Q-Zine-en-francais

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Table des matières (Récit personel)

Mon père, ma foi et mon orientation sexuelle: Le Dialogue Par Rowland Jide Macaulay…………...............................................page (7) Je suis Sidikat Par Sidikat Adebanjo……………………...........................................page (11) (Poème)

Culture/Torture: Par Yemisi Ilesanmi……………………............................................page (16) (Contexte Social)

Homophobie Le dernier test de la tolérance Par L. K. Senome…………………………….....................................page (18) Homosexualite et la loi en Burundi Par Niyonshemeza Thierry…………….............................................page (21) (Revue)

Nowhere to Turn: Par Ryan Thoreson & Sam Cook……..............................................page (23) (Photo-Réportage)

Le Déhanché Majestueux Par Aldo Brincat……………..............................................................page (26) (Activisme)

Les travailleurs/de sexe du Cameroum, Réclamons nos droits Par Adonis Tchoudja…………….......................................................page (32) (Fiction)

Le lac-sacré Par Unoma Azuah……………….......................................................page (35) (Entretien)

Dorothy Aken’Ova: Militante des Droits Humains Nigériane Un entrétien realisé Par William Rashidi…………............................................................page (43) Une conversation avec Unoma Azuah Interview réalisé Par Akudo Oguaghamba……...........................................................page (47)


Q-zine: Forum sur la Diversité et Créativité Africaine Bonjour et bienvenue sur le premier numéro de Q-zine, la voix panafricaine des personnes LGBTIQ et de la jeunesse “queer”. Nous sommes un magazine en ligne, avec la vision d’être le lieu le plus inclusif et accessible sur internet où les jeunes ecrivain(e)s, photographes, artist(e)s et activistes LGBTIQ, sont encouragé(e) à projeter l’experience de la vie queer, selon leur perspective Africaine. L’Afrique est le continent le plus diversifié du monde. Plus de 3000 langues différentes sont parlées ici, près de la moitié de toutes les langues de la terre. Chacune est le véhicule d’une culture distincte. La fierté que les Africain(e)s ont dans leurs langues et cultures locales est forte et profonde, mais ce n’est pas une fierté de repli sur soi. L’Afrique est un puzzle de milliers de groupes ethniques différents, où les frontières coïncident rarement avec l’ethnicité, où la migration change continuellement le mélange, et où les enfants grandissent co-existant avec les gens de nombreuses autres communautés et apprennent à parler deux ou trois dialectes en plus des leurs. La diversité africaine fait palîr d’envie le «multiculturalisme» des sociétés occidentales. Pourquoi alors l’Afrique est-elle régulièrement représentée dans les médias occidentaux, soit comme une masse indifférenciée (à tel point que de nombreux Occidentaux semblent penser que c’est un pays) ou comme un lieu de conflits entre les intemporelle “tribus” hostile? Cette contradiction n’est pas seulement une promotion de la part des réactionnaires occidentaux. Beaucoup de progressistes et socialistes partagent cette même mythologie, et beaucoup de mouvements sociaux inspirés du model occidental semblent souvent fonctionner sur l’hypothèse que l’Afrique est intrinsèquement arriérée et intolérant et ne peut être “modernisée” que de l’extérieur. Avec ses toutes bonnes intentions, le mouvement LGBTIQ international a parfois été victime de cette même pensée. Il y a eu une tendance à regarder les homosexuel(le)s africain(e)s de haut et attendent d’eux qu’ils/elles adoptent des idées occidentales en ce qui concerne l’identité de genre, les droits humains et le «coming out». Mais les cultures “queer” en Afrique sont différentes. Elles ne sont pas des copies de la culture occidentale à son niveau de développement le plus “primitif”. Heureusement, il y a une réalisation croissante de ce fait. De plus en plus, des voix Africaines racontent ce que c’est que d’être “queer” et Africain(e). L’internet est entrain de jouer un rôle actif dans cette conversation, en permettant aux personnes LGBTIQ Africaines de se rencontrer, partager et s’organiser comme jamais auparavant. Q-zine a pour objectif de faire partie de cet éveil de l’esprit creatif de la culture “queer” Africaine. Nous voulons être un forum pour tout type d’expression, de sujets ou idées pertinente sur l’experience des lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenre et intersexué(e)s, et toute sorte de nuances d’opinion. Dans notre premier numéro, nous vous présentons une mémoire sur la foi, la famille et l’église par un pasteur LGBTIQ nigérian en exil, un article sur l’homophobie au Botswana, et deux entretiens très personnels avec deux militantes Ouest Africaines pionnières de la lutte pour l’egalité des sexes en Afrique. De New York, nous avons un compte personnel du premier contingent Nigerian des minorités sexuelles africaines à être visible et fière à la Gay Pride.


Nous publions un manifeste camerounais bien poignant des travailleurs du sexe et un reportage photo sur l’identité “queer” en Afrique du Sud. De l’Afrique centrale, nous avons un compte rendu de la situation juridique de l’évolution des droits des personnes LGBTIQ au Burundi, alors qu’un transsexuel à venir à l’âge adulte conte du Nigeria explore certaines complications liées à l’affirmation des identités de genre non conforme dans ce pays bien traditionel. Nous sommes fiers d’être en mesure de présenter les dernières nouvelles d’un talent important de la nouvelle littéraire venant de la diaspora , et nous avons aussi la revue d’un nouveau livre important qui relate l’ampleur du chantage dont fait face de nombreuses personnes LGBTIQ à travers l’Afrique. Complétant notre selection, est un poème intense sur l’oppression de genre qui parlera à tous et toutes celles et ceux qui ont connu le carcan des concepts traditionnels des deux sexes. Tout est en français et en anglais pour que Q-zine soit aussi accessible que possible à un large lectorat africain. La sélection dans notre premier numéro est juste une ébouche de l’incroyable diversité de la vie des minorités sexuelles en Afrique. Dans son exploration de cette diversité, Q-zine espére, s’agrandir et s’etougger avec les numéros à venir, mais nous avons besoin de vos commentaires. Envoyez-nous vos contributions. Nous sommes ouverts à tout ce qui est créatif, honnête et pertinent sur la vie “queer” en Afrique. Au nom de l’équipe éditoriale, soyez les bienvenues au premier numéro de Q-zine. Nous espérons que vous serez informé, intrigué, amusé, et inspiré. Vous êtes chez vous. John McAllister Éditeur en Chef


Q-zine est un magazine electronique trimestriel du Réseau des Jeunes LGBTIQ de l’Afrique QAYN

Rédacteur en chef: John McAllister (Botswana) Contacte de QAYN: Mariam Armisen (Burkina Faso) Graphiste: Jay-Renee (California) L’EQUIPE DE LA REDACTION:

Philippe Menkoue (Cameroun) Thierry Niyonshemeza (Burundi) Akudo N Oguaghamba (Nigeria) Kate Kamunde (Kenya) Bakah Aicha (Niger)

Vous pouvez soumettre vos soumissions en ligne au: http://wp.gayn-center.org/about-q-zine/#usermessagea ou directement au rédacteur en chef au: mkonommoja@gmail.com


L’EQUIPE EDITORIALE Une équipe pan-Africaine collabore virtuellement 1iterat partout en Afrique afin de vous apporter Q-zine. Faites la connaissance de notre équipe

Éditeur en chef

---John McAllister: Botswana. Professeur de literature Anglaise et consultant en communication et développement.

Les co-éditeurs/éditrices Francophones ---Thierry: Burundi. Gestionnaire du programme de l’organisation LGBTQI et activiste dans les projets MSM et des travailleur du sexe. ---Menphil: Cameroun. Traducteur professionnel avec des intérêts particuliers sur les questions LGBTQI et des droits humains en Afrique, la santé sexuelle et les droits de reproduction et l’auto-détermination des jeunes personnes LGBTQI. ---Bakah: Niger. Membre du conseil d’administration et traductrice dans le réseau des jeunes LGBTIQ d’Afrique de l’Ouest (QAYN).

Les co-éditeurs/éditrices Anglophones ---Akudo: Nigeria. Fondatrice et coordinatrice de la santé des femmes et l’égalité des droits [Women’s Health and Equal Rights] (WHER), une association communautaire de lesbiennes et bisexuelles. ---Kate: Kenya. Musicienne, compositrice et poète. Fondatrice des Artistes pour la reconnaissance et l’acceptation (AFRA), un collectif de lesbiennes, bisexuelles et transgenres.

Graphic Designer ---Jay-Renee Block: California. Graphiste, specialiste en production des médias digitaux, poète et artiste.


Mon père, ma foi et mon orientation sexuelle: Le Dialogue Par Rowland Jide Macaulay C’était le 31 Octobre 2009, et j’étais sur un autre voyage en Afrique du Sud, cette fois en visite et assister à une conférence à Stellenbosch. La première conférence africaine sur la sexualité et la spiritualité était sur le point de commencer, et j’avais deux raisons d’être excité. D’abord suivre ce dialogue vital initial sur le christianisme et l’orientation sexuelle avec d’autres Africains de tout le continent, et en plus revoir mon père que j’avais été forcé de laisser derrière au Nigeria en Septembre 2008 après que les medias nigérianes aient calomniés notre église ‘House of Rainbow Fellowship’; une mission que je dirige et qui accueille et affirme les minorités sexuelles. Je suis arrivé à Cape Town le matin du 1er Novembre après le long vol de nuit de Heathrow, mais mon épuisement due au voyage se sentait a peine. Toutes mes pensées et mon énergie étaient concentrées sur la rencontre avec mon père. J’ai été accueilli à l’aéroport par deux hôtes de la conférence à la fois très professionnels et courtois qui m’ont emmené directement à mon hôtel à Stellenbosch. Dès que je me suis rafraîchi, j’ai pris le train pour Cape Town pour rejoindre mes amis, frères et sœurs pour le culte à l’église ‘Good Hope Metropolitan Community Church’.


Pendant que j’écoutais le Révérend Andrews Greg, je me suis rappelé de la joie de faire partie d’un service inclusif, une mission que nous tenons pour acquis dans de nombreux pays développés, mais rare et risquée en Afrique, et pour cela d’autant plus indispensable. Partager les bénédictions à la communion était une joie. C’était un service qui nous a incité non seulement à célébrer la sainte communion ouverte et inclusive et l’amour du Christ, mais aussi de prendre cet amour jusqu’aux extrémités de la terre. « Joindre la table et être rempli d’amour et faire parvenir cet amour aux gens là-bas», disait le Révérend Andrews. J’ai pris du temps après le service à réfléchir à mon propre ministère et j’étais ravi d’être parmi des amis. Révérend Pressley, notre hôte, m’a reconduit à mon hôtel en compagnie de trois autres. Quelle joie dans mon âme!

L’inscription pour la conférence était ouverte à 4 heures, mais mon père était arrivé sans ses bagages. Je lui offris des vêtements de ma garde-robe, et c’était juste comme des moments heureux à nouveau. Mes habits lui allaient comme si c’était mon jumeau.

Je devais rencontrer mon père le lendemain. J’ai laissé un message à la réception pour qu’on m’appelle dès son arrivée, et quand j’ai enfin entendu dire qu’il était là mon excitation était comme celle d’un petit enfant. J’ai couru à sa rencontre et l’embrassa pour ce qui semblait être une éternité. Nous avions parlés sans fin autour de quelques tasses de thé Rooibos et du café décaféiné, puis au déjeuner nous retraçâmes nos expériences depuis que nous nous étions quittés.

«Comme le cerf haletant pour l’eau, ainsi mon âme soupire auprès de Dieu.” Cette chanson était dans mon esprit et j’ai commencé à regarder la situation pour laquelle le dialogue était important, la discussion pour la libération des écrits saints, le sauvetage de la parole de Dieu. A la fin de la journée, j’étais fou de joie. J’avais rencontré beaucoup de gens, tous biens, tous étranges, tous beaux, tous intellectuels, tous spirituels. Il y avait quelques étrangetés qui surpassaient même ma propre approche exotique/ bizarre de la vie.

J’étais impatient et aussi excité au sujet de la conférence. J’avais prié pour ce jour et je croyais fermement que Dieu nous guiderait pour sortir de chaque chaîne. Je sais dans mon cœur que rien ne peut nous séparera de l’amour de Dieu et de l’orientation du Saint Esprit. Mais l’intersection de la religion et de la sexualité est un sujet sensible, et les participants étaient venus de toute l’Afrique y compris de nombreux endroits où les minorités sexuelles sont encore haïes et craints. J’étais inquiet au sujet de l’issue de cette conférence.

Il était clair que nous étions tous ici parce que nous étions déterminés à faire partie de la solution et cesser d’être une partie du problème. La plus grande joie de toutes était d’être réunie avec mon père. Il a toujours été mon plus grand mentor et un motivateur de mes pensées. Une joie de l’appeler père, frère, ami. Nous avons parlé du passé, afin de regarder vers l’avenir et d’apprécier le temps présent. Le lendemain fut la première étape réelle du dialogue puisque les séances de la conférence commencèrent ce jour-là. La dévotion avec la louange, l’adoration et la prière débuta la journée, et nous avions reçu une orientation sur la meilleure façon d’aborder la tâche du dialogue. J’ai vu que ce serait la première fois je n’aurais pas besoin de débattre, d’argumenter, d’être en désaccord ou conflictuel. Il y avait une volonté écrasante d’écouter, de tenir, de toucher, de regarder, de parler honnêtement. Le dialogue entre les professionnels spécialistes de la Bible et la simplicité des personnes LGBTI était naturel. Nous avons mangés ensemble, rient et réconfortés les uns, les autres, apaisés la douleur du passé. J’ai senti que le SaintEsprit était là. Je savais dans mon esprit que Jésus regarda cela avec faveur, et je l’entendis dire “Merci à tous les participants, parce que vous faites cela pour moi’’


Trois orateurs parlèrent du fond du cœur sur les défis de la foi, la culture et les droits de l’homme, chacun sans jugement, et tout le monde écouta. Après la première session du dialogue qui nous a requis d’identifier les points d’achoppement du dialogue, les six groupes colorés eurent le temps d’échanger. Les barrières s’effondraient, et nous étions sur la voix de briser les murs et construire l’espoir. Sans aucune rigueur, l’esprit des gens était conciliant. Une femme lesbienne parla de sa joie du fait que son père soit là, et son père répondit pareillement. J’ai fait écho de la présence de mon père avec un cœur joyeux. Le soutien et l’amour de ces parents étaient incommensurables. Après le dîner, mon père et moi avions eu un temps merveilleux en réfléchissant sur la journée. Le 4 Novembre, j’avais tant de choses dans mon esprit. C’était mon 44e anniversaire et l’année précédente à la même date, le peuple américain avait élu leur premier président afro-américain. L’expérience américaine avait apporté un changement, et dans ma propre vie j’expérimentais autant de changements: la beauté de la sainteté de Dieu, accepter la charge d’être un pionnier pour le changement, la passion pour l’amour inclusif de l’Evangile du Christ, ma nouvelle congrégation, mes familles à la maison au Nigeria et à l’étranger.

La joie de savoir que Dieu est avec moi et qu’il me portera dans les moments de trouble et me protégera, mon être entier aimant Dieu, faisaient partie de ce changement. Mes amis, frères et sœurs à Stellenbosch avait commencé la célébration, et ce fut ma joie d’être réveillé et salué en cette heureuse journée. Juste avant le petit déjeuner, je suis allé dans la chambre de mon père où nous avions prié intensément pour l’amour et la bénédiction de Dieu. Je l’ai senti, je l’ai reçu et je l’ai réclamé. La journée commença à la conférence avec les salutations pour mon anniversaire. Beaucoup de belles notes et salutations suivirent et comme le soir approchait, nous nous préparâmes pour un court voyage au restaurant Moyo, un restaurant de plats typiques sud-africains. Les plats étaient robustes, des légumes à la viande de brousse, la cuisine était immense, la zone de service était sous forme de buffet, et l’attitude était «eat till you drop». Il y’avait des musiciens et des danseurs partout pour nous divertir, et nous avons ouvert plusieurs bouteilles de vin et dansé jusqu’à ce qu’il était temps de retourner à l’hôtel où la fête continua avec jubilation et amour. Le jour suivant j’étais invité à prononcer une prière à la dévotion de clôture animée par l’évêque David Russell. Quel honneur de servir avec un évêque anglican à la retraite! Voici le texte de ma prière:

“Dieu, Notre Père, Très Chère Mère, Dieu de l’amour inclusif, nous vous remercions car nous savons que ce premier Dialogue africain sur la Sexualité et la Spiritualité est de gagner des âmes, ce premier Dialogue Africain sur la Sexualité et la Spiritualité est au sujet de la cicatrisation des vaisseaux brisés, ce premier Dialogue Africain sur la Sexualité et la Spiritualité est au sujet du rassemblement des brebis perdues. Nous vous remercions Jésus, nous vous remercions pour votre générosité abondante de patience, nous vous remercions pour votre générosité abondante d’audace, nous vous remercions pour votre générosité abondante de compassion, et nous vous remercions pour votre générosité abondante de foi, d’espérance et d’amour. Nous prions pour que notre foi déplace des montagnes. La voie à suivre doit être rempli d’espérance. Qui nous séparera de l’amour du Christ? Les troubles, les difficultés ou la persécution, la faim ou la nudité, le danger ou l’épée? Non, non, dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs à travers Jésus qui nous a aimé. Car nous sommes convaincus que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les démons, ni le présent ni l’avenir, ni aucune puissance, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans Christ notre Seigneur. Allez dans la paix et l’amour de Dieu et tout le monde présent dirait Amen, Amen.”


Que cette histoire soit un phare d’espoir pour l’avenir. Je vous invite à partager cet espoir avec moi et les autres sur ce voyage. Peu de temps après la dévotion du matin, j’étais invité à prendre part à une réunion pour finaliser le texte de la déclaration de la conférence de presse. Aux environs de 14 heures, après le déjeuner, nous étions prêts pour les médias sud-africains. J’ai partagé le pannel avec le directeur de ‘Inclusive and Affirming Ministries (IAM)’ le révérend Pieter Oberholzer, le directeur du TRP Madeline Isaac, avec l’évêque Christopher Ssenyonjo de l’Ouganda. L’expérience a été extrêmement positive et a été suivie par une entrevue en profondeur.

Les étreintes et les baisers d’adieux étaient difficiles, mais nous nous sommes séparés à l’aéroport de Cape Town en sachant que Dieu avait le contrôle complet et total de l’avenir, et que cet avenir est rempli d’espoir pour tous les lesbiennes, les homosexuels, bisexuels, transgenres et intersexuées chrétiens. Et maintenant notre brève période était terminée. Le départ était douloureux. Pour moi, le meilleur a été de voir que l’attitude de mon père envers l’homosexualité avait changé. Il a reconnu l’importance de l’amour au-dessus de l’interprétation des écritures archaïques et accepté que la communauté religieuse doit apprendre de comprendre que les personnes LGBTI sont dans le monde pour une raison. Ceci fut une nouvelle et importante étape vers la réconciliation et l’acceptation totale entre nous. Cela peut ne pas être un long fleuve tranquille, mais maintenant que la tête de ma famille, mon père, comprend mon homosexualité, je crois que les autres vont aussi suivre. Mon voyage de l’espoir entant qu’enfant africain, un fervent chrétien, et un militant qui se trouve également être gay vient juste de commencer. Après plusieurs années de lutte à concilier ma dignité dans la foi et ma sexualité, le dialogue de Stellenbosch a enflammé l’espoir pour moi et pour beaucoup d’autres y compris mon propre père.


Je suis Sidikat Par Sidikat Adebanjo Mon nom est Sidikat Oluseyi Oluwakemi Olutoyin Adebanjo, né de Aminat Adelarin Okala Adenike Ayoke Kokumo Asimi Jolaoso, fille de Sunibi, descendante de Moloran Iyaoloya. Merci de m’avoir donné la vie, chère maman et chers ancêtres. Je suis née dans une maison de Lagos au Nigeria à 19 heures, le 17 Octobre 1977. Lorsque je suis sortie du ventre de ma maman, j’étais si petite qu’on pouvait me prendre dans une seule main, à tel point que les personnes qui assistaient à l’accouchement avaient pensé qu’un autre enfant était sur le point de sortir, tellement le ventre de ma maman était gros, comparé à ce qui en est sorti. Mes parents sont originaires d’Isara, dans l’état d’Ogun au Nigeria. Je remercie le ciel d’appartenir à cette lignée, de m’avoir donné cette famille, ce pays et mes ancêtres. C’est au Nigéria que je suis née, et c’est là-bas que je vais me retrouver à nouveau cette année. Le souhait de ma maman était d’atteindre ses 65 ans dans son pays. Après des années passées loin de son pays, je l’y ai emmené en guise de cadeau d’anniversaire. En plus, ce n’est qu’à la maison que j’aurais pu voir clairement mes liens avec l’endroit d’où je viens, et qui je suis aux yeux de ma famille.

J’ai donc pu voir ma mère avec sa famille et déceler des ressemblances que je n’avais forcément pas vu quand je partais il y’a des années. J’ai pu entendre les gens se remémorer mon enfance et dire par exemple « Je me souviens quand tu étais jeune, tu ne mangeais jamais beaucoup de nourriture. Alors, il ne faut pas donner à Toyin beaucoup de nourriture. ». J’ai souri, tout simplement parce que je suis encore comme celà à certains moments.

Certaines tantes m’ont dit que je ressemblais à une version light de mon papa, et d’autres, que je ressemblais à une version noir de ma maman. Lorsque j’y étais allé de moi-même, çà n’a jamais été le cas. En regardant des images de la vie au Nigeria, j’en suis venu à m’imaginer autrement, dans une nouvelle expérience pleine d’intimité avec ma famille et mon pays. Ma mère m’a montré une photo de moi encore bébé, et j’ai été surprise de découvrir que j’avais un autre nom à ma naissance, « Oluseyi », qui signifie « Dieu l’a fait », et est un nom unisexe.


Plus tard, je me suis dis que si jamais j’envisageais de devenir un homme, je le prendrais comme nom. Je me vêtis comme un homme depuis l’âge de six ans, le plus souvent en portant des vêtements masculins tels des pantalons à bretelles très amples, assortis de chemises très amples également, parfois. Fini l’Iro et le Bubu avec lesquels mon papa m’habillais au départ. Quand je suis arrivé à New York, ils ont coupé mes cheveux, ce qui n’est pas un fait rare au Nigeria comme dans d’autres pays africains pour les femmes. Cet aspect me faisait passer pour un garçon, et on m’appelait ainsi tout le temps à New York. Je me souviens de cette femme âgée que j’avais aidé à travers la rue et qui m’a dit ensuite « merci jeune homme ». Je me suis toujours senti mal à l’aise dans les robes, ayant l’impression qu’elles ne reflètent pas vraiment qui je suis. La dernière fois que j’ai porté une jupe, était lors de la cérémonie de remise de mon diplôme d’études secondaires de premier cycle à la Mark Twain Junior High School for the gifted and talented. En grandissant, j’ai continué à mettre des vêtements d’homme, juste après que mon père ait cessé de m’acheter des vêtements.

J’avais un faible pour mes amies à l’école et au collège. Je n’acceptais pas que j’étais une Queer, jusqu’en 1996, lorsque je travaillais au Centre des Jeunes Queer, District 202 (D202) à MPLS (Minneapolis ), MN. J’ai fais mon coming-out auprès de ma sœur en tant que bisexuelle, car c’était plus facile et çà leur aurait toujours donné l’espoir de me voir faire des enfants plus tard.


Elle a dit qu’elle allait demander à ma mère de me causer des ennuis. Ma mère justement, l’a découvert quelques semaines plus tard, lorsque j’ai fais la couverture du magazine LGBT Lavander Magazine, étreignant une femme de race blanche. Ma sœur l’a dit à ma mère, et le plus drôle dans cette histoire, c’est que c’est elle qui a été la plus blâmée d’avoir permis que cela se produise. J’ai dû prendre un peu de recul par peur d’être frappé par ma mère. Elle était également bouleversée à l’idée de s’imaginer ce que la famille à New York et au Nigéria allait penser. Ils allaient tous lui en vouloir pour cela. Mon père en a très vite entendu parler. Il s’est reproché le fait de m’avoir souvent habillée comme un garçon, et sans le vouloir, de m’avoir rendue gay. A Minneapolis, j’ai continué de mettre des tenues masculines et commencé à m’adonner de temps à autre à des pratiques sexuelles lesbiennes, question de passer pour un homme. Je me présentais personnellement comme une Queer quand il s’agissait de ma sexualité ; et comme une femme quand il s’agissait de mon sexe. Je ne me suis jamais vraiment senti à l’aise en tant que femme et je ne m’identifie pas à cette partie de moi. J’ai été envoyée dans d’innombrables salles de bains et dressing pour hommes, parce que les gens n’arrivaient pas à comprendre qu’une femme puisse s’habiller comme je le faisais.

Dans les salles de bain réservées aux femmes, les gens auraient vérifié le symbole sur la porte deux fois et j’aurais été obligé de m’en aller avant que la sécurité ou d’autres personnes n’arrivent. Dans ma famille, les hommes ont essayé de me frapper, de m’opprimer, question d’ôter le côté masculin qui existe en moi depuis ma tendre enfance. Dans ma vie, je suis passé du statu d’homme à celui de dame à l’âge de 25 ans. Que s’est-il passé ? Me suis-je décidé un jour d’amener les gens à m’appeler monsieur ou madame? Mon énergie est passée de très lourde à faible, et subitement, je me trouvais mystérieuse. J’ai commencé petit à petit à guérir de toutes ces oppressions dont j’ai été victime, telles le fait d’avoir survécu à la torture, la maltraitance sexuelle, la colère des autres, et toutes ces années de dépression. Aujourd’hui, à l’âge de 33 ans, on me désigne à la fois par elle et lui. Le fait pour moi, d’être à « deux esprits », de sexe non-conforme ou tout simplement Queer (bizarre, ndlr) fait en sorte que parfois je peux être comme tout le monde, et d’autres fois cela me dérange au plus haut point, notamment le fait que l’on me demande dans tous les Etats, surtout quand je suis rentré au Nigeria, si je suis un garçon ou une fille par exemple.

Quand je suis au Nigeria c’est pire. Les femmes âgées m’arrêtaient dans la rue pour me demander en Yoruba, si j’étais un homme ou une femme, et c’était mon lot quotidien. Cela a pris une toute autre allure en 2009, quand les gens me suivaient du regard, arrêtaient leurs matchs de football par exemple, juste pour me regarder passer. Les gens, même en pleine séance d’haltérophilie se serraient arrêté et auraient tourné la tête, juste pour me regarder au lieu de prêter plutôt attention au banc de fortune sur lequel ils prenaient appui. Ce genre d’histoires, j’en ai plein, et le plus triste, c’est qu’aucune de ces expériences, ne me faisait vraiment me sentir en sécurité. Je porte des tenues traditionnelles Yoruba ou d’autres, typiques du Nigeria. J’ai toujours porté des pantalons ou Shokoto, tout en faisant l’effort que le haut soit un peu fémininisé. J’ai arrêté de flatter mes parents, et je ne porte désormais plus que des vêtements masculins depuis des années. D’ailleurs les gens qui me demandent tout le temps de quel sexe je suis, veulent toujours savoir en plus si je suis marié, où est mon mari, et quand estce que j’envisage d’avoir des enfants. Lorsque je rentre chez moi, je passe bien du temps avec les membres de la famille, mais j’hésite toujours à m’ouvrir aux autres. Ceci est assez difficile pour moi dans la mesure où, j’ai été « sorti du placard » depuis 1996 et devoir rentrer à nouveau à l’intérieur de ce placard n’est pas drôle du tout.


Lors de mes deux dernières visites, j’ai pu détourner cette question parce que ma mère était avec moi et que je n’y étais pas resté longtemps. Je n’imaginais pas combien de harcèlements j’allais avoir à subir durant ce séjour, d’autant plus que je n’aurais pas eu la possibilité d’avoir un espace propre à moi, question de me permettre de respirer et de m’évader un peu. En plus, le fait que les hommes dans la société nigériane, soient assez traditionnalistes, aurait suffit à tout le monde pour comprendre le fait que je ne veuille pas de mari, d’autant plus que j’ai été à l’école. Je suis sûre que les gens se doutaient bien qu’il y’avait quelque de pas très net en moi. Les gens s’essaieraient bien aussi à m’imaginer avec un mari, vêtue de robes et bardées de bijoux. Je veux être à l’aise quand je retournerai chez moi au Nigeria cette année. Je pense à faire mon coming-out au Nigeria en tant que «queer», de sexe non-conforme. Je ne pense pas vouloir cacher qu’au fond de moi j’ai envie d’avoir une femme. Je sais que cela a été choquant pour mon père et mes oncles, quand lors de ma edrnière visite au Nigeria, je leur ai annoncé vouloir prendre une femme de la tribu Igbo. J’ai 33 ans et je pense que me cacher est assez oppressant pour moi. Par moment, mon visage leur fait penser à la fois à une fille ou à un garçon. J’aimerais bien savoir ce que pensent d’autres africains de mon idée de faire mon coming-out à mon retour au Nigérian cette année.


Q-zine est un magazine electronique trimestriel du Réseau des Jeunes LGBTIQ d’Afrique de l’Ouest


CULTURE/TORTURE Par Yemisi Ilesanmi Ils disent que c’est la culture Je sens que c’est la torture Née une femme, une source d’oppression C’est la culture Une femme doit être opprimée Je ne dois jamais être trop moderne Ils m’entraineront simplement en arrière Je dois apprendre à être submissive Car l’homme a la force de me supprimer Pour être acceptée Je dois m’abaissée. Des repas differents je dois preparer C’est ce qui me rend spéciale Du thé, je dois faire bouillir Des gâteaux spéciaux, je dois faire cuire Le beurre, je petri Des enfants et un mari, Souvent accrochés à mon tablier je dois prendre soin Tout en affrontant la chaleur du four Je transpire, et lui jure.

Eh bien, il est l’homme Et je suis juste une femme Ils célèbrent la polygamie, alors qu’ils condamnent la polyandry Pourquoi faut-il qu’il ai tout le plaisir? Se pavaner sous le beau soleil? Avoir le statut sociale, être le chef Et garder ses nombreuses épouses? Qui prennent soin de tous ses besoins Prêtes à porter ses semences Et si je prend des amantes, on me traite de paria Je peux être lapidée selon la charia. Je ne suis qu’une enfante, voici que passe mon amie Je ne vois pas son visage Elle est toute couverte Cachée comme un démon Mais ils disent que cela la rend digne. Sa valeur ne fait que s’élèver Quand un garçon lui fait la court Même si elle est encore une enfant Qui a encore besoin de jouer.


La pensée de brûler dans le feu Me laisse juste triste et fatiguée Mais il me faut un mythe à moi Une menace pour m’effrayer Un Dieu à qui offrir des offrandes À qui soumettre mes demandes Mais je suis gay Et n’a rien à ajouter Ils disent que c’est tabou! Mais c’est qui je suis, pas un tabou Ce qui me laisse avec un seul choix. J’ai trouvé ma voix Et c’est avec fierté que je rejette votre offre Je ne souffrent plus Dans le silence mon orientation sexuelle C’est un prix trop élevé à payer pour ma santé mentale Maintenant vous savez que la culture d’un homme Est vraiment la torture d’une femme.

Hier, nous jouions ensemble sous la pluie Aujourd’hui, je la recherche en vain Quelqu’un l’a enlevée afin de l’épouser Sera dépuceler par un vieil homme. Je suis une enfante et née athée On me pousse à grandir Un théiste Dans leurs églises, je suis traînée Alors qu’ils se vantent A propos de leur enfant-Dieu Oh protégé moi Tout ce discourt sur le paradis et l’enfer Je veux rétourner dans ma coquille


Nous n’avons jamais été en guerre, soit avec nos voisins ou avec nous mêmes, et nous avons eu des élections libres et équitables et une croissance économique soutenue depuis l’indépendance en 1964. Neanmoins, le Botswana a un côté sombre. Nous pouvons être à l’abri de la plupart des maux de l’Afrique, mais il y a un problème social que nous n’avons pas été en mesure d’éviter. Je parle de l’homophobie. En tant qu’un jeune homme gay au Botswana, j’ai été très chanceux. Ma famille, mes amis, et mes collègues m’ont accepté pour qui je suis. Peut-être c’est parce que j’ai grandi en ville, dans un environnment «moderne», une classe sociale moderne, ou c’est peut-être parce que je ne ressemble pas ou agit de la manière dont beaucoup de gens attendent d’une «Moffie”, j’en suis pas sure.

Homophobie Le dernier test de la tolérance Par L. K. Senome

Mon pays, le Botswana, est censé être l’un des pays le plus libre et le plus tolérant en Afrique. Il est souvent présenté comme un «symbole d’espoir» et une «success story» pour le reste du continent. Botswana, les gens disent, prouve que les Africains peuvent bâtir la démocratie et la prospérité et se soutenir les uns les autre, indépendamment de leur connexion à une même tribu ou au même clan. Et par rapport à beaucoup d’autres pays africains, le Botswana est paisible et aisé. Nous avons l’un des taux de revenu par habitant le plus élevé du continent, une sécurité sociale bien généreuse, des infrastructures excellentes et un programme national de traitement ARV gratuit qui fait l’envie du reste du continent.

Mais je sais que beaucoup de mes amis gays n’ont pas été aussi chanceux. Sous la courtoisie et Botho (esprit de communauté africaine) de la vie quotidienne sociale au Botswana, il existe une profonde ignorance et hostilité envers toute personne qui pratique une sexualité «différente». Le dernier incident homophobe qui est arrivé à un de mes amis m’a profondement bouleversé.


Je peux difficilement imaginer l’epreuve de calvaire q’un jeune homme du nom de Sello a traverser. J’ai fait la connaissance de Sello il y a deux ans et j’ai appris à le connaître comme etant un jeune homme très responsable et une personne décente: un bon fils, frère, et citoyen, doux et généreux.

Heureusement que Sello est brave. Il est tombé dans une dépression, mais peu après notre rencontre, il s’était relevé et a commencé à recoller les morceaux de sa vie brisée. J’admire son courage, mais je suis choqué par ce qui lui est arrivé dans notre pays qui censé être tolérant et progressiste.

J’avais perdu de vue Sello pendant un certain temps, jusqu’à ce que je le rencontre l’autre jour. Ce jour là, j’ai retrouvé une tout autre personne. En lieu et place de la personne pimpante, gaie, élégamment habillée comme le jeune d’homme dont j’avais l’habitude de fréquenter, j’etais devant un homme triste, usé par la vie, dont j’ai eu peine à reconnaitre.

Malheureusement, Sello n’est pas le seul. Il ya beaucoup d’autres jeunes gens au Botswana qui ont subi un sort similaire. Chaque jour dans notre société homophobe, des hommes et femmes homosexuel(le)s (et même les gens métrosexuel, qui sont souvent mépris pour des homosexuels) sont rejetés par leurs familles, leur communautés, leurs églises, et toutes sortes d’intrigantes sectaire qui sont assez ignorants pour croire que seulement parce que quelqu’un est ou est simplement soupçonné d’être un homosexuel(le), lesbienne ou transgenre-il ou elle est donc «anormal», «corrompu» ou même «méchant».

Au début, Sello ne voulait pas me dire ce qui n’allait pas, mais finalement, il a surmonté sa fierté et a avoué que son père venait de le jeter hors de la maison familiale. «Ton comportement est une honte pour moi et toute la famille entière.” Lui a announcé le vieil homme, un homme d’affaires prospère, lui avait dit. “Tu es ta propre honte et la mienne.” Tout cela parce que Sello avait commis la “faute” de devoiler sa sexualité à son père. “Tu n’es plus mon fils,” cria son père, en le chassant hors de la concession familiale, tandis que sa mère et sœurs choquées, regardaient silencieusement. Sello n’avait pas le choix que de partir chercher refuge et d’abri loin de la maison confortable et de la famille aimante, qu’il avait connu toute sa vie. Averti par son père, aucun de ses proches voulait recevoir Sello, et depuis lors, le jeune homme a été contraint de camper ici et là avec des amis, sans un sou à son nom et qu’avec les vêtements qu’il portait quand il a quitté la maison. Le bon travail de son père lui avait été de toilettage pour l’entreprise familiale a disparu, l’avenir semblait sombre et désespérée qu’elle avait autrefois semblaient prometteurs. La vie d’un jeune homme talentueux avait été sans motif et avec colère détruit, mais son comportement est sans faille. Il a été chassé par un père qui ne se souciait pas de savoir s’il avait survivre ou échouer dans sa jeunesse, seulement parce que son fils est gay.

«Les gays?” Ils doivent être punis afin qu’ils abandonnent leur mode de vie illicites. «Les gays?” Ils devraient être faits pour subir un traitement médical ou social pour redresser leurs esprits malades. «Les gays?” Nous, qui ne sommes pas gay du tout, ne nous soucions guère s’ils sont forcés à vivre en marge de la société dans un ghetto psychologique imposé. Et s’ils se sentent déprimés, isolés, et toujours sous le soupçon, c’est bien évidemment de leur propre faute, parce qu’ils sont «différent».


Les homophobes divisent l’humanité entre eux (gens «normaux») et nous (les gays, lesbiennes, bisexuel(le)s, transsexuel(le)s, ou toute personne dont la sexualité est différente. Lorsque les homophobes sont autorisés à dicter des lois et des normes sociales, les personnes LGBTI ont à vivre prudemment et de façon marginale, ressemblant d’avantage à des gens de couleur dans une société raciste ou comme les femmes sous les talibans! Nous, Batswana sommes fiers de notre pays et pour de bonnes raisons. L’image du Botswana comme une nation tolérance est bien méritée, à une exception flagrante. Homophobie. C’est la plus grande tache noire sur notre réputation. Nous commençons enfin à nous organiser pour lutter contre elle, à commencer par une campagne visant à dépénaliser les relations homosexuelles. Ce sera une lutte longue et difficile, mais il est grand temps pour l’homophobie suive la voie d’autres préjugés archaïques comme le racisme et la patriarchie. A propos de l’auteur Ludo Kitso Senome est un étudiant maitrise d’ingénierie informatique au “Botswana Accountancy College”. Il est également un conseiller qualifié en santé bien-être et fait du volontariat dans une ONG rénommée pour la promotion de la santé au Botswana. En tant que consultant indépendant, il se spécialise dans les questions psycho-sociales et socio-économique et a joué un rôle actif dans l’examen de la Loi sur l’éducation du Botswana, la formation du PNUD «Les filles et les garçons Mouvement d’Education» (GBEM) et dans de nombreux forums de jeunes.


HOMOSEXUALITE ET LA LOI EN BURUNDI Comme partout ailleurs, l’homosexualité a toujours existée en Burundi, mais n’a jamais été un sujet de discussion comme il en est de nos jours. En effet, depuis le temps de nos aïeux plusieurs hommes entretenaient des rapports sexuels avec d’autres hommes et étaient appelés « BA GAPFIRA ». Cette pratique était considérée comme un moyen de soulagement ou bien un jeu car en ce temps le mot homosexualité n’était pas considéré comme péjoratif. Après 16 ans de guerre civile, pénalise les relations de même de prison et d’une amende de juste au moment où l’ANSS, vernementale introduisait dans (Men who have Sex with Men) en charge globale( médicale, ou des hommes ayant des relahommes.

le Burundi adopte une loi qui sexe de trois mois à deux ans 50 000 à 100 000 frs burundais la seule organisation non gouses programmes un projet MSM qui vise à assurer une prise psycho-social) des homosexuels tions sexuelles avec d’autres

Cette loi qui fut promulguée le de la République vient renforcer que les différentes organisations Bon nombres d’entre eux ont contraints pour la plupart de faire subvenir à leurs besoins éléde s’exiler dans les pays où leur protégé.

22 Avril 2009 par le Président l’invisibilité des homosexuels LGBTIQ avaient déjà identifiés. été chassés de chez eux et sont recours à la prostitution afin de mentaires, d’autres continuent comportement est accepté et

A l’adoption de la noul’homosexualité par le gouverCandle Light avec les autres LGBTI se sont mobilisés pour d’autant plus contradictoire vu inclus dans le Plan Stratégique VIH/SIDA signe par le Président dérés comme l’un des groupes SIDA/IST.

velle loi burundaise contre nement, l’association Rainbow membres de la communauté obtenir l’annulation de cette loi que les homosexuels sont bien National (PSN) de lutte contre le de la République, et sont consiles plus vulnérable face au VIH/

Les différentes interviews dontionaux et internationaux ainsi plusieurs hautes personnalités diplomatiques, les sénateurs et campagne pour dénoncer la conséquences néfastes à l’égard aussi de toute la société Burunment pas au résultat tant souhaiCependant la communauté les bras et continue de se battre

nées à travers les media naque les audiences auprès de du pays notamment les missions les parlementaires durant cette loi sur l’homosexualité et ses de la communauté LGBTI mais daise n’aboutirent malheureuseté et la loi n’a pas été supprimée. LGBTI burundaise ne baisse pas pour ses droits.


C’est ainsi qu’un groupe d’homosexuels à Bujumbura qui s’est regroupé en 2003 autour du nom d’ARDHO (Association pour le Respect et les Droits des Homosexuels) lance une campagne de sensibilisation auprès des acteurs de santé et dans les médias pour que la population LGBTI soit considérée et inclus dans les programme de prévention et de soutien VIH/SIDA et IST . Le groupe ARDHO a aussi passé des messages de prévention dans les journaux et radio du pays pour essayer de réduire au maximum la propagation des comportements à risque du VIH dans la population Burundaise. Cette campagne est d’autant plus importante vu que des recherches menées par le Secrétariat Exécutif Permanent/Conseil National de Lutte contre le Sida, ABCMAV et les autres structures travaillant sur les programmes des MSM en Burundi montrent que les hommes ayants des rapports sexuelles avec d’autres hommes (HSH) étaient hautement vulnérable de 10 à 20 fois plus que le reste de la population en générale face au VIH/SIDA et IST et qu’il n’existait aucun programme de prévention et de soutien pour cette catégorie de la population. La vulnérabilité des HSH face au VIH concerne aussi la population en générale car 80% des HSH sont des hommes mariés ou qui ont aussi des relations sexuelles avec le sexe opposé due à la pression sociale et religieuse. En conclusion cette loi n’a jamais été bénéfique ni pour la communauté homosexuelle ni pour la population en générale et surtout pas pour le Burundi comme le témoigne les experts en droits et en santé publique. Biographie de l’auteur: je réponds au nom de NIYONSHEMEZA Thierry, j’ai 22 ans; Je suis assistant au projet MSM (Men who have Sex with Men) à l’ANSS depuis l’année 2009 et chef de programme au sein de l’Association Rainbow Candle Light(RCL), l’association LGBTIQ identaire. Tel: +257 78 800 438, Email: allshizo@yahoo.fr, Skype: niyonshemeza.thierry Et face book: niyonshemeza Thierry



Nowhere to Turn: Une nouvelle étude sur le chantage et les extorsions en Afrique pour nous aider à mieux les éviter. Vers qui (ou quoi) vous tournez-vous quand votre vie amoureuse est envahie et utilisée contre vous, et que même les lois de votre propre pays, non seulement ne vous protègent pas, mais font plutôt de vous un criminel, juste de par le simple fait d’avoir une vie amoureuse? C’est le dilemme auquel sont confrontés des milliers de LGBT vivant en Afrique sub-saharienne, victimes de chantage simplement à cause de leur orientation sexuelle. Les lois “anti-sodomie” datant de l’époque coloniale qui existe toujours le permettent, les policiers corrompus le pratiquant aisément ; et les sociétés, foncièrement homophobes, font en sorte qu’il est très difficile pour les victimes, de faire grand-chose face à cela, à moins d’être très chanceux ou très fort - ou d’avoir ce livre! Le chantage et les extorsions sont certains des crimes les plus courants commis contre les personnes LGBT en Afrique sub-saharienne. A peu près une personne sur cinq affirme avoir été victime de chantage et il est fort probable que beaucoup d’autres en aient été victimes, mais ont trop honte ou peur de l’admettre. Toujours est-il que les effets de tout ceci sont dévastateurs et perdurent ; car, le chantage peut vous rendre la vie infernale. Pourtant jusqu’ici, ce problème n’a guère fait l’objet d’études. Rien de surprenant cependant, puisque le chantage est une atteinte privée, un crime intime qui se nourrit de la honte et de la peur des victimes. Mais, pour ces mêmes raisons, ignorer le chantage fait partie de ce qui contribue justement à le faire prospérer. C’est donc une bonne nouvelle que le silence a fini par être rompu avec la publication du premier livre sur les LGBT traitant du chantage et des extorsions en Afrique.

Autre bonne nouvelle, le livre est écrit dans un style clair, assez familier, et est centré sur des cas (et hypothèses) pratiques, montrant concrètement comment et pourquoi le chantage contre les minorités sexuelles a lieu et en expliquant ce qui peut être fait en vue de se prémunir de tout chantage, d’assurer sa sécurité et / ou de répondre efficacement aux éventuelles tentatives de chantage. Nowhere to Turn: Blackmail and Extortion of LGBT People in Sub-Saharan Africa (N0where to turn : Récits sur les chantages et les extorsions dont sont victimes les personnes LGBT en Afrique sub-saharienne, ndlr). Cet ouvrage publié plus tôt cette année par l’International Gay and Lesbian Human Rights Commission (ILGA), montre dans des détails horribles, à quel point le chantage des gais et lesbiennes est chose courante en Afrique, à quels points ses effets peuvent avoir des effets dévastateurs sur leurs vies, et comment il peut être difficile de combattre un tel problème dans un contexte de criminalisation et d’homophobie. Edité par Ryan Thoreson et Sam Cook, de l’International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC), c’est un livre pas très volumineux, mais très lisible, et assez sélectif par point. Afin d’être aussi détaillé et utile que possible, il se base sur des études de cas de cinq pays seulement à savoir le Zimbabwe, le Nigeria, le Ghana, le Malawi et le Cameroun, mais ceuxci donnent un bon aperçu des expériences des LGBT en Afrique. Les lecteurs gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres de n’importe quelle région de l’Afrique se sentiront malheureusement assez familiers à ce genre d’histoires. Pour les autres lecteurs, ces études de cas seront à la fois choquantes et informatives sur la situation des LGBT sur le continent.


Le plus frappant sera probablement le fait que ces personnes LGBT en Afrique, sont souvent victimes de chantage de la part de leurs amis proches, des membres de leurs familles, et même de leurs amoureux. Pour certains, il pourra aussi paraître assez surprenant d’apprendre, comme l’observe l’éditeur - dans un euphémisme assez marqué - que «la loi n’offre généralement presque pas de protection pour les personnes LGBT » qui sont victimes de ces maîtres-chanteurs. En effet, certains de ces témoignages révèlent que la police est parfois complice de ces crimes dans certains cas. Et même lorsque la police n’est pas de connivence avec ces maîtres-chanteurs, le plus souvent, elle n’ignore pas le vrai crime et menace les victimes de commettre des abus sexuels sur eux, se reconvertissant souvent ainsi en maître-chanteurs eux-mêmes! Mais ceci ne devrait pas être trop surprenant, puisque, comme le fait comprendre cet ouvrage (Nowhere to Turn), le principal facteur favorisant le chantage et les extorsions contre les personnes LGBT en Afrique sub-saharienne est la loi elle-même. 38 des 47 États d’Afrique subsaharienne criminalisent encore les pratiques homosexuelles, avec des sanctions allant d’un emprisonnement ferme à la peine de mort, dans certains Etats où la charia est appliquée. L’ironie est que ces lois «anti-sodomie» sont des lois qui, le plus souvent, datent de l’époque coloniale (période au cours de laquelle l’homophobie a été introduite en Afrique), mais sont brandies aujourd’hui par ces africains homophobes comme étant l’expression de la «culture africaine». Bien avant que la loi sur la sodomie ne soit finalement été abrogée en Grande-Bretagne dans les années 1960, elle était connue pour être une sorte de «charte du maître chanteur», et ce livre montre clairement que la criminalisation d’actes homosexuels inoffensifs, privés et consensuels en Afrique, a exactement les mêmes terribles effets.

Plusieurs contributeurs à l’ouvrage, notamment Oliver Philips dans son excellent chapitre sur la “théorisation” du chantage et des extorsions dans le cas du Zimbabwe, font ressortir le fait que, la dépénalisation de l’homosexualité ne suffira pas à éradiquer ces pratiques (chantage et extorsion des LGBT) en Afrique. La stigmatisation qui va avec l’homosexualité dans la plupart des sociétés africaines continuera d’être un facteur en faveur de ces maitre-chanteurs, même si ces lois venaient à être abrogées. Néanmoins, la décriminalisation apparait comme une première étape cruciale dans la lutte contre ce phénomène de chantage, et réduirait probablement les tentatives de chantage de moitié environ, si les cas de figure sur ce même phénomène en Afrique du Sud sont applicables aux autres pays. D’ici là, les lois criminalisant les pratiques homosexuelles continuent de rendre le combat contre cette pratique du chantage extrêmement difficile pour les personnes LGBT en Afrique. Toutefois, il ya des mesures que nous pouvons prendre pour nous protéger, et à cet effet, le dernier chapitre de cet ouvrage intitulé «Faire face aux chantages et aux extorsions», rédigé par l’avocat zimbabwéen spécialisé dans ce domaine Derek Matyszak, offre un bon nombre de conseils pratiques allant dans ce sens. Cependant, tous les chapitres du livre font ressortir que l’une des stratégies les plus importantes, c’est d’être aussi libéré que vous pouvez l’être. Plus vous êtes ouvert sur votre sexualité, en particulier vis-à-vis de votre famille et de vos amis proches, moins vous êtes susceptibles d’être victime de chantage (même si malheureusement, être ouvert peut vous exposer à d’autres risques). Pour le moment, l’ouvrage est disponible uniquement en anglais. Nous espérons avoir une version française de ces travaux originaux et importants bientôt. --Ryan Thoreson et Sam Cook, éd. Nowhere to Turn: Blackmail and Extortion of LGBT People in Sub-Saharan Africa. New York: International Gay and Lesbian Human Rights Commission, 2011. 140 pages ISBN 978-1-884955-27-3 --Avec les contributions de : Ryan Thoreson, Oliver Philips, Unoma Azuah, MacDarling Cobbinah, Wiseman Chibwezo, Charles Gueboguo & Marc Epprecht, et Derek Matyszak --Une copie de la version PDF de l’ouvrage peut être téléchargée gratuitement à l’adresse http://www.iglhrc.org/binary-data/ATTACHMENT/file/000/000/484-1. pdf


Le Déhanché Majestueux Par Aldo Brincat Ces images sont tirées d’une collection intitulée “Le déhanché majestueux”. Je suis fasciné par les différentes manières à travers lesquelles les africains expriment leur homosexualité. Beaucoup de gens disent qu’être gay est «non africain». Je sais que ceci est loin d’être vrai, du moins en Afrique du Sud d’où je suis originaire. Dans mon pays, la culture gay est parfois mieux exprimée par ceux et celles qui prétendent que nous copions tout ce qui vient de l’Occident, plus particulièrement des Etats Unis d’Amérique, qu’il s’agisse des habitudes vestimentaires, du langage, de la musique, etc. Il y’a quelques années, j’ai commencé à prendre des photos de la Gay Pride de Johannesburg, dans le but de me documenter sur la manière dont les gays d’Afrique du Sud, au début des années 2000, se sont affichés et ont défendu leur identité homosexuelle africaine en usant des parties les plus intimes de leurs corps, telles que leur bassin / leur hanche et les mains. Avec nos mains, nous attirons ou repoussons ceux que nous aimons, vers cette zone sacrée de notre corps qu’est notre bassin. J’étais très intrigué par les messages que ces hommes scandaient, dans un vocabulaire dont le lexique ne tournait qu’autour de la ceinture, utilisant des mots tels que les boucles, les épingles de sûreté et les laisses pour caniches. J’ai été aussi frappé par la facilité avec laquelle ils m’ont permis de me rapprocher d’eux. Aucun d’entre eux ne s’est opposé au fait que je prenne des photos de leur région pelvienne. J’accompagnais chaque prise de la hanche avec une photo du visage et / ou du torse du model. Cela donne à l’œuvre un côté ludique, semblable à un jeu d’enfant dans lequel l’on peut s’amuser à changer les têtes et les torses des uns et des autres, permettant ainsi une multitude de possibilité pour chaque image. Les hommes apparaissant dans cette série d’image prises lors de la Gay Pride 2010 à Johannesburg, ont attiré mon attention car, bien que portant des vêtements assez ordinaires qu’on aurait pu voir sur des gens dans quel n’importe quelle coin du monde, ils dégagent quelque chose de particulier, un style /look gay à la fois africain et moderne, pas du tout “traditionnel”, ni “ethnique”, ou “puriste” et isolé. Non. Juste dans l’air du temps. Un style qui exprime leur fierté d’être ce qu’ils sont, leur fierté d’être africains. Du moins il me semble. Et vous ? Qu’en pensez-vous?


Texte de l’encadré sous les 2 premières photos L’allure androgyne de cet homme a captivé mon attention. Il était très charmant et sa tenue, très sensuelle. Du blouson en cuir ouvert sur sa poitrine et frôlant sa peau, aux perles rouge vif croisées sur son torse. Ses cheveux étaient tressés en deux queues qui pendaient chacune le long de chaque côté du cou.


Texte de l’encadré sous le 2e couple de photos L’un des finalistes du concours Mr. Gay Afrique du Sud. La coiffure de ce gentleman avait vraiment attiré mon attention. Evoquant la crinière d’un zèbre avec sa ceinture, il ajoute une touche de sensualité bestiale à son allure.


Texte de l’encadré sous le 3e couple de photos Cet ancien Mr Gay KZN (KwaZuluNatal ?) m’a semblé assez triste. Peut-être songeait-il encore à sa victoire d’il y’a deux ans. Toutefois, ses boucles d’oreilles typiques des Zulu et ses lunettes de soleil extravagantes couvrant ses yeux lui donnent un air de fanfaron.


Texte de l’encadré sous 4e couple de photos Le «Pharaon» me parlait à peine. Son costume était unique et je me suis demandé pourquoi il l’a sélectionné. Mais, il ne m’aurait répondu. Cependant, son silence hautain le rendait d’autant plus intéressant et lui donnait un air mystérieux et de majesté qui allait parfaitement avec son look.


Texte de l’encadré sous le 5e couple de photos Cet adepte du retour aux sources cherchait non seulement à redéfinir son statu en tant qu’homosexuel, mais également à redéfinir son univers de la mode. Il semblait déterminé à explorer à nouveau tout ce que nous tenions pour acquis jusqu’ici. La fermeture de son pantalon, était en fait une collection de 5 grandes épingles de sûreté, pris dans un lambeau triangulaire. Le pantalon lui-même, était fait de coton (à l’intérieur) pour plus de confort, et de toile de jute (à l’extérieur) pour la texture, et surtout, pour faire un clin d’œil sympathique à la mode africaine. Sa chemise /son gilet était de la même matière.

A propos de l’auteur Aldo Brincat a eu une longue et belle carrière en tant que comédien (de théâtre), réalisateur et producteur basé à Durban en Afrique du Sud. Il a reçu de nombreuses récompenses et nominations. Il a notamment été élu comme l’un des 5 artistes de la scène en solo de la dernière décennie, par le magazine sud-africain The Mail & Guardian en l’an 2000. Actuellement, il savoure sa crise de la quarantaine et partage son temps entre le Mexique, le Guatemala et les Etats-Unis. Traduction faite par Philippe et Mariam


Les travailleurs/de sexe du Cameroum, Réclamons nos droits!!!

La TS Corine nyaly

CONTEXTE Dans un contexte de pénalisation de la prostitution et le racolage au Cameroun par l’article 343 (ordonnance présidentielle n°72-16 du 28 septembre 1972) qui stipule: « 1° est puni d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amande de 20 000 FCFA à 500 000 FCFA toute personnes de l’un ou de l’autre sexe qui se livre habituellement moyennant rémunération à des actes sexuels avec autrui. » « 2° est puni des mêmes peines celui qui en vue de la prostitution ou de la débauche procède publiquement par geste, parole écrits ou par tous autres moyens au racolage de personnes de l’un ou de l’autre sexe. »


Adonis Tchoudja

Depuis l’entrée en vigueur de cette fameuse loi, l’article 343 des ordonnances de 1972 qui pénalise la prostitution et le racolage au Cameroun, les conditions des travailleurs/travailleuses de sexe n’ont cessé de se dégrader à cause de la clandestinité: augmentation des viols, stigmatisation, escroquerie, arrêtés municipaux visant à écarter les travailleuses du sexe des centres-villes des régions et lieux de passage et pire encore les tracasseries et rafle par la Police et la Gendarmerie. Les procès dans les tribunaux pour prostitution sont presque inexistants, ce qui signifie que la prostitution est tolérée au Cameroun. Afin de mettre fin à la stigmatisation et aux conditions de vie et de travail inacceptables, les autorités Camerounaise doit encourager la sensibilisation du grand public sur la question du commerce du sexe. Le gouvernement Camerounais doit reconnaître le métier du sexe comme toute autre activité génératrice de revenue et par conséquence, protéger les droits humains des travailleurs/travailleuses de sexe. Dans ce contexte non sécuritaire et répressif contre toutes les TS, le besoin d’être visibles, de nous retrouver, et de nous organiser est plus que jamais d’actualité afin de faire entendre nos voix.


A cause de cette loi braconnière, le gouvernement a failli à son devoir de créer des programmes de préventions et de recueillir des données sur les travailleurs/travailleuses du sexe au Cameroun. Nous, ACODES voulons faire savoir au camerounais et au delà de nos frontière que: ---La prostitution à toujours existé depuis l’aube des temps et même dans les habitudes socioculturelles propre à l’Afrique. ---La prostitution n’est pas la traite des êtres humains! ---La prostitution est un choix. Il s’agit d’un service sexuel tarifié entre adultes consentant.

Manifeste et Plaidoyer --Nous sommes des citoyennes à part entière. -Nous existons depuis la nuit des temps. --Nous refusons les ordonnances de 1972 qui nous pénalisent. --Nous ne sommes pas des victimes mais plutôt actrices et acteurs de nos propres vies et

---Déstabiliser, criminaliser, et mettre en danger les Travailleurs/ travailleuses de sexe sans parvenir à protéger les personnes victimes des violences auxquelles elles font face au quotidien violent la Chartre de la Déclaration des Droits Humains.

de nos choix.

---Depuis 2009 les personnes prostituées de la ville de Douala, par le billet de l’association ACODES et d’autres associations sœur démontrent leurs connaissances, non seulement dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA, mais également dans celui de l’accès aux droits en conclave. Aujourd’hui, nous brisons le silence et voulons faire entendre nos voix.

délinquantes, nous avons des

Nous voulons informer les parlementaires des conséquences désastreuses d’une telle ordonnance de loi dépassée qui n’a plus sa place en ce troisième millénaire et en plus, d’après la constitution du 18 janvier 1996 ou les pouvoirs ont été séparer, nous ne voulons plus: la clandestinité, l’exclusion, la vulnérabilité, et la dégradation de la situation sanitaire et sociale pourtant déjà critique.

--La prostitution n’est pas un délit, c’est une activité. --Nous ne sommes pas des droits et des devoirs envers la cité. --Nous sommes aussi des électeurs et des électrices. --Nous participons par le biais des impôts à l’économie de la nation. --Nous ne voulons plus que les décisions qui nous concernent se prennent sans nous. --Nous voulons un cadre social

La pénalisation de la prostitution bloque notre travail de prévention sur le terrain lors de nos sorti et visite à domicile: l’augmentation des contaminations VIH/SIDA, des hépatites, des IST tel que les condylomes. En plus : Les TS sont victimes de multiples violences tel que: violences physiques, verbales, psychologiques, sexuelles et conjugales, Les coupables sont des clients violents, les personnes qui les exploitent, la police et les boys de nuits. Les TS du Cameroun exercent leur activité dans la crainte permanente d’être arrêtées, et mise en garde à vue.

et un statut qui nous reconnais-

ADONIS TCHOUDJA Sexual Minority Human Right Defender Chargés des programmes et du plaidoyer ACODES CAMEROUN Email : acodes2007@gmail.com TEL : (+237) 76 49 49 89

des femmes, des bisexuelles et

sent. --Nous ne voulons plus vivre dans la crainte. --Nous sommes aussi des chefs de famille, avec une vie sociale, familiale et amoureuse. --Nous sommes des Hommes, des transsexuels libres de leurs choix de vie.


Le lac-sacré Par Unoma Azuah C’est l’aube et le lac d’Umueke grouille d’insectes qui s’accouplent. Je me tiens tout près du lac et j’observe les mouvements de l’eau . Les eaux sont parsemées de touffes d’herbes d’où des grillons poussent des cris stridents. Le courant s’installe, et je fais un pas en avant. Je sens les bords de mon pagne blanc au-dessus de mes seins et mes yeux blancs crèmes scintillent. Je retourne mon couteau dans ma main droite et tiens le coq blanc plus fermement, en attendant de sentir la présence d’Adaeke, la déesse du fleuve. Je trempe le coq dans le lac. Poussant un cri strident, je le relève. Des traînées d’eau coulent alors de ses plumes humides vers le lac. J’attends, alors qu’elles tombent, goutte à goutte, et que le coq commence à frémir. Ses yeux sont fermés, et il bouge sa tête pour essayer de recracher l’eau à travers ses narines, faisant un bruit semblable à un hoquet. Nnamdi tourne autour de la grande table, dans le «Obi» de son père - un espace ouvert en face des quatre pièces dont l’ensemble constituait la maison de son père. La nuit d’avant, il avait discuté avec sa sœur sur l’éventualité de visiter le lac à des heures trop tardives. «Elle avait dû se glisser à l’extérieur à l’heure où je dormais», pensait-il. Il ferma son poigne droit et le tourna à plusieurs reprises sur la table de chevet bancale qui se mit tout de suite à trembler. Il tira sa jambe plus prêt de lui et cracha par la grande porte qui conduisait vers l’extérieur. “Nnamdi c’est toi?” demanda sa mère placée devant sa basse porte. Il se précipita vers la pièce grandement ouverte avant de pouvoir la voir et poursuivi sa stimulation. “Nnamdi, pourquoi es-tu debout si tôt?” Demanda t-elle, placée toute raide, à travers la grande porte. “Depuis que je suis arrivé ici il y a deux jours, c’est la seconde fois que Nma quitte la maison à l’aube,” dit-il. Sa mère se racla la gorge et s’empara d’un petit balai posé près de sa porte. Elle regarda le sol en terre battue qui recouvrait toute la maison jusqu’à la quatrième pièce devant elle et se mit à balayer rapidement. Le sol était humide, mais était couvert de plumes de poulet et de quelques minuscules brindilles de palme. Elle se racla la gorge à nouveau et dit. “Je t’ai dit de laisser Nma tranquille. Elle est une prêtresse. Cesse d’arborer toujours cette attitude de dictateur, en pensant toujours «c’est comme je je veux ou rien» comme une robe.” “Je ne sais pas pourquoi Papa et toi ne voulez pas m’écouter. Adaeke n’existe pas, et si jamais c’était le cas, elle serait un démon. Qu’a t-elle fait pour vous faire croire en son existence? Ehh! “ “Adaeke nous a protégés contre les invasions, les famines, et les guerres. Nos récoltes fleurissent, nos enfants sont prospères, elle nous a donné la paix. Que n’a t-elle pas fait?” “Elle est un démon!” “Tu pourrais aussi bien retourner en ville où tu as toute la place que tu désires pour louer ton Dieu vivant à toi», dit sa mère. Elle rassembla toutes les saletés qu’elle avait balayé dans sa main et entra dans la fraîcheur matinale.


Les arbres et les arbustes entourant la maison étaient épais avec des feuilles sur lesquelles ruisselait la rosée. Les oiseaux chantaient en chœur, et un hibou crait à une certaine distance de là. Elle secoua vigoureusement le balai pour se débarrasser des plumes qui s’y étaient empêtrées. Quand elle eut fini, elle regarda autour d’elle pour voir si elle avait besoin de balayer la grande pièce. Elle était propre. Elle déposa le balai contre un des arbres. Un vent froid souffla vers elle. Elle croisa les bras sur sa poitrine et se précipita à l’intérieur de la maison. Nnamdi continua de faire des va et vient dans la maison. Deux femmes portant d’énormes pots en terre cuite sur la tête, se dirigeant vers la rivière, le saluèrent de vive voix, mais il les ignora. Elles ralentirent le pas, le regardèrent attentivement et l’une d’elle dit: “Que la matinee te soit belle!” Cette fois, il leur fit signe (de la main) de s’en aller. Les deux femmes échangèrent un drôle de regard et pressèrent le pas. Avant qu’elles ne disparaissent dans un chemin étroit, elles tendirent leurs cous et lui jetèrent un dernier regard en se chuchotant quelques mots. Il continuait toujours de faire des va et vient, quand un homme d’âge moyen s’approcha de lui et le salua. L’homme avait des sourcils assez épais sur le front, et un drôle d’air.


“Bonjour, la prêtresse est-elle à la maison?” Nnamdi le regarda et demanda: “Pourquoi?” L’homme recula et regarda Nnamdi dans les yeux, se demandant s’il pouvait lui faire confiance. “Es-tu celui qui vient de la ville?” Nnamdi ne répondit pas, mais sa mère sortit de la maison et se précipita vers eux. “Oku, tout va bien?” “Non, NnE,” fit-il en regardant de nouveau Nnamdi. Il entraîna la mère de NMa dans un coin de la maison. “NNE, j’ai de gros ennuis.” “Qu’y’a t-il Oku? dis-moi.” Oku regarda autour de lui. Il passa ses doigts dans ses cheveux touffus et dit: “J’ai ramené des travailleurs de Enuani et je les hébergé dans ma ferme pendant deux jours. Je ne savais pas qu’ils étaient allés jusqu’au lac Umueke, où ils ont attrapé quelques poissons et les ont mangé.” “Ehhh!” s’écria la maman de Nma avant de vite de couvrir la bouche avec sa main. Pourquoi ne leur a tu pas dit que cela était interdit ?” “Le lac est si loin de ma ferme. Je n’aurais pu imaginer qu’ils se baladeraient aussi loin.” “Aluu! Abomination!” s’exclama la maman de NMa, tapant dans ses mains. Oku regarda autour de lui en écarquillant les yeux. “Je l’ai dit à la prêtresse hier, et elle a dit que je devrais revenir aujourd’hui. Mais maintenant, ma femme est très malade. Elle n’a pas cessé de vomir toute la nuit. “ “NMA est allez au lac. Rentrez chez vous et restez auprès de votre femme. Quand elle reviendra, je lui dirais que vous êtes passé “ “Humm,” grogna Oku. Accentuant le froncement de ses sourcils. Il regarda Nnamdi de nouveau. «Allez, allez-y, et gardez un oeil sur elle.” “Demanderez vous à Nma de se rendre chez moi dès qu’elle reviendra?” “Oui, je le ferai. Allez y maintenant.” “Merci”, Dit-il avant de se sauvé. “Ewoooohhhh!” Le cri de Nkechi raisonna bien au delà des huttes de ses voisins Aku et Ife. Ils sortirent et coururent vers sa hutte, alors que Nkechi elle courrait en direction du champ de taro situé dans sa cour, piétinant et le déracinant certaines plantes. Elle hurlait: “Uba mon garçon est mort, ooh! Que quelqu’un m’aide!”


“Qu’y’a t il? Qu’est-il arrivé?” demanda Ife, écartant ses bras pour tenter de bloquer la voie à Nkechi. Son pagne se détachait, et du coup elle s’efforçait de maintenir son pagne attaché avec un bras, tout en essayant de retenir Nkechi avec l’autre. Mais avec la force de l’élan de Nkechi, elle trébucha et tomba. Aku, qui était plus grand et beaucoup plus fort, bloqua Nkechi de l’autre côté et la tint fermement. “Où est Uba? Dis le nous .... calme toi et dis-nous!”. Mais Nkechi réussi à se libérer, se jeta sur le sol et se mit à se rouler sur le dos. Elle souleva d’énormes bouffées de poussière alors qu’elle s’enroulait et se tortillait. “Uba mon petit est mort, il est tombé dans le “Omi”, le puit bien profond, rempli d’eau”, hurlait Nkechi. “Quel Omi?” demanda Aku. Elle haletait, et son corps robuste fut entraîner alors qu’elle tentait de relever Nkechi du sol. De la sueur ruisselait sur son visage joufflu. Nkechi lui jetta un regard sauvage, mais ne répondit pas. Ife se releva et se lança dans une course dans la direction de l’Omi, où elle avait l’habitude de voir Nkechi aller puiser de l’eau chaque matin. Lorsqu’elle arriva sur place, elle vit un seau métallique renversé et de l’herbe déchirée au bord de l’Omi, comme s’il y avait eu un combat. Ife observa la vaste plantation de taro.


On aurait dit qu’elle espérait y voir, caché quelque part dans le feuillage, Uba. “Ubaaaaah!” appela t-elle. Sans réponse. Trois hommes se joignirent à elle et jettèrent des coups d’oeil à l’intérieur de l’Omi. Ils poussaient des cris à l’intérieur du puit. Un autre homme apporta une longue corde, et les autres la tenait alors qu’il descendait lentement dans le trou profond. Ife, se sentant impuissante, retourna précipitament où elle avait laissé Nkechi et les autres. Il y avait déjà une petite foule de personnes rassemblées autour de la maman en pleine lamentations. La rumeur s’était répandue qu’une autre personne s’était noyée. Une semaine auparavant, un adulte s’était noyé dans la rivière. Quelques jours avant, un jeune garçon avait disparu dans l’étang de Nkwo. Un étang moins profond. Ce matin, c’était le tour d’Uba. “Toutes ces morts se produisent par noyade” dit quelqu’un dans la foule. “Peut-être qu’Adaeke la déesse de l’eau est en colère par rapport à quelque chose.” Un murmure en signe d’accord se répandit à travers la foule comme un vent ébouriffant les plumes d’une mère poule. L’orateur était un homme âgé, courbé par l’âge. La canne sur laquelle il s’appuyait tremblait pendant qu’il parlait. Jamais il ne levait les yeux. On aurait cru qu’il parlait à la terre. Soudain, une femme d’âge moyen surgit sans dire un mot. “Allez dire à la prêtresse!” Cria Ife après elle. “Oui! C’est justement ce que je m’apprête à aller faire”, dit la femme. Mais quelques minutes après, elle revint, les sourcils froncés. “Elle n’est pas là.” “Allez et restez y jusqu’à son retour. Vous pouvez tous l’accompagner. Juste une personne ou deux peuvent rester ici avec nous afin de veiller sur Nkechi”, déclara Aku. La majorité des personnes qui étaient dans la foule s’en alla. Les deux voisins, Ife et Aku, restèrent. Aku secouait Nkechi dans ses bras. “Il est le seul que j’ai. Je n’ai pas de mari, pas de frère, ni de père!” Nkechi gémit entre deux sanglots. Sa poitrine vibrait. Des larmes coulaient sur son visage. “Adaeke! Voici le sacrifice en guise de répentance”, je frappe le cou du coq. Du sang jaillit, et sa tête tombe dans le lac. Le sang ruisselle dans l’eau comme des nuages sombres. J’appelle de nouveau, “Adaeke! Reçois le sacrifice. Veilles sur Umueke pendant que les mortels sont endormis. Pendant leur sommeil, les traces des étrangers ne les animent pas. Ils sont mortels, Adaeke.” La déesse apparu à la surface de l’eau (du lac), comme si elle remontait d’une plongée calme. Elle s’asseoit sur l’eau dans la position du lotus, flottant. Elle est petite, mais avec des seins énormes. Sa peau est sombre et scintillante. Elle a de longues tresses, et ses seins énormes couvrent ses genoux. Je regarde son visage qui m’est bien familier, mais les traits sont flous. Je ne peux qu’appercevoir le contour ovale. Puis l’eau se met à osciller et elle replonge. Elle a pardonné, à contrecœur. L’enfant vivra. J’ai mis le coq mort dans la tombe d’Adaeke. Puis je m’asseois au bord du lac et pour me reposer pendant un moment. Quand je me sens plus fort, je me dirige vers le lac, pour me laver les mains, me baigner, et surveiller les eaux calmes à nouveau avant de rentrer à la maison. Toute personne qui me croise sur le chemin du lac est censée courir ou se cacher jusqu’à ce que je sois hors de sa vue parce que je suis possédé par l’esprit d’Adaeke. Mais au lieu de courir ou de se cacher, la foule de personne qui m’attende à mi-chemin du lac, me tourne le dos. Je parle derrière eux. Je leur dis de retirer l’enfant du puit, car il va bien maintenant.


Arrivée chez moi, le regard de mon frère aîné, Nnamdi, me dérange. J’apperçois une lueur de colère dans ses yeux. “D’où viens tu sitôt le matin?” Me demande t-il. Je ferme les yeux tout en priant en silence. En passant devant lui, il me pousse, en insistant. “Réponds à ma question, espèce de petite insolente!” Crie t-il. Je reste silencieuse, mais il se précipite autour de la table à manger qui nous sépare, s’empare de moi et me secoue violemment. Il lève la main pour me gifler, mais je la saisi rapidement et la maintiens, puis je retourne sa gifle contre sa joue à lui même. Il hurle de douleur. Mes parents arrivent en courant, mais je me dépêche d’aller dans ma chambre sans dire un mot. “Nnamdi, çà va?” J’entends ma mère lui demander. “Qu’est-ce qui t’a fait hurler ainsi?” Dit mon père. Personne ne parle pendant un moment. Puis j’entends la voix tremblante de mon frère qui dit “j’ai reçu une baffle de cette petite énergumène!” “Que s’est-il passé?” Demande ma mère. “Je voulais savoir d’où elle venait, mais elle ne voulait pas parler. J’ai essayé de la menacer un peu, puis elle m’a frappé. Un coup incroyable.” “Oh, Nnamdi!” Fit ma mère. “Que nos ancêtres soit loués, Adaeke nous a épargné.” “Je n’en reviens pas .... Papa et toi! Adaeke, ou peu importe comment vous l’appeler devrait savoir que NMa est une jeune fille. Elle a un avenir et une vie à vivre. Elle devrait se marier un jour.” “Nma ne pourra jamais se marier, car elle incarne la pureté d’Adaeke”, lui répondit ma maman. “Pourquoi? Cela a t-il un lien avec le fait qu’elle soit possédée? Elle ne peut pas continuer ainsi. Dites à cette déesse, ce démon ou quoique ce soit d’autre d’arrêter de faire de ma sœur un objet qu’elle possède et manipule à sa guise. Voyons. Mais c’est absurde. Ce sont des histoires à dormir debout.” Je me nettoyais les yeux et m’habillais tout en écoutant. Ensuite, je retournai dans le salon. “Je suis Nma, pas Nnamdi, ni la soeur jumelle de Nnamdi. Tu es mon frère. Je l’accepte, mais ce n’est que par pur hasard. J’étais avec Adaeke bien avant même que n’ait lieu cette union qui vous a permis de me mettre au monde. J’ai été destinée à être la prêtresse d’Adaeke.” “Adaeke et moi sommes liés maintenant et à jamais. Et vous ne pouvez rien contre cela. Battez vous contre votre propre volonté, tâchez de vous mêler de vos propres affaires, ou alors vous vous retrouverez à chanter des chansons composées des noms des têtes coupées étalées le long du sanctuaire d’Adaeke. Vous chanterez des chants les lèvres gonflées par l’agonie. Au moins je vous aurai prévenu.”


“Tu délires”, déclara Nnamdi. “Mais quand j’en aurais fini avec toi et ce demon, tu auras enfin quelque chose d’intéressant à dire.” Il entra dans sa chambre et en ressortit avec sa Bible. Je lui couru après. “Nnamdi, fait tout ce que tu penses pouvoir faire sur Adaeke dans ta maison, mais ne va pas au lac!” “Vous avez peur?” Demanda t-il. “Nnamdi, s’il te plaît, écoute-moi, ne va pas au lac.” J’essayai de le saisir par la main, mais il repoussa ma main et se mit à marcher plus rapidement. “Maintenant, tu me supplies? Ne gaspille pas ton énergie Nma car j’y vais!” Je ne pouvais pas m’imaginer ce qui arriverait à Nnamdi. Je le suivi jusqu’au lac. Quand il arriva, il se tint là et regarda droit devant lui, tenant fermement sa vieille bible. Le lac semblait menaçant à présent, même si les touffes d’herbe tout autour semblait le couvrir comme un baldaquin. Sa surface brillait alors que le soleil disparaissait à l’horizon. Les grillons poussaient des cris stridents. La rive marécageuse blanche brillait comme la surface de l’eau profonde. Nnamdi se dirigea vers le sol argileux recouvert d’herbes au bord de ce grand lac et s’arrêta un moment. Alors qu’il entrait dans l’eau, il glissa sur la boue et tomba, puis il se leva aussitôt et se mit à crier.


“A tous les démons de l’eau!” Martelait-il. “Je vous attache et vous détruis, je vous ordonne de laisser ma famille tranquille. Au nom de Jésus-Christ, je vous rends tous vos pouvoirs inutiles, je ... “ hurlait-il au lac. Soudain, je vis Adaeke près de moi avec la Bible, et Nnamdi plongé dans le lac comme si on l’y enfonçait. Il se noya. Je ne le revis plus jamais. Puis j’entendis l’eau vasciller. “Adaeke, non!” Fis je. L’eau se calma, et je le vis à l’autre extrémité du lac. Adaeke disparu. Je pouvais voir tout le chemin à travers le lac. Nnamdi se murmurait à lui-même. Il regarda tout autour de lui sauvagement, ôta sa chemise, puis son pantalon et se mit à courir en sous-vêtements. Je recuperai sa bible sur le sanctuaire d’Adaeke et rentrai à la maison. Je rencontrai ma mère qui pleurait. Mon père faisait les cent pas dans la salle de séjour. Dès que ma mère me vit, elle couru vers moi et me dit, “Nma, s’il te plaît retournons au lac. Nnamdi n’est plus lui même.” “Où est-il?” Demandai je, en déposant la Bible sur la table. “Il s’est enfermé ... S’il te plait, allons voir Adaeke.“ “Maman. Pas besoin de cela,” lui dis je en tenant sa main. J’essuyai ses larmes avec ma main. «Tout ira bien”, je la pris dans mes bras et la serra. Je lançai un regard à mon père. Les dents serrées, il dit: “Je lui disais toujours: si tu n’es pas d’accord avec quelque chose, tiens toi juste à l’écart. Mais il ne m’écoutait pas.” “Appele-le pour voir s’il va bien», dit ma mère.” “Non, maman, laisse-le se reposer. Il en a besoin,” dis je, avant d’aller dans ma chambre. Je comprends que Nnamdi soit effrayé par l’idée de savoir que je n’aurai pas la possibilité de mener une vie normale, mais j’essaie de vivre aussi normalement que je peux. Je suis inscrite dans une école où je suis d’ailleurs la fille la plus en vue. Mais, je ne comprends pas sa peur par rapport au fait que je ne puisse jamais me marier ou avoir des enfants. Mais où est le problème si je ne marie jamais? Je préfère ma liberté de prêtresse au fait de devoir vivre comme une esclave en devenant la femme de quelqu’un. Et je me dois de rester aussi vierge qu’Adaeke, car je suis héritière de sa pureté. J’aime ma vie de prêtresse. Je n’aurais pas une autre vie. Si je suis heureuse, pourquoi devrait-il être dérangé? Cela me fait mal qu’il ait changé. Nous avions l’habitude de visiter le sanctuaire d’Adaeke ensemble quand nous étions encore enfants. Il me tenait par la main et me montrait le chemin. Parfois, il ébouriffait mes cheveux et me souriait par la suite. Il avait quatorze ans et moi neuf. Il a toujours été de ceux là qui offrait des sacrifices à Adaeke. Je pense à Adaeke et à ce qu’elle pourrait faire de lui. Je pensais que la déesse aurait ménagé un membre de ma famille. Apparemment pas. Elle lui permettra de rester pendant des jours, des mois voire des années. Je dois préparer ma mère à supporter la douleur et à attendre qu’Adaeke passe son chemin et se calme à propos de mon frère. Cela prendra du temps, et nous vaudra une chèvre, peut-être deux, voire même un jeune taureau têtu.


Dorothy Aken’Ova: Militante des Droits Humains Nigériane Un entrétien realisé Par Williams Oludare Kwame Rashidi Dorothy Aken’Ova est la fondatrice et actuelle directrice exécutive du Centre international pour la santé reproductive et les droits sexuels (INCRESE) au Nigeria. Dorothy est une militante des droits humains et féministe bien connue depuis de nombreuses années dans le nord du Nigeria. En particulier, elle se bat pour créer un espace sécurisé pour la communauté LGBTQI. Très récenment, INCRESE sous la direction de Dorothy vient de démarrer un projet sur la diversité sexuelle et les droits humains, en partenariat avec differentes organisations LGBTIQ. L’objectif de ce projet est de promouvoir tous les droits humains des personnes LGBTQI. Après sa première phase, ce projet est en train de développer un point d’entrée afin de commencer un plaidoyer auprès des chefs religieux et coutumiers, et les professionnels des médias. En plus de ce plaidoyer, la création d’une brochure de sensibilisation est en court de développement qui fournira un soutien dans le renforcer les capacités de base des nouvelles organisations LGBTIQ. Pour en savoir plus au sujet de son important travail, j’ai interviewé Dorothy par email et a commencé par lui demander: En tant que militante, quelles sont vos croyances et valeurs fondamentales?Quels sont les principes qui animent vos travaux? Je suis une féministe et militante des droits sexuels. Je crois que nous avons été créés différemment et que, en tant que personnes autonomes, nous avons le droit de choisir et de vivre nos sexualités librement sans contrainte, violence ou discrimination. Je crois que nous avons tous des droits égaux. Aucun droit d’un individu ou un groupe est supérieure au droit de son prochain. Je crois aussi que dans l’intersectionnalité des droits, la négation d’un droit est une violation de tous droits. Mais bien sûr, tous les droits s’accompagnent de responsabilités, en particulier la responsabilité de reconnaître que là où les droits d’un individuel s’arrêtent, c’est là où commencent les ceux d’un autre. Je me consacre donc au travail qui garantit les droits humains pour tous, en particulier les populations les plus marginalisées et les minorités sexuelles ont tendance à être parmi les plus marginalisées. Quelles sont les difficultés que vouz rencontrez en travaillant sur les droits sexuels au Nigeria? Je dirais qu’il est aussi difficile que de travailler sur les mêmes questions dans la plupart des autres pays à travers le monde, en particulier avec la mondialisation et la propagation du fondamentalisme. Il ya des similitudes croissantes entre les contextes dans lesquels je travaille et ceux dans d’autres parties du monde. Dans de nombreux endroits où existe les pratiques de religion institutionnalisées, les droits des minorités sexuelles sont violés en toute impunité. Il en est de même au Nigeria, notamment en raison de christianisme fondamentaliste et de la charia, qui sont une réalité quotidienne pour ceux et celles qui vivent au Nigeria. Je me suis souvent demandée comment je peux concilier mon travail et ma religion. Je dis simplement que cela fait partie de mon obligation religieuse de soutenir les droits humains de toutes les personnes indépendamment de leur orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre.


Qu’est-ce qui motive votre passion pour une société égalitaire du point de vue des droits sexuels? Je crois que les argu-

ments je peux avancer pour

appuyer que mes

droits sont supérieurs à ceux

de quelqu’une autre

personne, je peut utiliser ces

mêmes arguments

pour admettre que quelqu’un,

quelque part a des droits

supérieures aux miens. Et,

comme je souhaite que

mes droits soient respectés,

je respecte les droits

d’autrui. Je plaide pour les droits

des groupes défavorisés

et marginalisés, en particulier

parce que ce sont les

personnes dont les droits ne

sont généralement pas

respectés.

Vous avez joué un rôle

majeur dans la coalition pour

la défense des droits

sexuels au Nigeria, qui à son

tour a joué un rôle très

important dans la lutte contre

la loi contre le mariage

homosexuel. Parlez-nous

de cela. La coalition est née en 2006 en réponse directe au projet de loi interdisant le mariage homosexuel. Les militant(e)s ont vu qu’il y avait un besoin urgent d’avoir une voix unie et forte qui a compris l’indivisibilité des droits pour lutter contre cette loi. Nous avons pu reunir les associations LGBT debutantes, les grands organismes de droits humains établis, et les ONG de femmes ensemblent avec un group de défenseurs des droits humains LGBTI expérimentés afin de tuer cette loi. C’était un excellent exemple afin de montrer que nous pouvons tous/toutes travailler ensemble pour protéger nos droits. Actuellement, la coalition soutient le nouveau projet sur la diversité sexuelle et droits de humain au Nigeria; un projet qu’INCRESE vient de lancer. Foundée en 2000, INCRESE est une organisation non-gouvernementale qui travaille à créer un environnement favorable à un accès élargi à la santé sexuelle, aux services d’information et aux droits fondamentaux.


Vous avez contribué à vaincre cette loi anti-gay au Nigeria. Pouvez-vous partager avec nous votre expérience pendant cette période? Ce fut un moment d’épreuve pour tous les militant(e)s des droits humains; un moment pour voir qui connaissait le vrai sens des droits humains. C’était un appel pour tous ceux et celles qui comprenaient la notion de la démocratie pour protéger les valeurs démocratiques de la vie privée, l’intégrité, la dignité, la diversité et le choix. Malheureusement, beaucoup ont échoué à l’épreuve. C’était vraiment choquant de voir combien peu ont répondu ouvertement à l’appel. C’était egalement pathétique de voir certain(e)s autres répondent(e)s travaillés secrètement dans les coulisses parce qu’ils/elles ne veulent pas s’opposer ouvertement au gouvernement, ou parce qu’ils/elles ne voulaient pas qu’en travaillant sur cette composante des droits humains, la «bonne renommée» qu’ils/elles avaient pourra être ternie. Ce qui montre à quel point un très grand nombre de défenseurs des droits humains n’ont pas compris la demarche de la coalition, et qui a été déchirante. Comment un militant des droits humains de renom peut-il séparer les droits, catégoriser certains comme pas dignes de révendication comme d’autres? Néanmoins, c’était un moment joyeux, un véritable moment de fête, quand nous avons vu l’impact de notre travail à l’audience publique. Il y avait un fossé très claire et nette entre les membres du parlement qui ont compris les points que nous soulevions et ceux qui étaient aveuglé(e)s par la religion institutionnalisée et les traditions. Il y avait ouvertement un désaccord, et pour la première fois, il était évident qui était de quel côté de la question. Le meilleur de tous, les membres progressistes ont présenté un rapport minoritaire qui à contribuer à enlever la loi de l’agenda du parlement jusqu’à sa mort. Comment les gens réagissent quand ils vous voient lutter en faveur des droits LGBT? Certains concluent je dois être gay pour faire le travail que je fais, mais c’est la même chose que quand je faisais des plaidoyers pour les droits des personnes vivant avec le VIH / SIDA dans le milieu et fin des années quatre-vingt-dix. Je pense que la force de mon travail réside dans les populations avec qui je travaille et combien je m’identifie à leurs problèmes. Ce n’est pas moi qui suis importante, mais le travail et les personnes marginalisées que je défends qui comptent. Quelle est la question la plus ennuyeuse que vous avez jamais été posée? «Ne pensez-vous pas que la défense des droits des homosexuels encouragera plus de gens à être gay? “ Qu’est-ce et qui vous inspire le plus? Je suis inspirée par tous les contextes où les droits humains sont respectés. J’ai vu des produits de ces contextes, et je les admire, le travail qu’ils ont accompli, leurs contributions à l’humanité et les droits des femmes en particulier. En particulier, je suis inspirée par le Professeur Bene Madunagu, une féministe dynamique avec une idéologie et une vision claires.


A votre avis, quel est votre plus grande réalisation? Le fait que j’ai commencé ce travail sur un chemin solitaire et a pu travailler avec des collègues formidables afin de mettre les questions LGBTI dans l’agenda national et au-delà, dans l’arène internationale. Obtenir une reconnaissance à l’ONU est une grande réussite. Quand je travaillais avec des collègues à l’ONU de 2000 à 2006, l’ONU était une institution très conservatrice. Il n’avait pas de language sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre et d’expression, mais le travail que nous avons effectué a ensuite donné des résultats; comme par exemple, le protocole facultatif de la CEDAW, et la mobilisation que nous avons vu par le Secrétaire général de l’ONU pour le soutien des droits des toutes les personnes indépendamment de leur orientation, de l’identité ou expression de genre. Vous souvenez-vous avoir

un moment le plus embarrassant?

Oui. Lorsque le porte-parole du Nigeria à l’UNHRC a pris le micro et dit qu’il n’y pas d’homosexuels au Nigeria et que, s’il y a, ils doivent être un groupe amorphe. Il est allé plus loin pour remercier les Britanniques d’avoir transmit leurs lois anti-homosexuels à nous comme un héritage colonial. Quel embarrassement! Qu’est-ce que vous égrène? Quand les gens sont incohérents, mais semblent innocents à ce sujet. Qu’est-ce si difficile de comprendre que nous sommes tous égaux en droits et en dignité.


Une conversation avec Unoma Azuah Interview réalisé Par Akudo Oguaghamba Je suis une admiratrice des écrits et de l’activisme d’Unoma Azuah depuis un bon moment, alors quand l’occasion de la rencontrer s’était présentée; je l’ai saisie. J’ai parlé avec elle un certain nombre de fois pour apprendre à la connaître, elle et son travail. J’ai commencé par lui demander de dire à nos lecteurs un peu plus sur elle-même. Qui est Unoma Azuah et qu’est ce qui la motive? Unoma Azuah est née et a grandi au Nigeria, elle est maintenant professeur d’université aux Etats Unis. Elle croit en l’égalité des droits pour tous les êtres humains, d’où la proximité de préoccupation des questions de droits pour tout groupe de minorités que ce soit les minorités ethniques, raciales et sexuelles, mais pour les minorités sexuelles en particulier. Pourquoi les minorités sexuelles en particulier ? Les minorités sexuelles défient la nation de l’identité sexuelle et du genre fixe des gens, donc elles sont une sorte de ‘zone grise’. Je comprends que les zones grises de la vie sont quelque chose que la plupart des gens trouvent inexplicables parce que certains d’entre nous vivent nos vies essayant souvent de corriger et d’adapter les personnes dans des boîtes dans lesquelles nous pensons qu’ils appartiennent ou doivent appartenir. Nous essayons de les forcer à rentrer dans ces boîtes pour répondre à nos notions de ce qu’ils devraient être. Mais l’hostilité envers ce qui est ni noir ni blanc ne change pas les variantes dans la vie. Les choses ne sont pas toujours découpées en formes droites et simples. Par consequent, je prêche le respect pour tous. Unoma, c’est un honneur pour moi de vous interviewer pour le premier numéro de Q-zine, le premier magazine par, pour et sur les groupes de minorités sexuelles en Afrique. L’un des objectifs principaux du réseau des jeunes LGBTIQ d’Afrique est de participer au développement d’un mouvement de femmes queer en Afrique, alors je voudrais centrer notre entretien sur les femmes queer en Afrique. Vous avez écrit un certain nombre d’articles sur les personnes LGBTI queer / au Nigeria, en particulier les femmes. Plus précisément, d’apres vous quelles sont les préoccupations ou les questions/problèmes prioritaires pour les femmes queer au Nigeria? L’homophobie est une préoccupation majeure. Si l’on vit dans le mensonge de peur d’être «démasqué» et attaqué, d’être victime de chantage, victime d’extorsion de fonds ou dans les cas extrêmes tué, cela doit être leur préoccupation majeure. Quand les femmes ne se sentent pas en sécurité, elles ne peuvent atteindre leur plein potentiel. Jusqu’à ce que tu sois en sécurité et peut vivre librement ta vie, tu ne peux pas progresser dans les autres domaines. Alors nous devons commencer par combattre cette homophobie qui retient les femmes queer.


Pouvez-vous nous donner une brève historique de l’évolution de l’activisme des femmes queer au Nigeria? Cet activisme est-il relié à l’activisme plus large des femmes ou à l’activisme féministe? Je ne sais pas encore s’il y’a un mouvement activiste actif des femmes queer au Nigeria. Par conséquent, on ne peut pas dire que toute forme d’activisme dans ce domaine est reliée à un large activisme des femmes ou militantisme féministe. Comme je l’ai indiqué dans un certain nombre de mes articles sur les questions queer, le féminisme à la fois comme un mouvement militant et comme un corps d’idées est ce que Pinkie Megwe décrit dans son article “Theorizing African Feminism(s): The ‘Colonial’ Question (Quest: An African Journal of Philosophy, Vol 20, 2006), comme «des idées qui soulignent la nécessité d’une transformation positive de la société telle que les femmes ne soient pas marginalisées mais traitées comme des citoyens à part entière dans toutes les sphères de la vie ». Mais le féminisme est un mouvement très diversifié, bien sûr avec toutes sortes d’écoles de pensée même seulement au sein du féminisme contemporain “occidental” - libérale, radicale, marxiste, le féminisme social, et ainsi de suite. Cependant, à travers ces désignations, ressort la croyance dans certains milieux que le féminisme est la théorie tandis que le lesbianisme est la pratique. Par conséquent, le mouvement féministe au Nigeria est tenu avec beaucoup de suspicion. Par exemple, un écrivain comme Buchi Emecheta se réfère à ça comme étranger et préfère avoir le F dans sa propre marque du féminisme en petite lettre f. Est-ce que cela signifie que les femmes queer au Nigeria ne font pas nécessairement partie du mouvement féministe? Je pense que cela est vrai. Par exemple un écrivain comme Zaynab Alkali rejeterait à juste titre l’étiquette féministe; tandis qu’un écrivain comme Akachi Ezeigbo préfère être appelée une “Womanist.” En d’autres termes, le mouvement féministe au Nigeria se heurte à tant de controverses qu’il n’est pas encore devenu une plate-forme solide pour les femmes pour lutter contre le patriarcat. Il n’y a aucun groupe d’activistes formé à cet effet. A l’exception des rassemblements hebdomadaires ou mensuels discrets des communautés LGBT où les problèmes des individus et des groupes sont discutés, les femmes queer au Nigeria mènent leurs combats en tant qu’individus. Quelles sont certaines des principales difficultés de démarrage et de maintien d’un mouvement activiste au Nigeria et dans le reste de l’Afrique de l’Ouest? Parce l’Afrique de l’Ouest a essentiellement un système patriarcal, tout comme sur la plupart du continent africain, il est presque impossible de rompre avec les normes de genre attendu et vivre confortablement. En outre, beaucoup de gens interprètent mal ces mouvements comme une menace pour la famille, ce qui n’est pas le cas. Si seulement le public général pourrait de nouveau reconnaître qu’il y a de la force dans la diversité, les choses seraient beaucoup plus facile. Alors, est ce que nous progressons? Oh oui, nous progressons absolument en dépit de ces problèmes. Le processus est lent, mais les choses changent progressivement. Les femmes deviennent de plus en plus indépendantes et plus assurées. Elles n’accrochent plus écessairement leur estime de soi sur les attentes patriarcales. De plus en plus de femmes sont entrain de rompre avec les prétendues normes de l’identité du genre.


Certaines décalent ces limites, tandis que d’autres sont en train de les démanteler complètement. Alors, là où il y avait des vides dans le passé, l’espoir de rassemblement et d’organisation s’agrandit. Cet espoir se fonde sur le fait que certaines personnes vont être ce qu’elles sont, peu importe combien d’entre elles sont rejetées ou tourmentées ou même menacées d’être effacées de la surface de la terre! Parfois, les gens se sentent limités en raison des politiques et un climat politique qui criminalisent certaines orientations sexuelles et identités du genre. Par quels moyens pensez-vous que les femmes queer et leurs alliés peuvent aider à créer un changement, étant donné cet environnement? Certains ont suggéré que la seule chose la plus importante est que les gens devraient commencer par révéler leur identité sexuelle, en particulier à leurs familles. Bien que faire son ‘coming out’ puisse être une chose très difficile vu que l’on vit dans un environnement très hostile, ça aide bien. Imaginons par exemple si le fils ou la fille d’un président révélait son identité sexuelle à ses parents. Eventuellement ces parents devraient accepter le fait que leur enfant soit queer ou different, et alors ils verraient que les enfants queer sont juste des enfants et que les personnes queer sont comme toute autre personne, pas des tarés ni des monstres. Ils cesseront de voir l’orientation sexuelle comme une maladie et l’accepteront comme un phénomène humain naturel. Un président qui a une fille queer va évidemment réfléchir à deux fois avant d’appuyer ou d’adopter une loi qui va criminaliser ou tuer son enfant queer!


APPEL À LA SOUMISSION Q-zine, est un magazine electronique, par, pour et sur les minorités sexuelles d’Afrique. Êtes-vous un écrivain? Un/une journaliste? Un commentateur ou une commentarice politique ou sociale ayant un intérêt dans les questions LGBTIQ? Une maquilleuse/un maquilleur? Un coiffeur ou une coiffeuse professionnel (le) ? Un gourou du fitness ? Un/une expert(e) des questions de santé? Êtes-vous un/une artiste ou un/une artiste du spectable ayant un intérêt à éclairer la vie et les préoccupations de la population LGBTIQ? Êtes-vous « queer » de n’importe quel horizon ou de persuasion qui veut parler des expériences qui ont façonné votre vie ou les questions qui comptent pour vous? Are you ready to get published? We are seeking your work. Êtes-vous prêt(e) à être publié(e)? Nous recherchons votre travail. Q-zine présentera des articles, des nouvelles, des éditoriaux, des photos de mode,objets d’art, des critiques et la création littéraire sur un large éventail de sujets directement liés à la vie et les expériences des communautés de minorités sexuelles et de leurs alliés en Afrique. LA MISSION DE Q-ZINE Q-zine est un magazine electronique bilingue (anglais et français) par, pour et sur les minorités sexuelles Africaines. Nous visons à promouvoir l’inspiration et la création au sein des groupes de minorités sexuelles afin de célébrer, de débattre et d’explorer la créativité et la richesse culturelle de la vie queer en Afrique. L’objectif principal de Q-zine est d’encourager les minorités sexuelles en Afrique à décider pour ellesmêmes comment elles devraient être représentées dans les médias et la culture populaire. Le premier numéro de Q-zine sera en ligne le 1er Juillet 2011. CE QUE Q-ZINE RECHERCHE Articles d’opinion et des nouvelles sur la politique, les droits de l’homme et les questions sociales • Fiction, non-fiction (par exemple essais autobiographiques, essais personnels) et de la poésie • Profils et interviews de militants, d’écrivains, artistes et autres personnalités publiques • Les illustrations et dessins animés • Phots de mode, maquillage et de coiffure • Revues d’art et de livres • Des critique de TV, films et de musique • Revues des bars “queer-friendly”, restaurants, boîtes de nuit et les points chauds dans votre communauté ou dans des endroits que vous avez visitées. COMMENT SOUMETTRE À Q-ZINE Présentement, nous acceptons les soumissions pour le deuxième volume du magazine. La date limite pour les soumissions est le 30 août 2011.


1. Toutes les soumissions doivent être originales, inédites et accompagnées d’une lettre d’accompagnement, y compris une courte biographie de l’auteur avec des informations de contact. 2. Les photos de mode et d’art doivent être en couleur ou en noir et blanc. Elles doivent inclure le nom de la créatrice/du créateur, les modèles, la maquilleuse et le/la photographe. S’il vous plaît fournir une brève description de vos travaux, votre contact, y compris la page facebook et le lien de votre site internet si possible, l’adresse de la boutique et le prix de vos œuvres d’art. 3. Les soumissions peuvent être en anglais ou en français. 4. Tous les contenus écrits doivent être soumis en format Word (. Doc). Toutes les images doivent être soumises sous forme de fichiers TIFF ou JPG avec une résolution de 100 ppi. 5. Q-zine accepte les soumissions pour les sections et les formats suivants: Récits & Politique Nombre de mots: 500-600 mots Résolution photo: 300 ppi Arts, Culture & Loisirs Nombre de mots: 500-600 mots Résolution photo: 300 ppi Art Illustrations, peintures, dessins et photographies traitant de l’importe quel sujets LGBTQI sont les bienvenus. Chaque image doit avoir une légende (max.100 mots) en commentant le travail. Dans le cas des photos, l’emplacement et la date doivent également être fournies. Fashion Les images de mode, de maquillage et de coiffure doivent être en couleur ou en noir et blanc. Elles doivent inclure le nom du créateur/créatrice, les modèles, la maquilleuse et photographe. Fournir une brève description des travaux, votre adresse de contact (incluant la page Facebook), site Web, addresse de boutique et les prix de votre travail. Littérature Nombre de mots: Max. 1, 000 mots Spécial Nombre de mots: 1,000-1,200 mots Les interviews & articles sur les droits humain Nombre de mots: 1000-1200 mots Résolution photo: 300 ppi Commentaire & Editos Nombre de mots: 400-500 mots Vous pouvez soumettre votre travail en utilisant le formulaire de soumission en ligne, qui peut être consulté via le site internet to QAYN, http://www.gayn-center.org/appel-a-la-soumission Si vous ne pouvez pas accéder au formulaire de soumission en ligne, vous pouvez également envoyer votre travail au Rédacteur en chef: mkonommoja@gmail.com



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