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Rumeur de la ville

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[ LA RUMEUR DE LA VILLE ]

MIKE HORN Il aime le grand e ace et e m fie de ville

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Explorateur, aventurier, premier vivre, laquelle doit se situer entre nos homme avoir traversé l’ ntarc- anciennes habitudes et celles que tique en solitaire, i e orn, ud le confinement nous a imposées. ricain d’origine établi h teau e n’est finalement pas compliqué d’ ex depuis des décennies, de vo ager un peu plus localement, n’en finit pas, ans, de parcourir de consommer localement. e qui le monde et d’encha ner les expé- est s r, c’est qu’on ne doit plus aller ditions les plus olles et les plus ris- douze mois par an, en voiture, achequées. u mois d’ao t dernier, il a ter des oranges emballées dans du ailli se no er dans les eaux glaciales plastique e sont des habitudes de l’ rctique, avec son compagnon changer, qui ont un impact énorme . red Roux, quand l’iceberg qu’ils escaladaient s’est t puis i e orn n’aime guère les villes, ces concensoudain renversé sur eux. ne plongée dans une eau trations gigantesques de centaines de milliers ou glaciale la aute, selon eux, au réchau ement de la même de millions d’êtres humains qui n’en finissent planète pas de se heurter, de s’a ronter, de se c to er malgré moureux des vastes espaces surtout quand ils sont eux. rop de proximité obligée, trop d’interactions, trop inhospitaliers et terrifiants , i e orn est très sensible d’exaspérations, pas assez de distance et de respiraau sort de la planète et très critique sur l’in uence tion uand l’homme n’est plus en harmonie avec la des hommes. La crise du virus l’a aussi ait ré échir, nature, reprend l’aventurier, il devient stressé. t a, on comme il le confiait en octobre dernier au igaro . le voit aris ou dans les grandes capitales. La chasse epuis quelques mois, on vo age moins, on n’achète l’argent détériore les comportements des gens. l aut que ce qui est nécessaire. t on continue vivre de vraiment être conscient que ce ne sont pas nos terres manière con ortable. onsommer était devenu une ha- qui changent, c’est l’homme. l devrait se souvenir qu’il bitude. ous sommes un moment charnière o nous a besoin de la planète. omment era t on quand elle devons nous interroger sur la manière dont on peut ne nous donnera plus de ressources? .

MICHEL BUTOR Il a son musée à Lucinges

Il ut l’une des grandes figures du nouveau roman , ce mouvement qui prétendit déconstruire et réinventer le roman dans les années , en rance. uteur d’un livre culte, La modification , et pro esseur de littérature l’ niversité de enève, ichel utor, décédé en 1 , avait dé sa statue, depuis trente ans, au rond point de lainpalais, d’o il semble regarder d’un air placide et amusé la cohue incessante des gens qui montent ou qui descendent de taxi. epuis le mois d’octobre, il a aussi son musée, savoir la maison qu’il avait acquise en 19 9 et o il habitait Lucinges, en rance voisine, tout près de enève. ncienne école tenue par des religieuses, sa maison, imposante, est située légèrement en retrait de la place du village, en bordure de orêt. ichel utor l’avait baptisée L’écart . rans ormée en musée et en résidence pour artistes , elle maintient la mémoire de l’écrivain. Le public peut visiter l’espace muséographique, au rez de chaussée, et le bureau de l’auteur, demeuré tel qu’il était de son vivant. Renseignements: L’Archipel Butor, butor@annemasse-agglo.fr

GASPARD KOENIG Il imagine la ville à l’heure de l’intelligence artificielle

Le City Brain mis au point par Alibaba à Hangzhou.

Auteur d’une douzaine de romans et d’essais, professeur de philosophie à Sciences Po Paris, Gaspard Koenig est un esprit curieux qui parcourt inlassablement le monde pour tenter de percevoir ou plutôt de deviner l’avenir. Dans un livre qui vient de paraître, La fin de l’individu dition de l’ bservatoire Le Point), il rend compte d’un long reportage au pays de l’intelligence artificielle , de l’inévitable ilicon alle o tout a commencé usqu’en hine, en passant bien s r par l’ mérique du ud et l’ rique avant de revenir au bercail, aris. e qui l’a le plus rappé? L’avenir de la ville. Le nouveau visage urbain qui se dessine inéluctablement, en raison du développement ulgurant de l’intelligence artificielle. La ville sera t elle tou ours un lieu de liberté pour les individus, comme elle l’aura été pendant des siècles, ou deviendra t elle un lieu de normalisation et de contr le? e rêvais de visiter le it rain mis au point par libaba à Hangzhou, modeste bourgade de 6 millions d’habitants au sud-est de Shanghai, explique Gaspard oenig. e cerveau de la ville est une censée optimiser la gestion urbaine. hacune des grandes plates formes chinoises se charge en effet, en bonne entente avec le ouvernement, de poursuivre des ob ecti s d’intérêt public qui mobilisent leur savoir aire technologique . hargée de penser la ville du utur, libaba s’est concentrée, pour l’instant, sur les problèmes de mobilité. raité pendant des mois avec défiance, un peu comme un espion, aspard oenig a fini par rencontrer un emplo é qui lui a expliqué l’essentiel. Les algorithmes développés par it rain ont pour principale onction de uidifier le trafic, explique t il. Les données du trafic viennent de plusieurs sources géolocalisation des voitures, capteurs sur les routes, mais aussi caméras de vidéosurveillance, dont les autorités confient les images libaba. Le it rain peut ainsi formuler des recommandations automatiques qui se déclinent immédiatement sur le terrain a ustement des eux en temps réel, ermeture ou ouverture de voies si nécessaire, envoi d’agents de circulation, messages d’information sur la route, et surtout notifications envo ées directement aux conducteurs, en coordination avec les principales applications de navigation . Résultat, selon l’auteur Les embouteillages ont diminué de 11 depuis son déploiement . ive l’intelligence artificielle, dira t on, surtout si l’on est bloqué dans un des bouchons savamment organisés par des autorités en délire, sous prétexte de ovid 19 ais ce que ait it rain pour la mobilité, il voudrait aussi le faire pour… tout le reste, c’est-à-dire pour toute la vie urbaine, toute la vie sociale, toute la vie économique et politique. l’avenir, la technologie de it rain pourra s’appliquer la planification urbaine, la gestion de l’eau ou au réseau électrique . lle pourra s’appliquer, en fait, dans toute l’organisation de la ville, dans toutes les interactions entre les habitants, dans le contrôle de tous les espaces publics, les restaurants, les ca és, la rue, les associations, les clubs de sport, les fitness n rêve du pouvoir communiste. t de quelques autres.

François Valle

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