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Les chevaux vus différemment

POUR DES PORTRAITS UNIQUES!

par Josée Talbot, MPA

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JE CÔTOIE LES CHEVAUX DEPUIS TRÈS LONGTEMPS. DÈS L’ÂGE DE 12 ANS, JE MONTAIS À CHEVAL. PAR CONTRE, LA PHOTOGRAPHIE EST VENUE BEAUCOUP PLUS TARD, ALORS QUE J’ÉTUDIAIS EN DESIGN DE PRÉSENTATION AU CÉGEP DE SAINTE-FOY. C’ÉTAIT ALORS AVEC DES APPAREILS ARGENTIQUES COMPLÈTEMENT MANUELS ET NOUS FAISIONS NOTRE DÉVELOPPEMENT EN CHAMBRE NOIRE. PUIS VINT LA PHOTOGRAPHIE NUMÉRIQUE, SOIT EN 2008. C’EST BIEN SUR LES CHEVAUX QUI FURENT MES SUJETS DE PRÉDILECTION À CE MOMENT.

Par contre, il y a énormément de photographes équins et c’est parfois un défi de se démarquer. Pour ma part, j’aime photographier les chevaux sous des angles différents, de façon à obtenir des portraits uniques et appréciés. Tout d’abord, je travaille en lumière naturelle. Je ne suis pas très à l’aise avec les flashes et, pour l’instant, j’obtiens l’effet désiré en utilisant des réflecteurs. Surement qu’un jour, je m’y mettrai et travaillerai avec des éclairages. J’affectionne tout particulièrement le travail en intérieur, ce qui permet des éclairages dramatiques, des clairs obscurs qui mettent en valeur certaines parties du corps ou de la tête et l’encolure du cheval. Je prends toujours le temps de me familiariser avec l’animal que je dois photographier. Plus il me fera confiance, plus la séance ira pour le mieux. Il faut se rappeler que le cheval est une proie à la base et qu’il peut parfois avoir des réactions vives pour des choses qui peuvent nous sembler bien banales. Par contre, certains chevaux sont assez blasés et ne mettent pas facilement les oreilles pointées vers l’avant, ou ont les yeux à moitié fermés. Chaque cheval implique certains défis. Bien les connaître est un plus à mon humble avis. Connaître leurs réactions, leurs comportements, les meilleurs angles, etc.

LES TRUCS POUR AVOIR LEUR ATTENTION

Pour un portrait, on veut idéalement avoir les oreilles pointées vers l’avant. Pour attirer l’attention du cheval, l’idéal est d’avoir une personne qui se place derrière nous, avec une carotte qu’elle fera craquer. Sinon, une petite assiette en aluminium avec laquelle on fera du bruit ou faire réfléchir la lumière du soleil. L’assistant peut aussi avoir un parapluie en main et l’ouvrir doucement quelques fois. Il existe aussi des applications pour téléphone intelligent qui font des sons de hennissement. Certains chevaux réagissent fort alors il faut y aller avec parcimonie, surtout avec les chevaux entiers (étalons). Peu importe le truc utilisé, il faut éviter l’usage à répétition car à la longue, le cheval n’en fera plus de cas. L’important est d’être calme afin de ne pas les énerver. Dans un monde idéal, on aura besoin de 2 à 3 personnes pour tenir le cheval, attirer son attention et s’assurer qu’il ne piétine pas le photographe! Une bête de 600 kilos qui a peur, ça peut faire mal !

LA PHOTO EN INTÉRIEUR POUR UN EFFET DRAMATIQUE

Pour les photos en intérieur, je m’installe dans le manège intérieur s’il y en a un de disponible. On ouvre une des portes afin de faire entrer la lumière. Le soleil de midi est l’idéal car il n’entre pas à l’intérieur et donc, la lumière est plus diffuse et idéale pour l’effet désiré. Je positionne le cheval près de la porte, assez pour qu’il soit éclairé mais sans créer des ombres indésirables ou des zones trop éclairées. Je m’installe aussi à l’intérieur et je tente différents angles. L’idéal est de ne pas forcer une pose. On laisse le cheval bouger un peu, les poses obtenues seront d’autant plus naturelles et ce sera moins stressant pour l’animal. Je peux aussi me placer à l’extérieur et ainsi obtenir un fond noir à la prise de vue, mais ce genre de photos est beaucoup exploité. Je préfère des angles différents et plus artistiques. Les amoureux des chevaux apprécient vraiment ce genre d’images, même si ce n’est pas leur propre cheval qui est photographié.

LA PARTIE TECHNIQUE

Je travaille avec un appareil plein cadre qui permet d’avoir moins de bruit en haut ISO. J’utilise un Canon EOS 6D et aussi un Canon 1Dx. Comme le cheval bouge très peu, je peux me permettre des expositions assez lentes. Pour l’ouverture, je joue entre f/2.8 et f/5.6. J’ajuste l’ISO en conséquence de la lumière disponible. J’ai toujours quelqu’un qui tient un grand réflecteur, généralement du côté doré. J’aime les teintes chaudes !

« Véronique et son cheval, Benny »

« Marquesa Do Luar » Évidemment, dans un manège intérieur, il y a des fenêtres qui font de la pollution visuelle. J’essaie le plus possible de me placer afin d’avoir le moins de retouches possible. Celles-ci sont bien souvent inévitables. Noircir le fond, enlever une mouche ou deux ou trois, éclaircir les yeux, etc. Je commence le tout dans Adobe Lightroom en me créant une copie virtuelle que je sous-expose et dont je me sers pour le fond. Je continue ensuite dans Photoshop pour finaliser mon image. Bien sûr, je prends mes photos en RAW afin d’avoir le plus de latitude possible.

« Gabriella CR »

Comme je suis très petite, j’utilise un banc pliable donc je peux me positionner à la hauteur des chevaux que je photographie. Mais, même si vous êtes grands, cela peut vous donner de beaux angles, essayez-le ! Les résultats sont vraiment magnifiques, mon humble avis ! J’ai d’ailleurs remporté une excellence à la Compétition nationale de l’image 2021 avec Wesley. Cette image a aussi été sélectionnée pour faire partie de la Collection permanente des PPOC.

LES OUTILS DE VENTE

Pour montrer mes images et attiser les ventes, je les présente dans des décors fictifs et je les publie sur ma page Facebook et sur mon compte Instagram. Mes ventes ont augmenté considérablement depuis que je fais cela. Je crois que de voir les images dans un décor fait réaliser aux clients potentiels que cela serait beau chez eux!

CONCLUSION

Sortir des normes, faire des choses différentes, défier les règles. Toutes ces choses permettent de faire des images originales qui se vendent! Pour être honnête, je n’ai jamais les compétitions en tête lorsque je fais de la photo. L’important pour moi est de vendre mes images et de créer des réactions, des émotions.

« Wesley »

Crédit photo : Vanessa Dubé-Caron

Josée Talbot, MPA

Je vis dans un petit village du comté de Lotbinière, sur la rive sud de Québec. Ma passion pour les chevaux m’a naturellement amenée à les photographier lorsque je suis revenue à la photographie en 2007. Je me suis spécialisée dans la photographie équine depuis, ayant d’abord été photographe de concours hippiques pendant plusieurs années. J’ai monté et j’ai compétitionné avec les chevaux depuis que j’ai 12 ans. Je suppose que vous pourriez dire que je les ai côtoyés presque toute ma vie ! Je suis membre des PPOC depuis 2014 et accréditée en photographie Équine, Beaux-Arts et Botanique. J’ai obtenu mon CPA en 2020 et mon MPA en 2021.

talbotphotoart.ca facebook.com/TalbotPhotoArt josee@talbotphotoart.ca 418-881-3998

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