G.O Tahiti Environnement
P.E.W Pour
Polynésie française
Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai (Australes)
OLIVIER Guillaume Juin 2018
Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
Table des matières
INTRODUCTION ............................................................................................................................................................ - 2 1.
Cadre de l’étude ........................................................................................................................................... - 2 -
2.
Situation générale du site étudié : le lagon de Tubuai ........................................................... - 3 -
METHODOLOGIE ET DISPOSITIONS TECHNIQUES ....................................................................................... - 3 1.
Présentation des zones et stations d’échantillonnage ........................................................... - 3 -
2.
Méthodologie d’évaluation des peuplements récifaux .......................................................... - 4 -
RESULTATS .................................................................................................................................................................... - 5 1.
ZONE SUD-EST – Ses récifs barrières ............................................................................................... - 5 -
2.
ZONE SUD-EST – Ses récifs et pinacles intermédiaires .......................................................... - 9 -
3.
ZONE SUD-EST – Ses récifs frangeants...........................................................................................- 12 -
4.
ZONE SUD-OUEST – Ses récifs barrières et sa passe Sud .....................................................- 13 -
5.
ZONE SUD-OUEST – Ses récifs intermédiaires et pinacle ....................................................- 17 -
6.
ZONE SUD-OUEST – Ses récifs frangeants ....................................................................................- 19 -
7.
ZONE NORD – Son récif barrière et ses passes profondes ..................................................- 20 -
8.
ZONE NORD – Ses récifs frangeants.................................................................................................- 22 -
SYNTHESE DES RESULTATS .................................................................................................................................- 27 DISCUSSION………………………………………………………………………………………………………………….... - 27 ANNEXES
Figure 1 : Carte synthétique des entités du lagon de Tubuai. (Google) ................................................. - 3 Figure 2a: Position des 15 transects (points rouges) et des 10 points d'observations (points jaunes) - Zonage du lagon en 3 sous parties ..................................................................................................... - 4 Figure 3 : Résultat des comptages de Pahua (stations 1,2 et 3). .............................................................. - 6 Figure 4 : gradient de santé (tendance) des récifs du sud aux récifs du nord. ................................... - 8 Figure 5 : Résultat des comptages de Pahua (stations 4,5 et 6)…………………………………………..…-10Figure 6 : Sensibilités du lagon intermédiaire(tendances)……………………………………………….…...-12Figure 7 : Résultat des comptages de Pahua (stations 25, 22, 21, 19 et 17)…….…………….…….….-15Figure 8 : santé des récifs du sud-ouest (tendance)………………………………………………..…………….-17Figure 9 : Résultat des comptages de Pahua (stations 24 et 23)..………………………………………..…-18Figure 10 : Carte synthétique des sensibilités du lagon de Tubuai :........... ……………………………..- 26 Figure 11 : Distribution des zones de ramassage de Pahua…………………………………………………...-27-
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
INTRODUCTION 1. Cadre de l’étude Suite { la demande d’un soutien technique pour la mise en place d’un Rahui lagonaire à Tubuai, il a été demandé de réaliser un premier diagnostic succinct de l’environnement des récifs du lagon. En effet, la pêche lagonaire y est fortement pratiquée alors que certaines ressources tendent à diminuer. L’objectif de ce document est de présenter les différentes entités récifales de la zone, d’évaluer leur état écologique (diversité et vitalité corallienne, diversité benthique, richesse spécifique, sensibilités…) et y dégager une première zonation de leurs sensibilités. La commune de Tubuai pourra ainsi s’en aider pour délimiter une ou plusieurs zones qui pourraient, avec l’aval des pêcheurs locaux, abriter une zone de pêche réglementée sous la forme d’un Rahui lagonaire.
Etudes antérieures Assez peu d’études ont été réalisées autour des écosystèmes lagonaires de Tubuai. L’île des australes la plus étudiée à ce jour est Rapa, on trouve néanmoins certains articles informatifs au niveau de ses peuplements récifaux et populations benthiques de Tubuai:
La faune corallienne de l’île de Tubuai (Archipel des Australes). CHEVALIER, J-P, 1980 Caractéristiques des peuplements de poissons de récif des iles hautes de Polynésie française : une revue des données disponibles. (IRD, EPHE, CRIOBE, 2009) ; Deux suivis de station à Tubuai par le Service d’observation CORAIL (CNRS, CRIOBE) ; Environnement marin des îles Australes, Polynésie française (IRCP, CRIOBE, PEW, 2015) ;
Ainsi qu’au niveau de ses populations en bénitiers (Tridacna Maxima) :
La pêche aux bénitiers sur l’île de tubuai, archipel des Australes : entre Représentations locales, Nécessité économique et Réalités écologiques. Par Sébastien LARRUE ; 2006
--> Article relatant l’importance de la gestion durable des Pahua pour les enjeux économiques de l’île. On y trouve des résultats sur la distribution des bénitiers, sa consommation ainsi que son exportation.
Growth, Survival and Reproduction of the Giant Clam Tridacna maxima (RoÈding 1798, Bivalvia) in Two Contrasting Lagoons in French Polynesia (ANDREFOUET et Al ; 2016) ;
--> Récent article universitaire traitant des taux de croissance, taux de mortalité et indices de reproduction de Tridacna Maxima dans les lagons de Tatakoto et de Tubuai (8 stations). Tubuai fait aujourd’hui partie des îles où l’on trouve la plus forte abondance de bénitier de toute la Polynésie française.
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
2. Situation générale du site étudié : le lagon de Tubuai
L’île de Tubuai appartient { l’archipel des Australes. Située à 670 km au sudouest de Tahiti, son relief est d’origine volcanique et s’appuie essentiellement sur des phonolites que nous retrouvons sur le plus haut sommet de l’île, le Mt Taitaa (le menton de la mer), qui culmine { 422 m d’altitude. La superficie terrestre de Tubuai ne dépasse pas 45 km2 alors que le lagon, ceinturé de sa couronne corallienne, occupe une superficie de 88 km2. Lagon de grande taille pour une île haute, il se divise en plusieurs entités récifales : les récifs frangeants (ou Figure 1 : Carte synthétique des entités du lagon de Tubuai. (Google) côtiers protégés), les récifs et pinacles du lagon intermédiaire dont la profondeur peut atteindre 20 m face à Tamatoa au sud-est et quasi-inexistants sur la côte ouest. Enfin, on trouve les arrières récifs réticulés et récifs barrières (ceinture corallienne d’env. 45 km²), habitats bio-détritiques formant sur la façade Est trois principaux motu végétalisés et quelques bancs détritiques émergés (motu One, îlot aux bénitiers). Le lagon est ouvert sur l’océan par les passes Aramoana et Rotea au nord et par sa double passe Avaiti et Avarahi au sud, étroite et peu profonde.
METHODOLOGIE ET DISPOSITIONS TECHNIQUES 1. Présentation des zones et stations d’échantillonnage Lors de ce travail de terrain réalisé du Lundi 07 Mai au Mercredi 09 Mai 2018, 25 stations ont été étudiées. Ces stations sont réparties à travers les différentes entités récifales tout autour du lagon de sorte que tous les habitats soient observés. 12 stations au niveau des récifs barrières, 7 au niveau des récifs intermédiaires et 6 sur les récifs frangeants. Les coordonnées géographiques de chaque station sont référencées en Annexe I. Sur ces 25 stations, 15 transects (points rouges) et 10 points d’observation (points jaunes) ont été effectués. Comme le montre la figure 2a, le lagon a été divisé en trois principales zones afin de simplifier la présentation des résultats et d’en évaluer les sensibilités de chacune: -
La Zone Nord : Partie nord du lagon allant des récifs face à la pointe Tepuu au nord-ouest jusqu’au Motu One au nord-est de Taahuaia ; La Zone Sud-est : Partie sud et est du lagon comprenant les motu, le lagon profond de Tamatoa et la partie orientale des récifs barrières sud ; La Zone Sud-ouest : Partie sud et ouest du lagon comprenant les récifs profonds et barrières qui font face à Mahu, la double passe d’Avaiti et Avarahi ainsi que les récifs faisant face à Haramea et Anua. -3-
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Mataura
Taahuaia
Anua Tamatoa Tepuu
Mahu
3 km
Figure 2a : Position des 15 transects (points rouges) et des 10 points d'observations (points jaunes) - Zonage du lagon en 3 sous parties
Figure 2b: Tracé réalisé en bateau les 7,8 et 9Mai 2018
2. Méthodologie d’évaluation des peuplements récifaux Les pourcentages de recouvrement des différents compartiments composant le fond marin ont été obtenus à partir des observations faites le long de transects linéaires de 20 mètres (15 au total, Figure 2a) mis en place sur chaque site en utilisant la « Point Intercept Transect Method » (PITM) dont les résultats sont présentés en annexe II. Les sites ont été échantillonnés le 07, 08 et 09 Mai 2018 en bateau et PMT (Figure 2b) ; La diversité et l’abondance des principales familles de poissons récifaux (Acanthuridés, scaridés, lutjanidés…) ont été relevées de manière non-exhaustive et présentées sous forme de tableau pour chaque entité récifale du lagon ; Les principales familles d’invertébrés peuplant le récif (bénitiers, oursins, holothuries…) ont également été observées. Deux comptages de bénitiers ont été réalisés pour chaque station en différenciant les bivalves inférieurs ou supérieurs à 12cm (2m²) ; Toutes les perturbations d’origine anthropique (plastiques, déchets…) et naturelle (Taramea, blanchissement corallien…) ont été relevées ; Note : Il ne s’agit pas d’un inventaire complet des peuplements benthiques mais le résultat des observations réalisées lors de la sortie terrain. Cet inventaire (ou été initial de santé) peut-être et doit être réalisé ultérieurement pour plus d’informations quantitatives sur les ressources disponibles concernant chaque espèce.
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RESULTATS 1. ZONE SUD-EST – Ses récifs barrières
Stations 1,2,3 et 7
Ces récifs bio-construits sont formés de massifs coralliens et de sables détritiques. Les récifs faisant face à Tamatoa sont les plus éloignés du littoral (jusqu’{ 5 km) et séparés de ce dernier par le lagon intermédiaire. Ils ne sont pas interrompus par une passe mais on y trouve des îlots détritiques végétalisés (dont le motu Toena, Moturoa et Motiha) ainsi que l’ « îlot aux bénitiers » à la pointe sud-est. Ces entités récifales bien alimentées et oxygénées par les houles sont déterminantes dans l’écosystème lagonaire. Elles sont souvent le lieu de recrudescence de juvéniles et terrain de chasse pour certains carnassiers. Ces récifs sont des zones exploitées par les pêcheurs et ramasseurs de coquillage. Résultats des observations (Stations 1 et 2): S1
S2
Photo 1 : Habitat représentatif de la station n°1 (arrière récif) - Massif corallien multi-spécifique (Acropora digités, Montipora encroûtant, Millepores) en très bonne santé.
Station n°1 comprise entre 1 m et 3 m de profondeur au niveau de la pente interne du récif barrière (arrière récif) ; La vitalité corallienne du récif est moyenne à bonne avec CV= 33% de recouvrement corallien vivant alternant avec un recouvrement de coraux récemment morts (CRM = 25%). Le reste du substrat est compartimenté entre roches, sables détritiques et débris coquillés ; Faible taux de recouvrement algal (< 5%) ; Bonne diversité corallienne avec dominance d’Acropora digités et Montipora de forme encroûtant (Incrassata sp.) (Photo 1) ; Les principaux poissons de récif sont représentés (Chirurgiens, perroquets, demoiselles…) Richesse spécifique moyenne à bonne, quelques bancs de juvéniles dans la zone ; Peu ou pas de blanchissement corallien mais on note néanmoins la présence d’Acantasther Planci (Taramea, photo 3) ;
Photo 2 : Habitat représentatif du platier interne (station 2) - Peu de vitalité, zone compartimentée entre sables détritiques et dalles rocheuses dégradées ; Rares patchs d’Acropora vivant. Faible diversité benthique. A gauche, deux spécimens isolés Tridacna Maxima.
Photo 3 : Acanthaster Planci (Taramea) le long du transect
Station n° 2 comprise entre 1 et 1.5 m de profondeur proche du platier sud du récif barrière ; Vitalité corallienne moyenne (27% dont 15% de coraux blanchis), avec de nombreux massifs déserts. On note néanmoins certains patchs d’Acropora (photo 2) et Montipora ; On note localement autour du transect un fort taux de blanchissement (figure 4) qui pourrait être dû au récent passage de Taramea) ; La faune benthique y est peu diversifiée, on note quelques poissons clés de récif dont des bancs dispersés de juvéniles (chirurgiens et perroquets). Peu d’échinodermes (oursins, holoturies) avec des comptages de bénitiers assez faibles (figure 3) ;
Photo 4 : Acropora blanchit
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Station 1
Station 2
Figure 3 : Résultat des comptages de Pahua (stations 1,2 et 3). Les Bénitiers de plus de 12 cm et de moins de 12 cm ont été relevés sur des quadrats de 2m² prenant en compte toute la colonne d’eau.
Station 3
Photo 5 : Amas de Pahua > 12 cm colonisant les massifs du récif barrière (station 1)
S3
Photo 6 : Belle vitalité et diversité corallienne (station 3) ; A droite : spécimens de surmulets et poisson ange au second plan. Station n° 3 comprise entre 1m et 2m50 de profondeur à l’extrémité sud du récif barrière, proche de l’îlot aux bénitiers ; La vitalité corallienne du récif est excellente (>50%) avec de larges colonies d’Acropora et de Millepora. Belle diversité corallienne (Favia, Pocillopora, Montipora…) On y observe le plus fort taux de recouvrement corallien du lagon ; Forte abondance de bénitiers (figure 3), zone de ramassage prisée d’après les pêcheurs - Nombreuses coquilles au sol ; La richesse spécifique des poissons est bonne : Les principales familles sont bien représentées avec plusieurs bancs de juvéniles 6 - (papillons, chirurgiens, demoiselles...) ; observés, notamment chez les scaridés ; Abondance de poissons de-récifs Pas ou peu de blanchissement corallien.
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S7
Photo 7 et 8 : Photo représentative de l’habitat de l’arrière récif entre les deux Motu : massifs coralliens partiellement morts (CV= 10%) alternant avec des sables détritiques coquillés, on note tout de même la présence de patchs coralliens vivants dispersés qui semblent recoloniser la zone (A droite : Montipora sp). Densité de bénitiers moyenne, peu voir pas de Bénitiers < 12 cm.
Station 7
Station n° 7 : Station comprise entre 1 m et 2m de profondeur sur l’arrière récif entre les deux motu ; La vitalité corallienne du récif est mauvaise (10%) avec une alternance de massifs dégradés voir morts et de colonies vivantes isolées (photo 8) ; Les fonds sont sableux détritiques (45%) avec des amas de débris coquillés ; Quelques bénitiers isolés (pas de comptage effectué) ; Tableau 1: Parallèlement à la vitalité corallienne, La richesse spécifique en poisson est faible. La taille des poissons y est petite, seuls quelques perroquets et papillons sont présents ; On note la présence de murènes dans quelques cavités ; Les fonds sont couverts d’holothuries de tailles moyennes à petit ;
Tableau 1 : Observation qualitative des principales familles de poissons du récif barrière SE
Serranidae (Mérous, loches…) Pomacentridae (Demoiselles, chromis…) Mugilidae (Mulets, rougets…) Chaetodontidae (Papillons) Acanthuridae (Chirurgiens, Maïtos, Manini...) Lutjanidae (Perches...) Labridae (Labres, napoléons…) Scaridés (Perroquets)
Station 1
Station 2
Station 3
Station 7
+ + ++ + + ++ + ++
+ + + ++ +
++ ++ ++ +++ +++ + + ++
+ + + +
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ZONE SUD-EST – Synthèse de ses récifs barrières
Les stations étudiées et les observations faites sur le trajet montrent que la majorité des récifs barrières du sud-est du lagon semblent en bonne santé : - On note une très bonne vitalité et diversité corallienne sur les récifs pleins sud (notamment les stations 1 et 3) avec de belles colonies de branchus digités et d’encroûtant. Plus on remonte ces récifs vers le nord (station 7, entre les motus), plus ils semblent en mauvais état et pauvres en couverture corallienne. Comme l’indique la figure ci-contre, on note un gradient de santé du sud au nord, de très bon à mauvais. - La même tendance est observée au niveau de la diversité et de l’abondance des principales familles de poissons : elles Figure 4 : gradient de santé (tendance) des récifs du sud aux
sont riches au niveau des récifs du sud et sud-est et tendent à récifs du nord.
s’appauvrir en remontant la barrière récifale vers le Nord, notamment au-delà des motu. Certains pêcheurs dénoncent d’ailleurs un « désert corallien et poissonneux » sur les récifs audelà des motu. - Concernant les stocks de bénitiers on observe une abondance bonne à moyenne du sud au nord. Les ratios entre grands bénitiers (>12cm) et petits (<12cm) sont moyens (2 pour 1 en moyenne, figure 3). Cela pourrait indiquer une pêche relativement intensive sur ces récifs peu profonds comme le témoignent certains pêcheurs. Si ce ratio est < 1, il est probable que les stocks tendent à diminuer dans les années à venir.
Note : plusieurs spécimens de Taramea (Acantasther Planci) ont été observés autour des stations 1 et 2. On note également quelques évènements de blanchissement corallien qui pourraient être liés à la présence de l’étoile de mer corallivore. Les pêcheurs semblent témoigner d’une présence assez récurrente de l’étoile de mer dans ces environnements.
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2. ZONE SUD-EST – Ses récifs et pinacles intermédiaires Stations 4,5 et 6
La partie intermédiaire du lagon de Tubuai est une zone relativement profonde (jusqu’{ 20 m { certains endroits) principalement composée d’un substrat sableux parsemé de quelques massifs détritiques et pinacles coralliens. L’arrière récif présente une structure réticulée. On y trouve également des hauts fonds récifaux entourant le « gouffre » qui fait face à Tamatoa. Ces hauts fonds sont des lieux très prisés pour la pêche car de nombreux poissons piscivores (carnassiers) et autres gros poissons de lagon y sont présents.
6
5 4
Résultat des observations (stations 4 et 5) S4
S5
Photo 9 et 10 : A gauche, photo des hauts fonds récifaux du lagon intermédiaire (station 4) ; A droite : pinacle corallien au niveau de la station 5 ; Diversité moyenne avec de larges colonies coralliennes massives (Porites) et nombreux Acropora digités. Comme l’indique ces photos, la vitalité est plutôt moyenne, nombreuses colonies sont minéralisées (CRM) et recouvertes d’un film algal. Stations n°4 et 5 sont comprises entre 1 m et 20 m de profondeur sur les récifs réticulés de la pente interne du récif barrière (4) jusqu’au lagon profond intermédiaire (5). Ces stations longent le « rift » ou « gouffre » qui fait face à Tamatoa. Zone prisée par les pêcheurs pour la chasse au carnassier et pour le ramassage de bénitiers sur les hauts fonds récifaux (cf enquête menée) ; La diversité corallienne est intéressante mais sa vitalité est relativement faible (CV=25% (4), CV=20% (5)). Nombreuses colonies récemment mortes (CRM = 35%) tout juste minéralisées et recouvertes par un tapis algal (photo 10). Seuls les coraux encroûtant affichent une bonne vitalité ; On note également la présence de colonies blanchis (photo 11) et celle de 2 spécimens de Taramea; Bonne richesse spécifique des poissons dans la zone. On retrouve en surface la majorité des petits poissons de récif (demoiselles, papillons…) puis les principales familles de gros poissons (Lutjans, mérous, gros perroquets, nasons…) plus en profondeur. Deux requins gris de récif d’env. 1m50 à 2m ont été observés station 5 ; Ces stations sont également assez riches en bénitiers (B=13 % (4) et B=7% (5)), que ce soit en surface des massifs mais également plus en profondeur. Tridacna Maxima est bien représenté tout le long de la colonne d’eau. De nombreux amas coquillés (photo 12) indiquent une pression de ramassage dans la zone, notamment dans les premiers mètres de la colonne d’eau ;
Station 5
Station 4
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Figure 5 : Résultat des comptages de Pahua (stations 4,5 et 6). Les Bénitiers de plus de 12 cm et de moins de 12 cm ont été relevés sur des quadrats de 2m² prenant en compte toute la colonne d’eau.
Photo 11 et 12 : En haut, colonie d’Acropora blanchit; A droite : Amas coquillés non naturels indiquant une pression de ramassage de bénitier ou une accumulation due à l’hydrodynamisme local.
Station 6 : S6
Photo 13 : Faible vitalité corallienne le long du transect. A droite, banc d’une dizaine de jeunes poissons perroquets.
Stations n°6 Station comprise au niveau du récif intermédiaire, entre 2m et 5 m de profondeur ; La vitalité et diversité corallienne est faible (CV=15%) avec de nombreuses colonies minéralisées couvertes par un fin tapis algal ; Zone assez pauvre, la majorité du substrat est une alternance de sables, débris coralliens et massifs solitaires. ; Faible diversité ichtyologique, seuls quelques poissons de récif observés avec notamment 2-3 bancs de juvéniles. Poulpes et holothuries bien présents dans la zone ; Quelques bénitiers amassés sur les massifs, abondance plutôt faible comparé aux stations précédentes. Nombreuses coquilles vides ; - 10 Gros débris coralliens au sol (traces de Oli en 2010 ?)
Station 6
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Station 4
++ ++ + ++ ++ ++ + +++
Serranidae (Mérous, loches…) Pomacentridae (Demoiselles, chromis…) Mugilidae (Mulets, rougets…) Chaetodontidae (Papillons) Acanthuridae (Chirurgiens, Maïto,..) Lutjanidae (Perches, vivaneaux...) Labridae (Labres, coris, napoléon…) Scaridés (Perroquets…)
Station 5
++ + + + ++ +++ + ++
Station 6
++ + + + +
Tableau 2 : Observation qualitative des principales familles de poissons des récifs intermédiaires (stations 4,5 et 6)
ZONE SUD-EST – Synthèse de ses récifs et pinacles intermédiaires
Cette partie du lagon abrite des zones profondes bordées de hauts fonds et pinacles coralliens. Deux stations ont été explorées le long du « rift » face à Tamatoa, une troisième plus au nord. Les observations indiquent que ces habitats particuliers sont relativement riches. Même si la vitalité corallienne est moyenne (20%), les tombants et cavités des récifs abritent une belle diversité et abondance de poissons. Cette zone est d’ailleurs prisée par les pêcheurs. Les petits poissons de récifs sont bien présents sur les récifs en surface et les gros carnassiers (mérous, lutjans…) ont été observés plus bas dans la colonne d’eau (tableau 2). La station 4 montre une belle abondance de bénitiers en surface et en profondeur. Cette abondance semble diminuer à Figure 6 : Sensibilités du lagon intermédiaire (tendances). mesure que l’on remonte le lagon vers le nord (figure 5). De plus, c’est la zone où le ration entre petits et grands bénitiers est le meilleur (1 pour 1). Il peut donc s’agir d’une potentielle zone réceptrice. La partie profonde du lagon qui fait face à Tamatoa semble être une zone clé du lagon. Cet habitat abrite un écosystème varié et relativement riche. Les cavités rocheuses et pinacles offrent un bon terrain de jeu pour les pêcheurs mais la zone ne semble pas indiquer de phénomènes de surpêche. Tout comme la tendance observée sur les récifs barrières, on note un gradient de santé de bon à médiocre du sud au nord. En effet, la station 6 est la plus dégradée et indique la plus faible diversité benthique.
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3. ZONE SUD-EST – Ses récifs frangeants S8
Stations 8 et 9
S9
Photo 14 : récif frangeant de la station 8 : Absence de vitalité Photo 15 : récif frangeant de la station 9 constitué d’une corallienne. Massifs morts recouverts de macro-algues (Turbinaria, alternance de sables fins, vases, débris corallien et massif sargasses, caulerpes…). sédimentés. Stations n°8 et 9 : Stations comprises entre 0.5 et 1m50 de profondeur. Les récifs frangeants de la côte est de Tubuai paraissent fortement dégradés, à l’exception de la présence de quelques coraux encroûtants (montipora), coraux libres (fungia) et massifs isolés de Porites ; Les massifs sont majoritairement recouverts de dépôts sédimentaires et sont colonisés par les macro-algues (Turbinaria, Sargasses et Caulerpe); Richesse spécifique en poissons très faible avec seulement quelques demoiselles rayées, stégastes et petits perroquets observés le long des transects ; Les sables sont vaseux aux sorties des exutoires; Peu voir pas de bénitiers au niveau des stations ;
Station 8
Serranidae (Mérous, loches…) Pomacentridae (Demoiselles, chromis…) Mugilidae (Mulets, rougets…) Chaetodontidae (Papillons) Acanthuridae (Chirurgiens, Maïto, stégastes..) Lutjanidae (Perches, ...) Labridae (Labres, napoléon…) Scaridés (Perroquets…)
+ + ++ + -
Station 9
+ + + ++ +
Tableau 3 : Observation qualitative des principales familles de poissons des récifs intermédiaires (stations 4,5 et 6)
Le résultat des stations étudiées montre que les frangeants de la côte est de Tubuai sont fortement dégradés. Les massifs y sont majoritairement colonisés par les macro-algues ou bien sédimentés près des exutoires. Faible diversité en poissons et faible abondance de bénitiers. Ces zones sont probablement impactées par les apports terrigènes pouvant inclure des produits chimiques présents dans les sols.
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4. ZONE SUD-OUEST – Ses récifs barrières et sa passe Sud Stations 25, 22, 21, 19 et 18 Cinq stations mises en place le long des récifs barrières de la façade sud et ouest du lagon, dont une station au niveau de la double passe Avaiti (21). Deux stations (25, 22) face à Mahu et deux stations (19,17) face à Haramea et Anua,.
Résultats des observations (stations 25 et 22) S 25
S 22
Photo 1 : Photo représentative de l’habitat proche du platier externe du récif barrière (station 25) - jolis patchs d’Acropora vivants. Vitalité et diversité moyennes à bonnes.
Photo 2 : Photo représentative de certaines zones en moins bonne santé sur ces récifs (station 22). Macro débris coquillés alternant avec patch coralliens minéralisés.
Station n°25 et 22 comprises entre 0.5 et 2 m de profondeur au niveau du récif barrière sud; La vitalité corallienne du récif est moyenne avec 20% pour la station 25 et seulement 10% pour la station 22 ; Environnement typique des récifs barrières avec une alternance de dalles coralliennes en moyenne santé et de sables présentant de nombreux débris coquillés; Faible taux de recouvrement algal (< 5%) ; Dominance d’Acropora digités, Flavia et Montipora avec quelques massifs de Porites ; Richesse spécifique en poissons moyenne à bonne, la plupart des familles de poissons de récif sont représentées (demoiselles rayées, papillons…) et de nombreux bancs de juvéniles sont observés dans la zone. Certains pisciformes également observés (perches, vivanieaux) ; Les comptages indiquent une bonne abondance de Bénitiers (figure 7). On retrouve beaucoup de coquilles vides au sol, ce qui pourrait témoigner d’une pêche importante dans la zone (photo 2) ;
Station 22
Station 25
- 13 -
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Figure 7 : Résultat des comptages de Pahua (stations 25, 22, 21, 19 et 17). Les Bénitiers de plus de 12 cm et de moins de 12 cm ont été relevés sur des quadrats de 2m² prenant en compte toute la colonne d’eau.
Station 21 : récif longeant la double passe d’Avaiti S 21
Photo 3 et 4 : photos témoignant de l’environnement des récifs de la passe sud de Tubuai (Avaiti) : Patchs coralliens digités et encroûtant alternant avec des sables détritiques. A droite en haut, 3 spécimens de perroquets bleus ; A droite en bas, poissons brouteurs (chirurgiens) particulièrement présents station 21.
Station n°21 comprise entre 1 et 3 m de profondeur au niveau du récif longeant la passe sud d’Avaiti ; Zone peu prisée par les pêcheurs car soumise à forts courants ; La vitalité corallienne du récif est moyenne avec 18% de recouvrement corallien (CV) alternant avec un recouvrement de coraux récemment morts (CRM = 28%). Faible taux de recouvrement algal (< 5%) ; Résultats des observations : Récif barrière Ouest (face à Tepu et Dominance d’Acropora digités, Flavia et Montipora ; Richesse spécifique moyenne à correcte, nombreux bancs de juvéniles dans la zone. Présence de bancs de chirurgiens et de perroquets (photo 4) ; Faible densité de bénitier due aux fortes conditions hydrodynamiques de la passe ;
Station 25 - 14 -
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Station 19 et 21 : récifs face à Haramea et Anua S 19
S 17
Photos 5 et 6 : Environnement des stations 19 et 17 : Diversité et vitalité corallienne moyenne, dominance d’Acropora. A gauche au premier plan, amas de bénitiers et poissons chirurgiens.
Stations 19 et 17 entre 1 et 3 m de profondeur au niveau des récifs barrières face à Tepu et Anua ; La vitalité corallienne de ces récifs est moyenne (15% (19) et 25% (17) ; certaines zones sont en bonne santé alternant avec des massifs dégradés ; 19 eaux sont claires et abritent une diversité benthique correcte. Les principaux poissons de récif sont présents (papillons, S Les demoiselles…) et on y observe entre autre des poissons écureuils en nombre, des surmulets et perches à bordures jaunes. Seuls les poissons de la famille des mérous n’ont pas été observés ; Nombreux juvéniles dans la zone ; Les concentrations en bénitiers sont plus faibles que sur les récifs du sud (figure 7) On note la présence abondante d’oursins tripneuste (Tripneuste Gratilla) (photo 7- station 17).
Station 19
Photos (6) banc de poissons écureuils
Station 17
(7) Tripneuste Gratilla
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(8) Linkia Laevigata
Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
Tableau 3 : Observation qualitative des principales familles de poissons au niveau des stations des récifs barrières du sud et de l’ouest.
Station 25 Serranidae (Mérous, loches…) Pomacentridae (Demoiselles, chromis…) Mugilidae (Mulets, rougets…) Chaetodontidae (Papillons) Acanthuridae (Chirurgiens, Maïto, manini) Lutjanidae (Perches, vivaneaux...) Labridae (Labres, napoléon…) Scaridés (Perroquets)
+ ++ + ++ +++ ++ + ++
Station 22 Passe Avaiti
+ ++ + ++ ++ + ++
+ ++ + ++ ++ + + +++
Station 19 et 17
+ ++ + + ++ + ++
ZONE SUD-OUEST – Synthèse de ses récifs et sa passe Sud Les récifs barrières du sud-ouest du lagon semblent en bonne santé, particulièrement les récifs plein sud (stations 25,22 et 21): -
- La vitalité corallienne est moyenne (entre 10 et 25%) avec des récifs parfois dégradés comme face à Haramea ;
-
- Au niveau de la diversité et de l’abondance des principales familles de poissons : elles sont bonnes au niveau des récifs du sud et sud-ouest même si on note Figure 8 : santé des récifs du sud-ouest (tendance). une diminution de l’abondance au niveau des stations plus au nord. Les stations explorées abritent tout de même nombreux juvéniles confirmant l’importance de ces habitats dans le cycle de vie des jeunes poissons de lagon. - Au niveau du stock des bénitiers on note une abondance bonne à moyenne du sud au nord. Très peu de spécimens au niveau de la double passe Avaiti du aux forte conditions hydrodynamiques dans la zone. Les ratios entre grands bénitiers (>12cm) et petits (<12cm) sont moyens (2 pour 1 en moyenne, figure 7). Ces récifs peu profonds et faciles d’accès semblent prisés pour leur ramassage. Même si cela semble moins marqué que sur la façade Est, on note un gradient de santé de bon à médiocre du sud au nord.
- 16 -
Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
5. ZONE SUD-OUEST – Ses récifs intermédiaires et pinacle
Stations 23 et 24
S 23
S 24
Photos 9 et 10 : A gauche, environnement de la station 24 : larges massifs coralliens en partie minéralisés. A droite, larges pinacles de Porites en bonne santé (station 23).
Station n°23 et 24 comprises entre 1 et 15 m de profondeur au niveau de la pente interne de l’arrière récif face { Mahu ; Les stations 23 et 24 sont positionnées sur les hauts fonds en bord du lagon intermédiaire ; La vitalité corallienne du récif est faible (12%) sur les récifs de la station 24 mais moyenne à bonne (27.5%) station 23 ; On note un fort pourcentage de coraux morts (CRM= 25 et 27.5%) sur les deux stations ; Dominance de grands coraux tabulaires et de larges pinacles de Porites très âgés, notamment station 23 (photo 10) ; Les cavités de ces récifs abritent une bonne diversité en poissons, on note la présence des principaux poissons de récif ainsi que de nombreux carnassiers (mérous, lutjans, carangues) plus bas dans la colonne d’eau (photo 11) ; 2 spécimens de perche d’or (maene) en station 24 ; Abondance de bénitiers moyenne à faible (figure 8) ;
ATTENTION : présence de 4 taramea en station 24 (photo 11) surement responsables du fort pourcentage en CRM dans la zone ;
Station 23
Station 24
Photos 11,12 et 13 : exemples d’espèces observées au niveau des stations 23 et 24 : (11) banc de carangues (12) bec de canne (tamoure) (13) Acantasther Planci (Taramea).
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
Station 24 Station 23 Serranidae (Mérous, loches…) Pomacentridae (Demoiselles, chromis…) Mugilidae (Mulets, rougets…) Chaetodontidae (Papillons) Acanthuridae (Chirurgiens, Maïto, manini... Lutjanidae (Perches, vivaneaux...) Labridae (Labres, napoléon…) Scaridés (Perroquets)
Tableau 4 : Observation qualitative des principales familles de poissons intermédiaire).
++ ++ + ++ +++ ++ + ++
+ + + ++ ++ ++ + ++
au niveau des stations 24 et 23 (récif
Figure 8 : Résultat des comptages de Pahua (stations 24 et 23). Les Bénitiers de plus de 12 cm et de moins de 12 cm ont été relevés sur des quadrats de 2m² prenant en compte toute la colonne d’eau. A droite, amas de bénitiers > 12 cm en station 24.
ZONE SUD-OUEST – Synthèse de ses récifs intermédiaires Les stations 23 et 24 placées sur les hauts fonds récifaux { la frontière entre l’arrière récif et le lagon profond (structures réticulées) indiquent une vitalité corallienne moyenne (entre 15 et 30%). On y trouve entre autre de larges colonies de tabulaires (Acropora) et larges pinacles de coraux massifs (Porites) alternant avec des blocs et dalles minéralisés. Ces environnements abritent une belle diversité de poissons de récif, dont quelques gros spécimens plus en profondeur (perches, becs de canne, perroquets). Ces habitats semi-profonds semblent être prisés par les pêcheurs locaux (technique du fusil) et indiquent une zone réservoir importante. Les stocks de bénitiers semblent corrects même si l’on dénombre peu de spécimens < 12 cm. Le mollusque paraît moins abondant que dans les zones profondes de la partie Sud-est du lagon. - 18 -
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6. ZONE SUD-OUEST – Ses récifs frangeants
S 20
Stations 20 et 18
S 18
Photos 14 et 15 : A gauche (station 20) Forte abondance de bénitiers sur les massifs de Porites en bonne santé dans la zone du « minirahui ». A droite : environnement du frangeant de la côte ouest, alternance de coraux massifs (Porites) et fonds sableux ; Banc de chirurgiens bagnards.
Station 20 comprise entre 1 m et 2 m de profondeur au niveau de la zone du « mini-rahui » (cercle noir). En effet, un habitant a décidé d’interdire tout ramassage de bénitier et toute technique de pêche devant chez lui. Les résultats montrent une zone peu dégradée et très riche en bénitiers. Parfois plusieurs dizaines de spécimens par massif. ; Au niveau des poissons, demoiselles et chirurgiens sont très présents, on observe également quelques bancs de petits perroquets (photo 16) ; On observe peu de sédimentation comparé aux frangeants de la côte est. On note tout de même la présence relative de Turbinaria, Sargassum et Halimeda (macro-algues typiques de ces environnements) ; La station 18 présente les mêmes caractéristiques que la station 20 sauf que l’on dénombre beaucoup moins de spécimens de bénitiers, autorisés au ramassage dans cette zone.
Photo 16 : A gauche, Banc d’une dizaine de juvéniles perroquets (station 18) A droite : Anémone (Heteractis Magnifica) avec demoiselles à taches (Dascyllus trimaculatus) station 20.
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III- ZONE NORD – Son récif barrière et ses passes profondes
Stations 16, 13,12 et 10
Les environnements des récifs barrières de la côte nord diffèrent de ceux du reste de la ceinture corallienne. Ils sont plus étroits et abrités des fortes houles de sud. Les eaux y sont moins claires et les récifs semblent avoir subi de fortes dégradations lors du passage du cyclone Oli en Février 2010. Les pêcheurs et les observations témoignent d’environnements « désertiques » avec peu de vitalité corallienne et une abondance en poissons plus faible, à part au niveau des passes profondes (Cf enquête menée). Résultat des observations : Stations 16 et 13 S 16
S 13
Photos 1 et 2: Photos représentatives de l’environnement des récifs du nord entourant la passe Aramoana : dalles rocheuses désertes alternant avec des coraux minéralisés (station 16). A droite (station 13) : rare patch corallien vivant (Acropora Millepora?). Massifs recouvert d’un fin tapis algal. Station n°16 et 13 comprises entre 1 et 3 m de profondeur au niveau des récifs barrières de part de d’autre de la large passe Anamoana ; Vitalité corallienne très faible (<10%) pour les deux stations. Les récifs sont majoritairement composés de dalles et blocs rocheux morts (CRM>50%), on y trouve quelques jeunes patchs de coraux isolés qui semblent en recolonisation (photo 2) ; Faible densité de bénitiers, pas de comptage sur ces stations, quelques spécimens isolés (photo ci-dessous) ; Faible diversité en poissons, habitat dominé par les chirurgiens brouteurs (Maïto) et quelques bancs éparses de perroquets ; Au niveau des invertébrés, on trouve de nombreux oursins communs et crayons (photo ci-contre) abrités dans les multiples anfractuosités du récif ;
Station 16
Station 13
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Oursin crayon : trigonarius
Heterocentrotus
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S 12
S 10
Photos 3 et 4 : respectivement stations 12 et 10 à l’est de la passe Rotea: faible vitalité corallienne. A droite : nombreux gros amas de débris coralliens au sol représentatifs de la zone (station 10 - traces du cyclone Oli de 2010 ?)
Station n°12 et 10 comprises entre 1 et 3 m de profondeur au niveau des récifs barrières { l’est de la passe Rotea ; Vitalité corallienne très faible (<10%) pour les deux stations. Les récifs sont majoritairement composés de dalles et blocs rocheux dégradés ; comme pour les stations 16 et 13, on trouve certains patchs coralliens en bonne santé, mais isolés ; Pas ou très peu de bénitiers observés Faible diversité en poisson pour un environnement de récif barrière ; majorité de chirurgiens et quelques bancs de petits perroquets Certaines dalles minéralisées sont recouvertes par une algue rouge (Asparagopsis taxiformis ?)
Station 14 : Passe Aramoana S 14
S 14
Photos 4 et 5 : Environnement des récifs des alentours de la passe Aramoana : Larges blocs rocheux et coralliens minéralisés avec nombreuses cavités. On note la présence importante d’algues rouges (Asparagopsis taxiformis ?) partout dans la zone. Station n°14 comprises entre 5 et 15 m de profondeur au niveau des récifs et pinacles de la passe Aramoana ; Vitalité corallienne très faible (<10%) Les récifs sont majoritairement composés de dalles et blocs rocheux minéralisés ; Pas de présence de petits poissons de récifs (demoiselles, papillon) ni de juvéniles mais quelques groupes de gros perroquets > 40 cm et gros chirurgiens (nasons, maïto) s’abritent dans cet environnement. Ils peuvent librement circuler et rejoindre les pentes externes au-delà du lagon ; Les dalles minéralisées sont partiellement recouvertes par une algue rouge (Asparagopsis taxiformis ?) ; Zone prisée par les pêcheurs, ils témoignent de grosses abondance en gros perroquets et carangues à certains moments de l’année Zone; prisée par les pêcheurs mais cas de ciguatera ces dernières années (X) Des cas de ciguatera ont été déclarés dans cette partie du lagon;
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
Tableau 4 : Observation qualitative des principales familles de poissons au niveau des stations des récifs barrières et intermédiaires de la zone nord.
Station 16 et 13
+ + ++ +++ + + +
Serranidae (Mérous, loches…) Pomacentridae (Demoiselles, chromis…) Mugilidae (Mulets, rougets…) Chaetodontidae (Papillons) Acanthuridae (Chirurgiens, Maïto, manini) Lutjanidae (Perches, vivaneaux...) Labridae (Labres, napoléon…) Scaridés (Perroquets)
Station 14
+ + +++ + +++
III- ZONE NORD – Ses récifs frangeants
Station 12 et 10
+ + + +++ + + ++
Stations 11 et 15
Station 11 : tombant du récif frangeant qui fait face à la pension WIPA S 11
Figure 6 et 7 : Très faible vitalité corallienne. Nombreux spécimens de petits perroquets et de chirurgien gris (Manini) dans la zone. A droite, 2 spécimens d’holothurie très présente dans la zone (Actinopyga varians)
Les récifs frangeants de la côte nord (face à la pension WIPA et Mataura) semblent relativement dégradés avec une faible couverture corallienne. Les massifs forment des cavités où l’on observe nombreux Manini et petits perroquets broutant le tapis algal des dalles rocheuses. Aucun bénitier observé au niveau de la station mais on dénombre de nombreuses holothuries. Une partie du frangeant face à Mataura semble avoir été impacté par les « dégradations anthropiques »
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
Station 15 – frangeant Est aéroport
Photos (8) Porites et banc de chirurgiens bagnards
(9) Caulerpa Racemosa (remu)
(10) Massifs colonisés par Turbianaria Ornata
Les frangeants qui longent l’aéroport et ceux des plages plus { l’Est sont constitués d’ une alternance de massifs de Porites en plus ou moins bon état, massifs majoritairement recouverts de macro-algues comme Turbinaria Ornata (10) et de sargasses. On y observe des touffes isolées de caulerpes. Ces zones semblent très prisées pour la pêche à la ligne de petits poissons et le ramassage de Remu (9). Les poissons herbivores y dominent (chirurgiens), on observe également quelques perroquets de petite taille.
SYHNTHESE DES RESULTATS Les résultats de cette étude, bien que succincte, permettent de dégager certaines sensibilités au niveau des différents habitats écologiques du lagon de Tubuai : Les récifs barrières et intermédiaires: Au niveau de la construction et vitalité corallienne, on observe un fort contraste entre la partie sud et nord du lagon. En effet, les récifs barrières et intermédiaires du sud du lagon semblent pour la majorité en bonne santé avec une belle diversité { l’inverse des récifs du nord qui semblent majoritairement dégradés. Deux facteurs sont également à prendre en compte :
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
- Les conditions hydrodynamiques ne sont pas les mêmes (le nord du lagon est relativement protégé des houles australes) ; - Le passage du cyclone Oli en Février 2010 aurait causé des dégâts sur les récifs des façades Est et Nord. Il pourrait donc être responsable d’une partie de la mortalité corallienne observée sur ces récifs exposés du lagon. On observe aujourd’hui des patchs coralliens en « recolonisation », signe que certains récifs tendraient vers une lente reconstruction. Au niveau des récifs des façades Est et Ouest, on note un gradient de vitalité du sud au nord de bon à mauvais. Gradient plus marqué sur la façade est. Les plus forts taux de recouvrement corallien sont ceux des récifs sud du lagon (30 à 50%) alors que ceux des récifs nord-est et nord du lagon sont faibles (10 à 15%). Certaines zones profondes du sud abritent de belles structures coralliennes (grands tabulaires, larges massifs de Porites, massifs multispécifiques…). VIGILANCE : Au total, 10 spécimens de Taramea (Acantasther Planci) ont été observés lors de la mission, notamment au niveau des récifs qui fond face à Tamatoa et Mahu. De plus, les pêcheurs locaux témoignent d’une forte présence de l’étoile de mer ces dernières années. Cette présence récurrente pourrait expliquer le fort taux de coraux récemment morts (CRM) relevé sur certaines stations.
Au niveau des populations de poissons
L’observation qualitative et non exhaustive des communautés de poisson réalisée à chaque station montre également un contraste au niveau des peuplements des récifs du nord et du sud : - Sur les platiers sud et la passe Avaiti, les principales familles de poissons de récifs sont bien représentées (Papillons, demoiselles, chirurgiens, poissons anges…). Ces résultats sont satisfaisants car de nombreuses colonies de juvéniles ont été observées autour des transects placés dans ces environnements qui peuvent abriter de potentielles zones de nurserie. - Les récifs réticulés et zones plus profondes du lagon intermédiaire, notamment le long des hauts fonds et pinacles (gouffre face à Tamatoa ; hauts fonds face à Mahu) abritent une bonne abondance de gros poissons et de carnassiers (mérous, lutjans, perches…) et même de superprédateurs comme le requin gris de récif. Ces zones sont prisées par les pêcheurs où les poissons de grosse taille semblent s’y abriter et chasser formant ainsi un réservoir diversifié. - Sur les récifs du nord, ces populations diffèrent : on observe une faible abondance de petits poissons de récifs (demoiselles, papillons…) du au manque de vitalité corallienne. La structure trophique est majoritairement dominée par les brouteurs (chirurgiens).
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
- Sur les hauts fonds du nord, au niveau des failles et des cavités rocheuses entourant les passes Aramoana et Rotea (stations 14,13) on observe de gros spécimens (perroquets bleus, perroquets { bosse, carangues…). Ces gros poissons s’abritent dans les cavités du récif et peuvent circuler librement et rejoindre le tombant externe par la large passe. On rappel que cette zone a connu plusieurs foyers ciguatériques ces dernières années et que certains pêcheurs évitent encore ces habitats. La tendance montre que les zones peu profondes des récifs sud semblent abriter une belle diversité dont de nombreux juvéniles. Ce sont donc de potentielles « zones de nurserie ». Une fois adultes, certaines espèces ont tendance à chercher refuge dans les eaux plus profondes du lagon intermédiaire qui deviennent alors des « zones réservoirs ». Même si la pression de pêche est présente, les observations n’indiquent pas d’impacts irréversibles liés à une surpêche lagonaire. Avec une superficie importante (88km²) et une pression de pêche modérée, les tailles et abondances des principales espèces consommées semblent correctes même si certains pêcheurs témoignent d’une diminution des stocks chez des espèces communes (loches, becs de canne, perroquets { bosse…).
Les récifs frangeants : Les récifs côtiers protégés des côtes sud et est semblent très dégradés avec une très faible vitalité. A la sortie des exutoires, les massifs sont fortement sédimentés et colonisés par des macro-algues (Turbinaria, sargasse…). Dans les zones moins impactées par la sédimentation, on trouve des massifs de Porites encore en bonne santé, avec des touffes isolées de remu (Caulerpa Tacemosa). Les frangeants de la côte ouest et nord présentent un meilleur état de santé. On y observe une plus grande diversité et une meilleure vitalité corallienne. Néanmoins, certaines parties sont très dégradées comme face { l’aéroport ou face à la marina de Mataura. Les poissons y sont peu abondants à part quelques mulets et chirurgiens (manini, maïto…), qui y dominent. VIGILANCE : Ces récifs sont les premiers touchés par les apports terrigènes lors de fortes pluies qui peuvent s’accompagner de pollutions plastiques et chimiques.
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
-
-
+
+ ++
Figure 10 : Carte schématique des sensibilités du lagon de Tubuai : Les récifs en vert correspondent aux zones riches et diversifiées, moyennement en jaune et très pauvres en orange. Les flèches blanches indiquent les potentielles migrations de poissons du lagon entre les différents habitats.
Distribution des bénitiers :
Très important économiquement pour l’île, Tridacna Maxima est fortement consommé et exporté (LARRUE, 2006). Les comptages réalisés à chaque station lors de la mission montrent une belle distributivité du bivalve, notamment dans les parties sud, est et sud-ouest du lagon. Ces résultats sont cohérents avec l’enquête réalisée il y a plus de 20 ans par le service de l’aménagement et du territoire (figure 9). Les stations 4 et 5 montrent de belles agrégations. On Figure 11 : Distribution des zones de ramassage de Pahua y trouve également de nombreux spécimens < 12 (partie hachurées). Source : Service de l’aménagement et cm, indicateurs de renouvellement de stock pour
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du territoire (1983).
Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
les années à venir. Dans les zones les moins profondes et les plus faciles d’accès, le nombre de bénitier reste faible avec peu de spécimen < 12 cm. Cela témoigne de la pression de ramassage dans ces zones qui doivent être gérées durablement. Le cas de la station 20, où la pêche et le ramassage y sont contrôlés par un habitant, montre des résultats intéressants. L’abondance en bénitiers y est particulièrement forte avec pas moins de 15-20 spécimens par m² agrégés sur certaines patates. Cela montre les effets positifs d’une gestion durable des stocks du bivalve.
Discussion Au vu de l’état écologique des récifs et des peuplements du lagon, la mise ne place d’un rahui lagonaire serait une bonne décision. Les stocks de poissons et de mollusques consommés semblent corrects mais certains habitats clés faisant office de nurseries connaissent des pressions de pêche relativement fortes (récifs abrités et peu profonds). Par prévention, protéger une partie de ces habitats permettrait d’assurer et de pérenniser les stocks pour les années et les générations à venir. Pour que cette mise en place soit efficace et durable, il est conseillé de suivre certaines conditions techniques afin de maximiser les chances de réussite : -
La surface lagonaire protégée doit représentée au minimum 20 à 30% de la superficie totale du lagon (soit 20-30 km²);
-
Tous les habitats doivent y être intégrés (récifs frangeants, récifs intermédiaires, arrières récifs réticulés et récifs barrières) et connectés entre eux ;
-
Toute pêche devrait y être interdite pour ne pas perturber les chaînes alimentaires ;
-
La durée d’interdiction doit être la plus longue possible pour maximiser les chances de réussite (3 à 5 ans minimum) ;
-
La réalisation d’un inventaire complet de l’état écologique de la zone choisie et d’un suivi écologique après sa mise en place ;
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
Exemple de zone potentielle :
Migrations Pêche par débordement
Figure 10 : Exemple d’une zone pouvant accueillir un rahui lagonaire potentiellement efficace (Jaune) répondant aux conditions nécessaires.
Il ne s’agit que d’un exemple basé sur les résultats de cette étude. Elle répond effectivement aux conditions précédentes : une surface importante (25 km²) prenant en compte les différents habitats du lagon, habitats connectés entre eux (récif frangeant, lagon intermédiaire, récif réticulé et récif barrière). Les poissons peuvent alors circuler librement entre les différents compartiments du lagon sans perturbations (flèches noires). Ces poissons resteront accessibles à la pêche par phénomène de débordement { l’extérieure de la zone (flèches blanches) car ils circulent à travers le lagon. Len enjeux économiques autour de Tridacna Maxima sont aussi à considérer dans le choix de la zone. Il serait en effet peu intéressant de préserver une zone où le bivalve y est peu présent et peu ramassé (zone nord). Il faudra donc prendre en compte une zone présentant de fortes concentrations en bénitiers (figure 9). La sélection de la zone doit se faire en accord entre les résultats des observations scientifiques, l’avis des décisionnaires et l’avis concerté des pêcheurs (appuyé par l’enquête menée auprès d’eux).
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Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
BIBLIOGRAPHIE -
Environnement marin des îles Australes, Polynésie française. Salvat Bernard, Bambridge Tamatoa, Tanret Donatien et Petit Jérôme Noël, 2015. Institut Récifs Coralliens Pacifique, CRIOBE et The Pew Charitable Trusts Polynésie française ;
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La faune corallienne de l’île de Tubuai (Archipel des Australes). CHEVALIER, J-P, 1980. Cah. Indo-Pacif., 2 (3): 55-68
-
La pêche aux bénitiers sur l’île de tubuai, archipel des Australes : entre Représentations locales, Nécessité économique et Réalités écologiques. Sébastien LARRUE, 2006.
-
Growth, Survival and Reproduction of the Giant Clam Tridacna maxima (RoÈding 1798, Bivalvia) in Two Contrasting Lagoons in French Polynesia. ANDREFOUET et Al ; 2016.
-
Guide des poissons de Tahiti et ses îles. Philippe Bacchet, Thierry Zysman et Yves Lefèvre, 2006
Résultats de l’enquête à venir Réalisé par Mila, Sylvette (éco ambassadrices à Tubuai) et PEW.
Annexes Annexe 1 : Position géographique des stations d’échantillonnages Stations 1 2 3 4 6 7 8 9 10 11 12
Coordonnées 23°24'29.30"S 23°24'55.11"S 23°24'51.43"S 23°23'30.34"S 23°22'1.30"S 23°21'16.83"S 23°21'48.83"S 23°20'51.91"S 23°19'43.02"S 23°20'47.71"S 23°20'10.20"S
149°25'57.09"O 149°25'38.81"O 149°24'13.20"O 149°25'13.13"O 149°25'18.86"O 149°24'18.93"O 149°25'57.68"O 149°26'23.22"O 149°28'30.61"O 149°29'43.67"O 149°29'48.99"O
Stations 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 - 2924 25
Coordonnées 23°20'14.73"S 23°20'30.15"S 23°21'41.49"S 23°21'18.21"S 23°22'45.97"S 23°23'10.74"S 23°23'29.96"S 23°24'5.27"S 23°25'11.27"S 23°25'5.31"S 23°24'46.53"S 23°24'32.82"S 23°24'49.95"S
149°30'4.02"O 149°30'19.39"O 149°31'22.57"O 149°31'43.96"O 149°32'20.45"O 149°31'16.83"O 149°31'55.73"O 149°30'36.53"O 149°30'44.01"O 149°29'23.94"O 149°29'14.77"O 149°27'53.85"O 149°27'53.43"O
Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
(B) Bénitier
SUD-EST m
Station 1
2
3
SUD-OUEST
4
5
6
24
25
22
21
19
17
0
CV
D
CV
D
D
CRM
D
C
D
CRM
DC
S
0,5
CV
CRM
B
CRM
B
CV
CRM
DC
B
D
DC
DC
1
D
S
CV
B
CRM
CV
S
CQ
B
CV
D
CV
1,5
S
DC
CV
CRM
D
S
B
CV
D
D
B
DC
CRM
BLANCH
S
CRM
CRM
D
CRM
CV
D
CRM
D
CRM
D
CRM
DC
CRM
B
CV
S
DC
B
D
D
CV
3
BEN
A
CV
D
A
CRM
B
CV
CRM
B
CV
D
3,5
CRM
BLANCH
B
B
D
D
S
S
D
S
CV
B
2 2,5
4
CV
A
CV
CV
CV
D
B
B
CRM
D
CRM
D
CRM
BLANCH
CV
CRM
CRM
D
A
DC
D
CRM
CV
CRM
5
CV
CRM
B
B
CV
CRM
CRM
S
CRM
D
S
D
5,5
CV
D
A
CRM
CRM
DC
CRM
B
D
D
D
D
4,5
CRM
D
CV
CRM
D
DC
D
DC
CRM
CRM
D
B
6,5
6
DC
DC
CV
D
D
DC
D
DC
D
CRM
CV
B
7
CV
D
CV
CRM
CRM
A
A
S
D
DC
CV
B
7,5
A
BEN
D
CV
CRM
CRM
CRM
S
CRM
D
D
DC
8
D
S
B
CV
CV
S
CRM
CRM
CV
D
D
DC
8,5
D
S
CV
CV
CV
D
D
DC
B
CRM
CRM
D
9
S
DC
DC
CV
D
DC
B
S
CRM
B
CV
B
9,5
S
DC
CV
B
S
DC
CV
S
S
CV
CV
DC
S
S
CV
CRM
CV
CV
CV
CRM
DC
D
D
CRM
10,5
10
BEN
BLANCH
CV
B
B
B
CV
DC
DC
D
DC
D
11
CRM
BLANCH
CV
CV
D
D
D
D
CRM
D
DC
S
CV
CRM
D
CV
CRM
D- 30 -DC
D
D
D
B
S
11,5
Diagnostic environnemental succinct des récifs du lagon de Tubuai – Mai 2018
12
CRM
HOLO
D
CRM
CRM
D
DC
CRM
B
CRM
CRM
S
12,5
CV
D
DC
CV
S
CRM
B
CV
B
CV
D
CV
13
CV
D
DC
CRM
S
D
DC
CV
DC
CV
D
CV
13,5
CRM
CRM
DC
CV
S
D
CRM
DC
CRM
CV
S
D
14
CRM
BLANCH
CV
D
CV
D
D
D
DC
CRM
S
D
14,5
DC
CRM
CV
D
D
CRM
CV
D
DC
A
S
CRM
15
CV
D
CV
CRM
D
S
CEM
CRM
B
B
D
A
15,5
BEN
D
CRM
CV
CRM
S
D
B
CRM
CRM
A
CRM
16
D
CV
CV
D
CRM
S
EP
CRM
S
D
D
D
16,5
D
CRM
S
CV
CRM
CRM
CRM
CRM
DC
D
D
DC
CRM
CRM
D
A
D
D
D
D
CV
CRM
B
DC
17,5
DC
D
CV
A
CRM
CV
CV
D
B
A
D
CV
18
CV
D
CV
CV
CRM
CV
DC
CV
CRM
CV
CV
CV
18,5
CV
CV
D
CRM
S
B
S
CRM
D
CV
CV
S
BEN
CRM
CV
CRM
D
CRM
DC
D
D
D
CRM
D
CV
BEN
CV
S
CV
DC
CRM
D
CV
CRM
DC
S
CRM
D
CRM
D
CV
DC
CRM
CV
CV
D
CV
S
15
12,5
10
20
25
17,5 17,5
17
19 19,5 20
Coraux vivants
37,5
55
30
5
35
20 32,5
17,5
27,5
30
20
Coraux réc. mort
25
25 27,5
Dalle/roche
15
27,5
12,5
Débris
7,5
10
12,5
0
0
17,5
12,5
20
15
2,5
12,5
17,5
Sables
10
10
5
2,5
12,5
12,5
10
15
5
2,5
10
17,5
Algues
2,5
0
2,5
5
0
2,5
5
0
5
2,5
2,5
Autre
2,5
0
2,5
5
0
2,5
5
0 0
0
5
2,5
2,5
0
0
5
7,5
2,5
5
5
5
12,5
5
5
10
Bénitiers
- 31 -
25
15
25
17,5 27,5
10
12,5
20
27,5
40
35
25
Diagnostic environnemental succinct des rĂŠcifs du lagon de Tubuai â&#x20AC;&#x201C; Mai 2018
- 32 -