REMPLACT Remplaçants en France, quelle activité en 2008? Regroupement Autonome
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des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants
Laporte C 1, Verfaillie F 2, Hurtaud A3, Ruelle Y4. Chef de Clinique de Médecine Générale, Faculté de Clermont-Ferrand (63) 2 Chef de Clinique de Médecine Générale, Faculté d’Amiens (80) 3 Médecin généraliste, Tinqueux (51) 4 Médecin généraliste, Arçais (79)
Introduction En 2007, l’étude d’Aude Mainguy(1) auprès des Conseils Départementaux de l’Ordre (CDOM) dénombrait 10263 remplaçants, l’Atlas du CNOM de la même année : 6787(2). Le recensement des remplaçants est difficile car c’est une population hétérogène : internes, remplaçants thésés ou non, médecins retraités. Le remplacement est envisagé par 66% des internes de médecine générale comme mode d’exercice après l’internat. 87% des médecins généralistes ont remplacé avant de s’installer(3). Les récents rapports menés sur l’organisation des soins primaires en France(4,5) ne tiennent pourtant pas compte de cette période charnière, notamment par manque de données quantitatives et qualitatives sur leur exercice. L’étude REMPLACT avait pour objectif d’évaluer l’activité des remplaçants en France en 2008.
Population cible et méthode Type d’étude ’étude
Diagramme des effectifs 405 invitations courriel envoyées
Etude descriptive rétrospective, du 01/08/09 au 15/10/09, menée sur l’activité des remplaçants en 2008. Le questionnaire comportait 17 questions à choix multiples. Les questions portaient sur le type de leur activité (libérale, salariée ou mixte), le nombre de jours travaillés, leur participation à la permanence des soins, leur satisfaction ou souhait(s) par rapport à leur temps de travail.
356 réponses Taux de réponse 88%
Echantillon
40 questionnaires non exploitables :
51 répondants : activité exclusivement salariée
Les remplaçants en médecine générale adhérents de ReAGJIR ont été interrogés. Ceux-ci ont été invités à participer à l’étude par courriel et devaient répondre anonymement à un questionnaire en ligne sur Internet.
plus de 10 réponses non renseignées
265 questionnaires exploitables Taux d’exploitation 65,4%
Résultats Descriptif :
Age moyen des 265 remplaçants : 31,5 ans
56,2% de femmes Ancienneté moyenne du remplacement : 2,5 ans
Résultats principaux
Résultats secondaires
Nombre de jour travaillé par an : 165,5 jours
•Activité exclusivement libérale pour 63,8% des remplaçants. (Les autres avaient une activité
Permanence des soins (PDS) : Nombre moyen de gardes effectuées par remplaçant par an : • de semaine 7,2 • de week-end : 4,3 65% des remplaçants ont pris au moins une garde de semaine et de week-end (we).
mixte : une part salariée). •Nombre moyen de médecins remplacés dans l’année : 6,8 •Lieu d’exercice : près de 40% des remplacements en zone semi-rurale, 30% pour les zones rurales et urbaines •Taux moyen de rétrocession des honoraires : 73%
Perspectives : 25,1 % ont déclaré qu’ils auraient souhaité travailler plus. 65 % ont déclaré qu’ils auraient accepté de le faire s’ils avaient été sollicités.
Discussion des ré résultats Temps de travail Temps de travail d’un médecin installé (6) : 46 semaines/an 54,5 heures/semaine dont 40h consacrées aux activités médicales et administratives que gèrent également le médecin remplaçant Journée moyenne d’un médecin : 9h/ jour. En comparant les mêmes activités, un médecin installé travaille (40*46)/9 = 204,4 jours par an. Un remplaçant qui travaille 165,5 jours/an fournit donc une activité équivalente à 81% de celle d’un médecin installé.
Continuité Continuité et permanence des soins Le territoire français = 2000 secteurs de garde -2000 x 52 semaines x 2 (samedi + dimanche) = 208 000 gardes de we -2000 x 52 semaines x 5 (lundi >vendredi) = 520 000 gardes de semaines Les 6891 remplaçants assurent - 6891*4,2 = 28 942 soit 13,9% des gardes de we - 6891*7,2 = 48 615 soit 9,5% des gardes de semaines Les remplaçants, qui représentent 7,2% des médecins généralistes en exercice, seraient donc au moins autant investis dans la PDS, voire plus, que la moyenne des médecins installés.
Perspectives De nombreux médecins installés ne cherchent plus de remplaçants alors que 25% d’entre eux auraient souhaité travailler plus. Ce paradoxe de l’offre et la demande de remplacement souligne les difficultés de mise en relation entre remplaçants et remplacés. Les remplaçants seraient majoritairement (65%) mobilisables pour les situations à caractère exceptionnel (maladie d’un confrère ou crise sanitaire) .
Limites de l’étude: Cette étude porte les limites de sa faisabilité : les remplaçants étant difficiles à identifier, seul un effectif réduit a pu être interrogé. Le biais de recrutement porte sur l’origine des remplaçants interrogés : majoritairement adhérents à un syndicat. REMPLACT se veut une étude pilote qui devra être approfondie par une étude à plus grande échelle sur un échantillon représentatif de la population des remplaçants.
Conclusion L’activité de cette catégorie de professionnels de santé, importante en nombre, est mal connue alors qu’ils participent activement à la continuité et à la permanence des soins. Elle mériterait d’être davantage étudiée et mise en valeur dans l’organisation des soins primaires afin de participer à l’élaboration de solutions efficaces face à l’épineuse et actuelle problématique de la démographie médicale sur notre territoire.
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Manguy A. Médecin remplaçant : une profession ? La revue du praticien médecine générale. 2008; 802 :524-25 CNOM. Atlas démographie médicale. 2009 Levasseur G, Schweyer F-X. Profil et devenir des jeunes médecins généralistes en Bretagne, Rapport de recherche ; Rennes, 2008. Rapport annuel de l’ONDPS 2008_2009. Tome III. Rapport ministériel. Améliorer la continuité des soins et la qualité de la prise en charge des patients. 2009. IRDES. Le Fur P., Bourgueil Y. Le temps de travail des MG. Synthèse des données disponibles. Question d’économie de la santé n° 144; juillet 2009.