#34 magazine dédié au business digital mars 2019
L’IA S’INSTALLE Enquête sur son utilisation sur les marchés belge et européen
BUSINESSES IN BELGIUM Les Entreprises de l’Année Ardo & Easyfairs parlent de leur réussite
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DES NOTAIRES L’IT comme fer de lance du service aux notaires
Smart 2.0 buildings Bien plus que des bâtiments économes
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BIENVENUE _ 3
Au-delà de la seule technologie
Scannez cette page et laissez Bart Van Den Meersche vous souhaiter la bienvenue dans One.
es nouvelles technologies sont aujourd’hui au service de nos habitations et de nos lieux de travail. C’est tout notre environnement de vie qui s’en trouve amélioré. Ceci dit, l’intégration d’un peu de technologie ne suffit pas pour transformer un simple bâtiment en smart building. Un partenaire qui peut vous guider tout au long des différentes étapes d’une telle transformation est un facteur clé de succès.
L
Cette édition de One magazine vous invite à découvrir les coulisses de quelques magnifiques exemples de ces bâtiments intelligents, tels que le nouveau siège d’AXA à Bruxelles et les bureaux de Deloitte à Brussels Airport. Proximus ne fait pas exception, avec l’adaptation phasée des tours Proximus de Bruxelles. Ces exemples confirment que les smart buildings sont bien plus que des bâtiments écoénergétiques. Ici, l’IoT avec les outils et capteurs de smart collaboration – joue un rôle crucial dans la création d’environnements inspirants et accueillants, des espaces de travail productifs et performants. La réalisation d’un smart building repose sur un écosystème. Personne ne gère l’ensemble de la chaîne. Les meilleures solutions naissent d’une réflexion, d’une conception et d’un travail en commun. Fidèles à nos habitudes, nous sommes heureux de partager notre expertise avec nos clients. Que ce magazine consacré au concept du smart building soit pour vous une source d’inspiration ! Bonne lecture.
BART VAN DEN MEERSCHE
Chief Enterprise Market Officer Proximus
4 _ S C O O P _ L’ O R D I N A T E U R D E D E M A I N
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Plus d’infos sur l’ordinateur quantique d’IBM ? Scannez cette page et découvrez-le en vidéo.
IBM Q System One est le premier système informatique quantique intégré au monde destiné à un usage commercial et scientifique. Cette machine entièrement intégrée assemble circuits supraconducteurs, transistors à qubits hypermodernes et une cuve de refroidissement cryogénique maintenant les puces à -270 °C. Son design remarquable, un cube de verre de 27 m3 protégeant l’habillage noir mat, rappelle irrésistiblement les films de science-fiction. Il a été conçu par l’entreprise qui signe la vitrine d’exposition de la Joconde.
L’
IBM Q System One
Contrairement à une machine conventionnelle, un ordinateur quantique n’est pas basé sur un système binaire de 1 et 0, mais bien sur un spectre continu incluant toutes les possibilités entre 1 et 0. Autrement dit, le transistor d’un ordinateur quantique peut se trouver à la fois sur la position 1 et 0. Cet état s’appelle la ‘superposition’. Alors qu’un ordinateur conventionnel ne peut miser que sur un des deux côtés lorsqu’il tire à pile ou face, un ordinateur quantique est en mesure de prévoir tous les résultats possibles et, par conséquent, de voir juste à chaque fois. Cette différence démultiplie sa puissance de calcul. En théorie, un ordinateur quantique de 100 qubits est capable d’abattre le travail de tous les superordinateurs du monde, en quelques millisecondes à peine. Avec ses 20 qubits, l’IBM Q System One n’est qu’un premier pas dans cette voie. Cela dit, ses applications prometteuses incluant la chirurgie à distance et l’IA dotée de conscience font déjà rêver.
#34
Vision & expertise 16 SMART BUILDINGS
Smart buildings, le double d’intelligence : version physique et numérique. Une double interview avec Siemens.
08 LA RUÉE VERS LES FORMATIONS IA
La main-d’œuvre de demain est plus que jamais séduite par l’IA. Explications du professeur Daniel De Schreye de la KU LEUVEN.
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28 NOUVELLE CONSTRUCTION, NOUVELLE CULTURE D’ENTREPRISE
Le nouveau siège d’AXA Belgium en plein centre de la capitale à l’origine d’une nouvelle manière de travailler.
Business digital 10 L’IA EN ENTREPRISE : ÉTAT DES LIEUX
Microsoft et EY se penchent sur l’utilisation de l’IA dans les entreprises de Belgique et d’Europe
12 ANALYSE DE 3 MILLIONS DE VISITEURS
JCDecaux diffuse des publicités sur 170 écrans d’affichage numériques
13 CHATEUAFORM’
Fibre optique dans des châteaux
19 PROXIMUS RÉINVENTE SES TOURS
Des espaces de travail intelligents dans des bâtiments intelligents
22 UNE ASSOCIATION BIEN PENSÉE BESIX et Proximus, un partenariat idéal
27 L’ART GÉNÈRE AUSSI DES DONNÉES
Smartcare mesure humidité ambiante, température et luminosité
38 ENTREPRISE DE L’ANNÉE 2018
L’histoire d’Ardo, une petite entreprise de FlandreOccidentale devenue acteur mondial du marché des fruits, légumes et aromates surgelés.
32 LE ‘GATEWAY’ DE DELOITTE
La vision de mobilité et de société durable traduite dans une nouvelle construction
34 LA TRANSFORMATION DES ENTREPRISES BELGES
Nokia, H.Essers, KPMG… L’avis des professionnels RH sur l’espace de travail 2.0
36 TENDANCES DE L’INDUSTRIE IT
Quelles évolutions attendre pour les cinq années à venir ?
44 UN NOUVEAU PRODUIT PAR MOIS
Françoise Chombar et Veerle Lozie, les entrepreneuses derrière Melexis : “La diversité est inscrite dans notre ADN, l’innovation est notre moteur.”
42 NUMÉRISATION DES SALONS
Easyfairs a doublé son chiffre d’affaires en cinq ans
43 COMMENT RÉINVENTER SON ORGANISATION ? À lire : Aaron Dignan – Brave New Work
48 VERS UN NOTARIAT NUMÉRIQUE
Les notariats ont recours à la plateforme RNS de Fednot
53 OTTIGNIES–LOUVAIN-LA-NEUVE, LA SMART CITY
Citoyens et habitants au centre de toutes les préoccupations
54 UN AUTRE REGARD
Millennials et l’IoT : l’accord parfait ? Publication de Proximus SA de droit public Année 13 / Numéro 34 / Q1 2019 Éditeur responsable : Bart Van Den M eersche, bd du Roi Albert II 27, 1030 Bruxelles Coordination : Charline Briot, Robbin Sacré et Patrick De Saeger. Ont collaboré à ce numéro : Andrew Beavis, Wes L Cockx, Jean-François Dinant, Robert Doran, Isabelle Latour, Veerle De Graeve, Dries Van Damme, Frank Van den Branden, Michel Verpoorten et Filip Van Loock. Concept et réalisation : www.propaganda.be Pour une version dans une autre langue : Nederlandse versie: om een exemplaar van dit magazine in het Nederlands te ontvangen, surf naar enterprises.proximus.com/preference_centre_nl. English version: if you want to receive a copy of this magazine in English, surf to enterprises.proximus.com/preference_centre_en. Les spécifications techniques sont fournies uniquement à titre indicatif. Proximus se réserve le droit de les modifier sans avis préalable. Pour plus d’informations, contactez : Robbin Sacré, robbin.sacre@proximus.com Vous n’avez pas les coordonnées de votre account manager chez Proximus sous la main ? Visitez proximus.be/mycontacts
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GR AND SUCCÈS DES FORMATIONS D A N S L E D O M A I N E D E L’ I N T E L L I G E N C E A R T I F I C I E L L E
En Flandre, les formations universitaires en intelligence artificielle sont très prisées. Le master complémentaire en intelligence artificielle de la KU Leuven compte 259 étudiants cette année, soit plus de 50 % de plus que l’an dernier.
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“ Nous leur donnons un bagage universitaire, à eux d’acquérir ensuite de l’expérience en entreprise. C’est là qu’ils vont devoir se jeter à l’eau.” Professeur Daniel De Schreye, coordinateur du programme de master en IA à la KU Leuven.
Comment expliquer cet intérêt pour les formations dans le domaine de l’intelligence artificielle ? Daniel De Schreye : “Tout d’abord, l’intelligence artificielle est au centre de l’actualité depuis trois ou quatre ans. Les médias s’y intéressent beaucoup. Parallèlement, de plus en plus d’entreprises, surtout les plus grandes, prennent conscience de l’énorme quantité de données disponibles qui ne demandent qu’à être exploitées : analyse, traitement d’images, pronostics marketing... Beaucoup d’étudiants sont donc issus du secteur des entreprises. Ceu x qui ne travaillent pa s encore voient ces formations comme un bon investissement : une fois diplômés, ils sont quasiment sûrs de trouver un emploi.”
LE PROFESSEUR DANIEL DE SCHREYE a coordonné le programme de master en intelligence artificielle de la KU Leuven pendant 16 ans. Il est rattaché au département des sciences informatiques et professeur à la faculté d’ingénierie. Il a signé d’innombrables publications sur l’intelligence artificielle, l’apprentissage machine et l’analyse de données.
Collaborez-vous beaucoup avec l’industrie ? Daniel : “Un tiers de nos étudiants travaillent, nous sommes par conséquent en phase avec les besoins des entreprises. Comme nos professeurs, qui sont une trentaine, initient en permanence des projets avec des partenaires industriels, nous avons de multiples contacts avec les entreprises. À vrai dire, nous avons tellement de demandes que nous sommes obligés d’être sélectifs.” Les entreprises belges ontelles bien compris l’intérêt de l’intelligence artificielle ? Daniel : “J’en ai l’impression. Le monde bancaire a bel et bien saisi l’opportunité. Certaines banques belges analysent les données depuis six ou sept ans : analyse, mesure de l’impact marketing, élaboration de profils d’investissement, prédictions en matière d’investissement… Les grandes entreprises ont en tout cas bien compris qu’il fallait miser sur l’intelligence artificielle.”
L’initiative de cette formation vient-elle du secteur des entreprises ou du milieu académique ? Daniel : “Du milieu académique. La formation existe depuis plus de trente ans, mais avant, tout tournait autour de la recherche. Nous avons toutefois un problème de capacité. Comme l’intérêt de la société pour l’intelligence artificielle est de plus en plus marqué, nous accueillons toujours plus d’étudiants, mais nous avons atteint notre limite.” Quel est le profil des étudiants ? Daniel : “Les étudiants ont des parcours très différents car les domaines d’application sont très variés. Certains viennent du secteur financier, des économistes et des actuaires par exemple, et veulent utiliser l’intelligence artificielle pour l’analyse ainsi que pour l’exploration des données. Les linguistes et le secteur de la
mécanique, qui élabore des systèmes de vision pour robots, sont bien représentés aussi. D’autres étudiants ont une formation en psychologie, en neurosciences et même en droit.”
En Belgique francophone, l’IA fait parler d’elle. En septembre de l’année dernière, un cours ‘Hands on AI’ a même été introduit à l’université de Mons, l’UMons. Cette formation est destinée, d’une part, aux étudiants inscrits en master et en doctorat de sciences informatiques, et d’autre part, aux ingénieurs travaillant dans les sciences informatiques. L’université organise cette formation avec le concours des instituts de recherche Numediart et InforTech.
Les réglementations et les questions éthiques retardent-elles les entreprises belges par rapport aux concurrents américains ou chinois ? Daniel : “Peu de règles éthiques ont à ce jour été édictées en matière d’intelligence artificielle, ce qui n’empêche absolument pas celle-ci de se développer. Je pense que les sommes beaucoup plus importantes investies
dans la recherche par la Chine et les États-Unis ont plus d’impact qu’une éventuelle préoccupation autour de l’intelligence artificielle. Philippe Muyters, le ministre flamand de l’Innovation, vient d’annoncer un investissement de 40 à 50 millions dans l’intelligence artificielle. C’est une excellente nouvelle.” Constatez-vous un intérêt plus marqué pour les initiatives étrangères chez vos étudiants ? Les entreprises belges ne doivent-elles pas craindre le départ de tous ces talents ? Daniel : “Environ un tiers de nos étudiants sont étrangers et viennent de partout dans le monde. Nous proposons un des seuls programmes complets en matière d’intelligence artificielle sur le plan international. Il en existe dix ou quinze et le nôtre est en première place. Une bonne partie des étudiants retournent ensuite travailler dans leur pays d’origine. Il y a des flamands qui vont travailler à l’étranger, par exemple pour Google, mais ils font partie de l’élite.” Quels conseils donneriezvous à vos étudiants diplômés avant qu’ils se présentent chez leur employeur ? Daniel : “Je n’ai plus de conseils à leur donner. Ils ont suivi une formation très diversifiée et approfondie. Ils ont les compétences pour travailler sur des applications. Ce n’est pas une formation professionnelle, mais universitaire. Nous leur donnons un bagage universitaire, à eux d’acquérir ensuite de l’expérience en entreprise. C’est là qu’ils vont devoir se jeter à l’eau.”
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L’IA en entreprise : où en est-on ? L’intelligence artificielle (IA) existe depuis des décennies, mais le développement de la puissance de calcul des ordinateurs promet de nouveaux débouchés. L’IA fait le buzz et les partisans de la première heure la propagent de chaîne de valeur en chaîne de valeur, tous secteurs confondus. Mais dans quoi ces entreprises investissent-elles vraiment et comment gèrent-elles cette transformation complexe ? Microsoft et EY se sont penchés sur le rôle de l’IA dans les entreprises belges et européennes.
E N Q U Ê T E S U R L’ U T I L I S A T I O N D E L’ I A SUR LES MARCHÉS BELGE ET EUROPÉEN
1. Le rôle de l’IA en entreprise
Ampleur de l’IA Le rapport de Microsoft indique que 90 % des répondants belges et luxembourgeois considèrent que l’IA est un ‘sujet important’ parmi les cadres supérieurs, contre 43 % au niveau du management et 19 % parmi les collaborateurs. Sans doute parce que les travailleurs considèrent encore l’IA comme une menace pour l’emploi et que sa notion reste abstraite. Comme on s’en doute, l’IA flirte avec le haut du classement des priorités numériques, juste après la collecte, le stockage et la compréhension des données. 76 % des entreprises belges ont déjà lancé des projets pilotes avec succès ou commencé à utiliser l’IA au quotidien.
Scannez cette page pour lire le rapport complet de Microsoft sur l’IA et découvrir les conclusions à tirer d’une foule de statistiques.
clients. L’IA est utilisée dans la smart automation (62 %), qui sert principalement à automatiser la logistique. Elle fournit de précieux renseignements (pour 62 % pour les répondants belges, à égalité avec l’automatisation) pour pronostiquer, par exemple, la demande de produits. Enfin, pour 38 % des répondants, l’IA personnalise l’expérience utilisateur ou permet l’introduction de chatbots dans le service à la clientèle.
2. Problèmes et conseils
Toutes les entreprises s’accordent à dire que le problème majeur vient de la main-d’œuvre qualifiée trop peu nombreuse pour répondre à la demande en expertise IA. Beaucoup s’adressent donc à des partenaires externes ou adoptent une stratégie attentiste. Les pionniers de l’IA conseillent pourtant de ne faire appel à des partenaires externes que si vous avez, en interne, des personnes capables d’évaluer correctement vos données. L’attentisme Déploiement de l’IA En Belgique, l’IA est surtout déployée en IT est risqué : plus vous attendrez, plus les talents seront (52 %) et en R&D (43 %). La R&D est souvent rares. Si vous optez d’emblée pour un partenaire externe, aux mains d’ingénieurs qui comprennent l’IA et privilégiez les partenariats académiques, car ils vont de donc s’y intéressent. L’IA a aussi pair avec des écosystèmes innovants et investi, dans une très faible mefiables qui peuvent compter sur des jeunes sure, les services commerciaux à haut potentiel. Artificial et le contact direct avec le client Intelligence (marketing, ventes, service à la Le problème des données in Europe Deuxième problème : la gouvernance des clientèle…) où elle devrait évoluer Belgium & Luxembourg fortement à court terme. données. À qui appartiennent-elles, comment les stocker, comment y accéder, qui peut y accéder ? Les obstacles liés à cette Utilité de l’IA 76 % des répondants la consigouvernance sont externes (règlements sur le respect de la vie privée ou l’IA) et dèrent avant tout comme un ouinternes (‘pensée cloisonnée’ organisatil de prévision, notamment pour prédire le potentiel de sortie des tionnelle). Les pionniers de l’IA conseillent Outlook for 2019 and Beyond
How 277 Major Companies Benefit from AI R E P O R T CO M M I S S I O N E D BY M I C R O S O F T A N D CO N D U C T E D BY E Y
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Proximus online
LES BÉNÉFICES ATTESTÉS DE L’IA
LES RISQUES ATTESTÉS DE L’IA
86% s’attendent à ce que l’IA optimise leurs opérations. 71 % pensent que l’IA
52% des entreprises interrogées craignent l’impact de l’IA sur leur personnel.
transformera leurs produits et services.
43 % voient l’absence
71 % affirment que l’IA générera de l’engagement auprès des clients.
62 % prévoient que l’IA aidera leurs collaborateurs dans leur travail quotidien.
de directives et de réglementations sur l’IA comme un risque majeur.
43 % des hauts responsables IA craignent de perdre le contrôle de l’IA et de tout ce qui l’accompagne.
aux dirigeants d’encourager la collaboration dans leurs projets. De déconstruire le stockage décentralisé des données et d’instaurer un système centralisé où elles seront facilement accessibles. Les solutions cloud sont utiles à cet égard. Les cadres supérieurs auront pour tâche de définir la stratégie et la gouvernance des données pour éviter à l’entreprise d’avancer dans le brouillard. Enfin, optez pour une structure de données capable d’intégrer des données non structurées, y compris de sources externes. Un leadership IA pas assez agile Troisième obstacle : le manque de leadership IA chez les cadres supérieurs. Il faut que les dirigeants comprennent l’impact de l’IA pour leur entreprise. La gestion du changement doit partir de la base. Les dirigeants la soutiendront en encourageant une vision claire, des objectifs précis et une forte adhésion. Misez sur l’agilité ! Oubliez l’approche compartimentée, acceptez que le contrôle échappe au leadership. Encouragez l’exploration via des projets pilotes expérimentaux et des cas d’utilisation aux aboutissements incertains pour traquer la valeur et préparez-vous à corriger plus souvent la trajectoire de l’entreprise. La transformation n’est pas immédiate, elle est continue.
Source : © Ernst & Young LLP pour le compte de Microsoft, 2018
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1 2 _ B I G D ATA _ J C D E C A U X A N A LY S E L E P R O F I L D E S V I S I T E U R S D E S C E N T R E S CO M M E R C I A U X
Qui a vu mes 170 panneaux publicitaires ?
REAL BUSINESS
Les centres commerciaux belges attirent trois millions de visiteurs par semaine. Ces derniers y passent en moyenne 75 minutes. Un terrain de jeu fantastique pour les annonceurs et un défi pour JCDecaux et ses 170 écrans publicitaires numériques.
L’urgence de se réinventer En Belgique, JCDecaux gère plus de 170 écrans publicitaires numériques, répartis dans trente centres commerciaux. L’entreprise, qui donne une impulsion à la publicité out-of-home par ses investissements croissants dans les applications numériques, renforce son offre digitale grâce à l’écosystème de Proximus. L’objectif est clair : analyser le profil des visiteurs pour optimiser l’expérience des consommateurs et la gestion commerciale.
VEERLE COLIN a débuté sa carrière chez MEDIALAAN (Vlaamse Media Maatschappij). Elle y exerce d’abord la fonction d’Account Manager, puis de Marketing Manager. Elle fait ensuite un passage de sept ans chez Viacom avant de commencer chez JCDecaux comme Marketing Director.
JCDECAUX est une entreprise familiale française spécialisée dans la communication ‘out-ofhome’ (mobilier urbain, grandes affiches, transports publics, aéroports, centres commerciaux, commerces de détail et vélos publics partagés). JCDecaux emploie 250 collaborateurs dans le Belux.
Des données pour optimiser l’offre Les centres commerciaux sont une abondante source de données en tous genres. Le nombre important de visiteurs munis de leurs téléphones mobiles permet d’analyser leur comportement en détail. “Pour notre offre de publicité numérique, nous voulons permettre aux annonceurs de toucher le bon public, et leur garantir le nombre de contacts promis au moment souhaité et au prix adéquat. Pour réussir ce pari, nous avons besoin de données détaillées sur les volumes de contacts et le profil des visiteurs”, précise Veerle Colin, Marketing Director chez JCDecaux. Rassembler les différentes sources de données JCDecaux a trouvé la solution dans un modèle qui combine différentes sources de données : des données issues de capteurs wi-fi qui comptent le nombre de passants devant chaque écran sont associées à des comptages
“ Les données disponibles nous permettront d’aider nos annonceurs à mieux comprendre leur public cible.” Veerle Colin, Marketing Director chez JCDecaux
globaux des téléphones mobiles présents. En croisant ces données avec le profil sociodémographique anonyme des utilisateurs, on obtient immédiatement des résultats intéressants. “Notre objectif est de recueillir tous les ingrédients pour évoluer vers une manière intelligente de commercialiser les écrans publicitaires numériques. Les données disponibles nous permettront d’aider nos annonceurs à mieux comprendre leur public cible et à soumettre des offres en fonction du nombre total de contacts atteints”, confirme Veerle.
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Fibre optique et demeures historiques Des beaux châteaux. Il en faut un peu plus pour devenir la référence. Châteauform’, groupe français d’organisation de séminaires et d’événements d’entreprise, booste sa connectivité au Château du Val Saint Lambert à Seraing.
CHÂTEAUFORM’, Créé en 1996, Châteauform’ est le leader européen de l’organisation de séminaires B2B. En Belgique : 2 sites propres, 42 salles de réunion, 65 talents, et 25.000 participants par an.
REAL BUSINESS
L’événementiel est friand de connectivité : écrans, systèmes audio et vidéo, domotique, éclairage… Jan Kleingeld, Country Manager chez Châteauform’ en Belgique pointe également un phénomène très actuel : “Smart phones, tablettes et laptops, le nombre d’appareils mobiles par participant a triplé. Dès lors, pas de compromis, et nous répondons à cette demande de haut débit en simultané pour tous nos événements. C’est la fibre qui nous permet cette interconnexion globale.”
JAN KLEINGELD L’hôtellerie n’a pas de secret pour Jan Kleingeld, Country Manager chez Châteauform’. Formé à Maastricht, il a façonné sa carrière aux quatre coins de l’Europe.
Le succès par l’interaction L’hospitality business est aussi une affaire de collaboration. Châteauform’ propose bien sûr des salles de réunion, mais surtout des outils de travail collaboratifs. “Nous accompagnons le client en amont afin de bien concevoir son événement. L’objectif est de proposer des outils technologiques qui vont pouvoir rythmer les séminaires et venir en support aux organisateurs, voire aux animateurs. Une fois de plus, c’est une connectivité maximale qui nous permet d’assurer l’interaction entre participants”, explique encore Jan. Une couverture hors norme Pour Jan, la solution de la fibre est un must. “Pour ce projet, nous sommes partis des besoins des clients, et nous avons préféré opter pour un seul partenaire de proximité pour la couverture Internet, l’équipement audiovisuel et le support technique de ces grandes demeures qui caractérisent Châteauform’. Citons par
La fibre arrive-t-elle jusqu’à votre entreprise ?
exemple les délais d’installation très serrés avant l’ouverture du site de Seraing. Nous souhaitons, réaliser à long terme le taux d’occupation de 76% prévu pour nos salles. Digitalisation vs. Contact humain Entre une culture d’entreprise qui place l’humain au centre de ses attentions et l’incontournable digitalisation, Jan a trouvé son chemin. “Nos lieux sont entièrement dédiés aux séminaires, où travail et détente se mêlent harmonieusement, et où l’on va pouvoir prendre le temps de réfléchir. Notre numérisation consolide notre promesse d’apporter tout le confort (numérique) aux participants, ainsi que des nouveautés qui feront la différence. Du flip chart interactif aux écrans géants et au système ClickShare, tout est prévu. Mais ce que nous prônons avant tout, c’est le contact humain”.
Proximus online
Découvrez si vous pouvez bénéficier d’une connexion ultra rapide. Surfez sur proximus.be/fibre Vous serez prêt pour demain.
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14 _ SM A R T B U I LD I N GS _ LE RÔLE CRU CI A L D E TOUS LES PROTAGON I S T ES
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16 _ Comment opérer la transition vers un bâtiment intelligent ? Explications de Jochen Verboven & Emanuel Marreel de Siemens 19 _ “L’IoT nous permet
d’améliorer le bien-être et le confort au travail.” Proximus réinvente ses tours
22 _ BESIX & Proximus unissent leurs forces pour créer des smart buildings.
27 _ Smartcare : l’analyse de données au service de la restauration d’art.
28 _ “L’analyse de ces données
En Belgique, 60 % des bâtiments non résidentiels ont plus de 40 ans. La rénovation n’est donc pas un luxe. Et elle passe par la technologie. En effet, les bâtiments intelligents sont économes et peu gourmands en énergie, mais ils facilitent aussi la vie de leurs occupants tout en prenant soin de leur santé et de leur sécurité.
nous aide à comprendre comment nos collaborateurs utilisent l’infrastructure disponible.” AXA Belgium, l’avant-garde des bâtiments intelligents
32 _ “Le nouveau bâtiment
améliore les relations entre collaborateurs et clients.” Karl Fabry, CTO de Deloitte Belgium
SMART BUILDINGS
36 MINUTES À LIRE
Confortable, durable & efficace
16 _ SMART BUILDINGS _ DEUX VALENT MIEUX QU’UN SEUL : LES JUMEAUX NUMÉRIQUES
Le jumeau numérique
aux commandes
DOUBLE INTERVIEW GRÂCE AUX PROGR AMM ES AVANCÉS DE MODÉLI SATION PLURIDIMENSIONNELLE, L A CR É ATION D’UN JUMEAU NUMÉRIQUE FAIT DÉJÀ PARTIE INTÉGRANTE DE LA PHASE DE CONSTRUCTION. LES APPLI C ATION S IOT FONT DÉSORMAIS LE LI EN AVEC LE VOLET OPÉR ATIONN EL .
_ 17 SIEMENS est un groupe allemand d’envergure mondiale, actif dans l’électronique et l’électrotechnique. L’entreprise opère principalement dans les secteurs industriel, énergétique et de la construction, de même que dans les soins de santé.
Un usage optimal
Quand peut-on parler d’un bâtiment intelligent ? Emanuel Marreel, Business D eve l o p m e n t & I n n ov ation Manager chez Siemens : “Quand on dit ‘smart building’, le grand public pense d’emblée à un bâtiment assurant un suivi et un contrôle intelligent de la consommation énergétique. Mais ce concept est bien plus large. Un bâtiment intelligent offre aussi d’autres avantages en termes de confort, de santé et de sécurité.” Comment un simple bâtiment devient-il un smart building ? Par où commence-t-on ? Emanuel : “Un bâtiment intelligent requiert une technologie intelligente, facile à manipuler et focalisée sur l’expérience de l’utilisateur. Les solutions ne répondant pas à ces critères sont vouées à l’échec. De plus, le bâtiment intelligent repose sur la connectivité. Tout son fonctionnement s’articule autour d’applications connectées et sécurisées avec lesquelles l’usager interagit en temps réel.”
Où le concept de smart building s’applique-t-il de prime abord ? Emanuel : “Cela commence souvent par des applications sur la consommation d’énergie. Les bâtiments comptent pour un tiers de la demande globale. C’est donc un domaine permettant d’obtenir des résultats immédiats, surtout chez nous, où 60 % des bâtiments non résidentiels ont plus de 40 ans. 20 % datent même d’avant 1945. Sur le marché de la rénovation, les applications IoT ont souvent pour mission d’évaluer la consommation énergétique, afin de cibler les investissements dans le but de la réduire.”
JOCHEN VERBOVEN est ingénieur diplômé de la KU Leuven. Il travaille depuis 11 ans chez Siemens où il est depuis trois ans Digitalization Manager responsable des Building Technologies.
EMANUEL MARREEL est ingénieur diplômé de la KU Leuven. Actif depuis 17 ans chez Siemens, il occupe la fonction de Business Development & Innovation Manager qui porte sur la numérisation des villes, des bâtiments, des entreprises, de la mobilité et de l’énergie.
Que se passe-t-il ensuite ? Jochen Verboven, Digitalization Manager Building Technologies chez Siemens : “Habituellement, l’étape suivante consiste à améliorer l’efficacité fonctionnelle du bâtiment. Les applications intelligentes permettent de gérer l’occupation des salles de réunion, la disponibilité des salles d’opération, des machines, etc. Elles servent également à guider les visiteurs, au travers d’une application interactive, vers une place de parking réservée ou une salle de réunion.” Quelles sont les technologies utilisées ? Jochen : “L’IoT, avant tout. Puis on recourt principalement aux applications mobiles qui permettent à l’utilisateur de dialoguer avec le bâtiment. Beaucoup de solutions sont basées sur la localisation. L’important est de savoir où la personne se trouve, à son arrivée — par exemple sur le parking — ou à l’intérieur du bâtiment, et de lui fournir les informations dont elle a besoin.”
Comment faire en sorte qu’un projet d’immeuble neuf soit ‘intelligent’ dès la conception ? Emanuel : “Tous les intervenants doivent être impliqués dès le départ dans le projet : le maître d’ouvrage, mais aussi les exécutants et notamment l’architecte, le bureau d’études et les entrepreneurs. Il est essentiel que l’objectif et la sécurisation du volet intelligent soient intégrés à la réflexion dès la phase de conception.”
Une attention particulière à l’expérience de l’utilisateur En parallèle, il faut garder l’expérience de l’utilisateur à l’esprit. Le but n’est pas de lui compliquer inutilement la tâche. Jochen : “Exact, c’est en effet très important. Je dirais qu’aujourd’hui, l’expérience de l’utilisateur n’est pas systématiquement prise en considération lors du développement et de la réalisation des projets de construction. L’architecte doit certainement y être attentif.” Une étude de la firme de sécurité Kaspersky a montré que le nombre de cyberattaques sur les appareils connectés des solutions IoT augmentait fortement. La cybersécurité bénéficie-t-elle de suffisamment d’attention lors de la conception des smart buildings ? Jochen : “À ce propos, l’industrie allemande a rédigé une charte de confiance, signée par Siemens, entre autres. Cette charte décrit des normes éthiques en matière de cybersécurité. Mais bien sûr, c’est la position du fournisseur qui ne veut pas se mettre en
18 _ SMART BUILDINGS _ DEUX VALENT MIEUX QU’UN SEUL : LES JUMEAUX NUMÉRIQUES
difficulté. En pratique, les choses sont nettement plus complexes, si vous vendez ou louez un bâtiment, par exemple. Cela soulève de nombreuses questions relatives à la détention de certaines données et à la responsabilité de leur gestion. Si la sécurisation de ces données est une préoccupation croissante aujourd’hui, elle intervient en général plus tard dans le processus — pas dès la phase de conception.”
“ Dans un smart building, l’expérience de l’utilisateur est primordiale. Pourtant, cette expérience n’est pas encore systématiquement prise en considération lors du développement des projets de construction.” Jochen Verboven, Business Development & Innovation Manager chez Siemens
Un bâtiment intelligent consomme moins d’énergie, mais implique aussi un investissement important. Qu’en est-il de la rentabilité ? Emanuel : “De fait, il est parfois fastidieux de calculer le retour sur investissement. Pour ce faire, le seul coût de la construction n’est pas suffisant, il faut aussi tenir compte de l’entretien.”
Les jumeaux numériques Dans la pratique, le plan initial du bâtiment ne correspond pas toujours parfaitement à l’immeuble réceptionné, ce qui réduit les niveaux de performance. La nouvelle technologie disponible offre-t-elle une solution ? Jochen : “Le Building Information Management/Model (BIM) vient bousculer la donne. Cet outil comprend un modèle 3D du projet, ce qui revient à exécuter deux fois la réalisation du plan. On obtient ainsi un bâtiment dans le monde réel et son jumeau numérique, identique, dans le BIM.” Emanuel : “Ce jumeau numérique est bien plus qu’un modèle 3D. Il est relié à des capteurs qui équipent le bâtiment physique et alimentent le modèle numérique en données. À partir de l’analyse des données sur l’atmosphère du bâtiment – température, hygrométrie – nous pouvons par exemple adapter parfaitement le chauffage et la ventilation aux besoins des utilisateurs, en fonction de la météo et de la disponibilité de l’énergie générée en interne via des panneaux solaires ou autre. C’est ici qu’interviennent le cloud et l’edge computing. Convient-il de traiter ces données dans le cloud ? Ou est-il préférable et plus efficace de le faire sur sa propre infrastructure ? Ces questions trouveront réponse à mesure que la technologie du jumelage numérique gagnera en maturité.” Il n’existe pas encore de directives générales claires. Comment envisagez-vous l’avenir à ce niveau ? Emanuel : “C’est le marché qui tranchera. Nous voyons déjà se nouer les premiers partenariats, notamment entre BESIX et Proximus.” Jochen : “Cela mènera assez rapidement à l’apparition de normes de fait qui seront acceptées par l’industrie parce qu’elles rendront possible une collaboration efficace.”
“ Le jumeau numérique est bien plus qu’un modèle 3D. Il est relié à des capteurs qui équipent le bâtiment physique et alimentent le modèle numérique en données.” Emanuel Marreel, Business Development & Innovation Manager chez Siemens
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Des postes de travail intelligents dans des bâtiments intelligents Cela fait déjà 25 ans que les tours de Proximus se dressent fièrement dans le paysage bruxellois. Ces deux dernières années, les bureaux qu’elles abritent ont été entièrement rénovés, et la fin des travaux est prévue pour avril 2019. Proximus en a profité pour installer des postes de travail intelligents dans des bâtiments intelligents.
EN PR ATIQU E
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tique. “Le concept BMS a été installé dans tout le pays, dans tous nos immeubles de bureaux et dans les principaux bâtiments techniques. Nous pouvons gérer tout ça de façon centrale depuis les tours.” Grâce à des applications IoT, Proximus étend progressivement cette ges-
e nouveau chapitre de l’histoire des tours implique diverses évolutions. “Le Nouveau Mode de Travail est un moteur de changement important”, explique Jan Joos, Director Group Internal Services de Proximus. Cela fait déjà un petit temps que l’entreprise a introduit le télétravail. Résultat : les collaborateurs sont loin d’être tous présents au même moment sur place. Elle peut donc réduire la surface des bureaux, et donc les coûts. Parallèlement, les collaborateurs peuvent disposer d’un autre poste de travail plus adapté selon les tâches qu’ils doivent réaliser, seuls ou en équipe.
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Activity Based Working Proximus aménage donc l’environnement de travail différemment en fonction du travail des diverses équipes. “Nous avons installé des shared desks (flex desks) pour tout le monde à de nombreux étages, dont des espaces au calme pour les tâches qui exigent plus de concentration. Ces postes de travail sont regroupés en ‘zones d’ancre’ pour les équipes où il est important de se concerter et de collaborer étroitement. Surtout avec les mêmes collègues. Les types d’espaces de travail collaboratifs les plus poussés sont les étages dotés d’endroits où téléphoner, d’espaces où faire du brainstorming, de salles de réunion pour les visioconférences, etc. L’idéal pour stimuler une collaboration transversale approfondie dans le cadre d’un projet interdépartemental. Un concept spécial a bien entendu aussi été élaboré pour les services où la collaboration est plus difficile ou moins efficace, comme les call centers”, poursuit Jan. Bâtir sur l’IoT Les tours sont déjà dotées d’un Building Management System (BMS) qui régule notamment la température, l’humidité de l’air et la ventilation selon l’utilisation des espaces. Le système surveille également le réseau électrique interne et la consommation énergé-
“ L’IoT nous permet d’améliorer le bien-être et le confort au travail.” Jan Joos, Director Group Internal Services de Proximus
tion de base, pour passer à des smart workplaces dans de vrais smart buildings.
JAN JOOS a étudié l’IT à la VUB. Depuis 1996, il travaille chez Proximus, où il a occupé le poste de Director Group Internal Services ces dix dernières années.
Les capteurs, sources d’informations “L’IoT nous permet d’améliorer le bien-être et le confort au travail”, explique Jan. “Les tests ont commencé avec des capteurs qui comptent le nombre de personnes présentes dans les salles de réunion. S’il n’y a par exemple que quatre participants dans une salle prévue pour vingt personnes, le système peut recommander de déplacer la réunion dans une pièce plus petite, ce qui libère la salle de réunion en question pour les plus grands groupes.” Des capteurs compteront bientôt le nombre de personnes par étage, en préservant leur anonymité bien sûr. En cas de dépassement du nombre maximum de personnes autorisé (pour des raisons de sécurité, par ex.), le système avertira les responsables. En mettre plein la vue Les principales œuvres d’art qui ornent les couloirs des tours sont également dotées d’un capteur. “Nous pouvons ainsi surveiller l’humidité et la lumière infrarouge”, précise Jan. “Le capteur peut aussi déclencher une alarme si quelqu’un déplace l’œuvre.” Proximus réfléchit en outre aussi à une application plus automatisée pour l’arrivée des visiteurs dans le bâtiment. Autre nouveauté en préparation : une plus grande automatisation des caisses dans les restaurants. “Pour les solutions smart building, nous optons toujours pour une technologie qui a déjà atteint une certaine maturité. Nous utilisons des solutions que nous proposons aussi à nos clients en tant que partenaire IT.”
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Un écosystème avec des partenaires IoT
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Les simulations avec les jumeaux numériques “Nous sommes convaincus qu’informatiser davantage les bâtiments présente un véritable intérêt”, explique JAN SONCK affiche 30 années d’expérience Jan Sonck, Head of Enterprise dans le monde de l’informatique et Innovation chez Proximus. des télécommunications. Il occupe “L’IoT jouera un rôle important la fonction de Head of Enterprise Innovation chez Proximus depuis à cet égard, notamment dans 2014. le cadre du Nouveau Mode de Travail. Les frontières classiques entre le monde physique et l’univers numérique s’estompent.” Cette évolution débouchera sur des bâtiments smart by design : non seulement pour l’organisation des lieux de travail (réservation des salles de réunion) et l’accueil des visiteurs (réservation des parkings), mais aussi pour la sécurité (contrôle des accès), la mesure de l’utilisation et de la consommation (de l’énergie, notamment) et pour la consultation des salles de réunion disponibles. “À l’avenir, les entreprises prendront sans doute moins l’initiative de construire, et les fournisseurs indépendants spécialisés dans la conception de bureaux intelligents occuperont une position plus solide sur le marché.” L’analyse minutieuse des données issues des points de mesure du bâtiment dévoile de nouvelles informations. Le gestionnaire dispose ainsi d’un digital twin de l’immeuble : une version numérique qui facilite non seulement la gestion, mais permet aussi de simuler l’impact de certains changements. Une entreprise peut ainsi tester et peaufiner toute une série de scénarios avant d’apporter véritablement tel ou tel changement.
L’arrivée de l’intelligence artificielle et du machine learning crée une foule de nouvelles possibilités. Alex Lorette, Director Enterprise Solutions chez Proximus : “Les capteurs fournissent des données, dont les nouvelles technologies permettent ALEX LORETTE a suivi des études d’extraire des modèles. Cela nous d’ingénieur commercial permet notamment d’être plus à Louvain-la-Neuve. Il travaille chez Proximus proactifs. L’IoT et les smart buildepuis près de 20 ans et dings ne sont en réalité que le déest Director Enterprise Solutions depuis 2013. but.” La collaboration et la cocréation sont essentielles pour créer rapidement de nouvelles applications. “Différentes parties rassemblent leur expertise dans un écosystème et progressent ainsi bien plus vite. Nous travaillons sur des plateformes ouvertes, où nous développons des services avec nos partenaires et nos clients. Le design thinking est donc aussi un élément indispensable de l’avenir des bâtiments intelligents.”
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DOUBLE INTERVIEW
Premiers acteurs du pays dans leur domaine respectif, le groupe de construction BESIX et le prestataire de services IT et opérateur télécom Proximus s’associent pour bâtir des smart buildings. Cocréation et innovation ouverte en sont les maîtres-mots.
Smart building
un écosystème de partenaires comme fondations
RIK VANDENBERGHE a suivi des études d’ingénieur commercial à Louvain. Il a fait carrière dans le secteur bancaire, jusqu’à devenir CEO d’ING Belgium. Il assume le rôle de CEO de BESIX depuis 2017.
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été dernier, Proximus et BESIX ont conclu un partenariat stratégique dans le but de proposer une solution innovante en matière de smart buildings. L’expérience client optimisée occupe une place centrale dans les quatre grands domaines abordés : hébergement, lieu de travail, sécurité et efficacité sur le plan de l’énergie et de la gestion. Leur collaboration repose sur la complémentarité des deux entreprises. BESIX est spécialisée dans la mise en œuvre et la gestion de projets de construction complexes. Proximus s’appuie pour sa part sur une vaste expertise des technologies innovantes impliquées dans les smart buildings, telles que les applications IoT, lieu de travail numérique, solutions de sécurité, etc. L’objectif du partenariat est d’unir les forces de BESIX et Proximus pour implémenter des solutions de smart building dans des projets concrets.
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DOMINIQUE LEROY a suivi des études d’ingénieur commercial à la Solvay Business School. Elle a travaillé pendant 20 ans chez Unilever Belgium, dont quatre ans au poste de Managing Director. Elle a rejoint Proximus en 2012 et y revêt depuis 2014 la fonction de CEO.
Comment ce partenariat a-t-il vu le jour ? Dominique Leroy, CEO de Proximus : “Nous disposons d’une grande expérience en matière de solutions pour bâtiments intelligents. Pour exploiter au maximum le potentiel du smart building, il est idéal que vous en teniez déjà compte dès le début d’un projet de construction, avant même d’en concevoir les premiers plans. Nous étions donc à la recherche d’un partenaire qui partage cette vision et auprès duquel faire valoir notre expertise. En matière de smart building, nous capitalisons fortement sur notre expérience en tant que propriétaire immobilier. Nous essayons également de commercialiser des innovations pertinentes. Grâce à son expérience de longue date dans le secteur immobilier, BESIX a une vision très claire des besoins des clients et est à ce titre le partenaire idéal.” Rik Vandenberghe, CEO de BESIX : “Nous voulions développer le concept de smart building depuis longtemps. Nous avons approché Proximus en partant du postulat que nous étions deux importantes entreprises basées en Belgique. Il nous semblait judicieux de collaborer sur le thème du smart building. Comme Proximus, nous misons fortement sur l’innovation. Nous accordons tous deux une grande importance à l’innovation ouverte et avons donc rapidement noué un partenariat.”
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Comment voyez-vous l’évolution du concept de smart building ? Rik : “Bien qu’il s’agisse d’un concept relativement récent, la tendance est aujourd’hui très claire. Au fond, l’idée est plutôt simple : il s’agit d’ajouter des solutions intelligentes à un bâtiment. Tout est lié à l’évolution générale de l’usage de la technologie. Tout le monde est habitué aux avantages et à la facilité d’utilisation qu’offre la technologie. Les utilisateurs nourrissent logiquement les mêmes attentes envers un bâtiment. Se pose aussi la question de l’empreinte écologique d’un bâtiment, liée à ses importantes émissions de CO2. Le recours aux nouvelles technologies nous permet de réduire ces émissions, ce qui est très important.” Dominique : “Nous constatons une croissance de la complexité des besoins et questions des investisseurs, exploitants et utilisateurs quotidiens de ces bâtiments. Nous pensons que la technologie est un facilitateur important dans la réponse à tous ces besoins. Pour créer une réelle valeur pour le client, il est crucial de construire un écosystème digital où les différents partenaires collaborent et de proposer des solutions intégrées. Le partenariat avec BESIX en est un bel exemple.”
Bâtiment-témoin Comment Proximus et BESIX répondent-elles d’une seule voix à ces attentes ? Dominique : “Le premier projet issu de notre collaboration est le nouveau siège central de BESIX Nederland à Dordrecht. Cette cons truction servira de vitrine à notre approche d’intégration dès la conception, et d’exemple des avantages de ce type de bâtiment pour les collaborateurs et les visiteurs de BESIX.”
BESIX est le plus grand groupe de construction de Belgique. L’entreprise existe depuis plus d’un siècle et est devenue un acteur mondial du secteur. Parmi ses références, citons le Parlement européen à Bruxelles, le Burj Khalifa à Dubaï (la plus haute tour du monde) et le stade Al Wakrah pour la coupe du monde de football de 2022 au Qatar. BESIX emploie 15.000 collaborateurs.
Rik : “Naturellement, nous voulions démontrer l’efficacité du concept dans un bâtiment dont nous serions les premiers utilisateurs. Nous voulons en faire un bâtiment-témoin. Il sera notre modèle en Europe pour illustrer les réalisations de Proximus sur le plan de la durabilité, de l’efficacité énergétique et de la sécurité.” Est-il plus facile d’appliquer le smart building à une nouvelle construction ou est-ce également possible dans le cadre d’une rénovation ? Rik : “Il est évidemment plus efficace d’intégrer le concept dès la phase initiale du projet. Mais il est également possible de transformer un bâtiment en smart building moyennant une rénovation en profondeur. Cela dit, les petites rénovations peuvent déjà apporter de belles améliorations.”
Complémentarité des expertises Concrètement, comment abordez-vous un projet ? Qui fait quoi ? Dominique : “La connectivité est notre plus grand atout. Nous installons la fibre optique jusqu’au bâtiment, mais aussi dans le bâtiment, que nous voulons entièrement connecté au réseau. Les constructions modernes sont bardées d’acier, de béton et d’isolants. Une couverture parfaite est toutefois indispensable, tant en 4G qu’en wi-fi. Dans un deuxième temps, nous nous chargeons de tout l’IoT. Nous installons les capteurs qui délivrent les données à la base des applications de smart building. Nous proposons également des solutions pour le contrôle d’accès et la sécurité des collaborateurs et des visiteurs, des applications pour le suivi et la gestion de la consommation énergétique, etc.” Rik : “C’est un bel exemple de la complémentarité de notre collaboration. Nous voulons contribuer à un monde meilleur grâce à nos projets, en concevant des bâtiments qui procurent plus de fonctionnalité, de confort et d’efficacité énergétique. Les solutions de Proximus nous aident à atteindre ces objectifs. Nous mettons tout en œuvre pour réduire la consommation énergétique des bâtiments ; les clients nous demandent de les accompagner dans la transition vers les énergies renouvelables, vers plus de flexibilité dans leur propre production énergétique,
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etc. Cette évolution représente un défi pour notre secteur et nous sommes convaincus qu’il convient d’unir nos forces pour aborder ces questions de bout en bout.”
“ U N B Â T I M E N T I N T E L L I G E N T S E CONSTRUIT DE BRICKS ET DE BYTES,
Nouveaux concepts
MAIS C’EST ÉGALEMENT LE FRUIT D’UN
Quel est l’impact des nouvelles technologies sur les bâtiments intelligents ? Rik : “Il ne s’agit pas seulement de bricks et de bytes. La participation de l’utilisateur est également déterminante.”
B EHAVIOUR ET D’UN BUSINESS : UN CHANGEMENT DE COMPORTEMENT DE LA PART DE CEUX QUI Y VIVENT ET Y TR AVA I LLENT.”
Dominique : “C’est exact. La réussite d’un projet de construction intelligente dépend véritablement de la valeur ajoutée qu’il procure aux personnes qui y habitent ou aux entreprises qui y sont installées. À cet égard, il est clair que les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique contribueront à faire la différence. Prenons l’exemple des voitures électriques que les collaborateurs utilisent pour se rendre au bureau : la technologie intelligente déterminera le meilleur moment pour recharger leur batterie. Mais ces voitures constituent aussi une source supplémentaire et ponctuelle d’énergie, permettant au bâtiment d’y puiser de l’énergie en cas de besoin. Les applications intelligentes permettent ainsi d’équilibrer en permanence la consommation énergétique du bâtiment.” Rik : “Le nouveau siège de BESIX Nederland sera équipé d’une solution de stockage de l’énergie excédentaire sur batteries pour la libérer dans le réseau au besoin. La consommation énergétique du bâtiment sera ainsi réduite au minimum, une application d’IA surveillant de près l’équilibre entre la production, la consommation et le stockage de l’énergie.” Cet exemple démontre bien que le bâtiment intelligent repose sur la collecte et l’analyse des données pour orienter les décisions. Dominique : “En effet. C’est également une preuve de l’importance de manipuler ces données avec prudence. Nous partageons les mêmes valeurs que BESIX à cet égard. Lorsque nous enregistrons des données dans le cadre d’applications de smart building, nous le faisons toujours anonymement, nous recourons au cryptage, etc.”
Rik Vandenberghe, CEO de BESIX
26 _ SMART BUILDINGS _ PROXIMUS ET BESIX UNISSENT LEURS FORCES
“ L A T E C H N O L O G I E É V O L U E T R È S R A P I D EM ENT, Y COM PR I S DA N S LE DOMAINE DU SMART BUILDING. UN ÉCOSYSTÈME DE PARTENAIRES NOUS P E R M E T D E R É U N I R L’ E X P E R T I S E R EQU I SE .” Dominique Leroy, CEO de Proximus
Le bon exemple Vous attendez-vous à une éventuelle nouvelle réglementation ? Rik : “Nous voulons avant tout donner l’exemple et garder un rôle de leader en matière d’innovation ouverte. Si de nouvelles normes devaient voir le jour, nous y serons déjà préparés. Notre attitude avant-gardiste nous permet également de donner forme à l’avenir.” Dominique : “Tout comme BESIX, Proximus promeut un certain nombre de meilleures pratiques. Cette approche permet de garder les pieds sur terre sans rien perdre de notre dynamisme. La législation est plutôt statique par nature et peut parfois freiner l’innovation. En donnant le bon exemple, Proximus est en mesure de créer un effet de levier.”
S M A R T C A R E _ M E S U R E L’ H U M I D I T É D E L’ A I R , L A T E M P É R A T U R E E T L A L U M I N O S I T É _ 2 7
TECHNOLOGIE
VISION D’EXPERTS
L’art génère aussi des données Les applications IoT sont indispensables aux entreprises désireuses d’optimiser leurs processus et leur croissance. Smartcare est une solution IoT innovante qui gère avec précision les facteurs ambiants et permet une consultation des données en continu. IPARC (International Platform for Art Research and Conservation) utilise cette solution pour la conservation professionnelle des objets d’art.
SMARTCARE EN BREF - Solution IoT équipée de capteurs pour la mesure de divers paramètres. - Mesure l’humidité de l’air, la luminosité, les températures et les mouvements. - Les données sont présentées dans une application personnalisée.
Plus d’infos sur Smartcare ? Scannez cette page et découvrez le témoignage vidéo d’IPARC.
Smartcare est une solution IoT reposant sur des capteurs qui contrôlent divers paramètres pour en extraire les données pertinentes. IPARC utilise cette application pour contrôler 24 h/24 les conditions de conservation d’œuvres d’art et du patrimoine mobilier. L’application mesure l’humidité de l’air, la température, la luminosité et les mouvements du public à proximité des œuvres. Ces données sont facilement consultables via une page web personnalisée. Sur base de ces informations, les restaurateurs peuvent réagir de façon ciblée et si nécessaire, inter venir en accord avec le propriétaire de la collection. Raccourcir les délais de commercialisation Les capteurs étant connectés au réseau LoRa de Proximus, Smartcare garantit un échange d’informations économe en énergie et un triple cryptage. Il s’agit donc d’une solution particulièrement sûre et conviviale. Outre
la conservation des œuvres, Smartcare offre de nombreux atouts pour tous les secteurs, notamment pour le contrôle des cultures dans l’industrie agroalimentaire, la convivialité des environnements de travail dans les bureaux ou encore la supervision des marchandises dans le secteur des transports. IPARC, PME de l’année IPARC (International Platform for Art Research and Conservation scrl) est une plateforme pluridisciplinaire de connaissances qui propose des services en matière de restauration et de conservation tant pour le patrimoine public que privé. Avec le département de Conservation Préventive, elle offre une palette de services pour les collections avec, en plus de Smartcare, une solution de stockage climatisé.
Ajustement triphasé automatique de la température Tout nouveau bâtiment intelligent et environnement de travail pour la zone de police VLAS (Coutrai, Kuurne, Lendelede). FRANK MAES Coordinateur du projet PC3H (commissariat de police Drie Hofsteden)
En décembre dernier, la zone de police VLAS a officiellement emménagé dans ses nouveaux locaux de la Ministre De Taeyelaan, à Courtrai. Les trois commissariats de Courtrai, Kuurne et Lendelede sont désormais réunis sous un même toit. Frank Maes, coordinateur du projet : “La régulation de la température s’y fait en trois phases, automatiquement. Lorsque les bureaux sont vides, le système sélectionne la température de nuit. Dès que la première personne arrive le matin, le mode stand-by s’enclenche pour atteindre, 30 minutes plus tard, le niveau de confort. Des capteurs de présence commandent le système : dans les locaux inoccupés, le chauffage ne passe pas en mode confort.” Vous reprendrez bien un peu d’oxygène ? “De la même manière, la ventilation du bâtiment est automatisée. Lorsque le taux de CO2 grimpe dans une salle de réunion, en raison du nombre de personnes présentes, le système compense par un supplément d’oxygène. Il est relié à des plafonds climatiques, dont les conduits sont chauffés en hiver et refroidis en été.”
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EN PR ATIQU E
usqu’en 2017, AXA Belgium avait ses bureaux à Watermael-Boitsfort, en périphérie bruxelloise. Rien n’a été laissé au hasard dans la réflexion qui a précédé le déménagement de l’entreprise vers le centre-ville. “Nous réfléchissions à une nouvelle approche depuis 2012”, commente Raf Boterdaele, Head of Building & Facilities Management chez AXA. “Nous cherchions une solution qui, à long terme, serait favorable à la mobilité de nos collaborateurs.” Le choix s’est porté sur l’ancien siège d’Engie Electrabel, place du Trône. La partie historique du bâtiment — un ancien hôtel — a été conservée, la deuxième aile a fait l’objet d’une profonde rénovation et une nouvelle structure horizontale, plutôt que verticale, a été construite pour faciliter l’interaction entre les collaborateurs.
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Ces trois modules forment un ensemble offrant une très grande surface horizontale : un total de 50.000 m², dont 35.000 m² pour les bureaux et le forum central avec le restaurant d’entreprise. “C’est un bâtiment moderne et de caractère, porteur d’une histoire”, déclare Raf, avant de souligner que “sa situation présente une énorme plus-value en termes de mobilité. La priorité n’est plus à la facilité d’accès en voiture, mais à l’accessibilité via les transports en commun. La gare de Bruxelles-Central se trouve juste à côté. Le bus et le métro s’arrêtent devant nos portes. Nous avons prévu un vaste parking pour les vélos et des douches pour ceux qui utilisent ce moyen de transport.” À chaque activité son espace AXA Belgium est passé au Nouveau Mode de Travail en 2014, offrant à ses collaborateurs la possibilité de travailler depuis leur domicile. “Une approche que nous avons intégrée dans notre nouveau bâtiment”, confirme Raf. “Nous l’avons aménagé dans l’esprit activity-based workplace.” Les espaces sont donc conçus par type d’activité : salles de réunion de tailles variées, espaces réservés aux tâches exigeant de la concentration, lieux pour rencontres informelles, entretiens téléphoniques et brainstormings, bubbles (petits espaces équipés d’une table et de trois chaises), pièces dynamiques et intelligentes, etc.
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AXA
Un bâtiment
est un gestionnaire de patrimoine et assureur d’envergure internationale. Le groupe dessert 100 millions de clients et emploie 160.000 personnes dans 62 pays. En Belgique, AXA Belgium compte 2,9 millions de clients, 3.500 collaborateurs et 3.200 courtiers. En 2017, AXA Belgium a réalisé un résultat opérationnel de 357 millions d’euros.
Le bâtiment intelligent d’AXA Belgium n’est qu’un des éléments d’une série d’objectifs ambitieux.
intelligent
Dans son nouveau siège au cœur de Bruxelles, l’assureur cultive une vision globale :
pour
un nouveau mode de travail
une nouvelle culture soutenu par une technologie intelligente dans un bâtiment intelligent et facile d’accès.
du travail
Avec ce projet, AXA Belgium a été nominée pour le IFMA Facility Project of the Year.
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AXA souhaitait avant tout une solution fonctionnelle. Le bâtiment Marnix, premier site NWOW de l’entreprise, prévoyait sept postes de travail pour dix personnes. Ils sont ensuite passés à six. Nos 2.600 collaborateurs qui travaillent au siège bruxellois se partagent 1.540 postes de travail. “Le ratio de six sur dix permet d’économiser quelques milliers de mètres carrés de bureaux”, indique Raf. “L’impact budgétaire est colossal. Mais le principe doit bien sûr rester viable.” C’est pourquoi le bâtiment est équipé d’une solution IoT qui permet un suivi précis de l’utilisation des bureaux, des postes de travail et des salles de réunion. Spacewell (anciennement MCS Solutions) a conçu et couplé cette solution au réseau LoRa de Proximus. Les applications IoT sont ainsi totalement indépendantes de l’environnement IT d’AXA Belgium, afin de prévenir toute brèche de sécurité. Mieux comprendre Le bâtiment est équipé de 1.850 capteurs qui consignent l’utilisation des postes de travail et des salles de réunion. Ils communiquent toutes les six minutes avec la plateforme IoT via le réseau LoRa. “L’analyse de ces données nous permet de comprendre comment nos collaborateurs utilisent l’infrastructure disponible”, poursuit Raf. “Nous nous servons de ces informations pour optimiser le fonctionnement du bâtiment.” Le bâtiment possède aussi une cinquantaine de capteurs de confort, qui mesurent notamment la température, l’humidité de l’air et la concentration en CO2. “Les capteurs de confort collectent des données qui, grâce à la solution IoT, sont publiées en ligne en direct ”, explique Sven Toelen, Global Marketing Director chez Spacewell. “L’application offre en quelque sorte un contrôle de qualité des installations techniques du bâtiment, car les rapports indiquent en temps réel si les installations HVAC fonctionnent bien.” Le troisième volet du trajet IoT sera consacré aux espaces sanitaires et permettra entre autres de mieux organiser le nettoyage en fonction des besoins des utilisateurs.
RAF BOTERDAELE est titulaire d’un diplôme de bioingénieur de l’Université de Gand. Après avoir travaillé 13 ans comme responsable Buildings & Facilities chez Mercedes-Benz Belux, il a franchi le pas et intégré ses nouvelles fonctions de Head of Building & Facilities Management chez AXA Belgium.
SVEN TOELEN est ingénieur commercial, diplômé de l’Université d’Anvers. Il est Global Marketing Director chez Spacewell.
“ Le bâtiment s’adapte à nos collaborateurs. Grâce à l’IoT, nous mesurons l’utilisation des postes de travail et des espaces de réunion.” Raf Boterdaele, Head of Building & Facilities Management chez AXA Belgium
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COMMENT ÇA FONCTIONNE:
S’agissant d’une rénovation doublée d’une nouvelle construction, AXA Belgium a intégré la dimension numérique à un stade précoce du projet. “Le numérique est omniprésent”, confirme Raf. “Le bâtiment est équipé d’un éclairage LED et de capteurs de mouvement. Nous avons obtenu la certification BREEAM pour notre durabilité.” L’économie réalisée en termes de surface de travail représente le plus grand impact environnemental. En réduisant la taille de ses bureaux, l’entreprise économise sur sa consommation. “Le projet évolue en permanence. Plus nos données s’étoffent, plus nous peaufinons nos analyses et optimisons nos processus.”
1. L es données sont collectées de manière anonyme par des capteurs sans fil.
2. L es données sont transmises aux passerelles par le biais du réseau LoRa. Ce réseau dispose de sa propre fréquence ouverte qui n’interfère pas avec le réseau local.
3. L es données brutes des capteurs sont recueillies dans des concentrateurs de capteurs d’où elles sont transmises au cloud.
4. L e cloud rassemble les données de manière structurée (prétraitement) avant qu’elles ne soient transmises à la plateforme COBUNDU.
Changement de culture La communication reste le critère principal. “Nous voulons extraire, au départ des données que nous collectons et analysons, le plus d’informations utilisables possibles que nous mettrons ensuite à profit pour de nouvelles actions.” AXA Belgium envisage notamment de développer pour ses collaborateurs une app ‘tout-en-un’ qui leur permettra de réserver une salle de réunion, consulter le menu du restaurant, signaler un problème technique, etc. “Le changement a été de taille pour nos collaborateurs”, poursuit Raf. “Nous avons tous basculé vers le numérique, mais aussi vers un travail autonome. Le résultat et la confiance valent largement le travail accompli. Tel que nous l’avons conçu, le nouveau bâtiment est aussi, de ce point de vue, un acteur important du changement de culture.”
5. L a plateforme COBUNDU traite ces données et les combine avec d’autres sources de données. En outre, la plateforme surveille la condition des capteurs (puissance de la batterie et du signal).
6. D es tableaux de bord bien organisés fournissent les informations nécessaires à une prise de décisions éclairées. Les occupants sont assistés dans l’environnement de travail à l’aide de divers points de contact (application, kiosque, Outlook, écran tactile) qui combinent la visualisation en temps réel des données d’occupation et des possibilités de réservation.
Proximus online
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3en1 flexibilité, mobilité et durabilité
Il y a deux ans, Deloitte Belgium emménageait dans son nouveau bâtiment Gateway à Brussels Airport. Gateway traduit la vision de mobilité et de société durable de l’entreprise.
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Le nouveau bâtiment met l’accent sur le bien-être des collaborateurs, comme en attestent le restaurant, le Tarmac Café, la salle de fitness et le mobilier ergonomique. “Nous offrons un cadre inspirant à nos collaborateurs, clients et visiteurs”, explique Karl Fabry, CTO de Deloitte Belgium. “L’œuvre d’art ‘Stilthouse’ d’Arne Quinze installée dans l’atrium central poursuit la même intention. Nous nous reconnaissons dans les thématiques abordées par l’artiste : dialogue, durabilité et diversité.” Concrètement, le bâtiment améliore la dynamique collaborative entre le personnel et les clients. Plusieurs types d’espaces sont
mis à disposition, du bureau pour un entretien individuel à l’auditoire pour 199 personnes.
DELOITTE est un groupe mondial de prestation de services dans les domaines de la comptabilité, de l’audit, de la consultance et du conseil financier. En 2018, il a réalisé un chiffre d’affaires de 43,2 milliards de dollars avec environ 286 000 collaborateurs.
KARL FABRY a étudié l’électromécanique et est diplômé d’un MBA. Il a occupé plusieurs fonctions chez Deloitte, tant en Europe qu’ailleurs dans le monde. Il est CTO de la branche belge de Deloitte depuis 2018.
Un cadre inspirant La technologie joue aussi un rôle majeur pour stimuler l’esprit de collaboration. Des panneaux numériques sont installés à la réception, dans l’atrium et à chaque étage. Dans l’atrium, Deloitte affiche notamment un message de bienvenue pour les visiteurs et les horaires de train pour les navetteurs. Le système follow-me printing permet d’utiliser facilement l’imprimante la plus proche. “Sans oublier ‘The
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“ Nous avons un espace où nous invitons les clients et les collaborateurs à tester les applications numériques innovantes. En tant que consultants, nous souhaitons ainsi contribuer au développement durable et à l’amélioration de la mobilité.” Karl Fabry, CTO de Deloitte Belgium
Greenhouse’, un espace où nous invitons les clients et les collaborateurs à tester les applications numériques innovantes”, poursuit Karl. “En tant que consultants, nous souhaitons ainsi contribuer au développement durable et à l’amélioration de la mobilité.” Bien plus qu’une connexion sans fil Lors de la construc tion de Gateway, Deloitte a opté pour une solution innovante fully managed wifi. “Cette solution va bien au-delà de la connexion sans fil au réseau de l’entreprise”, explique Karl. “Le réseau wi-fi est également utilisé d’autres manières : un capteur nous permet de mesurer le taux d’occupation d’un espace, du restaurant ou d’un étage complet.” L’installation se base sur un contrôleur central sans fil et 450 points d ’accès q ui com muniq uent entre eux. “Les points d’accès s’échangent des informations sur la qualité de la couverture du signal et le nombre de connexions, notamment. La connexion est ainsi optimisée, ce qui est bon pour le roaming des appareils sur l’ensemble du réseau.” Le recours aux nouvelles technologies souligne une fois encore l’importance des données. “Avant d’utiliser une nouvelle application, tout est passé en revue pour référencer les risques possibles. Lorsque des données confidentielles de clients entrent en ligne de compte, nous appliquons systématiquement toute une série de contrôles de sécurité tels que le cryptage de données, l ’authentification multifactorielle et les tests d’intrusion.” Un
INNOVANT SOUS TOUS LES ANGLES Tant la situation à l’aéroport que les lignes du bâtiment sont remarquables. Mais ce n’est pas tout. “Gateway est un manifeste. Le bâtiment atteste des moyens mis en œuvre pour réduire notre empreinte écologique et miser sur la mobilité”, déclare Karl Fabry, CTO de Deloitte Belgium. Gateway remplace quatre anciens bâtiments Deloitte. L’entreprise a réussi à réduire de 40 % les émissions de CO2 de ses bureaux en recourant notamment au free chilling, une technique qui rafraîchit l’intérieur à l’aide de l’air extérieur. Deloitte réduit ainsi fortement sa consommation due au refroidissement mécanique.
PRIORITÉ À L’ACCESSIBILITÉ
La technologie simplifie la vie. Les collaborateurs de Deloitte utilisent les mêmes applications sur leur laptop, leur tablette et leur smartphone, ce qui leur offre plus de flexibilité, notamment en travaillant à distance. S’ils viennent au bureau, l’application Get To Work leur indique le trajet le plus efficace. Celle-ci aide non seulement à la navigation, mais aussi au choix du moyen de transport le plus approprié (voiture, transports en commun, vélo). Elle informe également sur la disponibilité des places de parking.
Gateway est parfaitement desservi par le réseau ferroviaire et les lignes de bus. “Nous travaillons de plus en plus souvent sur des projets à l’étranger. Là aussi, tout est beaucoup plus facile aujourd’hui : notre bureau est à quelques minutes du hall des départs de l’aéroport.” Le bâtiment abrite également un parking pour les vélos, des aires de covoiturage et des stations de recharge pour les voitures électriques. “Par ailleurs, tout le monde ne doit pas se déplacer jusqu’à Zaventem”, ajoute Karl Fabry. “Douze bureaux régionaux sont répartis dans tout le pays, ce qui permet aux collaborateurs de planifier au mieux leurs déplacements. Un grand nombre de collaborateurs travaillent également in situ chez les clients.”
deuxième volet de l’approche concerne la vie privée et la confidentialité. À cet égard, Deloitte respecte la législation RGPD. L’entreprise n’utilise une application que lorsque celle-ci a obtenu le feu vert sur toute la ligne. Au-delà de la technologie “Il est fondamental de rester très attentif à l’expérience utilisateur”, poursuit Karl. “Proximus nous aide à voir plus loin que l’aspect purement technologique.” Lorsqu’une entreprise veut soutenir correctement l’expérience utilisateur, elle doit envisager la technologie du début à la fin, y compris tous les systèmes et applications dépendant les uns des autres. “C’est en gardant cette vision à l’esprit que nous continuons d’investir dans l’amélioration du cadre et de l’expérience de travail”, conclutil. “Aujourd’hui comme demain, la technologie a plus que jamais un rôle crucial à jouer à cet égard.”
34 _ TR ANSFORMATION NUM ÉR IQU E _ DES PROFESSIONNELS RH PARLENT DU DX
TAB LE RONDE
Notre environnement de travail est en pleine mutation. Les besoins des clients changent, mais des tendances plus larges comme la globalisation et la numérisation se profilent également. Ces phénomènes ont beaucoup d’impact. Le collaborateur doit développer de nouvelles compétences, tandis que le manager doit adapter son style de leadership. L’espace de travail numérique a aussi sa place dans ce contexte. Proposer la bonne technologie ne suffit toutefois pas. Il faut aussi que les collaborateurs utilisent les outils et en tirent un avantage. Une collaboration étroite entre l’IT et les RH est indispensable. La segmentation basée sur les personas - technique bien connue en marketing - est un bon point de départ pour proposer des outils adaptés à chaque rôle de l’entreprise et un espace de travail intelligent, sûr et flexible à chacun. L’espace de travail numérique exige une autre approche du travail, mais aussi une pensée différente. Il s’agit d’adapter la stratégie, la vision et la culture de l’entreprise (dont la politique RH) aux nouveaux besoins.
“ La technologie ne peut pas être un simple gadget. Elle a un rôle crucial à jouer en tant qu’instrument du succès de l’organisation et des collaborateurs, pour un meilleur service aux clients.” Jan Van Acoleyen, Chief HR Officer chez Proximus
Scannez cette page pour lire le compte rendu du débat et découvrez comment les professionnels RH soutiennent l’espace de travail numérique.
Des entreprises belges sur l’espace de travail numérique
Une solution pour chaque profil
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KARL BOLLE Head of HR Belux chez Securitas
KARINE VANDENBERGHE Corporate HR Director chez KPMG Belgium
JOERI VELDEMAN Head of HR Benelux, Autriche et Suisse chez Nokia
LAURENS DE MEYERE Service Delivery Expert IT-End User Experience chez Novartis Pharma
“ Il faut utiliser notre plateforme de communication comme une sorte de Facebook interne, où les collaborateurs partagent leurs expériences. Cela permet de renforcer les liens entre les collaborateurs.”
“ C’est un des défis à relever dans le contexte de la guerre des talents. Nous devons utiliser de nouveaux outils, mais le contenu des fonctions change vite aussi.”
“ Chez nous, le télétravail est accessible à tous, mais le contact régulier entre collègues au bureau reste indispensable.”
“ Nous devons systématiquement mettre en balance ce que nous numérisons et ce que nous soutenons via le contact personnel.”
SACHA DENYS Regional Head of HR & Corporate Communications chez PSA
MIKE DAUTZENBERG HR Director chez H.Essers
JEROEN MINOODT Global HR Shared Service Director chez Esko
ALAIN DE DAUW VP HR Airtec Division chez Atlas Copco Airpower
“ S’il est important de bien comprendre la technologie et l’innovation afin de voir toutes les opportunités potentielles, ce n’est pas toujours évident. Souvent, les hauts dirigeants ne comprennent pas suffisamment la technologie pour pouvoir guider leur organisation à travers l’innovation et l’automatisation.”
“ Nos chauffeurs ont un ordinateur de bord et toute une série d’outils, mais cela risque aussi de créer de la distance. Nous devons donc les soutenir afin qu’ils continuent à se sentir impliqués.”
“ Il faut en effet trouver la bonne combinaison au-delà des départements. Et puis, vous devez encore mettre en pratique l’utilisation concrète de la technologie numérique.”
“ Le télétravail n’est pas le terrain exclusif des employés. Certains ouvriers en reçoivent aussi l’autorisation en fonction de leur travail. Vous devez élaborer une politique claire et croire en vos collaborateurs, jusqu’au moment où vous pouvez leur faire confiance.”
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Les changements des 5 prochaines années LES ENTREPRISES RÉVOLUTIONNERONT LES APPS ET VICE VERSA En 2022, environ 90 % des apps seront basées sur des microservices, qui amélioreront la capacité à créer, débugger, mettre à jour et exploiter des codes tiers, de manière à concevoir des applications bien plus complexes. À leur tour, ces apps permettront aux entreprises de s’améliorer pour faire évoluer leurs technologies, et ainsi implémenter une infrastructure IT plus performante. Sans compter que 35 % de toutes les apps de production seront ‘cloud native’, ce qui accélérera encore plus la production.
LA SÉCURITÉ SERA REDÉFINIE D’ici 2022, 50 % des serveurs chiffreront les données au repos (données inactives stockées sur un appareil quelconque) et en mouvement (données actives en transit). Plus de 50 % des alertes de sécurité seront automatiquement résolues par l’IA, et pas moins de 150 millions de personnes auront une identité virtuelle intégrée dans un système basé sur une blockchain.
L’INNOVATION NUMÉRIQUE EXPLOSERA Entre 2019 et 2023, environ 500 millions de nouvelles applications logiques seront créées, soit autant d’apps que ces 40 dernières années.
DES DÉVELOPPEURS PROFESSIONNELS DOTÉS DE NOUVELLES COMPÉTENCES ARRIVERONT SUR LE MARCHÉ En 2024, une nouvelle catégorie de développeurs comptera 30 % de personnes en plus dans la profession. Ils seront capables de créer des codes sans script personnalisé et accéléreront donc la transformation numérique des entreprises.
L’IA SERA LA NOUVELLE IU
IDC (International Data Corporation) a publié ses dix prévisions de 2019 pour les cinq prochaines années. Quels seront les nouveautés et les changements ces cinq prochaines années ? Voici un résumé des cinq tendances majeures.
En 2024, un tiers des apps actuellement pilotées sur écran seront entièrement automatisées et compatibles avec l’IA. L’intelligence artificielle assurera la maintenance de l’interface utilisateur (IU) et, dès 2022, 30 % des entreprises interagiront avec leurs clients à l’aide des technologies conversationnelles.
BU SI NES SES in Belgium B U S I N E S S E S I N B E L G I U M _ M O N T R E R L’ E X E M P L E _ 3 7
LES PIONNIERS
Dans un contexte économique mondial plutôt agité, quelques entreprises belges parviennent à sortir du lot. Elles adaptent leur mode de travail et embrassent les nouvelles technologies. Drones, capteurs ou encore badges intelligents : Ardo, Easyfairs et Melexis redonnent à la Belgique la place qu’elle mérite sur l’échiquier mondial.
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Le défi réside dans la longueur de la chaîne logistique
VISION
Le bon sens. Voilà ce qui a fait d’Ardo un acteur mondial. Couronnée Entreprise de l’Année 2018, cette société de Flandre-Occidentale allie cette aptitude à un esprit d’entreprise et à un solide sens de l’innovation et de la durabilité.
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“ N O U S M I S O N S S U R L A DURABILITÉ. PAR EXEMPLE, L’ E A U P U R I F I É E E S T A C H E M I N É E V E R S L E S AG R I CU LT E U R S , E T L E S DÉCH ET S V ÉG ÉTAUX PRODU I SENT D E L’ É L E C T R I C I T É V E R T E . ” Rik Jacob, CEO d’Ardo
on statut d’acteur mondial ne l’em pêche pas de rester flamande occidentale dans l’âme. En témoigne l’accueil chaleureux que nous réserve son CEO Rik Jacob, dont il émane une grande fierté de l’entreprise et un respect tant du produit que du travail de ses collaborateurs. Rik Jacob est de ceux qui apprécient l’efficacité à sa juste valeur.
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Que vous évoque aujourd’hui ce titre d’Entreprise de l’Année ? Rik Jacob, CEO d’Ardo : “C’est un réel plaisir. Nous portons ce titre une année durant, c’est un important supplément de visibilité.” Selon vous, qu’est-ce qui vous a valu de le remporter ? Rik : “Je considère ce titre comme une marque d’estime pour le travail accompli ces dernières années. En 2015, nous avons signé l’accord de fusion entre Ardo et Dujardin Foods (deux entreprises de produits surgelés réunissant sept neveux de la famille H aspeslagh) et nous avons conclu une importante acquisition au Canada avec VLM Foods. Nous misons fortement sur la durabilité et l’innovation tout en continuant de réaliser de la croissance, tant en chiffre d’affaires qu’en résultat.”
Programmes d’investissement Ardo détient aujourd’hui une part de marché de 20 % dans son segment en Europe. Environ 40 % de la production provient de Belgique. Notre pays offret-il encore de la place pour faire croître la capacité de production d’Ardo ? Rik : “La croissance future ne réside pas dans l’augmentation de capacité, mais dans la hausse de productivité et de rendement. Nous continuons d’investir dans de meilleures lignes de surgélation et de plus grands espaces de stockage. Et pas uniquement dans notre pays, d’ailleurs. Nous avons également des programmes d’investissement en France et en Espagne, par exemple.” Ardoye se situe en plein cœur de la culture maraîchère de Flandre-Occidentale. Dans quelle mesure ces racines contribuent-elles au succès de l’entreprise ? Rik : “La Flandre-Occidentale dispose de différents atouts qui sont indispensables dans notre secteur. Nous avons une longue tradition de culture maraîchère, un sol idéal, des entreprises agricoles bien structurées, un climat
maritime tempéré et des travailleurs courageux et flexibles. A rdo s’est très rapidement tournée vers l’exportation. Et là aussi, tous les facteurs étaient réunis, notamment grâce à la situation logistique favorable de la Flandre. La proximité de fournisseurs spécialisés dans la surgélation et l’automatisation sont aussi des atouts…”
ARDO est une entreprise familiale d’Ardoye, en FlandreOccidentale. Elle est aujourd’hui un acteur mondial du marché des légumes, fruits et aromates surgelés. Le groupe compte 21 implantations dans neuf pays. La plupart des activités se déroulent en Europe, mais Ardo a aussi une filiale pour le traitement de l’ananas au Costa Rica et un bureau de vente au Canada. Le groupe vend annuellement 860.000 tonnes de légumes, fruits et aromates, pour un chiffre d’affaires d’environ un milliard d’euros. En Europe, Ardo représente 20 % du marché, ce qui en fait le plus grand acteur de son segment. Les clients d’Ardo sont notamment le secteur de la vente au détail (en nom propre et label privé), du food service et de l’industrie alimentaire.
Ce n’est pas un secret qu’Ardo lorgne aujourd’hui vers le marché nordaméricain. Quels sont vos projets outre-Atlantique ? Rik : “Nous y voyons le même potentiel qu’en Europe. Notre intention est d’y croître rapidement. Notre acquisition au Canada s’inscrit dans cette optique, elle crée une ouverture vers le marché américain. La fusion nous procure un réseau commercial solide et l’expertise requise en matière de législation alimentaire et douanière complexe, notamment. En même temps, nous sommes conscients que les segments de marché sont très différents aux ÉtatsUnis. Le marché du food service y est très important, par exemple. Il nous faut également aborder la logistique d’une autre manière. Les distances sont plus longues, il faut donc plus de transport et de stockage intermédiaire.”
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DES DRONES VEILLENT AU GRAIN Élue Entreprise de l’Année en 2018, Ardo allie esprit d’entreprise, innovation et durabilité. C’est ainsi qu’elle mise sur les drones pour surveiller les parcelles depuis le ciel, évaluer les terres agricoles et déterminer les besoins en irrigation et en phytoprotecteurs. Les images des drones nous aident à déterminer où il est nécessaire d’irriguer davantage ou de protéger les cultures. Mieux encore, les informations délivrées par les drones permettent de gérer le GPS des tracteurs. De cette manière, les agriculteurs adaptent leurs semis ou leurs épandages.
Quel est selon vous le plus grand défi pour votre marché ? Rik : “Le secteur évolue rapidement. Nous travaillons aujourd’hui avec des lignes de production pilotées, intégrées et connectées de manière centralisée. Le grand défi réside dans la longueur (temporelle) de la chaîne logistique. Les volumes et les prix sont négociés en décembre avec les entreprises agricoles. Ensuite, les légumes ne nous sont livrés qu’à partir du printemps. Toutefois, nos clients nous achètent des légumes tout au long de l’année. Tout cela complexifie le processus de planification et de prévision. Les petits pois, par exemple, ne se récoltent que huit semaines par an. Mais nous devons veiller à en avoir un stock suffisant pour nos clients jusqu’à la récolte suivante.”
Drones et images satellite Les nouvelles technologies ont-elles un rôle à jouer à cet égard ? Heidi Goovaerts, Group Marketing & Communications Director : “Certainement. Nous entretenons des contacts étroits avec les entreprises agricoles. Nous les accompagnons dans la sélection des semences, nous leur donnons des directives pour les semis et nous suivons les cultures jusqu’à la récolte. C’est là que la nouvelle technologie intervient : nous utilisons des
RIK JACOB est le CEO d’Ardo. Précédemment, il était CEO de Dujardin Foods, qui a fusionné en 2015 avec Ardo.
HEIDI GOOVAERTS a étudié l’économie et est diplômée d’un MBA à l’Université d’Anvers. Elle dirige depuis 2001 le département marketing d’Ardo.
“ Deux fois par semaine, nous recevons des groupes de 30 visiteurs. Cela fait partie de notre employer branding, car il n’est pas toujours facile d’attirer de nouveaux profils techniques.” Heidi Goovaerts, Group Marketing & Communications Director
drones pour observer les parcelles depuis le ciel. Les images servent à déterminer s’il faut irriguer davantage ou protéger les cultures. Mieux encore, les informations délivrées par les drones permettent de gérer le GPS des tracteurs afin que l’agriculteur sache très précisément à quels endroits il doit intervenir. Nous recourons aussi aux images satellite pour faire des comparaisons.” Et qu’en est-il de l’usage de la technologie dans les bâtiments administratifs d’Ardo ? R i k : “Au pri ntem ps , nou s construirons un nouveau bâtiment administratif, que nous avons décidé d’implanter à Ardoye pour rester proches de la production. Ce nouveau bâtiment technologique vise la neutralité énergétique en utilisant la chaleur et le refroidissement issus de la production.” Heidi : “Il y aura un bureau paysager pour 200 employés, ainsi que divers espaces adaptés aux activités : réunions, appels téléphoniques ou travaux d’étude. Deux fois par semaine, nous recevons des groupes de 30 à 40 personnes pour une visite guidée de l’usine. C’est pourquoi nous prévoyons aussi une belle zone d’accueil dans le nouveau bâtiment. Cela fait partie de notre employer branding, car il n’est pas toujours facile d’attirer de nouveaux profils techniques.”
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LES AGRICULTEURS BÉNÉFICIENT D’EAUX USÉES PURIFIÉES Ardo a construit un bassin de 150.000 m3 d’eau avec le soutien de l’Europe et d’Interreg. Il s’agit d’une eau purifiée en provenance de l’usine d’Ardoye. Un réseau de 32 km de conduites souterraines alimente les agriculteurs de la région, qui l’utilisent pour irriguer environ 500 hectares de terre agricole au total grâce à Ardo.
Accompagnement des agriculteurs Comment Ardo contribue-t-elle à une agriculture durable et plus écologique ? Rik : “Nos produits figurent largement sous les limites maximales de résidus de produits phytosanitaires fixées par l’Europe. Mais nous voulons faire mieux encore et nous accompagnons les agriculteurs en ce sens. Certaines maladies, par exemple, peuvent apparaître lorsque les légumes sont semés trop près les uns des autres. Une parfaite densité de semis permet d’éviter ces problèmes et réduit l’usage des produits phytosanitaires. Nous sommes ainsi déjà parvenus à cultiver 70 % de nos petits pois sans le moindre résidu. Nous suivons en outre divers circuits pour l’approvisionnement en énergie et en eau. La moitié de l’électricité que nous consommons provient d’une installation de biométhanisation que nous alimentons à l’aide de végétaux comme les pelures, les déchets de taille, etc. Les légumes et les fruits surgelés contribuent de cette manière au développement durable. Les déchets restent chez nous (et ne sont pas transportés jusque chez le consommateur) et fournissent de l’électricité verte.”
Les drones soutiennent les services de secours Les drones peuvent être utilisés uniquement dans des situations difficiles. “Les drones sont faciles à déployer et très bon marché. Ils sont également bons pour la planète, car ils consomment beaucoup moins d’énergie que les hélicoptères. Nous les utilisons avant tout pour notre centre de formation. En Belgique, il est obligatoire de suivre une formation pour pouvoir piloter un drone. Nous donnons ces cours, un peu comme une auto-école”, explique Elwin Van Herck, CEO chez Noordzee Drones. “Nous nous assurons que les personnes qui sont aux commandes reçoivent les images caméra du drone sur place en temps réel. Cela leur permettra de prendre une décision précise à partir des données collectées en temps réel. Nous avons donc absolument besoin d’un bon réseau mobile. Au fil des années, nous avons constaté que le réseau 4G de Proximus était très fiable, même dans des circonstances difficiles”, affirme Tom De Jaeger, CEO chez Tersec. Tersec développe et intègre des systèmes pour la police et les services d’urgence. Ils rendent les images de la caméra et les coordonnées GPS des drones disponibles en temps réel. Cela permet à nos services d’urgence de suivre immédiatement les situations difficiles, de n ’importe où.
Scannez cette page grâce à l’app VEEEW et découvrez en vidéo comment les drones sont le prolongement des hélicoptères.
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La numérisation ne sonne pas le glas des salons Quel est le secret de l’Entreprise de l’Année 2018 ? Sa vision technologique, ses collaborateurs ou les deux ? Marleen Vanhee, Group CMO d’Easyfairs, s’explique.
Une formule gagnante Les belles histoires méritent d’être récompensées, et c’est précisément pourquoi Easyfairs a obtenu le titre, côté francophone du pays, d’Entreprise de l’Année. Un bel exemple d’entrepreneuriat qui a pris naissance dans la vie estudiantine. “L’aventure a commencé il y a plus de 30 ans à Louvain-laNeuve, dans le kot de notre Group CEO Eric Everard. Nous avons depuis acquis une envergure internationale et sommes actifs dans 17 pays. Notre chiffre d’affaires a doublé en cinq ans”, commente Marleen Vanhee, Group CMO d’Easyfairs. Au sein de l’entreprise, bonne gouvernance, innovation et talent se doublent chaque année de résultats financiers impressionnants et de nouvelles opportunités d’expansion. Réinvestir 80 % des bénéfices Easyfairs réinjecte ses bénéfices dans des choix stratégiques porteurs d’avenir. Tout étant axé sur le long terme, la majeure partie des bénéfices sert à optimiser l’efficacité opérationnelle, l’expansion, la technologie numé-
EASYFAIRS EN CHIFFRES : • 18e au Top 20 mondial des organisateurs de salons • 1.198.000 visiteurs par an • 28.455 exposants actifs • 700 événements • 160 millions d’euros de chiffre d’affaires • Présent dans 17 pays • 752 collaborateurs
MARLEEN VANHEE Sur son CV, Easyfairs succède à Roularta Media Group. En 2018, la carrière de Marleen Vanhee chez Easyfairs a fait un bond en avant. Sa nouvelle fonction de Group CMO d’Easyfairs l’a propulsée au niveau international.
rique et les talents. “Pour avancer, il faut innover et donc oser investir. Nous réinvestissons 80 % de nos bénéfices. Outre les acquisitions et les lancements stratégiques en Belgique ou à l’étranger et la numérisation de nos produits, nous privilégions l’automatisation de nos processus à l’échelle internationale.” Développer les talents Comme toute entreprise visionnaire qui se respecte, Easyfairs mise sur le développement continu de ses talents, notamment via la Easyfairs Academy couronnée par l’UFI (fédération internationale des professionnels de l’événementiel) où sont formés les 750 collaborateurs de l’entreprise. “Nous avons mis sur pied la Easyfairs Academy pour développer les talents au sein de nos équipes grâce aux formations F2F et à l’e-learning. Son but ? Amener nos collaborateurs à exprimer leur plein potentiel et booster ainsi leur motivation”, explique Marleen. “En partageant nos meilleures pratiques, chacun s’enrichit de l’expertise des autres, partout dans le monde.” Entre le numérique et l’humain Easyfairs s’intéresse de très près au numérique. “EasyGo en est un bel exemple. Ce package de services numériques pour les exposants représente déjà, aujourd’hui, 3 % de notre chiffre
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À LIRE
Art Brussels, un des événements culturels les plus importants d’Europe.
d’affaires et devrait atteindre les 10 % en 2021. Il permet aux exposants d’optimiser leur participation aux salons en la personnalisant. En mettant l’accent, par exemple, sur la visibilité ou la lead generation. Avec, ici aussi, une convivialité optimisée et sur mesure via la plateforme numérique My Easyfairs réservée aux exposants.” Grâce à ces technologies, les entreprises s’adaptent au mieux aux besoins des visiteurs. Loin de compliquer les choses, elles facilitent la tâche de chacun. Les badges intelligents à puce NFC en sont un exemple : “Les visiteurs reçoivent un badge avec une puce NFC qui, via le lecteur sur le stand de l’exposant, leur permettra de recevoir, à la fin de leur visite, un mail reprenant toutes les infos utiles sur les entreprises qu’ils ont sélectionnées. Les exposants, de leur côté, disposeront des coordonnées des visiteurs qui ont manifesté leur intérêt. La numérisation ne sonne pas le glas des salons, elle stimule le besoin de rencontres personnelles. Pour ne rien gâcher, nous optimisons notre empreinte écologique en limitant la distribution de dépliants et brochures lors des salons – un objectif qui nous tient à cœur.” Big data et big évolution Les salons génèrent une avalanche de données. Trop de données ? “On ne collecte jamais trop de données, je pense. L’important étant de les utiliser à bon escient pour servir nos communautés. Nous avons toujours été très axés sur les données, avant même que le big data ne fasse l’actualité. Mais aujourd’hui, la technologie et la science des données nous permettent d’aller beaucoup plus loin. Toujours, bien sûr, dans le respect de la législation en vigueur et dans la volonté de servir l’intérêt de nos clients, précise le CMO.
Comment se réinventer ? Be brave, work differently Dans son dernier livre Brave New Work – dont le titre rappelle furieusement ‘Brave New World’ d’Aldous Huxley –, Aaron Dignan explique comment se débarrasser d’une bureaucratie et de traditions tenaces pour favoriser un travail plus flexible et plus humain en transformant de l’intérieur les équipes, les départements et les entreprises dans un monde où la science progresse à pas de géant. Il propose astuces et tactiques aux entreprises pour la mise à jour de leur système d’exploitation, et donne aux dirigeants les outils dont ils ont besoin pour affronter le bouleversement technologique avec courage et ouverture d’esprit.
Solutions et pragmatisme Usant d’exemples concrets inspirés d’entreprises à la pointe de la transformation organisationnelle, Aaron Dignan vous explique avec pragmatisme, en 304 pages, comment réinventer votre société. Rédigé avec la clarté que l’auteur affiche aussi lors de ses conférences, ce livre ne s’étend pas sur les arguments théoriques mais offre des orientations honnêtes et claires, applicables à tout type d’activité.
AARON DIGNAN L’homme d’affaires et écrivain américain Aaron Dignan, CEO d’Undercurrent de 2007 à 2015, est aussi le fondateur de The Ready, une société new yorkaise spécialisée dans l’organisation d’ateliers et de conseil aux entreprises désireuses d’entreprendre un processus de transformation. Dans Game Frame: Using Games as a Strategy for Success (2011), il explique comment le jeu permet d’influencer et modifier les comportements et d’aider les entreprises à atteindre leur plein potentiel.
4 4 _ B U S I N E S S E S I N B E L G I U M _ C H E Z M E L E X I S , T O U T L E M O N D E C O N T R I B U E À L’ I N N O V A T I O N
Chaque mois un nouveau produit DOUBLE INTERVIEW
Françoise Chombar et Veerle Lozie, respectivement élues ICT Personality of the Year 2018 et CIO of the Year 2014, occupent toutes deux un poste à responsabilités chez Melexis, producteur de semi-conducteurs. “La diversité est dans nos gènes et est le moteur de notre innovation.”
MELEXIS compte parmi les leaders mondiaux dans le domaine des capteurs semiconducteurs pour l’industrie automobile. Forte de ses compétences clés – la conception de microprocesseurs –, l’entreprise a diversifié son offre de composants des capteurs et des pilotes pour répondre aux besoins des dispositifs intelligents, de la domotique et des applications industrielles et médicales. Intégrés dans les produits et systèmes de la nouvelle génération, ils en améliorent la sécurité, la durabilité, les performances et le confort d’utilisation. Melexis emploie près de 1.600 collaborateurs sur ses 19 sites répartis sur les trois continents.
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4 6 _ B U S I N E S S E S I N B E L G I U M _ C H E Z M E L E X I S , T O U T L E M O N D E C O N T R I B U E À L’ I N N O V A T I O N
tion de la mobilité à l’horizon 2030. Le plus pessimiste, celui selon lequel un nationalisme et un protectionnisme croissants ralentiraient la croissance économique, est aujourd’hui devenu réalité. C’est une période difficile, mais les obstacles n’empêchent pas la performance.” Une femme qui remporte le prix de la Personnalité IT fait beaucoup parler d’elle. À juste titre selon vous ? Françoise Chombar, CEO : “Qu’une femme occupe un poste à responsabilités dans une entreprise technologique n’a rien d’extraordinaire. Chez Melexis, quatre cadres sur dix sont des femmes – dont Veerle – et le ratio est de trois sur cinq au conseil d’administration. Les chercheurs de l’UHasselt ont été surpris de constater que nous étions une des rares entreprises neutres sur le plan du genre.” Que faites-vous pour promouvoir cette neutralité des genres ? Veerle Lozie, CIO : “Rien de particulier. Nous n’avons pas de mesures en faveur des femmes. La neutralité des genres doit faire inconsciemment partie de notre culture d’entreprise.” Mais Françoise souligne qu’il existe une forte conviction à la base. “Les trois fondateurs de Melexis croient en l’efficacité de la diversité. Le staff technique et non technique, plus de 50 nationalités et quelques esprits visionnaires sont le moteur de notre force d’innovation.”
La performance, même en période difficile Une innovation bien nécessaire vu les grands bouleversements actuels. Quels sont les enjeux pour une entreprise telle que Melexis ? Françoise : “Notre premier marché, l’industrie automobile, évoluera davantage dans les cinq années à venir que durant les 20 dernières années. Le secteur doit accélérer sa transition vers l’électrique en raison des préoccupations de l’Europe et de la Chine en matière de pollution de l’air. La mobilité devient plus autonome, partagée et personnalisée. D’où l’apparition d’une foule de nouvelles applications et une demande accrue pour nos produits. D’autres secteurs développent de nouvelles applications, comme les smart buildings, auxquelles nous sommes ravis de collaborer. Les tensions géopolitiques de ces derniers mois n’ont pas été sans effet. Fin 2017, nous avions imaginé quatre scénarios sur l’évolu-
FRANÇOISE CHOMBAR • Cofondatrice et CEO de Melexis • Membre du conseil d’administration d’Umicore • Présidente de la plateforme STEM • Lauréate du Vlerick Award (2016) et du Prix International de la Femme Entrepreneur (2018) • Personnalité IT de l’Année (2018) • Science Fellow à la VUB (2018)
Vous lancez en moyenne chaque mois un produit qui, souvent, résulte d’une innovation. Un beau résultat. Comment faites-vous ? Françoise : “L’innovation est notre raison d’être. Travailler avec des équipes complémentaires stimule la créativité. L’échec est parfois au rendez-vous, mais n’apprend-on pas de ses erreurs ? Nous sommes aussi à l’écoute du marché afin d’offrir des solutions pour lesquelles la demande est réelle.” On dit que l’avenir appartient aux données. Quelle est votre stratégie sur le plan numérique ? Veerle : “Nous n’avons pas de stratégie sur le plan numérique. Le numérique fait partie
“ L’innovation est notre raison d’être. Travailler avec des équipes complémentaires stimule la créativité. On ne peut pas dire que l’échec est au rendez-vous car on ne le souhaite pas !”
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“ À mesure qu’ils se familiarisent avec la technologie, nos collaborateurs sont de plus en plus demandeurs de changements numériques et c’est fantastique.” Comment gérez-vous la guerre des talents qui sévit dans le secteur high-tech ? Françoise : ”Je n’aime pas le mot ‘guerre’. Nous ne sommes en guerre ni contre les autres entreprises, ni avec nos collaborateurs. Nous continuons à trouver les bonnes personnes et vice-versa. Nous devons juste être un peu plus patients. Nous estimons les gens qui ont un esprit ouvert sur le monde et une passion pour l’innovation et la durabilité. Les personnes que nous engageons restent souvent longtemps chez nous, car elles apprécient notre culture. Nous pensons que l’autonomie, la compétence et l’implication créent une motivation intrinsèque qui ne requiert pas de système de commandement et de contrôle et qui permet d’intégrer spontanément un environnement très axé sur les résultats, mais aussi sur l’humain.”
intégrante de notre avenir et s’inscrit donc logiquement dans notre stratégie d’entreprise. Grâce aux tests effectués sur tous ses composants, Melexis repose sur une montagne de données. Pour nous, leur importance ne date donc pas d’hier. Nous nous concentrons aujourd’hui sur leur utilisation pour notre propre bénéfice et celui de nos clients.”
VEERLE LOZIE • VP Operations & IT chez Melexis • Membre du conseil d’administration de Bestbend et du comité consultatif de Delta Light • CIO de l’Année (2014) • Vice-présidente du CIOforum en Belgique
Innovation et durabilité Dans ce contexte, comment définissezvous le rôle de l’IT chez Melexis ? Veerle : “L’IT n’est pas un département classique dans sa tour d’ivoire. Il participe pleinement à la vie de l’entreprise et nous développons ensemble d’excellentes solutions. À mesure qu’ils se familiarisent avec la technologie, nos collaborateurs sont de plus en plus demandeurs de changements numériques et c’est fantastique. Nous les laissons expérimenter et tenter de trouver des solutions dans un environnement sûr et dans le respect de certaines règles évidemment. L’IT est souvent à la source d’initiatives qui seront ensuite étendues à toute l’entreprise, comme le Project Management Office et le travail virtuel via Google Hangouts.”
La plateforme STEM est un groupe indépendant d’experts qui conseille le Gouvernement flamand en matière de plans d’action STEM et propose des priorités. Le Gouvernement flamand nomme les membres. Ceux-ci utilisent leur expérience et leurs connaissances afin d’atteindre, via la plateforme STEM, les objectifs fixés dans le plan d’action.
Françoise, vous êtes présidente de la plateforme STEM. Parlez-nous de cet engagement. Françoise : “Ce projet me tient à cœur et vit également au sein de l’entreprise. Voici quelques années, nous avions multiplié les initiatives intégrant un composant STEM, ce qui nous a incités à en faire le thème de notre responsabilité sociale et, grâce à nos connaissances et à notre capacité d’innovation, à avoir un impact positif sur le développement des STEM dans le monde. Chez Melexis, beaucoup sont coaches d’académies STEM pendant leurs heures de travail. Personnellement, j’aimerais diversifier davantage les STEM. Malheureusement, les femmes y sont encore sous-représentées. Nous pouvons motiver les filles à rejoindre STEM si elles voient la pertinence sociale, comme par exemple le développement de solutions climatiques. De cette façon, nous pouvons remédier à la pénurie de main-d’oeuvre chez STEM, mais aussi et surtout rendre le déploiement de la technologie meilleur et plus large. Lorsque la technologie intégrera davantage le point de vue des femmes, nous aurons de meilleurs produits et services et nous comblerons plus vite le décalage économique mondial entre les sexes, peut-être en l’espace d’une génération.”
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FEDNOT apporte un soutien aux études notariales en leur fournissant des conseils juridiques, des solutions IT, de la gestion administrative, des formations et en publiant de l’information à l’attention du grand public.
comme fer de lance de la prestation de services VISION
Les notaires ne perdent rien de leur rôle dans la société numérique. La nouvelle technologie renforce leur offre de services tout en libérant du temps pour faire la différence sur le plan du conseil, de l’empathie et de la discrétion.
LE RNS Le Réseau Notarial Sécurisé (RNS) est une initiative de Fednot et Proximus. Il s’agit d’un réseau à part entière, distinct du réseau internet classique. Il permet d’établir en toute sécurité le contact entre les bureaux et avec Fednot. Le RNS offre aussi une base pour tout un éventail d’applications numériques permettant aux bureaux d’élargir et d’améliorer leurs services.
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JAN SAP a étudié le droit à Louvain et à Louvainla-Neuve. Il a travaillé plus de 20 ans chez Unizo, dont près de dix ans en tant que secrétaire général de la Federatie Vrije Beroepen. Depuis fin 2018, il est le nouveau Directeur général de Fednot.
ednot est la fédération du notariat. En plus de procurer des conseils juridiques aux bureaux notariaux de notre pays, elle propose plusieurs services de soutien, notamment en IT et gestion administrative. “L’IT peut être considérée comme le fer de lance de notre prestation de services”, définit Jan Sap. Le tout nouveau Directeur général de Fednot a côtoyé de près le monde du notariat tout au long de sa carrière chez Unizo, où il fut pendant près de dix ans secrétaire général de la Fédération des Professions Libérales et Intellectuelles, dont dépendent également les notaires. Fin 2018, Jan entrait au service de Fednot. “Des 200 collaborateurs de Fednot, une centaine travaille au département IT”, précise-t-il. “Fednot constitue l’IT shared service center pour tout le secteur. Nous offrons notamment un portail avec une cinquantaine d’applications IT.”
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Notariat numérique Cela peut surprendre les non initiés, par contraste avec l’image de gratte-papier du notaire. Jan nuance : “Le notaire a avant tout une image forte”, dit-il. “Il en a d’ailleurs toujours été ainsi. Lorsqu’on interroge les citoyens, on remarque qu’ils apprécient et font confiance au notaire. Celui-ci
incarne la qualité. La confiance, surtout, est fondamentale. Et dans l’économie numérique, la confiance devient la devise centrale.” Par ailleurs, il y a bien longtemps que le notariat s’est défait de sa paperasserie d’antan. L’eNotariat a vu le jour il y a presque 20 ans sous la forme d’une plateforme fermée et sécurisée sur lequel les notaires partagent de nombreuses applications. Les notaires recourent également aux applications proposées par les services publics : eDepot, pour créer une entreprise et adapter des données dans les bases de données de l’administration depuis un ordinateur, et eRegistration, pour l ’enregistrement en ligne des actes notariés auprès du SPF Finances. “La numérisation s’étend aujourd’hui au
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LE NOTARIAT EN CHIFFRES • 1 .150 études, représentant 1 .550 notaires et 8.000 collaborateurs. • Environ 2,5 millions de personnes se rendent chaque année chez leur notaire. • 900.000 actes par an.
“ N O U S N E CONSIDÉRONS PAS LA TECHNOLOGIE COMME UNE MENACE, MAIS COMME UNE OPPORTUNITÉ POUR RENFORCER LE RÔLE DE CONSEIL DU NOTA I R E .”
grand public”, constate Jan. “Je pense à des applications comme Biddit et M yBox.” La plateforme en ligne Biddit est le pendant numérique de la vente publique classique. Le citoyen peut y acheter des biens immobiliers en ligne sous le contrôle d’un notaire, sans devoir se déplacer. L’outil MyBox, quant à lui, délivre des informations sur les contrats de mariage et de cohabitation. Informations confidentielles Les initiatives indiquent clairement que l’intérêt des services numériques figure en tête de l’agenda de Fednot. “Le notaire répond aux évolutions de la société”, avance Jan. “Le canal numérique offre une multitude de possibilités d’accroître la rapidité et l’efficacité du service au citoyen. C’est un véritable progrès. Parallèlement, la sécurité reste un point d’attention majeur.” Le notaire gère de très nombreuses informations sensibles et confidentielles, ce qui fait du notariat une cible intéressante pour les cybercriminels. Fednot a anticipé la question en développant le Réseau Notarial Sécurisé (RNS) avec Proximus (voir pg 48). Ce réseau assure une connexion en toute sécurité entre les bureaux et la fédération.
Jan Sap, Directeur général de Fednot
L’opportunité technologique L’évolution numérique ne constitue-t-elle pas une menace pour le métier de notaire ? Une technologie comme la blockchain, par exemple, pourrait parfaitement servir pour l’enregistrement des hypothèques, des contrats ou d’autres actes. “Ce n’est pas comme ça que nous voyons les choses”, rétorque Jan. “Le citoyen peut aujourd’hui pratiquement tout faire depuis son smartphone. Il est important que le notariat suive le mouvement et propose lui aussi de nouveaux services numériques tels que la conclusion d’un acte par visioconférence.” De l’autosabotage ? “Au contraire, nous y voyons une opportunité. Pareil pour la blockchain. La technologie est là. Pourquoi nous y opposer ? Au contraire, nous avons tout intérêt à l’accepter et à renforcer notre rôle en proposant en-
core plus de conseils.” Fednot a d’ailleurs fondé un labo suivant de près les développements de la blockchain. “Nous avons également participé à un ouvrage pour déterminer un cadre pour la blockchain et les smart contracts, pour les notaires comme pour le grand public.” Il s’agit des “21 leçons pour le XXIe siècle” de Yuval Noah Harari. “Un livre très intéressant, surtout du point de vue des notaires.” Harari y décrit comment la possession d’une terre constituait jadis l’indicateur universel. Puis ce fut le tour des moyens de production. D’après lui, les données seront le nerf des guerres futures. “Le notariat possède un véritable trésor de données sur la vie des familles, l’immobilier, les testaments, les entreprises, etc. Nous examinons comment nous pouvons recourir aux nouvelles technologies comme l’IA pour créer de nouvelles perspectives à partir de ces données, pour décloisonner l’information et formuler des prévisions.” Discrétion Voilà un exemple des avantages technologiques au bénéfice du notaire. “Mais le cœur du métier reste la clairvoyance et l’expérience du notaire”, poursuit Jan. “Un dossier ne se résout pas à l’aide d’un chatbot ou d’un algorithme. La technologie peut transmettre des informations, mais au bout du compte, l’empa-
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L’étude notariale François Kumps se digitalise grâce au Réseau Notarial Sécurisé
Actes authentiques à distance Pour François Kumps, la digitalisation de son étude notariale à La Hulpe est une évolution attendue. L’étape la plus importante de sa transformation numérique ? Le Réseau Notarial Sécurisé proposé par Fednot et Proximus. Satisfaction du client comprise.
thie du notaire et la confiance du client sont déterminantes pour le résultat final.” C’est principalement ce que les clients recherchent quand ils s’adressent à un notaire. “Parallèlement, la discrétion est un concept-clé”, ajoute Jan. “Lors d’un entretien chez le notaire, de nombreuses informations sur leur situation sont révélées.” Jusqu’à nouvel ordre, aucune technologie n’a cette sensibilité. Fednot prend sa tâche très au sérieux au sein de l’évolution technologique actuelle. “Nous sommes en plein exercice stratégique”, conclut Jan. “Nous restons vigilants quant à l’orientation que prendra le notariat. Et ce, non seulement pour les notaires, mais aussi pour les experts externes.”
Quelles sont vos impressions concernant la plateforme RNS ? François : “Ce système est probablement la meilleure chose qui pouvait nous arriver lors de notre transformation numérique. Il demande bien sûr un équipement informatique minimum et une formation pour nos équipes. Mais la valeur ajoutée est inestimable pour mon étude et pour mes clients.” Pourquoi êtes-vous devenu utilisateur de la plateforme RNS ? François : “En tant que notaire, j’ai toujours été persuadé que la digitalisation représentait un atout pour mon métier. Le Réseau Notarial Sécurisé m’offre un réseau dédié, une sécurisation des informations et une possibilité de visioconférence avec d’autres études. Pour rien au monde je ne ferais marche arrière.” En quoi la plateforme RNS facilite-t-elle votre quotidien ? François : “Fini les déplacements inutiles. Tant pour moi que pour mes clients et mes collaborateurs. Lors d’une transaction immobilière, par exemple, le vendeur et son notaire assistent à la séance à distance. En cas de question dans un dossier, mes collaborateurs sont présents et nous pouvons interagir de manière efficace. Tout le monde s’y retrouve.”
Quel type de support pouvezvous attendre de Fednot ? François : “De la phase d’installation à la mise en œuvre, j’ai toujours pu compter sur un service rapide et efficace. Le démarrage du système s’est déroulé avec la présence de Fednot, de Proximus et de mon partenaire informatique. Un parcours sans faute.” La transformation digitale présente-t-elle des difficultés pour un notaire ? François : “Non, en aucun cas. On commence par numériser les documents entrants et les dossiers. Cela permet de centraliser l’information et de la retrouver rapidement selon la logique propre à l’étude. C’est tout bénéfice aussi pour les clients.”
“ On commence par numériser les documents entrants et les dossiers. Cela permet de centraliser l’information et de la retrouver rapidement selon la logique propre à l’étude.” François Kumps, notaire à La Hulpe
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Le notaire Georges Hougaerts est l’un des premiers à utiliser la plateforme RNS.
Gain de temps et de kilomètres À Tongres, Georges Hougaerts est l’un des premiers notaires du pays à utiliser le Réseau Notarial Sécurisé. Il se dit particulièrement content des possibilités de visioconférence.
Que pensez-vous de la plateforme RNS ? Georges : “Je la trouve excellente. Cette nouveauté révolutionnaire représente un grand pas vers le numérique pour notre profession. Il faut bien sûr déjà disposer de bons équipements et de quelques connaissances en informatique, mais si, comme moi, vous suivez un peu la révolution numérique, vous comprenez que c’est la voie à suivre.” Pourquoi avez-vous choisi le RNS ? Georges : “Je l ’ai découvert pour la première fois lors d’un congrès et j’ai voulu être parmi les premiers utilisateurs. J’utilise essentiellement la fonction visioconférence, qui m’est très souvent utile. Je vis dans un coin reculé du pays et autrefois, quand je devais aller voir un confrère à Bruxelles ou à Anvers, je perdais une demi-journée. La visioconférence a désormais pris le relais.” En quoi le RNS facilite-t-il votre travail ? Georges : “Le gain de temps et de kilomètres est le principal avantage pour moi. En outre, j’ai désormais la certitude que mon étude est protégée de manière optimale au niveau informatique, au point que je suis en train d’envisager de supprimer le système de protection que j’avais moimême installé. Seule ma téléphonie passe toujours par la ligne de mon ancien opérateur, je vais probablement garder un double système.”
Pour quels aspects pouvezvous compter sur Fednot ? Georges : “Pour l’installation, ils m’ont par exemple aidé à mettre la visioconférence en place. Ils m’informent régulièrement des nouvelles possibilités du système par mail. Et bien entendu, ils proposent aussi un service de support, mais, par chance, je n’en ai pas encore eu réellement besoin.” Pour un notaire, est-il compliqué de migrer vers un tel environnement de travail numérique ? Georges : “Il faut s’intéresser un tant soit peu à l’informatique et disposer de la bonne infrastructure, y compris au niveau du câblage par exemple. Mais à partir de là, tout coule de source. La plupart des notaires ont déjà entamé leur numérisation, nous avons donc une certaine expérience en la matière.”
GEORGES HOUGAERTS est déjà 12 ans notaire. Il utilise la plateforme RNS depuis août 2018.
Smart City: RECHERCHE
De gauche à droite : Benoît Van Calbergh, Pierre Richard, Véronique Davaux, Philippe Delvaux.
Le projet pilote Smart City Live Lab tourne à plein régime dans la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Les premiers résultats sont publiés et l’écosystème se consolide. Le point avec quatre acteurs du projet très enthousiastes.
ela fait plusieurs mois que les principales parties prenantes du projet sont identifiées, et que trois thématiques animent le projet pilote Smart City Live Lab : sécurité & prévention, mobilité et énergie. “Nous avons passé le cap de la collecte des données. Nous profitons maintenant des nombreuses possibilités d’analyse et d’interfaçage entre les outils de l’écosystème et les nôtres. Une situation sans précédent !”, explique Benoît Van Calbergh, responsable du service cartographie de la ville.
C
Nuisances sonores : une affaire de normes Pour les thématiques sécurité & prévention et mobilité, le croisement de nouvelles données avec celles des 800 appels téléphoniques pour nuisances sonores recensés annuellement attise la curiosité de Véronique Davaux, responsable du service analyse stratégique de la zone de police
SMART CIT Y _ OT TIGNIES-LOUVAIN-L A-NEUVE PEUT COM PARER ET ADAPTER_ 53
jamais sans les citoyens d’Ottignies-Louvain-la-Neuve : “Dans un cadre plus large, nous avons créé le concept ‘Louvainla-Nuit’. Avec l ’ écosystème de Proximus, nous pouvons confronter nos données avec les données objectives récoltées via des sonomètres”. Et Philippe Delvaux, échevin, de préciser : “L’objectif n’est pas la tolérance zéro. Nous voulons une ville vivante mais dans le respect des normes établies”. De 1 à 5 sonomètres Le premier sonomètre a capturé ses données dans un quartier d’Ottignies. “Très vite, nous avons pu croiser les données des histogrammes avec le moment des appels. Un seul objectif nous anime : le bien-être des habitants”, indique Véronique. Quatre nouveaux sonomètres vont être installés là d’où proviennent la majorité des appels pour nuisances sonores. “Nous sommes impatients de pouvoir vérifier dans ces quartiers le niveau de décibels et le respect des normes établies. L’excellente collaboration avec l’UCLouvain est essentielle pour mener à bien ce projet”, insiste l’analyste stratégique de la zone de police. Adapter sa politique de mobilité Benoît, conseiller en mobilité, est fan de l’outil FLOWcheck développé par Be-Mobile, une branche de l ’écosystème de Proximus. “Nous connaissons les
OTTIGNIESLOUVAIN-LA-NEUVE • Superficie : 33 km2 • 31.550 habitants • Plus de 2.740 indépendants • Le plus grand parking souterrain du Benelux (3.300 places dont 2.500 pour les navetteurs et 800 pour les habitants) • Le plus grand centre sportif de Wallonie (Blocry)
“ Numériser ne peut pas être synonyme de fracture numérique plus importante. Si vous pensez initier un trajet de ville intelligente, il est impératif d’organiser une consultation publique et de donner à tout moment une place centrale au citoyen.” Pierre Richard, aux commandes du service informatiquet
zones accidentogènes de notre territoire, mais nous n’avons jamais pu effectivement analyser la vitesse réelle des véhicules. Au sein du projet, nous avons donc vérifié l’impact de l’installation d’un radar mobile sur la vitesse des véhicules. Les résultats sont édifiants, et nous pouvons maintenant adapter notre politique de mobilité en connaissance de cause. Un aperçu minute par minute Q u a n d m o bi l i té r i m e avec immobilité, il devient très utile de pouvoir calculer le tau x de congestion en temps réel. “Nous obtenons à présent une visualisation dynamique et des informations objectives carto graphiables. Le Smart City Live Lab booste notre réflexion, pendant que les outils consolident très rapidement l’information recueillie, que nous présentons ensuite au niveau politique afin d’avancer vers la prise de décisions. Si la quantité de données est impressionnante, la simplicité de leur interprétation l’est tout autant”, précise Benoît. Une consommation énergétique réduite de 17 % Troisième thématique identifiée : l’énergie. En cette matière, la ville était déjà bien en avance sur son temps. Toutefois, de nouvelles économies semblaient encore être réalisables. “Des mesures existantes renforcées par la présence des capteurs ont déjà
permis d’améliorer nos ambitions par rapport à la Convention des bourgemestres pour le climat et l’énergie en Europe. Outre une gestion centralisée, nous obtenons une réduction de 17 % de la consommation énergétique de nos bâtiments publics”, indique Philippe. Conseils aux débutants L a V i l l e d ’ O t t i g n i e s- Lo uvain-la-Neuve a parmi ses ambitions celle d’inspirer les autres villes du pays. Le partage des connaissances est d’ailleurs inscrit quelque part dans son ADN. Pierre Richard, aux commandes du service informatique, nous donne quelques conseils : “Si vous pensez initier un trajet de ville intelligente, il est impératif d’organiser une consultation publique et de donner à tout moment une place centrale au citoyen. La technologie doit être un moyen, et non une fin en soi. Dès le début, entourez-vous des bons partenaires, ceux qui pourront démontrer que numériser n’est pas synonyme d’augmentation de la fracture numérique. Enfin, établissez des objectifs mesurables, au profit de résultats concrets.”
54 _ UN AUTRE REGARD
JASON SAMPERS Segment Marketing Analyst chez Proximus
Millennials + IoT :
le match parfait ?
es millennials : une génération tout juste assez âgée pour se souvenir des walkmans, des K7, de Windows 95 et d’une époque où internet n’existait pas encore. Mais assez jeune aussi pour être montée tout naturellement à bord du train du numérique. Ah, ces millennials… dont je fais partie d’ailleurs, même si je suis parmi les derniers ! La petite vingtaine, fraîchement débarqué sur le marché de l’emploi et à l’aise dans le bain numérique. Comment vivons-nous la réalité numérique, nous les millennials ? Sommes-nous vraiment ancrés dans la culture de l’Internet of Things ?
L
En ce qui me concerne, oui. Je n’angoisse pas à l’idée que tout soit interconnecté à tout moment. Non, moi, je me délecte des facilités de l’IoT, et pas seulement du smartphone. Casque audio sans fil, Apple TV et Chromecast, enceintes connectées, lampes, serrures et sonnettes intelligentes… (et j’en passe !) font partie de mon quotidien. Tant pis si je dois payer pour cela de certains aspects de ma vie privée. Exemple : l’autre jour, installé dans un tram à Gand, je reçois une notification sur mon smartphone. ‘Et si vous nous rendiez visite ?’, disait le message, ‘Nous sommes au coin de la rue.’ Expéditeur : Nespresso. Et voilà, je savais où trouver ma marque de café préférée ! Tenté, j’entre dans le magasin où on m’offre spontanément un café. Un truc typiquement marketing ? Évidemment ! Mais ça m’a plu. Sans mon smartphone, j’aurais sans doute poussé la porte de mon café habituel, à quelques pas de là. Mais j’aurais dû ouvrir mon portefeuille. Être toujours connecté a ses avantages. Toutefois, si je confronte ma vision à celle des jeunes de mon âge, je dois avouer que l’IoT ne fait pas l’unanimité. Tout le monde n’a pas envie de dépenser ses sous pour des gadgets superflus. Prenez la smartwatch : plus chère qu’une montre standard et pour quelle plus-value, en fin de compte ? Autant garder l’argent pour un resto ou un voyage — parce que, oui, les jeunes voyagent bien plus souvent que leurs parents !
D’autres s’inquiètent de l’incursion de l’IoT dans leur vie privée. Les applications IoT ont besoin de nos données, alors que nous ne sommes pas tous enclins à les leur confier. Et s’il le faut vraiment, nous aimons nous assurer qu’elles seront bien protégées. Les services liés à la sécurité devront donc figurer au top des priorités dans le déploiement futur de l’IoT. Qu’on l’apprécie ou non, l’Internet of Things nous deviendra de plus en plus utile dans les années à venir. Dans la vie privée d’abord mais bientôt aussi — et surtout — dans les lieux publics et le monde de l’entreprise. Fini de tourner des heures pour trouver une place de parking : une app vous renseignera sur les stationnements disponibles en temps réel. Fini d’éclairer les rues dès que la nuit tombe : les réverbères ne s’allumeront que sur votre passage. Pratique, non ? Pour en revenir au smartphone, presque un ovni il y a dix ans à peine, qui n’a pas dit : ‘Pas besoin de ça’ ? Aujourd’hui, qui peut encore s’en passer ? Il en sera peut-être de même pour l’IoT !
Notre fichier clients ? Sans doute en balade avec mes collaborateurs…
Sécuriser vos données professionnelles Chaque appareil mobile non sécurisé augmente le risque de vol de données. Avec notre outil de gestion et de sécurité, vos informations confidentielles sont toujours à l’abri.
Avec Secure Workplace de Proximus, vous êtes déjà prêt pour demain
Entreprendre dans le monde numérique commence sur
proximus.be/pretpourdemain