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L’Oréal France présente les nouveaux visages de la Science
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Manifesto
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Elles sont jeunes, brillantes… Et chercheuses. Ce sont elles, les nouveaux visages de la Science.
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Celles qui demain apporteront des solutions pour notre quotidien Celles qui changeront peut-être nos vies parce que passionnées de Science et prêtes à tout donner pour aller trouver de nouvelles réponses, repousser les frontières de la connaissance. Aujourd’hui en France, les jeunes femmes représentent 43% des élèves de Terminale S, filière supposée prédestiner à des vocations scientifiques. À leur entrée à l’université, où elles constituent plus de la majorité des étudiants, les femmes ne composent plus que 36% des effectifs des filières scientifiques contre 71% des littéraires… Elles composent 28% des effectifs des classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques. Elles ne représentent que 36% des doctorantes en science, avec un vrai déficit dans les sciences fondamentales où elles ne sont que 26,4%. Après le doctorat, elles sont encore plus minoritaires : 38% des chargés de recherche et seulement 16% des professeurs en sciences sont des femmes. Enfin, sur 514 lauréats du Prix Nobel en sciences et médecine, seulement 12 femmes ont été distinguées entre 1901 et 2006…
Pourquoi ? Parce qu’être une femme dans un milieu dit masculin n’est jamais simple Parce que le plafond de verre existe dans les sciences Parce que les préjugés sur les métiers scientifiques ont la vie dure À leurs côtés et à travers l’opération «Pour les Femmes et la Science», L’Oréal France met à l’honneur 10 jeunes femmes, souligne leur engagement hors du commun, leur parcours courageux, et les soutient concrètement dans leurs travaux. L’Oréal souhaite favoriser et soutenir l’accession des femmes aux carrières scientifiques en France et aux postes les plus élevés, enjeu plus que jamais d’actualité. L’Oréal souhaite également informer et faire naître des vocations auprès d’élèves et de jeunes étudiantes, afin que demain, un plus grand nombre de femmes participent activement à la recherche et aux progrès scientifiques. Une ambition forte pour garantir que, comme les 10 doctorantes récompensées cette année, de nombreuses femmes seront demain les nouveaux visages de la Science et revendiquent fièrement :
Communiqué
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Communiqué Seconde édition de son programme « Pour les femmes et la Science » La Fondation d’entreprise L’Oréal remet 10 bourses françaises à des étudiantes doctorantes en sciences Le 17 novembre 2008, la Fondation d’entreprise L’Oréal remettra à dix jeunes femmes doctorantes en sciences une bourse de 10 000 euros pour les aider à poursuivre leurs travaux de recherche. L’événement se déroulera le 1er jour de la Fête de la Science et sera parrainé par Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Des speed meetings permettront à une centaine de lycéennes qui envisagent ou hésitent sur des études scientifiques d’échanger avec les boursières. Pour la deuxième année consécutive, 10 jeunes femmes qui incarnent les nouveaux visages de la science en France recevront de la Fondation d’entreprise L’Oréal une bourse nationale de 10 000 euros. La remise des Bourses françaises se tiendra le 17 novembre 2008 au Palais de la Découverte. La cérémonie se déroulera sous le parrainage du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et en présence de Valérie Pécresse, aux côtés de Jean Salençon de l’Académie des Sciences, et de Jean Favier, Président de la Commission française pour l’UNESCO. L’événement sera placé cette année sous le signe des rencontres entre des jeunes filles intéressées par la science et des femmes scientifiques déjà confirmées. Boursières et chercheuses de L’Oréal participeront à des speed meetings avec une centaine de lycéennes qui envisagent, ou hésitent à l’idée de se lancer dans des études scientifiques. Ces rencontres permettront à chacune d’échanger sur leurs expériences et projets de carrière.
L’Oréal, les Femmes et la Science L’Oréal s’investit aux côtés des chercheuses, car la science est depuis toujours essentielle au développement de son activité et donc au cœur de son métier. Avec les Bourses France, L’Oréal exprime cet engagement et son soutien pour les nouveaux visages de la Science et la place des femmes dans les métiers de la Science.
A propos de La Fondation d’entreprise L’Oréal La Fondation a pour missions d’encourager l’éducation, promouvoir la recherche scientifique et aider les personnes fragilisées. A travers cette fondation, L’Oréal ambitionne de servir l’intérêt général et ce, via des opérations comme les Bourses. Désormais distribuées dans 39 pays, près de 500 Bourses auront été distribuées fin 2008, permettant de soutenir de jeunes chercheuses dans leurs travaux. Cette opération s’inscrit dans le cadre du Programme global « Pour les femmes et la Science » qui distingue tous les ans des chercheuses des 5 continents. Les parcours et travaux des 10 Boursières France 2008 sont disponibles sur le site internet www.femmescience.fr Contacts presse L’Oréal France - Geneviève Dupont - 01 58 61 82 05 - gdupont@fr.loreal.com Elan - Delphine Barbeau & Sophie Ravier - 01 41 11 38 02 delphine.barbeau@agence-elan.com – 06 60 29 11 69
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Aurélie Bornot Née le 7 mai 1979 Doctorat en Bioinformatique Moléculaire Université Paris Diderot – Paris Diplômée d’Etat en Psychomotricité (Université Pierre et Marie Curie – Paris 6) - Monitrice à l’Université Paris Diderot – Paris 7 : Enseignement et Conseil en entreprise
Les femmes & la Science... ? En biologie, domaine d’Aurélie, on compte plus de femmes que dans les autres matières scientifiques. Selon Aurélie, il est plus difficile pour une femme de construire une carrière scientifique alors qu’elle doit souvent, en parallèle de son travail, gérer une vie de famille. « Selon moi, à poste égal, les femmes ont tendance à être plus méritantes que les hommes ».
Mon sujet de recherche Aurélie travaille sur les protéines, molécules du vivant, constituées d’un enchaînement d’acides aminés. En fonction des interactions physiques entre ces acides aminés, la protéine se replie pour adopter différentes formes, adaptées à la fonction de la protéine dans l’organisme. On peut considérer la structure tridimentionnelle de la protéine comme le support de sa fonction biologique. Clé dans la vie des cellules, comme par exemple le contrôle de la croissance, la connaissance des formes des protéines s’avère capitale. C’est le sujet d’étude d’Aurélie : elle cherche un moyen de prédire la forme que va prendre une protéine à partir de la seule connaissance de l’enchaînement de ses acides aminés. À partir de résultats expérimentaux déjà obtenus par d’autres chercheurs, Aurélie cherche à comprendre comment se font les interactions entre acides aminés qui aboutissent à telle ou telle forme. La compréhension du mécanisme qui explique la forme connue de protéines doit permettre de prédire la forme de nouvelles protéines.
A quoi ça sert ? Une pierre apportée au champ de la prédiction de la forme des protéines. Une application concrète dans la conception de nouveaux médicaments.
Mon quotidien de jeune chercheuse L’outillage que nécessite l’analyse expérimentale de ces formes à l’échelle nanométrique est très coûteux. Bio-informaticienne de formation, Aurélie a choisi l’intelligence artificielle pour mener à bien sa recherche. Son quotidien se déroulé essentiellement sur l’ordinateur pour la programmation nécessaire à la mise en place des méthodes d’apprentissage et de prédiction des formes, l’écriture de papiers pour valoriser et partager ses travaux et le travail de recherche bibliographique. Aurélie assure également des heures d’enseignement à Paris VII où elle donne des cours de bioinformatique, biostatistique et programmation.
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Aurélie Bornot
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Ma vocation, ma carrière « Je ne sais pas si on peut parler de vocation. Je n’ai pas eu de déclic. Ça s’est fait très naturellement, sans se poser de question ». Les sciences ont toujours été une évidence pour Aurélie, à travers son père qui voue une véritable admiration pour les « matheux ». Après le baccalauréat, Aurélie, qui se questionne sur le fonctionnement du vivant, d’un point de vue tant psychologique que physiologique, se dirige vers l’apprentissage du métier de Psychomotricienne. Une formation qui va confirmer son intérêt pour la biologie et le fonctionnement du système nerveux. Cette expérience encourage Aurélie à reprendre des études en sciences naturelles puis en modélisation du vivant grâce à l’outil informatique. Aurélie veut continuer la recherche, mais sans choix arrêté pour le public ou le privé. Elle compte présenter les concours publics tout en postulant dans des entreprises pharmaceutiques ou cosmétiques. Sa préférence porte sur les projets « appliqués », susceptibles de donner des résultats concrets et utilisables à court terme.
Pourquoi I love Science ? Faire quelque chose pour aider les autres, pour combattre les maladies, c’est pour cela qu’Aurélie a choisi la biologie. « On se raccroche toujours à l’utilité de notre travail ». Au quotidien, Aurélie se dit surtout mue par son désir personnel de comprendre comment les choses fonctionnent. « Ce qui me passionne, c’est de me rapprocher peu à peu de la compréhension du vivant ».
Comment cette bourse va m’aider ? « Valoriser mon travail » : Aurélie va pouvoir engager un stagiaire pour mettre en ligne ses recherches, participer aux conférences importantes de son domaine pour y présenter et y faire connaître sa recherche. Cet accès à des conférences internationales va aussi offrir à Aurélie l’occasion de rencontrer d’autres chercheurs, de créer son réseau. « C’est une dimension relationnelle essentielle pour savoir ce que je vais faire après. J’ai besoin d’échanger pour créer des contacts, notamment pour un post-doc à l’étranger ». Aurélie rêve notamment d’assister à la conférence franco-indienne de bioinformatique en Inde en 2009.
Ma devise
lui et jet qu’en agissant sur « On ne connait un ob Piaget) transformant » (Jean
en le
èle Mon personnage mod
n Rachel Louise Carso cette femme de la première heure, Naturaliste et écologiste e et de ain hum té san la de tion a œuvré pour la protec l’environnement.
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Marina Kvaskoff Née le 10 juillet 1980 Doctorat de Santé Publique, spécialité Epidémiologie - Doctorat mené en cotutelle avec en France, l’Inserm ERI 20, Institut Gustave Roussy (Villejuif) et en Australie, le Cancer and Population Studies Group, Queensland Institute of Medical Research (Brisbane) Titulaire d’un Master de Santé Publique (Université Paris XI)
Les femmes & la Science... ? Marina déplore le fait que les femmes soient statistiquement sous-représentées dans les sciences, en recherche et plus particulièrement aux plus hauts postes… Selon elle, elles ont beaucoup à apporter : « Les femmes sont plus intuitives, et l’intuition est primordiale en science ». Il est donc essentiel d’encourager les femmes à se lancer en sciences. « La recherche, ce n’est pas seulement un métier d’hommes !».
Mon sujet de recherche La recherche a déjà mis en évidence le lien qui existe entre l’exposition solaire, certains gènes ou les grains de beauté et le risque de mélanome cutané. Mais quid des facteurs hormonaux, nutritionnels et génétiques ? Marina effectue sa recherche en épidémiologie sur ce thème. On soupçonne en effet un lien entre certains facteurs reproductifs et hormonaux (tels que les facteurs liés aux grossesses, la ménopause, la prise de traitements hormonaux, les antécédents de maladie gynécologique bénigne, …) ou certains facteurs nutritionnels, comme la consommation d’alcool ou celle d’antioxydants et le risque de mélanome cutané. Mais les résultats précédemment trouvés dans les recherches sont conflictuels et ne permettent pas de conclure. Pour mettre en évidence ces facteurs de risque, Marina travaille sur des bases de données de grande ampleur. En France, elle utilise les données de l’étude E3N (Etude Epidémiologique auprès de femmes de l’Education Nationale), une cohorte de 100 000 femmes nées entre 1925 et 1950. Depuis 1990 au niveau national, des questionnaires sont recueillis tous les deux ans pour mettre à jour les informations, notamment sur l’exposition de ces femmes à certains facteurs (traitements hormonaux, nutrition, tabac, alcool…). Pendant la période, certaines des femmes étudiées ont développé un mélanome cutané. Par un travail de modélisation statistique, Marina isole chacun des facteurs étudiés pour examiner son association avec le risque de mélanome cutané.
A quoi ça sert ? La recherche de Marina présente un objectif évident de santé publique : ses résultats doivent permettre à terme de diffuser des messages de prévention auprès du public dans le but de faire reculer la maladie. Mais c’est une entreprise de longue haleine. Parce qu’il a fallu beaucoup de temps - 15 ans de recul - pour constituer une cohorte suffisamment « robuste » ; et parce qu’une seule étude ne suffit pas à prouver l’association. D’autres doivent encore venir la conforter. Quoiqu’il en soit, la mise en évidence de facteurs de risque que l’on ne connaît pas encore est essentielle pour faire reculer le mélanome cutané. C’est par exemple vrai des compléments alimentaires. Quel effet réel sur le risque de cancer de la peau peuvent avoir les antioxydants pris à haute dose ?
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Marina Kvaskoff
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Mon quotidien de jeune chercheuse Marina passe sa journée au bureau du laboratoire de l’Inserm. Le travail le plus long consiste à rendre exploitable la base de données brutes recueillies dans la cohorte. Marina doit également mettre en place les modélisations statistiques sur lesquelles se base l’étude. Vient ensuite l’analyse des résultats, qui peut dicter de poursuivre la recherche sur tel ou tel facteur ou de changer de direction. En parallèle de ce sujet, Marina a lancé une nouvelle étude, profitant de la cohorte pour obtenir de nouvelles informations épidémiologiques. Une initiative qui suppose de rédiger un protocole d’étude et de produire de nouveaux questionnaires.
Ma vocation, ma carrière Initialement poussée dans la filière scientifique par des parents soucieux de son avenir, la vocation de Marina est venue tard ! En faculté, elle ne sait toujours pas particulièrement ce qu’elle veut faire, jusqu’en licence où elle découvre par hasard l’épidémiologie. « Ça a été comme une révélation. J’ai réalisé à ce moment-là que c’était sans le savoir ce que j’avais toujours voulu faire. Petite, je m’intéressais aux maladies, je voulais comprendre ». Marina s’engage alors dans un master spécialisé et découvre la recherche lors de ses stages. « En rédigeant mes premiers papiers, je me suis dit qu’après tout, moi aussi j’étais capable de faire une thèse, que c’était possible ». En cotutelle franco-australienne, Marina souhaite mener à terme son projet de recherche avec les deux laboratoires qu’elle a choisis pour sa thèse : l’Inserm et le Queensland Institute of Medical Research. Elle n’exclut pas d’effectuer son post-doc dans une autre université étrangère. C’est avant tout dans la recherche publique que Marina se projette.
Pourquoi I love Science ? Réaliser un travail utile pour la société est un vrai moteur pour Marina. « Bien sûr qu’il y a aussi un plaisir et une satisfaction personnels d’accroitre ses connaissances, mais on ne fait pas ça pour rien ! ». Marina est animée au quotidien par l’idée qu’elle contribue, à sa façon, au bien-être de la population.
Comment cette bourse va m’aider ? La bourse va permettre à Marina de compléter sa formation initiale d’épidémiologie généraliste ; elle pourra participer à des séminaires de spécialisation, notamment en techniques statistiques ou en épidémiologie de la nutrition. Marina souhaite également mettre à profit cette bourse pour recruter une personne qui l’aidera dans la nouvelle étude qu’elle a lancée, afin d’en accélérer l’exploitation et l’obtention de résultats.
Ma devise
sévérance » « Passion, rigueur, per
èle Mon personnage mod Marie Curie osée en tant que admirable qui s’est imp « C’était une personne ent masculin et em tair jori ma ue ifiq scient femme dans un monde ». ire isto ont marqué l’H dont les découvertes
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Myriam Bouslama Née le 20 Octobre 1982 Doctorat de Neurosciences Ecole doctorale SVS (Sciences de la Vie et de la Santé), Université Paris 12, Créteil, Laboratoire INSERM U676, Paris Master de Neurosciences à Paris 6 DU CESAM de Paris 6 (Diplôme Universitaire de statistiques appliquées en biologie et médecine)
Les femmes & la Science... ? « Pour moi, une femme a autant de chance qu’un homme de réussir dans la recherche ! ». Myriam revendique d’autant plus ce point de vue que son domaine, la biologie, fait la part belle aux femmes. « Les femmes ne doivent pas se laisser convaincre par ceux qui soutiennent qu’on ne peut concilier le travail et la vie de famille ».
Mon sujet de recherche L’apnée des nouveau-nés prématurés : On sait que ces nouveau-nés présentent souvent des troubles de l’apprentissage ou moteur au cours de leur développement. La corrélation entre ces deux phénomènes est supposée, Myriam veut la démontrer. Des tests ad hoc, mis en place par Myriam et son laboratoire, ont montré que des lésions cérébrales pourraient être à l’origine des retards de développement du prématuré et de ses difficultés d’apprentissage. Dans un deuxième temps, Myriam cherche à monter le lien entre l’apnée et les lésions cérébrales. Peut-on observer des conséquences des périodes d’hypoxie sur les lésions cérébrales et les troubles du développement ?
A quoi ça sert ? La mise en évidence du lien entre apnées, lésions cérébrales et difficultés d’apprentissage devrait permettre de trouver des médicaments pour réduire les troubles de développement du prématuré. Myriam teste d’ors-et-déjà des médicaments qui diminuent les lésions cérébrales : permettent-ils de résoudre les difficultés d’apprentissage ? La recherche de Myriam a également pour vocation d’encourager les laboratoires pharmaceutiques à lancer des recherches cliniques pour développer des médicaments pédiatriques.
Mon quotidien de jeune chercheuse Physiologie respiratoire, analyse du comportement, histologie, la recherche de Myriam est très expérimentale, et donc effectuée en laboratoire. Il lui faut aussi échanger au sein du laboratoire avec les ingénieurs chargés de fabriquer les plates-formes techniques : la réussite des tests dépend de ces allers-retours interdisciplinaires. Pour aller plus loin, Myriam souhaite monter une start-up, avec un ingénieur et deux scientifiques, pour offrir ces services de plate-forme uniques aux laboratoires pharmaceutiques, dans l’optique de les encourager au développement de médicaments pédiatriques.
Myriam Bouslama
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Ma vocation, ma carrière Myriam parle plus d’un projet qui s’est dessiné au fil de son parcours que d’une vocation : toujours portée vers les sciences, elle hésitait en classe de terminale à se diriger vers la psychologie enfantine ou la biologie. Elle choisit l’agronomie en classes préparatoires, mais réalise au bout de six mois que cela ne lui convient pas. De retour à la Fac, Myriam découvre le monde des neurosciences. « Un idéal pour moi. Les neurosciences constituent une interface entre les sciences dures et la psychologie ». Son premier stage en laboratoire la conforte dans son choix et elle s’engage dans la recherche. Myriam veut continuer sur sa lancée : après sa thèse, elle souhaite s’orienter dans la recherche clinique, avec l’objectif de devenir chef de projet et développer des médicaments pédiatriques.
Pourquoi I love Science ? L’espoir de trouver des médicaments capables de soigner les problèmes des prématurés, voilà la plus belle ambition de Myriam. Très motivée par l’objectif thérapeutique, Myriam a toujours été concernée par la cause des enfants. « Plus jeune, je voulais être psychologue pour enfant. Et c’est aussi pour ça que j’ai choisi un sujet proche de la recherche médicale ».
Comment cette bourse va m’aider ? Cette bourse va permettre à Myriam de financer des formations complémentaires. N’excluant pas de travailler dans le privé, elle sait qu’il lui faut encore développer ses connaissances dans la recherche clinique et en management de projet. Elle pense à une formation en management de la santé. La bourse permettra aussi à Myriam de participer à un certain nombre de congrès pédiatriques.
Ma devise
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Laetitia Fontaine Née le 17 octobre 1978 Doctorat en « matériaux composites organo-minéraux » intitulé « Elaboration de nouveaux bétons crus écologiques inspirés du vivant (composites organo-minéraux) à partir de terre et de matière organique (biopolymères) d’origine végétale et/ou animale » Doctorat effectué dans le cadre d’une convention entre le laboratoire MATEIS (Matériaux : Ingénierie et Sciences) – UMR CNRS 5510 INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Lyon et le laboratoire CRATerre (Centre international de la construction en terre) Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble (ENSAG) - Grenoble Ingénieur Matériaux à l’INSA de Lyon DSA Architectures de terre (Post-Master) au laboratoire CRATerre – ENSAG (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble)
Les femmes & la Science... ? « Le problème, c’est surtout le grand public et la Science ! ». Laetitia s’inquiète du désintéressement des jeunes pour les matières scientifiques, qu’elle explique par la façon dont les sciences sont enseignées : un peu austère et parfois opaque. Une situation que Laetitia veut changer. « Ce n’est pas inéluctable. Il y a une façon intéressante d’enseigner les sciences qui y donne goût ! »
Mon sujet de recherche Au sein du laboratoire CRATerre, à l’Ecole d’Architecture de Grenoble, Laetitia s’intéresse en scientifique aux constructions en terre crue. Technique très répandue de construction, souvent oubliée ou dénigrée dans nos régions occidentales, la terre crue concerne près de la moitié de l’humanité. Laetitia cherche à rationaliser ce que l’on sait déjà : la terre crue (matière minérale) est d’autant plus résistante qu’on y ajoute de la matière organique (animale ou végétale). Les matériaux composites organo-minéraux présentent des propriétés supérieures, avec par exemple une meilleure résistance à l’eau. Laetitia étudie l’interaction en jeu au niveau microscopique. La matière organique est entre autre constituée de polymères organiques, des chaînes d’atomes qui peuvent se fixer aux particules les plus fines de la terre, les argiles. D’où vient la cohésion du matériau, comment expliquer l’affinité des argiles avec la matière organique ?
A quoi ça sert ? La mise à jour du processus organo-minéral de la terre crue doit permettre de trouver des solutions innovantes pour les constructions d’aujourd’hui. En appliquant le principe de la terre crue, on peut imaginer des solutions alternatives de construction, moins polluantes ou consommatrices d’énergie. Laetitia rappelle que pour tenir ses objectifs de 2020, le protocole de Kyoto spécifie l’importance de diminuer la consommation des matériaux de construction polluants.
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Laetitia Fontaine
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Mon quotidien de jeune chercheuse Laetitia passe beaucoup de temps en laboratoire pour effectuer des manipulations, des observations au microscope… Une autre activité la mobilise : l’encadrement pédagogique, qu’elle assure à l’Ecole d’Architecture de Grenoble et à l’INSA. Elle a aussi entrepris un travail de vulgarisation scientifique auquel elle tient beaucoup. Avant même de commencer sa thèse, Laetitia avait dans le même laboratoire créé avec un collègue un atelier pédagogique, « Grains de Bâtisseurs - la matière en grains, de la géologie à l’architecture ». Au départ subventionnée par la région Rhône-Alpes à destination des scolaires, l’initiative s’est étendue aux étudiants, professionnels et grand public. Le but : sensibiliser les gens à l’intérêt du matériau terre dans les constructions. Cette initiative se double aujourd’hui d’une exposition temporaire prévue en 2009 à la Cité des Sciences. Laetitia est co-auteur scientifique de l’exposition.
Ma vocation, ma carrière Au collège et au lycée, Laetitia est une bonne élève qui ne sait pas trop quoi faire… elle suit la filière scientifique. Au sortir de son école d’ingénieur, l’INSA à Lyon, elle décide de faire un troisième cycle à l’Ecole d’Architecture de Grenoble parce que Laetitia ne veut pas travailler dans les sciences ! « Je n’avais envie d’aller ni dans le privé, ni dans le public et je ne trouvais pas la recherche très sexy ». Dans le cadre de cette formation, elle intègre le laboratoire CRATerre qui recherche des scientifiques pour travailler aux côtés des architectes. « C’est là qu’est venue la vocation. Tard donc. Mais c’est à ce moment que j’ai retrouvé le goût des sciences et de la recherche ». Le déclic ? Les gens très différents qu’elle a rencontrés dans ce laboratoire. Une fois sa thèse terminée, Laetitia souhaiterait rester au laboratoire CRATerre pour continuer à mener de front la recherche, l’enseignement et la vulgarisation. « Publique ou privée, peu importe, ce qui m’intéresse dans la recherche, c’est ce que je fais ». Laetitia souhaite aussi se rapprocher le plus possible de l’application sur le terrain, notamment pour des projets d’habitats.
Pourquoi I love Science ? «Avant tout, c’est le fait de participer à l’imagination de solutions alternatives de construction. Parce que je suis sûre qu’il est possible de moins polluer ». Une motivation pour la protection de l’environnement, une façon pour elle d’être utile. Elle veut l’être aussi en revalorisant la construction en terre crue dans les pays en développement. Laetitia est portée par l’idée de contribuer à la sauvegarde du patrimoine. Près de 20% des œuvres inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco sont en terre crue. Faire prendre conscience de l’importance de ces constructions, c’est encourager leur conservation et participer à la diversité des techniques de construction dans le monde.
Comment cette bourse va m’aider ? Deux objectifs tiennent Laetitia à cœur : mener des missions sur le terrain, comme au Mali ou au Burkina Faso où elle a étudié in situ les techniques de constructions traditionnelles. « C’était génial. Rien ne remplace l’observation sur le terrain. On y découvre la diversité des produits mais aussi tout ce qu’il y a de commun ». Laetitia aimerait maintenant aller au Japon pour découvrir les composites de terre et d’algues. La bourse va également lui permettre de diffuser les connaissances produites par sa thèse. Une mission qui s’inscrit dans celle confiée par l’Unesco à son laboratoire : développer un réseau mondial pour intensifier le développement de l’enseignement de l’architecture en terre.
Ma devise « Inventer, c’est penser
in) à côté » (Albert Einste
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s Pierre Gilles de Genne Il arrivait à faire le voir en conférence. « J’ai eu la chance de t des nan pre en es abl roy inc comprendre des choses ues. ifiq ent sci s s les champ connaissances dans tou » r teu isa gar vul C’était un extraordinaire
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Kinga Igloi Née le 6 octobre 1982 Doctorat en Biologie, spécialité neurosciences et sciences cognitives UPMC Paris (codirection Laboratoire de la Physiologie de la Perception et de l’Action, CNRS UMR 7152 Collège de France, Neurobiologie des Processus Adaptatifs, UPMC CNRS UMR 7102) Magistère de Biologie-Biochimie de l’Ecole Normale Supérieure Master 2 Biologie Intégrative et Physiologie, spécialité Neurosciences (UPMC)
Les femmes & la Science... ? Des thèses au professorat, la proportion de femmes dans la recherche s’amenuise. Kinga ajoute à ce constat que cette situation se vérifie en France mais aussi dans les autres pays européens. Elle le déplore car les femmes ont beaucoup à apporter à la recherche. « Les femmes ont une approche différente qui s’éprouve tant dans les méthodes de travail que dans la façon d’organiser le réseau de recherche. Plus relationnelles, plus collaboratives, les femmes forment des réseaux plus serrés dans lesquels il y a plus de partage entre les chercheurs ».
Mon sujet de recherche Pour se rendre d’un point A à un point B, nous faisons appel à notre mémoire spatiale selon deux stratégies de navigation : on se souvient de l’ensemble des éléments marquants de l’environnement pour former une carte – c’est la stratégie « allocentrique », dite stratégie « de carte » - ou l’on se souvient de ses propres mouvements - c’est la stratégie « egocentrique » ou stratégie « de route ». Ces stratégies font intervenir des aires différentes du cerveau. Kinga cherche à identifier quelles aires cérébrales sont impliquées dans chaque stratégie et notamment à mettre en évidence le rôle de l’hippocampe. On sait en effet que l’hippocampe est systématiquement utilisé dans la stratégie de carte. Mais Kinga montre qu’il est aussi mobilisé dans la stratégie de route quand celle-ci est complexe. Kinga réalise cette recherche grâce à deux méthodes complémentaires : une approche de réalité virtuelle (par laquelle on place les sujets dans un contexte proche du jeu vidéo) et les images de scanners IRM qui permettent de visualiser les zones cérébrales activées.
A quoi ça sert ? Dans les maladies dégénératives du cerveau, comme la maladie d’Alzheimer, ou dans le vieillissement cognitif, l’hippocampe est le premier touché. La mise en évidence de l’implication de l’hippocampe dans la mémoire spatiale permet de mettre au point des tests cliniques plus efficaces pour dépister à temps les défaillances cognitives. Cette étude permet également de mettre à jour des « complémentations fonctionnelles » : est-ce que d’autres structures du cerveau peuvent « complémenter » l’activité de l’hippocampe ? La recherche de Kinga peut à terme participer à l’élaboration de solutions médicales et de thérapeutiques comportementales pour lutter contre les défaillances cognitives.
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Kinga Igloi
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Mon quotidien de jeune chercheuse Tests de réalité virtuelle et expériences en imagerie fonctionnelle (IRMF) sont les deux approches expérimentales de la recherche de Kinga. La mise au point des paradigmes de la réalité virtuelle est un travail qui prend beaucoup de temps. Les expériences se passent en laboratoire avec des candidats qui font partie d’un réseau de personnes impliquées dans l’avancée des recherches en sciences cognitives. Les images de scanner IRM sont également réalisées en laboratoire. Kinga spécifie que son laboratoire a l’accord d’un comité éthique pour rencontrer des candidats à l’expérience.
Ma vocation, ma carrière Dès son enfance, dans son pays d’origine, la Hongrie, Kina est attirée par les sciences. Petite, elle découvre avec une mère chercheuse en biologie la fascination pour le laboratoire dans lequel elle l’emmène « en secret », un univers extraordinaire. Elle aime voir sa mère réaliser des expériences, sa façon de travailler, pendant qu’elle s’amuse à la paillasse. Autre événement fort dans son choix : la lecture du livre de Konrad Lorenz, fondateur de l’éthologie, qui déclenche sa passion de l’étude du comportement. « Je me suis d’ailleurs d’abord intéressée aux oiseaux en effectuant mon premier travail de recherche sur l’Albatros ». Kinga, normalienne, ne se pose pas vraiment la question du public ou du privé. Elle est en revanche certaine de vouloir poursuivre son chemin dans la recherche fondamentale. Si elle souhaite s’orienter aussi vers plus d’applications concrètes et de vulgarisation, elle sait que sa carrière se fera en sciences cognitives. « Je suis vraiment passionnée par l’étude du comportement humain ».
Pourquoi I love Science ? Ce que Kinga préfère dans son quotidien : monter et réaliser un projet seule, de A à Z. « Moi, ce qui me plait, c’est d’être à l’initiative d’un test, de le réaliser, et de prouver qu’il fonctionne ».Mais ce qui la motive vraiment, c’est la compréhension du comportement, animal, humain ou qu’il concerne même un groupe de personnes avec la sociologie. « Parce qu’au fond, ce qui m’intéresse, c’est de découvrir comment je fonctionne moi-même dans la vie. Et cette recherche m’aide à mieux me comprendre, à mieux m’adapter à mon environnement et finalement, à m’épanouir dans la vie ».
Comment cette bourse va m’aider ? Kinga va utiliser la bourse pour poursuivre sa collaboration scientifique avec les équipes londoniennes, spécialistes de son domaine. C’est en effet avec un laboratoire londonien, dans le cadre du projet européen « wayfinding », qu’elle réalise les IRM fonctionnels. Le projet a pris fin en juin 2008… mais pas ses recherches ! C’est également à Londres qu’elle souhaiterait suivre auprès de spécialistes une formation en programmation informatique. Pour mieux comprendre le mécanisme en jeu dans les stratégies cérébrales, Kinga voudrait maintenant apprendre à modéliser les réseaux neuronaux.
Ma devise « Si vous souriez à la
» vie, elle vous le rendra
èle Mon personnage mod Karine Herry e beaucoup pour et d’ultrafond, je l’admir « Championne de trail une femme qui a st C’e es. ain tous les dom sa persévérance dans ue- elle est ifiq ent sci é professionnelle su conjuguer son activit f central- le ssi ma du ux tea pla sur les médecin de montagne blée » une vie de famille com sport de haut niveau et
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Catia Teixeira Née le 3 novembre 1981 Doctorat en Chimie Théorique et Informatique Université Paris Diderot, Paris Master en Chimie Organique, Faculdade de Ciências da Universidade do Porto, Portugal Licence en Chimie, Branche Scientifique, Faculdade de Ciências da Universidade do Porto, Portugal
Les femmes & la Science... ? Catia constate qu’il y a en chimie théorique effectivement plus d’hommes que de femmes. Un déséquilibre qu’elle attribue en partie à l’importance dans cette spécialité de l’outil informatique, domaine masculin par excellence. Pourtant, les femmes ont selon elle une vision différente, une autre façon d’aborder les problématiques, tout aussi importante pour faire avancer les sciences. « Les femmes sont plus précises dans ce qu’elles font et donnent plus d’importance aux petits détails ».
Mon sujet de recherche Catia étudie l’entrée du virus du Sida, le VIH-1, dans les cellules : une fois dans le corps, par quel processus le virus infecte-t-il les cellules humaines ? Deux protéines virales, à la surface de la molécule VIH-1, sont responsables de l’entrée du virus. Ces protéines « reconnaissent » celles de nos cellules, s’y fixent et entraînent la fusion des deux membranes. C’est ainsi que le matériel génétique du VIH-1 entre dans la cellule. Catia cherche à comprendre quelles sont les interactions spécifiques entre certaines zones des protéines virales et nos cellules, et quel est le mécanisme responsable de la fusion.
A quoi ça sert ? En comprenant mieux l’interaction du VIH-1 avec nos cellules, on peut espérer trouver une molécule capable d’inhiber le mécanisme d’infection. Cette molécule pourrait être à l’origine d’un médicament. Il faudra de nombreuses années pour concevoir un médicament –au moins 10 ans-, mais la recherche de Catia peut présenter à terme des implications essentielles pour lutter contre le virus du Sida.
Mon quotidien de jeune chercheuse Le processus d’entrée du virus dans les cellules n’est pas accessible par voie expérimentale, il ne s’observe pas au microscope. C’est devant l’ordinateur que Catia travaille. L’outil informatique permet de simuler les processus chimiques ou biologiques à l’échelle atomique. Paramétrage de l’outil informatique, expériences, analyse des résultats, Catia réalise l’essentiel de son travail de recherche par modélisation moléculaire. La jeune chercheuse assure également des présentations orales. La participation aux colloques, est essentielle à la vie du chercheur. C’est le soir, chez elle, que Catia préfère rédiger ses articles et préparer ses interventions.
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Catia Teixeira
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Ma vocation, ma carrière « J’ai toujours été très curieuse. Petite, je voulais déjà tout savoir. Quand je grimpais aux arbres ou courrais derrière les animaux, c’était pour comprendre ». Cette inclinaison naturelle pour les sciences s’est renforcée à l’école où Catia trouvait que les matières scientifiques exigeaient de comprendre plutôt que de mémoriser. « J’ai choisi la chimie parce que c’est la discipline qui me fascine le plus ». Catia décrit la chimie comme un domaine quasi-démiurgique : le chercheur peut créer des molécules, il « bricole », mélange des substances, et crée quelque chose de nouveau. Initialement, Catia était chimiste organicienne : elle synthétisait des molécules en laboratoire. Son travail lui posait de nombreuses questions : pourquoi est-ce précisément cette molécule qu’il faut synthétiser… ? La chimie théorique pouvait répondre à ses interrogations et c’est ainsi que Catia a choisi ce domaine pour réaliser sa thèse. Catia souhaite ensuite revenir à la chimie organique, retourner en laboratoire. Elle pourra synthétiser des molécules en y apportant toute sa connaissance théorique pour orienter ses travaux de la façon la plus efficace. Dans tous les cas, Catia souhaite rester dans la recherche. « Parce que c’est la liberté ».
Pourquoi I love Science ? Pour Catia, le plaisir de faire de la recherche est mixte : le sentiment d’utilité de ce que l’on fait et le challenge personnel qu’engage le travail scientifique. Evidemment, la conscience de participer à sauver des vies est là ; « Le rêve de toute personne qui fait de la recherche, c’est que ça soit utile ». Mais c’est aussi un plaisir personnel. « Je vois ça comme un jeu. Je cherche une solution à un problème ». Quand on demande à Catia ce qui la fait vibrer au quotidien, elle retient aussi le contact qu’offre la recherche avec les autres. « Ce que j’aime, c’est échanger les expériences, avoir des idées qui viennent de partout. Pour être scientifique, il faut être ouvert sur le monde ».
Comment cette bourse va m’aider ? La recherche de Catia nécessite beaucoup de ressources pour être menée à terme. La bourse va lui permettre d’investir dans le matériel informatique et les programmes nécessaires à l’aboutissement de son projet. Pour mieux utiliser encore l’outil informatique, Catia voudrait participer à des formations qui lui permettraient de se spécialiser dans l’utilisation de certains programmes ou logiciels. La bourse pourra lui permettre de participer en décembre au Workshop VMD de l’Université de l’Illinois. « Pour l’instant, je paramètre des protéines mais si je maîtrise suffisamment l’outil informatique, je peux donner une autre dimension à mon projet en paramétrant par exemple une recherche ADN ».
Ma devise
autre sans jamais ser d’un échec à un « Le succès est de pas ) hill urc e » (Winston Ch perdre l’enthousiasm
èle Mon personnage mod
Sally K. Ride cours de Sally d’être astronaute. Le par « Adolescente, je rêvais cinait. fas me à aller dans l’espace, qui Ride, première femme ce t tou à ui d’h our attentive auj Je reste passionnée et » e pac l’es s dan concerne les missions
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Julia Berretta Née le 21 septembre 1980 Doctorat en Biologie moleculaire Université Paris XI, Orsay, Laboratoire du Centre de Génétique Moléculaire (CNRS, Gif sur Yvette) Licence et master de Biologie Moléculaire, Université de Padoue (Italie) Erasmus à l’Université d’Oxford (Royaume-Uni)
Les femmes & la Science... ? La biologie est un milieu plus féminin que les autres, mais Julia note que ce sont malgré tout les hommes que l’on retrouve aux plus hauts postes. Une situation liée à la difficulté pour les femmes de concilier l’exigence du travail en laboratoire avec leur vie de famille.
Mon sujet de recherche Certaines séquences d’ADN sont capables de « sauter » d’une région à l’autre du génome. Les "retrotransposons" en font partie. Ces sauts peuvent s’avérer néfastes. Si le rétrotransposons s’insère dans une région du génome où il ne devait pas sauter, il peut par exemple inactiver un gène qui aurait pour propriété de supprimer les tumeurs ou inversement stimuler un gène dangereux pour la cellule. Pour assurer la stabilité du génome, il est donc important de limiter la fréquence des déplacements des rétrotransposons. C’est le sujet de recherche de Julia qui prend comme modèle d’étude les rétrotransposons de la levure de boulanger et s’intéresse plus exactement aux ARN, des molécules qui servent d'intermédiaire à l'ADN pour permettre la synthèse de protéines. Julia a trouvé qu’un ARN non-codant est capable de réguler les sauts du rétrotransposons. Elle cherche donc à comprendre le fonctionnement de ce phénomène : quel est le mécanisme moléculaire impliqué dans la régulation des rétrotransposons par l’ARN ?
A quoi ça sert ? Cette recherche fondamentale permet de mieux maîtriser les mécanismes qui régissent la vie cellulaire. A long terme, on peut aussi faire l’hypothèse que les ARN noncodants (l’ARN non-codant), impliqués dans beaucoup d’étapes de la vie de la cellule, trouvent une application médicale.
Mon quotidien de jeune chercheuse Le sujet de recherche de Julia étant très expérimental, sa journée se passe en laboratoire, en blouse et équipée de pipettes… Julia passe beaucoup de temps devant son microscope. Son travail de bibliographie est aussi un passage obligé. Connaître la littérature sur le sujet, les publications des autres chercheurs est essentiel à l’avancée d’une thèse. « C’est pour moi une source importante d’informations, d’inspiration. Ça me donne des idées pour mes recherches, les manipulations… ».
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Julia Berretta
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Ma vocation, ma carrière Le parcours de Julia s’est construit de façon très progressive. Très curieuse dès l’enfance, elle était déjà portée vers les sciences avec une passion pour l’évolution. « Le week-end, je traînais très souvent ma grand–mère au museum d’histoire naturelle ou à la Cité des Sciences ». C’est donc naturellement qu’elle s’est engagée dans la filière scientifique, en biologie. Lors de son premier stage en laboratoire, lorsqu’elle était en Deug, Julia découvre l’excitation de faire des manipulations, d’obtenir des résultats ainsi qu’une stimulation intellectuelle quotidienne. « J’aime décortiquer, comprendre le fonctionnement de la vie. Parce qu’en fait, c’est un peu se comprendre soi-même ». Julia souhaite continuer sa carrière dans la recherche publique, gage d’une grande liberté. « Dans le public, on peut choisir sa direction de recherche, bifurquer quand cela s’avère nécessaire, explorer d’autres voies… ». Un projet qui implique une prochaine étape pour Julia : décrocher un stage post-doctoral.
Pourquoi I love Science ? L’utilité de la recherche, la possibilité de sauver des vies ont été clé pour Julia. Aujourd’hui, c’est la compréhension du fonctionnement de la vie qu’elle place au cœur de sa motivation. « Les systèmes à la fois simples et complexes que la nature met en place, c’est quelque chose de fascinant ! ». Ce que Julia préfère dans son travail de recherche, c’est le moment où l’on rassemble les informations pour établir des modèles, pour comprendre. « Pour que d’autres puissent développer des applications utiles à tous, il faut des gens comme moi, passionnés de recherche fondamentale ! ».
Comment cette bourse va m’aider ? Julia va participer à des congrès internationaux, nécessaires pour l’avancée de sa recherche et de son projet de carrière. Les informations complémentaires dispensées lors de ces congrès sont une source d’enrichissement capitale pour progresser. « La confrontation est très importante dans notre métier. Parce qu’à force de faire de la recherche, on finit pas avoir « le nez dans le guidon » et les réactions, les questions des autres chercheurs à nos présentations nous font beaucoup avancer ». Pour sa carrière, les congrès sont l’occasion de nouer des contacts pour un éventuel stage post-doctoral à l’étranger. Julia pense notamment en septembre à un fameux congrès aux Etats-Unis sur le noyau cellulaire.
Ma devise
de l’âme », Rabelais ence n’est que ruine « Science sans consci
èle Mon personnage mod
Leonard de Vinci sibilité artistique, it doté d'une grande sen « Leonard de Vinci éta mune qui lui a ité scientifique peu com mais aussi d'une curios de plusieurs me mê fois par son temps donné son avance sur des sur les étu me le démontrent ses centaines d'années com de la s ect asp ux bre nom dans de "machines volantes"e. » connaissance humain
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Hannah Hope Née le 8 mai 1983 Doctorat en Science de la Vie et de la Santé Institut de Biologie du Développement et du Cancer CNRS-Université de Nice Sophia Antipolis, Nice Master en Biochimie, Université de Cambridge, (UK) BA Hons en Sciences Naturelles, Université de Cambridge, (UK)
Les femmes & la Science... ? Pour Hannah, il est plus difficile pour une femme de réussir dans les sciences. Elle constate qu’on compte bien plus de professeurs homme. Une situation liée à l’exigence de la recherche qui demande beaucoup de temps, au détriment de la vie de famille. Hannah précise aussi que c’est un métier qui va très vite, qui suppose de se tenir en permanence au courant des nouvelles connaissances, des résultats. « C’est très dur pour une femme qui par exemple partirait en congé maternité pendant six mois de se maintenir au niveau, d’être toujours à la pointe ».
Mon sujet de recherche L’objet d’étude d’Hannah est un champignon, le « Candida albicans ». Très courant chez l’Homme, il est généralement présent dans la flore intestinale. Le « candida albicans » est un « opportuniste », à l’origine de nombreuses infections. Si certaines d’entre elles restent superficielles (comme les infections de type vaginal), d’autres peuvent s’avérer mortelles. C’est le champignon le plus souvent responsable des maladies nosocomiales. Lors de l’infection, le champignon change de forme, passant d’une forme ovale à une configuration filamenteuse. Hannah s’intéresse aux mécanismes contrôlant ce changement de forme. Elle étudie en particulier le rôle d’une protéine spécifique de la famille des protéines G, la protéine Rac 1, qui régule le changement de forme du Candida albicans.
A quoi ça sert ? Hannah accomplit un travail de recherche fondamentale. Ses résultats pourraient à terme trouver des applications thérapeutiques. En découvrant les protéines impliquées dans le mécanisme d’infection du champignon, on met à jour de nouvelles cibles antifongiques sur lesquelles pourrait fonctionner un médicament.
Mon quotidien de jeune chercheuse « Je fais pousser des champignons » … ainsi Hannah résume-t-elle sa journée ! Très expérimentale et ponctuée de nombreux échanges, sa recherche se passe en laboratoire. Hannah effectue des expériences pour observer au microscope ce qui provoque les changements de forme du Candida albicans, ainsi que l’expression de certains gènes. Ces résultats sont présentés de façon synthétique et discutés lors de réunions hebdomadaires.
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Hannah Hope
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Ma vocation, ma carrière Les sciences étaient une évidence pour Hannah. « J’ai toujours voulu savoir comment ça marche ». Une conviction renforcée au lycée grâce à un professeur de chimie passionnant qui faisait découvrir beaucoup à ses élèves et les encourageait à faire des stages d’été. En licence, Hannah réalise que la matière scientifique qui la passionne, c’est la biologie. C’est en effectuant ses premiers stages en laboratoire qu’elle fait son choix de thèse, notamment dicté par la rencontre avec un directeur de thèse et un chef d’équipe qui l’ont beaucoup impressionnée. « J’ai tout de suite aimé leur façon de travailler et leur motivation ». Hannah souhaiterait trouver un post-doc pour poursuivre sa carrière dans la recherche fondamentale. Elle aimerait décrocher un poste en biologie qui lui permette de mener à la fois ses projets de recherche et une mission d’enseignement. Hannah dit vouloir accomplir une expérience dans le privé. « Pour savoir comment ça marche et travailler dans le public avec une idée claire de ce qui est attendu en terme d’application ».
Pourquoi I love Science ? « Ce qui me motive, c’est de découvrir, et de découvrir en premier ! ». Hannah a toujours aimé savoir comment les choses fonctionnent. Une fascination pour la machine humaine qui est aujourd’hui encore au cœur de sa motivation. Elle précise aussi qu’elle estime avoir la chance par son travail de pouvoir aider des gens. « C’est important quand on fait de la recherche publique de se souvenir que l’on est financé par les gens ! ».
Comment cette bourse va m’aider ? La bourse va ouvrir à Hannah les portes des laboratoires étrangers. En allant à la rencontre des centres de recherche incontournables dans son domaine, Hannah va pouvoir progresser dans son travail et prendre des contacts pour tenter d’obtenir un post-doc à l’étranger. Elle ambitionne notamment les laboratoires de Londres ou de San Francisco.
Ma devise
l’interrogation. e est de ne pas cesser « La chose important (Albert Einstein) pre raison d’exister », La curiosité a sa pro
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Pascaline Mary Née le 27 mai 1980 Doctorat en Microfluidique Laboratoire MMN (Microfluidique MEMS et Nanostructures) à l’ESPCI (Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielle de la ville de Paris) Agrégation de Sciences physiques ENS Cachan ESPCI, diplôme d’ingénieur
Les femmes & la Science... ? Malgré les efforts faits pour intégrer les femmes dans le monde de la Science, Pascaline ressent « le poids des racines culturelles et de l’histoire ». L’idée qu’il est plus dur pour une femme de mener de front son travail de recherche et sa vie de famille n’est peut être qu’un a priori, mais il a la peau dure et freine beaucoup de vocations. « Cet a priori est partagé et entretenu tant par les hommes que par les femmes elles-mêmes ».
Mon sujet de recherche Pascaline étudie des biofilms, micro-organismes qui adhèrent sur une surface comme une canalisation ou une prothèse humaine. Afin de trouver des remèdes et lutter contre ces biofilms, il faut pouvoir les caractériser génétiquement en les observant en grand nombre. C’est l’objet de la recherche de Pascaline La microfluidique permet de transporter et de manipuler de très petites quantités de fluides dans des réseaux de canaux de la taille d’un cheveu. Pascaline fabrique des réseaux de canaux qui constituent un véritable laboratoire miniature. Elle y forme des réseaux de gouttelettes et encapsule dans chaque goutte une cellule. Ce procédé permet d’observer individuellement 1000 cellules par microscope. Le protocole mis au point par Pascaline permet ainsi d’analyser l’expression des gènes dans le biofilm.
A quoi ça sert ? Au-delà de la lutte contre les biofilms, la recherche de Pascaline peut trouver d’autres applications d’importance. Le protocole mis en place pour étudier de façon individuelle des cellules en grand nombre peut en effet servir à la lutte contre le cancer : analyser en grand nombre les cellules cancéreuses pour observer comment les gènes s’y expriment. Pascaline travaille d’ailleurs en partenariat avec un laboratoire de l’Institut Pasteur.
Mon quotidien de jeune chercheuse La microfabrication de ces laboratoires miniatures est une longue opération. Pascaline dessine des réseaux de canaux qu’elle imprime sur un morceau de silicium, avant de les couler dans ce moule du polydiméthylsiloxane ou PDMS, un matériel visqueux qui épouse la forme des canaux. En chauffant, ce PDMS durcit : il devient possible de créer des trous pour que s’écoulent les fluides. Le tout est collé sur une plaque de verre pour permettre l’observation au microscope. Le quotidien de Pascaline se passe donc beaucoup en laboratoire. Les cellules qu’elle observe par microscopie doivent être cultivées. Pascaline entretient leur milieu nutritif : les cellules sont conservées dans un incubateur à 37° en présence de CO2.
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Pascaline Mary
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Ma vocation, ma carrière Pas particulièrement attirée par les sciences, Pascaline s’engage dans la filière scientifique parce qu’elle est avant tout bonne élève « Ma vocation a été une question de rencontres ». En classes préparatoires, un professeur lui fait découvrir la physique. C’est à ce moment là que naît sa vocation scientifique, que Pascaline concrétise en intégrant l’ENS. « J’ai rencontré des chercheurs, des professeurs qui m’ont servi de modèles. Je me suis dit « je veux faire ce qu’ils font » ». Entrée à l’ENS, Pascaline a décidé également d’intégrer une école d’ingénieur pour s’orienter plus tard vers le privé, milieu qui lui semble plus dynamique, et offrant plus d’opportunités de carrière. « Mais maintenant que je suis en thèse, c’est le gros point d’interrogation ». Son poste de monitorat à Jussieu lui fait découvrir parallèlement l’enseignement. La seule chose aujourd’hui certaine pour Pascaline : continuer dans la recherche.
Pourquoi I love Science ? En découvrant au cours de sa thèse les applications possibles de la recherche en biologie, Pascaline a trouvé sa véritable motivation : aider à soigner les gens. Son moteur principal est avant tout le challenge personnel. « Ce qui me plaît, c’est le défi à chaque fois renouvelé que je me lance à moi-même. J’aime réussir à aller au bout de mes projets ».
Comment cette bourse va m’aider ? Pascaline va pouvoir ouvrir son spectre à l’international : découvrir d’autres laboratoires, confronter ses méthodes de travail... Elle voudrait également profiter de ces voyages pour présenter son travail de recherche lors de conférences et se faire connaître. « Cette bourse va me permettre de mieux appréhender la période entre la fin de ma thèse et mon premier emploi ». Plus globalement, elle va lui permettre d’achever la rédaction de sa thèse et de prendre le temps de rechercher un poste qui lui convienne vraiment.
Ma devise
l et ière, on gagne le cie « Avec un pas en arr
la mer »
èle Mon personnage mod Isabelle Sorrente parcours mire beaucoup pour son « Une femme que j’ad » es enc pét ité de ses com exceptionnel et la divers
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Armelle Corpet (née Guy) Née le 31 janvier 1982 Doctorat en Biologie Université Pierre et Marie Curie, Paris, Ecole Doctorale « la logique du vivant » Agrégée SVTU Normalienne (entrée en biologie)
Les femmes & la Science... ? « Ce n’est pas facile ». Le problème ne réside pas tant dans la considération portée sur la compétence des femmes que dans la difficulté pratique à concilier l’exigence de la recherche avec une vie de famille. Armelle peut d’autant mieux en témoigner qu’elle est mariée et jeune maman. Elle constate que les rares femmes scientifiques qui arrivent en haut de l’échelle ont souvent dû faire le sacrifice de leur vie privée.
Mon sujet de recherche L’ADN est une molécule longue de 2 m qui doit être « rangée » dans un noyau de quelques micromètres de diamètre. Pour cela, la double hélice d’ADN s’enroule autour de protéines spécifiques appelées « histones » qui facilitent sa compaction pour former une structure appelée « chromatine ». Lors du processus de division cellulaire, les deux brins de la double hélice d’ADN s’écartent pour permettre de doubler le stock d’ADN, puis la division cellulaire elle-même assure la répartition rigoureuse du matériel génétique ainsi doublé. Armelle étudie comment, lors de la division cellulaire, les histones sont enlevées pour permettre aux deux bras de l’ADN de s’écarter puis comment elles sont « remises » en place, quand le stock d’ADN a été doublé, pour permettre à nouveau la compaction de l’ADN. Plus précisément, elle étudie la fonction spécifique de protéines qui prennent en charge les histones, des « chaperons d’histones », et de l’une d’elle en particulier, la protéine ASF1 : quel est son rôle dans le mécanisme de la division cellulaire ?
A quoi ça sert ? Un gène qui fonctionne mal peut entraîner un cancer. La séquence des gènes n’est pas seule responsable : l’organisation de l’ADN dans la cellule, sa compaction, peut aussi être à l’origine d’un développement cancéreux. L’étude des mécanismes de compaction de l’ADN, l’épigénétique, est donc essentielle pour combattre les dysfonctionnements de nos cellules. La recherche d’Armelle participe de cet effort de compréhension et de maîtrise de la division cellulaire.
Mon quotidien de jeune chercheuse La journée d’Armelle se passe en laboratoire, car il y a beaucoup d’expérimentations liées à sa recherche. Il lui faut cultiver les cellules qu’elle étudie, les « faire pousser » pour obtenir un stock suffisant pour l’analyse. « Je dois les maintenir à 37°, m’assurer qu’elles ont des facteurs de croissance, les transférer aussi dans différentes flasques quand elles se multiplient ». Armelle réalise ses expériences, des études biochimiques et des observations au microscope, avec notamment la technique de la microscopie en fluorescence.
Armelle Corpet (née Guy)
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Ma vocation, ma carrière Au lycée, curieuse de comprendre le vivant, Armelle se dirige vers la biologie puis les classes préparatoires. « Là, il y a eu un concours de circonstances. J’ai eu l’ENS, plutôt qu’une autre école, et c’est comme ça que je me suis retrouvée dans la recherche ». Il faut dire aussi que son père est chercheur et qu’elle a grandi dans un milieu qui lui a fait apparaître la recherche comme une voie naturelle. Armelle se souvient d’un moment symbolique qui a « ancré » sa vocation. Les nouveaux entrants de son laboratoire qui se situe à l’Institut Marie Curie visitent le musée … un moment d’émotion et d’émulation pour la jeune femme qui travaille aujourd’hui tous les jours dans le Pavillon de Marie Curie. Armelle souhaite poursuivre sa carrière dans la recherche publique, un environnement plus favorable à la recherche fondamentale, celle qui lui tient le plus à cœur. « J’aime être à la source ». Le monitorat qu’elle assure en parallèle de sa thèse lui confirme par ailleurs son goût pour l’enseignement. Armelle se voit dans quelques années maître de conférences, c’est-à-dire enseignant-chercheur pour vivre ses deux passions.
Pourquoi I love Science ? Au cœur de sa motivation : le besoin de comprendre, d’épancher une curiosité permanente. « Je suis passionnée par la compréhension ! ». Le monde des cellules la fascine. Mais la maîtrise, l’explication des phénomènes sont toujours corrélées à ce que l’on peut en faire. Armelle rêve d’une application de sa recherche qui serait utile pour tous.
Comment cette bourse va m’aider ? Cette bourse va d’abord permettre à Armelle de participer à des congrès spécialisés dans son domaine, notamment le congrès annuel de New York sur la chromatine. « Ce sont des lieux d’échange indispensables. Il faut avoir un regard extérieur sur sa recherche ». La bourse va aussi lui permettre d’investir dans le matériel nécessaire à certaines manipulations, comme les puces à ADN.
Ma devise -Augustin) ce que tu veux » (Saint
« Aime et fais ement attachée à nce, je suis particulièr « Catholique de naissa que l’amour doit e lign sou Augustin. Elle cette phrase de Saints laissant libre nou s nos actes tout en être à la source de tou (par la joie, te hai sou le on me com d’exprimer cet amour )» pardon, la protestation… le silence, le travail, le
èle Mon personnage mod
Marie Curie es, des valeurs de i la passion des scienc « Elle incarne pour mo a ouvert les carrières elle , ère nni Pio . nce courage et de persévéra iration pour Marie s. J’ai une grande adm e … même si je scientifiques aux femme cin fas me Elle . x prix Nobel r à la science ! » Curie qui a obtenu deu rifie sac t . Je ne veux pas tou ne souhaite pas l’imiter