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Le doudou idéal
On est parfois surpris de voir l’aspect usé jusqu’à la trame ou complètement disloqué d’un doudou auquel un enfant tient plus qu’à la prunelle de ses yeux. Qu’est-ce qui le lie autant à cet objet ? Dans une étude récente, 395 personnes (âgées de 12 ans en moyenne) ont indiqué ce qui leur plaisait le plus chez leur doudou et chez celui d’une autre personne. Résultat : l’aspect visuel semble relativement peu important dans le choix d’une peluche. En revanche, l’expérience montre que l’odeur et la texture auront une forte incidence sur son appréciation. Ce qui est plutôt cohérent avec les nombreux travaux ayant démontré que l’odorat jouait un rôle dans l’attachement du nouveau-né à la mère (mais aussi, chez l’adulte, qu’il était également impliqué dans l’attraction sexuelle). En ce qui concerne le toucher, son importance capitale dans les liens sociaux a récemment été établie, et ce même chez le singe. Au point de parler de « toucher affectif ».
Au-delà de ces aspects sensoriels, c’est le lien particulier que l’enfant tisse avec son doudou qui fait sa valeur. Les témoignages indiquent que le doudou est un compagnon avec qui on partage, depuis tout petit, ses expériences les plus intimes. Ce qui rejoint son rôle d’objet transitionnel décrit par le pédiatre Donald Winnicott, qui permet à l’enfant de surmonter une période de son développement dans laquelle il va devoir ponctuellement se séparer d’un rapport fusionnel avec ses parents. Et cela dure parfois, puisque, selon une étude de 2017, plus d’un adulte sur deux, aux ÉtatsUnis, conserve son doudou favori, et 40 % d’entre eux dorment même avec lui… £
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Tanguy Sourd