DIMANCHE 02 NOVEMBRE 2014
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Bravo à Ensam pour sa Police des polices
G GROS PLAN
e nouveau parti Ensam a présenté les grandes lignes de son programme politique, et nous en retenons la création d’une Police des polices. Bien avant Roshni Mooneeram, ce projet figurait déjà dans les programmes des partis en alliance, que ce soit le Ptr, le MMM et le MSM. Mais après chaque élection, le projet était de nouveau jeté aux oubliettes. Rien ne dit qu’Ensam va gagner les élections, mais d’avoir remis ce projet sur les rails est de bon augure. Surtout qu’il y a beaucoup de dérives au sein de la force policière. La police compte plus de 2000 éléments en son sein, tous des hommes et des femmes qui font leur travail consciencieusement. Sauf les brebis galeuses qui ternissent souvent l’uniforme. Récemment, un policier, travaillant à Rodrigues, a été épinglé avec tout l’attirail du parfait vendeur de gandia. Il est pourtant sorti sous caution, alors que Hans Nayna ,pour ne citer que lui, a dû d’abord aller en prison, et n’a recouvré la liberté sous caution que dernièrement. Si la Police des Polices avait existé, son responsable aurait pris l’enquête sur ce policier en main, et se serait assuré que le coupable reste en cellule, le temps de trouver des complices et d’éventuels points de vente. Rien de tout cela n’est survenu , parce que dans les cas de bavure policière, c’est toujours la police régulière qui enquête sur ses propres hommes. Une Police des polices aurait été un département détaché de la police, et comptant 200 hommes. A sa tête un Assistant-Commissaire de police, qui aura sous sa charge 150 hommes pour l’unité de Maurice, 40 pour Rodrigues et 10 pour Agaléga. Bien entendu, cette unité opérera sous l’autorité du Commissaire de police, mais elle sera libre d’agir, indépendamment des Casernes Centrales, dans tout cas qu’il jugerait suspect. Nous avons pensé à l’AssistantSurintendant Hector Tuyau pour diriger cette unité. Car l’homme a prouvé qu’il est fait du métal des incorruptibles. Hector Tuyau donnait d’ailleurs des résultats, que ce soit à l’Anti-Piracy Unit,à la Brigade des Jeux et à l’ADSU. Mais étrangement, la police mauricienne ne récompense
pas ses bons soldats. Au contraire, ils sont harcelés, voire punis ,quand ils ne sont carrément pas oubliés d’être promus ! Heureusement que justice a été faite pour nombre d’entre eux, dont Hector Tuyau en personne. Il nous faut une Police des Polices, afin que les brebis galeuses de la force policière sachent qu’il y a une unité qui surveille leurs moindres incartades. A la télé, mais en réalité c’est aussi comme ça, nous voyons souvent des éléments de la police régulière américaine se faire arrêter par ceux du Federal Bureau of Investigation, le FBI,qui a plus de pouvoirs qu’eux,et qui agit comme une Police des Polices. Ce genre d’unité existe dans toutes les polices au monde, sauf à Maurice. Ce qui a donné lieu à maintes dérives. Qu’il importe au plus vite de corriger. Nous nous étonnons donc que les grands partis n’aient pas encore publié leurs programmes et rien ne dit qu’ils reviendront de nouveau avec un projet de Police des polices, mais bravo en tout cas à Ensam d’y avoir pensé. Car notre société a besoin de garde-fous et aussi de vrais gardiens. Il y a eu trop de cas de bavures policières, où c’est toujours la police qui enquête sur ellemême. Avec pratiquement les mêmes résultats. A savoir qu’il a été assez rare qu’une brebis galeuse de la police ait été envoyée en prison. Hormis le cas de l’ancien SMF connu comme le « Roi du Sud »,la plupart des ripoux qui avaient eu maille avec la justice s’en sont sortis sains et saufs ,si on peut dire. Certains avaient même réintégré la force policière, et touchaient leurs salaires, même quand ils avaient été suspendus. C’est dire qu’il est plus qu’urgent qu’une unité in-
dépendante vienne mettre de l’ordre dans le désordre apparent où opèrent certains policiers. Je prends le cas de mon neveu Yannik Assonne en exemple. qui aurait été tabassé et fut jeté du troisième étage d’un immeuble de la Tour Koenig. Il chute lourdement au bas et serait mort si un bon Samaritain n’avait pas appelé le 114. Pourtant, comme me l’a raconté mon neveu “ceux qui m’ont vu gisant sur le sol ont également appelé le poste de police de La Tour Koenig, mais les policiers ne sont jamais venus. ” Yannick est ensuite admis à l’hôpital Jeetoo. A sa sortie de cet établissement hospitalier, il se rend à la Tour Koenig, et tombe nez à nez avec un de ses agresseurs. Ils se bagarrent et la police de La Tour Koenig choisit pourtant de n’écouter que la version de ses deux agresseurs. Yannick, qui était à moto, est menotté, et il a dû insister auprès des policiers pour qu’ils embarquent également la moto à l’arrière du fourgon, car les policiers voulaient carrément abandonner sa moto sur place! Arrivé à la station de police de La Tour Koenig, Yannick est littéralement tabassé dans le garage de la station, devant la famille de sa compagne. Il pisse du sang et ne doit la vie sauve qu’au fait qu’un témoin oculaire, un ami à lui, assistait à cette scène. Il est alors mené à l’intérieur du poste, et dans le couloir, il est encore une fois tabassé. Pire, il sera ensuite référé à Alcatraz, sans raison aucune, et « les policiers qui étaient là-bas avaient même refusé de me prendre, de peur que je ne meure là-bas. Le lendemain, il est emmené au tribunal et un policier lui « conseille » de ne rien dire de ce qu’il a enduré. La peur au ventre, mon neveu ne pipe
mot de son calvaire, mais le magistrat, un homme intègre, avait trouvé étrange que pour un simple cas d’agression mon neveu ait été embarqué à Alcatraz et dénié de caution. Il est alors libéré sous caution, et j’ai ensuite alerté, par voie de lettre, les autorités concernées, le Commissaire de police, le Premier ministre, le leader de l’opposition d’alors, Paul Bérenger et j’ai conseillé à mon neveu d’aller également déposer une plainte à la Commission des Droits Humains. J’ai également écrit au Chef-Juge, qui a pris l’affaire en main, et je l’en remercie. Le procès n’a pas encore été repris en Cour, mais d’ores et déjà le Directeur des Poursuites Publiques doit demander à la police de La Tour Koenig s’il est normal de tabasser quelqu’un à l’extérieur du poste, devant public, alors que cette personne est menottée . Et de nouveau le battre à l’intérieur du poste. Le DPP devra également demander aux policiers (ceux qui ont tabassé mon neveu et ceux qui n’ont rien fait pour le défendre) de ce poste pourquoi ils n’ont pas arrêté ceux qui l’ont projeté du troisième étage d’un immeuble de la Tour Koenig/ Que se serait-il passé si Yannick avait trouvé la mort ce soir-là ? Qu’auraient fait ces policiers de ce poste de police? Auraient-ils tenté une enquête impartiale ou maquillé les faits ? Toutes ces questions ne se seraient pas posées s’il y avait eu une Police des polices. Mon neveu aurait déposé devant cette instance et son responsable aurait pris une décision en toute indépendance. Valeur du jour, la police a pouvoir d’arrêter n’importe qui sur une simple déposition. “L’enquête ” est faite après. Et si la personne est innocente, le tort aura déjà été fait, sur-
Sedley Richard Assonne Le Vicomte des gueux
tout si elle aura été menottée, présentée en Cour, voire envoyée en prison, même pour un week-end. Nous avons des policiers responsables, nous le répétons, et qui font bien leur travail. C’est grâce à eux que le trafic de drogue est combattu, que les violeurs, les assassins et les voleurs ne dorment pas tranquilles. Mais il y a une part qui prend une certaine proportion au sein de la force, une part inquiétante de policiers, qui ne sont là que pour salir l’uniforme et l’image de la police. Ce sont ces moutons noirs qu’il importe de mettre au pas. Et une Police des polices peut être la solution. Car à part mon neveu Yannick, il y a eu le cas de cette ressortissante Indienne, séparée de son mari mauricien. Ce rustre la battait et elle était allée porter plainte dans un poste de police situé dans le sud du pays. Malheureusement pour elle, un parent de son mari, policier dans ce poste, falsifiera sa déposition, et ce sera elle qui deviendra arrestable ! Heureusement, à force de se battre, elle a pu faire arrêter son mari. Mais le policier lui, n’a pas été inquiété. Cette affaire avait été postée sur Facebook la semaine dernière. Et à ce jour, le policier complice n’a toujours pas été inquiété. Estce normal, juste ? Une Police des polices est plus que nécessaire !