DOSSIER DE PRESSE
Centre Méditerranéen de la Photographie
La Grande Guerre photographiée en France 6 novembre > 23 décembre 2014 Centre culturel una Volta
arcades du théâtre, rue César Campinchi - 20200 Bastia.
www.cmp-corsica.com / Tél.: 04.95.31.56.08
Du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 20 h - mercredi de 10 h à 20 h . Entrée libre.
© photographie anonyme - collection Centre Méditerranéen de la Photographie
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EDITO
La Grande Guerre est le premier conflit mondial depuis la naissance de la photographie,
conflit dont la durée va contribuer à affirmer son importance auprès du public. Les peintres de bataille disparaissent petit à petit au profit des photographes. La vision de la guerre change avec la société et par là même, l’évolution des techniques liées à la diffusion de la photographie.
Créée en avril 1915, la Section Photographique de l’Armée (SPA) enverra sur tous les champs
de bataille ses opérateurs équipés pour certains d’appareils de prise de vue stéréoscopiques. Dès lors, on communique à grande échelle sur le conflit. Le pays se donne en représentation en même temps qu’il s’auto-représente. Information, censure, propagande, morale et visions spectaculaires se confrontent. Cette dominante victimaire dans les images de la presse illustrée forge un trait spécifique d’une culture de guerre à la française. La photographie de ruines est ainsi le lien principal de la dénonciation de l’ennemi.
C’est dans cet esprit que l’exposition « La Grande Guerre photographiée en France » pré-
sente une sélection de documents originaux issus d’une part de fonds privés et d’autre part de la collection du Centre Méditerranéen de la Photographie.
Notre propos s’appuiera sur la place et le rôle de la photographie à travers le journal L’illus-
tration premier hebdomadaire illustré de langue française, les revues Le miroir et J’ai vu, Les guides illustrés Michelin des champs de bataille, les cartes postales du front, les héliogravures d’un portefolio sur la destruction de Reims, ville symbole. En outre, nous découvrirons des reportages photographiques réalisés à partir de vues stéréoscopiques prises par des soldats dans les tranchées et éditées entre autre par Rolland et Cie - La Stéréoscopie Universelle (LSU), ainsi que la correspondance d’un poilu corse lue par Jérôme Camilly.
Cette exposition, loin d’être exhaustive, a pour objectif de s’inscrire dans un travail de mé-
moire dont la photographie est le vecteur.
Marcel Fortini
Exposition inédite du Centre Méditerranéen de la Photographie 2
L’Illustration,
journal dit
« Universel »
Premier hebdomadaire illustré français (1843-1945)
19 magazines originaux Collection privée
Plus qu’un simple témoignage historique, « L’Illustration » fut le 1er hebdomadaire de langue française entre 1843 et 1945, et posa les bases de la presse d’actualité moderne. Témoin privilégié des grands évènements de l’histoire contemporaine : La guerre de 1914, la disparition du dernier Tsar de Russie, la guerre d’Espagne … Mais aussi les inventions, les expéditions coloniales ou les faits divers, pour revivre la grande et la petite histoire. « L’Illustration » c’est un rédactionnel « certifié » alimenté par les principaux acteurs d’alors : écrivains, journalistes, explorateurs, scientifiques – Une iconographie riche et unique réalisée par les plus grands photographes et dessinateurs de l’époque. Le journal sera d’ailleurs le premier à publier une photographie noir et blanc, puis par la suite couleur. René Baschet prend la tête de L’Illustration en 1904. Il va faire de L’Illustration le premier magazine français et international, mais aussi une entreprise leader dans son secteur. Ses fils, Louis et Jean Baschet, réorientent ensuite l’activité du groupe familial vers l’imprimerie et l’édition. Ils préservent surtout l’intégralité des archives constituées des millions d’originaux ayant servis à réaliser le magazine. Puis dans les années 70, Gérard Baschet entreprend un travail titanesque qui va durer plusieurs décennies : le classement des archives afin de les rendre exploitables et accessibles à la consultation. Ainsi son fils, Eric Baschet, pourra faire redécouvrir au grand public, les trésors de L’Illustration, par la création de deux collections qui vont rencontrer un énorme succès : Les Grands Dossiers de L’Illustration. En parallèle, Eric Baschet organise une grande exposition au musée Carnavalet, mais aussi la distribution du fonds afin de le rendre accessible aux professionnels de la presse et de l’édition. Aujourd’hui, son fils, Jean-Sébastien Baschet, imagine et réalise une plateforme de consultation numérique de « L’Illustration » opérant ainsi une révolution dans l’accès aux données historiques. En permettant aux futurs abonnés de consulter L’Illustration entièrement préservé et numérisé, via un moteur de recherche ou de manière chronologique, c’est encore une nouvelle ère qui s’ouvre pour ce qui constitue l’un des plus beaux témoignages de notre Histoire.
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www.lillustration.com L’ILLUSTRATION : Premier magazine illustré français, publié pendant plus d’un siècle dès 1843. Premier magazine au monde dès 1906 !
Un témoignage incontournable.
Source www.lillustration.com
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Le Miroir (1912-1920) 9 revues originales Collection privée
La revue Le Miroir est un hebdomadaire, ancien supplément illustré du Petit Parisien, dont la spécificité consiste à publier exclusivement des photographies. Avec la guerre, il passera de 300000 exemplaires à 1 million par semaine de 1914 à 1918. Dès 1915, son originalité est d’organiser des concours de photographies de guerre dont le règlement prévoit des récompenses élevées allant de 250 francs à 30.000 francs aux auteurs des images les plus saisissantes. Seuls les amateurs pouvant concourir, les poilus sont les premiers concernés. Cette surenchère aura pour conséquence de modifier l’attitude au front et de transformer ainsi le regard du public sur la guerre aux limites du voyeurisme. L’appât du gain incite le soldat devenu photographe à chercher l’inédit, le cliché sensationnel : souffrance dans les tranchées, violence des bombardements, visages meurtris, cadavres mutilés, villages dévastés. Le lecteur découvre alors une guerre au quotidien mise en spectacle dans ses aspects les plus réalistes. La concurrence sera rude avec les journaux Sur le vif et J’ai vu..., créés pour la guerre en octobre 1914 pour le premier et en novembre 1914 pour le second… En 1920, Le Miroir devient Le Miroir des sports.
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Les guides illustrés Michelin des champs de bataille
La firme d’André Michelin a publié à elle seule une collection de 29 guides illustrés de quelques 4500 photographies, auxquels il convient d’ajouter variantes et traductions, soit une soixantaine d’ouvrages entre 1917 et 1921. La quasi totalité des photos de la première guerre mondiale provient des services photographiques des armées engagés dans le conflit. Ces guides étaient censés accompagner les pèlerinages sur les champs de bataille. Les guides illustrés Michelin étaient proposés en cadeaux de Noël ou pour la distribution de prix dans les écoles. Au début de certains guides, le lecteur est averti que ces ouvrages, à la fois guides pratiques et historiques, sont destinés aux touristes qui veulent parcourir les champs de bataille et les villes détruites. Ils ne sont pas conçus comme une simple visite mais bien comme un véritable pèlerinage. Pour voir, il faut aussi comprendre. La description est toujours précédée d’un résumé détaillé des opérations armées, accompagné de croquis schématiques et de cartes d’état-major. Les nombreuses photographies retouchées et recadrées, sont suivies de commentaires militaires et faits de guerre contrôlés par la censure. Dans ces « tournées» où le « touriste » est convié, la réalité, tantôt belle et tragique à la fois, se veut sans effet, littéraire ni pittoresque.
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La carte postale et la Grande Guerre 25 cartes postales Collection privée
La première guerre mondiale a contribué fortement au développement de la carte postale destinée à la correspondance (elle sert de lien entre le poilu et sa famille) et aux collectionneurs. Ainsi, pas moins de 4 à 5 milliards de cartes françaises et plus de 10 milliards sur l’ensemble des pays engagés, ont raconté au jour le jour ce conflit mondial. De nombreux clichés sont souvent le produit de mises en scène. La carte postale est un des outils de « l’effet psychologique ». Son iconographie exprime un patriotisme démesuré et aborde l’ennemi avec vindicte et dérision. Les ruines de guerre y tiennent une place importante et sont photographiées selon une approche stéréotypée qui met de côté tout effet esthétique qui tendrait à leur donner une valeur romantique. Il n’y a pas de vision d’auteur singulière dans cette représentation du chaos que la carte postale inscrit dans un temps historique et patriotique. Elle est le moyen militaire d’une continuation politique et paradoxale de la guerre. Qu’elle soit satirique ou illustratrice de combats mis en scène dans les tranchées, la carte postale est vecteur de propagande et dénote une culture de guerre dont la population se fait l‘écho.
© Collection privée
© Collection privée 6
Reims, au lendemain de la guerre 14 planches issues du portefeuille contenant 138 vues reproduites par l’héliogravure, Format 33 x 50 cm.
Collection Centre Méditerranéen de la Photographie
C’est le 4 septembre 1914, jour de l’entrée des Allemands à Reims, que notre ville subit son premier bombardement. Tandis qu’une division saxonne en prenait possession, une batterie de la Garde prussienne, qui avait tourné Reims pendant la nuit, ouvrait, du village de Mesneux, situé au Sud, un feu violent sur la ville. Quelques centaines d’obus étaient lancés, la plupart encadrant la Cathédrale dans un rayon de quelques centaines de mètres. Bien qu’elle fut, sans aucun doute possible, visée dès ce jour-là, ses blessures furent heureusement légères : un obus au croisillon nord du transept et de nombreux éclats dans les parties basses.( ...) Extrait de l’introduction de Georges CHARBONNEAUX
Reims, au lendemain de la guerre La cathédrale mutilée. La ville dévastée. Préface de son éminence le Cardinal Luçon, archevêque de Reims. Un portefeuille contenant 138 vues reproduites par l’héliogravure, publié au profit de la cathédrale par les soins d’un membre de la Société des Amis de la Cathédrale de Reims. D’après les notes et les clichés de M. Pierre Antony-Thouret. Editions Jean Budry et Cie A Paris, 3 rue du Cherche-midi. Exemplaire n° 411/1000 sur papier Aussédat, numérotés de 120 à 1120. Tous droits de reproduction er d’adaptataion réservés pour tous pays. Copyright by Editions Jean Budry et Cie, 1927.
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Vues stéréoscopiques de la Grande Guerre 3 diaporamas de 100 vues
C’est à partir de 1895 que le fameux Vérascope Richard est commercialisé. Cet appareil portatif stéréoscopique fait très vite l’engouement des amateurs et permet d’obtenir des images argentiques positives et/ou négatives de bonne qualité sur plaque de verre pouvant être vues en relief avec des visionneuses. En avril 1915, la Section Photographique des Armées (SPA) est créée. Son but est de contrôler la production des photographies de guerre et leur diffusion. Ces appareils seront très utilisés sur le front en raison de leur robustesse et de leur maniabilité. Par ailleurs, de nombreux soldats amateurs utilisent la photographie pour raconter leur quotidien, soit à des fins personnelles soit pour vendre leurs clichés aux revues Sur le Vif, Le Miroir, J’ai vu... Des sociétés de diffusion industrielle des clichés de guerre verront le jour comme La Stéréoscopie Universelle (LSU).
La Stéréoscopie Universelle (LSU) © photographe anonyme / Collection Centre Méditerranéen de la Photographie.
Diaporamas projetés en boucle : Vues stéréoscopiques prises sur le front français entre 1914 et 1918 par Mathieu Micheli, pharmacien major de 1ère classe, collection privée, 2014. Durée du Diaporama : 1’10’’ © centre méditerranéen de la photographie, novembre 2014. Vues stéréoscopiques anonymes prises par un officier français, collection centre méditerranéen de la photographie, 2014. Durée du diaporama : 1’10’’ © centre méditerranéen de la photographie, novembre 2014. Vues stéréoscopiques anonymes prises par des soldats sur le front éditées par La Stéréoscopie Universelle (LSU) - Paris, collection centre méditerranéen de la photographie, 2014. Durée du diaporama : 4’ © centre méditerranéen de la photographie, novembre 2014.
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Cartes postales du front Diaporama sonore
Pendant la première guerre mondiale, tous les soldats écrivent : à la famille, à l’épouse, aux amis. On donne des nouvelles, on ne veut pas être oublié. Maintenir un lien avec l’arrière, permet d’affronter la dure réalité du quotidien des tranchées, de tenir et d’espérer revoir un jour les êtres chers… Cependant, la correspondance est surveillée dès les débuts du conflit. Les poilus ne doivent donner ni indications, ni positions ; les lieux représentés où se trouvent les soldats sur les cartes postales écrites du front correspondent rarement celui où à ceux où se trouvent les soldats. On écrit pour rassurer et se rassurer que l’on est encore vivant.
© Collection privée
Diaporama projeté : Cartes postales expédiées du front de janvier à mai 1915 par Jean-Luc Semidei, soldat au 224e régiment d’infanterie, 23e compagnie, secteur postal 41. Jean-Luc Semidei est mort à la deuxième bataille d’Artois à Neuville Saint-Vaast le 13 mai 1915. Son corps n’a jamais été retrouvé… Correspondance lue par Jérôme Camilly, écrivain et journaliste. Durée du diaporama : 8’ © centre méditerranéen de la photographie, novembre 2014.
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V I SU E L S D I S P ON I B L E S P OU R L A PRESSE
La Stéréoscopie Universelle (LSU) © photographe anonyme / Collection Centre Méditerranéen de la Photographie.
© Collection privée 10
CONTAC T / IN FORMATIONS P R ATI QU ES
Commissaire d’exposition Centre Méditerranéen de la Photographie Association régie par la loi de 1901, conventionnée avec la Collectivité Territoriale de Corse.
- Marcel Fortini, Directeur - Valérie Rouyer, chargée de mission en pédagogie et responsable des expositions Adresse : Cité Comte - Résidence Pietramarina 20200 Ville Di Pietrabugno B.P. 323 - 20297 Bastia Cedex Tél. : +33(0)4 95 31 56 08 - 09 77 74 23 65 info@cmp-corsica.com - http://www.cmp-corsica.com
Partenaires
Lieu d’exposition Centre culturel UNA VOLTA Arcades du Théâtre, rue César Campinchi , 20200 BASTIA Tél. : +33(4) 95 32 12 81
Dates d’exposition Du 6 novembre au 23 décembre 2014. Du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 20 h et mercredi de 10 h à 20 h. Entrée libre.
Vernissage jeudi 6 novembre 2014 à 18h30.
Visites guidées de l’exposition par le centre méditerranéen de la photographie Pour les scolaires et les enseignants sur réservation auprès du Centre Méditerranéen de la Photographie. Contact : Valérie Rouyer et Marcel Fortini Tél : +33(0)4.95.31.56.08 - info@cmp-corsica.com 11