STARS DU SPORT Le Grand Chelem de Rafael Nadal Éte 2011 n°95 – CHF 10.-
Portraits d’athlètes au sommet Richard Mille, entre audace et succès Un été chic et show
TRAJECTOIRE n°95
SOMMAIRE Été 2011
10 RUE DU RHÔNE
Dernières nouvelles de l’artère du luxe.
16 REPéRAGES
Quelques adresses sélectionnées pour vous.
20 FESTIVALS
Les moments forts du Paléo, de Gstaad, de Verbier et du Montreux Jazz Festival.
30 INVITé
Entretien hors court de Rafael Nadal, véritable icône de la terre battue.
34 RICHARD MILLE
Rencontre d’un homme au style unique et audacieux dans le monde de la haute horlogerie.
40 PISCINES
Les bons plans de l’été.
54 FESTIVAL DE CANNES
Une journée de star avec Chopard.
58 MODE
Collection de bikinis à croquer !
66 SPéCIAL SPORTIFS
Neuf portraits d’athlètes au top
66 Laird Hamilton 68 Aimee Mullins 70 Jenson Button 72 Lia Salvo 74 Sergio Garcia 76 Camille Lacourt 78 Usain Bolt 80 Donna Bertarelli 82 Steve Guerdat
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SOMMAIRE Été 2011
88 SAGA
Mercedes : 125 ans d’histoire – 2ème partie.
94 AUTOMOBILE
Volvo présente l’édition limitée « Volvo Ocean Race ».
98 PSYCHOLOGIE
Tics et Tocs.
100 INTéRIEUR
Visite guidée d’une maison très « Rive Gauche ».
104 DESIGN
Chistophe Pillet nous ouvre les portes de son univers.
108 SAVEURS
Claude Frôté, un grand chef étoilé à Neuchâtel.
114 CIGARE
Membre fondateur de l’Association Suisse des Golfeurs Indépendants, Pascal Germanier est un épicurien dans l’âme.
118 BEAUTé
Le soleil dans la peau.
130 ESCAPADE
Un périple initiatique à l’Ouest de l’Angleterre.
136 DESTINATIONS
Sélection des plus beaux palaces à travers le globe.
142 PEOPLE
Retour sur les plus belles soirées.
Erratum Une erreur s’est glissée dans l’article « Saga Mercedes-Benz Partie 1 », publié dans l’édition n° 94 de Trajectoire, il fallait lire : En 1888, John Boyd Dunlop crée le premier pneu automobile gonflable, et six ans plus tard, un volant de forme circulaire se substitue au principe de direction à manivelle…
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EN VUE
RUE DU RHÔNE Dernières nouvelles de l’artère du luxe
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N°
GUCCI
ENFANTS
BOUTIQUE
L’Atelier des Artisans
Baby Dior
Bel Air
Quelques clients chanceux ont eu l’opportu-
Cette saison, la collection Baby Dior part en ba-
Genève accueille depuis peu la première
nité de découvrir l’Atelier des Artisans, il y a
lade dans la maison d’enfance de Christian Dior
adresse suisse de Bel Air, la marque parisienne
quelques semaines à la boutique Gucci de la rue
à Granville et prend la couture comme thème
de prêt à porter féminin. La collection été
du Rhône. Un évènement spécial initié en 2011
de prédilection. Les petites filles s’habillent de
2011 puise son inspiration dans le glamour des
par la marque afin de présenter au public ses
robes sophistiquées très haute couture. Recon-
années 1960, façon Brigitte Bardot. Les modèles
ateliers de maroquinerie situés à Florence. Tout
naissable par la taille cintrée, les nœuds et les
font la part belle aux couleurs pastels, avec des
au long de l’année, les artisans les plus expéri-
plis, la ligne « Corolle » évoque les années cin-
tons corail, turquoise, beiges ou irisés et paille-
mentés de la Maison voyagent ainsi à travers le
quante en version modernisée. Les tons pastels
tés pour les tenues nocturnes. Bel Air habille
monde pour mettre en lumière leur savoir-faire
se mêlent à des tissus particulièrement travaillés,
pour cette saison les femmes en combinaisons,
dans certaines boutiques Gucci. Installés sur des
tels que l’organza. Les garçons aussi jouent aux
courtes ou longues - la tenue indispensable
tables de travail spécialement mises en place
grands en portant des modèles inspirés de la
de cet été - en robes aux tailles marquées ou
pour l’occasion, les artisans réalisent leur travail
collection homme. Outre le bleu, le gris et le
pantalons de toutes les couleurs. Les matières
face aux clients. Cette tournée met à l’honneur
blanc – les couleurs chères à Monsieur Dior – les
sont fluides: lin, soie ou coton organique. La
la maroquinerie, dont les sacs Handmade et
tons sont jaune fluo ou bleu électrique. Cet été,
boutique propose également des sacs, po-
Snaffle Bit. L’atelier a déjà eu lieu à Boston,
Baby Dior propose un modèle inédit de souliers
chettes, bijoux et, nouveauté cette année, des
Berlin, Genève, Bruxelles et Dubai. Cet été, il
sportswear chic pour garçons : la basket-sandale.
maillots de bain. A deux ou trois articles près,
fera halte à Milan, New Delhi, Vienne, Londres
La collection pour bébé s’inscrit quant à elle
l’enseigne genevoise comprend l’intégralité de
et Budapest. D’autres destinations suivront par
dans la même continuité, en misant sur la qualité
la collection, avec les mêmes modèles que ceux
la suite. —
des matières et travail des finitions. —
disponibles à Paris. —
GUCCI
DIOR
BEL AIR
Rue du Rhône 92
Rue du Rhône 60
Rue du Prince 10
1204 Genève
1204 Genève
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L’ÉCOUTE SEULE NE SUFFIT PAS. IL FAUT L’OREILLE ABSOLUE. Georges Ammann, accordeur de pianos pour Steinway & Sons, Hambourg, Allemagne
Grâce à son oreille remarquable, le Suisse Georges Ammann est capable de détecter des variations de ton infimes lorsqu’il
Nous sommes fiers
accorde un Steinway, apportant sa touche finale aux préparatifs de moments musicaux d’exception. Un scénario identique
d’être partenaire
se déroule au quotidien dans tous les bureaux de Julius Baer, où une attention sans faille et une sensibilité en constant éveil
du Verbier Festival et de
assurent aux clients un service hors pair.
soutenir les jeunes
Fondé en 1890, Julius Baer est le plus important groupe suisse de private banking.
talents de son Académie.
Verbier Festival 15-31 juillet 2011
Votre contact à Verbier: Patrick Héritier, tél. +41 (0) 58 889 71 01, rue de la Poste 25, 1936 Verbier. www.juliusbaer.ch. Dans plus de 40 villes dans le monde entier dont 16 en Suisse: à Zurich (siège principal), Ascona, Bâle, Berne, Brigue/Zermatt, Crans- Montana, Genève, Kreuzlingen, Lausanne, Lucerne, Lugano, Saint- Gall, Saint- Moritz, Sion, Verbier et Zoug.
L’INVITÉ
COUVERTURE Par Roger JAUNIN Photos Ella LING
RAFAEL NADAL D’abord rival, ensuite successeur de Roger Federer, le joueur espagnol est devenu une véritable icône auprès des jeunes passionnés de tennis. Plutôt discret hors le court, « Rafa » est aussi, et surtout, un homme sensible et attachant.
A
vec neuf titres Grand Chelem, dont cinq à Roland-Garros, deux finales à Wimbledon et autant de victoires en Coupe Davis, un titre de champion olympique à son palmarès, Rafael Nadal a bien mérité d’être désigné comme le digne successeur de Sa Majesté Roger Federer. A tout juste 25 ans, le jeune joueur espagnol a d’ores et déjà marqué l’histoire du tennis et, aujourd’hui, rien ne dit qu’un jour il ne fera pas mieux que le Maître du jeu.
Nadal Foundation ». Celle-ci focalise ses actions sur le territoire espagnol et dans les pays en voie de développement. Ses objectifs sont l’aide sociale, la coopération au développement et la promotion du sport en tant qu’outil d’intégration pour les personnes qui en ont le plus besoin, comme ceux ayant un handicap, les immigrants ou ceux dans une situation d’exclusion sociale ; avec une attention spéciale pour les enfants et la jeunesse.
Né à Majorque au sein d’une famille très unie, « Rafa » s’est très vite révélé comme l’un des plus talentueux espoirs du tennis espagnol. Passé professionnel à l’âge de seize ans il n’a depuis jamais cessé de gravir les échelons de la hiérarchie, jusqu’à ravir, le 18 août 2008, la première place du classement mondial à Roger Federer. Sa stature, ses allures de grand combattant et ses tenues le plus souvent bigarrées ont fait de ce jeune homme plutôt réservé hors le court une véritable icône des jeunes passionnés de tennis.
Rafael Nadal, depuis toujours ou presque vous travaillez avec votre oncle Toni, lui-même ancien footballeur professionnel. Est-ce pour vous un besoin impérieux d’être entouré de gens qui vous sont naturellement proches ? Toni a en effet été à mes côtés depuis que j’ai commencé à jouer au tennis. Il a été à la fois mon entraîneur et mon oncle, et avec le temps nous sommes parvenus à créer une énorme complicité. Ainsi, il a toute la liberté du monde pour me dire ce qu’il attend de moi. Je crois que cela a été très important dans ma carrière.
Avec quelques 40 millions de dollars de gains en tournois, Rafael Nadal est devenu le troisième joueur de tennis le mieux récompensé de ses victoires. Et il n’est guère que Roger Federer et Pete Sampras qui, à ce jour, ont fait (un peu) mieux. Retour de services, en février 2008 il lance « The Rafa
Vous avez d’ores et déjà marqué l’histoire du tennis. Etait-ce un but en soi ? Aussi loin que remontent vos souvenirs, avez-vous toujours espéré être un jour numéro un mondial ? Non, je n’ai jamais dit que mon objectif était d’être numéro un. Pour moi, ce qui importe,
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c’est de remporter des tournois et, grâce à cela, d’être le plus haut possible dans le classement mondial. Atteindre la première place est une bonne chose, mais s’il y en a un autre qui est meilleur que vous, il n’y a rien d’autre à faire que de continuer à travailler et à tenter de s’améliorer. Que ressentez-vous lorsque vous entrez sur le court et que vous entendez le speaker annoncer « Rafael Nadal, Espagne, numéro un mondial » ? A chaque fois que je pénètre sur un court, je ressens cela comme quelque chose d’important, un moment de tension et de nervosité qui dépend du match. Qu’on annonce ou pas que je suis numéro un, deux ou trois ne change rien pour moi. Chaque rencontre a ses propres données, sa propre histoire et je sais parfaitement que je ne suis jamais à l’abri d’une défaite. Ce qui se passe avant le début des échanges est de peu d’importance… En Espagne, le football est le sport roi. Pourquoi avez-vous choisi le tennis ? C’est un sport qui me va bien et qui m’a toujours beaucoup plu. J’ai également joué au football jusqu’à l’âge de 11 ans, et là, il a fallu que je fasse un choix. Le football est un sport que j’apprécie et dans une certaine mesure cela m’aurait sans doute plu d’être footballeur. Mais je crois aussi que ma décision a été la bonne…
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RENCONTRE
HORLOGERIE Par Fabrice ESCHMANN / BIPH Photos prises à l’Hôtel des Bergues par Fred MERZ / Rezo
« J’aime tout faire à l’Inverse des autres » En 2001 lorsque sort sa première montre, Richard Mille ébranle le landerneau par son audace. La vision nouvelle de la haute horlogerie qu’il amène lui vaut rapidement succès et notoriété auprès des amateurs de belles montres. La partie n’était pourtant pas gagnée d’avance.
I
l le dit en plaisantant, mais la comparaison est succulente : « Je suis un peu comme le Parti révolutionnaire institutionnel mexicain. » Institutionnel, car reconnu et admiré – voire envié – dans le monde de la haute horlogerie ; révolutionnaire, car il ne fait rien comme les autres. « Certains disent même qu’il y a un avant et un après Richard Mille, mais ça me fait rougir. » Humble, il est le premier étonné de son succès fulgurant. Non pas qu’il doutait de l’idée qu’il se faisait de l’horlogerie, mais celle-ci représentait une telle rupture avec les codes établis, qu’il ne pouvait prévoir l’accueil qu’on allait lui réserver. Il n’a pas attendu longtemps pour le savoir. A peine son premier modèle présenté en 2001, il reçoit des centaines de promesses d’achat, alors même qu’il ne produit qu’au compte-goutte. Il remet la forme tonneau au goût du jour, plus moderne que jamais sous son crayon. Mais son concept va bien plus loin : il est le premier à concevoir une platine de mouvement en fibres de carbone ; le premier à réaliser des tourbillons supportant des accélérations de 800G ; le premier à faire des boîtiers en titane ; à remplacer certains ponts par des tubes en Phynox ou à se passer de platine. Son inspiration : l’industrie aéronautique et automobile. Ce qui fera dire à d’aucuns que ses montres sont les F1 de l’horlogerie.
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Né à Draguignan dans le Var, Richard Mille s’en va, son baccalauréat en poche, suivre une école de marketing à Besançon. C’est là, dans la capitale française de l’horlogerie, qu’il fera ses premières armes. D’abord comme chef de zone export, puis comme directeur commercial dans une société qui deviendra la propriété de Matra Horlogerie. En 1994, il rejoint le groupe de luxe Mauboussin à Paris, où il devient président de la société horlogère, directeur général de la joaillerie et CEO de la holding familiale. Mais bientôt l’ennui s’empare de lui, ou plutôt la création le tenaille. « Lorsqu’on est dans les chiffres, on est frustré de ne pas créer. » Alors en 1999, après une courte période durant laquelle il prodigue ses conseils à d’autres, il décide de faire le grand saut. D’où vous vient cette passion pour la mécanique : de votre père ? Non, mon père était expert comptable ! Adolescent, vous démontiez des mobylettes ? J’étais interdit de mobylette, mon père trouvait ça dangereux. Par contre, la montre que j’ai reçue à ma première communion, je l’ai démontée dans les 10 minutes qui ont suivi. C’est à ce moment-là que vous avez décidé de révolutionner la haute horlogerie ? J’ai toujours été un fou de technique, mais j’aurais très bien pu faire carrière dans l’aéronautique ou l’industrie automobile. Pourquoi la montre alors ? Les volumes sont extrêmement réduits dans une montre, et cela me captive. Les difficultés en sont accrues, mais j’adore ce genre de défis. Et des défis, vous en avez relevés beaucoup… C’est-à-dire qu’il y a 10 ans, à mon sens, les montres de haute horlogerie étaient des pièces du XIXe siècle réalisées avec les moyens technologiques du XXe. Un peu comme des répliques. Pour faire une comparaison avec l’automobile, c’est comme si on faisait aujourd’hui des Delage ou des Delahaye.
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ÉVÉNEMENT
CANNES Texte et Photos : Siphra MOINE-WOERLEN
24
heures
dans la peau d’une star…
Quelque part, nous cherchons tous à être une star, à monter les marches de la vie sans jamais déraper, à être au top, à être nous, mais en mieux…
L
a Maison Chopard figure emblématique du plus grand rendez-vous du cinéma et du glamour m’a donné l’occasion, pendant 24 heures, de me mettre dans la peau d’une star. Difficile de résumer ces instants si riches en émotions, en événements, en cinéma, en rencontres, à tel point que j’ai préféré la vie à son récit, sa fiction, étrangement liés. J’ai découvert une facette de Cannes où tout semble joyeux, paisible, où la vie passe comme un rêve, où deux jours équivalent à une seconde ou un an. Où le temps, tout simplement, n’existe plus, s’est même arrêté un instant, juste pour un cliché sur le tapis rouge, puis a repris sa course effrénée laissant son illusion d’éternité. De retour à Genève, j’ai retrouvé avec plaisir la mélodie du silence pour vous raconter ces 24 heures irréelles passées sur la croisette.
Cannes Le soleil de mai, la montée des marches protégées par le tapis rouge du festival, font de Cannes une star éphémère ! La ville revêt sa robe du soir, la Croisette et ses plages se transforment en somptueux lieux de fêtes, les palaces brillent de milles feux, s’ornent d’énormes affiches de films, les stars du monde entier se font applaudir par des fans extasiés compactés des journées entières pour voir leurs idoles en chair et en os… Les journées et surtout les nuits se complètent en un ballet grisant… Tout devient magique, illusoire.
Glamour De l’autre côté de la chaussée, les vitrines présentent le meilleur de la mode mondiale, les joailliers se pressent pour rivaliser d’ingéniosité, on attend la star à chaque instant. Une seule maison, cependant, est le partenaire officiel depuis quatorze ans, la prestigieuse Maison d’horlogerie et de joaillerie Chopard. Elle vit une véritable romance avec le Festival de Cannes devenant la figure emblématique du plus grand rendez-vous du cinéma et du glamour.
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Les coulisses du 1er jour Plongeons dans les coulisses d’un marathon couru en talons où chacun empile les rendez-vous mais prend le temps, malgré un agenda surbooké, d’accueillir chaque invité comme une étoile... Car ce sont elles qui brilleront ce soir !
9h : Une limousine m’attend à l’aéroport pour me conduire à l’Hôtel Martinez. Je suis accueillie dans l’immense lounge qui surplombe toute la croisette. 11H : Je reçois mon programme, ce soir il y a la montée des marches, beaucoup d’appelés, peu d’élus, c’est l’ouverture du festival, the é-vé-ne-ment !!! 12H : Reconnu pour ses créations originales et raffinées qui savent mettre en valeur les attraits d’une femme, Chopard est habitué des tapis rouges. Je découvre des créations uniques, alliant diamants, émeraudes, rubis, saphirs et autres pierres fines, toutes plus somptueuses les unes que les autres. Celles-ci pareront les stars chaque soir pour la mythique montée des marches.
MODE
PAIN DE SUCRE Par Nathalie RANEDA Photos Eric DENISET
CALIFORNIAN DREAM C’est dans le désert des Mojaves, aux portes de Los Angeles, que le shooting de la célèbre marque de bikinis Pain de Sucre met en scène la nouvelle collection… Une marque pourtant très « française » puisque c’est dans le Sud de la France que les ateliers de la maison familiale ont été créés il y a 25 ans. Un quart de siècle dans l’univers du balnéaire, durant lequel les créateurs ont toujours eu en tête de faire du bikini un modèle d’élégance. La ligne de l’été 2011 perpétue ce savoir-faire haut-de-gamme avec des matériaux innovants – un lycra nouvelle génération, des voiles froissés, des crochets cousus main – des imprimés exclusifs et de nouvelles coupes toujours plus recherchées et féminines. Un été sucré en perspective… TRAJECTOIRE
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SPÉCIAL SPORT
PORTRAIT Par Dominique BRABANT Photo Sylvain CAZENAVE
Laird Hamilton On l’appelle le « waterman ultime ». Souvent désigné comme le meilleur surfeur de tous les temps, Laird Hamilton a énormément contribué à la démocratisation de ce sport. Il nous parle avec une infinie sagesse de sa passion pour l’océan.
Vos exploits sur les plus grosses vagues de l’île de Tahiti ont fait le tour du monde. Que vous reste-t-il à accomplir à présent ? J’ai bien d’autres défis à relever ! Certains d’entre eux, ceux qui m’intéressent, seul l’océan peut me les fournir, et je ne serai à même de les affronter qu’au moment où lui l’aura décidé. Mon but ultime est d’accumuler des expériences qui me donneront jusqu’à la fin de mes jours la sensation de m’être accompli moi-même. Vous avez essayé tous les moyens possibles pour surfer. Travaillez-vous sur de nouveaux projets actuellement ? Oui, et j’en aurai toujours. Je m’intéresse beaucoup au surf sous l’eau en ce moment. J’ai été l’un des premiers à vou-
loir mélanger surf et jet-ski. Cela m’a amené à créer une sorte de planche de wakeboard, le « foilboard ». Elle est munie d’une énorme dérive profilée en métal qui fait office de plan porteur: grâce à la dérive qui reste immergée, la planche reste quelques dizaines de centimètres au-dessus de la surface de l’eau lorsqu’elle est tirée par un jet-ski, ce qui permet un meilleur déplacement et un gain en vitesse. Je suis aussi dingue de stand-up paddle (surf debout à la rame, ndlr). J’éprouve un certain sentiment de sécurité à penser qu’il y a toujours plus de projets à réaliser que de temps disponible pour les concrétiser.
créativité que ma mère m’a aidé à cultiver en tant que jeune homme.
Comment est née cette passion ? A mon avis, tout a commencé grâce à la
Quand je surfe sur des vagues géantes, je me sens comme le responsable d’une
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Vous dites que l’océan est le plus grand des professeurs. Si vous deviez citer une leçon qu’il vous a apprise, laquelle serait-ce ? La plus grande chose que l’océan m’ait enseignée est la patience, que je ne possède pas beaucoup par ailleurs, hors du contexte du surf. J’ai bon espoir que l’océan continuera à m’éduquer, à m’apprendre à devenir encore plus patient et le rester. C’est un vrai test de patience que d’attendre le moment idéal de la journée pour surfer.
caserne de pompiers. Il faut être paré physiquement et mentalement. Mais c’est la plus belle vie que je connaisse. Vous avez traversé la Manche en stand-up paddle au profit des enfants autistes en 2006. Mais vous êtes également connu pour votre engagement écologique. Etes-vous impliqué dans des projets de ce genre en ce moment ? Oui, j’essaie de rester toujours actif dans des organisations environnementales et des œuvres humanitaires lorsque je pense pouvoir servir utilement leur cause. Par exemples, le Natural Resource Defense Council (pour la défense de l’environnement, ndlr), la Surfrider Foundation (protection du littoral, id), etc.
Vous avez testé la J12 Marine de Chanel. Qu’est-ce qui vous a le plus séduit dans cette montre ? L’aspect fonctionnel est clairement ce qui me plaît le plus. La fonctionnalité est toujours ce qui compte le plus. Je trouve qu’il y a de la beauté dans la fonctionnalité. Pour moi, si quelque chose ne fonctionne pas – peu importe quoi – elle ne peut pas être belle. En ce qui concerne la Chanel J12, la coïncidence veut que la montre possède intrinsèquement ces deux qualités. Vous avez dit que la beauté du surf ne peut pas se juger objectivement. S’agitil donc pour vous d’une forme d’art où la notion de « performance » n’a pas de sens ?
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Pas tout à fait. Je crois effectivement que le surf relève de l’expression artistique et qu’en fin de compte, votre performance, c’est votre talent. Mais à la fin de la journée, vous êtes seul juge de votre mérite. La satisfaction que vous éprouvez à votre sujet, en pensant à ce que vous avez accompli, ne peut pas dépendre de la perspective d’autrui. —
DESIGN
BY PILLET Par Paul-Henry BIZON
Christophe Pillet, design en douce Créateur prolifique au physique de rock star, Christophe Pillet cultive l’art de la ligne claire autant que celui de la surprise. Nommé directeur du design de Lacoste, symbole en voie d’extinction du sportswear bourgeois à la française, il fait aujourd’hui souffler un vent nouveau sur les productions de la firme au crocodile.
I
l est partout, Pillet. Sur tous les fronts. Mobilier, produits, architecture d’intérieure d’hôtels, de bars, de restaurants, de boutiques… Alors, évidemment, il n’est pas là, Pillet. Il est parti, il est ailleurs, il est occupé. Une interview ? Il va falloir être patient. Soit. A force de fréquenter ce milieu de nouvelles stars – architectes, designers, stylistes et consorts – et son lot de fauxsemblants médiatiques, on finit – malgré soi – par s’habituer aux caprices, aux reports de rendez-vous pour causes un peu louches, aux fins de non-recevoir, etc. Le
raccourci est facile et se soucie bien peu du talent : ni une ni deux, on classe Christophe Pillet et ses faux airs de Pascal Greggory, sous l’euphémisme « designer condescendant ». Une fois n’est pas coutume – car si le journaliste veut bien céder au mea culpa, il n’est pas pour autant prêt à perdre la face ! – nous nous sommes trompés et dans les grandes largeurs. Arrivé dans son studio parisien des abords de la gare de l’Est, Christophe Pillet est là et bien là. Disponible et sensé, à l’image de son design, élégant et cultivé. Les états d’âme sont vite oubliés, il faut revenir à l’essentiel
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car Christophe Pillet est aujourd’hui l’un des quelques designers français à avoir acquis, au fil d’une carrière dense et homogène une véritable reconnaissance internationale. L’esthétisme au cordeau Le design n’avait pourtant rien d’évident pour Christophe Pillet. Il le confesse volontiers : « Ce qui m’intéressait, c’était la musique. Je suis entré aux Arts Déco de Nice pour rassurer mes parents. Ces études étaient une couverture et avaient l’avantage de me laisser beaucoup de temps… »
© Maout TRAJECTOIRE
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DESTINATIONS
PALACES Par Gérard ULMANN
géographie du plaisir Le voyage, c’est une promesse d’un ailleurs merveilleux, une quête du bonheur. Mais partir à sa recherche ne suffit pas. Voici quelques adresses
© DR
sublimes pour y arriver.
L’
envie de voyages, comme un écho au souvenir nostalgique d’un monde jadis inexploré, c’est l’espoir de réenchanter un quotidien trop prévisible. C’est aussi tout simplement la quête d’un bonheur, fait d’émerveillement et de découverte, saupoudré d’un brin de paresse. Ce nirvana où indolence ne rime pas avec ennui, et vie trépidante avec harassement, est l’apanage de lieux rares dont les palaces ont la clé. Maîtres d’une alchimie faite de beauté, d’attentions, d’exaltation des sens, et d’exceptionnel, ils savent préserver l’intimité, même au cœur des mégalopoles, agrémenter la solitude, même sur une île déserte. A l’écoute des moindres désirs, ils n’offrent que le meilleur, plaisirs du palais, bien-être du corps. Une sélection qui a comme un avant-goût de paradis.
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Four Seasons Resort Bora Bora Polynésie Peintres et romanciers ont décrit ces îles du bout du monde comme l’antichambre du paradis. Lagon turquoise, brise marine et panorama grandiose semblent leur donner raison. Si à cela on ajoute le savoir-faire d’un grand groupe, le ravissement est garanti. Les quatre restaurants du Resort font la part belle à la pêche locale, et un Spa spectaculaire reposera un corps fatigué d’activités nautiques et sportives ou d’une trop nonchalante langueur. www.fourseasons.com
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© DR
One&Only Pamilla Los Cabos, Mexico
Face à la Mer de Cortès, les ombres de John Wayne ou Bing Crosby hantent encore le bar de l’hôtel aujourd’hui rénové et agrandi. Un parcours de golf entre montagnes arides de la Basse Californie et Océan Pacifique peut distraire de la vue des baleines ou détourner d’un programme de soin du corps mais pas des tentations proposées dans trois restaurants. Quand les chambres se déclinent en douze catégories, impossible de ne pas trouver la bonne. www.oneandonlyresorts.com
THE PIERRE
© DR
New York
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Dans la ville de toutes les démesures, le classicisme du style Géorgien de l’hôtel est une ode au bon goût. Dès les années vingt, les plus grands magnats de la finance le fréquentaient assidûment. Maintenant complètement rénové et embelli, il offre le nec plus ultra des services hôteliers à une clientèle pour qui le luxe est la norme. Pour son concierge, il n’y pas de souhaits irréalisables car comme le rappelle la vue sur Central Park : c’est l’Amérique. www.tajhotels.com
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