CORTE, salles d’exposition du FRAC Corse Vernissage le vendredi 14 février 2014, 18h
Le FRAC Corse entretient des relations suivies avec l’Espagne dont la création artistique contempora ine, très présente dans la collection, affirme les liens privilégiés tissés avec les pa ys voisins de Méditerranée. Double sens es t un échange en deux temps entre le Centre d’Art la Panera de Lleida (Catalogne) et le Fonds Régional d’Art Contemporain de la Corse, visant à faire connaître dans ces deux espaces et leurs territoires, deux collections nées d e circonstances, de volontés et de recherches qui leurs ont donné leur sens et leur force. Si le titre indique la réciprocité des itinéraires des œuvres transportées entre la Catalogne et la Corse, les deux expos itions invitent aussi à comprendre l’essentiel des orientations fondamentales de chacune de ces collections. Le Centre d’Art la Panera est un lieu dont le projet s’ancre dans le présent et s e projette vers le futur. Sa collection est liée à la biennale d’ Art Leandre Cristofol qui en a été, en quelque sorte, la préfiguration. Dès 1997, la biennale s’est donné pour but de promouvoir la jeune créa tion en Espagne et en Catalogne. Six ans après, la Panera ouvrait ses espaces par une exposition des œuvres et acquisitions réalisées a vec exigence à pa rtir d e ces biennales. Le Centre d’Art de la Panera, dirigé par Gloria Picazo assistée d’Antoni Jove Alba, présente aussi des collections et des expositions internationales. Il est un des lieux de l’Art Contempo rain les plus actifs et dynamiques d’Espagne. Il est ins tallé dans un bel éd ifice des XVIIème et XVIIIème siècles, bâtit pour abriter dépôts et tracta tions de céréales et qui a connu différents apports architecturaux jus qu’au XIXème. Réhabilité avec u n parti-pris sobre et efficace, il es t un exemple probant d ’une conception contemporaine de la valorisation du patrimoine ancien et moderne. Du 18 juin au 5 octobre 2014 à Lleida, le FRAC Corse présentera, sur les mille mètres carrés de l’espace d’expos ition de la Paner a, un ensemble d’œuvres de la c ollection d’art contemporain de la Corse qui rendra compte de ses axes principaux et des orientations de son projet artistique.
La constitution de la collection du Centre d’art la Panera a débuté en 1997 afin d’y inclure les artistes et les œuvres les plus représentatifs de la scène catalane et espagnole. Ces deux dernières décennies, la collection a grandi autour de différentes lignes conceptuelles, déterminées par l’évolution continue des arts visuels contemporains. Ses axes prépondérants comprennent l’analyse de soi - de la subjectivité de l’artiste et en relation avec le contexte social et politique -, et l’hybridation entre des disciplines telles que l’architecture et le design. À l’occasion de cette présentation, nous vous proposons une série d’œuvres qui oscillent entre ces deux axes qui mènent du corps de l’artiste à des environnements réels ou utopiques dans lesquels nous vivons ou souhaiterions vivre. Nous pourrions dire que l’exposition soulève progressivement la tentative de définir le sujet lui-même, de sa relation avec les autres et enfin, depuis son incorporation en milieu domestique, urbain ou naturel. En ce sens, nous trouvons des œuvres qui sont basées sur les processus de réflexion personnelle et la conscience de soi, qui prennent le corps de l’artiste comme un outil (La Ribot et Eulàlia Valldosera) et des œuvres qui sont dirigées vers la rencontre et la découverte de l’autre basée sur l’empathie, le respect, l’interrogation, la peur, la violence...Parallèlement à l’enquête de l’individu, nous découvrons des espaces habités, transformés par l’utilisation ou projetés par l’imagination : la maison (Bestué / Vives), la ville (Francesc Ruiz), les non-lieux (Ester Partegás et Jordi Bernadó) et enfin, architectures et designs sociaux et durables (Alicia Framis, Izaskun Chinchilla et Azúa/Moliné). Avec cette présentation de la collection, outre poser de nouveaux dialogues entre les œuvres, nous désirons aussi favoriser la pensée critique en relation avec nous-mêmes et le monde qui nous entoure.
ANTONI ABAD (Lleida, 1956) Ego, 1999 P ro je ct i on in fo rm at i q ue Te chn i qu e m i xt e
Dans cette pièce, Antoni Abad présente une séquence en boucle dans laquelle un essaim de mouches digitales configure le mot ego. Les deux composants apparaissent de façon réitérée da ns l'œuvre, a vec une forte charge symbolique : d'une part, les mouches, qu i s'associent directement au dernier état de la matière vivante : la décomposition ; de l'autre, l' ego, comme essence de l'égoïsme humain et de la subjectivité régnante contemporaine. Ainsi, formellement, ces deux éléments se présentent comme un message un ique pour le spectateur : "une vie artificielle informatique pour récréer la pire des misères humaines : l’ ego lui-même".
Antoni Abad, Ego, 1999
MARTÍN AZÚA / G ERARD MOLINÉ (Vitoria, 1965 / Barcelona, 1977) Casa nido, ne(s)t house , 2005 St ruct ur e t ub u la ir e e n f e r, c or de , vé gét au x 2 20 x 170 x 1 7 0 cm
Les dessinateurs Ma rtin Ruiz de Azúa et Gerard Moliné, durant l’année 2005, ont réalisé une série de propositions sous l'épigraphe Neorrural. Toutes les propositions tendaient à repenser la réalité qui nous entoure à partir de la transformation d'objets , coutumes et normes sociales avec l'intention de favoriser une approche de la na ture et de l'urbanisme. Cette maison nid est une proposition d'habitacle portatif et adaptable à différentes situa tions et e spaces naturels, combinaison de structures industrielles a vec des éléments constructif s végétaux.
Martín Azúa / Gera rd Moliné, Casa nido, ne(s)t house, 2005.
TXOMIN BADIOLA (Bilbao, 1957) El Juego del otro , 1996-7 Photographie couleur 2 00 x 360 cm
Avec ces photographies, Txomin Badiola montre des scènes inquiétantes, avec une narration cachée, qui essaient de générer des récits pour toujours faire des découvertes. Le spectateur est une pièce clef, puisque sans son intervention l' œuvre perd ses référents. Chaque individu qui observe les images peut imaginer un récit, des causes et des conséquences très différentes, dépendant de son bagage culturel et historique. En ce sens, Txomin Badiola situe le spectateur au centre, prenant p art à tout moment aux scènes qui lui sont montrées à travers son propre reflet dans la partie centrale de la pièce. C'es t pourquoi, le specta teur devra devenir participant pour pouvoir générer son propre récit.
Txomin Badiola, El juego del otro, 1996-97.
JUAN PABLO BALLESTER (Camagüey, Cuba, 1966) S/T (en ninguna parte) , 2000 Ph ot og ra ph ie co ul eu r . Ed. 1 /3 1 48 x 122 cm
Cette photograph ie a ppartient à la série Nulle part dans laquelle l'artiste s’intéresse au monde de l’adolescence. C'est un regard presque documentaire sur quelques personnages qui affrontent leurs propres craintes avec une apparente violence qui peut nous incommoder et en même temps nous séduire. C'est un e crainte suscitée par la différence, la quelle, d’une certaine manière, se trouve amoindrie par quelques environnements domestiques a pparemment inoffensifs.
Juan Pa blo Ballester, S/T (en ninguna parte), 2000.
JORDI BERNADÓ (Lleida, 1966) Salmon Arm, 1998 Photographie couleur. Ed. 3 ex. + c.a. 120 x 210 cm
Tokyo, 1998 Photographie couleur. Ed. 3 ex. + c.a. 120 x 210 cm
Dans cette œuvre de Jordi Bernadó apparaît l’agglomération canadienne de Salmon Arm, une localité de la Columbie britannique qui, jusqu'à la fin du XIXe siècle, vécut comme une communauté semi -nomade. La photographie ne montre cependant pas de lieu représenta tif de l'environnement, rien qui serve au spectateur pour identifier d’où elle a été prise. Seul u n écran de cinéma apparaît en plein air. Les photographies de Jordi Bernadó éveillent l’intérêt pour ce qui est hors champ : il n'y a pas de référents ; elles peuvent être de n'importe où. Ce sont des images qui montrent à la fois la scène et le détail, qu i favorisent l'introspection du specta teur dans les expériences possibles qu’elles cachent. De la même manière, dans la photographie intitulée Tokyo, un golfeur amateur joue au centre d’un paysage urbain. Encore une fois, l’espace qu’occupe la scène est im précis. Jordi Bernadó tra vaille à partir de ce quotidien, qui disparaît de jour en jour sous l’action du regard.
Jordi Bernadó, Salmon Arm , 1998
Jordi Bernadó, Tokyo, 1998
BESTUÉ/VIVES (Barcelona, 1980 / Barcelona, 1978) Acciones en casa, 2005 DVD 33”
Dans cette vidéo, David Bestué et Marc Vives réalisent une centaine de micro actions , dans un appartement du quartier de el Ensanche à Barcelone. L'influence du couple artistique Peter F ischli et David Weiss est évidente da ns chacune de leurs interventions. À pa rtir des mêmes prémisses qui avaient mues les artistes suisses , Bestué / Vives prétendent subvertir tout ce qui façonne le quotidien, en même temps qu’ils le changent en objets pour la critique et la réflexion. Les pe tites actions de tous les jours qui plaisent ou qui irritent, deviennent des occasions de mettre en scène les relations et les limites invisibles entre la forme et le temps : « Quand les frontières sont marquées et l'espace est limité, les choses passent l es unes au -dessus des autres. » En outre, à cette quotidienneté Bes tué et Vives ajoutent une transcendance artistique : chaque fragment se reporte aux référents de l'art ou de la pensée, aux actions simples quotidiennes ou aux moments capables de refléter leurs approches les plus théoriques.
Bestué / Marc , Acciones en casa , 2005
IZASKUN CHINCHILLA (Madrid, 1975) Proyecto hogar sin casa , 2010 DVD, 9’
Comida entre primos , 2009 Ma q uet t e 25 x 17 x 2 5 cm 7 im p res s io ns d ig it al es en cad r ées 18 x 13 cm
Noche con grillos y estrellas , 2009 Ma q uet t e 14 x 25 x 10 cm 5 im p res s io ns d ig it al es en cad r ées . 18 x 13 cm
Avec ces projets, Izaskun Ch inchilla se présente comme une architecte préoccupée pa r la durabi lité, l'écologie et la pa rticipation citadine, afin de reconsidérer les activités et les usages des terres irriguées de Murcie et de favoriser les nouvelles initiatives qui relancent son activité. Ains i, elle propose un habitacle pour dormir en plein air e n été, sous l'épigraphe Nuit avec grillons et étoiles ; une salle à manger communautaire en rase campagne : Repas entre cousins ; ainsi que d'autres propositions qui figurent également dans un document audiovisuel. Tout un examen complet de vieux usages propres au verger qu’elle récupère et actualise pour leur donner une nouvelle vie.
DANIEL CANOGAR (Madrid, 1964) Contrabalanza 1, 1996 Installation 60 x 60 x 60 cm.
Contrabalanza 3, 1996 Installation 60 x 60 x 60 cm.
Canogar travaille avec un élément essentiel de la photographie : la lumière, qui traverse les surfaces transpa rentes et impressionnées par la trace de corps projetés dans l'espace. La tridimensionnalité des pièces et de leur positionnement dans l'espace supposent le dépassement de la bi di mensionnalité de la photographie. En même temps, ce s ont des œuvres qui tiennent compte de la relation entre le corps et la technologie. A partir du moment où le progrès accéléré actuel a relégué la matérialité des corps dans l'oubli, la technologie se co mprend comme une prolonga tion de notre cerveau et non de notre corps.
Daniel Canoga r, Contrabalanza 1, 3 i 4 , 1996
JAVIER CODESAL (Sabiñánigo, 1958) Padre I, 2001 Ph ot og ra ph ie s u r a lum i niu m 170 x 114 cm .
Padre II, 2001
Padre III, 2001 Ph ot og ra ph ie s u r a lum i niu m 170 x 114 cm .
Ph ot og ra ph ie s u r a lum i niu m 170 x 114 cm .
Ces trois photographies font parties d’un projet plus ample intitulé L'âge du père , dans lequel l'auteur prés ente des images : étape, transmission et fécondité , d'une conception ambivalente de la figure du père. Cette figure, tout en construisant notre identité, est confrontée à l'insta bilité. Par leur caractère séquentiel et narratif, les trois photogra phies s ont des images de trans ition, où la transf ormation a lieu d'une manière très subtile et presque imperceptible. Codesal cherche les images qui suscitent en nous l' expérience de la vie et de la mort, d e la force et de la vulnérabilité…, non pas d'une manière linéaire et cyclique, mais tout ensemble, d'ici et de maintenant.
Javier Codesal, Padre I, II i III, 2001.
ALICIA FRAMIS (Barcelona, 1967) Crematorium with 24 h Warm Space, 1999 Ph ot og ra ph ie co ul eu r Ed. 1/5 110 x 80 cm
Crematorium with 24 h Warm Space appartient à la série Remix buildings, dans laquelle l'artiste imagine des constructions qui hébergent des fonctions antithétiques. Sur cette photo la vie et la mort se côtoient dans le même espace. D'une part, les morts sont incinérés et, de l'autre, les vivants se rassemblent dans un espace chaleureux et convivial, grâce à la combustion de restes funèbres. Alicia Framis nous suggère de nouveaux espaces où vivre en nous faisant prendre conscience de certains problèmes que notre société cache par peur ou par hypocrisie.
Alicia Framis, Crematorium with 24 h Warm Space , 1999.
AB IGAIL LAZKOZ (Bilbao, 1972) La misma piel, 2001 Dessin 50 x 70 cm
Ses Travaux utilisent le dessin pour réfléchir aux actes et aux situations qui produisent un caractère na rra tif marqué faisant naître une sorte d’esthétique de l’inquiétant. La représentation soignée de la gestuelle et de l'expression de ses personnages contribue à la réalisation de scènes presque théâtrales, qui déclenchent en nous la capacité d'imaginer des causes possibles, des nœuds et des dénouements. Conscient de la relation directe avec le langage de la bande -dessinée, l'artiste reconnaît les inf luences de l'expressionnisme, du surréalisme et d’autres inspirations très différentes comme les gravures japonais e et mexicaine, les mangas ou les cinéastes comme Tim Burton. Techniquement, Abigail Lazkoz travaille l'illustration sur papier mais transpose aussi des dessins en grand s formats sur les murs.
Abigail Lazkoz, La misma piel, 2001
LA RIBOT (Madrid, 1962) Another pa amb tomàquet , 2001 DV D, 12 m i n
La souplesse formelle et conceptuelle qui caractérise l'art actuel permet à La Ribot d’affirmer un trava il qui se situe entre la danse et les arts visuels. Pour ce faire, l'artiste actua lise les apports de chorégraphes comme Isadora Duncan ou Martha Graham, et reprend d es aspects du body art et de la performance. Cette vidéo fait partie de la série Still distinguished , elle-même incluse dans le projet plus vaste intitulé Piezas distinguidas , qui consiste en solos que l’artiste crée, interprète et produit. Durant douze minutes, La Ribot s’est filmée explorant le langage du corps et le mettant en rela tion avec divers aliments. Elle frotte son corps nu avec de l’ail, de la tomate et de l’huile, de façon à changer sa propre peau en un espace d'émission et de ré ception de messages, qui se trouvent accentués par l'agressivité d e la gestuelle et la bande sonore de Carles Santos.
La Ribot, Another pa amb tonàquet , 2001.
EST ER PART EGÀS (La Garriga, Barcelona, 1972) Els somnis són més poderosos que els malsons i viceversa , 2003 Ins t a llat i on Dim ens io ns va ri ab l es
Cette œuvre d'Es ter Partegàs qui porte le titre Els somnis són mé s poderosos que els malsons i viceversa , 2003, est une installation de grandes dimensions réalisée a vec différents matériaux, tels que le bois, le plastique, l’émail ou le papier. Elle a été conçue pour le cloître du Centre d’Art Santa Mònica de Barcelone. Dans cette ins talla tion, Es ter Partegàs a créé un non -lieu, un non-espace qui conf ronte le spectateur à une réalité visible e t proche : l'homogénéisation de certains espaces publics, par des matériaux et des objets modulaires qui décorent et uniformisent les lieux de passage, comme les aéroports ou les vestibules de multinationales. Ce sont des objets quotid iens qui, transportés dans ces non -lieux, révèlent une forme systématique d’appréhension de la réalité. Les seules traces de passage des individus dans ces espaces sont les résidus qui apparaissent au sol. Ils sont aussi le témoignage d'un système qui produit et rejette sans f rein, qui crée pour ensuite remplacer.
Ester Partegàs, Els somnis són més poderosos que els malsons i viceversa , 2003
JAVIER PEĂ‘AFIEL (Saragossa, 1964) Familia plural vigilante, 2005 Dessins sur vinyle
Depuis ces dernières années le travail de cet artiste a comme protagoniste remarquable un pers onnage de son invention qu’il a nommé egolac tante. Pour lui, "egolactante c'est une manière d'exprimer la seule attitude possible pour "appréhender" le magma qui nous enveloppe, irrépressible et qu’on ne peut représenter". Cette installation est composée de deux œuvres : Adivina estos dibujos , une vidéo réalisée durant un séjou r au Mexique et Familia plural vigilante , une série de dessins muraux qui montrent, à travers egolactante - son autre moi scindé -, la fascination pour les élucubrations statistiques qui essaient d'analyser des situations quotidiennes réelles, mais aussi de s sentiments, des passions et des affections humaines comme, par exemple, "60 % d’euphorie, 30 % d’ironie, 10 % de post -réalisme". En définitive, ce travail est l’express ion d'un fort sens critique, d’une ironie affirmée, d'une ambiguïté et d’un caractère énigmatique qui rendent le personnage fascinant.
Javier Peñafiel, Adivina estos dibujos i Familia plural vigilante 2003.
FRANCESC RUIZ (Barcelona, 1971) Zona Alta, 2006 Im p r es s i on n/b 5 00 x 400 cm a p r ox Pi èc e un i qu e
Francesc Ruiz utilise le dessin pour raconter des histoires urbaines, dans lesquelles il est lui-même souvent protagoniste, ce qui lui permet d’avoir un regard sur la ville et de suivre ses dérives urbaines et les états émotionnels qui s’en dégagent. Au moyen d'un langage proche de celui de la bande-dessinée, il construit une sorte de carte mentale complexe de lieux et de groupes sociaux. Avec Zona alta il offre une vision de la partie haute de Barcelone, dans laquelle nous découvrons le paysage urbain et quelques indices qui nous révèlent les coutumes de ses habitants, en insistant particulièrement sur ce qui se passe quand la nuit tombe. Certainement, quelqu’un qui connaît cet endroit peut reconnaître les lieux et les habitudes qui la définissent comme une zone cossue. Dans le même temps, il découvre le sens critique et humoristique de l'artiste.
Francesc Ruiz, Zona Alta, 2006
CASILDA SÁNCHEZ (Madrid, 1980) As Inside as the Eye can See , 2009 V íde o- ins t al lat i o n , 7 ’
Par la vidéo, l’installation et les photographies, l’œuvre de Casilda Sánchez explore les concepts de la vis ion, du voyeurisme et de l’intimité. As Inside as the Eye can See est une vid éo -installation dans laquelle apparaissent deux yeux qui, phys iquement, se touchent presque. Ils communiquent uniquement par le frottement de leurs cils. Ils sont en fait si près l’un de l’autre que les images qu’ils perçoivent ne peuvent être que f loues. Les cils sont au plus près de l'œil. Ils sont aussi les plus petits poils du corps. Cependant, ils ont une fonction que l'artiste considère comme essentiel: ils protègent le sens le plus important à l'époque contemporaine, la vue.
As Inside as the Eye can See ,
2009
EULÀLIA VALLDOSERA (Vilafranca del Penedès, 1963) Hamac a, 1991 Te chn i qu e m i xt e 1 70 x 350 cm
Dans cette œuvre d’Eulàlia Valldosera, un spot projette l'ombre d'un hamac percé de trous qui modifient le mur. Ces trous ont été faits par des cigarettes et la lumière qui les traverse dessine les contours d'un corps féminin. C’est son addiction au tabac qui a conduit l'artis te à comprendre les traces laissées sur son corps comme quelque chose allant au -delà des formes les plus primitives. Elle fait le lien avec les gestes des individus, qui par petits coups ont laissé des cen dres dont les impacts sont un témoignage. La volonté de rendre visible la dépendance par l'empreinte dans son propre corps fait partie de la réflexion de Valldosera dans plusieurs de ses œuvres , sur l'expérience de la vie et les répercussions de nos action s. Pour cette raison, l'artiste a accumulé tous les résidus de tabac consommés et utilisés comme point d e départ pour comprendre la matéria lité de cette dépendance.
Eulàlia Valldosera, Hamaca, 1991.
Fonds Régional d’Art Contemporain de la Corse
Centre d’Art la Panera
Collectivité Territoriale de Corse La Citadelle 20250 Corte Tél. +33 (0)4 20 03 95 33 frac@ct-corse.fr
Pl. de la Panera, 2 - 25002 Lleida Tel. (+34) 973.262.185 lapanera@paeria.cat
Anne Alessandri
Glòria Picazo
Directrice du FRAC Corse
Directrice du Centre d’Art la Panera
Administration : Nicole Rombaldi / Marina Mattei
Coordination : Antoni Jové
Médiation, organisation des visites : Arnaud Ceglarski / Elisabeth Pieri Accueil du public : Paula Moretti / Marie-Ange Martini Technique : Franck Ugolini / Pierre-Jean Cesari
© Les artistes, Centre d’Art la Panera, ADAGP 2014