COMMUNIQUE DE PRESSE Agnès BUZYN nommée à la Santé
La feuille de route prescrite par les jeunes généralistes Paris, le 17 mai 2017. Le président de la République Emmanuel MACRON, sur proposition du Premier ministre Edouard PHILIPPE, vient de nommer Agnès BUZYN au poste de ministre des Solidarités et de la Santé. ReAGJIR, le syndicat qui rassemble et représente les jeunes médecins généralistes (remplaçants, jeunes installés et chefs de clinique), souhaite rappeler à la nouvelle ministre les 4 chantiers majeurs sur lesquels il lui semble urgent d’intervenir en priorité.
Protection sociale et déserts médicaux : améliorer l’un pour enrayer l’autre Dans un premier temps, ReAGJIR souhaite interpeller la nouvelle ministre sur la protection sociale des jeunes médecins, qui est une aberration ! Le système de prévoyance n’offre tout simplement aucune couverture aux remplaçants non thésés et un délai de carence de 90 jours en cas d’arrêt maladie pour les médecins installés. Quelle autre profession doit être malade pendant 3 mois consécutifs avant de pouvoir prétendre à une protection sociale ? Le syndicat souhaite attirer l’attention d’Agnès BUZYN sur cette précarité, qui contribue à renforcer les déserts médicaux puisque cela constitue un frein sérieux à l’installation en libéral. Il est grand temps de réformer la protection sociale des professions libérales, comme Emmanuel MACRON l’a souhaité lors de la campagne présidentielle afin que l’égalité si chère aux valeurs françaises s’applique aux médecins par un système de prévoyance et de retraite solidaire. « Cela devra être, pour nous, une des priorités de la nouvelle ministre. Tous les jours, nous aidons et conseillons nos adhérents sur des problèmes liés à la précarité de leur protection sociale. Il est temps de régler cela. », explique le Dr. Sophie AUGROS, Présidente de ReAGJIR.
Le pluri-professionnel : une clef de voûte à bâtir Le deuxième axe important et porté entre autres par ReAGJIR est l’ouverture au travail pluri-professionnel. En France, le constat est unanime : la population est vieillissante et la désertification médicale ne cesse d’augmenter. Les acteurs du système de santé se sont réunis à plusieurs reprises pour réfléchir aux moyens de panser cette réalité et trouver ensemble des solutions efficaces et pérennes. L’exercice de groupe et la délégation de tâches sont alors apparus comme des prérequis à la médecine de demain. Actuellement, de plus en plus de médecins se dirigent vers l’exercice à plusieurs. Cela permet de mutualiser les moyens et certains postes de dépenses (comme avoir un secrétariat commun), mais cela permet surtout de garantir la continuité des soins. Le syndicat ReAGJIR se positionne aussi pour une délégation de certaines tâches historiquement attribuées aux médecins mais qui pourraient tout à fait être prises en charge par d’autres professionnels de santé, ce qui libérera du temps médical au praticien qu’il pourra investir auprès de ses patients. Evidemment cette meilleure collaboration entre professionnels de santé à tous les niveaux doit être pensée pour que tous s’y retrouvent. Le Dr. Sophie AUGROS ajoute : « On pourrait déjà commencer dans un premier temps par s’inspirer des initiatives locales qui fonctionnent bien. »
La rémunération des médecins : la diversification s’impose Le syndicat des jeunes généralistes n’a eu de cesse de le répéter : l’exercice des médecins a évolué et la rémunération doit suivre et être repensée ! « En effet, au-delà de l’exercice, les types de prises en charge se sont eux aussi diversifiés et il est logique que la rémunération corresponde à la pratique. Le paiement à l’acte n’a plus lieu d’être dans la mesure où il ne correspond plus à la réalité du métier. », explique le Dr. Sophie AUGROS. La solution proposée par ReAGJIR serait d’établir un mode de rémunération pour chaque mission. Des avancées ont déjà vu le jour mais pour le syndicat ce sont des « demi-mesures » car elles ne concernent jamais la totalité des médecins et de leurs missions.