Lettre du Limousin 99

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Le journal de la Région Limousin N° 99 SEPTEMBRE 2012

territoires parcours

croissance verte

L’entreprise de Michel Froment recycle des pneus pour en faire des aires de jeu. p. 5

en limousin et pas ailleurs

La LGV pour le Limousin

Picot en connaît un rayon

En fin d’année, le dossier entre dans une nouvelle phase. Mise en service toujours prévue en 2018. Lire en page 7

L’artisan Limougeaud fabrique la Rolls du vélo sur mesure dans son atelier, jusqu’à créer un modèle plaqué or. p. 3

culture

www.region-limousin.fr

les dix choix de la rédaction p. 14

Le mois de l’accueil en Limousin. De septembre à octobre, des manifestations sont organisées sur tout le territoire pour montrer les actions de la Région dans le domaine. p. 6

Des jeunes en mouvement Pour permettre aux jeunes de prolonger leurs études par un stage ou un diplôme à l’étranger, la Région coordonne ou accompagne douze dispositifs d’aide à la mobilité internationale. Lycéens, apprentis, étudiants, jeunes diplômés et demandeurs d’emplois, tous sont concernés par un ou plusieurs programmes. Lire page 8 © CAROLINE PETRINI


en limousin et pas ailleurs © Zohra meslem

Fromage toujours Un savoir-faire de cinquante ans pour le bonheur des papilles.

Débit de lait La laiterie Chavegrand, c’est 120 000 fromages par jour.

Laiterie Chavegrand, une histoire de famille TRADITIONS C’est en pleine nature, sur les terres de la ferme familiale,

à Maison-Feyne en Creuse, que les Chavegrand ont développé leurs entreprises. Aujourd’hui, deux générations y travaillent. La laiterie Chavegrand, c’est une histoire de famille. Une famille qui en cinquante ans a fait évoluer la ferme familiale vers une entreprise devenue un des plus gros employeurs du secteur. La laiterie affiche un chiffre d’affaires de 39 millions d’euros et se place au trente-deuxième rang des entreprises laitières de France. Son activité principale : la fabrication du fromage, elle en fabrique 120 000 par jour, soit 8 000 tonnes par an dont 1 300 tonnes de chèvre, pour les marques pre-

mier prix et les marques des distributeurs. Le site abrite plusieurs entreprises. Quatre sont dans le giron fami­lial, une cinquième loue des locaux. « Nous avons la société mère, la SA Chavegrand, propriétaire de l’immobilier, la SE  Chavegrand qui gère l’exploration vers l’Algérie, l’Australie, le Canada et l’Allemagne. Nous avons la société de transports la LTC et H2A pour la commercialisation que nous avons achetée il y a trois ans et délocalisée en Creuse », indique Jean-Claude Chavegrand l’actuel PDG.

Innovation & compétence L’entreprise Briviste,

Photonis, fait partie des six entreprises mondiales qui fabriquent des lunettes de vision nocturne. Une technique de pointe qui nécessite un savoir-faire unique.

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Chavegrand and Co

Deux générations de Chavegrand travaillent sur le site, soit douze de ses membres. L’entreprise a vu le jour en 1952 avec Raymond, le père de Jean-Claude Chavegrand. Au début des années soixante, la famille a commencé à fabriquer son fromage, L’écureuil. Il deviendra l’emblème de la laiterie. Si l’entreprise va bien, elle doit

faire face aux augmentations du coût de l’énergie. « L’an dernier, notre facture de gaz a été multipliée par trois. Pour faire face, outre le souci écologique, nous avons décidé d’investir 1,8 million d’euros pour construire une chaufferie biomasse » indique JeanClaude Chavegrand. « Pour cette chaufferie, nous avons été aidés par la Région, l’Europe, l’ADEME et OSEO ». Un investissement qui permettra d’économiser l’équivalent de 1 000 tonnes de pétrole et divisera par huit l’émission de CO2. n © Zohra meslem

Photonis

L’entreprise implantée à Brive depuis 75 ans est spécialisée dans la fabrication de lunettes de vision nocturne pour l’armée. « Photonis est la seule entreprise en Europe à fabriquer ce matériel », précise Laurent Magal, le DRH de Photonis. La fabrication de ce type de produit est complexe. Elle nécessite des compétences très différentes, « on

La marque de fabrique de la famille : savoir-faire, investissements et un actionnariat à 100 % familial.

compte une centaine de métiers différents dans l’usine » explique le DRH. Depuis plus de trois ans, l’entreprise invite ses salariés à se former pour développer leurs compétences. « Photonis y consacre un million d’euros par an. Aujourd’hui 90 % des salariés bénéficient d’une formation chaque année » explique Laurent Magal.

La lettre du limousiN N° 99 septembre 2012

L’entreprise forme aussi des jeunes en alternance et en apprentissage et a reçu le « F d’Or 2011 » qui récompense l’entreprise la plus innovante en Limousin sur le développement des compétences et de la formation. Chiffres Photonis emploie 550 salariés et a un chiffre d’affaires de 220 millions d’euros.


Éditorial

Cycles Picot : le petit paradis des cyclistes

Situés au 217 de la rue Armand-Dutreix à Limoges, les cycles Picot font le bonheur des amoureux du vélo. Depuis maintenant 30 ans, Pascal Picot fabrique, sur mesure, des vélos de course.

la tête & les jambes

L’adresse est une référence parmi les amateurs du cyclisme de la région. Une reconnaissance d’autant plus appréciée par le propriétaire, Pascal Picot, qu’en Limousin le cyclisme est un des loisirs les plus pratiqués. Passionné de vélo, Pascal Picot est un ancien coureur amateur. Il a créé son entreprise en octobre 1984 après avoir travaillé pour l’équipe professionnelle Lejeune.

Travail d’orfèvre

Aujourd’hui, il fabrique ses vélos, « de A à Z. J’apporte un plus puisque mes vélos sont sur mesure, et le client peut choisir ses couleurs. En fait, je propose des vélos personnalisés et à la carte », précise l’artisan. Ces réalisations nécessitent entre 20 à 30 heures de travail. Sa dernière création est un petit bijou, un vélo est recouvert de feuilles d’or 17 carats. « Je l’ai terminé il y a un mois. Je

trouve que la dorure et la fibre de carbone vont très bien ensemble. J’ai toujours fabriqué des vélos de course qui sortent de l’ordinaire, c’est un choix » ajoute-t-il, fier de cette réalisation. Son activité s’étend également à la vente de vélos de série, à la réparation et à la fourniture d’accessoires. Aujourd’hui, ils sont à peine une vingtaine d’artisans en France à continuer à concevoir et à fabriquer ainsi. n

jean-paul denanot président du conseil régional du limousin

Pignon sur rue 217, rue Armand-Dutreix à Limoges, l’adresse des amoureux de la petite reine. © Zohra meslem

LA RÉGION EN ACTION

Jean-Paul Denanot a été nommé au Comité des Régions de l’Union européenne. Il a intégré une commission du Comité où il suivra de plus près les thématiques liées à la politique de cohésion, aux fonds structurels européens, à l’aménagement du territoire et aux transports. Le Comité des régions, créé en 1994, est l’assemblée des représentants locaux et régionaux des 27 états membres de l’Union européenne.

En 2012, le programme Erasmus, symbole de la mobilité européenne des étudiants, fête ses 25 ans : un quart de siècle synonyme d’échanges, de rencontres et de découvertes pour plus de deux millions d’étudiants européens. Aux côtés de ce programme emblématique qu’elle cofinance, la Région Limousin a mis en place une large gamme de dispositifs pour offrir l’opportunité au plus grand nombre de partir à l’étranger pour mieux revenir. Découvrir le monde, vivre une expérience professionnelle à l’étranger, aller à la rencontre d’autres cultures ou encore perfectionner une langue étrangère est presque devenu incontournable dans le monde globalisé qui est le nôtre aujourd’hui. Aussi, forte d’une ambition éducative, économique et sociale, la Région Limousin a développé l’accès à la mobilité européenne et internationale des jeunes, qu’ils soient lycéens, apprentis, étudiants, jeunes diplômés ou demandeurs d’emploi. Notre objectif est de permettre aux jeunes Limousins de vivre une expérience significative à l’étranger, car ce sont eux qui porteront demain le dynamisme régional par leur créativité, leurs connaissances, et leur capacité d’adaptation à un environnement en constante évolution. Donner toutes ses chances à la mobilité, c’est contribuer à l’épanouissement personnel des jeunes Limousins, et leur donner un maximum d’atouts pour faciliter leur insertion professionnelle. n

en bref

Santé

Comité des Régions

Accompagner la génération Erasmus

Un cylcotron au CHU. L’assemblée régionale s’est prononcée pour lors de sa dernière assemblée plénière. Le cyclotron est un accélérateur de particules utilisé en cancérologie à la fois en diagnostic et pour les traitements. Le ministère de la santé pourrait prochainement donner son accord pour une implantation à Limoges, sous maîtrise d’ouvrage du CHU. Le conseil régional s’est prononcé pour son financement.

territoriales régionales, Jean-Paul Denanot a annoncé aux Pays et commu­nautés de communes qui l’animent qu’il se poursuivrait en 2013. Les démarches collectives collent au plus près des besoins de l’économie locale. Largement plébiscitées par les territoires, elles renforcent leur attractivité et développent l’emploi dans les entreprises artisanales, commerciales et les services.

Création

Performance

110 projets pour les Jeunes. L’appel à projets permanent pour la création d’entreprises pour les moins de 30 ans continue de séduire. Derniers projets en date : création d’institut de beauté, d’épicerie ambulante, d’un site d’activités sportives, d’une entreprise de construction de charpentes, d’une activité de conseil et de vente en téléphonie mobile…

International

économie Les démarches collectives territorialisées sont prolongées d’un an. Le dispositif devait prendre fin en 2012. Mais en attendant de nouvelles politiques

www.belim.fr

Les pôles de compétitivité du Limousin sont performants. C’est l’avis rendu par le ministère du redressement productif. Les résultats d’une étude publiée au cours de l’été, ont montré que seuls 35 d’entre eux, dont Elopsys et Céramique, faisaient leurs preuves. Innovation, création d’entreprises, projets de recherche... c’est sur ces critères que les pôles Limousins se distinguent. Projets culturels à l’international. La Région Limousin a signé une convention de partenariat avec l’Institut français pour soutenir les échanges artistiques et culturels internationaux des artistes et structures culturelles du Limousin. L’objectif : insérer les projets artistiques et culturels du Limousin au sein des grands circuits artistiques internationaux.

www.region-limousin.fr

N° 99 septembre 2012 La lettre du limousin

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actualités © UNIVERSITÉ DE LIMOGES

Ergothérapie L’Ilfomer offre la première formation publique des métiers de la prise en charge de la dépendance.

Sanitaire et social : une nouvelle école NOUVEAU L’Institut Limousin de formation aux métiers de la réadaptation (Ilfomer) ouvre ses portes.

Son objectif : former les personnels pour la prise en charge de la dépendance.

L’Ilfomer offre la première formation publique universitaire dans ce secteur en Limousin et la deuxième au niveau national. Dans un premier temps, l’institut propose deux formations du secteur sanitaire et social : ergothérapie et orthophonie. D’autres formations comme celle de masseurkinésithérapeute et de psychomotricien devraient respectivement voir le jour en 2013 et 2014. Ces filières sont ouvertes en formation initiale, permanente et continue. À terme, plus de 200 étudiants seront accueillis. Le Limousin connaît un besoin accru en professionnels de san-

té dans le secteur de l’aide à la personne. À l’horizon 2030, un quart de la population européenne aura plus de 65 ans. Sur les 254 régions rassemblées au sein de l’UE, la population âgée de plus de 65 ans place le Limousin au deuxième rang. En 2020, du simple fait de l’évolution démographique, 29 personnes sur 1 000, soit près de 20 000 personnes, pourraient être atteintes par la maladie d’Alzheimer. Dans ce contexte, la question de la prise en charge de la dépendance se pose avec acuité. C’est pour répondre à cette problématique que la Région Limou­ sin, l’université de Limoges, le

comprendre

Manuels scolaires : gratuité totale Depuis 2004, la Région Limousin finance les manuels scolaires des lycéens avec sa dotation de rentrée scolaire. Pour répondre aux évolutions économiques et sociales, elle a décidé de faire évoluer son dispositif vers une gratuité totale des manuels. Pour cette rentrée 2012, les livres sont directement mis à la disposition des élèves de terminales générales et technologiques de la Région.

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La lettre du limousiN N° 99 septembre 2012

CHU de Limoges et l’agence régionale de santé (ARS) ont uni leurs efforts pour créer l’Ilfomer. La nécessité de ces formations a notamment été affirmée dans le plan Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012 souscrit afin de mieux connaître, mieux diagnostiquer et mieux prendre en charge la maladie. Ce plan prévoit, en effet, la formation initiale de 2 000 psychomotriciens et ergothérapeutes supplémentaires en France. Une logique partenariale

Le travail qui a abouti à la création de l’Ilfomer s’inscrit dans une logique partenariale. L’uni-

Le contexte La dotation de rentrée scolaire mise en place en 2004, comprise entre 60 € et 90 €, permettait de soulager le budget d’achat de livres scolaires des familles à la rentrée. Dans une réflexion sur l’amélioration des politiques régionales d’aides aux Limousins menée par le conseil économique, social et environnemental du Limousin (Ceser), il est apparu que la gratuité totale des manuels scolaires était une priorité. La Région a donc décidé de mettre en place un nouveau dispositif, progressif dans son application, pour que les lycéens n’aient plus à payer leurs livres de classe.

versité de Limoges, le centre hospitalier universitaire de Limoges, la Région Limousin et l’agence régionale de santé ont travaillé en étroite collaboration à la création de cet institut. Mais la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), les organisations professionnelles des branches et les professionnels ont été largement associés à cette démarche. Ils ont apporté un appui primordial tant sur la mise en place de l’ingénierie de la formation que pour la recherche de terrains de stages.

Les dates clés Juin 2010 : la Région Limousin se positionne pour la création de formations en ergothérapie et orthophonie. 24 juin 2011 : vote en séance plénière du conseil régional de la création de l’Ilfomer. 30 septembre 2011 : vote du conseil d’administration de l’université pour la création de l’Ilfomer. 29 mai 2012 : réunion de lancement. Septembre 2012 : début des formations d’ergothérapeute et d’orthophoniste. Septembre 2013 : début de la formation de masseur-kinésithérapeute. Septembre 2014 : début de la formation de psychomotricien.

ilfomer@unilim.fr www.unilim.fr/ilfomer

Les aides régionales de la rentrée La Région a la volonté de rendre totalement gratuits les livres pour les lycéens malgré des coûts variables selon les filières, les niveaux, les options… Depuis 2004, la dotation régionale de rentrée scolaire :

60€

lycée professionnel

90€

25 000

jeunes lycée général b én éficiaires et technologique D’autres aides régionales de rentrée : allocation lycée technologique, jusqu’à d’équipement : 150 € professionnel ou agricole

60€

pour les apprentis

La réflexion La gratuité sera d’abord expérimentée avec les élèves de terminales générales et technologiques de la Région. Ce nouveau dispositif fera l’objet d’une évaluation pour l’adapter si nécessaire et le généraliser à la rentrée 2013. La mise en place devait se faire dans le respect de la liberté pédagogique des enseignants à choisir les manuels et sans pénaliser les libraires locaux par des achats en nombre. Des consultations successives ont donc été menées, avec les proviseurs et gestionnaires de lycées, des libraires de la Région, le Centre Régional du Livre et des fédérations de parents d’élèves.


parcours

Des pneumatiques pour fabriquer des aires de jeu CROISSANCE VERTE C’est en juillet 1993 que Michel Froment crée, à Alleyrat en Haute-Corrèze,

la société Froment spécialisée dans la réalisation de sols de sécurité.

© VINCENT CHÉDEVILLE

Utiliser des déchets de pneumatiques pour fabriquer des sols récréatifs. L’idée peut paraître farfelue mais elle a fait ses preuves. Et c’est grâce à une rencontre que Michel Froment a pensé à ce type d’application. « Je travaillais dans le bâtiment. J’ai rencontré une personne qui utilisait des granulats de caoutchouc pour les revêtements de sols. J’ai réfléchi à l’application que je pourrais en faire, j’avais envie de créer ma société », indique Michel Froment. Aujourd’hui sa société emploie huit personnes et réalise un chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros. Elle travaille essentiellement pour des collectivités, des écoles, des crèches, des campings… « partout où les enfants jouent, nous développons un service de personnalisation et de création avec nos clients sur les thèmes de la motricité, l’aspect ludique et l’intégration au site », ajoute Michel Froment. Pour la fabrication de ses revêtements, la société Froment utilise 350 tonnes de pneumatiques chaque année. « Nous récupérons ces pneumatiques que nous broyons pour fabriquer les sous-couches. Ce qui permet de valoriser ces déchets plutôt que de les voir finir dans des décharges ». Les sols sont réalisés directement sur les sites selon les normes de sécurité, l’entreprise est certifiée « qualisport », « le revêtement de finition est toujours d’une épaisseur de 10 mm. Par contre l’épaisseur de la sous-couche amortissante varie

Recyclage Le pari de la réutilisation. Chaque année, la société de Michel Froment absorbe 350 tonnes de pneumatiques usagés.

suivant la hauteur du risque de chutes. Grâce à notre équipement nous pouvons intervenir indifféremment pour des petites ou des grandes surfaces », précise Michel Froment. La société travaille sur toute la France et compte quelques réalisations en Europe, « juste pour le plaisir » rajoute l’entrepreneur.

Le Calendrier de mise en place du dispositif Pour les seules classes de terminales

Septembre 2012 : • Retrait des livres chez les libraires retenus • Paiement des libraires par la Région pour les élèves du privé et par les établissements pour les élèves du public

30 novembre 2012 : Paiement du solde aux établissements (élèves du public) par la Région

Fin juin-début juillet 2013 : Récupération des livres Septembre 2013 : Gratuité pour tous les lycéens

L’action Dans les lycées publics le dispositif mis en place prévoit que les élèves ou leurs parents retirent les livres dans une des librairies sélectionnées par leur établissement. Un bon de retrait nominatif leur est remis à la rentrée. Ces livres leurs sont prêtés pour l’année scolaire. Pour les élèves de seconde et de première et leurs parents, rien ne change pour cette rentrée. La dotation régionale de rentrée scolaire sera accordée à tous les élèves du second degré ne bénéficiant pas encore de la gratuité des manuels scolaires. Pour les lycées privés, la Région achètera directement les livres.

INITIATIVES

Croissance verte : un appel à projets Assurer un développement économique respectueux de l’environnement à long terme, tel est l’enjeu de la croissance verte. La croissance verte donne l’opportunité de développer de nouvelles activités ou d’en faire évoluer certaines dans des secteurs économiques existants. Elle concerne les éco-activités assainissement de l’eau, recyclage et valorisation énergétique des déchets, dépollution des sites, énergies renouvelables) mais aussi les secteurs traditionnels (transport, agriculture et bâtiment). La Région Limousin lance un appel à projets pour les entreprises dès le mois de septembre. À retrouver sur www.region-limousin.fr et www.lise.region-limousin.fr

Le dispositif retenu pour la gratuité totale des manuels scolaires RÉGION

Dotation spécifique Marché

Marché passé pour les élèves du privé : la Région achète les livres

Pour toute question : education@ cr-limousin.fr

Établissements publics

Le lycéen restitue les livres en bon état à la fin de l’année

Librairies locales retenues

BON DE RETRAIT

Ils donnent un bon de retrait à l’élève qui va retirer les livres puis paient le libraire

N° 99 septembre 2012 La lettre du limousin

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territoires Initiatives La Région organise des stages de découverte pour les futurs nouveaux arrivants qui veulent tester leur projet.

Le Limousin se met en quatre pour ses nouveaux arrivants BIENVENUE La Région Limousin coorganise

avec le réseau des territoires d’accueil le tout premier « mois de l’accueil ». Il aura lieu de fin septembre à octobre prochain. En matière de politique d’accueil la Région Li­mou­ sin fait figure de pionnière. Elle a d’ailleurs fait des émules. Plusieurs régions européennes, au travers du réseau Rur@ct, ont repris cette pratique. « L’objectif régional, depuis 1999, est d’inci­ ter des personnes à s’installer en Limousin », explique Florence Couderc, chargée de mission au service accueil et territoires du conseil régional. Ce qui s’est traduit par la mise en place d’une politique d’accueil régionale spécifique et par la création de neuf pôles locaux d’accueil (PLA). Les nouveaux venus peuvent s’ap­

puyer sur ce réseau pour concrétiser leur projet, qu’il soit d’ordre personnel ou économique. « Le réseau propose des renseigne­ ments économiques : locaux vacants, activités à créer ou à reprendre, offres d’emploi, ou des informations pratiques comme les  activités sportives et culturelles, le logement… » poursuit Florence Couderc. Le « mois de l’accueil » permettra de présenter, lors d’une série de manifestations, différentes initiatives. Parmi celles-ci, la filière laine, « nous sommes plusieurs PLA à travailler sur la thématique laine à travers l’aide à l’installa­

tion et les circuits courts », indi­que Mickaël Bouthier du PLA pays de Combraille en Marche en Creuse. La volonté régionale est de redynamiser cette filière en Limousin, historiquement terre d’élevages ovins. La filière présente aussi un intérêt touristique, avec les tapisseries d’Aubusson,

et écologique, la laine est utilisée dans le bâtiment pour l’isolation. L’accueil c’est aussi la convivialité, comme ce qui se fait sur le plateau, avec l’apéro de réseau. « Tous les premiers vendredis du mois nous organisons un apéro chez un nouvel habitant ou un natif, ce qui permet de créer du

lien », raconte Fréderic Thomas de l’association De fil en réseau. Un accueil qui se veut hospitalier, alors Chabatz d’entrar !  Retrouvez le programme complet du mois de l’accueil sur www.region-limousin.fr

Le pays de Haute-Corrèze expérimente une politique d’accueil autour de la santé en collaboration avec la Région et l’ARS. « Nous ciblons en priorité les médecins généralistes », explique Julie Grandprat. Ce territoire a besoin d’une quinzaine de généralistes pour pallier les départs à la retraite et répondre aux besoins de recrutements. C’est auprès des internes de l’hôpital d’Ussel que le PLA compte faire du lobbying, cinq internes y sont formés tous les six mois. « Nous allons les rencontrer et leur présenter les avantages à s’installer ici ».

(Re)Découvrir les métiers PRENDRE LA ROUTE Depuis 3 ans maintenant,

le pôle des métiers d’art du Limousin rassemble les meilleurs artisans de la région pour rendre visibles leurs ateliers et leurs savoir-faire. Lancée en juin dernier à Aubusson, la troisième route des métiers d’art dresse un itinéraire des savoir-faire en Limousin. Un carnet, édité à 50 000 exemplaires, rassemble les professionnels des métiers d’art pour rendre visibles leurs ateliers sur les trois départements de la région. à partir de ce carnet de route coloré, chacun pourra créer libre­

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La lettre du limousiN N° 99 septembre 2012

ment son propre itinéraire, et aller visiter soit un atelier de proximité, soit découvrir des matières ou des métiers spécifiques. Disponible dans les Offices du tourisme, dans les ateliers participants, auprès du Comité régional du Tourisme (CRT), et plus largement dans les lieux d’accueil touristique… www.pma-limousin.fr

Maison de l’émail à découvrir sur la route des métiers d’art en Limousin.


© RFF

LGV Limoges-Poitiers, point d’étape

Les travaux de la ligne LGV Tours-Bordeaux ont déjà commencé. C’est à elle que se greffera la LimogesPoitiers. © RFF

enquête publique La prochaine étape du projet

de ligne à grande vitesse devrait débuter à la fin de l’année. Le calendrier qui prévoit l’arrivée de la LGV vers 2018 en Limousin est bien respecté. Les chiffres 2,5 millions de passagers annuels prévus. 12 allersretours quotidiens. 50 min à 1h10 de gains de temps pour toutes les liaisons avec Paris. 1,6 milliards d’euros. 20 000 emplois pour les besoins du chantier (chiffres RFF).

Pour le monde économique, c’est maintenant connu, le projet est une priorité absolue. Il en va du développement et de la compétitivité du Limousin. « C’est une revendication récurrente de tous les partenaires économiques de la Région explique Jean-Paul Denanot, président du conseil régional. C’est l’attractivité du Limousin qui est en jeu. Quand une entreprise veut faire venir des cadres, organise une réunion avec des clients, la question de la LGV remonte systé­ matiquement. Pour dynamiser le tourisme dans la région, la LGV est également essentielle. » C’est ce que confirment les études sur le projet. 80 % des personnes interrogées qui vivent dans l’aire de diffusion de la future LGV se déclarent favorables au projet (étude Ifop 2010). Le tourisme et l’économie sont les deux champs

principaux sur lesquels l’impact du projet est attendu. Au début de l’été, les déclarations du ministre du Budget, appuyées sur un rapport de la Cour des Comptes, ont pu inquiéter en Limousin. Le gouvernement indiquait qu’il ne serait pas possible de financer tous les projets prévus, période de crise et dette publique obligent. Mais les choix qui seront rendus publics en octobre ne devraient pas impacter le Limou­sin. Les arguments en sa faveur sont nombreux. En premier lieu, son avancement et les sommes importantes déjà engagées. En second lieu, il est peu cher (1,6 milliards d’euros) relativement à d’autres projets (jusqu’à 25 milliards d’euros) et ne représente que 0,7 % des investissements prévus dans le ferroviaire. Les Fonds européens pourraient d’ailleurs servir à son

financement pour différentes étapes. Enfin, la nouvelle ligne va permettre de desservir des territoires qui ne bénéficient pas jusqu’à aujourd’hui de la grande vitesse. Il faut compter en plus du Limousin, la Dordogne et l’agglomération de Périgueux (qui a choisi cet été le tracé par Limoges pour son TGV), le Lot et Cahors, l’Aveyron et Rodezou encore Aurillac. L’ensemble desservi par le projet atteint les 3 millions d’habitants et pèse 900 000 emplois. Ce dernier argument n’est pas le moindre. Il y va ici de l’aménagement du territoire. En ces temps difficiles, l’effet dynamiseur d’une ligne à grande vitesse sur l’économie est bien celui qui doit peser le plus pour la réalisation rapide du projet. www.lgvpoitierslimoges.com http://tgv-plb.asso.fr

chronologie 8 décembre 2003  Inscription à l’étude du projet de LGV Poitiers-Limoges. 2004 à 2006  Pré-études pour définir les grandes caractéristiques du projet. 1er septembre au 18 décembre 2006  Débat public. 8 mars 2007  Poursuite des études. Septembre 2008 à aujourd’hui  Études de définition du projet et concertation territoriale. Fin 2012  Enquête publique. 2013  Déclaration d’utilité publique. 2014-2018  Poursuite des études et travaux. 2018  Mise en service.

en bref

« Les inévitables » vous font déguster le Limousin alléchante Cette opération du Pays Monts et Barrages

valorise les restaurateurs qui utilisent les produits locaux dans leurs cartes et menus. Seize restaurateurs du Pays de Monts et Barrages proposent une gamme de produits locaux savamment assemblés au gré des saisons. Chacun s’engage à utiliser au minimum 3 produits locaux pendant la période de mai à octobre. Les restaurateurs participants à l’opération sont facilement identifiables grâce aux macarons « les inévitables » placés dans les vitrines, leurs ardoises estampillées

« les inévitables » et les affiches. Le dépliant présente les établissements participants à cette action et les produits utilisés. www.les-inevitables.com www.facebook.com/lesinevitables Contacts de l’opération : Syndicat mixte Monts et Barrages 05 55 69 57 60 accueil@monts-et-barrages-en-limousin.com

Éco-construction

Le pôle éco-construction Limousin organise jusqu’au 13 octobre une manifestation sur la « construction durable » à la BFM de Limoges dans le jardin d’hiver. Elle rassemble des maquettes réalisées par la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment, des permanences tenues par les Espaces Info Énergies à l’attention des particuliers le 19 septembre et 10 octobre, de 14 heures à 19 heures ou 12 heures à 17 heures. Une conférence est ouverte au public sur le thème « Comment améliorer la Performance Énergétique chez vous ? » organisée en partenariat avec les Espaces Info Énergie (Limousin Nature Environnement et la Ville de Limoges), le 26 septembre à 18 h.

www.ecoconstruction-limousin.fr

N° 99 septembre 2012 La lettre du limousin

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© JULIE FAURE

Le Limousin fait bouger sa jeunesse

ALLER VOIR AILLEURS Pour permettre aux jeunes de parfaire leur formation ou de compléter leur CV, la Région favorise leur mobilité internationale. orsqu’on est jeune, comme disait Montaigne, on a besoin de se frotter la cervelle à autrui » affirme Gérard Vandenbroucke, vice-président délégué à l’emploi et aux entreprises, à l’enseignement supérieur et à la recherche au conseil régional. C’est pour « permettre aux jeunes Limousins d’aller voir un peu ailleurs » que le Limousin entend favoriser les échanges internationaux pour les lycéens, étudiants, apprentis, jeunes diplômés et demandeurs d’emploi. La Région coordonne ou accompagne ainsi douze dispositifs d’aide à la mobilité européenne. Douze dispositifs qui « marchent au-delà de nos prévisions », se félicite Gérard Vandenbroucke. Ce n’était pas gagné d’avance. Mais le réel besoin des étudiants,

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La lettre du limousiN N° 99 septembre 2012

notamment de parfaire leur formation universitaire par des études ou des stages à l’étranger, a suffi à faire bondir le nombre de jeunes accompagnés par le programme régional de mobilité internationale (PRMI). De 116 bénéficiaires lors de son lancement à la rentrée 2006-2007, il est passé à 134 l’an dernier et à 156 cette année. Pour un séjour ou un stage jusqu’à dix semaines, les candidats retenus touchent une enveloppe maximum de 1 000 euros. Le dispositif, auparavant réservé aux étudiants de l’université de Limoges et de l’École nationale supérieure de céramique industrielle (Ensci) s’est ainsi élargi aux élèves des instituts de formation en soins infirmiers depuis 2011. En tout, en Limousin, un étudiant peut compter sur le

financement de quatre coups de pouce à la mobilité dans le cadre de séjours et de stages : deux dans le cadre du PRMI, deux relevant du programme européen Erasmus, cofinancé par la Région, qui fêtera ses vingt-cinq ans en fin d’année. Et là encore, le succès est au rendez-vous. En particulier vers l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et les Pays-Bas pour la céramique. Non seulement le Limousin épaule chaque année entre 80 et 100 étudiants en stage, non seulement il a aidé au séjour de 191 jeunes l’an dernier, mais la Région pourra compter sur 40 % de budget européen supplémentaire l’année prochaine. « C’est autant de bourses en plus », se réjouit Gérard Vandenbroucke. Sans parler de la

refonte des programmes européens attendue en 2014 avec des bourses réactualisées. Mais désormais, le conseil régio­ nal souhaite aller « au-delà du public étudiant et lycéen ». Il « réfléchit » actuellement à la mobilité des apprentis limousins. D’ores et déjà, il est possible de partir en stage ponctuel d’une à trois semaines à l’étranger. Ce fut le cas de 26 professionnels en formation l’an dernier. La Région a également mis en place le Prix de l’apprentissage au féminin qui permet à douze jeunes femmes, inscrites dans des filières peu féminisées, de bénéficier d’une bourse de 800 euros pour trois semaines de stage dans une entreprise de la communauté européenne : à partir d’octobre, elles se rendront en Sardaigne. « Le

but, ce n’est pas « d’exporter » les jeunes, explique Gérard Vandenbroucke. L’enjeu, c’est plutôt de leur permettre de compléter leur formation, de leur donner une expérience à l’international pour qu’ils reviennent en Limousin avec de nouveaux atouts. Notre région offre des conditions de travail et de vie largement aussi intéressantes que les autres. » Et, pour être attractif, le Limousin n’hésite pas, dans le cadre de partenariats avec d’autres régions européennes, à favoriser l’accueil de jeunes étrangers. L’an dernier, il a accompagné une quinzaine d’étudiants Bavarois, Andalous et Burkinabé dans leur recherche de stages et de logement. Au total, le budget mobilité de la Région atteint 700 000 euros par an.


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1. Des études puis deux stages, Julie a compris tout le bénéfice qu’elle pouvait tirer des dispositifs de mobilité pour parfaire son parcours. 2. Édouard était à Valence pour son Erasmus. Un stage qu’il a manifestement bien apprécié. 3. Atelier cuisine du monde pour Pauline lors de son stage au Luxembourg. 4. Le concours du meilleur reporter Erasmus est ouvert jusqu’au 30 septembre sur belim.fr. À gagner, un appareil photo reflex numérique.

TROIS QUESTIONS À… Jean-Paul Denanot président du conseil régional du Limousin

« Le Limousin prend le pari de l’avenir » Pourquoi inciter les jeunes Limousins à la mobilité inter­ nationale ? C’est une des clés de l’insertion professionnelle. La mobilité internationale permet aux jeunes Limousins d’acquérir de nouvelles compétences linguistiques, culturelles et de se confronter à d’autres méthodes d’enseignement. Aujourd’hui, pouvoir mettre en avant une expérience internationale est indispensable à l’avenir professionnel. Le Limousin ne risque-t-il pas de voir fuir ses talents ? En permettant à ses jeunes d’acquérir de nouvelles connaissances, le Limousin prend le pari de l’avenir. La mobilité, les échanges avec d’autres régions européennes sont un terreau favorable à

l’émergence de nouvelles activités sur notre territoire. En développant des synergies avec nos partenaires européens, nous améliorons non seulement l’attractivité de la région, mais surtout nous favorisons l’émergence d’activités à forte valeur ajoutée. Nous tissons aussi d’indispensables liens entre la recherche et les entreprises. C’est aussi une vitrine régionale… Effectivement. En renforçant les échanges et la mobilité, nous améliorons la visibilité du Limousin à l’échelle européenne. Ces expériences permettent de diffuser nos savoir-faire et de profiter du retour d’expérience des jeunes pour améliorer encore le système de formation et de transmission des savoirs.

© ÉDOUARD CAILLAUD

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Un des atouts de notre master, la mobilité. » Julie Faure vient d’enchaîner trois séjours à l’étranger.

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lle y a goûté en licence. La jeune femme, aujourd’hui en master pro­ fessionnel de langues étrangères appliquées au management interculturel à Limoges est tombée dans la mobilité internationale en troisième année de licence. Six mois en Espagne, à l’université de Valence. Et de­ puis, elle y a pris goût. Angleterre l’an dernier, Italie cette année. « Je voulais une troisième langue vivante, renouer avec l’italien que j’ai étudié au lycée. » Et la voici repartie. Direction la mairie de Gravellona Lomellina, près de Pavie et Milan. « J’ai eu deux missions, explique Julie Faure. D’abord participer à l’attrait culturel et touristique de la ville en disposant dans les rues des tableaux de Pellizza Da Volpedo, Signorini, Segantini, Bor-

rani et en traduisant les fiches  explicatives. J’ai aussi participé à  la création d’un site internet du Parc des Trois lacs. Ensuite, promouvoir la fête de l’art qui se  déroule en mai. » Après avoir validé son master en septembre, rien ne dit qu’elle restera en place. Julie Faure projette déjà de chercher du travail en Lombardie, « ou dans le nord de l’Italie. Et si je ne trouve pas là-bas, pourquoi ne pas tenter ma chance dans d’autres pays européens ou bien ailleurs ? C’est aussi un des atouts de notre master, la mobilité. » Car forte de ses nombreux séjours à l’étranger, elle compte bien faire valoir son « nouveau savoir, principalement en Histoire de l’art italien, et ses connaissances théoriques renforcées ». Sans parler des nouvelles rencontres.

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© PAULINE MABIT

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N° 99 septembre 2012 La lettre du limousin

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DOSSIER Paul Carrillo, étudiant à Limoges, passe son premier semestre en Angleterre

© NICOLAS L

Good morning, durham

I

l a un grand sourire. Jusqu’en décembre, Paul Carrillo, un grand jeune homme de 22 ans, en troisième année de langues étrangères appliquée à Limoges, est parti parfaire sa maîtrise de la langue de Shakespeare à Durham, près de Newcastle, dans le cadre d’un séjour Erasmus, un programme européen de mobilité étudiante. « J’ai des difficultés en anglais, surtout pour comprendre la langue, reconnaît-il. Mais je n’ai pas le choix, il faut progresser. Pour travailler dans une entreprise aujourd’hui, c’est obligatoire. Et sur un CV, c’est toujours bien de montrer que l’on

est capable de bouger. D’autant plus que dans les études que je fais, qui mêlent langues et commerce, c’est quelque chose d’important. » Immersion totale

Paul part avec un ami. Ils ont choisi de partager une maison avec trois Allemands dans un quartier qui accueille beaucoup d’étudiants. « Le propriétaire nous a dit qu’il lui restait deux places. Comme ça, on est aussi obligé de parler anglais à la maison », annonce fièrement le jeune étudiant qui perçoit une aide du conseil régional de 700 euros pour son séjour. « J’ai tra-

vaillé pour mettre un peu d’argent de côté, mes parents participent aussi, on devrait arriver à joindre les deux bouts », assure Paul. Une fois sa part de loyer de 280 livres acquittée, il compte aussi voyager « le plus possible. Des opportunités comme cellesci, je n’en aurai pas cinquante. » Au second semestre, l’étudiant prévoit un stage à la SNCF dans le cadre de ses études pour « développer le volume d’affaires et traiter avec d’autres pays ». Mais d’ici là, Paul Carrillo compte bien braver ce qu’il redoute le plus : le supposé « mauvais » temps. Il va même se risquer à emporter son skateboard…

« De nos jours, l’anglais est obligatoire

Carmen Legrand Gonzalez, une Espagnole de 32 ans S’est installéE en Limousin après un stage étudiant à Limoges.

DE L’ANDALOUSIE AU LIMOUSIN…

A

u départ, ce n’était qu’un stage Erasmus, le programme européen de la mobilité étudiante. Six mois dans le service logistique de Valéo à Limoges, d’octobre 2010 à mars 2011, dans l’administration des ventes. « Ça n’avait rien à voir avec mes études en informatique, ni avec celles que j’ai suivies par la suite, en traduction et interprétation », se souvient Carmen Legrand Gonzalez, originaire de Cordoue (Espagne). « Mais ce n’était pas grave, je voulais simplement améliorer mon français. » Puis, après un bref retour de quelques semaines en Andalousie, elle est revenue. Une première fois, pour prolonger son stage, pendant quatre mois supplémentaires chez l’équipementier automobile. Une seconde fois, après une expérience comme enseignante en mathématiques à Madrid et quelques missions d’intérim. Il n’aura fallu qu’une

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offre d’emploi de Valéo pour que la jeune femme de 32 ans s’installe durablement en Limousin. Cela fera un an au mois d’oc­tobre. « C’est tombé pile à la fin de mes études, sourit Carmen, Bac + 3 en informatique et un master de langues en poche. Et vu la conjoncture économique dans mon pays, ce n’était pas une opportunité à négliger. C’était un CDI, dans de bonnes conditions. Tout ça me permettait de penser à l’avenir », confie-t-elle avec un léger accent ibérique. Aujourd’hui, son quotidien est fait de la gestion des flux de mar­ chandises, du suivi des clients et de la préparation de commandes. « Je me sers de mes compétences linguistiques en français, en espagnol bien sûr,  mais aussi en anglais et en alle­ mand », raconte Carmen Legrand Gonzalez qui désormais, se sent « à l’aise. Des collègues sont devenus des amis. »

La lettre du limousiN N° 99 septembre 2012

Bain de culture

Au cours de ses stages en Limou­sin, tout a été fait pour que la jeune Espagnole trouve ses repères. Les six premiers mois de stage ont été financés par une bourse Erasmus. Pour sa part, le conseil régional a pris en charge le logement de Carmen, installée dans la résidence Saint-Martial en plein cœur de Limoges, et versé 2 000 euros pour les quatre mois de stage complémentaires. « Je n’ai rien eu à payer », reconnaît celle qui a aussi pu compter sur le concours du centre régio­ nal d’informations jeunesse (Crij) pour « connaître les beaux coins de la région. On est allés à  Collonges-la-Rouge, voir les loups de Chabrière vers Guéret ou encore les cascades de Gimel, en Corrèze. Ça m’a beaucoup plu », souligne Carmen qui a ainsi pu « s’insérer dans la culture française et connaître d’autres étrangers ». Une expérience, selon

Paul Carillo se lance à la rentrée dans des études en immersion en Angleterre. L’anglais ? Un incontournable pour un étudiant en langues étrangères. © NICOLAS L

elle, tout à fait différente de son séjour Erasmus à La Rochelle (Charente-Martime) en 2004 au cours duquel elle n’a croisé que « deux ou trois Français. Ici, je baigne dans la culture française. C’est quelque chose qui me plaît », assure la jeune femme. Certes, le soleil, la chaleur ne sont pas toujours à la hauteur des habitudes andalouses. L’éloi­ gnement de la famille et des amis espagnols, surtout, est parfois pesant. Mais, pour l’instant, pas question de repartir. « Mon travail est ici. Aujourd’hui, c’est ce qui m’importe », tranche Carmen, toujours « très attirée par l’étranger ». Une histoire de famille probablement. Sa sœur vit actuellement à New-Delhi, en Inde. Pour les entreprises qui recherchent des stagiaires : www.region-limousin.fr/mobilite-internationale


trois questions à... Céline Bongain partie AVEC ERASMUS STAGE

« J’ai rencontré des gens formidables ». Pourquoi avez-vous décidé de faire un stage à l’étranger ? Je suis actuellement en deuxième année à l’École nationale supérieure de céramique industrielle à Limoges. Un stage est obligatoire dans le cadre de mon cursus universitaire. J’ai décidé d’en profiter pour découvrir une nouvelle culture, un nouveau pays. Au départ, mon choix s’était porté sur les États-Unis, mais j’ai finalement opté pour la Belgique où l’entreprise qui m’accueille, Neoceram, possède une antenne. C’est une société spécialisée dans la fabrication des pompes céramiques de conditionnement et de dosage pour des industries pharma­ceutiques, cosmétiques et alimentaires. Elle emploie plus de 60 salariés. Pendant mon stage, ma mission était de travailler sur une nouvelle céramique qui doit résister au refroidis­ sement rapide pour des applications dans le dosage - conditionnement de fluides alimentaires. Quel était votre quotidien pendant votre stage ? Je passais la matinée à la faculté polytechnique de Mons où je réalisais des expériences et l’après-midi,

j’allais à Neoceram pour réaliser les échantillons, faire des contrôles de production. Au début, j’avais quelques appréhensions du fait que j’allais dans un nouveau pays pour trois mois. Ce n’était pas ma première expérience professionnelle, pourtant j’avais peur de ne pas être à la hauteur pour réaliser le travail demandé mais finalement, tout s’est bien passé. J’ai énormément appris sur la zircone, une céramique technique d’aspect opaque. J’ai utilisé des appareils que nous avions vus à l’école. J’ai été très bien encadrée. À quoi va vous servir cette expérience ? Mon stage m’a beaucoup apporté. D’un point professionnel, j’ai appris à conduire un projet de recherche et développement et à travailler en collaboration avec des experts dans différents domaines. Il me reste un stage à effectuer en fin de troisième année. Je ne sais pas encore si je le ferai à l’étranger : il peut être considéré comme période d’essai pour une entreprise. L’an prochain, je pars faire ma troisième année à l’ENSIC de Nancy. D’un point de vue personnel, ce stage m’a beaucoup apporté également. J’ai rencontré des gens formidables.

Aujourd’hui, mon travail est ici  » QUESTIONS & rÉponseS Je souhaite partir à l’étranger, où puis-je m’adresser ?

Le site internet belim.fr recense l’ensemble des dispositifs destinés aux lycéens, étudiants, apprentis, jeunes diplômés et demandeurs d’emploi.

Je suis jeune diplômé ou demandeur d’emploi, quel programme est fait pour moi ?

Carmen est devenue Limousine d’adoption après son stage à Limoges. C’est un autre effet de la mobilité internationale.

Eurodyssée permet de faire un stage rémunéré de trois à sept mois dans une entreprise dans 41 régions partenaires de douze pays européens. C’est un programme précisé­ ment réservé aux jeunes diplômés ou aux demandeurs

d’emploi de 18 à 30 domiciliés en Limousin. Le niveau lycée est requis dans la pratique de la langue en anglais, allemand et italien. Le dossier de candidature est disponible sur le site du centre d’informa­ tion jeunesse, www.crij.fr ou sur www.eurodysee.eu

J’ai peu de pratique linguistique, que puis-je faire ?

Le service volontaire européen (SVE) réservé aux 18-30 ans permet de participer à une activité d’intérêt général, de parfaire sa formation et son insertion professionnelle. Il permet de partir pour une durée de deux à douze mois dans presque toute l’Europe. Informations complémentaires sur le site du Crij.

N° 99 septembre 2012 La lettre du limousin

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politique

LES cinq tribunes des groupes du conseil régional parti socialiste groupe présidé par

Gérard Vandenbroucke conseillers régionaux Sylvie Achard Sylvie Aucouturier-Vaugelade Gérard Audouze Catherine Beaubatie Patricia Bordas Stéphane Cambou Christèle Coursat Nathalie Delcouderc-Juillard Jean-Paul Denanot Shamira Kasri Alain Lagarde Catherine L’Official Armelle Martin Gilles Pallier Philippe Reilhac Michèle Reliat Jean-Marie Rougier Bernard Roux Andréa BROUILLE Claude Trémouille

Impatients et lucides Décidément, « ça sent la rentrée » : à longueur de gazettes MM. Copé et Fillon, qui mutuellement s’échangent plaies et bosses, ne se retrouvent que pour « flinguer » le Président Hollande et M. Mélenchon, de retour du Venezuela, ne trouve vraiment rien de positif dans la politique du gouvernement. Oubliant leurs défaites électo­ rales, les voilà à nouveau, incorrigibles amnésiques, grands pourfendeurs de socialistes, retrouvant par là même le douillet chemin des attitudes convenues… Et les voilà, tentant d’instiller la petite musique du désenchantement, avançant sur le thème de l’impatience, de l’urgence, eux qui, pour les premiers du moins, les duettistes (ou duellistes ?) de l’UMP, ont laissé notre pays aux portes de la récession et nos concitoyens aux limites de la colère, de la désespérance ou de l’apathie désabusée. Oui, impatients, nous le sommes, à l’évidence : tant d’années à attendre la fin d’un système qui avait érigé l’injustice sociale en moteur de la société (donner beaucoup aux plus fortunés pour que des miettes reviennent à ceux qui le sont moins !), tant d’années à déplorer l’empilement de décisions toutes vouées à la même inefficacité (que l’on pense aux problèmes de sécurité), tant d’années d’agitation, de coups d’éclats médiatiques, tant de

bien que la crise est d’autant moins résolue que nombre de plans sociaux, en cascade, ont été différés le temps d’une campagne électorale, nous savons bien que le redressement de la production et la restauration de l’emploi ne sont pas des combats gagnés d’avance. Et nous savons aussi qu’il y faudra tout à la fois du réalisme et un sens aigu du concret, de la détermination et de l’inventivité, de l’audace aussi… ce sont les caractéristiques de notre gouvernement, ce sont aussi les marqueurs de notre action, ici, au conseil régional du Limousin: face à la dégradation de l’emploi, En à peine plus de cent jours, non seulement nous avons mis en place toute la gestion socialiste n’a entraîné aucune une batterie de dispositifs des catastrophes prédites par l’ancienne à destination du monde majorité, mais l’on a vu au contraire l’écoute économique (avances rembouret le dialogue institutionnalisés. » sables, fonds de co-investissement, création de nouvelles de rentrée scolaire, le rétablisjours se sont écoulés depuis l’élection de François Hollande, sement de postes d’enseignants formations débouchant sur l’emploi, etc…) au service de nos jeunes, après moins encore, évidemment, tant d’années de suppressions… Sans aucun doute, il nous depuis l’installation de la faudra aller plus loin encore, nouvelle Assemblée Nationale. À peine plus de cent jours, innover à nouveau, travailler et l’on a vu un Président de Alors oui, impatients, nous avec l’ensemble de nos la République, avec cette le sommes, mais lucides aussi, partenaires, à un véritable plan « douce force » qui est sans sachant très bien, avec l’ensemble de nos concitoyens, doute sa « marque de fabrique », de soutien et de relance de l’activité, notamment redonner toute sa place à la qu’il faudra plus de cent jours dans les secteurs actuellement France dans le concert de travail et de persévérance les plus fragilisés. international et notamment, pour faire oublier cinq ans Nous y sommes décidés, en Europe, desserrer les liens d’agitation, pour réformer un et c’est bien ainsi que système profondément injuste, qui nous subordonnaient nous continuerons d’agir, à l’Allemagne. pour redonner corps à à votre écoute, à votre service, Alors oui, nous sommes un authentique dialogue impatients, et lucides, et certai- au service de notre Limousin. social et rétablir un pacte de confiance, pour associer chacun nement pas naïfs : nous savons tournis… tant de « sommets de la dernière chance », de « sauvetages » de ceci, de « sauvetages » de cela… Oui, impatients, nous le sommes, et nous le sommes avec passion, avec raison et, osons l’écrire car ce n’est pas contradictoire, avec… patience. Conditionnés il est vrai, cinq années durant, aux feux d’artifices d’annonces médiatiques se succédant et s’éteignant au rythme des pétards et fusées, certains en viendraient déjà à oublier qu’à peine plus de cent

au redressement d’un appareil productif légué à la gauche dans un état de faiblesse angoissant, pour mettre notre pays en mouvement. En à peine plus de cent jours, non seulement la gestion socialiste n’a entraîné aucune des catastrophes prédites par l’ancienne majorité, mais l’on a vu au contraire l’écoute et le dialogue institutionnalisés, l’on a constaté le coup de pouce donné au SMIC (mesure oubliée depuis des années !), l’augmentation de l’allocation

Pour contacter le groupe du Parti Socialiste tél. : 05 55 45 00 77 - www.socialistes-limousin.fr

union pour un mouvement populaire groupe présidé par

Raymond Archer conseillers régionaux Jean-Paul Adenis Françoise Beziat Francis Comby Marie-Claude Lainez Frédérique Meunier Michèle Suchaud Jean-Pierre Tronche Nathalie Villeneuve-Delage Vincent Turpinat

Flou, illusionisme, figuration, c’est Maintenant ! Les premiers Cent Jours de Hollande confirment ce qu’on pensait : absence de stratégie dans la conduite des affaires, c’est trop dangereux ; des micro-décisions ponctuelles plutôt rouges, pour plaire à ses électeurs surtout s’ils ne réfléchissent pas ; enfin beaucoup de présence pour se faire photographier dans sa norma­ lité. Tout ceci derrière un anti­ sarkozysme obsessionnel qui remplace le fond. Personne par exemple, n’aura expliqué qu’avec la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, le salarié paiera davantage d’impôt sur le revenu. Par dogmatisme ou aveuglement politique, le commentaire s’arrête à la suppression d’un avantage aux patrons. Il y a tromperie. Le flou demeure sur les sujets essentiels : emploi, compétiti­ vité, équilibre budgétaire,

temps de travail. Dans la campagne, il a fait rêver par un vocabulaire attrape-tout et, maintenant, il déchante mais ne peut le dire : la crise économique n’est pas celle de Sarkozy, alors que c’était son argument. Il y a tromperie.

Maintenant, puisqu’il faut oser la différence et que le gouvernement n’a pas modifié la date des élections municipales, souhaitons que les Limousins mettent à profit le temps qui nous conduit à 2014 pour se décider à oser la différence en votant partout où c’est possible pour les candidats non socialistes ».

Les fonctionnaires ont joui devant son succès. Ils vont pleurer à la suite des décisions qui changent le nom de la politique de révision générale des politiques publiques mais pas les conséquences, à savoir que la diminution des dépenses de fonctionnement de l’état implique la réduction

Pour contacter le groupe UMP, tél. : 05 55 45 19 38

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La lettre du limousiN N° 99 septembre 2012

du nombre de fonctionnaires. Le Limousin a joué le rôle de pionnier en termes de « majorité plurielle » aujourd’hui appliquée dans le gouvernement Ayrault. Les électeurs plébiscitent cette formule à chaque élection régionale,

car l’anesthésie médiatique les convainc que le malaise économique est dû au mauvais traitement infligé par le gouvernement de droite à notre Région. Maintenant il est bon de rêver : Hollande va faire pleuvoir le bonheur sur la Région. Il y en a besoin : alors qu’en

2010 le Limousin était classé en 3e position pour le taux de chômage, il se place désormais en 10e position. C’est la preuve que la situation s’est dégradée sous une gestion régionale « rose, verte, rouge ». Nous allons aussi surveiller avec quel acharnement Hollande défend la LGV Limoges-Poitiers. Dans sa recherche d’une communication qui « devant le déficit de connaissance accroisse l’attractivité du Limousin », le Comité Régional du Tourisme lance la marque « LIMOUSIN Osez la   différence ». Il y en a besoin. Ainsi, sur le trajet routier PARIS-LIMOGES, on ne trouve qu’une seule fois citée la direction de Limoges dans une formule digne de l’indication d’une souspréfecture : « Pour Limoges suivre Toulouse ».


europe écologie LES VERTS groupe présidé par

marc horvat conseillers régionaux Jean-Bernard Damiens Ghilaine Jeannot-Pagès

Manger mieux pour vivre bien Un ouvrage a bouleversé récem­ ment notre connaissance de la qualité de vie, Le Deuxième cerveau, concernant le méca­ nisme qui relie le système digestif au cerveau, plus complexe encore que celui de la moelle épinière. Il y est dit que ce que l’on ingère agit directement sur le cerveau, que mal manger se traduit par des troubles cognitifs graves, tel que dépressions, troubles de l’attention et du comporte­ment. Parallèlement, les preuves s’accumulent autour de la toxicité des

pesticides issus de l’agriculture conventionnelle et de l’industrie agroalimentaire, même à doses très réduites, tels ceux destinés aux fruits et légumes que les messages discrets du gouvernement promeuvent. Vivre bien dépendrait donc du manger bien, alors que l’industrialisation de notre nourriture continue de se développer, avec son cortège de sucres et de graisses dont les méfaits sont connus. Or, depuis plus de vingt ans, à contre courant de la « junk food », ou malbouffe, une association porte

localement, en Limousin, la production et la consommation d’une nourriture saine, variée et chimiquement irréprochable, associée à une occupation sociale valorisante de notre foncier rural. Or le Groupement des Agriculteurs Biologiques du LIMousin risque de disparaître, victime à la fois de tracasseries administratives, du manque de clairvoyance politique, et des convoitises envers les subventions dédiées au développement de l’agri­culture biologique. Le GABLIM a

Le GABLIM a besoin de notre soutien… »

besoin de notre soutien, au moment où la science et le Grenelle de l’environnement lui donnent enfin raison, ainsi qu’à tous ceux qui partagent le goût de la sécurité alimentaire, et des territoires ruraux. L’agriculture sans intrants chimiques n’est pas un retour en arrière, c’est l’avenir de notre région.

Pour contacter le groupe Europe Écologie Les Verts, tél. : 05 55 45 17 22

ADS MEL groupe présidé par

Jacqueline Lhomme-Léoment Alternative Démocratie SocialistE

conseiller régional jean daniel mouvement écologiste limousin

Le chaînon manquant La Région Limousin, devenue autorité organisatrice des transports régionaux depuis 1999 a fait un travail tout à fait opportun et efficace. Que ce soit au niveau des infrastructures, des équipements, du fonctionnement : des voies ont été refaites, des gares ont été restructurées, beaucoup de matériel roulant a été renouvelé, ont été mis en place des tarifs « sociaux » pour les étudiants, les demandeurs d’emploi.

Toutes ces actions financées en grande partie par la Région Limousin aujourd’hui portent leurs fruits : plus de trajets effectués par les Limousins (+ 25 % en 10 ans) dans des transports en commun plus rapides, mieux cadencés, avec un confort amélioré. Il faut bien entendu aller plus loin, recréer une culture du transport collectif. Pour cela il

faut que l’État, RFF et la SNCF insèrent notre Région dans les grandes infrastructures du pays. Heureusement le dossier LGV suit son cours, c’est la seule façon de franchir la barre des transports en commun d’avenir pour nous Limousins. Ce « chaînon manquant » qui va nous relier à Paris et à l’Europe est un élément déterminant d’égalité et d’équité de traitement entre les régions françaises.

À l’aube de l’enquête publique, normalement à partir de l’automne, n’hésitez pas à consulter cet important dossier pour notre région (www.lgvpoitierslimoges.com), en particulier le résultat de toutes les concertations ainsi que la maquette en trois dimensions du tracé de ce train d’avenir pour nos enfants.

Pour contacter le groupe Alternative démocratie socialiste et Mouvement écologiste Limousin, tél. : 05 55 45 19 45

LIMOUSIN terre de gauche Parti communiste français Parti de gauche Nouveau parti anticapitaliste

groupe présidé par

Christian Audouin conseillers régionaux Stéphane Lajaumont Véronique Momenteau Laurence Pache Joël Ratier Pascale Rome

Rail en Limousin : la Cour des Comptes nous donne raison ! L’austère Cour des Comptes n’est pas réputée pour être le refuge de dangereux révo­lutionnaires. Présentant le rapport sur la « situation et perspectives des finances   publiques 2012 », son président, le socialiste Didier Migaud, a ainsi martelé la nécessité de poursuivre la RGPP (révision générale des politiques publiques) et les coupes sombres dans les dépenses publiques. Si l’on peut ne pas partager la philosophie générale de ce rapport et c’est notre cas il n’en contient pas moins quelques assertions qui méritent d’être soulignées. Dans ses recommandations au gouvernement, le rapport insiste notamment (pages 152-153) sur la nécessité de procéder à une meilleure

évaluation des projets d’investissements publics, notamment en les soumettant à des expertises indépendantes, car précise le texte, « les évaluations, a priori sont trop souvent réalisées par le maître d’ouvrage ». Elle s’inquiète aussi sur les recours trop fréquents aux partenariats public-privé (page 154), source précise-t-elle d’« effets pervers ». Concernant plus particulière­ ment les infrastructures de transports, elle s’interroge (pages 154-155) « sur l’ampleur des créations de nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse qui ne sont pas budgétairement soutenables et dont ni la rentabilité   financière, ni la rentabilité   socio-économique, ni l’intérêt   environnemental ne sont établis » et rappelle « qu’il était

nécessaire d’accorder la priorité  à la modernisation et à l’entre­ tien du réseau ferroviaire existant ». Aucun projet n’est nommément cité mais, au vu de ces préconisations, le barreau LGV Limoges-Poitiers, est clairement visé. Les élus de Limousin Terre de Gauche ne peuvent que se féliciter des arguments développés par la Cour des Comptes. Ils n’ont eu de cesse, depuis la campagne des régionales en 2010 de demander un moratoire immédiat sur le projet, avec arrêt de tout financement, dans l’attente des résultats d’une étude menée indépendamment de RFF (Réseau Ferré de France, actuel maître d’ouvrage du projet)

Le Limousin mérite mieux que des promesses ou des projets douteux…»

et des collectivités parties prenantes du dossier portant sur les impacts économiques, sociaux et environnementaux entraînés par la réalisation d’une telle ligne. Ils continuent d’exiger la modernisation de la ligne historique POLLT (Paris-Orléans-La SouterraineLimoges-Toulouse), seule ligne pouvant irriguer l’ensemble du territoire Limousin. Pensez à vous inscrire à la lettre d’information de Limousin Terre de Gauche (PCF, PG, NPA) sur www.Terredegauche.fr

Pour contacter le groupe Terre de gauche, tél. : 05 55 45 17 26

N° 99 septembre 2012 La lettre du limousin

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agenda

Les Rencontres à l’ouest en Limousin

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PARTENARIAT Une coopération

interrégionale pour aider à la mobilité des artistes.

Créer un spectacle est une chose ; trouver des lieux pour le jouer en est une autre. C’est une des difficultés majeures pour les artistes en région : se faire connaître et jouer leur spectacle à l’extérieur du territoire qui a accompagné leur création. Engagées dans une politique de soutien à la diffusion, cinq Régions voisines - Pays de la Loire, Bretagne, Limousin, Centre et PoitouCharentes - ont décidé de jouer la carte de la coopération en créant les Rencontres à l’Ouest. Ce dispositif innovant s’adresse à tous les acteurs du spectacle vivant - artistes, diffuseurs, programmateurs, décideurs. Sur deux jours, les équipes artistiques (trois par région, préalablement sélectionnées) présentent leur projet à des professionnels venus des cinq contrées. Les temps d’échanges et de rencontres organisés suscitent l’envie de travailler en-

semble au-delà des frontières régionales. Objectifs : multiplier les chances de diffusion des créations et accompagner la mobilité des artistes. Ce partenariat interrégional atypique marque une volonté politique partagée de favoriser la solidarité entre les acteurs culturels des régions, indispensable pour le devenir des territoires et les artistes. Les compagnies limousines sélectionnées : Compagnie L’abadis, Roberto Zucco, théâtre Ensemble Beatus, Écoute-Voir, musique, théâtre ; Le Maxiphone Collectif, Clax, musique. La 3e édition aura lieu cette année les 22 et 23 octobre à Limoges, au Théâtre de l’Union, où la coopération et la solidarité sont des valeurs qui animent l’esprit des lieux.

© Jean-Luc Beaujault

Beaulieu-sur-Dordogne (19) 05 55 91 09 94

www.medievale.vallee-dordogne. com

Les médiévales de Beaulieu 15 et 16 septembre La grande fête médiévale de Beaulieu-surDordogne place cette année la ville face aux Vikings pour un rappel de « la bataille d’Estresses » qui eut lieu au Xe siècle. Les organisateurs porteront une attention particulière au respect de l’époque. Costumes et matériaux plus vrais que nature. Elle se tiendra sur les quais de la Dordogne à l’emplacement du village primitif de Vellinus. Troupes professionnelles avec campements (vikings et francs), Drakkar viking et autres embarcations, marché médiéval, cour des miracles, spectacles en tous genres…

www.rencontresalouest.fr

Limoges Théâtre de la Passerelle 05 55 79 26 49

LE BILLET occitan Alors que je passais cet été quelques jours dans le nord du Portugal dans une zone granitique de la vallée du Douro, je suis tombé sur un petit moulin de rivière abandonné, en tous points identique aux nôtres, avec sa roue à cuillers (lo rodet en occitan limousin), deux petites trémies (doas trumejas), l’auget pour la circulation du grain (lo bachon), le traquet (fusel) et le babillard (babilhard) actionnant l’auget et produisant le caractéristique « tacan tacan » lorsqu’il est en route… J’ai pu saisir cette surprenante similarité du système et des pièces de moulin, à 1 200 km de distance, parce que j’avais lu le très utile et joli petit livre, Memòria de l’aiga. Enquête ethnolinguistique sur l’eau en montagne limousine (Pascal Boudy, Jean-Marie Caunet, Jean-François Vignaud, IEO dau Lemosin, Uzerche, 2009). L’ouvrage se présente comme un « carnet de mission », un cahier de croquis à spirales, associant les papiers transparents et opaques, la photographie et le dessin, l’imprimé et la graphie manuscrite, le français et l’occitan. Ce jeu entre les deux

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Memòria de l’aiga : mémoire de l’eau en Limousin Jean-Pierre Cavaillé

langues est très réussi, parce que toutes les informations y sont lisibles par tout un chacun. Le livre est le résultat d’une enquête menée en occitan, entre 2007 et 2008, dans les communautés de communes de « Bugeat-Sornac-Millevaches au cœur » et « Plateau de Gentioux » sur tout ce qui concerne les activités traditionnelles autour de l’eau dans un pays où l’eau est partout et où prennent d’ailleurs leur source toutes les rivières de la région. Sont ainsi passés en revue et richement illustrés l’art de creuser et entretenir les rigoles de drainage et d’irrigation (las levadas), le travail de la tourbe, en particulier pour le chauffage (le plateau autrefois était dénué d’arbres), les abreuvoirs, les puits, les ponts, les lavoirs et le travail de la lessive, la fréquentation dévotionnelle et thérapeutique des bonnes fontaines (bonas fonts), la pratique de la recherche des sources, la pêche, et enfin l’univers magique des petits moulins de montagne. Concernant la langue dans laquelle se faisaient et disaient ces activités, le constat est alarmant : « Sur ce territoire

La lettre du limousiN N° 99 SEPTEMBRE 2012

dépeuplé, avec une population âgée, l’occitan est en danger de disparition ». Dans certaines communes les enquêteurs n’ont trouvé personne avec qui échanger. Aussi la conclusion de ce livre, d’apparence soignée et riante, est-elle bien amère : « nous sommes encore loin du vague espoir qui verrait les Limousins d’aujourd’hui se réapproprier la culture et les savoirfaire traditionnels du pays. Mas

a saber, si la montagne limousine fut autrefois la région d’où l’on partait pour aller gagner sa vie ailleurs, ils sont désormais de plus en plus nombreux à vouloir construire quelque chose ici. Une nouvelle existence au pays est à imaginer… et elle ne peut pas se bâtir en ignorant tout de l’identité et de la memòria de ce territoire ». Jean-Pierre Cavaillé

www.theatredelapasserelle.fr

Aujourd’hui les Grecs et la Grèce sont humiliés. Notre monde sent le sang et le pétrole.

...Et les rêves prendront leur revanche Par AngÉlique Ionatos Du 23 au 27 octobre « Parfois je me sens découragée, impuissante face à tant de malheur. Parfois j’ai envie de me taire. Alors je lis mes poètes. Car la parole poétique est aussi une parole politique et souvent prophétique. Alors l’espoir revient, comme « un chant de maquisard dans la forêt des aromates ». Ce cri et cet espoir vont habiter aujourd’hui mon propre chant » explique Angélique Ionatos. La chanteuse grecque rend hommage à son pays qui traverse des heures sombres de son histoire.

Saint-Loup - Pays de Combraille en Marche (23) Les 16 et 17 octobre Saint-Dizier-Leyrenne Communauté de Communes de Bourganeuf (23) Les 20 et 21 octobre 05 55 83 09 09

Cie Circo Aereo (Limousin) Itinéraires de cirque en partenariat avec la Scène Nationale d’Aubusson. Tout juste un cirque ? Non, « Un cirque tout juste » ! 1er volet

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livres et disques

les 10 choix de la rédaction 4

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Christian Brissart Reliure cuir, tirage numéroté, 100 exemplaires

Journal d’une Teigne

de la trilogie « cirque d’objets », un spectacle intime et mini­ maliste toujours servi par l’artiste finlandais, aujourd’hui installé à Nexon. Jani Nuutinen y décale la prouesse, tout en conservant le risque du cirque mais dans un jeu avec l’infime et avec le décalage humoristique… pour mieux manipuler nos émotions.

Saint-Just-le-Martel 05 55 09 26 70

wwww.st-just.com

31e Salon international de la caricature, du dessin de presse et d’humour Du 29 septembre au 7 octobre De multiples expositions collec­ tives sur les jeux olympiques, les présidentielles américaines, nos amis anglais et le jubilé de leur reine ou le nouveau panorama politique français... C’est Habib Haddad, lauréat 2011 du Grand Prix de l’Humour Vache, auteur de l’affiche 2012, dont les dessins sont diffusés dans le monde entier qui est à l’honneur cette année. Élections, démocratie et dessins de presse est le thème cette année de l’exposition de Cartooning for Peace. À l’initiative de Plantu, Cartooning for Peace est née en 2006 sous l’égide de l’ONU. Et bien plus encore. Le festival compte au moins une trentaine d’expositions sans compter les rencontres prix et ateliers.

Limousin 05 55 10 90 10

www.francophonies.com

29es Francophonies en Limousin Du 27 septembre au 6 octobre Les Francophonies en Limousin vous offre un passeport pour découvrir le spectacle vivant francophone : des artistes venus de Tunisie, de Suisse, de Belgique, du Burkina-Faso, de Madagascar, du Canada, du Tchad, d’Algérie, du Congo, de France seront heureux de partager avec vous ce moment festif. Théâtre, danse et musique sont au programme afin de ravir tous les voyageurs. La 29e édition du Festival débutera par un parcours chorégraphique dans les rues de Limoges confié aux deux chorégraphes tunisiens Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou. Et à nouveau cette année un tarif unique à 10 € pour tous les spectacles et des événements gratuits chaque jour notamment dans le Magic Mirrors, nouveau cœur du Festival situé près de la gare à Limoges !

d’après-guerre. Témoin de l’Histoire, la peluche est également un témoin entre les hommes. Donner à chacun, adulte ou enfant, la possibilité d’une veille citoyenne sur l’absurdité du monde dont on nous abreuve.

Ussel - Le Carnot 05 55 96 28 78

www.ussel19.fr

FAUST Orchestre de Limoges et du Limousin Le 11 octobre Ciné-concert symphonique sur les images du film de Friedrich Wilhelm Murnau. Mélanie Levy-Thiébaut a choisi de superposer au noir et blanc contrasté de l’expressionniste allemand l’immense et chatoyante palette sonore du compositeur et chef d’orchestre français. Puisant dans toute l’œuvre de Berlioz, elle a concocté une bande originale dans tous les sens du terme : le montage musical est adapté sur mesure au film et totalement inédit puisque conçu à l’attention de l’Orchestre de Limoges et du Limousin pour un accompagnement en direct de la projection noir et blanc. (Également à Limoges, Saint-Junien, Égletons, Guéret).

Tulle - La Cour des Arts 05 44 40 97 37

www.lacourdesarts.org

« Tenue correcte exigée »

Saint-Yrieix-la-Perche Centre culturel Jean-Pierre-Fabrègue 05 55 08 88 77

www.saint-yrieix.fr

Otto Cie O’Navio théâtre Le 19 octobre Théâtre marionnettes. Tout public. Offert avant la guerre à un jeune allemand de confession juive, Otto, un ours en peluche, va connaître les rafles de la Gestapo au petit matin, les bombardements, les villes détruites, les morts dans les décombres. Les visages défigurés par la souffrance. La peluche passera de main en main, tel un relais entre les hommes, jusqu’à se retrouver dans l’Amérique

Du 6 septembre au 26 octobre Exposition proposée par Itinéraires-art contemporain. Quatorze artistes pour cette exposition collective « Nos vêtements sont le reflet de notre condition, de notre époque, de nos goûts, de nos envies, de nos humeurs, de nos états d’âme. Ils nous voilent

mais nous dévoilent aussi. Ils nous recouvrent, nous protègent mais nous cachent aussi. Qu’avons-nous à dissimuler ? Quels sont ces secrets mis à nu, en ôtant nos parures, en ôtant toutes ces peaux ? » La Cour des Arts est une association qui offre la possibilité de participer à des Ateliers de pratiques artistiques dans le domaine des arts plastiques, des métiers d’art, et a aussi une compétence dans le domaine de l’art-thérapie.

Aubusson Scène nationale d’Aubusson Théâtre Jean Lurçat 05 55 83 09 09

www.ccajl.com

VORTEX - Phia Ménard Cie Non Nova Les 1er et 2 octobre Danse Cirque - Performance Sous combien de couches sommes-nous revêtus pour paraître au monde ? Dans un dispositif circulaire, un individu est encerclé par des ventilateurs. Ils forment un tourbillon concentrique à 360° : le Vortex. Et nous sommes là, face à l’aventure intérieure d’un être traversé par une succession de transformations. L’air déchire les mues corporelles, les membranes ondulent et se gonflent. Des formes vivantes s’offrent à notre imaginaire et libèrent les sensations les plus indicibles.

Tulle Théâtre des 7 collines 05 55 26 99 10

www.septcollines.com

Paco Ibañez Le 25 octobre Chant et guitare Paco ! Durant sa jeunesse tumultueuse et révoltée, sa voix chaude et vibrante enchantait les générations luttant contre le franquisme, en France et en Espagne, et aussi les amoureux des poètes, de Góngora à Lorca, d’Alberti à Brassens. Il est jeune depuis si longtemps, Paco ! Rebelle impénitent, vivant désormais dans sa patrie retrouvée, il n’a pas quitté pour notre bonheur les scènes d’Europe et se campe devant nous, seul avec sa guitare et son immense répertoire. Il est impossible de résister à l’émotion qui étreint dès les premières notes de « A galopar » ou « Andaluces de Jaen ». Le concert n’est qu’une immense vague, déferlante, entre lui et nous, et retour.

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Vortex, au théâtre Jean Lurçat à Aubusson.

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Ne ratez pas les 29es Francophonies en Limousin, du 27 septembre au 6 octobre.

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Poésie et chaleur grecques avec Angélique Ionatos au Théâtre de la Passerelle.

4 Paco Ibañez, une légende de la chanson espagnole, à ne pas rater. 5 Quatorze artistes pour cette exposition collective : « Tenue correcte exigée », que dissimulonsnous sous nos vêtements ?

Un nouveau titre de Christian Brissart dans la collection « Les Atypiques » de Blackout, le journal intime d’une femme de caractère, à trois époques charnières de son existence, agitée, intrigante. Présenté avec une couverture cuir et une reliure piquée à l’ancienne, ce journal hors du commun transportera le lecteur dans une autre vie, une vie qui trouvera sans doute écho en chacun d’eux... « Pas de banlieue, pas de famine, des parents aimants, c’est l’histoire d’une fille, le parcours d’une femme ordinaire… » 18 €, Collection « Les Atypiques »

Ensemble In Musica Veritas www.advitam-records.com

« Leçons de Ténèbres » Ce nouvel opus d’Advitam records, le label creusois, donne à entendre un samedi Saint au cœur de l’Italie du XVIIe siècle. Original dans sa composition et sa démarche, l’Ensemble In Musica Veritas nous donne ici à entendre une préfiguration inédite de ce que vont devenir, quelques années plus tard, les fameux « Offices des ténèbres », qui firent les grandes heures de notre musique baroque. Le programme de ce disque imagine une reconstitution musicale d’une de ces célébrations. Alternant avec les chants, les différentes pièces instrumentales apportent des respirations musicales méditatives entre les nocturnes.

Sous la direction de Patrice Conte Châlucet castrum Limousin, Chevaliers, coseigneurs et mercenaires, XIIe-XVIe siècles Enchâssées dans leur écrin végétal, les ruines de Châlucet ont, de longue date, attiré promeneurs et érudits. De ces ruines déchiquetées, étirées entre Briance et Ligoure, monte l’écho d’une histoire mouvementée : celle de ses origines encore obscures, des coseigneurs du XIIIe siècle et des routiers de la guerre de Cent Ans. Depuis deux décennies, d’intenses recherches archéologiques et historiques offrent une relecture du Haut-Châlucet, château neuf du siècle de saint-Louis. Ces nouvelles données, concernant autant la vie quotidienne, l’architecture, que les événements historiques survenus sur le site, sont ici offertes au lecteur. 108 pages - 24 €

N° 99 SEPTEMBRE 2012 La lettre du limousin

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portrait

Prévention des AVC, le Limousin innove Patrick Dary, un cardiologue de Saint-Yrieix-la-Perche expérimente la télé­

médecine auprès de plus de 200 patients de la région atteints d’hypertension artérielle et de troubles cardiaques afin de mieux prévenir les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

© VINCENT CHÉDEVILLE

27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 05 55 45 19 00

Directeur de la publication Jean-Paul Denanot Responsable de la rédaction Sybille Mangin Rédacteur en chef Guillaume Fontaine Rédaction Nicolas L., Zohra Meslem, Jessica Agilulfi avec la collaboration des services et agences de la Région

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L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales. ISSN N° 0151-2587 345 000 exemplaires

Recevez La Lettre du Limousin Vous avez un autocollant Stop pub ou vous n’habitez pas en Limousin mais vous voulez recevoir La Lettre du Limousin, abonnez-vous sur simple demande en précisant nom, prénom et adresse postale à : lalettredulimousin@cr-limousin.fr ou par courrier à: Abonnement La Lettre du Limousin 27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex facebook.com/regionlimousin twitter.com/regionlimousin

Il a l’air bonhomme, le docteur Patrick Dary. Il est passionné aussi. Surtout quand il explique ses projets pour réduire les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC). « Je n’ai rien inventé, annonce-t-il pourtant modestement. « C’est un concept très développé en Allemagne et en Angleterre. » Cependant, depuis six mois, c’est bien lui qui est à la tête d’un projet particulièrement novateur en France. Installé à SaintYrieix-la-Perche (Haute-Vienne) depuis près de vingt ans, le cardiologue vient de mettre en place un système révolutionnaire de télémédecine. Grâce à des tensiomètres confiés gratuitement à ses patients, il contrôle à distance l’hypertension artérielle et la fibrillation auriculaire, deux facteurs principaux d’AVC. Difficile de le faire parler de lui. « Je souhaite mener une action concrète et pratique », assure le cardiologue avec le ton de celui qui sait où il va. Environ 260 personnes sont déjà suivies. L’an prochain, l’étude doit inclure 600 patients de plus de 65 ans entre Limoges, Brive et Périgueux. « Ils prennent eux-mêmes leur tension

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six fois par jour et me transmettent le résultat par un boîtier électronique. Ça leur prend dix minutes », explique le médecin qui surveille également le rythme cardiaque des malades grâce à un petit collier que l’on garde six à huit heures par jour pendant quinze jours. « J’ai les résultats deux à trois minutes après, où que vous soyez en France ou en Europe », se félicite le spécialiste qui assure des vacations une fois par semaine au CHU à Limoges. « On peut rapidement identifier les risques et ainsi agir sans tarder. Ça marche partout et c’est très pratique pour les patients âgés et pour ceux qui travaillent. » Mais Patrick Dary sait qu’il ne peut assurer tout seul un suivi efficace. Il travaille désormais avec un réseau d’une dizaine de médecins traitants. « Je leur communique les résultats que m’ont transmis les patients et des conseils thérapeutiques. Ce sont eux qui ajustent le traitement », expose le praticien qui verrait bien son système étendu à toute la région Limousin. Tenace, il vient d’obtenir un financement de 70 000 euros de la part du groupe D&O qui assure la pro-

La lettre du limousiN N° 99 SEPTEMBRE 2012

Les patients prennent eux-mêmes leur tension six fois par jour et me transmettent le résultat par un boîtier électronique. Ça leur prend dix minutes ».

tection sociale dans le secteur du transport routier. L’enveloppe doit lui permettre d’avancer dans son projet de construction d’un centre de télémédecine qui regrouperait deux maisons de retraite, à Ladignac-le-Long (Haute-Vienne) et Thiviers (Dordogne), ainsi que trois maisons médicales à Lubersac (Corrèze), Jumilhac-le-Grand et La Coquille (Dordogne). Le territoire, encore le territoire. Premiers résultats

Brillant cardiologue, le spécialiste recherche maintenant le cautionnement scientifique. L’équipement des maisons de retraite, tout comme la prise

en charge de l’insuffisance cardiaque en télémédecine, seront présentés à l’Abbaye de Fonte­nay le 6 septembre, lors des États généraux de la santé en Région. Patrick Dary dévoilera également ses premiers résultats le 13 septembre lors des Journées de l’insuffisance cardiaque à La Baule (Loire-Atlantique) et, début novembre, à l’occasion des premières Rencontres nationales E-santé à Bordeaux. La vie de Patrick Dary a changé voici un peu plus d’un an. Le praticien haut-viennois enchaîne les interviews dans les médias depuis que deux de ses programmes de recherche ont été retenus parmi 180 projets internationaux dans le cadre de l’opération « One mission, one million », sponsorisée par le laboratoire pharmaceutique Boehringer Ingelheim, en marge du congrès européen de cardiologie. Ses résultats remarquables lui ont aussi valu des bourses de recherche de 50 000 et 10 000 euros. « C’était surtout important pour démarrer le projet et mieux traiter les AVC », fait valoir Patrick Dary. Modeste et passionné le bonhomme.

Bio express

SORTIE DU NUMÉRO 100 en novembre

1965 Naissance

1994 Docteur en médecine spécialisé en pathologie cardiovasculaire. Installation à Saint-Yrieixla-Perche (Haute-Vienne). 2007-2008 Chef de service des urgences de l’hôpital de Saint-Yrieix. 2008 Maire-adjoint de Saint-Yrieix. 2011 bourses de recherche pour son suivi de l’hypertension et des troubles cardiaques par télémédecine.

Région Limousin Une chance à saisir


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