SCIENCES Un reportage exclusif
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Moyenne Egypte Reportage dans le fief intégriste fermé aux archéologues
Vallée des Rois Les tombes interdites
Saqqarah Les secrets de la nécropole de Memphis /
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Hubble wé notre vision de l'Univers
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Classe A de
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PUISSANCE ET SECURITE TIENNENT DANS 3,57 M. PLUS BESOIN D'ÊTRE UNE GRANDE VOITURE POUR ÊTRE UNE GRANDE ROUTIÈRE.
Mercedes-Benz fait avancer rautomobile
SOMMAIRE En coin
L'Egypte interdire P j | Depuis dix ans, la Moyenne Egypte est le camp retranché des groupes armés isla mistes. Cette région, qui re cèle des sites pharaoniques essentiels, s'est fermée aux archéologues. Après de nombreuses difficultés, nous avons eu le privilège de nous y rendre. Nous vous in vitons à découvrir les images de ce reportage sous haute surveillance. Plus connues, les nécropoles de Thèbes et de Memphis cachent encore des secrets. Départ pour un voyage inédit. Forum de discussion sur le dossier avec Aline Kiner le 30 mars à 15 h 30 sur le site Internet de Sciences-et-Avenir: . www.sciences-et-Avenir.com
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Moteurs de recherche, indexations et autres annuaires...
Comment le Net manipule les surfeurs
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Traitement de l'obésité
Entre espoir et déception p. 74 Une « épidémie ». C'est ainsi que l'OMS qualifie l'obésité dans les pays industrialisés. Face au phénomène, les laboratoires pharmaceutiques se sont lancés dans une course au médi cament. Etat des lieux.
• SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
Indexations, liens, annuaires... Sur la toile tout semble étudié pour atti rer l'internaute là où il n'avait pas l'intention d'aller. Bien S? évidemment à des fins -i-_ commer ciales. ..
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ACTUALITES
Sans bielles ni vilebrequins
Le moteur de demain p. 88 Inventé par un Australien, le Split Cycle, moteur révolu tionnaire qui substi tue de petites roues crantées aux bielles et vilebrequins, est fin prêt à Clermont-Ferrand. « Sciences et Avenir» Ta découvert en avant-première. En quatre points, nous vous pré sentons ce prodige de sobriété.
Comment Hubble a changé . • notre vision du monde p. 96 Le télescopespatial lancé il y a neuf ans a bouleversé notre perception de Tespaceld'une manière auSsira- i dicale que la première lunette astronomique. Il inau gure une nouvelle astronomie qui constate TextraordlnâirefoisonnèmentV'astres dans dés régions que Ton croyait --' désertiques. A mesure
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Plantes transgéniques : L'honneur perdu de monsieur Patate 7 Actualités 8 Paléontologie : Dans les entrailles du dinosaure 24 Recherche : Sida, le chaînon manquant 32 EN COUVERTURE
L'Egypte interdite • Moyenne Egypte : Touna el-Gebel, Béni Hassan, Tell el-Amarna. • Itinéraire d'un reportage et repères chronologiques • Haute Egypte : Les tombes interdites de la vallée des Rois • Basse Egypte Sous le sable de Saqqarah
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VIVRE
Santé : Obésité, entre espoir et déception. Quoi de neuf ? Santé Tout savoir sur... Le petit-déjeuner Quoi de neuf ? Nutrition Ethologie : La vie volage des oiseaux Quoi de neuf? Environnement.
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TECHNO
Automobile : Le moteur de demain Matériaux : Des tuiles pleines d'énergie Shopping
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DOSSIER
Comment Hubble a changé notre vision du monde • L'Univers repeuplé • Plongée dans l'enfance du cosmos • Vers une nouvelle cosmologie
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COMPRENDRE
Espace : Le faucon martien ,
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PLANETCYBER
Banc d'essai : Librairies en ligne, tout n'est pas rose Enquête : Comment le Net manipule les surfeurs Internet : A la recherche du passé Flashs : Guignol virtuel La souris et la craie : Les écoles communiquent par satellite CD-Rom : La naissance de Rome
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LES RENDEZ-VOUS
Ménage à troisr adultère, donjuanisme, homosexualité...
La vie volage des oiseaux p. 82 Les huîtriers pie forment parfois des ménages à trois. Et ce ne sont pas les seuls volatiles à afficher de drôles de mœurs. Les dernières études mettent à mal l'image des oiseaux monogames et fidèles.
Ebulliscience à Vaulx-en-Velin. Rendez-vous Musiques d'ailleurs Livres Le ciel du mois Courrier des lecteurs.
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V O LV O
NOUVELLE VOLVO V40 1.9 D. ENCORE UNE VICTIME DU DOPAGE.
Il n'est nullement question ici de substances interdites. La nouvelle Volvo V40 1.9 D est seulement équipée d'un moteur turbo diesel à injection directe qui développe 95 ch, ce qui lui permet V40 1.6 L 16V : 129.900 F V40 1.8 L 16V: 138.000 F de réagir très vite à la moindre sollicitation. Ses performances n'empêchent pas la V40 1.9D: 140.000 F nouvelle Volvo V40 1.9 D d'être économique : vous pourrez faire 1000 km avec un V40 2.0 L 16V : 149.500 F V40 2.0LT: 164.000 F seul plein. Et pour que le voyage soit totalement plaisant, nous l'avons aussi équipée V40T4: 181.000 F de la climatisation, d'airbags conducteur et passager, d'airbags latéraux, de l'ABS...
TURBO DIESEL INJECTIONDIRECTE.
Informations et Essais : 3615 Volvo 03f/..,,,), http://www.volvocars.volvo.fr ou H0ùzurf'f 'J'f 140 40 801
140 000 F.
(Appel local sauf d'un tél. mobile). Modèle présenté Volvo V40 1.9DAM99 avec options : 151 200 E Tarif conseillé au 01/03/99.95 ch/70 kW CEE, conso. norme EC96/69, en L/100 km, cydes routier : 4,6, urbain : 7,4 et Eummix : 5,6. C02 rejeté 148 gfan.
L'ÉVÉNEMENT DU MOIS du scientifique, un communi qué rageur du Rowett Research Institute parle de falsification. En substance, son directeur, Philip James, accuse Arpad Pusztai de ne pas avoir nourri ses rats avec une pomme de terre transgénique, mais avec un tubercule dans lequel il avait directement injecté de fortes doses de lectine. D'où, les conséquences catastrophiques. Le 14 août 1998, le Rowett Ins titut se débarrasse de l'empê cheur cle tourner en rond. Devant le silence d'Arpad Pusztai et l'absence de publi cation scientifique de ses tra vaux - c'est sa grande et seule erreur dans cette histoire -, la contre-attaque de l'Institut porte ses fruits. Tous les journaux, Sciences et Avenir entre autres, prennent acte et classent Pusz tai comme faussaire. Fin du pre mier épisode.
Pétition et comité de soutien
PLANTES TRANSGENIQUES
L'honneur retrouvé de monsieur Patate En 1998, Arpad Pusztai annonçait avoir constaté, chez des rats nourris avec des pommes de terre transgéniques, de graves troubles du système immunitaire. Accusé de falsification, il était licencié. Aujourd'hui, justice lui est rendue. plantes transgéniques s'appelle Arpad Pusztai. La première victime Biologiste au Rowettdes Re search Institute (Aberdeen, Ecosse), il a été remercié au cours de l'été 1998 pour avoir eu l'outrecuidance de dénoncer le danger potentiel d'un végétal modifié génétiquement : une pomme de terre. Six mois plus tard, il est en passe de retrou ver son honneur, sinon sa place.
Tout commence le 10 août 1998. Lors de l'émission télévi sée World in action, le biolo giste révèle, la mine grave, les résultats particulièrement in quiétants de ses recherches : après 10 jours de régime à base de pommes de terre ayant inté gré un gène de synthèse d'une protéine insecticide - la lectine -, des rats présentent un sys tème immunitaire affaibli. Après 110 jours de ce régime, il est to
talement défaillant. Par ailleurs, plusieurs rongeurs ont un foie atrophié ou des problèmes de croissance. Devant sa télévision, le spec tateur britannique accuse le coup. L'employeur d'Arpad Pusztai également, tout comme le tout-puissant patron de Mon santo, géant américain de l'agroalimentaire et partenaire fi nancier de cette recherche. Deux jours après l'intervention
Mais peu à peu, la résistance se met en place. Elle débute par la création d'un petit comité de soutien, l'ouverture d'un site Internet. Elle se poursuit par la publication du rapport de recherche de Pusztai, TheAltern.ative Report. Une pétition demandant sa réhabilitation circule. Vingt scientifiques de quatorze pays, notamment des spécialistes des lectines, après avoir pris connaissance des don nées expérimentales, la signent. Un audit réalisé par le Rowett Research Institute dénonce certes un manque de significa tion statistique des expériences mais ne fait plus aucune allu sion à des résultats trafiqués. C'est finalement le 8 mars 1999 qu'Arpad Pusztai recouvre tout son crédit, et un peu de son honneur : la Commission des sciences et techniques du Par lement britannique, le reçoit pour discuter de ses recherches. Arpad Pusztai n'a donc pas menti. Il ajuste payé l'audace de dénoncer un danger probable des plantes transgéniques. En cela cette polémique, qui est loin d'être close, est d'ores et déjà exemplaire. Vincent Gaullier
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ACTUALITES HISTOIRE DES SCIENCES
Les Chinois, pères des algorithmes Les idéogrammes d'un classique chinois vieux de 2000 ans vont contraindre les historiens des sciences à réviser la généalogie des mathématiques ! Mode de calcul de l'aire du cercle, vo lume de la pyramide et pivot de Gauss étaient en effet déjà cal ligraphiés dans Les Neuf Cha pitres sur les procédures ma thématiques. Dans les années m\Mi.
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Discussion sur l'algorithme pour calculer l'aire du segment circulaire dans les « Neuf Chapitres sur les procédures mathématiques».
BIONIQUE
Entre avion et ballon dirigeable L'étrange construction à l'al lure de soucoupe volante sur la photo ci-dessus est l'une des dernières nés de Prospective Concepts. Andreas Reinhard, son inventeur, crée en collabo ration avec l'entreprise alle mande Festo des structures pneumatiques s'apparentant aux os creux des oiseaux. L'impressionnante et unique aile de 70 mètres carrés et de
13 mètres d'envergure est constituée de toute une série de « poches » communicantes en fibres ultrarésistantes et rem plies d'air sous pression, ajus tées pour adapter la surface de l'aile à chaque phase de vol. Ce qui lui confère flexibilité et ri gidité. Cet objet volant, avec deux hommes à bord, prend son envol lentement, d'où son nom, « Stingray », « raie pastenague »,
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en anglais. Conçu pour le trans port de 14 passagers, le modèle suivant, Stingray II, décollera verticalement, catapulté à l'aide d'une espèce de lance-pierres, et sa vitesse de croisière at teindra 130 km/h. Ses deux mo teurs et la cabine seront alors incorporés à la carlingue. Pour l'instant, seule la maquette à l'échelle 1/2 a fait ses preuves en vol. Q
80, cet ouvrage d'auteur inconnu a été traduit en russe et en alle mand mais l'écriture algorith mique du recueil échappait à la logique algébrique qui prévaut actuellement. « Ces textes anciens ont été rédigés comme des listes de calculs qu'on donne à une machine », commente Karine Chemla (mathématicienne et si nologue au CNRS-université Paris-VH) qui travaille sur Les Neuf Chapitres depuis 1984, en col laboration avec Guo Shuchun (chercheur de l'Académie des sciences de Pékin). Par-delà les difficultés de traduction des ca ractères anciens et d'interpré tation des énoncés parallèles, les deux chercheurs ont mon tré que les Chinois connaissaient des procédures comparables aux mises en forme algorith miques utilisées en informa tique, et que les textes regor geaient de démonstrations. Q
ACTUALITES ROBOTIQUE
Chaton en construction Nom : Robokoneko (« robot-pe tit chat » en japonais). Particu larité : premier robot doté d'un cerveau artificiel de pas moins de 38 millions de neurones élec troniques. Date de mise en ser vice : 2001. Concepteur : Hugo de Garis, directeur du Brain Builder Group basé à l'Institut de recherches en télécommu nications avancées de Kyoto. Pour l'instant, le cerveau du cybermatou est en construction chez Génobyte, une société ba sée au Colorado. Gary Fehr en est le chargé de recherche. «A la différence d'autres projets d'intelligence artificielle, les neurones de Robokoneko ne sont pas de simples simulations sur ordinateur mais de véritaMes composés électroniques fonc tionnant dans les trois di mensions. Grâce à cela, précise-t-il, la puissance de son cerveau sera 10000 fois celle des plus puissants PC actuels. »
Ces neurones ont la capacité de s'activer, de se désactiver et ainsi de se reconfigurer entre eux à volonté grâce à une bat terie de logiciels algorithmiques. Une fois Robokoneko assem blé, viendra l'heure d'un ap prentissage empirique, fait de
ROBokoNeko ESSAIS NUCLÉAIRES
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Le prion ne craint pas la chaleur
Le prion (l'agent pathogène de la maladie de la vache folle et de sa variante humaine) est ultrarésistant. David Tay lor de l'Institute for Animal Health d'Edimbourg (Ecosse) l'affirme : la protéine mor telle non seulement n'est pas détruite par la chaleur mais s'en trouve renforcée. A 138 °C, des échantillons de tissus contaminés conservent
tâtonnements, d'échecs et de réussites, au cours duquel seules les meilleures connexions se ront conservées afin de mimer au plus près le véritable animal. Nul ne sait encore, pas même Hugo de Garis, quel sera son comportement une fois achevé. Mais c'est aussi la beauté de ce projet que d'utiliser une ap proche s'inspirant de la sélec tion naturelle biologique. Q
leur pouvoir infectieux alors qu'à 134 °C, ils le perdent. Cette légère augmentation de température semble donc fixer le prion en renforçant ses liens chimiques molécu laires. Un fait inquiétant, puisque les températures de stérilisation des instru ments chirurgicaux en Grande-Bretagne s'échelon nent entre 134 et 138 °C. Q
Que reste-t-il dans les atolls ? Parole de l'un contre parole de l'autre. Juin 1998, l'Agence in ternationale de l'énergie ato mique remettait un rapport de 2000 pages concluant à l'ab sence d'« effets sur la santé » des essais nucléaires français réalisés sur les atolls polyné siens de Mururoa et Fangataufa. Février 1999, selon le labora toire indépendant cle la Crii-Rad, au contraire, les 193 essais at mosphériques puis souterrains ont entraîné une contamination radioactive. Une contamination qui devrait « déboucher sur un contrôle très stiict des sites uti lisés », estiment les porte-pa role du laboratoire. Leur mise en garde fait suite à des prélèvements réalisés par leurs soins : 13 729 térabecquerels (TBq) à Mururoa, soit 371 fois plus que le seuil réglemen taire ; 3482 TBq à Fangataufa, soit 94 fois plus que le seuil. Que reste-t-il alors réellement à Mu ruroa et Fangataufa ? Q
SILENCE HOPITAL !
Un projet de loi anti-Sciences et Avenir! Au mois d'Oc tobre 1998, Sciences et Avenir publiait le classement des hôpitaux français. Ce palmarès avait pu être réalisé grâce à l'exploitation d'une banque de données de quelque 8 millions d'informa tions : le programme de mé dicalisation du système d'in formation (PMSI). Mais offrir chaque année aux Français un classement qua litatif des services hospitaliers français est un objectif qui, à l'évidence, dérange. Nous sa vions que certains multipliaient ces derniers mois les em bûches pour nous empêcher de récupérer le PMSI 1997, malgré un avis favorable delà Commission d'accès aux do cuments administratifs. La véritable surprise vient des moyens utilisés. Profitant de la présentation de son projet de loi sur la « couverture ma ladie universelle », Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, a introduit une disposition totalement étran gère à sa réforme. L'article 37 institue une limi tation de l'exploitation de la banque de données PMSI. Le dispositif distingue, d'une part, les services officiels de la santé qui pourront avoir accès aux données et, d'autres part, les personnes qui ne pourront avoir communication des données que «surdécision des ministres chargés de la Sécurité sociale et de la Santé, après avis de la Commission nationale de l'in formatique et des libertés ». Cette initiative est d'autant plus regrettable que le minis tère de la Santé a multiplié les déclarations en faveur d'une plus grande transparence des milieux de la santé. La balle est désormais dans le camp des parlementaires. Ils ont encore la possibilité de repousser l'article 37 de ce projet de loi qui porte atteinte à la liberté d'informer et au droit de savoir.
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KM KICK
de l'indépendance
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ACTUALITES SISMOLOGIE
Los Angeles
en sursis sismique Los Angeles est assise sur une bombe sismique : en fait, un sys tème de failles souterraines com posé de trois segments d'une longueur totale de 40 kilomètres. Ce réseau a été cartographie par deux chercheurs du Massachu setts grâce aux données four nies par l'industrie pétrolière. Selon eux, le séisme de Whittier Narrows, qui afait huit morts en 1987, n'aurait impliqué qu'une faible portion (10 %) de la faille. Une rupture de l'un des seg ments causerait un tremblement de terre de plus de 6,5 de ma gnitude. Si les trois segments se rompaient simultanément, la ré gion serait dévastée par un séisme d'une magnitude 7 au moins. Un tel événement s'est sans doute déjà produit puisque, en 1992, la terre a tremblé avec une magnitude de 7,5 dans la métropole californienne. û
ASTRONOMIE
Cannibalisme astral Dans la jungle des astres, où règne la loi du plus fort, les actes de cannibalisme ne sont pas si rares. En pointant l'œil du té lescope spatial Hubble vers le sud de la constellation du Four neau, une équipe internationale d'astronomes vient de décou vrir au cœur de NGC 1316, une galaxie elliptique géante, les re liefs d'un festin gargantuesque :
Il ne fois équipé d'une « boîte noire », le phoque de Weddell (photo ci-dessous) ne peut plus garder secrètes ses virées sous les glaces cle l'Antarctique, à la recherche de poissons. La caméra spéciale, mise au point par des scientifiques du Marine Mammal Research Consortium, en collaboration avec la National Geographic
quelques amas d'étoiles orphe lins, petits et faibles, à peine soudés ensemble par leur seule force de gravité, ainsi que de minces volutes de poussières, identifiés comme les vestiges d'une ancienne galaxie riche en gaz, qui serait entrée en colli sion avec NGC 1316 et aurait été engloutie par celle-ci il y a quelque cent millions d'années.
Des arcs et des panaches d'étoiles qui jaillissent à l'orée de la galaxie témoignent égale ment de cet épisode violent cle l'histoire de la galaxie. Surtout, NGC 1316 est une source puis sante d'ondes radio émanant probablement du trou noir mas sif qui creuse son centre. Len tement, ce monstre digère les entrailles gazeuses de la galaxie cannibalisée et éructe réguliè rement d'énormes jets d'éner gie qui s'élancent sur plus de 25 000 années-lumière. □
En 1994, le tremblement de terre de Northridge, à 30 kilomètres de Los Angeles, fit 34 morts et des dégâts s'élevant à 35 milliards de dollars.
Cinémascope à dos de phoque Society, est capable de saisir sur le vif le moindre de ses mouvements, les sons qu'il émet ainsi que nombre de pa ramètres de son environne ment. L'équipe de chercheurs, menée par Randall Davis, de l'université du Texas, a pu suivre les phoques dans leurs dif férentes mé-
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thodes de chasse : les uns tra quant par en dessous de gros poissons dont la silhouette se détache ainsi bien mieux sur un fond de glace ; les autres soufflant dans les anfractuosités de la glace pour déloger quelque menu fretin... Il en ressort S que, contrairement
aux idées reçues, ces mammi fères utilisent surtout leur vue et leur audition pour appro cher leurs proie, et peu l'écho. Autre révélation : les pho ques de Weddell ne rechignent pas à parcourir régulièrement des distances allant jusqu'à 3 kilomètres pour revenir vers le trou qui leur permet de prendre une bouffée d'air. □
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ACTUALITES
Deux cartes du passé pour le futur de la Terre Un Sahara grignoté par la sa vane et les forêts, une diversité des environnements en Europe qui laisse place à une forêt tem pérée et quasi uniforme : entre les deux extrêmes climatiques récents, soit 10 000 ans et six petits degrés, la Terre a subi de
profondes modifications. Ces modifications sautent aux yeux sur les deux cartes du monde dont Nicole Petit-Maire a coor donné la réalisation. Selon cette géologue du CNRS, «face à l'effet de seire et aux 1 à 4 de grés supplémentaires annon
Maximum glaciaire : il y a 18 000 ans avec une température moyenne de -4,5 °C par rapport à aujourd'hui.
POLLUTION
La Côte d'Opale porte le noir ; tone catastrophe proche de celle de rAmoco-Cadiz. » Denis Tirmarche, du Groupement ornithologique du Nord, ne mâche pas ses mots lorsqu'il évoque l'hécatombe d'oiseaux dont la Côte d'Opale a été le théâtre à la fin du mois de février. A la suite du dégazage d'un bateau, plus de 3500 cadavres de vola tiles se sont échoués sur les
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14» SCIENCES ET AVENIR- AVRIL 1999
cés par les climatologues, l'ur gence était de délimiter la va riabilité naturelle des envi ronnements continentaux». Mais attention à l'interpréta tion de son travail, qui vient, d'être publié dans les Comptes rendus de l'Académie des
sciences : le réchauffement il y a 8000 ans était lié à une inso lation différente. Celui prévu pour le siècle prochain est dû à l'augmentation des gaz à effet de serre. Les consé quences ne seront pas forcé ment les mêmes. □
L'optimum holocène : il y a 8000 ans avec 2 °C de plus qu'aujourd'hui.
plages. Les sauveteurs ont par ailleurs récupéré 417 oiseaux souillés et tenté de les soigner. Mais là encore, triste bilan : la moitié d'entre eux n'ont pas ré sisté à l'ingestion de pétrole. Pis encore, selon des travaux me nés à l'université de Bruxelles, à peine 10% des victimes de ma rée noire s'échouent morts ou vivants sur les côtes. « Il est | donc permis de penser que ce dégazage a vraisemblablement tué près de 30 000 oiseaux », conclut Denis Tirmarche. □
ACTUALITES GEOGRAPHIE
Les chutes cachées... trouvées
Les sources du Tsangpo, au Tibet, dans l'est du massif himalayen.
Au Tibet, une légende racontait que, sur les hauts plateaux, se déversaient de prodigieuses cascades, les plus belles de tout l'Himalaya. De mythiques, ces chutes mystérieuses sont fina lement devenues réalité. Des explorateurs, avec à leur tête l'Américain Ian Baker, ont dé couvert une monumentale chute cle 35 mètres cachée au fond de la gorge du fleuve Tsangpo, la plus profonde du monde, dans l'est du massif himalayen. Cette découverte met fin à presque deux siècles de vaines explorations. Dès le début du XIX1' siècle, en effet, les Euro péens ont vent de l'existence de cette cataracte et multiplient les expéditions dans cette ré gion inhospitalière. En 1924, le botaniste britannique Francis Kingdon-Ward en revient bre douille et, dépité, conclut que les chutes du Tsangpo relèvent de la fable. Trois quarts de siècle plus tard, l'histoire le contredit. Pour cela, il aura d'abord fallu que la Chine ouvre enfin cette région à des étrangers. Et en suite que les explorateurs ob tiennent l'aide des populations locales qui, des siècles durant, ont interdit l'accès de cette par tie du fleuve qu'elles considè rent comme sacrée. □
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Un vaccin contre le cancer du col de l'utérus Le cancer du col de l'utérus est une maladie sexuellement transmissible. Les scientifiques pensent que pratiquement tous les cancers de ce type résul tent de la présence de quelques formes d'un même virus, le pa pillomavirus. Plus générale ment, les papillomavirus se raient en cause dans 20 à 24 % des cas de cancers féminins dans les pays sous-développés et dans 3 à 5 % des cas en Papillomavirus vus au microscope électronique à balayage. Europe. Vingt ans peuvent santé (OMS) a annoncé la mise déjà, les spécialistes estiment s'écouler entre la contamina au point d'un vaccin contre le qu'il permettrait d'éviter tion et l'apparition d'une vé papillomavirus. Il sera testé 500 000 nouveaux cas de canritable tumeur maligne. L'Or dans les mois à venir en diffé- cer du col de l'utérus chaque ganisation mondiale de la rents points du globe. Mais année dans le monde. □
La surmortalité masculine en hausse ?
Question à France Meslé, démographe à l'Ined. Alors que l'espé rance de vie ne cesse de s'allon ger (78 ans au jourd'hui), la surmortalité masculine s'est considé rablement accrue depuis un siècle, notamment de 1950 à 1980. La diffé rence entre les sexes atteint maintenant 8 ans. Cette aggravation ne concerne pas uniquement la France mais l'ensemble du monde. Longtemps, la différence s'est expliquée par l'adoption plus fré quente chez les hommes de pratiques nocives telles que l'alcoolisme, le tabagisme, la conduite imprudente au volant. Ce qui est le cas encore aujourd'hui dans des pays comme la Russie. Mais en comparant les variations géographiques et l'évolu tion historique des écarts d'espérance de vie entre les sexes, Jacques Vallin et moi-même avons pu montrer qu'à côté de ce comportement négatif, c'est surtout l'attitude positive des femmes, plus soucieuses de leur santé, qui explique l'aggravation de la surmortalité mascu line. Ce sont elles qui ont su pleinement profiter du pro grès sanitaire de cette fin de siècle.
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Les tourterelles ont un sens du couple extrêmement développé.
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Les chevaux du moteur HDi de la 306 aussi, en beaucoup plus sauvage.
On devrait toujours comparer sa voiture à une 306. Double airbag et ABS de série: la 306 ne manque pas d'arguments. De plus, grâce à son nouveau moteurTurbo Diesel à injection directe, issu de la technologie "Common Rail", elle offre un couple exceptionnel et se révèle extrêmement silencieuse. Le moteur HDi permet également de réduire de 20% la consommation, atténuant ainsi considérablement les émissions polluantes. Des chevaux survitaminés plus silencieux que des tourterelles : c'est tout le charme du moteur HDi.
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PEUGEOT
ACTUALITES l.'H'lil'H'MI=
La symphonie de la conscience Comment se manifeste la per ception consciente ? Surtout, comment se passe l'intégra tion dans notre cerveau d'un processus cognitif, très com plexe, qui va faire appel à plu sieurs zones situées en diffé rents endroits du cortex? C'est la question à laquelle vient de répondre une équipe française dirigée par Fran cisco Varela et Eugenio Ro driguez au Laboratoire de neurosciences cognitives et imagerie cérébrale de l'hôpi tal de la Salpêtrière (Paris). Les chercheurs ont demandé à des volontaires d'appuyer sur un bouton à chaque fois qu'ils reconnaissaient un « visage de Mooney », une illusion d'op tique identifiable à l'endroit, plus difficilement à l'envers. A chaque fois que le processus
Le test cognitif du » visage de Mooney » permet de mesurer la capacité et le temps de reconnaissance du cerveau. Les images proposées à l'envers sont reconnues avec plus de difficultés, voire non identifiées.
conscient s'opère (ici, la re connaissance d'un visage), plu sieurs groupes de neurones, en divers endroits du cortex, se mettent d'abord à osciller de façon indépendante. Mais, très vite (de l'ordre de la mil liseconde), ils se mettent en
phase les uns avec les autres. Cette mise en harmonie d'os cillations cérébrales distinctes de haute fréquence (entre 30 et 80 Hz) est donc le proces sus qui nous permet d'intégrer une idée, un mot, un concept. Ces multiples oscillations sont ZOOLOGIE
Erreur de faciès chez les singes A cause de leurs museaux si milaires, on a longtemps cru que le mandrill et le babouin étaient apparentés. Pourtant, la com paraison de leurs gènes ne plai dait pas en faveur de cette hy pothèse et tendait plutôt à rapprocher le mandrill du mangabey, un singe aux longues jambes. John Fleagle et Scott McGraw, deux biologistes new-yorkais, ont com paré les os et les dents de tous ces singes. Ils sont formels : les ap parences sont trom peuses et, à y regarder de très près, mandrill et
Le mandrill était apparenté au babouin. Après analyse génétique, les liens familiaux ont été rompus. 18 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
comme autant de musiciens qui vont d'abord jouer une note chacun dans leur coin, avant de trouver leurs marques et de jouer tous ensemble : une ca cophonie très brève avant la symphonie de la connaissance. Notre vie mentale semble être le siège incessant d'os cillations qui naissent et meu rent, se synchronisant pour permettre l'appréhension du monde environnant. Le plus surprenant étant que cette har monisation très précise se passe de chef d'orchestre. Le cerveau forme un tout dans lequel aucune zone n'acca pare le devant de la scène. Ce travail va maintenant trouver une application concrète et s'élargir aux sujets présentant des troubles de la cognition, tels les schizophrènes. Q babouin ne sont pas parents. La génétique avait donc semé un trouble salutaire. Cela a permis de revenir sur un jugement er roné et de mener cette nouvelle étude, plus approfondie, qui rap proche effectivement le man drill du mangabey. □
PUBLI INFORMATION
nouvelles techno^
au cœur de l'innovation
automobile,
Octavia Berline
aujourd'hui partie du Groupe Volkswagen a été depuis plus de cent ans l'un de ceux qui a le plus fait progresser l'automobile. Aussi bien dans le domaine technolo gique qu'en matière de fiabilité et de sécurité. n moins d'un siècle, l'homme est passé de l'idée d'un véhi cule qui "marcherait tout seul" à l'automobile d'aujourd'hui pour ne pas dire de demain. Le développement exponentiel des nouvelles technologies permet aux constructeurs d'être toujours à la pointe de l'innovation et,
L'innovation selon Skoda
soyons clairs, cela crée entre eux une saine émulation dont les automobilistes sont les premiers bénéficiaires ! Prenons Skoda par
embrayage à l'avant, boîte de vitesses et transmission à l'arrière), c'est Skoda... Dans les années 30, la marque était même le rival des constructeurs les plus prestigieux de l'époque. Aujourd'hui, Skoda a construit l'une des usines les plus modernes du monde dotée d'une
exemple qui s'illustre actuelle ment avec ses gammes Felicia et Octavia. On le sait peu, mais ce constructeur tchèque, qui fait
Fondée en 1895, Skoda s'illustre dès 1912 par des innovations qui sont déjà de véritables révolu tions : le premier châssis avec des
souplesse, agrément de conduite, faible consommation et, on peut le dire, "écologie". Ajoutons que
unité de montage ultra sophistiquée, d'ateliers de peinture qui respec tent totalement l'environnement, et où les crash tests sont parmi les plus impitoyables ! C'est là qu'est fabriquée la digne représentante de cette longue tradition d'inno vations, l'Octavia.
Des motorisations surdouées Si la fiabilité compte beaucoup pour Skoda, il en va de même pour le respect de l'environnement dont font preuve les motorisations de l'Octavia (4 essence et 2 Turbo Diesel). A ce sujet, il convient de décerner une mention toute parti culière aux moteurs TDI 90 et 110 ch qui allient performances,
L'Octavia fait rimer technologie avec beauté, sécurité et respect de l'environnement
profilés U en acier, c'est Skoda... le système Transaxel (moteur et
chez Skoda, nouvelles technologies riment également avec économie puisque l'Octavia offre l'un des meilleurs rapports qualité/prix du marché. Tous les Concessionnaires Skoda sont là pour le confirmer !
luidité, élégance, design racé, la gamme Octavia Berline et Combi est une véritable réussite esthétique. Mais cette voiture ne se contente pas d'être belle, elle est également dotée d'un haut niveau d'équipements. Conçue comme une véritable cellule de sécurité, c'est aussi l'une des voi tures les plus sûres du marché : ABS, airbags, direction assistée, ceintures à prétensionneurs de série sur modèles SLX... rien n'a été laissé au hasard pour une sécurité active et passive optimale.
S .
Skoda, une marque d'audace.
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Propulsé dans un nuage d'atomes froids, la lumière d'un laser (à gauche) voit sa vitesse réduite à celle d'un cycliste.
PHYSIUUE
Lent comme la lumière Il n'y a rien de plus rapide que la lumière, pensez-vous ? Si, un cycliste, et même pas dopé ! En fait, la lumière en question est très particulière. Confié aux bons soins de l'équipe de Lene Vestegaard Hau, un flux de pho tons a ainsi pu être ralenti 18 mil lions de fois, sa vitesse passant de 300 000 km/s à un ridicule 17 m/s, soit 60 km/h. La physi cienne danoise travaille à l'uni versité Harvard de Cambridge (Massachusetts, Etats-Unis). Pour accomplir son tour de force, elle fait traverser à un rayon lumineux un gaz de so dium refroidi jusqu'à quelques milliardièmes de degré au-des-
sus du zéro absolu - le même type de technique qui a valu à Claude Cohen-Tannoudji le prix Nobel de physique 97. Ce fai sant, elle et son équipe créent une véritable « mélasse », très dense, dans laquelle la lumière se trouve comme « engluée ». Ce piège correspond à un état très particulier de la matière, mis en évidence en 1995 : la condensation de Bose-Einstein. Ace stade, la densité des atomes augmente considérablement. Prochaine étape : améliorer le dispositif pour conférer à la lu mière la vitesse d'un escargot, soit quelques centimètres par seconde. Q
PHYSIOLOGIE
Un cerveau musclé La course à pied développe le cerveau... des souris », a an noncé Fred Gage, du Salk Ins titute for Biological Studies de La Jolla en Californie. Il a constaté que les souris qui s'adonnaient plus fréquemment que les autres aux joies de la roue, possédaient un plus grand nombre de cellules dans leur hippocampe. Ce résultat est-il
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extrapolable à l'homme ? Le scientifique ne peut se pronon cer. Néanmoins, il avait déjà montré, il y a quelques mois, que de nouveaux neurones peuvent apparaître dans cette aire du cerveau chez l'homme adulte (voir Sciences et Avenir r\° §22). Et, ajoute-t-il non sans malice, depuis la publication de ses travaux clans la revue Nature Neuroscience, il a constaté que beaucoup de ses collaborateurs s'étaient mis au jogging. □ INTERNET
Les fards chimiques des pharaons Au temps des pharaons, se farder était un geste courant. De plus, il apparaît aujour d'hui que les égyptiens, 4000 ans avant notre ère, maî trisaient l'art de la chimie et savaient parfaitement syn thétiser fards et autres khôls à paupières. En étudiant le contenu de 49 flacons conser vés au musée du Louvre, Phi lippe Walter du CNRS et son équipe, ont ainsi eu la surprise d'y dénicher en abondance de la laurionite (PbOHCl) et de la phosgénite (Pb2C12CO). Trop rares, ces dérivés de l'oxyde de plomb ne peuvent avoir une origine naturelle, avancent les chercheurs. Ils ne peuvent pas plus être le ré
sultat d'une contamination ou d'une altération des poudres cosmétiques car ces dernières sont très bien conservées. Seule solution : ils sont issues des creusets des chimistes égyptiens. Il reste maintenant à étendre cette étude à d'autres civilisations, afin de savoir si, par exemple, les Ro mains possédaient éga lement un tel savoir. Q
La belle fardée est une porteuse d'auge, statue en bois polychrome du Moyen Empire. Ci-contre, les flacons à fards. Musée du Louvre.
20 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
3,7 millions de Français branchés
La France compterait 3,7 mil lions d'utilisateurs d'Internet. 66 % des internautes sont des hommes, 29,4 % ont moins de 24 ans alors que seulement 1,1% ont plus de 65 ans. 22 % des in ternautes se connectent quoti diennement. L'étude de Médiamétrie a été menée auprès de 24000 foyers. La définition d'internaute demeure contes table : il s'agit : d'«unepersoni nes'étant bran chée à Internet au moins une fois au cours des 12 derniers mois ». Q
ACTUALITES ¥M "'yBy:
TECHNOLOGIE
L'an 2000 des stations-service
Tout dans les antennes Coup sur coup, deux équipes de scientifiques américains ont identifié chez la mouche du vinaigre des récepteurs ol factifs. Aussi surprenant que
Dès le 1er janvier 2000, les pompes à essence des plus im portantes stations brandiront un nouveau bras prolongé d'un nouveau pistolet pour éviter que, lors du remplissage du réser voir, les nocifs COV - ou com posés organiques volatils - ne s'échappent. Ces molécules se ront aspirées par un système de pompe à vide. Passant par un orifice ménagé sur le pistolet, elles seront acheminées jusqu'à la cuve par une gaine. Ainsi pourvues, les pompes ne laisseront passer que 10à20% de COV. Toutes les stations-ser vice n'étant pas équipées, sur les 25 000 tonnes de COV relâ chés chaque année en France, seules 60 % seront capturées, soit 15 000 tonnes. Q
Espace
ce soit, alors que de tels ré cepteurs sont connus chez les mammifères depuis des an nées, c'est une première pour les insectes. C'est en piochant dans les 15 % du génome dé crypté à ce jour de Drosophila melanogaster que les biolo gistes ont découvert dix-sept gènes liés à la synthèse de ces capteurs sensoriels. Ils ont pu par ailleurs confirmer leur localisation dans les antennes de l'insecte. -^ Quand l'ensemble du patrimoine gé nétique de la drosophile sera sé quence, les cher cheurs prévoient de révéler 100 à 200 autres récepteurs olfactifs. □
aucun avion n'est venu rivaliser avec les 2179 km/h du supersonique, mis à part le Tupolev 144 - qui Les cérémonies organisées pour les 30 ans de aujourd'hui ne vole plus. Les difficultés techniques Concorde ont revêtu un caractère exceptionnel. pour fabriquer une carlingue résistant à une vi Une attitude qui s'explique par le fait qu'en cin tesse supérieure à mach 1 et le choc pétrolier sont quante ans d'histoire de l'aéronautique, jamais à l'origine de cette absence de concurrence. Q
Concorde, l'exception
Records de vitesse des avions de ligne
La Nasa fait de la récupération L'agence spatiale américaine retape ses navettes avec des pièces détachées d'occasion. Comme il n'y a pas encore de casse pour engins spatiaux, c'est au musée de l'espace de Huntsville (Alabama) qu'elle est allée récupérer des éléments contenus dans la coiffe de boosters à poudre. L'opération de démontage ne devrait coûter que 300 000 dollars contre 5 à 10 millions de dollars et trois ans de travaux pour obtenir les mêmes pièces neuves. Santé publique
Renforcement de la veille Le Réseau national de Santé publique a fait sa mue. Il vient de se transformer en Institut de veille sanitaire. Devenu «établissement public de l'Etat», cet organisme devrait renforcer le dispositif de sécurité en France. Hépatites, infections alimentaires, pollution de l'air, radiotoxicologie devraient dorénavant être suivies d'un œil plus que vigilant. Psychologie
Les Beatles ne raccrochent pas
Boeing
Boeing 1 Convair880 Boeing 707- 1 990 km/h 747-100 320 B/C I 27 janv. 1959 981km/h 976 km/h L^^^=_ 9 fév. 1969 15 iuil. 1954 } T T
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1960
1980
1990
L'Angleterre ne renie pas ses idoles d'antan. Détrônant Vivaldi ou Mozart, les Beatles s'avèrent les meilleurs pour faire patienter des interlocuteurs mis en attente au téléphone. Une étude révèle ainsi que ceux-ci sont capables de rester 20 % plus longtemps au bout du fil quand un tube des « quatre de Liverpool » leur est proposé. A l'inverse, un message vocal enregistré est le pire des repoussoirs, faisant parfois raccrocher dès les premières secondes d'écoute. France Télécom ne s'est pas encore penché sur cet épineux problème.
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 21
GOLF TDI. Autant vous arrêter faire le plein d'autre chose que d'essence
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Génération Golf
ACTUALITES
Dans les entrailles du dinosaure « Scipionyx samniticus », le bébé dinosaure, nous révèle ses organes internes. Surprise, il possédait un système respiratoire identique à celui des crocodiles. |uni d'une simple lampe sous ultraviolets, permettant à sang froid ! De plus, ses poulà UV de 80 watts, John aux paléontologues de se livrer mons, tels qu'on peut les ima 3 Ruben de l'université de à une fructueuse étude. giner, étaient incapables de four Celle-ci révèle, par exemple, nir le débit d'air nécessaire à l'Oregon (Etats-Unis) a pu « lire » l'anatomie interne d'un que Scipionyx possédait un sys une activité intense. fossile de théropode nommé tème respiratoire « hépatiqueComment alors expliquer que Scipionyx samniticus. Par bon piston » semblable à celui des lesthéropodes, comme Tyranheur, les organes de ce bébé rap crocodiles actuels. Or, le ren nosaurus rex, aient été si ra tor, découvert en 1983 dans les dement oxygène/gaz carbonique pides ? D'après John Ruben, la formations calcaires au nord de d'un tel modèle est trop faible physiologie de Scipionyx de Naples, ont été minéralisés pom- un animal à sang chaud qui, vait se situer entre celle des rep tiles et celle des mammifères, quand l'animal a été enseveli en dépit des fluctuations exté dans des sédiments marins, il y rieures, doit maintenir sa tem avec une sorte de « métabolisme a 110 millions d'années. Aussi pérature corporelle constante. hybride ». Si cette hypothèse apparaissent-ils fluorescents Scipionyx était donc un animal règle la fameuse question des
dinosaures, animaux à « sang froid ou sang chaud », elle sou lève un autre lièvre : étant donné que le système respiratoire des oiseaux est trop complexe pour dériver du système « hépatiquepiston », ces observations ébran lent la théorie phylogénétique selon laquelle les théropodes sont les ancêtres des oiseaux. Mais peut-on comparer la morphologie de ce petit dino saure (environ 30 centimètres de haut) avec celle des énonnes théropodes (une dizaine de mètres) ? « La généralisation de ce système respiratoire à tous les théropodes serait exagéi-ée », remarque Jean Le Lœuff, directeur du musée des Dino saures à Esperasa, dans l'Aude. Pour lui, si « l'analyse d'un fos sile en deux dimensions ne montre pas toutes les inter connections des organes... en revanche cette méthode d'in vestigation sous lampe UV de vrait être appliquée aux autres spécimens fossilisés dans les mêmes conditions ». Rachel Fléaux
ir-r Le côlon postérieur longe la colonne ver tébrale, permettant au foie de se mouvoir librement dans la cavité abdominale.
■
■■t*-.
Les muscles du dia phragme assurent les mouvements du foie.
Les muscles pectoraux. •S*
La présence de restes de tissu musculaire reliant le pelvis aux pattes ar rière, confirment que Sci pionyx pouvait se dépla cer très rapidement.
24 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
La localisation du foie suggère l'existence d'un système respi ratoire spécifique aux crocodiles. Le foie agit comme un piston pour inspirer l'air, grâce au relâche ment des côtes et aux contrac tions des muscles abdominaux.
PU BL1-IN FORMATION
Les
rendez-vous du Docteur Max ROMBI
Le millepertuis pour lutter contre les baisses de moral "IL FAUT APPRENDRE LES PLANTES AUX FRANÇAIS"
"nous aider à combattre le stress de la vie moderne..."
d e l 'e n fa n t e t l e s m a l a d i e s p s y c h o s o
Dr ROMBI, vous êtes l'un des
Président CTEUROPHYTO institut, le docteur ROMBI a consacré sa vie à l'étude des plantes et de leurs bienfaits en terme de santé. Il a été le créateur des gélules de plantes pour la pharmacie.
par les assurances sociales.
dirigeants d'Europhyto, institut pour l'étude de la phytothérapie. Vous avez été le créateur des gélules de plantes
EUROPHYTO Institut a pour mission d'informer et d'éduquertous les utilisateurs potentiels des plantes médicinales, ces médicaments anciens et toujours d'actualité.
matiques des jeunes patients. En Allemagne, le Millepertuis est l'un des principaux médicaments utilisés pour traiter les dépressions et il est remboursé
pour la pharmacie. Parlez-nous des plantes médicinales qui ont une influence sur notre moral et qui
Et s'il est aussi efficace pourquoi n'est-il pas
peuvent nous aider à combattre le stress de la vie moderne.
plus répandu en France ?
Dr. R. : Je voudrais vous parler aujourd'hui
c'est notre devoir au sein d'Europhyto
Dr. R. : Parce qu'il n'est pas assez connu, et
d'une plante très utilisée en Europe
d'informer les patients et les médecins des
pour lutter contre les états dépressifs : le Millepertuis. Le Millepertuis est utilisé depuis la Grèce
avancées de la phytothérapie médicale.
Antique, mais ses effets antidépresseurs ont été découverts par hasard. De nombreuses études ont depuis démontré
plantes du XXIème siècle, il permet de lutter contre le stress, l'anxiété et les états
que le Millepertuis avait un effet bénéfique sur l'évolution des dépressions légères et moyennes. Cette action est due à l'inhibition d'une enzyme (la monoamine Oxydase-A) qui détruit habituellement les neuro-transmetteurs. Quels sont ses effets sur l'organisme ? Dr. R. : On observe chez les personnes
Soucieux de préserver la santé des consommateurs, EUROPHYTO institut recommande l'usage des gélules vendues en pharmacie, qui sont les seules à apporter une garantie de totale sécurité.
"un grand progrès pour l'avenir..."
qui consomment le Millepertuis une augmentation significative du taux cle Mélatonine dans le sang. La Mélatonine est une hormone
Le Millepertuis fait partie des grandes
dépressifs et ceci sans effets secondaires. Les patients qui prennent le Millepertuis n'ont pas les désagréments habituels des traitements antidépresseurs (endor missement, bouche sèche, etc..) il s'agit donc d'un grand progrès pour l'avenir.
"ne pas rechuter dans la dépression..." Comment doit-on le conseiller ? Dr. R. : La dose recommandée correspond
déterminante pour garder un bon
à trois gélules de Millepertuis par jour.
équilibre psychique.
Personnellement j'ai toujours conseillé aux personnes qui souhaitaient profiter des bienfaits de cette plante et ne pas
Ceffe plante peut-elle être donnée aussi aux enfants ? Dr. R. : Bien sûr, le Millepertuis est
rechuter dans la dépression, de faire une cure de trois mois environ une à deux
également prescrit pour les dépressions
fois par an. ->Ǥ-
Pour plus d'information sur les bienfaits des Plantes, je souhaite recevoir gracieusement votre documentation Nom
:
Prénom
:
Adresse : A renvoyer sous enveloppe affranchie à : EUROPHYTO Institut - B.P. 557 - 06010 NICE cedex 1 - Tél. : 04 92 08 01 44 Conformément à la loi Informatique el Libertés du (>/()l/7H, vous disposez <l' un droit d'accès et de rectification aux informations vous concernant.
ACTUALITES id?|-.l;H:
IMAGERIE
La photo aérienne se met au numérique Imaginez un zoom en cascade sur une photographie aérienne de Paris : ce qui n'est qu'une vul gaire tache de couleur au départ peut se révéler une voiture, iden tifiable. Cet exemple illustre les potentialités des deux nouvelles caméras numériques - équipées respectivement de capteurs noir et blanc et couleur - conçues par L'IGN (Institut géographique national). Une avancée tech nique remarquable par rapport au film argentique encore uti lisé dans le monde entier par les services chargés des prises de vue aériennes. Pour Christain Thom, res ponsable du projet, il n'y a pas photo, « chaquepixel numérisé contient différents niveaux d'information qui peuvent fa cilement être séparés les uns des autres. Nous pouvons, par exemple supprime)- les éléments parasites tels que le voile at mosphérique contenu dans une image sans détériorer l'infor mation réelle contenue dans chaquepixel ». Au-delà de l'amé lioration de la qualité de l'image,
Astrophysique
L'atmosphère de Callisto Après Europe, Ganymède, et lo, c'est sur le quatrième satellite de Jupiter, Callisto, que la sonde Galileo a découvert une atmosphère sous forme d'une fine pellicule de gaz carbonique. Son origine reste mystérieuse et sa présence est peut-être temporaire. Importé, par des débris de comète par exemple, ce gaz ne devrait pas persister plus de quatre ans. Produit à la surface ou au cœur de Callisto, il pourrait constituer une atmosphère permanente. Après Le Mans, ici le Palais des congrès, c'est la couverture aérienne de l'Ilede-France qui sera effectuée par le nouveau procédé numérique de l'IGN.
qui permet désormais d'identi fier le mobilier urbain, le mar quage au sol et même l'empla cement précis des voitures sur la chaussée, une autre applica tion intéresse tous les acteurs impliqués dans l'aménagement du territoire : cette information numérique pourra être trans formée en une image 3 D.
Résultat : une maquette 100 % virtuelle sur laquelle il est pos sible de simuler l'effet du rayon nement solaire selon l'heure et le jour de la prise de vue, de vi sualiser les ombres projetées au sol et donc de les supprimer. Idéal pour les urbanistes, pour lesquels l'image idéale ne com porte aucune ombre. □
Transplantation
Retour à la hausse Avec 3117 greffes, le nombre de transplantations a enfin connu en 1998 une nette augmentation, soit +10 % environ. Une telle reprise ne s'explique pas par une baisse
MYOPATHIES
Un sale air de famille Si la tortue n'a pas l'air com mode, la faute en revient à ses ancêtres proches. On pensait jusqu'alors que c'était les oiseaux. Tout faux, an nonce le PrBlair Hedges, de l'université de Pennsylvanie (Etats-Unis), ce sont les cro codiles. C'est encore une ana lyse génétique qui a permis
d'arriver à cette conclusion. Contrairement à l'idée ad mise, la tortue serait donc im reptile plutôt récent. Toute fois, cette nouvelle place des chéloniens sur l'arbre de l'évolution est en contradic tion avec certaines données morphologiques, notamment crâniennes. □
26 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
Un « alzheimer » du muscle Pour la première fois, des cher cheurs ont relevé des points communs entre la dégénéres cence des neurones dans la maladie d'Alzheimer et celle des cellules musculaires clans des formes particulières de myo pathies ou de maladies inflammafoires du muscle non héré ditaires, comme la myosite. Selon les chercheurs de l'Asso ciation française contre les myo pathies (AFM), la présence des mêmes protéines dans les muscles et les cerveaux malades témoignerait d'un phénomène commun de destruction des cel lules, le stress oxydatif. Cette hypothèse permet de jeter des passerelles entre des recherches a priori très différentes. Et comme l'union fait la force, de nouvelles pistes prometteuses devraient voir le jour. □
des refus, mais par un meilleur recensement des sujets en état de mort encéphalique. Les centres hospitaliers ont en particulier, semble-t-il, pris conscience de leur mission de santé publique vis-à-vis des greffes. Espace
Un robot bionique Prévu pour être lancé en 2002 par la Nasa, le Japanese Mu Space utilisera des muscles artificiels pour nettoyer sa fenêtre de visée. Ces « biceps», réalisés en poly mères ultralégers, pourront se contracter en réponse à une impulsion électrique, l'intensité de la contraction variant en fonction du voltage.
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ACTUALITES ECOLOGIE
CANCER DU SEIN
Beau et riche à la fois
Diagnostic au cheveu près
Sable blanc, mer turquoise et poissons bariolés : à première vue, tous les lagons des atolls du Pacifique sont identiques. Mais à y regarder de plus près, on découvre une étonnante bio diversité. C'est cette biodiver sité qu'ont étudiée pendant cinq ans des chercheurs de l'Institut de recherche pour le dévelop pement (IRD, ex-Orstom). Ils ont passé au peigne fin quatorze atolls des Tuamotu, un archi pels de la Polynésie française. De l'un à l'autre, la masse de phytoplancton varie d'un fac teur de 1 à 40. Certains abritent surtout des huîtres perlières, d'autres des poissons. Toutes ces différences pro viennent de la topographie du lagon, expliquent les écologues : plus il est isolé de l'océan, plus il gagne en phytoplancton ou en mollusques bivalves - le phé nomène de dilution et de lessi vage des eaux est évité. Mais il perd en coraux, qui préfèrent un milieu translucide. Ce bilan éco logique devrait faciliter la pro tection de ces sites, évidemment fragiles et menacés par un dé veloppement incontrôlé. □
La simple observation d'un che veu pourrait permettre de dia gnostiquer un cancer du sein. Selon une étude menée par des équipes australienne, améri caine et japonaise, la structure moléculaire des cheveux, visible par rayons X, est différente chez la femme atteinte d'un cancer du sein. Une des raisons de cette structure anormale résiderait dans l'élévation du taux de cer taines hormones lors d'un can cer du sein ce qui influencerait le développement des cheveux et des poils. De même, les cher cheurs affirment pouvoir révé ler la présence d'un gène de pré disposition à la maladie. Si la quarantaine de cas étu diés est encore insuffisante, la mise au point d'un dépistage de masse, indolore et peu coûteux, à la différence de la mam mographie, est envisageable. Adeptes des bigoudis, ne soyez pas surprises si les scientifiques préfèrent vous prélever un poil pubien plutôt qu'un cheveu. Les permanentes et autres colora tions chimiques empêchent de réaliser un examen fiable du cheveu. O
L'atoll de Rangiroa dans l'archipel des Tuamotu, en Polynésie française.
Œznsnni
Secouons l'arbre des espèces ! Le ver nematode et la mouche ? Deux parasites, à n'en pas dou ter. Plus surprenant, ces deux indésirables apparemment si dissemblables sont cousins. Si les arthropodes devaient avoir un parent du côté des vers, ce serait, croyait-on, plutôt le plathelminthe avec son corps segmenté. Erreur, pointe au jourd'hui Guillaume Balavoine du Laboratoire de biologie cel lulaire d'Orsay qui a revisité l'arbre de famille des grands groupes animaux (voir ta bleau). Mais qu'est-ce qui rap proche alors le petit ver tout lisse, tout rond, des araignées ou des insectes aux appendices articulés ? Leur ARN ribosomique, molécule universelle, idéale pour comparer les es-
Une incursion au cœur de l'ARN a permis de réévaluer et de raccourcir la Brachiopodes distance ollusques génétique entre Annélides Lophotrochozoaires arthropodes et nematodes, Némertes et même de les _^jj5Plathelminthes Protostomiens placer au sein t" Arthropodes d'un nouveau Nematodes Ecdysozoaires clade, les ecdysozoaires, vif Cténaires désignant les taxons qui "iN? Cnidaires Porifères muent hors de leur cuticule. Chordés ^ f-T^Hémichordés Deutérostomiens Echinodermes
lQé'
pèces et les individus, réplique Guillaume Balavoine. Le chercheur français a en outre découvert que le nema tode était doté d'une panoplie
28 C SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
très complète de gènes Hox, les gènes des plans de construc tion de l'organisme. Cette com plexité suggère que le ver mi croscopique a été classé un peu
vite parmi les primitifs, sans doute du fait de son petit nombre de cellules et de son plan d'organisation simplissime. Loin d'être un organisme primitif le nematode pourrait s'être simplifié dans un deuxième temps. La morale de cette histoire ? Les arbres patiemment élabo rés par les phylogénistes de puis le XIX1' siècle ont peut-être tout faux, avec leur organisa tion en grands groupes d'une complexité croissante - les animaux très simples à la base et les organismes plus com pliqués au sommet. Depuis une dizaine d'années, les études gé nétiques infirment la tendance générale à la complexification au cours de l'évolution. Q
ACTUALITES MAMMIFERES MARINS
Mort d'une baleine Dix-neuf mètres de long, plus de 35 tonnes : un rorqual com mun s'est échoué en mars sur les côtes normandes, à SaintMartin-de-Bréhal (photo ci-des sous). Chaque année, 4 à 5 ba leines viennent ainsi mourir sur
nos rivages, essentiellement en Méditerranée. Les chercheurs du Groupe d'étude des cétacés du Cotentin auraient aimé récupérer la carcasse du mammifère marin, mais l'autopsie et l'équarissage
coûtent cher (le transport du ca davre, à lui seul, mobiliserait 10 personnes pendant cinq jours). L'animal a donc fini dynamité au large, une fois quelques prélèvements effec tués. Fanons, peau, graisse, muscles et muqueuses aideront à déterminer son âge, ses ori gines (l'Atlantique Nord ?) voire la cause de sa mort. □
Médecine L'homme bio Façonner des vaisseaux sanguins en cellulose, une substance typiquement végétale : tel est le pari réussi par une équipe de chirurgiens allemands de l'université d'Iéna, en collaboration avec la bactérie Acetobacter xylinum. C'est elle en effet qui, à partir d'un stock de sucres, synthétise de la cellulose. L'équipe allemande n'a fait que mettre au point une technique de culture pour que cette synthèse se déroule dans une sorte de moule en céramide. Des vaisseaux de près de 1 millimètre de diamètre et 1,5 cm de long ont d'ores et déjà été obtenus. Leur greffe chez des rats n'augmente ni le risque de rejets ni l'apparition de caillot. Jeunes chercheurs
«On veut des sous!» TECHNOLOGIE
Le mouvement recomposé Tout le monde a en mémoire le joueur casqué, ganté et bardé de capteurs de mouvements qui donne vie à un personnage vir tuel dans un jeu vidéo. D'ici à quelques années cet harnache ment ne sera peut-être plus né cessaire. En effet, Toshiba vient de mettre au point le prototype d'un nouvel outil de virtualisa tion baptisé le Motion Proces sor. Cet engin permet de repro
duire le mouvement d'un objet, une main par exemple, en 3 D, en temps réel et surtout quel que soit l'environnement de l'objet, aussi complexe soit-il, sans au cun équipement. Le secret ? Un rayonnement infrarouge émis par le détecteur de mouvements est réfléchi par l'objet, puis ren voyé sur un capteur CMOS sur lequel le geste est reproduit, à raison de 100 images par se conde. Le prototype a déjà été testé en jouant au « caillou, pa pier, ciseaux » avec l'ordinateur (photo ci-dessous). □
PALEONTOLOGIE
Neandertal réduit au silence Parlait ? Parlait pas ? L'aptitude au langage de Neandertal est un véritable feuilleton. Résumé du dernier épisode : en 1998, des chercheurs de la Duke Univer sity (Etats-Unis) assurent que ce grand mal-aimé de la préhis toire était capable de parler. Ils avancent pour preuve son ca nal hypoglosse, aussi large que le nôtre, concluant qu'il abritait un nerf d'une taille suffisante pour assurer la mobilité des muscles de la langue. Une fin heureuse contrariée par un nouveau rebondisse ment : des chercheurs de l'uni versité de Berkeley (Californie) ont observé des canaux de la., même taille chez une quaran taine de primates et chez des australopithèques comme afarensis peu suspects d'avoir ja mais bavardé. Après autopsie de quelques humains, les cher cheurs de Berkeley ont égale ment démontré qu'il n'y avait pas de relation entre la taille du canal et celle du nerf. □
Les jeunes chercheurs européens ont le bourdon : un sur quatre seulement trouve son salaire satisfaisant. En tête de ces désabusés, les Italiens qui pour la plupart gagnent moins de 8000 F par mois. Les doléances de l'ensemble des 628 chercheurs interrogés pour ce sondage se rejoignent : manque de temps pour mener une recherche originale, manque de matériel performant... Indice de satisfaction
i
Pays-Bas 45 % llemagne 38%: 29 %j France 24% f Royaume-Uni
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 29
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ACTUALITES DERNIÈRES NOUVELLES DE L'EPIDEMIE
Sida, le chaînon manquant L'origine de la maladie est enfin élucidée. Pour autant, le virus continue ses ravages, infectant une personne toutes les cinq secondes dans le monde. En France, où 120 000 personnes vivent avec le VIH, la vigilance se relâche. De nouveaux essais vaccinaux témoignent des errements de la recherche. j a confirmation de l'origine lant nettoyer son congélateur simiesque du sida vient qu'il se souvint de l'existence d'être apportée par un ani de l'animal. Il appela alors Béa mal décédé voilà plus de dix ans. trice Hahn à son laboratoire de Les restes de Marilyn, une fe l'université de 1'Alabama (Etatsmelle chimpanzé morte en Unis). Il savait que la chercheuse couches, étaient conservés par était sur la piste de l'origine du Larry Arthur, de l'Institut na VIH-1, le plus dangereux des tional du cancer à Fort Dedrick deux virus du sida, et qu'elle ten (Maryland, Etats-Unis). Le cher tait d'établir sa filiation avec cheur savait ce spécimen séro le virus de l'immunodéficience positif mais à sa mort, survenue simiesque des chimpanzés en 1985, les techniques d'isole (VIScpz). Jusqu'à présent, cette ment du virus n'existaient souche n'avait été retrouvée que l pas encore. C'est en vou- chez trois spécimens. EN FRANCE
Le nouveau visage de
Chimpanzé Ce singe est l'origine du sid 32 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
our la première santé publique : « La diminu fois depuis le tion du nombre de nouveaux début de l'épi cas de sida, observée de façon démie, le nombre de brutale au second semestre de nouveaux cas diagnos 1996, se poursuit, mais à des taux de plus en plus faibles. » tiqués chez des hété rosexuels est supé Depuis 1997, aucune cam rieur à celui des homo pagne nationale de prévention sexuels. La proportion n'a eu lieu, alors que l'on de personnes conta compte toujours à l'heure ac minées par voie hétéro tuelle 5000 nouvelles conta sexuelle a même augmen minations par an. Faute d'une té de 10 % entre le premier véritable politique de santé pu et le second semestre 1997. blique, l'opinion oublie peu à Autre chiffre inquiétant : en peu. Témoin, le nombre de dé 10 ans, la proportion de femmes pistages volontaires du VIH malades a quasi doublé, pas qui baisse de façon inquiétante sant de 13 à 22 %. A l'image des depuis 1994, passant de 5 à traitements actuels qui ne font 3,7 millions en 1997. qu'endormir le virus dans l'or Hugues Charbonneau, di ganisme du malade, le sida n'a recteur d'Ensemble contre le pas été éradiqué de la société sida enfonce le clou : « Le française. Il est tapi, attendant nombre depersonnes atteintes que la vigilance se relâche. Ce qui ignorent leur statut séqui est de plus en plus le cas. rologique est estimé à 30 000. Selon l'un des derniers bul La maladie a changé de vi letin du Réseau national de sage et s'est déplacée d'une
ACTUALITÉS Fait extraordinaire, non seu lement le VIScpz de Marilyn s'est révélé similaire à celui de deux d'entre eux, mais il s'avère sur tout très proche du VIH-1 qui in fecte l'homme. Le chaînon man quant venait d'être retrouvé et la preuve de l'origine du sida en fin apportée. Les trois singes ap partiennent à la sous-espèce de chimpanzés Pan troglodytes tro glodytes qui vivent notamment dans les forêts du Gabon et du sud du Cameroun où ils sont bra connes pour leur viande. C'est d'ailleurs peut-être lors du dé peçage d'un animal ou de sa consommation que la trans mission du virus à l'homme s'est produite. Les primates ne dé veloppent pas la maladie et sont porteurs du virus depuis plu sieurs centaines de milliers d'an nées. Comprendre les raisons de cette immunité permettra d'expliquer pourquoi le virus détériore le système immuni taire de l'homme alors qu'il est inoffensif chez un animal dont nous sommes génétiquement proches à 98 %. Hervé Ratel
l'épidémie population de départ bien dé finie - la communauté ho mosexuelle - vers l'ensemble de la population. » Les malades d'aujourd'hui appartiennent à toutes les couches de la popu lation, surtout les plus dému nies. Et pour les exclus, se soi gner est moins une priorité que manger et trouver où dormir. « Le sida est une maladie de plus en plus politique, qui se
Essais vaccinaux tous azimuts
DANS LE MONDE
I e seul moyen d'éradiquer (la protéine de surface du VIH! une épidémie virale reste 1) est testé sur 2500 volontaires le vaccin. Mais le VIH est particulièrement exposés, du différent des autres virus. Son fait de leur consommation de extrême variabilité fait cle la drogues injectables. Les pre mise au point d'une telle arme miers résultats de ce test, très un casse-tête. Toutefois, devant décrié, seront connus d'ici à deux l'urgence, plusieurs essais sont ans. Au même moment, l'inno lancés « en catastrophe ». cuité - et non pas comme en En Thaïlande, un candidat vac Thaïlande l'efficacité - d'un autre cin synthétique à base de gp 120 vaccin synthétique est testé en Ouganda sur 40 volontaires. Ce lui-ci pourrait protéger contre les différentes souches du virus. D'autres prototypes sont à l'étude, sur des animaux cette fois. Ils concernent des vaccins vivants - formés de virus atté nués -, en théorie plus efficaces. Mais une étude récente dé montre que ce type de vaccin amoindri déclenche malgré tout l'infection chez les sujets vac cinés. Des essais sur l'homme sont donc inenvisageables pour l'instant. □ Vaccination en Ouganda, 1999.
OQ millions de personnes OO sont infectées. Elles étaient 17 millions en 1994, soit une augmentation de 100 % en quatre ans. L'Inde est le pays qui compte le plus de séropositifs avec 4 millions.
nourrit des dysfonctionne ments sociaux », analyse Stany Grenet, vice-président d'ActUp. Reda Satki de l'association Migrants contre le sida ne dé colère pas : « Les immigrés payent un lourd tribut à la maladie. Près des 2/3 ne dé couvrent leur séropositivité que lors de la première mala die opportuniste. » Bien sûr, l'espérance et la qualité de vie des malades se sont grandement améliorées mais d'autres motifs d'inquié-
Le 1er décembre 1998, Act-Up sonne le rappel à Paris.
La pandémie en chiffres
tude ont surgi. Les traitements actuels trouvent leurs limites et près de 40 % des patients se retrouvent à terme en échec thérapeutique. A cause de la capacité de mutation du virus, les chiffres de résistance aux traitements sont en augmen tation constante, faisant même craindre à certains une recru descence prochaine de l'épi démie. « J'ingurgite actuelle ment une quarantaine de comprimés par pur, témoigne Thierry Bignand auteur de Ré flexion sur l'infection à viins VIH. Malade depuis 1983, je suis passé par la mono, la M, la tri, puis la quadrithérapie. Tout le monde n'a pas la vo lonté de prendre un traitement difficile à supporter, qui pré sente plein d'effets secon daires, et est prescrit à vie. » Certains malades n'en peuvent ainsi plus et baissent les bras. On assisterait à une augmen tation de 15 % des cas de sida déclarés dus au non-respect des prescriptions. Q
4 millions infectésd'enfants depuis le ont début étéde l'épidémie. Dans plus de 90 % de cas, il s'agissait d'enfants nés de mères séropositives. C/V/o des jeunes Antillais uu n'ont pas utilisé de préservatifs lors de leur premier rapport sexuel, selon un sondage de 1998. Avec l'Amérique latine, les Antilles constituent une des régions les plus préoccupantes. 1,3 million de personnes y sont déjà contaminées.
200000!
(personnes au moins sont touchées en Europe de l'Est, principalement à cause de l'injection de drogues. La situation a explosé depuis 1996. En Ukraine, le nombre de cas a été multiplié par 70 en quatre ans. Q«| millions de personnes £. I sont infectées en Afrique subsaharienne. Pour certains pays (Botswana, Zambie, Zimbabwe...), jusqu'à un quart de la population est atteinte. C'est en Afrique du Sud que la progression est la plus fulgurante : 1500 nouveaux séropositifs par jour. 90 % des personnes infectées en Afrique ignorent qu'elles sont porteuses du virus. ■4 Q millions de personnes ■Osont mortes depuis le début de l'épidémie, dont 2,7 millions d'enfants. Le virus sera bientôt l'une des cinq premières causes de mortalité dans le monde. Plus de 30 % des décès dus au sida ont pour cause directe la tuberculose. 95 % des personnes infectées par le VIH vivent dans le monde en développement. Si d'ici à 2010, la propagation du virus n'est pas enrayée, la mortalité infantile aura augmenté de 75 % dans les régions les plus pauvres. SOURCE : ONUSIDA 98/99
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 33
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Chirurgie par rayons solaires Se faire opérer par un rayon de soleil. L'idée, ingénieuse, a germé dans le cer veau de deux physiciens de l'université Ben Gourion de Beersheba (Israël). Da niel Feuermann et Jeffrey Gordon en tendent remplacer l'énergie du laser par de l'énergie solaire. Le soleil four nirait ainsi un faisceau d'une puissance de 30 à 70 watts par mm2, assez pour réaliser des interventions qui ne né cessitent pas le maximum de puissance d'un laser (100 watts par mm2) mais seu lement une élévation de température intense et brève : par exemple, la des truction de cellules tumorales de la peau ou la chirurgie de l'épaule et du genou. Le « laser » solaire n'existe encore que sur le papier, les deux chercheurs attendent des propositions de colla boration pour en fabriquer un proto type. Nul doute que cette technique serait surtout intéressante pour les hô pitaux de campagne et les pays en dé veloppement, à condition que les ré gions soient ensoleillées et que les opérations se fassent, évidemment, les jours de beau temps. □ ARCHÉOLOGIE
La cité mystérieuse La fresque fait perdre son latin à bien des archéologues. Dé couverte voilà un an par Elisabetta Carnabuci, sur les flancs de l'Esquilin, l'une des sept col lines de Rome, cette ville en perspective est un cas unique mais refuse de se laisser iden
tifier. On a tout de suite songé à Rome, mais la représentation, qui date de la seconde moitié du Ier siècle, est trop petite. D'autres noms ont alors été avancés : Car thage, Alexandrie, Antioche et même Jérusalem. Hélas ! à chaque fois, au moins un détail cloche et ruine l'hypothèse. La dernière en date, émise par un spécialiste romain Ferrucio
Lombardi, est la plus cohérente. La ville mystère serait Arelate, autrement dit Arles. On y re trouve sa muraille avec ses tours, son théâtre et sa jetée. Toutefois, quelques points obs curs subsistent notamment en raison du mauvais état de la fresque, peinte à l'eau sur du plâtre et dégradée par l'hu midité. Q
Au flanc de la colline l'Esquilin, à Rome, a été découverte une fresque représentant une ville mystérieuse. 36 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
La première carte de l'Univers En 1492, l'Allemand Martin Behaim exécute l'un des tout pre miers globes terrestres. Les indications reportées y sont exactes, mais les limites des ré gions sont encore floues. En 1999, une équipe de carto graphes astronomes anglo-al lemands présente l'équivalent du globe de Behaim, mais à l'échelle de l'Univers. Avec 84 % du ciel couvert, leur carte est la première à offrir une vision glo bale du cosmos. Dix ans de labeur auront été nécessaires pour situer préci sément 15 500 galaxies, les re présenter en trois dimensions sous la forme d'amas et de su peramas, et modeler ainsi des structures gigantesques à l'échelle de centaines de mil lions d'années-lumière. Le re censement des milliers de ga-
| Carte en 3 D de l'Univers. La Voie lactée se situe en son centre, toutes les mesures ayant été effectuées à partir de la Terre.
laxies nécessaire à cette carte a été fait par des télescopes infrarouge : c'est le meilleur moyen pom' « voir » à travers les nappes de poussières. Mais c'est là aussi que le bât blesse. Comme sur le globe de Behaim, la carte du cosmos présente des struc tures aux contours dilués : l'ob servation en infrarouge, de fait, ne détecte qu'une galaxie sur huit. L'esquisse est suffisante, néanmoins, pour s'essayer aux prédictions. Selon les cher cheurs, qui ont appliqué des mo dèles mathématiques aux don nées de lem- carte, notre Univers disposerait d'assez d'énergie ci nétique pour lui garantir une ex p a n s i o n s a n s fi n . Q
a m p l i s
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Pour reproduire des aigus et des graves puissar le plus simple est de ne pas les mélanger. Comment ? En les confiants à deux amplificateur séparés. C'est précisément la formule adoptée par Aiwa pour sa dernière minichaîne NSX S556. Résultats : avec 2 x 12 watts pour les aigus et 2 x 37 watts pour les graves. les enceintes savent reproduire ^chaque registre sonore sans altération ni distortion. Cette architecture appelée bi-amplification permet une restitution précise des fréquences, sans inter-modulation. La bi-amplification Aiwa, un nouveau label pour la Haute fidélité.
ACTUALITES ETHOLOGIE
Les enfants d'Hermès Voilà une filiation qui laisse rait perplexe plus d'un my thologue : Ares pourrait bien devenir le descendant du projet avorté de navette euro péenne Hermès. Aérospatiale vient en effet de proposer un nouveau projet d'avion spa tial après le succès de sa cap sule ARD, lancée en octobre dernier par Ariane 5. Baptisé Ares pour Atmos spatial Thémis, 27 mètres de long, 14 mètres d'envergure, pheric Reentry Expérimental L'avion 22 tonnes à vide et 55 au décollage (vue d'artiste). Spaceplane (avion spatial ex périmental de rentrée atmo d'un véhicule planant et son à la verticale, propulsé par un sphérique), il pourrait - si le atterrissage à l'horizontale. Il moteur cryogénique (oxygène projet est accepté par l'Esa sera suivi vers 2009 de l'avion et hydrogène liquides), et se (Agence spatiale européenne) spatial Thémis, qui devra va à l'horizontale après - effectuer ses premiers es lider l'intérêt économique d'un posera un vol hypersonique à Mach sais d'ici à quatre ans. Le dé lanceur réutilisable. Quatre 11. Le coût d'un tel projet est monstrateur Ares servira à tes fois plus grand que son pré estimé à deux milliards de ter la rentrée atmosphérique décesseur, Thémis décollera f r a n c s p a r a n . û
Les canards jouent les cyclopes Dans la nature hostile, dormir n'est pas de tout repos. On n'est jamais totalement à l'abri d'un prédateur. Aussi certains oi seaux ne dorment-ils que d'un œil, laissant la moitié de leur hémisphère cérébral en éveil. Une équipe de chercheurs amé ricains de l'université cle l'Indiana a soumis un groupe de ca nards colverts à une série d'expériences afin d'évaluer cette surprenante aptitude. Résultat : celle-ci se module totalement en fonction de la po sition qu'occupe l'oiseau au sein du groupe au repos. S'il est placé à une extrémité, il doit être plus
NEUROSCIENCES
cle son excitation. Enfin, cin quième et dernière zone activée, le noyau caudé droit « s'allume » lorsque le sujet doit décider s'il Cet obscur objet qu'est le désir ont ensuite suivi, grâce à l'ima passe enfin à l'acte. perd une part de son mystère. gerie TEP (tomographic par Au cours de cette étude, les L'équipe de Serge Stoleru, de émission de positons) le pro chercheurs ont également me l'Inserm, vient de répertorier les cessus d'excitation se déroulant suré divers paramètres comme zones du cerveau mises en branle dans le cerveau. la concentration de testosterone lors de l'excitation sexuelle. Pour D'abord « s'allume » le cortex (l'hormone mâle) dans le sang. cela, elle aprojeté àhuit volon temporo-occipital chargé de dé Son niveau augmente devant le taires hommes âgés de coder l'image. Ensuite, la zone film « sexuellement explicite », 21 à 25 ans, trois types orbito-frontale prend le relais mais également, devant le film de films : un docu et évalue le caractère agréable, comique. Preuve que le désir est mentaire géogra ou non, de ce que le sujet regarde. un processus éminemment com phique supposé Si cela lui plaît, son cortex an plexe qui ne peut se résumer aux neutre sur le plan gulaire antérieur déclenche alors seuls stimuli sexuels. □ émotionnel ; un chez l'individu des réactions pri film humoris maires, battements de cœur, tique; et enfin im érection. C'est par l'activation film erotique. de l'aire de l'insula droite que Les chercheurs l'homme se rend compte, alors,
Cerveau et libido
attentif car plus exposé : il dor mira à moitié durant 1/3 du temps de sommeil quand un congénère situé au centre du groupe pourra dormir profon dément près de 90 % du temps. Un comportement parfaitement fonctionnel. Ainsi, en simulant une attaque de prédateurs, les chercheurs ont provoqué la fuite des canards en à peine 200 mil lisecondes. Q MÉDECINE
Une banque du sang de cordon ombilical En dépit des quatre millions cle personnes répertoriées sur le registre mondial des donneurs volontaires, les moelles os seuses parfaitement compa tibles sont difficiles à trouver. La création d'un réseau de banque du sang de cordon om bilical, et du sang placentaire, devrait apporter un vent d'es poir aux leucémiques et aux ma lades atteints de lymphomes. Le sang de 5000 cordons devrait être prélevés d'ici à 3 ans. Q
Xerox Document Centre 230. Désormais, ses performances tiennent sur une étiquette.
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ACTUALITES Dominique Lecourt Professeur de philosophie des sciences à l'université Denis-Diderot (Paris-Vil), il vient de se voir confier une mission d'importance, par le ministre de l'Education nationale : intégrer sa discipline dans les cursus scientifiques universitaires, dès le Deug. Son rapport sur la situation actuelle et ses propositions sont attendus pour la fin mai. «Ciel et Espace» Notre confrère est aux nues. L'astéroïde n° 7192, découvert en 1993, porte désormais son nom. La proposition, faite par un astrophotographe japonais, chasseur de comètes et d'astéroïdes a été approuvée par la commission de nomenclature de l'UAI. Voilà donc Ciel et Espace gravitant entre Mars et Jupiter en compagnie de quelque 4400 personnalités. La Société française de physique Cédant aux pressions officielles françaises et libanaises, la Société française de physique est revenue sur sa décision d'attribuer la médaille Rammal au physicien Daniel Amit, au motif qu'il est... israélien. Censée favoriser les relations entre les pays méditerranéens, cette distinction française porte le nom d'un physicien originaire du Sud Liban formé en France. C'est l'opinion publique libanaise, émue de ce qu'une distinction portant le nom d'un Libanais honore un Israélien, qui est à l'origine de la volte-face de la SFP. Ni les uns ni les autres n'ont été à la hauteur de l'humanisme de Daniel Amit, cet ancien ami de Rammal, enseignant à Jérusalem et à Rome, qui en Israël est l'un des fondateurs du Comité contre la guerre au Liban.
IMAGERIE MEDICALE
Le microscope voit en profondeur Quand le chirurgien place l'œil sur l'oculaire du microscope, il peut désormais voir non seule ment l'épiderme de son patient mais aussi ses veines, ses ar tères, ses os et ses muscles. Ce tour de force est possible grâce à un outil développé par des chercheurs de l'université de
Londres. Le procédé consiste à supeiposer les images virtuelles du malade obtenues par scan ner et ultrasons pour donner une perception en 3 D. L'image en relief ainsi obtenue est en suite intégrée à l'image réelle apportée par le microscope. Cette technique permet au chi
ÏMMûài
Stérile mais pas inutile Certains papillons produisent mâles se disputant la paternité deux types de sperme, le nor cle la progéniture d'une femelle. mal et un autre, infertile. Dans Plusieurs expériences de re le cas dePieris napi, de la fa production ont été menées. Il mille des piérides, cette pro apparaît que plus une femelle portion de semence stérile va contient de sperme stérile, rie considérablement, mais moins elle multiplie peut représenter plus des 9/10 ses partenaires. de la quantité transférée lors M o i n s y de l'accouplement. Penny «coûteux» ./' Cook, de la John Moores Uni à produire, '• versity de Liverpool (Grande- le sperme in- \/ Bretagne), et Nina Wedell, de fertile qu'un mâle x-;,y l'université cle Stockholm injecte à sa dame re- "%/' (Suède), pensent avoir trouvé tarde un nouvel accou- \„ la raison de cette bizarrerie. plement de cette dernière "" Pour cette espèce polyandre, donnant ainsi à monsieur pa elle jouerait un rôle clans la pillon une chance accrue d'as compétition entre plusieurs surer sa descendance. G
40 S SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
rurgien de ne pas quitter son pa tient des yeux pour observer le scanner sur son ordinateur. Sept patients ont déjà bénéficié de cette observation en profon deur. Reste à améliorer la net teté de l'image et à corriger les erreurs d'alignement ; les Bri tanniques y travaillent. Q
ACTUALITÉS au sein d'un groupe cle 14 mâles impliqués dans de fréquents conflits amoureux ou territo riaux. On connaissait jusqu'alors des duos, des trios voire des qua tuors cle mâles, des associations durant jusqu'à 20 ans, selon une observation effectuée clans les eaux de la Floride. Les super alliances, plus fragiles et plus mouvantes, se révèlent efficaces lorsqu'il s'agit d'aller imposer sa loi à une plus petite équipe. Ou de se défendre contre une autre superalliance, venue se mer le trouble... □
ETHOLOGIE
Flipper et sa bande A la rescousse ! Les mâles des grands dauphins (dits souf fleurs) forment des alliances à l'intérieur d'autres alliances, des sortes de bandes gigognes, un peu comme des poupées russes, à l'intérieur d'un réseau social comprenant jusqu'à 400 individus. C'est ce qu'ont observé des biologistes cle l'uni versité du Massachusetts (EtatsUnis) au large cle l'Australie, après avoir suivi les tribulations
Olympus Nions. Ce gigantesque volcan martien culmine à quelque 27 000 mètres d'altitude. Cette image a été enregis trée par la sonde Global Mars Surveyor.
Pages réalisées par Maryse Guez avec la rédaction et Céline Galliot, Christiane Holzhey, Ghislain Laporte, Valérie Perez, Hervé Ratel et Nicolas Wierzbicki.
NO*NOU«60n. EFFICACITÉ PROUVEE !
PLANÉTOLOGIE
Un appareil lumineux pour traiter les lésions du visage :
Les volcans martiens ressuscites Mars, morne planète, n'abritant plus que des volcans fossiles ? Rien n'est moins sûr, affirment des chercheurs américains, me nés par William Hartmann du Planetary Science Institute, après avoir analysé les images enregistrées par la sonde Mars Global Surveyor. Alors que les scientifiques considéraient les gigantesques volcans martiens comme éteints depuis des cen taines de millions, voire des mil liards d'années, il semble à pré sent qu'ils étaient encore actifs il y a moins cle 100 millions d'an nées. Comment expliquer sinon la quasi absence de cratères mé téoritiques dans la région des volcans ? Pourtant, Mars a subi
la même pluie météoritique que la Lune qui, à surface équiva lente, compte 60 fois plus d'im pacts de météorites. Sur Mars, sans doute, les cra tères les plus anciens ont-ils été recouverts par une coulée cle lave il y a 40 à 100 millions d'an nées. Peut-être même, extra polent les chercheurs, le volca nisme existe-t-il encore aujour d'hui sur laplanète Rouge. Dans ce cas, une vie martienne pour rait s'être développée au sein de ces volcans et auprès de soiuces chaudes : sur Terre, une population de micro-organismes se complaît dans ces conditions extrêmes et particulièrement délétères. □
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Depuis dix ans, la Moyenne Egypte est le camp retranché des groupes armés islamistes. Cette région, qui recèle des sites pharaoniques essentiels, s'est fermée aux archéologues. Interdits de séjour, ils craignent de voir des vestiges uniques pillés ou dégradés. Après de nombreuses difficultés, nous avons eu le privilège de nous rendre surplace. Nous vous invitons à découvrir les images de ce reportage sous haute surveillance. Plus connues et visitées, les nécropoles de Thèbes et de Memphis cachent encore des coins secrets. Pour vous, nous avons fait ouvrir les portes des sépultures interdites de la vallée des Rois. Et, en compagnie d'archéologues français, exploré le passé méconnu de Saqqarah. Départ pour un voyage inédit. De nos envoyés spéciaux Aline Kmer et François Guénet (reportage photographique)
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ouna el-Gebel, 'en Moyenne Egypte. A l'en trée de la né- '^ cropole des animaux, » une odeur acre de 1 soude nous brûle la gorge. Le laboratoire de momification, où les ibis et babouins consacrés au dieu Thot étaient éviscérés, plon gés dans un bain de chlorure et serrés dans des bandelettes, semble avoir fonctionné le ma tin même : des entrailles se des sèchent dans un vase, un oi seau emmailloté attend, dans un sarcophage, que les prêtres l'emportent vers les galeries -souterraines des catacombes. Guidés par Mikhael Atta Malah, l'inspecteur des Anités égyptiennes responle du site, nous descendons
prudemment la volée de marches creusée dans le calcaire. Le long des parois sont aménagés de petits trous où l'on déposait autrefois des lampes j à huile. Les yeux mal habitués à la pénombre, nous butons, au bas des escaliers, sur un sol inégal. Puis nous nous arrêtons, interdits. A gauche, un immense réseau de galeries s'enfonce dans le roc, troué de milliers de niches à sarcophage, telle une termi tière gigantesque. Tandis qu'à droite, dans l'embrasure sculp tée d'une porte basse, trône une incroyable momie de ba bouin, bouddha décharné à tête quasi humaine. Est-ce la fraîcheur et l'obscu rité après l'éblouissement du t>
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AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 45
L'EGYPTE INTERDITE
Une paix sans âge : malgré la pression des groupes intégristes, la Moyenne Egypte continue de vivre au rythme lent des cultures et des saisons soleil sur le désert de sable ? Estce le silence à peine interrompu par un murmure, le cliquetis d'une arme ; ou bien l'étrangeté absolue du lieu, de ces niches effondrées où s'entassent en core des milliers de momies ani males ? Nous nous sentons en fin arrivés. Gagnés comme nous par lapaix du lieu, les policiers de notre escorte semblent se détendre. Un homme s'appuie contre un mur, fusil automatique au pied, gardien anachronique de ces tombes millénaires. Touna el-Gebel, site admi rablement préservé durant 2000 ans sous le sable du désert, est l'aboutissement surréaliste d'un étrange voyage en Egypte interdite. Nous sommes arrivés ce matin, escortés de deux blin dés et d'une quinzaine de poli ciers en armes. A une centaine de kilomètres d'Assiout, sur la rive ouest du Nil, isolée au pied de montagnes qui seivent de re fuge aux groupes armés, Touna el-Gebel est au cœur de la zone la plus dangereuse de Moyenne Egypte. Depuis 1993, date où les derniers archéologues sont par tis, aucun étranger n'avait mis les pieds dans cette nécropole, l'une des plus passionnantes d'Egypte pour les périodes tar dives (lire p. 56).
La Moyenne Egypte pharaonique De Héracléopolis à Assiottt, la carte des principaux sites archéologiques.
FAYOUM """"^A^AYO
1. Temple de Harsaphès (XIIe dynastie). ie). ^-\A" Tombes de la 1re période intermédiaire. Temple de Ramsès Anhasi/â à Kom el-Aqarib. nprharha 9 eLMfidipa uecnacna (2| irfcLÈOPOLlS 2. Tombes de la fin de l'Ancien Empire. 3.TempledeChéchanqle<. 4. Site de la ville d'Oxyrhynchos d'où proviennent des milliers de papyrus grecs. 5. Hypogées de l'Ancien Empire. 6. Pyramide à degrés. Hypogée de l'Ancien Empire. 7. Hypogée des nomarques des XIIe et XIII» dynasties.
3 El-Hiba ANKYRONONPOLIS
4 El-Bahnas'a OXYRHYN^HOS
Temple rupestre de Hatchepsout Tehna el-Gebel (spéos artémidos). 8. Temple de Ramsès II. Zaouyet el-Mayetin 9. Hypogées de nomarques 6 HEBENOU de la XIIe dynastie. A7 Béni Hassan 10. Vestiges de Hermopolis. Cheikh Abadah 11. Nécropole d'époque El Achmounëin £fnANTINOPOLIS tardive avec catacombes à ibis !"' 9 Deir el-Barchah et babouins. 11 12 Cheikh Saïd 12. Tombes de nomarques de la Touna el-Gebel '3 Tell el-Amarna VIe dynastie. AKHENATON 13. Vestiges de Tell el-Amarna. 14. Tombes de nomarques des VIe et XIIe dynasties. Deir Gabraoui 15. Tombes de nomarques de la VIe dynastie. ASSIOUT 16. Tombes de la Ve période intermédiaire et du Moyen Empire.
46 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
Entre Assiout, dont l'univer sité est un bastion islamiste, et la région de Minieh, plus au nord, la Moyenne Egypte est de puis une dizaine d'années le camp retranché des extrémistes qui déstabilisent le pouvoir égyptien : les coups de main contre les policiers s'y multi plient et les étrangers ne sont plus les bienvenus. L'ambassade de France interdit à ses ressor tissants, archéologues compris, de s'y rendre. Depuis l'attentat de Deir el-Bahari, à Thèbes ouest, où 62 personnes dont 58 touristes ont trouvé la mort dans des conditions atroces, la situation s'est encore tendue. Cette tension, nous la sentons dès Louxor. A tous les carre fours, des hommes armés sur veillent la circulation. Pour sor tir de la ville, il faut partir en convoi : vision étonnante de ces dizaines de voitures, minibus et autocars qui se rassemblent chaque matin pour gagner, sous la garde des blindés, le temple d'Abydos ou la route de Hourghada, au bord de la mer Rouge. Le tourisme, première source de devises du pays, s'effondre partout, sauf dans le monde clos des villages de vacances et des clubs de la côte. En 1998, à (Suite p. 48)
L'EGYPTE INTERDITE
mm Itinéraire d'un reportage
CAPITALES
Alexandrie.,A *v ; \ ^^^wjj^^Ë^^ 0 i q o k m ' * * * ' 5 ' * ' " ' A \ A s à ï S , y j ^ Ta n i s
Premiers rois, Ancien Empire
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Moyen Empire
, 5 km
Nouvel Empire
GIZEH K ZOUÏT EL-ARYAN * ABOU GORAB V , ABOUSIR W
Memphis I.) Ichtaouy
Basse Epoque
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X V Pyramides
■i Memphis
m Autres sites
SAQQARAH yVt
FAYOUM
DACHOUR
Héracléopolis
Moyenne Egypte. Reportage en zone interdite à Béni Hassan, Tel elAmarna ou Touna el-Gebel. Sur les traces des nomarques, princes du Moyen Empire, et d'Akhénaton, roi solaire (p. 44 à 57).
Thèbes ouest. Visite des tombes fermées de la Vallée des Rois. Christian Leblanc, l'ar- | chéologue qui fouille la sépulture de Ram- ■ ses II, nous raconte l'histoire d'une né cropole aux pieds r d'argile, instable et | fragile (p. 60 à 65).
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MOYENNE EGYPTE
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Hermopolis Tell el-Amarna
Assiout
| ^ H H H U ^ B M |
U This V, Abydos (^./-AA Denderah Thèbes (Louxor)
Saqqarah. Explorée depuis 150 ans, elle est pourtant la plus secrète des nécro poles égyptiennes. Les archéologues des missions françaises nous dévoilent ce qu'elle cache encore (p. 68 à 71).
HAUTE EGYPTE
THÈBES OUEST .,ar desn DRAABOU
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Repères chronologiques
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Comme tionnées toujours sur ce pour schéma l'histoire sont dedes l'Egypte approximations. ancienne, les Lorsqite^es^ dates vergences entre spécialistes sont importantes, nous avons^ivilégié comme source le Dictionnaire des pharaons, de Pascal Vernis et Jean Yoyotte (éditions Noêsis, 1996).
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MOYEN EMPIRE
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AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR ® 47
L'EGYPTE INTERDITE (Suite de la p. 46) Louxor, le nombre de visiteurs avait chuté de deux tiers. Mal gré les appels au calme des chefs historiques cle la Jamaa el-Islamiya, le principal mouvement armé islamiste, les Egyptiens ont peur qu'un touriste soit blessé, ne serait-ce que d'un jet de pierre. Et ils ont sécurisé le pays au maximum. Pour rejoindre la Moyenne Egypte, en évitant les barrages de police qui jalonnent la route, il nous a donc fallu prendre un train de nuit. Partis à 23 heures de Louxor, nous sommes arri vés à six heures du matin à Minieh, grande ville de la région. A notre descente du train, la po lice, prévenue la veille, nous at tendait pour nous conduire à l'hôtel. A partir de ce jour-là, nous n'avons plus jamais passé la porte de la résidence sans es corte. Et chaque kilomètre fut l'objet d'âpres négociations. Fermée depuis une dizaine d'années, la Moyenne Egypte est pourtant une région essen tielle pour comprendre l'histoire pharaonique. Elle compte plus cle quarante-cinq sites archéo logiques importants, couvrant toutes les périodes. Au gré des événements, cette zone tampon, très prospère (lire l'encadré p. 51), a vu se constituer sur ses rives des ensembles politiques forts et cohérents. Dès l'Ancien Empire (2635 av. J.-C), certaines de ses pro vinces, ou nomes -ces divisions
administratives qui quadrillent l'Egypte ancienne (lire l'enca dré p. 50) - impriment leur marque dans l'histoire. Le sei zième nome, dont l'emblème est l'oryx et la capitale Hebenou, apparaît ainsi sur les récipients à offrandes et clans les proces sions dès les IIIe et IVe dynas ties. Mais c'est surtout à la pre mière période intermédiaire (2140-2022 av. J.-C.) que la no tion de Moyenne Egypte prend un sens politique fort. Cette pé riode trouble, qui suit l'effon drement du pouvoir pharaonique à la fin de l'Ancien Empire, voit les chefs de province, les no marques, affirmer leurpouvoir. Nommés au départ par le roi, ré munérés en nature par des terres et du personnel, ils deviennent vite, comme l'explique très bien l'égyptologue Dominique Farout (lirep. 52), des sortes « de grands seigneurs féodaux ». Car les fils héritent la charge de leur père et finissent par consi dérer leurs biens de fonction comme des biens propres. Les gouverneurs portent alors des titres qui témoignent de leur puissance civile et religieuse : ils sont à la fois « haty-â », lit téralement « celui dont le bras [symbole du pouvoir] est en avant », « mer hemounetjer », ce qui signifie « chef des prêtres » et « hery-tep-âa », «grand su périeur en chef». En Moyenne Egypte, les princes d'Héracléopolis se pro clament rois et fondent, à la fin !>
Une zone intermédiaire Historiquement, la Moyenne Egypte est une zone mal délimitée. « Vers le sud, explique Dominique Farout, chargé de cours à l'école du Louvre, je l'arrêterais juste avantAbydosqui appartient déjà à la Haute Egypte ; vers le nord, à Héracléopolis, en dessous du Fayoum, une zone qui a sa propre identité avec des allures d'oasis centrée autour d'un lac. » « A vrai dire, précise l'égyptologue Olivier Perdu, cette notion de Moyenne Egypte ne s'est imposée qu'en un nombre limité de circonstances. Les anciens Egyptiens ne connaissaient
que deux régions : la Basse Egypte - To-mehou - le delta, et la Haute Egypte To-shemâ - couloir fertile autour du Nil. La Moyenne Egypte, elle, ne se distingue comme une entité particulière qu'à certaines périodes de l'histoire pharaonique. Ainsi, à la XXX* dynastie (378341 av. J.-C), quand, pour une meilleure gestion de l'agriculture, l'espace cultivable est divisé en trois secteurs relevant respec tivement de Hermonthis, en Haute Egypte, Hermopolis, en Moyenne Egypte, et Memphis, en Basse Egypte. »
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L'EGYPTE INTERDITE
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L'EGYPTE INTERDITE
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Kom el-Ahmar, « la Montagne rouge » en arabe, - surnommée ainsi à cause des tessons de poterie qui la recouvrent- est le site de l'ancienne nécropole du seizième nome, Zaouyet elMayetin. A côté du cimetière musulman à coupoles, unique en Egypte, se trouvent les vestiges d'une pyramide provinciale (à droite), datant probablement de l'époque de Djoser (IIIe dynastie)
du IIIe millénaire avant notre ère, les IXe et Xe dynasties. Ils trouveront bientôt, face à eux, les grandes familles thébaines qui leur disputent le pouvoir su prême. Profitant de l'anarchie générale, jouant le jeu subtil des alliances, les nomarques du seizième nome, mais aussi du quinzième, à Hermopolis, et du treizième à Assiout, assoient leur puissance politique. Deux grands seigneurs d'Assiout, Khety et Itib, marquent ainsi par ticulièrement leur époque. Ces hommes ont laissé dans leurs tombes des biographies extra ordinaires, relatant leurs guerres contre les princes thébains. De véritables œuvres littéraires que l'on retrouvera deux mille ans plus tard copiées en hiéra tique sur un papyrus d'époque romaine. Des tombes des princes d'As siout, il ne reste que des vestiges très abîmés. Il faut aller à Béni Hassan, nécropole rupestre du seizième nome, pour prendre conscience cle la puissance des nomarques de Moyenne Egypte. Le lendemain de notre arrivée à Minieh, notre escorte nous propose de rejoindre les tombes creusées clans la montagne sep tentrionale par la route du dé sert. Nous nous entassons à six dans un taxi minuscule avec
l'inévitable guide égyptien et le périeurs des convois de plus capitaine Usery, notre garde per en plus compliqués, de plus en sonnel. « Mister Easy », comme plus lourds. Pour l'heure, son il se surnomme lui-même, est fusil automatique négligemment un résumé parfait des relations glissé entre les genoux, il nous que nous entretenons avec les parle poésie - sa grande pas policiers de la région : palabres sion, nous assure-t-il. Le long de la route, le paysage épuisantes et discussions sans fin pour obtenir la visite d'un offre des scènes d'une paix site, d'une tombe, ou seulement sans âge, bibliques : d'un côté une heure de travail supplé la chaîne des montagnes ara mentaire ; mais l'accueil est tou biques et ses oueds qiù s'ouvrent jours d'une extrême courtoisie, sur le désert caillouteux de l'Est ; d'une grande gentillesse. Afin de l'autre, jusqu'au Nil, des ri de nous satisfaire en nous per zières d'un vert tendre qua mettant d'accéder aux zones à drillées par des buttes d'argile. risque, il organisera avec ses su Un gamin passe, traînant un
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bœuf par une corde nouée au tour du front et du mufle ; une fillette, vêtue d'une éclatante robe fuchsia à grosses fleurs orangées, le suit à califourchon sur un âne qu'elle talonne de ses pieds nus ; un groupe de femmes lave des plats de métal dans l'eau du canal. Puis nous arrivons à un carrefour et c'est l'autre vi sion, maintenant habituelle, de la Moyenne Egypte : blindés, mirador, policiers en gilet pareballes, images d'un pays non pas en guerre, mais sous protection rapprochée. La nécropole de Béni Hassan est creusée le long d'une belle strate de calcaire horizontale, en haut de la montagne : nous y Les nomes, divisions nome, celui de Hermopolis, accédons par une terrasse de administratives de en Moyenne Egypte. A plusieurs centaines de mètres l'Egypte, semblent avoir de long. Des trente-neuf grands partir de l'Ancien Empire, existé bien avant les débuts des défilés de provinces tombeaux de l'ensemble funé de l'histoire pharaonique. apparaissent sur les murs raire, douze sont décorés, cinq « Leur naissance est des temples funéraires sont exceptionnels. Leurs fa difficile à dater royaux, organisés en deux çades imposantes, qui imitent séries distinctes précisément, explique les loggias ombragées des pa l'égyptologue Olivier regroupant d'une part la lais des princes, sont visibles de Perdu. Mais on la perçoit à Haute Egypte, d'autre part loin, de l'autre côté du Nil. Une travers l'apparition, dès la Basse Egypte. « On a façon pour les nomarques de l'époque prédynastique, l'habitude de dire que le montrer jusque dans la mort leur d'emblèmes qui peuvent pays comptait 20provinces toute-puissance. Au pied de être considérés comme les au nord et 22 au sud, leurs palais d'éternité, des di signes distinctifs de précise Olivier Perdu. Mais zaines de puits funéraires truf tribus. » Chaque nome a en leur nombre, de même que fent le versant de la montagne effet son enseigne, tel le leurs limites, a dû varier jusqu'aux limites du terrain cul lièvre pour le quinzième au cours de l'Histoire. » tivable : les modestes sépultures
Le défilé des provinces
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L'EGYPTE INTERDITE
Les portes du désert
de leurs serviteurs et courtisans. La première tombe, que nous Le grand atout de la visitons, celle de Khety, gou verneur du seizième nome sous Moyenne Egypte, c'est sa la XIe dynastie (2130-2022 av. richesse agricole. Aux tout J.-C.) nous surprend d'abord par débuts de l'Ancien Empire, ses proportions : le regard est elle était déjà happé par la vaste salle soute intensivement cultivée. « Le nue par de puissantes colonnes Nil, qui épouse la chaîne à cannelures. Mais bientôt, alors Arabique à l'est, y dégage que nos yeux s'habituent à la pé- largement la plaine à nombre, les murs s'animent. l'ouest, avec de beaux Pour qui connaît l'iconographie bassins agricoles vers Béni conventionnelle et brillante des Hassan », souligne Sydney tombes du Nouvel Empire, les Aufrère, directeur de décors de Béni Hassan sont un recherches au CNRS. Autre véritable choc esthétique. fortune de ce pays, les ressources minières : la Des parois, jaillit la vie fameuse carrière d'Hatnoub A l'époque où fut creusée la produisait ainsi une sorte d'albâtre calcite très prisé nécropole, les dieux sont en core réservés aux rois : les durant toute l'Antiquité. tombes privées, comme celle « Enfin, poursuit Sydney des nomarques, sont ornées de Aufrère, la Moyenne scènes de la vie quotidienne. Les Egypte est un nœud couleurs sont brutes, limitées caravanier où aboutissent clans leurs nuances. Mais quelle d'une part les pistes vers extraordinaire vivacité ! Sur les les oasis de Dakhla et parois, défilent des personnages Baharia, dans le désert de à peine esquissés, silhouettes l'Ouest, d'autre part la jetées d'un trait nerveux, mais qui s'animent, courent, enchaî nent les mouvements en say nètes contrastées. Instants paisibles, bucoliques, parfois coquins de la vie quotidienne : des paysans moissonnent un champ, des pâtres conduisent des ânes bâtés en agitant un bâton, un homme séduit une femme d'une fleur avant de la conduire à sa couche ; images violentes, belliqueuses : des jeunes gens luttent, se renver sent, se soulèvent, roulent sur le sol. Ces tableaux de combat, d'une cruauté parfois affirmée, se multiplient dans toute la né cropole. En reproduisant ainsi leurs batailles et l'entraînement de leurs recrues, les nomarques exprimaient sans doute leur in dépendance vis-à-vis de Pha raon. Mais l'opposition brutale et permanente entre images pastorales et images guerrières rappelle irrésistiblement les scènes contrastées que nous cô toyons aujourd'hui sur les routes cle Moyenne Egypte. Avant de redescendre dans la vallée, nous nous attardons de vant une dernière sépulture. Creusée au bout de la plate forme calcaire, elle offre un point de vue exceptionnel sur
Dard el-Tawïl, la "longue route", vers le désert de l'Est et la mer Rouge. » Lors de la première période intermédiaire et au moins jusqu'au Moyen Empire, les nomarques auront une sorte d'exclusive sur l'exploitation des déserts : transports des produits, rapports avec les Bédouins. « Le nomarque Khnoumhotep II, qui s'intitule "administrateur du désert oriental", s'est d'ailleurs fait représenter dans sa tombe face à un groupe de nomades qui vient lui rendre hommage, souligne Sydney Aufrère. Et l'on a retrouvé son nom sur une stèle implantée au bord de la mer Rouge. Ce qui signifie sans doute que le commerce entre la vallée du Nil et les populations de la côte se faisait sous son égide. » la vallée : le Nil, d'un bleu in candescent, qui dessine une vaste courbe, les cultures sur la rive ouest, et, sur l'autre rive, les débuts du grand désert de l'Est. A cette heure de la jour née, le soleil, qui entre large ment dans la tombe du grand nomarque Klmoumhotep II, sou ligne cruellement les dégrada tions qu'ont subies ses magni fiques peintures : poussière, couleurs ternies, salies, enduits effrités à cause de l'humidité qui s'infiltre avec les eaux de ruissellement dans la montagne calcaire. Une vision affligeante mais, malheureusement, attendue. A notre retour d'Egypte, la pre mière question que nous pose ront les archéologues, désor mais interdits de séjour, sera d'ailleurs celle-ci : « Dans quel état, sont les tombes, les bas-reliefs, les peintures ? » « Chaque fois qu'une région est ainsi fermée, les vestiges archéologiques sont exposés à Statue de fonctionnaire (XVIIIe dynastie, Moyenne Egypte), porte l'or d'honneur attri bué aux courtisans d'une exceptionnelle loyauté envers le roi.
toutes sortes de dégradations, s'inquiète Olivier Perdu, égyptologue au Collège de France et chargé cle cours à l'Ecole du Louvre. Dégradations natu relles, mais surtout pillage. Nous craignons particulière ment les petits voleurs qui ar rachent sans discernement des morceaux de relief, pensant, à tort, en retirer beaucoup d'ar gent, mais causant des dom mages iiréversibles. » Au cours de notre trop bref voyage, nous n'avons pas constaté de telles déprédations. Mais, partout, nous avons été saisis par l'extrême abandon qui régnait sur les vestiges, un aban don que les Egyptiens sont les premiers à regretter. Le moment le plus troublant fut sans doute notre visite à Tell el-Amarna. Tell el-Amarna, site essentiel dont l'histoire fulgurante a profondément marqué l'esprit des anciens Egyptiens. C'est là qu'Aménophis IV, ayant adopté le nom d'Akhénaton, se fit aménager en l'an IV de son règne un vaste territoire pour parfaire sa « résolution solaire » (lire p. 54). Ce jour-là, lorsque nous mon tons à bord du bac qui, jadis, em menait des dizaines de visiteurs vers la ville d'Akhénaton et Né fertiti, sur la rive est du Nil, nous sommes les seuls étrangers. De l'autre côté du fleuve, un bus nous attend pour nous conduire à travers le vaste cirque déser tique. Nous grimpons avec notre escorte armée. Le bus démarre, s'arrête, embarque une femme, s'arrête à nouveau, embarque un homme, puis un autre. Bien tôt nous sommes une vingtaine dans le car bringuebalant. Nous comprendrons en arrivant sur le site qui sont tous ces gens : la responsable du minuscule ma gasin de souvenirs où quelques pyramides et sphinx en plas tique se couvrent inexorable ment de poussière, le gardien du palais de Néfertiti, celui du temple d'Aton, les porteurs de clés et les balayeurs des deux nécropoles, celle du Nord et celle du Sud... Tell el-Amarna rouvre ses portes pour nous. Aline Kiner
A lire
L'Age d'or de l'Egypte, le Moyen Empire, Dietrich Wildung, Office du Livre.
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L'EGYPTE INTERDITE
Béni Hassan
la porte d'une tombe, dans l'es prit des Egyptiens, ouvrait vers l'est. » Les décors aussi sont clas siques : scènes d'offrandes au mort où, précise Dominique Farout, « le propriétaire de la tombe regarde toujours vers l'extérieur, tandis que l'offi ciant regarde vers l'intérieur»; et instantanés de la vie quoti dienne. « Ces décors obéissent à la grande loi de l'équilibre De leurs tombes, ils ont fait des palais. Depuis les hauteurs de Béni qui est le fondement de la cul ture égyptienne, poursuit le spé Hassan, nécropole de la seizième province sous le Moyen Empire, les cialiste : le monde a été créé par grands gouverneurs affirment leur puissance jusque dans la mort. fait et la. force qui gère ce monde vec leurs vastes salles diparfait, c'est la déesse Maal, visées en trois nefs, leurs tandis qu'une force contraire essaie de le déstabiliser: l'Isepuissantes colonnes, leurs plafonds voûtés décorés fet. » Les scènes sont ainsi ré de fresques aux allures de tapis parties sur les parois en tableaux multicolores, les tombes de Béni contrastés. D'une part, la civi Hassan ont des allures solen lisation : agriculture, arts, do nelles de palais. Mais leur ar mestication des animaux sau chitecture suit les plans tra vages, telles les gazelles ; de ditionnels des mastabas de l'An l'autre, la nature et le désordre : cien au Moyen Empire : à l'en chasse, pêche, guerre. « Tout trée, une chapelle où officiaient cela sous la surveillance du no les prêtres ; au fond, une stèlemarque, dont le rôle est civili fausse porte qui permettait au sateur, conclut Dominique Famort de rester en contact avec Les façades des tombes ouvrent sur une terrasse longue de plusieurs rout. C'est d'ailleurs à travers les vivants ; à côté, le serdab, centaines de mètres qui domine toute la vallée du Nil. sa charge - et non à travers sa niche contenant la statue du dé personne comme dans les reli funt ; enfin un puits funéraire l'habitude, dans le flanc orien c'est l'orientation symbolique gions actuelles - qu'il aura un qui menait à la salle, souterraine, tal de la montagne, les tombes qui compte plus que l'orienta devenir après la mort : de gou du sarcophage. Seule différence, sont ouvertes vers l'ouest et non tion astronomique, explique verneur du nome pour le roi, la nécropole de Béni Hassan vers l'est, direction du soleil le l'égyptologue Dominique Fa- il deviendra gouverneur pour étant creusée, contrairement à vant et de l'immortalité. « Mais rout. Même dirigée vers l'ouest, le dieu dans l'au-delà, » Q
La nécropole des princes
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Le décor de la sépulture de Khnoumhotep I détaille ses multiples activités et responsabilités. A gauche, une caravane de Bédouins, venant peutêtre de Moab, à l'est de la mer Rouge, rappelle 'autorité du gouverneur sur les frontières de l'est. Ci-dessus, scène de chasse dans les marais.
Khnoumhotep II ou la fin d'un monde Dans la tombe de Khnouinhotep II, chef du seizième nome sous Aménémhatn (1929-1895 av. J.-C.) et Sésostris II (1897-1878 av. J.-C), les scènes de lutte, si typiques de Béni Hassan, cèdent la place aux thèmes traditionnels de pêche et de chasse dans les marais. Leur régression tient sans doute à l'évolution politique à l'époque où fut préparée la sépulture. Khnoumhotep II gouverne alors que le Moyen Empire a
succédé aux troubles de la première période intermédiaire et que la XH' dynastie (1991-1784 av. J.-C.) a affirmé son pouvoir sur toute l'Egypte. «Les pharaons de cette dynastie se présentent comme les vrais rois du début, dont le rôle est de ramener le pays à son état primordial de perfection, d'équilibre », explique Dominique Farout. Les hiéroglyphes sur la paroi inférieure de la tombe de Khnoumhotep II racontent
d'ailleurs comment Aménémhat Ier et Sésostris I,r sont venus reconfirmer les frontières entre les quinzième et seizième nomes, établissant leurs stèles «avec la précision du ciel » *, partageant le Nil par son milieu, ainsi que les eaux, les champs, les arbres, le sable «jusqu'aux djebels
occidentaux ». «Dans ces inscriptions, nous voyons que les nomarques sont encore des "grands féodaux", mais en même temps qu'ils sont en train de disparaître face au pouvoir centralisateur du roi », souligne Dominique Farout. ! Traduction Dominique Farout.
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De la sépulture de Khety, on connaît essentiellement des relevés et des images en noir et blanc. Ces photographies inédites témoignent de l'abandon du site : peintures ternies, couvertes de poussière et parfois rongées par l'humidité. Reste la vivacité du geste de l'ar tiste qui s'illustre dans les scènes pastorales et agricoles (ci-dessus) comme dans les images de lutte (en haut). AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR ® 53
L'EGYPTE INTERDITE
Tell el-Amarna
Sous le soleil d'Akhénaton
Durant dix-sept ans, sous le règne d'Akhénaton, Tell el-Amarna fut le centre rayonnant de l'Egypte. Arasée par les successeurs du roi hérétique, elle reste malgré tout le témoin privilégié d'un règne plus despotique qLi'on l'imagine. u'est-il donc venu faire ici? C'est la première question qui vient à l'es prit raci lace à l'aride désert qu'est aujourd'hui devenue l'ancienne résidence royale d'Aménophis IV. Du haut des contreforts de la chaîne Arabique qui déli mite le site - un vaste cirque de 30 kilomètres carrés, sur la rive est du Nil - le paysage se révèle clans toute sa sécheresse caillou teuse. Soulevée par le vent, une brume de sable ocre brouille le moindre relief et accentue en core sa platitude. La légende a la peau dure. Dans l'imagerie égyptologique, Aménophis IV est devenu une
sorte cle révolutionnaire avant entier à Aton, le glorieux disque l'heure : un jeune pharaon, solaire, il prend le nom d'Akhé épris de nature et de liberté, naton, « le desservant d'Aton ». en rébellion contre le tout-puis Et choisit Tell el-Amarna à sant clergé d'Amon-Rê, qui au cause de sa forme circulaire rait décidé de créer, loin de la qui rappelle l'astre levant. vallée thébaine, un royaume « La réalité est sans doute un idéal. Dédaignant Amon, dieu peu différente, explique Marc dynastique, pour se dédier tout Etienne, conservateur au Louvre et spécialiste cle la période amarnienne. Sur les bornes frontières qui délimitent l'espace qu'il s'est choisi, Akhénaton explique que cette terre n'appartient à aucun dieu. Enfuit, c'est sur tout une zone qui échappe à la taxation fiscale, puisqu 'elle n'estpas rattachée aun temple ou aux terres d'un particulier.
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Quant à faire d'Akhénaton un pharaon épris de la liberté et d'égalité, il suffit de regarder les vestiges de Tell el-Amama pour comprendre son erreur : c'est sur ce site que l'on a re trouvé la plus grande caserne d'Egypte, le plus grand poste de police aussi. » Les tombes aménagées clans la falaise nord, importants do cuments pour comprendre la vie de la cour, sont d'ailleurs ex plicites. Sur les bas-reliefs qui décorent la sépulture cle Mêryrê I, « grand prêtre du Disque dans le temple d'Aton », ou de Panéhésy, « premier serviteur du Disque dans le Domaine-du-
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Les hypogées de la nécropole septen trionale (ci-dessus) furent préparés pour des personnages importants : grand prêtre d'Aton, scribe ou intendant du harem royal. Mais nul ne sait si ils furent occupés. Leurs bas-reliefs imposent le style dit amarnien : elongation du corps et des visages, maniérisme et sensualité. Pour la première fois, les sujets du roi se prosternent devant lui. Ci-contre, porte-éventails dans la tombe de Mêryrê.
Disque », apparaissent des atti tudes inhabituelles dans l'ico nographie égyptienne : des per sonnages qui s'inclinent devant Pharaon, courbent l'échiné au lieu de se tenir droit face à lui, main sur l'épaule, comme c'était l'habitude jusque-là. Quant au roi et à la reine, ils sont toujours présentés baignant dans la lu mière du disque solaire : les rayons, terminés par des mains, les touchent, eux et personne d'autre, pas même les princesses qui figurent à leurs côtés. «Plutôt qu'une rupture po litique ou religieuse, il faut voir dans le règne d'Akhénaton une sorte d'exacerbation de la fonction royale, explique Marc Etienne. Nous arrivons là au bout d'un mécanisme qui, au cours de la XVIII'' dynastie, a changé la perception que les Egyptiens avaient de la nature du roi dans sa relation avec les dieux. » Ce mécanisme com mence avec Hatchepsout (14711456 av. J.-C.) qui justifie son règne, en tant que femme, en s'affirmant de la même essence qu'Amon : le dieu se serait sub stitué à son père physique pour la procréer. Aménophis III (1991-1353 av. J.-C.) reprend ce thème en se présentant, clans son temple de Louxor, non comme un officiant auprès de la divinité, mais comme un fils qui retrouve son père. « C'est cet aspect que développe Améno phis N, poursuit l'égyptologue. Le roi et la reine deviennent la
manifestation chamelle, tan grandeur immanente que re gible, de l'essence solaire sur présentait l'ordre cosmique à terre. » Dès lors, pharaon ne se un déterminisme humain. » contente plus de garantir l'ordre Cette hérésie fut si traumati sante que certaines inscriptions universel, il en décide. « Voilà l'hérésie amamienne, conclut gravées sous Horemheb (1323Marc Etienne : non pas l'ins 1293 av. J.-C), à la fin de la tauration d'un culte solaire ou XVHI1' dynastie, qualifient Akhé d'un prétendu monothéisme. naton d'« ennemi », mot très fort Mais l'assujettissement de la pour les anciens Egyptiens. Les
vestiges de Tell el-Amarna por tent la marque indélébile cle ce rejet. Dans les tombes, disques solaires, cartouches et repré sentations d'Akhénaton et cle sa grande épouse Néfertiti sont systématiquement martelés. Quant aux monuments - palais officiel, grand temple d'Aton... - ils sont démantelés. «Après la mort d'Akhénaton, Toutânkhamon, son succes seur, est sans doute resté à Tell el-Amarna deux ou trois ans, explique Marc Etienne. Puis il est parti et la ville a peu à peu été abandonnée. » Les quartiers d'habitations, construits en terre crue, s'écroulent ; Horemheb fait araser, puis recouvrir de plâtre les structures des grands bâtiments ; Ramsès II récupère les vestiges pour construire le temple d'Hermopolis. Et la ville solaire retourne au désert. «Malgré tout, conclut Marc Etienne, elle demeure un do cument exceptionnel. Car sous le plâtre déposé par Horemheb, le plan des temples et des pa lais a été conservé et permet d'imaginer ce qu'était une ré sidence royale et sa vie quoti dienne au Nouvel Empire. » Q Le palais Nord, dit palais de Néfertiti. Il semble que ce domaine appartenait en propre à la reine. Néfertiti a sans doute résidé jusqu'à sa mort à Tell elAmarna où elle fut inhumée dans l'hypogée familial. Mais son sarcophage n'a pas été retrouvé.
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Touna el-G c u c l
L'oasis du dieu Thot Nécropole tardive de Hermopolis, Touna el-Gebel s'est construite autour d'incroyables catacombes consacrées à Thot. Les prêtres y momifiaient à tour de bras babouins et ibis pour les dévots venus de toute l'Egypte. mirage qui vibre sur le dé Il y sert a comme de Touna unel-Gebel très ancien : un mirage d'eau, de vaste étang en touré d'une oasis. Autrefois, aux environs du IV° siècle av. J.-C, s'étendait, au milieu de ces dunes de sable, un lac au bord duquel les prêtres de Thot éle vaient - et sacrifiaient en les noyant ! - ibis et babouins des tinés à être momifiés en of frande à leur dieu. Touna el-Gebel fut, à partir de l'époque ptolémaïque (33030 av. J.-C.) jusqu'à la période romaine, la nécropole de Her mopolis. Importante capitale
La momie d'Isadora (IIe s. av. J.-C). Elle est devenue célèbre par les textes de lamentations peints dans sa tombe, qui la comparent à une nymphe. Selon la légende, elle serait morte en traversant le Nil pour rejoindre son amant.
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du quinzième nome de Haute Egypte, Hermopolis, située près de l'actuel village d'ElAchmounein, a laissé peu de vestiges. «.Essentiellement deux grands babouins de l'époque d'Aménophis III, la porte d'un sanctuaire rarnes side consacré à Amon et des arasements du IVe siècle av. J.-C. correspondant au temple de Thot, résume l'égyptologue Olivier Perdu. Mais tel quel, le site, par son étendue, donne une bonne idée de l'impor tance de la ville. » Hermopolis était célèbre dans l'Egypte ancienne comme l'un des lieux de la création : selon son récit des origines, un groupe cle huit dieux (l'« ocdoade »), accouplant grenouilles et ser pents, aurait donné naissance sur le tertre originel à un œuf dont était issu le soleil. Mais la ville était aussi importante pour sa divinité tutélaire : Thot, le dieu savant, qui sera assimilé par les Grecs à Hermès. D'où le nom de Hermopolis. «Le Thot de Hermopolis était considéré comme le Thot par excellence », souligne Olivier Perdu. Tout naturellement, la nécropole tardive de la ville, sur le site actuel cle Touna el-Gebel,
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se développe autour d'un vaste complexe consacré au dieu, où ibis et babouins - les deux es pèces dont il emprunte la forme - sont élevés dans une sorte cle parc zoologique. « Selon une pratique très en vogue à la Basse Epoque, explique Olivier Perdu, les fidèles honorent leur dieu en inhumant un animal qui lui est associé.» Touna el-Gebel devient vite un important foyer cle piété qui donne naissance aune véritable industrie locale : on y momifie à tour de bras, contre rémunéra tion, pour des dé vots qui viennent parfois de loin. Les archéologues ont ainsi découvert un papyrus mention-
téressante de toutes les tombes, la plus ancienne aussi, est celle de Pétosiris, grand prêtre de Thot au temps d'Alexandre. Dé couverte en janvier 1919, elle était totalement recouverte cle sable. Magnifiquement conser vée, elle offre un témoignage essentiel sur la pensée religieuse de cette période charnière où l'Egypte s'hellénise. « Ce qui a frappé les décou vreurs, explique Olivier Perdu, ce sont d'abord les textes gra vés sur les murs de la chapelle. Pétosiris, fils et petit-fils de prêtres de Thot, s'adresse aux pas sants et leur dé livre un message qui souligne com bien pour l'homme il est profitable de neur du Fayoum suivre la voie de dieu. » Ce terme qui avait confié une momie d'ibis de voie de dieu, aux prêtres de la ou de chemin de nécropole. «Le toc vie, donne lieu à en plein désert où Dans le laboratoire de de multiples spé s'abreuvaient culations aune pé momification les animaux a dû riode où les égyp frapperîes esprits, souligne Oli tologues s'intéressent aux rap vier Perdu : on a retrouvé d'éton ports entre Egypte et Bible. « On a voulu faire de Pétosi nantes statues du dieu de Her ris une sorte de sage, poursuit mopolis sous la forme d'un oiseau plongeant les pattes dans Olivier Perdu. En fait, la plu un bassin suggéré par des fi part des idées qu'il exprime se ■retrouvent ailleurs, que ce soit lets d'eau. » Tout près du domaine du dieu, à son époque ou à celles qui l'ont dont la présence bénéfique est précédée. Mais il est indéniable recherchée, s'étend la nécro que la sépulture a joui d'un cer pole des hommes. Ce sont des tain prestige. Car les tombes sépultures récentes, mais le site alentour, telle celle dePadikem, a été à peine effleuré et il reste ont copié ses textes. Et elle était sans doute de nombreux ves devenue, pour les fidèles, un tiges sous les dunes. La plus in- l i e u d e v i s i t e . » □ am s '■,■
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Le « temple » de Pétosiris
Le monument de Pétosiris est unique en Egypte, non seulement à cause de son état de conservation, mais parce qu'il est l'un des rares exemples de grande tombe sinon le seul - pour l'époque hellénistique. A cette période, en effet, faute de moyens, les familles avaient tendance à réutiliser des sépultures anciennes. Dans son plan, la tombe s'apparente à un temple : comme dans les sanctuaires, se succèdent la cour, la salle à colonnes - le pronaos puis la chapelle - le naos. «Cette tendance voit le jour vers le VIIe siècle av. J.-C, explique Olivier Perdu, quand l'image d'Osiris ravit définitivement la vedette à celle du défunt dans le sanctuaire réservé au culte funéraire. C'est comme si la sépulture devenait en même temps temple du dieu. » 'S \ '•
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Dans la tombe de Pétosiris, voisinent deux types d'iconographie très contrastés. «Dans la chapelle, les parois sont ornées de décors très conventionnels- scènes funéraires ou extraits du Livre des Morts - dont le traitement demeure traditionnel, comme le montre le maintien du pagne court passé depuis longtemps de mode, souligne Olivier Perdu. Dans la première salle, en revanche, la préparation des produits indispensables au défunt donne lieu à des scènes animées où abondent les clins d'oeil à la réalité du moment. » C'est la rencontre entre deux cultures : celle de l'Egypte classique, appelée à disparaître, et celle du monde grec qui submerge alors le pays. (Suite du dossier p. 60)
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Travaux des champs, vendanges, mais aussi travail d'ébénisterie et de sertissage de pierres précieuses : la première salle de la tombe illustre avec vivacité la fabrication des produits nécessaires au défunt dans l'au-delà. Sur cette scène, à droite, un homme aide une vache à mettre bas.
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L'EGYPTE INTERDITE
Haute Egypte
Les tombes interdites A Thèbes ouest, les pharaons du Nouvel Empire ont préparé pour leur dernier voyage d'éblouissantes sépultures. Certaines parmi les plus belles, mais aussi les plus fragiles, demeurent fermées au public. Découverte d'une nécropole aux pieds d'argile. sière, tout ce qu'il y a de plus banal. Moha directeur C'est unmed sacel-Bialy, de toile gros des Antiquités de Thèbes ouest, l'a sorti d'un coffre dissimulé derrière son bureau. Il dénoue le cordon, verse le contenu sur la table. Tombent alors dans un cliquetis métallique des dizaines de clés, petits passes anodins, mais dont les étiquettes portent des noms fabuleux : Thoutmo sis III, Aménophis II, Ramsès VI... Toutes les clés des sépul tures de la vallée des Rois. Il y a soixante-deux tombes en tout, creusées dans cet oued du plateau libyque. Et pas moins d'un millier dans les vallées alentour, préparées pour les Grandes Epouses royales, les filles et fils de Pharaon, les di gnitaires, fonctionnaires et ar tisans de la cour. Toutes ou presque datent du Nouvel Em pire, époque où Thèbes devient la capitale cle l'Egypte. «Les rois n 'ont pas choisi par hasard le site de leur future nécropole, explique Sabri Abd el-Aziz, di recteur général des Antiquités de Thèbes ouest. La vallée des Rois est en effet dominée par une cime - el Qurna, la « corne » en arabe - dont la forme cu rieuse évoque les pyramides de l'Ancien Empire. » La nécropole thébaine sera utilisée durant près de cinq siècles, jusqu'à la fin de la XX'' dynastie. Peu à peu l'ar chitecture des tombes se fait plus complexe : les premiers puits funéraires, sortes de che minées donnant accès à des ca veaux souvent nus, deviennent, sous les Ramessides, de véri tables appartements aux parois couvertes de reliefs et de pein tures. Un art nouveau est né. Mais des merveilles de la vallée
des Rois, seule une douzaine sont aujourd'hui visibles par le public. «Si nous interdisons ou limitons l'entrée des tombes, explique M. Abd el-Aziz, c'est à cause de leur grande fragilité. » C'est le cas de la sépulture cle Séthi Ier, fermée depuis 1991, l'une des plus belles cle la né cropole, et la première que nous aurons le privilège de visiter. Le fils de Ramsès Ier a préparé pour son dernier voyage une sépul ture aux décors exceptionnels,
Mohamed el-Bialy et Sabri Abd el-Aziz, responsables des Antiquités de Thèbes ouest.
longue de 124 mètres. Y pro gresser tient - même si l'ex pression est galvaudée - du par cours initiatique. Les hypogées de la vallée des Rois invitent en effet à une longue traversée sou terraine en même temps qu'à un périple dans l'au-delà : corridors qui s'enfoncent toujours plus profond dans la falaise, ponc tués comme autant d'étapes par des salles, parfois des puits ; et sur les murs, des scènes et textes tirés des anthologies magiques du temps : Livre des morts, de TAmduat, Livre des portes, des cavernes... Leur architecture matérialise le grand voyage qu'accomplit Pharaon après sa mort, surmontant épreuve sur épreuve pour atteindre le royaume d'Osiris, symbolisé par
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la salle du sarcophage, et re naître tel Rê, le soleil. Le corridor à l'entrée de la tombe cle Séthi I" est encore proche du monde du dehors avec ses reliefs inspirés par la Litanie de Rê, qui laissent visible la couleur de la roche. Puis c'est la première salle, les premières peintures, sur fond blanc, qui évoquent les épreuves codifiées du Livre des portes - serpents et autres dangers à surmonter durant les douze heures de la nuit. Tandis que couloirs et salles se succèdent, que la ca rapace rocheuse s'épaissit au tour de nous, que l'air s'alour dit, de plus en plus étouffant comme si la montagne rayon nait la chaleur accumulée pen dant des millénaires, les décors se font exubérants. Dans la salle du sarcophage, la couleur en vahit le regard : plafond astro nomique bleu nuit et murs do rés où Isis et Nephthys déploient leurs ailes donnant le souffle de vie. Nous sommes au cœur du chef-d'œuvre. Mais c'est aussi dans cette salle du sarcophage que se voient les dégâts subis par la tombe : sous la pression de la roche, la voûte a commencé à céder, obligeant les restaura teurs à placer des étais pour sou tenir l'architecture. «Dans cette i> La tombe de Taousert est l'un des chefs-d'œuvre encore interdits de Thèbes ouest. Taousert fut régente d'Egypte vers 1205 av. J.-C, ce qui explique pourquoi sa sépulture se trouve dans la vallée des Rois. La chambre funéraire est ornée d'une scène du Livre des cavernes (ci-contre) évoquant les métamor phoses du soleil. Au-dessus du dieu à tête de bélier, qui représente le soleil couchant, le scarabée et l'enfant symbolisent l'aurore.
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L'EGYPTE INTERDITE
de la vallée des Rois
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La tombe de Ramsès II, château de cartes écroulé. Avant que ne soient dégagés les sédiments qui comblaient la sépulture, il a fallu la conforter. Le plafond de la salle du sarcophage a été provisoirement ancré dans la montagne par des broches d'acier. Christian Leblanc (ci-contre) travaille maintenant sur un plan définitif de sauvegarde.
nécropole, la géologie a joué un rôle essentiel, souligne Chris tian Leblanc, directeur de la mis sion archéologique française du CNRS, à Thèbes ouest. Vous avez là le plateau libyque, constitué de deux couches : cal caires au-dessus, marnes ar gileuses en dessous. Par temps sec, tout va bien. Mais en cas de pluies torrentielles, l'eau, qui entre en contact avec les marnes, les fait gonfler, ce qui entraine des effondrements. » Or des pluies de ce genre, la né cropole en a connu régulière ment. « Nous en conservons les traces depuis le Nouvel Empire, poursuit l'égyptologue : une stèle du temps d'Amosis (15391514 av. J.-C.) fait ainsi allu
sion à un déluge qui a dévasté la nécropole de Dra Abou elNaga. Il y aussi, dans la mon tagne thébaine, toute une série de graffitis qui évoquent ces perturbations, notamment à l'époque rarnesside. » Depuis 1993, l'équipe de Christian Leblanc travaille dans la tombe de Ramsès II, l'une des plus abîmées de la vallée des Rois. L'égyptologue y a décou vert à quel point les artisans de l'époque pharaonique étaient conscients des problèmes que présentait le site. «Nous nous sommes étonnés de voir que la sépulture avait un plan coudé - la salle du sarcophage étant creusée dans un axe différent de celui des conidors, raconte-
t-il. Unplan très proche en fait grande émotion. Mais la sépul des premières tombes de la ture offre un spectacle de fin du XVIIP dynastie, alors que de monde. Sur les parois des cor puis Aménophis IV les sépul ridors, les décors sont comme tures avaient un axe unique. lessivés. Quant à la salle du sar Nous nous sommes demandé cophage, elle semble avoir été si Ramsès II avait voulu re le jeu de forces titanesques : les noué avec un concept religieux deux portiques qui soutenaient antérieur. Puis, nous avons le plafond ont éclaté, le sol s'est compris : arrivés au niveau du gonflé comme un soufflé, les sol de l'antichambre, les arti parois se sont détachées en sans avaient atteint la couche mille-feuilles sous la poussée des manies. Plutôt que d'aban de l'argile. « Cette sépulture a donner les 80 mètres de cou particulièrement souffert parce loirs déjà creusés et décorés, qu 'elle est creusée en contrebas ils ont changé d'axe, et conti de l'oued, explique Christian Le nué sur la droite où les cal blanc. Or, le paysage a évolué caires réapparaissaient. » depuis le Nouvel Empire : à Pénétrer dans l'hypogée de l'époque, les tombes apparais Ramsès II, l'un des plus grands saient en suiplomb dans la fa pharaons d'Egypte, est une laise. Peu à peu, le lit initial
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Scène du Livre de l'« Amduat » (« ce qu'il y a dans l'au-delà »), tombe de Séthi Ier. Au centre, Anubis, dieu de la momification, sous la forme d'un chacal. 62 «SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
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▲ Divinité momiforme hythiphallique (détail d'un livre funéraire royale dans la tombe de Taousert). Ses chairs vertes, souvent associées à Osiris, évoquent non pas la putréfaction mais la résurrection. Après la mort de la régente Taousert, sa sépulture fut usurpée par son successeur, Sethnakht, qui fit creuser pour lui une seconde salle du sarcophage.
▶ Rê sous sa forme dite Horakhty, < Horus de l'horizon ») où il apparaît avec la tête de faucon ; suivi de Maat, déesse de l'équilibre et de la justice (détail, tombe de Taourset). Dans les sépultures, à côté de scènes extraites des livres sacrés, apparaît un aréopage de dieux qui protègent le défunt au cours de son voyage.
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Histoire de la troisième terrasse terminer ses travaux, elle prévoit d'ouvrir cette partie du sanctuaire pour l'an 2000. La grande majorité des éléments architecturaux du temple sont aujourd'hui restaurés, ainsi que Adossé à une falaise très la plupart des reliefs et peintures, qui étaient instable, le temple de Hatchepsout à Deir el-Bahari gravement attaqués était à l'état de ruine par le sel. L'équipe a aussi lorsqu'en 1891 l'égyptologue découvert, de part et d'autre Edouard Naville commença à de l'entrée, les vestiges le fouiller. Après des années de bassins et de deux jardins de restauration qui ont où la reine avait planté permis de remonter les deux des arbres rapportés du pays premières terrasses, c'est une de Pount. Mohamed el-Bialy équipe égypto-polonaise, qui envisage de les reconstituer à l'identique. s'est attaqué à la troisième terrasse. Sur le point de s'est comblé de sé diments, si bien qu'aujourd'hui il af fleure au niveau de l'entrée des tombes d'où les risques accrus d'inondation. » La sé pulture de Ramsès II, qui a subi au moins douze cou- 1 lées de pluie au cours des 1 siècles, était remplie d'aï- w Iuvions. Il a fallu plusieurs ™ campagnes pour la dégager et entamer les fouilles grâce au mécénat d'Elf Aquitaine. Ces dernières années, les Egyptiens ont aménagé des mu rets de protection devant les entrées des tombes. Mais cela ne suffira pas. Le Conseil su périeur des antiquités envisage maintenant de dégager l'oued en surface, afin de lui redonner sa configuration antique. Une solution déjà expérimentée en 1994 dans la vallée des Reines, sous la direction de Christian Leblanc. En novembre de cette année-là, des pluies torrentielles avaient transformé, en une demiheure, des oueds asséchés en ri vières et endommagé gravement plusieurs tombes dont celle de
▲ Premières images à l'intérieur de la troisième terrasse : en haut, à gauche, le sanctuaire d'Amon. Ci-dessus, restauration d'une colonne hathorique. ▼ Hatchepsout, la reine qui devint pharaon. Cette tête provient de l'un des piliers osiriaques du portique supérieur du temple.
L'autre risque, plus insidieux, qui menace les sépultures, ce sont les infiltrations d'eau à travers la roche dans certaines zones où les calcaires sont de mau vaise qualité. Elles fa vorisent la migration des sels minéraux vers la sur face, voire la formation de rosée sur les décors. Un phénomène accentué parleur le ! défilé des visiteurs qui, par
Nebettaouy. «Nous avons alors décidé de détruire la route as phaltée qui formait un vérita ble barrage dans la vallée, expli que l'égyptologue, puis creusé l'oued pour en retrouver le lit. » Des aménagements efficaces, puisque au cours d'une nouvelle intempérie en 1995, toutes les tombes ont été épargnées.
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respiration, accroissent le taux d'humidité. C'est ainsi que les merveilleux décors de la tombe de Néfertari se sont peu à peu couverts d'énormes cristaux de sel et ont failli disparaître à ja mais. Restaurée entre 1986 et 1992, la sépulture est demeurée longtemps fermée. Aujourd'hui, son accès est sévèrement limité. « Nos tombes sont comme les hommes, elles ont parfois be soin de se reposer, explique Sa bri Abd el-Aziz. Mais malgré toutes les difficultés, notre ob jectif est d'ouvrir chaque an née de nouvelles sépultures au public. La vallée des Rois n'est pas un héritage égyptien, elle
appartient à toute l'humanité. » Même si bien sûr, il s'agit de séduire les touristes - une manne qui s'est raréfiée ces der nières années -, l'ouverture de nouvelles tombes est un bien pour la nécropole car elle évite que les visiteurs ne s'engouf frent tous dans les mêmes sé pultures. Les aménagements in térieurs sont d'ailleurs plus efficaces qu'autrefois. Des plan chers posés au sol évitent ainsi que les visiteurs soulèvent une poussière corrosive pour les dé cors. « Encore faut-il, souligne Christian Leblanc, que les or ganisateurs de voyage soient un peu plus curieux et diver sifient leurs choix de visite. L'Egypte a un passé fabuleux que Ton ne peut embrasser avec la tombe de tel ou tel roi. » Cette année, six nouveaux tombeaux devraient ouvrir : les grandes sépultures de Séthi II, Taousert, Aménophis II et Ram sès IV dans la vallée des Rois ; et celle des dignitaires Roy et Shouroy à Dra Abou el-Naga, une vallée jusque-là difficile ment accessible. □ (Suite du dossier p. 68)
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Basse Egypte
Sous le sable de Saqqarah La pyramide à degrés, le sérapéum : à quelques kilomètres du Caire, tout le monde croit connaître Saqqarah. Mais la nécropole de Memphis reste l'une des plus secrètes d'Egypte. ' ous avons àpeine ef
fleuré cette nécro pole. Partout, sous N ele sable, dans les ro chers, il reste des centaines de tombes à découvrir. Plusieurs vies n'y suffiraient pas. » Il est 17 heures, le soleil décline sur
Saqqarah. Bientôt, les policiers seront seuls à patrouiller, à dos de chameau, autour de la pyra mide à degrés et du vaste com plexe funéraire cle Djoser. Dans sa maison plantée au bord de la falaise calcaire, Jean-Philippe Lauer nous reçoit. Une ren
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contre forcément émouvante. On dit le vieux monsieur de Saqqarah fatigué. Il l'est sans doute : voici plus de soixantedix ans qu'il revient chaque an née monter la garde près de ce plateau où, dit-il, il a enfoui son âme. Mais après avoir reçu rois
et présidents, il accueille avec la même simplicité journalistes de passage et... Japonais en mal de clichés ! « On me visite en famille, juste après les pyra mides », dit-il, le regard pétillant. Lorsqu'il est arrivé sur le site en 1926 - à l'époque, il fallait prendre l'express de Haute Egypte jusqu'àlapetite gare de Bedrachein, puis une voiture à cheval - Jean-Philippe Lauer a eu, comme tous les archéo logues, le regard happé par les pyramides et les tombes spec taculaires des débuts de l'Egypte pharaonique. « Nous avions le sentiment qu'il n'y avait là que des monuments de l'Ancien Empire, raconte-t-il. Et encore, trèspeu, car la plupart dataient des V" et VIe dynasties. » Le site ressemble alors à un champ de bataille, dunes de sable couvertes de blocs dis persés, bouleversés au cours des millénaires. Un chantier im-
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mense pour les archéologues : six kilomètres du nord au sud et des vestiges qui s'enfoncent loin dans le désert de l'Ouest. Encore ces limites sont-elles ar tificielles et modernes. Saqqa rah, tout comme Gizeh, Zouït elAryan, Abou Gorab, Abousir ou Dachour- les autres nécropoles de la région - doit son nom au village arabe le plus proche. Mais sur environ 80 kilomètres, la rive ouest du fleuve n'est qu'un immense chapelet de ci metières dont les divisions, à l'époque ancienne, sont loin d'être nettes. Une nécropole à l'échelle de Memphis, important centre administratif et religieux, et capitale de l'Ancien Empire. Audran Labrousse, directeur de la mission archéologique française de Saqqarah, travaille tout au sud du complexe de Djoser, presque à la lisière du dé sert. Lui aussi parle d'un site « à peine égratigné ». Depuis 1977,
Jean-Philippe Lauer : toute une vie consacrée à Saqqarah.
son équipe, créée par le Pr Jean Leclant, fouille autour de la py ramide de Pépi Ier, roi de la sixième dynastie, afin de dé couvrir les tombes de ses épouses (voir Science et Avenim° 610, décembre 1997). lia fallu dix ans, et des prospec tions géophysiques, pour que le premier bloc sorte du sable. De puis, l'équipe a identifié six
tombes de reines. « Mais rien que pour cette dynastie, il manque trois pyramides de rois - connus par le papyrus de Turin - et sept de reines, sou ligne Audran Labrousse. » « Le problème de cette né cropole, poursuit l'archéologue, c'est qu'elle n'a cessé d'être pillée et cela dès la fin de l'Ancien Empire. Durant cette période de troubles qui a vu la déli quescence du pouvoir pharao nique, toutes les pyramides ont été profanées, les momies royales jetées dans le sable, les temples brûlés. Il y a bien eu des restaurations au Moyen Empire, mais au Nouvel Em pire, les monuments ont à nou veau été ruinés. Des fours à chaux ont été installés dans les temples que l'on a ensuite dé pecés pour bâtir Le Caire isla mique. » Jean-Philippe Lauer se souvient avoir vu en 1936 encore des caravanes de cha-
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La tombe dite des deux frères, construite vers 2340 av. J.-Q/pourles , dignitaires Mankhkhnum / et Khnurnnotep est l'une des merveilles méconnues* de Saqqarah. Ci-contre, > ' joutes nautiques à bord d'une barque en papyrus! f
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meaux transportant des frag ments de la pyramide de Meidoum. « Les derniers vestiges ont été engloutis dans le désert, conclut Audran Labrousse. Or ils sont les témoins de pans en tiers de l'histoire égyptienne. » Ainsi, la dernière pyramide de reine découverte par son équipe, celle d'Ankhesen, épouse de Pépi Ier et mère de Pépi II, pourrait apporter des informa tions sur la fin de l'Ancien Em pire, période encore mal connue. « Notre dernière campagne a confirmé l'ampleur inhabituelle de son architecture et le poids politique de cette femme, lapremière régente d'Egypte, explique l'archéologue. Nous avons aussi pu retrouver à l'intérieur une ligne de texte qui donne les titres d'Ankhesen : c'est la première pyramide d'épouse royale ins crite à ce jour. » Un détail qui possède son im portance : à la Ve dynastie, des
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L'EGYPTE INTERDITE textes funéraires sont apparus dans les sépultures, mais ils demeurent, durant plusieurs règnes, le privilège des rois. « La tombe d'Ankhesen n'est pas en core une pyramide à textes, mais "un printemps", précise Audran Labrousse : à la géné ration suivante, les reines vont s'emparer de ces fameux écrits et par la suite tout le monde en voudra. » Cette démocratisa tion de l'immortalité - réservée jusque-là à Pharaon - est sans doute l'une des causes de la chute de l'Ancien Empire. Saqqarah recèle ainsi encore bien des clés pour cette période. Depuis l'arrivée de Jean-Phi lippe Lauer, du reste, des tombes de la première dynastie ont été découvertes et fouillées dans le secteur septentrional, ce qui donne à la nécropole une belle ancienneté. Mais les plus jolies trouvailles de ces dernières an nées datent d'une autre époque, longtemps négligée par les ar chéologues dans la région de Memphis : le Nouvel Empire. Alain Zivie, directeur de re cherche au CNRS, découvreur de la fameuse tombe de Maïa, nourrice de Toutânkhamon, est sans doute l'un des plus actifs
et des plus heureux chercheurs pour cette période, à Saqqarah. Basé dans la maison de JeanPhilippe Lauer, avec la mission archéologique française du Bubasteion, il fouille tout à côté le site dit de la falaise des chats : un incroyable dédale de tombes rupestres, dont l'organisation a été complètement bouleversée à l'époque tardive ; les Egyp tiens, adeptes du culte de Bastet, la déesse à tête de félin, ont en effet commencé à y enterrer, en quantité considérable, des momies de chats.
C'est là qu'était cantonné le gros de l'armée, c'est de ce port que sont parties les grandes expé ditions vers le Proche-Orient, sur ces quais qu'aboutissaient les marchandises précieuses ve nues de l'Asie. Et les dignitaires de Basse Egypte préféraient, semble-t-il, être inhumés à Memphis plutôt qu'à Thèbes, à l'ombre de leurs rois. « Les tombeaux du Nouvel Empire n'ont jamais été com plètement oubliés, mais ils sont passés inaperçus », raconte Alain Zivie. Là aussi le pillage a fait son œuvre : au XIXU siècle, Inhumés à l'ombre de les sépultures ont été déman leurs rois telées, leurs plus belles pièces « Toute l'histoire du Nouvel envoyées dans les musées, tan Empire a, pendant longtemps dis que les vestiges disparais été écrite en laissant de côté saient sous le sable. Mais Geof Memphis, rappelle Alain Zivie. frey Martin, un archéologue Thèbes, berceau des XVIIP, XIXe anglais, relance la probléma et XXe dynasties, avec ses su tique en découvrant successi blimes nécropoles, ou Tel el- vement, àpartir de 1975, la ma Amarna, pour le règne d'Akhé gnifique tombe de Horemheb, naton, ont focalisé toutes les général de Toutânkhamon et fu recherches. » Memphis, pour tur pharaon, celle de Tia et son tant, grâce à sa position stra épouse Tia, sœur de Ramsès II, tégique entre Haute et Basse enfin la sépulture de Maya, tré Egypte, n'a cessé d'être impor sorier de Toutânkhamon. « J'ai sans doute été éclairé tante. Les pharaons, s'ils rési daient souvent à Thèbes, avaient par ces découvertes. A l'époque, aussi des palais memphites. je travaillais déjà dans cette
Dévoilement de la tombe de Ptahshepsès « coiffeur royal » (Ve dynastie), à Abousir. Il a fallu trente ans de travaux pour la fouiller et la restaurer. 70 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
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Horemheb, le généralissime
Dans les années 70, impressionné par de magnifiques statues de la tombe de Maya, trésorier de Toutânkhamon, qui se trouvaient au musée de Leyde (Pays-Bas), Geoffrey Martin se mit en tête de retrouver la sépulture. Repérée au début du siècle, par Lepsius au sud de la chaussée d'Ounas, elle avait, depuis, disparu sous le
sable. C'est au cours de cette campagne de fouilles qu'il découvre, en 1975, le magnifique cénotaphe de Horemheb. Devenu généralissime sous Toutânkhamon, celui-ci avait fait construire, à Saqqarah, un vaste monument funéraire dont les reliefs commémorent ses victoires dans la reconquête de l'empire.
Des reliefs d'une grâce exquise. Ci-contre, présentation au roi des captifs de Syrie et de Nubie. Ci-dessus, la première salle du cénotaphe.
maison avec le Pr Leclant. A mes moments perdus, j'ai com mencé à explorer la falaise avoisinante. Et j'ai mis le doigt dans l'engrenage :j'ai d'abord fouillé la sépulture du vizir Aper-El et de sa famille dont la première chambre était ouverte. Après plusieurs campagnes, elle a livré son caveau où se trouvaient encore les restes et le trésor funéraire des défunts. Puis poussant l'exploration plus loin dans le dédale, nous avons découvert la tombe de Meryrê, chef du trésor sous Aménophis III, et celle de Nehesy, peut-être celui qui diri gea la fameuse expédition du pays de Pount. » Depuis 1976, Alain Zivie a ainsi repéré une bonne vingtaine d'entrées de tombes, dont une dizaine sont identifiées par des noms. Certaines de toute beauté, comme la sépulture dite de l'ar tiste (un chef des peintres du règne d'Aménophis III), décou verte en 1996, décorée de pein tures d'une incroyable fraîcheur, d'une incroyable liberté. «Notre
chance, explique Alain Zivie, c'est que la nécropole des chats a fait écran, éloigné les pilleurs. Et puis, pour bâtir les cata combes, il y a eu des travaux de consolidation : derrière les maçonneries, les peintures ont souvent été préservées. »
Sur les traces du petit Toutânkhamon La priorité d'Alain Zivie au jourd'hui, c'est la tombe de la nourrice Maïa. Alors qu'il vient d'accéder, avec son équipe, à un premier niveau de chambres fu néraires, il espère trouver de nouveaux reliefs, des textes qui donneraient des informations sur les origines du petit pharaon, son enfance, qui s'est sans doute déroulée à Memphis. L'égypto logue continue aussi à progres ser dans la falaise dont il n'a ex ploré que la face sud, sur un ou deux niveaux. « J'aimerais iden tifier d'autres tombes dans cette nécropole, explique-t-il. // est important défaire comprendre que l'histoire du Nouvel Em pire, et entre autres l'épisode
amarnien, s'est écrite aussi avec Memphis. » D'autres découvertes vien nent renforcer cette conviction : l'équipe japonaise de Sakugi Yoshimura, de l'université de Waseda, vient d'exhumer au nord de Dachour - qui n'avait livré que des tombes de l'Ancien Em pire - les vestiges d'un site fu néraire du Nouvel Empire. No tamment une vaste tombe abritant le sarcophage de Mes, notable de la XIXe dynastie. Ce soir-là, après avoir quitté Jean-Philippe Lauer, nous re descendons vers la chaussée du roi Ounas, longue rampe pro cessionnelle aux dalles chahu tées qui mène du temple funé raire de pharaon à son temple de la vallée. La lumière du soir dore le sable où affleurent les blocs de pierre ocre. Au loin, dans une brume de poussière, se devinent les pyramides de Dachour. Le calme est total. Dans cette partie du site, tou jours, fouillée, de nombreuses tombes sont closes. L'une à côté de l'autre, s'alignent les sépul
tures découvertes par Martin : celle de Maya, le trésorier, des deux Tia, celle de Horemheb en fin, que nous ouvre un gardien. Devenu pharaon, le général s'est fait construire une autre tombe, à Thèbes. Mais son cénotaphe de Memphis est une merveille. Dans la chapelle, les bas-reliefs sont d'une grâce extrême - fi nesse et élégance du style, souci du détail qui, à chaque visage, donne une personnalité. Tout à coup, oublieux de la grandeur de cette nécropole, de ces cubes de géants bouleversés dans le sable, de ces pyramides qui en cadrent l'horizon, nous arrêtons nos yeux sur la courbe d'un nez, la moue d'une bouche, la ten dresse d'une main. Retrouvant la modestie du regard, cette acuité que, toujours, il faut sa voir conserver en l'Egypte. Aline Kiner
A lire Memphis et ses nécropoles au Nouvel Empire, actes du col loque international, oct. 1986, par Alain Zivie, éd. du CNRS.
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Traitement de l'obésité
Ensuite, une reprise du poids est inévitable. Effectué sur 880 adultes réellement obèses, l'essai a duré deux ans. Les pa tients ont été séparés en deux groupes. La première année, la moitié des personnes ont reçu une dose de 120 milligrammes d'orlistat, trois fois par jour. Dans l'autre groupe, c'est un placebo qui a été distribué. L'année sui vante, l'ensemble des partici pants s'est plié à un régime ali mentaire. Les doses d'orlistat administrées à la moitié du pre mier groupe ont chuté à 60 mil ligrammes trois fois par jour, tandis que le protocole restait identique pour les autres. Après une période d'un an, la Une «épidémie». C'est ainsi que l'OMS qualifie l'obésité dans les pays perte de poids était en moyenne industrialisés. Face au phénomène, les laboratoires pharmaceutiques se de 8,7 et 5,8 kilos, respective ment pour le premier et le sont lancés dans une course au médicament. Etat des lieux. deuxième groupe. Mais la se tube digestif libère un groupe conde année, c'est une reprise riam se bat contre son d'enzymes, les lipases qui «dé générale d'une partie des kilos poids. A presque trente coupent» les lipides en molé perdus qui a été observée. Au Depuisans, son cules plus petites. Ces dernières, bout du compte, seuls 34% des elle enfance, dépasse lesMycent kilos pour une taille de moins appelées monoglycérides, sont personnes ayant reçu l'orlistat d'un mètre soixante. La jeune capables, après transformation, ontréussi àperdre environ 10% femme a déjà tout essayé pour de traverser la paroi intestinale de leur poids. Mais pour com venir à bout de son obésité. Le et d'être captées par les cellules bien de temps? «Il est impos jeûne, les régimes draconiens, graisseuses, qui les stockent sible de connaître les actions à les coupe-faim... Rien ne lui a sous une forme plus complexe. long terme de cette molécule, in été épargné, parfois même au Or, l'orlistat inhibe en partie siste Bernard Guy-Grand. Rfaut Le Xénical est encore le seul mé prix de sa santé. Myriam vit dicament contre l'obésité massive. l'activité des lipases et réduit aussi noter que ces patients sui chaque annonce de la décou l'absorption des graisses de 30%. vent généralement un régime verte d'un nouveau traitement Guy-Grand, chef du service de Si ce médicament n'est pas inu pauvre en graisses, ce qui li comme un véritable espoir. En médecine et nutrition de l'Hô- tile pour les obèses, une étude mite l'action du traitement. » France, plus de quatre millions tel-Dieu à Paris. En fait, ce menée par des médecins du d'adultes souffrent d'obésité. médicament, qui agit sur l'ab Centre de recherches cliniques Modération de l'appétit De6àll%dela population se sorption des graisses par l'or de Chicago (Etats-Unis) remet Le Xénical, qui coûte plu rait atteinte d'une surcharge ganisme, est loin d'être la so les pendules à l'heure. L'orlistat sieurs centaines de francs et pondérale importante. L'Orga lution à tous les problèmes. » n'apporte qu'une aide limitée et n'est pas remboursé par la Sé nisation mondiale de la santé Lors de la prise alimentaire, le seulement la première année. curité sociale, est pour l'instant (OMS) qualifie même le phéno le seul médicament indiqué dans mène « d'épidémie » dans les les cas d'obésité massive. Plus pays industrialisés. Les prévi pour longtemps, puisqu'un nou sions sont alarmantes. D'ici à veau médicament, la Sibutra2025, par exemple, le nombre mine, devrait faire son appari d'obèses devrait avoir doublé tion dans les officines françaises en Grande-Bretagne et aux dans quelques mois. Ses effets Etats-Unis. Voilà pourquoi les sur la modération de l'appétit scientifiques et les grands la sont proches de ceux de l'Isoboratoires internationaux se méride. Mais, il ne présenterait sont lancés dans une course ef pas les mêmes effets secon J l t g k , j | L J M l frénée aux médicaments anti daires notamment sur l'hyper obésité. - y - ■ y R ~Éf tension artérielle pulmonaire. Ainsi, en septembre, l'orlistat, Ces derniers avaient provoqué -Tr% une nouvelle molécule, est ar Absorption „°. Paroi de l'intestin la mort de plusieurs patients et rivée sur le marché français sous un retrait précipité de l'IsoméL'orlistat empêche l'absorption de 30% des graisses, grâce à l'in le nom de Xénical. «Après plu ride du marché mondial en 1997. hibition de l'action des lipases. Ces enzymes du tube digestif intervien sieurs mois de commerciali «Le problème est que l'on nent dans la dégradation des graisses (lipides) en molécules plus pe sation aux Etats-Unis, elle a ignore encore beaucoup de tites, capables de passer la paroi de l'intestin avant d'être stockées dans été présentée comme une petite choses sur les mécanismes de l'organisme. Les graisses non dégradées sont rejetées dans les selles. révolution, explique Bernard l'obésité, souligne Philippe Fro-
Entre espoir et déception
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MEDECINE VIVRE
L'obésité prend souvent un caractère familial, d'où la vogue des recherches génétiques. La liste des chromosomes suspectés ne cesse de s'allonger
guel de l'Institut Pasteur. Il nous faudrait découvrir pourquoi certains individus sont obèses et d'autres pas (lire l'encadré ci-dessous). » Un premier élé ment de réponse a été donné par une étude sur les «protéines ra diateurs» , conduite par Daniel
Ricquier, directeur de recherche au CNRS, et son équipe. En 1997, ils ont découvert l'existence de molécules, les UCP (uncoupling protein), qui favorisent la dis sipation de l'énergie des cellules sous forme de chaleur plutôt que de l'utiliser pour accumu
ler des réserves graisseuses. « Une augmentation de l'UCP induit chez la souris une perte de poids, car les cellules man quent d'énergie pour stocker des graisses, indique Daniel Ric quier. Désormais, nous tentons de vérifier l'expérience chez
La piste génétique Unerement personne isolée obèse dans estson ra entourage. D'autres membres de sa famille présentent souvent une surcharge pon dérale massive. Or, pour la première fois, des chercheurs français viennent de locali ser un gène, baptisé obi, qui concernerait un tiers des obé sités familiales. La nouvelle est d'impor tance. Jusqu'à présent, les seules anomalies génétiques relevées ne touchaient qu'un nombre restreint d'individus atteints par des formes ex ceptionnelles et sévères d'obé sité. C'était le cas des gènes
du récepteur de la leptine ou de la mélanocortine, deux hor mones qui jouent un rôle dans la sensation d'appétit, décou verts uniquement chez une ou deux familles. Or, le gène obi, localisé sur le chromosome 10, concerne, lui, l'obésité commune. «C'est d'abord la surprise qui a accueilli notre découverte, souligne Philippe Froguel de l'institut Pasteur. Mais, depuis le début de l'an née, des équipes américaines et européennes se sont pen chées sur le chromosome 10. Et leurs résultats confirment l'importance des mutations d'obi!»
Reste que la liste des chro mosomes suspectés de porter un gène impliqué dans le dé veloppement de l'obésité s'al longe. Désormais, les chro mosomes 5,2 et 20 font aussi l'objet de l'attention des gé néticiens. «Les mailles du filet se resserrent, confirme Philippe Froguel. Après la localisation des gènes de l'obésité, l'étape suivante consistera à comprendre leur fonction dans l'organisme. Et nous avons en France les équipes et le matériel néces saires pour que les premiers résultats soient accessibles en 2001 ou 2002.» □
l'homme. » Un autre espoir des chercheurs réside dans la fa meuse leptine, une hormone qui a notamment le pouvoir de ré duire la sensation de faim en agissant indirectement sur une partie du cerveau, l'hypothala mus. Plusieurs équipes inter nationales testent son efficacité chez l'homme, même si pour l'instant leurs résultats sont dé cevants. Si ces deux molécules semblent donc promises à un bel avenir, «les applications ne sont pas pour demain. Cinq à dix ans de recherche, dans le meilleur des cas, sont néces saires avant qu'un médicament ne soit proposé aupublic», in dique Daniel Ricquier. Et comme le rappelle Bernard Guy-Grand, «la stabilisation de son poids ne peut se faire qu'au prix d'un régime, d'une activité physique, voire d'un soutien psychologique. Enfin, il ne faut pas oublier qu 'il suf fit parfois de perdre quelques kilos pour faire disparaître de nombreux facteurs de risques pour la santé». Caroline Tourbe
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 75
Quoi de neuf ? SANTE La radiofréquence contre les troubles du rythme cardiaque Une étude américaine regroupant plus 1000 personnes âgées de 8 mois à 90 ans confirme l'efficacité du traitement des troubles du rythme cardiaque par radiofréquence endocavitaire. La destruction, par cette technique, des circuits de conduc tion de l'onde cardiaque anormale au sein du myocarde offre des chances de succès de 95 % avec un risque modéré de compli cations graves immédiates. Quant au risque de récidive des troubles du rythme, il est de 6 %. (The Lancet, 23 janvier 1999.)
Réduire le risque d'infections liées aux perfusions
Des morsures très infectantes des plaies infectées chez une cinquan En procédant à l'analyse taine de personnes qui bactériologique avaient été mor dues par un chien ou griffées par un chat, des chercheurs révèlent l'importance et la variété des germes présents dans ce type de plaies. Les plus fréquents appartiennent à la famille des Pasteurella, mais on trouve éga lement des streptocoques, des staphylo coques et des Neisseria. D'où l'importance du traitement antibiotique de ces plaies in fectées. (The New England Journal of Me dicine, 14 janvier 1999.)
Myopie : l'implant correcteur, une alternative au laser Les autorités de santé américaines vien nent de donner le feu vert officiel au trai tement des myopies par l'anneau cornéen intrastromal. Avec un recul d'un an, les taux de succès sont de 78 à 98 %, selon des résultats obtenus chez 500 patients. Contrairement au laser, cette technique correctrice est réversible, par simple abla tion de l'implant correcteur. (The Lancet, 23 janvier 1999.)
Anneau cornéen intrastromal. 76 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
• Le timbre et le spray
Les chances de sewage tabagique sont presque deux fois plus importantes en associant des pulvérisations nasales à la nicotine au classique timbre. Telles sont les conclusions d'une étude islandaise sur 240 fumeurs âgés de 22 à 66 ans. (British Medical Journal, 30 janvier 1999.) • Morts au berceau et maltraitance
Une enquête anglaise portant sur 80 dossiers d'enfants morts au berceau, révèle que dans un certain nombre de cas, il s'agissait en fait d'une mort provoquée, chez des enfants maltraités. Un examen attentif des corps aurait pu mettre en évidence des signes suspects évoquant un traumatisme. (British Medical Journal, 16 janvier 1999.) • Premières expériences de vessie artificielle
Une équipe de Boston (EtatsUnis) a obtenu des résultats pro metteurs de vessie «artificielle» chez le chien. Des cellules vésicales et musculaires ont été mises en culture avant d'être ré unies sur un moule biodégra dable et greffées à l'animal. La capacité vésicale, la continence urinaire et la miction ont été ju gées satisfaisantes. (Nature Bio technology, janvier 1999.)
La revue d'une vingtaine d'études, menées au cours des trois dernières décennies en milieu hospitalier, confirme l'intérêt des sondes imprégnées avec certains antisep tiques (chlorhexidine et sulfadiazine) dans la prévention des infections liées aux per fusions par cathéter veineux central. L'im prégnation par des antibiotiques en remplacement des antiseptiques serait encore plus efficace, selon une autre étude récente menée chez 700 pa tients hospitalisés. (Jama, 20 janvier 1999; The New England Journal of Medicine, 7 janvier Cathéter 1999.)
Les cancers de l'amiante doubleront bien d'ici à 2018 Se fondant sur des données statistiques en provenance de six pays européens (Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, Suisse, Pays-Bas et France), l'équipe d'épidémiologistes de l'Institut de recherche sur le cancer de Londres estime que le nombre de décès annuels par mésothéliome - ce cancer de la plèvre principalement dû à l'exposition à l'amiante - devrait doubler dans les 20 prochaines années, passant de 5000 actuellement à 9000 en 2018. Ce type de cancer mettant 20 ans à 60 ans pour se développer, ce sont les personnes nées entre 1945 et 1950 qui seront les plus concernées dans les deux premières dé cennies du XXIe siècle. (The Lancet, 30 jan vier 1999.) Dr Pierre Miquel
NUTRITION VIVRE
Un petit déjeuner complet favorise la réussite scolaire 1 I n fil Une étude très réIf ïlnl cente conduite à Boston montre que des enfants qui ne prenaient pas de petit dé jeuner améliorent leurs perfor mances scolaires, notamment en mathématiques, lorsqu'ils re çoivent une collation. Leur com portement est aussi amélioré : ces enfants sont moins anxieux, moins turbulents, de meilleure humeur. Au début des années
■setablz
1980, des études réalisées à New York avaient montré que les enfants qui consommaient des fruits ou des jus de fruits au pe tit déjeuner (et à d'autres repas) voyaient leurs notes s'élever de 16%. Dans le même temps, leur comportement s'améliorait. De tels résultats sont logiques dans la mesure où le glucose, les vitamines hydrosolubles, les acides gras et les acides aminés exercent un effet marqué sur le bon fonctionnement cérébral. Comme les enfants issus de mi lieux défavorisés sont moins nombreux que les enfants issus de milieux aisés à prendre leur petit déjeuner, il est probable que le parcours scolaire d'un élève peut en être affecté. D'où l'initiative, prise par certaines villes américaines, d'offrir une collation gratuite dès l'arrivée à l'école.
Le premier repas idéal Dans nerl'idéal, devraitleapporter petit déjeu 25% des calories de la journée. Il pourrait se composer des bois sons et aliments suivants : Thé vert. Riche en composés phénoliques (quercétine et épigallocatéchine gallate), le thé vert est bon pour le cœur. Il di minue aussi le risque de can cer de l'estomac et pourrait protéger des cancers du pou mon, du côlon, du rectum et de l'œsophage. Pain complet au levain avec une fine couche de beurre, Le pain complet apporte des fibres, des vitamines et des minéraux. Ces minéraux sont bien assimilés si le pain est préparé à base de levain. Le pain complet freine la glycémie, en particulier lorsqu'il est composé de seigle, d'orge ou d'avoine. Flocons d'avoine au lait de soja enrichi en calcium. Les flocons d'avoine protègent le cœur et libèrent lentement leur éner gie, contrairement aux céréales à base de blé soufflé et de pé tales de maïs, qui font grimper brutalement le glucose san guin. A éviter : les céréales en richies en fer, un minéral qui sous cette forme peut engen drer des radicaux libres. Le lait de soja apporte des protéines et des flavonoïdes, sans les risques d'intolérance liés au lait de vache.
Œufs durs ou brouilés. Les œufs sont une source de protéines de grande qualité. Ils apportent aussi de la phosphatidylcho line, une substance indispen sable à la mémorisation, et des caroténoïdes protecteurs de la rétine. Blanc de poulet ou de dinde. Toujours des protéines, avec en prime une grande quantité d'acides aminés antioxydants, protecteurs des cellules. Yaourt entier au Bifidobacte rium bifidum ou Lactobacilli casei ou Lactobacilli acido philus nature ou sucré à la pâte d'amande, de noix ou de noisettes. Les yaourts favorisent l'im munité, aident à lutter contre les infections et les diarrhées, neutralisent des composés toxiques, apportent du calcium. Amandes, noix, noisettes constituent pour leur part une bonne source de magnésium et d'acides gras oméga 3, in dispensables au bon fonction nement du cerveau. Fruits ou légumes pressés (orange, pamplemousse, abri cots, pêches, tomates, carottes) ou fruits entiers, fruits en sa lade (en particulier kiwis, abri cots, prunes, pêches, mangue, fraises, framboises, myrtilles). Sources de vitamines, mi néraux, composés phénoliques et caroténoïdes. □
Les céréales du matin rassasient durablement FAIIY r**U#m réaiescé du petit déjeuner sont le plus \ souvent des produits haupement transformés. Par exemple, le pain blanc est fait de farine fortement blutée et contient 3 à 5 fois moins de vi tamines, minéraux et fibres que le pain complet. Les cornflakes (pétales de maïs) sont faits de maïs pulvérisé. Contrairement à la rumeur qui les désigne sous le nom de sucres lents, ces ali ments sont en réalité des sucres
rapides qui augmentent le glu cose sanguin de manière brutale et importante. Ils induisent une sensation de satiété rapide, sui vie hélas ! d'une fringale qui, en milieu de matinée, appelle de nou velles calories, elles aussi sous la forme de sucres rapides (barres chocolatées, biscuits)... Pour « tenir » jusqu'au prochain repas, il est préférable de consommer le matin des céréales complètes, qui libèrent leur glucose plus lentement. Thierry Souccar
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 79
Quoi de neuf ? NUTRITION auteurs de l'étude, parce que le don du sang réduit les taux de fer dans l'orga nisme. Le fer est en effet un promoteur de radicaux libres, et les aliments enrichis en fer (céréales, multivitamines) devraient être évités s'il n'existe pas de signe biolo gique de déficit en fer. (American Journal of Epidemiology, 1998, 148 : 445-451.)
La creatine est sans effet chez la personne âgée
Du calcium dans les arêtes cium? Les laitages, bien sûr, l'eau mi nérale Mais les petits poissons Queues sontaussi. les meilleures sources de cal comme la sardine peuvent également fournir des quantités appréciables de ce précieux mi néral, à condition qu'on les mange avec leurs arêtes. Une étude vient de prouver que ce cal cium-là est aussi bien absorbé que celui du lait. (Journal of Trace Elements in Biology and Medicine, 1998,12(3) : 148-154.)
Le livre du mois Les crèmes de beauté sont-elles efficaces? Les vi tamines gomment-elles la fatigue? Quels régimes fautil éviter? Que faut-il pen ser des aliments-santé? Ce petit guide conseil où la nu trition figure en bonne place répond avec simpli cité aux dizaines de ques tions que se posent les Françaises sur la forme et le bien-être. Anne Jeanblanc, journaliste spécialiste de la santé à France-Info et au Point, s'appuie sur une matière scientifique de qualité, sans jamais perdre de vue l'intérêt du consom mateur. (Bien-être, les essentiels de la forme et de la santé. Radio-France/Balland/JacobDuvernet, 1998,126 p., 49 F.)
Les dangers du fer Les hommes qui ont donné leur sang au moins une fois en deux ans ont un risque de crise cardiaque inférieur de 88% aux non-donneurs - probablement, écrivent les 80 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
• Vaccin contre salmonelle Pour prévenir la contamination des poulets par les salmonelles, un biologiste américain a mis au point un vaccin en spray. Une étude récente ne montre aucune contamination sur 500 000 tonnes de viande de poulets vaccinés, alors que 10 % des animaux non vaccinés étaient porteurs de la bactérie. (Communication de Megan Health Inc., Saint Louis, Etats-Unis.) •Les sources de polyphenols Le vin doit en partie ses effets bénéfiques sur la santé aux poly phenols, une famille de 5000 mo lécules. Mais faut-il boire du vin pour en recevoir en quantité? Nullement. Les autres sources sont l'orge, le millet, le sorgho, les oignons, les groseilles, le jus d'orange. (Nutrition Reviews, 1998,56 (11): 317-333.) •Vitamine Bl et paludisme La vitamine Bl (thiamine) est utilisée par voie orale de manière empirique dans les pays tropi caux pour prévenir les piqûres de moustiques. Mais une étude conduite en Thaïlande relance l'intérêt des suppléments de vitamine Bl. Il semble en effet que le paludisme soit d'autant plus sévère que les déficits en vitamine Bl sont marqués. (The Lancet, 1999,353:546-549.J
La creatine est un carburant musculaire naturel, mais des suppléments de creatine n'ont aucun effet sur la force musculaire des personnes âgées. Telles sont les conclu sions d'une étude française menée auprès de 32 volontaires, qui avaient reçu pendant huit semaines de la creatine ou un placebo dans le cadre d'un programme de muscu lation. (Acta Physiologica Scandinavia, 1998, 164 : 147-155.)
Tomates anticancer Les tomates participent à la prévention du cancer. Selon une analyse ex haustive faite à l'université Har vard (Etats-Unis), 35 études épidémiologiques sur 72 recensées montrent que les gros consommateurs de tomates (et de leurs dérivés) ont un risque de cancer réduit de 40 %par rapport à ceux qui en mangent peu. «Les bénéfices sem blent particulièrement évidents pour les cancers de la prostate, des poumons et de l'estomac », indique le Dr Edward Giovannucci. (Journal of the National Cancer Ins titute, 1999, 91:317-331.)
Le thé bon pour le cœur Les buveurs de thé ont moins de risque de souffrir d'une crise cardiaque que ceux qui n'en consomment pas, selon les résul tats d'une étude conduite auprès de 680 personnes. Boire au moins une tasse de thé par jour réduirait ce risque de 46 %. (American Jour nal of Epidemio logy, 1999, 149 : 162-167.) Thierry Souccar
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La vie volage Les huîtriers pie forment parfois des ménages à trois. Et ce ne sont pas les seuls volatiles à afficher de drôles de mœurs. Les dernières études mettent à mal l'image des oiseaux monogames et fidèles. qu'il «hallucinait». «Du rant tout l'hiver, j'avais Dik Heg observé a d'abord deux femelles pensé huîtriers se battre avec agres sivité pour un même territoire et pour le mâle qui y était ins tallé. Et voilà que tout à coup, elles commençaient à se toi letter l'une l'autre, à se lisser le plumage et même à s'accou pler», raconte le biologiste de l'université de Groningue (PaysBas). Il observera avec le même étonnement les femelles parta ger le gîte, le vivre et l'hôte de ces lieux, le mâle tant convoi té. Avant de pondre et de nicher en harmonie, de mêler douce ment leurs «pip-pip-pip» lors d'un rituel sonore visant à dé fendre leur double-nid. Ces ménages à trois n'avaient encore jamais été décrits chez les huîtriers pie (Haematopus ostralegus) petits échassiers traditionnellement monogames
du littoral européen. Familiers mâles établis, déjà nantis d'un chacune leur territoire à l'in des plages et des fonds vaseux, territoire. Elle se comportent térieur du territoire d'un mâle les huîtriers gobent les mol en intruses pour déloger leur ri - était connu chez certains oi lusques qui ont eu le malheur de vale en place. Sous l'œil plutôt seaux, souligne Dik Heg. Mais bâiller sous leur bec, tranchant indifférent du mâle, qui n'in il se traduisait classiquement leur muscle adducteur d'une ci tervient que rarement quoique par ce que les biologistes ap saille impitoyable. Ce long bec violemment dans la mêlée. Ces pellent une "polygynie agres rouge, comprimé latéralement combats jusqu'au sang peuvent sive". » C'est le cas des femelles et contondant, est une arme de se répéter des mois durant et se gobe-mouches qui s'entendent choix dans les conflits territo soldent parfois par un match pour défendre le territoire glo riaux qui opposent régulière nul. Il s'ensuit alors une entente bal de leur mâle, mais se volent ment ces oiseaux coloniaux. cordiale tout à fait originale dans dans les plumes dès que l'une «La longévité des huîtriers, qui le monde des volatiles. «Le trio empiète sur le terrain de l'autre. peuvent atteindre 40 ans, exa polygyne - deux femelles créant Les biologistes s'interrogent cerbe l'impatience des jeunes, en revanche pour savoir pourqui luttent pour occuper à une «polygynie coopéra tour les meilleurs sites, note tive» se met parfois en Dik Heg. Dans un envi-ji place chez les échassiers ronnement aux res-sf hollandais*. Une étude sources limitées, la j génétique, conduite compétition pour éta avec Rob van Treuren blir un nid proche du de l'université de Gro rivage nourricier est fé ningue, a en effet ré roce entre les couples et futé l'hypothèse de liens les individus. » de parenté privilégiés Particulièrement entre les Même quand les huîtriers pie vivent entre les coopérantes. «En femelles, qui recherchent les en trio, un seul peut couver à la fois. fait, de tels ménages à trois ont
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ETHOLOGIE VIVRE
Menage à trois chez les huîtriers pie. Ici un mâle et deux femelles défendent leur territoire de nourrissage en sifflant, cou arqué, bec pointé vers le.bas. Ce type de coopéra tion, incluant des relations homosexuelles, a rarement été obsetvé chez les oiseaux.
oiseaux déjà pu être observés à la fin des années 1970, chez les goé lands américains, rappelle Franck Cézilly, spécialiste d'éco logie comportementale à l'uni versité de Bourgogne (Dijon). La présence de DDT dans la na ture avait féminisé les em bryons. On a alors vu les fe melles s'associer pour pouvoir accéder à un territoire, élever ensemble leurs poussins, et même adopter des comporte ments homosexuels. »
L'union ne fait pas la force Mais un sex-ratio favorable à la suite d'un hiver sélective ment mortel par exemple - ne suffit pas à expliquer l'homo sexualité des huîtriers pie. Les femelles pratiquent, comme les goélands, des «simulacres» de copulation. S'agirait-il du nec plus ultra de la coopération? Du lion à la drosophile, l'ho mosexualité est largement ré pandue dans la nature. Long temps sous-estimée par les biologistes, sommairement éti quetée aberrante lors des pre
mières observations, elle reste à expliquer sur le plan de l'évo lution. L'idée qu'elle viserait sim plement à réguler la croissance d'une population ne convainc plus guère. Quel rôle joue-t-elle exactement? «Selon Frans de Waal, les relations homo sexuelles servent à réconcilier les opposants chez les singes bonobos, commente l'écologue Bruno J. Ens de l'Institut de re cherche de la nature et de la fo rêt, aux Pays-Bas. Si l'homo sexualité a une fonction sociale, cela suggère que même les com portements hétérosexuels ne visent pas qu'à la reproduction chez les animaux. » Ainsi, les accouplements ré pétés entre deux oiseaux «par tenaires stables» ne se résu meraient pas, selon lui, à une course aux spermatozoïdes; le mâle cherchant à s'assurer qu'il sera le principal - sinon le seul - géniteur des petits. Ces copulations pourraient en re vanche constituer une sorte de «message» àl'adresse du reste de la colonie : une affirmation
de la solidité du couple. «En s'accouplant, deux femelles huî triers font connaître leur co opération, avertissant tout in trus potentiel qu'elles défen dront leur terrain à l'instar de n'importe quel paire hétéro sexuelle», conclut Bruno J. Ens. Vincent Bretagnolle, spécia liste de la communication des oiseaux au Centre d'études biologiques de Chizé (DeuxSèvres), est sceptique : «Les dosages hormonaux sont com pliqués chez les oiseaux. Cer taines femelles - notamment celles qui doivent défendre agressivement leur territoire présentent des taux de testostérone très élevés. » Ce qui pour rait expliquer certaines flam bées de leur sexualité. Et le mâle dans tout cela? D'un point de vue darwinien, il devrait bénéficier de ce paisible harem, plusieurs femelles étant le gage d'un meilleur succès reproducteur. Pourtant, dans le cas des huî triers, il n'en est rien. La double nichée se clôt en effet par un dé
sastre. Les pontes des deux fe melles se suivent généralement de très près et s'effectuent dans un même nid, assez sommaire, à même le sol. Sept œufs au lieu de trois ou quatre, c'est trop pour un seul oiseau, qui n'est pas assez gros pour les couver tous. Les huîtriers pie ne par venant pas à couver à deux, le trio a beau se relayer, l'in cubation
« Dragueuse» polyandre, la bécassine peinte collectionne les mâles. Chez cette espèce, les rôles des sexes sont inversés. Le mâle édifie le nid où la femelle pond avant de voler vers de nouvelles amours. La couvée suivante est souvent pondue avant que la première n'ait éclos. Peu agressifs, les mâles d'une même femelle couvent les uns près des autres.
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 83
VIVRE ETHOLOGIE
Histoires de divorces
Qui en bénéficie? Qui garde le nid? Qui s'occupe des petits? d'oiseaux qui divorçaient ne Les ornithologues «di pouvaient coordonner leurs vorce», plus concisdisent que «nonretenue d'un partenaire». «Mais efforts pour la couvaison et le aucun esprit sain ne ferait la nourrissage des petits, rap confusion avec la dissolution pelle le chercheur. Leur par légale d'un mariage contracté tenariat se soldant par un dans des règles, souligne Jef échec sur le plan de la repro frey M. Black, de l'imiversité de duction, les oiseaux se sépa Humboldt (Californie, Etats- raient pour mieux s'appa Unis). Editeur d'une somme sur rier. » Il apparaît aujourd'hui le partenariat chez les oiseaux que ce n'est plus l'incompati (1), cet ornithologue a appré bilité d'humeur qui provoque cié les conséquences d'une les séparations, mais plutôt le désunion et relevé les différents changement de partenaire. Il taux de divorce chez une cen intervient presque toujours à taine d'espèces. Elle peut va l'initiative des femelles, tandis rier de 1 à 100% (voir ci-des que le mâle garde le nid. C'est sous). C'est la fin d'ime illusion : l'«oiselle» qui continue - si né il n'y a pas deux bénéficiaires cessaire -à s'occuper des pe lors d'un divorce. «On a long tits, sauf dans les rares cas de temps pensé que les couples polyandrie.
r> n'est jamais correctement as surée pour tous les œufs. La ma jorité des poussins sont étouf fés avant de naître. Les ménages à trois connaissent d'ailleurs un taux d'échec supérieur à celui des couples traditionnels à la nichée plus modeste. «C'est triste, car ces oiseaux vivent déjà dans un univers rude, avec des hivers sévères et une forte prédation, s'inquiète Dik Heg. Toutefois, cette forme de ménage à trois reste rare, li mitée seulement à 1 à 3% des oiseaux. En outre, elle n'est ap parue que très récemment; les trios polygynes amélioreront, peut-êtrepeu àpeu leur straté gie, en apprenant à couver de concert, par exemple. » Car à quoi bon défendre un territoire à trois si nul poussin ne vient s'y ébattre? Pourquoi entretenir des amours préjudiciables à l'es pèce? Cette stratégie à court terme (les ménages à trois du
rent rarement plus d'ime saison) pourrait toutefois être bénéfique à long terme. Pour les intruses, tout d'abord : près de 70% d'entre elles trouvent à nicher l'année suivante, alors qu'une jeune fe melle inexpérimentée n'a que 9% de chances de s'apparier. Quant à la femelle en place, elle évite en acceptant sa rivale un combat dont l'issue pourrait lui être fatale. Cette stratégie n'est peut-être pas tout à fait au point, mais elle est un nouvel exemple de la grande plasticité sociale des oiseaux. Ces derniers n'en fi nissent pas d'étonner les bio logistes. Depuis Dar win, on croyait 94% des espèces monogames. Presque tous les oiseaux se met tent par deux durant la saison des amours et cette union pa raissait nécessaire à la survie du petit : couver, nourrir et pro téger les poussins réclamait bien
84 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
«Les femelles échantillon- parier. «On considère au nent les mâles qu'elles voient jourd'hui il y a presque tou àl'œuvre(danslenoumssage, jours un bénéficiaire et une la défense du territoire, etc.) victime lors du divorce. » Les grâce à la promiscuité des nids taux de séparation les plus éle dans la colonie, précise Franck vés se trouvent chez les flamants Cézilly, de l'université de Bour roses, qui évoluent dans des ha gogne. Les animaux y sont bitats instables. «L'état origi nombreux et laprobabilité de nel devait être l'infidélité to trouver le meilleur partenaire tale, chacun s'appariant à qui du premier coup est faible. mieux mieux», imagine donc Donc, les oiseaux expérimen l'écologue. La fidélité serait ap tent au gré de "paires"succes parue assez tard avec le nid. Le sives. » Plus la colonie est vaste nid douillet, qui a demandé du et dense, plus le choix est large travail. Que l'on a envie de re et plus le taux de divorce est trouver d'une année sur l'autre élevé, a d'ailleurs démontré le et de défendre à deux. □ chercheur (2). Un voisin mâle peut ainsi offrir une meilleure 1) Partnerships in Birds, Oxford option. Le délaissé, bec dans University Press, 1996. l'eau, aura bien du mal à s'ap- 2) Œcologia, 1998.
l'attention de deux parents. La biologistes ont en outre décou monogamie, pensait-on, entrait vert que 30% en moyenne des dans cette exigence de stabilité. petits présents dans un nid Les observations ont depuis dé n'avaient pas été conçus par le montré que les divorces étaient mâle résidant. La copulation très fréquents (lire l'encadré hors couple permettrait aux fe melles d'améliorer la qualité gé ci-dessus). Après avoir appliqué aux oi nétique de leur descendance sillons les techniques génétiques - surtout dans les espèces à de recherche en paternité, les forte variabilité génétique - en s'accouplant avec les mâles les plus beaux, en meilleure santé, etc. Certaines espèces - comme les hirondelles - ont d'ailleurs leurs dons Juans, dont on a par fois dépisté la présence «para site» dans la quasi-totalité des nids d'une colonie. «En vérité, comme le souligne l'écologue Franck Cézilly, le grand défi ac tuel serait d'identifier une es pèce qui ne soit pas volage. » Rachel Fléaux L'accouplement remplirait aussi une fonction sociale.
* «Female-female cooperation in polygynous oystercatchers», Nature, 12 février 1998.
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Quoi de neuf ? ENVIRONNEMENT taquer à la couche d'ozone et la grignoter goulûment. Les auteurs de ces travaux, des physiciens du Max Planck Institut de Hei delberg (Allemagne), viennent ainsi de don ner pour la première fois une idée de la composition de ces nuages polaires. Cette étude devrait aider à prévoir les change ments qui affectent la couche d'ozone.
L'œil de Strasbourg sur les plantes transgéniques
De l'ivoire pour le développement pèces, la sauvegarde des éléphants est Danstoujours le domaine de la protection es passionnelle. Aussi la des récente décision du Comité permanent de la Cites devrait-elle relancer la polémique. Il vient d'autoriser à nouveau le commerce des dé fenses d'éléphants d'Afrique. Il rompt ainsi avec une mesure prise il y a dix ans, suite aux massacres dont les pachydermes étaient victimes. Aujourd'hui, en Afrique Australe, la donne a changé : le Zimbabwe, la Namibie et le Botswana se retrouvent face à un pro blème de surpopulation. La reprise du commerce, qui devrait pro fiter aux populations locales, reste par tielle : la vente se fera une fois dans l'année, portera en 1999 sur 20 tonnes de défenses pour le Zimbabwe, 13,81 pour la Namibie, et le Japon sera l'unique acheteur. Le tour du Botswana devrait intervenir d'ici à quelques semaines. Tout cet ivoire ne proviendra cette année que des stocks gouvernemen taux. Des stocks alimentés notamment par les chasses officielles.
Acide nitrique repéré Toujours soupçonné, jamais mesuré... L'acide nitrique, caché dans les nuages qui survolent l'Arctique, vient enfin d'être quan tifié. Cette molécule est connue pour s'at-
Nuages au-dessus de la côte du Groenland. 86 «SCIENCES ET AVENIR- AVRIL 1999
• Ecolos, bêtes et méchants Dernier fait d'armes des «écoguerriers», version française des ecowaniors britanniques : planter des tiges métalliques, d'une vingtaine de centimètres, dans des billes de bois en forêt de Fontainebleau. Lors de la coupe, les bûcherons ont ainsi toutes les chances de se blesser avec leurs tronçonneuses prises dans la ferraille. C'est ainsi que ces «sauvageons» font savoir leur profond désaccord avec l'Office national des forêts, qui gère le massif de Fontainebleau. • Quand la mouche joue les bio-indicateurs La mouche du vinaigre, ou drosophile, est pressentie pour le rôle du premier bio-indicateur de la pollution de l'air. Grâce à la réaction de ses gènes, elle révèle le caractère toxique d'une famille de molécules issues de la combustion incomplète de l'essence : les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Les essais sont en cours. • Acharnement thérapeutique 43 soudures défectueuses repérées dans les tuyaux dont 37 réparées; 50 autres qui restent à vérifier : ce bilan a décidé la direction de Tchernobyl à repousser d'une vingtaine de jours la réouverture de la tranche n°3 de la centrale. En attendant l'an 2000 pour fermer définitivement cette vieille Cocotte-Minute.
Prudents, les députés européens ont voté le 11 février 1999 un chapelet de règles plus sévères au sujet des autorisations de mise sur le marché d'organismes génétiquement modifiés (OGM) : limitation dans le temps de la validité de ces autorisations; instaura tion d'un suivi de leur utilisation ; introduc tion de la notion de «responsabilité civile totale» de ceux qui emploient ces produits pour « tout dommage causé à la santé hu maine ou à l'environnement». Les eurodéputés réclament en outre la ségrégation, la traçabilité et l'étiquetage clair des produits transgéniques. Ce vote intervient quelques jours avant que ne s'ouvre, à Carthagène (Colombie), une grand-messe onusienne sur la biodi versité et la place des OGM dans notre en vironnement. Reste que les discussions houleuses entre écologistes inquiets et in dustriels rassurants risquent fort de se ter miner par de nouvelles déclarations d'in tention de la part des pays qui prônent l'emploi des plantes transgéniques, EtatsUnis en tête, France juste derrière.
L'ADN contrôle l'eau La technologie des puces à ADN vient de trouver une application des plus originales : l'analyse de la qualité de l'eau po table. La puce (voir photo ci-contre), large de 1 centimètre carré, ac cueille plusieurs dizaines de milliers de petits fragments d'ADN. Ces sondes sont capables de reconnaître d'autres fragments d'ADN qui leur sont com plémentaires. Un rayon laser repère les hy bridations et l'informatique détermine à quel micro-organisme -salmonelle par exemple appartient l'ADN détecté. «Le procédé est plus précis, plus rapide et dix fois plus éco nomique que les techniques actuelles», as surent les promoteurs de cette recherche, la Lyonnaise des eaux et Biomérieux. Cinq ans de tests seront pourtant encore nécessaires. Vincent Gaùllier
9 avril-12 juillet 1999 .•IJIPM-».!
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MYSTÈRES DES Jean-François Delassus avec la participation de François de Closets. Partez à la découverte des fabu leux secrets des pyramides égyptiennes. Une enquê
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LA VIDÉOCASSETTE
80 mn environ
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Réunion de» Muiéei N a t i o n a u x
TECHNO MECANIQUE
Sans bielles ni vilebrequins
Le moteur de demain Inventé par un Australien, le Split Cycle, moteur révolutionnaire qui substitue de petites roues crantées aux bielles et vilebrequins, est fin prêt à Clermont-Ferrand. «Sciences et Avenir» l'a découvert en avant-première. En 4 points, nous vous présentons ce prodige de sobriété. acier de 26 centimètres a créé le premier prototype de de diamètre, hérissée de ce curieux système en 1992. Son Une coquille lien de Split Cycleétait Technology, bougies,d'escargot voilàààquoi quoien resobjectif principal de réduire bougies, voilà res semble le moteur qui cham la consommation d'essence d'au boulera peut-être l'automobile. moins 20% tout en conservant Baptisé « Split Cycle » (multi un moteur performant. Depuis plication de cycle), du nom de quatre ans, un groupe de l'Ins la petite société australienne titut de formation de mécanique qui l'a breveté, il fait voler en avancée (Ifma) de Clermont-Fer éclats le modèle du moteur clas rand (Puy-de-Dôme) planche en sique qui équipe nos voitures. moyenne 20 heures par semaine Comment? Les traditionnels sur le projet, aujourd'hui fina bielles et vilebrequins sont rem lisé. L'école d'ingénieurs a, en placés par un système de roues effet, été chargée par les Aus qui améliore la cinématique (le traliens, dans le cadre d'un par mouvement) du piston. tenariat, de concevoir, fabri Ce n'est pas par fantaisie que quer, tester et améliorer le Split Rick Mayne, ingénieur austra- Cycle. C'est donc en Auvergne 88 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
que nous sommes allés décou vrir cet engin qui devrait consom mer moins que tous les modèles existants. En avant-première, toutes les explications...
Entre l'arbre et le piston : la roue de Genève
D
Le principe d'un moteur à ex plosion classique est de trans former l'énergie d'une com bustion en énergie mécanique. Un mélange comprimé d'air et de carburant est enflammé au moyen d'une étincelle, à l'inté rieur d'un cylindre dans lequel se déplace un piston relié au vi lebrequin par une bielle. Les gaz
de combustion, en se détendant, font reculer le piston qui im prime un mouvement rotatif au vilebrequin solidaire de l'arbre de transmission. Ce dernier, en bout de course, fait tourner les roues (voir schéma p. 89). Ce principe de base, dérivé du pre mier moteur à combustion in terne d'Etienne Lenoir (1860), est repris par le Split Cycle, à la différence que l'intermédiaire entre le piston et l'arbre n'est plus une bielle montée sur un vilebrequin mais une petite roue à six crans appelée «roue de Ge nève ». Lorsque le piston est re poussé par l'expansion des gaz, (Suite p. 90)
MECANIQUE TECHNO
Comment ça marche
Le moteur classique à quatre temps ^H Ai
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Admission des gaz : Compression : le piston descend le piston remonte A : admission E : Echappement
"A--y Combustion-détente : le piston descend
l Echappement des gaz brûlés : le piston remonte
Lors d'un cycle de combustion, le mouve ment du piston s'effectue entre deux positions extrêmes, point mort haut et point mort bas, correspondant aux volumes minimal et maximal du milieu réactionnel. En un tour de vilebrequin, les pistons (de 1 à 12) «explosent» chacun à leur tour, les uns derrière les autres. La cylindrée représente le volume balayé par l'ensemble des pistons. Pour un 500 cm3, par exemple, les pistons balaient un volume de 500 cm3 par tour de 360°de vilebrequin.
Le moteur Split Cycle A chaque explosion, le piston descend dans le cylindre et appuie sur une dent d'une roue de Genève qui fait tourner, en sens inverse, le disque central. Celuici entraîne à son tour l'arbre de trans mission. Le Split Cycle possède un nombre pair de pistons divisé en deux groupes égaux montés de part et d'autre du disque. Le modèle présenté ici est le premier dessiné par l'inventeur australien. Il compte 24 petits pis tons mais peut, en théorie, en avoir de 2 à 48, tout dépend de la puissance re cherchée. Le plus récent, fabriqué par l'Ifma, a 12 cy lindres et 6 roues de Genève (voir photo p. 88), avec deux pistons par roue, mais le prin cipe demeure in changé. L'intérêt d'un tel montage est que les pistons d'un même groupe «explosent» simultanément alors que l'autre groupe est en phase d'échappement. Pour un Split Cycle d'un volume de 500 cm3 (24 cylindres de 20,8 cm3 chacun), ce sont donc 12 pistons qui ex plosent en même temps. Les gaz de com bustion poussent le piston qui fait tour ner la roue centrale de 30°. Résultat : en un tour de roue de 360°, 12 explosions dans 12 cylindres se produisent. Soit 12 ex plosions de 250 cm3, soit encore une cylindrée effective de 3 litres ! Q
Injection d'essence
Bougie Chambre de combustion Injection d'air Explosion Combustion Roue de Genève Piston au point mort bas (PMB) Piston au point mort haut (PMH)
Le Split Cycle de 3 litres de cylindrée fait 26 centimètres de diamètre.
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 89
TECHNO MECANIQUE
Le mouvement du piston transformé Lele mouvement moteur à explosion du piston dans tradi tionnel (courbe du bas à l'allure sinusoïdale) ne favorise pas une bonne combustion du carbu rant car la durée du point mort haut (PMH) est trop courte. Le Split Cycle invente un cycle inédit (courbe du haut) dans lequel le piston marque des paliers plus longs au PMH. Il comprime donc fortement le mélange pendant presque toute la combustion. G (Suite de la p. 88) il appuie sur l'un des crans de la roue qui elle-même fait tour ner un disque central solidaire de l'arbre de sortie. Les avan tages? Ils sont multiples à com mencer par la baisse de la consommation de carburant.
-20%
B Consommation : Qui dit réduire
la consommation dit augmenter le rendement, c'est-à-dire l'ef ficacité de la conversion de l'énergie chimique du carburant en énergie mécanique. Ce ren dement est loin d'être optimal. Rappelons qu'un mélange aircarburant doit être comprimé fortement pour bien brûler. C'est pourquoi le début de la combustion dans le cylindre se fait lorsque le piston est en bout de course près de son point le plus haut («point mort haut»), alors qu'il comprime au maxi mum le mélange. Dans un mo teur classique, le piston, relié par la bielle au vilebrequin, monte et descend dans le cy lindre avec une cinématique ré gulière typique (courbe à l'al lure sinusoïdale) décrite et brevetée par Alphonse Beau de Rochas en 1862. Suivant ce cycle le piston demeure proche du point mort haut bien moins long temps que ne dure la combus tion (voir les courbes ci-des sus), le piston relâche la pres sion avant que le mélange ait fini de brûler. Résultat : la fin de la réaction se fait mal et le rendement effectif n'est, dans le meilleur des cas, que de 30% sur route et 10% en ville.
illoteur ( Split Cycle
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O Admission © Compression O Détente
r\èfi\j^ Le système de roues du Split Cycle entend remédier à cet in convénient en améliorant le mouvement du piston. «La ci nématique du piston sur roue de Genève est différente, avec un profil à paliers, explique Claude Guillaume, chef du pro jet Split Cycle à l'Ifma. La phase de point mort haut dure le temps que la combustion se fasse presque entièrement. Le rendement est bien meilleur, permettant de moins consom mer donc de moins polluer». Aujourd'hui, les constructeurs améliorent le rendement de 6 à 15% en perfectionnant les mo dèles existants (recirculation des gaz d'échappement, désactivation des soupapes de cer tains cylindres, etc.) ou en uti
6 litres B Cylindrée : pour 500 cm3
La cylindrée est le paramètre de référence lorsqu'on parle de lapuissance d'un moteur. C'est le volume que balaie l'ensemble des pistons dans les cylindres durant un tour de vilebrequin, soit le volume de mélange air-carburant admis dans la chambre de combustion pour être brûlé. Plus la cylindrée est importante, plus le moteur est puissant. Dans un moteur tra ditionnel, où les pistons «ex-
Quel avenir?
< | es avantages théoriques du Mm Split Cycle sont nombreux, admet Jean-Loup Gauducheau, responsable des énergies propres à l'Agence de l'en vironnement et de l'énergie (Ademe). Cependantje doute de lafaisabilité du procédé. » L'ingénieur explique qu'avec une technologie en rupture avec le modèle classique la voi ture doit être repensée en in tégralité, non seulement au ni veau de l'habitacle mais aussi de l'alimentation en essence et de l'échappement, qui ne sont pas prévus pour 12, 24 ou 48 cylindres. Qui plus est, l'accouplement piston-roue de Genève n'est pas éprouvé : «Rfaut observer la résistance
90 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
lisant des carburants alterna tifs. Les supporters du Split Cycle espèrent qu'il fera au moins trois fois mieux sans perte de puissance.
des petites pièces après 100 000 kilomètres de fonc tionnement pour être sûr qu'elles résistent.» Côté constructeurs auto mobiles, personne n'est inté ressé, du moins officiellement. L'exemple du moteur à pistons rotatifs de Felix Wankel (19021988) reste dans les mémoires. L'engin avait séduit Citroën et Mazda pour sa fiabilité et sa taille réduite, mais ce modèle innovant s'est révélé trop gour mand en carburant car les nou velles pièces, complexes, qui le composaient n'ont jamais pu être rendues totalement étanches. Il tourne cependant depuis 1978 sur des voitures sportives. □
plosent» tous une fois par tour de vilebrequin, le volume des cylindres équivaut à la cylindrée. Dans la technologie Split Cycle, la logique est tout autre, le volume des cylindres et la cy lindrée ne sont plus équivalents. Un moteur de 500 cm3 peut dé velopper la cylindrée d'une voi ture de sport haut de gamme. Le secret? Les pistons explosent plusieurs fois par tour de roue centrale (voir schéma p. 89). Un Split Cycle équipé de 12 pis tons aurait ainsi une cylindrée de 1500 cm3,3000 cm3 pour un modèle à 24 pistons et pas moins de 6000 cm3 pour un 48 pistons !
de diamètre pour 026 45 centimètres kilos
Le volume et la masse d'un moteur classique augmentent avec le nombre de cylindres (jusqu'à douze pour les grosses voitures américaines), disposés en ligne ou en «V». Sur le Split Cycle, les cylindres sont plus petits et montés radialement au tour d'un disque central de 26 centimètres de diamètre. Le moteur occupe donc un volume quasi constant qu'il ait 2 ou 48 cy lindres. Quant à la masse, elle ne dépasse pas 45 kilos pour le 6 litres soit le septième de celle d'un moteur classique de cylin drée identique. Enfin, le grand nombre d'explosions permet trait de mieux répartir le travail exercé sur les pistons lors du cycle et donc d'obtenir un couple élevé en sortie, autrement dit une conduite très souple. Si la modélisation informa tique promet de bonnes perfor mances, on attend maintenant des tests concluants sur banc d'essai. «Les premiers résul tats de consommation seront obtenus dès juin, affirme Claude Guillaume. Le prototype défi nitif ne seraprésenté aupublic que lorsque le rendement sera bien supérieur à celui d'un mo teur classique. » Les ingénieurs australiens, les étudiants et les professeurs de l'Ifma croient fort en leur poulain. Quel in dustriel se lancera le premier pour innover? Si les construc teurs du Sud-Est asiatique sem blent motivés, les Européens, eux, restent assez frileux. Eléna Sender-Dumoulin
LA RECHERCHE EN NUTRITION EXPLOSE. N'EN PERDEZ PAS UNE MIETTE. »* Chaque mois, dans Sciences et Avenir, je décrypte pour vous les nouvelles études scientifiques qui vont changer notre manière de manger et de vivre. Et c'est dans mes livres que j'analyse ces résultats et que je les commente. Mon ami, le Dr Jean-Paul Curtay, un médecin de réputation internationale, les traduit en recommandations nutritionnelles simples à mettre en œuvre. Pour plus de bien-être. Plus de santé. Plus de longévité... Pour vous qui cherchez à y voir clair dans l'explosion des découvertes en nutrition et biochimie, j'ai sélectionné ici trois de mes plus récents ouvrages. Vous pouvez les trouver chez votre libraire ou les recevoir directement chez vous, et bénéficier ainsi des avancées de la recherche de pointe en nutrition ! " * Thierry SOUCCAR.
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ThUrry Souso» ' Dr Jum-Pa»! Cruy
" Voici notre tout dernier livre ! Deux ambitions : éclairer le mécanisme du vieillissement humain, et donner les moyens concrets de le freiner. Dans la
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première partie, je présente une explication du vieillissement qui fédère l'ensemble des théories sur le sujet. Vous y lirez que le vieillissement est une contrepartie de l'immortalité des gènes. De quoi s'interroger sur le sens de la vie ! Je montre aussi comment nos cellules sont victimes de la cohabitation avec l'oxygène. Dans la seconde partie, Jean-Paul Curtay présente un minutieux programme anti-âge fondé sur des conseils nutritionnels, l'usage de compléments antioxydants, des programmes d'exercice et de gestion du stress. En milieu d'ouvrage, je n'ai pas résisté à l'envie de consacrer un chapitre aux tentatives de rajeunissement d'avant-guerre, quand on greffait aux vieillards des... testicules de singe. "
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Le Nouveau guide des vitamines (avec ie Dr curtay)
ÉtLe nouveau ^ guide des vitamines
• Éditions du Seuil - 498 pages - 149 F. " Ce livre représente trois ans de travail. Il est, je crois, devenu " la " référence pour mieux connaître les vitamines et utiliser leur formidable potentiel. Les 13 vitamines (plus la choline) sont passées en revue : leur saga, les meilleures sources alimentaires, les besoins, les risques de surdosage. Sur la foi de 10 000 études scientifiques, nous disons aussi si elles peuvent prévenir ou traiter fatigue, dépression, et des maladies invalidantes comme le cancer, avec à chaque fois les dosages efficaces. Il y a enfin un guide d'achat de 300 spécialités. J'aime ce livre car chaque chapitre offre l'occasion de comprendre un peu de biochimie, comme celle des radicaux libres. " "Ah ! Combien de troubles et donc de souffrances pourraient être facilement évités si les conseils judicieux que l'on trouve à chaque pas dans ce livre étaient ponctuellement suivis. " PrJean Dausset, Prix Nobel de médecine
Le Guide des nouveaux stimulants • Editions Albin Michel - 350 pages - 120 F. " J'ai écrit ce livre pour répondre aux questions de mes lecteurs sur 40 nouveaux compléments alimentaires dont : mélatonine, DHEA, taurine, 5-HTP. GABA, phosphatidylsérine, glutamine, mais aussi les plantes millepertuis, kava, ginseng, utilisés par un nombre croissant de personnes pour stimuler la mémoire et la créativité, réduire l'anxiété, réguler le sommeil, combattre la fatigue, tonifier la sexualité, freiner le vieillissement du cerveau. Je commente les résultats de dizaines d'études, qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau et d'apprécier l'intérêt réel de ces produits. Sans oublier les précautions d'emploi... " "Étayé par de nombreuses scientifiques de bon niveau, ce livre nous entraîne au cœur des mécanismes qui décident de notre état de forme physique et intellectuelle. Il réhabilite du même coup le vieil adage d'Hippocrate : " Que ton aliment SOlt ton médicament. " Pr Jean-Robert Rapin, professeur de pharmacologie : O F F R E S P É C I A L E R É S E RV É E A U X L E C T E U R S D E S C I E N C E S E T AV E N I R : P O RT G R AT U I T P O U R 3 O U V R A G E S • Bon de commande - A retourner avec votre règlement à Axis, 8 rue de Chantilly, 75009 Paris Fax: 01 48 74 09 24 Je commande Quantité Prix unitaire Total 149 FF.. Le Programme de longue vie Le Nouveau guide des vitamines... 149 FF.. 120 FF. Le guide des nouveaux stimulants.. 418 FF. Les 3 ouvrages ensembles Montant de la commande : FF F r a i s d e p o r t ( / l i v r e 2 5 F, 2 l i v r e s 3 0 F, 3 l i v r e s : P o r t g r a t u i t ) F F To t a l général : FF
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COMPRENDRE MATERIAUX
Elles produisent électricité et eau chaude !
Des tuiles pleines d'énergie Des habitats autonomes en matière d'énergie ? C'est possible en associant cellules photovoltaïques et capteur solaire. Les différents projets en cours pourraient relancer l'énergie solaire en France. sonnage célèbre pour dé clarer un jour : « Les idées Il ales bien plus dûsimples exister sont un per les meilleures. » Quoi qu'il en soit, la phrase résume à merveille la tuile solaire de Girayrd Garabédian, inventeur de son état. Sa trouvaille consiste à organi ser une sorte de mariage à trois, celui d'une cellule photovol taïque, d'un capteur solaire et d'une tuile de verre. La cellule produit de l'électricité, le cap teur offre de l'eau chaude à plus de 80 °C. La structure en verre r- la tuile -, à l'intérieur de la
quelle a été obtenu le vide - un super isolant thermique - en capsule le tout (voir le schéma). « Je viens de déposer le bre vet de mon invention », an nonce soulagé Girayrd Garabédian. Il ne lui reste plus qu'à mettre en musique son projet, en clair à construire un proto type. L'homme croit en sa bonne étoile. Il est surtout dopé par le soutien d'une poignée de scien tifiques « officiels ». Parmi eux, Francis Meunier, du Conserva toire national des arts et mé tiers : « Son projet a une crédi bilité indéniable. S'il obtient
Un circuit efficace Ce type de tuile solaire pro fite de tout ce que le soleil nous offre : des photons pour les cellules photovoltaïques et des infrarouges pour les capteurs solaires. La cellule produit de l'électricité. Le capteur de l'eau chaude. Le courant délivré par la cellule peut être stocké dans une batterie. Un onduleur se charge de convertir en courant alter natif le courant continu produit. La toute dernière génération de ces cellules aboutit à des modules quasi transparents. Côté capteur solaire, il faut associer un circuit d'eau, parfois de gaz. Cet ef fluent, chauffé par le soleil, va donner ses calories, par
le biais d'un échangeur de chaleur, à un circuit d'eau potable. Cette eau chaude peut s'accumuler dans un ballon qui alimentera douche, lavabo et évier. L'étanchéitédelatuilede verre, dans laquelle règne le vide, est assurée grâce aux nouvelles colles mises au point par l'Aérospatiale. Des colles qui résistent sur le très long terme aux ultra violets et aux infrarouges. Tuile solaire
92 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
Tuiles solaires
bien une eau à 80 "C, cela ouvre de vraies perspectives pour des habitats autonomes en terme d'énergie. » Le directeur de l'Iffi (Institut français du froid in dustriel) sait de quoi il parle : il travaille depuis une vingtaine d'années sur la thermique et son application dans la production de froid à partir de chaud. L'opiniâtreté d'un Garabédian à défendre son projet est une bulle d'air dans le milieu de l'énergie solaire, en plein ma rasme actuellement en France. La marginalisation des énergies renouvelables depuis le début
des années 1980 a fait son tra vail de sape. Il existe toutefois quelques poches où se maintient une recherche de pointe : dans les laboratoires du CNRS de Strasbourg, à l'Ecole des mines de Paris notamment. Ou à Ajaccio encore. Dans ce centre du CNRS, l'équipe d'Alain Louche travaille sur une association entre capteur solaire et cellules photovoltaïques. Sans vide, «parce c'est trop compliqué et trop cher», lance-t-il avant de poursuivre, « il y a trois ans, personne ne travaillait sur ce type d'association. Au jourd'hui, nous sommes quatre ou cinq laboratoires dans le monde ». Celui d'Alain Louche vient de sortir un premier prototype qui semble résoudre le grand pro blème des cellules photovol taïques, celui de la surchauffe qui affaiblit leur rendement. L'in novation consiste à faire appel à un matériau composite creux - « sur lequel il y a un brevet » qui absorbe l'excès de tempé rature que dégage la cellule pho tovoltaïque. L'eau qui court à l'intérieur de ce matériau capte ces calories, prend des degrés et va alimenter un réservoir. La France siffla réserve La discrétion des recherches françaises cache l'activité fé brile qui gagne le solaire depuis quelques années. Juste un chiffre : en 1998, le marché du photovoltaïque a progressé de 40 % dans le monde. Japon, Al lemagne, Maroc, tout le monde semble gagné par la fièvre du solaire. Sauf la France. Pour tant il est temps de faire sortir de l'anonymat cette source d'éner gie renouvelable. Une croisade que les récents travaux de Mi chael Grâtzel, directeur de re cherche à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), devraient aider. Ce chimiste suisse a récemment mis au point une nouvelle génération de capteurs photovoltaïques, en remplaçant notamment l'habi tuel silicium par du dioxyde de titane. Le rendement est in changé mais le prix est divisé par cinq. La première usine de vrait ouvrir ses portes au prin temps prochain. Vincent Gaullier
Sciences et Avenir
Une question ?
La réponse est dans nos anciens numéros... sanuBEpa
SCIENCES j AV E N I R * ! * !
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... ou dans nos hors-série N|ER Comprendre ,
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Bon de commande Je commande les numéros ci-après au prix de : 30 francs par chèque par numéro à l'ordre de Sciences et Avenir et de 55 trancs pour les numéros 104 et 109 (numéros doubles) port compris. □ N ° 6 0 2 U N 0 6 0 3 Q N ° 6 0 4 L ) N ° 6 0 5 j N ° 6 0 6 O N 0 6 0 7 □ N ° 6 0 8 □ N ° 6 0 9 _ l N ° 6 11 J N ° 6 1 3 _ | N ° 6 1 4 Q N ° 6 1 5 JN°616 LlN°617 QN°618 ^JN°619 _JN°620 QN°621 ON0 622 ON0 623 ûN°624 LlN°625 □ H S N ° 1 0 1 J H S N ° 1 0 3 _ ] H S N ° 1 0 4 a H S N ° 1 0 6 J H S N ° 1 0 7 J H S N o 1 0 8 J H S N ° 1 0 9 j H S N ° 11 0 Q H S I M 11 : J H S N ° 11 2 r J H S N ° 11 3 _ ) H S N ° 11 4 J H S N ° 11 5 Nom:
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Le télescope spatial lancé il y a neuf ans a bouleversé notre perception de l'espace, d'une manière aussi radicale que la première lunette astronomique de Galilée. Il inaugure une nouvelle astronomie qui constate l'extraordinaire foisonnement d'astres dans des régions que l'on croyait désertiques. A mesure qu'il porte son regard plus loin, Hubble voit l'enfance de notre monde. Autant d'observations qui sont le prélude à une nouvelle cosmologie. 96 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
Hubble observe l'espace profond. La moisson du Depuis près de neufest ans, télescope spatial im pressionnante. Bien sûr, Hubble n'est pas seul à scruter l'espace. D'autres satellites d'observa tion sont allés traîner leurs guêtres clans divers points du système solaire. Mais Hubble a une mission plus grandiose : ob server l'espace lointain (dans le visible et l'infrarouge). Et en as tronomie, regarder loin c'est re garder dans le passé. D'une cer taine manière, Hubble arpente le temps.
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Les observations se sont ac cumulées. Il est parfois difficile de repérer ce qui vient du sa tellite et ce qui vient des autres observatoires. Ce sont souvent les télescopes terrestres qui don nent à Hubble des indications sur les points du ciel qu'il serait intéressant d'observer, et in versement. Mais Hubble, à tort ou à raison, a bénéficié d'une fantastique publicité depuis son lancement en avril 1990. Avec sa réparation en plein espace retransmise à la télévision, le réglage de son optique et les mo dernisations successives de son
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en un million d'années, Le dessin représente la .v/y de l'Univers eomuidefy ■ Terre jusqu'à plus de tQ mitliards d'années-lumière,
fâM Dessin- réalisé par Paul 1 oubirii-, 1 i.MH'l Olliw, Svlvii- Koiuit i-i N'icoliis Wirrf-bn-Ki.
ngé notre vision du monde instrumentation, il n'a cessé de défrayer la chronique. Et au jourd'hui encore ses gyroscopes menacent de tomber en panne. Bref, même s'il est loin d'être le seul outil à la disposition des as tronomes, il symbolise une nou velle ère de l'observation spa tiale. L'essentiel est que les années Hubble aient été lourdes de découvertes majeures. D'observations en décou vertes, il a en effet complète ment modifié notre perception du cosmos. Pour les astro nomes, il y a un avant Hubble et un après Hubble, un peu comme
il y a eu un avant et un après la lunette de Galilée. La somme des observations ne suffit pas à faire un bilan complet. Mais déjà, il est possible de montrer quelles sont les nouvelles ten dances de la cosmologie. Tout d'abord, Hubble apporte la preuve définitive de l'exis tence de planètes extrasolaires. Jusqu'ici, leur existence était une quasi-certitude mais elles restaient invisibles du fait de la lumière aveuglante de leur so leil. Ensuite, Hubble a montré que le cosmos était plus rempli qu'on ne le croyait. Enfin, la
structure de l'Univers est très complexe, même dans ses par ties les plus jeunes. Pour en sa voir plus, une nouvelle mission, Hubble Deep Field South, a été confiée au télescope, l'obser vation d'un coin du cosmos re lativement désert à proximité de la Terre. Les photons qui vien nent d'au-delà de ce désert ne sont donc pas arrêtés en chemin et apportent des informations précieuses de l'espace lointain. Le télescope emprunte son nom à Edwin Hubble, l'astro nome qui découvrit en 1929 que la lumière émise par les galaxies
les plus lointaines est décalée vers le rouge (redshift). Cette déviation est d'autant plus pro noncée que les galaxies sont éloignées de la Terre. Ce déca lage est interprété comme la tra duction physique de leur éloignement progressif. Et si les galaxies s'éloignent, l'Univers est en expansion. La constante de Hubble mesure le taux de cette expansion. Ironie de l'his toire, c'est aujourd'hui le téles cope Hubble qui jette un trouble sur cette expansion, comme nous le verrons dans les pages q u i s u i v e n t . P. L .
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COMMENT HUBBLE A CHANGÉ NOTRE VISION PU MONDE
^L'Univers repeuplé Le mythe du vide spatial est battu en brèche par Hubble qui découvre un foisonnement de nouveaux objets célestes. ubble peuple l'Univers. Cela Cela frise frise même même la la sur sur- on ne voyait jusque-là qu'un noir population. En remon désert spatial. La palme de la Hubbletant peuple plus de l'Univers, quatorzeliersgalaxie d'objets célestes, où la la plus éloignée,làdonc milliards d'années de l'histoire plus jeune recensée à ce jour, du cosmos, le télescope spatial revient à HDF4-473.0. Grâce au a fait passer le nombre de ga télescope Keck, à Hawaii, les laxies visibles de dix à plus de astronomes ont réussi à évaluer cent milliards. Une multiplica son âge : si le Big Bang a eu lieu tion presque miraculeuse, qui il y a quinze milliards d'années, est en fait une extrapolation ef valeur communément admise fectuée à partir de deux images par les astrophysiciens, elle ap réalisées par le télescope spa paraît telle qu'elle était moins tial : les Hubble Deep Fields, qui d'un milliard d'années après la sont comme deux fenêtres ou naissance de l'Univers. vertes sur l'Univers lointain. En Dès ses premiers balbutie auscultant ces clichés, les as ments, l'Univers abritait donc tronomes ont dénombré des mil- des constructions galactiques
Bang, en effet, l'Univers semble encore très homogène, si l'on en croit l'analyse du rayonne ment cosmologique fossile en registré par le satellite Cobe. Or sur les images de Hubble, qui nous montrent un univers un peu plus évolué (10 % de son âge actuel), la ma tière est déjà irrégu lièrement répartie, re groupée en blocs cernés par le vide spatial. Une des so lutions, pour re mettre d'aplomb des modèles très bouscu lés, consiste à repous ser encore l'origine du cosmos. Depuis des décennies, en effet, les astrophysiciens ne ces sent de vieillir l'Univers : de L'accroissement de l'Univers quelques milliards d'années il y connu. En observant l'espace à a 50 ans, il est passé à douze puis travers deux cônes relativement maintenant quinze milliards déserts (HDFS et HDFN), Hubble d'années. Va-t-on s'arrêter là ? a repoussé de plus de Rien n'est moins sûr, la deux milliards d'années-lumière constante de Hubble qui permet les limites du cosmos. de déterminer l'âge de l'Univers autorisant des valeurs de dix à relativement complexes. « Com vingt milliards d'années. Il fau ment l'Univers a-t-ilpu se struc dra sûrement attendre le suc turer aussi rapidement ? », cesseur de Hubble, le NGST s'interrogent les astronomes. (Next Generation Space Teles Quelque 300 000 ans après le Big cope), pour affiner l'estimation de cette constante et avoir ac cès aux époques les plus recu lées du cosmos, celles de la for mation des premières galaxies. distance Terre-Soleil). Selon Cimetières d'étoiles Susan Terebey, qui a dirigé l'observation en août 1997, il De fait, cette étape demeure s'agit d'une grosse boule de mystérieuse pour les scienti gaz, deux à trois fois plus fiques. L'hypothèse privilégiée grosse que Jupiter, et dont la aujourd'hui par les astronomes est une formation relativement température, dépassant le mil lier de degrés, lui permettrait rapide d'étoiles primitives de rayonner dans l'infrarouge. quelques centaines de millions Mais cette interprétation de d'années seulement après le Big l'image d'Hubble est encore Bang -, à l'intérieur de nuages de gaz de quelques millions de sujette àpolémique. Pour cer tains scientifiques, TMR-1C masses solaires*. Sous l'effet de ne serait pas une planète mais son propre poids, le gaz est com une naine brune, ces étoiles primé jusqu'à atteindre des tem trop peu massives pour en pératures de plusieurs millions clencher les réactions ther de degrés. Une fournaise, au sein monucléaires et qui ne se sont de laquelle les réactions ther monucléaires s'amorcent, allu jamais allumées. A moins qu'il ne s'agisse, tout simplement, mant ainsi le feu d'étoiles très d'une étoile du fond du ciel. massives, qui explosent après Des études en cours devraient une durée de vie très brève. Ce bientôt éclaircir ce mystère. sont donc des cimetières d'astres Dans tous les cas, l'annonce monstrueux qui forment ensuite en fanfare de la Nasa était sans les premiers amas stellaires, doute prématurée. Q ceux-ci se regroupant eux-mêmes en galaxies. Par conséquent, les
Première photo d'une exoplanète nées-lumière de la Terre, dans Lenète premier cliché d'une pla la constellation du Taureau. extrasolaire est pro bablement l'un des trophées Sobrement baptisé TMR-1C les plus étonnants d'Hubble. A en référence à l'étoile double priori, cela relève de l'ex TMR-1 qui semble le pointer du ploit : photographier une pla doigt -, cet astre étrange serait nète hors de notre système une jeune planète d'à peine solaire est généralement im quelques centaines de milliers possible, l'éclat aveuglant de d'années, située à deux cents l'étoile mère couvrant celui milliards de kilomètres du de ses planètes. Les scienti couple stellaire (1400 fois la fiques ont bien repéré, à ce jour, une vingtaine d'exoplanètes mais sans jamais en voir aucune. Leur présence a sim plement été trahie par leurs effets gravitationnels, une analyse très précise mettant en évidence les oscillations qu'elles provoquent sur le mouvement de leur étoile. Pourtant, en mai dernier, la Nasa annonçait qu'une équipe d'astronomes de l'Extrasolar Research Corporation avait repérée une planète à 450 an La planète TMR-1 C ( à gauche) 98 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
COMMENT HUBBLE A CHANGÉ NOTRE VISION DU MONDE galaxies primitives ne contien draient que des étoiles de deuxième génération, formées sur les restes des étoiles pri mordiales après leur explosion. Pour Hubble, toutefois, ces fameuses étoiles primordiales, premiers maillons cle la chaîne galactique, demeurent inac cessibles. Les plus lointains amas qu'il ait observés contien nent toujours des éléments lourds — fer ou carbone. Or les premières étoiles ne peuvent s'être formées qu'à partir des éléments synthétisés dans les premières minutes après le Big Bang, essentiellement de l'hy drogène et de l'hélium, les pre miers éléments lourds étant fa briqués au cœur même de ces étoiles primordiales. Cependant Hubble dévoile aux astronomes les contours des jeunes galaxies. Leur forme, souvent irrégulière s'oppose aux structures galactiques spirales ou elliptiques, qui n'apparais sent qu'après une longue évo lution. Ces chaudrons tout neufs sont par ailleurs le siège d'une intense production d'étoiles. Un fabuleux feu d'artifice qui signe la croissance tumultueuse du tout jeune Univers. □
Naissance d'étoiles dans le Petit Nuage de Magellan, un feu d'artifice courant aux premiers temps du cosmos.
*Masse du Soleil : 2.10™ kilos, soit l'équivalent d'un cube de plomb de 560 000 km de côté.
Les 5 erreurs rectifiées par le télescope spatial ubble a bouleversé notre connaissance H de l'Univers. Le tableau ci-dessous liste les principaux changements apportés par le télescope spatial. Avant son lancement, notre Univers apparaissait comme struc
turé d'une certaine manière. Après les pre mières observations, tout a changé. Cinq erreurs ont ainsi été corrigées tandis que l'Univers connu s'élargissait de deux mil liards d'années-lumière.
Ce tableau illustre la vision du cosmos avant et après les observations du téles cope spatial (aidé des découvertes réali sées par les observatoires terrestres).
Nombre de galaxies
Age de l'Univers
Formation des galaxies
La structure de Exoplanètes l'Univers visible
Avant: Quelques milliards.
Avant : Les astrophysiciens es timaient l'âge de l'Univers à douze milliards d'années.
Avant : On pensait que de très vastes nuages de gaz avaient donné naissance à des superamas, puis à des amas, les
Après : Le nombre de galaxies visibles excède les cent milliards.
Après: On ne sait plus très bien. Les estimations varient de 15 à plus de 20 milliards d'an nées. Hubble a en effet repéré des galaxies déjà formées à quatorze années-lumière et des galaxies elliptiques (peuplées de vieilles étoiles) à onze mil liards d'années. Age auquel il faut ajouter le temps de formation de ces galaxies (plusieurs milliards d'années).
galaxies isolées venant très tard dans l'histoire de l'Univers.
Avant : Les plus vieilles parties de l'Univers apparais saient comme structurées tandis que les plus jeunes étaient désorganisées.
Après : Les galaxies se seraient formées en quelques centaines de millions d'année seulement, à partir de nuages de gaz de taille assez faible (un million de masses solaires). Une fois les pre mières étoiles allumées, ces amas stellaires se seraient agglomérés, donnant naissance aux galaxies, celles-ci se regroupant à leur tour pour former des amas galactiques puis des superamas,
Après : L'Univers visible est partout structuré. L'Univers lointain, considéré comme beaucoup plus jeune, est lui aussi structuré.
Avant: Jamais on n'avait réussi à identifier une exopla nète avec certitude, même si des effets gravitationnels indi quaient avec une forte probabi lité la présence de planètes en dehors du système solaire. Après: Hubble aurait réussi à voir une planète extrasolaire, baptisée TMR-1 C. Située dans la constellation du Taureau, elle serait deux à trois fois plus grosse que Jupiter et distante de 200 milliards de kilomètres de son étoile double (TMR-1).
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 99
COMMENT HUBBLE A CHANGÉ NOTRE VISION DU MONDE
^Plongée dans l'enfance du cosmos La plus fantastique campagne d'observation astronomique jamais tentée vient de commencer. Elle durera cinq ans. Objectif: déchiffrer les mystères de l'Univers tel qu'il était il y a dix milliards d'années.
pointant ses trois yeux perçants sur la constella Le 28tion septembre du Toucan, 1998. le téles En cope spatial Hubble ne se livre pas à une de ses habituelles ob servations de l'espace. Ce jourlà, il donne le coup d'envoi de la plus grande campagne d'obser vation astronomique interna tionale menée à ce jour. Bapti
sée « Hubble Deep Field South » (HDFS) par opposition à la pré cédente campagne réalisée dans le ciel boréal, elle durera cinq ans et mobilisera les plus grands observatoires de l'hémisphère Sud. Des astrophysiciens de tous les pays collaboreront ainsi pour la première fois avec un même objectif : déchiffrer les mystères de l'Univers dans sa prime jeu
pole des données émanant cle leurs instruments, inertie in explicable pour la publication des travaux européens dans les revues anglo-saxonnes... Un comble quand on sait que les Européens financent 15 % du programme Hubble. Mais les Européens n'ont pas baissé les bras pour autant. Sous l'égide de la Commission eu
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Vœi\ perçant du télescope
En fait, « il se pourrait qu'il ne s'agisse que d'une rééva luation provoquée par l'amé lioration de la vue de Hubble », modère Patrick Petit-Jean de l'Institut d'astrophysique cle Pa ris. « A moins que cette diffé rence ne soit simplement due à la structure de l'Univers. Si celui-ci possède effectivement une structure en bulles, le nombre de galaxies n'est alors pas le même si l'on pose son re gard à la surface de l'une des sphères ou en son centre. Cela suffirait à expliquer la diffé rence du nombre des galaxies recensées par rapport à la pré cédente campagne, le Hubble Deep Field dans l'hémisphère Nord. » En réalité, cette querelle nesse, tel qu'il était il y a 10 mil de nombres n'a qu'une impor liards d'années. tance relative : les galaxies sup Pour commencer cette grande plémentaires font très peu va campagne, Hubble a fixé pen rier la masse de l'Univers visible dant dix jours une minuscule (qui ne représente que 10% en portion du ciel. Un temps de viron cle la masse totale de l'Uni pause long, mais nécessaire. De vers) et n'expliquent pas, à elles fait, les photons qui nous par seules, la masse manquante. viennent de ces temps si loin Un enjeu plus important de la tains et qui ont voyagé pendant campagne Hubble Deep Field dix milliards d'années sont en South, est de dessiner- et donc d'identifier - la structure même de l'Univers dans sa prime jeu nesse. Cet objectif a dicté aux astronomes le choix de cette ropéenne, le programme For portion du ciel. En effet, outre mation et évolution des ga le fait qu'elle offre une vue laxies a été mis en place dès très profonde et dégagée, elle 1997. Il associe, entre autres, contient surtout un quasar re les instituts d'Astronomie de lativement brillant. Découvert il y a trois ans, cet astre extrê Cambridge en Angleterre, Max-Planck en Allemagne, Ni mement lumineux, qui pourrait être le noyau d'une galaxie pri colas-Copernic en Pologne, sous la coordination de Michel mitive, se niche à 9,5 milliards d'années-lumière de nous. Un Dennfeld, de l'Institut d'as trophysique de Paris. □ repère idéal. Son formidable éclat le rend facilement obser-
Le bluff de la collaboration Théoriquement, vait ouvrir une nouvelle Hubble de ère de collaboration astronomique internationale. Mais la cam pagne Hubble Deep Field South enregistre déjà des dis sonances. Et pour cause. Les Américains, en astronomie comme dans bien d'autres do maines scientifiques, adoptent les mêmes pratiques : mono
nombre trop faibles pour im pressionner rapidement même les détecteurs modernes, les fa meux CDD. Il faut donc garder longuement l'œil ouvert pour collecter un maximum de ces photons au long cours et obte nir une image relativement nette des vénérables astres. Et quelle image ! Les astronomes y ont dé couvert avec surprise une my riade de galaxies, beaucoup plus nombreuses qu'on ne le pensait. Notre Univers en compterait 125 milliards et non 80 milliards, comme le laissaient supposer les dernières estimations.
COMMENT HUBBLE A CHANGÉ NOTRE VISION DU MONDE
Un quasar et peut-être plus
Patrick Petit-Jean
La nébuleuse du Lagon, un véritable « laboratoire spatial » pour étudier la formation des étoiles.
vable et, surtout, éclaire comme traverser, et trahir, ces nappes un faisceau lumineux les obs inertes. En effet, lorsque la lumière tacles qu'il rencontre avant de nous atteindre. Même si ce qua d'un quasar traverse les nuages sar n'est guère plus lumineux de gaz, essentiellement consti qu'une nuit noire terrestre, la tués d'hydrogène, elle est dé lumière qu'il émet est 500 fois lestée d'une partie de son spectre. Un vol que les astro plus importante que celle des astres qui physiciens nomment « les franges de Lyl'entoure. Elle révèle mann » et qui sont toute l'intimité de la autant d'indices imgalaxie qui l'abrite, ainsi que les nuages | portants pour la lo is calisation et l'analyse de gaz qui s'étirent dans le vide stellaire. | de la composition des Sa lumière est suffi 1 nuages. A partir de samment forte pour Michel Dennfeld ces données, les as
trophysiciens espèrent com prendre les mécanismes de créa tion de ces zones de gaz inerte qui obscurcissent de larges ré gions cle l'Univers. Dérivent-elles seules dans le vide intergalac tique ? Ou bien sont-elles asso ciées à des galaxies, trop faibles pour avoir été détectées ? Les modifications imposées au spectre du quasar au cours de sa traversée spatiale seront comparées avec celles imposées aux autres corps du Hubble Deep Field South, notamment les galaxies voisines. Elles per(Suitep. 102)
Ledes HDFS centaines a été choisi cle champs parmi d'observation possibles, parce qu'il abrite un quasar en son centre. Les quasars sont des astres étranges : leurs dimensions apparentes sont faibles alors que leur luminosité est très élevée. On pense que ce sont des noyaux de galaxies très loin taines. Un trou noir très mas sif occuperait le centre de ces galaxies et aspireraient des étoiles entières. Ces der nières, avant d'être dislo quées, émettraient la fan tastique énergie que l'on observe dans les quasars. La découverte d'un tel astre est donc un élément précieux pour comprendre l'espace lointain et la formation des galaxies. Et voilà que dans le HDFS, de récentes observations ont révélé la présence non pas d'un seul mais de plusieurs quasars ! L'équipe de Patrick Petit-Jean et de Michel Denn feld, de l'Institut d'astro physique de Paris, à l'origine de cette découverte attend toutefois de publier un ar ticle avant de se réjouir. Ils espèrent révéler alors le nombre exact de quasars dé couverts. La lumière de cha cun d'entre eux sera utilisée pour définir avec un maxi mum de précision la dimen sion et la constitution des fameux nuages de gaz han tant le vide cosmique. Peutêtre pourrons-nous alors dé crire la carte de leurs bosses et creux, et percer ainsi le se cret de leur apparition. N. W.
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 101
COMMENT HUBBLE A CHANGÉ NOTRE VISION DU MONDE ifi^ (Suite de lap. 101) ^9 mettront de déterminer avec | précision la vitesse du quasar. Ensuite en vertu du principe du Big Bang, qui veut que plus un astre est lointain plus il s'éloigne vite, on corrélera la vitesse de chacune des galaxies présentes dans son voisinage, pour trou ver la place exacte qu'elle oc cupe. Si elle va moins vite que le quasar, elles sera plus proche de nous et inversement. Une in formation qui servira à localiser précisément les galaxies dans une carte à trois dimensions. Et de voir apparaître ainsi la forme de la structure dans laquelle elles s'inscrivent (parois d'une bulle, filament ou autre). Ce paysage d'un Univers àpeine adolescent nous donnera de précieuses in dications sur les lois qui régis saient alors le cosmos.
Vers une nouvelle cosmologie L'ensemble des découvertes récentes déconcerte les astronomes. En particulier, les galaxies s'éloigneraient de plus en plus vite les unes des autres, ce qui bouleverse radicalement notre vision de l'Univers.
niment les unes des que la gravité de autres. Enfin, si les vrait la ralentir? La deux forces sont à surprise est telle peu près égales, que ces observa tions sont décla l'Univers, après une rées « événement période d'expan sion, finit par se sta scientifique de La naissance des galaxies biliser. Les galaxies l'année 1998» par cessent de s'éloi la revue Science Comment, en effet, les ga laxies ont-elles été forgées et gner, mais elles ne (voir Sciences et sous l'action de quelle force maî se rapprochent pas Avenir n°624, fé Harry Fergusson, tresse ? Etait-ce simplement la vrier 1999, p. 12). pour autant. Ce scé directeur du HST Institute force de gravitation qui s'exer nario avait gagné la Depuis, les équipes çait entre les galaxies ? Ou une préférence de la majorité des de chercheurs s'activent pour force bien plus forte étendaitastronomes. trouver un modèle compatible elle son empire sur des groupes Mais voilà qu'à l'automne der avec ces nouvelles données. La entiers de galaxies ? Si tel était nier, une série de mesures as récente littérature américaine le cas, cette force agirait-elle en tronomiques remet en question dessine un consensus, encore core dans notre proche Univers ? ce scénario : les galaxies les plus très vague pour l'instant, selon Autant de questions qui se po lointaines semblent s'éloigner lequel « l'énergie du vide » doit sent aux astronomes dans les de plus en plus vite. Comment être appelée à la rescousse pour mois à venir. Peut-être même, expliquer cette accélération de tout expliquer. pourront-ils déterminer à quel l'expansion de l'Univers alors Craig Hogan, Robert Kirshmoment l'Univers s'est enfiévré ner et Nicholas Suntzeff, trois pour faire germer la majeure astronomes américains, esti partie des galaxies qui le consti ment dans la revue Scientific tuent. Les dernières observa American que l'accélération de tions infrarouges du défunt sa l'expansion de l'Univers est due tellite européen Iso, publiées en aune forme d'énergie exotique décembre dernier, indiquaient qui remplirait tous les espaces que ce pic de natalité s'était pro vides. Cette énergie exercerait duit il y a 10,5 milliards d'années une force répulsive, une sorte et non pas 7 milliards comme on d'antigravité, qui lutterait vic le croyait. La campagne Hubble torieusement contre la gravité. Deep Field South, qui auscul Mais qu'est-ce donc qu'une tera également le ciel en infra « énergie exotique » ? Une éner rouge, confirmera-t-elle cette gie qui vient du vide. De fait, le nouvelle datation ? Dans tous vide est plus compliqué qu'il les cas, elle permettra de tran n'en a l'air. Paul Dirac puis Ri cher. Voire de résoudre le fa chard Feynman, Julian Schwinmeux dilemme : qui, des galaxies ger et Shinichiro Tomonaga ou des étoiles, est apparu le pre montrèrent que des particules mier. Hubble Deep Field South élémentaires surgissent spon n'est cependant qu'une étape tanément du néant et y retour dans cette quête du Graal cos nent. Seul problème, la durée mique, qui tend à remonter le fil de leur existence est si brève du temps toujours plus loin, qu'elle n'est pas directement jusqu'aux premiers instants de Une pléiade de galaxies aux formes hétéroclites, détectées par mesurable. En d'autres termes, l ' U n i v e r s . N . W . Hubble dans l'Univers profond. En haut à droite, une galaxie spirale. ces particules, tels des feux folnées, les astronomes s'étaient à peu près mis Depuisd'accord une vingtaine sur un scéna d'an rio. Au départ, il y a une gigan tesque explosion qui crée la ma tière. C'est le fameux Big Bang (le récit de la jeunesse de l'Uni vers varie selon les théories). Il explique à la fois la création de matière et la fuite de celleci dans toutes les directions. Une force s'oppose toutefois à cette fuite éperdue : la gravité, qui tend à agréger les astres les uns aux autres. Il y a donc une lutte entre l'attraction et la ré pulsion. Si la gravité gagne, l'Univers en arrivera à se re croqueviller sur lui-même et fi nira en un trou noir. Si l'ex pansion est la plus forte, les galaxies s'éloigneront indéfi
102 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
COMMENT HUBBLE A CHANGÉ NOTRE VISION DU MONDE
Télescope spatial : place à la nouvelle génération Comprendre la formation des premières étoiles et des pre mières galaxies, remonter tou jours plus loin dans l'histoire de l'Univers visible, telle sera la mission du NGST (Next Ge neration Space Telescope), le successeur de Hubble, qui af fiche clairement ses prétentions cosmologiques. Plus sensible que Hubble aux infrarouges, dix fois plus puissant grâce à un mi roir de 8 mètres contre 2,4 m pour le télescope spatial actuel, il devrait voir l'Univers quelques centaines de millions d'années après l'explosion supposée du Big Bang et assister à l'explo sion des premières supernovae. Quatre fois plus léger que son prédécesseur, il pèsera aussi beaucoup moins dans les bud gets spatiaux : un milliard de dollars, lancement et frais de fonctionnement compris, alors que Hubble en aura coûté six. Le NGST succédera au téles cope spatial en 2007 pour une durée de cinq à dix ans. Il sera placé à deux millions de kilo mètres de la Terre, au point de lets, sont invisibles et insaisis sables. Mais leurs effets éner gétiques, eux, sont parfaitement mesurables : en particulier, ils altèrent le niveau d'énergie des atomes et induisent des forces entre des plaques de métal très proches (l'effet Casimir). La mécanique quantique pré dit l'existence d'un très grand nombre de ces particules vir
Le Next Generation Space Telescope sera dix fois plus puissant que Hubble, qu'il remplacera en 2007.
Lagrange L2 où s'équilibrent l'attraction terrestre et celle du Soleil. A cette distance, il tra vaillera 24 heures sur 24, alors que Hubble, placé à seulement
600 kilomètres d'altitude, est gêné la moitié du temps par la lumière du Soleil, de la Lune ou de la Terre. A côté des re cherches cosmologiques, le
tuelles énergétiquement char gées. Selon Lawrence Krauss, professeur à la Case Western Reserve University, leur éner gie exercerait une force gravi tationnelle, soit attractive soit répulsive. A une échelle macroscopique, cette énergie agirait comme la constante cosmolo gique et repousserait les ga laxies très loin les unes des
autres. Bref, pour lui, le bon vieux modèle du Big Bang (avec inflation) reste parfaitement valable à condition d'admettre le retour de la constante cos mologique, inventée par Ein stein. Ce dernier l'avait ensuite bannie de ses calculs en la qua lifiant de « belle ânerie ». Enfin, Martin Bûcher, de Cam bridge (Grande-Bretagne), et
Qu'est-ce que l'Univers? L'Univers, le monde le sait, esttout la totalité de ce qui existe. Apparemment, il n'y a rien là de curieux. Un examen attentif montre pour tant que l'Univers est une no tion problématique. Quand un homme de science parle d'Univers, il admet implicite ment que la diversité indé nombrable des objets cos miques (et des théories qui les rendent compréhensibles) se réduit à un seul ensemble, l'Univers, dont il ne reste plus qu'à décrire l'engendrement.
Mais les mathématiciens ont démontré qu'un tel ensemble (l'ensemble de tous les en sembles) n'existe pas. C'est pourquoi les physiciens qui ont une certaine culture phi losophique se contentent de parler de «l'Univers obser vable », soit la totalité des ob jets dont on a (ou dont on aura) une expérience directe. Rien ne permet pourtant d'affirmer que les phéno mènes observés appartien nent à un même ensemble, c'est-à-dire soient logique
ment cohérents. Enfin, la pro position « l'Univers existe » sort du domaine de la phy sique puisqu'il est impossible de mettre en place une expé rience permettant de dire si elle est vraie ou fausse. Bref, l'Univers n'est pas un objet de science et ceux qui en par lent font de la théologie, de la métaphysique, de la poésie oudelamythologie... P.L. Lire à ce sujet l'excellent livre de Jean-François Gautier, L'Univers existe-t-il ? Actes Sud, 1994.
NGST sera également utilisé pour la recherche de planètes extrasolaires, l'étude des qua sars et des nébuleuses galac tiques. L. O. David Spergel, de Princeton (Etats-Unis), militent pour une cosmologie radicalement dif férente. Ils remarquent que tous les modèles utilisés partent d'un espace euclidien classique. Il suffit de prendre un espace à courbure négative (autrement dit un espace dans lequel la somme des angles d'un triangle est inférieure à 180°) pour ré soudre le paradoxe : un espace courbe crée une distorsion géo métrique qui déforme l'appa rence des astres lointains. Ce ne sont donc pas les galaxies qui s'éloignent de plus en plus vite, mais c'est l'espace lointain qui se déforme de plus en plus par rapport à nous. Ces hypothèses sont toutes compatibles avec le modèle du Big Bang. Nos observations toutefois ont été réalisées sur un temps extrêmement court à l'échelle astronomique. Il est donc raisonnable de penser que de nouvelles découvertes nous obligeront un jour à changer de scénario d'une façon encore plus radicale. Paul Loubière
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR © 103
COMPRENDRE ESPACE
Le faucon martien
EN BREF
Exilé sur Mir Un exil de six mois à bord de Mir : tel est le sort du Français Jean-Pierre Haigneré et de l'équipage de la mission Perseus, arrivés à bord de la station russe le 22 février. Cette mission, prévue pour 168 jours, devrait être la plus longue effectuée par un Européen. Le point d'orgue en sera une sortie dans l'espace de six heures en avril, au cours de laquelle le Français récupérera des poussières cométaires collectées au cours des mois passés. Il déposera également sur la paroi de la station des échantillons d'acides animés, de bactéries et de protéines, qui seront exposés un mois durant au rude environnement spatial, afin de savoir si des formes de vie peuvent y résister.
Faire-part de baptême
Faire voler un avion miniature sans pilote pour explorer la planète Mars. C'est le nouveau défi que s'est lancé la Nasa. Décollage prévu en 2003. solés de Mars, soudain se découpe l'ombre in Au-dessus solite d'un des avion. reliefs Teldé un vaisseau fantôme, l'engin vrom bit sans pilote à ses commandes. Cette scène surréaliste, qui de vrait se jouer le 17 décembre 2003, est la nouvelle superpro duction de la Nasa. Le scénario est simple, quoique ambitieux : faire voler un avion miniature (un drone) au-dessus de la ré gion escarpée de Vallès Marineris. Le survol de ce système de failles qui s'étend sur une dis
tance cle 1800 kilomètres durera trois heures. Une balade aérienne qui re lève du défi technique, puisque la pression atmosphérique et la pesanteur martiennes équiva lent respectivement à un tiers et un centième de celles qui régnent sur Terre. Pour affronter ces deux hostiles balayés de vents violents, le Mars Airborne Geo physical Explorer, surnommé Kitty Hawk (le « gentil faucon»), devra offrir la plus basse résis tance possible aux frottements. A l'instar du rapace, il aura les
Un essaim de micromissions Le core Kittyqu'au Hawkstade n'en des est en es quisses, puisqu'il ne dispose d'aucun budget officiel. Pour promouvoir ce jouet de 50 mil lions de dollars inscrit au pro jet de budget de l'an 2000, la Nasa le présente comme l'évé nement de la commémoration du centenaire du « premier » vol en avion des frères Wright, à Kitty Hawk, le 17 décembre 1903. En réalité, ce drone n'est que l'une des étapes possibles de l'ambitieux programme de
retour d'échantillons martiens prévu pour 2005. Cette mis sion franco-américaine col lectera 200 grammes de pré cieux cailloux qui arriveront sur Terre en 2008. Elle sera complétée par un essaim cle micromissions lancées à par tir de 2003 : des planeurs, des pénétrateurs, des stations au sol, des nanorovers, ou en core une sorte de montgol fière gonflée à l'hydrogène qui parcourrait de 2000 à 10 000 kilomètres. Q
104 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1999
ailes pliées contre sa carlingue lorsqu'il pénétrera clans l'at mosphère martienne. Puis, après séparation d'avec le vé hicule de rentrée atmosphé rique, à 2000 mètres au-dessus du sol, l'engin utilisera les forces aérodynamiques s'exerçant sur lui au cours de sa chute pom- dé ployer ses ailes. Il entamera alors sa mission selon un plan de vol, qui le lais sera seul face aux éléments. Bardé cle caméras vidéo et d'ins truments, il dessinera la topo graphie des reliefs et analysera la composition des roches. Au tant de données qui aideront à déterminer le site idéal où pré lever, en 2003, des échantillons de sol et de minéraux qui nous parleront de ces temps lointains où l'eau coulait à flots sur Mars (lire l'encadré). A la fin de son vol, Kitty Hawk transmettra les informations ainsi collectées au vaisseau de croisière resté en orbite. Quelque 20 gigabits d'images et de données géophysiques af flueront, au cours des semaines suivantes, vers la Terre. De quoi alimenter généreusement les chroniques martiennes. Sylvie Rouat
L'astéroïde n° 8793 a été baptisé Thomasmûller, du nom de l'astronome allemand. Thomas Mûller est ainsi récompensé pour ses recherches sur ces mini planètes. Pour lui, qui observe le ciel surtout dans l'infrarouge, l'espace est bien plus illuminé, dans cette longueur d'ondes, « par des centaines d'astéroïdes étincelants» que par les étoiles.
Des explorateurs musclés Les robots explorateurs de demain auront sans doute une allure plus alerte que celle du petit « rover» Rocky qui a gauchement arpenté quelques mètres carrés martiens en 1997. Des chercheurs de la Nasa projettent en effet de « greffer » des muscles artificiels sur des engins destinés à l'exploration spatiale et de les doter ainsi d'une agilité quasi animale. Cette technologie est fondée sur l'utilisation d'une bande de plastique légère et flexible qui se courbe et se rétracte en réponse aux impulsions électriques qui s'exercent sur elle. Le premier de cette nouvelle génération de robots bioniques devrait être un petit rover destiné à explorer un astéroïde.
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SPF 9/11 rue Froissart 75003 Paris. CCP n° 2333 S Paris Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification des informations vous concernant, en vous adressant par écrit à notre siège social. Notre association ne communiquera vos coordonnées à aucun organisme extérieur. ^ ~^COMITÉ ^ DE LA CHARTE
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Librairie en ligne p. 107 Enquête p. 110
Internet... p. 114
Flashs... p. 116
CD-Rom... p. 118
Banc d'essai
Librairie en ligne : tout n'est pas rose Pour acheter des livres sur le Net mieux vaut être un client régulier. Mais attention à la livraison... pullulent sur la toile. Elles, Depuis ce quelques sont les librairies mois, elles vir tuelles, des boutiques qui ont pi gnon sur Net et qui vendent des livres par correspondance. Elles attirent le crient avec un catalogue impressionnant (souvent près de 350 000 titres). Il suffit de taperun titre ou un nom d'auteur pour sa voir si le livre est disponible. En suite, plusieurs solutions : donner son numéro de carte bancaire, en voyer un chèque ou une télécopie ou encore, plus rarement, payer à la livraison. Un avantage : l'inter naute peut lire des critiques, dis cuter avec d'autres lecteurs, s'in former sur ce qui vient de paraître. Il peut aussi envoyer un cadeau où il le veut. Bref, ce sont les règles classiques de la vente par corres pondance, mises au goût du Net. Tout n'est pourtant pas rose. Les caprices du réseau réservent parfois d'arrières surprises : l'en combrement oblige parfois à pas ser plus d'une heure devant son écran avant de pouvoir passercommande. Il faut de plus remplir soigneusement un formulaire pour espérer recevoir quoi que ce soit. L'opération est fastidieuse pour la personne qui ne commande qu'un livre et qui n'a pas l'inten tion de recommencer. Elle est en revanche intéressante pour le client régulier. Avril 1999 - Sciences et Avenir - PlanetCyber ■ 107
P I a n ë t C y b
Dossier
Dix librairies en lig ■
Le site
1-1»] www.bol.fr
\tcBS
Zoulou
Alapage www.alapage.fr
www.fnac.fr
www.zoulou.com
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Nombre de titres proposés
400 000
350 000
Inconnu
Inconnu
Informations sur les titres
Reproduction de jaquettes
Reproduction de jaquettes
Reproduction de jaquettes et analyse succincte
Reproduction de jaquettes
Oui
Seulement pour 70 000 ouvrages
Oui, les lecteurs peuvent donner leurs critiques
Aucune
Ergonomie
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Efficacité de la recherche
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Une véritable galerie qui contient beaucoup de ser vices, en particulier un lien avec Libération.
Le site propose des disques et des CD-Rom (jazz, rock, classique) et même des DVD.
Le site contient outre des critiques des lecteurs, un coin des arts, des inter views d'artistes.
CD audio
Tous les titres peuvent-ils être achetés en ligne ?
Oui
Oui
Non
Oui
Facilité à remplir le bon de commande
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Remise (la loi Lang prévoit une remise maximale de 5%)
5%
5%
5%
5%
gratuit
19F
25 F
gratuit
48 heures reçu en moins de 48 h
48 heures reçu en moins de 48 h
48 heures reçu en 4 jours
48 heures reçu en moins de 48 h
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La Fnac en ligne met sur le Net le meilleur de ses services en magasin. Le site est tellement riche qu'il en ressemble à un portail. Il propose des ser vices aussi variés qu'un guide de voyages, une billetterie, un magasin de micro-informatique ou une page proposant des logiciels en télécharge ment. Il offre aussi la pos sibilité de bénéficier des avantages de la carte Fnac.
Zoulou fait la part belle aux événements littéraires du moment. Il offre en outre un système de confirma tion d'achat dans l'heure par e-mail. Malheureuse ment, il pâtit de graves dé fauts techniques: le moteur de recherche du site est très rigide, il ne tolère que de légères fautes d'or thographe. Et son système de paiement ne fonctionne que sous Netscape 4, Internet Explorer 4 ou par fax.
Facilité à trouver le site à partir d'un moteur de recherche
•
Critiques de livres
Autres rubriques proposées
Oo m mander
Frais de port (France métropolitaine) Délai (annoncé/réel)
Note finale Commentaire
* moyen ** bon **• très bon ■k-k-k-k excellent Comparatif réalisé par Paul Loubière, Christine Passard et Nicolas Wierzbicki.
t> Deuxième problème, l'utilisa tion du catalogue. Nous avons systématiquement recherché un best-seller dont les exemplaires s'empilent dans n'importe quelle librairie réelle, Cuba libre de Ré gine Deforges. Curieusement, la plupart des catalogues ont été in
•
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• • • • Bol (Books on line) est la dernière née des librai ries en ligne. Fondée conjointement par Havas (groupe Vivendi) et Ber telsmann qui n'ont pas lésiné sur les moyens, elle est sans aucun doute sé duisante. Seul inquiétude, la volonté affichée de mettre en ligne des cri tiques de livres risque de faire disparaître la fron tière entre publicité et in formation.
capables de trouver Régine De forges sous l'orthographe Régine Desforges ou Régine Deforge. Troisième type de problème, l'acheminement. La livraison est souvent possible en 48 heures. Voilà pour la théorie. Dans la réa lité, le facteur, au lieu de vous ap 108 ■ PlanetCyber - Sciences et Avenir - Avril 1999
Alapage s'est donné pour vocation de promouvoir la culture francophone, et pas exclusivementfrançaise. Elle propose un bul letin informant, par e-mail, des dernières sorties par catégories (roman, BD, polars). Sans stock ni ma gasin physique, Alapage prétend bénéficier d'une indépendance totale dans la sélection de ses produits.
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porter chez vous les livres que vous avez commandés, se contente de glisser un avis dans votre boîte aux lettres. Et c'est à vous de vous dé placer jusqu'à la poste. Une telle obligation est dissuasive pour les personnes pressées : une librairie réelle est souvent plus efficace et
•
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plus agréable. Enfin, les délais cle livraison sont encore aléatoires : certains atteignent trois semaines... Nous avons testé les principales librairies en ligne (8 francophones et 2 anglophones) et nous avons systématiquement commandé un livre. Nous avons pris en compte
V—rf^B
l a n e t Ç y b e r
Dossier
ne au banc d'essai y—-{>---ia
Chapitre
Ahbabook HLibrairieonlineH Mille-feuilles
Amazon
Barnes and Noble
www.chapitre.com
www.alibabook.com
www.librairieonline.com
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www.amazon.com
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www.barnesandnoble.com • • •
350000
450000
350000
350 000
2 500000
1000 000 en anglais.
Résumé fait par le site
Nombreuses informations
Résumé fait par le site
Pas de jaquette et résumé très succinct
Jaquette et quantité d'avis
Jaquette et quantité d'avis
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Celle du site et une syn thèse de celle des médias
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Un service spécial de re cherche de livres anciens et/ou épuisés par auteur et par titre.
Critiques longues et ori ginales de beaucoup de livres.
Propose d'autres ouvra ges de l'éditeur lors de l'achat.
Une rubrique CD-Rom (si tuée à la place de la page «premiers romans»).
Propose une rubrique «autres livres souvent achetés en même temps que celui-là».
Propose une rubrique «livres similaires» par thème, auteur, prix...
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31,50 F
gratuit
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23 F environ
48h plus 5 jours pour le traitement du dossier
48 heures reçu en moins de 48 h
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Amazon.com est le nu méral du marché. Il offre une quantité faramineuse de services et d'ouvrages. La panoplie des objets qu'il vend s'étend des livres aux CD-Rom en passant par les cassettes vidéo.
Barnesandnoble.com pourrait ressembleràson confrère Amazon, mais ses performances sont inférieures: moteur moins efficace, catalogue moins fourni. Mais ses livraisons sont plus rapides.
Chapitre.com est la li brairie de tous les livres francophones, même les introuvables (rares ou épuisés en librairie). Elle peut aussi se prévaloir d'entretenir un lien par ticulier avec les éditeurs indépendants, dont elle fait figurer la production en bonne place. Elle pro pose un service « emballage cadeaux » pour 10F déplus.
Lesitelibrairieonline.com En dehors de sa rubri que spécialisée ouvrages propose un échantillon relativement complet scientifiques et de ses cri tiques originales, Aliba- d'ouvrages. On peut les bookresteclassique.il se choisir à travers 60 ru vante de posséder la base briques différentes. Son de données de la Société rayon bandes dessinées française du livre, mais est très étoffé et son offre curieusement la recher de romans policiers et che de nombreux ouvra mystères est particuliè ges (disponibles ailleurs) rement dense. En cas renvoie vers une page d'erreur, un rembourse ment est possible dans blanche ! Malheureuse ment, les anglicismes, un délai de 15 jours. omniprésents, conduisent souvent à des confusions.
l'ergonomie du site, l'ensemble des services offerts, la taille du cata logue, le temps réel de livraison et les frais de port. Le prix des ou vrages, loi Lang oblige, est à 5 % près partout le même. En revanche, certaines librairies offrent le port, soit systématiquement soit pen
dant une période limitée, ce qui di minue le montant de la facture. Finalement, le service offert par les librairies en ligne nous est ap paru comme un net progrès, même s'il ne remplace pas le plaisir d'une authentique flânerie clans mie bou tique réelle. Paul Loubière
Ce que le vendeur ne vous dit pas Le principe paiement estlesécurisé. En donc, clientn'apas d'hésitation à avoir avant de don ner son numéro de carte bancaire, il sera chiffré. Le piratage n'est évidemment pas impossible mais il est devenu très difficile. En outre, selon la loi française, l'acheteur ne risque rien : tant qu'une vente n'est pas validée par une signature ou par un code secret, elle peut être contestée et la banque doit rembourser.
Dans la pratique, les choses sont différentes. Dès que le client a inscrit son numéro de carte et passé commande, son compte est débité. La banque n'attend pas de recevoir une confirma tion. En cas de contestation, la banque fait la sourde oreille pour rembourser et attend d'y être obli gée. Encore faut-il être prêt à se lancer dans un procès. Une si tuation qui devient vite ridicule pour un petit montant. Q
Avril 1999 - Sciences et Avenir - PlanetCyber ■ 109
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1 a n e t
Enquête Moteurs de recherche, indexations et autres annuaires...
Comment le Net manipule les surfeurs Les indexations semblent faites pour attirer le surfeur là où il n'a pas prévu d'aller, bien sûr à des fins commerciales. au Net. Branchez-vous sur Expérience. votre moteur Connectez-vous de recherche favori et tapez « vie marine ». Vous espérez peut-être atteindre ainsi les sites qui traitent des poissons, des algues, des cétacés ou bien en core le site cle l'aquarium du mu sée des Arts africains et océa niens, à Paris. Surprise! Les dix premiers sites listés n'ont aucun rapport avec votre requête. Vous trouvez, pêle-mêle, « Free Teens », «piscine tout installée»... Erreur d'aiguillage? Non. Il n'y a aucune erreur. Vous avez bien tapé ce
L'Internet à OF? Ce tion, n'estpas pasmême une informa une ru meur, juste une hypothèse. Et si demain les fournisseurs d'accès proposaient un abon nement à Internet pour 0 F? En contrepartie, l'abonné pourrait prendre l'engagement de conserver la page d'accueil du fournisseur au démarrage de chaque session Internet
pendant toute la durée d'une période donnée. Ainsi, le four nisseur d'accès serait en me sure de garantir une visibilité accrue à ses annonceurs pu blicitaires. De son côté, l'in ternaute encaisserait, sans doute de meilleure grâce, les messages publicitaires qui gar nissent les pages d'accueil des dits fournisseurs... Q
qu'il fallait. Votre moteur de re cherche a des ratés. Délibérément organisés pour vous attirer là où vous n'avez rien àfaire. Cette manipulation pose immé diatement deux questions : com ment est-elle techniquement possible et qui en sont les respon sables? La technique est relative ment simple. Pour surfer sur le Net, les internautes ont tous une bous sole, un moteur de recherche, qui leur permet, théoriquement, de trouver l'information ou le site dont ils ont besoin. Sans ce mo teur, inutile d'espérer arriver à des-
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110 ■ PlanetCyber - Sciences et Avenir - Avril 1999
»
I a n e t C y b e r
C tination. Il existe évidemment phv' sieurs moteurs, certains plus effi-, peaces que d'autres selon le type d'informations recherchées. . Jusqu'ici, rien que de très normal. Mais tout change dès qu'on comI mence à regarder d'un peu phis : près ce qui se passe à l'intérieur du moteur. On découvre alors qu'il • est « orienté », un peu comme si l'aiguille de la boussole, au lieu,d'indiquer le nord, était perturbée , ' par des champs magnétiques arti ficiels, mis préeisément là pour at tirer l'internaute.
Un besoin cruciaJ de visibilité Le phénomène, de plus en plus fréquent, n'est pas lé résultat d'un complot mondial. Il s'expjhque, plus banalement, par la volonté de ■ se faire connaître. A quoi sert en effet de faire le plus'beau site' du monde si ce'dernier ne se met pas en position d'être repéré par les internautes? Jusqu'à une période récente, les stratégies mises en œuvre relevaient de l'artisanat, le plus souvent, de l'échange gratuit de liens entre sites cousins. Tout allait bien tant que les sites com merciaux étaient en minorité. Mais ■ - leur rapide développement ainsi que la volonté d'un nombre crois sant d'entreprises de prolonger leur activité grâce au Web ont fait apparaître un besoin crucial de vi sibilité. Autrement dit, il fallait figurer en bonne place dans les moteurs de recherche, pour .•attir-efTinternaute. Résultat, ■un marché de prestations de services lié à l'indexation est en train d'émerger. Il est fondé sur une 'connaissance in;" dexation Time des systèmes d'in(tous différents)" des principaux moteurs. La promesse à la prestation simple■: ' liée « Confiez-nous votreest indexa-/ tion, et vous serez assuré dé ■ figurer en tête de listes des réponses des différents outils de recherche pour toute une série de mots clés caractérisant votre site:» , Une promesse alléchante quand on sait que 9,0 %.des inter nautes n'exploitent les réponses fournies par les outils de recherche que jusqu'à la page 3. «Malheur aux sites classés au-delà de ta trèntièmeplace. Ils sont quasi certains. de rester dans l'anonymat»,-af
fi r m e n t ces cortsul1- . tants qui, en proposant de maîtriser les par^tic'ularités des ou tils de recherche, '_ s'adressent évidem•'.men't en priorité aux • , èran'des . entreprises, i quelles manifestent ou non fl'ailleurs-des velléités dans Wine du commerce élecSqne. «Seulement, prévient ^Pierre Eskenazi, fondateur de NetBoostef, Une entreprise spé. cralisée dansla promotion des sites, - une bonne ind-exation se cultiver Les outils de recherchefont évoT luer en'-permanence leurs systèmes • \ • de Ils téférencem'eM/ accueUl^i^ar . ailleurs, quotidien nement, plusieurs centaines de nou velles adresses-. Un ion référencement le J jour J peut se. révéler '-' moyen, voire mauvais à J+l. irest rare qu 'un site reste en bonne posi .demaintenance deux à trois . 'tion moisplus sans . de. son indexation. Bref, > A v r i l 1 9 9 9 - S c i e n c e ' s e t A v e n i r - P J a n e t C y b e r « 111
P I a n e t C y b e r Enquête
Outils de recherche ou annuaire? Il d'outils y a deuxdegrandes catégories recherche sur le Web. Les moteurs (Alta Vista, HotBot, Lycos...) et les an nuaires (Yahoo!, Nomade...). Les premiers sont en fait des serveurs informatiques dédiés à l'exploration permanente du Web. Chaque nouveau site re péré est rapidement exploré et indexé. Avantage des moteurs : > il faut maintenir... » Coût estimé cle l'opération : environ 40 000 F par an. La somme n'est pas encore astronomique, mais elle effraye déjà plus d'un webmestre soucieux de sa visibilité. «Résultat, seuls ceux qui ont les moyens d'inves tir pour le référencement et la pro motion de leur site ont une chance de survivre », prévient Jean-Pierre Eskenazi. Echo à cet avertissement, les pratiques commerciales de quelques moteurs de recherche, tel Goto.com, qui proposent très directement aux webmestres ré férencés de payer pour apparaître en bonne position lors des re quêtes. .. Plus inquiétant, le Net de
ils sont puissants et indexent relativement vite les nou veaux sites. L'exploration complète du Web nécessite tout de même plusieurs se maines. Principal inconvé nient : ce sont des robots. Le système d'indexation est au tomatique et repose sur le re pérage des titres donnés aux pages par le Webmestre, vient imperceptiblement la ' proie d'un petit nombre d'ac» teurs qui y font la pluie et le beau temps. Il suffit pour cela de maîtriser les portes d'en- j»..trées et les moteurs de re-.* ■ ' cherche. Aux Etats-Un/s, en ' décembre dernier, les sites aol.com et yahoo.com (sur des secteurs d'activité très dif férents) ont été visités chacun par la moitié des internautes. A titre de comparaison, weather, com, 25e au classement, n'en a at tiré que 8,5 %. Dans ce-contexte, le 11 dé cembre dernier, AOL rachetait Netscape. Le 19 janvier, c'était
Lycos se marie
« I a plus grande entité de Wmicommerce électronique au monde est née. » Tel est le com mentaire de Tony Philips, di recteur général de Lycos Eu rope, à propos du rachat de Lycos par le groupe de com munication USA Networks. Ce lui qui fut le dernier portail in dépendant d'Internet côtoiera dorénavant la vente en ligne des billets Ticketmaster, les chaînes de téléachat du groupe et les guides des grandes villes Citysearch. Le nouveau groupe, USA-Lycos, ne cache pas ses ambitions commerciales. Il est même fier de citer l'exemple d'un internaute qui, ayant re cherché des renseignements sur le basket par le moteur de recherche, sera automatique ment contacté par un vendeur qui lui proposera des billets pour un match ou du matériel de sport.
Cette tendance ne fait que s'affirmer. De fait, alors que \ le commerce électronique reste balbutiant (en France, il est estimé à 50 millions de francs en 1998), les commer ciaux n'hésitent plus à investir des sommes énormes, persua dés de son prochaine essor. In terrogé à ce sujet, Tim Koogle, patron de Yahoo! le numéro 1 des portails sur le Net, a donné une nouvelle définition des au toroutes de l'information : «Le seul média qui permette au vendeur de traiter directement avec le consommateur», tout en connaissant déjà ses goûts et ses centres d'intérêt. L'OPA sur Lycos a dopé le Nasdaq, le marché américain réservé aux sociétés de nouvelles technologies : dès le lendemain du rachat, le cours cle l'action des deux entreprises a grimpé de plus de 400%! N. W.
mais aussi sur le repérage des «Meta Tag», des mots clés positionnés en haut de page par le Webmestre à l'atten tion des robots. Tout dépend alors du système d'indexa tion du moteur qui peut don ner des résultats bien diffé rents de ceux imaginés par le Webmestre. D'où des sites qui, selon les moteurs utilisés, ap
paraîtront correctement ou pas du tout... De leur côté, les annuaires pra tiquent une indexation humaine. Si elle est peut-être plus intelli gente que celle des robots, elle est aussi moins rapide, moins ex haustive, plus subjective aussi. Le responsable cle l'annuaire sé lectionne lui-même les sites qu'il d é s i r e r é f é r e n c e r. Q
au tour de l'outil de recherche de se faire absorber 'Excite @Home, jih service d'accèspar In
tiés. Après une longue période cle latence, ce secteur d'activité est, comme les autres, régulièrement chamboulé au gré cle fusions-ac quisitions de plus en plus im pressionnantes. Principal enjeu de ces opérations : contrôler et générer du trafic sur le réseau. De la même façon qu'un hypermar ché veut contrôler sa zone de chalandise et génère du trafic à coup d'opérations exceptionnelles, les quelques sites les plus fréquentés veulent à tout prix conforter leur position de «porte d'entrée in contournable».
ternet par le câble. Enfin, le 28 janvier, c'était au tour de Yahoo! d'annoncer le rachat de Geocities, une communauté de plus de 3 mêlions cle sites. Valeur cumulée cle ces trois transactions : 16 milliards de dollars. Pas de cloute, le Web n'est plus (seule ment) un espace de communication et . d'échanges ré servé à une poignée de gentils ini-
Support publicitaire La stratégie qui semble s'impo ser consiste à cumuler la force d'un'outil de recherche perfor mant avec une offre cle services et de contenus importante. Mes sage destiné tant aux internautes qu'aux entreprises qui pourraient, un jour ou'Fautre, considérer le Web soit comme un support pu blicitaire, soit comme un canal de distribution supplémentaire. De même qu'aucune grande marque ne peut aujourd'hui prétendre à une distribution nationale si elle n'est pas référencée par une grande enseigne d'hypermarché, un webmestre ne peut déjà plus exister sur le réseau si son site n'est pas ré férencé par une majo rité de grands acteurs"^ providers, outils de", recherche. L'in formation est sur le point cle deve-' nir une marchan dise ordinaire. • Yannick Legoff
112 ■ PlanetCyber - Sciences et Avenir - Avril 1999
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I a n e t C y
Internet
A la recherche du passé Au fond des océans ou dans les grottes, les fwrnmes du passé ont laissé leur empreinte. Cinq sites nous les révèlent. Archéologie sous-marine
Les épaves qui gisent au fond des mers sont autant de témoi gnages cle l'histoire agitée des nations. C'est à une exploration de quelques-uns de ces fonds, comme celui de la Manche particu lièrement riche, et à d'autres encore, que nous convie le site « Ar chéologie au fond des mers ». Les navires du Moyen Age, vais seaux cle ligne, navires de commerce modernes et les sites terrestres aujourd'hui submergés (grotte Cosquer...) resurgissent sur le www.culture.fr/culture/archeosm/archeosm/htm
Lascaux ouvres ses portes Découverte en 1940 par des adolescents et fermée au public en 1963, la grotte de Lascaux est sans aucun doute la plus célèbre des grottes rupestres. Elle ouvre désormais ses portes à une vi site virtuelle. Des commentaires proposés par le Centre natio nal de la préhistoire détaillent chacun des panneaux, avec des zooms sur chaque peinture. Un parcours scénarisé où l'initia tion à l'art pariétal paléolithique est proposée avec un esthétisme sobre et moderne. www.culture.fr/culture/arcnat/lascaux/fr/index3.html
Chauvet dévoile ses images La grotte Chauvet a révélé ses premières images en 1994. Notre magazine a publié en exclusivité les images de la seconde mis sion scientifique en janvier 1999. Elles sont maintenant dispo nibles sur le Web. Composée de plusieurs galeries, elle compte plus de 400 peintures et gravures paléolithiques représentant un bestiaire très varié. Les plus belles d'entre elles sont consultables avec un explicatif détaillé des techniques employées. Un inven taire complet des autres découvertes étoffe le portrait de la grotte. www.culture.fr/culture/arcnat/chauvet/fr/gvpda-d.htm
Les chevaliers paysans Les chevaliers paysans de l'an mil, au contraire des paysans sé dentaires, ont laissé bien peu de témoignages. Il existe pourtant quelques vestiges de leur mode de vie. Parmi les trois endroits les plus célèbres, le plus complexe est sûrement celui de Colletière. Sur les bords du lac de Paladru clans l'Isère, les traces lais sées par ces voyageurs ont été soumises aux techniques ar chéologiques les plus modernes. Cette étude, en même temps qu'une présentation des lieux et des découvertes, est accessible surwww.cultui-e.fr/culture/arcnat/chavarines/fr/index.htm.
Ancêtre
L'homme de Tautavel surfe
L'homme de Tautavel est vieux de 400 000 ans, mais cela ne l'em pêche pas de surfer sur le Net. A l'initiative du ministère de la Culture, les internautes se familiariseront avec ce lointain cou sin. Son apparence, son habitat, ses mœurs et ses outils sont pré sentés à travers des photographies, des reconstitutions, des des sins. Le tout agrémenté de commentaires précis et concis. Des animations permettent cle visualiser la vie de nos ancêtres, tout en donnant un état récent des résultats des fouilles et des re cherches menées par le Laboratoire de préhistoire. www.culture.fr/culture/arcnat/tautavel/francais/index.htm 114 ■ PlanetCyber - Sciences et Avenir - avril 1999
Internet pratique
Pour ne pas se perdre Surtions le Web, prennent les naviga rapide ment des allures de ba guenaudes. Les errements au gré des liens, des pu blicités, aboutissent par fois à des découvertes, mais aussi le plus souvent à des culs-de-sac. Com ment revenir alors à la page vue précédemment qui justement était la plus intéressante ? Chaque na vigateur dispose d'une icône « précédent » ou «retour» ; en cliquant dessus on peut revenir en arrière mais à raison d'une page à la fois. Une marche arrière poussive. La seconde méthode consiste à utiliser « l'his torique de la navigation ». Il se trouve généralement juste à côté de l'adresse de la page en cours cle consul tation (sous Netscape, par exemple, l'historique est conservé après décon nexion. Il faut le vider si l'on craint les indiscré tions). Y figurent, dans l'ordre chronologique, les adresses de toutes les pages consultées. Il suffit alors de cliquer sur la bonne pour y revenir di rectement et rapidement. Enfin, dernière petite as tuce, si une page se révèle particulièrement intéres sante mais bardée de liens plus attirants les uns que les autres. Il faut alors « co pier » l'adresse d'un clic, ouvrir d'autres fenêtres, ou sessions (pas plus de quatre, sinon l'ordinateur deviendra beaucoup trop lent) et « coller » la nou velle adresse clans chacune d'elles. De là, il ne reste plus qu'à explorer séparé ment chacun des liens dans quatre directions diffé rentes. Attention, toutefois, après déconnexion, l'his torique ne se souviendra, dans le meilleur des cas, que de la première des pistes explorées. N. W.
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Flashs
Peur de l'an 2000
En bref Gendarmes... Selon Cyber-Rights and Cyber-Liberties, une association anglaise de protection de la vie privée, les fournisseurs d'accès britanniques ont proposé leur collaboration à la police. Déjà, en août 1998, le magazine Computing avait révélé que ces fournisseurs s'apprêtaient à permettre à la police d'accéder directement aux e-mail personnels de leurs internautes.
... et voleurs Le plus important réseau européen de contrefaçon de logiciels reproduits sur CD-Rom et vendus sur Internet a été déman telé au Danemark. La bande a distribué 125 000 disques contenant des logiciels pour une valeur de 1,3 milliard de francs.
Musique
Le moteur de recherche Lycos vient de créer une rubrique spécialement consacrée à la recherche des œuvres audio compressées sous le for mat MP3. Sur le http://mp3.lycos.com/ les internautes disposent d'une recherche à travers un demi-million de sites référencés.
Version chinoise
Guignol virtuel Deux marionnettes s'agitent à l'écran. Elles interpellent fami lièrement le spectateur, lui demandent son nom et entament sans hésiter une longue discussion avec lui. Le décor appa raît en 3 D. Comme der rière toute marionnette, il y a un animateur. Dans le cas du théâtre virtuel, le marionnettiste mani-
pule ses créatures avec un ordinateur. Une ca méra installée au sommet de l'écran-théâtre enre gistre les réactions des spectateurs, ce qui per met à la marionnette de réagir adéquatement. Par rapport aux figu rines classiques, le vir tuel permet de bouger toutes les parties du per sonnage et de créer ainsi
des mimiques appro priées aux situations. En outre, l'animateur peut se tenir assez loin du théâtre. La société belge qui a inventé le procédé met en scène une gomme et un crayon (qui répon dent au nom de Boule-deGomme et Mine-de-Rien), deux personnages facé tieux qui évoluent dans des décors en 3 D. Q
Toutes les entreprises sont concernées par le bogue de l'an 2000. Celles qui ont la responsabilité de vies humaines, les compagnies aériennes par exemple, le sont évi demment au premier chef. Pour sensibiliser les responsables chinois du transport aérien, le gouvernement de Pékin vient de trouver la solu tion : ils sont tous condamnés à se trouver à bord d'un appareil lors du changement d'année. Zhao Bo, le monsieur An 2000 chinois, est l'auteur de cette initiative qui se veut motivante. En Chine, la majorité des programmes en fonc tion sont des logiciels pirates extrêmement remaniés et donc particu lièrement résistants aux corrections. Q
Electronics Arts rapatrie 100000 CD Jésus-Christ cette séquence boxantfigurant contre sur le Père la dernière Noël : version du jeu Tiger Woods 99 de l'éditeur Electronics Arts (EA) a suscité un vif émoi. Ce petit extrait, emprunté à la série amé ricaine et néanmoins déjantée South Park, est pourtant bien caché. En effet pour vi
Guerre des noms
Un an avant les élections présidentielles améri caines, les pilleurs de noms de domaines s'affai rent d'arrache-pied. Leur but : déposer un maxi mum de noms indispen sables aux futurs candi dats pour les revendre ensuite à prix d'or. Cibles favorites : George Bush avec 39 adresses enregistrées et le milliar daire Steve Forbes avec 21 adresses. Le plus acharné des pilleurs, Alex Gold stein, a déjà dépensé 56 000 F en dépôt de noms. 116 ■ PlanetCyber - Sciences et Avenir - avril 1999
sionner cette séquence, il faut charger le CD, initialement prévu pour les consoles cle jeux Playstation, dans un PC et fouiller les dossiers un à un. Pas évident. Néan moins EA a pris la décision de rapatrier Version US les 100 000 CD incriminés et de mener une Le Département d'Etat enquête interne. Q américain vient de mettre en garde ses concitoyens contre les voyages effec tués du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000. En effet, à cause du bogue du millénaire, les ordinateurs de certaines compagnies aériennes pourraient inopinément s'éteindre. Une menace jugée suffisamment grave par les autorités améri caines, qui ne s'inter disent pas de penser que ce jour-là, il pourrait y avoir une recrudescence des accidents aériens. Aucun pays n'a été cité comme particulièrement à risque. Q
P I a ri e t C y
Flashs La souris et la craie Le boycott d'Intel Intel, teurlemondial premierde construc micro processeurs, a annoncé avec fierté la mise en vente de son dernier-né, le Pen tium III. Destiné à faciliter l'émergence du commerce en ligne, sa principale in novation consiste à systé matiquement envoyer par le Net le numéro de l'ordi nateur. Elle n'a pas eu l'ef fet escompté. Plusieurs groupes cle défense de la vie privée américains se sont immédiatement réunis et ont appelé à un boycott général de tous les produits de la société jusqu'au re trait du marché des Pen tium III. Intel se défend de favoriser la surveillance policière, clamant que cette innovation impudique peut être désactivée (manuel lement). Mais elle se remet en place à chaque démar rage de l'ordinateur. Q
Les écoles communiquent par satellite Relier laires 250etétablissements universitaires dans sco 12 académies avec une liaison sa tellite à haut débit (550 kbits) est le projet ambitieux lancé par le Cnes (Centre national d'études spatiales) et l'Education nationale. Il s'ap pelle Sat et Clic. Grâce à lui, les éta blissements pilotes (11 écoles du Briançonnais et 11 de Corse) com muniquent déjà via le réseau TPS, depuis le mois de janvier. Ils dis posent chacun d'un site pour se faire connaître et rencontrer les autres utilisateurs d'Internet. Ils ont été aidé techniquement par une filiale de Matra. Ce projet multi média ne se limite pas à une simple fourniture de moyens techniques : il propose aussi du contenu. L'idée maîtresse est de mélan ger l'actualité et le savoir, l'un per mettant de comprendre l'autre et réciproquement. Le site d'Europe 1 (http://www.europel.fr) aainsi
Europebifos Un service Euiopaf c\'% tOiirmi/FO #|EuiopeI EH DIRECT <S |jeudi 4 mars 1999 • Pobrjque •Soçiérà «Spoil • QybdelaPje^f • Sang contaminé
bilAIiJilLUILLtz:
5 réponses pour gène
gène
-•gène • gene -oène fEncvcl.l - gg.ne - gêner
Au cours des divisions cellulaires (mitose ou méiose") les molécules d'ADN, sont reproduites, semblables à elles-mêmes; chaque molécule d'AD.N. gagne l'une des nouvelles cellules, ce aui confère aux gènes leur caractère héréditaire et leur constance, une mutation correspond donc à une anomalie dans la reproduction de 1'A.D.N. initial. Les or2anismes diploïdes comprennent deux exemplaires de chaque gène;
Rechercher |gène sur: • Eumpelnfos • H3cnene.net • Dictionnaire Hachette
chaque exemplaire est porté pat" un des deux chromosomes homologues; ces deux gènes sont des
été mis à contribution. En plus de l'information quotidienne qu'il dif fuse, il propose des liens directs vers des articles de l'Encyclopédie Hachette multimédia, et les autres éditions scolaires multimédias de Hachette. Une manière d'appro fondir ses connaissances en fran çais, en mathématiques, en histoire-
géographie, en sciences écono miques ou en langues vivantes. Les pages sont concoctées chaque se maine par des enseignants. On peut se demander si la multiplication des sociétés intervenantes dans ce projet d'éducation n'annonce pas un désengagement (financier tout au moins) de l'Etat. Q
Le droit d'auteur à l'épreuve du Net
Le nouveau grand Satan f I e nouveau danger qui nité, la morale et la chasW^mplane sur nous vient teté. » C'est en ces termes du ciel [des satellites de que l'ayatollah Ahmad Jancommunication] et des té- nati, de l'université de Téléphones. Ces nouvelles héran en Iran, a exhorté technologies répandent la foule. A l'écouter, la des images disgracieuses, télévision et la radio demenacent toute l'hmna- vraient diffuser des pro
grammes narrant « la vie des imams, du Prophète et les premiers temps de l'islam ». A défaut d'être écouté et obéi, le religieux menace de lâcher ses troupes de fidèles contre les blasphémateurs. Q
Nous sommes de la techno logie. Mais les si laamis technologie veut conserver notre amitié, nous de vons prendre quelques mesures, sous peine qu'elle ne devienne quelque chose de négatif pour les artistes et les créateurs. » Tel est le cri d'alarme lancé par le compositeur Jean-Mi chel Jarre devant l'assem blée du Parlement euro péen. Il était le porteparole des 500 artistes signataires de la pétition pour le respect des droits d'auteur. Princi pale menace dénoncée par ce texte, le désor mais célèbre format MP3 qui permet l'enregis trement, la compression, la transmission et la lecture de documents sonores par l'entremise du Net. □ Jean-Michel Jarre
avril 1999 - Sciences et Avenir - PlanetCyber I
1 a n
CD-Rom Dinosaures
d'avoir suffisamment re péré les lieux pour savoir où sauter et où se cacher. A partir de la trame du MondePerdu, la filiale mul timédia de Dreamworks (le studio de Steven Spielberg) a créé un titre plein de sus pense avec un impres sionnant bruitage qui fait monter l'intensité. Trespasser. Editeur : Dream works Interactive / Electronic Arts. Format : PC. Prix : 349 F.
IWiJ.miK4J La malédiction du regard de pierre • • Au début de l'histoire, le héros discute avec une charmante villageoise blonde. Quelques secondes plus tard, par l'effet d'un maléfice, la belle n'est plus qu'une hideuse statue de pierre. Il en est de même
ou de faire des cabrioles au guidon d'une moto vir tuelle. Assurez-vous que votre configuration soit suf fisante avant d'acheter le jeu. En particulier, pré voyez une carte d'accélé ration 3 D, et un Pentium II constitue un minimum.
Civilisation
Retrouver le Monde perdu
• • • Tout est calme, un peu trop même, sur cette île des Ca raïbes. Le visiteur se lais serait aller à une balade décontractée dans cette palmeraie isolée si son at tention n'était attirée de temps à autre par de cu rieux cris. D se trouve qu'en 1989, la société InGen a réussi à faire revivre des dinosaures à partir de leur ADN, avant de faire faillite. Et ces lézards terribles évo luent en toute liberté "Sur ce territoire, comme ils le faisaient 60 millions d'an nées plus tôt. Il s'écoule un certain temps avant que le joueur ne les rencontre dans des bunkers abandonnés. Mais quand ils apparaîtront, il se réjouira d'avoir fait pro vision d'armes et de muni tions du XXe siècle et
e r
Motocross Madness. Editeur : Microsoft. Format : PC. Prix : 349 F.
Education L'anglais pour les enfants
La naissance de Rome • • • malgré tout d'une cer sation» se sont mul taine rigueur historique. Les tipliés. jeux Ilsde «civili Le but est d'agrandir mélangent le jeu de stratégie et la l'Empire romain en ayant connaissance historique. la haute main sur l'armée S'il n'est pas question de mais aussi sur l'écono confondre The rise of mie et l'urbanisme. En Rome avec un manuel fin, le jeu permet de re d'histoire, dans la série vivre quelques-uns des Age of Empires, le jeu est grands moments de l'hispour tous les habitants du village. Avantage pour le héros Connor : il peut se servir à sa guise dans chaque maison et faire pro vision d'or, bottes, potions ou armes. Très vite, un sorcier vous expliquera que la ma lédiction est due à l'écla tement en 5 éléments du « masque d'éternité ». Pour vous aider à retrouver cet objet magique, il vous donne une carte favorisant la téléportation dans ces lieux désertés - unique ment peuplés de monstres et squelettes agressifs. Ce jeu d'aventure est la huitième mouture d'un classique, King Quest, dont le premier épisode sur Apple 2 fit sensation au dé* Déconseillé
but des années 80 pour ses innovations graphiques. Hélas ! la créativité de l'in ventrice de la série, Ro berta Williams - une lé gende dans le jeu vidéo, semble s'essouffler. Trop sage, le scénario articulé autour des forces du bien et du mal ne parvient pas à captiver. La nouveauté le passage de King Quest à la 3D - n'est pas particu lièrement réussie ; les per sonnages semblent dé pourvus de personnalité. Retenons néanmoins la présence d'un assez beau niveau situé dans des éten dues glacées peuplées d'amazones. King's Ques't-Masque d'éternité. Editeur : Sierra. Format : PC. Prix 349 F.
-k-k Assez bien
118 ■ PlanetCyber - Sciences et Avenir - avril 1999
*** Bien
toire comme la campagne d'Auguste contre Cléo pâtre et Marc Antoine ou la traversée des Alpes par Hannibal et ses éléphants de guerre. Age of Empires Rise of Rome Editeur : Microsoft Format : PC ; prix : 249 F.
Simulation Rodéo à moto • •
Après les simulateurs de vol et de conduite auto mobile, arrivent les simu lateurs de motocross. Ce lui de Microsoft n'est pas d'une originalité folle mais la 3 D utilisée est assez im pressionnante. Il n'y a pas vraiment de scénario, il s'agit de gagner une course •k-k-k-k Excellent
• * En compagnie de Jesaistout le lapin, l'enfant (de 5 à 8 ans) découvre le voca bulaire et la prononciation. Le CD-Rom est simple à utiliser et n'exige pas un matériel ultraperformant. Mais il ne permet pas d'en registrer la prononciation de l'enfant, ce qui gâte un peu son efficacité. Il consti tue toutefois une bonne ini tiation ludique à l'appren tissage de l'anglais. Anglais 5/8 ans. Editeur : Knowledge Adventure. Format: PC/Mac. Prix :149 F.
IMiMlM-1 Espagnol pour tous • • • Il y a peu de domaines où le multimédia apporte un plus indiscutable. L'ap prentissage des langues en fait partie. Les meilleures méthodes sur CD-Rom contiennent un module de reconnaissance vocale qui évalue la prononciation. C'est le cas de la dernière version de Parlons espa gnol qui est à recomman der tant aux débutants qu'aux hispanophones confirmés. Mais on regret tera que les thèmes soient abordés de façon un peu convenue. Parlons espagnol, version 6.0 Editeur : TLC-Edusoft. Format : PC/Mac. Prix : 490 F. Planet Cyber est réalisé par Paul Loubière et Nicolas Wierzbicki avec Daniel Ichbiah et Edouard Launet
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Les raisons d'y croire Témoignages extraordinaires Y a-t-il une vie après la vie ?
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Les rendez-vous
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COUP DE CŒUR
Ebulliscience à Vaulx-en-Velin Des dizaines d'objets quotidiens peuplent Ebulliscience, nouveau lieu de découverte scientifique, à deux pas des cités de la banlieue de Lyon. vous, se vous, sedresse dresseune unebou bou- cend. Si vous relâchez la pres- tout de même regretter que la teille en teille en plastique, plastique,em em- sion, elle remonte. A vous de chimie soit le parent pauvre de ce lieu. comprendre. Quant à la biologie, elle Sur une facepar à des deux les mains, la pipette On peut pliepetite d'eau d'eautable, et et fermée fermée par modifier paramètres de desl'ex- espérer un bouchon. Une pipette nage périence pour comprendre le réussit à trouver un théâtre d'ex à la surface. Après quelques hé fonctionnement de ce «ludion». pression grâce à une exposition sitations, encouragé par un écri- Tel monsieur Jourdain qui fai temporaire sur le lait. L'idée d'Ebulliscience est née teau rouge « s'il vous plaît, tou sait de la prose sans le savoir, chez », vous vous surprenez à vous venez à votre insu d'expé en 1995, de la rencontre d'Henri secouer la bouteille, en vous ré rimenter le principe d'Archi- Latreille et Yves Jamin, prési pétant : «Mais qu'est-ce que mède et son jeu des pressions. dent de l'association Ademir*, c'est que ce tntc ? Qu'est-ce que «Suivre une démarche scien avec l'académicien Pierre Lena : je dois découvrir?» N'ayez pas tifique a, en quelques secondes, installer pour 500 000 F seule honte. Tous les visiteurs d'Ebul- fait de vous un chercheur», sou ment un lieu de découverte liscience, nouveau lieu de dé rit Henri Latreille, président- scientifique au pied des cités. Un pari fou qui semble gagné couverte scientifique inauguré fondateur d'Ebulliscience. le 4 février 1999 à Vaulx-en-Ve Trente-six dispositifs, tous d'avance. Il suffit, pour s'en per lin, sont plongés dans le même réalisés avec des objets fami suader, de saisir le sourire des état de perplexité. liers, vous attendent : un sèche- visiteurs qui viennent de com Certains sont seuls; d'autres cheveux et des boules pour ap prendre le principe de la gyroont la chance cle bénéficier du préhender l'écoulement des scopie centrale inertielle - as soutien moral d'un « complice», fluides, des sphères à empiler sis sur un tabouret tournant, une un animateur scientifique pour aborder la cristallographie roue de vélo dans les mains. Il chargé de vous aider à vous po ou encore le radiomètre de ne reste plus pour ce site pilote ser les deux bonnes questions : Crooks pour percevoir la théo qu'à essaimer à travers la « Que va-t-il se passer?» et rie cinétique des gaz. Autant de France. Vincent Gaullier «Qu'est-ce qui compte?» Ainsi, phénomènes que l'enfant de '"Association pour le développement si vous comprimez la bouteille 7 ans ou celui de 77 ans peuvent de la micro-informatique et des réseaux.
Une lampe, des cordelettes, une roue de vélo, un agitateur.. ou comment mettre la science à la portée de tous.
Fiche pratique Ebulliscience. 15, rue des Verchères, 69120 Vaulx-en-Velin. Tel-.04.78.80.70.42. Ouverture du lundi au vendredi 8h30-12h30,13h30-17h30; le samedi et le dimanche Wheures -17h30. Entrée :25 F, 20 F pour les groupes (sur réservation).
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RENDEZ-VOUS
PARIS
Homo erectus à la conquête du monde Parimusée audacieux de l'Homme. que celui Car, de du puis le film La Guerre du feu de Jean-Jacques Annaud, qui oserait encore faire tourner des acteurs en peaux de bête ? Pour cette exposition, le musée plonge ses visiteurs dans la préhistoire, via un petit théâtre EXPOSITIONS PARIS ■ Les fouilles du Carrousel
A mesure qu'avançaient les travaux du Grand Louvre, le sous-sol livrait aux archéologues l'his toire de cette vaste zone,
optique en 3 dimensions. Le procédé (Virtex 3D) a fait ses preuves à la citadelle de Verdun. Cette fois, un guide virtuel dé taillera aux visiteurs la tech nique de la taille de la pierre tan dis qu'émergeront de l'ombre des nommes préhistoriques au travail. Une autre saynète s'ani
■ Les rues de Paris au XVIIIe siècle
mera autour du feu, dont Homo erectus, âgé de 500 000 à 1,6 mil lion d'années, est supposé s'être rendu maître le premier. A no ter également, deux audiovi suels sur les techniques de re constitution des visages du passé, comme le morphing. Cette tranche de préhistoire,
BRUXELLES
Déambulation à travers des extraits du Tableau de Paris de Louis Sébastien Mercier, une riche icono graphie et 350 objets. Musée Carnavalet, 23, rue de Sévigné, jusqu'au 21 juin. Rens. : 01.42.72.21.13.
■ De l'Orient à l'Occident, sur la Route de la soie Découvrir - par le toucher - les civilisations qui se sont développées le long de cette route mythique entre le IIe' siècle av. J.-C. et le XV1' siècle de notre ère. Musée pour Aveugles,
distrayante, permettra surtout de faire le point sur les travaux des paléontologues français qui ont remonté la piste A'erectus aux quatre coins de la planète : François Semah à Java, Claire Gaillard en Inde, Yves Coppens à Zhoukoudian, Henri de Lumley en Europe. Parce qu'il a es saimé très vite un peu partout clans le monde, cet ancêtre de l'homme a reçu le sobriquet de « cavaleur ». Espérons qu'il fera courir les foules au musée. Rachel Fléaux Musée de l'Homme, 17, place du Trocadéro, du 31 mars 1999 au 15 mars 2000. Rens.: 01.44.05.72.72.
parc du Cinquantenaire, jusqu'au 31 octobre. Rens. : 00.32.2.741.73.00. CHARTRES ■ Comme dans un moulin...
Que raconte-t-on dans la Beauce? Des histoires de meuniers, de minotiers, des histoires de vent, d'en-
PARIS
L'empire des sons
du néolithique jusqu'à la prise du palais des Tuileries, le fameux 10 août 1792. Ainsi ces grenouilles sorties de l'atelier de Bernard Palissy. Emouvante promenade. A noter, entre le 7 et le 21 avril, quelques opérations destinées à marquer les 10 ans de la Pyramide, (dont 3 nocturnes gratuites, les 7,14 et 17 avril). Aile Sully, jusqu'au 28 juin. Rens. : 01.40.20.51.51.
Fermez les yeux, ouvrez les oreilles. En quelques secondes, frémissements, craquements, bourdonne ments... vous entourent. Vous déambulez dans «l'al lée des sons», celle de la perception acoustique avant d'aborder l'espace sérieux - mais non en nuyeux - où est expliqué ce que sont intensité, fréquence, vitesse, propa gation, et autres caracté ristiques physiques du bruit, ainsi que les moyens de lutter contre lui. Qui dit son dit aussi appareil vocal, production de la pa
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role, son musical et audi tion. Tout cela est mis en scène dans une am biance claire et colorée, traduit en anglais, et dou
blé d'une version en braille. Cité des sciences et de l'industrie. Rens.: 01.40.05.80.00, 3615 Villette.
grenages, de moulins. Compa, Pont de Mainvilliers, jusqu'au 31 août. Rens. : 02.37.36.11.30. COLMAR ■ Papillons-Passion
Une collection de lépidoptères patiemment amassée pendant 20 ans. Muséum d'Histoire natu relle, 11, rue de Turenne, jusqu'au 30 avril. Rens. : 03.89.23.84.15. GRENOBLE ■ Du Génie pour l'énergie
«Ecolo-babacool», les énergies renouvelables? que non : soleil, vent, eau... apportent leur écot en matière cle chaleur, d'électricité, de propul sion. Histoire de nous en convaincre quelques ins tallations alentour sont ouvertes au public. Muséum d'Histoire natu relle, 1, rue Dolomieu, jusqu'au 9 mai. Rens. : 04.76.44.05.35. JARVILLE-LA-MALGRANGE (Meurthe-et-Moselle)
■ Mineurs au jour... le jour La vie des mineurs, sou-
RENDEZ-VOUS vent des étrangers, dans les cités du fer, entre 1890 et 1990. Photographies, objets, documents. Musée de l'Histoire du fer, jusqu'au 3 mai. Rens.: 03.83.15.27.70.
L'Age d'or de la céramique chinoise Après les bronzes du Mu sée de Shanghai, voici une autre technique dans la quelle l'Empire du milieu a excellé : la céramique. Et pour illustrer cet art, le mu sée Cernuschi a sélectionné 99 pièces dans la collection Meiyintang - l'un des plus beaux ensembles consti tués par des amateurs eu ropéens passionnés. Au cours des sept siècles re présentés - de la dynastie des Sui (581-618) au début de l'époque Yuan (1279-
MEUDON
■ Le monde des fourmis Après la dinomania, la fourmimania? Si vous en êtes atteint, allez à Meudon : là, champignon nistes, granivores et four mis des bois, - trois des 8000 espèces recensées s'affairent sous vos yeux dans des terrariums. Maison de la nature, ruelle des Ménagères, jusqu'au 20 juin. Rens. : 01.46.26.44.35. NANÇAY (Cher)
■ Soleil, notre bonne étoile Objet de recherche et par fois cle crainte, le Soleil se dévoile dans cette exposi tion interactive de 200 m-' pendant toute l'année 1999, qui sera marquée par l'éclipsé solaire. Espace Ciel Ouvert. Rens. : 02.48.51.18.18. RENNES ■ Planète sons
Que vos pas vous condui sent à Paris (à la Cité des sciences, voir page précé dente), ou à Rennes, vos « interroga-sons» ne res teront pas sans réponse. Centre Colombia, jusqu'au 17 avril. Rens. : 02.99.35.28.28. ROUEN
■ Carthage antique, Carthage mythique C'est un Rouennais, le Père Delattre, qui a fondé ce qui deviendra le musée
de l'exposition. Quant à la Carthage mythique, celle qui, entièrement rasée, a enflammé l'imaginaire occidental, sous la plume de Virgile, Tite-Live ou Flaubert - autre Rouen nais -, elle est évoquée par des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Musée des Antiquités, jusqu'au 16 mai. Rens. : 02.35.98.55.10. TOULOUSE ■ Le Concorde, 30 ans de défis technologiques
L'histoire de cette aven ture technologique et l'avenir du transport supersonique Espace Odyssud à Blagnac, jusqu'au 30 juin. Rens. : 05.61.61.00.06. TOURS
■ Lire dans les nuages Attention! cumulus, cirrus, stratus et autres cumulo-nimbus à l'horizon. Photos, vidéos, jeux inter actifs et station satellite. Muséum d'Histoire natu relle, 3, rue du PrésidentMerville, jusqu'au 20 juin. Rens. : 02.47.64.13.31. VILLENEUVE-D'ASCQ
de Carthage. La ville a donc hérité de son lot d'objets puniques ainsi que de témoins de la Car thage romaine et des dé buts du christianisme. Pas de problème donc pour illustrer la première partie
ET AUSSI...
PARIS
■ Un monde fractal Ambitieuse, cette exposi tion entend conduire le visiteur, en partant de son observation courante - le découpage de la côte bretonne ou les bouquets d'un chou-fleur - au cœur de ce qui se passe en mathématiques, dans les objets fractals. Bibliothèque universitaire, Cité scientifique, jusqu'au 26 mars. Rens. : 03.20.43.69.09.
PARIS ■ Des calendriers de la République à l'exploration du système solaire
Par Jean-Eudes Arlot (Insu, Bureau des longitudes), le 1er avril à 13 heures. Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli. Rens. : 01.43.16.47.47. ■ La vie dans le système solaire et au-delà
Par André Brahic (CNRS), le 6 avril. Palais de l'Institut, salle Hugot, 3, rue Mazarine. Rens. : 01.43.26.59.02. ■ Premières explorations dans le système solaire : l'astronomie au XVIIe siècle
Par Audouin Dollfus (ob servatoire Paris-Meudon), le 12 avril à 19 h 30. ENST, 46, rue Barrault. Rens. : 01.43.13.21.50.
1368) -, les potiers chinois ont joué avec des terres toujours plus denses et pures, et des températures de plus en plus élevées, pour produire des grès blancs ou noirs, des terres cuites polychromes, des cé ladons de Longquan ou les porcelaines blanc bleuté diaphanes de Jingdezhen. Un régal. Musée Cernuschi, 7, ave nue Velasquez, du 4 mars jusqu'au 27 juin. Rens. : 01.45.63.50.75. BOURGES ■ Des mouches et des souris : mécanismes géné tiques et développement des régions céphaliques
Par Sylvie Mazan, le 20 avril à 20 heures. Muséum d'histoire natu relle. Rens. : 02.48.65.37.34.
ABBEVILLE
■ Festival de l'oiseau Expositions, cinéma, conférences, balades, ateliers : la baie de Somme tout entière célèbre les volatiles, du 10 au 18 avril. Rens. : 03.22.24.02.02. NOHÈDES (Pyrénées-Orientales) ■ Traces et indices de la faune sauvage
Une formation naturaliste, à Nohèdes, sur le massif du Madres-Coronat riche d'une cinquantaine d'espèces de mammifères et de quelque 120 espèces d'oiseaux. Du 19 au 24 avril. Rens. : 04.68.05.38.20. SAINT-ÉTIENNE ■ Rêves martiens
A la fin du XIXe siècle, on croyait y voir des canaux, dans les années 30 on trem blait à l'évocation d'affreux
CLERMONT-FERRAND ■ La science des illusions
Par Jacques Ninio, physicien (ENS), le 27 avril. ESC, boulevard Trudaine. Rens. : 04.73.40.72.24. VILLENEUVE-D'ASCQ ■ Image et inconscient
Par Serge Tisseron, psy chiatre, le 20 avril à 18 h 30. ■ Infiniment petit et infini ment complexe
Par Gilles Cohen-Tanoudji, le 27 avril à 18 h 30. Cité scientifique, amphi Kuhlmann. Rens. : 03.20.43.69.09.
hommes verts et, jusque dans les années 60, on pen sait y trouver une végéta tion abondante. Fin des rêves martiens? L'heure est à l'exploration de la pla nète Rouge... Un nouveau spectacle fait le point sur les connaissances. Planétarium, espace Fauriel, à partir du 10 avril. Rens. : 04.77.25.54.92. Rubrique réalisée ^k\ <^k par Maryse Guez f_ j
NEUCHATEL (Suisse)
Un os, deux os, dinos.. Après avoir attiré quelque 80 000 visiteurs, et tenu le devant de la scène pendant près d'un an, les rats cè dent la scène du muséum de Neuchâtel aux dino saures. Un stégosaure, un diplodocus, un camarasaure et surtout, l'allosaure le plus complet connu à ce jour : en tout neuf fossiles, sortis d'un gisement du Wyoming, aux Etats-Unis, ont fait le voyage pour ra conter leur histoire vieille de 145 millions d'années et celle de la fouille qui s'est étalée sur plus cle dix ans.
Mais, si impo santes soientelles, ces «stars américaines ne forment qu'un volet de l'exposition. L'autre tentera de rap peler que les dino saures n'étaient ni aussi énormes, ni aussi féroces que sur les écrans ou dans nos fantasmes ! Muséum d'Histoire na turelle, 14, rue des Terreaux, jusqu'au 20 février 2000. Rens.: 00.41.32.717.79 AVRIL 1999-SCIENCES ET AVENIR® 123
MUSIQUES D'AILLEURS VENU D'AUSTRALIE
Le souffle de l'âme Tous les mois, Yves Blanc* vous donne rendez-vous avec les musiques du monde. Pour commencer, la musique des Aborigènes d'Australie. Surgi du cœur de la terre, le son du didgeridoo émeut. Aujourd'hui, son souffle est apprivoisé par des musiciens occidentaux. trument séculaire du nord de l'Australie, constitué Le didgeridoo est branche un ins d'une grosse d'eucalyptus évidée par les termites, puis gravée et peinte par les Aborigènes. Porté à la bouche, le didgeridoo émet un son inouï, grave et magique, qui vous remue l'âme, entre souffle d'outre-tombe, bourdonnement animal et chuintement futuriste. Pour en jouer, il est impératif de maîtriser la difficile tech nique du souffle continu (ou res piration circulaire), c'est-à-dire d'être capable de continuer à souffler par la bouche tout en remplissant ses poumons par le nez. Les adeptes peuvent ainsi tenir une note pendant trente minutes. Si les peintures aborigènes ont pénétré les galeries chics, de New York à Berlin, c'est le didgeridoo qui émerveille l'Eu ropéen moderne. Nouveau sym bole d'écologie spirituelle et de recherche intérieure, la trompe australienne exerce un charme irrésistible. On raconte que ses sons sans âge autoriseraient le plongeon au plus profond de soi et favoriseraient le recueille ment. A la croisée du New Age et des rituels primitifs, le did geridoo serait le cordon oublié qui nous relie à l'autre monde, celui des rêves... Paré de pou voirs ésotériques, chargé de lé gendes, utilisé par les chamans
mais interdit aux femmes, le did geridoo est un bel objet, qui force le respect. Alors que le vieux continent accueillait des musiques venues d'ailleurs, les bacs des dis quaires se sont remplis de CD bizarres, certains venus d'Aus tralie, soigneusement rangés au rayon Musiques du monde. Mais pas seulement. Car le rock a lui aussi été gagné par la magie de la branche d'eucalyptus. Et tous
les gamins branchés techno échantillonnent le bois du bush à tour de bras. Au point que ce son primitif entre tous se confond aujourd'hui avec les frémissements de l'informa tique. Oui, le didgeridoo fait do rénavant partie de l'environne ment sonore de la planète. Et, surprise, les meilleurs groupes de didgeridoo ne sont plus abo rigènes, pas même australiens, ils sont californiens ! Parmi une
flopée de CD estampillés did geridoo, en voici quelques-uns particulièrement originaux... mais sûrs. Ala croisée de territoires ap paremment fort distants (am biant, jazz et world), l'atmo sphère tribale-digitale de Trance Mission n'est pas sans rappeler quelques bons moments de cet autre compositeur américain passionné des sons du Sud, Jon Hassell. Voyage dans le temps,
Né d'un sexe divin Malgré l'immensité de leur territoire, les Aborigènes partagent au moins une valeur commune, la même essence spirituelle incarnée par le Temps du Rêve. Tout est issu et appartient au « Rêve », pé riode éternelle qui débute avec
l'apparition des dieux. Si leur pays possède une telle diver sité c'est grâce à la venue de ces êtres spirituels qui ont mo difié les contours et les formes de leur continent. Les pein tures, les montagnes, les élé ments, les animaux, les objets
Chez les Aborigènes, le didgeridoo est réservé aux hommes.
124 • SCIENCES ET AVENIR - AVRIL 1 999
témoignent ainsi du passage des divinités sur Terre. Il en va de même pour les instruments de musique. Ainsi, la légende veut qu'un jour, l'un de ces êtres my thiques se soit cassé la figure dans une crevasse. Ne pou vant plus bouger, il décida d'appeler à la rescousse les autres dieux. Hélas ! ses cris ne portaient pas assez loin. La seule solution qu'il trouva alors fut de souffler dans son sexe, qu'il avait fort long. Un son puissant et grave s'échappa de cette corne de brume d'un genre nouveau et se fit entendre jusque dans les endroits les plus reculés d'Australie. Grâce à cela, le dieu fut sauvé par ses pairs. Le didgeridoo était né. Hervé Ratel
MUSIQUES D'AILLEURS EVENEMENTS ■ Les Pygmées
■ La journée de Malika
Chez le peuple des « pe tits hommes », la musique occupe une place prépon dérante. Chaque événe ment, naissance, mariage, funérailles, est rythmé par un thème bien parti culier. Ce CD-Rom pro pose une visite dans un campement de pygmées Aka, une des 22 ethnies qui vivent dans la forêt du bassin congolais. Interac tif, il dispose d'un «atelier musical» où il est possible d'isoler et d'ana lyser les chants des Aka, et même de composer ses propres mélopées. CNRS audiovisuelOrstom-Montparnasse Multimédia.PC et Mac, env. 300 F.
Chaque mois, Malika fait dix heureux. En décou vrant le titre de la chanson mystérieuse proposée par cette nouvelle héroïne virtuelle, il est possible de gagner un CD-Rom Musique -l'encyclopédie en 3D des instruments du monde - ou un CD-audio d'un artiste « Musiques du monde». Ce nouveau jeu
■ Musique rituelle des Murung
L'instrument aborigène porte un nom anglais
paysages improbables, de par tout et de nulle part, qui mixent le bois et la terre, la peau et l'eau, Trance Mission parle au ventre et à la mémoire.De leurs trois opus (Trance Mission, Mean while et Head Light, sur le label américain City of Tribes/TMS), je ne saurais trop vous recommander le premier, une transe grave, rêche et lourde cle légendes, souffles magiques et vrombissements ancestraux, le feu et la vie, une atmosphère qui ne ressemble à aucune autre. Dans un style plus éthéré, Lights in a Fat City apporte au didgeridoo quelques-unes de ses plus belles plages. Cette for mation cosmopolite signe là la bande-son d'un voyage initia tique aux confins de l'Univers : mystique, immense et repo sante. Essentiellement aryth mique, ce disque est propice à la concentration, au repos. [Lights in a Fat City, « Sound Column », sur l'excellent label Extreme/Night & Day). Enfin, si vous cédez vous aussi au charme du bois qui chante, jetez une oreille sur le
Le nom du didgeridoo vient probablement d'un explorateur anglais qui, de retour d'Australie, aurait décrit un drôle d'instrument faisant « didgéridoudidgéridoudldgéridou». Cela étant, on connaît une quarantaine de noms aborigènes dans sa région d'origine, la Terre d'Arnhem. Sa longueur varie entre 1 et 5 mètres.
britannique Dr Didg. Voilà une quinzaine d'années, Graham Wiggins faisait son doctorat de physique à Oxford sur le thème du didgeridoo, alors parfaite ment méconnu en Europe. Quelques années plus tard, quand Wiggins monta son propre groupe, tout naturelle ment il l'appela Dr Didg... Là aussi, préférez les premières inspirations aux derniers dé veloppements de l'actualité. (Dr Didg, Out of The Woods, sur le label Ryko /Harmonia Mundi). Y. B. * Journaliste kMégamix, l'émission culte d'Arte des années 90, Yves Blanc est aujourd'hui producteur de La Planète Bleue, le programme le plus étonnant de Couleur 3/la Radio suisse romande, où il organise des télescopages entre musiques futuristes et musiques pri mitives du bout du monde. Pour Sciences et Avenir, il abordera chaque mois une musique d'ailleurs et proposera les meilleurs enregistrements.
Comme le didgeridoo, l'orgue des Murung est un instrument de musique rituel à bouche. Il accom pagne les cérémonies
ORGUES-À-BOUCHE RITUELS DES MURUNG
sur Internet permet en outre de découvrir deux sites ethnomusicaux : « Les instruments du monde » (www.cdrommusique.com) et « Mondomix » (http://www.mondomix.org/malika). ■ Festival de l'imaginaire
imiAL MOU1H-OJGANS Of IHE MUHUNO BANGLADESH
religieuses de ce peuple tibéto-birman qui vit au Bangladesh, près de la frontière birmane. A découvrir pour sa sonorité à la fois lancinante et envoûtante. Orgues-à-bouche rituels des Murung du Bangladesh, Coll Inédit, Maison des cultures du monde, 100 F.
Danses d'Okinawa ou des peuples du Zambèze, chants des Bushmens et autres cérémonies Qawwali s'invitent à Paris. Débuté en février, ce festival se poursuit jusqu'à la mi-avril. Plusieurs lieux - la Mai son des cultures du monde, l'auditorium de
■ Les percussions du monde
Cliquettes, castagnettes, guimbardes, tubophone, congas, djembé, birimbau et autre... en tout 250 ins truments de percussion venant des 4 coins du monde sont présentés dans cette exposition. Ils ont été choisis parmi la précieuse collection de Gérard Berlioz, spécialiste par ailleurs du tympanon. Mairie du XVI1' arrondis sement de Paris, 71, av Henri-Martin, du 8 au 16 avril.
Saint-Germain-des-Prés, l'Institut du monde arabe, le théâtre équestre Zingaro...-, participent à cette fête de la musique et de l'imaginaire. Renseignements : 01.45.44.72.30/ http://www.mcm.asso.fr
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 125
LIVRES
L'utopie à l'ère des marchands L'utopie mondialiste tient aujourd'hui lieu de discours officiel au capitalisme triomphant. Mais d'où vient cette idéologie ? Pour Armand Mattelart, la « société globale » n'est qu'un avatar de la cité prophétique. piste, c'est le renvoyer dans la tribu des vision Traiternaires, quelqu'un d'uto poètes, prophètes et autres rêveurs. En face, il y a les gens sérieux, ceux qui tra vaillent et qui font des affaires. Un regard un peu critique fait irrémédiablement voler en éclats cette opposition. L'histoire, en effet, montre que ce jugement est partiellement faux. L'utopie mondialiste est aujourd'hui le discours officiel du capitalisme triomphant. A coups de « think global », de « earth is the only market et de the market will de cide », les nouvelles technolo gies surfent sur la mondialisa tion. Ce discours économique et technique s'accompagne le plus souvent d'un jugement de valeur positif : la globalisation du marché accompagnera la sup pression des frontières et des guerres. Mais d'où vient ce dis cours ? S'agit-il d'une nouveauté apparue grâce à l'émergence d'Internet et des nouvelles tech nologies qui abolissent les dis tances ? Ou bien s'agit-il d'une vieille idée habillée de neuf? Pour Armand Mattelart, la cause est entendue, la société globale n'est qu'un avatar de la cité prophétique. Textes à l'ap pui, il démonte le mécanisme qui a abouti à la fabrication de ce discours technico-économique moderne et dont les racines plongent très profon dément dans la culture occi dentale. Son livre est une « in vitation à découvrir cette histoire de la quête de l'unité de la fourmilière humaine et
àrevisiterles républiques d'uto pie depuis que l'humanité a ap pris qu'il existait un quatrième continent et que la Terre avait la forme d'un globe ». Une histoire d'autant plus ur gente à lire et à faire que le dis cours économique américain dominant prétend que « le mar ché est en passe de réussir là où ont échoué les grands em pires et les religions fonda trices -.fusionner l'ensemble des êtres humains dans une communauté globale». En outre, prospérité se conjuguant avec globalisation, les acteurs delà raison marchande seraient aujourd'hui les grands prophètes chargés d'amener l'humanité
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vers son avenir radieux. En d'autres termes, les marchands ont récupéré le rêve et l'utopie. D'où vient donc l'idée d'uto pie ? Elle est bien ancrée dans notre civilisation estime Armand Mattelart qui voit son origine dans la fameuse Cité de Dieu, du christianisme. Une autre ap proche l'aurait conduit à voir clans la République de Platon l'ancêtre des utopies et l'une des sources d'inspiration de saint Augustin. Armand Mattelart dé marre véritablement son his toire au XVIe siècle avec la fa meuse Utopia de Thomas More. Il raconte ensuite la série des utopies qui ont suivi, en passant par Campanella, l'abbé de Saint-
Pierre, Adam Smith, Kant, SaintSimon, Fourier, Proudhon et la Ire Internationale pour enfin ar river à l'époque contemporaine. Pour lui, le flambeau de l'uto pie est alors récupéré par les Etats-Unis et le discours « ma nagerial ». Le mot utopie ne fai sant pas recette, il est remplacé par « global », qui se popularise à partir des années 70. Armand Mattelart remarque finement que le terme « n'a pas de défi nition précise, elle se dissout dans le flou ». En d'autres termes, l'utopie néo-libérale apparaît comme une resucée d'idées très anciennes et par fois très dangereuses. Le livre est évidemment pas sionnant et jette une lumière crue sur quelques-unes des nouvelles badernes à la mode. Un livre sa lutaire, donc. Pourtant, à la lec ture d'Armand Mattelart, on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine déception. Laplus grande utopie de toute l'histoire de l'humanité, celle de Marx, est traitée en quelques lignes : « La croyance dans le triomphe iné luctable du système commu niste ayant rendu les armes, le vieil oracle sur la victoire fa tale du pancapitalisme trou vait enfin son issue. » Un peu court pour une utopie qui a fait des millions de morts. Où sont les prophètes ? Même silence troublant sur la révolution culturelle en Chine, triste utopie qui s'est, là encore, soldée par des dizaines de mil lions de morts. En regard, l'uto pie du Net, de la high-tech et de la société globale paraît bien faible. Le capitalisme n'est pas un système doctrinaire avec des prophètes patentés. C'est un état de fait, que l'on peut déplorer, mais qui ne peut être réduit à un catéchisme figé de croyances ou d'oracles. Quant au discours publicitaire de certaines entre prises « citoyennes du monde » il est difficile de le prendre pour une construction doctrinaire solide. Paul Loubière
Histoire de l'utopie planétaire, de la cité prophétique à la société GLOBALE
Armand Mattelart La Découverte, 425 p., 165 F.
LIVRES Orchidées sans exotisme Les orchidées de France, Belgique et Luxembourg Société française d'orchidophilie Parthénope Collection, 416 p., 260 F.
Avec ses 150 espèces et sous-espèces, cet ou vrage répertorie l'inté gralité des orchidées de nos régions. Sa forme et son côté « pratique » en font un manuel idéal pour connaître les or chidées en pleine nature. Clés de détermination, monographies, cartes de répartition et une icono graphie précise et com plète, permettent une identification facile. Bref, un manuel de ré férence incontournable pour les botanistes et un excellent outil d'initia tion pour ceux qui s'in téressent à ces jolies fleurs zygomorphes. Q
L'Europe à visage couvert Les Masques, rites ET symboles lASOUES en Europe Y.deSike Editions de La Martinière, 168 p., 240 F.
Qu'est-ce qui se cache derrière les masques ? Une enquête ethnolo gique remarquable à tra vers les siècles et les civilisations de notre continent révèle leurs différentes fonctions (re ligieuse, théâtrale, ri tuelle...). Les photogra phies proviennent de la documentation du mu sée de l'Homme à Paris et illustrent à merveille la diversité artistique, même si selon l'auteur, Yvonne de Sike - doc teur en archéologie et en histoire de l'art : « Les masques se ressemblent parce qu'ils racontent. » Un livre qui inspirera les
La physique en questions Cethèmes recueilaussi aborde divers des que variés : la cinématique, la dy namique, la loi de conserva tion, etc. En 135 pages, au travers d'un jeu de questions et de ré ponses, se fondant tant sur les connaissances que sur la réflexion pure, le lecteur renoue, à son rythme et à sa mesure, avec les plus grandes lois de la physique. L'auteur, en seignant et chercheur en physique plus manuels comme les plus intellectuels. To u t p u b l i c . □
Le plaisir des gemmes Larousse des pierres précieuses Pierre Bariand et Jean-Paul Poirot Larousse, 288 p., 400 illustrations, 250 F.
De A comme agate, la bien connue, à Z comme zoïsite, un aluminosilicate de calcium hydroxylé cristallisant dans
théorique à l'université de Nice, est connu pour ses talents de vulgarisateur et d'épistémologue. Les illus trations d'Yves Guézou ajou tent une dimension supplé mentaire à l'ouvrage tout en aidant à sa compréhension. Un livre indispensable pour se rappeler que la physique est aussi un jeu. Mécanique, Jean-Marc Lévy-Leblond, illustré par Yves Guézou, Vuibert, 135p., 90 F.
le système orthorhom- moyens d'authentificabique dont le nom vient tion. Un joyau ! Q d'un minéralogiste au trichien, le baron von Inventaire Zoïs (1747-1819), vous de thérapies saurez tout avec cet ou La Maladie vrage griffé Larousse. d'Alzheimer Mise à jour d'une publi ' Isabelle cation de 1985, ce très Jalenques beau livre est présenté ■fe. Hachette comme le seul ouvrage littérature, 190 p., 88 F. de référence dans le do maine de lagemmologie. La maladie d'Alzheimer A découvrir également atteint 300 000 personnes les chapitres sur l'his en France, surtout des toire et la symbolique des personnes âgées de plus gemmes, leurs qualités de 65 ans. Isabelle substantielles et, mo Jalenques décrit les dernité oblige, les contre troubles de cette mala façons ainsi que les die en faisant un invenLA MALADIE □'ALZHEIMER
1
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Tiens bon la vague i Le livre est double, à la fois manuel de navigation et histoire de la voile. Il explique l'essentiel de ce qu'il faut savoir avant de s'embarquer (la météo, les vents, les cartes, et même les noeuds marins...) et raconte l'histoire de la voile, depuis les origines jusqu'aux grandes courses d'aujourd'hui. Les images sont très mélangées, certaines sont superbes, d'autres... L'ensemble constitue toutefois une mine de renseignements indis pensables pour les amoureux de la voile. Voiles, voiliers, Michel Deshors, Editions Nathan, 240 p., 198 F.
taire des thérapies dont le corps médical dispose. Un ouvrage utile pour les malades ou leur en tourage. Q
La plume et l'œuf Les oiseaux de France Jean-Claude Chantelat Guides Verts Solar, 480p., 165F (5e édition).
Un oiseau se perche sur la fenêtre, sur une branche ou virevolte dans le ciel. Une hiron delle ou un martinet ? Une mésange charbon nière ou une bergeron nette printanière ? Un pigeon ramier ou une tourterelle des bois? Ce guide, fort des ses 500 photos et de ses notes techniques, vous accompagnera dans l'identification de plus d'une centaine d'oiseaux. Idéal pour s'initier. Q
Croisière sur la pierre Les Vieux Ponts Jean Mesqui Ed. Arthaud, 143 p., 198 F.
Cet ouvrage est avant tout un album des ponts français, des plus connus dans les grandes cités aux plus modestes dans les campagnes. L'auteur évoque le passé de ces constructions en expli quant, dans un style fluide, leur rôle à travers l'histoire et l'évolution de leur architecture. Une occasion de regarder les ponts d'un autre œil, de s'y attarder au hasard d'une traversée. Tout public. Q Rubrique réalisée par Paul Loubière avec la rédaction, Eric Raphaël, et Valérie Perez
AVRIL 1999 - SCIENCES ET AVENIR • 127
LE CIEL EN AVRIL par Pierre Kohler Aspect du ciel à la mi-avril vers 22 h 30 (heure légale)
NORD
OUEST
OÙ SONT LES PLANÈTES? Depuis que Jupiter et Saturne sont inobservables, la seule pla nète observable à l'œil nu dans le ciel du soir est VÉNUS, qui présente une phase qui décroît. Dans un petit instrument, l'on peut donc suivre la formation de son croissant, qui s'amincit tandis que son diamètre apparent aug mente. Son éclat est aussi en aug mentation constante. Vénus est ainsi la première «étoile» à s'al lumer dans le crépuscule, pour se coucher 2 minutes plus tard. Exactement à minuit le 10. Ne manquez pas de suivre sa glissade sous l'amas des Pléiades pendant 4 jours à partir de cette date.
* Arcturus
BALANCE
M
VIERGE -
<£> •
+
*
• SCORPION
AMAS
L, JT \
1
>
Spica
'< SO- , * i
DANS LA NUIT DU 2 AU 3 Conjonction Lune-Mars. Toute la nuit, la Lune, quasi pleine, accompagnera la planète Rouge dans son parcours céleste, mais c'est en fin de nuit que les deux astres seront au plus près l'un de l'autre, sur l'horizon sud-ouest. Ils ne seront pas encore couchés lorsque l'aube blanchira à l'est, peu après 7 heures.
MARS, dans la Balance puis dans la Vierge, voit aussi son éclat aug menter légèrement tout au long du mois. Son diamètre apparent relativement réduit (le tiers de ce lui de Vénus) n'en fait pas un astre spectaculaire au télescope. A suivre à l'œil nu : son rapproche ment en direction de l'étoile Spica de la Vierge, puis son mouvement en sens inverse. La planète se lève à 21h40 et n'est pas tout à fait couchée quand le jour se lève.
que la planète restera basse. Le 14, juste avant l'aube, elle se trou vera en conjonction assez proche (2°) avec un fin croissant de Lune, bas sur l'horizon est. Ce sera une bonne occasion de la repérer, dans ces conditions assez diffi ciles : à tenter pendant quelques minutes seulement, aux jumelles, autour de 6h40.
MERCURE sera en elongation maximale le 16 mais dans des conditions défavorables qui font
MÉTÉORITES. Dans la nuit du 22 au 23, surtout en seconde moi tié de nuit, l'on pourra assister au
PHÉNOMÈNES INTÉRESSANTS
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LE 11 Vénus près des Pléiades. L'étoile du Berger se placera ce soir-là à seulement 3° au-dessous de l'amas ouvert d'étoiles de la constellation du Taureau. Le mouvement propre de Vénus sur le ciel étant plus faible que celui de la Lune, cette conjonction se contemplera aussi pen dant quelques jours avant et après cette date.
maximum d'apparitions de l'es saim des Lyrides puis cinq jours plus tard à celui des Alpha scorpides. Les Lyrides, qui laissent des traînées persistantes, sont de loin les plus intéressantes. L'écart théorique moyen est de 3 minutes entre deux apparitions. OCCULTATIONS. L'on notera ce mois-ci quelques belles dispa ritions derrière la Lune. D'abord, le 11, celle de la planète Uranus, première d'une série étalée sur un an. Avoir aux jumelles, en se conde moitié de nuit, au lende main du dernier quartier. Lever
de la Lune vers 5 heures du matin. Puis les connaisseurs apprécie ront, le 18, l'occultation complète avec immersion et emersion, de l'étoile gamma du Taureau (de 4e grandeur). La disparition de l'étoile, à23h4, précédera du reste de peu sa réapparition, 12 minutes plus tard. La Lune sera en fin croissant, seulement deux jours et demi après la nouvelle Lune. Un beau spectacle. Enfin l'on pourra voir une belle disparition de Régulus, brillante étoile du Lion, le 24. Immersion à 23 h 26. NB. Tous les instants de cette rubrique sont exprimés en heure légale.
LE CIEL EN AVRIL
OUEST
A NOTER
* COCHER Ca|,e,la Procyon
\ Bételgeuse
f\
H.
TA U R E A U . ,
\
^ V
J
^Hf
LE 18 Conjonction Lune-Vénus. En soirée, la Lune alors en très mince croissant (seulement deux jours et demi d'âge) passera à 7° de Vénus. Aldébaran du Taureau sera juste à côté du couple. Elle sera elle-même au plus près de notre satellite le lendemain, et participera donc à cette scène de rapprochement céleste.
LE FAIT DU MOIS
DES FLASHS DANS LE CIEL Si les ficiels passages ne surprennent de satellitesplus arti guère, certains observateurs ont cependant pu être étonnés de voir jaillir dans le ciel des flashs de lumière en mouvement, étalés sur deux ou trois secondes. Il ne peut y avoir confusion avec un «bolide» (très brillante étoile fi lante) dans la mesure où la traî née lumineuse en question ne dé
LE 29 Conjonction Lune-Mars. Pour la seconde fois du mois, la Lune pratiquement pleine sera proche (écartement minimal en soirée cette fois) de la planète Rouge. A observer dès la tombée de la nuit à partir de 21 h 30, les deux astres étant déjà levés depuis une heure et demie.
crit sur le ciel qu'un trait de lu mière assez court, ne dépassant guère 1° ou 2° de long. Et l'on a peine à croire qu'il s'agisse d'un satellite artificiel, dans la mesure où les plus brillants d'entre eux (actuellement la station Mir) n'ont pas un éclat plus brillant que la magnitude -2 (équivalente à celle de la planète Jupiter), ce qui est déjà remarquable. Pour tant, ces flashes, atteignent une grandeur négative de -7, supé rieure à celle de Vénus (4), est l'astre le plus lumineux du ciel
Flash d'un satellite Iridium. (hormis la Lune et le Soleil évi demment). Un tel éclat leur per met d'être vus en plein jour! Ces phénomènes célestes surprenants - il s'en produit en moyenne un chaque nuit pour
LUNE. Les phases se succéde ront à partir d'une phase quasi pleine, avec DQ dans la nuit du 8 au 9, NL le 16, PQ le 22 et PL le 30. Le premier croissant de la jeune Lune est à rechercher le 17 au soir entre 21 h 15 et 22 h 15. SOLEIL. L'équation de temps sera nulle le 16 : ce jour-là donc pas de correction à appliquer à l'heure lue au Soleil (en dehors bien entendu de la correction de longitude). SYMBOLES ^■à Nouvelle Lune (NL) m j Premier quartier (PQ) Q Pleine Lune (PL) ( m Dernier quartier (DQ)
un lieu donné - sont dus à la ré flexion des rayons solaire sur les antennes (et non les pan neaux solaires comme on l'a d'abord cru) des satellites de téléphonie globale Iridium. Environ 70 satellites de ce type ont été placés sur des orbites à 800 kilomètres. La grande di mension et le fort pouvoir ré flecteur de ces antennes expli quent ces sursauts de brillance lorsqu'elles renvoient les rayons solaires, comme un miroir, en direction de l'observateur. □
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COURRIER Le Nino de l'Atlantique Dans l'article intitulé « L'At lantique a aussi son Nino », paru dans votre n° 624 cle février 1999, page 29, il est écrit, apparem ment sous ma dictée, que « les alizés du Pacifique [...] tra versant l'Amérique centrale provoquent [un Nino sur l'At lantique] ». Il s'agit là d'une dé formation de mes propos. Il est bien évidemment erroné d'écrire que les alizés du Pacifique (souf flant toujours, comme ceux de l'Atlantique, de l'est vers l'ouest) traversent l'Amérique centrale et « arrivent » dans l'Atlantique. Si la courroie de transmission entre un phénomène El Nino sur le Pacifique et sa réponse (retardée) de même type sur l'Atlantique est bien d'ordre atmosphérique, celle-ci se tra duit principalement par un déplacement vers l'est de tout l'ensemble du système de cir culation atmosphérique au ni veau de la ceinture équatoriale (cellules atmosphériques de Walker).
C'est ce déplacement zonal qui peut provoquer une accélé ration des alizés dans la zone équatoriale ouest de l'Atlan tique (au large du Brésil) au moment de l'établissement du Nino dans le Pacifique est equa torial ; cette accélération est ensuite généralement suivie d'une décélération de ces alizés au même endroit, provoquant, avec retard (quelques semaines à quelques mois), un Nino sur l'Atlantique. [...] Jacques Servain Brest (Finistère)
Siège antichoc en quête de paternité Dans le numéro 625 de mars 1999, se trouve page 24, un ar ticle concernant la trouvaille de Muhamed Nabeel Tarabisky. L'invention du siège « mobik » compensant le choc frontal a été faite par un ingénieur fran çais : François Lemaire, il y a une quinzaine d'années au moins, peut-être plus. Son sys tème de siège a été breveté. De puis François Lemaire est dé-
Service abonnements : 01.40.26.86.11 8, rue d'Abqukir, 75002 Paris Nouvelle adresse : Sciences et Avenir 62, rue de Richelieu 75002 Paris Tel : 01.55.35.56.00. Fax : 01.55.35.56.04. 3615 SEA. Internet : ScAv®aol.com Directeur de la rédaction Georges GOLBÉRINE 56.02 Rédacteurs en chef Jérôme VINCENT 56.28 Laurent MAYET (hors-série) 56.06 Rédacteurs en chef adjoints Philippe HOUDART 56.29, Aline KINER (sciences du passé, environnement) 56.42, Paul LOUBIÈRE 56.35, François MALYE 56.56.
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130 «SCIENCES ET AVENIR- AVRIL 1999
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Erratum « L'Intelligence » de Jean-Louis Labarrière Dans son numéro 622 consacré à l'intelligence, Sciences et Avenir a publié un article titré « Terra Inco gnita ». Une coupe malencontreuse a supprimé la référence au texte de Jean-Louis Labarrière dont l'auteur de l'article de cédé, le brevet a dû tomber en déshérence. A l'époque, aucun constructeur n'a répondu favo rablement. J'ai essayé ce siège dont le déplacement en avant était ralenti par des ressorts et une angulation du bâti mobile, très astucieuse. Seul inconvé nient, il fallait relever le tableau de bord pour éviter le choc sur le ligament tibio-rotulien ou la rotule, en fonction de la taille du passager. Un lecteur anonyme
Le district de la Hague recrute Le district de la Hague recrute un ingénieur pour la direction d'un centre astronomique : Observatoire-planétarium-expositions permanentes et tempo raires, laboratoires et parc paysager. Votre mission : définir le fonctionnement du centre et en assurer la future direction. Votre profil : formation scientifique supérieure, connaissances en astronomie et expérience dans un poste similaire souhaitée. Adresser lettre de motivation et CV à : Monsieur le Président du District de la Hague, place de la Madeleine, 50440 Beaumont-Hague.
Intelligence, divergences... A la lecture de votre dossier sur l'intelligence, j'ai été frappé par les divergences d'avis entre deux articles de votre maga zine. Tout d'abord dans votre numéro de novembre 1997, dans le dossier « robots », à la page 106, clans l'interview de Hugo de Garis, celui-ci affirme
Sciences et Avenir s'est lar gement inspiré. A noter que le texte de JeanLouis Labarrière intitulé « L'intelligence» a été publié dans Notions de philosophie, un ouvrage en trois volumes dirigé par Denis Kambouchner, Folio essais, Gallimard. que dans un avenir proche, l'in telligence artificielle subira une évolution tellement rapide que la question se posera de savoir qui des hommes ou des robots restera sur Terre. Ensuite, à la page 68 du nu méro 622, l'article de Paul Loubière se termine de manière to talement opposée, en concluant que l'intelligence artificielle est encore bien loin de pouvoir réa liser des actes simples de la vie quotidienne que nous effec tuons sans y penser : marcher, reconnaître quelqu'un, parler, sentir. Etant fasciné par ce genre de nouvelles, j'aimerais avoirplus de précisions qui me permet traient de me faire une opinion plus claire et plus pointue. Eric Delhaye Noisiel (Seine-et-Marne) S. et A. : Hugo de Garis est un chercheur visionnaire ins tallé à Kyoto, au Japon. Il pense que les intelligences ar tificielles dépasseront très ra pidement les capacités de l'homme. Son discours, ico noclaste, méritait selon nous d'être reproduit. Mais il ne donne aucune date pour la réalisation de ses prédic tions... Et, défait, il n'y a pour l'instant aucune réali sation concrète qui rivalise avec le bon sens humain. Que sepassera-t-il dans dix, cinquante ou cent, ans ? Hugo de Garis a une opinion. D'autres cliercheurs tout aussicompétents ont des idées très différentes. Ces oppositions dans le monde de la recherche sont fréquentes et contribuent à la progression du débat. L'avenir tranchera.
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