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DIMANCHE 12 OCTOBRE 2014

ANTÉ

LE JOURNAL DU DIMANCHE

La fécondation in vitro - FIV

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a fécondation in vitro ou FIV est un traitement de PMA (procréation médicalement assistée). Elle peut avoir différentes indications. C’est aujourd’hui une pratique assez courante qui ne peut s’effectuer que dans des centres agréés.

La fécondation in vitro consiste à effectuer une fécondation à l’extérieur de l’organisme de la femme. La rencontre de l’ovule (ovocyte) et du spermatozoïde se pratique en laboratoire (“en éprouvette”). Le recours à la FIV peut être envisagé, soit d’emblée, soit secondairement, après échec des autres thérapeutiques de procréation médicalement assistée, pour certains cas de stérilité conjugale. La fécondation in vitro est une pratique encadrée de manière stricte par la loi de bioéthique. L’assurance maladie prend en charge la totalité des frais jusqu’à quatre tentatives par enfant.

Qu’est-ce qu’une fécondation in Vitro (FIV) ?

La fécondation in vitro a permis la naissance de plusieurs dizaines de milliers d’enfants dans le monde. Mais cette technique est réservée à des cas précis. Détail des différentes étapes de cette méthode au secours des couples infertiles. Chez les humains la fécondation “naturelle” se produit dans la trompe de Fallope de la femme, après un rapport sexuel et en période ovulatoire. Pour qu’elle ait lieu, cette fécondation nécessite un nombre suffisant de spermatozoïdes mobiles capables de cheminer depuis le col utérin jusqu’à la trompe après avoir traversé l’utérus. Il faut également que la trompe soit parfaitement perméable et que son extrémité ouverte dans l’abdomen, appelée pavillon, ait pu capter l’ovocyte au moment de l’ovulation. Des plis disposés à l’intérieur de la trompe ainsi que de fins mouvements de la trompe elle-même permettent alors à l’ovocyte de progresser dans cette trompe à la rencontre des spermatozoïdes. Cet ovocyte est en effet incapable, à la différence des sper-

matozoïdes, de se déplacer seul. Après fécondation de l’ovocyte par un spermatozoïde, ce sont une nouvelle fois les mouvements de la trompe qui font progresser le tout jeune embryon vers la cavité utérine où il s’implante au bout d’une semaine environ.

Drôle d’endroit pour une rencontre De nombreuses maladies peuvent affecter ces différents mécanismes complexes et la fécondation in vitro ou FIV a initialement été mise au point pour permettre aux femmes dont les trompes sont altérées de concevoir des enfants. L’idée en était simple : organiser la rencontre spermatozoïdes - ovocytes en laboratoire (in vitro) et favoriser ainsi la fécondation, puis transférer ensuite dans l’utérus les embryons obtenus.

Le principe de la fécondation in vitro La technique de fécondation in vitro nécessite deux équipes - des biologistes d’une part, et des gynécologues d’autre part - et consiste à mettre en relation un ovule et des spermatozoïdes dans une éprouvette, et non dans l’utérus de la femme.

Une fois le spermatozoïde introduit dans l’ovule, on attend que la multiplication cellulaire de l’oeuf commence, puis on introduit l’œuf (embryon) dans l’utérus. L’embryon doit se fixer à la paroi utérine et se développer comme pour une grossesse normale.

La réussite d’une FIV Les chances de succès d’une FIV dépendent de différents facteurs liés surtout à l’indication, le nombre d’embryons transférés et l’âge de la femme. Globalement, le pourcentage de chances de grossesse est de 21 % environ par ponction, et 25 % par transfert d’embryon. A noter qu’un accouchement prématuré est plus fréquent en cas de grossesse engendrée par une FIV. Les meilleurs taux de succès sont obtenus dans la stérilité tubaire pure (de de la trompe utérine), où l’objectif est simplement de court-circuiter un obstacle mécanique, en l’absence de toute anomalie biologique au niveau des ovules ou spermatozoïdes. Les résultats sont moins bons en cas de stérilité masculine ; ils dépendent alors de la nature et du degré de l’insuffisance spermatique.

Après 40 ans, 4 à 5 % seulement des tentatives aboutissent à une naissance. C’est la baisse du nombre et de la qualité des ovocytes qui l’explique. La femme doit en principe avoir moins de 42 ans pour effectuer une fécondation in vitro. Fécondation in vitro : Une chance sur quatre d’être enceinte Le taux de grossesse par transfert, identique en cas de FIV simple et de FIV-ICSI, atteint un peu plus de 26 %. Si une femme qui bénéficie d’un transfert d’embryons a, statistiquement, un peu plus d’une chance sur quatre d’être

enceinte, il convient toutefois de nuancer ce taux qui peut varier sensiblement en fonction de différents facteurs. Ainsi, en cas de FIV-ICSI, les chances de succès sont plus grandes lorsque l’indication est une anomalie isolée du sperme plutôt qu’une endométriose. Un des éléments pronostiques majeurs est l’âge de la femme au moment de la FIV : le taux de grossesse par ponction reste relativement stable jusqu’à 37 ans (supérieur à 25 %) mais chute rapidement ensuite pour être de l’ordre de 17 % à 40 ans et 10 % à 42 ans..

Les étapes d’une FIV La FIV se déroule très méthodiquement, en plusieurs étapes. Ces étapes ne sont pas forcément toujours les mêmes selon les équipes, ou les femmes à traiter. Ce traitement varie de 30 à 15 jours en fonction du protocole utilisé. q La femme va recevoir un traitement hormonal (agoniste de la GnRH) pour mettre les ovaires au repos. q La stimulation Un traitement hormonal (FSH) permet de stimuler les follicules. Une fois les follicules arrivés à maturation, l’ovulation est déclenchée par une autre injection d’hormone (HCG). q La ponction Sous anesthésie locale, on prélève les ovocytes mûrs à l’aide d’un petit tube et d’une aiguille que l’on introduit dans le vagin. Cette intervention peut être un peu douloureuse. Elle permet de ponctionner le liquide folliculaire qui est ensuite placé dans un tube contenant un liquide nutritif adéquat, à une température de 37°C. Le sperme est prélevé quelques heures auparavant (ou décongelé le jour même), et les spermatozoïdes sont séparés du liquide séminal et conservés également à 37°C. q La fécondation Quelques heures après, spermatozoïdes et ovocytes sont mis ensemble dans un liquide nutritif pendant plusieurs heures à la température du corps ; la fusion, la fécondation se produit alors. L’œuf commence à se multiplier et lorsqu’il y a quatre cellules, on l’examine au microscope, et on peut le transférer dans l’utérus de la femme à l’aide d’un petit tube. Un ou plusieurs embryons peuvent être aussi conservés grâce à la congélation.


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