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Être imparfait : quel bonheur !

Partout on nous pousse à être performant, à nous améliorer, à repousser nos limites. Mais pourquoi donc, après tout ? Comme vous le verrez dans ce numéro, il vaut parfois mieux être un humain juste acceptable, dans la moyenne… p. 78-83

Tout d’abord, pas la peine d’avoir un cerveau au top. Comme le montre cette surprenante étude menée pendant plus de trente ans sur des bonnes sœurs jusqu’à leur mort, une bonne partie d’entre elles avaient le cerveau rempli de plaques amyloïdes responsables de la maladie d’Alzheimer. Or, plus de 10 % de ces religieuses n’avaient aucune perte de mémoire ou de concentration – probablement à cause de mécanismes de lutte contre l’infammation.

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Alexandra Philipsen p. 84-90

Professeuse et directrice de la clinique de psychiatrie et de psychothérapie de l’université de Bonn, en Allemagne, elle mène des recherches sur les troubles mentaux liés au stress et aux émotions intenses, en particulier au TDAH chez l’adulte.

Prenez un « bon parent », comme l’appelait le pédopsychiatre Donald Winnicott : ce n’est surtout pas un parent qui cherche constamment à optimiser l’emploi du temps ou les activités de son enfant – il devient alors souvent un hyperparent qui cherche à tout contrôler et s’épuise tout en étouffant son bambin (notre dossier central). Il s’agit plutôt d’un parent qu’il qualife de « suffsamment bon ».

Et un bon apprenant ? Est-ce celui qui ne fait pas d’erreurs ? Au contraire ! réfute Jean-Philippe Lachaux en nous vantant les mérites du jeu de la queue de cochon : les erreurs sont indispensables pour acquérir le bon geste, l’important étant de dissocier la valence émotionnelle de l’erreur (forcément désagréable) de sa valeur informative.

Winfried Rief

Professeur de psychologie clinique à l’université Philipps de Marbourg, il participe au développement d’une nouvelle méthode thérapeutique visant à diminuer la tendance à imaginer le pire.

Même quand on cherche le bonheur, il ne faut pas trop le vouloir, prévient Yves-Alexandre Thalmann : donner un sens à nos actions et notre engagement au quotidien compte bien plus que d’optimiser son bien-être. Étrange paradoxe qui fait de la moyenne un optimum ! Aurea mediocritas, disait le poète Horace… £

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