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BOOK RUE DES
Les projets urbains innovants
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CRECHE (RDC) BUREAUX (R+1)
PASSAGE COUVERT
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BOOK Partenaires officiels :
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Edito ProjeCt City, le forum des nouveaux enjeux et besoins de la ville, affirme sa place comme évènement de référence avec cette cinquième édition encore plus riche en contenu que les quatre précédentes. Avec plus de 2000 visiteurs et 100 experts nationaux et internationaux intervenants sur les conférences, temps forts et ateliers, ProjeCt City s’inscrit comme LE rendez-vous nord Européen des acteurs du projet urbain. Un programme complet de conférences plénières, dédié aux solutions urbaines innovantes et à la mutation des territoires avec les retours des meilleurs experts nationaux et internationaux et des élus concernés. Cet événement représente surtout un temps riche d’échanges et de perspectives concrètes pour tous, et le livre que vous tenez entre les mains permet d’en garder une trace précieuse. Au fil des pages du ProjeCt Book se dévoilent les projets d’urbanisme de demain, trouvailles architecturales, inventions écologiques, avec, toujours, l’homme - habitants, partenaires - au cœur des projets. Projets inspirants dont nous espérons que vous vous régalerez à les découvrir ! Bonne balade à travers la ville de demain… le Comité d’organisation de ProjeCt City
Sommaire Lille et sa métropole n n n n n n n n n n
Le quartier Vauban Esquermes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Euralille 3000 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Fives Cail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 La Fabrique des quartiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 La Lainière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Le quadrilatère des piscines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Les Rives de la Haute Deule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Portes de l’Abbaye . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Esplanade du Champ de Mars, Citadelle de Lille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Lille Sud-Arras Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Grande Région
n Le Canal du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 n Parc Marine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 n La Citadelle d’Amiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
France
n Carré de Soie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 n Cherbourg. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 n Grands Voisins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Europe
n Les Abattoirs de Namur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Beffrois de la Création
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 n Lauréats 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 n Les nominés des Beffrois 2016. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
BOOK 4l
Ville
Une , un
Projet
Lille et sa metropole
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Le quartier Vauban-Esquermes : un postulat engagé pour un manifeste optimiste
Le Concours EDF Bas Carbone offre l’opportunité de proposer une vision singulière, libre et engagée d’un quartier urbain à l’horizon de 2050. Le quartier VaubanEsquermes préfigure la ville de demain, imaginée comestible, résiliente et autonome.
Sans programme préalable, tant du point de vue de la forme urbaine que de l’organisation des divers aspects de la vie des individus, il convient de définir les grands axes de travail qui permettront de faire du quartier Vauban-Esquermes, un quartier Bas Carbone, un lieu de vie où les habitants-citoyens choisiront de s’inscrire dans un rapport au monde tout autre que celui que connaissent aujourd’hui les citadins. Il s’agit donc non seulement de dégager de nouvelles perspectives d’habitat d’un point de vue technique, scientifique, écologique et économique mais aussi, d’engager une vision de l’avenir qui questionne en profondeur ce qui fait le fondement de la Cité : le vivre ensemble. Les porteurs de projets s’engagent dans une démarche passionnante en s’appuyant sur de nombreux ouvrages et thèses de prospective qui décrivent les futurs possibles de la société dans un avenir qui, à bien lire nombre d’entre eux, n’est déjà plus si lointain : « Au delà des écrits scientifiques et des œuvres littéraires ou cinématographiques, d’anticipation et de fiction - qui constituent en soi une matière passionnante - nous avons pu identifier les paramètres qui nous semblent fondamentaux, écarter certains postulats, affiner et affirmer quelques hypothèses, faire des choix donc, nous permettant de dessiner des perspectives. »
Le développement du palimpseste urbain Le projet s’inscrit dans une logique de palimpseste urbain. Les quartiers et leurs architectures construisent la ville par strates successives. Les morphologies urbaines sont issues du phénomène de sédimentation de couches historiques bâties, devenant des fragments d’identité des lieux. Le projet promeut le maintien du tissu existant comme conteur de l’histoire du quartier. Par souci de sobriété dans l’art de fabriquer un nouveau quartier de ville, la révélation du patrimoine bâti devient un item fort du projet. En 2050, le bien vivre ensemble passe par des activités humaines qui ont su retisser profondément leurs liens avec la nature, qui se sont enracinées au sein d’un écosystème global et d’un environnement contextualisé, c’est-à-dire où
Le quartier Vauban-Esquermes pour les poules, en complément du compostage, offre des récoltes d’œufs et de viande toute l’année. Un véritable ilôt d’agriculture urbaine habité, entre jardins partagés au pied des bâtiments et maraîchage pour l’équipe du restaurant d’application.
les problématiques globales (climat, biodiversité, ressources…) sont prises en compte à l’échelle locale et intégrées dans les choix de vie au quotidien. La ville de 2050 est ouverte, multiple, les usages sont décloisonnés, les lieux et les fonctions s’imbriquent, à l’image d’un écosystème naturel « en bonne santé ». Non pas en équilibre statique, mais dans un état d’équilibre vivant et dynamique, inscrit dans la circularité, portant toujours en lui-même la capacité à se réparer, se régénérer, la possibilité d’évoluer de façon douce et jamais prédéterminée.
Quartier autosuffisant équilibre symbiotique…
et
Voyageons dans cette ville du futur à travers quelques exemples : le quartier impose le non recours aux sujets plantés n’ayant pour seul intérêt que la dimension ornementale. Aussi, les espèces qui ne sont pas directement productives sont intégrées à la trame maraîchère dans une
logique d’association des cultures pour leur mutuel bénéfice, la permaculture. La plantation de houblon sur 100 m2, utilisé pour la fabrication de 15 000 litres de bière par an : une micro-brasserie, implantée dans la halle béton et associée à la mairie de quartier, produit “La Loc’ale” à partir de l’eau de la Deûle rendue potable. Les bassins d’aquaponie pour l’élevage de truites et tilapias : ce système circulaire de symbiose entre culture de végétaux et élevage de poissons recompose un écosystème utilisant les cycles bactériens naturels pour transformer les déchets des poissons en nutriments pour les plantes qui purifient l’eau des bassins, ainsi re-circulée indéfiniment sans rejet, filtre ni utilisation de fertilisants chimiques. Les ruches permettent la pollinisation des plantations et offrent des récoltes de miel en juin et en septembre ; tandis que les poulaillers, en association avec les collectifs d’habitants, réduisent les quantités de déchets résiduels. Leur valorisation en nourriture
La tour EDF constitue un élément fort de la mutation du quartier, tant du point de vue fonctionnel, comme Point Générateur énergétique du quartier, que dans la dimension symbolique, de réinvestissement d’un bâtiment voué à être démoli en structure vertueuse du quartier. Bien que structure architecturale et regroupement de programmes bâtis, elle accueille l’eau, élément structurant du projet, via deux dispositifs. Au dernier étage, un réservoir stocke l’eau de la Deûle pompée et potabilisée. Il la réinjecte, sur le principe du château d’eau, dans le cours d’eau paysager du quartier par une première sortie en jets sur le miroir d’eau de la place du Maréchal Leclerc et une seconde constituant la fontaine de l’ICAM. En façade Nord, un mur d’eau animé est support de signalétique et d’information écrite et graphique. Ce mur est indicateur et sensibilisateur de la disponibilité énergétique dans le quartier en temps réel grâce à la variation du débit d’eau en cascade plongeant du réservoir dans le bassin en pied de bâtiment. Un biotope inaccessible se développe sur deux niveaux ouverts. A l’image de la cascade énergétique, il constitue un indicateur de la vitalité de la biodiversité urbaine et des états de la faune et de la flore sauvage sur le site.
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Le quartier Vauban-Esquermes Questions à Simon Delloue
Gérant Atelier mAa Quels ont été les défis à relever ? Le premier grand défi a très vite été de définir notre propre programmation. Sans données initiales, nous nous sommes confrontés à l’exercice difficile mais néanmoins passionnant de projeter et d’émettre des hypothèses quant aux aspects sociétaux de 2050 : quelle cellule familiale ? Quelles consommations, alimentaires, énergétiques… ? Quels besoins en surface habitable ? Comment circulera-t-on ? Autant d’items sur lesquels il a fallu se prononcer et statuer pour asseoir les hypothèses programmatiques. Ces postulats en cours de définition, il a fallu croiser ces hypothèses au contexte urbain et digérer rapidement la matière construite qu’il nous était demandé d’étudier ; une tranche de ville très hétéroclite, mêlant axes structurants, pièces urbaines en devenir (sites EDF et Transpose), tissu résidentiel historique, équipements majeurs (école La Catho)… Que fait-on de la spécificité intrinsèque de ces 10 hectares, fragment de ville qui comporte la Deûle, une frange portuaire industrielle, des logements, des boulevards, des écoles… ? Et enfin, contexte et programme ne peuvent trouver corps, sans les incarner par le processus
Contact Patricia GUYOT, Responsable de projet pour le concours Bas Carbone patricia-externe.guyot@edf.fr Richard Lemeiter, Chargé de projet ville de Lille / rlemeiter@mairie-lille.fr Simon Delloue, gérant Atelier maA 44 D rue de la filature, 59350 Saint André lez Lille Tél. 03 62 92 93 08 I 06 24 55 03 47 s.delloue@ateliermaa.fr www.ateliermaa.fr
du vécu, de l’approche sensible de l’Homme dans son environnement, et nous avons ainsi travaillé la temporalité et le phasage du site. Quelles en sont les originalités, les innovations ? La question posée était de transformer le quartier en consommation Bas Carbone à l’horizon 2050. Nous avons été au-delà en proposant l’autonomie énergétique. Bien que notre projet ne soit pas consommateur, il est important de souligner que l’énergie grise du projet a été poussée au maximum, favorisant le surcyclage et le réemploi des matériaux sur place, le maraîchage et le circuit court, le retour à la sobriété de consommation. Mais également la sensibilisation et l’information au travers de processus simples visibles dans l’espace urbain. La ville est comestible, résiliente et autonome. Comment le projet répond aux nouveaux enjeux de la ville ? Nous avons interrogé les dimensions d’un logement dans 35 ans, eu égard aux nouveaux modes d’habités (cellules familiales évolutives, logement flexible, réfugié climatique…). Le projet entrevoit également les courbes de consommation et la sensibilisation à la consommation avec le cycle de l’eau comme organe vivant et informatif de l’état des ressources chaque heure. Comment s’est déroulé le travail avec les différents partenaires, les habitants... ? Là encore, dans un souci de mettre en place de nouvelles manières de faire, nous avons essayé de mettre en place une méthodologie de travail transversales entre partenaires du groupement mais également en essayant d’être proches des usagers. Nous avons délocalisé nos propres agences le temps de concours pour nous retrouver dans ce que l’on a appelé le QG sur le site d’étude.
Les Chiffres • 11 hectares • 1100 logements • Consommation énergétique bâtiment neuf 28kWh/m²/an • Consommation énergétique bâtiment réhabilité 60kWh/m²/an • 20% des énergies fatales du quartier récupérées • Empreinte CO2 du quartier : 2,3 kg CO2/m²/an • 67% de la surface bâtie rénovée • Surface de plancher Logements 70 000 m² • Surface de plancher tertiaires 7 700 m² • Surface de plancher équipements 38 500 m² • Surface de plancher totale déconstruite 12 800 m² • Surface imperméable totale 57 000 m² • Surface perméable totale 84 000 m² • Surface de maraichage 28 000 m² • Surface espaces verts 27 000 m²
Calendrier : • mi-juin 2015 : Démarrage du Concours • mi-octobre 2015 : Rendu de concours • novembre 2015 : Proclamation des résultats • novembre/décembre 2015: Exposition à la maison folie de Moulin • Conférence au Forum des projets Urbains de Paris 2015 Acteurs clefs : Atelier maA, Architecte Urbaniste, mandataire Dientre, paysagiste Ouvert, BET énergie et écolonomie Studio Corpus, Graphiste
EURALILLE 3000 : l’échange au cœur du projet
Vingt-cinq ans après sa création, Euralille se régénère, s’intensifie, franchit une nouvelle dimension, c’est Euralille3000 ! Les six cent mille mètres carrés de programme déjà bâtis trônent comme troisième quartier d’affaires français, hub majeur au cœur des échanges nord-européens, pôle décisionnel régional, haut lieu de congrès… mais aussi lieu de vie. Euralille devient le cœur de la métropole lilloise. Euralille3000 cherche à le faire battre toujours plus fort : mobilités facilitées, surfaces de bureaux développées, espaces publics plus pratiques, attractifs et vivants… Un défi passionnant qu’ont décidé de relever Martine Aubry, maire de Lille, et Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille. Un défi en écho à des problématiques communes aujourd’hui à de nombreuses métropoles, nécessitant de repenser la manière de faire la ville : d’une façon plus partenariale, plus pragmatique, plus ouverte.
Euralille3000 réenchante un territoire désormais investi par de nombreux acteurs, portant isolément leurs projets de développement, dans un environnement empli de dysfonctionnements : problèmes de signalétique, de circulation, d’échelle… La variété des usages du quartier ne peut alors correctement s’y déployer, les déplacements doux ou la vie nocturne, par exemple, restent encore en sommeil. Pourtant, ce territoire regorge de potentiels. Au sein même du projet initial, on trouve de l’espace pour construire de nouveaux bureaux, logements, commerces et lieu d’activités variés, on saisit de la matière pour susciter de l’extra-ordinaire dans des espaces publics atypiques, pour développer un quartier où l’on pourrait venir flâner même la nuit (espaces verts, salles de spectacles, d’exposition et de concerts d’échelles diverses).
Poursuivre / l’enjeu de l’intensification / la méthode de l’ouverture Euralille3000 imagine 260 000 m2 de programmes supplémentaire d’ici 25 ans : bureaux (140 000 m2), logements (1 000), commerces, bars, restaurants, espaces de loisirs… Le projet initial offre une formidable capacité à se régénérer, à se transformer devant le mouvement naturel de sa propre croissance. Les potentiels sont multiples, les challenges urbains et architecturaux passionnants : longer, enjamber, couvrir le boulevard périphérique, brancher directement les programmes sur les réseaux d’infrastructures, border
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Euralille 3000 les voies SNCF, prolonger la skyline du quartier d’affaires, construire en lisière du parc, investir les espaces interstitiels, utiliser les toits, redessiner des continuités vertes et piétonnes, redonner des usages aux espaces publics… Déjà, des grues s’élèvent, pour poursuivre le quartier d’affaires. Déjà, des consultations, ouvertes, s’engagent, interrogent la manière de poursuivre l’audace architecturale d’Euralille, d’imaginer des espaces tertiaires contemporains, d’intégrer de la mixité fonctionnelle pour participer à la vie d’un quartier d’affaires, mais pas que. Comment animer les toits, les rez-de-chaussée ? Quels espaces de travail et de vie proposer pour répondre aux attentes actuelles ? Quel paysage urbain imaginer pour s’y sentir bien ?
Ranger / l’enjeu de la mobilité / la méthode du pragmatisme Du diagnostic partagé des dysfonctionnements d’Euralille nait une évidence : commençons par « ranger
la maison ». Une des premières actions d’Euralille3000 : mettre en place un nouveau plan de circulation (dégager un lien piéton direct entre les deux gares, permettre la mise en place de nouveaux dépose-minute, offrir de nouvelles pistes cyclables). Premiers actes annonciateurs d’Euraflandres, deux gares connectées, Lille Flandres et Lille Europe, n’en faisant plus qu’une, mieux desservie par tous les modes de transport. Premiers actes annonciateurs aussi d’une circulation automobile repensée sur l’ensemble du quartier permettant de dégager plus d’espace pour les flux piétons et cyclistes. La mobilité, et particulièrement le développement des mobilités douces, en lien avec la volonté d’une démarche environnementale repensée, occupe le cœur des préoccupations d’Euralille3000.
Coordonner, gérer, animer / l’enjeu des espaces publics / la méthode du partenariat Le projet Euralille3000 ne peut exister que s’il est partagé. Quelle méthode, alors, pour éprouver avec tous les acteurs du
territoire une vision commune de l’évolution du quartier, trouver une manière d’articuler les projets et chantiers de chacun, trouver une façon de mutualiser les questions et les réponses afin de gagner en intelligence et en efficacité ? Le comité de gestion de site, proposition novatrice coordonnée par la SPL Euralille, réunit les acteurs du territoire pour communiquer informations, idées et moyens. Le comité s’attaque aux problématiques quotidiennes de gestion et de sécurité du quartier : coordination des chantiers menés par chacun, mise en place d’une signalétique piétonne à l’unisson, réflexion sur un meilleur éclairage extérieur, écriture d’un guide des usages et même organisation d’animations ouvrant la voix à de nouveaux usages dans les espaces publics du quartier… Le comité de gestion de site devient peu à peu la courroie indispensable à la vie du quartier et à la réalisation du projet Euralille3000.
Euralille 3000 Questions à Raphaëlle Robiquet et Julie Nérin, chefs de projet Euralille3000 à la SPL Euralille Quels sont les défis d’Euralille3000 ? Ces mêmes défis se posent aujourd’hui à de nombreuses métropoles : comment déceler les potentialités d’un programme qui semble tout juste se terminer pour en faire émerger un nouveau qui le poursuit ? La ville se réinvente sans cesse. Aujourd’hui, elle doit répondre aux défis de la densité, de l’intensité, du développement sur elle-même dans un contexte de pression foncière, de préservation de l’environnement et de disparition des terres agricoles. Les défis aussi de la métropolisation, de la capacité des grandes métropoles à concentrer et diversifier en leur cœur l’activité tertiaire, d’y créer des synergies positives en matière de créativité et de rayonnement. Quid, alors, de ce quartier d’affaires Euralille, né dans le nœud de grandes infrastructures, porte d’entrée et symbole de la renaissance économique d’un territoire ? Comment parvenir à accompagner le développement de ses transports et de son dynamisme économique vers une véritable et positive métropolisation,
Contact Marion Barreau SPL Euralille - chargée de communication 03 20 54 80 / 06 71 15 28 37 m.barreau@spl-euralille.fr www.spl-euralille.fr
tout en en faisant une source d’intensification du plaisir urbain ? Comment ramener du fonctionnel, du pratique, de l’humain, de la vie et presque une once de magie pour réconcilier le voyageur, l’usager, le salarié, le spectateur, l’habitant avec une ville compacte, dense, intense ? Qu’est-ce qui vous passionne dans Euralille3000 ? La diversité des actions à mener, dans un souci constant de faire en partenariat avec les acteurs du territoire, de mutualiser les moyens et les idées pour gagner en intelligence et efficacité dans les réponses apportées. Euralille3000 propose aussi bien de grands gestes architecturaux, capables d’accroître la puissance symbolique et économique d’Euralille, des gestes techniques et fonctionnels, capables d’améliorer le fonctionnement des circulations et des accès, et des gestes urbains minutieux, presque poétiques, capables d’augmenter le plaisir de vivre en ville, dans une ville dense, intense. De l’acupuncture urbaine à l’émergence de grands programmes, Euralille3000 doit être capable de prendre de multiples formes, de naviguer entre résolutions de problématiques quotidiennes (de circulation, de sécurité, de gestion) et grand projet faisant rêver, tout en se jouant constamment en dialogue avec de nombreux acteurs. Euralille3000 ne pourra se faire que si les acteurs du territoire vont dans le même sens, partageant à la fois leurs problématiques quotidiennes et leurs projets. Le comité de gestion de site est, à ce titre, une passionnante expérience. Les acteurs : Collectivités territoriales : MEL (Métropole Européenne de Lille) et Ville de Lille Aménageur : SPL Euralille Maîtrise d’œuvre urbaine : Saison Menu, Alfred Peter, Egis et Mageo
Les Chiffres • + 260 000 m2 de programme supplémentaire imaginé • 1 000 logements • 140 000 m2 de bureaux • 22 000 m2 de commerces, services, restaurants, café • 5 000 m2 de lieux pour le sport, le loisir, la culture, la fête
LE CALENDRIER
• 1989 : Décision de faire passer la ligne TGV Nord au cœur de Lille, acte fondateur du projet Euralille • 1994 : Naissance d’Euralille, inauguration de la gare Lille Europe, des premières tours qui l’enjambent et du centre commercial du même nom • 2010: Réflexion sur les potentiels d’évolution d’Euralille devenu hub euro-régional, 3e quartier d’affaires français et lieu de vie • 2013: Définition des grands objectifs du projet Euralille3000 • 2014: Elaboration du plan guide d’Euralille3000 qui trace les grandes lignes pour intensifier et repenser le quartier des gares • 2015 : Elaboration d’une stratégie d’aménagement • 2016 : Lancement d’une première phase opérationnelle qui concerne les secteurs Chaude Rivière et Euraflandres • 2020 : Lancement d’une seconde phase opérationnelle qui concerne les secteurs Parc Matisse et Polder Métropolitain (apporter plus d’offres de logement, construire au-dessus du périphérique) • 2030 Fin prévisionnelle du projet Euralille3000
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Fives Cail : L’ancienne usine devient fourmillant lieu de vie
Un peu en périphérie de Lille, un quartier industrieux, Fives et Hellemmes, dont les anciennes usines retrouvent aujourd’hui une seconde vie, tournée vers l’avenir. Sur le site de Fives Cail Babcock, d’ici à 2023 se construit depuis deux ans un projet monumental, logements, lycée, commerces, mené par la Soreli. Un site monumental, les immenses halles rougissent sous la rouille, la végétation s’en donne à cœur joie ! Mais déjà, sur les vestiges de cette ancienne usine, Fives Cail Babcock, qui a fourni, entre autres, les charpentes métalliques de la gare d’Orsay et les premières rames du métro lillois, un lycée s’installe, des logements vont sortir de terre, puis une salle de sport, une piscine, des commerces sous une halle couverte, des transports repensés : le quartier va être entièrement désenclavé ! Et ambitionne de devenir un lieu incontournable de la métropole lilloise. Les eaux de pluie récupérées des toits (cuve de 1800 m²) viendront arroser les jardins, et un parc de sept hectares entièrement créé. L’usine ne sera pas détruite, bien au contraire, ses halles, généreuses, seront réhabilitées. Planification énergétique, biodiversité urbaine, et mutualisation et foisonnement du stationnement (parkings silos) s’ajoutent à cette gestion alternative des eaux pluviales, permettant l’obtention d’un label éco-quartier national. Mise en scène de l’eau et maintien du patrimoine industriel constituent des axes forts du programme paysager.
Préserver la mémoire industrielle du site… Passé et futur se côtoient : les porteurs souhaitent à la fois, valoriser l’échelle du site, sa monumentalité, sa spatialité, son passé industriel, mais aussi, régénérer le site dans sa capacité à accueillir des activités humaines, répondant tant aux besoins du territoire métropolitain qu’à ceux du quartier de Fives et d’Hellemmes. « L’histoire du site, ancien fleuron industriel, en a fait un des emblèmes de la métropole comme du quartier de Fives et Hellemmes. Son positionnement géographique, en plein cœur de Lille, greffé sur l’autoroute et les voies ferrées, ainsi que sa superficie de 25 hectares en font d’emblée une opportunité foncière stratégique. L’objectif de ce projet, passionnant, est de redonner toute sa dimension au site, en l’inscrivant bien entendu dans les enjeux actuels de développement durable, afin que son rôle dans l’attractivité de la métropole soit aussi important demain que par le passé. » Les principes fondamentaux du projet Fives Cail ? Faire du site un lieu de destination métropolitain, par la qualité des espaces publics et la qualité résidentielle développée, les équipements programmés et la typicité des lieux préservée et mise en valeur. Désenclaver le secteur en réactivant les liaisons
Fives Cail entre les faubourgs Est lillois et le site de l’ancienne Usine FCB. Valoriser l’échelle du site, sa monumentalité, sa spatialité, son passé industriel. Régénérer le site dans sa capacité à accueillir des activités humaines, répondant tant aux besoins du territoire métropolitain qu’à ceux du quartier de Fives. Un renversement d’image dès la première phase opérationnelle a débuté avec la réalisation de la Bourse du travail en 2012 et le démarrage des travaux du lycée en 2014, qui a ouvert en cette rentrée 2016. Celle-ci va se poursuivre, à travers la réalisation simultanée de quatre cent cinquante logements, du lycée hôtelier, de la première cuve de gestion des eaux pluviales et de programmes d’animation et métropolitains. La traversée du site est rendue possible immédiatement par la création en 2015 d’une voie nouvelle connectée au métro, et la mise en service cette année d’un passage couvert (dans une halle existante), puis d’espaces publics ouverts (cour Ouest et Boulevard
de l’Usine).
… tout en dépolluant sols et bâtiments « Du fait de ses anciennes activités industrielles, le périmètre de l’ancienne usine FCB comporte des sols et bâtiments pollués. Le plus gros défi à relever consiste à aménager un site urbain durable, tout en préservant et révélant la typicité des lieux, l’échelle monumentale des halles, et les traces du passé industriel, en adéquation avec la réalité économique actuelle. » Les anciennes activités de l’usine ont généré de la pollution dans les sols, de l’amiante et du plomb dans les halles existantes. Cela nécessite des travaux préparatoires conséquents pour régénérer le site en un éco-quartier exemplaire ! La mémoire du site est préservée, au travers de la conservation des espaces bâtis et non bâtis, ainsi que d’éléments industriels (rails au sol, pavés, frise aux pigeons et ponts roulants). La structure des espaces extérieurs est conservée (trois cours structurant le
maillage de l’espace public), certaines halles sont conservées et réhabilitées afin d’y implanter de nouveaux programmes.
… et en innovant et transformant pour demain La conservation des halles et de leur grande surface de toiture permet de réaliser un système innovant de récupération des eaux pluviales tombant sur ces toitures, puis récoltées afin d’alimenter des jardins d’eau. Soreli imagine des nouveaux modes d’habiter, garants de la mixité sociale et générationnelle, selon trois strates : habiter le rez-de-chaussée, habiter à proximité des halles, habiter le ciel. Petit clin d’œil au passé : le choix des noms des premiers espaces publics du site Fives Cail témoigne de la volonté de la ville de Lille d’honorer la mémoire d’André Ballet - la nouvelle voie entre la rue Pierre Legrand et le parvis du gymnase a pris le nom de Rue André Ballet, en souvenir du premier syndicaliste de l’usine FCB -, d’Adèle Duriez (1890-1946) le parvis du gymnase, porte d’entrée sur le site, a pris le nom d’Adèle Duriez, infirmière à FCB, décédée à Ravensbruck (camp de concentration réservé aux femmes pendant la Seconde Guerre Mondiale), son nom est inscrit sur le monument aux morts mondial (situé Boulevard de l’Usine) des ouvriers déportés, fusillés et disparus pendant la seconde guerre – et Pierre Degeyter (18481932) - le passage couvert, espace public monumental et atypique a pris le nom de « Passage de l’Internationale » en référence au chant. La musique de l’Internationale, commandée par Gustave Delory, membre du Parti Ouvrier Français, a été composée par Pierre Degeyter en 1888 sur un poème d’Eugène Pottier. Ce chant sera repris immédiatement dans les ateliers de l’usine Fives Cail.
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Fives Cail Questions à Djamel Klouche Urbaniste Agence AUC Comment le projet répond aux nouveaux enjeux et besoins de la ville ? De par sa taille, son positionnement géographique et sa valeur symbolique, le site constitue une formidable opportunité pour accueillir un projet de restructuration et de renouvellement urbain. Avec une gestion exemplaire des eaux pluviales, une construction concertée de l’espace public et une programmation mixte des formes d’habitat, le projet Fives Cail s’inscrit dans la liste des projets ambitieux de la métropole qui marquent un développement urbain attentif aux besoins de la ville et des habitants. Comment s’est déroulé le travail avec les différents partenaires, les habitants… ? Dans la continuité du travail engagé
Contact Pilotage politique, collectivités territoriales : MEL et Villes de Lille et d’Hellemmes Maître d’ouvrage : SAEM Soreli 7 boulevard Louis XIV BP 1243 59013 Lille Tél.03.20.52.20.50 /www.soreli.fr Jérôme Crunelle Responsable du projet Fives Cail jcrunelle@soreli.fr
Les Chiffres depuis 2010, la réunion publique le 8 juillet 2015 nous a permis de confirmer l’adhésion au projet des habitants du quartier et des partenaires. L’attente est aujourd’hui très forte sur la co-construction avec les citoyens, les riverains et les porteurs de projet sur différentes thématiques : la qualité de l’espace public, le patrimoine du site, la qualité de l’habitat, l’animation du quartier… Les premiers ateliers de concertation devraient voir le jour pendant le dernier trimestre 2015, avec des « ateliers projet » pour la concertation citoyenne et des « ateliers riverains » pour répondre aux interrogations des riverains du projet Fives Cail. Quelle est votre plus grande fierté ? L’entrée de l’opération d’aménagement Fives Cail dans sa phase opérationnelle, le démarrage prochain des premiers chantiers, est une grande fierté pour tous les acteurs qui y sont impliqués. L’engouement des riverains du quartier, des promoteurs, des professionnels, face au renouvellement d’image que va générer la réalisation du projet Fives Cail est notre plus grande satisfaction.
Opération d’aménagement de 25 ha, située en plein cœur de ville, en tissus urbains denses, le projet comprend le site de l’ancienne usine Fives Cail Babcock (18 ha) et deux sites associés. La surface à commercialiser est de 160 000 m² de Surface de Plancher, à répartir en 100 000 m² (SP) de logements, 40 000 m² (SP) d’équipements, et 20 000 m² (SP) d’activités, de tertiaire et de commerces. La surface totale d’espace public à réaliser est de 119 000 m². • 1200 logements • 1 lycée hôtelier de 1000 lycéens • 1 parc en réseau de 7 ha • 1 piscine intercommunale • 1 groupe scolaire • Des activités, du tertiaire et des commerces (cuisine, sport, culture, activités productives…) • 2 parkings silo mutualisés … et quelques espaces encore disponibles à programmer Calendrier 2012 : Réalisation de la ZAC et Bourse du travail livrée, réalisée dans un bâtiment existant réhabilité 2013 : Engagement de la 1ère phase opérationnelle 2014 : Plan Directeur actualisé et Démarrage travaux lycée hôtelier 2015 : Lancement de la commercialisation – 1er concours promoteur et Travaux – ouverture du site sur le quartier 2016 : Arrivée de 1 000 lycéens et Ouverture des premiers espaces publics 2017 : Premiers espaces publics dans les halles et Premières constructions de logements 2018 : Premiers logements livrés 2019 : Nouveaux logements 2020 : Phase 1 achevée, Enclenchement de la phase 2, 500 logements livrés
La Fabrique des quartiers : Cité Lys, une respiration en cœur d’îlot
Le parc de logements de la métropole Lilloise se caractérise par une part prédominante de logements individuels privés, souvent anciens et dégradés. La fabrique des quartiers mène un travail spécifique et exemplaire de requalification et de revitalisation de ce parc pour le compte de la MEL et de ses communes. Les programmes pilotés par la SPLA s’appuient sur une intervention globale à l’échelle d’un quartier en mixant la réhabilitation exemplaire des logements les plus dégradés, des microprojets de renouvellement urbain et des actions de revitalisation. Au travers de ces projets, elle poursuit trois grands objectifs : lutter contre l’insalubrité, lutter contre la vacance et produire des logements de qualité. Plus largement elle contribue à améliorer le cadre de vie des habitants des quartiers et combine des modes opératoires et des outils divers pour s’adapter à des situations contrastées.
La cité Lys, un exemple d’opération…. Située au cœur du quartier de Fives, la Cité Lys était typique de l’habitat ouvrier qui s’est développé dans la métropole au début du XXème siècle, sous la forme de courées. Composée de soixante-dix petites maisons, la cité comptait encore trentecinq ménages occupants (dont dix propriétaires occupants). L’état de délabrement du bâti et l’échec des campagnes antérieures pour remettre ce patrimoine en conformité avec les normes de confort actuelles ont conduit, au fil des études, à opter pour une restructuration complète de l’îlot. Après de nombreuses étapes de concertation avec les habitants et les associations, les études ont ainsi abouti à la validation d’un projet sensiblement différent de celui qui figurait dans la convention passée entre la ville et l’Agence Nationale de Renouvellement urbain (ANRU). Il a été décidé de résorber l’habitat insalubre et offrir des logements neufs de qualité, avec la démolition complète des logements préférée à une préservation et une réhabilitation partielle des maisons. Et, en parallèle, améliorer le cadre de vie : désenclaver le cœur d’îlot en aménageant une nouvelle rue et en confortant un chemin piétonnier, offrir un espace de respiration et de convivialité en aménageant une placette à la dimension d’un cœur d’îlot… Le programme retenu entraîne la construction de vingt-cinq logements par Pierres et Territoires dont une quinzaine de locatif social pour le compte du bailleur social INA 3F. La fabrique des quartiers assure la maîtrise d’ouvrage des espaces publics. 16 l
Les travaux ont démarré en 2015 et se termineront en 2016. Pour mener à bien ce projet deux grandes étapes ont dû être réalisées en amont : acquisition du foncier et relogement des ménages. L’EPF a géré entièrement la maîtrise du foncier accompagné par la SPLA. L’ensemble des relogements et de l’accompagnement social des trente-cinq ménages ont, quant à eux, été réalisés par La fabrique des quartiers en partenariat avec les villes, les bailleurs sociaux et privés et les associations du quartier.
…. Au cœur d’un programme global d’intervention L’opération de la Cité Lys participe à un projet d’envergure plus large de revitalisation et de requalification des quartiers d’habitat ancien dégradé de la ville de Lille : Lille Quartiers anciens.
Ainsi, en complément du microprojet de renouvellement urbain mené sur la Cité Lys, La fabrique des quartiers intervient également à l’échelle d’immeubles isolés pour en assurer le recyclage - réhabilitation ou démolition. Pour cela, la SPLA fait l’acquisition de biens ciblés, procède, si besoin, au relogement des ménages et définit un programme et un projet pour chaque immeuble. Puis les biens sont cédés sous deux formes possibles : soit en l’état, à des propriétaires qui seront en charge de réaliser les travaux définis en
amont, soit après la réalisation des travaux sous maitrise d’ouvrage SPLA. À Fives, ce sont soixante-quinze immeubles, soit environ cent-trente logements, concernés par ce programme. Un de ces immeubles borde la future placette de l’opération Lys. L’objectif recherché est de remettre sur le marché des logements réhabilités, de grande qualité sur le plan architectural et technique, et aussi performants que le neuf (performance énergétique équivalente BBC). Aujourd’hui, La fabrique des quartiers s’appuie sur des dispositifs existants pour mener à bien ces opérations : Opération de Restauration Immobilière et DUP travaux pour inciter les propriétaires à réaliser des travaux (trente-trois immeubles concernés) et droit de préemption urbain pour acquérir les biens. A l’image du microprojet de renouvellement urbain, l’intervention à l’échelle de l’immeuble nécessite de s’adapter au contexte. La MEL, les villes et La fabrique des quartiers mettent déjà en place des nouveaux outils pour répondre au mieux à la diversité des situations : logements sans maîtres, propriétaires indélicats, marché immobilier atone…
La Fabrique des quartiers Questions à Vincent BOUGAMONT Directeur général de La fabrique des quartiers Comment s’est déroulé le relogement et l’accompagnement social des trente-cinq ménages? Il y a eu tout d’abord un travail très important d’information et de communication autour du projet. En partenariat avec la ville de Lille et accompagnés par deux associations du quartier, nous avons animé des temps de concertation, des rencontres individuelles et collectives pour présenter le projet et recueillir les avis des habitants puis par la suite pour expliquer comment aller se dérouler le relogement. Nous avons travaillé à apporter des réponses individuelles à chaque situation et à chaque ménage. Ces relogements ne devaient pas être évidents pour les habitants… Les relogements sur la Cité lys se sont déroulés sur une période longue : entre avril 2010 et décembre 2012. Prenons l’exemple de Mme D. Militante associative et « habitant relais » dans la courée elle a eu des difficultés à quitter Lys.
Contact La fabrique des quartiers Audrey LOURDE-ROCHEBLAVE Chargée de communication 5 rue Louis Blanc 59000 LILLE 03.59.00.11.82 alourderocheblave@ lafabriquedesquartiers.fr
Elle souhaitait rester sur le quartier. Une solution de relogement provisoire a été proposée et acceptée. Cela a permis de tenir les délais de démarrage des travaux. L’accompagnement social de la famille s’est poursuivi à la fois sur le projet de relogement définitif, sur l’insertion professionnelle des enfants et de madame, sur un appui administratif et sur la gestion financière. En janvier 2015, après deux années d’attente et trois propositions, la famille a déménagé dans une maison individuelle à Fives. L’accompagnement lui a permis, à la fois d’avoir un logement décent, de décrocher des emplois pour les deux enfants et pour madame, et de bénéficier d’une situation administrative et financière plus saine grâce à l’adhésion de la famille à l’accompagnement social proposé par La fabrique des quartiers. Comment s’est déroulé le partenariat avec l’EPF ? Depuis 2010, L’Etablissement Public Foncier Nord-Pas de Calais nous accompagne dans la mise en œuvre des concessions LQA et PMRQAD. Il mobilise son expertise pour « produire » le foncier nécessaire aux opérations c’est-à-dire les acquisitions et les démolitions. Pour la cité Lys, l’EPF a acquis l’ensemble des immeubles par voie amiable. Cette gestion de la maîtrise foncière a permis d’instaurer un climat de travail paisible pour le relogement des ménages. De même, l’EPF a assuré et pris en charge la
déconstruction complète du site et sa remise en état avant le démarrage de travaux de construction par le promoteur. Un vrai travail partenarial a été mené entre les équipes qui ont su trouver des solutions et respecter les délais. Un exemple d’intelligence collective : deux outils décident de mutualiser compétences et moyens au service d’un même projet.
Les Chiffres Superficies • 6 ha • 35 ménages à reloger • 70 logements vétustes à démolir • 25 constructions neuves dont 9 maisons de ville en accession sociale, 16 appartements en locatif social et 1 local associatif Acteurs clefs Métropole Européenne de Lille, Ville de Lille La fabrique des quartiers Etablissement Public Foncier NordPas de Calais Promoteur Pierre et territoire Bailleurs sociaux (ina 3f) Associations Lys animation et Paroles d’habitants
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La lainière : Quartier d’activités du XXIème siècle
La Lainière poursuit son histoire industrielle, et se transforme en un quartier d’activités, attractif et durable, ouvert sur la ville. L’ambition affirmée : développer l’économie de proximité et l’emploi local.
Dans le cadre de sa politique économique, et en vue de conforter l’attractivité de la Métropole lilloise et sa dimension internationale, la MEL a initié une démarche novatrice : les parcs d’activités du XXIème siècle. Qui se veulent durables écologiquement, attractifs économiquement, innovants dans leur conception et ambitieux dans leurs formes urbaines et architecturales, leur mixité fonctionnelle et programmatique, et leur durabilité. Le site de la Lainière a été choisi comme prototype des ces parcs d’activités « nouvelle génération ». Un quartier attractif et durable réinsérera les friches dans la trame urbaine, et redonnera une nouvelle identité à ce secteur dégradé. Le site accueillera des PME-PMI, des activités de petites et moyennes productions, des activités industrielles, artisanales et commerce de gros, du tertiaire, mais aussi du logement, dans une diversité de formes et de typologies. « Sur trente-trois hectares, le projet reprend des principes simples : densité et mixité conjuguées à des déplacements facilités. Tout cela dans un écrin agréable : un paysage conçu dans la lignée du corridor biologique voulu par la ville, et dans la continuité du Canal de Roubaix, en réunissant les conditions favorables à la biodiversité, mais également à la sobriété énergétique du site. »
La lainiere L’activité au cœur de la ville Ce projet allie délibérément les items de l’intégration urbaine, de la mixité socioéconomique, de l’économie énergétique, de la réduction des flux, de la performance écologique, de la gouvernance sociétale. « A la Lainière, l’activité s’ouvrira sur la ville. Chaque îlot d’activités se verra bordé d’une frange au sein de laquelle se mêleront logements, petites activités, bureaux. Espaces verts ou rues assureront la séparation entre ces deux types d’espaces. Espaces productifs et espaces habités se développeront ainsi en complémentarité. » Les activités en place, qui fonctionnent actuellement, avec des loyers bas, ne seront pas non plus chassées du périmètre, mais réinstallées, dans de meilleures conditions de travail. «Nous sommes connectés à l’histoire du site et à son environnement. » Qui dit parc d’activités, dit transport de marchandises : là encore, le périmètre se voit pensé dans sa globalité : « la circulation, le flux de poids lourds, sera déconnecté des voies résidentielles. »
La Maison du projet : première construction du site et premier bâtiment français Cradle to Cradle Ce premier bâtiment respecte la démarche dite ‘cradle to cradle’ d’écoconception et d’éthique environnementale qui intègre à tous les niveaux, de la conception à la production et au recyclage du projet, une exigence écologique dont le principe est zéro pollution et 100% recyclage. Une source d’inspiration pour l’ensemble des acteurs impliqués dans la transformation du site en un nouveau quartier d’activités vibrant et innovant.
concepteurs consultent les associations en place; et la volonté de l’aménageur est de recourir à l’emploi local, en collaboration avec les structures de l’emploi. La première source d’emploi, celle qui est la plus rapidement mobilisable, se trouve dans la fabrication même du nouveau quartier : la mobilisation de ce « gisement », et son orientation vers les concitoyens en ayant le plus besoin, relève d’une responsabilité sociale assumée de l’aménageur. De même, dans ce lieu emblématique, il est indispensable que le projet parle de mémoire et cela ne se résume pas à la question de la réhabilitation ou de la démolition des anciens bâtiments textiles encore présents. La recréation de lieux de travail (commerce de gros, activités, petites activités, tertiaire) permet de renouer le fil historique, d’écrire un avenir qui prolonge le passé. Cultiver cette résonance historique d’un quartier tourné vers l’avenir se révèle fécond dans la conception du projet d’aménagement. Notamment en valorisant cet héritage, par exemple en réutilisant la trame viaire qui structurait hier un site industriel privé et demain desservira un ensemble diversifié de bâtiments. Bel étendard de cette volonté : la première pierre de l’opération d’aménagement, cette Maison du Projet ouverte en 2016, qui est à la fois un lieu de sensibilisation aux nouveaux modes constructifs, un lieu de mémoire, un lieu d’animation, un espace de commercialisation, et à plus long terme, un lieu de gestion du parc d’activités.
Autres signes forts de l’attention portée au passé, pour mieux construire l’avenir, les 20 l
La lainiere Questions à Karine Azalot, Responsable d’opérations à la SEM Ville Renouvelée Quel va être le plus grand défi ? Nous souhaitons vraiment réussir la mixité de fonctions dès le début du projet : création d’une adresse économique et engagement des premiers logements de manière concomitante. Il faut que l’expression « quartiers d’activités » prenne tout son sens dès maintenant ! Comment a été mené le travail avec les habitants ? Nous avons découvert un terreau très favorable pour bâtir la concertation. Pour exemple, nous avions beaucoup de monde sur les visites de site, même les samedis matins pluvieux ! Nous nous servons beaucoup du travail déjà entrepris sur l’Union, à quelques kilomètres de là, par les mêmes acteurs institutionnels et associatifs. La méthodologie et les enseignements de cette expérience nourrissent les nôtres.
Les Chiffres Contact Porté par la Métropole européenne de Lille, le projet est aménagé par le groupement SEM Ville Renouvelée - Nacarat, en étroite collaboration avec les villes sur lesquelles est situé le projet, Roubaix et Wattrelos. Aménageur : SEM Ville Renouvelée 75 rue de Tournai 59200 Tourcoing 03 20 11 88 11 Responsable du projet : Karine Azalot - kazalot@semvr.fr Contact : Julie Lattes Communication SEM Ville Renouvelée jlattes@semvr.fr
Le secteur de projet est composé de trois sites industriels majeurs : • Au Nord : Pennel et Flipo : 5,6 ha à l’ouest de la voie ferrée et 3.1 ha à l’est de la voie ferrée et Lainière : 13 ha. • Au Sud : Peignage Amédée : 2,4 ha à l’ouest de la voie ferrée et 7,5 ha à l’est de la voie ferrée. • Périmètre de la concession : 33 hectares dont 26 mutables – budget : 63 M d’euros • 130 000 m2 SDP : 30% habitat / 70% éco (majoritairement commerce de gros, activités et petites activités tertiaire), soit environ 800 à 1 000 emplois sur site. • 15 000 m2 de bâtiments tertiaires • 60 000 m2 d’activités et commerces de gros • 12 000m² petite activité et tertiaire Dates clefs • Concession d’aménagement notifiée en janvier 2014 • Maison du projet Cradle to Cradle livrée en décembre 2015 • Démolition et confortement du peignage Amédée : en cours • Définition du schéma directeur: octobre – novembre 2016 (groupement Claire Shorter – Empreinte – Artelia) • Aménagements extérieurs de la Maison du projet : octobre 2016 • Premiers travaux d’espaces publics prévus fin 2017 – début 2018.
Le quadrilatère des piscines : Un projet urbain emblématique et innovant
Héritière d’une histoire et d’un patrimoine industriel textile, Tourcoing est une ville de grands projets qui promeut un cadre de vie équilibré, permettant au plus grand nombre de vivre, s’épanouir, ou d’entreprendre, et respectueux des impératifs écologiques comme de son passé. Le centre-ville tourquennois est l’objet d’un renouveau tant au niveau des aménagements urbains (espaces publics, aménagements paysagers, stationnements…) que des services et de son attractivité qu’il s’agit aujourd’hui d’amplifier et de pérenniser par la reconquête d’un vaste secteur : le Quadrilatère des Piscines.
Héritière d’une histoire et d’un patrimoine industriel textile, Tourcoing est une ville de grands projets qui promeut un cadre de vie équilibré, permettant au plus grand nombre de vivre, s’épanouir, ou d’entreprendre, et respectueux des impératifs écologiques comme de son passé. Le centre-ville tourquennois est l’objet d’un renouveau tant au niveau des aménagements urbains (espaces publics, aménagements paysagers, stationnements…) que des services et de son attractivité qu’il s’agit aujourd’hui d’amplifier et de pérenniser par la reconquête d’un vaste secteur : le Quadrilatère des Piscines.
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Tirant son nom de sa forme polygonale et de la présence continue des écoles et bassins de natation sur le site, le Quadrilatère des Piscines se situe au centre-ville, dans une immédiate proximité des rues piétonnes, des lieux institutionnels et culturels (l’Hôtel de Ville, le MUba, le Conservatoire…), du centre nautique Tourcoing-les-Bains, des commerces et des transports en commun. Il offre une opportunité foncière de plus de cinq hectares, majoritairement sous maîtrise foncière publique (Ville de Tourcoing et Métropole Européenne de Lille), sur un secteur encore inexploité en cœur de ville. Ce projet d’aménagement s’inscrit dans la continuité des grands projets de restructuration urbaine comme la requalification du quartier de Belencontre inscrit en convention ANRU ou du projet d’écoquartier de l’Union. Il a vocation à accueillir des équipements publics majeurs, du logement, des espaces publics, des activités et des commerces. A la croisée de multiples enjeux, le Quadrilatère des Piscines est un site majeur dont l’aménagement doit contribuer à redynamiser le centre-ville, renforcer son attractivité, et créer un projet urbain emblématique et innovant.
Un projet en faveur d’une ville durable attractive et dynamique Afin de réinscrire le centre de Tourcoing au cœur d’une métropole dynamique et attractive, et dans un souci permanent de qualité urbaine, la Ville conduit une politique d’aménagement durable, innovant, et adapté aux usages et besoins des habitants, avec lesquels une démarche de concertation est mise en œuvre. Ainsi, l’ambition de la Ville de Tourcoing est de faire du Quadrilatère des Piscines un quartier : - durable écologiquement, socialement et économiquement - attractif économiquement entreprises ;
pour
les
- équilibré dans son offre diversifiée de
logements ; - ambitieux dans ses formes architecturales, ses aménagements et sa vie ultérieure ; - innovant dans sa conception, réalisation, gestion et gouvernance ; - soutenable dans l’approche économique du projet. Avec ce projet, la Ville de Tourcoing fait le pari de renforcer l’attractivité de la cité en attirant non seulement de nouvelles activités, de nouvelles entreprises, mais aussi de nouveaux habitants qui feront le choix de vivre à Tourcoing. De plus, ce quartier répondra également à des objectifs de qualité environnementale en s’inscrivant avec ambition dans le champ de l’innovation et de la performance énergétique.
Une programmation mixte Cette opération a pour objectif de réinvestir ce secteur de plus de 5 hectares, composé de plusieurs sites mutables, de bâtiments à transformer et d’espaces publics à requalifier ou à créer, en un nouveau quartier de ville accueillant à la fois de l’habitat, des équipements, de l’activité économique et commerciale et des espaces publics de qualité. Ainsi, la programmation de
l’opération d’aménagement prévoit la réalisation d’environ 55.000 m² de surfaces de plancher dont environ quatre cent quarante logements, dont environ 30% de logements locatifs sociaux ; une salle polyvalente d’environ huit cents places et une maison des associations ; un groupe scolaire de quinze classes ; un pôle petite enfance ; des surfaces d’activités et de commerces ; et des espaces publics. Le périmètre du Quadrilatère des Piscines accueillera également, hors concession, un site administratif et une antenne régionale de l’Institut du Monde Arabe.
Le jardin du bonheur en guise d’invitation Ce nouveau quartier bénéficiera de la création d’un parvis, d’un axe piéton animé en cœur d’îlot, et d’espaces publics de qualité. Le jardin de l’ancienne mission locale, dense, foisonnant, superbe, devenu public depuis son ouverture en septembre 2015, sera conservé et conforté au sein du projet, sous le nom de «Jardin du Bonheur».
Le quadrilatere des piscines Questions à Noémie BARRADO Chef de Projet
Quel est l’enjeu principal sur ce site ? Par l’attractivité de ses équipements, par ses nouveaux habitants et par un liaisonnement réussi vers l’hyper-centre piétonnier, le Quadrilatère des Piscines contribuera à la redynamisation du centre-ville et de son commerce, et à réaffirmer Tourcoing comme ville attractive. Comment ce projet répond-il aux enjeux de développement durable? Depuis 2013, la Ville de Tourcoing est engagée dans la démarche de labellisation Cit’ergie. Dans ce cadre, elle conduit un programme d’actions pluriannuel qui a identifié le Quadrilatère des Piscines comme projet exemplaire, innovant et ambitieux en matière de performances énergétiques. Tourcoing s’est donnée pour
Contact Noémie BARRADO Chef de Projet Quadrilatère des Piscines Direction des Grands Projets Direction Générale des Services Techniques Aménagement Ville de TOURCOING nbarrado@ville-tourcoing.fr 03.20.23.38.44
ambition d’œuvrer, sur le secteur du Quadrilatère des Piscines, pour la réalisation d’un quartier démonstratif en termes de développement durable, concentrant les savoir-faire en la matière. Il s’agit de concevoir la Ville du XXIème siècle, sobre en énergie, respectueuse des ressources (eau, énergie,…) et très connectée. Agréable à vivre, elle s’appuiera sur des espaces publics accueillants (pour les habitants et la biodiversité) et confortables, et intégrera des solutions techniques innovantes en matière de construction bas carbone, une gestion des eaux usées et pluviales, d’approvisionnement en énergie, de dépollution, de mobilité, de technologies numériques et de gestion rationnelle des déchets. Compte tenu de sa situation stratégique en centre-ville, le secteur du Quadrilatère des Piscines constitue un site emblématique pour mettre en œuvre cette approche de ville durable. A titre d’exemple, le bâtiment du futur Groupe Scolaire sera emblématique d’un point de vue environnemental. Comment cette opération va-t-elle être réalisée? Pour traduire ses ambitions et réaliser le projet d’aménagement, la Ville a souhaité mettre en place une concession d’aménagement sur une durée de 10 ans et sélectionner son aménageur par une procédure de dialogue compétitif afin de trouver les solutions les plus adaptées aux différentes problématiques spatiales, urbaines, techniques et budgétaires.
Les Chiffres • Commune de plus de 93 000 habitants. • Concession d’aménagement : 10 ans. • Le périmètre de la concession se déploie sur un peu plus de 5 ha avec la réalisation d’environ 55 000 m² de surface de plancher : - environ 21 000 à 24 700 m² de surface de plancher de logements libres, intermédiaires et en accession ; - environ 9000 à 11 500 m² de surface de plancher de logements locatifs sociaux ; - environ 3 500 m² de surface de plancher pour une salle polyvalente et une maison des associations ; - environ 4 100 m² de surface de plancher pour un groupe scolaire ; - environ 2 200 m² de surface de plancher pour un pôle petite enfance ; - environ 4 000 à 9 000 m² de surface de plancher d’activités ; - environ 1 000 m² de commerces en rezde-chaussée d’immeubles. • Le périmètre accueillera également un site administratif et une antenne régionale de l’Institut du Monde Arabe sur l’école de natation en novembre 2016. • Budget estimé : environ 47,8 millions d’euros HT CALENDRIER • Durée de la Concession : 2016 – 2025. • Juillet 2015 – Juillet 2016 : Procédure de Dialogue Compétitif afin de désigner l’aménageur. • Octobre 2016 : Désignation de l’aménageur titulaire de la concession publique d’aménagement. • Décembre 2018 : Objectif de livraison de « l’Opération Starter », une première opération de logements, comprenant des activités économiques et des commerces (52 logements, 550 m² d’activités et 460 m² de commerces). • Août 2019 : Objectif de livraison du Groupe Scolaire. • Octobre 2019 : Objectif de livraison du Pôle Petite Enfance. • 2023 : Objectif de livraison de la Salle Polyvalente et de la Maison des Associations. • 2019–2025 : Livraison progressive des logements réalisés par les promoteurs. 24 l
Les Rives de la Haute Deûle : quartier vivant en constant développement
En arrivant sur les Rives de la Haute Deûle, ce qui frappe d’abord, c’est l’immense usine, fière et colossale, château-filature reconverti en manufacture de la connaissance, accueillant les grands groupes mondiaux de l’innovation des TIC, et ceux de demain. En arrière plan, des grues en action pour bâtir logements, bureaux et commerces s’implantant dans ces quartiers populaires, Bois Blancs à Lille et Marais à Lomme. Employés et habitants se croisent sur les quais de Deûle ou sur la grande pelouse en fronton d’Euratechnologies, nouveau nom donné à l’ancienne filature. Les rives de la Haute Deûle s’étendent sur une centaine d’hectares, le long du canal éponyme, friches et habitats ouvriers côtoient désormais des logements intégrant les dernières innovations en terme de développement durable et un pôle d’excellence dédié aux Technologies de l’Information et de la Communication : Euratechnologies, installé dans une ancienne filature Le Blan Lafont.
Éléments de paysage à prendre en compte Le territoire des Rives de la Haute Deûle est constitué en majorité de grandes emprises foncières qui ont accueilli des activités industrielles désormais en déclin ou disparues, fruits de son histoire à dominante industrielle initiée à la fin du XIXe siècle. Il comprend également un tissu ancien fait de maisons de ville (habitat ouvrier). Le site a hérité d’un patrimoine architectural industriel monumental à travers notamment les anciennes usines Le Blan et Lafont qui s’érigent dans le quartier, tels de véritables châteaux de l’industrie. Le paysage est ainsi marqué par les ruptures d’échelle entre le patrimoine industriel et l’habitat tant en termes de gabarits que d’organisation parcellaire. Les grands tènements issus de l’industrie jouxtent les parcelles étroites et en lanières des rangs de maisons de ville. La présence de la Deûle est également un élément fort de ce paysage. Le site est à la confluence du canal à grand gabarit et du bras de Canteleu et comprend un plan d’eau (« gare d’eau ») qui accueille quelques péniches en résidence permanente. Ce territoire a connu ces dernières années une profonde mutation du fait de la disparition d’une partie de son tissu d’activités entraînant le développement de friches et la dévalorisation des quartiers attenants. Cette situation a amené la puissance publique à envisager le réinvestissement de cet important potentiel foncier au cœur de la métropole et plus
Les Rives de la Haute Deule globalement d’un territoire élargi autour de celui-ci.
Une belle place pour l’espace public Le projet consacre une part très importante à l’espace public, qui occupe près de la moitié de la surface de la ZAC. Les grands espaces centraux sont aménagés, un nouveau pont a été créé - faisant le lien entre le quartier du Marais et celui des Bois Blancs, jusqu’ici un peu renfermés sur euxmêmes et pourtant si proches -, des travaux de prolongation et de restructuration des voiries réalisés ainsi qu’un dense cheminement piéton. L’organisation du découpage parcellaire en cohérence avec la trame parcellaire du site, la mise en valeur de l’eau qui traverse le territoire en la rendant visible à proximité mais aussi en profondeur dans le quartier : il fait bon se promener dans le quartier, autour des bassins, sur les nouvelles rues bordées de saules, s’asseoir sur les bancs publics dessinés dans l’esprit industriel du site... La situation des Rives de la Haute Deûle au sein d’un tissu urbain existant confère au projet une approche particulière, faite du dialogue entre patrimoine et modernité. Le projet a été ainsi élaboré autour de la volonté de valoriser les éléments constitutifs de l’identité de ce territoire et de mettre en avant ses atouts préexistants, repris et
magnifiés : anciennes usines, logements ouvriers, présence de l’eau, notamment de la gare d’eau, ruptures de gabarit des bâtiments. Au cours de la réalisation de l’ensemble de ces opérations, la qualité environnementale de la ZAC du 1er secteur opérationnel a été à plusieurs reprises reconnue. Elle a notamment obtenu : le palmarès thématique de l’eau dans le cadre du concours éco-quartier 2009, organisé par le ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, et le label éco-quartier décerné par le ministère de l’égalité des territoires et du logement en septembre 2013.
Quartier en constante mutation A ce jour, 126 000 m² de surface plancher ont été cédés ou commercialisés. Un parc diversifié s’est progressivement constitué de plus de 46 000 m² de surface de plancher, dont 25 000 m² pour Le Blan Lafont. 20 000 autres m² ont fait l’objet d’un permis de construire, obtenu ou en cours d’instruction. Ce pôle d’activités regroupe et fédère aujourd’hui des acteurs économiques dans le domaine des TIC sur 80 métiers complémentaires (startups, TPE, PME, grandes entreprises françaises et étrangères), des acteurs du monde de la recherche, de l’enseignement supérieur. Il permet d’accueillir près de 140 entreprises et plus de 3 000 emplois. Sur le volet habitat, des opérations proposant des produits diversifiés ont été réalisées. Plus de 470 logements ont été livrés, 54 sont en chantier, et 200 ont fait l’objet d’un permis de construire, obtenu ou en cours d’instruction, soit une surface de plancher totale de près de 56 000 m². En parallèle des investissements publics et dès lors que le processus de redynamisation a été enclenché sur le territoire des Rives de la Haute Deûle, des opérations de promotion privée ont été engagées sur des sites attenants à la ZAC. Les premiers chantiers
ont débuté en 2012, les premières opérations sont livrées courant 2014. Près de 860 logements neufs ont été construits ou sont en cours de construction. Le projet des Rives de la Haute Deûle vise à constituer un véritable quartier en conciliant la dimension locale du projet avec sa dimension métropolitaine, liée à l’implantation du pôle Euratechnologies. Le pôle d’excellence Euratechnologies correspond à la volonté de promouvoir l’essor de la filière des technologies de l’information et de la communication. Le programme consiste à bâtir une offre immobilière et de services pour l’accueil d’entreprises de pointe contribuant au développement de ce secteur d’activités dans la métropole lilloise, qu’il s’agisse de start-up, de PMI-PME ou d’entreprises internationales. Les Rives de la Haute Deûle sont également au cœur de la stratégie de renouvellement urbain. Le projet entend améliorer le cadre de vie du quartier des Bois Blancs et du Marais de Lomme. Il s’agit de créer un environnement attractif pour les habitants actuels ou futurs par des actions menées de concert : réaménagement des espaces publics, création de nouveaux liens entre quartiers, reconquête des friches industrielles pour recevoir de nouveaux logements, bureaux ou équipements, valorisation des éléments constitutifs de l’identité de cet espace.
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Les Rives de la Haute Deule
• un périmètre de 100 hectares
Questions à Jacques Jahan
Directeur Communication et Développement
Les objectifs ? Dans le cadre de sa reconversion, trois objectifs stratégiques ont été définis pour ce territoire de 100 ha : - renforcer l’attractivité et favoriser le développement cohérent de l’ouest de l’agglomération, - créer un pôle d’excellence économique, « Euratechnologies », visant la création d’activités liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC), - mettre en œuvre la politique de la «ville renouvelée» en déployant une vaste opération de renouvellement urbain intégrant l’ensemble des dimensions du développement durable. Prise en compte du site La situation des Rives de la Haute Deûle au sein d’un tissu urbain existant confère au projet une approche particulière, faite du dialogue entre patrimoine et modernité. Le projet a été ainsi élaboré autour de la volonté de valoriser les éléments constitutifs de l’identité de ce territoire et de mettre en avant les atouts préexistants des espaces urbains:
Contact SORELI, 7 boulevard Louis XIV, 59013 Lille. Tél.03.20.52.20.50 Jacques Jahan, Directeur Communication et Développement, Tél.03.20.52.20.50 jjahan@soreli.fr www.soreli.fr
Les Chiffres
- leur patrimoine avec la présence d’usines qui marquent le site mais aussi le bâti résidentiel existant, à préserver et à mettre en valeur, - leur paysage, la présence de l’eau avec le canal et la gare d’eau, - leur environnement urbain grâce à la liaison avec les infrastructures, les équipements publics et commerciaux des quartiers existants dont le potentiel peut être exploité. Les lignes de composition du projet des Rives de la Haute Deûle reposent ainsi sur : - le prolongement du maillage de voiries des quartiers environnants à travers les grands tènements industriels en friche, propre à garantir l’insertion urbaine du projet à l’échelle du site et de son environnement élargi mais encore la qualité de l’environnement résidentiel de ce territoire, - l’organisation du découpage parcellaire en cohérence avec la trame parcellaire du site, - la mise en valeur de l’eau qui traverse le territoire en la rendant visible à proximité mais aussi en profondeur dans le quartier, - la reconnaissance et la mise en scène du patrimoine industriel en plaçant l’ancienne usine textile Le Blan Lafont réhabilitée au cœur du pôle économique et en conservant différents bâtiments comme des témoins du passé industriel du site, - la reprise des éléments caractéristiques de la morphologie du quartier, notamment les ruptures de gabarit des bâtiments, tout en organisant les prospects et les rapports entre l’existant et le projet, - l’intégration d’une trame paysagère. Ces lignes reposent également sur l’exigence de qualité urbaine à travers la création et le traitement des espaces publics, la réhabilitation des bâtiments industriels, l’innovation architecturale ainsi que sur l’exigence de qualité environnementale.
• 170 000 m² de surface de plancher pour l’habitat soit 2 000 logements et 5 000 habitants et 150 000 m² pour les activités tertiaires (15 000 emplois).
CALENDRIER
• En 2002, le projet des Rives de la Haute Deûle et son pôle d’excellence Euratechnologies sont identifiés au schéma directeur de développement et d’urbanisme approuvé par le Syndicat Mixte du SCOT de Lille Métropole. • 2003 : validation du plan de référence du projet urbain des Rives de la Haute Deûle • 2004 : la Métropole Européenne de Lille engage une première phase opérationnelle sur 25 ha en créant une zone d’aménagement concertée, dénommée ZAC et en confiant sa réalisation à SORELI dans le cadre d’une Convention Publique d’Aménagement, aujourd’hui prolongée jusqu’en 2017. Le programme de la ZAC traduit les ambitions majeures du projet des Rives de la Haute Deûle sur 152 000 m² de surface de plancher répartis, de façon indicative, en : 50 000 m² pour l’habitat, 77 000 m² pour les activités tertiaires, 5 000 m² pour les équipements (services et commerces) et 20 000m² pour des opérations mixtes Ce programme permet d’envisager l’accueil de plus de 800 logements, 1 700 habitants et 10 000 emplois. • 2009 : premier acte du projet économique Euratechnologies. Investissement de 40 millions d’euros, le bâtiment offre 25 000 m² pour accueillir des entreprises de toute taille liées aux TIC. • A ce jour, 126 000 m² de surface plancher ont été cédés ou commercialisés. Plus de 470 logements ont été livrés.
Ce projet d’envergure, très attendu, transforme un ancien site industriel en nouveau quartier attractif le long de la Deûle, il permet d’ailleurs de prolonger la promenade sur les berges. Et les flâneurs pourraient bien s’attarder dans ce nouveau quartier, agrémenté de commerces, d’équipements et d’un agréable parc verdoyant.
Portes de l’Abbaye : écrin en bords de Deûle
Situé dans la première couronne de Lille, à proximité du parc de la Citadelle, sur la trame verte et bleue, ce projet à dominante résidentielle a pour objectif de devenir un lieu de destination pour les Métropolitains, une halte naturelle en continuité des promenades le long des berges. Commerces, espaces verts et places publiques en feront un quartier agréable à habiter et à fréquenter. Mais retournons un peu en arrière : le nouveau quartier de dix hectares surgit sur une ancienne friche. Un projet né il y a une petite décennie, suite à la fermeture de l’usine chimique Rhodia : il a fallu dépolluer, avant d’imaginer le devenir de ce site, tourné sur la multi-activités, avec sept cents logements au cœur du projet, mais aussi des bureaux et commerces, et des services, crèche et médiathèque notamment. Le quartier restera en lien avec l’existant, tourné vers le centre-ville de Saint-André-Lez-Lille.
Habitats accessibles Habitats sociaux, libres, mais aussi participatifs (l’habitat participatif permet à des groupes de citoyens de concevoir, (faire) bâtir et gérer leur habitat collectivement, pour mieux répondre à leurs besoins, en cohérence avec leurs moyens et leurs aspirations, en particulier en matière de vie sociale et d’écologie). « Notre défi numéro un, permanent, pour la population du territoire et de la Métropole ? Veiller à proposer un prix accessible, sortir de bons produits, de bonne qualité, à un prix intéressant, 2 300 à 2 700 euros le mètre carré maximum. Ces logements ne doivent pas être au rabais ou trop petits, nous travaillons en coordination avec les promoteurs, pour continuer à répondre à la population métropolitaine », détaille Giuseppe Lo Monaco, Directeur des Opérations à la SEM Ville Renouvelée.
Nature retrouvée En plus d’offrir des logements de qualité, le projet fera la part belle aux espaces verts et vivants. Sur l’autre rive, les abords du canal sont aménagés jusqu’en Belgique. Là, les piétons se retrouvent stoppés dans leur promenade : toute une partie des 28 l
Portes de l'Abbaye
berges n’était pas accessible du fait de la présence de l’usine chimique. Bientôt - « l’aménagement des berges se fera dans la première phase, nous allons commencer par installer l’écrin… » -, les promeneurs trouveront un endroit dépassant toutes leurs attentes : activité commerciale dans un espace très généreux, travaillé en étroite relation avec l’eau, espaces publics de qualité. Un immense jardin de phytoremédiation répond à une grande place de la Deûle, aux dimensions de la place de la République lilloise, bordée de services et commerces. L’endroit sera le siège de manifestations d’envergure comme la destination pique-nique des personnes empruntant la trame bleue. « Nous nous inspirons de ce qui existe en bords de Deûle, à Wambrechies par exemple, comme de ce qui nous a plu ailleurs, le
long du Rhône notamment. Nous allons créer des endroits où se poser, travailler la relation avec l’eau, développer un parcours où il sera agréable de s’arrêter, dans cette partie de la métropole où existent encore peu d’espaces naturels, mise à part la Citadelle, déjà surchargée. Nous allons jouer sur cette attractivité paysagère et naturelle. »
Tiers lieux Mais aux Portes de l’Abbaye, on ne fera pas que se promener, de nombreuses formes d’activité prendront leur essor, notamment dans le cadre des tiers lieux. Un peu comme à l’Imaginarium de la Plaine Images à Tourcoing : il s’agit de développer le modèle en l’adaptant à ce nouveau quartier et à ses spécificités. Ateliers, espaces de co-working, nouveaux
modes de travail viendront répondre à des demandes identifiées au préalable. Les porteurs réfléchissent également au développement d’une centrale de mobilité, à la meilleure manière de gérer les déplacements, parkings adaptés, emplacements de V’Lille et d’autopartage… « A terme dans l’infrastructure, on trouvera un tram-train et la LINO, mais nous voulons aussi développer des systèmes alternatifs. Côté économies d’énergie, là encore nous serons les plus ambitieux possible, en allant jusqu’au passif »
Portes de l'Abbaye Questions à Giuseppe Lo Monaco
Directeur de l’Aménagement SEM Ville Renouvelée.
De par son emplacement, le projet revêt un double défi Oui, il a fallu regarder vers le Nord, pour rester en lien avec la ville de Saint André, mais aussi vers le sud, se réapproprier l’eau. Sur le territoire, peu de quartiers bénéficient de cette vue sur la Deûle, nous avons donc imaginé les formes urbaines plutôt basses, pour répondre au bâti existant sur la ville d’un côté, et à la rive de l’autre côté, pour un bord à canal agréable. Au centre du projet, la taille des bâtiments se fera un peu plus importante. Le second défi : travailler cette qualité paysagère et cette relation avec l’eau. Des zones de parc mettront en valeur les berges.
réglementaire. Une fois ces problématiques évacuées, nous pourrons monter des ateliers pour intégrer au projet les populations, les initiatives locales qui pourront en bénéficier. Des éléments novateurs autour du développement durable ? Nous travaillons beaucoup sur le smart grid et smart city, que nous pilotons sur le quartier de l’Union par exemple. Nous allons inclure ces réflexions sur les économies d’énergie, sur la mise en place de centrales de mobilité, sur les réseaux et l’utilisation de smartphones… Pas uniquement sur des choses ludiques, mais bien dans une démarche smart grid globale.
Les Chiffres • 700 à 800 logements Tertiaire, commerces dont un supermarché • 10 hectares • 86 000 m2 développés à terme CALENDRIER • 2016 : concertation et mise en compatibilité du PLU • 2017 : obtention du permis d’aménager • 2018 : début des travaux Acteurs : Opération propre SEM Ville Renouvelée en partenariat avec Linkcity et Citania
Comment se déroule la concertation avec les habitants ? Pour l’instant, on reste dans le cadre
Contact Julie Lattès Responsable communication +33 3 20 11 88 44 / +33 7 86 13 71 26 75 rue de Tournai, CS 40 117, 59 332 Tourcoing Cedex jlattes@semvr.fr www.semvr.fr
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Réaménagement de l’Esplanade du Champ de Mars, Citadelle de Lille
« Atteindre l’équilibre entre revalorisation historique de la Reine des Citadelles, usages modernes et retour de la nature », voici le parti-pris du projet de réaménagement de l’ensemble du site de la Citadelle de Lille.
L’agence CORAJOUD-SALLIOT-TABORDA–SOCIETE HORIZON qui remporta le concours lancé par la MEL et la Ville de Lille en 2010 - s’est attaché à répondre à deux enjeux principaux : révéler la valeur patrimoniale de l’ensemble du site généré par la Citadelle et garantir un fonctionnement modulable, alternatif et réversible des lieux. A cela vient s’ajouter un enjeu paysager et écologique, avec le retour à des sols plus naturels et végétalisés. Projet majeur pour la Ville de Lille et la métropole, le réaménagement du site s’étend sur plus de vingt hectares. A l’automne 2017, une perspective nouvelle sera ouverte sur la Citadelle Vauban, remise en valeur au cœur de l’Esplanade. Ce lieu multi-activités et emblématique de Lille continuera à accueillir de grands événements populaires (foires, cirques) tout en offrant des possibilités de stationnements mais aussi un nouvel espace de promenade et détente en bord de Deûle.
L’Histoire au cœur du projet : revalorisation patrimoniale de la Citadelle Vauban Sur ce site inscrit Monument Historique, tout l’enjeu fut de retrouver une unité de lieu cohérente en restituant et évoquant le patrimoine militaire disparu ou altéré (glacis, murs de communication, etc.). La reconstitution historique s’est basée sur les conclusions de l’étude d’évaluation de la Citadelle. Fondée sur une analyse historique exhaustive, cette étude d’évaluation dégage des états de référence, c’est-à-dire les périodes auxquelles il est cohérent de se référer lors des reconstitutions historiques. Il s’agit ainsi de renouer le fil de l’histoire en requalifiant l’Esplanade qui, par des occupations successives, s’est peu à peu dénaturée. « Cette reconstruction historique a fait l’objet d’une étroite collaboration avec la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), pour la conception des ouvrages et le choix des matériaux. Ceci dans l’optique de respecter au mieux la création originelle de Vauban, avec notamment la reconstruction du Chemin couvert et du Glacis». Le glacis, cette pente enherbée protégeait à l’époque la Citadelle des tirs d’artillerie. Reconstitué suivant l’état connu de la période 1858 - 1895, le glacis sera l’une des principales zones
végétalisées de ce nouvel espace de nature créé. N’oublions pas la passerelle Napoléon, reconstruite à l’identique : la Citadelle renoue enfin avec son histoire !
Pour répondre aux usages du site : des choix techniques innovants Garantir la modularité du site a soulevé de nombreux défis techniques. Ce lieu est en effet destiné à être utilisé soit en tant qu’espace libre de promenade, soit en tant qu’espace occupé par des manifestations évènementielles et temporaires (foire, cirque, feux d’artifices,…) avec toutes les contraintes techniques et de sécurité qu’elles induisent (bornes électriques, implantation de manèges, signalétiques temporaires). Les exigences en termes de performances et types de sols ont donc été déterminées par ces usages. Les sollicitations peuvent à la fois être douces (promenade), modérées (stationnement
véhicule léger) ou très lourdes (manèges, pieux de chapiteaux). La volonté de Michel CORAJOUD Architecte Paysagiste – disparu en octobre 2014 - était la création d’un sol polyvalent, capable d’évoluer dans le temps. Il était déterminant de maîtriser les choix techniques en fonction des risques identifiés. Des précautions et adaptations ont donc été opérées, notamment sur l’espace réservé aux événements logistiques lourds, mais les prérogatives de départ ont bien été respectées sur les zones de promenade et de stationnement.
Un cadre paysager repensé en adéquation avec l’histoire et les usages du site Le projet revêt une forte dimension écologique ! Le retour de la nature sur ce site patrimonial passe par l’aménagement de sols plus naturels, verts et permettant
l’infiltration naturelle des eaux pluviales. Outre le glacis qui est entièrement conçu « espace vert », les zones carrossables (poches de parkings et zone événementielle) ont également été pensées perméables. L’infiltration au point de chute sur les stationnements végétalisés (réalisés avec le système de dalles TTE®) est combinée à la mise en œuvre de bandes plantées entre chaque rangée de stationnements, pour leurs pouvoirs de rétention, filtration et infiltration des eaux pluviales. L’allée des Marronniers, le long de la Deûle offrira un formidable chemin de promenade et détente avec son banc de plus de 300 mètres de long. Tout cela dans l’optique de coller à « la volonté de revaloriser le site dans un cadre qui soit le plus paysager possible. »
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Esplanade du Champ de Mars, Citadelle de Lille Questions à Emmanuel LECOMTE, Ingénieur Chef de Secteur
Quels ont été les défis à relever ? Les trois enjeux du projet - histoire, usages et nature - peuvent paraître difficiles à concilier. La recherche de cet équilibre fut l’un des défis majeurs dans la conception du projet. Cette réflexion est passée par des recherches et études historiques poussées, par une analyse des besoins et des usages, et par une phase technique de tests et d’éliminations afin d’aboutir aux choix techniques et de matériaux répondant le mieux à ces trois aspects. La dimension multi-usages de l’Esplanade a également été déterminante. S’inscrire dans l’histoire, révéler le potentiel paysager et écologique du site, harmoniser l’espace autour d’usages doux et d’usages lourds logistiquement fut un défi paysager, historique et technique de taille.
Contact OGI - BUREAU D’ETUDES TECHNIQUES 12, place Saint-Hubert 59000 LILLE Tél : +33 (0)3 59 56 19 26 Emmanuel LECOMTE, Ingénieur Chef de Secteur elecomte@ogi2.fr www.ogi2.fr
Comment le projet répond aux nouveaux enjeux et besoins de la ville ? La gestion des eaux pluviales par infiltration/stockage sur la quasi-totalité du site de 20 ha est un point fort du projet en termes d’innovation. Le recours aux techniques alternatives de gestion des eaux pluviales (bandes plantées, revêtements perméables, puits d’infiltration, tranchées drainantes) va dans le sens des nouveaux enjeux de la ville. Les eaux pluviales sont infiltrées à leur point de chute, évitant ainsi le ruissellement qui les charge en polluants, et permettant le désengorgement des réseaux d’assainissement. Un autre exemple de principe de développement durable inscrit dans ce projet, « l’éclairage public a été totalement repensé sur ce site, avec la limitation du nombre de mâts et l’installation de détecteurs de présence, permettant ainsi de réaliser des économies de coûts de fonctionnement ». Comment s’est déroulé le travail avec les différents partenaires, les habitants ? L’équipe du projet a souhaité valider les choix techniques en s’inscrivant dans une phase de test collaborative entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre, les fournisseurs de matériaux, les entreprises et les usagers du site. Les exploitants professionnels et riverains ont été satisfaits du déroulement du chantier, toutes les manifestations populaires ayant été maintenues durant les travaux grâce à un phasage adapté. Un chantier d’envergure qui s’est attaché à ne pas perturber les activités traditionnelles d’un site emblématique sur la métropole.
Les Chiffres • Superficies : Réaménagement d’une surface totale de 20 ha dont 6 ha au lieu de 4 ha auparavant dédiés à l’espace événementiel dont 2,5 ha de stationnements répartis en deux zones (nord et sud) Calendrier : Début des études : 2011 Début des travaux : fin 2014 Livraison : automne 2017 Acteurs du projet : Maîtrise d’ouvrage : Metropole européenne de Lille / Ville de Lille Maîtrise d’œuvre : OGI Bureau d’études (Mandataire) / Y. Salliot, Agence FRYS (Architecte Paysagiste) / Soberco Environnement (Environnementaliste) / Agence E. Sintive (Architecte du Patrimoine) / F. Magos (Plasticien Lumière) / Lou kat (Perspective) Entreprises : - Lot 1 Lille - VRD : Jean Lefebvre / VPN / ID verde / Eurovia - Lot 2 Lille – Eclairage : Satelec - Lot 3 Lille – Espaces Verts : France Environnement - Lot 4 Lille – Mobilier et serrurerie : ID verde / Jean Lefebvre - Lot 1 MEL – VRD : Jean Lefebvre / VPN / ID verde / Eurovia - Lot 2 MEL – Mobilier urbain : Loison - Lot 3 MEL – Contrôle d’accès : Citeos / Jean Lefebvre
Lille Sud Arras Europe : Un quartier revitalisé, tourné sur la ville
Lille Sud, quartier populaire de Lille, s’était replié sur luimême, coupé du centre par un embrouillamini de voies ferrées et routières, un peu délaissé par les habitants des autres quartiers. Qu’à cela ne tienne ! Un passage facilité et de nouvelles activités vont désenclaver ce quartier empli d’atouts !
Lille Sud, troisième quartier lillois par sa population (plus de 20 000 habitants), s’inscrit depuis 2004 dans le Programme de Rénovation Urbaine de la Ville de Lille. La Ville de Lille et la Métropole Européenne de Lille ont engagé une politique ambitieuse de reconquête urbaine de Lille Sud, depuis la Porte des Postes (principal point de liaison avec la ville-centre), qui s’articule autour de deux objectifs majeurs : réduire l’effet de la coupure créée par la présence du périphérique et des voies ferrées, et créer de nouveaux pôles d’attraction autour du commerce, du sport et des loisirs. Espaces publics et logements existants bénéficient également de ce programme, et seront rénovés, améliorés, renouvelés. L’opération d’aménagement de 28 ha s’inscrit dans la logique du grand projet urbain qui a pour objectif de métamorphoser ce morceau de ville : requalification des espaces publics et des voiries, nouveaux équipements publics (piscine, écoles, collèges, salle polyvalente, Halle de Glisse …), la Cité et université des métiers (350 salariés, 1 000 étudiants), Essensole Village (Oxylane 450 salariés), Lillénium 56 280 m² de commerces et de loisirs. Conduit par l’aménageur Soreli, le projet prévoit la création et la rénovation de logements et d’équipements autour d’un parc de plus de 4 hectares : le parc du grand sud, nominé aux Victoires du Paysage 2016. Depuis 2015, Arras-Europe est un véritable nouveau quartier à haute qualité de vie.
Pari gagné du désenclavement Alors que le secteur souffrait d’un véritable manque de connexions d’est en ouest, le prolongement de la rue de l’Europe et des rues de la Prévoyance et de l’Ancolie relient aujourd’hui les Faubourgs des Postes et d’Arras. A l’articulation des rues existantes requalifiées et des rues nouvellement créées se trouvent trois places (Places de la Méditerranée, de la Garonne du Faubourg d’Arras), véritables lieux de vie et de rencontre pour les habitants du quartier, actuels et futurs. 34 l
Lille Sud Arras Europe
Le Pont des Postes porte d’entrée dans le quartier, bénéficie aussi d’un réaménagement. Pari gagné pour le désenclavement à travers cette restructuration de la trame viaire, mais également l’amélioration de la desserte en transports collectifs.
Métamorphose Autres défis : assigner à l’opération d’aménagement une réelle ambition de mixité sociale et de mixité fonctionnelle, qui doit permettre de favoriser les parcours résidentiels pour les habitants du quartier tout en attirant de nouvelles familles et à la fois de créer des produits résidentiels
capables de répondre aux attentes des différentes générations (étudiants, jeunes ménages, personnes âgées). Désenclaver le secteur en réactivant les liaisons Est/ Ouest entre la rue du Faubourg d’Arras et la rue du Faubourg des Postes et les liaisons Nord/Sud ente la rue des Marquillies et la rue de Cannes. Créer un Parc actif de 4 hectares permettant d’être à la fois un poumon vert pour le nouveau quartier et être corridor vert véritable maillage entre les équipements publics (salle polyvalente, bibliothèque, centre social, écoles). La métamorphose du quartier est déjà en route, la première phase opérationnelle qui correspond au secteur Ouest est en cours
de finalisation avec la livraison de plus de 400 logements, l’ouverture de la salle polyvalente de Lille Sud, l’ouverture du Parc. La deuxième phase opérationnelle qui correspond au secteur Est permettra de relier le projet d’aménagement à la rue du faubourg d’Arras et de finaliser le programme de construction.
Lille Sud Arras Europe Questions à Cyril TRETOUT Urbaniste Agence ANMA
Quels ont été les défis à relever ? Le défi a été de transformer fondamentalement l’image du quartier en réactivant les espaces publics entre les deux faubourgs, et en introduisant une diversité vertueuse afin trouver des maisons de ville à deux pas du centre de Lille. Ainsi, 2 axes Est Ouest relient les quartiers dans la continuité des voies existantes, et un parc actif traverse le site du nord au sud en créant un corridor écologique. Ce nouveau lieu du vivre ensemble, qui réunit les équipements publics existants et nouveaux, est bordé d’habitats collectifs en gradins, alors que les maisons de ville en bandes ponctuées d’habitats intermédiaires s’installent de chaque côté.
Contact Cyril TRETOUT Urbaniste / Agence ANMA
Quelles en sont les originalités, les innovations ? Nous avons travaillé très tôt dans le projet pour définir de nouvelles limites public / privé, en créant des sentes et des cours urbaines ouverts à tous dans les îlots bâtis. Le parc est aussi un espace traversable sans logique de barrières et de fermetures nocturnes. Il se déploie jusque sur le toit de la salle de spectacle au cœur du projet urbain et développe ainsi des vues et des perspectives inédites sur le quartier. Comment le projet répond-il aux nouveaux enjeux et besoins de la ville ? Le projet propose une très grande qualité d’espaces publics comme les nouvelles places, le parc, ou les cheminements piétons. C’est cette même exigence que nous, ville, aménageur et urbaniste, avons su maintenir pour les constructions de logements et leurs usages. Comment s’est déroulé le travail avec les différents partenaires, les habitants... ? Un projet urbain est une longue aventure. Débutée en 2008, notre collaboration avec la Soreli et la ville s’est nourrie des très belles expériences. Nous avons su adapter nos méthodes de travail régulièrement au fil des années et développer une approche plus partagée et plus interactive sous forme d’atelier. Cette approche d’un urbanisme négocié a permis de se forger une culture commune avec les acteurs privés et leurs architectes.
Les Chiffres • Superficie totale : 28 ha La surface à commercialiser du projet Arras Europe est de 86 000 m² de Surface de Plancher, à répartir en : • 75 000 m² (SP) pour l’habitat soit plus de 1 000 logements et environ 3 000 habitants, • 7 000 m² (SP) d’équipements, • 4 000 m² (SP) d’activités, de tertiaire et de commerces. La surface totale d’espace public à réaliser est d’environ 135 000 m² dont 4 hectares de parc en plein cœur d’opération. Calendrier : • 2005 : lancement des études • Janvier 2008 : concession d’aménagement • Septembre 2011 : début des travaux d’aménagement • Durée de la concession d’aménagement : 9 ans Acteurs clefs : Concédant: MEL Pilotage de l’opération : Ville de lille Aménageur : SORELI Jacques Jahan, Responsable du projet Arras Europe Partenaires financiers : - ANRU - Région Nord-Pas de Calais - Ville de Lille Maîtrise d’œuvre aménagement: - Urbaniste : Agence Michelin - Paysagiste : Pascal Cribier - BET VRD: OGI/ AXONE
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Ville
Une , un
Projet
Grande Region
Le Canal du Nord, vallée des possibles
Un jour, enfin, naîtra le canal à grand gabarit SeineNord-Europe, reliant le Havre et la Seine aux grands ports nord-Européens. Longtemps espéré pour le développement économique et durable de la Picardie et des territoires ainsi reliés, il sera également synonyme d’immédiate obsolescence pour le canal du Nord, déjà existant, mais aux dimensions inadaptées : qu’à cela ne tienne, deux jeunes architectes ont imaginé un avenir à cette longue coulée de béton, alors asséchée…
Le canal du Nord asséché créera, sur un territoire principalement agricole, une tranchée de béton de vingt-trois kilomètres, véritable cicatrice béante. Adèle Diaz et Marie-Frédérique Le Penven imaginent alors un projet extrêmement original et novateur : « nous réutilisons le canal en tant que tel comme sol et murs pour accueillir divers programmes tournés vers l’agriculture, les équipements publics et le tourisme, dans un souci de cohérence architecturale sur l’ensemble du tronçon. Chaque espace est conçu comme un système à basse consommation énergétique et à faible coût en reprenant les composantes architecturales déjà existantes sur le territoire, et en mettant en valeur l’infrastructure. Ainsi, les procédés mis en place pour couvrir la cuve, à savoir les structures métalliques à grandes portées reprenant la typologie des hangars agricoles, ainsi que les architectures de béton semi-enterrées, créent de nouvelles formes architecturales s’intégrant discrètement dans l’immensité des terres agricoles picardes. » L’architecture globale du projet, qui s’étend de Nesle à Noyon, joue à la fois de la masse du béton à travers des bâtiments semi-enterrés et avec la légèreté des structures métalliques, le tout se fondant dans le lit du canal. Étonnant !
Dormir dans une écluse ou visiter un musée souterrain L’ouvrage de génie civil du début du siècle retrouve une seconde jeunesse, évitant ainsi un immense gaspillage d’énergie et de matériaux, puisqu’il sert de base à une totale revitalisation du territoire. L’aquaculture et l’hydroculture, nouvelles formes d’agriculture, rendent au territoire les terres cultivables supprimées par le nouveau canal, tout en s’appuyant sur un pôle de formation et de recherche. Le circuit court et des lieux de stockage viennent également au service des agriculteurs locaux (le site compte non moins de trois marchés). Le
projet injecte aussi au tissu économique une dimension touristique avec divers équipements, cinéma de plein air, centre aquatique, bases nautiques. Ainsi que des propositions très inattendues, issues de l’histoire du canal : hébergement touristique dans les écluses, musée souterrain de la Pannetière,… Les habitants des villages de la vallée bénéficient également de nouvelles constructions : théâtre, nombreux équipements sportifs, jardins partagés, parcs… créent une connexion entre les deux rives, jusqu’alors séparées.
Economie et écologie
d’énergie se développent sur le site : fermes solaires, toitures photovoltaïques, récupération/stockage/ redistribution des eaux de pluie pour irriguer les cultures, géothermie. Sans oublier deux recycleries. Par ailleurs, les programmes développés luttent contre la désertification rurale en offrant de l’activité économique et des pôles de formations associés, tandis que des espaces publics et équipements collectifs permettent aux différentes générations de créer du lien social, et enfin attirent le tourisme pour renforcer ce secteur. Ne reste donc qu’un défi, transformer cette utopie en réalité pour 2025 !
Des outils environnementaux permettant des économies et même de la production 40 l
Le Canal du Nord Questions à Adèle Diaz et Marie-Frédérique Le Penven, architectes Quels ont été les défis à relever ? Tout d’abord le recyclage d’un ouvrage de génie civil permettant d’éviter qu’il ne devienne une friche rurale et urbaine. Pour se faire, nous décidons d’investir le tronçon du canal dans sa globalité afin de créer une véritable vallée productive, incubatrice de nouvelles dynamiques territoriales tant économiques que sociales et environnementales. Nos projets s’intègrent dans le lit du canal et dans le tissu urbain et économique qui les entoure. Comment le projet répond aux nouveaux enjeux et besoins de la ville ? Par les problématiques que le projet soulève, à savoir la résilience d’un ouvrage de génie civil, le problème de la désertification rurale, ou encore les nouvelles formes d’agriculture qui tendent à se développer dans les villes de demain, nous cherchons à répondre à la fois à des besoins très locaux mais aussi à des enjeux beaucoup plus larges sur les territoires urbains et ruraux.
Contact Architectes Adèle Diaz et MarieFrédérique Le Penven 188 rue de Vaugirard 75015 Paris Tél. 07 87 59 29 66 adelediaz@gmail.com / mf.lepenven@gmail.com www.avenircanaldunord.fr
Notre projet met l’accent sur le besoin des régions de favoriser les circuits courts de production et de distribution. Au cœur de notre vallée intégrée dans le canal asséché, nous créons une connexion directe entre producteurs et consommateurs grâce à de grands marchés couverts en liaison avec les exploitations agricoles. Ce projet mêle des problématiques majeures de l’actualité et permet la revitalisation du territoire sans le dénaturer, en puisant dans ses ressources, qu’elles soient programmatiques ou infrastructurelles.
Ces évènements nous ont permis de rencontrer bon nombre de futurs acteurs et usagers de ces éventuels projets. Leurs réactions et avis, très encourageants, ont montré que ce territoire était ouvert aux idées nouvelles et avait réellement besoin d’initiatives pour l’avenir.
Comment s’est déroulé le travail avec les différents partenaires et les habitants ? Aujourd’hui aucune proposition n’avait encore été clairement formulée quant à l’avenir du Canal du Nord entre Noyon et Nesle, c’est pourquoi nos idées nombreuses ont été accueillies très positivement tant par les habitants que par les élus locaux et nationaux concernés par le sujet. Dès l’origine, nous avons voulu vraiment répondre aux besoins du territoire et pour cela être confrontées aux critiques et aux avis des agriculteurs locaux et des riverains concernés, afin de savoir si notre projet était en phase avec les problématiques actuelles locales, mais aussi pour l’enrichir du point de vue de chacun. Nous avons eu l’occasion d’animer une exposition et une conférence organisées par la Communauté de Communes du pays Neslois.
• 1 territoire entre l’Oise et la Somme, entre les villes de Nesle et Noyon • 3 axes : la production agricole, les pôles urbains, les points touristiques • 16 projets : - serriculture, - aquaculture - stockage agricole - centres de formation - silo bio-carburant - halles de marché - skate-park et complexe sportif - base nautique - théâtre - piscine - jardins partagés et équipements associatifs - parc paysager - recyclerie fab-lab - écluse hébergement touristique - musée souterrain du Canal du Nord • 23 kilomètres d’architectures : - 2 typologies constructives - 4 outils d’économies énergétiques - 3 types d’accès à la cuve
Les Chiffres
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RUE DU PRESIDENT WILSON
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Parc Marine, un nouveau quartier à vivre en centre d’agglomération
Elément phare du projet Phoenix portant une nouvelle ambition et stratégie de renforcement de l’attractivité du centre d’agglomération de Dunkerque, l’opération « Parc Marine » intensifiera l’armature commerciale du centre-ville pour créer des boucles marchandes piétonnes courtes. Projet urbain mixte, elle accueillera également de nouveaux logements à proximité immédiate du futur réseau de lignes de bus à haut niveau de service. Au cœur de l’agglomération dunkerquoise, dans l’hypercentre de Dunkerque, ce projet de nouveau quartier à vivre se développera à proximité des bassins maritimes et du port de Plaisance, tout en jouxtant le Parc de la Marine, principal espace vert du centre-ville.
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ESQ le cadre du projet Phoenix PMa.Sp Le projet « Parc Marine » s’inscrit dans visant à redynamiser le centre d’agglomération et qui comprend un bouquet de projets et d’actions à mener durant le mandat. Un des objectifs est de renforcer le commerce du centre-ville historique de Dunkerque en résorbant la rupture des linéaires commerciaux et en créant de nouvelles boucles commerciales piétonnes courtes. Mais il s’agit également d’intensifier l’habitat, peu dense, du centre-ville de la reconstruction. Le site maîtrisé par la Collectivité (Ville et Communauté urbaine) représente une opportunité pour réaliser une opération de logements greffés sur les commerces, dans le cadre d’un projet urbain intégré permettant de densifier le centre d’agglomération en accueillant de nouveaux habitants et de nouveaux commerces. L’objectif est à la fois de donner envie aux Dunkerquois et aux habitants des territoires voisins de faire leur shopping en centreville, et d’attirer de nouveaux habitants à proximité immédiate du projet de transport en commun DK’Plus qui constituera pour le centre, une vitrine de l’agglomération, avec des espaces publics rénovés attractifs. CONSTRUCTION DE 7000 m2 de COMMERCES ET 104 LOGEMENTS
PM SERVITUDE DE PASSAGE
sept 2016
ech 1/1000e
Document édité par tandem+ - www.tandemaplusu.com
42 l
Un projet au cœur du centre-ville Le terrain d’emprise de l’opération, d’environ 12 500m2, propriété pour partie de la Ville et pour partie de la Communauté urbaine, se trouve en plein cœur du centre-ville de Dunkerque. À proximité des bassins du Commerce et de l’Avant-Port, emblèmes de l’identité dunkerquoise et du Parc de la Marine, principal espace vert du centre-ville, et également à cinq minutes à pied de la gare TGV, le terrain possède une situation privilégiée. Il se développe entre les linéaires commerciaux existants des immeubles de la Reconstruction et les programmes commerciaux ou de loisirs, construits autour des années 2000 : le Pôle Marine et le Centre Marine. Occupé par des écoles aujourd’hui désaffectées, par un blockhaus, et par l’ancien bâtiment des affaires maritimes, ce site constitue une opportunité pour créer des boucles piétonnes courtes et mailler le centre-ville.
Insertion du projet dans le tissu urbain existant Le programme est celui d’un projet mixte de cœur de quartier central mêlant commerces et logements avec une crèche et quelques bureaux, le tout articulé autour d’espaces publics ou ouverts. Le projet s’organise autour de parcours d’accroche reliant le terrain d’emprise à son environnement immédiat et aux linéaires commerçants existants. Côté Sud, la nouvelle rue piétonne en forme de Y se greffe sur le boulevard Alexandre III à l’emplacement de l’entrée actuelle du groupe scolaire et prolonge ainsi les continuités piétonnes existantes pour les connecter à l’ouest au Pôle Marine à travers le bâtiment des Affaires Maritimes préservé pour être intégré dans la composition d’ensemble. Le projet absorbe également la rotonde de l’ancienne école maternelle au cœur d’une galerie couverte, point de
rencontre et d’articulation des espaces intérieurs. Au Nord de l’opération, une branche du Y conduit au Parc Marine le long duquel le projet se développe en front de parc. Prolongeant et à la fois retournant les îlots urbains existants, le projet assure une continuité des linéaires commerçants autour de presque tous les îlots. Le parti d’avoir un ensemble architectural unitaire et global permet de développer un projet ayant une identité homogène tout en associant les différents programmes. Ainsi, les volumes de logements émergeant du projet sont traités en continuité avec le socle commercial et dans un jeu de mise en perspective des uns par rapport aux autres, offrant des vues diversifiées vers la Ville et les bassins.
Les Chiffres
Parc Marine Questions à Catherine Martos directrice de projets
L’un des défis du projet a été de conserver la mémoire des lieux, tout en développant les projets de demain Le maintien d’une partie des constructions existantes a constitué un élément fort du programme. Ainsi, la Collectivité, avec l’architecte des Bâtiments de France, a souhaité que l’ancien bâtiment des Affaires Maritimes, réalisé en 1954 par le ministère de la Marine marchande soit préservé et intégré au projet. Par ailleurs, une rotonde de l’école maternelle sera également intégrée dans le programme commercial. Le maintien de ces éléments permettra de conserver une certaine mémoire des lieux et de fabriquer un projet spécifique à Dunkerque, intégré dans l’histoire du lieu. Comment s’est déroulé le montage de l’opération ? La Communauté urbaine de Dunkerque a, dans un premier temps (second semestre 2015) et en lien étroit avec les
Contact COMMUNAUTE URBAINE DE DUNKERQUE Pertuis de la Marine – BP 85530 – 59386 Dunkerque cedex 1 www.dunkerquegrandlittoral.org Direction Générale Ville et Environnement Catherine Martos, directrice de projets Tél : 03 28 63 65 59 E-mail : catherine.martos@cud.fr
services de la Ville, lancé une consultation d’opérateurs en vue de « cession du foncier avec charges ». Cette consultation, s’apparentant à un dialogue compétitif, a mis en concurrence trois opérateurs sur la base : -d’un programme, -d’une organisation spatiale, -d’un montage juridique et financier et de bilans prévisionnels, -de coût d’objectifs de sortie des commerces et logements, -et d’une organisation immobilière. Une rencontre commune avec les trois équipes puis des rencontres individuelles ont permis notamment de mieux évaluer la programmation commerciale et les capacités du site. Fin 2015 Vinci Immobilier a été désigné lauréat signant ensuite un protocole d’accord avec la CUD et la Ville de Dunkerque sur la base des éléments présentés. À la demande de la Collectivité, Vinci a ensuite lancé un concours de maîtrise d’œuvre privé en partenariat avec la CUD et la Ville. Le choix s’est porté sur le projet de l’Agence lilloise Tandem +. La promesse de vente sera prochainement engagée. Et sur le suivi ? Un comité technique à géométrie variable et un comité de pilotage suivent l’évolution du projet. Par ailleurs, un comité des enseignes présidé par l’adjoint au commerce sera prochainement mis en place pour donner son avis sur le choix des enseignes, les conditions locatives et les éventuelles délocalisations de commerces existants dans l’agglomération.
• L’opération est évaluée à 35 millions d’euros par Vinci Immobilier. • Environ 7200 m2 SDP de commerces ventilés en moyennes surfaces et boutiques • 104 logements dont 77 en accession et 27 en locatif sociaux comprenant une majorité de T2 et T3. (54 T2 – 43 T3 – 7 T4) • Une crèche privée de 300 m2 • Environ 390 m2 SDP de bureaux • Espaces publics et/ou accessibles au public
Calendrier :
• Septembre 2014 : lancement par Patrice Vergriete nouveau maire de Dunkerque et président de la communauté urbaine du projet Phoenix de revitalisation du centre d’agglomération • 1er semestre 2015 : cadrage des attendus du projet du site Marine • 2nd semestre 2015 : consultation d’opérateurs en vue de cession du foncier avec charges • Décembre 2015 : choix de l’opérateur Vinci Immobilier • Mars 2016 : signature du protocole d’accord Vinci Immobilier/CUD/Ville • Mai 2016 : choix du maître d’œuvre, Tandem+, après consultation • Dernier trimestre 2016-janvier2017 : démolition des écoles et du blockhaus • Février 2017 : démarrage du diagnostic archéologique • 1er semestre 2017 : dépôt du Permis de Construire • 2nd semestre 2017 : obtention des autorisations administratives • 4ème trimestre 2017 : démarrage des travaux • 3ème trimestre 2019 : livraison des commerces et logements
Acteurs clefs :
La Communauté urbaine de Dunkerque La Ville de Dunkerque Vinci Immobilier Tandem+ 44 l
La Citadelle d’Amiens un travail collaboratif unique !
Le pôle Humanité de l’Université Picardie Jules Verne (UPJV) va élire domicile sur le majestueux site de la Citadelle à Amiens, surgie du 17ème siècle. Le futur parc urbain au cœur des quartiers sera accessible à tous, étudiants, habitants, touristes. L’université ouverte sur la ville !
Nouvelle étape du redéploiement universitaire en centre ville, le projet doit permettre de créer un nouveau pôle d’excellence, de désenclaver cette emprise fermée au public depuis quatre siècles, de valoriser le patrimoine végétal et bâti et de créer un parc de sept hectares dominant la ville et son fleuve. Les espaces publics, le parc, la nouvelle place et le belvédère resteront propriété de la collectivité tout comme les 400 m² de surface dédiées à l’activité commerciale et aux services. Ces espaces contribueront à animer les rez-de-chaussée situés en bordure de la nouvelle place.
Richesse patrimoniale mariée au développement futur Installer une université dans une citadelle ? « Cela assurera une unité claire et identifiable, mais à une condition : que le système soit ouvert et accessible à la Ville, à la vie de chaque jour, que l’ensemble soit tolérant et que, dans la journée, enseignement et vie quotidienne se mélangent. Tout tourne autour de l’ancienne Place d’armes, devenue lieu de rencontres, d’échanges, de partage puisque c’est justement dans la Place que l’Université se réalise. La Place, c’est un lieu dans lequel les différences s’estompent, les expériences se mélangent et les peurs disparaissent », décrit Renzo Piano, l’architecte sélectionné en mars 2011. Sièges de trois pôles de compétitivité (industries et agroressources, transports innovants et textile de demain), les espaces universitaires accueilleront, au quotidien, le plus grand nombre et encourageront le développement d’usages partagés. Les salles de cours des anciennes écuries pourront être louées lors de congrès. L’espace de présentation des diplômes universitaires servira également pour la danse, les concerts, les conférences…
Le préau public abritera étudiants, professeurs, associations. Le gymnase servira pour les examens et les conférences, voire des concerts. La boîte rouge de la Tour Signal, nouveau symbole du lieu, accueillera des évènements et réceptions. La démarche du 1% artistique se révèle également très innovante : le compositeur, Nicolas Frize, invite les habitants à participer à la création artistique. Dans ce projet, Renzo Piano s’est attaché à favoriser l’animation du site depuis une place centrale. Ce nouvel espace public de 3 200 m² constituera le point de rencontre où convergeront les différentes traversées urbaines hiérarchisées, les principaux accès aux bâtiments universitaires et aux services et activités. Le projet s’attache à respecter les bâtiments existants en les adaptant aux besoins. Il propose également une architecture contemporaine inspirée des gabarits des vestiges présents sur le site. Pour concevoir le parc, l’option choisie a été de célébrer l’héritage en révélant l’existant et en redonnant cohérence, forme et contenu aux masses végétales : « du point de vue de l’architecte c’est un vrai
défi que nous accompagnons désormais dans les villes européennes depuis des siècles : l’art de stratifier le nouveau sur l’ancien, sans l’effacer. Il s’agit là de trouver l’équilibre entre les documents de l’histoire, la mémoire, le savoir et le devenir de la ville et de la société qui la dessine. »
Innovations architecturales Selon la volonté de Renzo Piano, à l’exception de la boite rouge qui culmine au sommet de la Tour Signal, tous les bâtiments respectent la « côte canon » qui correspond à la hauteur du toit terrasse du Grand Casernement et du chemin de ronde qui domine le site. Sur la Place publique et la terrasse du Casernement, un sol écologique à la fois minéral et végétal, résistant, drainant, parfaitement horizontal, accessible à des véhicules en cas d’événements, se compose de modules en terre cuite extrudés, les « diabolos », d’une longueur d’environ 1,20 m, liés entre eux par une attache brevetée en polyamide 6 et par un joint végétal. Un concept développé spécialement pour la Citadelle. Les deux boîtes « signal » sur la Place représentent
des espaces « hybrides » : ces volumes universitaires se voient, en effet, asservis à la fois à la température et à la vitesse d’air. Pendant sept mois de l’année, un anémomètre régulera l’ouverture motorisée des entrées d’air et le reste de l’année la sonde de température déclenchera le chaud ou le froid. Des espaces hybrides connectés directement à la brasserie par des monte-plats et un ascenseur pour permettre d’en développer les usages. Le plancher composite réalisé en voussoirs terre cuite / béton des bâtiments 1, 2 et 3 de l’UPJV, préfabriqué, se compose de longs modules extrudés en terre cuite servent à la fois de coffrage pour la dalle en béton armé, de finition et d’inertie au plafond, de guidage de l’air et des réseaux et d’éléments structurels collaborant à la résistance de l’ensemble. Des innovations architecturales dont les brevets ont été déposés, liées pour toujours à la Citadelle, symboles d’un partenariat interentreprises exceptionnel, d’une aventure unique.
La Citadelle d'Amiens Questions à Paul Vincent architecte associé RPBW Comment avez-vous pensé ce projet de réhabilitation ? Mixer les époques, les publics et les usages : voilà ce qui caractérise au mieux ce projet de réhabilitation unique en son genre. Nous avons organisé le plan d’aménagement autour de la grande Place des Armes, imaginée comme le point de rencontre des étudiants et des riverains. Un espace aux fonctionnalités mixtes qui devait offrir une circulation très fluide et équilibrée. C’est dans ce souci de flexibilité d’utilisation et avec l’ambition de respecter l’environnement architectural du site, que nous avons élaboré le Diabolo®.
Contact Maitre d’ouvrage : Amiens Métropole Mandataire : Amiens Aménagement Aurélie CATARINO, Responsable Communication marketing /Marchés Structure, Façade, Décoration M. +33 (0)6 64 06 41 15 T. +33 (0)5 34 36 21 05 Antipolis Bât. B - Av Normandie Niemen BP 13 - 31701 Blagnac
Et Jean-Maurice Moulène, Directeur de projet, Amiens Aménagement Quelle est la grande innovation de ce projet ? Sans hésitation, le Diabolo-Citadelle d’Amiens®, parce que c’est une première mondiale ! J’avoue qu’au début des études, nous avons tous eu besoin d’être rassurés… Quand vous êtes maître-d’ouvrage et qu’un architecte vous annonce qu’il souhaite concevoir une place de 3 200 m2 totalement drainante et plate, comment ne pas émettre quelques doutes ? Mais nous avons fait le nécessaire pour tous (maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre et entreprise) se convaincre de la pertinence de cette mise en œuvre, sans oublier le public. C’est aujourd’hui une vitrine d’innovation pour la ville.
Les Chiffres Superficies • 30 000 m² SHON • 18 hectares • 150 compagnons sur le chantier • Le budget prévisionnel total est de 108 M d’euros TTC, dont 94 M d’euros TTC pour la construction des bâtiments universitaires et 14 M d’euros TTC pour la réalisation des espaces publics. 4 partenaires financiers : Etat (26 M d’euros), Conseil Régional (40 M d’euros), Conseil Général (5 M d’euros) et Amiens Métropole (37 M d’euros). Calendrier Rentrée universitaire 2017 : arrivée des 3 800 étudiants et 300 enseignants.
Ville
Une , un
Projet
France
Carré de soie projet urbain ambitieux et attentif
Symbole du redéploiement de la Métropole sur l’Est de son territoire, le projet urbain du Carré de Soie signe la transformation ambitieuse d’un vaste territoire de cinq cents hectares dont deux cents mutables, sur les communes de Villeurbanne et de Vaulx‐en‐Velin. À l’articulation de l’hypercentre de la Métropole et des grands territoires de développement de l’est lyonnais, ce territoire concentre des atouts majeurs, tant en matière de économique que résidentielle.
Entre le métro, le tram, huit lignes de bus, et Rhonexpress, le quartier bénéficie d’une connexion à tous les modes de transports doux, l’un des pôles de transports en commun les plus complets de l’agglomération le relie, en quinze petites minutes au centre d’affaires Lyon Part-Dieu, à l’aéroport Lyon Saint-Exupéry et au centre historique de Lyon (par ailleurs, le secteur offre des accès directs vers les principales autoroutes de l’agglomération). Connecté, également, aux grands équipements d’agglomération :l’ouverture du pôle commercial et de loisirs Carré de soie en 2009, a renforcé la dynamique « loisirs et sport » sur le territoire, qui dispose aujourd’hui d’un tissu important d’infrastructure d’échelle métropolitaine : la Piscine Etienne Gagnaire, l’hippodrome, le Cirque Imagine, et prochainement le parc de miniatures Miniworld… Sans oublier le multiplex Pathé le plus fréquenté de RhôneAlpes. L’Astroballe, actuelle salle de basket de l’ASVEL Lyon-Villeurbanne, sera complété par le projet ASVEL Arena, d’une capacité de 10 500 places.
Environnement naturel d’exception, diversité des habitats, patrimoine industriel à valoriser Pour compléter ce tableau idyllique, n’oublions pas l’environnement naturel exceptionnel avec la proximité du Grand Parc de Miribel, un des plus vastes espaces naturels périurbains d’Europe avec ses 2500 ha, bordé par les berges du canal de Jonage. Aménagées en espace de promenade, elles ont vocation à être transformées en espace public et de loisirs majeurs pour le quartier et la Métropole toute entière.
50 l
Un territoire également vivant, riche de sa diversité et de son patrimoine industriel : Carré de Soie accueille aujourd’hui environ 16 000 habitants dans des quartiers diversifiés : cité jardin du début 20e, zones pavillonnaires, ensemble de logements sociaux. Ses 13 000 emplois sont répartis entre tertiaire, activités industrielles et de pointe et activités artisanale. Une diversité au fondement des principes du projet urbain. Territoire clé de l’aventure industrielle lyonnaise, Carré de soie accueille des bâtiments remarquables : usine Tase inscrite aux monuments historiques, usine hydroélectrique de Cusset (la plus grande d’Europe à sa construction en 1905)… Partant de ces acquis, le projet urbain se déploie à travers des opérations urbaines d’échelles et de natures différentes : reconquête de friches industrielles permettant la création de nouveaux quartiers mixtes, requalification de quartiers existants, travaux d’espaces publics...
La mixité comme règle d’or Le projet poursuit plusieurs ambitions, menées de front. Il s’agit tout d’abord de renforcer l’offre de logements et proposer des manières d’habiter abordables, durables, et confortables. Carré de Soie participe de manière forte au développement de l’offre résidentielle de la Métropole, avec la construction de 3 100 logements (200 000 m²) d’ores et déjà programmée, pour accueillir plus de 6 500 habitants supplémentaires. Le projet s’attache à proposer des manières d’habiter abordables pour les ménages et durables. Qualités architecturales, paysagères et environnementales sont pensées de façon conjointe pour assurer le confort des habitants. La programmation des logements neufs tient compte de la situation du parc existant pour offrir sur ce territoire une gamme diversifiée de logements et favoriser le parcours résidentiel. En parallèle, le projet souhaite assurer l’attractivité économique du secteur avec la création d’un pôle tertiaire d’agglomération d’environ 200 000 m² et
le renforcement des secteurs d’activité existants. Bénéficiant du pôle de transports en commun, le projet vise l’accueil de grands comptes comme de TPE/PME. Plusieurs implantations majeures attestent de son attractivité : sièges régionaux de Veolia et Dalkia, Technip, siège national Adecco, pôle transport d’Alstom… A l’échelle des 500 ha, il s’agit de maintenir et valoriser les activités artisanales et industrielles, historiquement implantées sur le territoire et gages de la mixité des emplois. Tout cela ne se fera pas au détriment des atouts paysager du site, au contraire, mis en valeur par la reconquête des berges du Canal de Jonage, véritable espace de loisirs d’échelle métropolitaine. Mais également en valorisant, à l’échelle du quartier, les « cités jardin » et les espaces verts existants, et en développant des trames vertes. Se constitue, au fil des projets d’aménagement, une véritable promenade jardinée nord sud qui favorisera les connexions entre les quartiers, le Canal et le pôle de transports en commun. Une attention particulière est portée à la place des végétaux et à leur développement dans les projets immobiliers privés : toits, cours, sols, gestion durable des eaux pluviales… Aucun espace n’est oublié dans cette reconquête de la nature !
Les porteurs de projet se sont également donné comme règle d’or de leurs actions, la promotion de la mixité : mixité entre les typologies de logement, mixité entre les statuts d’occupation, mixité entre tertiaire, logements et activité... Il s’agit « d’assurer un développement équilibré du territoire en créant de nouvelles polarités et en renforçant les polarités existantes, qu’elles soient d’agglomération – pôle de commerces et loisirs, équipements structurants - ou de proximité - commerces, équipements et services… » Carré de soie réussit à merveille le tour de force d’allier développement de l’offre de logement, consolidation de l’activité économique, dans un écrin verdoyant et durable, sans mettre de côté les acteurs déjà en place : la « maison du projet » lieu de travail et de réunions, de concertation et d’information, ouverte dès 2010, accompagne la transformation du territoire auprès des habitants et favorise le lien entre les multiples partenaires du projet.
Carre de soie
Questions à Isabelle SAMARANCH Directrice adjointe, Mission Carré de Soie Les défis à relever du projet Les défis portés par le projet urbain du Carré de Soie, au-delà d’assurer le renouvellement urbain de ce territoire sur un secteur quelque peu laissé à l’écart (accueil d’équipements rejetés par la ville centre, émergence de friches industrielles…) est de savoir concilier des enjeux de développement d’agglomération (création d’un nouveau pôle tertiaire de la métropole) tout en répondant aux enjeux de développements locaux, en assurant la reconnaissance des richesses patrimoniales et sociales de ce territoire. Il s’agit ainsi au quotidien d’articuler les échelles, les fonctions et les usagers anciens et nouveaux, afin de créer de nouveaux
Contact Garance TROUPILLON Chargée de communication et de concertation Mission Carré de Soie + 33 4 69 64 54 03 + 33 6 89 49 55 58 gtroupillon@grandlyon.com
quartiers intégrés. Ces défis ont nécessité un changement de regard de la part de l’ensemble des collectivités, promoteurs et autres acteurs intervenant sur ce territoire. Les innovations/les originalités L’échelle du projet urbain (plus de 500 hectares) et son développement à cheval sur 2 communes font du projet Carré de Soie un projet métropolitain atypique. De plus, le développement du projet s’appuie essentiellement sur l’initiative privée à travers les promoteurs et propriétaires fonciers face à laquelle les collectivités adoptent une posture assumée d’urbanisme négocié afin d’articuler les attentes des collectivités d’une part et l’émergence d’opération de développement ou de requalification d’autre part.
Les Chiffres • 3 100 logements (200 000 m²) • Un pôle tertiaire d’agglomération d’environ 200 000 m² • Un des pôles de transports en commun les plus complets de l’agglomération (tramways T3, RhonExpress, métro A, bus structurants, parc relais vélos et voitures)
Le travail en partenariat Le partenariat s’entend à plusieurs titres au Carré de Soie : Le principe d’urbanisme négocié implique un travail partenarial fort entre collectivités (multiples : 2 communes et une métropole) et acteurs privés. Des outils, modes de faire et instances ont été mise en place pour assurer cette gouvernance. Un travail poussé de concertation citoyenne est également porté par le projet, visant à prendre en compte les attentes et initiatives citoyennes, à impliquer les nouveaux habitants et usagers du territoire, à assurer la veille et l’interpellation des collectivités sur l’ensemble des sujets.
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Le centre ville a été rendu aux piétons, avec le grès, très utilisé dans la région, remis au goût du jour, tout comme les plantes venues d’ailleurs, qu’il était de coutume d’acclimater dans la ville maritime.
Cherbourg, où il fait bon se promener
« Les projets que nous avons menés ont privilégié le « vide » dans la ville, c’est-à-dire l’espace non-bâti, qu’il soit public ou privé, parce que ce « vide » construit une continuité », détaille Serge Renaudie, architecte urbaniste et paysagiste. C’est ainsi que les constructions du quartier de l’Amont Quentin ont été implantées en fonction d’axes de vues qui permettaient de voir la mer depuis cette colline surplombant le centre-ville. Ces axes de vues traversent les parcelles privées, traitées alors en jardins résidentiels, ou accompagnent l’espace public aménagé en parc. Le bâti est également chantourné suivant des gabarits qui garantissent ces relations visuelles ou piétonnes entre la colline, le centre, les bassins, le port, la rade, la mer. L’Amont Quentin se trouvant dans l’axe des bassins et de l’avant-port, ceux-ci se trouvent rapprochés de la colline grâce à ces vues ménagées et cadrées. Quand un bateau s’inscrit dans cet axe, il semble pouvoir venir accoster à la colline. L’espace public a permis de structurer le bâti et la pente à travers un parc où sont composées des circulations, des escaliers et des terrasses où alternent bruyères et graminées.
Alternance de végétal et de minéral L’espace public, espace du citoyen, a été le fédérateur des projets de Cherbourg-Octeville. Une grande place traverse la ZAC des Bassins, introduisant la première liaison piétonne est-ouest dans une ville initialement coupée par un axe nord-sud passant par les bassins et l’avant-port. Elle distribue un centre-commercial et sa galerie, un hôtel et un laboratoire puis irrigue des immeubles de logements pour rejoindre l’hôpital. Cette grande place intégralement minérale coupe un parc orienté sud-nord le long de la Divette, rivière descendant des plateaux. Ces deux ensembles sont l’occasion d’aménager de nombreux espaces où se retrouver, se reposer, jouer, faire du skate,...
Ce parc, nommé « Jardins de la Divette », est planté d’alternance d’arbres, d’arbustes et de vivaces exotiques et d’essences endémiques. Cherbourg, bénéficiant d’un climat aux faibles amplitudes et assez humide, était un ancien port d’acclimatation pour les plantations des parcs de Louis XIV. De cette histoire ancienne, la ville a hérité de très beaux jardins au XIXème siècle. C’est dans la continuité botanique de cette tradition savante que sont aménagés les Jardins de la Divette et les Jardins de l’Amont Quentin.
Le centre ville rendu aux piétons La grande place créant l’ouverture piétonne est-ouest est continuée par une passerelle, dont l’architecte est Dietmar Fiechtinger, qui traverse le bassin du Commerce pour rejoindre les rues piétonnes du centreancien. Afin de d’assurer la continuité piétonne dans la ville, certaines rues et la place Charles de Gaulle, ancienne place, ont été piétonnisées rejoignant les ruelles piétonnes vestiges de l’ancien château. La place Charles de Gaulle a été intégralement reconfigurée pour devenir la place du Théâtre construit par l’architecte, Charles de Lalande, inauguré en 1882. Ce grand plateau pavé résout les problèmes d’accessibilité aux commerces et, rehaussant la place, réduit le nombre de marches du parvis agrandi de manière à rapprocher visuellement celui-ci. La fontaine Mouchel, conçue par Gaston Gutelle, et le sculpteur Jean Ernest Boutellier, inaugurée en 1895, est restaurée puis replacée à son emplacement central sur un miroir d’eau circulaire bordé de massifs en granit. Un carré de bancs en granit cadre cet ensemble protégeant cet emplacement des multiples activités changeantes de la place comme le marché hebdomadaire très fréquenté, le village de Noël qu’accompagne une grande patinoire ou des concerts. Faisant le pendant de la place Charles de Gaulle qui est intégralement minérale, l’Esplanade de la Laïcité a été créée devant le centre-culturel
associant végétation et enrochements. C’est un lieu de repos envahi le midi par les pique-niqueurs. Dans tous ces aménagements, l’utilisation de la pierre a été systématique et diversifié : pavages, dallages, bancs massifs, murets, rochers et enrochements. Cet attachement au granit et au grès (notamment celui de la carrière située dans Cherbourg) confirme une continuité avec les quais et les digues. La continuité par le vide est confirmée par une continuité historique à travers les jardins, l’usage des pierres et l’inscription des espaces nouveaux dans l’ancien de la ville. « J’ai souhaité relancer la production de cette pierre, tracer un lien avec l’histoire, continuer à sculpter la ville. » Yann Kersalé, déjà intervenu en 1994 le long des quais, est revenu pour implanter de grands mâts marquant la continuité de nuit comme de jour des places anciennes et des places nouvelles. Ces projets, initiés par M. Bernard Cazeneuve, ont été poursuivis par M. Jean Michel Houllegatte et maintenant par M. Benoît Arrivé, en tant que maire de la commune nouvelle. La confiance de ces maires successifs, des élus et des services ont permis une continuité des contrats et des études.
Les porteurs de projet se sont également donné comme règle d’or de leurs actions, la promotion de la mixité : mixité entre les typologies de logement, mixité entre les statuts d’occupation, mixité entre tertiaire, logements et activité... Il s’agit « d’assurer un développement équilibré du territoire en créant de nouvelles polarités et en renforçant les polarités existantes, qu’elles soient d’agglomération – pôle de commerces et loisirs, équipements structurants - ou de proximité - commerces, équipements et services… » Carré de soie réussit à merveille le tour de force d’allier développement de l’offre de logement, consolidation de l’activité économique, dans un écrin verdoyant et durable, sans mettre de côté les acteurs déjà en place : la « maison du projet » lieu de travail et de réunions, de concertation et d’information, ouverte dès 2010, accompagne la transformation du territoire auprès des habitants et favorise le lien entre les multiples partenaires du projet.
Cherbourg
Questions à Serge Renaudie, architecte Quelles ont été les difficultés/ innovations du projet ? Cette continuité de projets a suivi une continuité de restructurations communales, la ville a été complètement transformée. Dans le centre ancien, le projet de redynamisation est passé par la piétonisation de la place devant le théâtre, des rues adjacentes, la création d’une place, mais aussi d’une ZAC, et, cerise sur le gâteau, d’une passerelle par Dietmar Fiechtinger. Cet ensemble s’est construit très progressivement, sans oublier la circulation du regard, vers la mer. Le plus grand défi ? Irriguer la ville par les piétons lorsque l’on est dans le « tout-voiture », c’est un vrai défi !
Contact Serge Renaudie Ville Paysage 01 46 58 23 29 06 80 45 52 69 103 avenue Georges Gosnat N°601 94200 Ivry sur Seine Mail : contact@serge-renaudie.com Site : serge-Renaudie.com
Comment s’est organisé le travail avec les habitants, assez exemplaire ! À flanc de colline, face au centre ville, dans le quartier Amont Quentin, nous avons mené la concertation avec les habitants : il a été décidé de démolir les logements plutôt que de se lancer dans des réhabilitations inacceptables. Ces bâtiments étaient si anciens, avec des dalles tellement légères que nous n’aurions pu donner satisfaction aux habitants, souvent des personnes retraitées, avec de faibles revenus. Il fallait prendre le temps de l’expliquer, et proposer de les reloger comme ils le souhaitaient. Les accompagner dans une nouvelle vie. La concertation nous a permis de nous lancer dans cette voie de la démolition, en prenant le temps qu’il fallait. Comme quoi, on peut faire des choses audacieuses en prenant les habitants comme partenaires. Puis nous avons reconstruit…
Les deux communes, Cherbourg et Octeville s’unissent en 2000, en 2016 est créé la Cherbourg en Cotentin avec 4 autres communes : Cherbourg-Octeville, Equeurdreville-Hainneville, La Glacerie, Querqueville et Tourlaville qui composait avant la Communauté de Communes. Le premier projet urbain « Entre Terre et Mer », initié en 2002, interroge les possibilités de réunir la ville des plateaux (la ZUP des Provinces) et la ville de la mer, le centre-ville. Ce premier projet urbain est complété par une ZAC qui restructure ce qui deviendra le nouveau centreville élargi avec en écho une redynamisation des espaces publics du centre ancien.
Grands voisins, résorber la vacance, servir la création
Depuis 2011, une occupation temporaire de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul se met en place dans le 14e arrondissement de Paris, sous le nom de «Grands Voisins». Un écoquartier de 60 000 m2 comprenant logements, commerces, services et équipements doit y voir le jour. Début des travaux : fin 2017. D’ici là, l’association Aurore, épaulée par Plateau Urbain dans sa gestion du site, donne vie au futur quartier et mêle désormais l’hébergement d’urgence à l’accueil d’activités associatives, culturelles et économiques, tandis que le collectif Yes We Camp accueille le public et les riverains.
Le projet a débuté de manière progressive dans ces anciens locaux de maternité et d’hôpital pédiatrique, quitté par l’AP-HP en 2010/2011. En 2011, s’y installe un foyer d’hébergement d’urgence. En octobre 2014, on compte 300 personnes hébergées sur le site, 250 migrants dans un centre de travailleurs, une association autour des Roms, une autre sur la toxicomanie. Avec, pour charges annuelles, la coquette somme de 1,3 millions d’euros : « il a fallu chercher à équilibrer le modèle économique, générer un projet autofinancé » se souvient Simon Laisney, Directeur Général de Plateau Urbain : fondée en 2013, Plateau Urbain vise à utiliser les immeubles vides de manière temporaire, afin d’y héberger des activités associatives, culturelles et économiques. L’association met à la disposition des propriétaires et des porteurs de projets un ensemble d’outils et de partenaires spécialistes des différentes étapes de l’occupation éphémère. En 2015, l’association remporte le concours Créarif «entreprendre autrement» de L’Atelier de l’ESS de la Région Île-de-France.
Plateau urbain : créer des lieux temporaires et durables Les prestations techniques de Plateau Urbain comprennent la mise en conformité des bâtiments et l’installation des réseaux (électricité, chauffage, internet). Étape essentielle de l’occupation éphémère : l’aménagement intérieur d’espaces à bon marché ; Plateau Urbain bénéficie d’un réseau de réemploi permettant de récupérer du mobilier et du matériel informatique. 56 l
Par exemple, l’association a récupéré le matériel informatique de l’agence d’architecture de Christian de Portzamparc lors de son déménagement, et l’a mis gracieusement à disposition des occupants des Grands Voisins. À terme, le projet est de favoriser la massification du réemploi en région Parisienne, en mettant à disposition des espaces de stockage pour les acteurs de la filière. Compte tenu du manque de surfaces d’activités bon marché à Paris et du déficit d’espaces d’hébergement des populations défavorisées, les six années de transition méritaient d’être mises à profit. Cette occupation temporaire permet au propriétaire d’économiser ses frais de portage foncier. En effet, les coûts de sécurisation d’un site ne sont pas neutres sur le plan comptable, surtout s’agissant d’une emprise de grande taille. Les usages éphémères initiés par Plateau Urbain donnent une nouvelle crédibilité à l’occupation temporaire des sites en portage foncier : le coût des charges est supporté par les occupants aussi longtemps que le projet n’est pas engagé. Pour ces derniers, le coût demeure très inférieur aux prix du marché, leur permettant de concentrer leurs ressources sur le développement de leurs activités.
Une expérience inédite dans Paris intra-muros Aux Grands Voisins, la première phase d’installation concerne 3 500 m2, s’ajoute une phase test d’ouverture au public, un bar dans l’ancienne lingerie, avec une gouvernance un peu inédite, à trois têtes, association Aurore, collectif Yes we camp, et Plateau Urbain, « cela a si bien fonctionné que l’on est devenu copains ». Ces premières réussites donnent lieu à un appel à projet pour occuper les autres mètres carrés disponibles : énorme succès ! Alternative temporaire à l’immobilier conventionnel, cette occupation permet de réinventer les usages classiques des espaces de travail et de création. S’inscrivant dans les principes de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire), la démarche d’occupation permet de faire émerger des modèles économiques novateurs et alternatifs. La sélection des porteurs de projets candidats est fondée sur la variété des acteurs et la prise en compte de leur apport au projet global. Il s’agit avant tout de tisser des liens sociaux entre les hébergés et les autres occupants. Les associations du 14e arrondissement ainsi que les riverains sont
pleinement intégrés aux Grands Voisins, que ce soit à travers l’occupation des lieux ou la concertation autour du projet d’écoquartier. « Nous avons sélectionné un conciergerie solidaire, là encore avec des personnes en insertion, pour créer du lien entre voisins. Il ne s’agit de pas de faire un cluster d’activités, mais bien de proposer des choses différentes, avec un tiers d’associations, un tiers d’entreprises, un tiers d’artistes. Sans oublier des activités et animations pour s’ouvrir au public : camping cet été, ouverture d’une seconde buvette car la première ne désemplit pas, agriculture urbaine avec les associations d’insertion sur place, bains turques… Il s’agit vraiment d’un projet multifacettes, laboratoire des métiers d’insertion, espace accueillant et chaleureux, une zone tampon pour les personnes hébergées ici : elles ne sont pas tout à fait dans le monde extérieur, mais n’en sont pas non plus coupées. La cohabitation se passe très bien. Les retours de travailleurs sociaux montrent que beaucoup de personnes logées ici ne sont pas passées à la médication, ils sortent de leurs chambres, se remettent à travailler. Il s’agit avant tout d’un projet social ! »
Grands voisins Questions à Simon Laisney Directeur Général Quel a été le principal défi du projet ? La mixité ne se décrète pas, elle se vit, se pratique, avec des chronologies différentes entre entreprises et insertion sociale. Nous avons relevé ce challenge ! Les autres réussites du projet ? Nous sommes dans le 14ème arrondissement de Paris, plutôt bourgeois. Aujourd’hui, ces habitants viennent – par exemple, une grand-mère du quartier a créé un club de bridge -, ils ne sont plus braqués sur le logement social. Le tout Paris vient, mais il faut aussi veiller à ce que l’on ne soit pas dépossédé du projet. Pour la programmation évènementielle, par exemple,
Contact Plateau Urbain 82 avenue Denfert-Rochereau 75014 Paris contact@plateau-urbain.com www. plateau-urbain.com Simon Laisney, Directeur Général 06 75 53 32 60
nous privilégions les volontés locales, sans têtes d’affiche. Nous préfigurons l’usage futur du parc urbain ! Quelques difficultés à surmonter tout de même ? Pour la cinquantaine de belles histoires que nous pouvons déjà raconter sur le site, il ne faut pas oublier les autres. Nous avons créé une zone sur le site pour que les personnes hébergées puissent se rencontrer, un espace à eux. Autre écueil : pour les personnes sans papiers, impossible de travailler, nous avons donc créé une monnaie temps locale, à utiliser au troc shop. Nous devons inventer et évoluer en permanence !
Les Chiffres • 12 310 m2 (61%) hébergement • 3 730 m2 (18%) associations • 1 410 m2 (7%) entrepreneurs • 1 360 m2 (7%) enseignement • 750 m2 (4%) artistes • 650 m2 (3%) évènementiel • 20 210 m2 • 130 structures associatives, culturelles et entrepreneuriales.
Ville
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Projet
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Les abattoirs de Namur, nouveau lieu culturel d’avenir
Les abattoirs communaux fonctionnent jusqu’en 1988, puis peinent à trouver une nouvelle destination, tour à tour abri de nuit, garages, ateliers, ou même centre de formation… D’abord voués à la démolition, ces bâtiments presque centenaires se voient finalement sauvés par les habitants du quartier, devenant, entre briques et bambous, un centre culturel et une bédéthèque.
Sur un hectare, l’écrin de briques jaunes renferme différents bâtiments, trouvant une seconde jeunesse dans diverses activités artistiques et culturelles. Depuis l’entrée du bâtiment, située au pied de la majestueuse tour, symbole des abattoirs, le visiteur arrive dans un patio de verre distribuant plusieurs pièces. Chacune d’elle constitue un atelier aux multiples activités. Danse, photographie et diverses expressions artistiques ; ou même activités musicales amplifiées qui ne risquent pas de perturber les autres occupants : elles se situent dans des salles insonorisées en sous-sol. Déjà, on devine l’incroyable transformation du lieu. Qui se poursuit dans la partie centrale, espace d’exposition permanente. Il s’agit du cœur du bâtiment et le lieu de l’articulation du projet culturel des abattoirs. Outre les événements et expositions qui s’y déroulent, les artistes et autres utilisateurs des abattoirs s’y retrouvent autour d’une table pour imaginer, créer, réinventer,… tout en regardant vers l’extérieur, entre les bambous. Ce grand volume, ouvert et organisé sur deux niveaux permet d’accéder à d’autres fonctions des abattoirs : en suivant la rampe, on accède au patio central des ateliers. Par un couloir étroit, on découvre la salle de création et de monstration, mais également la salle des associations. Seules les cinq résidences d’artistes, qui ont pour vocation de fonctionner de manière indépendantes, ne sont pas directement connectées à ce centre de vie, de foisonnants projets socio-culturels. Dotée d’une régie son et lumière, pourvue d’un grill technique et de deux loges, la salle de création et de monstration comprend également un gradin rétractable d’une capacité de cent cinquante huit places assises. Elle répond à la salle des associations : afin de permettre l’accueil des associations et des comités de quartier, le projet comprend une salle équipée d’une cuisine et de sanitaires, pouvant accueillir une trentaine de personnes, et donnant directement sur une cour intérieure, qui rend l’espace lumineux.
La plus grande bédéthèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles A l’origine, le bâtiment qu’occupe la Baie des Tecks était le bâtiment administratif des abattoirs. Adossé au bâtiment d’origine, une extension aux formes contemporaines, tournée vers la rue, a été réalisée. Au total, la surface au sol est ainsi portée à près de 650 m², répartis sur deux niveaux. Le bâtiment, largement vitré et orienté tant vers le quartier que vers le site des abattoirs, équipé d’un ascenseur, accueille la plus grande bibliothèque dédiée à la BD de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Originalités, innovations Ces bâtiments des années 30, destinés à la démolition, ont pu être sauvegardés et rénovés, avec pour volonté d’y créer un espace culturel tourné sur ce quartier populaire et dont les habitants profitent
pleinement. L’environnement a été une préoccupation majeure du projet. Le fait de maintenir les bâtiments des anciens abattoirs est déjà en soit une démarche environnementale puisqu’elle a évité de lourds travaux de démolition entrainant une gestion des déchets sans doute pollués. Mais les bâtiments ont également été restaurés en prenant en compte la qualité environnementale : isolation thermique poussée (< K35), panneaux photovoltaïques, alimentation des sanitaires en eau de pluie, ventilation avec récupération de chaleur présentant un rendement supérieur à 75%, installation de chauffage basée sur une chaudière à condensation modulante, luminaires à basse consommation d’énergie, etc. L’aménagement des abords prévoit que l’ensemble du pavage soit réutilisé sur place et les déblais issus des démolitions et terrassements du projet de logements seront également utilisés en remblais sur le site. L’intérieur n’a pas été oublié : les
bâtiments ont été meublés et aménagés avec des matériaux de récupération. Une partie du site fait l’objet de la construction de quarante-huit logements basse énergie, en ciblant l’accueil de nouveaux habitants qui renforceront la sociologie du quartier. Une autre partie sera transformée en parc public, comprenant plaine de jeux, espaces verts, espaces publics, mobilier urbain et cheminements. Bomel et SaintServais, quartiers « derrière la gare », autrefois négligés, retrouvent enfin un souffle dynamique. « Le CCRN intègre largement les associations et les habitants dans l’élaboration du projet culturel, rendu possible par les conditions favorables de location de la Ville de Namur. La rénovation du site a en outre permis de créer des espaces associatifs et un espace horeca, infrastructures manquantes dans le quartier et désormais largement mises à disposition des habitants et de leurs associations. »
Les abattoirs de Namur Questions à Arnaud GAVROY Adjoint au maire en charge de l’Aménagement du Territoire, de la Régie foncière, de l’Energie et de la Citadelle Quels ont été les défis à relever lors de cette réhabilitation ? Un ancien projet porté par la précédente majorité prévoyait de raser le bâtiment pour en faire un parking, ce qui aurait été une véritable catastrophe pour ce quartier en souffrance. Il a donc fallu changer totalement de projet et tout reprendre à zéro. Le site des abattoirs est situé dans un ancien quartier industriel et servait d’entrepôt (abri de nuit, stockage de matériel, …) et pour les cours pratiques du FOREM Construction. Un schéma directeur de quartier a été réalisé pour définir plus précisément l’avenir du site. Une intervention, même positive, dans un quartier en souffrance n’est jamais aisée. Sentiment d’abandon, isolement social, craintes, mécontentements divers ont demandé d’importants moments de dialogue avec la population. Comment le projet répond aux nouveaux enjeux et besoins de la ville ? Le projet répond à l’impératif de reconstruction de la ville sur elle-même. Une friche industrielle a été revitalisée pour recréer un noyau de vie mixte au sein de la ville, à proximité des services et des transports en communs. Il s’agit de miser sur la ville (plutôt que sur l’étalement urbain) et de la renforcer. Tant pour ses qualités environnementale, sociales et économiques, que pour son processus exemplaire de participation
citoyenne, le projet répond aux nouveaux enjeux de développement durable que Namur entend bien relever. Il s’agit en outre d’une première action dans un quartier populaire en souffrance. La rénovation des abattoirs a donné un nouveau souffle au quartier et le secteur privé a commencé à s’y intéresser. D’autres projets publics et privés et le projet culturel des abattoirs constituent donc en quelque sorte le point d’inflexion vers le renouveau du quartier. L’envie de sauver le site est venue directement des habitants : Oui, à l’initiative du Comité de quartier de Bomel asbl et avec l’aide de professionnels de l’architecture et de l’histoire de l’architecture, dès 2002, les habitants du quartier ont initié le processus de sauvegarde du site. Le dialogue avec les autorités communales a été constant et constructif même s’il n’allait pas de soi au début. Il a fallu attendre le changement de majorité pour que le projet initial de démolition soit abandonné au profit d’un projet de réhabilitation soutenu par les habitants. Dès le début du processus de rénovation, une importante de phase de participation et de travail collaboratif avec le comité de quartier a donc été mise en place. Actuellement, le projet du centre culturel aux Abattoirs intègre des représentants du quartier dans ses organes de gestion. On peut affirmer que la participation citoyenne est un élément fort, que la Ville de Namur a toujours pris en compte, et qui se développe encore dans les activités culturelles que la rénovation du site des Abattoirs permet aujourd’hui.
Les Chiffres • Subvention de 3,5 millions d’euros pour la rénovation par la Wallonie (site à réaffecter). La Ville de Namur attribue un budget de 3,7 millions d’euros - à savoir 1 million « Ville » et 2,7 millions « Régie foncière ». Coût total : 7,2 millions d’euros • 48 logements + 4 emplacements pour commerces/bureaux/services • 1 centre culturel • 5 résidences d’artistes • 1 bibliothèque spécialisée BD Calendrier Juin 2002 : décision du conseil communal de démolir les abattoirs. Juillet 2002 : le quartier se mobilise pour l’éviter Octobre 2003 : le comité de quartier propose plusieurs occupations pour le site 2004-2005 : processus participatif impliquant 80 personnes Avril 2006 : pétition, les abattoirs sont sauvés en octobre Octobre 2010 : le collège communal approuve le projet d’installation du CCR et de la bédéthèque sur le site des abattoirs. Avril 2012 : le marché est attribué à la société Franki, en partenariat avec le bureau d’architectes BAEB, le bureau Berger (techniques spéciales) et ABCIS (études de stabilité). Février 2013 : début des travaux Mars 2014 : fin des travaux
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Beffrois de la
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Creation
Les Beffrois de la création 2015
Retour sur Les de la
Beffrois
Creation 2015 Lauréats
Le prix des Beffrois de la création salue les réalisations ou projets d’aménagement et d’architecture contemporains qui répondent le mieux aux évolutions profondes et structurelles de notre société. Les défis pour les professions du cadre de vie sont importants. Les mutations écologiques, sociétales ou techniques s’invitent dans le quotidien de chacun. A cet effet, ce prix valorise la production des architectes, des urbanistes et des paysagistes dans la variété de leurs expressions, en accord avec la demande et l’usage. Les Beffrois de la création récompensent des œuvres aménagées, construites ou imaginées. Leur objectif est d’être un outil de sensibilisation du grand public à l’architecture, à l’urbanisme, au paysage, au cadre de vie ainsi qu’un support pédagogique pour les décideurs. Première catégorie - Aménagement Lauréat 2015 : Unités de production fivoises, Lille (59) Deuxième catégorie - Construction neuve Lauréats 2015 ex-aequo : Ecole maternelle, Don (59) & Médiathèque pluridisciplinaire, Meurchin (62) Troisième catégorie - Réhabilitation-extension Lauréat 2015 : Centre des arts plastiques, Fresnes-sur-Escaut (59) Quatrième catégorie - Futurs Imaginés Lauréat 2015 : KAB, Chicago (US) Mention spéciale pertinence de qualités des espaces de vie Blaq architectures pour l’ensemble de sa candidature
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LISTE DES NOMINES 2016 PAR CATEGORIE
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Catégorie : Futurs Imaginés
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n Réinventer Calais : Sans/auto production - Perou Pôle d’exploitation des Ressources Urbaines n Concours d’idées pour l’avenue du Peuple Belge à Lille : Axe Culture n «J’irai marcher dans le canal du Nord» : Auto projet - Adèle Diaz, MarieFrédérique Le Penven
Les nominés Catégorie : la catégorie Réhabilitation/Extension n Liliad - Learning center innovation, Villeneuve d’ascq : Région Hauts-deFrance - Aue Weber n Halle de marché, centre de création culturel, Bruay La Buissière : BplusB FaceB Camille Mourier et Germain Pluvinage n Hermitage Gantois, Lille : Société Lilloise d’Investissement Hôtellier - A propos de lieu Agence MAES – Architectes urbanistes Architecte du patrimoine architectes d’intérieur PROJEX INGENIERIE B.E.T Vincent Brunelle n Complexe cinématographique, Armentieres : EIFFAGE ImmobilierSEM Ville Renouvelée - Agence MAES – Architectes urbanistes Atelier CATTANI – Architectes scénographe ETR Ingénierie – BET VRD SERGA - Acousticien SL2EC n Extension d’une habitation et aménagement de sa terasse sur les toits, Lille : HAPPY ARCHITECTURE Perrine Génot architecte dplg n Extension et réhabilitation de la mairie de Proville : Ville de Proville - Plaatform n Maison D, Seclin : Mme et Mr Roucoules - WEISS Emmanuelle
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Catégorie Paysage/Urbanisme n Pôle restauration, Auchan, Noyelles-Godault : Immochan - agence Autrement Dit, Antoine Deleval n Bars de plage, module «Touquet»,Touquet Paris-Plage : Ville du TouquetParis-Plage - Agence Grafteaux-Klein n Aménagement place du Général de Gaulle, Steenwerck : Communauté de Communes des Monts de Flandres, Agence Paysage
Catégorie Ensembles Neufs n Côté Nature, Sainghin en melantois : Logis Métropole NACARAT - HORNOY Philippe- architecte Leblanc/Venacque Paysagistes STRATE n Espace Freycinet, Dunkerque : SCI DU PORT n Siège social de Lille Métropole Habitat, Tourcoing : Lille Métropole Habitat Dietmar Feichtinger Architectes n Piscine Plein Sud : Ville de Lille - Agence Béal-Blanckaert n Résidence Universitaire du Vivier, Boulogne sur Mer : HABITAT du Littoral 2XS ARCHITECTURE n Groupe Scolaire Paulette Deblock, Sin le Noble : Ville de Sin-le-Noble Arpayge Paysage ETAC economiste ETR Ingénierie ZIG ZAG Architecture n Collègue Complexe sportif Lille : Conseil Général du NordVille de Lille Chartier Dalix Architectes n Ruche d’entreprise et parking silo de la tossée, Tourcoing : Conseil général du Nord & Sem ville renouvelée - Tank Architectes n Espace Municipal André Parent, Anzin : Ville d’Anzin - Olivier Werner Architecte
Beffrois de la
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Creation2016
12 et 13 octobre 2016 Lille Grand Palais