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Des neurones d’homme dans la tête d’un rat
Transplanter des neurones humains dans le cerveau d’un rat : cette première réussie ouvre des perspectives nouvelles pour lutter contre les maladies psychiatriques et neurologiques.
EN BREF
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£ Une nouvelle façon d’étudier les neurones humains consiste à les transplanter dans un cerveau de rat.
£ Les amas de neurones transplantés – appelés « organoïdes » –se développent correctement, créent des connexions neuronales avec le tissu de l’animal et s’intègrent à ses réseaux cérébraux.
£ Les chercheurs pourront alors tenter de comprendre pourquoi des neurones humains « maturent » mal dans certaines pathologies cérébrales.
Qu’est-ce que le cerveau ?
Comment fonctionne-t-il ? Ou comment « dysfonctionne-t-il », notamment dans le cas de maladies psychiatriques ou neurologiques ? Les scientifques qui tentent de répondre à ces questions se heurtent depuis longtemps à des diffcultés techniques et éthiques dès lors qu’il s’agit d’observer, directement, des neurones humains en train de se développer, de se connecter les uns avec les autres et d’échanger des informations. Pourtant, réaliser de telles observations permettrait de résoudre bien des mystères du cerveau humain et donc de mieux prendre en charge certaines pathologies cérébrales.
Or aujourd’hui, dans la revue Nature, des neuroscientifques de l’université de Stanford, aux États-Unis, annoncent qu’ils ont trouvé un nouveau moyen d’étudier des neurones humains afn de les regarder grandir et vieillir. Comment ? En transplantant des « organoïdes » – des amas de cellules semblables à du tissu – de cerveau humain dans le cerveau de rats âgés de quelques jours seulement, quand ce dernier n’est pas encore complètement formé. Sergiu Paşca et ses collègues ont ainsi montré que des neurones humains et d’autres cellules cérébrales se développent et s’intègrent correctement chez leurs hôtes animaux, intervenant même dans certains circuits cérébraux fonctionnels des animaux qui analysent des sensations ou contrôlent des comportements.
QUE SONT LES ORGANOÏDES ?
Cette technique très innovante devrait permettre aux scientifques de créer de nouveaux « modèles » du vivant et surtout de l’homme, afn d’étudier et de mieux comprendre de nombreuses maladies du développement neurologique, comme certaines formes du trouble du spectre autistique. Ce seraient donc des modèles « humains » probablement tout aussi pratiques pour les études en