DIMANCHE 18 SEPTEMBRE 2016
Édition 2016 du Festival Kreol
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es rencontres se multiplient en vue de la prochaine édition du Festival Kreol prévue entre le 18 et le 27 novembre prochain. Dans cette optique, le ministre du Tourisme, Xavier Duval, et d’autres membres du gouvernement ont rencontré vendredi dernier les artistes et associations qui participent chaque année au festival. Il est
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question d’apporter des innovations et de proposer une plus grande diversité à l’évènement. Certaines des manifestions se ressemblent trop. La Kreativité sera le thème du 11e Festival Kreol. A noter que le grand concert qui clôturera le festival aura lieu au Stade Kaya, à Roche-Bois
a part de VÉRITÉ
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Raymond Richard NAUVEL
Claque magistrale
a conférence de presse du Premier ministre, lundi dernier, est unique dans les annales. Malgré ses écarts de langage qui lui sont propres, les mots utilisés à l’encontre de ses ministres qui n’avaient rien à dire quand le projet Heritage City leur a été présenté, a choqué plus d’un. Et tout d’un coup, rien ne va plus. Il paraît que Navin Ramgoolam tirait sur ses ministres et les traitait de tous les noms pendant le Conseil des ministres mais jamais un PM a attaqué en public avec une telle violence. « Couma dire zot ti pe dormi ene coup zot sommeil ine casser », devait déplorer SAJ. Le projet Heritage City divise et il semblerait que le ministre des Finances et son conseiller ne sont pas du même avis que le Premier ministre ainsi que son ministre préféré, Roshi Bhadain. « Bann argima bankal ki dimune servi contre sa proze », a-t-il déclaré à la presse, tout en balayant d’un revers de la main la position du Senior Adviser, Gérard Sanspeur, qui définitivement n’est pas dans ses bonnes grâces : « Coument Sanspeur, mo trouve plusieurs. » Le PM reconnaît publiquement qu’un ministre s’est permis de téléphoner au Cabinet Office pour soulever la question de l’absence de toute mention d’Heritage City d’où un second communiqué. SAJ admet ne pas approuver le communiqué personnellement, qu’il ne l’a pas lu et qu’on se permette de le modifier sans son aval. Même s’il ne voit aucune mauvaise foi dans cette action, une telle chose serait inacceptable sous n’importe quel chef de gouvernement. Les délibérations du Conseil des ministres, et ce qu’on en rapporte, relèvent de l’appareil de l’État. Son rôle est de rendre compte de l’action gouvernementale passée, et de communiquer au public les décisions prises. Il doit délibérer et décider
de la politique générale. Il est également le forum où, chaque semaine, on veille à la cohésion politique au sein de la coalition gouvernementale. Finalement, la grande révélation de lundi fut l’annonce qu’il (SAJ) ne compte pas s’éterniser comme Premier ministre et que son fils lui succédera. « Il n’y a pas d’autre choix, Pravind sera le prochain PM. » Ainsi SAJ a indiqué, « la Constitution est claire. Pour devenir Premier ministre, il faut être le leader du parti majoritaire. Pou bizin aplik sa, pena lot swa ». Il n’a pas voulu donner plus de détails sur le délai de succession…mais il a laissé entendre ‘Very Soon’. Tout cela suit une certaine logique : SAJ a accepté de devenir PM en tant que leader de l’alliance et non comme leader d’un parti. En fait, Pravind Jugnauth aurait pu depuis longtemps lui revendiquer le rôle de Premier ministre. David Cameron démissionne, la reine Elizabeth nomme la ministre de l’Intérieur Theresa May Première ministre car elle est le leader du parti qui a fait élire la majorité de parlementaires. Depuis un certain temps, il était clair que sir Anerood arrivait difficilement à assumer son rôle de Premier ministre, car on avait l’impression qu’il y avait trop de capitaines sur le bateau. Ce manque de cohérence dans les actions et dans les déclarations affectait le pays. Notre pays a grand besoin d’un chef de gouvernement qui assume, prend des décisions, et unit ses troupes. Il est permis d’espérer que le changement à la tête du pays et le remaniement à venir seront salutaires au pays. De nouvelles élections auront logiquement lieu. Le peuple mauricien aura la chance de se prononcer sur l’Alliance Lepep, s’il arrive à terminer son mandat ensemble. Dommage que valeur du jour, l’Opposition ne paraît pas comme une alternative.
Pour le MMM : « Moralement inacceptable pour Pravind d’accéder au poste de PM »
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n attendait beaucoup la réaction du leader de l’Opposition sur la déclaration du Premier ministre sur son éventuel retrait. Et effet, Paul Bérenger a commenté cette éventualité au cours de sa conférence hebdomadaire. Selon lui, il serait parfaitement légal que Pravind qui a le soutien de la majorité des députés succède à SAJ au poste de Premier ministre après son départ. Mais ce serait “moralement inacceptable” que Pravind devienne Premier ministre de cette façon car il n’a pas eu la bénédiction populaire pour occuper ce poste et il ne faut pas oublier que l’affaire Medpoint est toujours en cour de justice dit Bérenger.
Commentant la possible retraite d’Anerood Jugnauth, le leader des Mauves pense que le plus tôt sera le mieux car le pays souffre du manque de leadership et ajoute, ”le plus tôt de nouvelles élections générales sera encore mieux pour le pays”. Selon Bérenger, Anerood Jugnauth est en train de créer une situation bicéphale avec Heritage City, avec lui-même et Roshi Bhadain d’une part et Pravind Jugnauth et Sanspeur de l’autre. Paul Bérenger a aussi commenté l’action policière contre Gérard Sangpeur et a qualifié cette situation de grave car le commissaire de police a dû initier une enquête.
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A ACTUALITÉS
Pravind Jugnauth taille patron... il sera le prochain Premier ministre avant la fin de l’année
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’est la première fois que le Premier ministre s’est penché sur la question de sa succession a la tête du pays. Il ne pourra assumer le rôle de Premier ministre jusqu’à 2019. Sir Anerood Jugnauth affirme qu’il ne pourra pas « tenir les cinq ans » et que la Constitution dit « clairement » que c’est celui qui « lead » un parti et qui commande la majorité à l’Assemblée nationale qui doit devenir Premier ministre. Ainsi, comme le stipule la Constitution, c’est celui qui détient la majorité au Parlement qui sera nommé…en d’autres mots, Pravind Jugnauth. « Cela se passera comme cela se passe dans tous les pays démocratiques. Comme cela se passe en Angleterre. Nous avons une Constitution. Elle est claire sur ce sujet : pour devenir Premier ministre, vous devez “lead” un parti et ce parti doit commander une majorité à l’Assemblée nationale. Pou bizin aplik sa, pena lot choix sa. » Selon SAJ, l’heure du leader du PMSD arrivera le jour où il aura une majorité au Parlement.
Une chose est sûre : le remaniement ministériel annoncé n’aura lieu qu’après cette passation de pouvoir. Celle-ci aura lieu d’ici novembre, laisset-on comprendre. Selon nos recoupements du côté de l’hôtel du gouvernement, cet exercice devrait intervenir après l’installation de Pravind Jugnauth au bâtiment du Trésor. Une étape que l’actuel ministre des Finances devrait franchir avant la fin de l’année, voire après le 15 novembre, date de la reprise des travaux parlementaires. Ce, après un discours d’adieux dans l’hémicycle comme cela a été le cas fin septembre 2003, lorsque SAJ a tiré sa révérence, avant de céder sa place à son successeur d’alors, Paul Bérenger. « SAJ doit laisser la main libre au prochain Premier ministre pour placer les membres de son cabinet. C’est la raison pour laquelle le remaniement ne peut intervenir qu’après l’accession de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre », fait-on valoir à l’hôtel du gouvernement.
Affaire Sanspeur: d’autres développements à prévoir M
e Raouf Gulbul a raison de dire que la police ne peut humilier ni traumatiser un citoyen de la sorte. « Nous sommes très inquiets que ni le Commissaire de Police, ni le patron du Central CID n’étaient pas informés de cette situation. Gérard Sanspeur n’est pas n’importe qui dans l’appareil de l’État. C’est l’une des compétences du pays. Au MSM, c’est l’incompréhension totale. On ne connaît pas les motivations ou encore qui tire les ficelles surtout en l’absence du leader qui se trouve en Inde. » Au MMM, Reza Uteem concède que la situation frise le ridicule. « On constate que c’est une nouvelle fois Bhadain le point commun. Pourquoi estil toléré par Anerood Jugnauth? Et pourquoi Pravind Jugnauth, leader de parti et Prime Minister in waiting, n’arrive-t-il pas à le rappeler à l’ordre », se demande le Deputy-Leader du MMM qui y voit un parallèle avec l’affaire Lutchmeenaraidoo. Plus direct, Shakeel Mohamed chef de file du PTr au Parlement affirme : « Il n’y a clairement pas de case. » Tout en se demandant s’il y a une cellule spéciale créée pour répondre aux besoins d’un ministre spécifique et « qui s’appelle le Lion’s Cell. » Tandis qu’Alan Ganoo affirme que « la police n’aurait pas dû agir ainsi.» Selon le président du Mouvement Patriotique, la police aurait dû informer Gérard Sanspeur des éléments d’informations dont elle avait besoin et non pas faire une descente matinale à sa demeure. Ainsi a-t-on appris vendredi matin que des têtes pourraient tomber. En tout cas, il n’est pas à écarter que des sanctions soient prises contre les trois officiers du CCID qui ont effectué une descente au domicile de Gérard Sanspeur, Senior Adviser du ministre des Finances, Pravind Jugnauth, à Quatre-Bornes, jeudi dernier. Le commissaire de police Mario Nobin a demandé au patron du CCID, l’ASP Devanand Reekoye, d’ouvrir une
enquête pour tirer cette affaire au clair. D’autant plus qu’aux Casernes centrales, personne ne semble savoir qui a donné l’ordre aux trois policiers de se rendre chez Gérard Sanspeur. À 7h15, jeudi dernier, le chef inspecteur Dharmendra Nutchetram, le chef inspecteur Murugesan et un autre officier se trouvaient chez Gérard Sanspeur. Ils ont cependant dû rebrousser chemin au bout d’une heure de demie, faute de mandat d’arrêt, Gérard Sanspeur ayant fait prévaloir ses droits. La machinerie a tout de suite été mise en branle. Et c’est là que les conseils légaux de Gérard Sanspeur, Mes Ravin Chetty, Maneesh Gobin et Raouf Gulbul, ont appris que ni le commissaire de police Mario Nobin, ni le patron du CCID Devanand Reekoye n’étaient au courant de cette convocation. Toutefois, nous estimons qu’il ne faut pas convoquer Gérard Sanspeur dans cette affaire. L’accusation de faux et d’usage de faux que compte servir une section de la police à son encontre n’a pour but que de le décrédibiliser aux yeux de la population. De l’Inde où il se trouve, Pravind Jugnauth s’est dit surpris par la démarche policière
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