Lettre du Limousin 100

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Le journal de la Région Limousin N° 100 DÉCEMBRE 2012

spécial N°100 Ils font le Limousin

www.region-limousin.fr

Ce sont les Limousins qui font le Limousin ! Retrouvez au fil des pages de ce numéro spécial les portraits des précédents numéros de la Lettre. Ils sont en Limousin, passionnés par leur région, voici quelques uns de nos meilleurs ambassadeurs…

L’odyssée d’une marque pour notre région. Le Limousin affiche son ambition : renforcer son attractivité et son rayonnement. Vingt-deux partenaires ont travaillé à la création d’une marque partagée Limousin et ont abouti à un résultat que tous les Limousins peuvent s’approprier. Lire page 8


ACTUALITÉS © VINCENT CHÉDEVILLE

Un plan de relance de 14 millions soutien Avec la mise en place de son programme d’Initiative pour la Croissance l’Investissement et l’Emploi,

le conseil régional soutient les entreprises locales pour les aider à surmonter une crise économique sans précédent. Soutenir les entreprises de la région, c’est ce que le conseil régional vise en relançant la demande publique grâce à son Initiative pour la croissance l’investissement et l’emploi. Ce programme a vocation à créer ou à maintenir des emplois sur l’ensemble du territoire, en complémentarité des actions et des dispositifs déjà mis en place. La Région a ainsi souhaité compléter son soutien au développement économique en dyna­misant la demande régionale. Elle a donc initié, lancé ou accéléré des projets d’investissement pouvant bénéficier aux entreprises locales. C’est ainsi qu’une somme exceptionnelle de 14 millions d’euros a été débloquée. Le plan, qui bénéficiera princi­ palement aux entreprises du BTP, comporte trois axes : l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments publics, l’aménagement numérique du territoire et la valorisation de la recherche avec la construction d’un cyclotron. « J’espère que ce plan de relance va pouvoir nous donner une bouffée d’oxygène » indique Jean-Claude Brandy, le président régional de la fédération du BTP. « Le président du conseil régional Jean-Paul

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Denanot a pris conscience des difficultés de ce secteur. Lorsque nous nous sommes vus, je lui ai  dit que les chiffres du premier semestre concernant les permis  de construire de toutes les acti­ vités confondues, étaient en chute  de 35  % par rapport à l’année précédente, soit un tiers de construction en moins ». Enthousiasme

Dans ce contexte, ce plan est accueilli avec beaucoup d’enthousiasme, « c’est une très bonne initiative par les temps qui court » estime Jean-Claude Brandy. Pour le secteur des travaux publics, « le plan est globalement positif, même si  nous serons un peu moins solli­ cités que le Bâtiment. Nous aurons  des retombées. Pour les entreprises du réseau électrique qui travaillent sur le réseau sec  (canalisations, enfouissement des lignes…) c’est un vrai plus. Nous comptons aussi sur les retombées liées aux travaux connexes des bâtiments. » La région espère que les 14 millions d’euros injectés sur ces investisse­ ments auront un effet levier sur d’autres crédits publics (collectivités, État, Europe), ce qui permet­ trait la mobilisation d’une enveloppe globale plus importante.

La lettre du limousiN N° 100 DÉCEMBRE 2012

INTERVIEW CROISÉE Jean-Paul Denanot

Gérard Vandenbroucke

président du conseil régional du Limousin

premier vice-président du conseil régional chargé de l’économie

« La Région Limousin a un devoir de solidarité et d’innovation. » Pourquoi ce plan aujourd’hui ? J.P. Denanot Face à une conjoncture difficile, la Région Limousin a un devoir de solidarité et d’innovation. En mettant en place un plan de relance de l’économie locale, nous répondons aux effets de la crise par une politique volontariste. Pourquoi privilégier les secteurs du BTP et des travaux publics ? G. Vandenbroucke Du fait des compétences régionales, nous pouvons agir directement auprès de ces secteurs. Avec la crise, de nombreux projets n’ont pas abouti. Nous avons donc décidé de relancer la commande publique en accélérant le lancement d’une série de travaux autour de six actions stratégiques. L’économie d’énergie dans les bâtiments de la Région représente à elle seule la moitié de ce plan de relance. Quels effets en attendez-vous ? J.P. Denanot En épaulant les initiatives régionales d’investissement porteuses de commandes aux entreprises locales, nous allons générer des retombées

économiques pour tout le Limousin. Ces nouveaux crédits mobilisés devraient en outre exercer un effet de levier sur les autres crédits publics (collectivités, État, Europe). Au final, c’est un montant bien supérieur qui va être injecté dans l’économie régionale. Quels types de travaux est-ce ? G. Vandenbroucke La Région a défini six actions ciblées parmi lesquelles la transition écologique et éner­gétique prend une part significative. Nous voulons réduire la consommation d’énergie de nos bâtiments de 38 % à l’horizon 2020. Pour l’isolation des bâtiments des collectivités il s’agit de procéder à la réhabilitation énergétique des bâtiments, de développer la chaleur bois et la construction de bâtiments très performants. Enfin, pour l’isolation des bâtiments industriels nous voulons atteindre une économie d’énergie de 10 à 20 %. L’installation du très haut débit va se faire en plusieurs étapes et nous avons accéléré les travaux pour qu’ils débutent dès 2013. Enfin, la Région s’est engagée à construire en 2013 deux bâtiments pour le projet recherche et valorisation de la recherche.


La Lettre écrit le Limousin

Éditorial

cent Depuis plus de 37 ans, la Lettre du Limousin écrit l’histoire

de la Région, de l’institution au territoire, elle raconte les Limousins. Un numéro 100, ce n’est pas rien mais tempérons tout de suite. C’est à peine un anniversaire. La Lettre a exactement 37 ans et demi et si elle atteint aujourd’hui ce mythique numéro 100, c’est parce qu’elle a redémarré sa numérotation en 1989 lors du changement de formule qui a vu la couleur arriver. La « vraie »première lettre du Limousin date de 1975. Voulue par le président de l’époque André Chandernagor, il lui prescrivait une première feuille de route : « instaurer un dialogue permanent…ne pas enfermer l’institution régionale dans la routine, l’indifférence et le silence. » Pari réussi qu’on doit moins au support régional qu’aux lois de décentralisation qui donnent un rôle toujours plus important à l’échelon régional. La Lettre suit

ainsi l’évolution de la collectivité et se rapproche toujours un peu plus des Limousins. Distribuée à quelques centaines d’exemplaires à ses débuts, elle atteint les 35 000 exemplaires dans les années 2000. Très tôt, elle s’exporte. De fidèles abonnés la reçoivent à Cotonou, New York, comme en Bavière ou à Londres. Le fichier des « hors région » regroupe tous ceux qui gardent un lien avec le Limousin. S’ils sont disséminés aux quatre coins de la planète, on les trouve tout de même plus en région parisienne. 2004 est un tournant. Avec une distribution dans toutes les boites aux lettres de la région, la Lettre affiche désormais 340 000 exemplaires par numéro, ce qui fait d’elle le premier journal régional. Cette accessibilité implique une certaine modestie dans la forme

puisqu’elle passe d’un beau magazine de plus de 50 pages à un format journal de 16 pages. Autre signe des temps, le contenu s’est lui-même transformé au fil des formules successives. Dans l’austère 4 pages noir et blanc des débuts, le président de Région s’exprimait dans un long édito et les décisions de l’institution étaient rendues tel quel à un public restreint de « décideurs ». Années après années, les Limousins apparaissent au fil des pages : premières interviewes, premiers portraits… d’abord des personnes « qualifiées », experts ou responsables, puis de plus en plus, des Limousins qui entreprennent, prennent des initiatives… bref, tous ceux qui font le Limousin à qui la Lettre essaie aujourd’hui de faire la part belle.

Chiffres 340 000 exemplaires 5 numéros par an 37,5 ans d’existence Premier support d’information sur l’action régionale 75 % des Limousins la connaissent 82 % de ceux qui la connaissent la lisent 69 % lui font confiance (étude Occurrence 2010)

jean-paul denanot président du conseil régional du limousin

Rapprocher le citoyen de l’action publique La Lettre du Limousin publie aujourd’hui le centième numéro de sa nouvelle formule. Au rythme de cinq rendez-vous par an, ce sont autant de reportages sur nos territoires, de récits de pages importantes de notre histoire et de rencontres avec des Limousins bouillonnants d’initiatives qui ont marqué les colonnes de La Lettre du Limousin. La Lettre a su évoluer tout en poursuivant le même objectif : informer l’ensemble des Limousins sur les mesures et initiatives prises par leur collectivité régionale. Plus de 30 ans d’existence au cours desquels la place et les compétences des Régions n’ont cessé, elles aussi, d’évoluer et de s’enrichir. Aujourd’hui, alors que les citoyens plébiscitent la capacité des collectivités locales à mieux gérer que l’État tout ce qui relève de leur quotidien et de leur avenir territorial, une nouvelle impulsion est indispensable. La situation du pays plaide pour des collectivités locales fortes, réactives et plus autonomes. Le Président de la République a d’ailleurs fait de la décentralisation un des chantiers prioritaires de son quinquennat pour revivifier la démocratie locale et rapprocher encore un peu plus le citoyen de l’action publique. L’année 2013 devrait ainsi marquer l’histoire de nos institutions républicaines en revivifiant la démocratie locale et en rapprochant encore un peu plus le citoyen de l’action publique. La Lettre du Limousin a contribué à l’affirmation de l’identité, de la fierté et de la solidarité régionales, que la Région Limousin entend aujourd’hui développer avec le lancement d’une marque Limousin. Une marque à partager par tous ceux qui souhaitent se référer au territoire et à ses valeurs pour se faire connaître et promouvoir leurs talents et activités. n

1975-2012 : 140 numéros... 5 juillet 1972 création de la Région comme personnalité morale. Elle devient Établissement Public Régional (EPR). Planification et études sont ses deux compétences. Le conseil régional est alors composé des députés et sénateurs de la région, ainsi que des représentants désignés par les conseils généraux et des maires des principales villes. Juin 1975 Premier numéro de la Lettre du Limousin. Quelques centaines d’exemplaires en noir et blanc, 12 pages. 1981 Louis Longequeue succède à André Chandernagor à la tête de la Région. 1982 Premières mesures de décentralisations. La Région devient un établissement public dont le président représente l’exécutif. Elle peut créer des services et recruter du personnel.

1983 L’État transfère à la Région une partie de ses compétences. La Région sera l’organisatrice du développement économique et social, de l’aménagement du territoire et de la formation professionnelle. 1986 La Région devient collectivité locale à part entière. Robert Savy est le premier président de Région issu du suffrage universel. Mai 1988 La Lettre du Limousin s’arrête au numéro 40. Octobre 1989 Nouvelle Lettre, nouveau format magazine, la couleur fait son apparition sur la couverture, on reste en deux couleurs dans les pages intérieures. 1995 La Lettre devient un magazine tout en couleur. 1998 Robert Savy est réélu à la tête de la Région. 2003 La Constitution est modifiée pour inscrire la décentrali-

sation comme organisation de la République. 2004 Jean-Paul Denanot succède à Robert Savy. 2005 Nouvelles lois de décen­ tralisation. La Région voit sa compétence de développement économique renforcée et se fait confier la gestion des lycées. 2005 La Lettre est diffusée dans toutes les boîtes aux lettres de la Région. Format journal, impression en rotative économique. Elle repasse en deux couleurs. 2007 La Lettre retrouve ses couleurs. 2010 Jean-Paul Denanot est réélu président de Région. 2010 Une étude de lectorat montre que la Lettre est le premier outil d’information sur l’action régionale. Nouvelle formule du journal : nouvelles rubriques, place à l’humain.

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ILS FONT LE LIMOUSIN

© JC DUPUY

Une success story limousine INNOVANT Rémi Noguéra a fondé Céradrop

en sortant de l’université de Limoges. L’entreprise multiplie les innovations.

Rémi Noguéra a les épaules plutôt solides. Il n’a que 34 ans mais il est déjà le directeur général d’une société de 12 personnes. C’est avec sa thèse et un brevet qu’il s’est lancé dans l’aventure il y a 6 ans déjà. Céradrop est spécialisée dans la production de machine d’impression pour l’électronique. « Demain, explique le directeur de Céradrop, les objets comme les panneaux solaires de troisième génération ou les futures télévisions seront souples, pliables et dépliables, comme un journal...  cette nouvelle technologie, en cours de développement, va néces­siter l’utilisation de microcomposants imprimés à partir

Rémi Noguéra, fondateur de Céradrop‚ est spécialisé dans l’impression céramique en trois dimensions.

de matériaux variés, dont la  part importante de son budget céramique. » C’est là le cœur de à la recherche et au développemétier de Céradrop. ment dans des domaines tels que l’électronique et les nouvelles technologies pour l’énergie (phoEurêka « Je suis un Limousin revenu en tovoltaïque, pile à combustible). Limousin » explique le jeune chef « Nous sommes présents dans d’entreprise. Né à Tulle, après un plusieurs projets de recherche bac scientifique, il a poursuivi ses à l’échelle européenne et nous études à l’université de Limoges travaillons avec les deux pôles de puis à Toulouse, avant de revenir compétitivité régionaux : Elopsys à Limoges pour son doctorat au et le pôle européen de la céraSCPTS (sciences des procédés mique » souligne Rémi. céramiques et des traitements Entre deux salons, indispendes surfaces), un laboratoire du sables pour se faire un nom sur CNRS. « J’ai fondé Céradrop au ces marchés hyper spécialisés, la sein de l’incubateur d’entreprises société poursuit son développejuste après ma thèse, il y a main- ment puisqu’elle est passée de trois salariés à ses débuts à douze tenant près de six ans ». La petite société consacre une aujourd’hui. www.ceradrop.fr

© JC DUPUY

Upper space : une carrure d’avance LE BEAU LABEL Upper space, un regroupement d’entreprises

développe un marché hors norme.

Upper space, un regroupement d’entreprises développe un marché hors norme. L’association s’appelle toujours Forgaillard mais la marque est devenue Upper space, plus vendeuse. Le concept est le même : quelques centimètres d’espace en plus et c’est toute une vie qui change. « Nous nous adressons à tous ceux qui, par choix ou par nécessité, recherchent des produits ou des services avec plus de confort, plus d’aisance et d’esthétique », explique Guy Troncal chargé du développement du projet à la chambre de Commerce et d’Industrie de Brive. « Ce qui est

important, c’est d’arriver à créer une synergie entre les entreprises qui sont souvent complémentaires l’une de l’autre », lance Guy Troncal. Aujourd’hui, environ 150 personnes sont employées par les sociétés du réseau. « Quand on est grand, on bouge plus difficilement. Dans une maison classique, on a toujours tendance à se cogner, observe Anthony Pianezza. Là, on est plus à l’aise », se réjouit le directeur régional des Maisons BabeauSeguin, une des dix entreprises adhérentes au cluster ForGaillard. De leur côté, forts d’une dizaine d’années d’expérience, les Sièges

Kaïlis Design : éthique et interactif Ses deux créateurs défendent une approche éthique et responsable de la communication multimédia.

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sibilisation à l’environnement », indique Guillaume Demaison. Un projet qu’ils ont présenté en 2006 lors du festival international de Webdesign, à Limoges. Ils remporteront le concours. Ce qui leur permettra d’être accompagnés pendant 8 mois par les organisateurs. C’est ainsi que le studio voit le jour en 2007. Il se spécialise dans la stratégie de communication pour internet et supports interactifs. Aujourd’hui,

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grandes et charpentées. Pascal Lapeyre se donne deux ans pour faire de ce réseau une référence. Les entreprises de Forgaillard : l’hôtel-restaurant La Crémaillère (Brive), Les Sièges d’Argentat, Les chaussures Mayzaud (Brive), Distribution médicale (Brive), Les Maisons Babeau-Seguin (Lubersac), La Menuiserie Fauconnet, (Gouzon), Claudine couture (Brive), Chapeline création (Brive et Tulle), les cars Delbos, Les cycles De Carvalho (Brive). www.upper-space.fr

© KAILIS

RENCONTRE Le studio Kaïlis est installé à Limoges.

Kaïlis Design, est le fruit de la rencontre de deux créatifs : Amélie Decharentenay et Guillaume Demaison. Ils ont suivi des études d’art, en plus d’une licence médias interactifs pour Amélie et d’un cursus en communication visuelle pour Guillaume. « Nous avons travaillé ensemble à Angoulême pour une société de création de sites internet. On avait envie de créer un projet basé sur la sen-

d’Argentat proposent également du mobilier sur-mesure. L’entreprise fabrique notamment des fauteuils avec des assises réglables jusqu’à 65 cm de profondeur. « Il y a une réelle demande. En trois ans, on a doublé nos ventes dans ce domaine », assure Pascal Lapeyre, le directeur général de l’entreprise lancée en 1979 et qui vient de commercialiser un canapé avec deux hauteurs de dossiers « pour toute la famille ». Upperspace est plus qu’une marque commerciale, c’est un label qui répond à une charte qualité, une garantie d’espace et de confort pour les personnes

cinq ans après sa création, l’entreprise a plusieurs projets en cours, « mais nous sommes restés fidèles à notre éthique en travaillant pour des clients qui partagent notre démarche écologique ». www.kailis-design.net 06 63 57 35 89 Amélie et Guillaume ont développé une spécialité innovante sur le web : le design sonore.


Un luxe de savoir-faire

© CHARLOTTE RAPP

Treize entreprises constituent un pôle Luxe et Excellence qui emploie plus de 400 personnes en Limousin.

ACTEURS DU LUXE Treize acteurs. Des noms de la porcelaine, l’émail, la tapisserie et la ganterie, bien sûr. Dans la haute couture, les boiseries, les vitraux ou la cosmétique. Le groupement affiche ses ambitions : démontrer qu’en Limousin, il y a des entreprises haut de gamme qui travaillent pour des grands noms du luxe et peuvent même rivaliser avec eux sur certains marchés. « Nous sommes les gardiens d’un savoir-faire », assure Bernard Blaizeau, le président de l’association, bien décidé à « prendre le taureau par les cornes ». À la tête de C 2000, une entreprise limougeaude de haute couture dont les 32 « petites mains » œuvrent pour Chanel, Dior ou Hermès, il voit dans Luxe et excellence la solution pour former en interne

les prochaines générations car « les savoir-faire sont en train de se perdre. Leur transmission est très importante », remarque Marie Lees, chargée de mission Luxe et Excellence à la chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Vienne. Ne plus rester isolé

Les acteurs du luxe s’épaulent pour satisfaire certaines commandes. Un élément de cuir sur une robe pose problème ? Weston conseille C 2000. Un cordon de satin sur un accessoire en porcelaine et C 2000 donne à son tour un coup de pouce aux Porcelaines Laplagne. D’autant que « même le luxe a été frappé par la crise », avoue Bernard Blaizeau. « Le secteur se regroupe pour survivre et être plus fort à la sortie. » Car les

entreprises limousines souhaitent voler de leurs propres ailes. Les créations Ratinaud, installées à Limoges, travaillent pour les joailliers de la place Vendôme à Paris. « Ils ont décidé de franchir le pas et de vendre aux particuliers et à l’export. Certains pays émergents ont un dynamisme qui n’a rien à voir avec l’Europe », observe le président de Luxe et Excellence. C’est la chambre de commerce et d’industrie de Limoges et de la Haute-Vienne qui porte l’association. Les membres : Agnelle, Chapal, Atelier Pinton, Galerie Christel, C2000, Création Ratineau, Vitraux Guinot, JeanLouis Coquet, Meubles D’argentat, Émaux Chéron, Sothys, Porcen laine Laplagne, Weston.

Fer de lance Agnelle est un des piliers du secteur du luxe en Limousin. L’entreprise travaille pour les plus grands noms de la haute-couture.

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Solibio : le naturel par la chimie

© CHARLOTTE RAPP

CHIMIE PROPRE Parcours étonnant d’une entreprise

créée par deux chimistes où tout est 100 % naturel.

Jean-Loup Bernard et sa femme ont créé Solibio en 2001. Ces chercheurs, diplômés de chimie, anciens ingénieurs dans le nucléaire, se sont installés en Limousin il y a près de 10 ans. Ils ont créé leur entreprise avec la volonté d’utiliser leurs connaissances en chimie pour vendre des produits propres et biodégradables, qui ne produisent aucun déchet. « Fabriqués pour durer et sans danger pour nous-mêmes et les générations à venir », leurs produits respectent une charte éthique qui met en avant les valeurs humaines et le respect de l’environnement. « En tant que chimistes, nous

connaissons tous les processus de transformation. Dès le début, notre ligne était très claire. Nous avons voulu des produits naturels, qui soient moins chers que les produits synthétiques. » Basée à Solignac et employant 9 salariés, Solibio s’est développée autour de trois activités « qui n’ont rien à voir au final mais restent très proches en chimie » : l’assainissement (améliorer le rendement des fosses septiques, réduire les odeurs…), les travaux sur les huiles végétales (que l’on retrouve dans un anti-poux ou un traitement pour animaux) et une gamme de produits d’entretien « 100 % ressource agricole locale ».

Dernière extension de ces activités, des produits alimentaires très ciblés avec des agriculteurs locaux. Le plus étonnant d’entre eux est sans conteste cette « cahouète » limousine produite à partir de graines de soja grillées, déclinées en excellentes pralines. La cosmétique constitue toujours la principale vitrine de Solibio avec 3 000 flacons produits par jour, 300 clients et plus d’un millier de points de vente en France. La société poursuit son développement en France et à l’étranger. Elle cherche d’ailleurs des agriculteurs sérieux, proches de Solignac, pour l’aider à développer ses projets.

Solibio, La Condamine BP22 87110 Solignac 05 55 00 63 43 www.solibio.com

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ILS FONT LE LIMOUSIN

De toutes les couleurs Yann et Élise Gourdon,

élèvent des brebis, des limousines et… des perroquets, une première dans la région. Depuis trois ans, les jeunes agriculteurs élèvent des couples de perroquets. Dans leur ferme de Verneuil-surVienne, près de Limoges, un bâtiment abrite une vingtaine de volières d’où s’échappent les cris de youyous du Sénégal, de gris du Gabon, de cacatoès, d’amazones et d’Aras. À terme, les deux agriculteurs espèrent compter une trentaine de couples et vendre chaque année une soixantaine de jeunes oiseaux. « Les petits restent avec leurs parents pendant trois semaines et on finit de les élever à la main pour qu’ils s’habituent à l’homme », explique Elise

Le temps des cerises, épicerie itinérante

Gourdon, pas peu fière d’avoir lancé le seul élevage professionnel de ce type en Limousin. Le couple sait où il va. Tous deux sont techniciens agricoles : lui, spécialiste en grande culture, elle, inséminatrice d’ovins. Arrivés voici dix ans en Limousin, ils ont saisi la chance de pouvoir s’installer en 2009 dans une exploitation qu’ils ont convertie en bio pour sa plus grande part. Désormais, ils élèvent brebis, bovins viande, cultivent plus de 100 hectares d’herbe et de céréales et s’imposent comme la référence pour l’élevage de perroquets en région. © VINCENT CHÉDEVILLE

Olivia Garnier Installée à Eymoutiers (87) depuis

une dizaine d’années, Olivia Garnier propose aux habitants du secteur les produits bios de son épicerie. Depuis dix ans, le camion siglé « le Temps des cerises » est bien identifié sur les marchés. De La Croisillesur-Brillance à Felletin, l’épicerie ambulante rayonne à partir d’Eymoutiers. Elle livre aussi sur demande. L’originalité du projet : les produits sont locaux et pour la plupart écologiques. On y trouve aussi bien des cosmétiques bios que des produits d’entretiens biodégradables, « quelques fruits mais pas de légumes pour ne pas concurrencer les étals bios des marchés où je vais. L’idée était de proposer des produits bios sur un territoire sur lequel les consommateurs devaient aller loin pour s’en procurer. J’ai prospecté parmi mes connaissances. Certaines m’ont versé des avances sur leurs achats, pour me per-

mettre de démarrer. » L’entreprise est créée en 2008. « Je voulais que le projet corresponde au territoire », explique Olivia Garnier. C’est pourquoi, les trois premières années, Olivia adhère à la coopérative Cesam-Oxalis. L’esprit de la coopérative était fondamental pour elle. « Nous faisons tous des métiers très différents et j’adore nos rencontres collectives où on se fait bénéficier mutuellement de nos expériences. » L’innovation en matière d’économie solidaire et sociale, Olivia Garnier connaît bien. Avant d’arriver en Limousin, elle a participé à la création de la première ressourcerie de France, dans l’Oise. Elle connaissait bien le tissu local avant de se lancer. « J’ai donc pu tester l’idée de l’activité en envoyant près de 150 mails à mon

carnet d’adresses. J’ai eu une bonne moitié de retour, pour la plupart très positifs. Accompagnée par Cesam, je me suis lancée mais sans vraiment formaliser toutes les démarches. » Dès le premier mois, elle atteignait le chiffre prévisionnel et les clients se sont révélés très fidèles au cours du temps. Dix ans après sa création, « l’épicerie rend un véritable service et elle touche énormément de gens. C’est cela qui compte pour moi ». Son épicerie était la première du genre. Elle reçoit encore des personnes de toute la France intéressées par des projets similaires. Depuis un an Olivia Garnier s’est mise à son propre compte. Elle a enrichi l’épicerie d’une bibliothèque. http://tempsdescerises.org © CHARLOTTE RAPP

L’extraordinaire succès du safran creusois Véronique Lazérat cultive le safran en Creuse depuis

2005. Elle en a fait un phénomène mondial et symbolise l’installation réussie à la campagne. Pas une semaine sans qu’une télé, un journal ou une radio ne s’intéresse à elle. On l’a vue aussi bien aux ÉtatsUnis qu’en Allemagne ou dans les Émirats. Une médiatisation due autant à la personnalité de cette néo-rurale qu’au safran qu’elle produit à Fontanières, en Creuse. Diplômée de l’école de paysage du Breuil, Véronique Lazérat s’est installée en Creuse en 1999 où ses parents ont une maison. Après avoir

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quitté la grisaille parisienne, elle profite de ses congés parentaux pour préparer sa reconversion. Ce sera le safran. En 2005, première récolte, premiers succès. Le safran pousse au-delà de toutes les espérances à Fontanières et ses qualités gustatives sont « les plus élevées au monde ». Très vite, des stagiaires venus du monde entier se pressent dans les stages que Véronique organise. Elle propose des

bulbes de crocus à la vente et fait des émules, tous conquis par son succès et sa personnalité. L’exploitation se développe et Véronique embauche car l’or rouge comme on le surnomme (30 000 euros le kilo !) réclame beaucoup de travail : « ce sont des journées de 15 à 18 heures en moyenne, sept jours sur sept, mais c’est une passion, alors… ». www.safrandefrance.fr


Entraide-service : des prestations clé en main amandine auxéméry a su développer en trois ans, à Nexon en Haute-Vienne, sa toute jeune

entreprise de service, pour en faire une structure en pleine croissance. C’est en septembre 2009 que la vie professionnelle d’Amandine Auxéméry a pris un tournant décisif. C’est à cette période qu’elle décide de prendre un congé sabbatique pour créer sa propre entreprise. Son objectif, s’installer sur son lieu d’enfance, à Nexon. « Jusqu’en septembre 2009 j’étais ingénieure à la SNCF. Je travaillais à Rouen. Je voulais revenir en Limousin où j’ai fait une grande partie de mes études, et plus exactement à Nexon où j’ai grandi » indique la jeune femme. L’activité de son entreprise lui paraît évidente, aimant le relationnel, le service à la personne s’impose naturellement. Elle réalise donc une étude de marché et détermine les activités à proposer. Cela sera dans un premier temps le ménage, le jardinage, le bricolage, le soutien scolaire et informatique et la garde d’enfants de

plus de trois ans. Pour démarrer son activité elle peut compter sur un prêt bancaire et sur une subvention régionale, dans le cadre de 110 projets pour les jeunes. Elle gère tout toute seule les premiers mois. Mais face à l’explosion des demandes elle recrute six employés. « J’étais persuadée du bien fondé de ma démarche, Nexon est un bassin dynamique qui essaie de se rajeunir. Aujourd’hui je viens d’obtenir mon agrément total. Je vais pouvoir m’occuper des personnes âgées et des enfants de moins de trois ans. Il va falloir deux personnes supplémentaires pour le lancement de ces nouvelles activités » estime Amandine Auxéméry. S’installer à Nexon était un choix affectif mais aussi l’occasion de répondre à un besoin. « La ville est située à mi-chemin entre Limoges et Saint-Yrieix, proposer un service

© CHARLOTTE RAPP

complet dans cette zone rurale où il n’y a que peu de choses ne pouvait pas être une erreur. L’entreprise ne pouvait, en théorie, que se développer, puisque nous intervenons localement ». Le concept d’Entraide service est de proposer des prestations clé en main. « Nous arrivons chez les gens, pour faire le ménage par exemple, avec tout le matériel : produits ménagers, aspirateur etc. » Amandine Auxéméry a aussi choisi d’embaucher localement, « nous pouvons intervenir en urgence pour les gardes d’enfants, il faut du personnel qui puisse donc répondre très rapidement. » Cette année, Entraide-service a déjà proposé ses prestations à 150 personnes. www.entraide-services.fr

Une humaniste convaincue Élisa Mazière, une Limougeaude de 25 ans, consacre

sa vie professionnelle à aider les autres. L’humanitaire, pour Élisa Mazière, c’est une évidence. Elle occupe d’ailleurs un emploi associatif pour deux associations humanitaires, « rien à voir avec mes études, j’ai un BTS comptabilité ». L’humanitaire, la jeune femme s’y est intéressée après avoir fait son service volontaire européen (SVE), en Espagne pendant sept mois. « J’ai

travaillé pour la Croix-Rouge, ça a été une découverte. J’ai eu envie de continuer dans cette voie. J’ai aimé pouvoir aider des personnes venues de différents endroits, cela m’a confronté à des choses que je ne connaissais pas ». De retour à Limoges, Élisa Mazière a prospecté différentes associations. C’est finalement Altéa France en Limousin, une

ONG qui gère entre autres le SVE, qui lui donne sa chance. « J’y occupe un emploi à mi-temps, je fais un autre mi-temps pour les Pompiers de l’Urgence Internationale ». Aujourd’hui cela fait deux ans qu’elle travaille pour ces deux associations limousines. Elle espère pouvoir y travailler encore longtemps.

© CHARLOTTE RAPP

« Le jardin de Lydie » Lydie Dumas a installé il y a six ans

son jardin à Bilhac, au sud-est de la Corrèze.

Ingénieure en agriculture de formation, Lydie Dumas a d’abord été formatrice et directrice adjointe d’un CFA. Alors qu’elle attendait son premier enfant, elle décide de reprendre une exploitation agricole. Le projet de cette Lotoise originaire de Saint-Céré n’aboutira pas. Loin de se décourager, elle poursuit son rêve. « Pendant mes études je me suis intéressée aux fleurs. J’avais toujours l’envie de m’installer, mais pour faire de la fleur coupée. Et je ne voulais pas d’un établissement horticole classique, je me suis donc orientée

vers la jardinerie et c’est finalement la clientèle qui m’a guidée ». C’est à Bilhac dans la zone artisanale qu’elle s’installe, « je connais bien le maire, ça a facilité l’installation ». Aujourd’hui l’activité du « jardin de Lydie », c’est 40 % de fleurs et 60 % de jardinerie. Depuis sa création en octobre 2006, son chiffre d’affaires a progressé de 50 %. « Ce n’est pas énorme mais c’est une progression régulière et constante ». L’entreprise a créé un emploi il y a un an. www.aujardindelydie.com 05 65 14 01 76

N° 100 DÉCEMBRE 2012 La lettre du limousin

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© NADAUD, KOKEL, DUPUY, crt

L’ODYSSÉE D D’UNE MARQUE Le Limousin affiche une ambition forte : renforcer son attractivité et son rayonnement. Vingt-deux partenaires ont travaillé à la création d’une marque partagée Limousin et ont abouti à un résultat que tous les Limousins peuvent s’approprier. 8

La lettre du limousiN N° 100 DÉCEMBRE 2012

eux ans de travaux, des milliers de personnes consultées, des spécialistes de tous les domaines interviewés… et une façon de faire unique, à la Limousine. Ce sont les dessous du projet Limousin osez la différence. Pour Sylvie Achard, conseillère régionale chargée du dossier, « il y a une véritable fierté d’appartenance à la région, un appétit très fort de revendication limousine qui cherche à s’exprimer. « Tout est là ! » C’est ce qu’on ne cesse de nous répéter dans toutes les réunions publiques. Il fallait donc créer un outil qui permette de rassembler toutes ces volontés. C’est ce travail qui nous a permis d’aboutir à Limousin, osez la différence. » « Nous devons montrer un autre visage du Limousin, plus en phase avec ce qu’il est vraiment » insiste Sylvie Achard. En effet, le Limousin a beaucoup changé sans que l’on mesure toujours ce changement. Depuis le début des années 2000, il attire de nouveaux arrivants, jusqu’à être passé 7e région la plus attractive de France. La raison est biensûr à chercher dans la qualité

de vie qu’il offre, devenue rare ailleurs. Mais également dans son dynamisme économique ou culturel. Pour Jean-Pierre Karaquillo, directeur du Centre de droit et d’économie du sport qui a participé aux travaux sur la marque Limousin « l’enjeu pour le Limousin est exactement de persuader ses habitants et ceux qui n’y vivent pas qu’il est une terre d’innovations reconnue et appréciée, un lieu d’accueil incomparable par la diversité et la pureté de ses richesses mais aussi, le reflet vers l’extérieur de savoir faire et de savoir être recherchés. » Emmanuel Gérard, directeur de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé, également partenaire de la première heure peut rajouter « C’est toute notre région qui doit être ainsi reconnue comme une terre d’accueil de créateurs, une terre de savoir-faire emblématiques de l’excellence à la française ». C’est autour de cette vision que ce sont accordés les 22 structures qui ont créé la marque Limousin, celle d’un territoire qui possède toutes les qualités qu’on attend en ce début de XXIe siècle qui donne envie d’y vivre.


TROIS QUESTIONS À… Jean-Paul Denanot président du conseil régional du Limousin

« C’est chacune des forces vives du Limousin qui doit contribuer à développer cette attractivité et qui doit nourrir l’image du Limousin. » Pourquoi faire de l’attractivité du Limousin un chantier à part entière ? Cette mission découle naturellement des compé­ tences régionales, que ce soit le développement économique dont le tourisme est une partie, l’accueil de nouvelles popula­ tions ou encore le développement culturel. Aujourd’hui, l’attractivité d’un territoire, sa capacité à rayonner, c’està-dire à faire connaître ce qu’il peut offrir dans différents domaines, est un champ important et nécessaire de l’action publique. Nous attendons de notre action des retombées favorables dans tous les secteurs. C’est à une dynamique commune que vous en appelez ? En effet, c’est chacune des forces vives du Limousin qui doit contribuer à développer cette attractivité et qui doit nourrir l’image du Limousin.

Le moment nous paraît venu de réinventer l’appartenance limousine et la manière de l’affirmer »

Le travail sur cette nouvelle image du Limousin a été mené en partenariat avec vingt deux acteurs représentatifs de leur secteur d’activité, dès le début des travaux, pour que ceux-ci soient indiscutables et que chacun puisse s’y retrouver. Cette marque Limousin à laquelle ils ont abouti, est articulée autour de valeurs communes, une volonté de faire ensemble et surtout l’ambition de promouvoir le Limousin. Comme le résume Alexis Mons, directeur général délégué d’Emakina.fr, membre fondateur de la marque, « le moment nous paraît venu de réinventer l’appartenance limousine et la manière de l’affirmer, alors

que le monde change et que le  Limousin n’est pas en reste. Cette marque est l’occasion de se projeter dans l’avenir collectivement. » L’objectif que se sont donnés les partenaires, c’est Stéphane Canarias, directeur général de l’office de tourisme de Brive et son Pays, très engagé dans la démarche, qui le synthétise « apprendre à travailler ensemble à l’échelle d’un territoire culturel mais aussi commercial commun. Dans un premier temps, faire de nos structures et de nos colla­ borateurs les premiers ambassa­ deurs du territoire, puis dans un  second temps, nous inscrire dans un dispositif de partage de la marque Limousin et de ses  valeurs. ».

Quel outil proposez-vous ? C’est bien sûr la marque partagée Limousin qui est l’outil privilégié de cette dynamique. La Région a mené ce projet avec vingt-deux acteurs du territoire. La marque Limousin est née dans la concertation. Elle est désormais un bien commun des Limousins qu’il nous faut déployer et faire grandir ensemble. C’est parce que nous serons nombreux à être partenaires, ambassa­ deurs ou supporters de la marque partagée Limousin que le discours du Limousin sera entendu.

Le groupe des vingt-deux partenaires, qui ont créé la marque Limousin, osez la différence. La Région Limousin

Le groupe Legrand

La chaîne Demain

La chambre régionale de métiers du Limousin

Bernardaud

Emakina, agence de marketing numérique

La chambre de commerce et d’industrie régionale du Limousin

www.sothys.com

www.region-limousin.fr

Vision collective

C’est grâce au dynamisme de chacun, à ses projets innovants, sa manière d’en parler, de se raconter que l’image du Limousin grandira. C’est en additionnant les efforts de chacun que nous pourrons valoriser les réussites limousines, l’excellence, les savoir-faire et les talents qui s’expriment sur le territoire et qui constituent les fers de lance de sa notoriété.

www.crma-limousin.fr

www.limousin.cci.fr

L’Université de Limoges www.unilim.fr

Le CHU de Limoges

www.chu-limoges.fr

Le Centre du droit et d‚économie du sport www.cdes.fr

La cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé d’Aubusson blog.cite-tapisserie.com

La fondation Laborie

www.fondationlaborie.com

www.legrand.fr

www.demain.fr

www.bernardaud.fr

Sothys

www.emakina.fr

Le Comité régional du tourisme Limousin

Sauthon

www.sauthon.com

www.tourismelimousin.com

Le pôle de compétitivité des hautes technologies Elopsys

L’office du tourisme de Brive

Le pôle européen de la Céramique

www.maisondulimousin.com

www.elopsys.fr

www.cerameurop.com

L’Association limousine des industries alimentaires (ALIA)

produitenlimousin.jeblog.fr

Le Comité de promotion des produits agricoles et alimentaires du Limousin

www.brive-tourisme.com

La maison du Limousin à Paris L’Agence de valorisation économique et culturelle du Limousin www.avec-limousin.fr

Limousin Expansion, agence régionale de développement du Limousin www.limousin-expansion

www.viandesetpommesdulimousin.com

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DOSSIER

L’image du limousin : les points clés à retenir L’ensemble du travail sur l’image du Limousin s’est fondé sur le portrait identitaire réalisé par le comité régional du tourisme : 10 mois d’enquête détaillée sur le Limousin pour le caractériser sous toutes ses facettes. C’est ce travail qui a permis d’aboutir à « Limousin, osez la différence ». Cette marque Limousin va permettre à chacun de valoriser notre région à son niveau : entreprise, association, habitant...

Un signe identitaire comme bannière Le « L » du Limousin est le point de départ de la création du signe identitaire de la marque Limousin. Son dessin géométrique s’inspire des motifs héraldiques, les motifs en damier que l’on retrouve sur certains blasons comme celui de Corrèze ou d’anciennes familles. Sa forme renvoie aussi à l’équerre des bâtisseurs et il offre une lecture en relief pour rappeler le relief Limousin. Le contraste des couleurs évoque le vitrail, l’émail. Sa composition (deux L stylisés) crée un mouvement circulaire pour traduire l’idée d’échange, de dynamique. Naturellement, le vert, couleur identitaire du Limousin domine.

= Singulièrement ÉTONNANT

Singulièrement INNOVANT

Une autre idée DES VACANCES

Autrement PERFORMANT

Les valeurs du Limousin Le travail sur le portrait identitaire a permis de dégager des valeurs emblématiques pour notre région. Solidarité : le Limousin est historiquement une terre de coopération et de partage, qualités qui donnent du sens aux projets menés par ses habitants. Dynamisme : le Limousin jouit d’un tissu entrepreneurial important, riche et vivant. La mutualisation des savoir-faire facilite son ouverture dans la compétition

internationale. Engagement : l’audace et le courage des Limousins, terre de résistance, sont des éléments fondamentaux et caractéristiques du territoire. Harmonie : habiter le Limousin, c’est aussi connaître un certain équilibre de vie, une sérénité assurant un bien-être reconnu. Innovation : université, recherche, pôles de compétitivité uniques, initiatives pilotes, etc. : le Limousin est un terreau de

créativité et de collaboration. Naturalité : alliant authenticité et simplicité, le Limousin est une terre « nature ». Compétitivité : terre d’excellence, aux savoir-faire et aux compétences reconnus, le Limousin est aussi le berceau de réussites internationales, et la qualité de ses produits est largement reconnue.

Une signature : Limousin, Osez la différence Le Limousin, c’est une autre manière de penser, construite sur l’engagement, la solidarité et la confiance. Une manière différente d’entreprendre et d’innover, basée sur l’excellence des savoir-faire. Une autre manière de vivre, en harmonie avec son temps et son environnement. Une manière étonnante de voyager, faite de découvertes et de rencontres.

De nouveaux sites internet pour porter un autre regard sur le Limousin La maison du Limousin à Paris vient de refaire son site aux couleurs de la marque. Elle assume plus que jamais son rôle d’ambassade parisienne du Limousin.

En décembre, Le comité régional du tourisme lance un site Internet dédié à tous ceux qui veulent vivre des aventures en Famille en Limousin. limousinenfamille.com

maisondulimousin.com

Sorti cet été, Séjours en Limousin offre un « autre voyage » en Limousin et fait découvrir ses trésors cachés. Sejourenlimousin.com

Culture-en-limousin annonce 8000 manifestations par an. Plus lisible, plus esthétique, plus fonctionnelle sa nouvelle version permet d’accéder plus facilement à l’information culturelle. Sortir, découvrir et s’informer en sont les maîtres mots. culture-en-limousin.fr

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La lettre du limousiN N° 100 DÉCEMBRE 2012

Le site de la marque Limousin pour tout savoir sur le projet, l’identité du Limousin, les démarches d’adhésion, les partenaires… marquelimousin.fr

Le Limousin est un territoire singulier qui propose un projet économique et touristique innovant, inscrit dans une dynamique globale, fondé sur le lien entre l’histoire, les valeurs du territoire et ses savoirfaire, un mode de vie en opposition aux excès de l’urbanisation.


L’avis de... Joël Gayet directeur de la chaire « Attractivité et Nouveau Marketing Territorial » à Sciences-Pô Aix-en-Provence Qu’est ce qu’on appelle « attractivité d’un territoire » ? L’attractivité d’un territoire, c’est sa capacité à promouvoir son offre et à attirer sur place, d’une manière ponctuelle ou permanente, de nouveaux habitants, des entreprises, des capitaux, des touristes, des congressistes, des étudiants… C’est le rayonnement du territoire au-delà de ses frontières. L’attractivité, ce n’est donc pas une simple image du territoire mais aussi la manière dont il organise son offre, se mobilise et se met en scène. Comment travailler sur ce rayonnement ? Un territoire n’est pas un « produit » que l’on peut modifier à loisir pour correspondre à des attentes d’investisseurs ou de consommateurs comme le ferait une entreprise privée. Il s’inscrit dans une certaine vision du monde qu’il doit défendre et possède certaines caractéris­ tiques et traits identitaires spécifiques sur lesquelles il faut s’appuyer pour le démarquer des autres et se doter d’une véritable valeur ajoutée. Les études sur le tourisme en Limousin par exemple, montrent que votre région est en phase avec des attentes fortes de tourisme vert. Le travail sur le rayonnement consistera ici à structurer, regrouper et organiser l’ensemble de ces hébergements en les dotant d’un supplément d’âme propre au Limousin pour les proposer directement à ceux qui les recherchent.

Il s’agit donc d’un appel à un travail en réseau ? Effectivement, pour résoudre le problème de leur attractivité, les territoires ont avant tout besoin de se fédérer et de s’organiser en interne pour créer de l’intelligence collective autour de projets communs. Cela ne passe pas en premier lieu par un logo, une marque ou un concept mais c’est d’abord l’expression d’une vision exprimée de ce que l’on veut pour ce territoire et de l’ambition que l’on partage pour lui. En fait, mettre en œuvre une politique d’attractivité, c’est d’abord et avant tout créer un mouvement. La marque n’est qu’un symbole, un « drapeau », derrière lequel on se regroupe… Dans ce cas, quand peut-on dire qu’une marque de territoire est pertinente ? Une marque de territoire est pertinente et puissante quand elle peut s’appuyer sur une véritable identité. Le travail qui a été mené en Limousin le montre bien : l’identité du territoire est le principal facteur de cette pertinence, qu’elle s’exprime par des valeurs partagées et le sentiment d’appartenance des ses habitants à un destin commun ou par la perception qu’en ont les visiteurs. Plus vous plongez profondément dans l’identité d’un territoire, ce qui a été fait dans le « Portrait identitaire du Limousin », plus vous pouvez fédérer en interne et plus vous possédez des arguments spécifiques pour vous démarquer des autres et rayonner vers l’extérieur. C’est cette base identitaire dans laquelle chacun peut se reconnaître qui assure le fondement, la légitimité et la n force d’une marque.

QUESTIONS & rÉponseS Une marque partagée, qu’est-ce que c’est ?

C’est d’abord un langage commun pour tous les acteurs d’un territoire qui souhaite le promouvoir. La marque s’appuie sur un socle de valeurs issues de l’identité du territoire. Ces valeurs sont traduites en langage graphique (logo, couleurs, visuels…) et dans un vocabulaire propre (mots, expressions…). C’est ce langage commun qui permet d’identifier de façon positive le territoire à l’extérieur de ses frontières.

Une marque territoriale, pour quoi faire ?

La volonté de créer une marque régionale est née d’un constat partagé unanimement : le déficit de connaissance du Limousin à l’extérieur de la région et le décalage entre

l’image perçue et la réalité du Limousin d’aujourd’hui. À travers la création d’une marque, le Limousin veut relever plusieurs défis : se faire connaître, se démarquer dans la concurrence entre les territoires, séduire les touristes et les entreprises, mais aussi rassembler localement autour d’une même identité.

Comment adhérer ?

Il suffit de remplir le formulaire d’adhésion téléchargeable sur www.marquelimousin.fr et de le renvoyer signé à l’adresse indiquée. C’est le comité de marque qui décidera de votre adhésion. Après la décision du comité de marque, vous recevrez un kit d’utilisation de la marque ainsi qu’une invitation à un atelier de travail pour vous aider à mieux utiliser la marque.

Comment utiliser la marque ?

La marque n’a pas vocation à se substituer aux identités graphiques de ceux qui veulent l’adopter. Elle permet à chacun de l’utiliser sans mettre en péril sa propre identité. Le guide de marque est l’outil pratique qui donne l’ensemble des éléments de l’univers de la marque Limousin. À l’inverse d’une « charte graphique » qui « fige » la marque, limite sa créativité et constitue une contrainte pour les différents acteurs d’un territoire, les recommandations et prescriptions du guide de marque sont ouvertes et adaptables en fonction de chaque contexte. Le guide est téléchargeable sur www.marquelimousin.fr

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politique

LES cinq tribunes des groupes du conseil régional parti socialiste groupe présidé par

Gérard Vandenbroucke conseillers régionaux Sylvie Achard Sylvie Aucouturier-Vaugelade Gérard Audouze Catherine Beaubatie Patricia Bordas Stéphane Cambou Christèle Coursat Nathalie Delcouderc-Juillard Jean-Paul Denanot Shamira Kasri Alain Lagarde Catherine L’Official Armelle Martin Gilles Pallier Philippe Reilhac Michèle Reliat Jean-Marie Rougier Bernard Roux Andréa BROUILLE Claude Trémouille

Parler clair, agir fort ! Elle est pour le moins surprenante, cette avalanche de leçons dont nous accable jour après jour une droite tout juste sortie d’une déroute cinglante, et dont les orientations ont été refoulées, voici six mois à peine, par nos concitoyens. N’est-il pas invraisemblable d’entendre aujourd’hui ceux-là même qui hier ont accéléré les déficits, multiplier les outrances sur ceux que le pays a choisis pour les remplacer ! Dans la « terrible guerre fratricide (!) « qui les déchire, les orphelins de N. Sarkozy instruisent à longueur de surenchères des procès en incompétence, en illégitimité même, à l’égard du gouverne­ ment, balayant dans une surprenante amnésie leurs incohérences d’hier, leur échec pourtant cuisant. Pour nous, pas question de parler langue de bois, de nier les difficultés qu’impose la réalité : le Président et le gouvernement, faut-il le rappe­ ler, ont trouvé voici six mois un pays au bord de la récession, des usines en sursis, un inves­tissement en berne, un chômage en vertigineuse ascension. Leur premier mérite aura été de remettre un peu de justice dans tant d’incohérence, de réhabiliter le respect dans les relations sociales, de réintroduire la confiance entre l’État et les collectivités. Des mots, diront certains, mais

des mots en mouvement, et des actes déjà : Comment ne pas être satisfaits de voir engagée une nouvelle étape de décentralisation et plus de responsabilités confiées aux Régions, mieux à même que l’État, mais sans se couper de l’État, de traiter les problèmes de formation et d’orientation, de renforcer le tissu économique, d’accompagner l’aménagement des territoires, le développement des services. Assurer les formations, orienter vers les secteurs en mal de com-

d’euros supplémentaires le budget des investissements liés à l’activité des entreprises et multiplié leurs possibilités d’accès aux financements. Si ces dispositions ont été très efficaces, elles n’ont pu encore donner leur pleine mesure, et dans un contexte de lourde dégradation économique, c’est à une très forte chute des investissements d’entreprises que nous avons assisté. Alors, nous agissons : pour répondre à l’urgence qu’impose la situation, 14 M. d’euros

Qui dira que le Limousin manque d’ambition, de réactivité, ou que sa vision de l’avenir est étriquée… certainement pas les entreprises concernées directement par ce plan de relance, bâtiment et travaux publics en tête. Certainement pas les Limousins ! »

pétences, renforcer le financement des entreprises créatrices d’emplois, accompagner PME vers de nouveaux marchés, investir dans l’innovation, travailler aussi au développement d’une économie de proximité, retrouver de la croissance, donc de l’emploi, et relancer les chantiers de la compétitivité, autant de missions à accomplir ensemble. La gravité de la situation économique exige un engagement total de tous au service du redressement : Nous avons naguère « dopé » d’une dizaine de millions

viennent d’être affectés à un Plan de relance, afin de contribuer, en complément des investissements déjà prévus, à redynamiser la demande régionale. Oui, nous agissons, avec réalisme, volontarisme, en identifiant des secteurs prioritaires, des interventions pouvant avoir des retombées économiques locales fortes. Nous agissons, cohérents avec les objectifs de notre politique régionale : accélérer la transition énergétique, activer le développement des communications, de l’économie

numérique, de l’économie du savoir… donner toute sa place au Limousin dans le monde de demain. 14 M. d’euros, certains diront que ce n’est pas assez… Laissons les rabâcher, laissons les pleurnicher, laissons les critiquer, ces éternels « y a qu’à », ces sempiternels « faut qu’on »… jamais à court « d’idées », toujours à court d’actions… Nous, nous travaillons, et c’est « à bras-le-corps » que nous prenons les problèmes : 14 M. d’euros donc, qui viennent s’ajouter aux investissements déjà prévus, c’est 6 M. d’euros supplémentaires pour des commandes de travaux d’efficacité énergétique (2 de plus pour les lycées, 3 pour les bâtiments publics, 1 pour les bâtiments industriels), c’est 3 M d’euros pour des travaux d’accélération du déploiement du très haut débit, 3,5 pour des travaux liés aux formations sanitaires et sociales, 1,5 pour le projet Cyclotron de valorisation de la recherche… Qui dira que le Limousin manque d’ambition, de réactivité, ou que sa vision de l’avenir est étriquée… certainement pas les entreprises concernées directement par ce plan de relance, bâtiment et travaux publics en tête. Certainement pas les Limousins !

Pour contacter le groupe du Parti Socialiste tél. : 05 55 45 00 77 - www.socialistes-limousin.fr

union pour un mouvement populaire groupe présidé par

Raymond Archer conseillers régionaux Jean-Paul Adenis Françoise Beziat Francis Comby Marie-Claude Lainez Frédérique Meunier Michèle Suchaud Jean-Pierre Tronche Nathalie Villeneuve-Delage Vincent Turpinat

Questions sans réponse ! Et Silences ! Le groupe UMP et Apparentés s’exprime et pose des questions lors des séances plénières. Or, la réalité est que l’exécutif ne répond que rarement ou qu’il pratique l’évitement. Prenons le cas de la séance plénière du 16 octobre. Sur la base des observations définitives du Rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) : - Puisque la CRC souligne le poids des emprunts à taux variable, nous avons demandé le tableau des emprunts par nature : taux fixe, taux variable, par maturité et taux. - Devant le constat sur les écarts dans les dépenses de fonctionnement des lycées nous avons demandé un grand plan d’ensemble de rénovation, d’économie d’énergie, de réhabilitation, d’équipements en gymnase, en labo, en amphi alors que la majorité se

contente de travaux au coup par coup dans quelques-uns. Notre plan de relance aurait eu une autre allure que ce simple « plan de communication de retour de vacances » à 14 millions dont une grande partie préexiste. Et, il aurait relancé l’emploi dans le secteur du bâtiment. Il y avait l’argent comme dirait le président ! Puisqu’il aura annulé 40 millions d’emprunt en 2012 ! - Face au constat sur la durée d’instruction des demandes d’aides aux entreprises (8 mois) et sur le délai de versement de ces aides (6 à 8 ) mois qu’allait faire l’exécutif ? La nouvelle convention TER et le bilan TER 2011, nous ont permis de souligner sans réaction de l’exécutif, que : - La négociation n’a pas fait économiser 10 millions, mais qu’elle augmente de 6 millions par rapport à la précédente.

Pour contacter le groupe UMP, tél. : 05 55 45 19 38

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La lettre du limousiN N° 100 DÉCEMBRE 2012

- Chaque année, depuis 11 ans, le reste à charge pour la Région, donc pour les contribuables limousins s’accroît passant de 10 à 16 millions pour un total de 150 millions. C’est une décentralisation de gauche

30 septembre du budget 2012 comme nous le faisons chaque année. Rien ! Espérons ! L’exécutif déclare que le nombre d’entreprises appelant le soutien du conseil régional a connu une contraction

La communication sur un petit plan de relance ne suffira pas à relancer l’emploi en Limousin alors que le taux de chômage a augmenté de 10 % en un an ! ».

qui aura coûté cher ! C’est plus de 10 plans de relance ! Mais ça, on ne vous le dit pas ! Nous avons demandé à l’exécutif quand allait-il tenir son engagement de l’an dernier à la même époque, par lequel il déclarait « qu’il n’allait pas continuer longtemps à financer les lignes TER déficitaires » ? Sur la base des orientations budgétaires, nous avons réclamé le tableau d’exécution au

en 2012. C’est le constat de l’inefficacité des dispositifs en direction des entreprises. Et pourtant le massacre de l’investissement continue : la section d’investissement est en baisse de 3,2 millions et la section de fonctionnement est en hausse de 12,6 millions. Le poids des dépenses d’investissement dans le budget diminue de 31,8 % à 30,5 % alors que la moyenne des Régions françaises est à 36 %.


europe écologie LES VERTS groupe présidé par

marc horvat conseillers régionaux Jean-Bernard Damiens Ghilaine Jeannot-Pagès

Le monde du silence Gilles-Éric Seralini et son équipe ont étudié les effets d’un organisme génétiquement modifié, pour la première fois sur une durée longue. Les résultats obtenus sont confondants : les OGM, tout comme le traitement phytosanitaire Roundup qui leur est associé, présentent des effets notables sur l’apparition de cancers. L’étude paraît dans « food and chemical toxicology » dont le comité de lecture est prestigieux. La Russie et l’Inde prennent des mesures d’urgence, ailleurs le débat s’étend.

En France, les institutions scientifiques et les lobbies organisent une campagne de dénigrement sans précédent depuis les campagnes de promotion du tabac, de l’amiante ou du Bisphenol A (dont l’ex-ministre de l’environ­ nement Kosciusko-Morizet faisait encore l’apologie l’année passée dans un débat télévisé), du nucléaire, des ondes électromagnétiques, des pesti­ cides. Pesticides qui ont été « couverts » par les plus hautes instances scientifiques malgré la généralisation des messages

d’alertes sur la dangerosité avérée des molécules lancés par des scientifiques courageux guidés par la connaissance du monde plutôt que par la reconnaissance du beau monde. Le professeur Seralini en est un, il a travaillé quatre années dans le plus grand secret, jusqu’à la publication de l’article, dans la crainte que les puissantes voix qui se sont élevées depuis n’empêchent la parution et imposent le silence. Ce silence criminel a une chance de s’éteindre si nos députés votent la loi qui

Il ne peut pas être de démocratie sans connaissance et il n’y a aucune sagesse à s’aveugler »

permettra enfin aux « lanceurs d’alertes » de s’exprimer pour notre sécurité à tous contre les puissances de dissimulation de l’argent roi, et que les moyens soient mis pour s’en assurer. Il ne peut pas être de démocratie sans connaissance et il n’y a aucune sagesse à s’aveugler.

Pour contacter le groupe Europe Écologie Les Verts, tél. : 05 55 45 17 22

ADS MEL groupe présidé par

Jacqueline Lhomme-Léoment Alternative Démocratie SocialistE

conseiller régional jean daniel mouvement écologiste limousin

« Allons de l’avant » Les collectivités sont dans l’attente d’une nouvelle décentralisation, d’un nouveau cadre juridique, d’un nouveau contexte fiscal qui leur redonne confiance, ambition et capacités d’action. La participation des Régions à l’effort national, je la conçois pour ma part de façon dynamique à l’image de la politique que nous mettons en place ici avec notre programme 2012-2013 d’initiatives pour la croissance et l’em-

ter, de renforcer le Limousin et ses entreprises, d’améliorer La participation la situation de l’emploi. des Régions à l’effort Je veux aussi réaffirmer national, je la conçois pour ma part de façon dynamique. » le besoin que nous avons de nos éleveurs. Ils méritent une autre ploi. Ces 14 millions d’euros pour politique. Alors que la demande européenne et mondiale en accélérer la transition écologique viandes va continuer de croître et énergétique, pour activer assez fortement, on constate le développement économique, permettront je l’espère, de confor- aujourd’hui en Europe un léger

déficit en production de viandes bovines et un beaucoup plus fort en production ovine. L’élevage est essentiel pour nourrir, pour l’emploi en milieu rural et le bon entretien des paysages. Le Limousin a une carte à jouer pour peu que se négocie une nouvelle PAC qui donne aux éleveurs des perspectives de revenus stables.

Pour contacter le groupe Alternative démocratie socialiste et Mouvement écologiste Limousin, tél. : 05 55 45 19 45

LIMOUSIN terre de gauche Parti communiste français Parti de gauche gauche anticapitaliste

groupe présidé par

Christian Audouin conseillers régionaux Stéphane Lajaumont Véronique Momenteau Laurence Pache Joël Ratier Pascale Rome

« Plan de relance » et austérité : quelle cohérence ? Le ralentissement de l’activité économique se confirme en Limousin : les défaillances d’entreprises se multiplient et le chômage connaît une forte hausse en cette fin d’année. Pour essayer d’atténuer les effets de la crise, le conseil régional a voté lors de la séance plénière du 16 octobre un « plan de relance » modeste, doté de 14 millions d’euros. Le groupe Limousin Terre de Gauche a voté ces crédits, considérant qu’ils pourraient conduire à consolider ou créer des emplois, en finançant des investissements d’intérêt collectif. Il ne s’agit toutefois pas l à d’un effort budgétaire supplémentaire mais d’un simple redéploiement de

crédits programmés et non utilisés au titre du budget 2012. Ces crédits seront-ils reconduits l’an prochain ? Interpellé par le groupe, le Président de Région n’a pas exclu cette hypothèse, sans prendre cependant d’engagement ferme, arguant des contraintes qui pèsent sur le budget régional. Et c’est bien là que le bât blesse. Alors que l’État invite les collectivités locales à jouer les pompiers pour relancer l’activité sur tout le territoire, il mène une politique inverse ! Le gouvernement inscrit – sans débat démocratique – la France dans le cadre d’une Europe de l’austérité par un traité qui exige une politique de réduction des dépenses

publiques. Et il acte un gel des dotations aux collectivités pour 2013 et une baisse de 1,5 milliards sur les deux exercices suivants. Quelles que soient les bonnes intentions affichées, les Régions devront donc, elles aussi, se serrer la ceinture, diminuer leurs investissements dans les lycées, la formation professionnelle, le développement territorial et économique. On ne peut ainsi que constater la contradiction qu’il y a à proposer un plan d’action de 14 millions pour soutenir la commande publique et dans le même temps soutenir une politique nationale qui ampute les moyens de l’institution régionale. Si l’on veut retrouver des

marges de manœuvre, favoriser le développement de l’emploi, il faut s’opposer au dogme libéral qui renforce le pouvoir absolu du secteur bancaire et des marchés financiers aux dépens des intérêts et des droits sociaux de la majorité de la population. Prôner la relance de l’activité économique est incompatible avec la défense d’une politique d’austérité. Rompre avec les logiques économiques actuelles.» Pour suivre l’actualité du groupe, inscrivez-vous à la lettre d’infos sur www.Terredegauche.fr

Pour contacter le groupe Terre de gauche, tél. : 05 55 45 17 26

N° 100 DÉCEMBRE 2012 La lettre du limousin

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ILS FONT LE LIMOUSIN © CHARLOTTE RAPP

L’artisan du motion design Pierre Magnol exporte ses talents dans

le monde entier. Mais cet artisan des nouvelles technologies entend garder les pieds en Corrèze. Il est d’ici Pierre Magnol. Et il y tient. Au point d’aller à contre-courant des atavismes français qui voudraient que la production audiovisuelle soit concentrée à Paris. Non. Lui a choisi Saint-Viance, aux environs de Brive, pour exercer son talent de motion designer, une discipline qui consiste à animer du graphisme pour réaliser des génériques de film. « Ce qui m’intéresse, c’est d’être dans un milieu rural et d’y développer des choses », confie le professionnel au talent désormais reconnu bien au-delà des frontières régionales. Sa « patte » a notamment séduit Legrand, Rossignol, LG, mais aussi Nike qui lui ont tous confié la réalisation de spots promotionnels. Dernièrement, c’est Perfection, une société de New York, qui a fait appel à lui pour l’habillage des films Iron Man et Avengers. « Si on travaille avec des clients à l’échelle nationale et internationale, c’est grâce à la qualité de nos productions », observe Pierre Magnol, fier de son « choix de vie ».

Témoin de l’Histoire Patrick Séraudie Ce réalisateur et producteur, prépare

la sortie dans les cinémas allemands de son film « Une vie avec Oradour ». C’est incontestable. Patrick Séraudie donne dans le cinéma de l’urgence, depuis dix ans. Lui, désormais réalisateur et producteur, entré dans le septième art par la porte de derrière, celle des stages et des petits boulots, s’attache à construire une œuvre. Moins la sienne que celle du témoignage de l’histoire régionale, essentiellement. Celle de l’occupation et de la Résistance, en particulier. Le Briviste passe son temps à « enregistrer » la mémoire de cette période douloureuse. Une obsession : « Mettre en avant comment des événements extraordinaires et complexes peuvent pour toujours bouleverser la vie de gens tout à fait normaux. » Peu d’historiens chez Patrick Séraudie. Dans Une Vie avec Oradour, sorti

l’an dernier au cinéma, ce qui l’intéressait, c’était « la subjectivité des témoignages ». Face à la caméra, Robert Hébras et JeanMarcel Darthout, deux derniers témoins vivants du massacre du 10 juin 1944, plongent dans leurs souvenirs. Ils racontent l’horreur in situ, mais sans misérabilisme. « Il fallait faire ce film tant que c’est possible. Ces gens sont maintenant très âgés. Si on ne le fait pas maintenant, après ce sera trop tard ». Le film pourrait sortir au cinéma en Allemagne se réjouit Patrick Séraudie qui souhaite « susciter le débat et toucher le public scolaire ». Le réalisateur consent que « beaucoup de choses ont été faites » outre-Rhin d’un point de vue institutionnel et politique pour « regarder l’Histoire en face.

Mais dans les familles, ça a l’air plus compliqué. Ce film peut être un outil pour débattre ». Patrick Séraudie explore une époque et un secteur. Depuis six ans, le réalisateur se consacre surtout aux stigmates régionaux des conflits du XXe siècle. Dernier projet en date : Un homme seul. Le film sera consacré à Henri Nanot, cet ancien résistant « épris de liberté » accusé d’avoir commis un attentat en 1956 contre le sénateur-maire de Masseret, Marcel Champeix, alors secrétaire d’État aux Affaires algé­ riennes. « Je veux faire parler cette époque, raconter l’histoire de cet  homme et essayer de percer l’identité résistante du Limousin », confie Patrick Séraudie en pleine écriture.

L’artisan du design a les pieds sur terre. Celle de Corrèze. Avec son associé Philippe Chapeau, ils y ont d’ailleurs créé un centre de formation. En deux ans, une trentaine de personnes est passée par le premier étage de 400 m2 de l’ancienne usine de boutons à Saint-Viance. « On voulait transmettre notre savoir-faire », explique Pierre Magnol qui, lui, a appris « sur le tas. Il manquait quelque chose en Limousin ». Mais le professionnel « tient beaucoup » à une association lancée l’an dernier : le 400 (ww.le400.fr), qui propose des projets culturels et des ateliers de sensibilisation aux nouveaux médias. La structure, en passe de se doter d’un studio de tournage, travaille actuellement sur la réalisation de neuf clips pour un groupe de Limoges, Erlen-Meyer, qui sévit dans la musique « métal ». « On lance un appel aux artistes pour réaliser leurs projets ici », fait savoir Pierre Magnol. Pas de doute. Il est d’ici. Et il y tient. http://twenty120.com

© CHARLOTTE RAPP

www.pyramideproductionfilms.com

© anita gallot

Serial buzzeur Ryan Lafarge Limougeaud de 31 ans, réalise des vidéos

parodiques et des publicités « décalées » qui ont déjà fait rire des milliers d’internautes. Ses films font le tour d’internet.

Bref à Limoges ? C’est lui, avec son complice Julien Pestel. La Valse des madeleines sur l’air du Beau Danube bleu ? Aussi. On le voit même danser en tutu rose dans les rues de Limoges en éclatant des sachets de madeleines Bijou. Pas de doutes, Ryan Lafarge aime « faire le buzz » sur internet. Et ça tombe bien : ses films ont été vus par des centaines de milliers de personnes. « Ce n’est pas mon métier. On fait ça entre potes

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La lettre du limousiN N° 100 DÉCEMBRE 2012

parce que ça nous fait plaisir », lance le jeune homme, adjoint du patrimoine du Pôle arts de la BFM. Mais désormais, le Limougeaud de 31 ans aimerait « aller plus loin dans la créativité ». Il vient d’ailleurs de tourner une publicité pour promouvoir l’ouvrage d’un de ses amis, Êtes-vous ce que vous voulez être, paru en septembre. « Ce qui me plaît, c’est de trouver l’idée drôle qui buzze », explique Ryan.

Le bonhomme bouillonne d’idées. Et il tourne toujours à Limoges ou en Limousin. « J’y suis attaché. On peut faire les choses aussi bien qu’à Paris », confie-t-il. Il tient surtout au côté « viral » de ses vidéos et voudrait proposer ses services à des entreprises. « Le film serait moins cher qu’une publicité tradi­ tionnelle et rémunéré à la vue. Si ça leur fait 30 000 visiteurs sur le web, c’est pas mal », plaide le jeune réalisateur. Avis aux amateurs !


Accostage Marianne Lanavère La nouvelle directrice du centre

d’art de Vassivière est arrivée sur l’île début mars. Un projet ambitieux et un enthousiasme communicatif.

Esthétique de la déglingue Vincent Dubourg installé à Felletin, 34 ans,

est connu dans le monde entier pour ses œuvres mi-sculpture mi-design. Rencontre avec un personnage aussi délirant qu’attachant. « À New York, les gens croient que je vis dans les bois » rigole Vincent qui entretient le mythe en célébrant « la sensualité de la nature limousine » de Londres à Dubaï. « C’est vraiment une terre d’émotions et d’inspiration. » Un paysage poétique pour l’artiste qui travaille le bois et le métal et aime confronter force et fragilité. Dans son gigantesque atelier s’amoncellent créations en cours, pièces anciennes, matériel et outils dans un bazar foutraque. Né à Paris, Vincent s’est « toujours senti du coin » avec « des ancêtres jusqu’en 1600 au cimetière de Felletin ! » Après s’être essayé aux études, il achète une ruine à Felletin.

« J’avais besoin de créer. Je savais qu’ici, je trouverais l’espace et le temps nécessaires. » Vincent y développe l’idée de « sculpture fonctionnelle ». Une rencontre avec un jeune galeriste puis Vincent se retrouve exposé à Londres puis dans les grands événements du design et de l’art contemporain. Au fil du temps, Vincent se tourne vers une nouvelle technique, la fonderie, pour transformer le bois en métal. Plusieurs de ses pièces semblent prêtes à s’effondrer, mais n’en restent pas moins solides. La solidité derrière la fragilité…Mais Vincent préfère que chacun fasse sa propre interprétation de son travail. www.vincent-dubourg.com © emmanuelle mayer

Avis unanime. La première exposition de la nouvelle directrice a été très bien accueillie. Elle voulait montrer le foisonnement de la création locale et rendre hommage à ceux qui sont passés dans le Centre ces dernières années. Pari réussi. Avant de postuler, elle s’était intéressée de près à la région et en connaît chaque lieu de création. « C’est une concentration unique sur un tel territoire qui mêle des institutions comme le Frac, le château de Rochechouart ou l’abbaye de Meymac, des initiatives privées comme Projet art à  Treignac, La Pommerie ou  Chamalot et d’autres encore ! » Autant de possibilités de collaboration ou de partenariats futurs pour le Centre qu’elle positionne comme résolument

ouvert, « phare » de la création et lieu de résonance tout à la fois. Pour Marianne Lanavère, arrivée depuis mars dernier, il y a une évidence à avoir accosté sur l’île. « Ce n’est pas simplement un poste, c’est aussi un projet de vie. On ne vient pas ici par hasard. Je voulais un lieu où l’approche du paysage est réellement possible, pas seulement un lieu où on peut faire des choses sur le paysage. » Le Centre international d’art et du paysage (Ciap) n’usurpe pas son titre. Son projet professionnel se double d’un véritable projet de vie. Avec son mari, elle adore randonner et c’est aussi un bain de nature qu’ils sont venus chercher en Limousin. Elle aurait pu prendre la maison sur l’île proposée aux directeurs du centre

mais elle veut s’investir dans la vie locale. C’est pourquoi elle s’est installée à Eymoutiers dont elle aime l’animation. Nouveauté au Ciap, le château de l’île abrite trois résidences d’artistes en permanence. Le premier jury s’est réuni fin octobre pour décider des premiers résidents qui prendront leurs quartiers sur l’île pour l’hiver. « Le lieu a été vraiment très bien mis en valeur par les architectes avec des espaces de création magnifiques. » Elles participeront au rayonnement du centre qu’elle veut construire « autant dans le travail avec les artistes locaux que dans la participation à des dispositifs qui amènent l’art vers de nouveaux  publics ou de nouveaux lieux. » © crmtl

Ma Lenga

Jan dau Melhau Tout le monde connaît son nom

en Limousin, et beaucoup connaissent son visage aux yeux ardents, à la barbe drue. Depuis maintenant quatre décennies, il travaille inlassablement la langue limousine, par le chant, la musique, le conte, l’édition et, peutêtre surtout, une activité d’écrivain qui en fait un auteur majeur, reconnu comme tel dans tous les pays occitans. Son dernier livre ne devrait laisser personne indifférent : Ma lenga (Ma langue). Il y ressaisit l’histoire de la langue dans la sienne propre, retraçant son itinéraire. Le petit Jean-Marie

Maury habite en ville, où ses parents tiennent un café. Il a honte de sa mère, quand il l’entend dire : « As-tu fini de roumer ! ». Le Limousin, qu’on ne lui parle pas, il l’entend surtout à la campagne où vivent sa grand-mère et une tante, au village de Royer de Meuzac ; C’est à Toulouse lors de ses études qu’il se découvre Limousin, apprend la vielle à roue…. Là commence une vie à contre-courant. Là naît Jan dau Melhau : il revient à Royer et s’y

installe définitivement, s’adonne à la musique, à l’écriture (Los dos einnocents), au militantisme culturel, au collectage, en même temps qu’à l’agriculture. Il évoque ces années fébriles, enthousiasmantes, où tout semblait encore possible. Et puis tout est retombé... Aujourd’hui, Melhau fait un dernier vœu : que le dernier mot des derniers locuteurs soit celui qui nomme la langue, que la honte change enfin de camp. Un vœu loin d’être exaucé.

N° 100 DÉCEMBRE 2012 La lettre du limousin

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ILS FONT LE LIMOUSIN © DR

Infatigable On fait appel de loin au jardinier planétaire qui reste autant qu’il peut en Limousin où il réserve une bonne part de ses interventions.

27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 05 55 45 19 00

Directeur de la publication Jean-Paul Denanot Responsable de la rédaction Sybille Mangin Rédacteur en chef Guillaume Fontaine Rédaction Nicolas L., Zohra Meslem, Emmanuelle Mayer

Gilles Clément, jardinier globe-trotter engagé

avec la collaboration des services et agences de la Région

Photos Guillaume Fontaine Sauf mention contraire

conception graphique Agence Cinquième Colonne 04 73 87 15 27

Mise en page Graphik Studio 05 55 32 06 32

Impression Rivet Presse Édition

UNE RÉFÉRENCE Connu et reconnu à travers le monde, l’ingénieur horticole

05 55 04 49 50

L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales.

et paysagiste creusois Gilles Clément a fait le choix de travailler pour l’espace public. Véritable référence internationale dans le milieu paysager, Gilles Clément est aussi bien connu pour ses concepts novateurs que pour son bon sens paysan. Pour lui, un paysage naturel n’est jamais figé, les espèces et les gènes doivent circuler. Ses jardins, il les a donc réfléchis en mouvement pour être le plus cohérent possible avec le rythme de la nature, ou encore planétaire, car pour lui, la nature n’a aucune frontière. Les cinq premières années de sa vie professionnelle, Gilles Clément les a passées à travailler pour une clientèle privée. Mais pour cet homme de conviction, (il était candidat en

2010 sur la liste creusoise Europe Écologie Les Verts aux régionales), la vision paysagère ne s’arrête pas aux commandes « tout à fait légitimes » de clients. « Travailler pour le public est beaucoup plus agréable. Cela me permet d’aller plus loin dans la recherche, de faire des expériences et de proposer de nouvelles idées, avec le risque que ma démarche ne soit pas comprise. Ce qui ne m’est encore jamais arrivé ! ». Ce boulimique passionné de nature, est à la fois jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, écologue, écrivain et jusqu’à récemment, enseignant à École nationale supérieure du paysage de Versailles.

« On m’a mis à la retraite cette année, je suis maintenant professeur émérite ». Ce qui lui laisse plus de temps pour répondre aux nombreuses sollicitations. D’autant que, selon lui, les citoyens ont pris conscience de la nécessité de maintenir l’équilibre avec la nature. « La conscience écologique est passée autrement que par le Grenelle de l’Environnement ou que par le développement durable. Les gens savent qu’il faut préserver la nature. La ville se transforme en conséquence, les espaces dédiés à la nature sont de plus en plus importants ». Il gère actuellement plusieurs projets, en Bosnie, à Marseille où

on lui a demandé de concevoir un projet pour un hôpital psychiatrique pour adolescents… Ce qui ne l’empêche surtout pas de passer le plus de temps possible dans sa maison Creusoise. « C’est fondamental pour moi. J’ai un rapport affectif avec le Limousin, j’y suis profondément ancré. Cette région, c’est mon équilibre, ma quiétude. J’aime y travailler et j’ai la chance de collaborer aux universités rurales du paysage qui ont lieu en Creuse ».

ISSN N° 0151-2587 345 000 exemplaires

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www.gillesclement.com

twitter.com/regionlimousin

SORTIE DU NUMÉRO 101 en FÉVRIER 2013 © EMMANUELLE MAYER

Tout un cirque Marc Délhiat dirige le Pôle Cirque

de Nexon depuis sa création en 2001. Rencontre avec un enthousiaste.

Le directeur du Sirque est toujours disponible, affable et plein de gentillesse. « Pour moi c’est merveilleux d’être ici à Nexon, ma ville natale où il n’y avait aucune proposition culturelle quand j’étais enfant, et de proposer des spectacles dans ce site que j’ai connu fermé au public ». C’est en 1990 que son histoire avec le cirque a débuté avec une rencontre avec Annie Fratellini installée pour l’été à Nexon. Les premières Rencontres Cinématographiques des films de cirque à Nexon sont créées dans la foulée. « Il existait plus de 300 films sur le sujet ! Ces premières Rencontres sont nées de passion et d’huile de coude ». En 1992, le festival devient ainsi Les Arts à la ren-

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contre du cirque puis continue son évolution. En 2001, Nexon réceptionne son chapiteau et devient l’un des 11 Pôles Cirque régionaux destinés à soutenir la création, la formation, la diffusion et la sensibilisation. Rebaptisé La Route du Cirque, le festival se concentre sur le cirque contemporain. Cette jeune discipline qui emprunte aussi bien au théâtre et à la danse qu’au cirque traditionnel est tellement plurielle qu’il mériterait un « s ». D’où le nom du Pôle de Nexon : le Sirque ! En 2011, il reçoit le label de Pôle National. De quoi continuer de programmer et produire des spectacles, d’accueillir ateliers et résidences. www.cirquenexon.com

La lettre du limousiN N° 100 Décembre 2012

Région Limousin Une chance à saisir


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