Rapport de l’atelier de partnering des 8 et 9 juillet 2013
PROJET D’AMÉNAGEMENT ET DE MISE EN VALEUR DU PARC JEAN-DRAPEAU
Rapport de l’atelier de partnering PROJET D’AMÉNAGEMENT ET DE MISE EN VALEUR DU PARC JEAN-DRAPEAU
Sommaire exécutif En vue de la commémoration, en 2017, du 375e anniversaire de fondation de Montréal et du 50e anniversaire dʼExpo 67, la Société du parc Jean-Drapeau a confié à la société QIM la tâche de définir les interventions dʼaménagement et de mise en valeur de quatre secteurs des Îles : le Mail central, la Promenade riveraine panoramique, le Parterre de lʼîle Sainte-Hélène et la Place des Nations. À cette fin, plus de 40 personnes, notamment reconnues pour leur expertise professionnelle, leur connaissance des lieux, leur expérience de grands projets dʼaménagement ou leur rôle stratégique dans les commémorations de 2017, ont été invitées à participer à un atelier de partnering, tenu dans lʼîle Notre-Dame les 8 et 9 juillet 2013. Voici les grandes lignes qui ressortent de leurs échanges :
Perceptions et souhaits Le parc Jean-Drapeau est perçu comme montréalais, métropolitain et international. Témoin dʼun passé glorieux, symbole de réussite et dʼouverture au monde, il doit retrouver sa renommée internationale et son caractère dʼavant-garde. Accessible par plusieurs modes de transport, le Parc souffre dʼune signalisation déficiente et dʼun aménagement confus, qui le rendent peu compréhensible. Il faut un aménagement marquant, de grande qualité, mettant lʼaccent sur le dégagement et la mise en valeur des vues, sur le site même (Calder, Biosphère,...) et lʼenvironnement (fleuve, ville,...).
Conditions de réussite Le projet actuel sera une réussite sʼil donne un surcroît de signification au site et renforce sa personnalité, par des mesures de mise en valeur et un aménagement de calibre international dans lequel prédomineront paysagement, architecture, design, art public, et non une végétation laissée à elle-même ; sʼil constitue lʼamorce dʼun réaménagement dʼensemble du Parc et contribue à sa vision dʼensemble; sʼil clarifie les questions dʼaccès et de circulation (place de lʼauto, fin de la circulation de transit,...); sʼil est conçu comme partie dʼun réseau fluvial métropolitain.
Attentes Les attentes exprimées sont largement consensuelles (améliorer lʼaccueil et lʼorientation; éclaircir la végétation; mettre en valeur les repères visuels; prioriser le permanent); elles sont élevées (réaménager la station Jean-Drapeau; rehausser lʼoffre commerciale, donner une grande qualité à lʼaménagement et au design, ramener lʼeau vive - lac, canaux); elles portent plus loin que le projet à lʼétude et que lʼhorizon 2017 (le projet doit avoir des suites, couvrir à moyen terme lʼensemble du Parc, ajouter au patrimoine à léguer).
Potentiels, contraintes, usages, qualités Parmi les potentiels, une localisation exceptionnelle, une renommée internationale encore vive et quelques témoins matériels (Calder, Biosphère, Habitat 67, pont de la Concorde,...), la grande valeur symbolique des quatre sites sélectionnés. Les principales contraintes : le temps (horizon 2017) et les budgets serrés (55 M $), mais aussi la détérioration de certaines composantes matérielles et les problématiques de transport. Les usages sont assez évidents et consensuels pour 3 des 4 sites : accueil, orientation et services au Mail Central; flânage, découverte, liens avec le fleuve sur la Promenade riveraine; événements à forte affluence et fort volume au Parterre; quant à la Place des Nations, les études des professionnels devraient permettre dʼen préciser les choix vocationnels. Les qualités recherchées : pérennité et permanence; clarté et lisibilité; qualité de design et dʼaménagement; fonctionnalité. 1
1- Mise en contexte 2017 marquera : - Le 50e anniversaire de la création du parc Jean-Drapeau, dans son périmètre actuel, et de lʼExposition universelle de 1967, créée sur ce site par la Ville de Montréal et le gouvernement canadien, - Le 375e anniversaire de la fondation de Montréal et - Le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Pour lʼoccasion, la Société du parc Jean-Drapeau, dont une partie constitue le premier grand parc public montréalais (1874), avant même le mont Royal (1876) et jouit depuis 2007 dʼun statut de site du patrimoine, sʼest dotée dʼun projet de valorisation et de développement, Horizon 2017, qui totalise 159,7 M $ de 2012 à 2017. La Société du parc Jean-Drapeau (SPJD) a mandaté Quartier international de Montréal (QIM) en tant que donneur dʼouvrage délégué pour la réalisation de lʼÉtape 1, soit le programme dʼaménagement et de mise en valeur (PAMV), estimé à environ 55 M $, intégrant quatre composantes :
1.1 Réhabilitation de la Place des Nations Rénovation des six bâtiments et réaménagement de la place centrale afin de pouvoir accueillir des évènements.
Budget : 12,5 M $
Source : parc Jean-Drapeau
Objectifs : - Donner une nouvelle vie au site; - Protéger et mettre et valeur certaines icônes de 1967; - Miser sur un design et une fonction tournés vers lʼavenir; - Accueillir des évènements publics ou privés afin que le site constitue une nouvelle source de revenus; - Augmenter lʼoffre de diffusion culturelle à Montréal.
1.2 Promenade riveraine panoramique Construction dʼune promenade riveraine animée le long des berges du Saint-Laurent, dans les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame Objectifs : - Aménager une promenade de près de 3 km, accessible été comme hiver; - Redonner aux Montréalais lʼaccès au fleuve et des percées visuelles uniques sur leur ville. 2
Budget : 22,5 M $
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1.3 Mail central Création dʼun espace dʼaccueil et dʼorientation ou de transit avec la station de métro, donnant au site une image de marque et une signature distincte
Budget : 15,0 M $
Objectifs : - Créer un triangle de circulation continue entre le métro, le Calder (LʼHomme) et la Place des Nations; - Offrir différents services, concessions, ambiances et points de vue sur la Ville de Montréal et le fleuve.
1.4 Parterre de lʼîle Sainte-Hélène Aménagement dʼun espace confortable et adaptable pouvant recevoir environ 45 000 personnes lors de différents événements
Budget : 5,0 M $
Objectifs : - Aménager un site propice à lʼaccueil de grands spectacles et festivals de renommée internationale, été comme hiver; - Ajouter des services permanents en termes dʼénergie, de commodités et dʼéclairage architectural; - Éliminer autant que possible lʼîlot de chaleur et la poussière dispersée lors de grands rassemblements; - Sécuriser le site, tout en permettant une adaptabilité aux différents types dʼévénements.
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1.5 Choix des sites d’intervention et limites budgétaires En réponse à des questions posées par les participants à lʼatelier de partnering quant au choix de ces quatre interventions, M. Daniel Blier, Directeur général de la SPJD (Société du parc Jean-Drapeau), donneur dʼouvrage, et M. Clément Demers, Directeur général de QIM (Quartier international de Montréal), donneur dʼouvrage délégué, ont apporté les précisions suivantes : - Les quatre sites dʼintervention ont été choisis en raison de leur caractère symbolique et de leur valeur stratégique pour remettre le site en valeur dʼici 2017 et après; - Ce sont les sites les plus fréquentés des Îles (hormis la Ronde, le Casino et le Grand Prix); - Ce sont les sites qui offrent le plus de liens avec le fleuve, la ville et la montagne, et entre les îles (promenade riveraine). Lʼapproche adoptée nʼest pas de concevoir dʼabord formellement un plan dʼensemble, ce qui supposerait notamment dʼidentifier ou de créer une cohérence entre un grand nombre de sites très différents, et imposerait un échéancier beaucoup plus long, mais plutôt, comme ce fut le cas dans le Quartier international et le Quartier des spectacles, de saisir lʼopportunité dʼune volonté des riverains ou des pouvoirs publics pour réaliser, dans le secteur le plus significatif du territoire visé et dans un échéancier à court terme (ici 2017), un projet inspirant et de grande qualité, capable de susciter par la suite dʼautres interventions, sʼinscrivant dans une vision dʼensemble. Si lʼon réalise un projet inspirant, il sera beaucoup plus facile dʼaller chercher du financement pour la suite. À lʼorigine, la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec avaient convenu des budgets de réaménagement de la Place des Nations (12,5 M $, sur la base dʼun plan fonctionnel et technique réalisé en 2009), et dʼaménagement de la Promenade riveraine (22,5 M $, sur la base de lʼexpérience des professionnels). La Société du parc Jean-Drapeau a estimé quʼil serait opportun dʼajouter à ce projet deux autres sites dʼintervention : - Le Mail central, qui constitue le portail dʼentrée au parc et sa colonne vertébrale (15 M $); - Et le Parterre de lʼîle Sainte-Hélène, seul site capable dʼaccueillir de vastes foules (45 000 personnes) lors de grands événements (5 M $). Les budgets ont été fixés en fonction des ressources financières de la Société.
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2- Déroulement de l’atelier Lʼatelier a eu lieu au Pavillon du Canada, salle La Toundra, du parc Jean-Drapeau (8 juillet), puis au Pavillon de la Jamaïque (9 juillet). Lundi 8 juillet Accueil Introduction Présentation du projet Conditions de réussite Visite et repas Retour sur la visite Attentes des parties prenantes - Accès et déplacements - Paysage et patrimoine - Infrastructure dʼaccueil - Partage de lʼespace Leçons de la journée Cocktail
8 h 30 9 h 10 h 11 h 12 h 14 h 14 h 30
MARDI 9 JUILLET Accueil 8 h 30 Sommaire de la journée 9 h Critères de qualité pour 9 h 15 la conception des aménagements - Mail central - Promenade riveraine - Parterre - Place des Nations Engagements des parties prenantes 11 h 15 Conclusions et clôture 12 h 15 Repas 12 h 30 à 14 h
16 h 15 16 h 30 à 19 h
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3- Synthèse des présentations Au cours des deux journées de partnering, les participants ont bénéficié de six présentations : Daniel Blier | Directeur général de la SPJD Monsieur Blier a dʼabord rappelé les faits saillants de lʼhistoire du site, depuis sa vocation militaire en 1775, le vieux Fort (1820) abritant aujourdʼhui le Musée Stewart, lʼutilisation du site par les Montréalais aux fins dʼactivités sportives au XIXe siècle, la construction du Pavillon des baigneurs (1938-1953), jusquʼau point culminant : lʼExpo 67, dont il reste quelques vestiges : pavillons des États-Unis, de la France, du Québec, du Canada, de la Jamaïque, de la Tunisie, de la Corée, Habitat 67, la Place des Nations, la Ronde. A suivi Terre des Hommes entre 1968 et 1981, avec le legs de LʼHomme, de Calder, le bassin olympique en 1976, le Grand Prix du Canada de Formule 1 depuis 1978, les Floralies internationales en 1980, lʼInternationale des Feux Loto-Québec depuis 1985, le Casino depuis 1993, lʼouverture de la Biosphère en 1995, les Championnats du monde des sports aquatiques en 2005. À lʼhorizon 2017, la revitalisation de la station de métro Jean-Drapeau, le renforcement des liens par navette avec le Vieux-Port et Longueuil, le resserrement de la programmation afin dʼaccueillir des événements qui contribuent davantage à lʼidentité du site et à lʼoffre touristique hivernale, et la réalisation des quatre interventions proposées (promenade, mail central, parterre, Place des Nations) sont au calendrier, ce qui suppose des aménagements livrés en novembre 2016. Pierre Bouchard | Direction des grands parcs et du verdissement, de la Ville de Montréal Monsieur Bouchard, a essentiellement traité du Plan directeur du Parc des Îles, conçu en 1990 et réalisé en 1993. En 1990, on constate déjà que le lieu manque dʼunité, que lʼaménagement est imcomplet et inadéquat, et lʼaccès aux activités difficile. Lʼobjectif général du projet pour la partie ouest - île Sainte-Hélène est de créer un aménagement de type naturel marqué par la présence de lʼeau et lʼencadrement dʼune végétation dense. Dans cet esprit, on projette de remodeler le lac des Cygnes, de renaturaliser les berges, de créer un parterre pour les spectacles, dʼaménager un belvédère faisant pendant à celui du mont Royal, dʼaménager un quai pour les navettes, signaler le point dʼaccueil par la sculpture de Calder et aménager une promenade riveraine vers le vieux Fort (musée Stewart). Le concept retenu comprend « un mail central, une promenade riveraine, un réseau extensif de promenades, des aires de services, des espaces verts et bleus en toile de fond, la présence dʼart public, une signalisation unique. » À quelque 30 ans de distance, le potentiel du site, conclut-il, demeure le même quʼen 1990.
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Clément Demers | Directeur général de QIM Monsieur Demers a présenté cette société, fondée en 1999 et dédiée à la réalisation de projets complexes et structurants. Les valeurs de QIM sont : le développement durable, la valorisation des déplacements piétons et en transport collectif, la valorisation de la qualité (conception, matériaux, construction, entretien), la gestion efficiente et la communication continue avec les parties prenantes (partnering, visioning et leurs suites). QIM agit soit comme donneur dʼouvrage délégué, soit comme gestionnaire de projet. Lʼapproche stratégique de gestion des parties prenantes sʼapplique à lʼélaboration dʼun concept inspirant, à la gestion du projet, à la réalisation du projet et à son suivi. QIM favorise la participation financière du privé dans les projets, comme ce fut notamment le cas dans le Quartier international, et ce pourrait lʼêtre au parc Jean-Drapeau. Parmi les autres réalisations de QIM, mentionnons le réaménagement de la rue McGill, du square des Frères-Charon, lʼagrandissement du Musée Pointe-à-Callière, et lʼaménagement du Quartier des spectacles (en cours). France Vanlaethem | Professeure à lʼUQAM et présidente de Docomomo-Québec Madame Vanlaethem sʼest intéressée au patrimoine moderne du parc des Îles. Lʼîle Sainte-Hélène est le seul territoire dʼenvergure à bénéficier dʼun statut dans le cadre de la Loi sur le patrimoine du Québec, la plupart des autres éléments protégés étant des immeubles, au nombre desquels on trouve Habitat 67, classé en 2009. La citation de lʼîle Saint-Hélène se fonde entre autres sur le fait quʼelle fut le cœur du site dʼExpo 67, sans oublier cependant que plus de 350 ans dʼoccupation humaine ont modelé son territoire. Le projet à lʼétude aujourdʼhui couvre non seulement lʼîle originelle, mais toute la pointe ouest, qui fut le véritable cœur dʼExpo 67, située sur une des deux zones de remblai, ayant intégré lʼîle Verte à lʼouest et lʼîle Ronde à lʼest. Selon Édouard Fiset, lʼarchitecte en chef dʼExpo 67, le site de lʼactuelle Place des Nations devait être une vaste figure de proue, représentant le Canada souhaitant la bienvenue aux nations. Le pavillon des États-Unis dominait lʼest de ce secteur. Il subsiste très peu de témoins matériels de cette époque, et plusieurs pavillons et sites, notamment la Place des Nations, sont en mauvais état. Il reste des infrastructures (métro, ponts, passerelle) et deux œuvres dʼart majeures (Calder et Roussil). Le plan dʼensemble dʼExpo, très novateur, jouait sur le contraste entre les espaces verts du parc de Todd (1930), conservés, et les espaces bâtis et urbains du site, structurés par des systèmes de transport diversifiés : expoexpress, minirail, gondoles, pousse-pousse, vaporetto, hovercraft, autobus et voies pédestres, partie intégrante de lʼexpérience du visiteur, dont il ne reste plus rien. Lʼarchitecture de paysage, profession encore en émergence à lʼépoque, fut tardivement chargée dʼassurer lʼunité de lʼensemble en aménageant les espaces intermédiaires. On devrait sʼinspirer de cette contribution exceptionnelle, hélas aujourdʼhui effacée, dans la conception des nouveaux aménagements. Les années 80 ont été funestes pour le patrimoine architectural et urbain dʼExpo. Puis dans les années 90, la mise en œuvre dʼun plan dʼensemble privilégiant la naturalisation a eu pour effets dʼeffacer jusquʼà lʼempreinte au sol du cœur dʼExpo 67 et dʼen renier lʼesthétique moderniste minérale. Le parc tel quʼil est aujourdʼhui est peu convaincant et on ne peut parler dʼenvironnement de qualité. On trouve lʼintégrale de cette présentation à lʼadresse : http://www.parcjeandrapeau.com/_download/Atelier-ParcJDrapeau-texte-2013-07-31-final.docx
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Liane Morin et Mitchell Lavoie | Finissants en maîtrise en urbanisme, Acertys Madame Morin et monsieur Lavoie ont procédé à des entrevues avec 119 visiteurs du site (76 Montréalais et 43 touristes). Ce sondage nʼa pas de prétention scientifique et on ne saurait en tirer de déductions statistiquement significatives; il visait avant tout à faire un portrait-éclair des utilisateurs. On y constate la présence de différents modes dʼaccès au site : métro, vélo, marche, autobus, voiture, mais la prédominance nette du métro est peut-être gonflée par le fait quʼune bonne part des entrevues a eu lieu à proximité de la station Jean-Drapeau. Un élément ressort de ce coup de sonde : cʼest la faible fréquence des visites sur le site, 45 sujets en étant à leur première visite, 28 sujets sʼy rendant 2 à 3 fois par an, et à peine 12 une fois par semaine; 77 % des répondants ont dit ne pas visiter le parc en hiver 1 . Parmi les améliorations souhaitées par les répondants, on note : chez les Montréalais, plus dʼévénements culturels, plus de commerces (restaurants, bars), un meilleur accès à lʼeau et, chez les touristes, plus de commerces, et une meilleure accessibilité en vélo ou à pied. Madame Marie-Claude Robert | Directrice générale de lʼAssociation des Architectes Paysagistes du Québec et administratrice de Soverdi Madame Robert, sʼest intéressée plus particulièrement à la Promenade riveraine panoramique envisagée sur les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame. Une telle Promenade, destinée essentiellement aux piétons et cyclistes non-sportifs, offrira des vues exceptionnelles sur le fleuve, Montréal et la montagne, procurera aux usagers une expérience de découverte unique et dotera dʼune valeur ajoutée une rive publique de près de 3 km. Certains des tronçons de cette Promenade posent des défis importants : ainsi, le premier, situé près du pont Victoria et de la voie maritime, nʼoffre aucune liaison piétonne ou cyclable avec la Rive-Sud. La plupart des tronçons situés sur lʼîle Notre-Dame (2,3,4,6,7) sont fortement sollicités pendant le Grand Prix, peu aménageables en raison de leur proximité avec la piste, ou problématiques pour la sécurité de ceux qui y circulent. La traversée du Pont de la Concorde (8), envisageable sous divers modes, offre de belles vues sur les Îles elles-mêmes, tandis que la pointe ouest (9), venteuse et froide, propose une vue exceptionnelle du fleuve; ce tronçon et les suivants sur lʼîle Sainte-Hélène (9, 10, 11) permettent une pénétration à lʼintérieur vers des sites et ouvrages dʼintérêt et des destinations majeures : Place des Nations, Lac, Parterre, Calder, Mail central; un 12e tronçon est envisageable, qui longe le stationnement de la Ronde et se rend jusquʼau Musée Stewart, offrant des vues sur la ville, le vieux Fort et le pont Jacques-Cartier. Quel que soit le parcours retenu, la Promenade, utilisable de jour et de soir, à lʼannée longue, devrait se donner une signature paysagère originale et une diversité dʼambiances, assurer lʼaccessibilité universelle et la sécurité des piétons, et donc réduire les conflits dʼusage, se doter dʼœuvres dʼart public, permettre à lʼusager de voir et toucher le fleuve, de découvrir la richesse de la biodiversité ambiante. Sur lʼîle Sainte-Hélène, le Hautcontour (chemin Einstein) et le Bas-contour (avenue Macdonald) devraient recevoir un traitement et servir à des usages distincts.
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1 (N.B. Il demeure difficile de distinguer la fréquentation du site de celle des événements; au total, les Îles génèrent 11 M dʼentrées par année (Source : SPJD), de ce nombre, 6,5 M dʼentrées sont attribuables au Casino de Montréal (Source : Société des casinos), et plus dʼ 1 M à la Ronde (Source SPJD), tandis que le Grand prix de Montréal attire sur place quelque 500 000 entrées gratuites et payantes (Source : Radio-Canada); lʼessentiel des entrées est lié à des événements très diversifiés : NAPA, Osheaga, Feux Loto-Québec, Weekends du monde, Fête des Neiges,...)
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4- Perceptions et souhaits Les participants ont été invités à répondre en quelques lignes à deux questions : - Que représente pour vous le Parc Jean-Drapeau ? - Que souhaiteriez-vous quʼil devienne ?
4.1 contenus des rapports de discussions en plénière Que représente le site pour vous ? La fierté montréalaise; un parc leader international; un site quʼil faut commémorer; caractère innovateur et avant-gardiste; caractère champêtre naturalisé; beaucoup dʼévénements marquants; sports, divertissement, lieu de rassemblement Vues sur Montréal, caractère insulaire; partie dʼun réseau; en marge de la ville Relation personnelle, voire nostalgique (Expo 67, Floralies), accessibilité; potentiel inconnu et sousexploité; site quʼon fréquente ponctuellement; propice à de multiples activités; site qui a déjà vécu Espace vert; patrimoine; joyau; ouverture sur le monde; accessibilité et proximité; vue imprenable sur Montréal, symbole de Montréal; festif, familial, rassembleur; Parc associé à son passé; événements extrêmement puissants dans lʼimagination; oasis méconnue; lisibilité faible; lieu associé à la tenue dʼévénements; identité floue et fragmentée Lieu de nature; site abandonné dʼExpo 67; difficile à comprendre; potentiel de vues sur la ville et le fleuve; diversifié dans ses activités : sports-culture Découverte du monde; unicité du lieu; grand succès en déclin et déstructuré; énorme potentiel de mise en valeur; symbole fort; grand terrain de jeu pour les Montréalais; présence internationale par les activités; non-destination où les événements sont plus forts que le lieu, le passé plus fort que le présent Lieu laissé à lui-même; moins central que le mont Royal; lieu plein de contraintes qui irritent le promeneur tranquille; désir de flânage pour certains vs parc plus vivant entre les événements pour dʼautres; apparente contradiction entre affirmation de lʼaccessibilité et désir de plus dʼaccessibilité; exemple de nature en train dʼenvahir un site en grande partie artificiel et dʼen gommer la dimension culturelle
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Que souhaiteriez-vous qu’il devienne ? Connectivité; assumer le XXIe siècle et le passé; renommée internationale; caractère unique; Vocations culturelles et sportives; lieu animé à lʼannée longue; ne pas encadrer les événements mais conserver une liberté; vitrine de la culture et du savoir-faire; destination et lieu de cohabitation; fait partie dʼun ensemble urbain; retrouver une modernité Pôle dʼattraction majeur; accessible par transport collectif; renforcer la relation avec le fleuve; services commerciaux et événementiels de haute qualité; conserver et mettre en valeur les spécificités du site; infrastructures modernes accessibles 12 mois / an Moins de nature, plus de culture; source dʼinspiration pour lʼart, la culture, le design; meilleure cohabitation entre usages non-commerciaux; plus facile dʼaccès Retrouver une renommée à la hauteur des grands événements passés; modèle dʼaccessibilité universelle, tous modes; destination hors-programmation à lʼannée; assumer le legs dʼExpo 67, aménagements qui permettent les vues sur la ville Un parc qui serait le cœur de la ville (réf. Central Park); lieu de détente et de nature; mettre en valeur le site patrimonial; destination internationale; lieu pour la pêche; multifonctionnel (sports-culture), ouvert à lʼannée; meilleure accessibilité; Un lieu de grand rassemblement et de grande qualité, vivant, emblématique, achalandé en tout temps, accessible à la famille; de calibre international; une fenêtre magistrale sur Montréal Éviter de faire du Parc Jean-Drapeau un autre parc-nature comme ceux de la CUM.
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4.2 Analyse et synthèse des perceptions et des souhaits On peut résumer une grande partie de ces impressions en quelques axes de réflexion : Situer le Parc dans le temps Nostalgie dʼun passé glorieux, « plus fort que le présent »; symbole de réussite et dʼouverture au monde, encore vivant dans lʼimagination (mais mort dans la réalité); prééminence des événements, par définition éphémères, sur le lieu, qui se plie à toutes les exigences du moment; patrimoine en couches superposées : vestiges archéologiques, équipements militaires de 1820 (Fort, Poudrière, Blockhaus); aménagements et constructions des années 1930 (parc de Todd, Pavillon des baigneurs, restaurant; tour de Lévis); vestiges dʼExpo 67, des Floralies, de Terre des Hommes, plusieurs de ces couches sont plus ou moins effacées, aucune nʼétant assez forte pour donner une identité à lʼensemble... Situer le Parc dans lʼespace On le voit comme montréalais, et le principal potentiel quʼon lui prête est celui des vues sur Montréal; et en même temps, on comprend bien que, malgré son importance et son caractère unique, il ne peut être le « Central Park » de Montréal, ce rôle revenant de toute évidence au parc du Mont-Royal; enfin, il est international, mais à travers les grands événements passés (site dʼExpo 67, des Floralies, bassin olympique) ou plus récents (Championnats de natation, Grand Prix de Formule 1, Feux dʼartifice). Quand on parle de réseau, de connectivité, à quelle échelle se situe-t-on : montréalaise ? métropolitaine ? internationale ? Comment accéder à un site réputé accessible On reconnaît à la fois la grande variété de moyens dʼaccéder au site (métro, automobile, vélo, autobus, marche, navette fluviale), en même temps que la difficulté de sʼy retrouver, à cause dʼune signalisation très déficiente, de fréquents changements de configuration des voies de circulation, selon les usages et les événements, de lʼeffacement des sentiers, envahis par la végétation, de lʼabsence de repères visuels clairs, du moins dans lʼîle Sainte-Hélène, et on réclame une meilleure accessibilité (à la fois une « accessibilité universelle » pour toutes personnes, quelles que soient leurs capacités fonctionnelles, et une meilleure accessibilité au site en général). Ce paradoxe cache peut-être une nostalgie de toute la dimension transport, diversifiée et très avant-gardiste, quʼoffrait Expo 67 à ses visiteurs; Lire et comprendre le site Site, qui nʼapparaît vraiment limpide que dans trois usages et événements : Le Casino, la Ronde et le Grand prix de Formule 1, qui sont autant de destinations, toutes situées en marge du Parc lui-même. Autrement, on éprouve, avec raison, la sensation de circuler dans un environnement en régression où, comme lʼexprime un participant, « la nature est en train de bouffer la culture ». 11
Les souhaits exprimés : - Retrouver la « renommée internationale », la « modernité », « lʼavant-garde », - Une fréquentation plus importante et régulière, dans un environnement capable de constituer un « pôle dʼattraction majeur », et de faire vivre, « à lʼannée longue », commerces et services de grande qualité... Renvoient à un passé qui a tiré sa gloire dʼopportunités événementielles exceptionnelles (une Exposition universelle, des Floralies internationales, des Jeux olympiques, un Grand prix de Formule 1,...). Or il apparaît clair que la réalisation de tels souhaits ne peut plus aujourdʼhui se fonder, du moins en premier lieu, sur de lʼévénementiel. On rêve plutôt dʼun parc qui serait une « destination hors-programmation à lʼannée ». On souhaite donc un réaménagement marquant et de qualité du site, qui conférerait à celui-ci un pouvoir dʼattraction à grande échelle. Ce réaménagement devrait mettre lʼaccent sur un dégagement et une mise en valeur des vues, tant vers lʼintérieur du parc lui-même (dégagement de la Biosphère, du Pavillon des baigneurs, de la station de métro, des grandes œuvres dʼart) que vers lʼextérieur (mise en valeur des vues panoramiques sur le fleuve, la ville, les ponts) et sur une réappropriation et une requalification de sites stratégiques (Mail central, Parterre, Place des Nations).
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5- Conditions de réussite Les participants ont été invités à compléter la phrase : « Le projet sera une réussite si... » 5.1 contenus des rapports de discussions en plénière Sʼil y a assez dʼargent (et de volonté politique); si des interventions concertées ont un impact significatif; Si le projet est de grande qualité (aménagement de calibre international) et durable (capable de traverser le temps); si le site devient un passage obligé pour les touristes; sʼil constitue un legs durable; Sʼil y a une vision claire à long terme avec une personnalité affirmée; sʼil y a continuité de la conception à la réalisation; si le projet suscite des phases ultérieures; si des budgets sont associés à la construction et à lʼentretien; si les parties prenantes et les partenaires sʼengagent pour la suite; Sʼil y a un geste fort; si lʼon peut parler dʼun « avant / après » notable; Si le lieu devient significatif, plutôt que fonctionnel; si le projet transcende la nature; Si la zone désignée (autour du métro) devient le cœur du projet; si les besoins et les vocations sont bien définis pour chaque secteur; Si le parc Jean-Drapeau est conçu comme partie dʼun réseau fluvial incluant les îles du Saint-Laurent, les parcs en rive, à lʼéchelle métropolitaine; si les visiteurs peuvent sʼapproprier le fleuve; Si le site est accessible tous modes (sauf automobile); si lʼaccès au site et la circulation dans le site sont améliorés; si lʼon anticipe le besoin de circulation; si lʼon établit une signalisation unique et claire; si les liens avec le Vieux-Port sont renforcés (traversée gratuite; fréquence des navettes); Si les liens avec la Ville sont permanents (12 mois / an); si des services sont fournis à lʼannée; Si le projet suscite lʼenthousiasme de la population.
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5.2 Analyse et synthèse des conditions de réussite On a pu constater une cohérence assez grande dans les résultats de cet exercice, des réponses identiques ou similaires ayant été nombreuses. Il s‘en dégage quelques axes de réflexion : La pérennité du site Il ressort nettement de lʼexercice une volonté de conférer au Parc une pérennité quʼil nʼa pas connue depuis 50 ans. Cette pérennité passe dʼabord par un aménagement de grande qualité et de calibre international, capable de traverser le temps, ce qui requiert volonté politique, mobilisation (engagement des parties prenantes et des partenaires) et investissements financiers. Les participants évoquent à plusieurs reprises une évaluation future de la réussite du projet : avant / après; legs durable; passage touristique obligé; phases ultérieures; (fréquentation accrue résultant de lʼenthousiasme de la population. Il est clair (bien que non exprimé) que la pérennité du Parc se construira à moyen et long termes, et ne se manifestera pleinement que lorsque le Parc aura été remis en valeur notamment par des projets dʼaménagement. À la notion de pérennité est associée celle de permanence : permanence des services; permanence des liens avec la ville (navette fluviale, transport collectif). La personnalité du site Plusieurs parlent dʼune personnalité forte pour le site, mais peu dʼexemples ou de détails sont donnés. Deux principes fondamentaux sont cependant avancés : la signification doit émaner du site lui-même, plutôt que de ses fonctions; et : le projet doit transcender la nature (autrement dit, cʼest lʼappropriation collective, notamment manifestée par lʼintervention en aménagement, paysagement, architecture, design, art public, qui doit prédominer, et non une végétation laissée à elle-même). Lʼimportance des choix vocationnels pour chacun des secteurs est reconnue par les participants. Transport et circulation La problématique des transports et de la circulation apparaît dans cet exercice : au-delà de propositions sans nul doute consensuelles, telle lʼamélioration de lʼaccessibilité, de la signalisation et de la circulation, se posent quelques questions cruciales : quelle doit être la place de lʼauto ? Certains nʼen veulent carrément pas; dʼautres souhaiteraient la gratuité du stationnement (actuellement quelque 4 000 places, à 16 $/jour — principale source de revenu de la SPJD); dʼautres pensent que les navettes fluviales à partir de Montréal, de la Rive-Sud —et peut-être à lʼintérieur dʼun plus vaste réseau) devraient être développées afin dʼoffrir une véritable alternative à lʼauto (encore là on évoque la gratuité); enfin, on parle dʼinterdire la circulation de transit (autos passant par les Îles pour contourner les ponts). Une clarification des questions dʼaccès et de circulation est de toute évidence une condition de réussite. 14
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Échelle du projet et du site Enfin, une condition de réussite est formulée concernant lʼéchelle du projet et du site, évoquée en 4.2 : le Parc pourrait être conçu comme partie dʼun réseau fluvial à lʼéchelle métropolitaine, incluant les îles du Saint-Laurent (ex. Îles de Boucherville) et les parcs en rive, ce qui suppose que le projet global de réaménagement du Parc Jean-Drapeau doit, dès ses premières phases, sʼinscrire non seulement dans les plans et les budgets de la Ville de Montréal, mais aussi dans la mise en œuvre du PMAD (Plan métropolitain dʼaménagement et de développement) de la Communauté métropolitaine de Montréal. Un tel choix pourrait amener à développer le réseau des navettes fluviales.
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6- Retour sur la visite du site Lors de la visite du site, les participants ont été invités à prendre des photos illustrant un aspect significatif du site et à en choisir une par équipe. Les photos sélectionnées montrent pour la plupart dans quelle mesure la végétation envahissante dissimule des éléments majeurs, comme la Biosphère; à quel point les équipements temporaires (tapis gazon, kiosques blancs, affiches jaune citron) banalisent par leur proximité des œuvres aussi remarquables que le Calder; comment la présence incongrue de poubelles, de conteneurs, de clôtures, etc., éparpillés sur le site, enlèvent à celui-ci tout pouvoir de séduction...
L’exercice de la visite a permis aux participants, qui ont admis pour la plupart ne pas être venus sur le site depuis longtemps et ne pas le fréquenter régulièrement, de constater : - Que des aménagements autrefois prestigieux et symboliques, comme la Place des Nations, sont dans un piètre état, - Que le Parterre, censé accueillir des foules lors de grands événements, présente un aménagement de bas de gamme (aussi bien le recouvrement de sol que les équipements temporaires); - Que la végétation, probablement héritée en bonne partie du Plan directeur de 1990, a envahi le site et lʼa, paradoxalement, « dénaturé », au point quʼelle obstrue même les vues sur la ville et le fleuve depuis le haut et le bas contours; - Que, sur le Mail central, en principe lieu dʼaccueil, on ne voit plus ni le Pavillon des baigneurs, ni la Biosphère, ni même la station de métro, que la signalisation y est absente et que les commerces y ont lʼair moribonds...
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7- Attentes des parties prenantes Les participants ont été appelés à exprimer leurs attentes à lʼégard de quatre dimensions du projet : infrastructures dʼaccueil, accès et déplacements, partage de lʼespace, paysage et patrimoine.
7.1 Infrastructures d’accueil Le Parc Jean-Drapeau est un site à entrées multiples : station de métro, pont Jacques-Cartier, navette fluviale, Pont de la Concorde. Il importe donc de : - Prendre en charge le visiteur à son point dʼentrée, et de - Créer un lieu dʼaccueil et dʼorientation principal (réf. pyramide du Louvre) Le design devrait contribuer à lʼaccueil, à lʼorientation (et, plus globalement, à lʼexpérience du visiteur) en donnant à la signalisation (actuellement pléthorique et confuse), au mobilier temporaire, aux services (toilettes, infirmerie,...) et aux commerces (restaurants, cafés, bar,...) un langage clair, propre à lʼensemble du Parc. Outre un site Web clair et convivial, le Parc devrait offrir un accès aux technologies de lʼinformation (bornes interactives, Wi-fi), mais aussi un kiosque dʼaccueil animé par un personnel accueillant, et prévoir des aires de repos, à lʼombre. Les équipements techniques devraient être camouflés. Lʼidée dʼinstaller à proximité de la station de métro une maquette dʼExpo 67 et dʼutiliser les panneaux dʼaffichage qui bordent le Mail central pour en évoquer lʼambiance, a été évoquée.
7.2 Accès et déplacements Actuellement, lʼaccès au site nʼest pas optimal. Pour mieux profiter des quelque 6 M dʼentrées annuelles au Vieux-Port et au Vieux-Montréal, il faudrait étudier la faisabilité dʼun traversier en continu entre le Vieux-Port et lʼîle Sainte-Hélène (débarcadère donnant sur la Promenade); ce nouveau mode de transport serait financé par une commandite.
La station de métro Jean-Drapeau a besoin d’un bon réaménagement : - Ses abords devraient être dégagés afin de la rendre visible (ainsi que les édifices marquants à proximité); - La boutique (dépanneur, souvenirs) qui loge dans la station devrait être éliminée pour restituer les vues et lʼorientation à partir de la station; - La configuration dʼorigine des portes de la station (nord et sud) devrait être rétablie.
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Certains participants estiment quʼil faudrait voir, avec la STM, les possibilités dʼaugmentation de la fréquence des trains, particulièrement les soirs de feux dʼartifices ou dʼévénements à forte affluence et, plus globalement, quelles modalités de réaménagement sont possibles dʼici 2017. La circulation de transit devrait être éliminée sur les Îles, surtout à une période où de grands travaux sont prévus sur les ponts et risquent de provoquer beaucoup de congestion. Cependant, un mode de transport collectif pourrait sʼimplanter sur le Pont de la Concorde, où circulait lʼExpo-Expresss il y a 50 ans. Par ailleurs, on constate que la marche et lʼusage du vélo ne sont pas toujours agréables, notamment vers La Ronde. La question devrait être traitée avec les partenaires concernés, incluant peut-être Bixi. Dans quelle mesure les projets réalisables à lʼhorizon 2017 pourraient-ils évoquer la diversité et lʼaspect avant-gardiste que revêtaient les modes de transport offerts par Expo 67 et (re)faire du Parc un espace de démonstration en transport?
7.3 Partage de l’espace Actuellement, on assiste à une quasi-privatisation des espaces du site (La Ronde, le circuit Gilles-Villeneuve, le Casino, mais aussi le site clôturé du Parterre). Confronté à lʼéparpillement, à lʼabsence de structure, le visiteur est désorienté. Les cafés, bars, lieux de rencontre sont sans lien avec le fleuve. Le piéton ne sait pas où il a le droit de circuler, où il a priorité. Les éléments dʼintérêt sont bien cachés (même le métro !).
Pour corriger cette situation il faut que le projet contribue à : - Éviter les conflits entre cyclistes et piétons, flâneurs et sportifs, minéral et végétal; rechercher la cohabitation entre événements et lieu permanent, parc et fleuve, parc et agglomération urbaine, nature et culture; - Éclaircir la végétation pour retrouver les vues; augmenter et rehausser la qualité de lʼoffre commerciale et des services; - Concentrer lʼévénementiel sur un site unique : le Parterre (N.B. certains ont cependant parlé de concerts de lʼOSM ou de lʼOpéra de Montréal à la Place des Nations); vouer le Mail central à lʼaccueil et à lʼorientation; vouer la Place des Nations aux pique-niques quatre saisons, avec un équipement et un mobilier permanents, et accentuer le lien entre ce site et la Promenade; consacrer le bas-contour aux piétons; - Créer un mobilier événementiel qui soit une signature pour lʼensemble du Parc; créer un passeport pour toutes les activités.
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7.4 Paysage et patrimoine Avec son histoire, son aménagement, son patrimoine bâti, aménagé, archéologique et naturel, ses vues sur le fleuve, la ville et la montagne, le Parc Jean-Drapeau, créé en 1874, est le premier parc urbain à Montréal et le site dʼExpo 67 a été reconnu pour son caractère dʼurbanité, sans tomber dans lʼexcès dʼasphalte que connaissent certains secteurs.
Si l’on veut aujourd’hui y ajouter au patrimoine à léguer, il faut : - Retrouver les liens visuels avec la Biosphère, le Calder et, plus généralement, dégager lʼespace et les vues et mettre en valeur les repères visuels; - Remettre en valeur les différentes façons de parcourir le territoire, telles quʼelles existaient en 1967; ramener lʼeau vive, lʼeau courante sur le site (alors quʼaujourdʼhui les anciens canaux, lʼancien lac des Cygnes sont stagnants et vaseux); - Prioriser le permanent et réduire le temporaire; organiser lʼespace de façon plus audacieuse pour y intégrer les éléments patrimoniaux et redonner une fonction à ceux-ci; restaurer les œuvres dʼart public...
7.5 Synthèse des attentes Outre une grande cohérence dans les propos des participants, quʼil faut peut-être attribuer, en bonne part, à lʼévidence de certains constats (abandon du site à la végétation, banalisation et dissimulation des principaux éléments patrimoniaux, déficience dans lʼaccueil et la signalisation, désorganisation de lʼespace,...), on constate que les attentes formulées par les participants au partnering sont élevées et, visiblement, quʼelles portent plus loin que le projet aujourdʼhui à lʼétude et que lʼhorizon 2017. Comme le disait un participant, « le projet doit être le levier du réaménagement de lʼensemble ». Considérant lʼampleur des attentes exprimées et la pauvreté des budgets actuellement disponibles (55 M $) pour réaliser les quatre interventions projetées : Mail central, Promenade riveraine, Parterre, Place des Nations, des choix devront être faits. La SPJD et QIM sʼaccordent à dire quʼil vaudrait mieux en faire moins, et le faire bien, que de traiter superficiellement un ensemble trop vaste dʼinterventions, qui auraient forcément une qualité et un impact moindres.
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Cela dit, l’exercice exprime l’éventail des préoccupations des parties prenantes et amorce déjà la conception d’une vision d’ensemble, appelée à se réaliser par étapes, notamment : - En traitant dès maintenant des problématiques dʼaccessibilité au site et dʼaccessibilité universelle sur le site, dʼaccueil et dʼorientation, de transport, de signalétique, de partage de lʼespace et de conflits dʼusages, dʼhydrographie et de topographie,...; - Et en abordant la contribution du design, du paysagement, du transport, de lʼhydrographie, de lʼart public à la commémoration dʼExpo 67 et à lʼanimation de lʼespace public sur le site.
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8-Analyse des composantes Dernier exercice de lʼAtelier de partnering, les participants ont été invités a se pencher sur les composantes du projet, identifiant dans chacun des cas (Mail central, Promenade riveraine, Parterre, Place des Nations) les potentiels à exploiter, les contraintes à prendre en compte, les usages à privilégier, les qualités recherchées.
8.1 Le Mail central Le Mail est une porte, une promenade urbaine (réf. les Ramblas, à Barcelone), qui va de la station de métro (dont il faut clarifier la lisibilité) jusquʼà LʼHomme, de Calder. Dans lʼétat actuel, il est difficile de donner un sens à cet espace. Certains proposent dʼen changer le nom. La Biosphère, la station de métro et le Pavillon des baigneurs devraient être dégagés, la place elle-même élargie et minéralisée, les fontaines mises en valeur. La station de métro devrait être ouverte et transparente (élimination de la boutique) et retrouver une position centrale. Le reste (commerces, pont sur un ancien canal,...) a peu de valeur. Lʼaménagement devrait être clarifié, simplifié, pour éliminer la pollution visuelle, et mieux définir les axes visuels vers les autres points dʼintérêt. Un mobilier polyvalent (on évoque le mobilier original dʼExpo 67 et celui de la Promenade des artistes, dans le Quartier des spectacles) pourrait border la place. Lʼoffre commerciale devrait être améliorée, mais pas multipliée (on ne veut pas se retrouver avec des locaux vacants, faute de rentabilité). Les restaurants, cafés, bars, lieux de rencontre devraient être en lien avec le fleuve (par exemple au débarcadère) et avec le Mail central, sans cependant affecter le Calder, dont lʼintégrité artistique doit demeurer intacte. Le Mail devrait avoir essentiellement une vocation dʼaccueil et dʼorientation. Cʼest là quʼon devrait retrouver le kiosque dʼaccueil, mais aussi des services comme la location de vélos ou lʼaccès Wi-fi.; certains évoquent la nourriture de rue. Expo 67 devrait être commémorée (photos, maquette) sur cette place. À lʼextrémité sud, le Calder, élément majeur du site, doit être magnifié par un aménagement de grande qualité, dont seront exclus lʼévénementiel et les équipements temporaires (les abords du Calder ne devraient plus servir de lieu pour les «piknic électronik», festival de musique électronique qui pourrait trouver un espace plus propice à la Place des Nations). Lʼaxe Biosphère-Calder donne sur La Promenade riveraine, qui mène, par le nord, à la Place des Nations. Un nouveau lien piéton intérieur devrait mener directement du métro au Parterre et à la Place des Nations, par le sud, clarifiant les axes visuels et les destinations dès la sortie du métro. 21
8.2 La Promenade riveraine La Promenade ne doit pas être quʼun dispositif linéaire, mais doit aussi permettre des pénétrations à lʼintérieur du site. Pour maximiser le gain en regard des efforts consentis, le parcours prévu pourrait être décalé et, plutôt que dʼaller du pont Victoria jusquʼau débarcadère, il pourrait mener du Pavillon du Canada à la Plaine des Jeux (à lʼest du débarcadère). Toutefois, si une partie de la Promenade est aménagée sur lʼîle Notre-Dame, elle devrait offrir un lien vers la Plage, destination familiale très populaire. La tour de Lévis, qui surplombe la Plaine des jeux et offre des vues sur les îles elles-mêmes, le fleuve et la ville, devrait être prise en compte dans la mise en valeur de la dimension panoramique. Plusieurs hypothèses ont été avancées sur le segment de la Promenade qui emprunte le pont de la Concorde : passerelle piétonne sous le pont pour sentir la proximité du fleuve, réaménagement du tablier pour y permettre la circulation piétonne dans un environnement fleuri,... La Promenade riveraine devrait offrir, aux points majeurs de son parcours, des cartes permettant aux usagers de sʼorienter; un éclairage piéton devrait favoriser la fréquentation de soir; des haltes, à lʼombre, dotées dʼun mobilier urbain adéquat devraient être prévues; des œuvres dʼart public pourraient aussi parsemer le parcours, qui doit permettre, là où cʼest possible, un lien direct avec lʼeau (fleuve, canaux, plans dʼeau), au prix dʼune renaturalisation des berges si nécessaire. Il apparaît préférable que le parcours de la Promenade offre des boucles, plutôt que dʼobliger les usagers à rebrousser chemin, une fois parvenus à ses extrémités. La Promenade devrait privilégier le calme, le flânage, les marcheurs (et les cyclistes promeneurs). La présence, sur le flanc nord de lʼîle Sainte-Hélène, de deux parcours parallèles (haut et bas contours) devrait permettre de séparer les sportifs (haut contour) des promeneurs (bas contour), sans pour autant interdire lʼaccès du haut contour aux piétons amateurs de vues panoramiques. Enfin, un lien direct et très fort entre la Promenade et la Place des Nations devrait contribuer à désenclaver celle-ci et à favoriser sa fréquentation.
8.3 Le Parterre Le Parterre est un espace actuellement voué à la tenue de grands spectacles attirant des foules trop intenses pour les sites urbains (Quartier des spectacles, Vieux-Port), tel Osheaga, festival de musique rock et électronique, qui occupe les lieux depuis 2006; le site peut accueillir quelque 45 000 spectateurs à la fois, lʼévénement génère 120 000 entrées et procure à la SPJD dʼappréciables revenus. Le Parterre devrait conserver cette vocation, et constituer le seul secteur du site à accueillir ce type dʼévénement, au prix cependant de réaménagements dʼenvergure.
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Lʼaménagement actuel de lʼespace est en effet de piètre qualité : lʼespace est clôturé, le revêtement de sol inadéquat, les installations (scène, arrière-scène, équipements accessoires) éparpillées. La proximité du plan dʼeau stagnante quʼest devenu le lac des Cygnes nʼajoute pas de valeur à cet espace. Lʼintervention pourrait inclure une modification de la topographie, à la fois pour améliorer la fonctionnalité du lieu, réduire le rayonnement du bruit et améliorer la qualité visuelle et fonctionnelle du sol et de ses revêtements (gravier, pelouse). Les aménagements scéniques devraient être optimisés : scène permanente; réduction de lʼarrière-scène; remplacement des équipements et services temporaires par du permanent; dissimulation des fils et équipements accessoires dans des conduits permanents, concentration des éléments techniques dans certaines zones plutôt uqe dans lʼensemble du site. Des participants ont évoqué lʼidée que le Parterre accueille éventuellement dʼautres genres de spectacles, tel Cavalia. Certains proposent de donner un nouveau nom à cet espace.
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8.4 La Place des Nations La distance (réelle ou perçue, du métro et des stationnements), lʼétat des lieux, lʼéchelle, lʼeffet de barrière que crée actuellement le pont de la Concorde, lʼabsence dʼaccès à lʼeau, lʼaspect désolant du lac des Cygnes sont autant de contraintes à prendre en compte en vue dʼune requalification de la Place des Nations. Lʼidée de créer sur le pont de la Concorde une gare belvédère, ou dʼy faire des animations eau+lumière, a été évoquée. Espace de grand prestige lors dʼExpo 67, alors que sʼy tenaient tous les événements protocolaires, les visites de chefs dʼÉtat, et de grands spectacles attirant les foules, la Place, autrefois desservie par lʼExpo-express empruntant le pont de la Concorde, est aujourdʼhui dans un état tel quʼon ne peut garantir la conservation ni la restauration intégrale de tous ses aménagements originaux. La localisation de la Place des Nations demeure cependant exceptionnelle : à la pointe ouest de lʼîle Sainte-Hélène, elle demeure la «figure de proue» du site, dont lʼaménagement de la Promenade riveraine panoramique et lʼéventuelle ouverture dʼun nouveau lien sud depuis le métro favoriseront lʼaccès. Il reste cependant à relever le défi de trouver à ce lieu dʼexception une vocation à sa mesure. Certaines suggestions ont été formulées : favoriser sur ce site les pique-niques quatre saisons, en y installant des équipements permanents (tables, barbecues), ce qui pourrait notamment attirer les familles de différentes communautés culturelles montréalaises; y relocaliser les piknic électronik, festival de musique électronique actuellement localisé à proximité du Calder. Certains ont évoqué la présence complémentaire dʼun souk artistique. Ces pistes, quʼil reste à approfondir, supposent une recherche de convivialité familiale, multiculturelle et populaire, qui a longtemps constitué lʼun des principaux usages de lʼîle Sainte-Hélène, avant la tenue dʼExpo 67. Des participants ont évoqué le modèle du Festival de Lanaudière pour souhaiter que la Place des Nations devienne un lieu de concerts symphoniques et dʼopéra. Dʼautres aimeraient y retrouver un mémorial dʼExpo 67.
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8.5 Synthèse des potentiels, contraintes, usages à privilégier, qualités recherchées 8.5.1 Les potentiels Lʼabandon du site depuis des décennies a ceci de bon, comme le soulignait un participant, que « le potentiel est le même aujourdʼhui quʼen 1990 ». Les espaces sont là; certains jouissent dʼune localisation (Place des Nations) ou dʼune configuration (Mail, Promenade) exceptionnelles. Quant au Parterre, cʼest sa fonctionnalité qui lui confère sa valeur. Le site jouit toujours auprès des Montréalais, des résidants de la grande région métropolitaine et, plus lointainement, dans le souvenir des visiteurs du monde, de la renommée et de lʼexpérience dʼExpo 67 et, dans une moindre mesure, de Terre des Hommes, des Floralies et des Jeux Olympiques. Dʼimportants témoins matériels du passé de lʼîle Sainte-Hélène ont survécu : LʼHomme de Calder, la Biosphère, le Pavillon des baigneurs, la station Jean-Drapeau, le Mail central, le haut et le bas contours, lʼespace de la Place des Nations, le pont de la Concorde et, accessible par celui-ci, Habitat 67. La plupart de ces témoins peuvent être rendus visibles, voire accessibles, au besoin remis en valeur, et contribuer à la requalification et à lʼintérêt de lʼensemble du site. Un autre potentiel crucial se dégage de lʼAtelier de partnering : cʼest le large consensus qui sʼest manifesté chez les participants quant à la grande valeur symbolique des sites choisis, la pertinence de lʼaménagement de la Promenade riveraine panoramique, la nécessité de dégager les vues en réduisant la végétation, de redonner au site son caractère urbain en partie minéral, là où cʼest requis, dʼy réaffirmer la prédominance de lʼintervention humaine et de la culture sur la nature. Le site du parc Jean-Drapeau doit être considéré à la fois comme essentiellement montréalais, central à lʼéchelle de la grande région métropolitaine, et significatif à lʼéchelle internationale, ce qui incite à rechercher des partenariats à plusieurs niveaux : - À commencer par les autres occupants des Îles : La Ronde, le Casino, le Grand Prix de Montréal, - Mais aussi chez lʼensemble des organismes, institutions et pouvoirs publics montréalais, régionaux, québécois et canadiens intéressés à contribuer à la triple commémoration prévue en 2017 en bonifiant les interventions prévues, - Chez de grandes entreprises québécoises (par exemple du domaine du transport) qui pourraient y trouver une vitrine privilégiée pour leurs réalisations ou leurs prototypes les plus audacieux, - Et, pourquoi pas ?, des partenaires internationaux qui ont jadis contribué à Expo 67 et pourraient enrichir encore la dimension dʼart public du site.
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8.5.2 Les contraintes Les contraintes les plus lourdes sont : - Les délais de livraison (novembre 2016 pour utilisation au printemps 2017) et - Les limites budgétaires (55 M $). Au-delà de ces paramètres, il faut compter avec les contraintes propres au site lui-même : - Le circuit Gilles-Villeneuve est tellement proche de la berge que, sur certains tronçons, une promenade riveraine ne peut être aménagée quʼen porte-à-faux; - Les haut et bas contours ont le statut de voies dʼévacuation en cas dʼurgence, ce qui nʼest pas forcément compatible avec la vocation bucolique quʼon veut leur attribuer et les équipements dont on souhaite les doter; - La station de métro Jean-Drapeau a été conçue il y a 50 ans, selon les normes en vigueur à cette époque. Afin de répondre aux nouveaux besoins, à lʼachalandage et aux normes actuelles en fonction de lʼutilisation des portes nord et sud, un réaménagement important est requis, ainsi quʼune réfection des infrastructures; jusquʼà quel point toutes ces mesures peuvent-elles être réalisées dʼici 2017 ? - Plus globalement, les problématiques dʼaccessibilité et de transport (augmentation de la fréquence du métro et des navettes fluviales; gestion de la circulation automobile et élimination de la circulation de transit; implantation dʼautres modes de transport collectif) demeurent complexes et potentiellement coûteuses; - Les aménagements originaux de la Place des Nations sont si abîmés quʼil nʼest pas évident de pouvoir les restaurer; - Le pont de la Concorde crée un effet de barrière entre la Place des Nations et le reste du site, accentué par lʼespace situé sous le pont et par la vue de lʼancien Lac des Cygnes; - Lʼimplantation de commerces et de services quatre saisons de qualité demeurera risquée, dans un environnement où les autres occupants (Ronde, Casino, Grand Prix) ont déjà leurs propres activités commerciales, tant que le réaménagement des espaces principaux du parc Jean-Drapeau nʼy aura pas suscité une fréquentation suffisante pour attirer des commerces de ce calibre.
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8.5.3 Les usages Pour trois des quatre sites dʼintervention, les usages semblent assez évidents, et consensuels : - Le Mail central a un usage dʼaccueil, dʼorientation et de services; cʼest la porte principale du site requalifié; - La Promenade riveraine a un usage de marche, de flânage, de calme, et propose une expérience de découverte (vues panoramiques sur le fleuve, la ville, la montagne; vues sur lʼintérieur du site), et de contact avec le fleuve et avec la biodiversité ambiante. - Le Parterre a un usage dʼaccueil dʼévénements à grande affluence et à fort volume. Lʼusage à donner à la Place des Nations est plus difficile à définir, dʼune part à cause de lʼincertitude qui entoure les vestiges des aménagements originaux et, dʼautre part, en raison de lʼeffet de barrière créé par le pont de la Concorde et lʼancien lac des Cygnes. Diverses suggestions ont été exprimées : pique-niques; musique symphonique; mémorial dʼExpo 67, lieu de célébration des fêtes nationales, mais aucune ne sʼest vraiment imposée. Il a été convenu de procéder à des séances de réflexion et dʼéchanges en vue dʼidentifier les meilleurs usages possibles pour ce lieu exceptionnel. Certains usages ont été identifiés sans être localisés précisément : ainsi on parle de fonction commémorative dʼExpo 67 au Mail et à la Place des Nations. 8.5.4 Les qualités recherchées - La pérennité apparaît comme une qualité prédominante; partout, on cherchera à rendre visibles et à mettre en valeur des témoins matériels du passé; partout on cherchera à remplacer le temporaire par du permanent; le projet se présente lui-même comme la création dʼun patrimoine à léguer; - La permanence est un caractère associé à la pérennité; on souhaite le remplacement des équipements temporaires par des équipements permanents de grande qualité; on cherche à étendre lʼoffre de services et de commerces en toutes saisons, lʼaccessibilité au site et la circulation sur le site (notamment sur la Promenade) à lʼannée longue; - La clarté et la lisibilité sont une autre qualité recherchée (par contraste avec lʼ« absence de sens » constatée actuellement); on veut dégager les vues, éliminer lʼinutile (équipements temporaires, végétation envahissante); doter le site dʼune signalisation unique et claire; tracer de nouveaux axes directs (depuis le métro vers la place des Nations, au sud du Parterre); établir des connexions (entre le Mail et la Promenade, entre celle-ci et la Place des Nations); - La qualité de design et dʼaménagement (minéral et végétal,...) sur les places; dans la création dʼune famille de mobilier urbain permanent et dʼune famille de mobilier événementiel; dans la mise en valeur de LʼHomme de Calder (et, éventuellement, dʼautres œuvres dʼart public),...; - La fonctionnalité, plus évidente dans le cas du Parterre, mais qui sʼapplique aussi au Mail central et à la Promenade. La fonctionnalité est aussi, avec lʼesthétique, une composante du design. 27
9 - Engagements des parties prenantes Au terme de cet Atelier de partnering, fréquenté chaque jour par plus de 40 participants, plusieurs d’entre eux ont exprimé leur engagement à l’égard du projet : - Le Conseil régional de lʼenvironnement de Montréal entend favoriser la discussion sur ce projet parmi ses quelque 200 membres corporatifs, et à participer, éventuellement par une consultation publique, à lʼélaboration dʼune vision dʼensemble à moyen terme; - Héritage Montréal est intéressé au Parc Jean-Drapeau, à son patrimoine et à leur mise en valeur, par le projet, dʼici 2017 et après, notamment pour sʼassurer que les interventions proposées sʼinscrivent dans une vision dʼensemble à plus long terme, mettant à contribution lʼensemble des Montréalais; - Transport 2000 considère que, même si 2017 nʼest pas une fin, il faut que les partenaires deviennent des ambassadeurs du projet et se propose de jouer ce rôle; - Les Amis de la montagne peuvent aider par des échanges entre professionnels, pour partager lʼexpertise acquise sur le mont Royal, et souhaitent travailler en réseau; - Le Service de la Culture et du patrimoine de la Ville de Montréal est prêt à contribuer, notamment dans la remise en valeur du Calder; - Les professeurs de lʼUQAM au niveau des programmes dʼétudes supérieures en design dʼévénement et architecture moderne et patrimoine se sont donnés un thème commun cette année, qui est Expo 67 et, dans ce cadre, pourront collaborer et contribuer au projet; - Docomomo-Québec, organisme qui se consacre à lʼarchitecture moderne et au patrimoine contemporain, est intéressé; - La Société logique entend contribuer à faire du site un modèle dʼaccessibilité universelle (identification des enjeux, test des solutions proposées); - La Direction des Grands parcs et du verdissement, de la Ville de Montréal, veut inscrire le projet dans une perspective métropolitaine; - Vélo-Québec sʼintéresse à la mobilité douce (piétons, cyclistes) et à la conservation du havre de paix que constituent les Îles; lʼorgansime peut fournir son expertise; - Le Conseil des Arts de Montréal offre sa collaboration et son expertise, notamment dans la programmation de la Place des Nations; - La Chaire de tourisme Transat - UQAM offre sa collaboration pour procéder, par exemple, à des études comparatives avec des parcs urbains ailleurs dans le monde; - LʼAssociation des Architectes Paysagistes du Québec accueillera en 2017, à Montréal, le congrès international de la profession, et est intéressée à contribuer au projet à court et à moyen termes (2017 et après); - La Soverdi est disposée à jouer un rôle dʼintermédiaire en matière de verdissement et de stratégies de verdissement; 28
Rapport de l’atelier de partnering PROJET D’AMÉNAGEMENT ET DE MISE EN VALEUR DU PARC JEAN-DRAPEAU
- Le Bureau du patrimoine, de la toponymie et de lʼexpertise de la Ville de Montréal peut mettre à la disposition des professionnels toutes les connaissances acquises; - LʼÉcole dʼarchitecture du paysage de lʼUniversité de Montréal entend proposer que les ateliers de lʼÉcole orientent leur réflexion notamment vers la problématique du parc Jean-Drapeau ou dʼautres aspects de la célébration du 50e anniversaire dʼExpo 67; - Le Comité ZIP - Jacques-Cartier, voué à lʼamélioration de lʼétat du fleuve, est prêt à contribuer de ses connaissances pour accentuer la connection directe entre les Montréalais et le fleuve; - La Société de transport de Montréal, poursuivra avec les professionnels lʼétude conjointe de la station Jean-Drapeau (mise à niveau des infrastructures et développement); - Lʼorganisme Kéroul, contribuera de son expertise à la dimension dʼaccessibilité universelle au site de tourisme et à de culture que sont les Îles. Pour sa part, QIM sʼest engagé à répondre aux attentes des participants, en demeurant en contact avec lʼensemble des participants pour leur présenter, dʼici quelques mois, les premières ébauches du concept et esquisses dʼaménagement.
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Annexe - Participants à l’Atelier de partnering PROJET DʼAMÉNAGEMENT ET DE MISE EN VALEUR DU PARC JEAN-DRAPEAU Michel Archambault Bureau des gouverneurs de la Chaire de tourisme Transat
Claude Cormier Claude Cormier + associés, architecture de paysage et design urbain
Louis Barbeau Fédération québécoise des sports cyclistes
Michel Dallaire Michel Dallaire Design Industriel inc.
Gérard Beaudet Faculté de lʼAménagement- Université de Montréal
Renée Daoust Daoust Lestage, architecture design urbain
Sophie Beaudoin Claude Cormier + associés architecture de paysage et design urbain Pierre Bellerose Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal Sylvie Bibeau Comité ZIP Jacques-Cartier
Clément Demers QIM Danielle Demers QIM Coralie Deny Conseil Régional de lʼEnvironnement Montréal Guylaine Di Tomaso Société de Transport de Montréal
Daniel Blier Société du Parc Jean-Drapeau
Isabelle Dumas Bureau du patrimoine, de la toponymie et de lʼexpertise de la Ville de Montréal
Léopold Boire Société du Parc Jean-Drapeau
Paule Favreau-Lessard Communauté Métropolitaine de Montréal
Pierre Bouchard Ancien Directeur -Direction des grands parcs et verdissement
Manuela Ferron Société du Parc Jean-Drapeau
Catherine Brosseau QIM
Gabrielle D. Germain Kéroul
Dinu Bumbaru Héritage Montréal
Camille Guédon Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal
Gilles Chatel Société du Havre de Montréal
Sylvie Guilbault Les amis de la montagne
Jean-Robert Choquet, Culture et patrimoine, Ville de Montréal
Nathalie Julien-Boucher Société du Parc Jean-Drapeau
Mario Cicioli Grands parcs et verdissement, Ville de Montréal 30
Rapport de l’atelier de partnering PROJET D’AMÉNAGEMENT ET DE MISE EN VALEUR DU PARC JEAN-DRAPEAU
Sophie Lanctot Société Logique
Louise Ménard Bureau des festivals de la Ville de Montréal
Suzanne Lareau Vélo Québec
Shahila Merali Société du Parc Jean-Drapeau
Daniel Lavoie Société du Parc Jean-Drapeau
Liane Morin Étudiante en urbanisme, Université de Montréal
Mitchell Lavoie Étudiant en urbanisme, Université McGill
Normand Parisien Transport 2000
André Leclerc Kéroul
Stéphane Ricci Direction de la culture et du patrimoine de la Ville de Montréal
Réal Lestage Daoust Lestage, architecture design urbain Nathalie Maillé Conseil des arts de Montréal Daniel Malo Convercité Marie-André Manseau Conseil dʼadministration Culture Montréal Jean-Claude Marsan Professeur émérite de lʼUniversité de Montréal Paula Meijerink École dʼArchitecture de Paysage - Université de Montréal
Katyna Rivard Société du Parc Jean-Drapeau Marie-Claude Robert Association des Architectes Paysagistes du Québec, Soverdi Nancy Shoiry Service de mise en valeur du territoire de la Ville de Montréal Cybèle Trân Société de Transport de Montréal France Vanlaethem École de Design - UQAM et DOCOMOMO
Animation de l’atelier — Acertys relations citoyennes - Jacques Bénard, Isabel T. Dion, Pauline Lambton
PRISE DE NOTES et rédacteur du rapport — Bernard LaMothe N.B. Ce rapport-synthèse a été rédigé sur la base de notes manuscrites prises lors des discussions en atelier et en plénière, des enregistrements sonores des plénières et de documents produits par les participants (présentations, fiches). Cette version finale intègre les commentaires et corrections des participants. 31