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Bassin de la Mékrou dans la communauté des 2KP

Des initiatives de protection à rude épreuve

L

a rivière Mékrou ne coule plus comme par le passé et son écosystème connaît une forte dégradation. Face à ce constat, plusieurs initiatives ont été entreprises pour sauver cette ressource, essentielle pour les communes de Kouandé, Kérou et Péhunco (2KP). Malheureusement, les communautés à la base rechignent toujours à abandonner la coupe sauvage du bois et autres mauvaises pratiques agricoles qui annihilent tous les efforts de sauvetage. Jadis véritable ressource dont tiraient profit les communautés de la région 2KP, la rivière Mékrou ne coule plus comme autrefois. Menacée d’assèchement, sa tête qui lui donne vie, est aussi en danger. « Il y a encore quelques années, dans cette partie de notre rivière, l’eau ne tarissait pas, on y retrouvait toutes sortes d’animaux sauvages et d’espèces d’arbres. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », Ambarka KPAOU, chef du village de Yakabissi.

Alain TOSSOUNON, Journaliste En collaboration avec Protos E. tossounon@gmail.com Tél: +229 97 89 93 12


Description de la rivière Mékrou

Appelée en langue locale batoonou «Makrou», (Mékrou en français), la rivière que partage les communes de Kouandé, Kérou et Péhunco (la communauté des 2KP) est longue de 410 km. C’est l’un des trois principaux affluents du fleuve Niger au Bénin qui prend sa source à 460m d’altitude environ, sur les flancs des monts de Birni. Le bassin a une superficie de 10.500 Km2 dont 5 034 Km2 à sa tête. Sur les 24 retenues d’eau disponibles dans les trois communes, 13 appartiennent au bassin de la Mékrou. Les communautés environnantes se souviennent encore des nombreux services écologiques que leur procurait cette ressource. Mais, peu à peu, elles ont vu leur patrimoine s’effriter. De nos jours, tout autour de la tête, le couvert végétal est détruit, laissant place aux champs et à une vaste étendue de terre sans arbre ni arbuste. « La végétation y était très dense, ce qui justifiait la présence de beaucoup d’animaux : des crocodiles, des buffles, des panthères et autres», témoigne Moussa YAYA, un ancien du village. Plusieurs constats confirment l’état de dégradation avancée de ce patrimoine de la communauté des 2KP. C’est le cas de l’Etude intitulée « Etat des lieux et gestion de l’information sur les ressources en eau dans le bassin de la Mékrou », réalisée en 2012, qui

a permis de tirer la sonnette d’alarme en montrant par exemple que « les phénomènes d’érosion et de comblement au niveau de ce plan d’eau sont liés au développement de certaines activités comme les activités agricoles, les activités pastorales, l’exploitation forestière, les feux de brousse, etc. Contrairement aux anciennes générations, les communautés vivant actuellement dans le bassin s’adonnent à une coupe abusive du bois devenue, au fil du temps, un véritable fléau. L’exploitation forestière se poursuit, atteint et affecte l’intérieur de la forêt de la Mékrou. En dehors de la coupe du bois, plusieurs autres pratiques concourent à la destruction du couvert végétal. C’est également le cas de l’agriculture extensive sur brûlis à laquelle font recours les producteurs pour la culture du coton et des céréales. Avec le temps, ces pratiques ont contribué à réduire considérablement les superficies des deux forêts classées (forêt classée des collines de Kouandé et la forêt classée de la Mékrou) à l’intérieur du bassin. Ainsi, corroborant l’ampleur de la destruction du couvert végétal, Max-Didier TCHOBO a démontré, dans son mémoire de Master en Ingénierie de l’eau et de l’environnement portant sur « l’analyse de l’utilisation des ressources naturelles dans le bassin de la Mékrou au Bénin : potentialités socioéconomiques et enjeux environnementaux », une régression très significative du couvert végétal (végétation naturelle) dans les 2KP entre 1998 et 2012 au détriment des plantations et mosaïques de cultures et jachère dont les superficies ont presque doublé. (Cf Cartes)

Cartes du Bassin entre 1998/2012


Ainsi, en quête de terres fertiles pour plusieurs cultures, les communautés prennent d’assaut les berges du cours d’eau. C’est le cas dans la commune de Kérou. Une situation que dénonce le Représentant du Centre Agricole Régional de Développement Rural (CARDER) de la commune de Kérou, Moubarack ABDOULAYE : «Les gens vont même jusqu’au niveau du lit pour couper et installer des champs de riz pour la riziculture ». A ces mauvaises pratiques agricoles et d’occupation anarchique des zones humides, il faut ajouter entre autres, les feux de brousse précoces par les éleveurs ou encore la recherche aurifère sur le lit de la rivière, qui dénudent les terres provoquant ainsi une forte érosion et le comblement du cours d’eau.

L’Etat et les autorités locales impuissants

La législation béninoise est pourtant claire : toute occupation des berges est interdite sur une distance de 25 mètres de part et d’autre des cours d’eau. Mais à ce jour, il n’y a personne pour la faire respecter correctement. Pendant ce temps, ce phénomène de déboisement continue tant les tentatives pour y mettre fin ont échoué.

« Tout le monde le sait, c’est ici qu’on vient chercher le bois pour différentes destinations au Bénin. Entre temps, nous avons tenté de bloquer toutes les sorties, mais d’autres sorties se créent. Et quand les trafiquants sont arrêtés, ils reviennent toujours »,

Saidou AFFO, agent des eaux et forêts

Dans une interview parue dans le Municipal du 26 septembre 2011, Mme le Maire de Kérou, Dafia Abiba Ouassangari s’alarmait en ces termes : « Nous n’avons plus de forêt classée parce que tout a été détruit… Si depuis longtemps la lutte contre la déforestation n’a pas porté ses fruits, c’est parce que ceux qui sont chargés de la faire sont devenus, avec le temps, les chefs de file des exploitants ». Dans ces conditions, le combat mené pour freiner la déforestation est devenu vain parce que, argue Mme le Maire, les agents des eaux et forêts, les élus comme les communautés à la base, sont tous montrés du doigt. Depuis, le phénomène gagne en intensité. Les tentatives de répression comme celle des jeunes de la commune de Péhunco visant à empêcher aux exploitants de sortir du bois de leur territoire, n’ont pas porté leurs fruits. Dans une affaire qui l’opposait aux exploitants du bois, la commune de Péhunco a même été condamnée en 2011 par le tribunal de première instance de Natitingou à payer des dommages et intérêts d’un montant de 78 millions de francs CFA et à restituer le bois saisi.

Pour beaucoup, cette pratique continue de coupe «sauvage» du bois, éloigne tout espoir de restaurer le couvert végétal fortement dégradé. C’est l’avis du représentant du CARDER, qui ne cache pas son amertume.

« Nous sommes dans un milieu où on fait la coupe abusive du bois. Pendant ce temps on fait le reboisement. Est-ce qu’on ne prêche pas dans le désert » ? Moubarack ABDOULAYE, représentant du CARDER

La problématique reste donc toute entière. Selon une étude du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), publiée en novembre 2014, les coûts économiques engendrés par la déforestation sont quatre fois supérieurs aux gains que rapporte l’exploitation forestière. De plus, il est plus facile de couper des arbres que d’en planter puisqu’il faut ensuite attendre plus d’une vingtaine d’années pour les remplacer. En dehors du déboisement dans ce bassin qui noie tous les efforts de restauration du couvert végétal, le reboisement est confronté aussi aux feux de brousse incontrôlés pratiqués par les chasseurs à la recherche de gibiers. Là-dessus, si les communautés autour de la tête du bassin abandonnent progressivement cette pratique, ce n’est pas le cas de celles des communes voisines de Copargo et de Djougou. Pointées du doigt, ces communautés sont accusées chaque année, à la même période de chasse, de mettre le feu partout où elles passent. « Les chasseurs de Djougou sont têtus. C’est eux qui viennent mettre le feu dans nos champs. Le problème est même allé à la préfecture mais ils continuent », se désole Jacob Assika, un habitant du village de Yakabissi. Pour les uns comme pour les autres, ces feux de brousse constituent indéniablement l’une des principales menaces des jeunes plants souvent mis en terre dans les sites reboisés. Déjà, en 2013 près de la moitié des plants mis en terre sur le site reboisé de Yakabissi autour de la tête de bassin sont partis en fumée.


Des initiatives de protection encore limitées Sur la base des études commanditées par Protos et le Partenariat National de l’Eau du Bénin (PNE-Bénin) en 2012, le PNE-Bénin, a lancé une initiative pilote de gestion intégrée de la tête du bassin de la rivière Mékrou. Démarrée en 2012, elle a contribué à l’éveil de la conscience collective autour des défis et enjeux de la protection de la tête de bassin. Dans ce cadre, plusieurs activités ont été menées pour la préservation et la protection de la tête du bassin. Avec la participation de la mairie de Kouandé et des populations riveraines du site, le projet a favorisé la délimitation d’une zone d’au moins 35 mètres de rayon sur une distance d’environ 3600 mètres comme zone de protection de la tête de bassin soit environ une superficie de 25 ha. Dix mille plants (10.000) ont été mis en terre sur une superficie de 9 hectares (ha) dans les parties déboisées de la zone délimitée et un plan de communication a été élaboré pour poursuivre la sensibilisation des communautés. Un comité de suivi de l’initiative pilote regroupant tous les principaux acteurs impliqués, a été mis en place pour veiller au respect des mesures prises. Fruit de la sensibilisation réussie auprès des autorités locales, le conseil communal de Kouandé, a marqué sa volonté de poursuivre le reboisement sur fonds propres de la commune.

« Au niveau de la mairie, nous nous sommes dit qu’il faut orienter le budget de reboisement dans le cadre de la journée de l’arbre (célébrée le 1er juin de chaque année) vers ce site sur les cinq prochaines années », Mama Lawani BIO KAKPO, Chef service Affaires domaniales et environnementales de la mairie de Kouandé

Un peu plus loin, dans la commune de Kérou, le reboisement est également à l’ordre du jour. Là, c’est le projet Gouvernance Locale de l’Eau dans cinq communes du Nord Bénin (GLEaube) de l’Ong belge Protos qui a lancé l’initiative. Contrairement à ce qui a été fait dans la commune de Kouandé, la mise en terre des plants s’est effectuée dans les champs privés des producteurs installés le long de la berge de l’affluent du cours d’eau principal appelé « Dama koka ». Après les séances de sensibilisation qui se sont déroulées en février 2013, 12.500 plants ont été mis en terre dans le village de Bonni et les hameaux de Wanwarou et Makrou. Trois (3) producteurs ont accepté de reboiser leurs champs bénéficiant ainsi de 2.500 plants dont 1.250 de Gmelina arborea et le reste en Manguier (Manguifera indica) et caïcédrat (Khaya senegalensis). Enfin, l’étude « Etat des lieux et gestion de l’information sur les ressources en Eau dans le Bassin de la Mékrou » a été largement diffusée ainsi que ses résultats et recommandations à l’occasion d’un atelier d’échanges avec tous les acteurs et usagers, tenu le 7 novembre 2014 à Péhunco. Cette activité a été suivie d’émissions interactives dans les radios communautaires afin de mieux sensibiliser les populations des 2KP et de les amener à mieux appréhender les enjeux économiques et les

risques de pollution et comblement du sous-bassin de la Mékrou. Enfin, des posters ont été conçus pour contribuer davantage à sensibiliser sur l’état de dégradation avancé du couvert végétal au sein du bassin. L’une des particularités de cette initiative a été la participation et l’implication effective de tous les acteurs du secteur (les mairies et les services déconcentrés de l’eau, de l’agricole, de l’environnement …) et des communautés à la base depuis la réalisation des études jusqu’à l’atelier final d’échanges au terme du projet. Ce processus participatif aura permis de faire prendre conscience aux populations de la situation préoccupante dûe à la dégradation du bassin. De plus, il a favorisé la mobilisation de celles-ci dans la recherche de solutions durables et idoines de protection qui restent à mettre en œuvre. Seulement, la nature des initiatives mises en œuvre dans la commune de Kouandé et dans celle de Kérou fait débat. Au niveau de la tête de bassin, l’initiative communautaire qui a conduit à la mise à disposition des terres par les communautés pour le reboisement, laisse planer des risques. En premier, il y a la sécurisation du site communautaire reboisé qui n’est pas encore une réalité. Ensuite, le mode de gestion du bois une fois que les plants mis en en terre arrivent à maturation, n’est pas encore défini. Ce qui pourrait engendrer dans le futur, des conflits entre les communautés. Enfin, l’entretien communautaire des plants n’est pas garanti avec des communautés habituées à recevoir un soutien financier du projet avant tout travail sur le site. Cela expose souvent les jeunes plants aux feux de brousse (comme ce fut le cas en 2013) et ne favorise pas une mobilisation citoyenne. Dans le cas de l’approche d’appui centrée sur des privés et non sur la communauté à Kérou (et plus spécifiquement à Bonni), le risque est grand que les propriétaires des plants ne suivent pas les règles d’exploitation en se faisant assister par les agents des eaux et forêts au moment de la coupe. De même, le manque d’organisation locale pour porter l’initiative et la non délimitation de la zone dite d’influence sur la Mékrou et sa sécurisation peuvent fragiliser les acquis. Enfin, la limitation de l’initiative à des actions ponctuelles de reboisement n’est pas gage de durabilité.

Champ reboisé au niveau de la tête du bassin à yakabissi (Kouandé)


« On ne peut gérer une ressource que l’on ne connaît pas » Si la déforestation constitue encore un grand fléau malgré les initiatives de reboisement entreprises, la connaissance de la ressource est aussi une préoccupation majeure dans le bassin. Or, « on ne peut gérer une ressource que l’on ne connaît pas », disait le Professeur Abel AFOUDA, actuel Président du Partenariat ouest-africain de l’eau (GWP/AO). Selon l’étude sur « Etat des lieux et gestion de l’information sur les ressources en eau dans le bassin de la Mékrou » réalisée en 2012, il se pose des problèmes de collecte et de diffusion des informations relatives au suivi de la ressource dans ce bassin. En effet, l’étude révèle l’insuffisance et/ou la vétusté des équipements de suivi météorologique et hydrologique notamment un seul poste climatologique situé à Kérou qui appartient véritablement au bassin de la Mékrou et le reste des postes pluviométriques en dehors du bassin. De même, les informations collectées manquent de fiabilité et leur circulation entre les structures nationales en charge de la collecte et du traitement dont la Direction Nationale de la Météorologie (DNM), la Direction générale de l’Eau (DG-Eau), le Centre Agricole Régional pour le Développement Rural (CARDER) n’est pas une réalité. A l’occasion de la visite des postes pluviométriques de Kérou-centre, organisée dans le cadre de l’atelier d’échanges sanctionnant la fin du projet, l’ensemble

Pluviomètre à Kérou

des acteurs présents a pu se rendre compte, une fois encore, de l’état d’abandon dans lequel se trouvent ces équipements. Pour la plupart, ils sont exposés à toutes formes de vandalisme et ne servent visiblement pas correctement à la collecte régulière des données. Ainsi, suivant les recommandations de l’étude, cinq (05) pluviomètres ont été acquis et installés (2 à Péhunco et 3 à Kérou), le piézomètre de Kouandé a été réhabilité alors qu’un nouveau a été installé à Péhunco par l’Ong Protos. La communication du représentant du Service Communal du Développement Agricole de Péhunco portant sur le fonctionnement des pluviomètres, aura permis de montrer le bien-fondé de l’acquisition de ces matériels qui, aujourd’hui, font partie du dispositif de collecte de données pluviométriques du CARDER en partenariat avec la Direction Nationale de la Météorologie. Dans l’avenir, maintenant que les équipements sont disponibles, pour un bon suivi de la ressource, les structures de l’Etat en charge de la collecte et du traitement des données, devront collaborer afin de faire remonter au niveau communal, les informations traitées et analysées. De même, pour rendre durables les initiatives de reboisement et autres mesures de protection pour freiner l’érosion, plusieurs recommandations ont été faites par l’ensemble des acteurs présents à l’issue de l’Atelier d’échange d’informations et d’expériences sur le suivi et la gestion de l’information sur les ressources en eau dans le Bassin de la Mékrou. Il s’agit entre autres, de l’appropriation par les trois communes, des initiatives appuyées par le PNE-Bénin et l’Ong Protos. Cette appropriation devra se traduire par l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie globale de préservation et de restauration de tout le bassin. Dans cette optique, les communes devront assurer la sécurisation foncière et la délimitation des zones sensibles. Egalement, la communauté des 2KP, à travers son Etablissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI), devra inscrire dans son Plan d’actions, des actions communes de protection et mobiliser des ressources conséquentes pour les mettre en œuvre Quant aux structures de l’Etat, elles devront jouer également leur partition en veillant au non envahissement des berges pour la production cotonnière ou vivrière et ce, suivant la règlementation en vigueur. De son côté, le Ministère en charge de l’environnement est interpellé afin de mettre fin à la coupe abusive de bois en faisant respecter les dispositions de la Loi N°98-030 du 12 février 1999 portant Loi-Cadre sur l’environnement au Bénin. En attendant, les acteurs communaux devront fortement s’engager dans les autres projets et initiatives en cours, dont le Projet d’Adaptation de l‘agriculture au Changement Climatique PACC (GFA/ GIZ) qui ambitionne de contribuer à une gestion durable des ressources naturelles,


ces processus dépend fortement de l’adhésion et de la compréhension par les acteurs locaux de l’utilité et de l’importance de ces actions pour la protection et le suivi effectif des informations sur la ressource aux fins d’assurer la sécurité desdits équipements et infrastructures ». Pour l’heure, le bassin de la Mékrou se meurt. Si rien n’est fait dans les prochaines années pour renforcer les acquis des initiatives de préservation et/ou de restauration, les communautés des trois communes perdront leur patrimoine. Il est temps d’agir.

© protos février 2015 - www.protosh2o.org

en particulier les eaux et les sols, dans les régions concernées par le changement climatique au Nord du Bénin. Ils peuvent également compter sur le Projet « L’eau pour la croissance et la lutte contre la pauvreté dans le bassin transfrontalier de la Mékrou » avec le Partenariat ouest-africain pour l’eau (GWP/ AO) qui prévoit, entre autres, d’établir un cadre de coopération de la planification à long terme de la gestion de l’eau pour le développement dans le bassin de la Mékrou. Mais, en dernier ressort, comme le mentionne si bien le rapport de l’atelier d’échanges, « La réussite de

Poster réalisé dans le cadre de la sensibilisation sur la protection de la rivière Mékrou (Projet GLEaube)


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