DIMANCHE 11 SEPTEMBRE 2016
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Rodrigues : plus besoin pour les Mauriciens de réserver 15 jours d’avance
epuis le 1er septembre, les Mauriciens souhaitant prendre des vacances à Rodrigues ont le privilège de faire leurs réservations sept jours à l’avance au lieu de 15 jours comme leurs homologues étrangers. Cette mesure a été respectée dans le dernier budget présenté par Pravind Jugnauth, ministre des finances. Il l’avait promis aux opérateurs touristiques rodriguais lors de sa mission de consultation pré-budgétaire dans l’île en juillet.
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Maurice représente la première destination des arrivées à Rodrigues soit environ 66,7% du marché. Les derniers chiffres officiels par rapport à l’arrivée du nombre de touristes dénotent une progression d’au moins 10 000 de plus en 2015 par rapport à l’année précédente. Ainsi, en 2015, 64 197 touristes ont visité Rodrigues, comparativement à 54 294 en 2014. Cette pointe représente plus qu’une fois et demie la population de l’île. De ces 64 197 visiteurs, deux sur trois sont des Mauriciens, soit 42 877.
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Raymond Richard NAUVEL
Le gouvernement s’essouffle
ela ne fait même pas deux ans que l’Alliance Lepep est au pouvoir et on note des signes d’essoufflement dans la façon dont certains dossiers sont traités. Il y a beaucoup de décisions qui ne font pas l’unanimité, beaucoup de revirements. Le denier volteface concerne le projet Heritage City qui après avoir été mis au placard le 5 août dernier, sera relancé selon le dernier conseil des ministres. Puis, il y a l’affaire Trilochun qui tourne au drame ou plutôt au film de série B. Le bruit courait qu’il allait être arrêté à son arrivée à l’aéroport mais la police en a décidé autrement en se montrant plus prudente. Vendredi, elle a écouté la version de l’avocat qui a pu regagner son domicile. Le fait que dans le passé, la police ait logé plusieurs charges provisoires et même procédé à des arrestations « arbitraires » ne justifie pas la même procédure aujourd’hui. En tout cas, Me Trilochun, est bien préparé pour se défendre et il n’a pas froid aux yeux. Une affaire aussi médiatisée cause beaucoup de mal et d’angoisse à sa famille. Là-dessus, nous pensons qu’avec la vitesse avec laquelle les informations vraies ou fausses voyagent, on doit se demander si certains médias ne vont pas parfois trop vite en besogne sans se soucier des dommages collatéraux. Dans la foulée, n’oublions pas que le gouvernement avait embauché l’avocat
avant de lui tomber dessus. Il demeure que les nominations faites par les ministres ne sont pas toujours bien réfléchies. On se demande même si l’on évalue les personnes avant de les nommer ou si leurs affinités ou loyauté politiques sont les seuls critères. Dans un autre ordre d’idées, le gouvernement cale sur le gros macadam que constitue le secteur de l’éducation. Nos jeunes ont leur propre façon de penser et d’agir. On ne peut toujours leur imposer notre volonté. L’absentéisme dans les collèges est un gros problème mais le combattre est une autre paire de manches. Peut-on prétexter l’absentéisme pour pénaliser financièrement les parents ? A-t-on fait une étude pour savoir si les enfants qui s’absentent fréquemment échouent ? Tout semble indiquer que les parents et apprenants sont inquiets. Il y un réel manque de communication entre le ministre de l’Education, les élèves et les parents. Pour le moment, un peu de flexibilité ferait le plus grand bien en cette période de préparation aux examens. Autre débat dans la même veine qui cause pas mal d’agitation : le fameux NineYear Schooling. Est-ce que les parents réalisent les tenants et les aboutissants de cette mesure ? Pas si sûr ? Il y a fort à parier que l’on s’achemine encore une fois vers une voie de garage.
Suite à l’agression d’un de leurs collègues
Les officiers du bureau de la Sécu de Terre-Rouge demandent leur transfert
ela fait des lustres que l’insécurité règne en maître au bureau de la sécurité sociale de Terre Rouge. Et pour cause. Pour la énième fois, un officier, qui compte 45 années de service au ministère concerné, s’est fait agresser à coups de parasol et de coups de pied par une femme. Cette dernière, mécontente que la pension que percevaient ses petits-enfants ait été réduite, s’en est prise physiquement et verbalement à l’officier qui avait travaillé son dossier. Cette agression est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Enough is enough ! » s’insurgent ses collègues. Au lendemain de l’agression, soit le 25 août dernier, ils ont, d’un commun ac-
cord, fait parvenir une lettre au ministère, demandant qu’ils soient transférés ailleurs. En novembre 2015, ils avaient fait une demande pour qu’un policier soit affecté au bureau de la Sécu en permanence. Rien n’a été fait jusqu’ici. Les officiers font ressortir qu’ils ne reçoivent aucune ‘risk allowance’, à l’instar d’autres fonctionnaires, n’étant même pas couverts par une police d’assurance. Les officiers sont confiants, cependant, que la ministre Daureeawoo prendra les décisions qui s’imposent pour qu’ils soient mieux protégés dans l’exercice de leur fonction. Autrement, ils envisagent de faire un sit-in devant le ministère.
A ACTUALITÉS
Kailash Trilochun contre-attaque
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Pravind Jugnauth donne la réplique n
e leader du MSM n’est pas passé par quatre chemins pour répondre aux attaques de l’avocat Kailash Tricholun. Il en a profité lors d’un congrès à Bel Air, au No 10, vendredi dernier, pour faire une virulente sortie contre l’ancien représentant légal de l’Information and Communication Technologies Authority (Icta) qu’il accuse « de dire des faussetés notamment au sujet de sir Anerood Jugnauth». « Kan linn vini li kouma dir enn Rottweiler kinn vini », a-t-il lancé. Le leader du MSM a insisté « pa avek twa mo bizin pran permission ». Tout en disant qu’il était bien présent à cette réunion, Pravind Jugnauth affirme que Kailash Trilochun ne dit pas la vérité. « Oui mo ti dan reunion la. Mo Premye minis ti invite mwa dan reunion la. Pa avek twa mo bizin pran permission. Kot to problem ? Li pe koz bann faussetés. Premye minis ti dir li surpri Kailash Trilochun pe reklam otan “fees”. Premye minis ti dir li al tom dakor lor enn “fees” ki rezonab. Li vinn koz bann faussetés », affirme le leader MSM. Pour Pravind Jugnauth, ce ne sont pas les honoraires de Kailash Trilochun « ki issue la ». Tout en rappelant que la police mène une enquête sur les allégations contre lui, selon lesquelles il aurait donné des instructions en vue d’agresser le chairman de l’ICTA. « Se sa ki issue la ! » a-t-il insisté. Après avoir bénéficié de 24 heures de répit depuis son arrivée, Kailash Trilochun, accompagné de ses conseils légaux, dont Me Rama Valayden, a débarqué sur convocation vers les 11h00 vendredi matin au QG du Central CID pour son interrogatoire Under Warning dans l’enquête sur l’agression du Chairman de l’ICTA, Bhanoodutt Beeharee, le jeudi 26 mai dernier à la rue Brabant. Selon son avocat, Me Rama Valayden : « Mon client paie pour la vérité.» C’est ce qu’il a affirmé à l’issue de l’interrogatoire de Kailash Trilochun par le CCID, Me Rama Valayden a indiqué que son client est un symbole contre l’injustice. Il demande à la police de ne prendre aucune action sans consultation préalable avec le Directeur des poursuites publiques. Me Kailash Trilochun a été autorisé à rentrer chez lui. L’homme de loi, mis en cause dans l’agression de Bhanooduth Beeharee, soutient que Maurice est toujours un État de droit. L’interrogatoire d’hier a été interrompu devant le refus des limiers du Central CID, menés par le surintendant Mannaram, d’accéder à une demande de confrontation entre Kailash Trilochun et l’agresseur au cutter, Sylvio Candahoo. À la sortie du QG du Central CID, Me Valayden a confirmé l’interruption de l’interrogatoire : « Nous étions prêts à aller devant la Bail and Remand Court. Nous ti pou ena deux mosion : enn mosion pou bail et enn mosion pou Struck Provisional Charge. Swit a nou presion, la polis fine rekile pou avoye le dossier au DPP ». Il évoque la possibilité d’un complot ou d’interférence politique dans cette affaire, « lanket pe prend enn tournir politize. Mo santi qui enn zafer tre grav kapav vini devan et ki tout form de konplo kapav ena ». Et pour Me Trilochurn, « il est clair que les instructions viennent d’en haut », a-t-il déclaré à l’issue de son interrogatoire d’un peu plus de quatre heures. Kailash Trilochun est rentré à l’île Maurice en
provenance de Dubaï peu avant 11h00 le jeudi 8 septembre dernier, en compagnie de sa famille, à bord d’un vol d’Emirates. Ses proches, dont son frère Vyas et l’avocat Anoup Goodarry de l’étude de Me Rama Valayden, se trouvaient à l’aéroport SSR pour l’accueillir. « On me surnomme l’avocat de Rs 19M et on me traite de jouisseur. Or, saviez-vous qu’il y a un panel d’avocats qui a travaillé sur ce cas ? Ce, alors que pour le même procès, un autre avocat a, lui, touché Rs 110M. It’s time to stop all this! » devait-il declarer aux journalistes présents à l’aéroport. Concernant sir Anerood Jugnauth, la réplique de l’homme de loi est cinglante: « Soi li ena enn mémoire courte et li pe gagn Alzheimer, soi li pe faire bann zafer delibéré ?...Celui qui a demandé qu’on me «fou déor», n’est-il pas grand temps que le peuple décide de le mettre à la porte ? C’est le Premier ministre qui a demandé que les honoraires soient payés par heure. Ils pensaient que le procès allait se gagner en un jour. Or, je les avais mis en garde qu’il y avait une possibilité que le plan de travail soit étendu. D’où la raison pour laquelle la somme est plus élevée que celle réclamée initialement. » Il demande au chef du gouvernement de dévoiler la teneur d’une rencontre au Prime Minister’s Office, à laquelle participaient les ministres Pravind Jugnauth et Roshi Bhadain, ainsi que Bhanooduth Beeharee, chairman de l’Icta. Autant dire que Me Trilochun s’engage désormais dans un bras de fer avec l’hôtel du gouvernement. A ce niveau, on précise que Me Trilochun ne perd rien pour attendre.
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