Mémoire d'architecture - Marges urbaines:entre exclusion et intégration cas du quartier Borj Echerch

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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ DE CARTHAGE ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

MÉMOIRE D’ARCHITECTURE MARGES URBAINES : entre exclusion et intégration cas du quartier Borj echerch à sousse Septembre 2020

ELABORÉ PAR: RANIA LAZREG

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DIRECTEUR DE MÉMOIRE: Ferdaws BELCADHI

CO-DIRECTEUR DE MÉMOIRE: Zouhaier ABBES


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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ DE CARTHAGE ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

MÉMOIRE D’ARCHITECTURE

MARGES URBAINES : entre exclusion et intégration cas du quartier Borj echerch à sousse Septembre 2020

ELABORÉ PAR: RANIA LAZREG

DIRECTEUR DE MÉMOIRE: Ferdaws BELCADHI

CO-DIRECTEUR DE MÉMOIRE: Zouhaier ABBES 3


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Dédicaces Je dédie ce mémoire à tous ceux qui me sont chers: Mes chers parents, Taoufik et Sondes, que nulle dédicace ne puisse exprimer mon amour éternel et ma considération , pour leur patience illimitée, leur encouragement, leur aide, et leurs grandes sacrifices j'espère que votre bénédiction m'accompagne toujours. Mon cher frère, Skander, la prunelle de mes yeux, pour son grand amour et son caractère en or, qu'il trouve ici l'expression de ma haute gratitude. Mes chères amies, Rahma et Jihen, qui sans leur encouragement ce travail n'aura jamais vu le jour. Et à toute ma famille et à tous ceux que j'aime. Rania Lazreg

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MARGES URBAINES : ENTRE EXCLUSION ET INTÉGRATION CAS DU QUARTIER BORJ ECHERCH À SOUSSE

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Remerciements "La réussite sourit à ceux qui font les choses avec passion, pas avec raison." Jack Welch

Il m'est offert ici, par ces quelques lignes, la possibilité d'adresser mes remerciements les plus chaleureux à toutes les personnes qui par leurs conseils, leurs suggestions ou par leurs simples présences ont permis d'aboutir à l'accomplissement de ce mémoire. Je remercie particulièrement Mme Ferdaws BELCADHI la directrice de ce mémoire d'architecture pour avoir veillé à ce que ce travail se déroule dans les meilleures conditions pour sa persévérance, son encouragement et ses précieux conseils qui m'ont incité à donner le mieux de moi même, qu'elle veuille bien trouver ici l'expression de ma profonde gratitude. Mes remerciements s'adressent aussi à Mr Zouhaier ABBES mon co-directeur de mémoire pour ses précieux conseils, pour sa patience et son soutien durant toute la période d'encadrement ainsi pour ses qualités humaines. Je remercie également tous mes professeurs qui m'ont enseigné durant mon parcours universitaire, pour le savoir qu'ils m'ont transmis, et qui m'ont appris à aimer l'architecture, ainsi que les gens qui m'ont fourni des informations ou des documentations.

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MARGES URBAINES : ENTRE EXCLUSION ET INTÉGRATION CAS DU QUARTIER BORJ ECHERCH À SOUSSE

REMERCIEMENTS INTRODUCTION PROBLÉMATIQUE MÉTHODOLOGIE ETAT DE L’ART

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Chapitre 1: Mémoires et villes 1. Mémoire commémorative; mémoire de l’évènement 2. Lieu de mémoire 3. Attitudes envers les lieux de mémoire Synthèse

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Chapitre 2: Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine 1. L'approche spatiale de la prostitution 2. Entre ombre et lumière lieux et espaces prostitutionnels 3. De la rue à la chambre; une approche spatiale de la prostitution 4. Endiguer ou déplacer Synthèse

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Chapitre 3: Quartier borj echerch à travers le temps 1. Mise en contexte géographique 2. Quartier borj Echerch 3. Quartier borj Echerch à travers le temps 4. Séquences spatiales; borj Echerch post révolution 5. Morphologies urbaines; Placette/Rue/Ruelle 6. Ombre et lumière 7. Densité 8. Les expressions murales 9. Obstruation des ouvertures Synthèse

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Chapitre 4: La régénération territoriale I. La régénération territoriale: Par une mise en ambiance II. La régénération territoriale: Par le moule et par le profil revisité III. La régénération territoriale: Par la porosité de l'îlot urbain IV. La régénération territoriale: Par manifestations évènementielles Synthèse

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Chapitre 5: La ressuscitation du Quartier Borj Echerch 1. Les témoignages 2. Tableau des réponses 3. Synthèse 4. Programme proposé 5. Délimitation de la zone d'intervention 6. Stratégie d'intervention

CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE WEBOGRAPHIE TABLE DES FIGURES TABLE DES MATIÈRES 9


MARGES URBAINES : ENTRE EXCLUSION ET INTÉGRATION CAS DU QUARTIER BORJ ECHERCH À SOUSSE

Introduction

L

a ville est le lieu où l’homme habite, travaille, se met en rapport avec ses semblables et communique avec d’autres personnes. L’espace urbain est, par conséquent, un espace affectif, ou anthropologique, d’après la terminologie de Marc Augé. La ville rassemble des espaces privés, publics, des places, des parcs, des rues et des ruelles et le tout ne font qu’un. Il ya une certaine homogénité qui fait de la ville une pièce complète et pourtant on peut trouver des espaces en dérive, mal famés, oubliés qui représentent des trous noirs, et une partie complètement isolée du reste, liée en général à un événement tragique et à une mémoire négative du lieu. Une réflexion sur ces espaces et en vigueur. Malgré leur caractère négatif, ces espaces ont un potentiel caché, ont une mémoire et un vécu, digne d’être relu et réécrit. D’ou vient le rôle de l’architecte avec son regard exceptionnel envers un quartier mis à l’écart, d’un délaissé urbain et d’y proposer des projets de rénovation, de mise en valeur et de réhabilitation pour réintégrer ces lieux abondonnés dans une nouvelle interprétation sociale et urbaine.

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Problématique

"Par leur titre, les lieux de mémoire annoncent un point de départ synchronique, la saisie d’un passé projeté à la surface du présent. Ils problématisent notre représentation du passé. Ils répondent à une exigence d’éclairer le passé par le présent, de comprendre le présent par le passé."Pierre Nora.

L

a mémoire conserve le passé, dit-on. Même si cette affirmation paraît tout à fait maladroite, elle est cependant assez claire par elle-même. En effet la mémoire, peut s’incarner dans le registre symbolique comme elle peut s’incarner dans sa dimension matérielle, en tant que «lieux de mémoire», liée en général à un événement traumatique intervenu dans un contexte exceptionnel. La mémoire persiste à travers ces lieux, à travers les murs qui s’imprègnent des émotions, qui raconte son histoire aux visiteurs. Et depuis que la terre existe, que l’humain est apparu, pensez à tout ce qui a pu se passer dans chaque lieu, c’est ainsi qu’on parle de la mémoire des lieux qui peut être positive ou négative. Le problème se pose lorsqu’un lieu est nécrosé, qu’il devient hanté et que les gens ne veulent plus y être, une intérvention serait alors nécessaire pour faire revivre ce dernier. Je suis devant Beb lfingua, l'une des portes de la Médina de Sousse, ma ville d'origine, ce lieu synonyme de mes rires et de mes souvenirs. Je contemplais toujours cette muraille immense avec attention pour savoir ce qu'il y avait à l'intérieur. Je me posais beaucoup de questions sur ce fragment du quartier, mais les réponses étaient ambiguës. A travers les années, ce quartier était attaché à ma mémoire. Ayant grandi, on m'a répondu que c'était un endroit occulté et méprisé par les occupants de la Médina. Ainsi connu sous le nom de Borj echerch, ce quartier était reservé aux activités clandestines des filles de joie depuis 1932. Il représente un lieu de mémoire, celle d’une mémoire nécrosé. L’ancien quartier resérvé, aujourd’hui déserté, condamné à vie, même après sa fermeture, suite à la décision du tribunal de première instance en 2012. "le bordel", situé aux confins nord-est de la Médina, est devenu le lieu de prédilection de toutes les exactions. Dans la mémoire des gens il s’agit encore d’un lieu profanisé, comme si les murs griffés, les portes colmatées, le grillage des fenêtres, racontent encore l’histoire de ce qui c’est passé à l’intérieur des maisons closes, l’histoire de ces ruelles étroite occupées autrefois par les filles de joie. L’objectif est alors de créer une nouvelle ambiance, animer le quartier, renforcer les relations sociales et mixer les générations en générant une série d’activités dans le quartier sous forme de patchwork programmatique. Comment peut on intervenir sur les lieux de mémoire ? comment se comporter face à la mémoire négative des lieux ? Existe-il des altérnatives mis en place pour intervenir sur un lieu de mémoire ? Serait-il envisageable de prendre en considération le rapport de ce lieu avec son environnement pour faire la ressuscitation de ce quartier et de réintégrer ces espaces dans une nouvelle interprétation sociale et urbaine ? 11


MARGES URBAINES : ENTRE EXCLUSION ET INTÉGRATION CAS DU QUARTIER BORJ ECHERCH À SOUSSE

Méthodologie

T

out espace peut marquer la vie d’un individu par un évènement, triste soit il ou heureux, et en se retrouvant à nouveau dans un lieu pareil, des souvenirs, ceux de l’amertume ou de la joie se manifestent afin d’emmener chaque individu vers une redécouverte du passé. Interessée de choisir un lieu stimulant pour commencer le travail j’ai choisi quartier Borj Echerch comme champs d’investigation, j’étais encore redevable d’observer ses principes imposants et ses interactions avec le contexte à travers une analyse objective et conceptuelle pour arriver à en extraire son génie traduit dans les potentiels de la situation repérée.

Le premier chapitre traite les recherches théoriques sur la mémoire et sur les lieux de mémoire. L’oeuvre de Pierre Nora m’a beaucoup servi pour saisir les éléments fondamentaux qui définissent les lieux de mémoire, on va définir en premier lieu la mémoire commémorative, la notion du lieu de mémoire et on clôturera le chapitre par citer les différentes attitudes envers les lieux de mémoire. On ne peut en aucun cas ne pas évoquer la prostitution urbaine, on citant dans le deuxième chapitre, une approche spatiale de la prostitution à l'echelle nationale et internationale avec des exemples, et des espaces prostitutionnels entre ombre et lumière évoquant dans ce chapitre les ambiances dans ces quartiers malfamés qui se ressemblent dans plusieurs aspects mais se diffèrent dans d'autres, ensuite on mettra l’accent sur la gestion urbaine de la fin de la prostitution pour avoir une idée sur comment traité ces espaces là, les endiguer ou les déplacer vu la mauvaise connotation et le refus des gens envers ces lieux. Le troisième chapitre concerne les détails spatiales dans le lieu en allant de son histoire à travers le temps jusqu’a nos jours à l’aide d’une approche analytique pour pouvoir comprendre et décortiquer notre fragment persistant le quartier borj echerch. Le quatrième chapitre présente des exemples qui cristaillisent les différentes interrogations que je me posais et m’ont amené à de nouvelles réflexions. A travers les chapitres précédents, de nouveaux concepts et réflexions ont été tirés, pour m'amener à développer une programmation précise à mon projet et pour choisir la nature de l'intervention. Finalement on arrive, à l’architecture qui découle des concepts étudiés.

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Etat de l'art

L

e quartier Borj echerch a intrigué plusieurs étudiants pour l'opter comme sujet de mémoire d'architecture. Bien que le support d'étude soit le même, les réponses diffèrent, chaque étudiant a choisi une approche propre à lui pour le guider tout au long de son travail. Parmi ces travaux, en 2013, un mémoire d'architecture intitulé "Pour un centre de réhabilitation et d'hébergement pour les femmes en détresse" abordé par l'étudiante de l'école nationale d'architecture et d'urbanisme BEN AHMED Leila, face à l'état actuel du quartier, et vu qu'il était un quartier reservé l'étudiante a décidé de faire la réhabilitation de ce dernier et de créer un centre d'hébergement pour les femmes en détresse en évoquant l'évolution de l'image de la femme dans la société et la violence envers les femmes. En 2014, le quartier borj echerch a fait l'objet d'un autre mémoire d'architecture intitulé "Borj echerch; reconversion d'un quartier desherite" abordé par l'étudiant BOUTRIF Mohamed hamdi de l'école nationale d'architecture et d'urbanisme. Il a choisi, de mettre en valeur l'artisanat local. Son projet consiste à faire un village d'artisans avec un souk, pour contribuer à la promotion du tourisme culturel. En 2016, un troisième étudiant, AMARA Majid, a choisi quartier borj echerch comme support d'étude pour son mémoire d'architecture avec le titre "Recomposer un passé; d'une maison close à une maison de quartier" il a choisi de reconcilier avec le passé, voir même le recomposer en traitant le site d'étude comme un patrimoine à redynamiser en créant une maison de quartier. En 2019, une autre étudiante, MEHDOUI Syrine, a travaillé sur le quartier borj echerch qui a pour titre " Le Quartier Réservé; Restructuration du quartier borj cherch, la medina de Sousse" elle s'est basée sur l'art comme outil de revivification des espaces abandonnés, son projet de quartier réservé aux artistes consiste d'utiliser les anciennes maisons closes telles quelles pour faire de l'hébérgement pour les artistes et de transformer la placette pour acceuillir les gens. Ces travaux ont pu dégager les spécificités du lieu. Ils ont essayé de faire revivre le quartier, mais leurs interventions étaient toujours ponctuelles, nous envisageons créer une intervention plus globale qui tient compte de toute la médina, pour assurer la reconnexion avec tout le tissu.

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Mémoire et ville 1. Mémoire commémorative; mémoire de l’évènement 2. Le lieu de mémoire 3. Attitudes envers les lieux de mémoire Synthèse 15


CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

Figure 1: Fugue State Source: Noah Stacey 16


«Un lieu de mémoire dans tous les sens du mot va de l’objet le plus matériel et concret, éventuellement géographiquement situé, à l’objet le plus abstrait et intellectuellement construit» PIERRE NORA

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

1. Mémoire commémorative ; mémoire de l’évènement :

L

a mémoire commémorative est l'action de commémorer, qui se traduit par le fait de se rappeler d'évènements tragiques ou festifs. L'évènement est tout ce qui se produit, arrive ou apparaît. C'est un phénomène considéré comme localisé et instantané. Il est un fragment de temps et d’action à la fois partagé, vécu et discuté. L’évènement peut être lié à une guerre, un attaque terroriste, un conflit social, politique ou ethniques, mais il peut aussi être lié à une festivité nationale, régionale ou culturelle. La mémoire de l’évènement est la façon avec laquelle celui ci s'intègre dans le corps collectif et social. "La commémoration est une manière de donner du sens à un évènement. Quelque soit l’évènement, celui ci se crée, se fabrique, et s’accomplit dans l’émotion et le ressenti par conséquent l’évènement n’est pas vécu par tous les individus de la même manière, et son souvenir perdure de manière individuelle ou collective."1

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Farge Arlette «Penser et définir l’évènement en histoire»

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Figure 2: MĂŠmoire et Ville Source: Collage Personnel

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

2. Lieu de mémoire : "Le mot «lieu» provient du latin «locus» qui signifie «place endroit», «loc», signifie une portion déterminée de l’espace. Le lieu est l’espace que le corps occupe en rapport avec sa destination. C’est un endroit désigné et indiqué."2 Pierre Nora, dans son ouvrage "les lieux de mémoire", 1984, a identifié trois aspects dans les lieux de mémoire : matériels, symboliques et fonctionnels. Ces dimensions se diffèrent dans leurs définitions d'une personne à une autre, comme Nora l'explique "Un lieu en apparence purement matériel, comme un dépôt d’archives ou la Bibliothèque nationale, ne devient lieu de mémoire qu’en symbolisant un rapport particulier au passé collectif, au patrimoine, à l’histoire, en reflétant une valorisation et une autorité singulière du livre et de la trace écrite."3 Les lieux de mémoire selon Pierre Nora renvoient à un moment historique, à un personnage, à un mythe collectif et à une idéologie politique. Ces lieux, sont une interface entre la mémoire collective et la mémoire individuelle, ils représentent des dispositifs objectivés et matérialisés, partagés par des communautés, voire par toute une société. Des différents médiateurs sociaux s’attachent à identifier ces lieux d’ancrage et à expliciter les contenus qui y sont chiffrés. Donc on peut trouver la mémoire collective inscrite sur différents supports, matériels, symboliques et fonctionnels.

Lieux de mémoire

Dispositifs objectives et matérialisés

Partagés par des communautés / société entière

Figure 3: lieux de mémoire comme dispositifs objectives Source: Auteur

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Centre national des ressources textuelles et lexicales définition et etymologie du mot lieu Lieux de mémoire, lieux de savoir, Christian Jacob

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Lieu de mémoire Mémoire collective

Mémoire individuelle Interface

Figure 4: Interfaces des lieux de mémoire Source: Auteur

"Les choses souvenues sont intrinsèquement associées à des lieux. Et ce n'est pas par mégarde que nous disons de ce qui est advenu qu'il a eu lieu. C'est en effet à ce niveau primordial que se constitue le phénomène des "lieux de mémoire". Ces lieux de mémoire fonctionnent essentiellement à la façon des "reminders", des indices de rappel, offrant tour à tour appui à la mémoire défaillante, une lutte dans la lutte contre l'oubli, voire une suppléance muette de la mémoire morte."4

Le fait de mélanger dans l’architecture ancien et nouveau, tout en gardant les prémices de la création de départ, peut être un bon exemple pour traduire la mémoire du lieu. La mémoire est physique lorsqu'elle s’exprime à l’intérieur d’un individu ou d’un corps collectif tout en ayant une relation avec l'espace. Alors la mémoire fabrique des lieux de mémoires en fonction de ses besoins. Selon Aldo Rossi, la mémoire collective se développe dans l'espace urbain. "la ville elle même est la mémoire des peuples, et comme la mémoire est liée à des faits et à des lieux, on peut dire que la ville est le locus de la mémoire collective."5 Certains lieux ou quartiers sont oubliés, alors que d'autres conservent une mémoire du passé. Rossi dans son ouvrage "l'architecture de la ville", 1966, évoque la notion d'un lieu amnésique. L'amnésie est une perte partielle ou totale de la mémoire. Donc la mémoire de lieu, tout comme pour l'individu, peut être gardée ou effacée.

21 Paul Ricoeur la mémoire, l'histoire, l'oubli, 2000, p49 ROSSI, Aldo L’architecture de la ville chapitre «la mémoire collective» 1966

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

2.1. Espace physique et émotion : Puisque l'émotion accroît l'attention, les événements et les lieux qui suscitent le plus d'émotions sont ceux qui ont le plus de chances d'être mémorisés. Lorsque nous visitons un lieu où nous avons vécu des évènements qui touchent nos émotions tels que, les hôpitaux, les églises, les cimetières et les maisons de vacances, nous nous en souvenons mieux. En effet ce n'est pas que les qualités spatiales d'un lieu qui compte, mais c'est l'impact qu'il aura sur nous psychiquement qui demeurera: sensation de vertige à cause de l'hauteur qui est importante, de froid ou de chaleur, de luminosité ou d'obscurité... Les évènements émotionnels sont mieux rappelés que d'autres types d'évènements, il y a un effet de facilitation sur la mémoire. "Lorsque la douleur est trop grande, où que l'enjeu historique est trop important. La société répond à la destruction et à l'absence par la construction et la représentation."6

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BILLOT, L. Les mémoriaux et leurs pratiques, 2015, p.19

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Figure 5: Hiroshima après la bombe atomique Source: Stanley Troutman

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

2.2. Mémoire catalyseur d'architecture : "La mémoire nous façonne, en même temps que nous la façonnons."7 L'architecture est donc comme un fond à la mémoire et à la création d'un souvenir. La mémoire serait catalyseur d'architecture : l'architecture comme base de la mémoire, et la mémoire comme base de l'architecture. La mémoire, donc, est primordiale pour l'architecture et invérsement. L'utilisation inconsciente de la mémoire comme base de la conception semble donc obligatoire. "L'architecture est une chose de l'art. Des émotions, se positionnant en dehors et plus loin que les questions de construction. Elle est à la fois physique et métaphysique : en effet, elle est certes faite de dispositifs physiques, mais également procure des sensations qui vont au-delà du monde tangible."7 L'expérience humaine des lieux et des espaces physiques, inclut des dimensions architecturales et sensorielles, ainsi que sociales et interpersonnelles. L'utilisation des souvenirs dans une conception architecturale l'illustre parfaitement. Si les aspects géographiques du lieu permettent de créer la définition spatiale et l'orientation d'un projet, il n'est pas évident de savoir comment le côté historique d'un lieu peut entrer en compte et quelle peut-être son influence lors d'un projet.

Métaphysique

physique

Architecture

Mémoire

Figure 6: Architecture et mémoire Source: Auteur

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Comment intervenir sur un lieu de mémoire, Boris Delaf

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L'exemple de chernobyl, évoque la mémoire à travers ces ruines en illustrant l'intéraction entre le physique et le métaphysique.

« Mangées par la broussaille, les ronces et les herbes folles, des maisons basses abandonnées, murs de briques éventrés, toits de tuiles défoncés, fenêtres béantes telles des orbites vides, volets aux couleurs délavées battant aux quatre vents [..], Bienvenue dans la zone d’exclusion de Tchernobyl.»8 8

Retour à Tchernobyl : vivre dans la zone d’exclusion, trente ans après la catastrophe, Le Monde 25 Figure 7: Retour à Tchernobyl Source : google image


CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

3. Attitudes envers les lieux de mémoire : 3.1 Le Déni et la colère: 3.1.1 Le cas de Sabbat Edhlem: Le déni c’est la phase initiale et la réaction au choc au moment d’apprendre la perte. En même temps que nous essayons de digérer la réalité de notre perte, nous essayons également de surmonter la douleur émotionnelle qui vient avec.9 La colère est une émotion simple qui traduit l’insatisfaction. Elle est vécue à l’égard de ce qu’on identifie, à tort ou à raison, comme étant «responsable» de notre frustration. On éprouve donc de la colère envers «l’obstacle» à notre satisfaction. Plusieurs émotions traduisant de la colère sont composites, comme le mépris, la jalousie, le dépit, la rancune...9 Prenant l’exemple de Sabbat Edhlem un ancien lieu de torture dans la médina de Tunis, bien que ce dernier ne fonctionne plus, il a encore une mauvaise connotation et il reste un lieu obscur. «En son sein existait un bureau où d’après la légende, on y aurait torturé à mort des youssefistes à la fin des années cinquante.»10 Les Youssefistes étaient torturés et exécutés à Sabbat Edhlem, leurs corps noyés dans de l’acide, confession de Béchir Turki, ancien directeur des transmissions aux ministères de l’Intérieur et de la Défense. Elle est centralisée dans un vieux local, labytrinthe de galeries et de couloirs, de puits, de caves, et de trappes, situé dans la rue de l’Obscurité ou Sabat Edhlam, dans la Médina de Tunis. On y accède par le boulevard Bab- Benat, via rue BirLahjar. "Ce local est en fait un lugubre traquenard."11 Il attend et accueille ses proies dans le noir, jusqu'aux chambres de torture, dans l’obscurité effrayante et le silence angoissant. Dans ce quartier les visiteurs sont pratiquement happés, on ne sort jamais.

La puissance des émotions Par Michelle Larivey LE SABBAT: récit autour d’une origine par Dr Seif Karoui 11 La répression des Youssefistes 1956-1962, INSIDER 9

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P

« arfois le voisinage entend des hurlements inhumains de douleur et des cris atroces de frayeur. Parfois des âniers font sortir de ce lieu sinistre de gros sacs maculés de sang qu’ils chargent sur leur âne.»3 Figure 8: Un triste lieu de torture dans la medina de Tunis Source: collage personnel

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

Figure 9: Plan de situation de Sabbat Edhlem

Source: Pérenniser la mémoire incarnée, par Marouen HAMMAMI, modifié par auteur

Dès qu'on arrive sur le lieu on voie cette obscurité, il s'agit d'un lieu qui tend à éloigner les passagers, un lieu repoussant et monstrueux, dû à l'atmosphère répulsive le flux piétonnier est trop faible.

Figure 10: L'entrée de Sabbat Edhlem Source: Photo prise par Marouen HAMMAMI

Figure 11: L'entrée de Sabbat Edhlem Source: Photo prise par Marouen HAMMAMI

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L'ancien lieu de torture Sabbat Edhlem dispose dans l'épaisseur de ses murs des traces et des témoignages. La mémoire se matérialise dans les parois abimées, les murs éventrés et les dalles perforées, c'est un héritage riche de souvenir et d'images dominant l'inconscience de plusieurs individus, voir une société.

Figure 12: L'état du lieu de Sabbat Edhlem Source: Photo prise par Marouen HAMMAMI

On remarque tout de suite l'état dégradé du lieu, les traces de la torture encore présentes dans l'espace. il s'agit d'une mémoire enracinée dans le territoire, restituant lépaisseur historique par la superposition des différentes strates qui fabriquent l'identité du lieu.

Figure 13: vue aérienne sur Sabbat Edhlem Source: Photo prise par Marouen HAMMAMI

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

3.2 Le souvenir et l’acceptation : 3.2.1 Le cas d’Oradour-sur-Glane : Les souvenirs sont l’ensemble des choses que l’on conserve physiquement, ou que l’on garde en mémoire, et qui nous rappellent une situation passée, positive ou négative à la vue ou à l’évocation des souvenirs.12 L’acceptation signifie la tolérance d’une situation. Savoir que la vie est parfois difficile, et que tout ne peut pas être comme on le désire, tout en demeurant dans l’action.12 L’exemple d’Oradour sur glane illustre parfaitement l’idée d’un lieu qui porte un souvenir, que l’état a choisi de garder, tout en laissant le site intacte, ruiné, pour que les gens se souviennent toujours de ce qui s’est passé. "Rester vigilant pour que l’homme s’interdise l’inhumain"13, c’est le message porté par cette édifice, dédié aux 642 victimes du massacre commis par les nazis le 10 juin 1944. Après la guerre il était classées comme monument historique, les ruines d’Oradour-sur-Glane ont été conservées pour témoigner. En 1988, le président du conseil général de la Haute-Vienne proposa de créer un espace culturel destiné à accueillir et à informer les visiteurs des ruines avant leur visite, de peur de la dissolvance du souvenir du drame. D’où la création du Centre de la mémoire, qui se veut un lieu de réflexion universelle pour la paix.

DICTIONNAIRE FRANÇAIS 13 « Oradour, visages.Les victimes du massacre,10 juin 1944. ».oradour.org.pdf 12

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Figure 15:

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Figure 18: Les victimes

Source: google image

Figure 19: Les ruines d'Oradour-sur-glane Source: collage personnel

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

3.2.2 Entre mémoire et reconstruction : "Oradour, ce n'est pas quelque chose qui s'oublie."14 Il était plus que nécessaire de mettre en place un centre matérialisé par un bâtiment pour la communauté d’Oradour ainsi que pour la municipalité et l'association nationale des familles des martyrs. C’est l’aboutissement du processus de reconnaissance. Car tous voulaient disposer d’un relais institutionnel du discours des témoins, affaibli dans sa transmission par les inéluctables disparitions. C’est ainsi qu'en 1999, le Centre de La mémoire d’Oradour vit le jour.

Figure 20: Plan d'Oradour sur glane Source: Pinterest

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Marcel Darthout, rescapé de la tragédie d'Oradour-sur-Glane

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Le projet retenu propose un bâtiment semi enterré avec un parvis servant de toit, qui assure la liaison entre les ruines et le nouveau village, pour ne pas masquer les ruines placées dans un twaleg situé entre les deux lieux. La façade en verre reflète un paysage modelé d’une colline et de la rivière la Glane. Cette infrastructure très homogène et monotone est brisée en son milieu par le choc de lames métalliques géantes de couleur rouille, qui symbolisent la violence ainsi que tous les restes objets métalliques rouillés que l’on retrouve dans le village des martyrs (vélos, carcasses de voitures..).

ur-glane

Figure 21: Vue aérienne sur Oradour-s Source: Pinterest

Figure 23: L'entrée du musée d'Oradour-sur-glane Source: Pinterest

Figure 22: Vue da

ns l'ancien village

Source: Pinterest

d'Oradour-sur-glane

Figure 24: Musée d'O

Source: Pinterest

radour-sur-glane

Cette structure en élévation représente l’entrée du bâtiment. Ainsi cette réalisation, très symbolique, nous annonce le thème : le drame, la cassure du rythme tranquille d’un village du début des années 1940. Les plaques métalliques marquent la déchirure et reflètent un paysage paisible, où on peut lire l'histoire du village d'Oradour, dans l'architecture du centre de la mémoire.

Figure 25: façade du Musée d'Oradour-sur-glane

Source: Pinterest, modifié par auteur

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

Figure 26: l'intérieur du Musée d'Oradour-sur-glane

Source: Pinterest, modifié par auteur

Selon la conception de l'architecte, le centre commémoratif et le paysage sont unis dans une symbiose unique d'une "non-architecture". La toiture, qui permet une vue sur la vallée de la Glane, les ruines de l'ancien village, exprime cette "non-architecture". Le centre du bâtiment symbolisant la destruction et le souvenir ainsi que la résistance aux éléments, est séparé brutalement par des lames en acier rouillé. Les matériaux, laissés à l'état naturel, semblent vieillis.

Figure 27: l'extérieur du Musée d'Oradour-sur-glane

Source: Pinterest

Dans le hall d'entrée du centre de La Mémoire, une gigantesque photographie est affichée sur tout le mur faisant face au public entrant, montre Adolf Hitler faisant son salut à la foule, ce qui crée automatiquement un choc chez le visiteur. "Personnellement, nous avons tous été saisis d’un grand effroi et nous sommes restés bouche bée, impressionnés !"15 15

http://le_centre_de_la_memoire.htm

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Figure 28: l'intérieur du Musée

Source: Pinterest

Deux grandes photographies sont symboliquement affichées, dans le hall circulaire. L'une représente Hitler haranguant la foule lors d'un rassemblement à Nuremberg et l'autre est le panneau à l'entrée des ruines d'Oradoursur-Glane "Souviens-toi". L'exposition permanente est affichée dans des zones contrastées en noir et rouge où des rails d'image qui pendent du mur et qui représentent le mouvement nazi et l'avance de la division "Das Reich" vers Oradour, d'autres zones lumineuses représentent de manière plus douce le village et les gens d'Oradour avant le massacre. Le centre de ressources et des salles avec des cloisons temporaires pouvant accueillir des groupes scolaires et des enseignants, se trouve au sous-sol. La conception d'origine est une ressource pour les recherches historiques utilisés dans le cadre de la préparation de l'exposition permanente du centre, ce dernier abrite des archives françaises et étrangères, des photographies, des films, des publications et des magazines.

Figure 29: l'intérieur du Musée

Source: Pinterest

Chaque visiteur, poursuit ses propres pensées à travers, l'aspect extérieur et la disposition des espaces d'exposition. Les fenêtres et les surfaces en miroir, sont d'une grande importance, puisqu'ils encouragent les visiteurs à faire le voyage du passé vers le futur et à explorer l'autre côté du miroir.

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

3.3 Le marquage ponctuel : Sur la plage du débarquement d'Omaha Beach en Normandie en 2004. est installé une sculpture nommée "les braves", qui met en valeur la démarche de marquage ponctuel, par une intervention ciblée : l'artiste marque le lieu. La plage d'Omaha Beach de Normandie, est unique car elle est un des haut-lieux de la seconde Guerre Mondiale. Cette Beach a connu le débarquement des alliés le 6 juin 1944. Cette journée est appelée "Le jour le plus long", est un moment clés de la seconde guerre mondiale ainsi que de la libération de la France. Dans la bataille d'Omaha Beach, plus de 3000 personnes meurent, sont blessées ou disparaissent c'est la bataille la plus meurtrière. Cette plage symbolise le courage, et les sacrifices des alliés lors de la seconde guerre mondiale. Donc il s'agit d'un lieu de mémoire qui marque toujours de nombreux normands, français, ainsi que les alliés américains, canadiens, anglais et leurs familles.

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comment intervenir sur un lieu de mémoire, Boris Delaf

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Anilore Banon, une jeune artiste française propose d'installer sur la plage d'Omaha une sculpture en hommage au courage des soldats alliés, en 2001. L'artiste a bien choisi le lieu pour installer son oeuvre, qui se compose de trois sculptures métalliques qui forment un ensemble planté dans le sable face aux vagues. "La partie centrale représente Debout la Liberté et les deux piliers latéraux représentent l'honneur et la liberté retrouvés grâce au courage de ces hommes." 16 À droite, se trouvent les ailes de l'espoir qui reflètent "une nouvelle espérance d'un monde plus heureux" 16 et de l'autre côté les ailes de la fraternité illustrant "une nouvelle idée de l'humanité où chacun serait responsable du sort de son prochain et commémore l'engagement de ceux qui ont combattu pour l'établissement et le respect d'une égalité universelle des droits de l'Homme". 16 C'est une oeuvre avec une symbolique forte, Anilore Banon exprime à travers cette sculpture, les piliers de l'humanité bien droits, "l'honneur et la liberté", preservés par "l'entraide et la fraternité" des peuples qui résistent et gardent espoir ensemble face à la barbarie. Cette sculpture faite en quarante tonnes d'acier inoxydable, est fixé sur des fondations ancrées dans le sable. L'artiste explique, dans une interview que l'oeuvre ambitionne d'entretenir la mémoire du lieu tout en rappelant que "la mémoire continue de façon vivante et positive." 16

Figure 30: débarquement d'Omaha Beach

Source: Sergey larenkov

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

Ce lieu magique, riche et naturel, est non modifié par l'Homme. Cette oeuvre perturbe l'harmonie de l'océan par sa présence, elle porte un message, et marque le lieu, en lui donnant ainsi une valeur particulière. L'oeuvre a été installée, face à l'océan pour interpeller les gens et attirer l'attention sur le site. La présence de l'oeuvre d'anilore Banon, par sa simple présence nous informe de la particularité de l'histoire du site, comme si la sculpture nous disait: "Cette plage a été le témoin d'un événement extraordinaire."16 Le lieu apporte à l'oeuvre, comme l'oeuvre offre énormément aussi au lieu, elle est donc en lien direct avec le site. La structure révèle l'existence d'un évènement historique, comme un miroir qui reflète le passé, qui livre des sensations et des indices, sur la mémoire du lieu. Quelles que soient les conditions météorologiques, "Les Braves" restent debout, même dans la tempête. Même lorsque la marée se heurte sur elles, les lames métalliques restent immobiles face aux flots, ce qui révèle la violence de ce jour et renforce le lien entre l'oeuvre et le lieu. Le matériau utilisé parait simple mais "il renvoie à des fondamentaux, à l'essence de l'homme, à ses valeurs tels que la liberté, la fraternité, l'espoir, le courage." 16 Par cette étude de cas, on comprend c'est quoi le marquage ponctuel.

16

Idem

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LES AILES DE LA FRATERNITÉ DEBOUT LA LIBERTÉ

LES AILES DE L'ESPOIR

Figure 31: La sculpture les braves

Source: google image, modifié par auteur

Figure 32: débarquement d'Omaha Beach

Source: Sergey larenkov

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CHAPITRE 1 : MÉMOIRE ET VILLE

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Synthèse "Les choses souvenues sont intrinsèquement associées à des lieux. Et ce n'est pas par mégarde que nous disons de ce qui est advenu qu'il a eu lieu. C'est en effet à ce niveau primordial que se constitue le phénomène des "lieux de mémoire"." 4 La mémoire collective ou individuelle, peut être inscrite sur différents supports, matériels et physiques pour donner ce qu'on appelle un lieu de mémoire. L'espace physique à son tour peut provoquer des émotions à travers des évènements passés, tragiques soient-ils ou festifs pour donner la mémoire du lieu, cela à travers les ruines qui restent après une guerre ou après une catastrophe nucléaire comme le cas de chernobyl. En effet, la dimension sensorielle, affecte directement l'architecture, car il faut prendre en considération le coté historique et la mémoire du lieu dans la conception du projet. Et puis les attitudes envers les lieux de mémoire sont multiples. Certains lieux subissent une attitude de déni et de colère, tel est le cas de Sabbat Edhlem dans la médina de Tunis, dans d'autres cas on accepte la mémoire de ce lieu, comme le cas d'Oradour sur glane ou celui d'Omaha beach où l'artiste installe une sculpture pour marquer l'évènement passé et garder la mémoire vivante à travers son oeuvre. Parmis ces lieux de mémoires, on s'intéresse à quartier borj Echerch notre sujet d'étude. Cet ancien quartier reservé, mis à l'écart, garde une connotation négative et une image nécrosé dans la mémoire collective. Dans le prochain chapitre, je vais tenter de parler d'avantage sur les quartiers reservés en s'intéréssant à l'approche spatiale de la prostitution tout en citant des exemples concrets pour répondre aux questions : Comment se comporter face à la mémoire négative des lieux ? Comment réintégrer notre quartier dans la ville et retrouver une nouvelle mémoire du lieu .

4

Idem

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Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine 1. L'approche spatiale de la prostitution 2. Entre ombre et lumière lieux et espaces prostitutionnels 3. De la rue à la chambre: une approche spatiale de la prostitution 4. Endiguer ou déplacer Synthèse

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

Figure 33: Femme dans l'ombre

Source: Kaylah Otto, Unsplash

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« L'histoire de la prostitution, pas plus que celle de l'amour ou celle de la pudeur, n'est l'histoire de tout et de rien.»17

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LA PROSTITUTION DANS LA MEDINA DE TUNIS, Mohamed KERROU et Moncef M’HALLA

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

1. L’ approche spatiale de la prostitution : Le phénomène de la prostitution, est profondément ancrée dans l’espace et présenté au cœur de la ville. La prostitution crée des liens forts avec les territoires urbains, dans une relation mutuelle : les acteurs de la prostitution s’adaptent aux caractéristiques morphologiques, mais aussi sociales et économiques de la ville, les représentations et les réalités des quartiers de la ville se renforcent sous l’action de la prostitution. Les zones, points et lignes qu'utilisent les prostituées et leurs clients dans l’espace sont autant de marques d’une activité ancrée dans les pratiques de la ville. Les prostituées sont insérées dans les rapports de sociabilité urbaine à travers l’utilisation du même espace et le partage de liens personnels et professionnels. Par conséquent, pour cerner les limites urbaines de la prostitution , il faut dessiner les formes les plus visibles : les lieux autorisés ou les lieux clandestins, les pratiques qui s’initient, voire s’effectuent, dans l’espace public aux dépens de celles qui n’existent que dans l’espace privé. Ce jeu entre ce qui est autorisé ou secret, officiel ou clandestin, public ou privé, visible ou voilé, souligne l’importance des notions de scandale, de trouble à l’ordre et à la moralité publique dans la gestion de la prostitution urbaine. les dynamiques urbaines affectent le développement de la prostitution, ce phénomène s’installe dans certains carrefours et s’expose sur certains axes de passage ; elle suit les logiques de circulation de populations particulières dans la ville ; elle signale les augmentations de valeur matérielle ou symbolique des quartiers qui l’accueillent. La place de la prostitution dans la ville n’est pas liée seulement au géographie ou sociologie urbaine ; elle a aussi à voir avec tout un imaginaire, à travers des formules évocatrices telles que « quartier mal famé », « rue chaude », « quartier réservé ». L’analyse spatiale de l’activité prostitutionnelle permet de penser la ville autrement que comme un simple décor ou comme un paysage particulièrement aux activités prostitutionnelles, elle permet d’afficher la géographie morale des espaces urbains et de saisir les métamorphoses de l’espace physique et culturel de la ville. Les lieux de prostitutions ont un impact sur le quotidien des gens, des habitants riverains ou passants, en général ces lieux sont à éviter et malfamés, ils peuvent être séparés par des murs ou par leurs emplacement. Après leurs fermeture on garde toujours une mémoire négative du lieu donc on peut considérer les quartiers réservés comme des lieux de mémoire, cas d'une mémoire négative.

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Disponiblité des locaux

Proximité des clients

localisation préférentielle

Lieux de la prostitution

conflits et contraintes

Pressions politiques Durcissement des réglementations

Stigmate social

Acteurs économiques

Figure 34: Un modèle de localisation de la prostitution en milieu urbain Source: Auteur

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

2. Entre ombre et lumière lieux et espaces prostitutionnels : 2.1 Lieux et espaces prostitutionnels à l'echelle nationale :

En étudiant de près la pratique prostitutionnelle à Tunis au XIx" et au XX" siècles. On trouve q'il existe deux logiques historiques distinctes, formant un continu évolutif qui, à un moment donné, sera caractérisé par une discontinuité des pratiques sociales et un changement substantiel des sensibilités. "La première logique opère jusqu'à la fin du XIX siècle et se caractérise par l'aspect domestique, privé, intime et caché du commerce sexuel. N'ayant pas un caractère public et reconnu, il ne pouvait obéir à la justice charaïque qui s'exerce dans son exemplarité par les sanctions coutumières de la peine de mort, la lapidation, la flagellation, l’exil, la noyade ... toute une panoplie de supplices ayant le corps pour cible et visant la moralisation de la société. Ces supplices cèderont progressivement la place à un autre type de pénalités visant le contrôle de l'espace. La seconde logique marque une rupture nette avec le passé. Elle impose à partir de 1889, une règlementation municipale qui tend à préciser le statut de la fille publique, définit les lieux de prostitution et impose une surveillance sanitaire et policière."17 C'est cette logique moderne qui amène les métamorphoses du bordel et ses au cours du xxe siècle. L'existence du bordel est un environnement clos pour la pratique de la prostitution publique et de la prostitution réglementée, toujours en relation avec un seul espace: l'espace du quartier. D'ailleurs, dans la langue populaire tunisienne, le mot karti (quartier) signifie bordel.. En 1881, il n'y avait pas de bordels en Tunisie. Il est vrai que le commerce clandestin se pratiquait dans les rues de Guèche, Sidi Zhir, Sidi Belhassen et autres rues, mais ces lieux n'ont pas donné naissance à des bordels, car les bordels sont des espaces séparés et réservés exclusivement aux filles de joies, soumis aux réglementations officielles. Le premier bordel est apparu dans une lettre au Premier ministre en 1882.

17

Idem

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TUNIS

SOUSSE

SFAX

Quartiers réservés

KAIROUAN Figure 35: Emplacement des quartiers réservés dans les médinas de Tunis Source: LA PROSTITUTION DANS LA MEDINA DE TUNIS, modifié par Auteur

GM

Grande Mosquée

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

2.1.1 Exemple : Quartier Abdallah Guech À Tunis, la rue Sidi Abdallah Guech accueille une maison close officielle qui attire tous les fantasmes. Cette activité date depuis la colonisation, mais ses origines sont bien plus anciennes. Aujourd'hui, il reste deux quartiers réservés dans toute la Tunisie. À Sfax, la capitale économique du pays, et à Tunis. On y retrouve à chaque fois la même organisation spatiale : une ruelle étroite, fermée par une porte en fer, où entrent et sortent des hommes . Autour, un quartier abandonné avec ses maisons en ruines. Quelques commerces. Une épicerie et un café qui font leur chiffre d'affaires grâce aux pensionnaires des maisons closes. C'est une impasse, nichée dans la médina de Tunis, où la prostitution est autorisée depuis la colonisation française.

Figure 36: La rue Sidi Abdallah Guech

Source: Google image, modifié par Auteur

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

3. De la rue à la chambre: une approche spatiale de la prostitution: 3.1. Lieux et espaces prostitutionnels à l'echelle internationale: 3.1.1. Exemple du quartiers de la prostitution à Grenoble: Grenoble est le siège du parlement, qui réunit les principales institutions d'administration, de commandement et d'assistance.Les loisirs et les milieux sociaux répondent aux besoins de cette population aisée. Dans le tissu urbain dense, enserré entre les murailles, parlementaires et gradés militaires croisent quotidiennement des artisans et des journaliers. Certains zones de la ville structurent l’activité prostitutionnelle en accueillant les rencontres entre prostituées et clients, quelle qu’en soit la conception entre ensemble de rues ou groupe d’habitants. Parmi ces territoires privilégiés, la montée du pont de bois et les rues Perrière SaintLaurent du Bœuf constituent un premier noyau de la carte (figure 37: Plan quartier réservé de Grenoble). Couvrant presque l’entière largeur de la ville et organisées autour d’un axe est-ouest de part et d’autre de l’Isère, il s’agit de rues peuplées de travailleurs du petit artisanat.  Si, dès la première rue en question, les signes évidents de la zone de prostitution grenobloise semblent être apparus, alors toutes les mentions de l'activité indiquent une géographie plus hétérogène.

Figure 37: Plan quartier réservé de Grenoble

Source:De la rue à la chambre, Anne Giraudeau, modifié par Auteur

De la rue à la chambre, Anne Giraudeau

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Se croisent dans ces places et ces rues étroites autant de parlementaires, commerçants et vendeurs ambulants. Le sud de la ville est un espace attractif, autour notamment de la rue Neuve, qui est aussi fréquenté par les prostituées. Zone marquée par la proximité des casernes, "construites dès 1726 et occupées en 1730"18, Il y a principalement des parlementaires et des officiers militaires ui y vivent. On trouve dans l'espace voisin un Jardin de ville.   L'hétérogénéité des espaces parcourus par les prostituées et leurs clients s’explique par le caractère multiforme de la rencontre de la prostitution, selon les phases de la relation et les particularités qu’elles admettent, l’oscillation entre privé et public. Les jardins et promenades de la ville sont des lieux privilégiés d’interaction entre prostituées, clients et sont par ailleurs fréquemment la cible des attaques des défenseurs. La prostitution génère des parcours spécifiques loin d’être une pratique immobile, entraînant des recompositions territoriales concrètes dans la ville. Le cas de la prostitution souligne les interdépendances entre le dedans et le dehors, l’extérieur et l’intérieur des murailles. En outre les recherches en histoire urbaine et en histoire économique ont bien montré que la ville ne peut être pensée comme un espace clos ne fonctionnant qu’avec lui même.

Figure 38: Paris la nuit, femme seule qui attend Source: Adolfo Kaminsky

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

3.1.2. Lieux et espaces prostitutionnels à Hanoi pendant la colonisation (1885-1914): L’inscription spatiale de la prostitution dans la ville pose un problème d’ordre public car, bien que tolérée, la prostitution ne doit pas acquérir une trop grande visibilité. Il s’agit donc de contrôler l’espace prostitutionnel afin qu’il ne submerge par l’intégralité de la ville. "À Hanoi, pendant la colonisation, les autorités françaises s’efforcent de fermer, limiter et isoler les lieux et l’espace prostitutionnels alors que les acteurs de l’économie prostitutionnelle circulent, dépassent les limites imposées et jouent avec elles. Il n’y a donc pas une géographie de la prostitution mais de nombreuses logiques spatiales qui se chevauchent, se croisent voire s’opposent. À l’idéal d’un lieu clos, discret et facilement identifiable, s’oppose la réalité d’un espace prostitutionnel éclaté, organisé selon des logiques réticulaires parcourant l’intégralité de la ville."19 La prostitution est un phénomène essentiellement urbain. La ville présente, en effet, des opportunités d’offre et de demande, des conditions propices au développement de cette activité. Si la ville fait la prostitution, la prostitution fait aussi la ville en créant des lieux et des circulations. L’inscription spatiale de la prostitution pose alors un problème d’ordre public car, même si elle est tolérée, elle ne doit pas acquérir une trop grande visibilité. Les autorités s’efforcent de contrôler l’espace prostitutionnel, de le circonscrire afin qu’il ne submerge par la totalité de la ville : « Dans les régimes réglementaristes et abolitionnistes, c’est moins la prostitution ou toute autre forme de commerce sexuel qui est posée comme problème à résoudre que la présence visible des prostituées là où elles sont perçues comme ne devant pas être. ».20 C’est notamment le cas à Hanoi où la prostitution est réglementée depuis le début de la colonisation jusqu’à la fin de la période coloniale.

Lieux et espaces prostitutionnels à Hanoi pendant la colonisation (1885-1914) Dans Histoire urbaine 2017/2 (n° 49), pages 75 à 96

19 20

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La géographie de la prostitution est une géographie en tension car elle concerne des lieux du désir qui sont intolérables pour les autorités comme pour le voisinage. L’analyse de cet espace renvoie donc à des couples tels qu’ombre et lumière, illicite et licite, ouverture et fermeture, public et privé, etc. La tension révélée par cette dualité provient de la confrontation des dynamiques spatiales par des acteurs différents. Les autorités coloniales cherchent à cerner, limiter et isoler l’espace de la prostitution dans une logique mélangeant urbanité, modernité et moralité alors que les acteurs de l’économie prostitutionnelle circulent, dépassent les limites imposées et jouent avec elles. Il n’y a donc pas une géographie de la prostitution, mais de nombreuses logiques spatiales qui se chevauchent, se croisent voire s’opposent. Le monde prostitutionnel est plutôt un «antimonde»21, c’est-àdire la "partie du Monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable".21  La multiplicité des logiques spatiales à l’œuvre rend la surveillance de l’espace prostitutionnel très difficile. À l’idéal d’un lieu clos, discret, facilement reconnaissable et constamment surveillé sont contraires à la réalité de lieux variés, plus ou moins visibles, qui sont interconnectés à travers une logique de réseau parcourant l’intégralité de la ville de Hanoi.

Figure 39:Tonkin Femme Musicienne Source: Google image

Denis Retaillé, Les Lieux de la mondialisation

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

4. Endiguer ou déplacer :

4.1. cas du TOBITA SHINCHI :

"Les anciennes maisons closes, alignées les unes à côté des autres, ont eu beau s’être officiellement reconverties en "restaurant de cuisine japonaise", et les dames qui les occupaient déclarées "serveuses", nombre de ces établissements ne font même pas l’effort de cacher leur activité."22 On peut voir au rez-de-chaussée, derrière la vitrine une pièce où une prostituée déguisée, en infirmière ou souvent en écolière est exposée, assise sous un violent éclairage de couleurs chaudes. Devant elle se tient une autre femme plus âgée qui reçoit les passants. et les invitent à monter à l’étage, par un escalier, à côté de la pièce. Cependant, malgré son aire déprimant, il peut être intéressant d’aller y faire un tour dans un atmosphère très particulier et qui offre un véritable voyage dans le passé. Avec une ambiance de l’ère Taisho23, ce quartier populaire a échappé aux spéculations immobilières, on y retrouve de vieux bâtiments qui n’ont subsisté que dans cette partie de la ville. La plupart sont décrépis mais il existe encore d’anciennes bâtisses en bois avec de très jolies sculptures, de vieilles lanternes qui éclairent les devantures et de vieux panneaux publicitaires. Si bien que la municipalité a fini par s’intéresser à cette architecture du siècle dernier et que le bâtiment Taiyoshi-Hyaku Ban fut déclaré comme culturel. "Construit en 1918 pour abriter une maison close puis reconverti en restaurant en 1970, les vingt et une pièces qui le formaient sont presque comme à l’origine. Ici, rien de la sobriété légendaire de l’architecture et de la décoration japonaises."23 On y trouve des imitations de temples, de ponts, de pontons, une décoration foisonnante, des sculptures chargées, des peintures murales exubérantes et un dépaysement assuré. Ni Traditionnel ni high-tech, loin des attractions touristiques, Tobita Shinchi, méprisable mais authentique, offre une version très différente mais non moins réelle de l'image japonaise.

Figure 40:Vue sur une vitrine du Tobita SHINCHI Source: Google image

Figure 41:Vue sur une rue du Tobita SHINCHI Source: Google image

https://www.vivrelejapon.com/ville-osaka/tobita-shinchi-osaka

22

23

L’ère Taisho : est l'ère du Japon qui couvre la période allant du 30 juillet 1912 au 25 décembre 1926 qui correspond au règne de l'empereur Taisho.

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Figure 42:La nuit, Vue sur une rue du Tobita SHINCHI Source: Google image

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

4.2. Ancienne maison close « Aux Belles Poules » : Cet espace atypique dont le décor restauré vous plongera dans le Paris des années 20. Ses mosaïques, miroirs d’époques et fresques érotiques, font de lui un lieu chargé d’histoire et unique. Aujourd'hui il accueil tous types d'événements, privés ou professionnels, tels que les anniversaires, mariages, conférence de presse, team building, soirées d'entreprise etc. Inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, l’ancienne maison close aux Belles Poules est le seul établissement dont le décor est resté intact, contrairement aux autres bordels parisiens, aujourd’hui pratiquement disparu.

Figure 43:Vue intérieur de l'ancienne maison close Source: Google image

Figure 44:Vue sur l'acceuil de l'ancienne maison close Source: Google image

Ses magnifiques mosaïques, céramiques et fresques érotiques sont l’ultime témoignage, qui montre l’exploitation et la vulnérabilité des femmes qui y étaient recrutées derrière une imagerie attirante. Deux ans après la loi proclamée par Marthe Richard qui met définitivement fin à toutes les maisons de tolérance, le lieu ferme, en 1948, puis il se transforme et connait d’autres vies. Ce n'est qu'en 2012, qu'une jeune chef d’entreprise, Caroline Senot, découvre cette pépite architecturale et historique et elle rachète le local pour y installer ses bureaux. Lors d'une visite ou une conférence, elle vous expliquera la magnifique histoire de ce lieu et reviendra sur l'histoire méconnue des maisons closes et de la prostitution à Paris.

Figure 45:Vue intérieur sur la salle de conférence Source: Google image

Figure 46:Vue intérieur sur la salle de réunion Source: Google image

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Figure 47:Fresque qui montre une femme dans l'ancienne maison close Source: Google image

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CHAPITRE 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine

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Synthèse La prostitution crée des liens forts avec les territoires urbains, dans une relation mutuelle. Elle affecte directement la configuration spatiale comme elle permet d'afficher la géographie morale des espaces urbains et de saisir la métamorphose de l'espace physique et culturel de la ville. Elle affecte l'espace physique et lui donne une certaine image dans la mémoire des gens. En étudiant des exemples de quartiers réservés à l'echelle nationale et à l'echelle internationale. On remarque qu'il ya beaucoup de similarité dans la configuration spatiale, il s'agit d'espace délimité, avec des rues étroites, et des maisons closes, il y a une oscillation entre le privé et le public, entre les maisons et la rue. Plusierus quartiers ont été fermé et transformé, tel que le cas du Tobita Shinchi au Japon où ils ont été reconverti en restaurants de cuisine japonaise, des bars, avec un atmosphère très particulier. On peut dégager comme concept l'exhibitionnisme en créant des vitrines pour exposer les produits ainsi que les prostitués qui travaillent comme serveuse. Le deuxième exemple, les anciennes maisons closes aux belles Poules à Paris, ils ont été restauré en injectant de nouvelles fonctions évenementielles, culturelle et artistique. L'espace aujourd'hui acceuille les artistes pour afficher leurs travaux, des évènements, des réunions...etc On peut tirer de ce chapitre qu'on peut faire revivre ces espaces et changer leurs vocation par une intervention architecturale ainsi qu'une reconversion par l'injection de nouvelles fonctions.

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Quartier borj echerch à travers le temps 1. Mise en contexte géographique 2. Quartier borj Echerch 3. Quartier borj Echerch à travers le temps 4. Séquences spatiales; borj Echerch post révolution 5. Morphologies urbaines; Placette/Rue/Ruelle 6. Ombre et lumière 7. Densité 8. Les expressions murales 9. Obstruation des ouvertures Synthèse

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

1. Mise en contexte géographique: La Médina de Sousse, s'étage en un vaste amphithéâtre face à la mer à l'abri d'une imposante enceinte médiévale.Cette ville qui est plus que millénaire, est une cité-musée qui réuni vie et monuments. Elle représente une destination inévitable pour les visiteurs, la Médina s'ouvre progressivement vers l'extérieur et communique avec la ville extramuros à travers ses portes qui se sont multipliées à travers l'histoire.

Figure 48: Coupe sur la Médina de Sousse Source: Auteur

1.1 Voiries et accessibilités : N

Figure 49: Voiries et accessibilités Source: Auteur

l'objet d'étude

Voies principales

Noeuds

La Médina de Sousse est bordée par des voies principales qui mènent vers Monastir du côté sud et vers Hammamet du côté nord. La Médina est facilement accessible par véhicule ou à pied. 64


1.2 Situation et potentialités : N

Figure 50: Vocations et fonctions Source: Auteur

Equipements

La gare

Zone industrielle

Academie Millitaire

Ville coloniale

l'objet d'étude

Parc

Zone d'habitat

Le schéma fonctionnel montre que le quartier se place au coeur d'un réseau d'équipements éducatifs, d'un noeud de transports en commun et d'un tissu résidentiel.Tout converge vers la Médina, tout semble s'organiser autour de ce centre historique. C'est bien le coeur battant de la ville de Sousse. Le quartier Borj Echerch est une pièce manquante d'un ensemble, et pourtant il dispose d'un emplacement urbain favorable, qui s'étale même vers la zone extra-muros, sa valeur se manifeste par rapport aux opportunités qu'il peut offrir aux quartiers limitrophes, ensuite par rapport à la zone Intra-muros.

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

1.3 Les portes de la Médina : La Médina est protégée par une enceinte qui date de l'époque phénicienne. Ces murailles sont percés par six grandes portes, les plus anciennes s'appelle : Beb Kibli, , Beb Gharbi, Beb Jebli et Beb El Bhar ceux qui datent du dix-neuvième siècle sont : Beb Jedid et Beb El Finga.

a. Les portes avant le protectorat

b. Les portes pendant le protectorat

Figure 51: évolution des portes

Source: La perle du sahel vers une perle méditerranéenne, modifié par: Auteur

c. Les portes après le protectorat

Portes

Beb Bhar : La porte la plus ancienne de la Médina de Sousse, elle date de l'époque aghlabides, la porte de la mer se situe à l'angle nord-est du rempart, proche du ribat et de la mosquée. Elle permet l'accès au bassin intérieur de l'ancien arsenal. Figure 52: Beb Bhar, Source: Sousse ayemzmen

Beb Gharbi : Appelé aussi, porte occidentale ou porte de l'ouest, percée dans les remparts de la médina sous le règne de la dynastie aghlabide. Elle se caractérise par une voute étroite, et un peu sombre. Autrefois il avait un rôle défensif notamment grâce à son mâchicoulis. Figure 53: Beb Gharbi, Source: Sousse ayemzmen Beb El Finga : Elle doit son nom à l'ancienne guillotine. Il ne faut pas confondre cette porte avec Beb El Gharbi, car les deux se trouvent du côté ouest. Cette porte possède toujours une mauvaise connotation car elle a abrité une maison close qui était fermée après la révolution de 2011. Figure 54: Beb Finga, Source: Sousse ayemzmen Beb Jdid : En 1848, cette porte a été construite sous le règne d'Ahmed-Bey. Du côté de la mer la façade était ornementée de pierres peintes en couleurs jaune et rouge. Cette porte a été démolie et remplacée par une simple baie malgrès son aspect original.

Figure 55: Beb Jdid, Source: Sousse ayemzmen

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N

Beb Jabli

Beb Jedid Beb El Gharbi

Beb Kebli

Figure 56: Les axes principales Source: Auteur

Axes principales Axe touristique qui passe par borj echerch l'objet d'étude

La structure urbaine de la Médina de Sousse se caractérise par un plan d'urbanisme avec des artères principales qui mènent vers l'extérieur de la Médina, des artères secondaires qui représentent les rues des quartiers et d'autres artères semi-privées, qui sont des impasses qui aboutissent à un ensemble d'habitation. Ainsi que par deux grands axes : Un axe Nord/Sud qui relie approximativement Beb Kebli au sud et Beb Jabli au Nord, dans lequel on retrouvait les tisserands, souk Houka. Aujourd'hui occupé par les ateliers de menuiseries et les marchands de meubles. Un deuxième axe Ouest/Est relie Beb Gharbi et Beb Jdid qui abritait les fabricants de tamis, de chaudrons, ainsi que les artisans de bois. De nos jours ces deux axes représentent des parcours touristiques, ils font l'objet de restauration et de mise en valeur. 67


CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

1.4 Les monuements de la Médina :

La Médina cachait en son coeur des trésors et des monuments témoignent de sa richesse historique qui marquaient son histoire, on cite comme monuments : La kasbah : C'est une place forte construite dès 844, elle dispose d'une surface importante et d'une Tour. Située au sommet de la Médina de Sousse, la kasbah a servi de poste de guet, de transmission de signaux avec les autres installations du litoral tunisien. Aujourd'hui, elle est restaurée en un musée archéologique. La Sofra : Il s'agit des citernes de la Sofra. Elle furent construites par les Byzantins puis restaurées par les Aghlabides. Elle permettait à la cité de disposer d'une réserve d'eau importante grace à des conduites d'eau souterraines. El kobbah : Ce monument a été construit au 5ème sciècle. De nombreux occupants ont passé par ce monument qui abritait de différntes fonctions : un caravansérail, une auberge, la criée et aujourd'hui un musée. Ce dernier reprend, des scènes de la vie quotidienne de la région de Sousse, dans différentes pièces. La grande mosquée : Pourtant sous son air de forteresse, il s'agit bien de la grande mosquée avec un grand mur crènelé avec une tour de guet à l'angle. Elle a été construite pendnat la période Aghlabide, vers 850. Cette mosquée n'est pas dotée d'un minaret pour qu'elle ne soit pas distinguée par les ennemies. Elle jouait à la fois un rôle religieux et un rôle militaire de protection. Le Ribat : Cette grande tour en pierre dorées élevée au dessus de la Médina, est caractérisée par son style bizantin et ses colonnes romaines. Il est entouré par une enceinte rectangulaire flanquée d'une seule porte au sud. Son rôle était principalement défensive puisqu'il est conçu comme une forteresse. Dar Essid : C'est la plus belle demeure de Sousse. Elle fut construite par la famille Essid, toujours propriétaire de la maison. Elle se caractérise par son décors exceptionnels. Comme elle possède un tour, à partir duquel on peut avoir une vue sur la médina.

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N

6

Figure 57: Les trésors de la Médina Source: Auteur

Monuments l'objet d'étude

Circuits des Souks 1 La Kasbah 2 El Sofra 3 El Kobbah 4 La Grande Mosquée 5 Le Ribat 6 Dar Essid

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

2. Quartier Borj Echerch : 2.1 Situation : « La médina de Sousse, plus que millénaire, est une cité-musée mélangeant vie et monuments. Avec ses remparts de 2.5 km, ses monuments, ses ruelles et la variété de ses souks, elle représente une destination inévitable pour les visiteurs de Sousse Grâce à ses portes qui se sont multipliées et élargies au long de l’histoire, la médina s’ouvre progressivement vers l’extérieur et communique avec la ville extra-muros. »24

N

Figure 58: Situation du quartier Borj Echerch Source: Auteur

Beb El Finga

Le quartier Borj Echerch, s’implante à l’angle Nord/Ouest de la médina. Il est délimité : Au Nord par le mur des remparts qui prolonge la rue Borj Echerch vers Bab Bhar. A l’Est par la rue Saida Nejma. A l’Ouest par le mur des remparts qui prolonge la rue Abou Naouas vers la kasbah. Au Sud par la rue El Aghaliba qui se prolonge vers la Grande Mosquée.

http://www.madeinsousse.com/actualites-sousse-tunisie

24

70


2.2 Accessibilités: De l’extérieur, l’accès au quartier Borj Cherch se fait par deux portes : Beb el Fingua et Beb el Jabli. Il est remarquable par le fameux Borj Cherch flanqué dans la muraille.

N 3 2

1

1. Beb El Finga

2. Drouj El Ghachem

2. Beb El Jebli

Figure 59:Accessibilités au quartier Borj Echerch Source: Auteur

71


CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

3. Quartier borj Echerch à travers le temps : 3.1 L'ancien Quartier borj Echerch : N

La porte BEB EL FINGUA doit son nom à l’ancienne guillotine qui était utilisé pour l’application officielle de la peine de mort par décapitation , ensuite les cadavres étaient transportés à la cimetière juste à coté.

Beb EL Finga

Figure 60:La porte Beb el Finga Source: Auteur

N

Figure 61: Typomorphologie du quartier Source: Auteur

Ce quartier ancien se ressemble dans sa typomorphologie à un tissu médinal , où les entités à patio sont accolées les unes aux autres et se rassemblent pour former une unité autour des ruelles étroites et des impasses. 72


Figure 62: Faรงade nord Source: Auteur

Figure 63: l'ancien quartier borj echerch Source: Auteur

Figure 64: l'ancien beb el finga Source: Auteur

Figure 65: l'ancienne placette Source: Auteur

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

3.2 Quartier borj echerch LE GHETTO : N L’implantation de ce camp a engendré l’ouverture d’un quartier réservé aux prostituées suite à un décret beylical en 1932. La situation du quartier Borj Echerch ou, sous l’appellation plus commune Beb EL Finga et les vocations ont laissé plusieurs familles à déserter cet ilot résidentiel, en dressant des murs pour le séparer du reste de la médina. Les casernes Figure 66: Emplacement des casernes Source: Auteur

Autrefois le quartier était délimité par cinq murs qui l’isolent du reste de l’ilot. Le quartier devient un espace clos, complètement isolé de la ville, un ghetto dans la médina. Les gens ne traversent pas le quartier mais plus tôt ils empreintent un autre chemin comme le montre la figure 67.

N

Figure 67: plan qui montre le flux piéton Source: Auteur

flux piéton Les murs

74


Figure 68: Façade Nord du quartier reservé Source: Auteur

Figure 69: Les murs qui séparent le quartier Source: Auteur

Les murs

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

3.3 Quartier borj echerch la Nécrose :

3.3.1 Une machine à produire des identités souillées :

"La nécrose est une forme de dégât cellulaire qui mène à la mort prématurée et non programmée des cellules dans le tissu vivant."25 Le 2 juillet, deux mille douze, le tribunal de première instance de Sousse, avait décidé la fermeture de la maison close de Sousse suite à une série de procédures juridiques menées par les habitants riverains. Dès sa fermeture par une décision de justice, le quartier réservé "le bordel" situé aux confins nord-est de la Médina de Sousse, est devenu le lieu de prédilection de toutes les exactions. C’est une zone totalement isolée par rapport à son environnement immédiat. Hermétiquement fermée. Après la démolition de deux murs qui cloitraient la principale rue, trois autres murs subsistent, ils ont été conservé pour gérer l’espace et l’ouvrir peu à peu sur son environnement, mais malgré cela le flux des habitants n'a pas changé vu la mémoire négative du lieu. Bandits

Délinquants

énergumènes

Couples

Figure 70: Les occupants du lieu Source: Auteur

"Des polémiques ont accompagnées ces actes et le bien-fondé de la décision de justice... Je n’en suis pas là... Je dépasse toutes les tergiversations, juste pour effectuer un constat ... découvrir ... discerner le réel du mythe... d’un quartier qui a toujours vécu dans l’anonymat ... atteint par la décence. Et j’en suis ahuri... Mon constat est effrayant... Ma découverte est macabre... je découvre un quartier, voué au précipice après s’être vidé de ses « occupantes ». Un espace renfermé, discret, inconnaissable. Un lieu qui existe hors du temps et en de hors de la ville. Je constate avec amertume que la fermeture du quartier réservé de Sousse a généré une réouverture d’un pan occulté de la Médina. Une partie de la cité, socialement stigmatisée, mentalement blâmée et urbainement proscrite."26 https://fr.wikipedia.org Moez Naija, UN QUARTIER FANTOME A SOUSSE. TUNIS-HEBDO N° 2052

25 26

76


Figure 71: Façade nord après la révolution Source: Auteur

N

flux piéton Les murs

Figure 72: Les trois murs qui subsistent Source: Auteur

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

Cette parcelle de la médina longtemps rejetée, a été découverte après la démolition des murs chicanés et voila l'espace de quoi il se compose : Locaux, maisons ou parties de maisons, subdivisés pour les besoins des activités précédentes. Une voirie abîmée, en retard patent par rapport à ce qui fut entrepris dans le reste de la médina. Une placette qui représente un élément rare dans la médina, qui peut être exploitable. Un pan des remparts à une épaisseur d'environ 2.5m. Des façades en état délabrés. Le crépi et les joints des murs s’effritent. Des fissures et des traces d’humidité sont apparent. Des tours de fenêtre qui se décrochent. Ces dégradations donnent au quartier une allure de taudis.

N

Plan maisons closes

Façade Est 78


Faรงade Nord

Faรงade muraille Ouest

Figure 73: Plan et faรงades du quartier Borj Echerch Source: Auteur

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

4. Séquences spatiales ; Borj echerch post révolution : 1 2

3

5

4

6

Façade Est

Figure 74: Plan et façade Est du quartier Borj Echerch Source: Auteur

Figure 75: Séquence 1 Source: Auteur

Séquence 1: La grande porte On remarque immédiatement l’ampleur de la porte mais en se rapprochant on remarque l’état délabré du quartier à l’intérieur.

Figure 76: Séquence 2 Source: Auteur

Séquence 2: un lieu narrée Une limite franchissable mais pas pour tout le monde un endroit qui tend à éloigner les passagers, un lieu repoussant et monstrueux. 80


N

Figure 77: Séquence 5&6 Source: Auteur

Séquence 5&6: l'espoir On entre dans un autre lieu complétement différent au niveau des textures de l’aménagement urbain, on remarque la présence de la végétation, et le mouvement commence à s’élever.

Figure 78: Séquence 3 Source: Auteur

Séquence 3: Quartier fantôme Le flux piétonnier est trop faible ceci on peut l'expliquer par l'état des lieux délabrés et l'atmosphère répulsif. On a encore une sensation d’écrasement vu le rapport largeur hauteur (une ruelle étroite et des murs hauts).

Figure 79: Séquence 4 Source: Auteur

Séquence 4: espace exutoire Nous sommes finalement dans un espace plus vaste libre qui nous donne de l’espoir mais on voit tout de suite l’état délabré et les ruines un espace qui reflète la tristesse. 81


CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

7 9 8

10

Figure 80: Plan quartier Borj Echerch Source: Auteur

Figure 81: Séquence 7 Source: Auteur

Figure 82: Séquence 8 Source: Auteur

Séquence 7&8 : Un bornage latéral Une atmosphère oppressante, l'oeuil se heurte à de fortes discontinuités, un inconfort, un manque de repères qui induit à un sentiment de frustration, plus un sentiment de bloquage des deux cotés, perspectives fermées. 82


On remarque un changement au niveau du revêtement au sol. Le revêtement en pierres (ZARS) qu'on trouve dans la médina s'arrête dès qu'on entre dans le quartier ce qui accentue d'avantage l'état délabré du lieu.

N

Façade Nord Figure 83: Façade Nord Source: Auteur

Figure 84: Séquence 9 Source: Auteur

Figure 85: Séquence 10 Source: Auteur

Séquence 9&10 : Un bornage latéral Encore une atmosphère oppressante, un sentiment d'inconfort et de frustration, plus un sentiment de bloquage des deux cotés, perspectives fermées. 83


CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

5. Morphologie urbaine; Placette/Rue/Ruelle :

Figure 86: Plan Placette/Rue/Ruelle Source: Auteur

Placette Rue Ruelle

Coupe A-A

Figure 87: Vue sur la placette Source: Auteur

Figure 88: Coupes sur placette/Rue/Ruelle Source: Auteur

84


N

Figure 89: Vue sur une ruelle Source: Auteur

Coupe C-C

Coupe B-B

Figure 90: Vur sur une rue Source: Auteur

85


CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

6. Ombre et lumière :

Figure 91: Plan quartier Borj Echerch Source: Auteur

L H

Coupe A-A Rapport hauteur/largeur offre des zones d'ombre

Figure 92: Vue sur la placette Source: Auteur

Placette qui baigne dans la lumière du jour

Figure 93: Coupes ombre et lumière Source: Auteur

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N

Figure 94: Vue sur une ruelle Source: Auteur

L H

Coupe C-C

Figure 95: Vur sur une rue Source: Auteur

Coupe B-B

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

7. Densité :

2

3 4

1

Figure 96: Plan quartier Borj Echerch Source: Auteur

Flux piétonnier très faible Flux piétonnier important

Figure 97: Coupe B-B Source: Auteur

Figure 98: vue 4 Source: Auteur

Une zone à très faible densité

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N

Figure 99: Vue 1 Source: Auteur

Figure 100: Vue 3 Source: Auteur

Figure 101: Vue 2 Source: Auteur

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch Ă travers le temps

8. Les expressions murales :

Figure 102: Plan de repĂŠrage des expressions murales Source: Auteur

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N

L'ancien quartier reservée, borj echerch, reste détaché du tissu médinal de la ville de Sousse. Outre son identité forte, il dispose dans l'épaisseur de ses murs de témoignages et des traces. On trouve aujourd'hui des graffitis, des mots qui porte un message éxprimant le déni et la colère envers ce lieu, tel que (faite attention, qui êtes-vous ?, dégage...etc).

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

9. Obstruation des ouvertures :

Figure 103: Plan de repérage des portes colmatés Source: Auteur

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Façade Est Figure 104: Façade Est du quartier Borj Echerch Source: Auteur

N

Le quartier est un espace clos, au vrai sens du mot, les anciennes maisons closes sont fermées, on trouve plusieurs types de fermetures ; des portes métalliques soudés, colmatés, ou par de la brique rouge...etc

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CHAPITRE 3 : Quartier borj echerch à travers le temps

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Synthèse En effet on ne parle plus d’un espace clos, séparé par des murs physiques mais plutôt de l’enclos, un espace qui est séparé par un mur virtuel, on parle de la mémoire négative du lieu d’un mur virtuel qui sépare ce quartier démuni du reste de la médina. Paradoxalement, l’espace a gardé ses propres repères urbanistiques. Il a conservé les éléments substantiellement riches d’un tissu urbain original, bien qu’il soit dans un état de délabrement avancé et malgré la défiguration anachronique des façades des locaux. L’espace requiert en urgence une réintégration urbaine, quelque soit ses fonctions, prélude à une réinsertion sociale et culturelle, et même émotionnelle, au égard des rapports conflictuels et une perception minimaliste des habitants. L’espace requiert en urgence une réintégration urbaine, on doit penser à la revitalisation de ce quartier nécrosé. Dans la partie qui a précédé, nous avons essayé de lever le voile sur le secret du quartier borj echerch, à travers une analyse physique, matérielle et aussi subjective où on a eu à développer une expérience personnelle et personnalisée. L’analyse du support d’étude nous a permis, de décoder le génie du lieu, de dégager son potentiel, urbain, architectural, historique et socioculturel.

Figure 105: De l'espace clos à l'enclos Source: Auteur

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La régénération territoriale I. La régénération territoriale: Par une mise en ambiance II. La régénération territoriale: Par le moule et par le profil revisité III. La régénération territoriale: Par la porosité de l'îlot urbain IV. La régénération territoriale: Par manifestations évènementielles Synthèse 97


CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

F L P

ARM

CULTURA

ARK

98


I. LA RÉGÉNÉRATION TERRITORIALE

Par une mise en ambiance

99


CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

I.1 Atelier de régénération territoriale au cœur de Favara : I.1.1 Présentation : Ce projet conçu par LAPS Architecture, Castelli Studio consiste à sauver le vieux centre de Favara et de donner à la ville, connue auparavant principalement pour sa décrépitude générale et pour avoir l’un des taux de chômage les plus élevés d’Italie, en lui donnant une nouvelle vie grâce à l’art.Depuis son ouverture en 2010, le Farm Cultural Park a déjà attiré des touristes du monde entier.

I.1.2. Situation géographique et contexte urbain :

Tissu historique

Figure 106: Situation du Farm cultural park

Farm cultural park

Source: Auteur

Située à seulement 8 kilomètres de la zone archéologique d’Agrigente connue pour ses temples et ses incomparables vestiges, la ville de Favara n’a jamais constitué une destination touristique à part entière. Elle n’été pas une destination à visiter mais depuis 2010, la cité a changé de renom grâce à un complexe artistique qui depuis attire les artistes et les visiteurs de part le monde.

100


Situé dans le centre historique de Favara, dans la cour ventivinienne, le Farm cultural park se compose de sept petites cours qui étaient autrefois caractérisées par des maisons et de petits bâtiments, dont beaucoup étaient inhabités et négligés. Depuis que ce projet est devenu le premier «parc du tourisme culturel» en Sicile, les sept cours ont retrouvé leur vitalité et leur couleur. Figure 107: vue à vol d'oiseau du Farm cultural park Source: Google image

I.1.3. le choix du projet : Les architectes ont régénéré le lieu par une occupation de ce dernier. Ils ont pris en considération l'echelle urbaine et l'echelle architecturale ainsi que la dimension historique, tout en prenant en considération, territoire/mémoire , vécu/imaginaire, et faire revivre l'histoire du lieu avec recours à des espaces conviviaux, des espaces de rencontre, puisque c'étais un lieu cosmopolitan, un lieu de partage, et un lieu multiculturel, d'où vient l'idée de créer un espace communautaire, avec un patchwork programmatique.

Figure 108: Façade d'un batiment dans le Farm cultural park Source: Google image

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

I.1.4. Favara à travers le temps :

1982 Figure 109: Histoire de Favara Source: Google image

la ville de Favara compte environ 30 000 habitants et un centre ancien déjà habité à l’époque préhistorique. Ici, des générations de Grecs, d’Arabes, de Normands et d’Espagnols se sont rencontrées et se sont mélangées. Mais jusqu’à il y a quelques années, ce centre s’effondrait littéralement.

Favara était connue pour la mafia et pour les abus de construction, connue aussi pour sa décrépitude générale et pour avoir l’un des taux de chômage les plus élevés d’Italie ce village déserté par ses habitants tombe en ruines. dont la nécessité de réanimer ce vieux coeur malade.

2010 Dans la mémoire de beaucoup, la communauté Favarese n’est plus connu e pour la mafia ou pour les abus de construction, mais pour la culture, l’art et la régénération urbaine.

Figure 110: Favara aujourd'hui Source: Google image

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5. Un complexe d’art contemporain : Étant donné que Favara est un endroit où les Grecs, les Arabes, les Normands et les Espagnols ont vécu pendant des générations, l'architecte a créé un espace partagé, un lieu multiculturel, le projet comprend donc entre autres un complexe d'art contemporain qui occupe le centre historique de Favara. L'idée est d'attirer les touristes, là où de nombreuses structures entrelacées forment une galerie d'art. C'est aussi un lieu de création artistique et une résidence pour les jeunes artistes, en plus des jardins de thé, des librairies et des magasins de vente, il dispose également d'espaces pédagogiques.

Musée pour enfant Riad Garden Co-working Scenario farm Musée d’Homme Résidence pour jeunes artistes Résidence et espace communautaire Cuisine commune et espace de restauration Farm XLGallery Figure 111: Plan du Farm cultural park Source: Google image

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

I.1.6. Programme du projet :

Musée pour enfant Riad Garden Co-working Scenario farm Musée d’Homme Résidence pour jeunes artistes Résidence et espace communautaire Cuisine commune et espace de restauration Farm XLGallery Figure 112: Programme du Farm cultural park Source: Google image

Figure 113: zoning du Farm cultural park Source: Google image

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I.1.7. Intervention architecturale :

Figure 114: Façade avant Source: Google image

Figure 115: Façade après Source: Google image

Figure 116: Façade avant

Figure 117: Façade après

Figure 118: Façade avant

Figure 119: Façade après

Source: Google image

Source: Google image

Source: Google image

Source: Google image

Les façades sont blanches, pour donner une sensation de propreté, mais elles peuvent être utilisées comme de grandes toiles pour les artistes, et sont utilisées tous les six mois pour leur travail. Dans ce projet, plusieurs bâtiments entrelacés les uns avec les autres sont rassemblés dans un espace organique continu, les murs qui les séparent sont supprimés et l'espace auquel on peut désormais accéder librement sans aucune disposition en couches est libéré. En décomposant les murs intérieurs et certains murs extérieurs, différentes unités résidentielles d'environ 80 mètres carrés ont été repensées, dans le but d'obtenir un plus grand espace pour exposer les œuvres d'art, tout en permettant une plus grande liberté de mouvement entre les espaces. Comme la lumière naturelle qui entre par de grandes fenêtres. Le bâtiment qui servait à l'origine de résidence abrite aujourd'hui une galerie d'art. 105


CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

I.1.8. Manière d’occuper les places publiques :

Figure 120: extension d'un restaurant à FCP Source: Google image

Figure 121: Rue qui acceuille un évènement à FCP Source: Google image

Figure 123: Aménagement d'une ruelle à FCP Source: Google image

le lieu subit un relooking, et un blanchissement, en créant un espace blanc pour que les artistes lui donne un nouveau souffle et une nouvelle vie l'acte il est symbolique et il est amplificateur. des interventions simples comme le rajouts des fleurs, des couleurs chaleureuses, et un aménagement urbain qui quotoie plus de partage, parfois des extensions pour les Figure 122: Installation à FCP

restaurants, ou même des oeuvres d'art.

Source: Google image

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I.1.9. Synthèse : le projet Farm Culturale Park montre comment une stratégie de développement basée sur l'art, l'inclusion sociale et la rénovation urbaine peut conduire en moins de sept ans à un projet de régénération réussi d'une ville précédemment ruinée. Différencier l’ancien et le nouveau avec des textures différentes Des expressions artistique qui change l’atmosphère et qui indique une nouvelle fonction

Figure 124: Texture à FCP Source: Auteur

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

L

’ÉCOLE

E

DE CUISIN

P

ROFESSIONNELLE

108


I I . L A R É G É N É R A T I O N TERRITORIALE Par le moule et le profil revisité

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

II.1. L’ÉCOLE DE CUISINE PROFESSIONNELLE : II.1.1. Présentation :

Figure 125: toitures Source: Auteur

L’école est située dans un village à la valeur patrimoniale indéniable en Andalousie, elle se déploie en cœur d’îlot, suivant un schéma introverti propice à l’enseignement. Cependant, il offre de multiples ouvertures vers l'extérieur à travers des terrasses, patios et auvents. Le bâtiment a été construit au 19ème siècle et avait une série de pâturages extérieurs et une grande cour pour stocker le bétail avant l'abattage. Dans le cadre de la rénovation, l'entreprise de construction Sol89 a agrandi les bâtiments de ces espaces pour créer des cuisines et des salles de classe.

Figure 126:Situation de l'école de cuisine Source: google image

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Medina Sidonia a un relief particulier qui permet de voir ses toits de manière continue. Les murs blanchis à la chaux des maisons sont décorés de différents types de pignons en céramique, qui, lorsqu'ils sont observés à partir de différentes parties de l'horizon, apparaissent comme un seul gros morceau d'argile qui se moule à la topographie. Historiquement, la zone urbaine de la ville a combiné les zones bâties et les zones vides dans une proportion similaire. Au fur et à mesure que la construction progresse, elle devenait parsemée de patios, de basse-cour et de passages.

Figure 127: Toiture comme gros morceau d'argile qui se moule à la topographie Source: Google image

Intervenir dans ces lieux vides de la ville, c'est un peu se mettre à l'aise, se réfugier dans les cavités et les pores qui se sont consolidés au fil du temps. Le projet de l'ancien abattoir de Medina Sidonia propose de piéger l'un de ces vides sous un même toit, de mouler un nouvel espace et de copier le profil en céramique de Medina.

Figure 128: Façade de l'école de cuisine Source: Google image

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

L

E QUARTIER

MAGDOLN À

B

A

UDAPEST

112


I I I . LA RÉGÉNÉRATION TERRITORIALE Par La porosité de l’ilot urbain

113


CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

III.1. REDYNAMISATION D’UN QUARTIER POPULAIRE: LE QUARTIER MAGDOLNA À BUDAPEST

III.1.1 Présentation : Le projet se situe dans le quartier le plus pauvre de Budapest, il a été délaissé pendant de nombreuses années. le paysage urbain est marqué par un nombre important d’espaces en friches, malgrès, les bâtiments délabrés au bord de la ruine. Ces espaces vides sont donc toujours en attente de nouveaux usagers. Transformés par les habitants en déchetteries, parkings improvisés, squats, ils accentuent l’image d’un quartier délaissé. Comment alors intégrer le quartier dans un processus de redynamisation ? Comment renforcer les liens communautaires et rétablir une vie de quartier ? III.2. Les intentions du projet : Reconnecter les endroits stratégiques du quartier, ou zones de polarités (espaces publics, nœuds de transport, parcs, écoles, etc.) Prendre en compte les friches existantes qui rendent les îlots poreux. Générer des méthodes d’interventions souples, peu coûteuses pour combler les espaces vides dans l’attente d’un investissement futur.

L’objectif est de : Créer une nouvelle ambiance, animer le quartier, mixer les générations et renforcer les relations sociales en générant une série d’activités dans le quartier sous forme de patchwork programmatique. Afin de mettre en pratique le concept général de développement du quartier, l'intervention est concentré sur un seul îlot. C'est le plus grand îlot du quartier, avec un emplacement central. L’idée est d’établir une centralité en cœur d’îlot par de nouvelles activités tout en créant une porosité public. La traversée de l’îlot permettra de créer des raccourcis et donc de reconnecter certains points du quartier entre eux. Figure 129: vue aérienne du quartier Source: Google image

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III.3. Zone d’intervention :

Figure 130: zone d'intervention du quartier Source: Google image

En ce sens, l'idée du projet est de créer un îlot ouvert tout en respectant la disposition, la hauteur et la taille des bâtiments sur la rue. Créer un cœur d’îlot dynamique et récréatif dont les bâtiments qui le structurent seront de faibles hauteurs. Sur le plan vertical, les murs jouent un rôle important dans la réalisation du projet, ils seront traités en conséquence (fresques peintes, plantes grimpantes, mur d’escalade, espace de projection cinématographique), ou serviront de points d’accroches des nouvelles structures bâties.

Figure 131: Plan masse de la zone d'intervention du quartier Source: Google image

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

III.4. Le programme : Le programme comporte en bordure d’îlot les parties nécessitant le plus d’espace à savoir : un petit complexe sportif, un centre de réinsertion sociale et professionnelle, du logement social. Le coeur d’îlot quant à lui comportera : un restaurant/bar, une crèche, un espace lecture (médiathèque / bibliothèque), un skatepark, un espace culturel (danse / théâtre / dessin, arts plastiques), des commerces de proximité (friperies, fleuristes, tabac / presse...).

Figure 132: Plan du programme Source: Google image

Figure 133: Maquette de l'intervention du quartier Source: Google image

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Figure 134: vue intérieure du projet Source: Google image

Figure 135: vue intérieure du projet Source: Google image

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

I N T E R F É R E N C E

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I V . L A R É G É N É R AT I O N T E R R I TO R I A L E Par Les manifestations événementielles

D J E R B A

D R E A M C I T Y

H O O D

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

IV.1. Dream City : Médina de Tunis "La ville rêvée" : IV.1.1 Présentation : DREAM CITY est un festival interdisciplinaire d'art contemporain qui est organisé dans des lieux publics ouverts. Il expose des œuvres produites par des artistes pendant plus d'un an. Pendant cette période, les artistes tunisiens et étrangers sont invités à innover leurs techniques artistiques à travers les méthodes suivantes : Créer in situ avec la participation de la population. Il s’inscrit dans le monde de l'art tunisien en tant qu’un acte de défi autour d’une esthétique contemporaine.

Figure 136: Affiche du festival Dream City Source: Google image

IV.1.2 Situation et intérvention dans le site :

Figure 137: situation et plan de Dream City Source: Google image

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Dream City prend place à la Medina de Tunis où ses lieux ordinaires insolites, porteurs de vie sociale, de culture ou de patrimoine tels que cafés, chapelles, restaurants, écoles, maisons, places ou ruelles, sont les lieux où les créations originales et contextuelles des artistes. C'est un projet qui rompt avec la forme traditionnelle de festival. En effet, Les artistes participants arrivent sans aucun projet artistique, c'est l'interaction et le contact avec les villes, les rues et leurs habitants (habitants ou usagers de Médina) qui suscitera chez eux la volonté de faire face aux enjeux sociaux, économiques, politiques ou urbains à travers l'art. Dans ce festival, l'artiste n'est pas une personne créative, c'est un citoyen producteur d'idées, un innovateur qui utilise les œuvres d'art comme moyen de partage d'opinions et de dialogue. IV.1.3. L'objectif de Dream City : Le programme consiste à créer : Un espace d'expression libre : pour encourager les artistes à vivre et expérimenter plus de sociabilité et de citoyenneté en établissant des liens de proximité avec le territoire par des créations in situ. Un espace libre de circulation : pour instaurer des relations inédites avec les populations, les citoyens, en les impliquant, directement ou indirectement, dans les processus d’exploration artistique.

Figure 138: Une oeuvre artistique à Dream City Source: https://2019.dreamcity.tn

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

La Médina est un lieu de partage et de négociations permanentes : En intégrant la performance dramatique et les jeux à travers des projets multidisciplinaires : lumière et musique, l'artiste interroge sur la restauration du lieu avec lequel interagissent les résidents. Un événement ouvert à tous qui propose un espace de libre d'expression et de libre circulation où les artistes entrent en contact direct avec les habitants de la Medina et qui la considèrent comme une source d’inspiration. Une programmation polyvalente, riche et variée qui répond à tous les goûts. Une initiative unique dans son genre. Dream City propose également des concerts gratuits, des spectacles de danse et des films originaux, installations et vidéos inédites.

Figure 139: Barbed Gate par l'artiste Nidhal Chamekh Source: https://2019.dreamcity.tn

Figure 140: Barbed Gate par l'artiste Nidhal Chamekh Source: https://2019.dreamcity.tn

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Figure 141: Manifestation de l'arbre Ă souhait de l'artiste Raeda Saadeh Source: https://2019.dreamcity.tn

Figure 142: Manifestation de l'arbre Ă souhait de l'artiste Raeda Saadeh Source: https://2019.dreamcity.tn

Figure 143: Artiste entrain de peindre un mur, Dream city Source: Google image

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

IV.2. Djerbahood l'île des rêves : IV.2.1 Présentation : Djerbahood est un événement d'art urbain avec des artistes du monde entier Investi dans le village tunisien d’Erriadh sur l'île de Djerba pour réaliser 250 œuvres créées pour l'occasion. Il a été lancé par la galerie Itinérance à Paris en juin 2014. IV.2.2 Situation :

Figure 144: Situation de Djerba Hood Source: Google image

L'art en plein air de Djerbahood est une tentative de musée du mouvement street art : il est conçu selon les normes d'un musée classique, y compris l'éclairage, la scénographie et les itinéraires, ce qui le distingue des festivals d'art urbain. Mehdi Ben Cheikh, fondateur de Djerbahood et directeur de la Paris Itnerrance Gallery, estime qu'il s'agit d'une aventure artistique unique dans le monde de l'art urbain, et ce mouvement est «en effervescence dans un pays en devenir».

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Djerbahood est un véritable musée à ciel ouvert, un village investi par des artistes du monde entier. Le village d'Erriadh sur Djerba a accueilli les œuvres de 100 artistes de plus de 30 nationalités différentes à l'été 2014. Erriadh est un lieu authentique et traditionnel, devenu un espace d'expression pour chaque artiste de différentes cultures, une vue panoramique du street art dans le monde et une attraction culturelle incontournable en Tunisie.

Figure 145: Maison à Djerba Hood Source: Google image

Figure 146: Maison à Djerba Hood Source: Google image

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

IV.3. Interférence : un festival pour illuminer les nuits de la Médina : IV.3.1 Présentation : Le festival d'art visuel Interférence à la Médina de Tunis est une expérience insolite qui interagit avec l'art contemporain et le patrimoine culturel, invitant le public à une balade aventureuse toute la nuit et à redécouvrir le charme de la médina autrement. Ce projet artistique est dédié à l'art de la lumière, offrant des voyages à travers les ruelles et les demeures de la Médina à travers les yeux des artistes contemporains du monde entier. Situé dans des lieux publics et des appartements privés, dans des bâtiments célèbres et les lieux oubliés, les installations d'interférence invitent le public à des aventures à la Médina la nuit.

Figure 147: Projection de lumière sur différents bâtiments Source: Google image, modifié par Auteur

IV.3.2 L'objectif de l'évènement : L’obscurité du site, la nuit, devient ainsi un parfait contexte ou un arrière-plan pour les artistes qui veulent jouer avec la lumière comme matériau, médium ou métaphore. Grâce aux visites nocturnes proposées, la Médina de Tunis deviendra un lieu pour s'interroger, méditer ou se divertir autour de la ville au grès des installations des œuvres d'art. INTERFERENCE est aussi l'occasion d'organiser des résidences d'art, des forums et des conférences sur des sujets interactifs de l'art contemporain et le patrimoine culturel. En installant le spectacle de lumière à travers des vidéos et des images et visitez de nuit, le public est invité à traverser gratuitement les ruelles et les bâtiments de la Médina réfléchit au passé, au présent et aux défis auxquels est confronté ce lieu à l'ère de la mondialisation. Les installations d’interférence invitent le public à s’aventurer dans la médina la nuit.

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Figure 148: Installation de lumière des lettres en arabe Source: Google image

Figure 149: Lumière projetée sur un bâtiment lors de l'interférence Source: Google image

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CHAPITRE 4 : La régénération territoriale

Synthèse

Projet

Situation

Titre

Italie, la ville de Favara

LAR É G É N É RAT I O N MISE EN A

Espagne

LAR É G É N É RAT I O MOULE ET LE P

Budapest

LAR É G É N É RAT I O POROSITÉ DE

Farm Cultural Park

L'école de cuisine professionnelle

Le quartier Magdolna à Budapest

Dream City

Médina de Tunis

DjerbaHood Djerba, Tunisie

LAR É G É N É RAT I O N MANIFESTATIONS

Interférence La médina de Tunis

Figure 150: Tableau de synthèse des références Source: Auteur

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Concepts à retenir

-Créer une continuité urbaine -Faire revivre l'histoire du lieu -Créer des espaces de partage N TERRITORIALE PAR UNE -Créer un lieu multiculturel -Faire du quartier un complexe d'art contemporain AMBIANCE -Produire une inclusion sociale -Élaborer une rénovation urbaine

-Fusionner l'ancien et le nouveau -S'inspirer du site pour créer une architecture harmonieuse avec le site N TERRITORIALE PAR LE -Mouler le projet avec la topographie su site PROFIL REVISITÉ

-Intégration du quartier dans un processus de redynamisation -Renforcer les liens communautaires -Reconnecter les endroits stratégiques du quartier -Animer le quartier et créer une nouvelle ambiance -Renforcer les relations sociales N TERRITORIALE PAR LA -Établir une centralité en coeur d'îlot L’ILOT URBAIN -Créer une porosité public -Reconnecter certains points du quartier entre eux -Créer un îlot ouvert -Créer un coeur d'îlot dynamique -Interaction avec la ville, les rues et les habitants -La production des idées se fait par les citoyens -Créer des liens de proximité avec le territoire -Élaborer un lieu de partage et de négociation -Faire la restauration du lieu avec l'interaction des résidents -Créer un espace libre d'expression et de circulation

-Un lieu d'art en plein air -Faire du lieu un musée à ciel ouvert N TERRITORIALE PAR LES -Considérer la ville comme une vue panoramique ÉVÉNEMENTIELLES

-Créer une intéraction entre l'art contemporain et le patrimoine culturel -Créer une balade aventureuse -Utiliser l'art de la lumière pour offrir des voyages à travers les ruelles et les demeures de la médina -Considérer la nuit et l'obscurité comme un arrière plan pour les artistes 129


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La ressuscitation du quartier Borj Echerch 1. Les témoignages 2. Tableau des réponses 3. Synthèse 4. Programme proposé 5. Délimitation de la zone d'intervention 6. Stratégie d'intervention

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CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

1. Les témoignages : J'ai fait une enquête qualitative par un entretien semi directif

Question 1: Pouvez vous me parler de ce quartier ? Question 2: Actuellement quel est votre avis sur ce quartier ? Question 3: Comment vous imaginer ce quartier dans le futur pour le valoriser et le réintégrer ?

Pendant le travail sur terrain j’ai discuté avec certaines personnes afin de décortiquer leur besoin et voir leur attentes. Ci-joint leurs témoignages:

1.1. Témoignage d’un homme qui habite dans la médina de Sousse : "Le quartier a toujours une mauvaise réputation, les hommes viennent pendant la nuit, pour retrouver les femmes qui exercent l’activité prostitutionnelle dans ces maisons. Après la révolution, les maisons ont été fermés suite aux plaintes portées par les citoyens. J’aimerai beaucoup que cette partie soit réhabilitée et réanimée avec des activités pour les enfants, des fonctions touristiques..etc" Makrem

1.2. Témoignage d’un deuxieme habitant de la médina : "Je sais qu'il s’agit d’un quartier reservé mais il était fermé après la révolution. Auparavant c'étais un espace clos loin des yeux malheureusement aujourd'hui et surtout le soir, il est devenu insécurisé, avec beaucoup de problème et des délinquants. Je propose de démolier ce quartier et le remplacer par des nouvelles maisons pour acceullir de nouveaux habitants." Lasaad

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1.3. Témoignage d’un ancien habitant de la médina : "C’était un bordel fait par la colonisation française pour le plaisir de leurs armées. Je me rappelle qu’il y avait une journée spéciale pendant laquelle les familles visitent le mausolée « Sidi Mosbeh », et les femmes qui travaillent dans ces maisons closes restent à l’intérieur par respect à ces familles. A mon avis , son état actuel est catastrophique , le quartier est maintenant beaucoup plus pire que celui du passé. Dans l'arrière pensée des gens il sera toujours un lieu malfamé. On ne peut pas effacer une mémoire aussi négative je pense ce lieu est mort et il ne reviendra jamais vivant." Mohamed

1.4. Témoignage d’une passagère qui habite à Sousse : "Ce quartier n’a plus de vie , il est obscur et abandonné, Les passagers reviennent sur leurs pas car ils se méfient des brigands qui pullulent souvent dans le quartier. J’aimerai qu’on élabore un projet qui va réanimer le quartier avec des équipements commerciaux pour inviter les gens a y revenir." Hela

1.5. Témoignage d’une femme qui travaille dans la médina a coté du quartier borj cherch : "Ce quartier est maintenant délaissé et dépeuplé, il ya un problème majeur d'infrastructure et un problème de pollution. On évite de passer par là. On souhaite vraiment que le quartier soit vivant à travers des activités culturelles pour les enfants ainsi que pour tous les citoyens et habitants de la Médina." Fatma

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CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

1.6. Témoignage d’un propriétaire d’une librairie à proximité : "Beb lfinga était une porte d’exécution, il avait une guillotine, et Finga est une désignation italienne qui signifie « une porte fantoche », puisque cette porte était rajoutée. Ce quartier était un quartier réservé, pendant la période coloniale. Je crois que son état actuel est beaucoup plus dangereux pour les habitants de la médina, je suggère de réhabiliter ces maisons et effacer cette mémoire nécrosé et qu'on l'intègre dans le parcours touristique dans laquelle il y a l’activité artisanale. Pourquoi pas faire des espaces pour accueillir des spectacles théâtrales, pour faire revivre l'espace" Taher

1.7. Témoignage d’un propriétaire d’une galerie dans la médina : "Ces maisons sont connues depuis que je me suis installé à la médina par leur mauvaise réputation , aucun des habitants ou ceux qui travaillent ici ont eu l’audace d’y aller. C’est l’épicentre de la prostitution. Actuellement , je vois que c’est une erreur qu’il est enfermé, Il est devenue un lieu abandonné et pollué voire même effrayant pour les passagers. A mon avis , la meilleure solution est de détruire tout le quartier et on le remplace par un souk hebdomadaire ou des Locaux commerciaux". Salem

1.8. Témoignage d’une jeune fille qui habite loin de la médina : "Je ne connais pas ce quartier, j’habite loin de la médina et je ne fréquente pas ces espaces. Mes parents m’ont toujours interdit de passer par ce quartier abandonné de la médina, ils m’ont averti de passer seule par ces ruelles surtout le soir. Je me posais beaucoup de questions sur ce fragment du quartier, mais ils m’ont rien expliqué." Rahma

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1.9. Propriétaire du musée « dar Essid » : "L’emplacement de ces maisons closes est stratégique, ce quartier se trouvait sur le parcours culturel de la médina, Les touristes venaient de la grande mosquée et du Ribat pour visiter ce musée, puis ils continuaient leur chemin vers le musée archéologique et la Kasbah. Ils sont obligés après de rebrousser chemin à cause de ce quartier réservé. Auparavant, il existait un mur qui sépare ces maisons closes du musée dar Essid. Depuis la destruction de ce mur , les brigands fréquentent de plus en plus cet endroit . Il est devenu trop gênant pour moi ainsi que pour tous les habitants à côté de ce quartier. Dans le futur, je vois la continuité de ce parcours culturel et intégrer borj cherch dans ce chemin, il faut élaborer un projet qui vise la transformation de ce quartier en une station culturelle pour inviter les touristes." Houda

1.10. Jeune garçon qui habite pas loin du quartier : "Avant , je n’ose pas entrer par « Beb lfinga » tellement c’était mal fréquenté. Après la fermeture des maisons closes, je n’y passe plus le soir à cause de l’insécurité qui règne. Je traverse ce quartier qu’en plein jour par obligation de retourner chez moi. J’aimerais que ce lieu soit réanimé surtout pour les jeunes, à travers des cafés culturels, des co-working space, des scènes de spectacles et tout ce qui est lié à l’activité culturelle."Ahmed

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CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

2. Tableau des réponses : Pour mieux utiliser les données obtenues, les réponses ont été classées par thème dans le tableau suivant :

Personnes

Thèmes

Figure 151: Tableau Source: Auteur

des réponses

136


Total

9 1 8 4 1 1 5 1 3 2 1 1 1 3 2 2

137


CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

3. Synthèse : Selon les témoignages des gens, et à la lumière des constats dégagés, on a essayé de décortiquer leurs besoins. Les personnes rencontrées, vivent dans différentes zones de la ville de Sousse et appartiennent à différentes tranches d'âges. La plupart connaissent le quartier et le considère comme un lieu malfamé. On a pu dégager plusieurs problèmes : principalement les problèmes de mal fréquentation, d'insécurité, d'infrastructure...etc Cette enquête va permettre à mieux élaborer le programme adéquat à l'echelle du quartier ainsi qu'à l'echelle de la ville. Les catégories d'activités dégagées de l'enquête :

30% Commerciale

70% Culturelle

20%

30%

Spectacle

Touristique

Agir sur la mémoire du lieu : Le choix du programme, se repose principalement sur le fait que la mémoire nécrosé du lieu est encore attaché dans l'arrière pensée des gens. On vise donc à l'effacer.

Faire revivre le quartier : Continuité avec le parcours touristique : Les activités suggérées doivent répondre aux attentes des habitants de la médina de Sousse. Cela dit, on vise, l'intégration de ce quartier dans le parcours touristique pour inviter les gens à fréquenter le lieu. Encourager les activités culturelles : On vise à diversifier les activités culturelles pour qu'elles soient déstinées à tous les âges afin de créer un cadre adéquat pour ceux qui fréquentent le lieu.

Ouvert pour tout le monde

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4. Programme proposé :

Réssusciter Borj Echerch 4.1. Echelle urbaine Evènements

Parcours Promenade Aménagement urbain

Manifestation artistique éphemères Espace de projection

Rencontre Placette d'art Espace de spectacle Aires de restauration

4.2. Echelle Architecturale Culture

Tourisme

Art

Tourisme culturel

Café culturel

Concept store

Maison d'hôte

coworking space

Salle d'exposition

Restaurant gastronomique

Atelier de dessin

Gallerie

Espace d'expression libre

4.3. Vision du programme La mise en scène du quartier par : Une mixité fonctionnelle Une flexibilité programmatique

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CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

5. Délimitation de la zone d'intervention : N

Figure 152: Zone Source: Auteur

d'intervention

zone d'intervention dans la medina zone d'intervention dans le quartier

D'après l'analyse, on a jugé nécessaire d'intégrer le quartier Borj Echerch dans son environnement immédiat à travers un aménagement d'ensemble qui relie le quartier au reste de la medina.

6. Stratégie d'intérvention : quartier réservé

quartier réservé

la médina Figure 153: Schéma Source: Auteur

la médina

de stratégie d'intervention

Après la fermeture du quartier en 2012, il est devenu abandonné et séparé du reste de la medina.

L'objectif est alors de réintégrer ce pan dans son tissu et d'assurer une nouvelle relation avec le monde intra et extra muros.

140


La première idée est d'inviter les gens à visiter ce pan de la médina. Figure 154: Schémas Source: Auteur

explicatifs de l'idée du projet 141


CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

Afin d'assurer la réintégration du quartier dans la ville urbaine il faut aborder une nouvelle approche spatiale à travers une intervention urbaine et architecturale. L'intervention urbaine : -Créer des espaces de partage -Créer un lieu multiculturel -Animer le quartier et créer une nouvelle ambiance -Interaction avec la ville, les rues et les habitants -Faire du quartier un lieu d'art en plein air

Figure 155: Projection Source: Auteur

sur la muraille devant la placette

L'intervention architecturale : -Continuité perceptuelle -Réinterpréter Le concept d'exhibitionnisme tiré des femmes qui se présentaient devant les portes des maisons closes en créant des vitrines d'exposition.

Figure 156: Esquisse Source: Auteur

intérvention architecturale 142


N

Figure 157: Plan

de l'existant

Figure 158: Plan

d'intervention

Source: Auteur

Source: Auteur

à garder à démolir

143


CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

N

1 2

4 3

Figure 159: Emplacement des séquences Source: Auteur

Figure 160: Séquence 1 Source: Auteur

144


Figure 161: Séquence 2 Source: Auteur

Marquer l'entrée du quartier

Figure 162: Séquence 3 Source: Auteur

Figure 163: Séquence 4 Source: Auteur

Création d'un parvis pour faire l'extention du restaurant

145


CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

N

5

6 7 8

Figure 164: Emplacement des séquences Source: Auteur

Figure 165: Séquence 5 Source: Auteur

Utiliser l'épaisseur importante des murs pour créer de l'aménagement urbain.

146


Figure 166: Séquence 6 Source: Auteur

Figure 167: Séquence 7 Source: Auteur

Figure 168: Séquence 8 Source: Auteur

Aménager la placette par des installations temporaire

147


CHAPITRE 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch

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Conclusion On peut conclure que le lieu était le point de départ et le point d'arrivée de notre réflexion. Au début il se présente comme un lieu de mémoire nécrosé, un pan occulté, même après la démolition des murs qui séparaient autrefois le quartier du reste de la médina, espace clos, le lieu reste détaché de son milieu dans l'enclos. Dans ce travail de mémoire on a essayé de montrer le génie du lieu à travers une analyse structuré et éclairé de l'espace et sa relation avec l'Homme. La confrontation de ses différentes strates matérielles et immatérielles nous a permis de situer notre réponse en cohérence avec la signification du lieu. Nous avons donc essayé de trouver une réponse architecturale ainsi que urbaine adéquate à travers un projet qui permettrait de réintégrer le quartier dans la ville et de retrouver finalement une nouvelle mémoire du lieu.

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MARGES URBAINES : ENTRE EXCLUSION ET INTÉGRATION CAS DU QUARTIER BORJ ECHERCH À SOUSSE

Bibliographie Ouvrages consultés Pierre NORA, "Les lieux de mémoire" GUY de Maupassant, "De Tunis à Kairouan", Edition ibn Charaf Farge Arlette, "Penser et définir l’évènement en histoire" Christian Jacob, "Lieux de mémoire, lieux de savoir" Boris Delaf, "Comment intervenir sur un lieu de mémoire" ROSSI Aldo, "L’architecture de la ville chapitre «la mémoire collective»", 1966 Michelle Larivey, "La puissance des émotions" Denis Retaillé, "Les Lieux de la mondialisation" DICTIONNAIRE FRANÇAIS

Articles consultés BAAZIZ Ameur & AYACHI Slah Eddine, (2018), "Si Sousse m’était contée. Sousse, Tunisie", Editions IRIS MESTIRI Mohamed, (2015), "La médina de Sousse sans complaisance…ou l’art a détruit un patrimoine", tome 1, Sousse, Tunisie. Paul Ricoeur, "la mémoire, l'histoire, l'oubli", 2000, page 49 Dr Seif Karoui, "LE SABBAT: récit autour d’une origine la répression des Youssefistes", 1956-1962, INSIDER Marcel Darthout, "Rescapé de la tragédie d'Oradour-sur-Glane" Mohamed KERROU et Moncef M’HALLA 'LA PROSTITUTION DANS LA MEDINA DE TUNIS' Anne Giraudeau, "De la rue à la chambre" Isabelle Tracol, "Lieux et espaces prostitutionnels à Hanoi pendant la colonisation (18851914)"

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Mémoires consultés BEN AHMED Leila, "Pour un centre de réhabilitation et d'hébergement pour les femmes en détresse", ENAU, Tunisie, 2013 BOUTRIF Mohamed hamdi, "Borj echerch; reconversion d'un quartier desherite", ENAU, Tunisie, 2014 AMARA Majid, "Recomposer un passé; d'une maison close à une maison de quartier", ENAU, Tunisie, 2016 MEHDOUI Syrine, " Le Quartier Réservé; Restructuration du quartier borj cherch, la medina de Sousse", ENAU, Tunisie, 2019 HAMMAMI Marouen, "Pérenniser la mémoire incarnée, Une fondation pour la recherche scientifique à SABBAT EDHLEM", ENAU, Tunisie, 2018 BILLOT Léa, "Les mémoriaux et leurs pratiques",ENSA Bordeaux, 2015 Boris Delaf, "Comment intervenir sur un lieu de mémoire", ENSA Bordeaux, 2014

Webographie Références Webographie http://le_centre_de_la_memoire.htm/ https://www.vivrelejapon.com/ville-osaka/tobita-shinchi-osaka http://www.madeinsousse.com/actualites-sousse-tunisie https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal https://2019.dreamcity.tn/ https://oradour.org/sites/default/files/2019-07/Dossierpdagogique_0.pdf

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MARGES URBAINES : ENTRE EXCLUSION ET INTÉGRATION CAS DU QUARTIER BORJ ECHERCH À SOUSSE

Table des figures Figure 1: Fugue State.......................................................................................................16 Figure 2: Mémoire et Ville...............................................................................................19 Figure 3: lieux de mémoire comme dispositifs objectives...............................................20 Figure 4: Interfaces des lieux de mémoire.......................................................................21 Figure 5: Hiroshima après la bombe atomique................................................................23 Figure 6: Architecture et mémoire...................................................................................24 Figure 7: Retour à Tchernobyl..........................................................................................25 Figure 8: Un triste lieu de torture dans la medina de Tunis.............................................27 Figure 9: Plan de situation de Sabbat Edhlem.................................................................28 Figure 10: L'entrée de Sabbat Edhlem.............................................................................28 Figure 11: L'entrée de Sabbat Edhlem.............................................................................28 Figure 12: L'état du lieu de Sabbat Edhlem.....................................................................29 Figure 13: vue aérienne sur Sabbat Edhlem.....................................................................29 Figure 14: une voiture rouillée.........................................................................................31 Figure 15: Des voitures rouillées......................................................................................31 Figure 16: L'ancien village...............................................................................................31 Figure 17: Le musée de mémoire.....................................................................................31 Figure 18: Les victimes....................................................................................................31 Figure 19: Les ruines d'Oradour-sur-glane.......................................................................31 Figure 20: Plan d'Oradour sur glane.................................................................................32 Figure 21: Vue aérienne sur Oradour-sur-glane...............................................................33 Figure 22: Vue dans l'ancien village d'Oradour-sur-glane...............................................33 Figure 23: L'entrée du musée d'Oradour-sur-glane..........................................................33 Figure 24: Musée d'Oradour-sur-glane.............................................................................33 Figure 25: façade du Musée d'Oradour-sur-glane............................................................33 Figure 26: l'intérieur du Musée d'Oradour-sur-glane.......................................................34 Figure 27: l'extérieur du Musée d'Oradour-sur-glane......................................................34 Figure 28: l'intérieur du Musée........................................................................................35 Figure 29: l'intérieur du Musée........................................................................................35 Figure 30: débarquement d'Omaha Beach.......................................................................37 Figure 31: La sculpture les braves...................................................................................39 Figure 32: débarquement d'Omaha Beach.......................................................................39 Figure 33: Femme dans l'ombre.......................................................................................44 Figure 34: Un modèle de localisation de la prostitution en milieu urbain.......................47 Figure 35: Emplacement des quartiers réservés dans les médinas de Tunis....................49 Figure 36: La rue Sidi Abdallah Guech...........................................................................50 Figure 37: Plan quartier réservé de Grenoble...................................................................52 Figure 38: Figure 38: Paris la nuit, femme seule qui attend............................................53 Figure 39:Tonkin Femme Musicienne.............................................................................55 Figure 40:Vue sur une vitrine du Tobita SHINCHI.........................................................56 Figure 41:Vue sur une rue du Tobita SHINCHI...............................................................56 Figure 42:La nuit, Vue sur une rue du Tobita SHINCHI.................................................57 Figure 43:Vue intérieur de l'ancienne maison close.........................................................58 Figure 44:Vue sur l'acceuil de l'ancienne maison close...................................................58 Figure 45:Vue intérieur sur la salle de conférence...........................................................58 Figure 46:Vue intérieur sur la salle de réunion................................................................58 Figure 47:Fresque qui montre une femme dans l'ancienne maison close........................59 Figure 48: Coupe sur la Médina de Sousse......................................................................64 Figure 49: Voiries et accessibilités...................................................................................64 Figure 50: Vocations et fonctions.....................................................................................65 Figure 51: évolution des portes........................................................................................66 Figure 52: Beb Bhar.........................................................................................................66 Figure 53: Beb Gharbi......................................................................................................66 Figure 54: Beb Finga........................................................................................................66 152


Figure 55: Beb Jdid..........................................................................................................66 Figure 56: Les axes principales........................................................................................67 Figure 57: Les trésors de la Médina.................................................................................69 Figure 58: Situation du quartier Borj Echerch.................................................................70 Figure 59:Accessibilités au quartier Borj Echerch...........................................................71 Figure 60:La porte Beb el Finga......................................................................................72 Figure 61: Typomorphologie du quartier.........................................................................72 Figure 62: Façade nord....................................................................................................73 Figure 63: l'ancien quartier borj echerch..........................................................................73 Figure 64: l'ancien beb el finga........................................................................................73 Figure 65: l'ancienne placette...........................................................................................73 Figure 66: Emplacement des casernes.............................................................................74 Figure 67: plan qui montre le flux piéton.........................................................................74 Figure 68: Façade Nord du quartier reservé.....................................................................75 Figure 69: Les murs qui séparent le quartier....................................................................75 Figure 70: Les occupants du lieu.....................................................................................76 Figure 71: Façade nord après la révolution......................................................................77 Figure 72: Les trois murs qui subsistent...........................................................................77 Figure 73: Plan et façades du quartier Borj Echerch........................................................79 Figure 74: Plan et façade Est du quartier Borj Echerch...................................................80 Figure 75: Séquence 1.....................................................................................................80 Figure 76: Séquence 2.....................................................................................................80 Figure 77: Séquence 5&6................................................................................................81 Figure 78: Séquence 3.....................................................................................................81 Figure 79: Séquence 4.....................................................................................................81 Figure 80: Plan quartier Borj Echerch.............................................................................82 Figure 81: Séquence 7.....................................................................................................82 Figure 82: Séquence 8.....................................................................................................82 Figure 83: Façade Nord...................................................................................................83 Figure 84: Séquence 9.....................................................................................................83 Figure 85: Séquence 10...................................................................................................83 Figure 86: Plan Placette/Rue/Ruelle................................................................................84 Figure 87: Vue sur la placette..........................................................................................84 Figure 88: Coupes sur placette/Rue/Ruelle......................................................................84 Figure 89: Vue sur une ruelle...........................................................................................85 Figure 90: Vur sur une rue...............................................................................................85 Figure 91: Plan quartier Borj Echerch.............................................................................86 Figure 92: Vue sur la placette.........................................................................................86 Figure 93: Coupes ombre et lumière................................................................................86 Figure 94: Vue sur une ruelle...........................................................................................87 Figure 95: Vur sur une rue...............................................................................................87 Figure 96: Plan quartier Borj Echerch.............................................................................88 Figure 97: Coupe B-B......................................................................................................88 Figure 98: vue 4...............................................................................................................88 Figure 99: Vue 1..............................................................................................................89 Figure 100: Vue 3............................................................................................................89 Figure 101: Vue 2............................................................................................................89 Figure 102: Plan de repérage des expressions murales...................................................90 Figure 103: Plan de repérage des portes colmatés...........................................................92 Figure 104: Façade Est du quartier Borj Echerch............................................................93 Figure 105: De l'espace clos à l'enclos.............................................................................95 Figure 106: Situation du Farm cultural park..................................................................100 Figure 107: vue à vol d'oiseau du Farm cultural park...................................................101 Figure 108: Façade d'un batiment dans le Farm cultural park......................................101 153


Figure 109: Histoire de Favara......................................................................................102 Figure 110: Favara aujourd'hui......................................................................................102 Figure 111: Plan du Farm cultural park.........................................................................103 Figure 112: Programme du Farm cultural park.............................................................104 Figure 113: zoning du Farm cultural park.....................................................................104 Figure 114: Façade avant................................................................................................105 Figure 115: Façade après................................................................................................105 Figure 116: Façade avant...............................................................................................105 Figure 117: Façade après................................................................................................105 Figure 118: Façade avant...............................................................................................105 Figure 119: Façade après................................................................................................105 Figure 120: extension d'un restaurant à FCP..................................................................106 Figure 121: Rue qui acceuille un évènement à FCP......................................................106 Figure 122: Installation à FCP.......................................................................................106 Figure 123: Aménagement d'une ruelle à FCP..............................................................106 Figure 124: Texture à FCP.............................................................................................107 Figure 125: toitures........................................................................................................110 Figure 126:Situation de l'école de cuisine.....................................................................110 Figure 127: Toiture comme gros morceau d'argile qui se moule à la topographie........111 Figure 128: Façade de l'école de cuisine........................................................................111 Figure 129: vue aérienne du quartier..............................................................................114 Figure 130: zone d'intervention du quartier....................................................................115 Figure 131: Plan masse de la zone d'intervention du quartier........................................115 Figure 132: Plan du programme.....................................................................................116 Figure 133: Maquette de l'intervention du quartier........................................................116 Figure 134: vue intérieure du projet...............................................................................117 Figure 135: vue intérieure du projet...............................................................................117 Figure 136: Affiche du festival Dream City...................................................................120 Figure 137: situation et plan de Dream City..................................................................120 Figure 138: Une oeuvre artistique à Dream City...........................................................121 Figure 139: Barbed Gate par l'artiste Nidhal Chamekh.................................................122 Figure 140: Barbed Gate par l'artiste Nidhal Chamekh.................................................122 Figure 141: Manifestation de l'arbre à souhait de l'artiste Raeda Saadeh......................123 Figure 142: Manifestation de l'arbre à souhait de l'artiste Raeda Saadeh......................123 Figure 143: Artiste entrain de peindre un mur, Dream city...........................................123 Figure 144: Situation de Djerba Hood...........................................................................124 Figure 145: Maison à Djerba Hood...............................................................................125 Figure 146: Maison à Djerba Hood..............................................................................125 Figure 147: Projection de lumière sur différents bâtiments...........................................126 Figure 148: Installation de lumière des lettres en arabe.................................................127 Figure 149: Lumière projetée sur un bâtiment lors de l'interférence.............................127 Figure 150: Tableau de synthèse des références............................................................129 Figure 151: Tableau des réponses..................................................................................136 Figure 152: Zone d'intervention.....................................................................................140 Figure 153: Schéma de stratégie d'intervention.............................................................140 Figure 154: Schémas explicatifs de l'idée du projet.......................................................140 Figure 155: Projection sur la muraille devant la placette...............................................142 Figure 156: Esquisse intérvention architecturale...........................................................142 Figure 157: Plan de l'existant.........................................................................................143 Figure 158: Plan d'intervention......................................................................................143 Figure 159: Emplacement des séquences.......................................................................144 Figure 160: Séquence 1.................................................................................................144 Figure 161: Séquence 2.................................................................................................145 Figure 162: Séquence 3.................................................................................................145 Figure 163: Séquence 4.................................................................................................145 Figure 164: Emplacement des séquences......................................................................146 Figure 165: Séquence 5.................................................................................................146 Figure 166: Séquence 6.................................................................................................147 Figure 167: Séquence 7.................................................................................................147 Figure 168: Séquence 8.................................................................................................147 154


Table des matières Dédicaces…………………………………………………………….……………...…....…5 Remerciements..............................................................................................................................7 Sommaire………………………………...…………………………………………....….…8 Introduction ……………………………………………………………..………………..10 Problématique……………………………………………………………………………..11 Méthodologie ………………………………………………………………………....…..12 Etat de l’art ……………………………………………………………………………..….13

Chapitre 1 : Mémoire et ville ………………………………………………………16 1-Mémoire commémorative : mémoire de l’évènement…….......................................…..18 2-Lieu de mémoire ……………………………………......……………………….......…20 2.1 – Espace physique et émotion…………………........................……………....…….22 2.2- Mémoire catalyseur d’architecture …………..............................………....………..24 3-Attitudes envers les lieux de mémoire ………….........................…………......……….26 3.1- Le déni et la colère …………………………................…………………....………26 3.1.1- Le cas de Sabbat Edhlem ……………….......................………………………..26 3.2- Le souvenir et l’acceptation ……………….......................…………………………30 3.2.1- le cas d’Oradour sur Glanes …………..........................………………………..30 3.2.2- Entre mémoire et reconstruction ………..............................…………………..32 3.3- Le marquage ponctuel ……………………..................…………….……………36 Synthèse ……………………………………………………………....……………...41

Chapitre 2 : Fin de prostitution, une nouvelle gestion urbaine…..........…..43 1-L’approche spatiale de la prostitution………........................…………………………46 2-Entre ombre et lumière : lieux et espaces prostitutionnels …....................................…48 2.1- Lieux et espaces prostitutionnels à l’échelle nationale….....................................…48 2.1.1- Exemple du quartier Abdellah Guech ………………................................…….50 3-De la rue à la chambre : une approche spatiale de la prostitution………..……..……52 3.1-lieux et espaces prostitutionnels à l’échelle internationale ……...............………..52 3.1.1- Exemple de quartiers de la prostitution à Grenoble …….................…….……52 3.1.2- Lieux et espaces prostitutionnels à Hanoi pendant la colonisation ….....…….54 4-Endiguer ou déplacer ………………………...............…………………......…………56 4.1- Cas du Tobita Shinchi…………………....................………….…………………56 4.2- Ancienne maison close « Aux belles Poules »………................................……….58 Synthèse……………………...……………………………………….…………….61 155


MARGES URBAINES : ENTRE EXCLUSION ET INTÉGRATION CAS DU QUARTIER BORJ ECHERCH À SOUSSE

Chapitre 3 : Quartier Borj Echerch à travers le temps …………...............…..63

1-Mise en contexte géographique…………………................................….……………..64 1.1-Voiries et accessibilités……….....................................................…………….….….64 1.2-Situation et potentialités ……………………………...........................................….65 1.3-Les portes de la Médina………………………..……................................................66 1.4-Les monuments de la Médina………….........................................………..……….68 2-Quartier Borj echerch………...................…………………………………….....…….70 2.1- Situation…………………….................................…………………………...…….70 2.2- Accessibilités………………...................................…………………………...……71 3- Quartier Borj echerch à travers le temps ………................................……………..….72 3.1- l’ancien quartier borj Echerch………………..................................……...……….72 3.2- Quartier borj echerch Le GHETTO………..................................……..………… 74 3.3- Quartier borj echerch la Nécrose…………......................................……...……….76 3.3.1- Une machine à produire des identités souillées…….........................…....….…76 4- Séquences spatiales : Borj echerch post révolution…….......................................…….80 5-Morphologies urbaines : Placette , Rue ,Ruelle………..........................................……..84 6-Ombre et lumière ………………………………..................………………….………86 7-Densité ………………………………………..............……………………….…….…88 8-Les expressions murales ……………….....................................…………………….…90 9-Obstruation des ouvertures……………...................................…………………….….92 Synthèse ………………........................…….…………………………………………........95

Chapitre 4 : La régénération territoriale ...............................…….....……….........97

I-1-Atelier de régénération territoriale par une mise en l’ambiance:Farm Cultural Park.....99 I-1.1- Présentation ……………………………………………...…………………....100 I-1.2-Situation géographique et contexte urbain………………........................…..…100 I-1.3- Le choix du projet ………………………………………………………...........101 I-1.4- Favara à travers le temps ………………………………....................…….....…102 I-1.5- Un complexe d’art contemporain…………………....................……………....103 I-1.6- Programme du projet ………………………………………….........………....104 I-1.7-Intervention Architecturale……………………………..........………………...105 I-1.8- Manières d’occuper les places publiques ………………..........................……..106 I-1.9- synthèse ……………………………………………………………...……...…107 II – La régénération territoriale par le moule et le profil revisité :……...............……....109 II-1-L’école de cuisine professionnelle………………................……………………...110 II-1-.1-Présentation ……………………………....…………………........………..…110 III- la régénération territoriale par la porosité de l’ilot urbain …....................................113 III-1- Redynamisation d’un quartier populaire : le quartier Magdolna à Budapest ...114 III-1-1. Présentation………………………………………….....…………………....114 III-2- Les intentions du projet…….....…………………………...........……………..114 III-3- Zone d’intervention ……………………….......…………………………........115 III-4- Programme ……………………………………………………………............116 IV- La régénération territoriale par l’architecture évènementielle ……......................…119 IV-1- Dream city Médina de Tunis « LA ville rêvée »……………................................120 IV-1-1 Présentation………………………………………….....................………….120 IV-1-2 Situation et intervention dans le site…………....................................……….120 IV-1-3 l’objectif de dream city………………………...............................………...….121 156


IV-2- Djerbahood l’ile des rêves……………………….............……………..........……124 IV-2-1 Présentation ……………….....................……………………………………...124 IV-2-2 Situation …………………………...........................……………….…...............124 IV -3- Interférence : un festival pour illuminer les nuits de la Médina …...........……..126 IV-3-1- Présentation……………………….....................................……………….…..126 IV-3-2- L’objectif de l’évènement ……………….................................…………….…..126 Synthèse......................................................................................................................................128

Chapitre 5 : La ressuscitation du quartier Borj Echerch………................…131

1-Les témoignages………………....………………………………….…...............…….132 1-1-Témoignage d’un homme qui habite dans la médina de Sousse …......….....…132 1-2-Témoignage d’un deuxième habitant de la Médina………..............................…132 1-3-Témoignage d’un ancien habitant de la médina……...........................…………133 1-4-Témoignage d’une passagère qui habite à Sousse….................................………133 1-5-Témoignage d’une femme qui travaille dans la médina à côté du quartier Borj Echerch……………..….................................................................................…..............133 1-6-Témoignage d’un propriétaire d’une libraire à proximité ……................……...134 1-7-Témoignage d’un propriétaire d’une galerie dans la médina ………............….135 1-8-Témoignage d’une jeune fille qui habite loin de la médina ………...........…….135 1-9-Témoignage d’une propriétaire du musée « dar Essid » ………….....................135 1-10-Témoignage d’un jeune garçon qui habite pas loin du quartier ……..………135 2-Tableau des réponses ……………….........……………………………...........………136 3-Synthèse…………………………………………………………........................……..138 4-Programme proposé……………………….......…………....................………………139 5-Délimitation de la zone d’intervention…….....................................…………………..140 6-Stratégie d’intervention…………………..........……...............……………………….140

Conclusion………..............……………................……………………………………….145 Bibliographie..............................................................................................................................150 Webographie..............................................................................................................................150 Tables des figures.......................................................................................................................152 Tables des matières....................................................................................................................155

157


Résumé

Quartier Borj echerch représente un lieu de mémoire, cas d’une mémoire nécrosé. L’ancien quartier resérvé, aujourd’hui déserté, condamné à vie, même après sa fermeture, suite à la décision du tribunal de la première instance. Dès sa fermeture, le bordel, situé aux confins nord-est de la Médina de Sousse, est devenu le lieu de prédilection de toutes les exactions. Dans la mémoire des gens il s’agit encore d’un lieu profanisé. L’objectif est alors de faire revivre ce quartier fantôme, par la création d’une nouvelle ambiance, d’animer le quartier, et de renforcer les relations sociales, en générant une série d’activités dans le quartier sous forme de patchwork programmatique.

Mots clés

Mémoire du lieu, Mémoire nécrosé, Un lieu condamné, Quartier profanisé, Resuscitation, 158 Réintégration, Revivification, Nouvelle mémoire du lieu


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