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DIMANCHE 12 OCTOBRE 2014

CTUALITÉS

LE JOURNAL DU DIMANCHE

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ue l’on ne s’y trompe pas ! Les élections générales coûtent presqu’un milliard de roupies…L’effervescence sur la scène politique à un coût… Campagne électorale, meetings, banderoles ou encore affiches... Des mots qui résonnent aux quatre coins du pays en ce moment après la dissolution du parlement. La production de ces outils incontournables ou encore l’organisation d’un meeting coûte énormément... Dépenses inutiles ou activités indispensables ?

Financement des élections générales C’est comme offrir un œuf pour prendre des bœufs… Rien qu’une banderole coûte Rs 1500 à monter dépendant de sa dimension... Les grands partis commandent au-delà de 1000 banderoles pour toutes les circonscriptions. On note tee-shirts, des polo shirts ou encore des casquettes à l’effigie des partis politiques... Jocelyne Minerve, ancienne ministre, rappelle que selon la loi, un candidat indépendant ou un parti est appelé à dépenser pas plus que Rs. 150,000 ou Rs. 200,000. Elle explique également que chaque membre d’un parti politique doit contribuer chaque mois. «Quand j’étais députée, une somme était déduite de mon salaire pour le parti. Pour les ministres, la somme était bien évidemment plus conséquente » dit-elle. Jocelyne Minerve affirme que les partis politiques reçoivent du financement mais il n’y a pas de transparence. « Quand j’étais candidate en 1983, j’ai emprunté Rs. 20,000, puis. Rs. 40,000 et cela a augmenté jusqu’à Rs. 80,000 et j’ai remboursé » soulignet-elle. Elle a en sus été aidée par son parti en termes d’affiches, de banderoles, entre autres. Elle fait comprendre qu’auparavant, si un candidat n’avait pas d’argent, le leader l’aidait mais maintenant « certains candidats viennent dire qu’ils ont dépensé des millions. Mais c’est immoral ! » lance l’ancienne ministre. Pour être candidat, on doit pouvoir dépenser au moins un million de roupies Elle réclame plus de transparence sur le financement des partis politiques. « Nou tout conner ki quand enn organisation finance enn parti en retour li gagne enn bef…Zot donne enn dizef pou gagne enn bef ! » martèle-elle. Selon elle, la population doit réaliser d’où vient l’argent. Jocelyne Minerve déplore qu’il n’y ait aucune loi qui donne le pouvoir à la commission électorale de réglementer les dépenses d’un parti ou d’un candidat lors des élections. Elle va plus loin pour dire qu’il y a une véritable violation de la démocratie. Pour un meeting national, il faut compter un minimum de 20 000 affiches... Selon nos informations, un petit parti politique doit décaisser environ Rs 1,5 million pour imprimer des affiches, flyers alors un grand parti, il doit consacrer un budget d’environ Rs 3 millions... Dharam Gokhool, également ancien ministre, affirme que cette pratique se poursuivra tant que des réformes ne soient pas amenées. Il rappelle que l’ancien Attorney General, Rama Valayden avait travaillé sur

les changements à apporter pour que les élections déroulent d’une façon moderne. « Aujourd’hui les élections sont devenues un big business. » précise-t-il. Selon ses estimations, un meeting régional ne coûte pas moins de Rs. 250,000. « Pour un meeting nationale, le chiffre doit être multiplié par dix. » explique l’ancien ministre de l’éducation. « Cela englobe l’estrade, les banderoles, les affiches, la nourriture, le transport et l’argent pour les activistes. » dit-il.

dat aux dernières élections, il se demande, d’où vient tant d’argent. Il ne faut pas oublier aussi que des véhicules sont mis à la disposition des partisans. Certains sont loués à Rs 700 ou Rs 1000 et reçoivent des bons d’essence entre Rs 300 et Rs 1000. Après un meeting, la tradition veut qu’il y ait un briani party qui coûte aux alentours de Rs 200 000, minimum. Sans oublier qu’il faut aussi payer ceux qui ont contribué pour faire du meeting un succès.

Georges Ah Yan, du Forum Citoyen Libre, trouve ce genre de dépense douteuse et cela n’amène pas des ‘free and fair elections.’ Il explique que meetings, réunions et autres rassemblements sont très importants pour que le public puisse décider à qui donner son vote. « Mais, ça coûte énormément. Et surtout les grands partis dépensent de très grosses sommes. » Candi-

Vivement la mise sur pied d’un observatoire des élections pour contrôler les dépenses électorales qui débouchent sur l’achat des votes et des consciences… Dans le passé, Ashock Jugnauth a perdu son siège député au Privy Council pour corruption électorale… Un message fort aux aspirants candidats…


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