Habiter automne 2011

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Supplément automne 2011

H abiter Ouverture

plein sud Aménager Combles de rêves Vérandas sur mesure

Immobilier Acheter ou louer? Ne peut être vendu séparément


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L’ébéniste du luxe

Quand le bâtiment va, tout va... JEAN BONNARD A voir les grues dans le ciel, le Valais fait preuve d’une belle santé. Les pessimistes assurent que ça va même trop bien et nous prédisent une bulle immobilière. Mais le banquier se veut rassurant: si le Valais construit autant c’est que sa population croît à un rythme soutenu et que devenir propriétaire aujourd’hui n’est pas le placement le plus stupide… Surtout si l’on peut amortir son emprunt. Une maison écologique à Sierre et une villa à l’abri des regards mais tout ouverte sur Sion vous convaincront que les architectes sont des gens passionnants. Ceux qui manquent de soleil devraient penser aux vérandas: bois, alu, inox allié au nec plus ultra de la technologie. Enfin, conseil aux bricoleurs rêvant d’aménager leurs combles: le passage par l’architecte est sans doute le plus sûr moyen de ne pas jeter votre argent par les velux… La salle de bains inspire des designers rivalisant d’imagination pour que la douche soit un bon moment de la journée, tandis que les Bains de Bagnes, ce «plaisir malsain» des bien-pensants des siècles passés, reviennent en force sur les terrasses. A Vienne, la Design Week marie avec bonheur entreprises et créateurs. La sauce prend et l’on rêve déjà d’une Académie qui pérenniserait cette effervescence créatrice. Enfin, coup de chapeau à un maître du marketing: Daniel Fournier, ébéniste doté d’un réel talent d’entrepreneur, a fait de Martigny un haut lieu de la couture des intérieurs de luxe. Bonne lecture!

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Il n’est ni banquier ni promoteur, mais ébéniste. Sa réussite démontre que ce n’est pas tant la profession que l’état d’esprit et la passion qui font la différence. On peut créer à Martigny et vendre plus de 90% de ses réalisations hors du Valais. La trajectoire exemplaire de Daniel Fournier devrait susciter des vocations

HOFMANN

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Tendances Histoires d’eau Vienne et le design Ballon ou cocon?

14-27

Architectes créatifs Vaisseau à flanc de coteau Villa écologique

34-41

Vérandas et jacuzzis Vérandas: bois, alu et High-tech Bulles et bains en bois

42-47

Combles de rêve Conseils aux bricoleurs L’avis du professionnel

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Applications maison Un espion chez moi Echangisme immobilier

Mais encore... 48-53 Immobilier Louer ou acheter?

IMPRESSION Centre d’Impression des Ronquoz S.A., CIR Sion | PUBLICITÉ Publicitas S.A., Sion ÉDITEUR Editions Le Nouvelliste S.A., Sion | TIRAGE 45 200 exemplaires TEXTES J. Bonnard, Cathrine Killé Elsig, Véronique Ribordy PHOTOS A.-N. Pot, S. Bittel, C. Hofmann. GRAPHISME ET RÉALISATION P. Claivaz, R. Bailo, S. Pittot

Sommaire

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Nouvelles histoires d’eau TENDANCES|

Telle la haute couture, la salle de bains se pare de nouveaux atours chaque saison. MULTICOLORE En 2011, les salles de bains s’habillent de couleurs. Des teintes classiques mais également des teintes plus étonnantes, au caractère plus marquécommeleprune,lejaune,le rouge, le vert ou le doré. Ces couleurss’affichentenfaçadedesmeubles de rangement, sur les plans de toilette et la robinetterie.

BAIGNOIRES DE RÊVE En forme d’îlots ou à encastrer, elles sont de plus en plus grandes pour un confort optimal. Leurs formes et dimensions peuvent même être personnalisées. Rectangulaires, en angle, elles s’équipent en option de systèmes de balnéothérapie ou de luminothérapie qui invitent à la relaxation.

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ROBINETTERIE ÉCONOME Equipée d’un robinet thermostatique, une douche consomme 15% de moins qu’une douche équipée d’un robinet classique puisque les tatonnements du début sont supprimés. La consommation diminue d’environ 40%.

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DOUCHES XXL Extraplats, les pommeaux et les nouveaux receveurs de douche sont grands et de forme résolument carrée. Ils sont associés à des parois transparentes, sans porte ni profilé pour préserver la sensation d’espace dans la salle de bains et laisser passer la lumière. Certains sont équipés de diodes pour distiller une atmosphère encore plus glamour.

BAROQUE MAIS ACTUEL Loin de l’austérité monacale du zen, les designers peuvent inventer, grâce aux nouveaux matériaux, se permettre toutes les fantaisies. Légères et aérées, leurs propositions mixent tradition et modernité avec une délicatesse rare.

TOUT ERGONOMIQUE Pour éviter les mauvaises postures, les bosses et les déplacements inutiles, priorité est donnée aux tiroirs à sortie totale pour les meubles bas et aux ouvertures relevables coulissantes pour les meubles hauts.

100% ÉCOLO Plans de toilette en Corian, receveurs en Carea, baignoires en Toplax… La tendance est aux nouveaux revêtements composés de matériaux recyclés ou recyclables mais toujours inoffensifs pour l’environnement. Pour les inconditionnels du bois, les essences certifiées PEFC ou FSC sont à privilégier. DR

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Tulga Beyerle et Lilli Hollein. LEG légende. DR TXT PHOTO CRÉDIT

Vienna Design Week INNOVATION | Tulga Beyerle et Lilli Hollein forment un duo de curatrices de choc. Leur festival du design viennois dynamise la ville en septembre. VÉRONIQUE RIBORDY u’est-ce que le design? Voir le mot partout reproduit n’empêche pas de se poser la question. Au contraire. La floraisondeproduitsetdefoiressembleavoiruneffetpoilàgratter pour Tulga Beyerle et Lilli Hollein, les deux curatrices de la Design Week de Vienne, en Autriche. Elles veulent montrer que le design n’est pas ce à quoi on le réduit le plus souvent, de la décoration. Le design tel qu’elles le conçoivent utilise les nouvelles technologies de manière innovante, et a donc un impact social et économique. Tulga Beyerle a étudié le design industriel, avant de l’enseigner à l’Université des arts appliqués à Vienne. Elle a à son actif une série d’expositions et quelques publications incontournables, dont «Un siècle de design autrichien». Lilli Hollein a un parcours parallèle. Designer de métier, elle s’est tournée vers une activité de curatrice

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d’expositions et de journaliste spécialisée en design et architecture. Etre la fille de Hans Hollein, un des architectes les plus célèbres d’Autriche, lui a peut-être entrouvert quelques portes. Mais seules ses compétences les ont maintenues largement ouvertes. En 2006, les deux femmes lancent leur première Design Week, dans une ville qui vit quelque peu sur ses souvenirs. Vienne a bien été célèbre pour ses meubles au temps des Wiener Werkstätte entre 1903 et les années 1930, mais cette époque brillante semble lointaine. Pourtant le terreau paraît fertile. Le public augmente avec régularité et les Design Weeks ont réussi un petit tour de force, rassembler Chambre du commerce, office du tourisme et entreprises locales derrière leurs deux Viennoises de choc. «Vienne, ville de concerts et de culture, n’est pas connue pour son design contemporain»: Tulga Beyerle et Lilli Hollein ont voulu repenser le design viennois et mettre en avant les nombreuses entre-


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prises locales. Car la tradition, elle, est quasiment une spécialité viennoise... Les savoir-faire très spécifiques des entreprises viennoises sont largement reconnus dans le monde. Travail des métaux, du verre, joaillerie, loden ou broderie, beaucoup d’entreprises ont connu leurs heures de gloire au temps de l’empire habsbourgeois et continuent de fournir des objets de luxe aux amateurs.

Fenêtres

Déleze

Sion

D´ombre et de lumière ...

TANDEMS IMPRÉVUS L’idée de génie de Tulga Beyerle et Lilli Hollein a été de mettre ces entreprises en contact avec des jeunes créateurs de talent. Elles ont mis toute leur diplomatie et leur énergie à convaincre chaque année une nouvelle poignée d’entreprises à communiquer leur savoir-faire: «Les compagnies ont leurs habitudes, elles sont parfois très loin du monde du design. Nous devons leur parler de nouveaux débouchés, leurmontrerenquoicelapeutchangerleurimageouleurproductivité. Nous essayons de former des tandems imprévus et innovants pour susciter l’étincelle.» Les designers sont invités à séjourner à Vienne, les compagnies fournissent matériel, «Le public confond compétences et heures de travail: «Ils souvent le design échangent leurs connaissances, ils avec de la dialoguent», souligne Lilli Hollein. «Le décoration. but n’est pas forcément d’aboutir à LILLI HOLLEIN un produit. Nous demandons cepenCOFONDATRICE ET CURATRICE dant d’avoir quelque chose à montrer au public de la Design Week.»

«Depuis quinze ans, Vienne est à nouveau au centre de l’Europe.

pour votre confort.

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TULGA BEYERLE COFONDATRICE ET CURATRICE

Certains produits sont déjà des succès, telle la série de verres produits par Lobmeyr, les spécialistes du verre soufflé à la bouche, avec le duo de designers Polka en 2008. Ou les jouets en cuir développés dans les ateliers de l’entreprise Posenanski par Adrien Rovero et Juliette Clément en 2009. Ces jouets sont désormais édités par Hermès en France. Les deux curatrices pensent être loin d’avoir fini d’exploiter les possibilités de la ville: «Même le fabricant de clés au coin de la rue peut entrer dans ce projet.» Petit à petit, Vienne reprend une place au sein dumondedudesign,grâceàlamiseenévidencedesescapacitésartisanales et la qualité de ses artisans formés aux arts appliqués. Enplusdeceprogramme,intituléPassionwegpuisquelepublicest invité à suivre les coups de cœur des curatrices à travers la ville de Vienne, les Design Weeks de Vienne offrent chaque année des conférences, des rencontres, des expositions en partenariat avec des musées,desboutiques,etc.Lescuratricesespèrentunjourpouvoirélargir leurs tandems innovants à toute l’Autriche. Elles rêvent aussi d’une Académie de design qui prolongerait toute l’année l’effervescence de ce festival et l’ancrerait dans la ville. Elles relèvent: «Beaucoup de projets sont possibles parce que nous sommes indépendantes. Nous ne représentons ni l’Etat, ni le tourisme, ni le commerce. Notre projet marche grâce à notre enthousiasme.» Toutes deux Viennoises, Tulga Beyerle et Lilli Hollein sont portées par la nouvelle vitalité de la ville: «Depuis une quinzaine d’années, les choses changent. Avec l’ouverture des frontières à l’Est, Vienne est à nouveau au centre de l’Europe.» www.viennadesignweek.at Chaque année fin septembre

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«Une sculpture pour montrer le savoir-faire deWoka» LUCIDI PEVERE Paolo Lucidi (1974) et Luca Pevere (1977) ont rencontré les lampes de Woka, une entreprise viennoise spécialiséedansletravaildulaitonetducuivre.Lesdeuxdesignersont étudié à Milan et ont créé leur studio en 2006 à Udine. Ils s’intéressent aux techniques rares pour développer de nouveaux produits. Leurs nombreux meubles et objets (lampes, chaises, tables, bijoux, etc.) sont édités et souvent primés. Ils ont voulu montrer la virtuosité des artisans de Woka et ont invité à montrer leur savoirfairesurdesformesquirappellentl’armured’unsamouraï.Cepremier contact entre Woka et les Italiens pourrait jouer les prolongements pour aboutir à un projet commercialisable.

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«Expérimenter en partant des traditions locales»

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PATRYCJA DOMANSKA La Polonaise Patrycja Domanska (née en 1985 ) a étudié le design à Vienne et y a fondé son studio en2010.LaDesignWeekaeul’idéedelaconfronteràunetradition bien viennoise, celle du costume traditionnel. Patrycja a séjourné chez Tostmann Trachten, une entreprise qui fabrique des Dirdnl (costume féminin) depuis trois générations, connue pour la perfection de son travail sur le lin, le brocart, la laine, etc. La jeune designer a décidé de jouer avec les motifs et les textiles de la maison. Elle a eu l’idée d’une nouvelle technique d’impression en partant de la mécanique des machines à coudre, un objet qui a toujours fait partie de la maison Tostmann depuis sa fondation.


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zoome surcinqdesigners «Rendre visible le temps passé à la création d’un objet» PHILIPPE MALOUIN participe pour la deuxième fois aux Vienna Design Week. Introduit chez Lobmeyr, les rois du lustre à pampilles et des verres soufflés à la bouche (ceux-là mêmes qui sont sur les listes de mariage des jeunes Viennoises bien nées), le Québécois a laissé libre cours à sa fantaisie. Philippe Malouin (né en 1982 à Laval) est rarement là où on l’attend: «Ce qui rend Lobmeyr si spécial, c’est son rapport au temps. Leurs objets sont intemporels, ils se fichent des changements de mode. Mais surtout, le travail du cristal demande un énorme investissement en temps de la part des ouvriers. Pour produire et décorer un seul objet, il faut parfois une centaine d’heu-

«Il faut cultiver et valoriser ces savoirfaire en disparition» TOMAS KRAL vit à Lausanne où il a fait ses études et ouvert un studio. Il enseigne le design à l’ECAL. Ce designer, né en 1979 en Slovaquie, est curieux des propriétés d’un matériau en préambule à tout nouveau projet. C’est un designer curieux des traditions, intéressé par l’histoire, et doté d’un solide sens de l’humour. Avant l’invitation viennoise, il avait produit des lampes, des meubles ou des objets. Il cite un set en argenterie pour Christofle ou un bassin transportable qui permet de préparer des légumes n’importe où dans sa cuisine... Il admet n’avoir jamais rien su de la fabrication des chapeaux avant son invitation chez Mühlbauer, les kings du couvre-chef en Autriche et dans le monde depuis quatre

res de travail.» Créer un objet marqueur de temps est donc devenu son objectif. En observant les différentes techniques utilisées dans l’entreprise, il a imaginé des objets qui intègrent le savoir-faire de Lobmeyr et le sable, matériau de base pour la fabrication du cristal, mais aussi marqueur traditionnel du temps dans les sabliers. Ces objets sont en effet deux sortes de sabliers différents. Le premier est formé de deux verres à eau, réunis par une pièce en bois: des marques gravées sur les verres permettent de suivre l’écoulement du sable, minute par minute et mesurent le temps qu’il faut pour décorer un verre. L’autre sablier est un objet poétique et un peu fou, travail de haute précision des artisans en lustrerie. Un bras métallique tourne lentement sur son axe. Le sable s’écoule sur le sol et dessine non pas des heures et des minutes, mais une rosace: «Ce dessin abstrait illustre le lien entre le passage du temps et le temps de travail».

générations. En poil ou orné de plumes, chasseur ou coquin, claque ou mou, le chapeau Mühlbauer est un chef-d’œuvre intemporel, vendu chez Harrods à Londres comme au Bon Marché à Paris... «J’ai toujours voulu être fashion designer», sourit Tomas devant les étagères surchargées de merveilles feutrées ou fourrées, «mais j’ai vite compris que je ne ferai pas de meilleur chapeau qu’eux. J’ai donc décidé de faire autre chose.» Et cet autre chose a été une lampe. Il a utilisé le savoir-faire des artisans du feutre et de la paille pour des abat-jours rigolos, posés crânement sur une colonne lumineuse en céramique: «J’aime combiner les matières pour créer de la tension.» La visière aguicheuse, la lampe de Tomas Kral lutte à sa manière contre «la disparition des savoir-faire et l’absence de caractère des objets produits massivement à l’autre bout de la terre...» Les discussions avec Mühlbauer pour une édition sont en cours.

Le design sous pression OSKAR ZIETA Ce designer polonais (né en 1975), installé à Zurich, est célèbre. Il fait partie des designers polonais invités par la Vienna Design Week dans le cadre d’une exposition dédiée au design polonais. Le studio d’Oskar Zieta a mis au point, avec l’ETH Zurich où il enseigne, une technique qui utilise la plasticité du métal. Façonnés en boudins plats, munis d’une valve, les tubes métalliques sont gonflés d’air et prennent des formes plus ou moins aléatoires: chaque objet est différent, malgré la production en série. «Comment stabiliser une pièce métallique aussi fine qu’une feuille de pa-

pier?» s’est demandé le designer, ou encore «comment faire voyager des meubles qui prennent le moins de place possible?» Les feuilles métalliques sont découpées, assemblées, gonflées. Ces structures sont bon marché car elles ne demandent pas de moule. Les feuilles métalliques sont soudées au laser. Une fois gonflées, ces structures sont stables. Le tabouret Plopp Stool (2008) a reçu d’innombrables prix, dont le Red Dot Design Award, une sorte de César du design. L’idée a été déjà déclinée en toutes sortes de pièces de mobilier, de la chaise au porte-manteau. Oskar Zieta rêve d’étendre ces applications à l’architecture. Avec ses étudiants zurichois, il a testé un pont piétonnier.

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Habiter | LES GRANDS CLASSIQUES DU MEUBLE (5/5)

Le fauteuil

Ballon EERO AARNIO | Le Finlandais a conçu en 1966 ce fauteuil, à mi-chemin entre un meuble et un élément architectural, qui conjugue à la fois le mobile et l’établi, le mouvement et le fixe.

fauteuil m’a semblé évidente. Nous venions de nous installer dans notre premier appartement et il nous manquait un grand fauteuil confortable, alors j’ai décidé d’en faire un. Après avoir esquissé plusieurs dessins, j’ai remarqué que la forme du fauteuil était devenue tellement simple qu’elle ressemblait à un ballon. J’ai épinglé le dessin en grandeur naturesurlemuretjemesuisinstallédansle fauteuil pour voir comment ma tête bougerait si j’étais assis à l’intérieur. Etant le plus grand de nous deux, j’étais assis dans le fauteuil alors que mon épouse traçait le parcours de ma tête sur le mur. C’est ainsi que j’ai déterminé la hauteur du fauteuil. Puisque je cherchais une forme en ballon, les autres lignes étaient faciles à tracer, sans oublier que le fauteuil ne devait pas dépasser la largeur de la porte. A partir de là, j’ai fabriqué

e fauteuil Ballon a été conçu à partir d’une des formes géographiques les plus simples – le ballon. En y découpant et en retirant une partie et le fixant sur un pied, Eero Aarnio obtient un résultat remarquable – un fauteuil d’une forme parfaitement révolutionnaire. Le fauteuil Ballon est «un espace dans l’espace». On y découvre une ambiance calme et douillette loin des bruits extérieurs, idéale pour la détente ou la tranquillité d’une conversation téléphonique. Tournant sur son propre axe, le fauteuil permet à son utilisateur d’apprécier des points de vue différents et de rester en contact avec son entourage.

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LE PROTOTYPE

Eero Aarnio

Eero Aarnio nous l’explique: «L’idée du

1932 Naissance à Helsinki

1954-1957 Eero Aarnio fait ses études à l’Ecole d’art et de design d’Helsinki

1962 Il ouvre son agence de design

1962 Création du fauteuil Ballon

1967 Création du fauteuil à bascule Pastille

1968 Récompensé par le Prix de l’AID (American Industriel Design)

1968 Création du fauteuil Bulle

1973 Création du fauteuil Pony

1980 Création de chaises en contreplaqué pour ADelta


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Le fauteuil Ballon a été mis en scène dans la série «Le Prisonnier». DR Fauteuil Bulle, 1968. DR

ser et j’ai ajouté le pied. A la fin j’ai installé un téléphone sur la paroi intérieure du fauteuil. Il n’a pas été difficiledeluidonnerunnom,lefauteuil Ballon était né.»

LA COMMERCIALISATION

moi-même le premier prototype en utilisant un moule intérieur, appliquant le même principe que pour une carcasse ou une aile de planeur. J’ai couvert le moule en contreplaqué avec du papier mouillé et j’ai laminé la surface avec du fibreglace, j’ai ensuite essuyé la partie extérieure, retiré le moule de l’intérieur, je l’ai fait tapis-

Ce premier fauteuil fait à la main se trouve toujours dans la maison d’Eero Aarnio. C’est le même fauteuil que découvrirent deux jeunes cadres de la compagnie finlandaise Asko en passant chez l’architecte pour voir des designs en bois de pin. Ils ont immédiatement été séduits et convaincus par l’extraordinaire designdufauteuil.Ilafalluquelquesannéespour mettre sur pied la production du fauteuil Ballon.

En 1966, le fauteuil Ballon a été présenté au Salon international du meuble à Cologne. Il a créé l’événement du salon et marqué le début de la carrière internationale d’Eero Aarnio, donnant naissance à toute une gamme de ses créations en fibre de verre.

Fauteuil Pony, 1973. DR

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Cinq cerveaux pourune ACTESCOLLECTIFS |

villa

Ce bureau d’architecture a construit une villa pour un couple sur le coteau sédunois. Une histoire heureuse de commande réussie.


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Habiter

VÉRONIQUE RIBORDY PHOTOS A.-N. POT out dépend d’où on la regarde. De la rue, l’arrière de la villa est d’une parfaite neutralité. Le long mur gris où se découpent une porte de garage et ce qu’on imagine être une porte d’entréenelaisseriendevinerdelaconstruction. Il faut être dans le jardin, à l’avant, pour prendre la pleine mesure de la taille de cet élégant vaisseau amarré à flanc de coteau. Les lignes fermes et sobres, la vaste baie vitrée qui s’ouvre sur le jardin nous transportent très loin, sur un rocher en Méditerranée ou une plage du bout du monde. Mais les constructions alentour, avec leurs crépis peints et leurs toitures massives, renvoient rapidement l’observateur à la réalité. Nous sommes sur un coteau valaisan, au-dessus de Sion, et cette villa est un alien.

T

COUPS DE FOUDRE Ils cherchaient un lieu pour vivre et tra-

«L’architecte avait le style minimal qui nous plaisait.» Le couple Schweizer vailler en paix. Voulaient construire une maison moderne, au toit plat. Auraient apprécié de la vue et la proximité d’une ville et d’une gare. C’est finalement à Sion que Daniel et Valérie Schweizer ont trouvé le terrain idéal, et un règlement de construction qui autorisait d’imaginer le projet de leurs rêves. Avant même de trouver le terrain, ils avaient déjà choisi leur architecte, sur un coup de cœur, «un coup de foudre», n’a pas peur de dire Valérie. Ils ont découvert le travail du bureau actescollectifs à la quinzaine d’architecture, cette manifestation annuelle qui permet au public d’entrer dans des constructions récentes et de rencontrer des architectes. Ils savaient déjà qu’ils ne construiraient pas à Genève, trop restrictif en matière de règlement de construction. Dans une journée portes ouvertes vaudoise, ils repè-

rent la villa de leur rêve et disent sur-lechamp à l’architecte leur intention de construire avec lui. «Cedric Bonvin ne nous a pas crus», sourit aujourd’hui le couple. C’est en Valais qu’ils auront leur second coup de foudre, pour une parcelle sur le coteau sédunois. Ils consultent leur architecte avant d’acheter. La construction suit le mêmecoursrapide:premierscroquis,adhésion immédiate des Schweizer: «L’architecte avait le style minimal qui nous plaisait.» Le couple aime cette maison «protégée des voisins et du soleil, mais ouverte sur le jardin». Ils aiment sa discrétion dans le paysage, la sobriété des finitions. La maison respire large, elle laisse filer l’imagination sans aspérité qui arrête le regard. Tout y est vaste et conçu pour une vie familiale et professionnelle riche. Onentreparl’arrière,àl’étagedeschambres alignées sur l’ouest. Une volée de marches descend vers le cœur de la maison, de plain-pied avec le jardin. Valérie a son activité professionnelle à

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l’extérieur. Chez elle, elle apprécie la cuisine ouverte sur la salle à manger, à peine séparée du salon par l’écran d’une cheminée. L’architecte a dû la convaincre de la qualité decetespaceouvert,elleavaitchoisiunecuisine fermée. Aujourd’hui, elle ne regrette rien. Derrièrelesalon,ouvertsurunpatiointérieur, s’étend le domaine de Daniel, son bureau, ses archives, sa bibliothèque. Le cinéaste peut s’isoler dans un bureau à l’arrière, ou travailler à l’avant en restant connecté avec la vie familiale. Ce couple heureux donne envie de rencontrer ses architectes.

vent aux mains des promoteurs. Comme les autres bureaux valaisans, actescollectifs subit cette situation, tout en essayant de tirer son épingle du jeu. Les cinq architectes sont convaincus que leurs compétences professionnelles sont tout à fait compétitives sur ce marché. Ils semblent aussi penser que ces compétences devraient sortir du cadre des concours et être mises au service des communautés pour «une réflexion sur la ville et les espaces publics». Mais pour l’instant, la commande privée valaisanne se résume le plus souvent à la construction de villas, même si elle est d’exception comme la villa Schweizer.

CINQ AUTOUR DE LA TABLE

QUESTION DE STYLE

Comme chaque semaine, ils sont cinq autour de la table dans leur siège sierrois pour une après-midi de discussion sur les projets en cours. Le bureau actescollectifs réunit cinq architectes, une formule relativement nouvelle en Valais. Plusieurs d’entre eux avaient ouvert des structures à un ou deux architectes, avant de décider de regrouper trois bureaux, en 2008, à la faveur d’un concours. «Aujourd’hui, nous n’imaginons plus travailler seuls. La richesse des échanges entre cinq personnes, c’est du pain bénit.» Ils ont réuni leurs réseaux de relations et leurs compétences, ce qui leur donne une assise pour travailler sur des objets et des programmes complexes. Le premier prix très vite obtenu pour l’école de Féchy (VD) en 2010 – l’ouverture est prévue pour fin 2012 – semble leur donner raison. «Sans bouder la commande privée, notre but est d’être compétitifs sur le marché des concoursenSuisseromande»,expliquentlesarchitectes. «La commande publique permet de travailler sur des programmes complexes et d’intervenir dans l’espace public.» En Valais, malgré une politique de concours bien installée pour la commande publique, les grands projets de logements ou les surfaces commerciales sont le plus sou-

A la question de savoir si le bureau a une signature visuelle, un style reconnaissable entre mille, les architectes hésitent: «Notre stratégie est d’abord d’avoir une intégration au site. Nous ne sommes pas Botta, nous n’avons pas un formalisme rigoureux. Mais on peut dire que nos projets portent la marque d’une certaine sobriété, qui se retrouve dans la villa Schweizer, comme à Chetseron (restaurant et hôtel en cours de construction). Nous recherchons une qualité des espaces et de la lumière. Nous revenons toujours à l’essentiel. Notre génération a été marquée par Luigi Snozzi et les Tessinois. Nos maîtres sont Le Corbusier, Alvar Aalto ou Louis Cahn.»

ALTITUDE 1400 Devant cette exigence de qualité, propre àdenombreuxjeunesbureaux,onnes’éton-

> La maison respire large, elle laisse filer l’imagination sans aspérité qui arrête le regard. Tout y est vaste et conçu pour une vie familiale et professionnelle riche.


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Le luxe n’est pas dans le détail, mais dans l’espace.

Actescollectifs Actescollectifs architectes, établi à Sierre et à Lausanne, est une société anonyme fondée en 2008 par:

Cedric Bonvin Ambroise Bonvin Claudia Bétrisey Thomas Friberg Pierre-Antoine Masserey architectes associés, diplômés EPF/HES/EAAL. La Maison pour un cinéaste à Sion, ou villa Schweizer, est leur première réalisation commune.


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Habiter nerapassiactescollectifsmontreunenthousiasme modéré face au développement du bâti: «Les qualités des centres-villes se perdent, les communes ne sont pas équipées pour travailler à l’échelle du territoire, il y a peu de vision globale.» Plusieurs architectes d’actescollectifs sont engagés dans altitude 1400 et militent pour un aménagement territorial durable dans les Alpes. Au sein du collectif, les architectes se répartissent la responsabilité des projets, pour des raisons d’économie de temps et de relation avec le maître d’ouvrage: «Chaque nouveau projet est posé sur la table pour une séance de discussion informelle. Ces premiers avis donnent une direction pour la suite.» Après cette séance de dégrossissage, l’architecte responsable développe le projet.Ceseralapersonnedecontactavecle maître d’ouvrage.

ANCRÉE AU COTEAU Dans le cas de la villa Schweizer, Cedric Bonvin a été dès le départ «l’architecte» du couple, bien que le projet soit signé collectivement. Les architectes ont proposé une entrée avec une façade directement reliée à la rue par une plate-forme, alors que leurs clients avaient imaginé s’en éloigner le plus possible. Cette solution a permis de dégager un vaste jardin côté sud et de rationaliser

l’accès au garage. Autre idée toute faite que lesarchitectesontcontrée,celled’axerlavue de la maison sur les châteaux sédunois pour préférer une vue plein sud. Cedric Bonvin énumère les qualités de la maison, sa forte relation au coteau, la transparence des espaces, l’abondance de lumière. Qui dit grandes ouvertures dit en général manque de privacité. Ici, le problème a été résolu avec un patio intérieur, un enclos de mur qui coupe la vision depuis la route sans empêcher la lumière d’entrer dans la maison. La volonté du couple Schweizer d’avoir une maison d’expression contemporaine, avec ses toits plats, ses fenêtres-bandeaux et ses espaces ouverts a largement orienté le projet. Seuls les murs en béton apparent ont dû être abandonnés, pour une solution moins coûteuse avec isolation extérieure. La villa Schweizer est donc l’histoire d’une rencontre entre un bureau et un couple, une histoire de choix et d’échanges. La lunedemielentreclientsetarchitectesaurait pu tourner court. Il semble bien que cela n’ait pas été le cas. L’atmosphère sereine et relaxante de cette maison reflète probablement les conditions idéales qui ont présidé à sa construction.

L’atmosphère sereine et relaxante de cette maison reflète probablement les conditions idéales qui ont présidé à sa construction.

Plans, coupe et élévations de la villa A gauche: plan du 2e niveau (chambres), plan du 1er niveau (pièces à vivre et bureaux à l’arrière). Ci-dessous: coupe vue de l’ouest, façade sud. Au-dessous: façade ouest. En bas: façade est.


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Habiter VENTHÔNE | Un couple sierrois commande une maison intelligente et écologique à ses architectes.

Sous

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Un espace convivial, largement vitré pour profiter de la vue.

VÉRONIQUE RIBORDY PHOTOS S. BITTEL ucien Barras et Marie Gétaz aiment les défis. C’est ce que semble démontrer cette villa, accrochée dans la pente au-dessus de Sierre. Construite pour un couple de Sierrois, la villa se fait discrète, sur le bord de la route à Venthône. Construire une maison est bien sûr toujoursuneaventure.Maispourcecouple,cette maison est appelée à être bien plus qu’un lieu de vie: elle doit répondre à une éthique, aussi bien écologique qu’architecturale. Christian et Véronique Barras ont choisi de construire sur un terrain familial, hors de la ville, mais dans un environnement fortement bâti. Les enfants ont grandi, la maison familiale est devenue trop grande, «une

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deuxième phase de vie commune» s’annonce. En prévision, ils voulaient un espace resserré, plus près de la nature. Les propriétaires ont listé leurs désirs: une maison «verte», très écologique, pratique, fonctionnelle pour un couple, avec un espace atelier, des chambres pour recevoir enfantsetamis,unespacecuisinequisertde piècederéception,alorsquelesalon,plusintime, est réservé aux soirées du couple. Ils veulent aussi, et peut-être surtout, profiter de la vue époustouflante que leur promet l’emplacement.

UN EXEMPLE D’ÉCONOMIE Les architectes leur ont proposé une «maison intelligente», compacte, adaptée à une petite parcelle. Et surtout, «exemplaire sur le plan de l’écologie, de l’économie d’énergie, de l’autosuffisance». Certaines

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A l’usage, la maison à subi quelques modifications. L’envie de vivre à l’air libre, malgré les baies vitrées, s’est rapidement fait sentir et a entraîné la construction de deux terrasses, au niveau de la cuisine et à celui des chambres. Prochaine étape, la construction d’une tonnelle. Dans ce coin de pays où le soleil tape fort, vivre à flanc de coteau demande de composer avec la nature.


AgrippĂŠe au coteau, la maison regarde au sud.


Des salles de bains pimpantes, mais toujours simples.

Un salon comme un cocon, ouvert à l’est.

Nomad architecte

DE GAUCHE À DROITE: élévation de la façade sud, élévation de la façade est, plan du niveau 0 (chambres), niveau 1 (pièces à vivre), niveau 2 (entrée, garage, atelier).

ASSOCIÉS:

Lucien Barras et Marie Gétaz

demandes du couple ont été abandonnées en cours de route (récupération de l’eau de pluie, toilettes sèches). D’autres ont parfaitement abouti. Avec sa pompe à chaleur et ses panneaux solaires, la villa produit plus qu’elle ne consomme. Le surplus est envoyé dans le réseau: «Nous sommes sur liste d’attente pour une rétribution au prix coûtant», souligne Véronique Barras. Les architectes ont dû faire face à de nombreuses contraintes, à commencer par la forme tout en longueur de la parcelle, située en contrebas d’une route sur un terrain très pentu. La surface au sol permet de construire sur 15 mètres de large et 5 mètres deprofondeur. Lamaisonconsommeunminimum d’espace au sol, soit 150 m2. Les architectes dessinent une maison verticale, au toit à deux pans, avec une place de parc

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Lucien Barras, né à Sion en 1973, diplôme EPFL en 2000, crée l’association altitude 1400 en 2007. Marie Gétaz, naît à Lausanne en 1968, diplôme d’architecture d’intérieur, Ecole des arts appliqués à Genève en 1991, architecte EPFL en 2000. Lucien Barras et Marie Gétaz collaborent depuis 2002, ils fondent le bureau Nomad en 2006 à Sion et Vevey. Ils participent à de nombreux concours et remportent plusieurs premiers prix. Récemment, en 2011 1er prix du concours pour la rénovation des façades du Credit Suisse à Sion.

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adossée à la rue. De loin, la maison rappelle vaguement une guérite de vigne, une construction maçonnée tout en hauteur. A l’intérieur, c’est l’espace et la lumière. La lumière entre de partout, par les hautes baies vitrées. Quand le soleil tape, des stores à lamelles permettent de doser la chaleur. La maison est coupée en deux dans la hauteur. Autour de la cage d’escalier sont distribués un séjour, un atelier, des chambres. La maison semble se déployer en spirale autour de son escalier, comme la coquille d’un escargot. L’espace cuisine salle à manger, très ouvert, très vitré, est aussi très minéral. Sol et mur en béton absorbent la chaleuretlarestituentlesoir.Lesalon,intime et coloré, se ferme au contraire comme un cocon.Dansl’épaisseurdumur,labaievitrée forme une banquette où se lover pour contempler la vue, plus douce vers l’est.

ger renferme les provisions et les grands objets. Les touches de fantaisie sont réservées aux salles de bains. Les murs sont peints de couleurs pétantes. La maison continue de s’adapter aux usagers. L’envie de vivre à l’air libre, malgré les baies vitrées, s’est rapidement fait sentir et a entraîné la construction de deux terrasses, au niveau de la cuisine et au niveau des chambres. Prochaine étape, la construction d’une tonnelle. Dans ce coin de pays où le soleil tape fort, vivre à flanc de coteau demande de composer avec la nature.

AIR ET FRAÎCHEUR Plus on descend dans les entrailles de la maison, plus la fraîcheur augmente. Au niveau des chambres, à la hauteur de la vigne, elle est maximale. L’air qui circule dans la maison permet de tempérer les pièces du bas, selon le principe du solaire passif. Mais c’est bien la cuisine qui reste le cœur palpitant de la maison. Le béton et le verre sont réchauffés de touches de mélèze. Le béton rainuré permet de composer avec les étagères, disposées pour recevoir livres, tableaux, vaisselle. Les meubles se font simplissimes pour laisser la vedette au paysage. A l’arrière de la cuisine, un vaste garde-man-

La maison est coupée en deux dans la hauteur. Autour de la cage d’escalier sont distribués un séjour, un atelier, des chambres. La maison semble se déployer en spirale autour de son escalier, comme la coquille d’un escargot.


Depuis l’entrée au niveau de la route, un escalier droit conduit dans les pièces à vivre, en contrebas.

La cuisine, avec son espace de rangement dissimulé dans un placard.

La place de parc, avec son couvert rustique.

Le béton brut affirme le caractère minéral et simple d’une maison où l’espace et la lumière sont les vraies vedettes.


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couturier desintérieu SUCCÈS | De Martigny, il redore le blason des des casinos, des banques et autres établissements

JEAN BONNARD anielFournier,lauréatduprixSommet2010,estuncasdanslemonde des affaires. De Martigny où il a implanté son usine (5200 m2), un atelier de serrurerie fine (1000 m2) et des dépôts (5000 m2), il habille les hôtels les plus prestigieux d’Europe, équipe des casinos, aménage l’intérieur cossu des banques les plus en vue de la planète. Relativement discret pour le grand public, il est connu comme le loup blanc dans les milieux argentés et dorés où il s’est forgé une réputation solide d’ébéniste du luxe. Sa réputation de «couturier d’intérieurs» est telle que même la crise et le franc fort ne semblent pas (trop) avoir prise sur ses affaires…

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gamme, ce sont des conditions idéales. Mais, puisqu’il n’y a pas de débouchés suffisants sur place – seuls 8% de la fabrication sont destinés au Valais – le chef d’entreprise doit aller chercher des marchés à l’étranger. Un soin tout particulier est mis pour renouveler l’équipe de base de l’entreprise: «Nous retenons chaque année un contingent de 10 apprentis pour un stage d’évaluation. Au terme d’une période d’essai, nous en retenons généralement 2 qui feront leur apprentissage dans la maison. Une fois les examens réussis, nous essayons de leur garantir une place de travail durable…» Ebénistes, informaticiens, architectes d’intérieur, chefs de projets, dessinateurs, conducteurs de travaux, techniciens, technico-commerciaux et services administratifs collaborent pour manufacturer des produits haut de gamme. Au total, ce sont 130 personnes qui travaillent pour Daniel Fournier, dont 93 à Martigny, 65 dans le secteur du bois. Leur préoccupation constante est de répondre aux attentes des clients par une exécution parfaite dans le respect des coûts et des délais. Aménagement de boutiques de luxe, d’intérieurs privés, d’hôtels, de sièges d’entreprises, de pharmacies, les réalisations sont aussi éclectiques que les compétences.

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Secrétariat permanent Av. du Gd-St-Bernard 35 1920 Martigny Tél. 027/722.99.39 - Fax 027/723.22.26 info@civ.ch - www.civ.ch

Habiter

Photo Fausto Pluchinotta

Prochaine parution de notre supplément

printemps 2012

Travail sur plans, avec les techniciens François Roserens et Joseph Rupp. A.-N. POT

Un as du marketing Daniel Fournier pilote une entreprise de 130 personnes basée à Martigny avec notamment des succursales à Paris, Zurich, Hong-Kong. Il trouve encore le temps de présider la commune de Dorénaz depuis 23 ans! Habiter souhaitait le rencontrer, pas de problème, il a «sacrifié» deux heures pour nous faire visiter son impressionnante usine de Martigny. L’homme consacre tout son temps à son entreprise: «Ma vie, c’est l’entreprise, depuis l’âge de 22 ans (il en a 59). C’est ma passion et j’adore la partager avec qui je travaille et avec mes clients…» L’homme est certes un entrepreneur remarquable, mais il est surtout un as du marketing. Sa botte secrète c’est le contact direct avec le client. «Au début je ne faisais que des cuisines, j’avais un petit stand à la Foire du Valais et j’offrais chaque année deux entrées à tous mes clients, ils en parlaient et assuraient ainsi ma publicité…»

LA BOTTE SECRÈTE Aujourd’hui il travaille avec une clientèle aisée mais exigeante, à la recherche de la pièce unique et du design personnalisé. La publicité traditionnelle n’est pas d’une grande utilité dans ce monde. Daniel Fournier a peaufiné un autre moyen de convaincre sa clientèle: il a acheté un pâté de petites maisons et raccards des années 1815 à Salvan et les a aménagées en show-rooms de classe avec la patte et tout le savoir-faire de son entreprise où il accueille ses clients: «Ils visitent l’usine et ensuite nous partageons un bon moment là-haut. Ils apprécient, ils en ont marre du restaurant… Avec les problèmes posés par le 0,55 0/00, je vais aménager des chambres d’hôtes pour qu’ils puissent dormir sur place. Ce contact privilégié avec le client, c’est très important, je sais si j’ai répondu à sa demande, si je lui ai fourni le service juste. Je consacre un soir par semaine à ces contacts avec les clients. Un client satisfait, c’est important, il reviendra et son avis vaut toutes les études de marché…» JB

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«Nous retenons chaque année un contingent de 10 apprentis pour un stage d’évaluation. Au terme de cette période d’essai, nous en retenons généralement 2 qui feront leur apprentissage dans la maison. Une fois les examens réussis, nous essayons de leur garantir une place de travail durable…» Daniel Fournier

HISTORIQUE DE LA SOCIÉTÉ

L’ébénisterie n’est pas un métier réservé aux hommes, ainsi que nous le rappelle Aurélie Perrin. A.-N. POT

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1974 Création de la société Daniel Fournier à Martigny

1982 Ouverture de la succursale de Genève

1990 Construction du nouveau site de production à Martigny

2002 Création de la société Daniel Fournier France à Paris

2003 Prise d’une participation majoritaire dans l’entreprise Karl Steiner AG à Zurich et création de la société Fournier Steiner S.A., avec succursales à Zurich, Genève, Lausanne et Martigny

2005 Création de la société Daniel Fournier International Pte Ltd à Hong-Kong

2006 Transformation de la société Daniel Fournier raison individuelle à Martigny en Daniel Fournier Agencement S.A.

2007 Prise d’une participation majoritaire dans l’entreprise Métal ID S.A., serrurerie fine à Martigny

2008 L’ébéniste a intégré depuis peu Métal ID S.A., entreprise de serrurerie fine qui travaille en petites séries tous matériaux tels qu’acier, inox,aluouencorelaiton,quiallientélégance, finesse, robustesse et technicité.

BUREAUX À HONG-KONG Depuis 2003, Daniel Fournier a ouvert un bureau central des achats et de logistique pour tout le groupe à Hong-Kong, la société Daniel Fournier International Pte Ltd. «Sa mission est de chercher des partenaires industriels internationaux (Europe, Asie) qui offrent

des conditions favorables tout en répondant à nos critères de qualité et qui peuvent produire en plus grandes quantités que nos unités de production de Martigny. Nos collègues de Hong-Kong ont également pour tâche d’administrer la logistique de cette production (contrôle de qualité, envoi, stockage, dédouanement, gestion sous douane comme destinataire agréé, etc.). Nous pouvons ainsi assurer une qualité suisse de produits issus de pays étrangers à des prix tout à fait compétitifs.»

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Changement de raison sociale Fournier Steiner S.A.en Daniel Fournier S.A. Interior Concepts

2009 Transformation à Paris de la société Daniel Fournier France en Daniel Fournier Interior Concepts S.A.S

2010 Ouverture d’une succursale Daniel Fournier Interior Concepts à Yverdonles-Bains


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CONCEPTION D’INTÉRIEURS La société Daniel Fournier Interior Concepts commercialise des solutions d’aménagement d’intérieurs pour particuliers et entreprises en Suisse. Elle répartit ses activités dans quatre secteurs: • L’agencement d’intérieurs et de boutiques haut de gamme, sièges d’entreprises, hôtels et restaurants, casinos, intérieurs privés, musées et expositions. • Surfaces commerciales avec aménagement complet. • Laboratoires pour Universités ou groupes pharmaceutiques. • Solutions techniques modulables pour aménager les espaces pour sociétés, planchers techniques, cloisons ou plafonds structurés.

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Daniel Fournier travaille pour les marques les plus en vue

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a nd ra Vé

Unebaie qui plairait à James Bond

LA SWISS MAGIC WINDOW | Comme son nom

l’indique, elle permet de croire que son sofa est installé dans la verdure. CATHRINE KILLÉ ELSIG

maginez un système qui permet d’ouvrir la fenêtre de sa maison de haut en bas, comme dans une voiture, imaginez une vue parfaite et intégrale grâce à une fenêtre complètement ouverte, sans profils de guidage apparents» sont les mots prometteurs figurant sur le descriptif de la Swiss Magic Window. La conclusion, à savoir «ce que vous venez d’imaginer, nous le réalisons pour vous!», se révèle encore plus réjouissante. Confortablement installé dans son canapé, une télécommande à la main, l’heureux client peut faire disparaître les vitres de son salon en moins d’une minute. Le procédé, c’est certain, ne dépareillerait pas dans la maison de James Bond. Ce système est pour l’heure réservé aux concepteurs de maisons de très haut de gamme. Prochainement, il sera à la portée des Valaisans qui se décident pour une maison d’architecte. Domenico Savoye explique

I

«

qu’en lieu et place de l’installation de prototypes dans notre canton et en Suisse, la phase d’industrialisation sera prochainement accessible avec des informations très précises pour les constructeurs. Les maçons pourront par exemple suivre à la lettre les indications pour permettre l’installation de ces baies géantes motorisées.

COLLABORATION FRUCTUEUSE «Nous concevons des baies à guillotine ou coulissantes», note Domenico Savoye. «Nous avons sélectionné la quintessence de ce qui existe et nous proposons un mouvement vertical.» Grâce à la conjonction de savoir-faire, la formule a été étudiée très soigneusement pour séduire. «Suite à la réalisation d’un projet commun sur une villa dans le Valais central, l’idée d’un produit standard et accessible à un maximum de personnes a été lancée», poursuit Domenico Savoye. Ainsi, ce spécialiste en constructions métalliques, associé du groupe Bitz & Savoye employant

«Nous voulons démocratiser la baie vitrée coulissante» Domenico Savoye. CHRISTIAN HOFMANN huitante collaborateurs et dont le siège est à Sion, a œuvré avec Patrice De Gol, responsable de DG Tec, bureau spécialisé dans la conception mécanique à Collombey, et Gérard Turin, responsable d’une société active dans la fenêtre et le store. Cette union de spécialisations a porté de beaux fruits puisque la Swiss Magic Window est lauréate du Prix Créateurs BCVs 2011.

TOUS LES AVANTAGES Avec la Swiss Magic Window, on peut faire l’économie d’un jardin. Ses initiateurs ont pensé à tout puisqu’ils peuvent la doter de verre Minergie +, à savoir un triverre thermique. Ils peuvent également poser des films de protection UV. Et ils ont encore prévu des stores qui eux aussi s’escamotent entièrement.Avecuntelproduit,centpourcent helvétique, s’ouvrent les portes de l’avenir. «Nous pensons à une dynamique d’exportation», confirme Domenico Savoye. Incroyable mais vraie, les baises vitres disparaissent pour que les habitants d’une villa puissent profiter un maximum de leur environnement. CHRISTIAN HOFMANN


vitrée Le système se révèle parfait pour une piscine couverte. CHRISTIAN HOFMANN

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Du a nd ra Vé

Un plafond vitré est généralement désiré par la clientèle. LDD

Une véranda peut être aménagée sans problèmes sur une terrasse.LDD

SUR MESURE | Yvon Bender propose des vérandas sur mesure. L’assurance de disposer d’un espace adapté à ses envies et répondant à ses besoins. CATHRINE KILLÉ ELSIG ans l’atelier bleu comme le ciel situé à la porte de Martigny, des étincelles crépitent devant le fer à souder. Ces scintillements symbolisent autant le rêve de chaque mandataire que le soleil qui plonge sur un coin de terre. Yvon Bender travaille sur des vérandas de privés en phase de fabrication. Rien de plus normal puisque son entreprise de construction métallique en conçoit une dizaine par année. Mais l’ouvrage est à chaque fois différent puisque le sur-mesure figure sur la carte de visite. «On veut s’adapter à l’habitat existant, j’ai déjà refusé certaines commandes car elles ne s’intégraient pas au bâti», souligne le professionnel actif depuis bientôt trente ans dans ce corps de métier. Une nouvelle surface habitable se concrétise à deux. Des adresses de réalisations sont en effet fourniespourmieuxsérierlesdésirsdesintéressés.

D

La véranda peut être complètement ouverte sur une autre pièce ou servir aussi de sas d’entrée. Toutes les utilisations sont envisageables. LDD

po

MAÎTRISER L’ENVIRONNEMENT Des Valaisans privilégient les vérandas en kit. Yvon Bender ne leur jette pas la pierre mais rappelle qu’une construction de ce type doit respecter certaines règles pour contenter son futur propriétaire. Par exemple, la connaissance des vents peut s’avérer très utile. Dans certaines régions, on sera aussi sensible à la possibilité d’essuyer de la grêle. «Privilégier le savoir-faire de la région a des avantages», résume-t-il. Des grands lui ont d’ailleurs accordé leur confiance puisque le serrurier-constructeur au bénéfice d’une


métal

ur encadrer la vue maîtrise fédérale a œuvré notamment aux Bains de Saillon, au CERM 2 et sur le site du Groupe Mutuel en signant La Rotonde.

14 M2 DE BONHEUR En règle générale, le particulier souhaite une véranda d’environ 14 m2, entièrement vitrée dont le prix moyen se situe dans une fourchette de 30 000 à 40 000 francs. La transparence du plafond nécessite la pose d’un verre feuilleté et sécurisé de 30 à 32 millimètres. L’entretien d’une telle verrière ne rebute pas la

clientèle, qui peut se déterminer pour des systèmes autonettoyants. «Depuis deux à trois ans, nous enregistrons également une demandepourdesverresantichaleur» noteYvon Bender. Sur l’ensemble de la construction, le professionnel recommande encore 20% de fenêtres pouvant être ouvertes. C’est en la matière aussi que l’avis du spécialiste s’impose. «Si les ouvertures sont mal placées, vous pouvez par exemple vous retrouver avec beaucoup de poussière à l’intérieur lorsque souffle le fœhn.»

«On veut s’adapter à l’habitat existant, j’ai déjà refusé certaines commandes car elles ne s’intégraient pas au bâti.» Yvon Bender

Les couleurs rappelant les teintes de la nature plaisent beaucoup. LDD

POUR TOUS LES GOÛTS Tout ou presque est devenu envisageable dans le domaine de la construction. Il est loin le temps de la serre au sol brut dans laquelle on installait juste une chaise pour profiterdespremiersbeauxjoursdel’année.Les privés aménageent leur véranda comme une pièce à part entière et y installent souvent leur salle à manger. Ils apportent une attention particulière à l’éclairage. «On nous demande souvent des LED» souligne Yvon Bender. Les fils électriques sont alors gainés dans l’aluminium. Les papillons pourront continuer à danser derrière les verres, à côté des roses que l’on peut admirer à loisir même lorsque la pluie s’invite à la fête du quotidien. PUBLICITÉ

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EN BOIS |

Jean-Luc Perruchoud, menuisier depuis bientôt trente ans, a ajouté un salon entièrement vitré au chalet familial. Avec ses 20 m2, cette pièce supplémentaire permet de profiter toute l’année de la nature environnante.

La montagne s’invi

ausalon CATHRINE KILLÉ ELSIG

a clientèle veut davantage de lumière», lance Jean-Luc Perruchoud. Cet artisan à la tête d’une menuiserie à Noës est un spécialistedutravailduboispuisqu’ilréaliseaussi bien des charpentes que des meubles. Depuis quelques années, il avait envie d’une construction qui permette de vivre presque en pleine nature sans toutefois être soumis aux aléas de la météo. Il a choisi d’offrir au

L

«

chalet familial de Vercorin une pièce supplémentaire qu’il ne pouvait orienter qu’à l’ouest en raison de la configuration du terrain. A l’habitat existant, il a choisi d’ajouter 20 m2 d’espace aux vitres géantes tout en prolongeanttoutefoislapentedutoit.Acette altitude, il était difficile d’opter pour une toiture entièrement en verre en raison des fortes variations de température. «Un verre reste moins isolant qu’une paroi ou qu’une toiture isolée», explique-t-il. Par consé-

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Le choix d’un toit en tuiles avec des ouvertures sommitales a été privilégié.LDD

ite

Le chalet a été prolongé pour offrir une vitrine à la nature. LDD

quent, il a opté pour deux fenêtres de toiture, agissant comme des puits de lumière et plus poétiquement comme des tableaux dans lesquels compter le soir les étoiles. En journée, des stores solaires électriques permettent de jouer avec l’inclinaison des rayons du soleil en vue d’apporter aux habitants de la maisonnée un confort optimal. Les fenêtres sommitales peuvent être ouvertes pour permettre parfois une agréable ventilation. Jean-Luc Perruchoud a donc soigneusement étudié les

paramètres évitant de transformer une agréable véranda en un lieu totalement inadapté en plein été. Lorsqu’on opte pour la réalisation d’un tel ouvrage, il faut penser à la nécessité d’inclure des stores au projet et donc au devis. «Ceux-ci doivent être placés à l’extérieur, s’ils sont à l’intérieur, la chaleur traverse le verre avant d’être partiellement bloquée.» Le processus est semblable pour la froidure enregistrée au cœur de l’hiver.

VITRAGES TRÈS PERFORMANTS Depuis une décennie, la demande pour des pièces de ce type en altitude a notablement augmenté. Les avancées technologiques ont atteint les cimes, preuve en sont les surfaces vitrées se multipliant au milieu des champs de ski. Pour un chalet,cettepropositions’avèreidéale.Alors que l’intérieur de la construction typique est axé sur l’intimité, la véranda permet de profiter de l’extérieur, en se préservant des regards. En effet, les verres à effet miroir, s’ils laissent pénétrer moins de lumière que les modèles traditionnels, peuvent constituer une excellente solution diurne. Par contre le Jean-Luc Perruchoud, patron d’une menuiserie-ébenisterie, travaille avec du mélèze ou du sapin pour ce type de construction. LE NOUVELLISTE

soir, lorsque la fée électricité apparaît, la magie de l’opacité disparaît brusquement.

DU FEU À CÔTÉ DE LA NEIGE Aujourd’hui, Jean-Luc Perruchoud réalise des vérandas qui seront complètement équipées. Ainsi, la grande majorité de sa clientèle désire pouvoir réguler la température en tout temps. Comme les radiateurs sont difficilement envisageables en raison dessurfacesvitrées,lechauffageausols’impose. Pour un habitat montagnard, on peut luipréférerunpoêleàbois.Quandlesflocons virevoltent, le feu leur répond en crépitant.

le conseil du pro... Lorsqu’on opte pour la réalisation d’un tel ouvrage, il faut penser à la nécessité d’inclure des stores au projet et donc au devis. «Ceux-ci doivent être placés à l’extérieur, s’ils sont à l’intérieur, la chaleur traverse le verre avant d’être partiellement bloquée.»


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Bains de Bagnes LUXE | Sur sa terrasse ou sur les pistes de ski: le retour des bains chauds de Bagnes. JEAN BONNARD uxe et volupté sous le soleil ou les étoiles: les bains en bois sont devenus un must. Le site officiel de la commune de Bagnes s’ouvre sur l’image de deux baigneuses barbotant dans un baquet en bois.

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JACUZZIS EN BOIS Les bains qu’on appelle communément «jacuzzis» sont dus aux frères Jacuzzi qui ont immigré d’Italie en Californie au début des années 1900. Ils fabriquaient en fait des pompes à eau pour l’agriculture. Les vignerons coupaient les tonneaux usagés en deux pour se baigner et se servaient des pompes «jacuzzi» pour les remplir. Ce fut le début des jacuzzis qui étaient alors totalement fabriqués en bois et qui ont été remplacés en majorité à partir des années 1970 par des bains en plastique. Expérience faite, les bains en bois ont été réhabilités au plan sanitaire et ils reviennent aujourd’hui en force.

Certes, les historiens ne sont pas tous d’accord sur la réalité du passé balnéaire de Bagnes. L’un d’eux, Marc-Théodore Bourrit, évoquant ces anciens bains populaires aux XVe et XVIe siècles et détruits par un éboulement, relevait la sagesse des Bagnards de ne pas les avoir reconstruits, refusant ainsi «ce luxe malsain». C’était sans compter un Québécois qui a élu domicile dans le val de Bagnes. Découvrant l’histoire de la commune et de ses armoiries, il a en effet décidé de les faire revivre: «Les Bains de Bagnes marquent le retour de ce luxe malsain. Un luxe sensuel, qui vous permet de sauter dans une cuve en bois, avec de l’eau chaude jusqu’au cou et des jets qui vous massent et vous enlèvent tous les maux de la journée pendant que vous conversez, riez et vous relaxez avec vos proches et amis», explique-t-il. Ces bains fabriqués en bois de cèdre du Canada à Champsec (val de Bagnes) à la menuiserie-ébénisterie Corthay-Troillet sont assemblés sur le même principe qu’une barrique de vin. C’est un demi-tonneau de planches façonnées par commande numérique et maintenues ensemble par des cercles en inox. Le bois, surtout le cèdre rouge, est un excellent isolant thermique qui aide à conserver la température de l’eau. En outre, ce matériau est parfaitement écologique puisqu’en fin de vie, on peut recycler les planches

ou les utiliser comme bois à brûler. Enfin, le bois assure une excellente qualité de l’eau: un grand vin n’est-il pas vieilli en fût de chêne? Les Japonais, fanatiques de propreté, prennent leurs bains dans des bassins en bois depuis toujours, ces bains s’appellent «ofuros». En kit livrable par hélicoptère… DR


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Unétagedeplus, les mb Co

une bonne idée,

Quand la place se fait rare, la tentation est grande d’aménager les combles en espace habitable. Mais gare aux pièges!

La salle de bains sous le toit. DR

JEAN BONNARD n s’emballe souvent: il y a un toit, des murs et un plancher, la transformation des combles en espace de vie ne devrait donc pas être bien compliquée, surtout que les grandes surfaces pour bricoleurs du dimanche, ce n’est pas ce qui manque. Vous serez bien inspiré de ne pas en rester là dans votre réflexion, sinon les déconvenues sont assurées, quand ce n’est pas le gros pépin … Tapez «combles» et «aménager» sur googleetvousnesaurezplusoùdonnerdela souris. Les sites les plus sérieux commenceront tous par vous conseiller de «faire appel à un professionnel de la construction, au minimum, pour tout ce qui touche à la charpente». Il en va de l’isolation de votre maison mais aussi de la sécurité des personnes qui y vivent. Rien de moins que ça… Ensuite, l’aménagement des combles nécessite une connaissance approfondie en plomberie, électricité, isolation thermique, escalier, aération, éclairage, etc. Deux critères minimum: le plancher doit être assez solide pour supporter 250 kg et le plafond devrait être à une hauteur d’au moins 180 cm.

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Point de vue imprenable.

DR


L’ACCÈSAUXCOMBLES conditionne le découpage et l’utilisation de l’espace combles. Un escalier raide rend l’accès plus difficile, mais diminue de façon sensible l’emprise de la trémie (ouverture) sur la surface au sol des combles. Un escalier large et peu pentu entraînera une trémie bien plus importante. Enfin, un escalier hélicoïdal sera peu encombrant, mais ne laissera guère de place AUX BRICOLEURS pour passer des meubles. Un élément à prendre en compte si l’on compte y installer un grand écran de home cinéma ou un lit à baldaquin… Reste la solution de l’échelle, empiétement minimal, mais attention de ne pas rater un échelon… LE CHOIX DES MATÉRIAUX est capital et il dépendra avant tout de la solidité du plancher. On privilégiera en principe les matériaux légers. Penser aussi à la luminosité de l’espace: on estime que la surface du vitrage devrait égaler au moins 15% de la surface du plancher à éclairer. Enfin, ne pas négliger l’effet de serre que certains vitrages entraînent si l’on ne veut pas transformer ses combles en chauffage insupportable en été et en frigo l’hiver… Ne pas lésiner donc sur les matériaux d’isolation contre le froid et la canicule.

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Du rêve à la Combles de rêve. DR

Avant d’aménager des combles en espace de rêve avec vue sur les toits, il vaut mieux examiner si, outre le potentiel spatial, les conditions techniques et les conditions légales sont réalisables.

JEAN BONNARD

S

ur l’internet, l’aménagement des combles paraît à la portée du bon bricoleur. L’avis d’un pro, avec Pascal Varone, architecte à Sion.

tat de l’espace à disposition et proposera la meilleure manière d’aménager les combles, en tenant compte de la place, de la hauteur à disposition, de la possibilité de relier les combles à l’étage inférieur…

DISPOSITIONS LÉGALES QUALITÉ DE LA CHARPENTE «La première question à se poser est celle de la qualité de la charpente: quel est son âge, supportera-t-elle d’être transformée, le bois est-il sain ou a-t-il été miné par des maladies? Par charpente, on entend aussi bien le plancher des combles que les chevrons qui supportent le toit.» La question suivante portera sur l’isolation thermique de la toiture. En général, quand un toit n’est pas isolé, on parle de toiture froide dont la fonction est d’étancher l’immeuble à l’eau mais pas à l’air donc sans effet sur les écarts de température. Ce problème d’isolation est délicat et doit être résolu correctement sinon les combles seront un four en été avant de devenir un frigo en hiver. Ces deux questions liées à la qualité de la charpente et à l’isolation justifient déjà que l’on fasse appel à un professionnel, en principe un architecte qui répondra directement ou fera appel à un spécialiste qui dira quelles sont les meilleures solutions dans le cas d’espèce. De plus, l’architecte fera un cons-

En plus des conditions techniques, il faut examiner si les conditions légales sont compatibles avec son projet. Y a-t-il une hauteur minimale pour aménager des combles? PascalVarone:«Iln’yapasderèglesabsolues et ce n’est pas tant la hauteur au faîte

du toit qui est déterminante, mais plutôt sur les bords de toiture pour déterminer s’il existeunpotentielhabitablesuffisantquijustifie le changement d’affectation des locaux. Et là intervient l’aspect légal. A partir de 1 m 80 de vide, la surface gagnée devient une nouvelle «surface habitable» et il faut contrôler, par exemple, si la densité de l’immeuble a déjà été totalement utilisée ou non ou encore, en cas de modification de la hauteur, si le règlement de construction l’autorise.»

DROITS DES TIERS Ensuite, si l’on gagne de la surface au niveau des combles, il faudra négocier avec la

«La première question à se poser est celle de la qualité de la charpente: quel est son âge, supportera-t-elle d’être transformée, le bois est-il sain ou a-t-il été miné par des maladie?» Pascal Varone architecte à Sion. NOUVELLISTE


réalité… copropriété puisqu’une modification de la PPE (propriété par étage) deviendra nécessaire ne serait-ce que pour la répartition des charges liées en principe à la surface. Enfin, dernierélémentàprendreencompte:toutes interventions ou modifications sur la toiture nécessiteront une mise à l’enquête publique. «Il faut savoir que des oppositions peuvent venir du voisinage ou d’un éventuel copropriétaire sans parler de l’autorité municipale qui se prononcera également sur le projet.»

Home cinéma sous le toit. DR

Si la hauteur est insuffisante pour aménager des combles, peut-on surélever la toiture? «Oui, pour autant que la hauteur autorisée par le règlement soit plus élevée que celle utilisée par l’immeuble. Il y a donc lieu de se référer aux prescriptions de la zone dans laquelle est situé le bâtiment que l’on souhaite aménager.» > PUBLICITÉ

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les mb Co

Quels sont les types d’ouverture envisageables sur les toits? «On peut imaginer toutes sortes d’ouvertures: des lucarnes, des chiens-assis (sortedelucarneàunpan),desfenêtrestype velux, des ouvertures plus importantes de type baignoire, sorte de terrasse logée à l’intérieur de la toiture, etc. La gamme des ouvertures sera aussi choisie en fonction de la zone: en vieille ville, par exemple, les ouvertures type baignoire sont en principe interdites car elles modifient trop sensiblement l’aspect du toit.» Dèslemomentoùonveutaménagerdes combles, cela implique qu’il faut prévoir la liaison avec l’étage inférieur. «Ce qui impose que l’on doive avoir les échappées (espace et hauteur) nécessaires: l’aménagement des combles aura donc aussi des répercussions

sur l’étage inférieur. Enfin, il faudra encoreexaminerlesquestionsphoniques car le plancher des combles n’a en effet généralement pas été prévu pour que l’on y habite…» En outre, toute modification d’affectation d’une surface peut entraîner des risques supplémentaires: «La question des normes de sécurité en matière de police du feu par exemple devra être traitée car les directives imposent des largeurs minimales d’escalier ainsi que des voies de fuite en cas d’incendie qui devront être approuvées par le chargé de sécurité.» Enconclusion,avantdevouslancerdans des travaux, il vaut mieux avoir examiné, outre l’aspect légal de ceux-ci, le potentiel d’aménagement de vos locaux disponibles etenfinlerapportqualité-coûtspoursavoirsi le jeu en vaut la chandelle. Il peut y avoir loin du rêve à la réalité…

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Quelques vues de combles aménagées récemment dans la vieille ville de Sion par l’Atelier d’architecture Eric Papon & Partenaires à Sierre. 1. L’escalier d’accès en verre. 2. La cuisine. 3. Le salon. 4. Ouverture sur les toits de la vieille ville. 5. La salle de bains. 6. La terrasse «baignoire» aménagée dans le toit.

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Le bonheur est sous le toit

La situation au cœur de la vieille ville a posé de nombreux problèmes pour acheminer les matériaux et pour les travaux effectués dans une maison habitée. Les contraintes au niveau architectural sont aussi plus sévères afin de respecter le bâti de la vieille ville. Mais le résultat est superbe. (jb)

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ier bil mo Im

Le bon momen

Conseil de la BCVs: c’est le bon moment pour acheter son logement et l’amortir en profitant des taux hypothécaires très bas.

pour acheter…

JEAN BONNARD e nombre de chantiers ouverts pourrait laisser croire à un boom avec éclatement imminent d’une bulle immobilière. Pascal Perruchoud, membre de la direction générale de la Banque Cantonale du Valais, relativise: «Il est vrai que l’immobilier constitue un véhicule de placement, mais pas uniquement. Beaucoup de constructions, particulièrement celles de plaine, correspondent davantage à un besoin de logement provoquéparlafortepousséedémographiqueenregistrée par le canton du Valais durant les dernières années soit plus de 11,5% entre 2000 et 2009. Ce mouvement a été, pour l’essentiel, soutenu par les taux bas et une conjoncture favorable. Pour le reste, il est effectivement constaté que certains investisseurs sont revenus sur la pierre, valeur refuge face aux actions et obligations.»

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Le Valais connaît-il actuellement une flambée des prix de l’immobilier et y a-t-il risque de voir éclater une bulle immobilière? «Il convient de distinguer l’immobilier de station, qui répond à d’autres règles, de l’immobilier d’habitation. Les prix de l’immobilier en général ont crû rapidement ces dernières années, comme partout en Suisse d’ailleurs, mais sensiblement moins que sur l’arc lémanique ou à Zurich. Les niveaux de prix actuels correspondent plus ou moins à la moyenne suisse pour les PPE, alors qu’ils sont inférieurs pour les maisons individuelles. Pour l’instant, l’argent demeure bon marché et la demande soutenue. Les signes

Quel conseil donneriezvous à une famille qui cherche un logement pas trop cher? «Il existe des différences de prix assez sensibles entre le neuf et l’ancien, d’une part, et entre les centres urbains et la périphérie, d’autre part. Il est donc plus aisé de trouver quelque chose à un prix raisonnable en s’orientant sur les villages et vallées. D’autant plus que dans nombre de communes du Valais, l’aide au logement décidée par le Conseil d’Etat, selon l’Arrêté relatif à l’octroi de l’aide au logement du 3 mars 2010, offre une subvention entre 6 et 10% des coûts d’investissement. Ceci pose toutefois la question de la mobilité, particulièrement pour les familles». Pascal Perruchoud, membre de la direction générale de la BCVs

d’une bulle immobilière ne sont donc pas donnés mais il s’agit de rester vigilant. La BCVs applique d’ailleurs une politique prudenteenmatièredecrédit.Elledemandenotamment 20% de fonds propres pour le financement d’un logement principal. La limite maximale de charge financière par rapport au revenu brut pour la clientèle des particuliers est fixée à 35%. Il faut également savoir que le calcul se fait sur la base d’un taux théorique de 6% pour les résidences primaires et secondaires à usage propre. Les taux particulièrement bas doivent permettre à l’emprunteur de procéder à des amortissements importants pendant cette période, ce qui devrait le mettre à l’abri lors de la remontée des taux».

2 PROPRIÉTAIRES POUR 1 LOCATAIRE Le Valaisan est volontiers propriétaire de son logement: on estime à environ 65% le nombre de propriétaires pour 35% de locataires, soit des proportions à peu près inverses à celles de la Suisse dans son ensemble. Le Valais connaît-il aussi une pénurie de logements à louer? «Le taux de vacance général est bas et rend effectivement la recherche de logements difficile, plus particulièrement à Sion, mais lesconstructionsencourssontnombreuses et la situation a déjà tendance à se détendre». Comment appréciez-vous les prix des loyers? Ont-ils pris l’ascenseur ces dernières années? «Selon les statistiques OFS, les loyers ont


«Les taux particulièrement bas permettent à l’emprunteur de procéder à des amortissements conséquents…»

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Pascal Perruchoud, membre de la direction générale de la BCVs

augmenté en Valais de l’ordre de 25% sur dix ans, avec des progressions plus ou moins marquées pour certains segments et/ou régions. Les hausses de prix, tant à la construction qu’à la location, résultent de l’évolution du marché mais également des exigences toujours plus poussées (parasismiques, thermiques ou phoniques, par exemple).» Dans les conditions actuelles, conseilleriez-vous à un jeune couple d’acheter ou de rester locataire? «Dans l’absolu et pour un même objet, l’investissement est aujourd’hui plus avantageux, tout dépend évidemment du montant de l’investissement et de l’adéquation de la charge avec le revenu durable. Il s’agit d’examiner chaque situation individuellement. Nosspécialisteshypothécairessontàdispo-

sition pour conseiller les futurs acheteurs». Placer son argent dans l’immobilier aujourd’hui, est-ce une bonne solution? «Comparativement et sur la durée, les rendements sont probablement moins attractifsqued’autresvéhiculesdeplacement.Par contre, l’immobilier de placement offre des rendements stables ainsi qu’une bonne protection de valeur en cas d’acquisition à prix raisonnable. Toutefois, il s’agit de bien choisir ses objets car tout n’est pas or. Il s’agit également de ne pas sous-estimer le travail et les possibles désagréments causés par la gestion d’un ou plusieurs locataires. Dans tous les cas, les professionnels de l’immobilier de l’USPI sont à même de vous assister».

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la location DIVORCE ET VIEILLISSEMENT | La pénurie de 2 ½ et 3 ½ pièces est bien réelle

JEAN BONNARD alimmobilier à Sion, emploie 43 personnes à son bureau central et dans ses agences de Sierre, Martigny et Savièse. L’ouverture d’une agence à Monthey et Viège est une question de semaines. Avec plus de 1 000 biens à vendre, elle est active de la vallée de Conche au Léman, Chablais vaudois compris. Interview de son directeur, Cédric Dubuis.

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Le Valais connaît-il une pénurie de logements à louer? «D’une manière générale, nous ne pouvons parler de pénurie. Il faut prendre en compte le fait qu’avec les taux hypothécaires actuels historiquement bas, un propriétaire paie entre 25 et 30% de moins qu’un nouveau locataire pour le même type de logement. Nombre de personnes réfléchissent à devenir propriétaires de leur logement. Et les faits leurdonnentraison:s’ilsdisposentdesfonds propres nécessaires, ils pourront faire baisser le montant consacré à leur logement. Ensuite, nous ne pouvons pas parler de pénurie d’appartements de 4 ½ pièces ou plus grands. L’évolution de la structure de notre société doit être prise en compte. Avec le taux de divorces élevé et la part toujours plus grande des personnes de plus de 65 ans, la demande pour des appartements plus petits s’est renforcée. Donc, dans le créneau des appartements de 2 ½ ou de 3 ½ pièces, il y a actuellement une véritable pénurie. C’est bien dans ce créneau spécifique que les promoteurs devraient concentrer leurs efforts».

Estimez-vous que les loyers ont pris l’ascenseur ces dernières années? «Nous ne pouvons pas dire que les loyers ont pris l’ascenseur, ils ont suivi l’évolution des prixdel’immobilier.Etilestdifficiledechiffrer la hausse car les disparités régionales sont relativement fortes. Si l’on se base sur les dix dernières années, il faut se rappeler que nous sommes partis de prix très bas, les années de crise des années 1990 aidant. Durant ces dix dernières années, le prix des maisons individuelles a augmenté de plus de 30%. Les loyers ont suivi la même évolution, dans une proportion presque identique.» Quel conseil donneriez-vous à une famille qui cherche un logement pas trop cher? «Pour trouver un logement «plus abordable», je conseillerai d’éviter les centres urbains et de se diriger vers des localités péri-

Un propriétaire paie actuellement entre 25 et 30% de moins qu’un nouveau locataire pour le même type d’habitation… Cédric Dubuis

phériques.Nousavonsl’avantagedepouvoir proposer de temps à autre des logements à loyer abordable dans les vallées latérales. Mais les bonnes affaires ne restent jamais longtemps sur le marché.» Avec les prix actuels et les conditions du marché de l’argent, conseilleriez-vous à un jeune couple d’acheter en empruntant ou de rester locataire? «Avec les taux hypothécaires actuels, je conseillerais sans hésitation à ce jeune couple de profiter des chances du marché et de devenir propriétaire d’un bien immobilier. Car bien que nous parlions toujours de la «hausse des prix» de l’immobilier, il faut bien réaliser qu’aucun signe annonçant une bulle immobilière ne pointe à l’horizon pour le Valais. Il ne faut pas perdre de vue que le nombre de terrains constructibles s’épuise


peu à peu et que le solde migratoire, pour le SuisseengénéraletpourleValaisenparticulier, est largement positif. Une baisse des prix dans le domaine immobilier n’est pas pour demain, loin de là…» Placer son argent dans l’immobilier est-ce une bonne solution compte tenu des problèmes rencontrés par les Bourses actuellement? «L’investissement dans la pierre a le vent en poupe. Avec les récentes baisses des Bourses, ce mouvement s’est amplifié. Et il n’y a pas que des investisseurs suisses qui l’ont compris, mais c’est aussi le cas pour les personnes étrangères. Même s’il est vrai que pour ces derniers la montée en puissance du franc suisse a quelque peu refroidi leurs ardeurs. Mais investir dans un bien immobilier enSuisseresteàmonsenscequ’ilyadeplus sûr pour placer son argent actuellement».

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