POSTER : La plaque de verre ondulé Saint-Gobain : émancipation d'un "matériau de complément"

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LA PLAQUE DE VERRE ONDULÉ SAINT-GOBAIN :

ÉMANCIPATION D’UN « MATÉRIAU DE COMPLÉMENT »

QUENTIN ROUSSEL

D’UN MATÉRIAU DE COMPLÉMENT VERS UN MATÉRIAU AUTONOME SUJET

HISTORIQUE

A travers une publicité de 1950, Saint-Gobain louait la rationalité du verre ondulé, un matériau aujourd’hui disparu qui est à l’origine du panneau plastique, une solution économique aujourd’hui très répandue. La découverte de cette publicité a lancé un travail de recherche sur l’histoire de ce produit verrier afin de comprendre le passage du verre au plastique dans la construction, ainsi que la genèse d’un matériau banalisé. Le verre ondulé, en tant que nouveau matériau issu de l’industrie verrière, a été capable de répondre à une grande diversité programmatique à laquelle s’intéresse cette recherche. Il s’agit donc de porter un regard sur la production architecturale des TrenteGlorieuses à travers les thèmes de la standardisation et de la lumière naturelle.

La diversification des produits verriers de SaintGobain amène, à partir de 1932, la mise au point de plaques de verre complémentaires aux panneaux standardisés d’amiante-ciment. L’étude des brevets montre qu’elles reprennent les mêmes dimensions et ondulations afin d’intégrer un apport lumineux à un système de couverture légère et économique, essentiellement liée à une activité industrielle. La Seconde Guerre Mondiale va mettre en sommeil ces études et repousser la commercialisation du produit à 1946. D’abord associé uniquement à la couverture, le verre ondulé s’éloigne de son but initial : des utilisations non conventionnelles sont rapidement observées, au point où Saint-Gobain décide de faire évoluer son produit afin de répondre techniquement à ces nouveaux usages, mais aussi en permettre d’autres. Différents types de « VERONDULIT » sont alors lancés pour que le produit obtienne une place de choix dans l’architecture et le design.

PROCÉDÉ TECHNIQUE Selon le procédé de la coulée continue : à la sortie du four, une machine lamineuse forme un ruban de glace incisé à la longueur voulue sur les ¾ de son épaisseur. La feuille malléable est positionnée sur des formes où elle est emboutie par une contre forme, obtenant l’ondulation. Elle refroidie sur la forme pour éviter toute déformation puis est découpée en sortie d’étenderie.

1940

S-G : développement nouveaux produits

1945

Seconde Guerre Mondiale

1955

1960

S-G : commercialisation et amélioration des nouveaux produits

1965

5,1 cm + verre

17,7 cm

109,7 cm = 6

1/2

ondes

Arrêt

Arrêt + comm.

Arrêt

1980

1985

1990

1995

S-G : renouveau de l’entreprise, cession de la production des produits tombés en désuétude

TYPE I

GRANDES ONDES, ARMÉ

PETITES ONDES, ARMÉ

PETITES ONDES

MISE EN ŒUVRE : indépendant ou raccordé avec les plaques d’amianteciment.

MISE EN ŒUVRE : indépendant ou raccordé avec les tôles normalisées (fer galvanisé ou aluminium).

MISE EN ŒUVRE : indépendant ou raccordé avec les tôles normalisées (fer galvanisé ou aluminium).

200 cm

125 cm ondes

1975

TYPE G

APPLICATIONS : toiture, bardage, intérieur (cloison). CARACTÉRISTIQUES : Face striée, face lisse. Treillis métallique.

1/2

1970

S-G : tentatives de relance des nouveaux produits

TYPE A

92 cm = 5

Arrêt

Comm.

Études

Comm.

1950

TYPE B

Dimensions (cm)

Nbr ondes

Ep. verre (mm)

5

1/2

92 x 152

5

1/2

6à7

109,7 x 125

6

1/2

6à7

109,7 x 125

6

1/2

6à7

92 x 125

6à7

200 cm

1935

VERONDULIT TYPE A VERONDULIT TYPE G VERONDULIT TYPE I RIDOVER

Commercialisation

Commercialisation

Mise en someil

Premières toitures

Lancement études

VERRE ONDULÉ SAINT-GOBAIN

Mais les années 1960 voient l’apparition de la concurrence des plastiques et du bardage de verre de très grand format « PROFILIT ». Le « RIDOVER » est donc lancé pour remplacer à terme le verre ondulé classique mais signe un échec commercial. Le verre ondulé disparaitra définitivement du catalogue de SaintGobain en 1984 après une dégradation progressive de son image.

APPLICATIONS : toiture, bardage, intérieur (cloison). CARACTÉRISTIQUES : Face striée, face lisse. Treillis métallique.

Poids (kg) 20 25

82,6 cm = 11 ondes 7,6 cm

1,8 cm + verre

Dimensions (cm)

82,6 x 200

Nbr ondes 11

Ep. verre (mm) 6à7

APPLICATIONS : toiture, bardage, intérieur (décor, cloison, éclairage artificiel). CARACTÉRISTIQUES : Face imprimée, face lisse.

Non armé. Poids (kg) 33

82,6 cm = 11 ondes 7,6 cm

1,8 cm + verre

Dimensions (cm)

Nbr ondes

Ep. verre (mm)

Poids (kg)

82,6 x 200

11

5à6

28

82,6 x 300

11

5à6

42

82,6 x 150

11

5à6

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UN MATÉRIAU INNOVANT CAPABLE DE RÉPONDRE À UNE DIVERSITÉ PROGRAMMATIQUE AGRICULTURE / INDUSTRIE :

ÉCLAIRAGE RATIONNEL DE GRANDES SUPERFICIES

ARCHITECTURE SCOLAIRE :

CONSTRUCTIONS STANDARDISÉES D’APRÈS-GUERRE

ARCHITECTURE RELIGIEUSE :

Usine ROSY - Ruitz - 1961 (Saint-Font, ingénieur). Type A : bardage indépendant, couverture intégrée à l’amiante-ciment.

Ecole industrialisée - Grenoble - 1958 (Marcel Welti, architecte). Type G : cloison intérieure entre les salles de cours et la circulation centrale.

Eglise Sainte-Agnès - Fontaine-les-Grès - 1955 (Michel Marot, architecte). Type G : vitraux colorés. Jean-Claude Vignes graveur.

ÉMERGENCE D’UNE NOUVELLE ESTHÉTIQUE SACRÉE


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