Issue/Numéro 3: The Diversity Issue/Le numéro sur la diversité

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The Diversity issue

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l i v e / v i v r e , l o v e / a i m e r, p a s s i o n

diversity la diversité


Le numéro sur la diversité

issue/numéro 3 Apr 2012

FOR MORE INFORMATION VISIT www.qayn-center.org


The Diversity issue

issue/numéro 3 Apr 2012

editor’s note

édito

Diversity is one of the watchwords of the LGBTIQ rights movement, but we don’t always honour the concept in our own culture. The G in LGBTIQ too often is taken – or takes itself – to be the default queer identity. Transsexuals and intersex people (especially) are treated as internal others. Queer media is dominated by gay male content that often makes only token attempts to include our own minorities. Q-zine’s mission is to be an inclusive forum for queer African youth and to give expression to all facets of African queer experience equally. But we’re still not immune from the gay male default point of view. Our first two issues were dominated by gay male voices, so in this issue we try to redress the balance a little by highlighting both queer women’s and marginalized queer male voices.

Editorial team/Equipe de la redaction

Lead editor/Rédacteur en chef: John McAllister (Botswana) QAYN liaison/Contacte de QAYN: Mariam Armisen (Burkina Faso) Art director/directeur artistique: Kago Tlhomelang (Botswana)

Le mot diversité est un fil conducteur du mouvement LGBTIQ, mais nous peinons à honorer sa mise en practique dans notre propre culture. Le G de LGBTIQ est trop souvent pris – ou se prend – comme l’identité homosexuelle par défaut. Les transsexuel-le-s et les personnes intersexsuées en particulier sont traités comme les “autres” au sein du mouvement. La culture médiatique gay est quasiment dominée par les perspectives des hommes gays, qui ne s’efforce que tentativement d’être inclusive des voix de nos propres minorités. La mission de Q-zine est d’être un forum inclusif qui reflète la communauté homosexuelle africaine dans toute sa diversité et qui accorde une place égale à toutes les facettes de nos expériences. Par contre, il nous reste encore à nous éloigner de cette dominance de point de vue essentiellement gay masculin. Nos deux premiers numéros étaient dominés par ces points de vues. Avec ce numéro, nous entamons l’etablissement d’un l’équilibre en matiére de diversité, en mettant l’accent à la fois sur les perspectives feminines gay et sur celles des minorités marginalisés.

Editorial team/Equipe de la redaction: Bakah Aicha (Niger) Charles Gueboguo (Cameroon/ Cameroun) Philippe Menkoue (Cameroon/Cameroun) Thierrry Niyonshemeza (Burundi) Olakunle Oginni (Nigeria)


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Dites-moi eacore ce que veut dire “être Africain”.

(Part two)

PORTRAIT OF A

In the Streets of Cameroon,

Same-Sex Immigration to Canada from Africa: The Basics

the Voice of a Male Sex Worker

Tell Me Again What “African” Means

Memory of

Danny

My rainbow diary JE ME SOUVIENS DE

DANNY

POeT AS A YOUNG ARTiST

inside l e

numéro sur

l a d i v e r s i t é the diversity issue

Queering

Depuis les rues du Cameroun,

la voix d’un travailleur de sexe

BLACK HAIR

Triptyque de soi

Conversation avec “Miss MSM Glamour 2011”, Burkina Faso

à l’intérieur

Conversation avec “Miss MSM Glamour 2011”, Burkina Faso

PORTRAIT D’UNE POeTE EN TANT QUE JEUNE ARTiSTE

Self-triptych

L’immigration des homosexuels Africains vers le Canada: Les bases (2me partie)

Out in Africa Out of Africa . .


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PORTRAIT OF A

POeT AS A YOUNG ARTiST

PORTRAIT D’UNE POeTE EN TANT QUE JEUNE ARTiSTE

Yvonne “Fly” Onakeme Etaghene, also known as “I am my mother’s daughter” is a Nigerian dyke performance activist, poet, dancer, essayist, playwright and actress who was born with a mouth full of dynamite and sugarcane. Fly uses her poetry to chisel a verbal sculpture of her soul for listeners while addressing issues of race, class, gender, sexuality, war, imperialism, love, self-esteem and family. Yvonne “Fly” Onakeme Etaghene, également connue sous le nom “Je suis la fille de ma mère” est une lesbienne Nigériane activiste de performances, poète, danseuse, essayiste, dramaturge et actrice née avec une bouche pleine de dynamite et de canne a sucre. Fly utilise sa poésie pour ciseler une sculpture verbale de son âme aux auditeurs tout en adressant les questions de race, de classe sociale, du genre, de la sexualité, de la guerre, de l’impérialisme, de l’amour, de l’estime de soi et de la famille. HOW DiD YOU COMe UP

“i AM MY MOTHeR’S DAUGHTeR”

WiTH THiS TiTLE?

It grounds me, reminds me of where I’m from. My culture, my language, my food. Because her love for me is so strong and god-like, when I say I am my mother’s daughter, it reminds me of my purpose on earth. It’s always going to come up in my work. It’s the simplest way to describe myself.

HOW DOES YOUR iDeNTITY AS AN AFRiCAN LiVING IN THE DiASPORA iMPACT YOUR POeTRY? Only the child of an immigrant would ask a question like that! That is my poetry. That is it. My work is a narration of my world. It’s also a creation of my world. My work is about expressing who I am. It’s been frustrating to not see my stories. I know other Nigerian dykes, but none that are artists… I can’t always communicate through language.

“Je SUiS LA FILLE De MA MÈRe” CoMMeNT As TU TRoUVÉ Ce NOM?

Cela me maintiens les pieds sur terre, me rappelles d’ou je viens. Ma culture, ma langue, ma nourriture. Parce que son amour pour moi est si fort et divin, quand je dis que je suis la fille de ma mère, ca me rappelle le but de ma présence sur terre. Cela va toujours se refléter dans mon travail, c’est la manière la plus simple de me décrire.

COMMeNT EST-CE QUE TON IDENTITÉ D’AFRiCAINe De LA DiASPORA INFLUeNCE TA POeSIE ? Seul l’enfant d’un immigrant poserait une telle question! C’est ma poésie. C’est tout. Mon travail est le récit narration de mon monde. C’est également ma façon de créer mon monde. Mon travail refllète qui je suis. C’est frustrant de ne pas lire mes histoires. Je connais d’autres lesbiennes Nigérianes, mais aucune d’entre elles n’est artiste… Je ne peux pas toujours m’exprimer à travers les mots. Pour un poète ne pas être en mesure


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But for a poet not to be able to have words, it’s like you took away my soul.

When I’m here, I identify as Nigerian, and I identify as Black. I identify with the African-American. Through hip … but then there are spaces where my Nigerian-ness is left out, even though the Black American culture draw culture. I look for home in women. When I got to Nigeria, I realized that that’s what I was chasing. I miss Nige wanted to go home for 20 years, but I am a stranger sometimes. I have to prove myself at times. I feel like I’m one leg in Nigeria and one leg in New York.

WHeN DiD YOU START WRiTING AND PeRFORMiNG?

I started writing when I was nine. It’s now been 20 years. I’ve been performing for ten years. I was so lonely. I So I created a world where I could have friends. And that’s when I started writing.

WHERe DO YOU DRAW YOUR INSPiRATiON?

I get it from everything that happens to me, or what I see. Watching the world unfold and witnessing what ha Lately I’ve been writing for people who have gone through violence, especially queer people of color. Things h make an impression on me. My life happens, and it makes an impression on me. Poetry is my church. When down, I figure out things that might have been hidden in my subconscious. Writing is my church. Dancing is m Anything that is a question. Anything that is beautiful. Anything that is ugly. It could be in the simplest thing. W feel someone is making time for you, and taking time for you, that’s magical. And magic is inspiring to me.

de trouver ses mots, c’est comme m’enlever mon âme. Quand je suis ici (en amerique), je m’identifie comme nigériane et en tant qu’une noire. Je m’identifie a la communauté afro-américaine à travers le hip-hop, la dance…par contre il y a des moments ou mon côté Nigérian est exclue bien que la culture afro-américaine puise beaucoup de la culture africaine. Je cherche un chez moi à travers les femmes. Quand j’étais au Nigeri j’ai réalisé que c’était cela que je poursuivais. Le Nigeria me manque. C’est chez moi, et pendant 20 ans je voulais rentrer à la maison, malheureusement des fois je suis étrangère. A certains moments je dois faire mes preuves. C’est comme si je suis à cheval sur l’océan, un pied au Nigeria et l’autre pied à New York.

QUAND AVeZ VOUS COMMeNCÉ À ÉCRiRE eT À FAiRe DU SPECTACLe? J’ai commencé à écrire quand j’avais 9 ans. Il y’a de cela fait 20 ans maintenant. Cela fait 10 ans que je me produis sur scène. Je me sentais si seule. J’étais vraiment isolée. Alors j’ai crée un monde ou je pouvais avoir des ami-e-s. Et c’est à ce moment que j’ai commencé à écrire.

D’OU eST-CE QUe TU PUiSeS TON INSPiRATiON? Je tire mon inspiration de tout ce qui je vis, de tout ce que je vois. En regardant le monde se dévoilé à mes yeux et en témoignant de ce qui arrive aux gens. Ces derniers temps j’écris pour ceux qui ont vécu la violence, en particulier sur les peronnes homosexuelles de couleur. Ils se passent des choses et cela m’affecte. Ma vie se déroule et cela m’affecte. La poésie est mon église. Lorsque j’écris, je découvre des choses qui étaient cachées dans mon subconscient. L’écriture est mon église. La danse est mon église. Tout ce qui provoque une question, tout ce qui est beau, tout ce qui est vilain. Mon inspiration peut être dans la chose la plus simple. Quand tu peux sentir que quelqu’un te consacre de son temps, et prends de ton temps, c’est magique. Et la magie c’est de l’inspiration pour moi.


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p-hop, through dancing ws so much from African eria. It is home, and I’ve m straddling the ocean,

I was really isolated.

appens to people. happen, and they I write things my church. When you can

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WHAT OTHeR POeTS, WRiTERS OR ARTiSTS INSPiRe YOU? I would say definitely my friends inspire me a lot. Whether or not they are poets. The things that they say are poetry. I would definitely say Climbing Poetree, T’ai Freedom Ford. My friend Sunu Chandy. Also Ntozake Shange, Audre Lorde, Pamela Sneed, Kay Barrett, Khalil Gibran, Queen Godis, Pat Parker, Sharon Bridgeforth, Barbara Smith, Chrystos, Jewel Gomez, Octavia Bulter, Saul Williams. Frank Leon Roberts. Lenelle Moïse. Wunmi also inspires me. Blogs that I encounter. I think the common thread that inspires me is people who have a huge imagination, and people who talk about multiple things.

iF YOU COULD COMPARe YOUR POeTRY TO ANOTHeR FORM OF ARTWORK, WHAT WOULD THAT LOOK LiKE? Visual Art. I would say I am a canvas with frayed edges, no frame, with bright- colored paint splattered across, with graffiti, cowry shells, and a video installation in the corner. Colorful and exciting for your eyes to look at.

QUeLS AUTReS POÈTES, ÉCRiVAiNS OU ARTiSTeS T’iNSPiRES? Je dirais certainement que mes amis m’inspirent beaucoup. Peu importe qu’ils/ elles soient poètes ou pas. Les choses qu’ils/elles disent sont de la poésie. Je dirais certainement Climbing Poetree, T’ai Freedom Ford. Mon ami Sunu Ghandy. Ainsi que Ntozake Shange, Audre Lorde, Pamela Sneed, Kay Barrett, Khalil Gibran, Queen Godis, Pat Parker, Sharon Bridgeforth, Barbara Smith, Chrystos, Jewel Gomez, Octavia Bulter, Saul Williams. Frank Leon Roberts. Lenelle Moïse. Wunmi m’inspire également. Des blogs que je découvre. Je dirai que le fil conducteur à travers mon inspiration est les personnes qui ont une grande imagination, et les personnes qui parlent de multiples sujets.

Si TU POUVAiS COMPAReZ TA POeSIE À UNe AUTRE FORME D’ART, A QUOI CeLA RESSeMBLeRA t-il? De l’art visuel. Je dirais que je suis une toile sans cadre avec des bords effilochés,


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WHAT DO YOU DO WHeN YOU ARe NOT WRiTING OR PeRFORMiNG? Let me keep it G-rated! Cooking or dancing or watching movies or sleeping or hanging out with friends…I like to spend time with people that I love, and to remember love.

iF YOU WeRE NOT A POET WHAT WOULD YOUR ALTeR EGO Be DOiNG WITH HER LiFE? She would be a poet! She would be a dancer who sometimes wrote poetry. Maybe a carpenter. I love building things.

TeLL Me ABOUT YOUR ONe-WOMAN SHOW. My one-woman show is a lot of what I’ve wanted to do in one place. It’s multidisciplinary. I definitely consider myself a poet, primarily an artist. But there are other ways that I express myself when I write as well as when I perform. So the show gives people different ways to experience other forms of my writing. There’s improv, there’s comedy, there’s satire, there’s monologue. There’s audience participation, there’s dance and music and costume changes! Its multimedia, so there’s me performing, and there’s video work, and sound recordings are played of me. There’s also text animation when you put words on the screen and project it. The show takes you on a journey of who I am as a Nigerian dyke, and my insecurities about performing. It was very important when I started writing this piece three years ago. I had to write about my insecurities in order to overcome éclaboussée them. Then it talks about when I go back to par de la peinture aux Nigeria. It includes a love story. couleurs vives, avec des graffitis, Then the piece ends des cauris, et une installation vidéo dans un coin. with Colorée et excitant pour le plaisir des yeux.

QUe FAiS TU LORSQUE TU N’ÉCRiS PAS OU QUAND TU N’ES PAS SUR SCeNE? Permets-moi de rester dans la décence! Cuisiner ou danser, ou regarder des films ou dormir, ou sortir avec des ami-e-s … J’aime passer du temps avec les gens que j’aime, et me souvenir de l’amour.

SI TU N’ÉTAiS PAS POÈTe, QUe FERAIT TON ALTeR-EGO De SA VIe? Elle serait poète! Elle aurait été une danseuse qui écrit parfois de la poésie. Peut etre une menuisière, j’aime construire des choses.

PARLeS MOi De TON SPeCTACLE (ONe-WOMAN SHOW) Mon one-woman show répresente beaucoup à ce que j’avais voulu faire en un seul endroit. C’est multidisciplinaire. Je me considère avant tout comme une poète, principalement comme une artiste. Mais il y sa d’autres voies par lesquelles je m’exprime quand j’écris aussi bien quand je me produis sur scène. Donc le spectacle donne aux gens différentes façons d’expérimenter certains de mes écrits.


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folks learning that we are the heroes we are looking for. I take pictures of the audience before the show and show them after. It’s really a love poem to the audience. Etaghene has published three collections of poetry, toured nationally and performed in over 30 US cities. For more information about her work and future performances please visit www.myloveisaverb.com. Her performative work can be found at: www.youtube.com/AfrocrownDiva.

Il y a de l’improvisation, de la comédie, de la satire, du monologue. Il y a la participation du public, il y a de la dance et de la musique et les changements de costumes ! C’est du multimédia, donc je suis moi sur scène et il y a mes vidéo et enregistrements sonores qui sont joués. Il y a aussi l’animation de texte en projetant des mots sur un écran. Le spectacle vous emmène dans une exploration de mon identité en tant que lesbienne nigériane, et mes peurs à me produire sur scène. Ceci est très important quand j’avais commencé à écrire cette pièce il y a de cela 3 ans. J’ai du écrire au sujet de mes peurs afin de pouvoir les surmonter. La pièce parle également du moment où je suis retournée au Nigeria. Puis elle comprend une histoire d’amour. Enfin, la pièce se termine avec les gens apprenant que nous sommes les héros que nous recherchons. Je prends une photo du public avant le spectacle et je le leur montre après … C’est véritablement un poème d’amour pour l’audience. Yvonne a publié trois collections de poésie, sorti un CD, a fait une tournée nationale et s’est produite sur scène dans plus de 30 villes américaines. Pour lire plus sur la poesie de Fly, visiter son site www.myloveisaverb.com


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Conversation avec “Miss MSM Glamour 2011”, Burkina Faso par Stéphane SEGARA

Conversation avec “Miss MSM Glamour 2011”, Burkina Faso


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Aujourd’hui, nous rencontrons une icône de la communauté MSM de Ouagadougou. Elle, pardon, il se fait appelé Hadja. Du haut de ses 1m80 et âgé de 28ans, Hadja de nationalité Burkinabé a été élu en juin 2011 ’’Miss MSM Glamour 2011’’ à Ouagadougou, lors d’une soirée haute en couleur. Dynamique et très engagé pour la cause des MSM dans son pays, de par son travail de pair-éducateur, il a accepté de nous accorder quelques minutes de son temps.

Today, we are meeting an icon of the MSM community in Ouagadougou, Burkina Faso. He, oops, she is called Hadja. Standing 1m80cm tall and 28 years old, Hadja was elected Miss MSM Glamour in June 2011, during a colorful party organized by the community. Hadja is a dynamic person and very committed to promoting all aspects of MSM rights in Burkina Faso. She channels this passion through her work as a peer educator. After her election, Hadja gladly agreed to give us a few minutes of her time.

Bonjour Hadja ! (Sourire…) Oui bonjour !

Hello Hadja! (Smiles)…Hello!

(Hadja est toujours souriante) D’où te vient ce tempérament constamment jovial ?

Hadja, you are always so happy, where do you get this constant positive predisposition?

(Rires…) Je ne sais pas. Je suis comme ça. Je ris de tout et de rien. Et je me dis qu’il faut prendre ce que la vie nous donne et avancer. Il ne faut pas passer sa vie à pleurer. Et il y a cette citation que j’aime bien : « rions de tout avant d’en pleurer ».

(Laughs)… I don’t know. I guess this is the way I am. I laugh about everything and nothing. I always tell myself that one must take life as it comes and enjoy it, no need to spend one’s time lamenting. I love this quote “Let’s laugh about everything before we cry.”

Tu cultives donc l’optimisme quoi !

So, you are a fervent believer in optimism?

C’est ça même ! Il faut être toujours positif !

Exactly! One must always stay positive!

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Thank you for this. Can you now introduce yourself to our readers?

On m’appelle Hadja, je suis de nationalité burkinabé, je suis âgé de 28ans et je fais 180cm de taille, pour 73kg. Côté professionnel, je dirais que je me « débrouille » dans la vie par mon petit commerce. Car moi j’ai arrêté les études très tôt. Préfères-tu que je t’interpelle sous « il » ou « elle » ? (Rires…) Comment !!!! Tu fais outrage à ma personne ! Je suis une dame, ça ne se voit pas ?! Rires… Bien ! Je te prie de m’en excuser. Hadja, tu as été élue dernièrement « Miss MSM Glamour 2011 », dis-moi, quels étaient tes atouts par rapport aux autres candidats ? (Rires…) J’avoue que sincèrement, je l’ignore.

I am called Hadja, a native of Burkina Faso. I am 28 year-old, 1m80cm tall and weigh 73kgs. I currently hold the title of Miss MSM Glamour Burkina Faso. Professionally, I will say that I get by. Since I dropped out of school at an early age, I sustain myself financially through my small business. Before we go any further, should I use the He or She pronoun? What!!!!...(Laughs) You have seriously offended me! I am a lady. Isn’t it obvious?! (Laughs)

Please accept my apologies. Hadja. You were elected Miss MSM Glamour Burkina Faso in June 2011. Compared to the other


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Le jour de l’élection, je ne me voyais pas trop avec cette couronne. Tu vois, moi je suis forte de corpulence, j’ai un âge que je dirais avancé. Alors que ce jour-là, la plupart des candidates (permets moi de dire candidates… rires…) étaient minces, et grandes. C’était vraiment les prototypes de miss qu’on a l’habitude de voir. Et, à quelques heures de l’élection, j’ai voulu jeter l’éponge hein ! Ah oui, car je me sentais ridicule avec toutes ces jeunes « filles » encore bien fraîches. (Rires…) Mais mes copines m’ont soutenu et m’ont donné quelques conseils que j’ai su utiliser. Quels étaient ces conseils-là ? Tu sais, l’élection, moi je l’ai prise comme un jeu et je suis venue pour m’amuser. Pourtant les autres étaient toutes crispées et stressées. Comme si elles allaient pour passer le bac. Lors du défilé, aucune d’elles ne souriait, et sincèrement je pense qu’elles n’ont pas compris que c’était un jeu. Moi tout ce qu’on me demandait de faire ce jour, je le faisais avec beaucoup d’humour sérieux et de sourire. Je pense que c’était cela ma chance. Que comptes-tu faire de ce titre de Miss que tu as ? D’abord je suis pair-éducateur auprès des MSM dans une association de lutte contre le SIDA. Je compte m’entretenir avec le Président de l’association pour voir comment monter des projets de rassemblement plus attractifs pour les MSM. Aussi, je compte utiliser ce titre pour donner ma voix, lors des conférences, pour que les MSM aient plus de liberté ici au Burkina, pour que les gens apprennent à les accepter. Peux-tu me citer un exemple de projet que tu comptes monter ? Euh… Dans la structure où je travaille comme pair-éducateur, je veux que nous réfléchissions sur la façon de nouer des partenariats avec des communautés MSM étrangères. Cela favorisera un partage d’expériences sur les méthodes de

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candidates, what were some of your advantages? (Laughs)… To be sincere, I have no idea! Seriously, the day of the election, I did not picture myself with this crown at all. As you can see, physically I am not the prototype of a Miss, since I am on the curvy side. Additionally, I will say my age is “advanced”. So, during the day of competition, imagine my anxiety standing next to all these girls – allow me to say girls (laughs) – who were slim, tall and young, exactly the perfect images of a Miss. That day, I felt so ridiculous, standing next to all these young and fresh girls, that I almost left the competition. (Laughs…) Fortunately, my girlfriends supported me and gave me a few tips that I put to good use. Can you share some of those tips? You know, I approached this whole thing as a game, and I went in it to amuse myself. However, most of the candidates were so serious, stiff and completely stressed out, like they were to pass a very important exam. During the pageantry, none of the candidates were smiling. Frankly, I think they failed to understand that this was a game. On the other hand, whatever was asked from me that day, I did it with humor, a big smile and a fun spirit. I think that was my chance. Congratulations! Now what do you plan to do with your new title? Well, as a peer educator in the MSM community within a mainstream HIV/AIDS prevention organization, my first objective is to have a meeting with the president of the organization to advocate for the development of more relevant projects for the MSM community. Most importantly, as the Ambassador of the MSM community, I intend to use my title to publicly speak out on behalf of the community, promote our rights to be accepted as human beings and for our rights to have our sexualities recognized and respected. Any other specific project that you intend to start or support?


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lutte pour l’émancipation des MSM. C’est mon projet qui me tient le plus à cœur. Hadja, si on te remet aujourd’hui un bâton magique, que changeras-tu au sein de la communauté MSM ici au Burkina ? Quelle belle question ! Tu sais que moi j’adore me déguiser en femme par moment, alors je vais utiliser mon bâton pour clouer le bec à toutes ces personnes MSM ou pas qui me critiquent pour ce que je fais. (Rires…) Je n’aime pas qu’on me dérange dans ce que je fais. J’ai horreur de ces gens qui passent leur vie à se mêler de celle des autres. Comment arrives-tu à associer ta vie de travesti et celle « normale » sans toutefois attirer les foudres de ton entourage ? J’associe mes deux vies sans souci. D’abord, moi je vis seule chez moi à Ouagadougou, loin de ma famille, donc déjà un souci de moins. Ensuite, je suis indépendant pardon indépendante financièrement. Ce qui est important, lorsqu’on veut revendiquer sa liberté. Et enfin, et surtout, je ne me travestis que entre les quatre murs d’une maison. C’est-à-dire que je me déguise seulement lors des soirées entre MSM ou dans ma maison avec mes amis. Mais je ne le fais jamais pour rentrer en ville ou pour jouer à la pétasse. (Rires…) Je porte toujours des tenues de dame sobres telles que les grands boubous en bazin, les grandes robes africaines, etc. D’où mon surnom de Hadja ! J’essaie de respecter la sensibilité des autres sans me priver. Hadja, lorsqu’on te croise en ville, tu fais l’air du mec « parfait », alors que quand tu te déguises, tu fais femme fatale, est-ce un don ? (Rires…) C’est vrai que je passe de l’un à l’autre sans difficulté. Mais c’est simple, j’ai un corps de mec que je sais utiliser lorsqu’il le faut, et j’ai une âme de femme que j’ai sais aussi utiliser quand il le faut ! (Rires…) Donc j’ai un esprit de femme dans un corps de mec ! Qu’est-ce que tu aimes faire de ton temps

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Euh…With the support of the organization I volunteer with, the most important project that I would like to bring to life is to establish a networking system with other MSM organizations worldwide. I strongly believe that networking with like-minded MSM organizations will improve our understanding of issues pertinent to us in Burkina and also help strengthen our advocacy work. This is the most important project that I would like to see happening during my tenure as Miss MSM Glamour 2011. Hadja, if one was to hand you a magic wand, what would you change within the MSM community in Burkina? What a beautiful question! You know that I love to dress up as a woman, so I will use the magic wand to shut the mouth of all the MSM who criticize me for exploring my feminine side. (Laughs)… I just cannot stand people who pass their lives scrutinizing and criticizing others for the lives they live. How do you manage your double life, the one as a transvestite and the “normal” one without attracting the scorn of your community? I live these two lives without too many difficulties. First, I live alone in the capital, Ouagadougou, far away from my family. This is one less pressure to manage on a daily basis. Secondly, I am financially independent, which is very critical if one seeks to reclaim her or his freedom. Last, but not least, I am a transvestite only between my four walls, at parties organized by the MSM community and in the presence of my dear friends. I never dress up as a woman to cruise the city or be a whore. (Laughs)… I only wear the most refined ladies’ outfits, such as traditional West African dresses, bazins, etc. Thus, the nickname Hadja! I always try to respect other people’s sensitivity but without infringing my own rights. Hadja, when one sees you in town, you look like the perfect male. However, when you put on women’s clothes, you are suddenly a femme fatale. Is this a gift?


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libre Hadja ? J’aime bien les balades, la piscine, le ciné, la cuisine et j’adore me travestir ! Hadja, il parait que tu es un cordon bleu, tu veux bien en parler ? (Rires…) Un peu de modestie s’il te plait ! C’est vrai que j’ai remporté deux fois successifs le 1er prix en cuisine dans l’association où j’exerce en tant que pair-éducateur pour le simple fait que j’aime beaucoup faire la cuisine. (Rires…) Quel est ton plat que tu réussies le mieux ? (Rires…) Le Yassa ! Ton mot de la fin ? Je remercie ce magazine virtuel qui donne enfin l’occasion de s’exprimer aux LGBTIQ. Sincèrement, c’est à encourager. Bravo à Mariam la promotrice pour ce qu’elle fait. Longue vie à tous ! Hadja. Stéphane Ségara est un jeune Burkinabé de 23 ans, responsable du projet MSM jeune du Réseau des Jeunes LGBTI d’Afrique de l’Ouest.

(Laughs)… It’s true that I can pass from one to the other in a heartbeat. It’s very simple. I have a male body that I know when to use as such, but I have a woman’s soul, which I also know when and how to use when needed. To put it right, I have the spirit of a woman in the body of a man! Hadja, when you are not being a femme fatale, an activist, a business owner, what do you do to pass the time? I like promenades, swimming pools, cinema, and I love dressing up as a transvestite! I also heard that you are a fine cook, tell us more! (Laughs)… A little modesty, please! But it’s true that I hold two consecutive titles as the number one cook from the organization where I volunteer as peer educator. I simply love cooking. (Laughs…) What meal can you cook the best? (Laughs)… Yassa! To wrap up this interview, do you have any last words, Hadja? I thank this virtual magazine that is finally giving a platform to LGBTI Africans to express themselves. Sincerely, this is to be encouraged! Stéphane Ségara is a 23-year-old MSM from Burkina Faso. Stéphane works as a peer educator in the MSM community in Ouagadougou with a leading HIV/AIDS prevention organisation.


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My rainbow diary

Salut cher Journal,

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Hello Diary,

Il existe des moments dans la vie que ni le temps, ni les circonstances ne parviennent à effacer de la mémoire. J’ai toujours su que j’étais fortement attirée par les filles - les filles de mon voisinage, mes institutrices, les petites-amies de mes frères, même les camarades de classe de mes sœurs ainées. Mais au final, voici comment tout a commencé ....

There are times in one’s life that neither time nor circumstance can obliterate from memory. I have always known I liked girls a lot – girls in the neighborhood, my schoolteachers, my brother’s girlfriends, even my older sister’s schoolmates. But finally, this is how it all started ….

MON PREMIER BAISER

MY FIRST KISS

Ma maman venait d’être affectée dans une nouvelle école et elle décida donc de m’inscrire dans une école plus proche de notre maison. Le premier matin où je me suis rendu dans ma nouvelle école, j’ai été envoyée dans ma nouvelle classe, le Cours moyen 2e année (CM2). Heureusement pour moi, j’ai fait connaissance avec une bande de huit filles bien intelligentes ce même jour. C’était tellement génial d’être amie avec ces filles. Nous avons parlé des copains de nos sœurs à chacune, des romans que nous lisions (la plupart du temps des romans à l’eau de rose), du fait que nous resterons toujours soudées jusqu’au lycée voire l’université. Nous avons aussi parlé d’une fille en particulier, qui n’avait jamais permis à aucune d’entre elles de se classer première de la classe depuis qu’elles avaient commencé l’école ensemble dès la SIL (Section d’Initiation au Langage). C’était une semaine avant que je ne rencontre la fille en question. Son nom était Nwadi. Elle avait douze ans, soit deux ans de plus que moi. Quand je la vis se mettre en rang avec nos camarades de classe lors du rassemblement, j’en conclus qu’elle devait être celle dont mes nouvelles amies parlaient. Ça se lisait sur son visage qu’elle était le genre à être première de la classe.

Mum had been transferred to another school, so she decided to put me into a school closer to home. The first morning at my new school, I was sent to my new class, Primary 6, and luckily for me, I made my way straight into a clique of eight smart girls that same day. It was so great being friends with these girls. We talked about were our sister’s boyfriends, about the novels we were reading (mostly romances), about how we would all stick together through secondary school and university, and also about a particular girl who had never allowed any of them to come first since they started Primary 1. It was another week before I met the girl in question. Her name was Nwadi. She was twelve, two years older than I was. When I saw her lined up with our classmates during assembly, I concluded she must be the one my new friends had been talking about. First position was written all over her. Her eyes, her nose, her neatly-made hair, her Bata sandals, her perfectly-tailored school uniform …OMG, she was just an angel. I was speechless. I think I drooled. I can still feel the shivers that ran up and down my spine at


Le numéro sur la diversité

Ses yeux, son nez, sa chevelure bien soignée, ses sandales de marque Bata, son uniforme parfaitement adapté à sa silhouette ... Oh Mon Dieu ! C’était juste un ange… J’étais sans voix. Je pense que je bavais d’ailleurs. Je peux encore sentir ces frissons que je ressentais le long de ma colonne vertébrale à ce momentlà. Après le rassemblement, nous retournions en classe, mais je continuais à la dévisager. Je ne pouvais pas m’en en empêcher. Par moment, nos regards se croisaient et elle esquissait un petit sourire mystérieux. Après l’école, je décidai de suivre Nwadi pour voir où elle habitait. Je la suivis d’un air penaud, jusqu’à ce qu’elle quitte la route principale et emprunte un chemin secondaire. J’empruntai le même chemin moi aussi, comme si je savais où j’allais et je ne réalisai que tardivement qu’il s’agissait en fait d’une impasse qui débouchait juste devant sa maison. J’aurais voulu que le sol s’ouvre et m’engloutisse, jusqu’à ce qu’elle atteigne sa porte, se retourne et me sourit. Cette fois, son sourire était tout simplement à couper le souffle. Il semblait venir de son for intérieur. Elle me demanda si je la suivais. Je ne savais pas quoi lui répondre, mais elle me fit signe de la main de continuer à m’avancer vers elle, je la suivis à l’intérieur et restai avec elle jusque tard dans la soirée. J’ai dû avoir l’air d’un sourd-muet parce que je ne pense pas avoir dit un seul mot, jusqu’à ce que je retrouve enfin ma langue et m’excuse pour prendre congé d’elle, avant que ma mère ne commence à s’inquiéter, à se demander ce qui

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that moment. After assembly, we went back to our class, but I kept staring at her. I couldn’t help myself. Sometimes our glances met, and she would stifle a mysterious smile. After school, I decided to follow Nwadi to see where she lived. I trailed her sheepishly, until she turned off the road and down a path. I turned down the path too, like I knew where I was going, and never realized, until it was too late, that it was a blind alley that stopped right in front of her house. I

wished the ground would open up and swallow me, until she turned at her gate and smiled. Her smile was breathtaking this time. It seemed to come from deep inside. She asked me if I was following her. I didn’t know what to say, but she just waved that I should keep coming. I followed her into the compound and stayed with her till late in the evening. I must have looked like someone who was deaf and dumb because I don’t think I said a thing till I managed to find my tongue and asked to take my leave. I said my mother would be worrying what had happened to me. Her mum sent her elder sister to go with us so that I wouldn’t get any disciplinary strokes. In school the next day, I pretended like nothing had happened. We still didn’t talk, and this time she didn’t even give me those mysterious smiles. I stuck close to my new buddies. After school, I found her waiting for me on the swings. When I got close, her face showed me I was in trouble. “What was all that about in school today? she asked me.


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m’était arrivé. Sa maman envoya sa sœur aînée m’accompagner chez moi afin de m’éviter des coups de fouet de la part de ma mère, au cas où celle-ci s’imaginerait autre chose. Le lendemain, à l’école, je fis comme si rien ne s’était passé. Nous n’avions pas encore parlé, et cette fois elle ne m’a même pas adressé ses sourires mystérieux. Je suis restée collée à mes nouveaux copains. Après l’école je l’ai trouvé à m’attendre sur les balançoires. Quand je me suis approchée, son visage me signifia que j’avais un problème. C’était quoi tout ça a l’école aujourd’hui? Elle me demanda. “Si mes amies savent que tu me plais, ils vont rire et se moquer de moi” lui répondis-je. “Mais, est-ce que je te plais” “Tu me plais beaucoup” ajoutais-je. Nous marchâmes le reste du chemin sans prononcer un autre mot. Lorsque nous fûmes arrivées chez elle, je ne restai pas, je saluai juste sa mère et sa sœur et je rentrai chez moi. C’est tout ce qui se passât jusqu’à ce que quelques jours plus tard, un matin, elle pria soudainement l’enseignant de l’autoriser à rentrer à la maison parce qu’elle ne se sentait pas bien. L’enseignant était d’accord, mais toute la classe était choquée lorsque Nwadi lui demanda à ce que je l’accompagne à la maison. Je me précipitai et attrapai son sac avant même que l’enseignant me demande si j’étais d’accord. Mes amis étaient étonnées. Je n’ai pas regardé en arrière. Elle ne dit rien durant le trajet, mais lorsque nous arrivâmes chez elle, il n’y avait personne dans la maison alors nous sommes allées directement dans sa chambre. Elle prit son sac de ma main et se tînt juste en face de moi. Je devinai qu’elle attendait quelque

“If my friends know that I like you, they will laugh and make fun of me,” I replied. “But do you like me?” “I like you very much” I added. We walked the remaining distance without uttering another word. When we got to her house, I didn’t stay, just greeted her mum and sister and went back home. That was all that happened until a few days later, when one morning she suddenly begged the teacher to be allowed to go home, saying she wasn’t feeling well. The teacher agreed, but the whole class was shocked when Nwadi asked that I be excused too so that I could walk her home. I jumped to my feet and grabbed her bag even before the teacher could ask me if I was willing. My buddies were shocked to the bones. I didn’t look back. She said nothing along the way, but when we got back to her house, nobody was home, so we went straight up to her room. She took her bag from my hand and stood right in front of me. I guessed she was waiting for something, but I suddenly became numb. My mouth dried like I had never tasted liquid. She moved closer. I was paralyzed mentally, and we were both breathing really fast. She moved still closer, and I think I stopped breathing, until she looked into my eyes, reaching around to hold the back of my head, then tilted her


Le numéro sur la diversité

chose, mais soudainement j’étais paralysée. Ma bouche sécha comme si je n’avais jamais goûté de liquide. Elle se rapprocha. J’étais mentalement paralysée, et nos respirations à toutes les deux devenaient rapides. Elle se rapprocha encore plus près jusqu’à ce qu’elle me regarde dans les yeux, place sa main derrière ma nuque puis penche sa tête vers moi. Je tremblai et soupirai en sentant ses lèvres chaudes touchées les miennes tendrement. Elle m’embrassa doucement et lentement dans un premier temps, mais après quelques temps les choses étaient devenues plus intenses et sa langue commença à jouer si hardiment dans ma bouche que je me demandai a nouveau quel âge elle avait. Je me sentais comme si j’avais absorbé une forte chimie au fond de moi. Elle m’amena lentement dans son lit, et je me suis retournée sur elle avec la sensation profonde coulant en moi. Je l’embrassai en retour comme si ma vie en dépendait. Nous étions enlacées l’une dans les bras de l’autre. Je me sentais à la maison, mais encore je me demandais ce que je faisais. Pourquoi c’était si bon? Je craignais ce qui se passait, mais je n’avais pas envie de lâcher. Elle regarda dans mes yeux comme si elle vu ma crainte, puis sourit et me dit qu’elle prendrait soin de moi. Ce qu’elle a dit allégea mon cœur et nous avons continué à nous caresser et nous embrasser ; tout ce que je voulais c’était dire à tout le monde que Nwadi était mienne bien qu’elle me supplia de ne rien dire à ma bande. En rentrant chez moi, j’étais si heureuse que je me fredonnais des airs, me hâtant pour partager cette expérience avec ma mère, ma meilleure amie…

à

suivre

To be

continued.......

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head slowly towards me. I trembled and sighed as I felt her warm lips softly touch mine. She kissed me at first gently and slowly but after a while things got more intense and her tongue started playing in my mouth so boldly that I wondered how old she was again. I felt like I had absorbed some strong chemistry deep inside me. She moved me slowly to her bed, and I rolled over her with the deep sensation flowing through me. I kissed her back like my life depended on it. We were locked in each other’s arms. I felt at home, yet I wondered what I was doing. Why did it feel so good? I feared what was happening, yet I didn’t want to let go. She gazed into my eyes as if she saw the fear, then smiled and told me she would take care of me. What she said lightened my heart and as we continued to cuddle and kiss, all I wanted was to tell everybody that Nwadi was mine, although she begged me not to say anything to my clique. On my way home, I was so happy I was humming tunes to myself, hurrying to share this experience with my mum, my best friend ….


T i véerros i st yu ri sl sa udei v e r s i t é Lh e en D um

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Triptyque de soi

Self-triptych

Dans ces photos, j’essaie d’exprimer la conscience de soi, l’expérience de la vie dans une société où être libre est contraire à la loi. J’ai décidé de faire ma propre existence un crime. Mes vêtements me proposer un titre que rien ne peut me donner, In these photos, I try to express the self- awareness of living in a society where being free is against the law. I decided to make my very own existence a crime. My clothes offer me a security that nothing else can give me,

Etre (obsessionnelle) constamment fidèle à moi m’a appris deux choses: un sourire peut ouvrir les portes qui été bloqué pendant des siècles, et aussi, que si une porte n’est pas lâcher prise, utilisez la fenêtre! Being [obsessively] constantly true to myself has taught me two things: a smile can open doors which have been locked for centuries, and also, that if a door is not letting go, use the window!


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Joel Ntwari est un jeune artiste et créateur Burundais. Joel Ntwari is a young Burundian artist and designer.


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Memory of

Danny By Lebo Fraiser

JE ME SOUVIENS DE

DANNY

We were both 20 and had known each other for close to three years. I knew I was gay and he, well, he was a regular ladies man, constantly with a new girlfriend. I had never dated. I told him I hadn’t found the “right person” yet. What I really wanted to say was, “I have found the person I want to be with, the right man for me, and he is you!” I loved Danny. I loved him ever since I first laid eyes on him. This is what I wanted to tell him, but of course I didn’t. In a low, conspiratorial voice, he would tell me all about his latest conquest, and each time he would turn it into a joke about my self-imposed celibacy and dead dating life.

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Nous étions tous deux âgés de 20 ans et nous nous connaissions depuis près de trois ans. Je savais que j’étais gay et lui, je savais qu’il était un homme à femmes, changeant constamment de petite amie. Je n’avais jamais fais de rencontre. Je lui disais que je n’avais pas encore trouvé la «bonne personne». Ce que j’avais vraiment envie de lui dire était: «J’ai trouvé la personne avec qui je veux être, mon homme idéal, et il s’agit de toi ! » J’ai aimé Danny. Je l’ai d’ailleurs aimé depuis la première fois où mon regard s’est posé sur lui. C’est la raison pour laquelle je voulais le lui dire, mais bien sûr je n’ai pas osé. A voix basse, le ton provocateur, il m’aurait parlé de sa dernière conquête amoureuse, et à chaque fois, il allait me charrier sur mon célibat auto-imposé et ma vie amoureuse ennuyeuse. J’aurais tant aimé pouvoir lui dire de vive voix, tout l’amour que j’éprouvais pour lui depuis toujours, puis me saisir de son visage et l’embrasser par force. Mais bien sûr, je n’ai jamais pu le faire. Nous avions l’habitude de sortir tous les vendredis soirs. C’était une tradition que nous avions instauré lorsque nous débutions notre deuxième année à l’université ensemble. Il «empruntait» la voiture de ses parents, et nous faisions le tour des boites de nuit de la ville. Notre sagesse, nous amenait à penser pouvoir compenser l’augmentation de nos tâches en tant qu’étudiants tout simplement en nous amusant de plus en plus - et en ce qui le concernait, par le fait de coucher avec un nombre sans cesse croissant de filles.


Le numéro sur la diversité

I wanted to burst out at the top of my voice, declare my undying love for him, grab his face and force him to kiss me. But of course I didn’t … We always went out on Fridays. It was a tradition that we established when we started our second year of college together. He would “borrow” his parent’s car, and we would drive around the city club-hopping. In our wise-guy wisdom, the increase in student work was offset by just clubbing harder – and by him having more and more sex with a never-ending stream of girlfriends. This particular Friday, the day our love was set to bloom, Danny was drunk and driving to our third club of the night, even though it was still early. The previous ones seemed not to have met his requirements. He hurried us out of them after a couple of gulpeddown, nervous drinks. He was agitated. He took it out on the road, revving the car and speeding along the highway. Then he suddenly looked at me and started crying. I feel ashamed to admit it now but I laughed at him. I guess I was too shocked to know what else to do, and the alcohol didn’t help sharpen my judgment. But then he said it, “Dude, I love you!” Just like that. And looked back at the dark road. My heart pounded. Was it platonic? I had to be careful. So I told him with a forced laugh that I hoped would sound worldly and cool that I couldn’t risk our friendship. He looked at me again, leaning over to me. “No dude, I mean I really, REALLY love you.” I swallowed and looked at his face. The small sparse moustache that he kept, the scars left behind by an unkind puberty and the twisted

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Ce vendredi-là, jour où notre amour était censé éclore, Danny était ivre et nous conduisait vers notre troisième club de la soirée, bien que la soirée commençait à peine. Les deux boites de nuits précédentes semblaient ne pas lui avoir plu. Il nous entrainait précipitamment vers la sortie, juste le temps quelques gorgées de vins avalées à la va-vite ! Il était agité. Il se défoulait alors sur la route, en roulant en zigzag et en accélérant le long de l’autoroute. Soudain, il me regarda et se mit à pleurer. J’ai honte de l’avouer maintenant, mais j’avais ri de lui. Je suppose que j’étais trop choqué pour savoir quoi faire d’autre et l’alcool ne m’avait pas aidé à affiner mon jugement. Mais alors, il le dit «Je t’aime, mec! », juste comme ça. Et se retourna pour apercevoir la route toute sombre. Mon cœur battait. Étaitce platonique? Je me devais d’être prudent. Alors, je lui dis avec un rire forcé, qui je l’espérais sonnerait amical et cool que je ne voulais pas risquer notre amitié. Il me regarda à nouveau, se penchant vers moi. “Non mec, je veux dire que je t’aime VRAIMENT.” J’avalai ma salive et regarda son visage. La petite moustache clairsemée qu’il gardait, les cicatrices laissées par une puberté plutôt difficile et ce sourcil tordu qui lui donnait cette expression lunatique constante. Mais ses yeux, humides de larmes, me laissaient voir à travers son âme et me disaient que ces


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eyebrow that gave him that constant whimsical expression. But his eyes, moist with tears, let me see through to his soul and told me those three words were from his heart. He leaned over closer to my face, gently pouting his lips. My moment of lucidity vanished, his face glided closer, our lips touched. It was just like in the movies. Fireworks, twirling, spinning lights, huge, HUGE bangs. Then a blissful blankness that seemed to last forever. I open my eyes feeling good, calm, as if bathed in a warm white light. Instead of Danny’s, my eyes meet a plump nurse’s. She wears a fixed, solemn smile. I am in the ICU. I’ve been out cold for eight days, she tells me. But when I ask the grinning nurse about Danny, she breaks eye contact and scurries out of the room. I understand. The memory of Danny on my lips lives on.

Lebo Fraiser lives in Gaborone, Botswana. He is currently reading for a BA in English literature. During his spare time, he enjoys listening to podcasts and reading short stories. He aspires to be a radio presenter. You can find him on Facebook.

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trois mots venaient tout droit de son cœur. Il se pencha plus près de mon visage, rapprocha tout doucement ses lèvres pulpeuses. Je perdis toute lucidité, son visage se rapprocha du mien, nos lèvres se touchèrent. C’était exactement comme dans les films. Feux d’artifices virevoltant, jeux de lumières, et tout le tralala. Puis un bienheureux vide qui semblait durer une éternité. Mais, quand j’ouvris les yeux tout épanoui, me portant comme un charme, calme, comme si je baignais dans une lumière blanche et chaude, en lieu et place de Danny, mon regard croise celui d’une grosse infirmière. Elle arbore un sourire solennel. Je suis en réalité à l’ICU (hôpital, ndlr). Je suis tout froid depuis huit jours, me dit-elle. Mais, quand je lui pose, à cette infirmière grimaçant, des questions sur Danny, elle détourne son regard et sort de la salle. De toutes les façons, je me comprends. Le souvenir de Danny sur mes lèvres continu de vivre en moi.

Lebo Fraiser vit à Gaborone, Botswana, ou il étudie pour un baccalauréat en littérature anglaise. Durant ses temps libres, il aime écouter des podcasts et lire des histoires courtes. Il aspire à être un animateur de radio.


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Queering

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BLACK HAIR Photogrphy by Mariam Armisen

I didn’t cut my hair it was never mine I shaved the perm and rocked my mind My name no longer fit my head so I chose what I knew of Africa instead.

Poetry by Taijhet Nyobi-Rockett


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Out in Africa Out of Africa . . Belgium: Gays in exile, facing reality Breaking down the preconceptions

Whether they choose to announce their sexual orientation publicly or the information is disclosed by a third party without their consent, the revelation of an LGBTI identity in many parts of the African continent can have very dramatic consequences. Fear, discrimination, arrest, blackmail, extortion, or finally flight into exile ...

Que l’on choisisse d’assumer publiquement son orientation sexuelle ou que cette information soit divulguée par un tiers sans le consentement, sur le continent africain, cette révélation peut avoir des conséquences assez dramatiques. Peur, discriminations, arrestations, chantage, extorsion, fuite en exil… La

à

dégradation de la situation des personnes LGBTI dans certains pays africains oblige parfois des personnes chercher refuge à l’étranger. L’Europe fait face actuellement à un afflux sans cesse croissant de refugiés, pour de multiples raisons, et parmi eux de plus en plus de personnes fuyant les persécutions homophobes.

expecting to obtain refugee status simply by declaring your minority sexual orientation or gender identity is a common belief but utterly wrong

The deteriorating situation of LGBTI people in many African countries sometimes forces people to seek refuge abroad. Europe is currently facing an ever-increasing flow of refugees for many reasons. Among them are more and more people fleeing homophobic persecution.

In the year 2010, for example, the tiny country of Belgium processed no fewer than 522 applications for asylum on the basis of discrimination based on sexual orientation or gender identity, a nearly 300 percent increase over 2007). Much of this increase came from sub-Saharan Africa (figures from the General Commission for Refugees and Stateless Persons in Brussels).

Selon les chiffres du Commissariat Général pour les Réfugiés et Apatrides à Bruxelles, il y a eu en Belgique, pour l’année 2010, pas moins de 522 demandes d’asile introduites sur base d’une discrimination liée à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre (188 en 2007) dont une grande partie en provenance d’Afrique Sub-saharienne. S’il est vrai qu’en Belgique plus particulièrement, les droits égalitaires des personnes LGBTI sont garantis et protégés par une loi anti-discrimination (loi du 10 mai 2007), cela ne veut pas dire pour autant que la vie d’un demandeur d’asile est simple et facile. La réalité est toute autre. Venir en Belgique en espérant obtenir le statut de réfugié sur simple déclaration de son orientation


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In Belgium, as in several other western European countries, the equal rights of LGBTI people are guaranteed and protected by an antidiscrimination law (Act of May 10, 2007 in the case of Belgium). However, this does not mean that the life of an LGBTI asylum applicant is simple and easy. The reality is very different. To come to Belgium expecting to obtain refugee

en espérant obtenir le statut de réfugié sur simple déclaration de son orientation sexuelle ou de son identité de genre est une idée reçue et tout à fait erronée status simply by declaring your minority sexual orientation or gender identity is a common belief – but utterly wrong. The asylum process is long, difficult and stressful, and there is no guarantee of a favorable result at the end. Belgium houses asylum seekers in “reception centers” that can hold up to 850 people at a time. Here asylum seekers find themselves in multicultural microsocieties composed of asylum seekers from all parts of the world with a wide variety of political, religious, and social beliefs. For those who are here because they suffered persecution at home due to their homosexuality, the dream of unconditional freedom often has to make room for new fear, mistrust and invisibility. To address these problems, Belgium, through the Federal Agency for the Reception of Asylum Seekers (FEDASIL) and the LGBTI Association of Brusselshouse), has created a support network specifically for LGBTI people in the centers. The network is not about helping asylum seekers make their legal case for asylum. Instead it is about helping them build up a social support network, meet others in the same situation, learn to speak freely about their sexuality, share experiences or simply enjoy being together in a secure location where they can be themselves and express themselves freely. These are the main factors essential to the well-being and development of an LGBTI person in exile.

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sexuelle ou de son identité de genre est une idée reçue et tout à fait erronée. La procédure d’asile est un processus long, difficile, stressant et sans aucune garantie de résultat. La Belgique loge les demandeurs d’asile dans des centres d’accueil pouvant aller jusque 850 personnes où ils se retrouvent au sein de microsociétés multiculturelles composées également par des membres de leur propre communauté. Pour des personnes ayant fait face aux persécutions étatiques, populaires ou religieuses à cause de l’homosexualité, le rêve de liberté inconditionnelle peut faire de nouveau place à la peur, à la méfiance et à l’invisibilité. La Belgique, par le biais de son Agence Fédérale pour l’Accueil des Demandeurs d’Asile (FEDASIL) et de la coupole associative LGBTI de Bruxelles (Rainbowhouse) dispose d’ un réseau d’aide spécifique pour les personnes LGBTI dans les centres d’accueil. Il n’est pas ici question d’aide à la construction de dossier de procédure, ce n’est pas l’objectif.

pour 1 sauvé, 3 se verront refuser le statut pour diverses raisons Se constituer un réseau social, rencontrer d’autres personnes vivant la même situation, apprendre à s’exprimer librement sur sa sexualité, échanger des expériences ou plus simplement se retrouver ensemble dans un endroit sécurisé et pouvoir être soi-même, tout cela nous semble faire partie des facteurs essentiels au bien-être et au développement des LGBTI en exil. Nous avons pour ce faire mis en place depuis un an et demi le projet Rainbows United qui permet de rencontrer tous les objectifs cités plus haut. L’activité consiste en une rencontre conviviale mensuelle de 5 heures avec des collaborateurs de FEDASIL, de la Rainbowhouse et d’une de ses associations membres (Merhaba) , ainsi que de la Belgian Pride. Les travailleurs sociaux des centres d’accueil peuvent faire appel à des personnes ressources au sein de FEDASIL s’ils éprouvent des difficultés concernant l’accueil des personnes LGBTI ou pour toute information sur le sujet. Révéler l’intime n’est pas chose facile


Le numéro sur la diversité

Our project, Rainbows United, is an attempt to address all these needs and has been in place now for a year and a half. Its main activity is a monthly half-day get-together of staff from FEDASIL, Rainbowhouse and one of its member associations (Merhaba), and Belgian Pride. These events enable social workers from the reception centers to consult resource persons from the participating agencies if they experience difficulties with the reception of LGBTI persons or for any information on the subject.

If we take the expression of Western gay culture as a model for Africa, African leaders wil never get rid of the idea that homosexuality is a colonial import and “unAfrican” Revealing one’s most intimate secrets is not easy, especially when these have been the cause of past discrimination and persecution. Restoring confidence in state authorities is a huge challenge. Even spending just a few days or hours being treated as a criminal requires an adjustment period that varies widely depending on the individual. All actors involved in the care or treatment of LGBTI asylum seekers have a common goal: to give protection to people who really need it, under the terms of the Geneva Convention of 1951. This article is not an argument for or against exile and expatriation. The choice to seek asylum abroad is one that every LGBTI person suffering discrimination has to make for him or herself. But this is a warning against a too idealistic vision of an easy future on the other side of the Mediterranean. In the words of the UNHCR, “being granted refugee status saves a life.” Yes, this is true … but for each one who succeeds in being accepted as a refugee, three will be denied for various reasons. It takes courage to take the path of exile. Sometimes we have no choice, but often there will be someone on the road who will reach out a hand to help. That’s also the reality.

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surtout si cela est la cause de discriminations antérieures, rétablir la confiance face à l’autorité reste une gageure, en effet, passer en quelques jours ou quelques heures du statut de criminel à celui de victime est pour le moins déstabilisant et demande un temps d’adaptation variable suivant les individus. Tous les acteurs intervenant dans l’accueil ou le traitement des dossiers de reconnaissance ont un objectif commun : donner une protection aux personnes qui en ont réellement besoin, suivant les termes de la convention de Genève de 1951. En l’occurrence l’appartenance à un certain groupe social discriminé pour ce qui concerne les personnes homosexuelles et transgenres. Cet article n’est nullement un plaidoyer pour ou contre l’exil et l’expatriation, simplement une mise en garde par rapport à une vision trop idéaliste d’un avenir facile de l’autre coté de la méditerranée. Pour reprendre les propos de l’UNHCR, « être réfugié, c’est sauver sa vie », oui mais… pour 1 sauvé, 3 se verront refuser le statut pour diverses raisons.

Révéler l’intime n’est pas chose facile surtout si cela est la cause de discriminations antérieures Il faut du courage pour prendre le chemin de l’exil, parfois on n’a pas le choix, mais bien souvent il y aura sur la route quelqu’un qui tendra la main. C’est ça aussi la réalité. Les africains LGBTI doivent faire preuve d’esprit critique face aux idées stéréotypées sur les conditions de vie en Europe, les occidentaux, eux, ont à se débarrasser de la vision ethnocentrique qui consiste à croire que notre culture gaye est transposable telle quelle sur le continent africain. Qui sommes –nous pour pouvoir prétendre connaître ce qui est bon pour une société en dehors de la nôtre? Si nous considérons l’expression de la culture gaye occidentale comme modèle pour l’Afrique, jamais les dirigeants africains ne se départiront de l’idée que l’homosexualité est un produit


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The African LGBTI should therefore take a sceptical approach to the stereotypes, both positive and negative, about living in Europe or the West. Above all, people in the West need to get rid of the belief that our gay culture is transferable to the African continent. Who are we to claim to know what is good for societies outside of our own? If we take the expression of Western gay culture as a model for Africa, African leaders will never get rid of the idea that homosexuality is a colonial import and “unAfrican.” As many have already said before me, the acceptance of homosexuality in Africa must pass through the construction and expression of an African homosexual culture at local, national and continental levels. That is the main challenge in the coming decades as we move together towards the goal of worldwide decriminalization of homosexuality. Belgium is working with Europe in this regard at the international level in the hope that one day no one will be forced to flee his country to be recognized and accepted for who he or she simply is. Daniel Huygens is a consultant on aid projects for LGBTI asylum seekers operated by the Belgian Federal Agency for the Reception of Asylum Seekers (FEDASIL) and Rainbowhouse Brussels. He is President of Rainbowhouse Brussels and recently began studying for a Master’s in Anthropology at the Catholic University of Leuven in Belgium.

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d’importation coloniale et que par conséquent l’homosexualité est non-africaine. Comme beaucoup l’on déjà dit avant moi, l’acceptation de l’homosexualité en Afrique passe obligatoirement par la construction et l’expression d’une culture homosexuelle africaine locale, nationale et continentale. C’est là tout le défi des prochaines décennies avec comme finalité la dépénalisation mondiale de l’homosexualité. La Belgique travaille avec l’Europe dans cette optique au niveau international dans l’espoir qu’un jour, plus personne ne sera obligé de fuir son pays pour être reconnu et accepté tel qu’il est dans le respect de ses différences.

Daniel Huygens Accompagnateur social et référent francophone pour les projets d’aide spécifique pour les demandeurs d’asile LGBTI chez Fedasil (Agence Fédérale pour l’Accueil de Demandeurs d’Asile) Président de la Rainbowhouse Bruxelles. En reprise d’études en Master d’Anthropologie finalité spécialisée en Socio-Anthropologie de l’interculturalité et du développement à l’Université Catholique de Louvain - Belgique.


Le numéro sur la diversité

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L’immigration des homosexuels Africains vers le Canada: Les bases

Dans le dernier numéro de Q-zine, j’ai abordé les différentes options à considérer par une personne homosexuelle qui envisage d’immigrer au Canada. J’ai d’abord parlé du fait que les Africain(e) s LGBT qui fuient la persécution dans leur pays d’origine pays, très souvent choisissent l’asile comme la meilleure option. Cependant, j’ai également souligné à quel point il est difficile de trouver des exemples de réussite par ce biais; par conséquence, j’ai donc suggéré deux autres filières d’immigration: Étudier au Canada et d’épouser un/ une Canadien/Canadienne.

(2me partie)

Dans ce numéro-ci, je donnerai quelques conseils à prendre en compte en utilisant les études universitaires comme moyen

Les personnes qui sont vues comme n’ayant pas de « fort liens sociaux » dans leur pays d’origine sont souvent refoulées à la frontière. d’immigration au Canada. Ensuite, je parlerai de comment les lois Canadiennes qui sont relativement liberales, fournissent également une alternative possible pour les personnes LGBTI Africaines qui souhaitent immigrer au Canada. Pour bénéficier d’un permis d’étude, un candidat doit avoir une lettre d’admission d’un établissement reconnu (permis délivré après le paiement intégral des frais de scolarité requis). Les candidats doivent être également en mesure de prouver qu’ils ont les fonds nécessaires pour subvenir à leur besoin durant leur séjour au Canada. Une fois que vous avez votre lettre d’admission, vous devrez demander

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Same-Sex Immigration to Canada from Africa: The Basics (Part two)

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In the last issue of Q-zine, I discussed the main ways that a gay individual can migrate to Canada. I first talked about the asylum route, which to LGBT Africans facing discrimination and persecution in their home countries often seems like the obvious best option. However, I pointed out how difficult it is to make a successful case for asylum, and I suggested two other immigration routes: studying in Canada and marrying a Canadian. In this issue, I will give some tips for successfully using the study option to immigrate to Canada. I’ll also discuss how Canada’s liberal marriage laws provide another possible immigration route for gay Africans.

ndividuals who are deemed to lack “strong social ties” to their home countries are frequently turned back at the border. To qualify for a study permit, an applicant must have a letter of acceptance from a recognized institution (granted after full payment of the required tuition). Applicants must also be able to prove they have the funds to support themselves during their stay in Canada. Once you have your letter of acceptance, you will need to apply for a study permit at the appropriate Canadian embassy or High Commission. You may be called for an interview. Regardless of whether or not you are called for an interview, you will need to convince immigration officials that you desire to return to your home country (regardless of whether or not you really do). To show your desire to return to your home country, you should be able to show a return plane ticket and strong social and family ties in your home country that indicate a strong desire to return. Individuals who are deemed to lack


Le numéro sur la diversité

un permis d’études à l’ambassade ou au haut commissariat canadien approprié. Vous pouvez être convoqué pour une entrevue. Peu importe si oui ou non vous êtes appelé pour une entrevue, vous aurez besoin de convaincre les agents de l’immigration que vous désirez retourner dans votre pays d’origine (peu importe si oui ou non vous avez réellement l’intention).

Si la migration comme étudiant n’est pas une option, il y’a toujours l’option d’épouser un canadien Pour démontrer votre intention de retourner dans votre pays d’origine, vous devrez être en mesure de leur monter un billet d’avion retour et de forts liens sociaux et familiaux dans votre pays d’origine qui indiquent un fort désir de retour. Les personnes qui sont vues comme n’ayant pas de « fort liens sociaux » dans leur pays d’origine sont souvent refoulées à la frontière. La seule préoccupation de l’agent de l’immigration est que vous viendriez au Canada, vous accomplirez ce pour quoi vous êtes la, puis vous retournerez dans votre pays d’origine. Cette dernière partie peut s’avérer difficile car beaucoup d’étudiants qui viennent au Canada veulent en fait trouver un emploi et demeurer au Canada. Les agents de l’immigration le savent et leur travail consiste à éliminer les candidats qui risquent de demeurer au Canada illégalement. Par conséquent il est préférable de ne pas discuter d’idées ou de projets que vous avez de rester. Si la migration comme étudiant n’est pas une option, il y a toujours l’option d’épouser un canadien. Cela peut paraitre facile (une fois que vous trouvez un canadien a épouser), mais ca a aussi ses défis. Vous ne pouvez juste pas arriver a la frontière et dire que vous êtes marie a un canadien et vous attendre à être accueilli. Pour qu’un citoyen canadien vous parraine à travers le mariage ou une union de fait, vous devriez avoir vécu en tant que partenaires pour au moins une année et être en mesure de documenter cela. J’ai vu plusieurs demandes ou des couples homosexuels ont vecu ensemble pendant

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“strong social ties” to their home countries are frequently turned back at the border. The Immigration officer’s only concern is that you will come to Canada, accomplish what you’ve indicated you are there for, and then return to your home country. This last part can be tricky because many students who come to Canada actually want to find a job and remain in Canada. Immigration officers know this, and their job is to weed out the applicants who are at risk of remaining in Canada illegally. Therefore, it is best not to discuss any ideas or plans you have to stay. If migrating as a student isn’t an option, there is always the option of marrying a Canadian. This might sound easy (once you find a Canadian to marry), but it too has its challenges. You can’t just arrive at the border, say you’re married to a Canadian, and expect to be welcomed. In order for a Canadian citizen to sponsor you through marriage or a common law relationship, you must have lived as partners for at least one year and be able to document this. I’ve seen several applications where samesex couples have lived together for over a year, yet all their official documentation (bank accounts, house leases, utility contracts, etc) remains in the name of one of the two partners. In cases like these, it is very difficult to satisfy Immigration Canada of your status together as co-habitants. For documentation, you need leases in both your names, co-mingled funds in joint bank accounts and joint credit accounts. You need to look like any heterosexual couple might look on paper. I realize that sometimes this can be quite

If migrating as a student isn’t an option, there is always the option of marrying a Canadian a challenge, especially if you have lived together in a country where same-sex relationships have to be hidden, but you need to do everything that you possibly can to document your relationship. Canada has had open nationwide gay marriage


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plus d’une année, mais tous leurs documents officiels (comptes bancaires, contrat de location maison, les contrats de services publics, etc.) restent au nom de l’un des partenaires. Dans de tels cas, il est très difficile de satisfaire l’immigration canadienne de votre statut en tant que co-habitants. Pour la documentation, vous avez besoin d’avoir le contrat de location établie avec vos deux noms, un compte bancaire et un compte de crédit commun. Sur les documents vous avez besoin de ressembler à n’importe quel couple hétérosexuel. J’ai réalisé que parfois cela peu être tout un défis surtout si vous avez vecu ensemble dans un pays ou les relations homosexuelles doivent être cachées, mais vous devez faire tout votre possible pour documenter votre relation. Il y’a eu des mariages officiels gay au Canada pendant ses six années donc les relations homosexuelles ne sont pas extraordinaires ici. Il n’ya pas de discrimination contre les couples homosexuels par l’immigration canadienne, mais ils veulent voir des preuves et ca prends du temps de développer des preuves. Des le moment ou vous et votre partenaire avez commencé a envisager la possibilité de

Il y’a eu des mariages officiels gay au Canada pendant ses six années donc les relations homosexuelles ne sont pas extraordinaires ici. Il n’ya pas de discrimination contre les couples homosexuels par l’immigration canadienne parrainage, vous devriez commencer a travailler a sérieusement rassembler des preuves. Dans le cas ou vous ne vivez pas ensemble, vous pouvez demander un visa de visite pour six mois et de la commencer a le processus de documentation ; mais entre temps vous aurez besoin de prouver une cohabitation d’au moins une année. Ce ne sont pas les seuls moyens pour venir au Canada; ce sont juste les méthodes les plus évidentes. Vous pouvez aussi faire une emande en tant que « travailleur fédéral qualifié » et être accepté si vous remplissez les critères

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for six years and so same-sex relationships are no big deal here. There is no discrimination against same-sex couples by Canadian Immigration, but they want to see proof, and proof can take some time to develop. As soon as you and your partner have begun considering the possibility of a sponsorship case, you should begin the work of gathering the proof in earnest. In cases where you haven’t been living together, you can apply to Canada for six months on a visitor’s visa and then begin the documentation process, but somewhere down the line you will need to provide proof of at least one year of cohabitation. These are not the only ways to get to Canada; they are just the more obvious methods. You can also apply as a “Federal skilled worker” and be accepted if you fall into one of the 28 Desired Skilled Worker programs. At least half of these Desired Skilled Worker Programs are in the healthcare industry and require certification. Most foreign health workers have difficulty being certified in Canada without an intermediate course to bring their certification up to Canadian standards. Another option is to find an employer to sponsor your application. You can come to Canada under the “arranged employment option.” This requires finding an employer willing to sponsor your application. Should you be lucky enough

Canada has had open nationwide gay marriage for six years and so same-sex relationships are no big deal here. There is no discrimination against same-sex couples by Canadian Immigration to find an employer, the application processing times are anywhere from twelve to eighteen months. For wealthy individuals, there is the investor route. This requires a documented net worth of CAD$1.6 million in legally obtained funds and an investment of $800,000 for five years in a non-interest bearing bank account specified by the Government of Canada. At the end of


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pour l’un des 28 programmes de travailleurs qualifiés recherchés. Au moins la moitie de ces programmes pour travailleurs qualifies se trouvent dans le secteur de la sante et exige une certification. La plupart des étrangers travaillants dans le secteur de la sante ont des difficultés pour être certifies au Canada sans avoir participe a un cours intermédiaire pour hausser leur certification au niveau du standard canadien Une autre option est de trouver un employeur pour parrainer votre application. Vous pouvez

Bien qu’il puisse sembler qu’immigrer au Canada est très difficile, ca peut se faire en comprenant le processus, être organisé et persévérant venir au Canada en vertu « d’option d’emploi arrangé ». Cela nécessite de trouver un employeur prêt a parrainer votre demande. Si vous êtes assez chanceux d’avoir un employeur, le délai de traitement de votre demande est de douze à dix-huit mois. Pour les riches, il y a l’option des investissements. Cela nécessite une revenue nette documentée de CAD$1.6 million en fonds obtenus légalement et un investissement de $800,000 pour cinq ans dans un compte bancaire sans intérêt spécifié par le gouvernement canadien. Au bout de ces cinq ans, votre placement vous sera retourne. Il y a aussi des programmes de business spécialisés dont nous n’avons pas le temps de discuter ici. Bien qu’il puisse sembler qu’immigrer au Canada est très difficile, ca peut se faire en comprenant le processus, être organisé et persévérant. Chaque année autour de 200,000 personnes arrivent à passer les défis et trouver une option viable. Considérer chaque option, éliminer ceux qui ne sont pas réalisables pour vous, ensuite donner à l’option que vous avez choisie votre attention totale. Bien que cela puisse sembler extravagant, l’embauche d’un guide (un consultant agrée en immigration ou un avocat d’immigration résidant de préférence au Canada) peut être précieuse. Le processus peut être difficile et il y’a de nombreux piège qu’un professionnel peut vous aider à éviter.

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five years, your investment is returned to you. There are also some highly specialized business programs that there isn’t time to discuss here. While it might seem that immigrating to Canada is very difficult, it can be done by understanding

While it might seem that immigrating to Canada is very difficult, it can be done by understanding the process, being organized and persevering the process, being organized and persevering. Every year, something like 200,000 individuals manage the gauntlet and find a viable path. Look at every option, eliminate the ones that aren’t feasible for you, and then give your chosen option your undivided attention. And while it might seem like an extravagance, hiring

Certified consultants and lawyers are trained to know exactly what the government wants to hear. And even though it isn’t essential, hiring a gay consultant or lawyer can be a benefit, as they understand you situation more acutely. Don’t retain a consultant or lawyer who is not licensed by either the Society of Immigration Consultants or the Law Society of Canada if you want to avoid unscrupulous representatives. Les consultants et avocats certifies sont formés pour savoir exactement ce que le gouvernement veut entendre. Et même si ce n’est pas essentiel, embaucher un consultant ou avocat gay peut être bénéfique car il comprend mieux votre situation. Ne prenez pas un consultant ou un avocat qui n’est pas reconnu par la Société des Consultants en Immigration ou par le Law Society of Canada si vous voulez éviter des représentants sans scrupuleux. Tout ce que je peux vous dire c’est que le Canada est un endroit idéal pour les homosexuels pour vivre et aimer. Ca vaut bien le tracas de trouver un moyen d’en faire partie. Timothy Burks est le responsable de IMIN Consulting, une boîte de “consulting” spécialisée dans l’immigration liée aux questions LGBT basé à


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a guide (a certified Immigration Consultant or Immigration Lawyer, preferably residing in Canada) can be invaluable. The process can be tricky and there are many pitfalls that a professional will help you avoid. Certified consultants and lawyers are trained to know exactly what the government wants to hear. And even though it isn’t essential, hiring a gay consultant or lawyer can be a benefit, as they understand you situation more acutely. Don’t retain a consultant or lawyer who is not licensed by either the Society of Immigration Consultants or the Law Society of Canada if you want to avoid unscrupulous representatives. All I can tell you is that Canada is great place for gay people to live and love. It is well worth the hassle to find a way to be a part of it. Timothy Burks is the manager of IMIN Consulting, an immigration consultancy specializing in LGBT issues based in Vancouver on Canada’s west coast. He can be contacted at tim@imin.ca or via the IMIN Facebook page http://www.facebook. com/fbimin

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In my family album I do not exist. I have no evidence to show what I looked liked from my infant years to my teenage self. I can’t fully explain why I am absent. I am told it’s because we were displaced so often and family records were destroyed when the Apartheid state demolished my grandparents’ home. They were put onto trucks and dumped into a new, racially segregated area for socalled Coloured people.

Dans l’album familial je n’existe pas, je n’ai aucune preuve pour montrer ce à quoi je ressemblais durant mon enfance et ma vie d’adolescent. Je ne peux, entièrement expliquer pourquoi je suis absent. On m’a dit que c’est parce que nous avions été déplacés souvent et les archives de la famille ont été détruites quand la maison de mes grand-parents a été démolie par le gouvernement d’Apartheid. Toute cette communauté a été mise dans des camions et déversée dans un nouveau quartier racial isolé pour les soi-disant gens de couleurs.

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Les photographies nous fournissent un autre regard à travers lequel nous pouvons nous imaginer ou nous souvenir du passé. Elles nous donnent l’opportunité de nous souvenir que nous avions une fois fait parti d’un espace particulier et d’un moment particulier. Elles nous rappellent ces moments où nous étions forcées de porter ces robes roses dégoutantes et ces chaussures brillantes blanches en cuir de mauvaise qualité, ces moments où nos cheveux devraient être défrisés avec des produits chimiques parce que l’afro n’était pas tolérer dans ma famille. Ces rôles renforcent l’expression de genre que nous voyons souvent dans les photos familiales qui produisent certaines preuves des pires formes d’oppression des personnes “queer” au sein de nos familles. Ces images évoquent à la fois la joie et la douleur/la peine que nous avons vecu. Les personnes queer adorent les objets. En effet nous aimons poser pour la camera, nous nous tenons avec audace devant la camera, un corps d’homme dans une robe, rouge a lèvre et une perruque. “Oui bébé, regardes moi maintenant.” Les bras croises, les femmes masculines fixent droit la camera, “yup, voici la personne que je suis devenue et que j’aime”. L’exposition récente de Sabelo Mlangeni “Black Men in Dress/Des hommes noirs en robe” est une séries de portraits noirs et blancs d’hommes noirs en robes. Ces photographies ont été prises pendant la Pride de Johannesburg. J’utilise prudemment le mot Photographs provide us with a gaze through which homme parce que c’est le titre de l’exposition we can imagine or remember the past. They give us mais aucun des sujets n’a divulgué son identité a chance to remember that we once belonged in a sexuel. particular space and in a particular time. They remind us of moments when we were forced to wear those Chaque sujet “queer”, noire fixe la camera, disgusting pink dresses and white fake shiny leather pose avec audace et montre fièrement le shoes, when our hair had to be “straightened” with corps “queer” en Afrique du Sud. Comme chemicals. An Afro was never going to fly in my family. c’est réconfortant pour moi de regarder chaque portrait et d’avoir un sentiment The forced, gendered roles that we see so often in d’appartenance. Le travail de Sabelo nous family photographs provide evidence of some of the amène loin des imagines tristes des “queer” worst forms of oppression. Even so, these images


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evoke as much joy as pain. Queers love objects. We love to pose. We boldly stand in front of the camera, male body in a dress, lipstick and a weave – “Yeah baby, look at me now!” – the masculine women, arms folded, gazing straight at the camera – “Yep, this is the person I have become and love.” Sabelo Mlangeni‘s recent exhibition, “Black Men in Dress” at the Stevenson Gallery in Braamfontein, Johannesburg, is a series of black and white portraits of Black men in dresses taken at Joburg Pride. I use the word “men” with caution. Although it’s used in the title of the exhibition, none of the subjects have disclosed their gender identity. Each Black queer stares at the camera, boldly poses and proudly shows the body of queerness in South Africa. How refreshing to look at each portrait and feel a sense of belonging. Sabelo’s work takes us away from the dreary images of Black queers that we too often see in the public domain – disturbing images of Black lesbians bruised and beaten or site-specific images of spectral evidence where lesbians were murdered. The image of death, poverty and violence in Africa is too often confirmed through the lens and too often constructs a particular narrative for a particular agenda.

noirs que nous voyons souvent dans le domaine But Sabelo evokes a new way of seeing, a new publique. Ces images troublantes de lesbiennes way of shifting our gaze. His gaze comes from noires meurtries et battues ou un site d’images within; it is an insider reporting, a gay man with his spécifiques qui font preuves spectaculières d’où camera and access to his community as subject. des lesbiennes ont été assassinées. L’image de la mort, de la pauvreté et de la violence en Afrique est He is a young photographer, the kind of trop souvent confirmée par l’objectif de la camera photographer I crave to follow, who picks up his et trop souvent construit un récit particulier pour camera and creates works of queerness in my un agenda particulier. time. Mais Sabelo évoque une nouvelle façon de voir, une nouvelle façon de diriger notre regard. Son Jabu Pereira is the Director of Iranti-Org, a newly regard vient de l’intérieur, c’est un reportage established regional queer organization, which introspectif, un homme gay avec sa camera ayant focuses on queerness, visual documentation accès a sa communauté en tant que son sujet. and memory. Directrice d’ Iranti-org, une organisation queer nouvellement créée qui


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C’est un jeune photographe, le genre de photographe que j’ai envie de suivre, qui prends sa camera et crée du travail queer de mon temps.

A propos de l’auteur Jabu Pereira est le/la Directeur/Directrice d’ Iranti-org, une organisation queer nouvellement créée qui se concentre sur l’homosexualité, la documentation visuelle et la mémoire.

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Depuis les rues du Cameroun,

la voix d’un travailleur de sexe In the Streets of Cameroon,

the Voice of a Male Sex Worker

par René

Considéré comme le plus vieux métier du monde, le travail de sexe demeure un tabou en Afrique: surtout quand ce métier est effectué par des hommes.

Je suis fière de ce que je suis et j’assume pleinement mon métier Je m’appelle René, je suis âgé de 26 ans. Travailleur de sexe, j’exerce ce métier depuis deux ans. Je pratique mon activité dans les maisons closes et autres lieux de rencontre favoris des travailleurs de sexe à Douala et à Yaoundé. Toutefois, il arrive que mes collègues femmes des autres villes du pays fassent appel à mes services. Cela arrive surtout quand elles sont débordées, ou quand elles ont des clients qui préfèrent les travesties ou des machos déguisés en femmes. Elles font également appel à moi quand il y a des clientes qui préfèrent des hommes efféminés ou pleinement machos.

les personnes les plus vulnérables exerçant ce métier restent les travestis et les « trans » Ma fidèle clientèle est constituée exclusivement d’hommes. La croyance populaire au Cameroun

Even though it is considered the world’s oldest profession, sex work remains a taboo in Africa, especially when practiced by men.

I am very proud of who I am and I fully embrace my profession My name is René. I am 26 years old, and I am a sex worker. I have been doing this work for about two years. My loyal clientele is exclusively male. The popular belief in Cameroon is that all sex workers are heterosexual. The reality is that over 60 percent of us are bisexual. Among male sex workers, you will find gigolos, married men who occasionally practice the profession to make ends meet. Unknown to their wives, of course. I work in brothels and other favorite venues of sex workers in Douala and Yaoundé, but sometimes, my female colleagues in other cities need my

The most vulnerable among us are transgender sex workers and transvestites services. This happens when they have clients who prefer either macho men or transvestites


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envers les travailleurs de sexe est que nous sommes majoritairement des hétérosexuels. La réalité est que plus de 60% des travailleurs du sexe sont bisexuels. Parmi nous, existent particulièrement des gigolos mariés qui, pour la plupart, pratiquent le métier occasionnellement afin d’arrondir leurs fins de mois. Et ce, à l’insu de leur femme.

la plupart de ces associations n’accueillent pas les travesties ou les personnes homosexuelles travailleurs de sexe. La cause est l’homophobie Je suis fière de ce que je suis et j’assume pleinement mon métier. J’ai choisi cette profession pour des raisons bien précises : (1) l’argent, (2) le plaisir et (3) les aventures. Par contre, je me garde bien de généraliser les raisons de mon choix à tous mes collègues. Tous les hommes qui s’adonnent à ce métier le font pour de différentes motivations. Nous utilisons les pistes de dance, les maisons closes comme nos lieux de drague, même si les plus connus et les plus visibles sont dans les rues.

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dressed as women. They also call on me when their clients demand effeminate men. I am very proud of who I am and I fully embrace my profession. I chose sex work for quite specific reasons: 1) money; 2) pleasure and 3) adventure. But I am careful not to generalize these reasons for

Although there are other associations that work on HIV/AIDS prevention and that focus on sexual health and counseling for sex workers, most of these associations do not welcome homosexuals or transvestite and transgender sex workers. Homophobia is very strong in our culture my choice to the entire profession. The men who work in this industry do so for various reasons. We use different venues including dance floors and brothels as our cruising areas, although the most well-known and visible places we can be


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Dans la profession, même si les violences aux mains de nos client(e)s sont fréquentes, les personnes les plus vulnérables exerçant ce métier restent les travestis et les « trans ». Quand leur identité de genre est remise en question, ces hommes et femmes deviennent victimes de violences à la fois aux mains des consommateurs de nos services et du grand public en générale. Quand je ne suis pas en activité, je fais du bénévolat au sein d’une association locale. L’association offre des services visant la santé sexuelle, physique et sociale aux hommes et femmes, homosexuels et hétérosexuels, travailleurs de sexe. Au sein de cette structure, je suis animateur de santé sexuelle. Bien qu’il existe d’autre association de lutte contre le VIH/SIDA, avec des volets sur le conseil et la santé sexuelle des travailleurs/ses du sexe, la plupart de ces associations n’accueillent pas les travesties ou les personnes homosexuelles travailleurs de sexe. La cause est l’homophobie ambiante dans le pays. Elle est soutenue par les articles 343 et 347 bis du Code Pénal Camerounais qui nous pénalise. Malgré ce climat d’intolérance, d’abus et d’incompréhension envers les travailleurs de sexe au Cameroun, j’exerce ma profession avec fierté et dignité. René est un jeune travailleur de sexe Camerounais.

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found are the streets. Violence at the hands of our clients is frequent. The most vulnerable among us are transgender sex workers and transvestites. When their gender identities are discovered, these men and women often become victims of violence both at the hands of clients and from the public in general. During my free time, I volunteer at a local association that provides services such as information on sexual health and psycho-social support to both heterosexual and homosexual sex workers. I work as a sexual health resource person for my peers. Although there are other associations that work on HIV/AIDS prevention and that focus on sexual health and counseling for sex workers, most of these associations do not welcome homosexuals or transvestite and transgender sex workers. Homophobia is very strong in our culture and is institutionalized by Sections 343 and 347 of the Cameroonian Penal Code, which criminalizes us. Despite this climate of intolerance, abuse and misunderstanding towards sex workers in Cameroon, I am determined to exercise my profession with pride and dignity. René is a young sex worker from Douala, Cameroon.


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l i v e / v i v r e , l o v e / a i m e r,

passion

A project of the queer african youth networking center Learn more about qayn Www.Gayn-center.Org Make a donation to qayn Www.Causes.Com/causes/637351-the-queer-african-youth-networking-center-qayn

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Ils me disent que mon espèce n’est pas la bienvenue ici. Plus précisément, ici, fait référence au Nigeria, mon pays d’origine. Ils ont également pris la liberté d’étendre le “ici” au-delà du Nigeria : à l’Afrique entière. L’homosexualité n’existe pas au Nigeria, me dit-on, parce que l’homosexualité est “nonAfricain”. Ma réponse, depuis quand? Depuis quand un pays Africain prend -il la parole aux noms de tout le continent? Depuis quand avons-nous une culture uniforme? Et peut-être la question la plus cruciale: A quand remonte l’homophobie Africaine? Il a été mainte fois établit qu’avant l’arrivée des Européens, l’homosexualité faisait partie de certaines de nos cultures et cela sans pour autant créer l’hostilité dont fait face les personnes homosexuelles de nos jours.

A quand remonte l’homophobie Africaine?

Dites-moi encore ce que veut dire “être Africain”.

Tell Me Again What What “African” Means Sola DaSilva

“They have told me my kind is not wanted here”

They have told me my kind is not wanted here. Here meaning, specifically, Nigeria, my home country, but they have also taken the liberty to extend “here” beyond Nigeria, to all of Africa. Homosexuality does not belong in Nigeria, I am told, because homosexuality is “unAfrican.” My response: since when? Since when does one African country speak for all of Africa? Since when does all of Africa have one culture? And maybe the crucial question: since when did Africa become homophobic? Before the Europeans arrived in Africa, homosexuality was no big deal in Africa. There is plenty of evidence that it was accepted in various places in every region of the continent. Then the Europeans came and “civilized” us. They showed us the error in our primitive, bestial and pagan ways. Now fast-forward to the twenty-first century and these same Europeans have turned around and accepted homosexuality as a natural occurrence. But Africans are the savages they’ve always been, except now for the opposite reason. Now we are uncivilized for persecuting gays, not accepting them.


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Ensuite sont arrivés les Européens avec leur objectif de nous “civiliser”. Ils ont été convaincants à montrer “l’erreur” dans nos mœurs primitives, bestiales et païennes.

Ensuite sont arrivés les Européens avec leur objectif de nous civiliser

Maintenant, virement au XXI ème siècle: ces même pays Européens ont fait volte-face et accepté l’homosexualité comme un phénomène naturel. Par contre en Afrique, notre sauvagerie s’est renversée dans le sens contraire. De nos jours, nous sommes des « sauvages » qui persécutons les homosexuel(le)s et les rejettons. Quel démarche simpliste! Je suis profondément offensé par le colonialisme et par le constant pillage du continent et sa domination par l’Occident. Les rapports de l’Occident, passés comme présent, constituent un facteur énorme dans le traitement des homosexuels (le)s dans de nombreux pays

What a simplistic narrative! Of course, I am deeply offended by colonialism and the West’s continued plundering and domination of Africa. Africa’s past and present relationship with the West is a huge factor in the treatment of gays in many countries in Africa, and the irony of first teaching us homophobia and then condemning us for it is as absurd as it is unjust. However, the deeper irony is that African leaders are using the fight for sexual freedom as an opportunity to wage a fabricated culture war against the West. They see this as their chance to defend their own threadbare claims to be defenders of Africa against the West, using homosexuals as scapegoats.

Here is my message to African leaders trying to outlaw homosexuality. First, you cannot deny my heritage, the colour of my skin, or the blood flowing through my veins. I am as African as you are, and my sexuality is as African as yours. You cannot deny my sexuality.

“Teaching us

homophobia and then condemning us for it is as absurd as it

is unjust”


Le numéro sur la diversité

Vous ne pouvez pas nier mon héritage

issue/numéro 3 Apr 2012

Sola DaSilva est un jeune “queer” d’origine nigériane qui est basé à Toronto, Canada. Sola est un ardent activiste “queer”, un journaliste en herbe qui aime la photographie et les voyages.

Africains. L’ironie du sort est qu’après nous avoir enseigné l’homophobie, maintenant l’Occident nous condamne de la pratiquer. Cela est aussi absurde qu’injuste. Toutefois, la plus profonde des ironies est que de nos jours, les dirigeants Africains sont en train d’instrumentaliser la lutte pour la liberté sexuelle comme une arme dans leur guerre contre l’Occident, des cultures fabriquées. Ils ont utilisé l’homophobie comme leur bouclier de défenseurs des valeurs Africaines contre la corruption Occidentale, en usant des homosexuels comme boucs émissaires. J’ai ce message pour les dirigeants Africains qui criminalisent l’homosexualité: Tout d’abord, vous ne pouvez pas nier mon héritage, la couleur de ma peau ou le sang qui coule dans mes veines. Je suis aussi Africain que vous l’êtes, et ma sexualité est aussi Africaine que la vôtre. Vous ne pouvez me denier ma sexualité. Ensuite, vous n’avez pas le droit de prendre la parole au nom de tous les Africains. Quand bien même beaucoup d’Africains condamnent l’homosexualité, il y a un grand nombre qui apprennent à accepter cette pratique. Même si la plupart des médias dans nos pays passent vos messages homophobes, partout dans nos communautés, il existe de plus en plus de voix qui reconnaissent cet héritage, mais dont bien sûr, vous refusez d’entendre. Écoutez ces voix-ci, saisissez la chance d’être honnêtes au sujet de votre homophobie. Acceptez-le, apprenez à le comprendre, comme plusieurs nations l’ont fait, et corrigez vos convictions homophobes. Cessez d’utiliser les “valeurs” Africaines pour justifier vos

Second, you do no speak for all Africans. Many Africans do not accept homosexuality, but many others do. In the media, we usually only hear the voices of African homophobia, but in our communities there are other voices which you refuse to hear. Listen to these voices. This is a chance for you to be honest about your homophobia. Accept it, understand it (like other nations have done) and correct it. Stop using “African” culture as an excuse.

In the media, we usually only hear the voices of African homophobia, but in our communities there are other voices which you refuse to hear

Sola DaSilva is a queer Nigerian based in Toronto, Canada. Sola is a queer advocate, writer and aspiring journalist who enjoys photography and travelling.


The Diversity issue

issue/numéro 3 Apr 2012

ILLUSTRATION

DIGITAL DESIGN

INSTALLATION ART

CREATIVE SOLUTIONS

ANMATION PHOTOGRAPHY

sure.enough.studio@gmail.com


Le numéro sur la diversité

issue/numéro 3 Apr 2012

Florence Khaxas is a performance artist, poet and feminist writer. She lives in Windhoek Namibia and is the director of a young feminist organization called Young Feminists Movement Namibia. At age nine, Florence wrote her first story and has not put the pen down ever since. She loves learning about different cultures, doing research and documenting the “herstories” of Namibian women. Above all, she is a woman that is recreating her own identity, creating new definitions and challenging the limitations patriarchy has placed on young women.


The Diversity issue

issue/numéro 3 Apr 2012

Florence Khaxas est une artiste, poète et écrivain féministe vivant à Windhoek en Namibie. Elle est la directrice d’une organisation des jeunes féministes appelé Young Feminists Movement Namibia (Mouvement des Jeunes féministes de Namibie). Florence a écrit sa première histoire à l’âge de neuf ans et depuis elle n’ai plus déposé sa plume. Elle aime découvrir des cultures différentes, faire des recherches et documenter des histoires personnelles de femmes namibiennes. Surtout elle est une femme qui tente de recréer sa propre identité, qui s’attèle à trouver de nouvelles définitions et à contester l’aliénation et les limites du patriarcat que la société nous impose aux femmes jeunes.


Le numéro sur la diversité

issue/numéro 3 Apr 2012

Call for Submissions Special Issue on Friends, Family, Community

l i v e / v i v r e , l o v e / a i m e r,

passion

LGBT people in Africa are often shown in the media as isolated, lonely voices. Often we also see ourselves like that. The reality is, however, that there are many gay and straight people who support us amongst our friends, families and communities. In the fourth issue of Q-zine, we highlight the voices of themany straight African people who support the LGBT people in their lives. We know that our families, friends, colleagues and neighbours sometimes struggle to come to terms with learning that a friend, loved one, or co-worker is “different.” Others do not struggle at all – they are the ones who help us to come to terms. Either way, we would like to hear from you in this special one-year anniversary issue of Q-zine coedited by John McAllister and Keletso Makofane. We invite you to write about how LGBT issues affect your life even though you are not LGBT yourself. How do you make sense of your sister’s love for women? Or your son wearing women’s clothes? How does homophobia against your friend affect your life? Do you approve of your daughter’s girlfriend? Do you think that your gay nephew is happy? How do your straight friendsreact when they find out that your son/ daughter/friend/cousin is gay? How did it affect your life when your loved one told you that he or she was LGBT? What struggles – in your family, workplace, or neighbourhood, and in yourself – have you had to fight

to arrive where you are?! Please share your story with all of us. We welcome your reflections in any format – essay, news story, memoir, commentary, fiction, poetry, photography, painting, drawing, or any combination. Help us all to see that LGBT people exist in families, friendships and communities, and that we are all African together. Text submissions should be between 500 and 1,500 words. Art submissions (photos, paintings, drawings) should include a brief (100-300 word) commentary and a caption for each artwork submitted. Submissions can be made online at http://www. qayncenter. org/call-for-submissions/ or directly to the editors at mkonommoja@gmail.com or keletso.makofane@gmail.com DEADLINE: May 1st, 2012


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