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Dimanche 11 janvier 2014

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Les sept mesures à prendre dans le combat contre la drogue

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g gros plan

’il faut une preuve que la lutte contre la drogue a totalement failli à Maurice, on n’a qu’à prendre le cas récent de ce pilote d’hélicoptère, arrêté pour avoir cultivé du cannabis, en vue d’en faire un trafic. Ce pilote faisait du repérage en hauteur pour localiser les plants de gandia dans l’île. Au final, ce fonctionnaire, payé des fonds publics, a préféré se remplir malhonnêtement les poches. Comment en est-on arrivé là ?

En fait, ce cas doit être un eye opener pour les autorités, plus particulièrement pour le nouveau gouvernement, qui a annoncé une commission d’enquête sur le trafic de drogue dans l’île. Pour qu’on réussisse à casser les reins aux marchands de la mort, il faut suivre ces conseils : 1: Si ce pilote d’hélicoptère a pu cultiver du gandia, en vue d’un trafic à grande échelle, que visiblement les Casernes Centrales n’ont pas mis en place le protocole suivant : L’hélicoptère de la police découvre un lieu de cultivation de gandia. Les policiers arrachent ces plantes, les mettent dans l’hélicoptère, direction Casernes Centrales. Là,dès l’atterrissage de l’appareil, le Commissaire de Police a déjà averti la presse, surtout la MBC, et c’est devant les médias que ces plantes sont immédiatement brûlées. Le CP s’assure qu’aucun journaliste ne parte, jusqu’à ce que tout devienne cendres. Si ce pilote a pu subtiliser des plantes, c’est qu’il avait soit un complice dans l’appareil, ou à terre, quand le cargo est débarqué. Qu’a donné l’enquête dans le cas de ce pilote ? Où s’est-il procuré ces pieds de gandia? Comment at-il pu les sortir des Casernes ? Indéniablement, il avait des complicités à l’intérieur même du quartier-général de la police. Nous nous étonnons donc que ce soit seulement lui et sa femme, ainsi que son «gardien» qui ont été écroués ! 2 : Rappelez-vous, du brown sugar, qui était entreposé dans un coffre au quartier-général de l’ADSU, se changea en «mousse chinoise ».Qui avait la responsabilité de veiller sur ce coffre ? Etait-il le seul détenteur de la clé qui l’ouvre ? Si oui, pourquoi ne fut-il pas arrêté ? Que se passa-t-il après l’enquête judiciaire sur ce cas? Justement, après avoir été produits en Cour, les drogues dures et douces, brown, hé-

roïne et gandia, qu’est-ce que la police prévoit pour leur destruction ? Là encore, pourquoi ne pas inviter la presse pour montrer comment sont détruits ces poisons mortels? Dans l’affaire Gro Derek, de la drogue dure fut déterrée dans une forêt dans le nord du pays. Qu’est-il advenu de cette drogue ? Est-elle gardée en lieu sûr ? La police peut-elle nous assurer que tel est le cas ? Ou bien risquons-nous encore une fois de voir cette drogue se transformer en poudre de lessive Omo ? Serait-ce trop demander à la presse que de s’intéresser à cet aspect, après chaque saisie de drogue ? 3: Sir Anerood Jugnauth a annoncé une commission d’enquête. Très bien. Mais en attendant la mise sur pied de cette instance, et le nouveau gouvernement ayant la majorité de trois quarts, pourquoi ne pas amender de nouveau la loi pour durcir les peines pour les trafiquants de drogue et les passeurs ? Pourquoi ne pas donner 100 ans à un trafiquant, dont le but avoué est de vendre du poison à des jeunes ? Pourquoi l’Etat devrait avoir de la pitié pour ces empoisonneurs d’une jeunesse et d’une nation? Ne soyons également pas dupes : Souvent, la presse raconte l’histoire d’un passeur, ou d’une passeuse, en disant que « c’est la pauvreté qui l’a poussé à faire ça ».Pourtant, des pauvres il en existe des millions de par le monde, mais nous n’avons pas des millions de trafiquants et de passeurs. Il faut donc arrêter de s’apitoyer sur le sort des passeurs. Est-ce vraiment nécessaire de créer une association pour s’occuper des passeuses de Subutex, dont la plupart sont des Françaises, on aurait mieux fait de sensibiliser les jeunes du pays sur les méfaits de cette drogue. On ne doit pas oublier ce qui s’est passé dans l’affaire Christophe Caterino, qui s’est fait la belle, avec la complicité de ses amis

mauriciens et français, dont Bruno Gaccio, et producteur à CanalPlus. La presse a un devoir de responsabilité envers la nation .Et ce n’est pas son rôle de faire croire qu’un passeur est « innocent ».D’autant plus que celui qui ingurgite de la drogue dans son estomac ne peut pas plaider l’ignorance ! 4: S’il y a des lois sévères, il faut aussi que le judiciaire suive le pas. N’est-ce pas le devoir d’un magistrat et d’un Juge d’exiger la destruction immédiate des drogues saisies et produites en Cour, après un procès ? Si les lois sont amendées, il faut donner pleins pouvoirs au judiciaire pour veiller à la destruction des drogues saisies. Car, laisser cette responsabilité à la police reste dangereuse. Car, il y a hélas toujours des brebis galeuses en son sein ! Le judiciaire ne doit pas se laisser leurrer par des articles de presse sur les passeurs/passeuses, qui seraient « innocents » ou « ignorants » de ce qu’ils transportaient. Dans l’esprit du magistrat et du Juge, il faut traiter le passeur comme un trafiquant de drogue. Il faut que cela soit bien clair, afin d’éviter les récidives. Car pour un passeur qui réussit à passer entre les mailles du filet, au port et à l’aéroport, cela tentera d’autres de faire le même coup. Mais si la Cour donne 100 ans à un passeur, cela fera réfléchir à deux fois ceux qui voudraient les imiter. Le judiciaire doit donc jouer le rôle qui est attendu de lui dans ce combat crucial contre les marchands de la mort. 5 :Trop souvent, si un trafic de drogue débute dans un quartier, la suite logique veut que le quartier devienne complice du trafiquant. Combien d’officiers de l’ADSU n’ont-ils pas été agressés dans l’exercice de leurs fonctions, par des complices des trafiquants ? La police doit d’ores et déjà offrir Rs 10000 de récompense à tout dénonciateur d’un trafi-

quant de gandia, et Rs 100000 à tout dénonciateur de trafic de drogue dure. Il vaut mieux investir dans un « corbeau » plutôt que de laisser le trafiquant transformer nos jeunes en « vautours »,qui défendraient le quartier contre la police. Si le trafic de drogue perdure à Maurice, c’est qu’il n’y a que de rares travailleurs sociaux,toujours les mêmes!, dont Danny Philippe, Ally Lazer, Sam Lauthan, Cadress Runghen, Imran Dhannoo, à dénoncer ces marchands à leurs risques et périls. Si une prime est offerte au public, nous parions fort que les trafiquants réfléchiront à deux fois avant d’investir un quartier. De plus, la police doit protéger l’anonymat de tout dénonciateur, qui bien entendu doit être génuine. Si un dénonciateur fait une fausse déclaration contre quelqu’un, dans le seul but de lui nuire, c’est lui que la police doit arrêter, sur le champ ! 6: En parlant du public, il y a toute une éducation à faire pour faire comprendre à la population que son intérêt ne doit jamais être du côté des trafiquants de drogue. Chaque membre du public doit être un Ally Lazer en puissance. Nous nous étonnons aussi que les médias ne mettent pas plus d’accent sur les drogues, dans leur sens le plus large. Les radios ne doivent pas passer de tels morceaux qui font l’apologie de l’alcool. Et l’Etat devrait cesser d’être hypocrite et taxer aussi lourdement les producteurs et revendeurs d’alcool. Car tout contact avec la drogue commence lors d’une soirée bien arrosée, où de l’energy drink est servie. Ensuite, il est mélangé à d’autres substances, dont des psychotropes, librement en vente dans les pharmacies. Cette éducation du public doit se faire à l’école même. 7 : Si après ces six mesures, le trafic continue, pourquoi ne pas introduire la peine de mort

Sedley Richard Assonne Le Vicomte des gueux

pour les trafiquants de drogue et les passeurs ? Je le rappelle, je suis contre la peine de mort, mais je serai pour qu’elle soit appliquée aux trafiquants de drogue, les passeurs, les violeurs d’enfants, handicapés ou pas, les femmes et les personnes âgées. Un trafiquant de drogue n’a aucune conscience, aucun remords. Il sait pertinemment bien qu’il vend du poison et que cela va tuer ceux qui en consommeront. Pourquoi l’Etat devrait avoir de la pitié pour de tels individus ? Réintroduisez donc la peine de mort dans ces cas spécifiés. Et on verra bien si l’île Maurice ne sera pas débarrassée pour toujours des êtres malfaisants qui gâchent notre société. Avis à Sir Anerood Jugnauth, qui a toujours été un partisan déclaré de la peine de mort. Et s’il ne veut pas froisser ses partenaires, Ivan Collendavelloo et Xavier-Luc Duval, organisez un référendum sur le sujet. Si le oui pour la peine de mort l’emporte, allons-y. Si c’est non, on respectera le verdict de la population. Mais il n’est plus possible de tergiverser dans le combat contre le trafic de drogue, qui année après année empire. Il faut dès maintenant prendre le taureau par les cornes. Et cela passe par un amendement aux lois existantes pour durcir les peines, et après référendum, introduire la peine de mort ! Avis à qui de droit !


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