La Lettre du Limousin 81

Page 1

Le journal d’information du conseil régional

Limousin www.region-limousin.fr

Visite des nouveaux aménagements à Argentat. Les résultats des politiques régionales vers ses territoires sont tangibles.

Ce ne sont pas des marchandises Comme chaque année depuis le début de notre mandat, les crédits du secteur de la formation sont en hausse. Il faut y voir la marque de la politique régionale d’amélioration de nos lycées, un soutien affirmé à l’AFPA (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes) et aux organismes de formation professionnelle. Au moment où le gouvernement lance la réforme de ce secteur, il me semble que mon devoir est de rappeler quelques fondamentaux. Je réaffirme donc - qui pourrait l’oublier ? - que l’éducation n’est pas une marchandise. Les pouvoirs publics ne peuvent se réfugier derrière la seule loi du marché en la matière. C’est pourquoi nous avons créé Portail, un nouveau service public régional de formation, principalement destiné à aider les demandeurs d’emplois à se qualifier pour retrouver plus rapidement un emploi au plus près de chez eux. L’agriculture est un autre grand domaine qui ne peut être soumis à une conception totalement libérale. Le Limousin est concerné au premier chef avec ses productions fragiles et ses zones de moyenne montagne, en matière d’élevage notamment. L’agriculture abandonnée au marché, c’est l’oubli de ses rôles fondamentaux : nourrir, protéger l’environnement ou encore aménager le territoire. La puissance publique se doit d’intervenir pour assurer à tous, des productions de qualité, en quantité suffisante et permettre aux producteurs de vivre de leur travail. Voilà les combats que nous menons en Limousin et que je porte chaque semaine à Bruxelles ou à Strasbourg.

Jean-Paul Denanot Président du conseil régional du Limousin

L’ENQUÊTE

4 GRAND ANGLE

Le Portail Formation, nouveau service public régional Le Portail Formation, nouveau service public régional, vient tout juste d’être créé. Une première en France. Il regroupe toute l’offre de formation professionnelle en Limousin. Le Portail simplifie les démarches. Il est accessible à tous, gratuit et présent sur tout le territoire. Notre enquête page 8.

© Manuel Gracia

Formation professionnelle

Aider les entreprises Favoriser leur reprise par les salariés ou intervenir avant qu’il ne soit trop tard… C’est le soutien du conseil régional à l’économie.

6 PORTRAIT

© Nicolas Y.

Édito

N° 81 Février 2009

La Lettre du

Aude Bernard est passée de la grande industrie à une entreprise d’insertion. Un parcours atypique et engagé.

7 GÉNÉRATION LIMOUSIN 100% action Partir à l’étranger, trouver un job, jouer sur scène ou se former aux premiers secours: ça n’a rien à voir mais vous pouvez tout faire!

10 LIMOUSIN, TERRE D’EXCELLENCE

Résistance ! C’est le ton du budget régional 2009. Il faut faire face à la crise. Aider l’économie, poursuivre les investissements et préserver les emplois.


EN VUE

Déchets dangereux : concertation réussie Plus de 22 000 tonnes de déchets dangereux sont produites chaque année en Limousin. Comment améliorer leur gestion, réduire leur production ? Réponses avec le plan d’élimination des déchets dangereux que vient d’élaborer le conseil régional.

L’Europe, tout près de vous. L’Europe en Limousin,

©

c’est 250 millions pour la période 2007-2013. Des projets très concrets qui nous touchent dans notre vie quotidienne, c’est ce que rappelait la Lettre du Limousin il y a quelques numéros de cela. Si une part des projets est axée sur l’innovation et doit aider nos entreprises et laboratoires à rester compétitifs, une bonne part des programmes actuels est consacrée au développement du Limousin rural. C’est pour faire connaître l’Europe autrement que par les acronymes toujours difficiles de ses programmes (Feder, FSE ou Leader) qu’une campagne de communication a été lancée pour rappeler son action de proximité. Pour mieux connaître les programmes de l’Europe et savoir si votre projet peut y être accessible, procurez-vous le guide “ L’Europe peut-elle soutenir mon projet ? ” et d’autres informations sur region-limousin.fr Impressionnante, la collecte des piles ne représente pourtant que 13 % des déchets dangereux diffus produits par les ménages et les professionnels. En revanche, les batteries comptent pour 69 %.

“ Nous nous sommes concertés avec tous ceux qui sont concernés par les déchets dangereux explique JeanBernard Damiens, vice-président du conseil régional chargé

2

de l’environnement. C’est grâce à leur mobilisation que nous avons pu aller au-delà de la simple orientation en proposant un véritable plan d’actions. ”

© Eco-emballages

T

out le monde en produit. Les industriels bien-sûr, mais aussi les hôpitaux, les artisans, les agriculteurs et vous et moi dans notre vie de tous les jours avec les piles des jouets des enfants, la batterie du portable, les peintures, les solvants des volets et, grand classique, le désherbant pour l’allée ou l’anti-puceron. La liste serait longue. Il faut bien en faire quelque chose ! C’est le plan régional d’élimination des déchets dangereux (PREDD) qui règle la question. Et depuis 2002, c’est l’affaire du conseil régional. 2009 est l’année du grand toilettage du PREDD. La nouvelle mouture va s’appliquer pour les 10 ans à venir.

Repères

“ Déchets

dangereux… tout le monde en produit

Le plan, c’est près de 200 pages pour essayer de tout prévoir. On y explique comment réduire les déchets dangereux à la source en trouvant par exemple des solutions de substitution par des produits non dangereux ou en agissant sur les dosages des produits utilisés. Et il prévoit aussi d’améliorer le tri et la collecte.

La Lettre du imousin n° 81 - Février 2009

L’exemple des diabétiques est marquant : ils produisent entre 2 et 6 kilos par an de “ déchets d’activités de soin ”. Ce sont les seringues, aiguilles, lancettes qu’ils consomment en quantité pour leur traitement. La loi les oblige à collecter à part leurs déchets mais bien souvent les circuits de recyclage n’existent pas et les seringues finissent à la poubelle, ce qui n’est pas sans risque. Avec le PREDD, tous les circuits de collecte de ces déchets devraient être améliorés avec les associations de diabétiques.

“ Dans ce cas précis, nous n’arriverons pas à une collecte totale mais on peut au moins essayer de s’en approcher ” commente Jean-Bernard Damiens. Aujourd’hui, c’est au public de donner son avis sur le PREDD. En effet, la loi prescrit une consultation du grand public. Elle devrait être ouverte au début du mois mars. Toute personne intéressée sur les engagements et actions du PREDD pourra le consulter et donner son avis sur region-limousin.fr

3 catégories pour les déchets dangereux : 11 200 tonnes / an de déchets dangereux non diffus : déchets produits en grandes quantités par un petit nombre de producteurs (gros industriels et unités d’incinération de déchets). 8 650 tonnes / an de déchets dangereux diffus : déchets produits en petites quantités par un grand nombre de producteurs (ménages, agriculteurs, artisans...) 2 870 tonnes / an de déchets d’activités de soins à risques infectieux : déchets produits par les établissements de soins, les professions libérales et les patients en autotraitement.


Le Ski pass atteint des cimes.

C’est très officiellement que le TGV Brive-Lille a fêté son 150 000e passager le 30 janvier dernier.

Vous êtes près de 2000 à avoir profité de l’offre hivernale TER + forfait remontée sur une journée ou un week-end. Et l’hiver n’est pas fini, vous pouvez aller skier jusqu’au 8 mars... s’il y a de la neige ?

Que faire pour notre eau ? Plus, beaucoup plus, c’est l’avis général des 130 000 foyers qui ont répondu à la consultation sur l’eau qui a eu lieu en 2008.

L

Le bracelet d’alarme à distance s’est banalisé. Déclenché par une chute de la personne qui le porte ou par une simple pression sur le bouton rouge, il concrétise les progrès de l’aide aux personnes âgées.

Le laboratoire autonome ” e laboratoire Limousin Autonom’is s’appuie sur les recherches menées depuis plusieurs années sur les solutions de maintien à domicile avec, notamment, l’utilisation de la domotique. On sait que notre région est en avance des quelques années sur le reste de l’Europe pour le vieillissement de sa population. Tirant partie de cette caractéristique a priori peu avantageuse, la région est devenue pionnière dans le domaine. Elle possède un pôle d’excellence rural à Guéret, une licence à l’université de Limoges et a mené diverses expérimentations pour aider au maintien à domicile des personnes âgées.

On compte un peu plus d’une dizaine de laboratoires des usages en France.

Plus d’une dizaine de laboratoires des usages en France

Trouver de nouvelles utilisations dans le domaine des nouvelles technologies et les faire tester par le plus grand nombre d’utilisateurs, c’est leur principe.

Le concept est né récemment. Il propose une approche nouvelle pour créer des produits et services. En partant des utilisateurs, il s’approche au plus près de leurs besoins réels. Le “ labo des usages ” rassemble des chefs d’entreprise, des citoyens, des chercheurs et des institutions publiques qui s’engagent à concevoir et tester un produit ou service. Ce sont donc les utilisateurs qui déterminent comment mettre en œuvre le nouveau produit. Pour le maintien à domicile des personnes âgées, on voit tout de suite le bénéfice à tirer d’une telle approche. Ce sont elles qui vont directement aider à créer les meilleurs outils pour les assister chez elles.

Solidarité Internationale : appel à projet régional.

La Région a souhaité aider les associations et institutions qui veulent mener des actions pour améliorer les conditions de vie des populations

Plus sur eau-loire-bretagne.fr et aquacitoyen.org

“ Une eau de ”

En savoir plus : www.limousinlivinglab.fr

La Région Limousin lance l’appel à micro-projets de développement 2009. Jusqu’au 28 février, vous pouvez télécharger et envoyer votre dossier de candidature.

eaux ”. Cela a amené l’agence à revoir sa copie initiale. La part des eaux en bon état en 2015 devrait atteindre non plus seulement 45 % comme le prévoyait le document initial mais 61 %. Cela représente plus de 300 tronçons de cours d’eau supplémentaires qui doivent atteindre le “ bon état écologique ”. Reste à intégrer le surcoût de 10 %. Mais une eau de qualité, ça n’a pas de prix.

qualité, ça n’a pas de prix.

La région a obtenu le label européen de “ laboratoire des usages ” pour son projet Autonom’is centré sur la lutte contre la perte d’autonomie des personnes âgées et handicapées.

L

e conseil régional avait relayé la consultation du public sur la gestion à mener pour les deux bassins dont dépend le Limousin. 85 000 foyers ont donné leur avis pour Loire-Bretagne et 44 000 pour Adour-Garonne. Cela parait bien peu au regard du nombre de foyers concernés par l’enquête près de 9 millions ! - mais c’est déjà un résultat sans précédent pour une consultation qui était une première. Les associations et organismes publics se sont massivement mobilisés. Les avis servent à amender le projet de gestion des eaux en le tirant vers une plus grande exigence.

des pays en développement. Elle va soutenir en priorité les projets qui contribuent à l’affirmation du respect des droits de l’homme, participent à l’émergence de la démocratie, privilégient l’implication de jeunes dans leur mise en œuvre. Plus d’infos sur region-limousin.fr

En Loire-Bretagne par exemple, deux habitants sur trois veulent “ aller plus loin et plus vite dans la reconquête de la qualité des

Le Limousin et la Flandre orientale sont bien partis Coopération scientifique, partenariat économique et… gastronomique. C’est aujourd’hui le résultat de la coopération entre le Limousin et la province de Flandre Orientale en Belgique.

U

ne recette de cuisine est la plus modeste des avancées que produit cette coopération. Elle a été imaginée par le chef Alain Longeval, du nouveau restaurant de l’Abattoir à Limoges. C’est par des échanges de délégations que le programme a commencé entre les deux régions. Elles avaient toutes deux participé à un programme européen de développement touristique et décidé de poursuivre la coopération. Puis, le 12 novembre dernier, des artisans limousins ont tenu un marché trois jours durant à Sint –

Lievens Houtem pour montrer les savoir-faire limousins aux flamands orientaux. Les stands n’ont pas désempli et les camions sont revenus vides. Les contacts entre les deux territoires se déroulaient également à d’autres niveaux, scientifique et économique. La Fédération du textile belge est l’une des plus importantes d’Europe. Son centre technique s’est montré vivement intéressé par les travaux du laboratoire de chimie des substances naturelles de l’université de Limoges. Les nouveaux textiles “ autobactéricides ” développés par les jeunes chercheurs sont très prometteurs pour les vêtements du futur. Et dans quelques semaines, entreprises et laboratoires des deux régions vont débuter une coopération sur des programmes de recherche. S’ils sont acceptés, ils bénéficieront des financements européens.

Février 2009 - La Lettre du imousin n° 81

3


GRAND ANGLE

Des réponses concrètes face à la crise Crise, récession, licenciements, craintes du lendemain : après des années d’euphorie, d’excès boursiers incontrôlés, l’économie a la gueule de bois. Effet de cascade, après la crise financière, l’économie “ réelle ” est touchée. Pour répondre au plus pressé et permettre de pérenniser de nouveaux projets, des solutions sont mises en place au niveau régional.

S

onas, Bristol-Meyers, Délices de Ninon, Ferro…Le climat économique apporte, ces derniers temps, son lot de mauvaises nouvelles. Fermetures de sites et plans sociaux se sont multipliés dans la région durant les derniers mois de 2008. Plusieurs centaines de salariés ont ainsi vécu des jours de chômage technique, voire des licenciements. Et les prévisions pour l’année 2009 ne semblent guère plus optimistes. On estime ainsi que plus de 600 emplois pourraient être menacés à court ou moyen terme.

DES PME MOINS TOUCHÉES, MAIS DES SOUS-TRAITANTS EN DANGER En Limousin, le tissu économique local permet un certain optimisme, car les PME, majoritaires dans notre région, semblent moins affectées par la crise. Mais cet optimisme doit être tempéré : certains secteurs comme l’immobilier, le papier, le BTP ou l’automobile sont ainsi particulièrement touchés. Dans ce dernier secteur, les sous-traitants subissent de plein fouet les difficultés liées à un contexte international sinistré pour les grands groupes français comme Renault ou PSA et pour leurs concurrents.

“ Le BTP ou

l’automobile sont ainsi particulièrement touchés

Chez Ferro, les salariés ont vécu la crise au quotidien. En mai dernier, ils ont appris la fermeture du site limougeaud en 2010. “ Ça a été un vrai choc car personne ne pensait que le site était menacé ”, explique un membre du CE. Les services ferment au fur et à mesure selon un calendrier établi, *Plan destiné à éviter les licenciements ou en limiter le nombre, et à faciliter le reclassement du personnel dont le licenciement ne pourrait être évité.

4

La Lettre du imousin n° 81 - Février 2009

ce qui évidemment “plombe ” encore un peu plus l’ambiance. En désespoir de cause, “ Nous avons négocié un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE *) assez confortable, mais sur les 160 salariés qui doivent partir, une dizaine seulement a retrouvé du travail. Il n’y a pas d’emploi, ni ici ni ailleurs. ”

“ Les entreprises doivent s’adapter aux mutations

DES DISPOSITIFS PRÉVENTIFS Certes, les moyens des collectivités locales ne sont pas comparables à ceux de l’État, mais elles peuvent à leur échelle apporter des réponses concrètes pour rassurer à la fois les entreprises, les salariés, mais aussi les banques. En novembre dernier, une commission permanente exceptionnelle du conseil régional s’était réunie en urgence pour trouver des solutions immédiatement applicables. Parmi celles-ci, l’adoption du Dispositif d’appui à la reprise d’entreprise pour le maintien de l’emploi (DAREPME, lire cicontre), une aide régionale pour permettre, après une procédure collective, une reprise de l’activité en préservant un maximum d’emplois. Autre aide mise en place, l’AAPME peut aider les entreprises en proposant des dispositifs adaptés à des entreprises qui rencontrent des difficultés. “ Aujourd’hui, souligne Jean-Paul Denanot, le président du conseil régional, les entreprises doivent développer la recherche pour

s’adapter à la demande et à l’évolution des marchés, et surtout se diversifier. Elles doivent s’adapter aux mutations, comme par exemple les moteurs hybrides dans l’automobile. La Région est prête à s’engager auprès des entreprises pour les accompagner dans cette réflexion. ”

Car, et c’est tout le paradoxe, cette crise entraîne une prise de conscience générale : les citoyens veulent de nouveaux modes de consommation et de production, plus respectueux de l’environnement et de l’individu, moins focalisés sur le marché et les profits immédiats.


INTERVIEW © Marcel Gracias

“ Les entreprises doivent investir et se diversifier ” Jean-Paul Denanot, président du Conseil Régional

Quel regard portez-vous sur cette crise ? “D’abord, cette crise n’est pas que limousine, mais elle est mondiale et liée au capitalisme financier. Quand je vois Bristol-Meyers, à Meymac, avec une usine neuve, des salariés qualifiés, une usine qui tourne en 3x8 pour répondre à la demande et qui finalement ferme, je m’interroge sur les logiques et je me demande comment fonctionne le système. Derrière, il y a des hommes, des territoires, mais tout cela ne compte pas pour les détenteurs de capitaux.” Le Limousin n’est pas épargné… Trois secteurs sont particulièrement touchés dans notre région: BTP, automobile et immobilier. On supprime les moyens des collectivités qui ne peuvent plus aider au même niveau les entreprises, ce qui renforce la crise dans des secteurs qui sont pourtant pourvoyeurs de travail et de main-d’œuvre (non délocalisable). Il n’y a pas d’argent, les banques ne prêtent pas et certains secteurs comme celui de l’automobile n’ont pas su anticiper, développer la recherche vers des moteurs propres et fonctionnant avec d’autres énergies que le pétrole. Il faut également diversifier les activités, car une entreprise dépendante d’un seul donneur d’ordres prend des risques. Regardez l’exemple de Sonas… ” Peut-il y a voir une réponse locale à un phénomène mondial ? Oui, la Région a mis en place des aides ainsi que des dispositifs pour les secteurs en difficulté et pour accompagner une reprise d’activité quand toutes les autres solutions ont échoué. Un système de veille et d’alerte sur les entreprises a également été mis en place par Limousin Expansion. Mais cela ne peut se faire que sous conditions : maintien ou création d’emplois, volonté de développer la recherche, diversification de l’activité et respect de l’environnement.

“ Le Limousin est plus autonome, donc moins touché. ” Jean-Pierre Limousin, Président du conseil économique et social (CES) du Limousin

Quels sont les secteurs concernés par la crise dans notre région ? “ Le secteur du papier, notamment le papier carton, car il est lié à la conjoncture. On peut dire que quand le papier va, tout va et que quand le carton ne va pas, tout le reste est concerné. L’immobilier, l’automobile et les bâtiments et travaux publics sont trois autres secteurs touchés. Et le premier semestre 2009 s’annonce compliqué. ” Peut-on trouver des solutions au niveau local ? “ Le conseil économique et social a décidé de réaliser une auto-saisine qui sera rendue en février. Ce rapport va analyser les conséquences de la crise pour les Limousins et les solutions à apporter,

en diagnostiquant les atouts et les inconvénients de la région, et en apportant des recommandations à destination des pouvoirs publics. Le Conseil Régional peut apporter des réponses pour atténuer la crise, en termes de formation notamment, mais il ne peut pas aller au-delà de ses compétences, notamment en matière d’investissements. ” Que sont les atouts et les faiblesses du Limousin ? “ Parmi les atouts, on pense au tissu très dense de PME qui met à l’abri des grands mouvements sociaux et des délocalisations. Le Limousin est plus autonome, donc moins touché. L’inconvénient, c’est que quand l’économie repart, le Limousin redémarre moins vite. ”

Des dispositifs pour les entreprises • Le DAREPME : adopté en novembre, le dispositif d’appui à la reprise d’entreprise pour le maintien de l’emploi s’adresse aux sociétés dont les difficultés ont été reconnues au plan judiciaire (liquidation…) C’est une aide au redémarrage de l’activité à la condition que le repreneur s’engage à reprendre au moins 10 salariés en CDI à temps plein et à maintenir pendant trois ans ces emplois. L’aide du conseil régional peut atteindre 5.000 euros par salarié, voire 7000 euros dans le cadre d’une Scop, l’aide étant plafonnée à 200.000 euros par entreprise.

En cas de cessation d’activité avant ces trois années, l’entreprise s’engage à reverser ces aides au conseil régional. • L’AAEME : l’objectif de cet appui à l’adaptation de l’entreprise aux mutations économiques est d’aider les sociétés en difficulté financière en leur permettant de mettre en œuvre des mesures de relance. Après un audit pris en charge par le conseil régional à hauteur de 80 %, une avance remboursable peut être octroyée, ainsi que des mesures d’accompagnement du plan de relance.

“ Les Scop sont un modèle d’avenir ” Xavier Gasquet, délégué régional de l’Union des Sociétés Coopératives de Production (Scop*)

Les Scop représentent une alternative au système financier actuel, basé sur l’individualisme. Comment résistent-elles à la crise ? “ Les Scop vont pouvoir appréhender la crise de façon plus sereine, car les salariés seront à même de se mobiliser pour traverser les difficultés. La crise est aussi susceptible d’amener les personnels d’une entreprise à se rassembler pour sauver leurs emplois. Bien sûr, il leur faut un projet réaliste, avec un manager reconnu par tout le monde pour être crédible auprès des banques, des clients et des institutions. ” Pensez-vous que ce type de sociétés va se développer ? “ Des Scop existent dans tous les secteurs de l’économie, même les plus technologiques. Je pense que c’est un modèle d’avenir. Aujourd’hui, on sort de la notion individualiste et de l’économe virtuelle : on recherche une mutualisation des moyens et des compétences pour faire vivre son emploi et le transmettre. L’entreprise vit à travers ses salariés. Dans la Scop, le gérant est élu pour ses compétences, on valorise le travail, pas le capital. ” *Une Scop est une société commerciale classique, mais les salariés sont associés majoritaires de l’entreprise dont ils détiennent au moins 51 % du capital. La Scop est basée sur le principe “ un homme, une voix ”. Les salariés décident ensemble des grandes orientations de leur entreprise, désignent leurs dirigeants et décident du partage des bénéfices. Il y a une quarantaine de Scop en Limousin.

Février 2009 - La Lettre du imousin n° 81

5


PORTRAIT

Aude Bernard, cadre de l’insertion Aude Bernard a abandonné les stricts costumes des cadres pour une veste dépareillée, les bureaux standardisés et confortables de la grande industrie pour l’atelier froid et bruyant d’une entreprise d’insertion à Limoges.

A

près plusieurs années passées dans la grande industrie, chez Electrolux, Aude Bernard, femme énergique et volontaire, est aujourd’hui chef d’atelier au sein du réseau Envie. “ J’avais passé plusieurs années dans les Ardennes où je suis née et où j’ai grandi. Après avoir travaillé comme cadre à plusieurs postes différents, nous avons décidé, avec mon mari, d’arrêter ce rythme de vie consacré entièrement au travail. Nous avons deux enfants et je ne connaissais même pas les dates des vacances scolaires… ” “ UN JOLI DÉFI ” En 2004, son mari obtient une mutation en Limousin : “ Franchement, c’était la dernière région dans nos choix, avoue Aude Bernard en riant. On voulait partir dans le Gers. ” Après avoir repris des études à l’Université de Limoges, “ j’étais cadre, mais avec un diplôme qui ne correspondait pas à ma fonction, et dans un secteur bouché ”, Aude Bernard rencontre le président d’Envie qui recherchait un chef d’atelier en emploi associatif : “ Mon CV l’intéressait. Je ne connaissais pas du tout Envie auparavant, mais c’était un joli défi. ”

“J’ai été embauché sur mes capacités, mon expérience professionnelle…

Bien entendu, par rapport à Electrolux, les repères changent. “ C’est un univers très différent, mais j’ai été embauché sur mes capacités, mon expérience professionnelle, pour faire évoluer les choses. Il fallait changer l’esprit de l’entreprise, être en phase avec nos besoins : être rentable pour pouvoir s’autofinancer car une entreprise d’insertion a des subventions mais se doit également d’avoir des résultats équilibrés. Cela exige que l’on propose des produits de qualité, que l’on fidélise une clientèle… Ce sont les règles de l’entreprise classique. ”

6

La Lettre du imousin n° 81 - Février 2009

Aude est l’un des 560 emplois associatifs de la région. Avec le dispositif, la Région soutient les projets dans les domaines du sport, de la culture, du tourisme, de l’environnement, de la communication, de la citoyenneté et de la solidarité.

DEUX ANS POUR S’EN SORTIR Une entreprise classique, enfin pas tant que cela. Car les salariés qui arrivent à Envie sont tous marqués par la vie : accidents de parcours, alcoolisme, difficultés socioprofessionnelles importantes ou difficultés avec la langue française pour certains personnes arrivées récemment dans le pays… Chaque cas est unique. “ Nous avons une population totalement hétérogène : vieux, jeunes, parlant français ou non, de toutes les religions (*), et tout se passe dans une bonne ambiance. Nous devons avoir la capacité de prendre en compte chaque situation et de laisser le temps à la formation car quand ils arrivent, ils ne sont pas réparateurs d’électroménager, souligne Aude Bernard. Ils ont des contrats de deux années. Deux ans pour s’en sortir, se mettre à niveau, acquérir la maîtrise de la langue… J’ai eu une éducation qui fait que je respecte les gens, quels qu’ils soient. L’important pour moi, ce le niveau qu’ils atteignent au bout de ces deux ans, leur évolution par rapport au monde du travail, à ses règles, mais aussi leur comportement dans la société. ” “ ILS REVIENNENT NOUS VOIR HEUREUX” “ La priorité dans leur vie, c’est de trouver du travail et de le conserver. Évidemment, il y a des échecs. Il faut être conscient qu’il y a des gens que l’on ne pourra pas aider et ça fait mal au cœur, mais on a quand même une majorité de personnes qui s’en sortent, qui retrouvent un emploi stable et qui reviennent nous voir heureux parce qu’ils ont pu s’en sortir, avoir un appartement, payer les charges… Pour nous, c’est une réussite. ”

Mais pour Aude Bernard, pas question de parler de social : “ Je ne fais pas du social mais du management. Je suis là pour leur faire comprendre que le travail va être nécessaire dans leur vie, pour qu’ils arrivent à l’heure, qu’ils apprennent l’importance du travail bien fait. ” Bref, appliquer dans cette entreprise d’insertion les méthodes d’une grande entreprise, mais à une dimension plus humaine. “ C’est une petite structure, il faut faire du système D, se débrouiller, en gérant avec les difficultés de chacun tout en essayant d’en faire abstraction. Ce n’est pas “ huilé ” comme chez Electrolux. Il y a un vrai changement puisque avant je travaillais essentiellement avec des cadres, mais c’est une expérience enrichissante, qui correspond au choix de vie que j’ai fait. ” *Les salariés sont uniquement des hommes, en raison des spécificités des postes : lourdes charges, pénibilité. Ils sont engagés pour une durée de deux ans et payés au SMIC.

BIO EXPRESS Aude Bernard, née en août 1968 à Fumay (Ardennes) Travaille chez Electrolux comme cadre à différents postes de 1989 à 2004. Arrivée en Limousin en 2004 pour suivre son mari. Prépare un master à l’université de Limoges. Travaille comme chef d’atelier à Envie depuis avril 2006.

Le réseau Envie Créée en 1984, le réseau Envie est une entreprise d’insertion composée de 48 centres répartis à travers toute la France. Il est organisé autour de trois logiques : économique, sociale et environnementale. • Sociale : l’accompagnement des personnes en difficultés sociales et professionnelles vers un emploi durable. • Économique : vente d’électroménager de marque, rénové et garanti un an, à des prix réduits ; collecte et traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). • Environnementale : la traçabilité complète est assurée de la collecte à la destruction des déchets. Le magasin de Limoges emploie environ une quinzaine de salariés, et cinq encadrants. Il est soutenu par la Région. Envie Limoges : 13, rue Pierre Michaux Tél. 05 55 38 15 01 Fax. 05 55 38 14 96 envie87@wanadoo.fr


GÉNÉRATION LIMOUSIN

La formation de secourisme : je la fais ! Le conseil régional des jeunes propose à tous les jeunes limousins de 16 à 25 ans une formation gratuite aux gestes de premiers secours. Deux demi-journées avec exercices pratiques pour obtenir une attestation qui sert toute la vie.

Vache’ment jeune Jouez dans les plus grandes salles de la région avec Vache’ment jeune - le festival. Vous pouvez encore vous inscrire jusqu’à la fin du mois. Vache’ment jeune, c’est un concert organisé dans chaque département : le 18 avril à La Souterraine, le 25 à Tulle et le 29 à Limoges. Seuls ou en groupe, c’est l’occasion de se produire en public sur scène, dans une salle dédiée aux musiques amplifiées et encadré par des professionnels. Tout sur region-limousin.fr/crj

Partir à l’étranger ? Pourquoi pas !

© Boris Garineau

Eurodyssée et le service Volontaire Européen, deux programmes pour des expériences uniques à vivre en Europe.

Apprendre les gestes essentiels en deux demi-journées avec des professionnels compétents, c’est ce que permettent les stages « premiers secours ».

Elle va leur servir Adrien : “ De plus en plus de d’emplois nécessitent de posséder le premier niveau de secourisme. En plus de porter assistance aux personnes accidentées ou victimes d’un malaise, j’ai acquis une qualification indispensable pour être ambulancier. ” Christelle : “ En Allemagne, l’apprentissage des premiers secours est indispensable pour l’obtention de son permis de conduire. La France a beaucoup de retard en la matière et ce projet du conseil régional des jeunes m’a permis de connaître les gestes à faire en cas d’accident ou de malaise. Dans la majorité des cas, ces gestes qui sauvent, seront appliqués dans un cadre familial. Alors il ne

faut pas hésiter, tous les jeunes limousins devraient être formés. ” Justine : “ J’ai tout simplement suivi cette formation, car elle est indispensable pour l’IUFM ” (Institut universitaire de formation des maîtres).

Les dates • Saint-Yrieix-la-Perche : le 2 et 3 mars. • Saint-Junien : le 20 et 21 avril. • La Souterraine : le 26 et 27 février. • Guéret : le 23 et 24 avril. • Brive : le 23 et 24 février. • Tulle : du 14 au 17 avril en soirée. Renseignements : 05 55 45 00 90 ou crjeunes@cr-limousin.fr

POUR TROUVER VOTRE FUTUR MÉTIER, IL RESTE UNE DATE. Les forums LÉA sont LE lieu pour rencontrer les professionnels qui exercent le métier qu’on veut faire, rencontrer ses futurs prof ou des étudiants qui sont déjà dans la filière. C’est aussi le bon endroit pour trouver toute la documentation. Une date : le 24 mars prochain à Aubusson.

Avec Eurodyssée, on fait un stage professionnel à l’étranger, rémunéré, un grand plus sur un CV. Avec le service volontaire européen, c’est l’engagement qui prime. On se rend utile dans une association et tout est pris en charge sur place. C’est une expérience qui marque !

Eurodyssée Soutenu par la Région Limousin, Eurodyssée permet aux demandeurs d’emploi de 18 à 30 ans résidant en Limousin, quel que soit leur niveau de formation, de faire un stage rémunéré dans une entreprise en Europe (3 à 7 mois). Les régions d’Espagne, de Suisse, de Belgique, de Norvège, du Portugal et de Roumanie proposent des stages pour début 2009. Pris en charge du logement et d’une formation linguistique.

Le Service Volontaire Européen (SVE) Le SVE permet aux jeunes de 18 à 30 ans de travailler dans une association en Europe (de 2 à 12 mois) dans divers secteurs : environnement, culture, social, protection du patrimoine etc. Aucune formation ni expérience n’est requise. Le SVE est entièrement GRATUIT pour les volontaires (logement, transport, assurance, nourriture et indemnité mensuelle).

Ils cherchent leurs volontaires : • Royaume-Uni : Edinburgh Cyrenians (centre d’accueil pour personnes sansabri). Début : mai 2009. Durée : 6 mois. • République Tchèque : Association OKO. Début : mars 2009 (6 à 12 mois). Organisation du festival European Spring in Rychnov (promotion de l’éducation interculturelle, de la citoyenneté européenne et du respect des différentes cultures). • Pologne : The Lower Silesian (aide aux enfants atteints de paralysie cérébrale). Début : février 2009. • Roumanie : Millennium Center (association jeunesse). Début : juin 2009 (4 à 12 mois). Principale mission : création, exposition et diffusion de documentaires vidéo et photos sur la vie rurale de la province d’Arad. Renseignements au CRIJ Limousin par mail : europe@crijlimousin.org ou par téléphone : 05 55 10 60 98 ■

Tous les renseignements sur region-limousin.fr

Février 2009 - La Lettre du imousin n° 81

7


L’ENQUÊTE

Le Portail Formation met tout en œuvre pour proposer des parcours sécurisés, simples d’accès et proches des intéressés.

Gratuit, accessible à tous et présent sur tout le Limousin

Un nouveau service public régional

Toutes les photos de ces deux pages ont été prises au centre AFPA de Limoges Babylone qui forme à tous les métiers du bâtiment.

Le Limousin met en place un nouveau dispositif de formation, le “ Portail ”. Avant tout destiné aux demandeurs d’emploi, il regroupe l’ensemble des intervenants du secteur. L’objectif ? Simplifier les démarches et favoriser l’accès pour tous à des formations efficaces. Depuis quelques semaines, le “ Portail Formation ” prend peu à peu forme. Le projet, lancé en mars 2008 par la Région, propose à tous, des chômeurs aux salariés, l’accès à différents parcours de formation, “ taillés sur mesure ” selon les besoins de chacun pour multiplier les chances de réussite. Le Portail a été créé pour apporter la meilleure réponse aux besoins du Limousin, pour dynamiser son marché de l’emploi et son économie. Claudine Labrunie, viceprésidente du conseil régional chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage résume en quelques phrases l’ambition de cette initiative : “ La formation n’est pas une activité comme les autres. Elle se distingue par son importance comme par ses conséquences sur la vie de nos concitoyens. C’est pourquoi nous mettons en place ce dispositif,

8

destiné à faciliter et simplifier l’accès aux différentes formations pour tous, que ce soit des demandeurs d’emploi ou des salariés voulant progresser ou s’orienter différemment. La Région investit 7 millions d’euros dès la première année, dans ce qui sera, un véritable service public, comprenant tout ce que les Limousins sont en droit d’en attendre. ”

“Simplifier l’accès aux différentes formations ” Ce réseau propose une offre de formation identique en tous points du territoire régional. Véritable service public à la disposition de tout citoyen, il assure une mission de proximité, avec des centres répartis sur tout le territoire, et l’accès à

La Lettre du imousin n° 81 - Février 2009

des parcours adaptés aux besoins et aux aptitudes des limousins. Constitué des acteurs de la formation déjà existants en Région, le Portail mobilise l’ensemble de leurs moyens.

COMMENT ÇA MARCHE Le réseau du nouveau service public régional de formation est constitué de douze centres implantés au cœur des bassins d’emploi. Ouverts toute la semaine, ils sont renforcés d’antennes permettant de répondre de manière ponctuelle à des demandes de proximité. Ces centres peuvent être “ généralistes ” ou “ spécialisés ” par secteurs professionnels. Ce sont eux qui suivront les candidats à la formation professionnelle. Un demandeur d’emploi s’adressant à une de ces antennes ou sites, présents le plus près possible de son domicile, peut

Le Portail Pratique

ainsi bénéficier de l’accès à l’ensemble des services de la région, sans autre déplacement. Entendu dès le premier accueil, il se verra proposer les modalités pédagogiques disponibles, son parcours étant suivi par une seule personne responsable de son dossier. Le Portail est une première en France et les autres Régions emboîtent peu à peu le pas à l’exemple Limousin. Proposer un véritable nouveau service public - gratuit, ouvert à tous dans un des domaines de prédilection des Régions est une occasion à ne pas laisser passer.

Les coordonnateurs du Portail étudient avec vous vos projets de formation, vous aident à trouver celles qui vous conviennent et vous suivent d’un bout à l’autre de votre itinéraire. Vous êtes demandeur d’emploi, votre conseiller “ Pôle emploi ” vous adressera au centre du “ Portail Formation ” le plus proche de chez vous. Vous avez moins de 26 ans, c’est la Mission Locale qui vous adressera au Portail. Vous êtes salarié désireux de vous former, vous pouvez aller directement au Portail. • Pour en savoir plus et trouver le centre le plus proche de chez vous : region-limousin.fr


INTERVIEW “ Nous mettons tout en œuvre pour proposer des parcours sécurisés, simples d’accès, proches des intéressés. ”

Jean-Paul Denanot président du conseil régional du Limousin

UNE REUSSITE EXEMPLAIRE Pour David Maillassi, (43 ans) la formation professionnelle aura changé sa vie. Angolais arrivé en France en 1986, cet ancien commercial spécialisé dans le transport aérien, employé de la compagnie aérienne angolaise, aura évolué durant une dizaine d’années dans tous les secteurs de la vente. Entre la vente de dispositifs de chauffage, cuisines équipées, fenêtres isolantes, ou matériel informatique, il aura tant bien que mal assuré le devenir de sa famille (3 petites filles) à travers de nombreuses sociétés spécialisées dans l’équipement de la maison.

“Cette formation m’aura tout apporté

“ C’était très irrégulier pour les salaires, et incertain dans la durée, se souvient-il. J’ai donc cherché un travail qui soit plus sécurisant, plus pérenne, en m’orientant vers les formations du bâtiment, puisque en quelque sorte, j’y avais déjà un pied. ” A mille lieues du costume cravate du représentant, il entreprend début 2008 une formation de maçon à l’AFPA de Limoges. Après avoir passé avec succès un “ titre professionnel ”, il trouve une semaine plus tard un job dans une entreprise locale (Crobam) dans lequel il évolue rapidement. Entré dans la carrière en octobre dernier, l’ouvrier est déjà devenu chef d’équipe, avec trois autres personnes sous sa responsabilité.

“ Cette formation m’aura tout apporté reconnaît-il, car j’ai entamé une nouvelle vie, avec un nouveau métier, passionnant, dans un secteur d’activité qui a d’énormes besoins. Mes salaires sont réguliers, et mes possibilités de promotion réelles. ”

LES ORGANISMES PUBLICS DU PORTAIL • L’AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes) : principal acteur de la formation professionnelle en France, l’AFPA forme dans tous les domaines. • Les CFPPA (centre de formation professionnelle et de promotion agricoles) : portés par des lycées agricoles, ils proposent des formations liées au milieu rural. • Les GRETA (groupements d’établissements publics) : portés par l’Éducation Nationale, les Greta fédèrent leurs moyens et leurs enseignants pour organiser la formation professionnelle des adultes. On peut y faire une remise à niveau ou préparer un diplôme du CAP au BTS. • Le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) : il dispense des formations pour adulte à distance et cours du soir dans des domaines tels que économie, culture, sciences, Tic, langues…

Vous êtes à l’origine de ce Portail régional de la formation. Quelles sont les motivations qui vous ont guidé dans cette démarche ? Il s’agit tout d’abord de faire évoluer les dispositifs existants, pour les rendre plus efficaces, et toujours proches des populations. Pour nous, c’était donc l’occasion d’affirmer que la formation professionnelle, notamment pour les demandeurs d’emploi, n’était pas une simple marchandise, mais qu’elle devait s’inscrire dans un service public régional. Comment le Limousin peut-il répondre à cette ambition ? En s’appuyant en particulier sur les organismes publics que sont les GRETA, l’AFPA, les Centres de Formation Agricole, le CNAM. Ils seront directement impliqués dans la partie du dispositif permettant d’acquérir les connaissances de base indispensables pour trouver un emploi, ou pour entamer une formation

plus qualifiante. Mais nous nous appuierons également sur d’autres organismes reconnus, notamment pour des qualifications dans les secteurs du bâtiment, de la restauration, de l’industrie... Ce Portail de Formation ne risque t-il pas d’apparaître aux yeux des principaux intéressés - les demandeurs d’emploi comme une réforme supplémentaire pouvant compliquer leurs démarches ? Bien au contraire, puisqu’avec lui, nous mettons tout en œuvre pour proposer des parcours sécurisés, simples d’accès, proches des intéressés, tout en assurant un accompagnement permanent durant tout leur déroulement. Avec comme vocation de donner le maximum de chances pour l’obtention d’un emploi. La Région est l’acteur légitime de cette stratégie, et la crise économique que nous traversons nous oblige de manière impérative à optimiser l’ensemble de nos actions.

Témoignages “ Ce n’est pas une administration de plus que nous mettons en place, mais un véritable service public utile et pratique. ” Dominique Longis, formatrice du GRETA87, est rattachée désormais au Portail Formation de LimogesBeaubreuil en tant que coordonnatrice de parcours. “Nous sommes en phase de constitution, et tout est à faire, mais nous croyons fortement à l’avenir de ce service. Dans l’immédiat, nous engrangeons les informations venues de toutes parts, afin d’avoir le maximum d’efficacité dans nos actions futures. ” Elle sera en relation avec l’ensemble des entités régionales de la formation, et les autres partenaires. “ Nous aurons à construire le parcours pédagogique de nos visiteurs, à les suivre et à les orienter vers un emploi pérenne et porteur. Le partenariat que le Portail met en place entre tous les acteurs du secteur va ainsi prendre toute sa signification. Entre le Pôle Emploi (ex ANPE et Assedic), les centres AFPA, les CFPPA et les autres, il y a un gros réseau à mettre en place. Il faut que nous apprenions le plus vite possible à travailler ensemble. Ce n’est pas une administration de plus que nous mettons en place, mais un véritable service public utile et pratique. ” “ Il y a de gros besoins et beaucoup d’attentes de la part de notre public. ” Patrice Arnaud est formateur à l’AFPA de Guéret, spécialisé dans les

formations en informatique pour des personnes handicapées et en insertion. Il devient lui aussi coordonnateur au Portail formation. “ Il y a un énorme travail de mise en place à faire. ” Jusqu’à présent, les acteurs de la formation professionnelle étaient tous dispersés, difficile d’avoir une vision globale. “ Le Portail Formation est une première : “ Nous devrons apporter des réponses concrètes à ceux qui viendront vers nous et donc savoir exactement qui fait quoi et où ! Le domaine de la formation est loin d’être simple. Il faut aussi faciliter leurs démarches, qu’ils ne se sentent pas dépasser par la multiplicité des formations, des niveaux ou des organismes. C’est valorisant, et passionnant. Il y a de gros besoins et beaucoup d’attentes de la part de notre public. ”

Février 2009 - La Lettre du imousin n° 81

9


LIMOUSIN, TERRE D’EXCELLENCE

BUDGET 2009

Investir pour maintenir les emplois et donner du pouvoir d’achat Répondre à la crise avec tous les moyens disponibles, c’est l’enjeu de ce budget 2009. Un véritable exercice d’équilibriste, à 471 millions d’euros !

P

our la première fois, crise économique oblige, le budget augmente moins que l’inflation (hors compétences nouvelles). “ Les réponses sont essentiellement du niveau national et européen. Chacun sait que, face à la crise, le rôle de la Région ne peut être que modeste ” a commenté le président de Région. “ Mais nous avons contenu, pour la 3e année consécutive, l’évolution de nos dépenses, en particulier celles qui relèvent du fonctionnement. Pour ce qui est des investissements, nous les maintenons au même niveau qu’en 2008, afin de ne pas ajouter de la crise à la crise ”. De nombreux secteurs de l’économie limousine comme la construction et les travaux publics doivent pouvoir compter sur l’appui des commandes publiques au moment où les investisseurs privés font défaut. L’exercice est loin d’être facile car “ le désengagement de l’État dans de nombreux secteurs, coïncide avec la montée en charge des compétences issues des derniers transferts notamment celui des formations sanitaires et sociales ”.

ECONOMIE Innover, aider à la création de nouvelles entreprises et soutenir celles qui sont fragilisées.

L’exemple

Silab, l’entreprise qui fait toujours plus Silab, le témoignage de l’impact de l’aide régionale sur l’économie. En novembre, l’entreprise corrézienne inaugurait son nouveau laboratoire de recherche et de développement, une extension financée en partie avec les aides régionales et européennes. Au fil des années, Silab s’est imposée sur un secteur en fort développement. Elle vend ses actifs naturels extraits de végétaux aux plus grandes marques de cosmétiques mondiales. Fondée par Jean Paufique en 1984, Silab emploie aujourd’hui près de 200 personnes, hautement qualifiées. Elle forme ses salariés en leur consacrant 5 % de la masse salariale au lieu des 1 % obligatoires. Le conseil régional réfléchit à la création d’un nouveau pôle de compétitivité autour des éco-activités dont Silab serait partie prenante.

En vue • 22 millions pour aider à la création d’emplois, soutenir les filières et l’emploi agricole et permettre aux entreprises d’accéder aux marchés. • 12 millions pour le développement de l’économie sociale et solidaire, celui des nouvelles formes d’économie et soutenir l’activité de la filière bois.

RÉSISTER “ Un budget de résistance ”, c’est ainsi que le premier viceprésident Gérard Vandenbroucke a qualifié ce budget 2009. Pour continuer à développer l’économie limousine, la Région a donc maintenu tous ses projets d’investissements dont les 25 millions d’euros pour des infrastructures ferroviaires et routières et les 38 millions d’euros de travaux prévus dans les lycées. Au total, c’est 50 millions d’euros qui seront investis dans les équipements scolaires, universitaires, culturels et sportifs pour endiguer la chute de l’activité du bâtiment et des travaux publics. “ Le contexte financier difficile a limité considérablement nos marges de manœuvre et le contexte économique nous a conduit à agir de manière efficace et responsable ” a conclu le président de Région. Du véritable équilibrisme.

10

La Lettre du imousin n° 81 - Février 2009

FORMATION CULTURE SPORT Les 50 lycées de la région bénéficient toujours de la plus grande part des investissements pour leur amélioration. En vue • 53 millions d’euros seront consacrés aux seuls lycées. • 46 millions pour la formation professionnelle. • 13 millions pour l’université et la recherche.

L’exemple Les chiffres essentiels • + 1,20 euros par habitant pour la taxe foncière. • + 6% pour la taxe professionnelle (après plafonnement). • + 2 euros par cheval fiscal sur les cartes grises. Un emprunt d’environ 85 M € soit un endettement de 290 € par habitant (Le Limousin se maintient dans la moyenne nationale).

Les classes mobiles ont conquis les lycées Les professeurs sont convaincus. Le dispositif a gagné jusqu’aux cours d’histoire, de français et de philosophie. “ C’est l’enthousiasme des élèves qui a servi de catalyseur ” commente un professeur de mathématique à Saint-Léonard-de-Noblat. Dans la classe, on entend que le clic des souris et les touches des claviers. À la fin de chaque exercice, le professeur demande à un élève de donner la solution. Tout ce qu’il fait sur son propre ordinateur s’affiche alors au tableau. Chacun peut voir la marche à suivre. “ Regardez : les élèves sont attentifs, ils suivent tous les exercices. Et pour un cours de géométrie comme ici, cela leur permet de vraiment s’approprier et de comprendre ce dont on parle en manipulant les objets. ” En 2009, 3 millions d’euros sont prévus pour poursuivre l’équipement pédagogique des lycées. Plus de 100 dispositifs interactifs comme les classes mobiles ont été installés en 2008.


Le budget 2009 : 471 MI n’augmente que de 3,7 % par rapport à 2008 et moins de 2 % à compétences constantes.

TERRITOIRE

- 6 % sur les taxes du permis de conduire. “ C’est un signe en direction des jeunes qui ont souvent besoin de cet outil pour trouver un emploi. ”

L’exemple

103 millions pour la construction de nouvelles infrastructures, le développement des territoires, les transports, l’accueil de nouvelles populations, l’environnement et le réseau d’internet haut-débit. En vue • La modernisation des gares, du réseau TER et l’accès à la grande vitesse : 70 millions. • Près de 12 millions d’euros pour la route centre Europe Atlantique en Creuse. • Des aides entièrement revues pour le patrimoine bâti, l’habitat, les énergies renouvelables avec l’objectif de les rendre plus efficaces : 8 millions d’euros.

Le TER, trains et cars pour une offre accessible à tous au meilleur prix En 2009, cela fait 10 ans que la Région exerce la compétence des transports régionaux. Les TER parcourent chaque année 5 millions de kilomètres. Mais le TER, ce n’est pas seulement le réseau ferroviaire : 25 % des transports sont assurés par des cars. En septembre, la Région prendra en charge 3 nouvelles lignes routières Limoges-Tulle, Limoges-Felletin et Felletin-Montluçon.

Le Chèq’up, le chéquier culturesport d’une valeur de 50 euros plait beaucoup. 5000 jeunes limousins ont déjà profité de ce coup de pouce. Ils pourraient être 40 000 en 2009. Budget : 2 millions d’euros.

Depuis 2005, la gratuité des manuels scolaires aident les familles à passer le cap de la rentrée des classes. Chaque lycéen ou apprenti reçoit de 60 à 90 euros. L’allocation d’équipement vient en complément dans les lycées professionnels. Budget : 2 millions d’euros.

Économie

55 M J

Préserver le pouvoir d’achat des Limousins

Territoire

103 M J

Moyens et fonctionnement

117,3 M J

Les cartes de train pour les écoliers, étudiants, salariés, chômeurs offrent des tarifs attractifs sur tout le réseau TER. Budget : 500 000 euros.

Formation Culture Sport

166 M J Europe

29,3 M J

SE DONNER LES MOYENS EUROPE Le budget “ Europe ” provient pour l’essentiel des fonds de l’Union européenne. Elle finance des projets dans tous les domaines en Limousin : développement rural, innovation, tourisme… C’est le conseil régional qui gère ces fonds pour le Limousin.

Ce sont désormais plus de 1500 personnes qui travaillent au Conseil Régional et dans ses lycées. Depuis 2006, les agents des lycées rejoignent progressivement le conseil régional. Plus d’une centaine d’entre eux passe dans le giron de la Région en 2009 bien qu’aucune création de poste ne soit prévue dans l’année.

Février 2009 - La Lettre du imousin n° 81

11


VOS ÉLUS

La tribune des groupes politiques du conseil régional affectés au fonctionnement des structures participant à la mise en œuvre de la politique agricole de la Région sont reconduits. Budget de volonté qui nous a mené à sortir volontairement de nos compétences strictes pour financer les projets indispensables à notre région : desserte interne, infrastructures routières, que ce soit du côté de l’Est creusois, du côté d’Ussel, de Brive Larche, de St Junien… desserte externe aussi, pour le haut débit, pour l’arrivée de la LGV, ou pour le TGV sur ligne classique dont on vient de fêter le 150 millième passager. Budget de passion enfin, pour nos territoires, pour les hommes et les femmes qui les font vivre. Lorsque nous faisons le pari de leur développement, c’est la vie au quotidien que nous facilitons et l’investissement productif que nous encourageons.

Respecter l’équilibre territorial Saupoudrage diront les uns, mieux vaudrait un grand projet emblématique diront les autres. C’est cet équilibre territorial que nous avons privilégié pourtant: une région forte, c’est une métropole forte, des centres d’équilibres forts, des pôles ruraux qui se structurent : Investir en Combraille Marche, par exemple, ce n’est pas éparpiller des crédits, c’est donner ici comme ailleurs, des chances supplémentaires de développement.

C’est cette passion qui nous anime, et cette envie d’agir, ensemble, de façon concertée afin que notre Limousin soit toujours cette terre vivante, cette terre d’avenir à laquelle, au-delà des clivages partisans, nous sommes tous indéfectiblement attachés.

Gérard Vandenbroucke Président du Groupe Socialiste

GROUPE ALTERNATIVE DÉMOCRATIE SOCIALISTE LA LOGIQUE DU PIRE Lors du récent colloque “ Nouveau monde, nouveau capitalisme ”, M. Sarkozy a déclaré que le fait majeur de la crise était le retour de l’État. On ne pourrait que se réjouir de la conversion de cet ancien ministre du budget de stricte obédience néolibérale, s’il n’y avait un énorme fossé entre son discours et la réalité.

Budget de passion, par l’investissement dans l’éducation, dans l’intelligence, mais aussi investissement au sens classique du terme, et l’aide au BTP.

RAISON ET PASSION POUR NOTRE LIMOUSIN Les voilà aujourd’hui, nos gouvernants, rattrapés par une récession qu’ils ont longtemps niée, déprime économique d’abord, amplifiée par une crise financière sans précédent, jusqu’à devenir cette crise économique et sociale profonde, aggravée encore chez nous par des décisions gouvernementales idéologiques. Ce contexte nous a imposé d’élaborer un budget de raison, de maîtrise et d’optimisation des dépenses de fonctionnement, où le recours à l’impôt est limité malgré les pertes de recettes et les dépenses supplémentaires imposées par l’Etat. Les 6 % appliqués sur les taux de la taxe professionnelle les 4 % sur le foncier produiront une recette totale de 4 202 693 a ce qui à quelques euros près correspond à l’inflexion négative de la dotation de fonctionnement à charge de l’état (133 M. d’ a au lieu des 137 attendus). L’insuffisance des compensations de l’état (pour les transferts des TOS, des formations du Sanitaire et Social, de l’Inventaire, pour 2,6 M. par an d’aides aux entreprises) engendre pour la Région une charge supplémentaire de 14 M a alors que la modulation de la Taxe sur les Produits Pétroliers censée l’équilibrer ne sera que de 8 M a.

12

La Lettre du imousin n° 81 - Février 2009

La politique gouvernementale, pour le Limousin, c’est -18 M€ en 2009! La Région a fait le choix d’un budget de volonté cependant, favorisant la consommation et la vie quotidienne. Les 600 emplois associatifs budgétisés, outre l’emploi direct, contribuent à l’activité de nos territoires, donc à la consommation, à la vie économique. L’allocation de rentée scolaire, instaurée hier, la prime au 1er équipement, le chèque-up … c’est du pouvoir d’achat réinjecté dans les ménages, des possibilités de consommation, des aides à l’économie. Budget de volonté encore, de résistance, de mobilisation des énergies autour des problèmes de l’emploi, avec les dispositifs de création-reprise d’entreprises et le soutien aux entreprises en difficultés.

Une politique qui porte ses fruits En 2007, 2 525 entreprises sont crées (+8 %), de janvier à octobre 2008, 2 344 ! Le dispositif Objectif Création, depuis avril 2007, a accompagné plus de 3000 projets aboutissant à 990 créations ou reprises d’entreprises. Dans le secteur agricole, les crédits de paiement, de 6,5 M a en 2008 atteindront 7,8 M a en 2009 alors que les crédits

Les travaux dans les lycées ont presque doublé en 4 ans (+38 M a). Ceux dans nos facultés dépassent 5,5M a…et pourraient être plus élevés si l’Etat nous suivait !

“Budget de volonté, de résistance, de mobilisation des énergies ” Investissements dans les matériels, les équipements, dans l’intelligence par la multiplication des actions et aides diverses. 90 M a par an dans les formations initiales (dont 18,4 pour l’apprentissage) 13,1 dans les formations supérieures, aides à la recherche, appui aux pôles de compétitivité, notre région investit au quotidien, investit pour l’avenir. L’écart est grand entre ce que nous faisons ici et la façon dont M. Darcos et les siens considèrent les lycéens et les enseignants! Il faudrait bien sûr parler de l’environnement… parler Culture, et insister sur le fait qu’en dépit d’une implication très forte nous ne pourrons évidemment pas couvrir le désengagement de l’état. Un budget de passion disais-je et qui autoriserait bien d’autres développements.

Michel Fourgeaud

Allez dire aux enseignants, aux postiers ou aux urgentistes que l’Etat est actuellement de retour ! La réalité vécue sur le terrain est toute autre. Le gouvernement accélère le démantèlement de l’Etat à travers sa Révision Générale des Politiques Publiques qui n’est en fait qu’une restriction générale des services publics. Dans tous les secteurs on assiste ainsi à une réduction drastique des moyens de l’État. Nos collectivités territoriales, supportant un transfert massif de compétences sans les moyens correspondants, en sont particulièrement affectées. L’État est peut-être de retour pour garantir les banques de leurs spéculations aventureuses, il ne l’est pas pour les salariés victimes d’une crise qui les frappe durement dans leur emploi ou dans leur revenu. Face au marché et ses emballements irrationnels, il faut instaurer une autre répartition des richesses créées mettant davantage à contribution les revenus du capital. Cela demande un État menant une autre politique fondée sur le souci des êtres humains et non sur la seule logique du profit. Michel Fourgeaud Groupe ADS


GROUPE PC

GROUPE DES VERTS

DÉMOCRATIE LOCALE EN DANGER

ET SI ON PARLAIT DES (VRAIS) EMPLOIS VERTS ?

Sous couvert de “ lutte contre les conservatismes ” ( !), le président de la République s’apprête à passer à la moulinette les collectivités départementales et régionales. Pourtant, en dépit des désengagements financiers de l’État et du reflux des services publics, celles-ci tiennent à bout de bras, en lien avec les communes, les gestions sociales de proximité, l’économie locale et s’efforcent de maintenir le cap d’un aménagement équilibré du territoire. Ne réalisent-elles pas les 2 / 3 des investissements publics ?

Christian Audouin

Mais Nicolas Sarkozy considère que cette démocratie locale à la française est devenue encombrante pour la restructuration néo-libérale de notre pays. Il entend la réduire et la mettre au pas, selon la même vision dogmatique qui le pousse à porter atteinte à l’indépendance des juges ou à l’autonomie de l’information publique.

En ce début d’année, des sommes colossales de plus de 5 milliards d’euros, sont promises par les pouvoirs publics aux filières de l’industrie automobile. Oubliées les promesses du Grenelle de l’environnement: dès que la crise point son nez, les vieilles recettes du productivisme sont appliquées aveuglément, alors qu’on sait très bien qu’elles ne feront à moyen terme, qu’aggraver les choses. Au contraire, une vision lucide de l’avenir, proposée par les Verts, devrait encourager à développer des produits et services environnementaux, dont le chiffre d’affaires mondial, selon un récent rapport de l’ONU, avoisinera 3000 milliards de dollars vers 2020. La moitié de ce marché concerne l’efficacité énergétique et l’autre moitié les transports durables, l’approvisionnement en eau, l’assainissement et la gestion des déchets. Outre-Rhin, où la conscience écologique est beaucoup plus forte qu’en France, la technologie environnementale va quadrupler ses capacités pour atteindre 16% de la production industrielle vers 2030, les emplois verts devenant plus nombreux que ceux des deux fleurons de la vieille industrie allemande : l’automobile et la machine-outil.

Cet ensemble de dangers interpelle tous les citoyens attachés aux valeurs républicaines. Christian Audouin Président du groupe communiste

Jean-Jacques Bélézy

La région pourrait donner un signe de solidarité pour l’emploi (notamment vers le bâtiment, premier employeur de la région) en faisant progresser ses dépenses d’investissement. Par exemple dans les lycées ou les besoins en adaptation aux économies d’énergie sont immenses.

La forte hausse des impôts n’est pas justifiable C’est pourquoi nous ne comprenons pas pourquoi le budget 2009 prévoit de baisser les dépenses de travaux dans les constructions scolaires et universitaires ainsi que pour les routes alors que les dépenses de fonctionnement de notre institution déjà très élevées vont encore augmenter.

est bonne pour l’emploi et le pouvoir d’achat.

A la place les socialistes prônent une “ relance massive du pouvoir d’achat ”. Quand on a connu la relance de 1981 conduite par Pierre. Mauroy- une relance par la consommation justement, et qui a conduit à trois dévaluations, puis dès 1983 à la mise en place de la politique de rigueur par Jacques Delors, le papa de Mme Aubry, on se dit “ oui les socialistes savent que les français ont la mémoire courte ” et qu’alors, ils osent les tromper avec des slogans porteurs politiquement à court terme, mais sans effets positifs réels sur le bien être des populations.

D’autre part pourquoi baisser fortement les aides à l’agriculture (40%), dans cette période de grandes difficultés des principales filières de la région ?

Invoquer la baisse des crédits d’État est un argument dangereux puisque ce sont les mêmes contribuables qui au bout de la chaîne paient tous les impôts.

Conseils généraux et conseils régionaux sont donc promis à la réforme dont ils pourraient sortir chacun déglingués et affaiblis, voire fondus dans des périmètres institutionnels plus vastes.

Nous y sommes résolument opposés, au nom de la justice sociale et territoriale. Au nom aussi de la démocratie politique. Car celle-ci est mise en péril par le projet de refonte du mode d’élection des conseillers qui éradiquerait la représentation proportionnelle !

La relance “ par l’investissement

Comment justifier la forte hausse des impôts décidée par la majorité du conseil régional pour financer essentiellement le train de vie de la région?

Les citoyens interpellés

Certes, la répartition des compétences et des missions entre les deux collectivités reste à clarifier et partiellement à redéfinir. Mais il est très exagéré d’affirmer que leurs administrations respectives doublonneraient au point de devoir les ramener pratiquement à une seule. Une telle réforme ne serait rien d’autre qu’un nouveau coup terrible porté aux services et aux gestions publics, dans la veine des suppressions de postes dans l’Éducation Nationale, la Justice ou des réductions de moyens à l’hôpital.

Or, la relance par l’investissement est bonne pour soutenir l’emploi et stimuler le pouvoir d’achat; en effet, le surplus de trésorerie des entreprises rendu possible par l’Etat va sauver beaucoup d’entreprises donc d’emplois; l’accélération des investissements publics va dans le même sens de la défense de l’emploi et des salaires distribués.

Le capitaine dirige le bateau vers les vagues les plus fortes de la tempête. Ghilaine Jeannot-Pagès

En Limousin, sans volonté gouvernementale, sans aide réelle des pouvoirs publics, le Conseil régional, sous l’impulsion des Verts, a déjà contribué à créer nombres d’emplois dans ce secteur. Nous savons tous que ce n’est qu’un début! Ghilaine Jeannot-Pagès Présidente du Groupe des Verts

GROUPE DÉMOCRATE AVIS DE TEMPÊTE Bonnes ou mauvaises augures ? Nous avons l’impression de ne plus savoir ce qui nous attend cette année. Le capitalisme sans contrôle s’effondre, tous les repères changent. Nous avons besoin de plus d’entraide et de solidarité dans cette période d’incertitude. Notre collectivité n’a pas de gros moyens mais c’est l’action de chacun qui peut permettre de partager les difficultés nées de cette grave crise que nous traversons.

Jean-Jacques Bélézy Président du groupe démocrate

GROUPE UMP DOUBLE PEINE L’acharnement ne donne jamais de bons résultats; mais la persévérance est l’une des marques du courage. Alors, je persévèrerai dans ma dénonciation de l’acharnement des socialistes dans leur critique de la politique du Gouvernement. Ils manipulent l’information, ils rivalisent dans l’émission de mensonges et d’assertions contraires à la réalité afin d’ajouter la peur à la crise, convaincus qu’ils sont qu’elle va jouer en leur faveur. Ici, en Limousin, les grosses caisses sont entrées en résonance pour répéter en boucle tout le mal qu’elles pensent du plan de relance du Gouvernement. Les socialistes et leurs alliés condamnent la relance par l’investissement.

Raymond Archer

Puisqu’ils sont si forts on aurait pu s’attendre à ce que dans chaque collectivité locale le pouvoir socialiste lance son mini plan d’aide aux investissements. Nous ne rêvons pas. Bon nombre de Régions socialistes, viennent à l’occasion du vote du budget pour 2009 d’y ajouter un volet relance et il porte sur les investissements. Hé bien, en Limousin, il n’en a rien été. Les socialistes limousins se désengagent de l’emploi comme de l’activité économique. Ils préfèrent augmenter les dépenses de fonctionnement ! Alors je me pose une question à laquelle le lecteur devra réfléchir : ici en Limousin, le socialisme domine plus qu’ailleurs, mais n’est il pas en plus, plus mauvais qu’ailleurs? Auquel cas nous serions victimes de la double peine et il va falloir saisir toutes les occasions pour se défendre. Raymond Archer Président du Groupe UMP

Février 2009 - La Lettre du imousin n° 81

13


L’AGENDA

www.culture-en-limousin.fr ZOOM

Comment pêcher les hirondelles? 2 000 ans de savanturiers et d’observations curieuses Après le succès de Comment faire taire les grenouilles ?, la nouvelle publication de la collection de beaux livres de la maison d’édition limougeaude propose de découvrir l’univers des “savants aventuriers”. L’ouvrage a séduit le public de la foire de Brive et conquis les éditeurs étrangers à la grand messe de la profession, la foire internationale du livre de Francfort. Comment pêcher les hirondelles ? retrace 2000 ans d’histoire ludique et surprenante : des hirondelles qui jaillissent des profondeurs des lacs scandinaves au premiers signes du printemps, des tigres à visage humain, des mouches explosives, un poisson de la taille d’une limace capable d’arrêter net les bateaux, autant de récits exotiques et de témoignages scientifiques

• Boëly, 150 ans après… le temps de la re-naissance CD - BOËLY - “ Musique de chambre ” Quatuor Mosaïques, Ensemble Baroque de Limoges, Christophe Coin, Éric Lebrun Considéré par la génération des César Franck et Camille Saint-Saëns comme un gardien du temple musical, Boëly dresse un pont entre le classicisme et le romantisme français. Claviériste reconnu, ses compositions sont avant tout pour le clavier ; son œuvre comprend de nombreuses œuvres pour piano, un imposant corpus d’œuvres pour orgue bien connu des organistes actuels et sa musique de chambre qui reste encore à redécouvrir. Christophe Coin poursuit son travail de redécouverte des maîtres oubliés. ebl-laborie.com

savoureux qui ont nourri une connaissance du monde, parfois approximative mais toujours pleine de drôlerie et de poésie. Cet ouvrage illustré d’images rares et souvent inédites, présente à la façon d’un journaliste du siècle des Lumières une nature extraordinaire et des coutumes intrigantes, dans un mélange savoureux d’observations cocasses et de quête du savoir. Fyp éditions (Limoges) 224 pages, 27 F).

Vos 10 rendez-vous Centre culturel Jean-Pierre Fabrègue saint-yrieix.fr - 05 55 08 88 77 1

Jusqu’au 7 mars

EXPOSITION - Jérémy Laffon Plantations de paysages & autres chinoiseries - Entrée libre Jérémy Laffon présente le travail de peintures et de photographies réalisé lors de sa résidence en Chine. Plantations de paysages est une installation murale aux dimensions variables et conçue pour évoluer selon un certain rythme, offrant une infinité de rendus possibles sans qu’aucun paysage ne soit jamais identique à l’autre. Les formes courbées peuvent évoquer des vues échographiques, prenant ici place dans une échographie du temps déroulé, de la vanité.

OC

Espace Paul Rebeyrolle

Le plateau à la recherche des noms perdus

S’il est désormais monnaie courante de voir des panneaux bilingues aux entrées d’agglomérations (aussi petites soient-elles) en Bretagne, Pays Basque ou Catalogne, le phénomène est beaucoup plus discret en Limousin où seulement 25 communes ont choisi d’afficher leur identité occitane (soit 3 % des municipalités). Mais les choses évoluent, comme en témoigne l’initiative du parc naturel régional de Millevaches en Limousin, qui vient de conventionner avec l’institut d’études occitanes du Limousin pour la réalisation d’enquêtes toponymiques occitanes sur l’ensemble de son territoire (un tiers des communes ont déjà été répertoriées), se dotant ainsi d’un inventaire nécessaire pour aider les 113 communes à renouer avec leur histoire et leur identité culturelle.

Les noms de Lieux du canton de Gentioux Éditions IEO Lemosin - décembre 2008. Ce dernier ouvrage d’Yves Lavalade, spécialiste en toponymie occitane recense et analyse les centaines de noms de lieux

14

La Lettre du imousin n° 81 - Février 2009

Degun pus s’estonara au jorn d’aüei de veire daus paneus dins las doas lingas a l’entradas dau borgs (mai de quites vilatjons) en Bretanha, País Basque o Catalonha, mas aura mai de pena per ne’n trobar en Lemosin ente nonmas 25 comunas an chausit de marcar lur identitat occitana (sia 3 % de las municipalitats). Mas las chausas chamnhen, coma dins lo parc naturau regionau de Miauvachas en Lemosin que ven de passar convencion coma l’institut d’estudis occitans dau Lemosin per menar de l’enquestas toponimicas en occitan sur tota son país (un tierç de las comunas an mai estadas fachas) que l’i balharan un inventari per aidar las 113 comunas a tornar trobar lur istòria e lur identitat culturala.

Les noms de Lieux du canton de Gentioux (bourgs, villages, lieux-dits, cours d’eau, micro toponymes) qui parsèment et constituent une composante identitaire fondamentale de ce canton de la montagne Limousine.

Edicions IEO Lemosin - mes de l’avent 2008). Dins queu darreir obratge, Ives Lavalada, especialista en toponimia occitana assara e estudia las centenas de noms d’endrechs (borgs, vilatges, escarts, aigas, noms cadastraus) que son ’na signatura identitària fondamentala de queu canton de la montanha Lemosina.

Route de Nedde 87120 Eymoutiers 05 55 69 58 88 www.espace-rebeyrolle.com 2

Jusqu’au 15 mars

EXPOSITION - Gérard Rondeau Les Fantômes du Chemin des Dames Le presbytère d’Yves Gibeau Gérard Rondeau a sillonné ces trente dernières années les champs de bataille de la grande guerre, cherchant la moindre trace de la tragédie. Il y rencontre Yves Gibeau, antimilitariste fasciné par la guerre 14-18, qui lui, depuis toujours, a inlassablement sillonné les lieux. A partir de 1981 tous deux parcourent régulièrement le Chemin des Dames. Après la mort de Gibeau en 1994, Rondeau continue de photographier ces lieux tant de fois arpentés, son univers balayé par les traces de la Der des Ders, pour tenter de trouver l’ultime fantôme du Chemin des Dames.

Théâtre Jean Lurçat - Aubusson Avenue des Lissiers 23200 Aubusson 05 55 83 09 09 - www.ccajl.com 3

Mardi 17 février à 20 h 30

ARTS DE LA PISTE Croc, Nimbus et Ali Compagnies Moglice Von Verx et MPTA (Mathurin Bolze)


Une soirée avec trois spectacles. Les duels insolites de deux trapézistes, l’une avec un crochet de levage géant et l’autre avec une barre suspendue à deux fils, un pas de deux sur trois jambes : la nouvelle génération du cirque entre en piste et nous entraîne de surprise en ravissement. Deux formes très épurées où les filles flottent dans les airs alors que les garçons gardent les pieds sur terre.

La Fabrique Espace Fayolle - Avenue Fayolle 23000 Guéret - 05 55 52 84 94 4

Mardi 17 février, 20 h 30

THÉÂTRE - Éléments déchaînés Compagnie de l’Œil Nu (Rhône-Alpes) Jean-Michel Ribes et Olivier Chiacchiari, réunis dans un spectacle nous offrent leur vision décalée du monde où le rire règne en maître. Tranches de vie, quotidien, situations absurdes, plusieurs petites histoires s’enchaînent, on glisse de l’une à l’autre grâce à des transitions musicales, ambiances sonores et autres… Dans cette mise en scène rythmée, cadencée où les comédiens endossent plusieurs personnages, et où tout finit par se déglinguer.

4

5 2

3

Les 7 Collines - Tulle 8, quai de la République - 19000 Tulle 05 55 26 99 10 5

Jeudi 19 février, 20 h 30

DANSE - Adage démesuré Compagnie 3.14 “ Adage démesuré ” commence sur un carré de vert : un corps de femme y est couché, lové. Le corps lentement se déroule, s’expérimente, s’allonge et s’enroule. La danse parle un langage de douceur, de bien-être. Un deuxième corps de femme survient, rejoint le premier et leur rencontre est faite de reconnaissance mutuelle, de jeux. Et puis survient un homme. Et le rythme intérieur se brise, les corps se jettent , le trio se désagrège et se reconstitue. La pièce vit sur une seule respiration profonde, partagée par les trois danseurs engagés dans une démarche fusionnelle. La beauté naît de cet accord aérien, de sa dissolution tranquille et de sa renaissance.

Espace de l’Écluse Avenue de la Liberté 23300 La Souterraine - 05 55 63 46 46 6

Vendredi 20 février à 20 h 30

CIRQUE - A wonderful world Lorsque Mister B et Mister P débarquent sur scène dans des cartons minutieusement agencés auxquels sont attachés des ballons, le spectateur est en droit de rester perplexe... Mais en quelques minutes, les deux compères nous emmènent dans les airs pour un vol en montgolfière délicieusement burlesque. Le ton est donné. Avec presque rien, du papier, trois bouts de ficelle, aucun décor, même pas de texte, les deux clowns font le pari de faire rire aux larmes leur public en révélant la drôlerie et l’incongruité des attitudes humaines par le simple rythme des corps et la complicité du geste. Et ça marche.

1

7

La Mégisserie, Pôle culturel de Saint-Junien 14, avenue Léontine Vignerie 87200 Saint-Junien - 05 55 02 87 98 lamegisserie.com 7

Vendredi 20 février, 20 h 30

ONE MAN SHOW - Marc Jolivet est nu sur la banquise, protégé du froid par une peau de phoque en compagnie de l’ours blanc qui lui a sauvé la vie… Par gratitude, Marc ramène l’ours en France et s’attache à lui. Mais dans son deux pièces, le plus grand des carnivores est une source de problèmes sans fin. Aujourd’hui par exemple il a dévoré le poissonnier. Poursuivis par la police, ils ont une heure trente devant eux avant d’être localisés…

Centre d’art contemporain de Meymac Abbaye St André 19250 MEYMAC 05 55 95 23 30 8

A partir du 9 mars

EXPOSITION - Oh quel beau déni que le débit de l’eau ! Exposition collective À une vision presque décorative d’une eau comparse ou repoussoir, les artistes contemporains privilégient le rapport utili-

taire et physique d’une eau domestique, maîtrisée, asservie. Une eau qui circule où on lui dit d’aller, dans des canalisations parfois retorses, enfermée dans des bouteilles, accumulée dans des aquariums ou des piscines : maquettes réduites de la mer, dont les installations, jouant un rôle social de miroir, flattent le narcissisme de leurs propriétaires. Ceci n’évacuant pas les dimensions magiques que l’on retrouve dans des œuvres qui associent le scientifique au poétique, mettant en scène l’absolue plasticité du liquide.

Théâtre Théâtre du Cloître Rue Lafayette - 87300 Bellac 05 55 60 87 61 - www.theatre-du-cloitre.fr 9

Jeudi 12 mars à 20 h 30

THÉÂTRE - “ Vladimir Maïakowski ” Tragédie de Vladimir Maïakovski, Compagnie L’Abadis. Vladimir Maïakovski a fait de son art un instrument politique, se faisant “ le chantre de la révolution ”. Immense provocateur détesté et vénéré à la fois, il foule le sol, harangue les foules, profère avec humour et charisme poésie et politique. Adrien Ledoux nous propose une adaptation

6

de Vladimir Maïakovski, Tragédie (1913), un long poème dialogué, pamphlet contre l’individualisme frileux et le matérialisme conformiste. Un poème où le poète prédit, visionnaire, la révolution russe, mais aussi son enfermement et sa décadence, il se suicidera d’un coup de revolver en 1930.

Le Sirque Pôle cirque de Nexon en Limousin Château de Nexon - 05 55 58 34 71 cirquenexon.com 10

Vendredi 20 mars, 20 h 30

CIRQUE - Présentation publique d’une étape de travail MIDI À TA PORTE Compagnie L’Enjoliveur - Entrée libre. La marque de fabrique de la compagnie reste pour cette nouvelle création l’expression d’une sensibilité fragile et poétique, dévoilée subtilement au travers de “ mises en piste ” originales et souvent burlesques. L’atmosphère du lieu est chaleureuse et profonde. Du bois et du zinc. Des petites sources d’éclairage faites de lampes “Jielde ” entre autres…

Février 2009 - La Lettre du imousin n° 81

15


RÉUSSITES

L’académie théâtrale : la formation d’excellence L’Académie théâtrale de l’Union est devenue École Supérieure de Théâtre du Limousin, reconnaissance qui lui permet de former au diplôme national de comédien.

La murène, nourrie tous les jours devant les visiteurs, une des grandes stars de l’aquarium.

Une grande toilette pour l’aquarium du Limousin

On a pu les apprécier cet été à Vassivière ces jeunes comédiens de l’académie. Paul Golub les avaient faits s’attaquer à Shakespeare avec un Comme il vous plaira qui leur allait bien : “ jeune, drôle et passionné ”. La pièce leur avait demandé cinq semaines de travail et de répétitions, une préfiguration de leur travail à venir. Ils ont récidivé aux Francophonies avec une lecture appréciée du public limougeaud. La formation de l’académie, trois années intensives pour une

dizaine d’élèves triés sur le volet a attiré des étudiants de toute la France. Transmission des savoirs, apprentissages de toutes les techniques du spectacle vivant, du chant au spectacle de marionnettes et rencontres avec les artistes, c’est le programme de leurs années d’apprentissage. Chaque année sera couronnée d’un “chantier de création ” qui donnera à voir tout le travail accompli par les élèves. À la fin de la saison, le public pourra donc se régaler d’un Marivaux dirigé par Jacques Lasalle.

Echauffement de la voix, travail du souffle, assouplissements... les futurs comédiens entrainés comme des athlètes sont à bonne école.

Vous êtes 40 000 à l’avoir aimé en 2008, vous serez plus nombreux en 2009. Après un mois de travaux, l’aquarium du Limousin devait rouvrir ses portes le 7 février. Nouveau circuit de visite, nouvelles animations et surtout de nouveaux bassins… C’est ce que propose l’aquarium du Limousin après une fermeture d’un mois pour se rafraîchir. L’ancien réservoir d’eau souterrain construit sous Napoléon III pour prémunir Limoges des

épidémies de choléra offre aujourd’hui une des plus grandes diversités d’espèces en France. L’attraction compte plus de 100 000 litres d’eau dans lesquels s’ébattent 2500 poissons de plus de 350 espèces du monde entier. Du 21 février au 1er mars prochain, les visiteurs du salon

de l’Agriculture de Paris pourront découvrir les nouveautés de l’aquarium qui sera présent pour promouvoir le Limousin, sa nature… et ses poissons. Aquarium du Limousin : 05 55 33 42 11 ou aquariumdulimousin.com

Une “ éco ” reconnaissances pour Vassivière. Le domaine de Pierrefitte, a été récompensé par un écolabel européen pour son engagement dans une démarche de tourisme durable. Cévéo, qui exploite le villagevacance s’est investi dans des actions que le jury a trouvées exemplaires. C’est la première distinction du genre en Limousin.

Limoges Métropole a également été “ éco ” distinguée. Des « gardes allemands » passent le temps entre deux prises. Le tournage du village français est gourmand en figurants limousins.

Un village français tourné en Limousin a été salué par la presse. La série raconte la vie de personnages ordinaires dans un bourg au début de la guerre. La région va accueillir la seconde partie du tournage. Chaque série de 6 épisodes court

sur une année. C’est l’année 1941, sa pénurie alimentaire et l’explosion du marché noir, à laquelle va s’attaquer l’équipe du réalisateur Philippe Triboit. La série devrait courir jusqu’à la Libération mais tout dépend encore de ses scores d’audience…

Eco-Emballages a créé le trophée des “ Ecotop ” en 2005. Limoges Métropole a su séduire avec le partenariat qu’elle a développé avec les grands clubs sportifs, son travail de sensibilisation d’une classe de CM2 et le film réalisé pour faire partager ses méthodes de travail.

Racer line vise la pole position Lancement réussi pour le jeu Racer Line, version internet du jeu de plateau Formule Dé. Ce succès planétaire est vendu depuis 1991 à plus de 260 000 exemplaires dans 18 pays. Racer Line, le jeu en ligne, reprend fidèlement le principe de Formule Dé, jeu de course automobile sur plateau dont le succès ne s’est pas démenti depuis son lancement. Il permet de jouer en ligne en se confrontant à d’autres internautes. Le principe est simple : chaque joueur se choisi une voiture qu’il peut améliorer au fur et à mesure de sa progression dans le jeu et les courses se déroulent sur l’un des 50 circuits en vue aérienne que le site propose. D’autres circuits viendront progressivement s’ajouter pour

multiplier les possibilités du jeu. Une première version du jeu en ligne avait vu le jour en 2005. Basée sur le seul bouche à oreille, elle avait vu son nombre d’inscrits augmenter très rapidement pour atteindre plus de 10 000 pilotes en novembre 2008. Le site actuel en représente l’aboutissement. Play Machines, c’est le nom de la société qui commercialise le site, avec l’aide du conseil régional et d’OSEO, compte tirer l’essentiel de ses revenus des micro-paiements sur Internet. Pour jouer : raceline.com

La Lettre du Limousin - 27, boulevard de la Corderie 87031 Limoges cedex 05 55 45 00 59 - lalettredulimousin@cr-limousin.fr - Directeur de la publication : Jean-Paul Denanot Responsable de la rédaction: Sybille Mangin - Rédacteur en chef: Guillaume Fontaine - Rédaction: Nicolas Y. Jean-Pierre G. avec la collaboration des services et agences de la Région - Photos: Guillaume Fontaine (sauf mention contraire) Mise en page : Graphik Studio - 05 55 32 06 32 - Impression : Rivet Presse Édition - L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales. Rivet Presse Édition - tél. 05 55 04 49 50 ISSN N° 0151-2587 - 355 000 exemplaires. / Abonnement : vous avez un autocollant “stop pub ” ou vous n’habitez pas en Limousin mais vous voulez recevoir la Lettre du Limousin, abonnez-vous sur simple demande à gestfichiers@rivet-pe.com en précisant nom, prénom et adresse postale ou à Routage Lettre du Limousin, Rivet Presse Édition, 24 rue Claude Henri Gorceix, BP 1577 87022 Limoges cedex.

16

La Lettre du imousin n° 81 - Février 2009


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.