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DIMANCHE 11 SEPTEMBRE 2016

IEN-ÊTRE

LE JOURNAL DU DIMANCHE

Le gingembre, un antiinflammatoire méconnu L

a médecine ayurvédique décrit le gingembre (Zingiber officinale) comme la plante de référence pour combattre les inflammations de toutes natures. Des recherches ont confirmé le caractère anti-inflammatoire des composés du gingembre. En fait, certains chercheurs estiments que le gingembre pourrait faire jeu égal avec des médicaments de dernière génération. (5)

C’est en s’appuyant sur son usage ancestral que des chercheurs ont eu l’idée en 1992 de tester de la poudre de gingembre dans l’arthrose. Après 3 mois d’utilisation, les troisquarts des patients ont vu leur état s’améliorer. Certains ont poursuivi le traitement à base de gingembre pendant plus de deux ans et demi sans aucun effet indésirable notable. (6) Une étude clinique intéressante a été publiée dans le journal médical Arthritis and Rheumatism. Les scientifiques ont donné pendant 6 semaines à des personnes souffrant d’arthrose du genou, soit du gingembre soit un placebo. Les participants pouvaient prendre un médicament chimique si les douleurs étaient trop fortes. L’étude a été conduite sans que ni les médecins qui dirigeaient l’étude, ni les patients qui y participaient, ne sachent qui prenait le gingembre et qui prenait la pilule placebo. Les chercheurs ont constaté à l’issue de l’étude que les personnes ayant pris le gingembre, mais pas celles qui avaient pris le placebo, se déplaçaient avec plus de facilité, que leur douleur était moins forte et leurs articulations moins raides, signe que leur arthrose était grandement améliorée par le gingembre. (7) En revanche une autre étude n’a pas montré de bénéfice supérieur du gingembre face à un anti-douleur classique comme l’ibuprofène (8).

placebo. D’après le professeur Bruce Caterson qui a mené l’étude, « concrètement cela signifie qu’une supplémentation en acides gras oméga-3 peut ralentir voire stopper l’usure du cartilage et réduire l’inflammation ainsi que la douleur qui accompagne l’arthrose. » Depuis, cette hypothèse a été confirmée par plusieurs études et les bénéfices des oméga-3 semblent bien nets, en particuliers lorsqu’on leur associe de la glucosamine .

Pour réparer le cartilage: glucosamine et chondroïtine

Les études manquent pour pouvoir conclure avec certitude mais certains chercheurs suggèrent que le gingembre agirait progressivement.

Du curcuma pour lutter contre les douleurs et l’inflammation

Les effets positifs du curcuma dans les maladies inflammatoires ont tout d’abord été mis en évidence chez l’animal ou en laboratoire. Les études préliminaires menées sur

l’homme n’ont pas permis de conclure. Ces disparités s’expliqueraient par la biodisponibilité du curcuma qui est faible : une fois absorbé celui-ci est rapidement éliminé de l’organisme. Pour répondre à cette problématique il existe des compléments alimentaires qui tentent d’améliorer la biodisponibilité du curcuma avec des extraits de poivre noir ou des phospholipides. Dans ce cas le curcuma semble plus efficace que les médicaments (14). Le curcuma est probablement ef-

RECETTE

Mousse de poire au gingembre confit et à l’eau de rose I NG R E DI E N T S : 2 poires l 50 g de gingembre confit l 50 cl de crème liquide l 40 g de sucre l 5 cl d’ eau de rose l

P R É PA R AT ION : ÉTAPE 1Versez la crème liquide dans un saladier et placez-le 5 min au

congélateur avec les fouets de votre batteur. ÉTAPE 2Pendant ce temps, pelez les poires et ôtez le coeur. Coupez la chair en dés et mixez-la avec le gingembre confit et l’eau de rose. Réservez. ÉTAPE 3Fouettez votre crème avec le sucre jusqu’à obtenir une crème de consistance épaisse comme une

chantilly. ÉTAPE 4Mélangez alors avec le mélange poire-gingembre à l’aide d’une cuillère en bois. ÉTAPE 5Versez dans des petits verres et laissez 1 h au frais avant de servir. ÉTAPE 6Vous pouvez décorer avec de fines lamelles de poire et de gingembre confit.

ficace pour diminuer les douleurs et ralentir la progression de l’arthrose (15) mais il convient de prendre un complément alimentaire avec une fréquence bien répartie au long de la journée (par exemple un comprimé matin, midi et soir).

Ralentir la maladie avec les acides gras oméga-3 Les oméga-3 sont une famille d’acides gras (constituants des graisses) que l’on trouve dans les légumes à feuilles vertes, les noix, les poissons gras (anchois, hareng, maquereau, sardine, saumon), les graines de lin, les huiles de colza, de noix et de lin. Une fois absorbés, ces acides gras donnent naissance à des substances qui ont des propriétés anti-inflammatoires. Depuis 1998, le Dr Bruce Caterson de l’université de Cardiff (Pays de Galles) et son équipe se passionnent pour les bénéfices potentiels des suppléments d’oméga-3 sur l’arthrose. Après plusieurs expériences menées en laboratoire sur des tissus de cartilage arthrosique qui se sont avérées prometteuses, ces chercheurs publient les résultats de leur première étude chez l’homme. Et ils sont encourageants. 31 personnes souffrant d’arthrose et en attente d’une opération chirurgicale pour la pose d’une prothèse totale du genou ont participé à cette étude. La moitié des participants a pris 2 fois par jour pendant 10 à 12 semaines avant l’opération, 2 capsules contenant 1 g d’huile de foie de morue enrichie en acides gras oméga-3 EPA et DHA. L’autre moitié a pris un placebo. Après l’opération, les cartilages récupérés ont été analysés. Résultat : dans 86 % des cas du groupe oméga-3, la présence des enzymes qui détruisent le cartilage est très faible contre 26 % dans le groupe

Depuis plus de 20 ans, les études ont été très contradictoires sur l’efficacité des suppléments de glucosamine pour soulager les douleurs en cas d’arthrose. On considère aujourd’hui que c’est une substance efficace pour l’arthrose mineure ou modérée. Cette amélioration apparaît dans un délai de 2 à 8 semaines et persiste plusieurs semaines après l’arrêt de traitement. Ceci serait dû aux effets anti-inflammatoires de la glucosamine. Par ailleurs, et c’est là tout son intérêt par rapport aux traitements anti-inflammatoires, la glucosamine permet à long terme de stabiliser le processus de destruction du cartilage. Deux études cliniques menées sur des personnes souffrant d’arthrose du genou ont montré que la prise quotidienne de 1 500 mg de sulfate de glucosamine pendant 3 ans permet de bloquer la progression de la maladie.(9) (10) Aucun effet secondaire significatif n’a été rapporté. Et la chondroïtine ? Même si le dossier scientifique de la chondroïtine n’est pas aussi étoffé que celui de la glucosamine, les études cliniques dont on dispose pointent vers son efficacité. Comme la glucosamine, la chondroïtine ne fait pas que soulager les symptômes. Elle pourrait contribuer à stopper ou ralentir la progression de la maladie. Dans une étude sur 120 participants souffrant d’arthrose du genou, les chercheurs ont comparé l’impact d’une supplémentation avec 800 mg de sulfate de chondroïtine par jour pendant 3 mois, renouvelé une fois dans l’année, avec l’effet d’un placebo. Au bout d’un an, les personnes prenant la chondroïtine souffraient moins et les radiographies montraient que les lésions du cartilage avaient peu évolué. Comme pour la glucosamine, l’effet positif de la chondroïtine se prolonge après l’arrêt du traitement. (11) Pour finir, les chercheurs supposent que la glucosamine et la chondroïtine pourraient agir en synergie pour une plus grande efficacité.


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