaient dessiné le plan de l'exposition. L'idée était de représenter l'homme sans trop de stéréotype, ni de mots clés marketing. Nous avons tourné pendant une dizaine de jours entre le studio, les défilés et les appartements privés. Le montage s’est fait en juillet. Vous arrive-t-il de vous reposer ? (rires) Oui ! Merci de vous inquiéter. Et justement, une journée type de repos pour Loïc Pigent, cela se déroule comment ? Une journée complète de repos ? Science fiction Vous semblez être un homme plutôt calme, et réservé. Paradoxalement, on a souvent en tête le cliché de l'excentricité pour les personnes travaillant dans la mode. Qu'en est-il vraiment ? Votre côté réservé n’est-il pas un atout majeur, dans la mesure où vous obtenez facilement la confiance de vos interlocuteurs qui parviennent à faire abstraction totale de votre caméra ? Parfois être discret sert pour filmer sans trop se faire voir. Pour capter un moment délicat. Mais je crois que la plupart du temps je ferai mieux de piailler et qu'avec un chapeau rose à plumes on me donnerait bien plus d'accès. La mode aime les fous, bien plus que les gens réservés. Selon vous, quelle est la tenue la plus élégante pour une femme ? Aucune idée. Et pour un homme ? Des Vans un peu pourries, un pantalon Ingotex, une chemise Kitsuné, une veste Old England. Aucune idée, en fait . Et vous, toujours aussi passionné par les chemises à carreaux ? :) Oui, je suis un peu obsédé, je crois. Je suis un être fascinant, je sais. Question bonus : À quand un documentaire sur Pose Mag ? ;) Ça dépend. Vous êtes hystériques ?

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tendance & style / Streetstyle

Montre-moi ce que tu portes, je te dirai qui tu es Photos prises par Rachel Saddedine • Paris, décembre 2010

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◊ Juan Milan, 19 ans, mannequin Manteau : Guerissol Pull : Vintage Pantalon : Cheap monday Chaussette : Pull-in Bague : La boite à bijou Sac : Asos Chaussures : Noir Kennedy

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◊ Nils, 21 ans, étudiant en photographie Veste: Kiliwatch, Pantalon : Cheap monday Gilet : H&M T-shirt : vintage Echarpe : cadeau de Londres Lunettes : Ray-Ban Wayfarer Ceinture : achetée au Brésil Sac en cuir : acheté à Londres Chaussures: Hudson

◊ Jean-Mathieu, 20 ans, étudiant en lettres modernes Vêtements et accessoires : vintage

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◊ Géraldine, 21 ans, étudiante en médiation culturelle option musique et rédactrice dans le fanzine du collectif Barbi(e)turix Chaussures : Keds Pantalon : Uniqlo Chemise : Du pareil au même Pull : Uniqlo Veste cuir : April 77 Chapeau : Topshop Sac : Katana

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◊ Charlotte, 24 ans, Styliste corsetière Manteau : création personnelle Collants : H&M Bracelet : Mango Sac et gants : vintage Chaussures : vintage Profession : styliste corsetière

◊ Mathilde, maquilleuse Manteau : Kookai Pantalon : Zara Chaussures : Cosmo Sac : Fossil Echarpe : tricotée par mes soins

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◊ Vitha Mangue, 23 ans, étudiante à Paris 3 en M2, & mannequin freelance Veste : vintage + pin's Pull : "Ghost Busters" H&M collection homme Haut gris : H&M Echarpe : Zara Pantalon : Morgan Chaussures : New Look Sac : Emanuel Khan Bague aigle 3 doigts : Asos Lunettes : vintage Gaufrettes : LU à la fraise

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â—Š Morgane, ĂŠtudiante en lettres modernes Manteau : vintage Foulard et sac : vontage (fripe Noir Kennedy dans le Marais) Slim: Zara Lunettes : Paul Smith Chaussures : Clarks

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et aussi... / Coach

Les 10 conseils pour passer un Noël d'enfer ! On l'a découverte en femme fatale très distinguée avec son personnage de Vaness La Bomba, on aimait aussi ses articles et vidéos pour le site madmoiZelle.com, et désormais, on adore son rôle de Coach qu'elle endosse deux fois par semaine pour La Matinale de Canal Plus. Un brin décalée, un sens de l'humour aiguisé, et des tenues plus que décomplexées, Sophie Marie Larrouy est une jeune femme dont on a pas fini d'entendre parler. En exclusivité pour Pose Mag, voici ses 10 conseils pour passer un Noël parfait.

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1. La décoration parfaite sur le sapin... ◊

Une étoile de David

8. Cacher son état d'ébriété lors du repas en famille avec papi, mamie, tata Suzanne... ? ◊

Les faire boire plus.

2. Le menu spécial Noël... Qu'est ce que c'est que cette question tu m'as prise pour Les recettes de Julie ?

9. L'album à écouter pour passer une bonne soirée... Ma playlist n'est pas avouable. David Carradine aurait-il avoué qu'il se masturbait avec sa cravate ?

3. Les personnes à ne pas inviter le soir du réveillon de Noël...

Des gens qui ont l'alcool 10. Enfin, ce qu'on doit dire au méchant. D'ailleurs PS: tu n'es pas invité à mon Noël plus jamais Père Noël si on a la chance de le croiser... ton cinéma de l'année dernière.

Ca va gros ?

4. Le cadeau idéal pour son compagnon... Je sais pas... Celui qu'on ne peut pas décrire ici sinon c'est pas un cadeau "idéal pour lui".

5. La réaction à adopter si on est déçu par un cadeau... ◊

"T'as le ticket ?"

6. Comment gérer les enfants des autres à Noël... ◊

Je n'ai pas d'enfant des autres.

7. La tenue à porter pour ne pas à avoir à ouvrir le premier bouton de son pantalon quand on a trop mangé... Mais enfin.... Un sarouel évidemment. Festif et à l'aisant.

Pour retrouver les chroniques de Sophie Marie Larrouy pour La Matinale, c'est ici : http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/pid3671-sophie-marie-larrouy. html Et pour découvrir le blog de Vaness La Bomba : http://vanesslabomba.com

Enrique Lemercier

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TENDANCE&STYLE / Découverte

Chloé S. et ses cupcakes Entrer dans la cupcakerie de Chloé, c'est comme faire un retour en enfance, ou lire un conte de fées. Décor années 50, ambiance conviviale, couleurs acidulées, un vrai plaisir pour les yeux et pour les papilles ! En effet, comment ne pas succomber aux cakes et cupacackes préparées de façon artisanale et toujours avec amour ? Chloé S. est une jeune femme glamour, gourmande et passionnée par l'image et la cuisine. Et c'est avec sa cupcakerie qu'elle a réussi à trouver le parfait équilibre entre tous ces domaines. Pose Mag est parti à sa rencontre, pour en savoir plus sur elle, et au passage, pour découvrir ses jolies gourmandises.

Photographie : Rachel Saddedine

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Bonjour Chloé. Tu es photographe et graphiste de formation. Alors comment s'est faite cette reconversion dans les gâteaux ? J’ai toujours adoré faire du sucre une matière première artistique, d’ailleurs mon projet de fin d’études s’appelait «prenez 3 kilos avant l’été, ou l’art d’être en formes» et c’était un livre de recettes ! Les deux sont très liés chez moi. Peux-tu nous expliquer le concept de ta boutique ? Des cupcakes, des whoopies, des bagels, des filles, du rose, des cloches à gâteaux, des cafés latte au spéculoos, des éclats de rire, des discussions de nanas autour d’un thé, des garçons (parce qu’ils ont remarqué qu’il y avait beaucoup de jolies filles), des brunchs et plein de gourmandises ! Quels sont les cupcakes qui fonctionnent le plus ? Josephine : banane chocolat Brutus : chocolat noir 70% et éclat de fève de cacao Hulk : pistache et Oreo Betty : chocolat cœur de peanut butter Annette : banane, caramel au beurre salé Spartacus : chocolat, cœur de spéculoos

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Et la recette dont tu es la plus fière ? Je suis toujours fière d’eux, ce sont mes bébés, et je change de recette tout les jours. Tu as crée une gamme sans sucre ajouté. Est-ce que c'était pour séduire les fashionistas qui font attention à leur ligne mais qui sont aussi gourmandes ? À la base, c’est de façon purement égoïste que j’ai crée cette gamme. Je suis diabétique et j’avais envie de les goûter mais c’est vrai qu’ils plaisent aussi aux femmes qui veulent faire attention.

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Es-tu toi-même gourmande ? Oui très ! Je crois que manger est une vrai passion chez moi, j'ai le palet qui s'ennuie vite ! Je suis donc toujours à le recherche de nouvelles saveurs. Il y a une touche très 1950's dans ta boutique. Est-ce que tu aimes également les tenues de cette époque ? Je ne m’habille presque qu’en robe vintage, c’est ce qui va le mieux à mes formes féminines !


Comment définirais-tu ton style justement ? Pin Up, mais pas déguisée, poupée mais pas de type Barbie, sexy sans être vulgaire, toujours avec classe et humour. Bientôt Noël. Est-ce que tu vas proposer des produits spéciaux pour les fêtes ? Oui, ils sont déjà en place à la boutique depuis le premier décembre. Les cupcakes ont enfilé leurs habits de fête (comme le cupcake pain d'épices cœur de foie gras et confiture de figue). Nous faisons aussi des whoopies de noël et des gingerbread, sans oublier les gros gâteaux décorés sur demande. Nous pouvons répondre à tous les délires sur les gâteaux, j’aime les briefs créatifs et les challenges ! On suppose que c'est toi qui sera de corvée pour les gâteaux le soir du réveillon ? Ce n'est jamais une corvée, j’aime sincèrement ce que je fais. Quel est le cadeau que tu adorerais recevoir à Noël ? Un mec ! Enfin, que peut-on te souhaiter pour 2011 ? Une deuxième cupcakerie, et une émission de cuisine !

La cupcakerie Chloé S. vous accueille du mercredi au dimanche, de 10h30 à 19h30 40, rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 PARIS http://www.cakechloes.com

◊ enrique

lemercier

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mode / ÉDITO Photographe : Franck Laguilliez Modèles : Aude Genovino et Thomas Houvret Un grand merci au dépôt-vente Dress Code 62 av. Théophile Gautier 75016 PARIS pour les vêtements

mon nouvel accessoire 76


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culture / zom sur...

Pauline, du blog www.paulinefashionblog.com Lauréate 2010 des Golden Blog Awards, catégorie mode

— Paris, de notre envoyée spéciale,

Marion Antoine, du blog www.marionrocks.fr Coup de cœur de la rédaction dans la catégorie des blogs mode, au Grand prix des blogueuses ELLE 2010 credit photo : Jordan Henrion http://les-freres-ainsworth.blogspot.com

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Nous sommes le 17 novembre, Il est 20h, place de L’hôtel de Ville à Paris. Devant ce bâtiment emblématique de la ville des lumières se joue un défilé de flashs et de paillettes. Talons hauts, tenue correcte exigée et APN pour immortaliser le moment et rendre compte plus tard et au plus juste de l’événement. Le décor est somptueux, le champagne prêt à être servi, les petits fours gourmands. On voit même passer une statuette blanche immaculée, très design du jeune créateur Théodore Faure à faire pâlir César et sa compression vieille de plus de 30 ans. Mais pourquoi diable autant de manières ? La cérémonie des Césars aurait-elle été déplacée sans qu’on nous avertisse ? Les marches de l’Hôtel de Ville de Paris sont-elles en train de devenir les nouvelles marches du Festival de Cannes ? L’envoyée Spéciale retrouve son assistante, la blonde, qui lui explique que la première édition des golden BLOG awards a lieu ce soir. Les golden GLOBE awards, tu veux dire ? La récompense américaine des meilleurs films et séries. (soupirs de l’envoyée spéciale, la blonde n’a encore rien compris). Non, non, la blonde rétorque, les Golden BLOG Awards, une cérémonie organisée par la ville de Paris (excusez du peu) et qui récompense les meilleurs blogs français. 3 semaines plus tard, jeudi 2 décembre, même envoyée spéciale, mais changement de lieu pour un décor tout aussi somptueux et imposant, direction la Cité de l’architecture dans la suite Elle Déco. Elle, du grand magazine féminin français. Cette fois c’est sûr, Brad Pitt est à Paris, tous ces gens sont là pour lui et notre envoyée Spéciale est déjà en train de répéter son anglais (Would you marry me Braaaaaad ?). Mais point de Brad à l’horizon. À la place, Valérie Thoranian, rédactrice en chef du magazine et maître de cérémonie… du grand prix des blogueuses qui récompense les blogs coups de cœur de la rédaction ELLE et ELLE.fr . Monsieur le maire de la ville de Paris, la plus belle ville au monde (en toute objectivité bien sûr) pour l’un ; le magazine ELLE, LE magazine hebdomadaire féminin de notre maman,


Mode, blogs et récompenses pull jacquard H&M

de ma cousine, de notre envoyée spéciale aussi, pour l’autre. Au centre de tout ça, les blogueuses mode. Le phénomène des blogs de mode devrions-nous dire. En effet, en 5 ans, la blogosphère a connu une révolution nourrie par l’explosion des blogs mode. Car même si aujourd‘hui les jeunes filles (et garçons, car il y en a aussi) créent un blog comme ils vont chez H&M et Zara, nombreuses sont les blogueuses qui oeuvrent avec talent, entre photos léchées, textes inspirés et looks inspirants. Des passionnés qui partagent leurs idées et leurs visions de la mode. Par le biais de ces blogs, les lecteurs apprécient notamment des vêtements mis en scène dans la vie de tous les jours, par des personnes de la vie de tous les jours et plus seulement sur un podium ou sur des mannequins. Ces blogueuses mode c’est vous, c’est moi, c’est notre blonde. Le phénomène de l’identification est fort et dans un sens rassurant. Notre blonde justement, perplexe et perdue quand elle erre chez le géant Suédois par exemple, devant des propositions mode pas toujours convaincantes a réussi grâce à ces blogueuses mode, sa réhabilitation fashion. Elle avait bien jeté son regard circonspect sur ce petit gilet jacquard tombant mollement sur son cintre, ou encore sur ces chaussures compensées, croisement entre la chaussure orthopédique de sa grand-mère et le défilé de Draq-queen qu’elle a vu à Ibiza l’été dernier. Aujourd’hui elle peut dire de quel créateur cela a été inspiré et imaginer comment les porter. Les blogs mode sont devenus en l’espace de quelques années des relais d’information incontournables et de véritables prescripteurs de tendances qui ont permis de toucher le plus grand nombre. Une étude Nielsen Online, réalisée l’année dernière, montre, à ce propos, la place prédominante de ces médias sociaux dans notre société : la consultation des blogs et la participation à des blogs sont le 4ème usage d’internet, après la recherche et avant les mails. La ville de Paris par exemple en accueillant les Golden Blog Awards, tient de ce fait à récompenser la qualité de la

blogosphère française et mettre à l’honneur le travail des blogueurs. Une exigence, une rigueur que ces bloggeurs s’imposent mais que souvent aussi leurs lecteurs leur réclament et qui méritent d’être saluées. Pour être éligible à ces « récompenses » d’ailleurs, rien de plus simple, “Il suffit que le blog soit ouvert aux commentaires des internautes et qu’il ne soit rattaché à aucune marque”, explique Nicolas Dalmar, organisateur des Golden Blog Awards. Quant au principe de votation, nous dit la blonde, c’est comme pour l ‘élection de Miss France (la blonde a les références qu’elle peut), il se compose d’un jury et du public. Les gagnantes de cette édition 2010 sont Pauline du blog Pauline Fashion Blog, élue meilleur blog mode pour les GBA et Marion du blog Marion Rocks, coup de cœur de la rédaction ELLE. 2 filles aux prénoms simples. 2 filles qui aiment la mode. Deux filles comme vous et moi. Merci les blogueuses et félicitations, ici Pose Mag.

◊ Malvina Rouzo 85


CULTURE / Musiques

Une fin d'année en musique Mon chef (soit le rédacteur en chef!) me propose d'écrire un article en peu de temps, sur le thème des fêtes de Noël, sans jouer sur les clichés et autres compilations de chansons dédiées à cet évènement. Soudain, des images surgissent devant mes yeux. Celles des albums écoutés lors des fins d'années précédentes et les images des albums que j'aimerais écouter avant la fin de cette année. Alors, qu’allez-vous écouter le soir du réveillon de Noël ? Perso, je vous suggère une programmation musicale à écouter en solo ou en famille...

Les jours de réveillon Accueillez vos invités sur la piste n° 2 "Soul man" pour l'album de l'Oncle Ben Soul (de son vrai nom Benjamin Duterde). Un peu de soul et de motown apportent de suite une ambiance agréable. Et n'est-ce pas ce que vous désirez par-dessus tout ? Passer un bon moment à vos invités (ou à vous-même) ? Laissez l'album en fond musical, durant l'apéro les soirs de réveillon...

Au-delà du côté chic, l’écoute prédomine sur les échanges stériles. Une altercation avec "belle-maman" ? Chut ! Ecoutez ! Découvrez ! Savourez ! Au moment de la traditionnelle bûche, je pense que le moment est idéal pour lancer le nouvel opus et sixième album solo de la chanteuse d'Eurythmics, d'Annie Lennox : "A Christmas Cornucopia". Elle réunit 11 nouvelles interprétations de chansons traditionnelles anglaises, françaises et allemandes. Puis, durant le dîner, je vous recommande le jazz et la pop émanants de l'album "The Pursuit" de Jamie Cullum, sorti fin 2009. Ecouter en fond sonore un crooner pendant que vous dégustez votre menu du réveillon est un plaisir sans nul autre pareil. Savourez sans modération cet instant magique ! L’artiste est si présent, qu’il semble être à vos côtés pour l’occasion.

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Ce dernier disque à la fois vibrant, à la fois ’vintage’, classique et contemporain, glorieux mais tranchant dans son réquisitoire (notamment dans "Angels from the realms of glory"), marque également le début de ses relations avec Universal/Island.


Les lendemains de réveillon Le titre de Sofia Talvik "Strawberberries on my tongue" représente les artistes suédois dans toute leurs dimensions : chaleur, folk, une musique douce à écouter en fond sonore, un lendemain de Noël, assis devant une votre cheminée ou blotti(e) sous vos couvertures en admirant émerveillé la neige tomber.

Enfin lorsque minuit sonnera, il sera temps pour Tom Jones (encore un crooner) de faire son apparition avec "The 50 greatest songs", album qui vous accompagnera jusqu’au bout de la nuit. Vous retrouverez en famille les fameux "It's not unusual", "Burning down the house" en duo avec The cardigans, "She's a lady", "Sex bomb", "Once upon a time", "Green green grass of home", sans oublier "What's new Pussycat?" !

Et pour passer une bonne journée de Noël ou de Nouvel An, rien de mieux que "Long gone before daylight" des Suédois (eh oui encore des Suédois!) The Cardigans ou encore Rockferry de Duffy.

Dates de sortie des différents albums : Oncle Ben Soul, l'Oncle Ben Soul ◊ mai 2010 The Pursuit, Jamie Cullum ◊ novembre 2009 A Christmas Cornucopia, Annie Lennox ◊ 15 nov. 2010 The 50 greatest songs, Tom Jones ◊ octobre 2007 ou Greatest Hits Rediscovered ◊ 8 novembre 2010 Strawberries on my tongue, Sofia Talvik ◊ avril 2009 Long gone before daylight, The Cardigans ◊ en mars 2003 Rockferry de Duffy ◊ novembre 2008

Vous n'avez pas toutes ces musiques ? Ce n'est pas une excuse. Nous sommes au XXIe siècle, Deezer existe !

◊ Céline Galant

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ET AUSSI... / La Pose Postale Comme à son habitude, au service de ses lecteurs, La Pose Postale répond à vos doutes, à vos interrogations. Elle a pris un retard considérable depuis sa dernière publication. Les vestes en peau de mouton retournée ont fait leur grand retour, les élections en binôme ont été le maître mot de ses deux dernières semaines, « Karlo » a présenté sa collection « Byzance », FrançoisMarie Banier n'est plus le légataire universelle de Liliane Bettencourt, Jenny a quasiment quitté Gossip-Girl, les partiels ont plongé les étudiants de notre tendre patrie dans un stress épuisant, Vogue a fêté ses 90 ans, la neige est tombée et a volé la place de nos doux JT à l'affaire Wikileaks, Garance Doré est tombée folle amoureuse d'Istanbul et les décorations de Noël ont envahi nos espaces de vie. Cette fin d'année a donc été riche en actualité, les courriers ont été, en conséquence, nombreux et variés. Il ne s'agira pas ici de répondre à une question précise mais à envisager la situation de manière globale.

La Pose Postale ◊ La veste en peau de mouton retournée est le « it » de la saison. Elle s'inscrit parfaitement dans la tendance du moment, le retour des classiques. C'est Burberry, lors de la présentation de la collection automne-hiver 2009-2010 qui a convaincu la planète mode de la beauté et de la nécessité d'une telle pièce dans sa garde de robe. Elle vous permettra d'affronter le froid en toutes circonstances : avenue, ruelle, sentier ou banquise. Un choix extraordinaire s'offre à vous : vous avez envie de faire du curling sur un lac gelé au Canada ? Pas de soucis ! Vous voulez protéger les bébés phoques sur la banquise pour revivre l'époque Bardot ? Emballez, c'est pesé !

◊ Une élection de miss, des élections de miss. Si l'affaire De Fontenay nous permet de revoir la conjugaison des pluriels, elle nous invite surtout à faire un choix : Dieu ou Satan ? Soit on choisit de voir l'élection comme véhiculant

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un message, des valeurs. La femme est alors envisagée comme ayant une vingtaine d'années, portant un maillot de bain une pièce, tout brushing Saint-Algue au vent et n'ayant jamais fait de photos légèrement vêtue. Soit on envisage le concours pour ce qu'il est, un simple divertissement. Ne soyons pas fou, choisissons Miss France ! Les cadeaux représentent une cagnotte de 100.000 euros à revendre sur Ebay et vous ne serez pas victime de bannissement si vous avez bronzé en monokini sur la plage à Saint Bart'.

◊ Le froid ou l'envahisseur des JT Les JT en font leur une. Des envoyés spéciaux ont été envoyés dans toute la France pour cueillir l'information au coeur de l'actualité. Il fait froid ! Mais personne ne s'est demandé pourquoi. Les plus objectifs nous répondront que l'hiver approche donc par conséquent, il fait froid. Cependant, je pense qu'il s'agit plutôt d'un complot de la planète mode. Les pulls jacquard, la fourrure, la peau retournée sont les « its » de la saison, comment pourrionsnous les porter s'il faisait 13° dehors ? Je trouve étrange que des pièces aussi chaudes soient en plein dans la tendance alors qu'elles sont juste obligatoires par ces temps de grand froid. Le bal masqué organisé par Carine Roitfeld pour les 90 ans de Vogue n'a t'il à votre avis rien à voir avec cela ? J'en doute... Les personnes les plus influentes étaient présentes suffisamment masquées pour comploter et définir la ligne météorologique de la saison.

◊ S'il fait froid, Byzance vient à nous. Karl Lagerfeld avec son défilé des métiers d'Art nous a présenté sa vision Byzance by Chanel. On en veut du doré, on en veut de la parure, on en veut de la cuissarde, on en veut du Byzance … Vous me direz, encore un défilé ? Et bien oui, un défilé tous les deux mois vous permet de rester à l'affut de la tendance et nous permet de voyager à Byzance, Byzance, Byzance. Enfin et surtout, il permet de mettre à l'honneur des Maisons telles que Lesage, Massaro, Guillet, Lemarié, Michel et Desrues qui sont respectivement des brodeurs, des bottiers, créateurs de fleurs artificielles, des plumassiers et des modistes.

quasi départ de la petite rockeuse de Jenny. L'appel de la scène a forcé « Little J. » à ne faire que de brèves apparitions dans la saison 4 de Gossip Girl. Certaines diront que ses cheveux fillasses à force de rajouts mal maitrisés devenaient visuellement parlant, insupportables. Cependant, on ne peut que regretter son quasi départ. « Goodbye Little J. »

◊ Istanbul, Istanbul, Istanbul, comme je t'aime. Garance Doré alors que 2% de la population était plongé dans les révisions, nous faisait découvrir Istanbul et l'amour qu'elle portait à cette ville. Au lieu de nous parler des voyages merveilleux que tu fais chaque mois pourquoi tu ne nous amènerais pas tous avec toi Garance ?

◊ Chante, c'est Noël. Enfin, je tiens à terminer cette chronique sur Noël. Noël est charmant et magique. Les gens se baladent avec des sapins sous le bras. Les illuminations nous évitent de déprimer alors que la nuit s'installe à 17h. Les vendeurs font un chiffre d'affaire leur permettant de nous faire plein de petits cadeaux. Le froid nous force à rester dans nos appartements un chocolat à la main sous un chaud plaide en fourrure. Votre sapin brille de milles éclats et vous le regardez avec bienveillance. L'achat de toutes ces nouvelles boules pour un prix certes conséquent était nécessaire : une boule jacquard, nécessaire / une boule en grenade de guerre argenté, nécessaire / un mouton en laine véritable, nécessaire / une boule en liberty, nécessaire / une cassette audio toute de noire revêtue, nécessaire / un bijou ancien, nécessaire et toutes les autres, nécessaires. Bref, que de l'indispensable pour se sentir bien.

◊ En bref, Bettencourt et Wikileaks. La première nous a fait vivre nos shampoings d'une façon que nous n'aurions pas soupçonnée. Notre achat va-t-il financer la maison secondaire de François Marie Banier ? La question n'a plus raison d'être, M. Banier s'est vu retiré du testament de Liliane. Heureusement, il a pu garder les sommes précédemment versées. Nous n'aurons donc pas l'obligation de lui organiser une collecte de don. Wikileaks est un peu le gossip-girl du monde diplomatique. Les infos concernant Dan et Serena sont remplacées par des documents gouvernementaux confidentiels. Si on vous en parle en détail balancez une petit « Vous m'adorez ne dite pas le contraire » et dirigez vous directement sur le

Voilà, vous avez les grandes lignes de l'actualité et vous pourrez enfin vous entretenir avec des gens venus de tout horizon. Vous porterez votre peau retournée tout en dénonçant cet hiver bien trop rude pour ne pas être à l'initiative de Carine Roitfeld. La magie de Byzance et de Noël apportera une touche dorée et magique à votre vie, votre compte en banque criera famine mais vous sentirez Belle et Bien, car c'est ça Noël !

◊ Antoine

Bertoni

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