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ANTHROPOLOGIE
© Shutterstock.com/Ulza
Le tai-chi chuan, art ancestral de la coordination et du souffle, révèle aujourd’hui de multiples bénéfices sur la santé physique et mentale. Jusqu’à recâbler finement votre cerveau.
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Par Sébastien Bohler, rédacteur en chef de Cerveau & Psycho.
EN BREF
£ Né en Chine il y a
huit siècles, le tai-chi chuan a conquis quelque 300 millions de personnes dans le monde. Il propose des exercices à base de mouvements lents et de souffle profond.
£ Les effets de cette
pratique pour le corps sont excellents : amélioration des capacités respiratoires, diminution du stress, protection contre le risque cardiovasculaire et l’hypertension.
£ Le tai-chi fait grossir
le cerveau, en renforçant tout particulièrement les zones importantes pour la mémoire, l’imaginaire et la compréhension des autres. Il ralentit le déclin cognitif et la progression de la maladie de Parkinson.
£ Le qi gong, une
pratique apparentée, plus focalisée sur le souffle, apporte des bénéfices analogues, qui commencent tout juste à être étudiés.
C’est à la fin du XIIIe siècle, en Chine, que naquit la
légende du moine Zhang Sanfeng. Ce mystérieux personnage errant
possédait, dit-on, des pouvoirs extraordinaires. Capable de jeûner pendant des semaines entières, il était également à même d’ingurgiter autant de nourriture qu’on lui en proposait. L’âge n’avait pas prise sur lui et ses os étaient d’une solidité à toute épreuve. Sa renommée arriva aux oreilles de l’empereur, car on prétendait qu’il avait inventé un nouvel art martial, le tai-chi chuan, ou encore la « boxe du faîte suprême ». Le principe de cette discipline : canaliser l’énergie du corps, elle-même issue de la terre. Ainsi, le pratiquant puisait son pouvoir dans les pieds, dans l’enracinement du corps dans le sol, d’où l’énergie remontait et devait être orientée par le bassin, en mouvements spiraux, avant d’être libérée par la main.
La discipline se transmit de disciple en disciple jusqu’à sa formalisation écrite sous la forme d’un manuel du tai-chi chuan en 1930. Il s’est ensuite transformé pour ne conserver que des mouvements lents et relâchés dont le but est de favoriser la circulation de l’énergie dite «fluide», le jing, par opposition à la force brute.
UN SUCCÈS MONDIAL
Les exercices de tai-chi chuan, aujourd’hui pratiqués par quelque 300 millions d’adeptes de par le monde, mêlent souplesse, équilibre et respiration, notamment dans le qi gong, un art affilié qui insiste plus particulièrement sur le souffle.
D’où vient ce succès ? Pour les pratiquants, le tai-chi chuan apporte une sensation de bien-être, d’énergie, de meilleure circulation sanguine et d’émotions positives sans pareille. Au point que, depuis quelques années maintenant, les scientifiques se sont penchés sur la question. Le nombre de publications sur ce sujet a littéralement explosé : alors qu’une seule étude était publiée en 1990, on en dénombrait près de 200 en 2015. Besoin de relier le corps et l’esprit, de retrouver de la lenteur et de la maîtrise dans un monde toujours plus rapide, et façon de se recentrer sur soi – les ingrédients d’une sorte d’antidote aux maux modernes se trouvaient réunis.
Que disent la médecine et la science sur les effets avérés de cette pratique ? En 2016, une grande synthèse des études réalisées sur le tai-chi
Après plus d’un an de distanciation sociale liée à la pandémie de Covid-19, certaines personnes sont victimes d’un étrange syndrome, dit «de la cabane»: la simple idée de retrouver la vie d’avant et de se mêler à nouveau aux autres les angoisse.
Par Melba Newsome, journaliste scientifique.
EN BREF
£ Le syndrome
de la cabane désigne une peur de sortir de chez soi et de retrouver une vie normale après une période d’isolement.
£ Il serait lié aux
nouvelles habitudes de vie prises pendant cette période, ainsi que, dans le cas du Covid-19, à une mauvaise perception des risques liés à la pandémie.
£ S’il est léger,
quelques activités comme la musique peuvent suffire à l’apaiser, mais pour les formes plus graves, mieux vaut consulter un professionnel de la santé mentale.
Diagnostiquée positive au
Covid-19 en novembre 2020, Andrea Collier ne se sent pas pour autant protégée par les anticorps qu’elle a développés : craignant une nouvelle infection, elle est déterminée à se faire
vacciner. Elle s’inscrit à de nombreux sites et se démène pour obtenir un rendez-vous, qu’elle finit par décrocher. Le 21 février, elle reçoit sa deuxième dose de Pfizer. Enfin la délivrance? À sa grande surprise, pas du tout. Lorsque le 8 mars les Centers for disease control and prevention (CDC) américains autorisent les personnes vaccinées à reprendre certaines activités prépandémiques, comme se réunir à l’intérieur sans masque, elle n’éprouve pas l’intense sentiment de liberté qu’elle attendait. Au contraire, sa peur de l’infection ne fait que croître. Plusieurs mois plus tard, elle n’a toujours pas mangé dans un restaurant ni rencontré quelqu’un en dehors de sa « bulle pandémique ». Autrefois grande voyageuse, elle n’arrive pas à s’imaginer prendre l’avion dans un avenir proche. Andrea Collier est loin d’être seule dans ce cas: après une année de distanciation sociale, de nombreuses personnes ont peur de retrouver leur vie d’avant, même si elles sont complètement vaccinées. Il existe d’ailleurs un nom pour décrire leur expérience: le syndrome de la cabane.
LE SYNDROME DE LA CABANE
C’est qu’entre le refuge offert par son domicile et l’incertitude du monde extérieur, la transition est parfois difficile. Jacqueline Gollan, professeur de psychiatrie et de sciences du comportement à l’université Northwestern, affirme que l’adaptation à la nouvelle normalité, quelle qu’elle soit, prendra du temps. « Les changements liés à la pandémie ont suscité
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fonctionnement altéré, Daniel Kahneman propose la métaphore de deux systèmes de pensée cohabitant en nous. Le premier, appelé simplement système 1, présente l’avantage de la rapidité: il est capable de sauter aux conclusions sur la base de quelques indices seulement, au prix de la rigueur et de la précision. Ses déductions sont souvent approximatives, mais suffisantes pour avoir permis à nos ancêtres lointains se survivre dans un environnement hostile. Mieux valait alors réagir rapidement face à un danger potentiel que de soupeser longuement le pour et le contre de chaque option… et servir de repas aux prédateurs affamés.
La rapidité du système 1 est rendue possible par l’automatisation des processus de pensée. Le cerveau cherche en effet à réduire sa consommation d’énergie. Les tâches qui nécessitent conscience et réflexion activent de nombreuses zones cérébrales, alors qu’une fois automatisées, seuls quelques ensembles de neurones sont sollicités, comme chez les sportifs d’élite qui ont inlassablement répété leurs mouvements durant des années. Au niveau cognitif, cette économie est rendue possible par l’usage de courts-circuits mentaux, des modes de réflexion superficielle faisant fi de la précision et de la nuance. Par exemple, l’heuristique de disponibilité nous amène à tirer des conclusions sur la seule base des premiers souvenirs qui nous viennent à l’esprit, les plus disponibles : beaucoup redoutent les voyages en avion parce qu’ils ont en tête des images terribles de crashs aériens. Alors qu’en réalité, le trafic routier est sans commune mesure plus dangereux.
Le système 1 fonctionne de manière automatique et offre des conclusions qui semblent fulgurantes : des sortes de convictions qui apparaissent sans qu’un raisonnement laborieux n’ait été nécessaire. On parle communément d’intuitions pour qualifier ces idées qui s’imposent d’elles-mêmes à notre esprit avec la force d’une certitude. Intuitions hautement valorisées dans l’univers du développement personnel, parce qu’elles échapperaient aux biais de notre mental et proviendraient directement d’une source supérieure (à choix: les guides de lumière, l’intelligence infinie, la source originelle, l’énergie cosmique, le subconscient, etc.). Intuitions à prendre avec des pincettes pour les psychologues, car justement fruit du système 1 et de ses approximations douteuses.
L’INTUITION, C’EST SIMPLE ET ÇA PLAÎT
Toutes les intuitions ne se valent pas, nous rappellent les chercheurs.
LE JUTEUX MARCHÉ DE L’ÉNERGIE COSMIQUE
L’intuition des experts, développée grâce à des années de travail acharné, représente un atout dans leur profession : un mécanicien chevronné et expérimenté pourra identifier une panne au seul bruit de la machine qu’il ausculte. Ou encore un radiologue saura immédiatement porter son attention sur une tache suspecte dans un cliché, marque qui passerait inaperçue aux yeux du néophyte. On l’aura compris, ces intuitions découlent de l’automatisation des processus d’analyse rodés par des centaines d’heures de pratique assidue. Rien à voir avec des idées venues de nulle part qui s’imposent à nous comme des certitudes indiscutables. Et dont nous devrions avoir toutes les raisons de nous méfier, au même titre que les premières impressions qui nous affleurent quand nous faisons la connaissance de quelqu’un.
Rapide, intuitif, automatique, mais approximatif et surtout biaisé : voilà les caractéristiques du système 1. Il est séduisant, parce que simple d’utilisation et ne nécessite pas de grandes connaissances ; il fonctionne « naturellement ». C’est sans doute la raison pour laquelle il est autant prisé dans l’univers du développement personnel. Une formation de quelques heures et vous voilà propulsé guérisseur, chamane ou encore thérapeute énergéticien.
RÉFLÉCHIR, ÉVIDEMMENT, C’EST MOINS VENDEUR…
Le système 2, pour sa part, est nettement moins séduisant : grand consommateur d’énergie – de glucose s’entend, rien d’éthérique –, il livre des conclusions sur la base d’analyses laborieuses et coûteuses en temps. Un de ses atouts est la surveillance permanente de son travail par l’esprit critique, à l’affût d’erreurs de raisonnement et autres violations des règles de la logique. La méthode scientifique, avec toute sa rigueur, constitue son credo. Les efforts qu’il faut consentir pour l’acquérir ne se chiffrent pas en semaines ou en mois, mais en années d’études. Ce mode de pensée tient compte des biais cognitifs pour
Les formateurs me répétaient que pour laisser « l’énergie cosmique » circuler à travers moi afin de guérir autrui, il fallait que je fasse confiance à mon ressenti et à mes intuitions, et surtout que je me « débarrasse de mon mental ».
tenter de les débusquer plutôt que d’imaginer que nous pourrions en être épargnés si nous pensions moins.
Grâce au système 2, j’ai appris à me méfier de mes intuitions et aussi de mes raisonnements par trop hâtifs. J’ai affiné mon esprit critique plutôt que de vouloir le réduire au silence. Non pas que je considère le mental comme dénué de défauts, la rationalité comme la seule manière de percevoir le monde. J’apprécie de m’émerveiller devant des phénomènes que je ne comprends pas. Mais je n’abdiquerai jamais mon envie de les analyser et de les étudier en détail. J’aime trop mon mental pour le faire taire, tout en essayant de lui donner un cadre dans lequel il peut donner le meilleur de lui-même.
Écoutez vos intuitions, surtout si vous bénéficiez d’une expertise dans votre domaine, mais ne vous y fiez pas aveuglément. Soyez critique et référez-vous aux méthodes scientifiques, quitte à y consacrer de longues heures d’étude. Ce sera mon conseil pour terminer cette chronique. Conseil gratuit qui plus est! Mais ne comptez pas sur moi pour guérir vos chakras, j’en serais bien incapable… £ Bibliographie
D. Kahneman, Système 1/Système 2. Les deux vitesses de la pensée, Flammarion, 2012.
R. Wiseman et C. Watt,
Belief in psychic ability and the misattribution hypothesis: A qualitative review, British Journal of Psychology, vol. 97, pp. 323-338, 2006.
N. van den Brink
et al., Role of intuitive knowledge in the diagnostic reasoning of hospital specialists: A focus group study, BMJ Open, vol. 9, e022724, 2019.
NICOLAS GAUVRIT
Psychologue du développement et enseignant-chercheur en sciences cognitives à l’université de Lille.
Comment se protéger contre les théories du complot ?
Une des meilleures protections contre les théories conspirationnistes serait conférée par le degré d’études atteint par un individu. Raison de plus pour investir massivement dans l’école et l’université!
En avril dernier, le
professeur de médecine spécialiste des maladies infectieuses, Christian Perronne, répondait à Jean-Marc Morandini sur le plateau de CNews à propos du Covid, à l’occasion de la
sortie de son dernier livre Décidément, ILS n’ont toujours rien compris. Covid‑19. Celui qui dit la vérité doit être exécuté. Selon le professeur, l’efficacité des vaccins contre le coronavirus n’est pas encore avérée. Des médicaments efficients existent et sont connus, mais ne sont pas prescrits du fait de l’action des lobbys pharmaceutiques. D’ailleurs, explique-t-il, « on » nous ment et le professeur dérange parce qu’il dit la vérité. Un discours qui évoque les théories du complot, ces convictions intimes, non fondées sur des faits probants, qu’un complot caché explique tel ou tel événement de société. Pourtant, Perronne est un médecin et un professeur d’université patenté. Ce qui laisse poindre une possibilité angoissante : le niveau d’éducation d’une personne (notamment, sa formation intellectuelle, son accès à la culture et au savoir) n’aurait-il donc aucun effet sur son adhésion aux théories du complot ?
VOULEZ-VOUS ÊTRE IMMUNISÉ CONTRE LES THÉORIES DÉLIRANTES ?
En réalité, s’il existe bien évidemment des personnes diplômées montrant une forte tendance conspirationniste, l’effet de l’éducation est au contraire bien établi : en tendance, un niveau d’instruction plus élevé est statistiquement associé à une plus faible probabilité d’adhésion aux théories du complot. En 2017, Jan-Willem van Prooijen, chercheur à l’université d’Amsterdam et grand spécialiste de la
Selon la théorie des reptiliens, l'humanité est gouvernée par des hommes-lézards déguisés en Barack Obama, Angela Merkel, Emmanuel Macron et même, en d'autres temps, Georges Pompidou. Environ 1 Britannique sur 10 y croirait, et le Premier ministre néozélandais a dû déclarer publiquement qu'il n'était pas un saurien en costume pour rassurer ses électeurs.
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pensée conspirationniste, a tenté d’en savoir plus grâce à deux enquêtes menées aux Pays-Bas. Son objectif : comprendre ce qui détermine l’effet réducteur de l’éducation sur l’adhésion conspirationniste.
La première enquête de van Prooijen fut menée en ligne auprès de 4 062 internautes. Un questionnaire de 10 minutes environ permettait d’estimer le niveau de pensée conspirationniste, le niveau d’étude, ainsi que quatre facteurs que le chercheur entendait examiner parce qu’ils sont connus pour être liés à la fois au niveau d’étude et à la pensée conspirationniste. Il s’agit du sentiment d’impuissance, de la classe sociale subjective (autrement dit l’idée que l’on se fait de sa place dans la société), de l’estime de soi, et de la complexité cognitive.
UN DANGEREUX SENTIMENT D’IMPUISSANCE
Le sentiment d’impuissance est l’impression que les efforts que l’individu peut déployer pour faire face à une situation sont sans effet. Cela peut concerner la lutte contre un virus (l’impression que les gestes barrières sont inefficaces), le chômage (le sentiment que toutes les démarches pour trouver un emploi n’aboutiront à rien) ou le découragement face à l’action politique (« mon vote ne sert à rien »). Quant à la complexité cognitive, il s’agira cette fois de la capacité ou la disposition à déployer une pensée élaborée et réfléchie, et à se méfier des solutions trop simples. Par exemple, si l’on vous dit que pour guérir du Covid il suffit de prendre un médicament miracle, une faible complexité cognitive vous portera à croire aisément ce genre d’affirmation, alors qu’une complexité cognitive élevée vous amènera à vous demander si cela tient debout. Pour évaluer chez des volontaires cette dimension de la personnalité, l’auteur a cherché si les participants considéraient que des solutions rudimentaires pouvaient résoudre
p. 82 Les trois temps de l’apprentissage p. 86 La question du mois p. 88 Les délices du commérage
Les bébés adultes : retour en enfance !
Ils portent des couches et raffolent du biberon: ce sont les «adult babies», ou bébés adultes, des personnes comme vous et moi qui, par plaisir, retombent dans des comportements infantiles. Un phénomène en pleine expansion.
Par Giovanni Sabato, journaliste scientifique.
Mario, tout heu-
reux, se laisse mettre une couche-culotte.
Puis il part à quatre pattes jouer avec des peluches. À l’heure du biberon, il tète, juché sur une chaise haute, avant de faire dodo dans un lit à barreaux.
Rien d’étrange à tout cela, si ce n’est que Mario a 36 ans. Il fait partie de ceux que l’on appelle les adult babies – diaper lovers (ABDL), en français « bébés adultes – adeptes des couches », c’est-à-dire des adultes qui adorent adopter des comportements infantiles (les adult babies), enfiler des couches (les diaper lovers), voire les deux.
D’aucuns classent ce phénomène dans la grande famille des paraphilies, que l’on appelait autrefois perversions : un intérêt sexuel intense pour autre chose que l’accouplement classique entre adultes consentants. Ces tendances sont considérées comme non pathologiques tant qu’elles ne sont pas source de souffrance pour l’intéressé ou ses partenaires – dans ce dernier cas, on parle de trouble paraphilique. Pourtant, pour beaucoup, les pratiques ABDL n’ont pas grand-chose à voir avec le sexe. Ces comportements «étranges» ont des racines plus complexes, encore mal comprises et peu étudiées par les psychologues.
Actuellement, le nombre de personnes ABDL est difficile à estimer, même si la Diaper Alliance Foundation parle de 34 000 adeptes pour la France. Dans certains pays comme l’Italie, le phénomène commence à être étudié par les psychologues. «C’est un phénomène souterrain. Ces personnes ont une vie sociale et professionnelle ordinaire, mais pour vivre leur ressenti profond, elles mettent un masque. Les repérer est difficile, car elles ne cherchent pas d’assistance psychologique et n’ont pas d’autres contacts liés à ces comportements, pas plus qu’elles ne disposent d’associations de référence», explique Raffaella Perrella, professeure associée au département de psychologie de l’université Luigi-Vanvitelli à Caserte, dans le sud de l’Italie. Avec son collègue Vincenzo Paolo Senese, elle a coordonné une enquête sur les ABDL italiens, parue en 2020 dans la revue International Journal of Environmental Research and Public Health. Réalisée en collaboration avec les doctorants Antonietta Lasala et Francesco Paparo, il s’agit de la première étude sur le sujet en Europe.
EN BREF
£ Enfiler une couche,
boire le biberon ou jouer avec un hochet : tel est le dada de milliers d’adultes appelés ABDL, autrement dit, en français, « bébés adultes et amateurs de couches ».
£ Les uns souhaitent
revivre les sensations de l’enfance, les autres fétichisent la coucheculotte.
£ Derrière ces