Banco 117 smartbeta cat bonds

Page 1

Avril 2018 · No. 117 · CHF 7

Le magazine suisse de l’asset management

Marchés actions

Cat bonds

Retour au scénario idéal

Les investisseurs ne craignent pas les ouragans

10

Taux de conversion

minutes avec

Jusqu’où l’abaisser? Smart Beta Assez malin pour battre le marché?

David Lüthi

Climat Limiter ses émissions? Oui, mais...

La FINMA publie un guide consacré aux Initial Coin Offerings • Les actifs sous gestion de LGT ont bondi de 33% en 2017 • Candriam Investors Group met un pied dans l’immobilier


Sommaire Les rubriques Quoi de neuf?

4

News Focus: cat bonds

8

Ce n’est pas la cata People

12

Qui va où? La chronique de Morningbull

8

14

14

Ce n’est pas la cata

La tête dans le guidon

16

Les ouragans en série ont causé d’énormes dégâts en 2017. Pourtant, les obligations catastrophes continuer d’attirer les investisseurs. Pourquoi?

Les frasques de Trump et la récente correction gardent les marchés sur le qui-vive. Autant de bonnes excuses pour ne pas regarder plus loin.

18

La tête dans le guidon Fund corner

Le marché suisse des fonds Marchés actions

Retour au scénario idéal Marchés obligataires

22

Les rubriques de nos partenaires

16

Agora

24 26

placement disponibles à la vente en Suisse

ETF Corner

Comment réduire ses émissions? Prévoyance

Fund Corner Le tableau de bord des fonds de

30

Normalisation périlleuse

News Events

27

News Rendez-vous avec les caisses

28

Le tableau de bord des ETF européens

Baisse du taux de conversion: jusqu’où? ETF Corner

30

Tableau de bord Sur le vif

31

David Lüthi, caisses de pensions du groupe Marti Dossier Smart beta

18

24

Retour au scénario idéal

Comment réduire le CO2?

Le pic de volatilité de février n’aura été qu’une parenthèse pour les marchés actions, même si les sources d’instabilité se sont multipliées.

S’il cela ne tenait qu’aux caisses de pensions suisses, le réchauffement climatique atteindrait 4 à 6°C. Peu acceptent de s’exprimer sur le sujet.

2

Avril 2018 · BANCO

32 34

News

36

Le choix actif

38

Assez malins pour battre le marché?

A chaque marché son facteur

Hedge Funds Corner

42

Le baromètre des stratégies Net & (moins) net

43

Les échos décalés de la finance sur le web


38 Assez malins pour battre le marché? Alors qu’on les sait indiciels, les ETF smart beta se présentent comme la nouvelle génération de fonds actifs: passifs, et donc moins chers, tout en appliquant des stratégies susceptibles de battre le marché plutôt que de le répliquer. Mais quel a été leur bilan, ces cinq dernières années? Et surtout, lesquelles parmi ces stratégies ont le mieux tiré leur épingle du jeu et continueront à le faire en 2018? Huit experts font leur état des lieux.

En couverture 10 minutes avec David Lüthi: BANCO pose trois questions (f)utiles au Directeur des caisses de pensions du groupe Marti. A lire en page 31. Photo de couverture: Daniel Balmat

BANCO, le magazine suisse de l’asset management N° 117 · Avril 2018· Lancé en 1996 · Rédactrice en Chef Indira C. Tasan · Responsable d’édition Chloé Banerjee-Din · rédacteurs Selim R. Chanderli, Guillaume A. Clément, Thierry Pache · PRODUCTION Johanna Massuyeau · Business coordinator Maxime Bezençon · GRAPHIC DESIGN Hendra Irwanto · international advertising Guillaume Bertrand · COO Sacha Toufani · CEO Franciska Meyer · éditeur Selim R. Chanderli · Forward Group, Rue des Terreaux 10, 1003 Lausanne, Suisse · Tél. (+41) 21 623 33 00 · banco@banco.ch · www.banco.ch Note: certains articles peuvent avoir été écrits plusieurs semaines avant parution. BANCO ne peut garantir l’exactitude de toutes les informations. © Forward 2018. Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.

Beta pas bête Investir passivement, avec un plus. C’est la promesse des stratégies smart beta. Mais bien utiliser ces produits qui se disent malins requiert de bien les comprendre.

L

a gestion indicielle s’est longtemps contentée de répliquer les grands indices pondérés selon la capitalisation boursière. Désormais, en investissant sur la base de facteurs, les stratégies smart beta ramènent un peu d’intelligence dans les véhicules passifs, tout en promettant de laisser les émotions à la porte. Attention toutefois: avec ces avions (presque) sans pilote, choisir les bonnes stratégies au bon moment et les combiner à bon escient revient à l’investisseur (lire en page 36). Bien connaître leur comportement dans différents contextes est donc d’autant plus crucial (lire en page 34). Quelles sont celles qui, aujourd’hui, tirent leur épingle du jeu? Réponse en page 38. Bonne lecture!

Sacha Toufani COO Forward SA

Guillaume Bertrand International Advertising Forward SA

BANCO · Avril 2018

3


News

Pugilat en vue En mars, Donald Trump a une nouvelle fois provoqué l’ire de ses “partenaires” internationaux. En cause, la décision du président américain de taxer lourdement les importations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis. En menaçant en retour d’introduire des barrières douanières sur des produits américains (Levi’s, Harley Davidson…), l’Union européenne a obtenu une suspension de ces taxes jusqu’au 1er mai, le temps de poursuivre les négociations. C’est aussi le cas du Canada, du Mexique, de l’Argentine, du Brésil, du Japon, de la Corée du Sud et de l’Australie, qui fournissent 90% de l’acier importé aux Etats-Unis. La Chine n’a pas eu cette “chance”: bien qu’elle ne pèse que 2% de ces importations de l’Oncle Sam, elle s’est vu promettre jusqu’à 60 milliards de dollars de “mesures punitives” pour “concurrence déloyale” et “vol de propriété intellectuelle”. Guerre commerciale

Grosse prise de poids

Chasseur de primes

Appelez-moi Ostrum

LGT pèse de plus en plus lourd. La banque privée de la famille princière du Liechtenstein a vu ses actifs sous gestion bondir de 33% en 2017, pour atteindre CHF 49.7 mias. Si la bonne tenue des marchés a contribué à cette croissance, plus des deux tiers des nouveaux encours proviennent du rachat d’ABN Amro et d’European Capital Fund Management. Sur l’année, les charges opérationnelles de LGT ont progressé de 27%, à CHF 1.13 mia. Le bénéfice consolidé a, pour sa part, atteint CHF 283 mios (+23%).

Syz AM lance Oyster Equity Premia Global, un fonds quantitatif market neutral. Son objectif: tirer profit des primes de risque sur les actions au niveau mondial pour dégager une surperformance stable, non corrélée à l’évolution des marchés. Le véhicule se base notamment sur l’analyse d’une grande quantité de données pour cibler des opportunités d’arbitrage et gérer les risques. Jusqu’au 15 décembre 2018, le gérant offre en outre une réduction de 50% de ses frais de gestion aux souscripteurs.

Natixis a décidé de rebaptiser sa filiale de gestion d’actifs Natixis AM pour l’appeler Ostrum AM. Fort de ce nouveau nom – qui signifie “de couleur violette” en latin –, la société veut réaffirmer son expertise historique dans la gestion obligataire, tout en développant ses activités sur les marchés actions, dans le domaine de l’assurance et dans les produits alternatifs, comme les CLO (Collateralized Loan Obligation). A fin 2017, Ostrum AM gérait EUR 324.5 mias d’actifs.

LGT

4

Avril 2018 · BANCO

Syz AM

Natixis AM


Notre terrain : les fonds de placement

Depuis 1970, GÉRIFONDS propose une structure indépendante pour la création, la direction et l’administration de fonds de placement en Suisse et au Luxembourg www.gerifonds.ch www.gerifonds.lu +41 21 321 32 00


News Par ici la monnaie! Une nouvelle étape a été franchie dans le projet de l’Union européenne de “mieux” taxer les géants du numérique. La Commission propose de prélever 3% sur les revenus – et non sur les bénéfices, comme c’est généralement le cas en fiscalité des entreprises – liés à l’exploitation d’activités numériques dans l’UE. La taxe vise, dans un premier temps, uniquement les sociétés dont le chiffre d’affaires mondial dépasse EUR 750 mios, et dont celui réalisé au sein de l’UE est au-dessus de EUR 50 mios. Bruxelles estime que 120 à 150 entreprises sont concernées, la moitié étant américaines, un tiers européennes et le reste asiatiques. Google, Facebook, Uber ou Airbnb sont visées, mais pas Netflix ou Amazon, dont le modèle d’affaires repose moins sur l’exploitation de données à des fins publicitaires. Cette taxe devrait rapporter EUR 5 mias à l’UE. Enfin, si elle est adoptée telle quelle. Géants du Net

A l’affût des entreprises européennes Lyxor AM et Portland Hill lancent le Lyxor/Portland Hill Fund, un fonds alternatif ciblant les actions et les obligations d’entreprises européennes, dont des small & caps. Il est géré à la fois selon une approche long/short classique, basée sur les fondamentaux, et selon une stratégie event-driven. A ce titre, il vise en particulier à tirer profit d’événements touchant les marchés (changements de modèles d’affaires, tendances sectorielles…) et spécifiques aux sociétés (fusions-acquisitions, cessions d’actifs…). Lyxor AM - Portland Hill

6

Avril 2018 · BANCO

L’âge de la maturité

Sous toit

La finance suisse a bien changé et la SFAMA aussi. Pour son 25e anniversaire, la Swiss Fund & Asset Management Association réaffirme l’importance croissante prise par la clientèle institutionnelle dans la gestion de fortune helvétique. Initialement centrée sur l’administration et la distribution des fonds de placement, la faîtière continue à déplorer le manque d’accès au marché européen pour les fonds helvétiques – alors que la réciproque est offerte depuis longtemps aux fonds européens.

Candriam Investors Group met un premier pied dans l’immobilier. La filiale de New York Life IM a racheté 40% du capital de la société de gestion immobilière londonienne Tristan Capital Partners – une participation qu’elle pourra potentiellement renforcer ces prochaines années. Avec cette opération, Candriam IG récupère un patrimoine de EUR 9.1 mias d’encours, investis dans des biens au Royaume-Uni et en Europe continentale. Pas mal pour un asset manager qui gère déjà plus de EUR 112 mias d’actifs.

SFAMA

Candriam IG – Tristan CP


PROVIDE PROTECTION

Plus de détails sur syzassetmanagement.com Cette publicité a été publiée en Suisse par SYZ Asset Management (Switzerland) Limited (« SAM Suisse »), une société de gestion basée en Suisse. La société SAM Suisse fournit à des clients institutionnels des services de gestion discrétionnaire de placements individuels ou collectifs. Elle représente et distribue les Fonds OYSTER en Suisse. OYSTER SICAV (« Fonds OYSTER ») est une société d’investissement à capital variable et à compartiments multiples établie et réglementée au Luxembourg. Elle est gérée par SYZ Asset Management (Luxembourg) SA. Le présent document est réservé aux investisseurs professionnels. Les investissements dans des compartiments des Fonds OYSTER induisent des risques, qui sont décrits plus en détail dans le prospectus. Le prospectus, le document d’information clé pour l’investisseur et les statuts d’OYSTER actuellement en vigueur, ainsi que les rapports annuels et semestriels des Fonds OYSTER, peuvent être obtenus sur le site Internet www.syzassetmanagement.com, auprès des bureaux d’OYSTER au 11-13 Boulevard de la Foire, L-1528 Luxembourg ou auprès des agents et représentants indiqués sur le site Internet dans les pays où les Fonds OYSTER sont immatriculés. Les informations et données contenues dans la présente publicité ne constituent en aucun cas une offre ou une recommandation d’achat ou de vente des actions des Fonds OYSTER, ni ne constituent en aucune manière la prestation d’un conseil d’investissement en relation avec lesdites actions. Coordonnées du représentant en Suisse : SYZ Asset Management (Suisse) SA, 30 rue du Rhône, 1204 Genève, Suisse. Coordonnées de l’agent payeur en Suisse : Banque SYZ SA, Quai des Bergues 1, 1201 Genève, Suisse.


Focus: Cat bonds

8

Avril 2018 · BANCO


Zeba Ahmad CFA, Alternatives Director Schroders

Ce n’est pas la cata Les ouragans en série ont causé d’énormes dégâts en 2017. Pourtant, les obligations catastrophes continuent d’attirer les investisseurs. Pourquoi?

L

es ouragans Harvey, Irma et Maria, les tremblements de terre au Mexique et les feux en Californie ont fait d’énormes dégâts. Mais ils ne semblent pas avoir perturbé les investisseurs en obligations catastrophe. En 2017, plus de USD 100 mias de pertes ont été assurées*. Pourtant, on ne note pas de baisse de la demande en cat bonds, soit des Insurance-linked Securities (ILS) dont le papier est négociable. L’an dernier, le volume de titres en circulation a atteint le record de USD 31 mias*, soit USD 4.2 mias de plus qu’en

2016 (voir le graphique “Emissions annuelles et obligations en circulation”). Mieux: en 2018, les émissions atteignent déjà des niveaux record au premier trimestre. Comment expliquer un tel enthousiasme des investisseurs? Les mots clés sont: décorrélation et rendement, deux attributs recherchés par de nombreux investisseurs et qui ne sont pas si facile à trouver. Les cat bonds sont des investissements réellement décorrélés des autres classes d’actifs. Leur prix dépend de la survenance (ou non) de catastrophes naturelles. Tant qu’aucune catastrophe * Artemis Q4 2017 Catastrophe Bond & ILS Market Report

BANCO · Avril 2018

9


Focus: Cat bonds

En l’absence de grosse catastrophe, les cat bonds devraient continuer à générer des primes de risque de 4 à 6% (en USD)

Lorsqu’une catastrophe naturelle d’importance survient, le collatéral en cat bonds s’érode afin de payer pour les sinistres.

10

Avril 2018 · BANCO

tous les cat bonds étaient attrayants en termes de risque/rendement est derrière nous, mais pour ceux qui disposent de l’expertise requise, l’environnement reste propice. La comparaison avec d’autres classes d’actifs similaires, comme le high yield, est aussi favorable (voir graphique “Des prix en hausse...”). La croissance des ILS et des cat bonds devrait être soutenue à l’avenir pour plusieurs raisons. Tout d’abord, même

dans les marchés développés, l’écart entre les valeurs économiques et les valeurs assurées reste important (environ 50% aux Etats-Unis en 2017) et devrait se réduire avec le temps. Quant aux marchés émergents, leurs besoins en assurances s’accroît avec l’accumulation des actifs. De plus, certaines tendances démographiques continuent à soutenir la demande, notamment un fort mouvement de la population vers des régions côtières.

Emissions annuelles et obligations en circulation USD millions 40’000 30’000

Emissions Titres en circulation

20’000 10’000 0

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

2011

2013

2015

2017

Source: Swiss Re Capital Markets (au 31 décembre, 2017)

ne se produit, l’investisseur touche ses coupons pendant la durée de l’investissement et se fait rembourser la totalité du principal à échéance. Seule une catastrophe – si elle se produit – peut totalement ou partiellement éroder la valeur nominale. On le voit donc immédiatement: la performance de ces titres, devrait, sur un cycle, être totalement indépendante de la conjoncture économique ou du cycle de crédit. Lorsqu’une catastrophe naturelle d’importance survient, le collatéral en cat bonds s’érode afin de payer pour les sinistres. Comme la disponibilité du capital est réduite, le prix de l’assurance augmente. Il en résulte des rendements plus élevés pour les investisseurs. A ce moment, il est donc judicieux d’augmenter sa position pour bénéficier d’une hausse des primes de risques. Suite aux catastrophes de l’année dernière, les prix se sont ajustés à la hausse (voir graphique “Des prix en hausse suite aux catastrophes”). Dans un environnement où les rendements de toutes les classes d’actifs ont diminué, les cat bonds ne font pas exception, mais les niveaux restent attractifs en fonction du risque choisi. L’époque où


des prix en hausse suite aux catastrophes Spreads des cat bonds, des titres high yield et des obligations d’entreprises

2’000

Lane Financial Cat ILS Market Yield Spreads Spread

1’800

ML Global High Yield Govt OAS

1’600

ML Global Broad Market Corporate Govt OAS

bps

1’400 1’200 1’000 800 600 400 200

Source: Bloomberg, Swiss Re, Lane Financial LLC All Cat ILS market spreads, BofA Merrill Lynch Global High Yield OAS, BofA Merrill Lynch Global Broad Market Corporate OAS (au 29 décembre 2017)

Publicité PUBLICITÉ

Juil.-17

Mai-16

Déc.-16

Oct.-15

Mars-15

Jan.-14

Août-14

Juin-13

Avr.-12

Nov.-12

Fév.-11

Sept.-11

Juil.-10

Mai-09

Déc.-09

Oct.-08

Mars-08

Jan.-07

Août-07

Juin-06

Avr.-05

Nov-05

Sept.-04

Juil.-03

Fév.-04

0

Les cat bonds ont subi une épreuve en 2017 et semblent l’avoir surmontée avec succès. Dans ce contexte relativement difficile, l’indice Swiss Re Cat Bond Total Return a tiré son épingle du jeu avec une performance annuelle de +0.46%. Après une hausse des spreads d’environ 10%, et en l’absence de grosse catastrophe, les cat bonds devraient continuer à générer des primes de risque de 4 à 6% (en USD). En conclusion, la décorrélation de ces titres, leurs rendements attrayants et un besoin accru d’assurances devraient continuer de soutenir l’intérêt des investisseurs. * Artemis Q4 2017 Catastrophe Bond & ILS Market Report


People Membres du Comité

Michael Kehl & Patrick Tschumper

Country Head Switzerland

Claude Kurzo J.P. Morgan AM

Claude Kurzo est promu Country Head Switzerland chez J.P. Morgan AM. Au cours de sa carrière, ce diplômé de l’Université de Saint-Gall a exercé plusieurs fonctions dans le consulting chez Capgemini et McKinsey. Il a ensuite intégré J.P. Morgan AM en 2012, où il était dernièrement Responsable Mondial du pôle Strategy & Business Transformation et membre du Global Asset Management Operating Committee, à New York.

SFAMA Michael Kehl et Patrick Tschumper rejoignent le Comité de la Swiss Funds & Asset Management Association (SFAMA). Le premier est Managing Director et Head of Product Management chez UBS AM, tandis que le second est Managing Director et Head Fund Solutions chez Credit Suisse Investor Services. Michael Kehl a débuté sa carrière comme Gérant de Portefeuille pour le compte de clients privés et institutionnels, tandis que Patrick Tschumper a notamment été Chief Operating Officer au sein de Credit Suisse Investor Services. Le comité de la SFAMA est donc désormais composé de Felix Haldner (président), André Bantli, Hans Frey, Martin Jufer (vice-­président), Michael Kehl, Christoph Ledergerber, Markus Steiner, Nicolas Tschopp, Patrick Tschumper et André Ullmann.

CEO Head of Asset Servicing Germany, Switzerland & CEE

Katherine Starks BNY Mellon

Katherine Starks est nommée Head of Asset Servicing pour l’Allemagne, la Suisse et la région CEE (Central and Eastern Europe) de BNY Mellon, à Francfort. Depuis 2007, elle était Head of Continental Europe pour les ventes, les relations clients et la gestion de comptes chez Euroclear. Précédemment, Katherine Starks a occupé plusieurs fonctions chez SunGard Capital Markets, Trading Technologies et CQG.

12

Avril 2018 · BANCO

Patrice E. Humbel Vontobel Swiss Wealth Advisors

Après avoir dirigé durant 5 ans le bureau genevois de Vontobel Swiss Wealth Advisors, Patrice E. Humbel est nommé Chief Executive Officer de cette structure, présente également à Zurich, Dallas et New York. La société se spécialise dans la gestion de fortune pour une clientèle nord-américaine. Durant ses plus de 30 ans d’expérience dans la finance, Patrice Humbel a exercé plusieurs fonctions de direction aux Etats-Unis, notamment chez Morgan Stanley et UBS.


Who’s who... and where? Dans une industrie en mouvement, suivez vos interlocuteurs à la trace dans le grand jeu des chaises musicales.

Managing Director of Continental Europe

Christian Staub Fidelity International

Christian Staub va rejoindre en août 2018 Fidelity International en qualité de Managing Director of Continental Europe. Depuis 2014, il officiait au sein de BlackRock comme Managing Director et Responsable pour l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et l’Europe de l’Est. Précédemment, Christian Staub a notamment été Executive Vice President et Country Manager Switzerland chez PIMCO, ainsi que Manager chez Allianz AM.

Membre proposée du Conseil d’administration

Monica Mächler GAM Holding Lors de l’Assemblée générale annuelle de GAM Holding du 26 avril, les actionnaires se prononceront sur la nomination de Monica Mächler au Conseil d’administration, proposée par cet organe. Cette avocate a débuté sa carrière en 1984 au sein d’un cabinet d’avocats d’affaires à Zurich. Elle a par la suite exercé de nombreuses fonctions, dont celles de Vice-présidente du Conseil d’administration de la FINMA et de membre du Group Management Board de Zurich Insurance. Monica Mächler siège aussi depuis plusieurs années au Conseil d’administration de Zurich Insurance Group, Zurich Insurance Company et Cembra Money Bank.

Qui

va où?

CEO

David Solomon Goldman Sachs Une page se tourne chez Goldman Sachs. Après 12 ans passés au poste de Chief Executive Officer, Lloyd Blankfein devrait bientôt céder sa place à David Solomon. Ce passage de relai illustrerait bien la stratégie du géant américain de se recentrer sur ses activités bancaires plutôt que sur le trading, qui connaît des difficultés depuis plusieurs années. Si Blankfein s’était fait remarquer durant sa carrière pour ses paris sur les métaux précieux, le parcours de Solomon est résolument bancaire. Après avoir rejoint Goldman Sachs en 1999, il y a exercé comme Global Head of the Financing Group (ce qui inclut surtout les marchés de capitaux et de produits dérivés pour les clients corporate) ou, dernièrement, comme Président et Co-Chief Operating Officer du groupe. A ses heures perdues, David Solomon aime par ailleurs… mixer de la musique électronique dans des clubs, sous le nom de D.J. D-Sol!

BANCO · Avril 2018

13


La chronique de Morningbull

La tête dans N le guidon

Les frasques de Donald Trump et la récente correction maintiennent les marchés sur le qui-vive. Autant de bonnes excuses pour ne pas regarder plus loin.

ous voici à la fin du premier trimestre 2018 et il faut reconnaître que ce début d’année n’a pas été facile. Après un mois de janvier euphorique, où rien ni personne ne semblait vouloir, ni pouvoir nous arrêter, voici que les génies qui peuplent le monde de l’investissement se sont soudain rendu compte que le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s’approchait dangereusement des 3%. En effet, dans l’ordre mathématique des choses, quand

14

Avril 2018 · BANCO


Thomas Veillet Fondateur du site Investir.ch

on arrive à 2.9%, si l’on envisage l’étape suivante, il y a fort à parier que l’on doive passer par les 3%. Sauter par dessus à pieds joints semblerait tout de même utopique. Le “mur” des 3% mis à part, une mesure de l’inflation, la croissance des salaires, nous a fait totalement flipper au mois de février et c’est à partir de là que le très joli plan qui semblait se dérouler sans accroc a commencé à partir en vrille. Il faut reconnaître que, depuis ce 5 février maudit, plus rien n’a été pareil. Par moments, on en vient à imaginer que les bears pourraient revenir. On envisage même, parfois, de croire Albert Edwards, de la Société Générale, qui nous prédit un krach de 85% depuis 20 ans. C’est bien simple, pour moi qui suis les marchés au quotidien, j’ai l’impression que nous ne sommes plus capables de regarder plus loin que demain. Et encore, demain c’est déjà vachement loin quand nous ne sommes encore qu’hier. Alors je sais bien que si vous ouvrez le premier livre de coaching qui vient, on va vous parler de vivre le moment présent, de savourer l’instant et d’imaginer qu’il n’y a pas de lendemain ou d’hier, qu’il n’y a que “ici et maintenant”. Mais le problème, c’est que dans le monde merveilleux de l’investissement, nous sommes tout de même supposés nous projeter un peu plus loin. Et c’est que ça devient compliqué en ce moment. Depuis les chiffres économiques du mois de février, qui nous ont laissé

supposer que l’inflation galopante était parmi nous, et sachant désormais que le nouveau patron de la Fed, Monsieur Powell pourrait même s’autoriser à monter les taux quatre fois en 2018, à la place des trois fois pour lesquelles on avait signé l’automne dernier, nous sommes passés en mode “mais qu’estce qu’il a dit, Trump?” Oui, depuis le début du mois de février, on ne regarde (presque) plus les chiffres économiques. Les fondamentaux des sociétés sont passé en 27e position des choses qui nous intéressent, en attendant les publications du prochain trimestre. Tout le monde ne regarde que Trump – lui et la composition de l’équipe suisse de foot qui va se faire éliminer au premier tour de la Coupe du Monde en Russie. Et comme Trump a suivi un entraînement hors-catégorie pour nous publier une connerie par jour sur Twitter, forcément, on a du boulot. Un jour, il vire son Secrétaire d’Etat pour le remplacer par l’ancien patron de la CIA. Gros coup diplomatique devant l’éternel. Vous désignez un type pour discuter avec les chefs d’Etat étrangers, en leur laissant bien comprendre que le gars connaît le prénom de leurs maîtresses et le nom de leurs chiens. Ensuite, il nous vire le National Security Advisor, qui était déjà peu commode, pour le remplacer par un type qui ferait passer Hitler pour un mec sympa. Et pour finir (pour le moment), il déclenche une guerre économique avec, non seulement l’Europe, mais aussi la Chine. Il faut reconnaître que c’est beaucoup pour un seul

homme. Sans compter qu’il doit gérer les déclarations sulfureuses de toutes les actrices de films pour adultes qui sont passées par son lit. Un scénariste hollywoodien n’aurait pas osé, on lui aurait fait comprendre que ce n’est pas crédible. Toujours est-il que le marché, qui n’aime pas l’incertitude, a été servi au mois de mars. Et ce n’est sûrement pas fini. Il y a cependant un truc qui me fascine. En ce qui me concerne, ça fait depuis 1987 que je suis “dans le domaine” et déjà en 1987, on paniquait dans tous les sens parce que le Dow Jones avait perdu 30%, qu’on allait tous mourir et que les bears allaient prendre le pouvoir. Je ne vais pas vous faire un récapitulatif historique de ce qui s’est passé ensuite, mais pour faire simple, le Dow Jones était à 300 points le lendemain du krach de 87 et hier soir, il est monté de 700 points sur une seule séance pour terminer au-dessus des 24’000. Alors moi, je me dis que si je m’étais contenté de venir au bureau tous les 30 de chaque mois pour investir un dixième de mon salaire, si j’avais arrêté de regarder ce qui se passait dans la seconde suivante en me faisant des plans débiles, si j’avais moins eu la tête dans le guidon, aujourd’hui non seulement je me ficherais royalement des théories de Trump, mais en plus, je prendrais ma retraite à Bali au lieu de vous faire la leçon. Oui, parfois, il vaut mieux ne pas trop vivre dans le présent et voir un peu plus loin, n’en déplaise à mon coach de vie.

BANCO · Avril 2018

15


Fund corner

Le marché suisse des fonds En un coup d’œil, l’évolution des fonds de placement disponibles à la vente en Suisse en février 2018.

L’évolution des actifs sous gestion Au 28.02.2018

1 an avant

Parts Parts Parts AuM mios AuM mios AuM mios de de de CHF CHF CHF marché marché marché

Parts de marché

476'837

Obligations

342'955 31.10%

340'499 30.83%

298'356

31.16%

278'406

31.17%

Fonds mixtes

132'125 11.98%

132'026

11.95%

111'507

11.65%

111'385

12.47%

88'215

12.17%

7.96%

76'089

6.89%

72'720

7.59%

63'608

7.12%

68'223

9.41%

2.96%

33'222

3.47%

29'641

3.32%

26'151

3.61%

Immobilier

32'784

2.97%

32'738

366'034 40.98%

AuM mios CHF

461'505 41.86%

87'760

399'225 41.69%

5 ans avant

Parts de marché

Actions

Instr. Du marché monétaire

43.17%

3 ans avant AuM mios CHF

269'931

37.24%

223'880 30.88%

Matières premières

23'023

2.09%

23'178

2.10%

21'323

2.23%

19'098

2.14%

33'200

4.58%

Alternatif

19'569

1.77%

20'287

1.84%

18'112

1.89%

22'147

2.48%

12'045

1.66%

2'864

0.26%

2'933

0.27%

3'045

0.32%

2'912

0.33%

3'291

0.45%

Autres

Total

1’102'585

1’104'587

957'510

724'936

Domiciliation

Afflux nets estimés

Actifs sous gestion & parts de marché

Au 28.02.2018

Classes d’actifs

893'231

Sur 1 mois, en mios CHF

Sur 3 mois,

en mios CHF

Domicile

Au 28.02.2018 AuM en mios CHF

Parts de marché

2'046.6

6'203.5

Suisse

525'422

47.65%

Fonds mixtes

834.7

2'739.3

Luxembourg

404'671

36.70%

Actions

670.1

6'825.2

Irelande

115'177

10.45%

Matières premières

142.1

342.2

France

26'986

2.45%

Royaume-Uni

12'491

1.13%

Allemagne

10'688

0.97%

5'361

0.49%

Norvège

387

0.04%

Pays-Bas

342

0.03%

Autriche

313

0.03%

Obligations

Immobilier Autres Alternatif Instr. Du marché monétaire

Total

16

Avril 2018 · BANCO

0.0

0.0

-29.8

-31.3

-343.3

-294.9

-1'967.0

-3'733.9

1'353.3

12'050.0

Liechtenstein

Source: www.swissfunddata.ch

Classes d'actifs

1 mois avant

AuM (Assets under Management): actifs sous gestion


Et si le courant ne venait plus d’une simple prise électrique ? Investir sur le long terme, c’est saisir aujourd’hui les opportunités de demain. Il est essentiel de se poser les bonnes questions. Cette démarche est au cœur de notre gestion des risques et de notre philosophie d’investissement : identifier et anticiper les opportunités et les risques, les analyser et les contrôler. Depuis 160 ans, cela fait notre succès de gestionnaire d’actifs. Et cela fait de nous le partenaire idéal pour un avenir en toute liberté de choix. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.swisslife-am.com

L’avenir commence ici.


Marchés actions

Retour au scéna A

près avoir subi l’orage qui a frappé l’ensemble des marchés boursiers mondiaux début février, il aura suffi d’un peu plus de deux semaines à l’indice S&P 500 pour se reprendre et retrouver le même niveau qu’au début de l’année. A l’inverse, quatre semaines après la tourmente, le marché européen, mesuré à l’aune de l’indice Euro Stoxx 50, n’avait toujours pas regagné le terrain perdu. Les actions américaines se sont donc, une fois encore, avérées plus intéressantes que les européennes, quand bien même ces dernières jouissaient d’un potentiel de rattrapage

18

Avril 2018 · BANCO

plus important, étant moins valorisées. Ceci s’explique en grande partie par la réforme fiscale engagée aux Etats-Unis. Aussi déraisonnable soit-elle sur le plan économique et injuste d’un point de vue social, cette réforme est garante d’une hausse des bénéfices après impôts. Elle est donc favorable du point de vue de l’investisseur. Selon les estimations des analystes, les bénéfices des entreprises américaines devraient progresser de 19% cette année, et plus de 60% des entreprises du S&P 500 ont déjà corrigé à la hausse leurs perspectives de résultats pour le 4e trimestre. Or, nous


Martin Lück Responsable de la stratégie marché des capitaux pour l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Europe de l’Est BlackRock

rio idéal estimons que cette nouvelle dynamique des bénéfices n’est pas encore totalement intégrée dans les cours. C’est pourquoi notre recommandation tactique consiste désormais à surpondérer les actions américaines alors que nous sommes revenus à une position neutre s’agissant des actions européennes. Après sa flambée de février, la volatilité s’est apaisée, même si elle n’a pas retrouvé les niveaux excessivement bas qu’elle avait connus jusque là. Cette situation devrait perdurer car, si l’on exclut les distorsions liées à des facteurs techniques qui ont été à l’origine de la flambée du VIX le 5 février, l’environnement général a changé. Pour la première fois depuis de nombreuses années, les investisseurs sont confrontés à une hausse des taux d’intérêt. Même si – dans un climat de croissance mondiale généralisée et de normalisation de l’inflation – cette hausse des taux ne représente pas un danger à proprement parler, elle attise néanmoins la nervosité des investisseurs. Il semble donc raisonnable d’anticiper un léger accroissement du niveau de la volatilité dans les prochaines semaines, voire les prochains mois. Des événements qui pouvaient être ignorés avant le 5 février représentent désormais de plus grandes sources potentielles d’instabilité. Ce pourrait être le cas des nouveaux tarifs douaniers que Donald Trump envisage d’imposer aux impor-

Le pic de volatilité qu’ont connu les marchés actions en février n’aura été qu’une parenthèse, même si les sources potentielles d’instabilité sont désormais plus nombreuses.

tations en direction des Etats-Unis, ou encore des résultats des élections parlementaires en Italie. En ce qui concerne les tarifs douaniers, ils pourraient entraîner des mesures de rétorsion puis déboucher finalement sur des dissensions d’envergure internationale, ce qui ne serait pas sans conséquences sur la croissance économique. Dans le cas de l’Italie, les résultats des élections laissent augurer de la formation d’un gouvernement qui inclura nécessairement une participation du Mouvement 5 Etoiles, populiste et critique vis-à-vis de l’Europe. Le fait que les marchés soient restés jusqu’à présent relativement sereins s’explique, une fois encore, par l’activité des Banques centrales. Lors de sa conférence du 8 mars dernier, la BCE a clairement laissé entendre que, de son point de vue, l’inflation restait nettement trop faible et qu’il n’était donc pas question d’envisager de relèvement des taux dans l’immédiat. Pour ce qui est de la Fed, la progression des chiffres de l’emploi – témoin de la robustesse de l’économie – ainsi que la dynamique contenue des salaires autorisent une normalisation progressive des taux, offrant un répit au marché boursier. Tous les ingrédients d’un scénario économique idéal se trouvent donc à nouveau réunis, permettant un environnement similaire à celui que les marchés boursiers ont connu en 2017 et jusqu’en février 2018.

BANCO · Avril 2018

19


LA NÉCESSITÉ Afin de générer des performances positives dans l’environnement actuel, les fonds diversifiés vont avoir besoin d’une plus grande flexibilité et d’une capacité à tirer profit de la volatilité sur les marchés financiers. M&G Episode Macro Fund, un fonds diversifié très flexible qui cherche à exploiter les «épisodes» de volatilité, pourrait être bien placé pour bénéficier de ces conditions.

Une plus grande flexibilité à plus d’importance aujourd’hui Depuis de nombreuses années, les stratégies diversifiées sont parvenues à générer des performances attractives avec une faible volatilité. Cette situation s’explique en grande partie par le fait que les «actifs refuges» traditionnels ont offert des performances solides et des propriétés de diversification attrayantes dans un contexte de baisse des taux d’intérêt. Aujourd’hui, compte tenu de l’évolution de l’environnement, une plus grande flexibilité va probablement s’avérer nécessaire. Le récent regain de volatilité des marchés a démontré que les fonds diversifiés ne peuvent plus s’en remettre à une exposition longue aux

emprunts d’État pour réduire la volatilité d’un portefeuille. Comme en a témoigné le début de l’année 2018, les périodes où les anticipations à l’égard des taux d’intérêt sont revues à la hausse peuvent impliquer qu’une exposition longue aux emprunts d’État contribue au risque au sein d’un portefeuille diversifié. Les dernières années ont illustré le fait que les approches diversifiées se doivent d’être en mesure de générer des performances positives à la fois dans des conditions de marché stables, comme en 2017, et plus volatiles, comme en 2016 et jusqu’à présent en 2018. Dans un environnement marqué par des rendements plus faibles, la capacité d’améliorer les performances grâce à une allocation d’actifs dynamique devient plus utile.

GÉNÉRER DES PERFORMANCES POSITIVES DANS DES ENVIRONNEMENTS VOLATILS ET STABLES INDICE MSCI AC WORLD 650 Incide MSCI All Country World (cours)

BANCO Publirédactionnel

FONDS DIVERSIFIÉS

Thématique d’investissement de la reflation

600 550 500

“Brexit” “Vendez tout!” *

“Choc de volatilité”

450 400

12.15

Inquiétudes liées Trump à la zone euro

03.16 06.16 09.16 12.16 03.17 06.17 09.17 12.17 Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Source : M&G, Datastream, au 27 février 2018. *Source : http://www.telegraph.co.uk/business/2016/02/11/rbs-cries-sell-everything-as-deflationary-crisis-nears/. Source de l’image de Trump : par Michael Vadon a Ce fichier a été extrait d'un autre fichier : Donald Trump, 19 août 2015.jpg, CC BY-SA 2.0, https://commons. wikimedia.org/w/index.php?curid=42609338, droit d’image - William Porter - / Shutterstock

20 2

· BANCO Avril 2018 · BANCO Avril 2018

L’approche fondée sur les «épisodes» L’investissement basé sur des épisodes s’appuie sur les observations suivantes : les valorisations déterminent les performances à long terme alors que les périodes de volatilité à court terme (lorsque leurs causes sont bien comprises) représentent souvent des possibilités d’améliorer ces performances. Grâce à ces deux piliers, des performances positives peuvent ainsi être générées dans des conditions de marché extrêmement différentes. Les épisodes sont des périodes où les fluctuations des prix des actifs sont provoquées par l’émotion et les influences comportementales, plutôt que par une évaluation réfléchie des fondamentaux tels que les statistiques économiques. Les opportunités qu’ils créent peuvent être à long terme dans la mesure où les signaux de valorisation portent leurs fruits avec le temps ; ou à court terme, dans la mesure où la volatilité temporaire cesse une fois que le marché ne polarise plus son attention sur le sujet du moment. Géré par la même équipe qui applique l’approche fondée sur les «épisodes» depuis la fin des années 1990, le fonds M&G Episode Macro Fund est l’expression la plus libre de cette approche. En 2016, le fonds s’est montré extrêmement tactique en ajustant judicieusement ses expositions en réponse à la volatilité à court terme créée par des événements tels que le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni et l’élection présidentielle aux États-Unis. A l’inverse, l’année 2017 s’est avérée plus calme. Dans un environnement marqué par une faible volatilité et une embellie des sta-


Dave Fishwick CIO of Macro Investment Business & Head of Equities Investment M&G Investments

D’ÊTRE PLUS FLEXIBLE tistiques macroéconomiques, c’est une préférence stratégique et axée sur les titres «value» sur certains marchés actions mondiaux par rapport aux emprunts d’État internationaux qui a contribué aux performances générées. Par conséquent, l’origine des performances du fonds est donc apparue plus consensuelle ou «tendancielle» que la nature plus à contre-courant de l’année précédente.

Conclusion Les périodes de volatilité comme celle observée en février sont des caractéristiques persistantes des marchés. Cette volatilité est généralement la raison même pour laquelle les investisseurs à long terme sont récompensés pour cautionner des signaux de valorisation attractifs. Toutefois, l’approche fondée sur les «épisodes» repose sur la conviction selon laquelle la volatilité offre également des possibilités d’améliorer les performances et de gérer le risque. Il est également vrai que les valorisations actuelles d’un certain nombre d’actifs, notamment au sein des obligations, sont beaucoup moins attrayantes qu’elles ne l’ont été dans un passé récent. Cela va vraisemblablement se traduire par des performances attendues

moins élevées et une vulnérabilité à la hausse des taux d’intérêt. Comme nous avons pu le constater en février, la révision à la hausse des anticipations à l’égard des taux d’intérêt dans les pays occidentaux est susceptible de créer de la volatilité au sein de tous les actifs. La flexibilité qui permet au fonds M&G Episode Macro Fund de s’adapter aux environnements changeants pourrait s’avérer particulièrement utile dans de telles conditions. La valeur des investissements peut fluctuer et ainsi faire baisser ou augmenter la valeur liquidative des fonds. Vous pouvez donc ne pas récupérer votre placement d’origine. Les opinions exprimées dans le présent document ne sauraient en aucun cas constituer des recommandations, des conseils ou des prévisions. Le fonds peut recourir de manière significative aux produits dérivés. Le fonds peut investir plus de 35 % de l’actif du portefeuille dans des titres émis par un ou plusieurs des États indiqués dans le prospectus du fonds. Pour ce faire, et de manière à atteindre son objectif, le fonds peut recourir à l’utilisation d’instruments dérivés. Il est actuellement prévu que l’exposition du fonds à de tels titres puisse excéder 35 % dans le cas des em-

Volatilité : Mesure l’ampleur des fluctuations d’un titre, d’un fonds ou d’un indice donné. Elle se calcule par l’écarttype de l’actif par rapport à la norme sur une période donnée. Plus la volatilité d’un actif est grande, plus cet actif peut être risqué. Diversification : Pratique consistant à investir dans une gamme d’actifs variée. Il s’agit d’une technique de gestion du risque visant à faire en sorte que dans un portefeuille correctement diversifié, toute perte due à une position soit compensée par des gains dans d’autres, pour avoir un impact moindre sur l’ensemble du portefeuille. Macroéconomie : Désigne la performance et le comportement d’une économie au niveau régional ou national. Des facteurs macroéconomiques tels que le PIB, le taux de chômage, l’inflation et l’investissement représentent des indicateurs clés de la situation d’une économie. Le terme se retrouve parfois sous l’abréviation « macro » Obligation d’État : Obligation émise par un État Risque : Probabilité que la performance d’un investissement diffère de celle attendue. Le risque recouvre la possibilité de perdre tout ou partie de l’investissement initial. Revenu : Revenu reversé par un investissement, généralement exprimé en termes annuels et en pourcentage, sur la base du coût de l’investissement, sa valeur actuelle ou sa valeur faciale. Valorisation : Valeur actuelle d’un actif ou d’une entreprise.

prunts d’État émis par l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni, les ÉtatsUnis. Ces derniers sont susceptibles de varier, mais en fonction uniquement de ceux énumérés dans le prospectus. n

Talstrasse 66 8001 Zürich www.mandg.ch

Contact: Xavier Gendre

Senior Sales Manager xavier.gendre@mandg.com +41 79 389 33 21

Les organismes de placement collectif visés dans le présent document (les «Fonds») sont des sociétés d’investissement ouvertes à capital variable, constituées en Angleterre et au pays de Galles pour les fonds M&G Investments et au Luxembourg pour les fonds M&G (Lux).Société Générale, Paris, Succursale de Zurich, Talacker 50, P.O. Box 5070, 8021 Zurich est le représentant suisse des fonds (le «Représentant suisse») et agit également en qualité d’agent payeur suisse. Les Statuts, le Prospectus, les Documents d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI), ainsi que le rapport annuel et semestriel des fonds (chacun dans leur dernière version, en allemand, approuvée par l’Autorité suisse de surveillance des Marchés Financiers) peuvent être obtenus gratuitement auprès de M&G International Investments Suisse AG, Talstrasse 66, 8001 Zurich ou du Représentant Suisse à Zurich. Avant de souscrire, il est recommandé de prendre connaissance du Prospectus, qui comprend les risques de placement liés à ces fonds. Les informations contenues dans ce document ne se substituent pas au conseil d’un professionnel avisé. Ce document financier promotionnel est publié par M&G Securities Limited, entité agrée et réglementée par la Financial Conduct Authority au Royaume-Uni.

· Avril2018 2018 BANCO· Avril BANCO

3 21


Marchés obligataires

Normalisation p D

epuis la grande crise financière, l’intervention bienveillante des principales Banques centrales a propulsé la valorisation des actifs obligataires et a comprimé radicalement la volatilité des marchés. Leur échec à relancer la croissance et l’inflation est toutefois devenu le scénario central retenu par les marchés, garantissant la poursuite de leur soutien aux investisseurs. Ceux-ci étaient encouragés à augmenter leur prise de risque pour capter un peu de rendement, dans un univers de taux amenés volontairement

22

Avril 2018 · BANCO


Charles Zerah Gestionnaire de fonds Carmignac

érilleuse à des niveaux de plus en plus bas. Aujourd’hui, compte tenu de la vigueur de la reprise et de la progression du cycle économique, la normalisation des programmes d’achats d’actifs est inexorable, même en l’absence d’une résurgence significative des niveaux d’inflation. La Fed a déjà commencé à réduire la taille de son bilan et la BCE devrait mettre fin à son quantitative easing d’ici la fin de l’année. A cela se sont ajoutées la mise en place d’une politique fiscale expansionniste ainsi que l’extrême bonne santé du marché de l’emploi aux Etats-Unis pour réveiller des prévisions atones. Tout d’abord, en fin d’année dernière, l’approbation par le Congrès américain de la réforme fiscale a eu pour effet d’accroître les attentes d’inflation à 10 ans, qui sont passées de 1.89% mi-décembre à 2.10% fin février. Ensuite, début février, la publication d’un bon rapport sur l’inflation américaine avec, enfin, une croissance significative des salaires a eu pour conséquence de matérialiser les pressions inflationnistes, et par ricochet, une hausse potentiellement plus rapide que prévue des taux directeurs de la Fed. Cette onde de choc a provoqué la plus sévère correction depuis janvier 2016 sur les marchés actions et un plus haut pour le taux américain à 10 ans sur les quatre dernières années, un phénomène exacerbé par l’importance qu’ont prise les gestions passives et

L’abandon des politiques accommodantes des Banques centrales est un moment particulièrement sensible, qui pourrait être troublé par les anticipations des marchés.

algorithmiques. Depuis décembre, le taux américain à 10 ans, tout comme son équivalent allemand, s’est tendu de près de 50 points de base à son point haut.

Résistance des émergents Paradoxalement, les pays émergents ont particulièrement bien résisté à cette période de réajustement. Tel n’avait pas été le cas lors du taper tantrum de Ben Bernanke en mai 2013. Il y a deux raisons principales à cette bonne tenue. La première est la solidité financière que ces pays ont acquise suite aux différents chocs survenus entre 2012 et 2015. Celle-ci repose sur de solides comptes courants, de faibles besoins de financements extérieurs et, enfin, sur des valorisations inférieures des devises par rapport à 2013. La deuxième raison se trouve dans la faiblesse du dollar. La paire EUR/USD est en effet restée de marbre face à la hausse des taux américains. 2018 s’ouvre donc sur une reprise sensible de la croissance et de l’inflation, donnant finalement raison a plusieurs années de volontarisme monétaire. Néanmoins, même si le rythme de la décrue des achats d’actifs devrait être lent, les marchés vont devoir anticiper les effets de cet événement inédit, couplé à un cycle américain déjà très mûr, ce qui pourrait entraver la bonne marche de cette normalisation périlleuse.

BANCO · Avril 2018

23


Agora

Comment

réduire ses

émissions?

Un sondage mené par la Confédération auprès des caisses de pensions montre que leur impact climatique ne permettrait pas d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Contactées par BANCO, seules deux institutions sur une quinzaine ont accepté de prendre ouvertement position sur ce thème.

L’

Accord de Paris sur le climat fixe pour objectif, d’ici 2100, de maintenir le réchauffement climatique “bien en dessous de 2°C” par rapport aux niveaux préindustriels. Si cela ne tenait qu’aux caisses de pensions et assurances suisses, il faudrait plutôt compter sur une hausse des températures de 4 à 6°C. C’est le constat posé en octobre dernier par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et le Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales (SFI). En avril 2017, l’ensemble des institutions de prévoyance se sont vu proposer de réaliser – anonymement – une analyse de compatibilité climatique de leur portefeuille. 79 caisses et assurances se sont prêtées au jeu, montrant un large intérêt pour l’initiative. BANCO n’a toutefois pas rencontré le même succès auprès des institutions qu’elle a sollicitées pour détailler – ouvertement – leurs objectifs et les mesures prises en vue de réduire leur impact climatique. Les caisses contactées ont, pour certaines, fait part de leur scepticisme quant à l’efficacité de la démarche de l’OFEV et du SFI, d’autres ont soulevé que la réduction des émissions de CO2 n’était qu’une partie des enjeux plus larges dits “ESG” (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Enfin, plusieurs ont expliqué être actuellement en discussion sur ce thème et prêtes à communiquer… plus tard. Le climat est une affaire sérieuse. Il est normal qu’elle demande réflexion.

24

Avril 2018 · BANCO

Si cela ne tenait qu’aux caisses et assurances, il faudrait compter sur une hausse des températures de 4 à 6°C.


Yves Menoud Gérant / NODE LPP

La caisse de prévoyance NODE LPP a participé à l’analyse de compatibilité climatique de son portefeuille d’actions et d’obligations, menée par l’OFEV et le SFI en avril 2017. Les résultats montrent que notre portefeuille est plus durable que la moyenne suisse. L’objectif premier de NODE LPP est d’assurer les rentes de ses retraités. A ce titre, il est essentiel de choisir des produits d’investissement cumulant des rendements positifs sur le long terme. Les entreprises qui intègrent des notions de durabilité dans leurs opérations seront mieux à même de répondre aux attentes de plus en plus affirmées des consommateurs. NODE LPP dispose de placements spécifiques liés aux thématiques de l’environnement ou l’inclusion financière. C’est une manière d’optimiser notre exposition au risque climatique, aux controverses, aux actifs bloqués (stranded assets) et de contribuer à un développement sociétal responsable.

Christian Zufferey Directeur / PRESV (Prévoyance Santé Valais)

La caisse de pensions PRESV est traditionnellement à l’avant-garde des défis qui touchent les institutions de prévoyance. A ce titre, il va de soi que la question de l’impact de nos placements sur le réchauffement climatique nous tient à cœur. Nous avons donc à plusieurs reprises engagé des démarches visant à comprendre plus clairement quelle était la situation au niveau de nos divers engagements – en termes absolus ou relatifs à un indice. Malheureusement, le fait est que la plupart des fonds n’offrent que très peu (voire aucune) visibilité en matière d’empreinte carbone. De toute évidence, soit l’industrie de l’asset management a honte ou peur de livrer ce genre d’informations à ses clients, soit c’est tout bêtement le cadet de ses soucis. Quoi qu’il en soit, faute d’obtenir automatiquement ces indications de la part des gérants, il faudrait théoriquement que les caisses de pensions engagent elles-mêmes des moyens humains supplémentaires pour passer en revue chacune des positions. Inutile de dire que, faute de pouvoir engager ces moyens, nous devrons nous contenter de naviguer à vue, tout en étant néanmoins actifs là où nous le pouvons – comme par exemple dans la construction de nos immeubles, qui ont tous le label minergie avec triple vitrage et panneaux photovoltaïques sur les toitures.

BANCO · Avril 2018

25


Prévoyance

De la flexibilité pour les PME Vontobel Vontobel Wealth Management lance Prevor, une solution de prévoyance professionnelle clé en main destinée aux PME, en partenariat avec Liberty et CGA. Son but: permettre aux dirigeants et aux cadres de personnaliser leur plan d’épargne, par exemple en distinguant la gestion des parts LPP obligatoire et sur-obligatoire. Selon Vontobel, cette possibilité était jusqu’alors réservée à des grands groupes. Limitée dans un premier temps aux clients romands, cette solution pourrait être étendue ultérieurement outre-Sarine.

Blancs comme neige ACSMS Tous innocents! Les six personnes accusées de négligence dans l’affaire de la faillite du fonds de prévoyance de l’Association des communes de la Sarine pour les services médico-sociaux (ACMS, voir BANCO n°116), en 2015, ont finalement été blanchis par la justice fribourgeoise. Les quatre membres de la commission de placement — parmi lesquels figurent des personnalités politiques —, l’experte en prévoyance et le contrôleur comptable acquittés recevront en outre CHF 1 mio de dédommagement. Le gestionnaire externe soupçonné d’avoir dilapidé l’argent de la caisse (celle-ci affichait un trou de CHF 57 mios) reste, quant à lui, poursuivi pour escroquerie.

Le retour des vieilles recettes Le projet Prévoyance 2020 a été en partie rejeté à cause de la proposition d’augmenter de 1.5 point de la TVA et de relever l’âge de départ à la retraite des femmes à 65 ans. Cette fois, le Conseil fédéral propose une réforme de l’AVS comprenant… une hausse de 1.7% de la TVA et un âge de départ à la retraite de 65 ans pour les femmes. Alain Berset prévoit que ces deux mesures permettront à l’AVS de récupérer CHF 3 mias par an. Sera-ce suffisant pour que son nouveau projet de réforme reçoive un meilleur accueil? Réforme des retraites

26

Avril 2018 · BANCO


Events Le gratin des ETF à Londres Le 19 avril, ETFGI tiendra à Londres sa première conférence de l’année consacrée à l’industrie des ETF. A l’occasion du 2018 ETFs Global Markets Roundtable, les représentants de nombreux poids lourds du secteur (Vanguard, Invesco, State Street, Franklin Templeton, Euronext…) débattront de sujets tels que l’impact des ETF sur les marchés financiers, les innovations que génère le secteur, l’évaluation de la liquidité de ces produits, ou encore les conséquences de MiFID pour la gestion passive. L’inscription à cet événement, organisé par Deborah Fuhr – managing partner d’ETFGI et contributrice éditoriale pour BANCO –, est gratuite pour les gérants de portefeuille buy-side et les traders qualifiés. Infos: www.etfgi.com/events ETFGI

»Les clients, on ne s’en fisch pas !

Tout sur la captation de primes alternatives à Genève AxessThinkTank tiendra le 27 avril son premier séminaire à Genève, nommé “Challenges and Opportunities in Risk Premia Investing”. Le temps d’une journée, ce cercle de réflexion donnera la parole à plusieurs ténors des stratégies de captation de primes de risques “alternatives” sur les marchés. Des experts, entre autres, de BlackRock, UBP, Goldman Sachs, SYZ, ainsi que des représentants du monde académique (Imperial College de Londres, HEG de Fribourg) donneront des éclairages sur la construction de ce type de portefeuilles, la gestion des risques ou encore les plateformes dédiées à ce style de gestion. Organisé en partenariat avec BANCO, cet événement se tiendra au Théâtre de l’Espérance. Infos: www.axessthinktank.org/event Axess Thinktank

Gérants d’actifs depuis plus de 20 ans, c’est avec passion et enthousiasme que nous sommes présents sur les marchés des obligations d’entreprise et convertibles, avec d’excellents résultats. Seul un engagement sans faille nous permet d’être à la hauteur des exigences de nos investisseurs institutionnels. Fisch Asset Management AG | Bellerive 241 | CH-8034 Zürich www.fam.ch | info@fam.ch | Tél. +41 44 284 24 24


Rendez-vous avec les caisses

Baisse du taux

ju

Les caisses de pensions réduisent leur taux de conversion et l’objectif de rente de retraite des assurés se voit amputé. Pourquoi et que faire?

A

ujourd’hui, les caisses de pensions appliquent souvent des taux de conversion compris entre 5.5% et 6.0%. Dans certains cas, il passe même sous la barre des 5%. Le taux de conversion permet de convertir le capital épargne accumulé par l’assuré à l’âge de sa retraite en une rente de retraite viagère. Dans la LPP, il est fixé à 6.8%, mais ce taux ne s’applique qu’au capital épargne défini selon le minimum légal. Les caisses qui octroient des prestations plus généreuses que la loi peuvent définir un taux de conversion inférieur dans la mesure où les rentes qu’elles versent sont supérieures à celles calculées selon la LPP. Pourquoi cette tendance à l’abaissement du taux de conversion, et quelles sont ses limites?

Les paramètres clés Deux paramètres entrent en jeu pour déterminer le taux de conversion: d’une

28

Avril 2018 · BANCO

part, l’espérance de vie de l’assuré – ou la durée de paiement de la rente – et, d’autre part, le taux d’intérêt technique utilisé – autrement dit, le taux de rémunération attendu du capital accumulé qui financera la rente de l’assuré. Les tables de mortalité utilisées actuellement donnent à un homme de 65 ans une espérance de vie de 21 ans. Pour une femme, il s’agit de 23 ans. Quant aux taux d’intérêt techniques, les plus souvent utilisés sont compris entre 2.25% et 3.25%.

Pourquoi baisser? L’espérance de vie de la population est en constante augmentation depuis des décennies et cette tendance se poursuivra. Les rentes définies à l’âge de la retraite seront donc vraisemblablement versées plus longtemps qu’estimé. En conséquence, la prise en compte du versement d’une ou deux années de rentes en plus incite les caisses de


Jean-Marc Wanner Expert en prévoyance professionnelle Partner Aon (Suisse) SA

de conversion:

squ’où? pensions à réduire le montant de rente octroyé pour un capital donné. Pour ne rien arranger, le taux de rendement attendu du capital de l’assuré retraité s’avère aujourd’hui très faible. Les taux d’intérêts restent au plus bas et les perspectives de performance des autres classes d’actifs, essentiellement les actions et l’immobilier, sont pessimistes. Ce sont ces deux paramètres qui conduisent les caisses de pensions à réduire leur taux de conversion et ainsi, à verser à l’assuré nouvellement retraité une rente plus faible que par le passé.

Prudence mais réalisme La pérennité des caisses de pensions est essentielle et leur prudence est légitime. Mais elles ne doivent pas oublier que seuls les faits peuvent convaincre les assurés. Affirmer que les performances des placements seront catastrophiques pour ces

vingt prochaines années va trop loin. De plus, l’assuré constate que les performances obtenues ces dernières années par les caisses de pensions sont très satisfaisantes. Une prudence poussée à l’extrême ne fera qu’altérer la crédibilité du deuxième pilier et risque de le condamner sur le plan politique.

Quelles compensations? Afin de maintenir le niveau de rente, la seule manière de compenser – souvent partiellement – la baisse du taux de conversion est d’accumuler davantage de capital. Cela passe par un accroissement des cotisations de l’employeur, de l’assuré ou des deux. Pour les assurés proches de l’âge de la retraite, il faudra en outre prendre des dispositions transitoires de baisse progressive du taux de conversion afin d’éviter qu’ils ne subissent une baisse subite de leur prestation assurée à la veille de leur retraite, et

ce, sans possibilité de faire un effort financier supplémentaire.

Pas de peur excessive La prudence régit la gestion des caisses de pensions. Mais la confiance en l’avenir doit quant à elle permettre de se baser sur des faits concrets et d’éliminer des craintes infondées. Une baisse exagérée des taux de conversion réduit les prestations octroyées et pourrait conduire à condamner le rôle social du deuxième pilier. De plus, l’assuré se voit souvent contraint d’opter pour la prise du capital retraite en lieu et place de la rente, compte tenu du faible taux de conversion offert. L’adoption de taux de conversion inférieurs à 5% par certaines caisses de pensions revient à considérer que le rendement du capital devient quantité négligeable. Si la prudence est nécessaire, partir du principe que le rendement est quasiment nul paraît exagéré et pénalise des volées d’assurés de plus de 50 ans.

BANCO · Avril 2018

29


Deborah Fuhr

ETF Corner

Managing Partner, ETFGI

Tableau de bord Marché européen des ETP Au 28 février 2018

AuM (Assets under Management): actifs sous gestion • YTD (Year To Date): depuis le début de l’année

Nb d’ETFs / ETPs

Actions 385 Revenus fixes 383 Matières premières 25 Actifs 8 Alternatifs 69 Devises 9 Mixtes 192 A levier 68 Inversés 74 A levier inversés 2’281 Total

AuM fév. 2018

Parts de marché

Afflux nets Afflux nets fév. 2018 YTD 2018

(en mios d’USD)

(en %)

(en mios d’USD) (en mios d’USD)

1’068

Malgré une collecte nette positive en février, les ETF/ETP cotés en Europe ont enregistré une baisse de leurs actifs sous gestion pour la première fois depuis novembre 2016.

562’426

67.6%

7’144

21’135

185’024

22.2%

2’106

3’840

62’700

7.5%

492

1’284

8’963

1.1%

117

142

287

0.0%

-84

-24

256

0.0%

-8

-46

778

0.1%

16

40

3’874

0.5%

410

-159

4’136

0.5%

-76

12

3’570

0.4%

-212

-283

832’014

100.0%

9’904

25’941

Source: www.ETFGI.com, avec des données provenant de promoteurs d’ETF/ETP, de Bourses, de déclarations réglementaires, de Thomson Reuters/Lipper, de Bloomberg et de sources officielles et données calculées par ETFGI.

L

es actifs investis dans les ETF/ETP cotés sur les bourses européennes ont diminué de USD 24.3 mias au cours du mois de février, soit de 2.84%. Il s’agit de la première baisse des actifs sous gestion sur ce marché depuis novembre 2016. Les encours avaient alors connu un retrait de USD 7.41 mias. Les ETF/ETP cotés en Europe ont connu un bon début d’année, dans la lignée de 14 mois de croissance ininterrompue de leurs actifs sous gestion. Fin janvier, ceux-ci avaient atteint USD 856 mias. Ils sont toutefois redescendus à 832 mias à la fin du mois de février, enregistrant

30

Avril 2018 · BANCO

leur plus forte baisse depuis mai 2012, lorsque les actifs sous gestion avaient perdu 28.7 mias en un mois. Le total des actifs investis en ETF/ETP européens n’en reste pas moins plus élevé que les années précédentes. En dépit de cette diminution des actifs sous gestion, les capitaux ont continué d’affluer au cours du mois de février, avec une collecte de USD 9.9 mias, soit tout de même 20.1% de moins qu’en février de l’an passé. Les produits consacrés aux actions sont ceux qui ont réalisé la meilleure collecte, avec 7.14 mias d’afflux nets de capitaux. Ils sont suivis par les ETF/ETP offrant une exposition aux marchés obligataires, dont la collecte

nette s’élève à 2.11 mias, puis par les produits exposés aux matières premières (+492 mios). Au sein des ETF/ETP offrant une exposition aux marchés actions, ce sont ceux consacrés aux titres européens qui ont su le mieux s’attirer les faveurs des investisseurs, affichant des afflux nets de capitaux de l’ordre de USD 3.78 mias. Ils sont suivis par les produits répliquant les indices nord-américains (+2.88 mias) et ceux exposés aux actions d’Asie-Pacifique (+1.77 mias). La majeure partie des afflux nets de capitaux se sont concentrés sur 20 ETF qui, ensemble, ont attiré 12.2 mias au cours du mois de février.


Y’a pas que la finance dans la vie!

Sur le vif

BANCO va à la rencontre de ceux qui font l’industrie de l’asset management en Suisse et leur pose trois questions... (f)utiles!

photo © Daniel Balmat

10 minutes avec David Lüthi Le directeur des caisses de pensions du groupe Marti aurait pu devenir bûcheron au Canada. Il ne regrette rien! Parcours

David Lüthi assume depuis 2012 la direction des caisses de pensions du groupe Marti , société familiale qui rassemble plus de 80 entreprises du secteur de la construction et des infrastructures. Il a commencé sa carrière en tant qu’employé de commerce dans une entreprise industrielle avant de prendre son premier poste dans le domaine de la prévoyance professionnelle à la Vaudoise Assurances. Après avoir occupé diverses fonctions dans le domaine de la LPP, il fait un détour par le 1er pilier en tant que responsable de la caisse de compensation AVS Panvica. Il rejoint le groupe Marti dès 2009, tout d’abord en tant que directeur adjoint des caisses de pensions.

1 Je voudrais me consacrer à trouver de nouvelles solutions ou mettre en œuvre de nouvelles idées apportant une plus-value à nos assurés.

2

Après quel lièvre courez-vous

Qu’est-ce qui vous changerait la

en ce moment ? Depuis que j’ai

vie? La

repris ce poste de direction, je cours après plusieurs lièvres. Ils s’appellent entre autres “nouvelle réserve de fluctuation de valeur”, “nouvelles provisions” ou “nouvelle stratégie d’investissement”. J’espère en rattraper encore un autre cette année, appelé “réduction du taux de conversion”. Je voudrais ensuite me consacrer à trouver de nouvelles solutions ou mettre en œuvre de nouvelles idées pour apporter une plus-value à nos assurés.

certitude d’une longue vie, dans le meilleur état de santé possible et sans soucis financiers. Ou alors être extrêmement talentueux, par exemple dans les domaines technique, linguistique ou médical. Ainsi, je pourrais réaliser moi-même beaucoup de mes souhaits ou rêves, aider pas mal d’autres personnes ou apporter du bonheur aux gens. J’aimerais pouvoir tout faire quoi! Ou tout simplement avoir beaucoup plus de temps pour mes proches.

3

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été dans la prévoyance professionnelle? A 20

ans, j’avais deux idées en tête: soit émigrer au Canada pour reprendre un gîte avec des maisons en bois dans la nature sauvage, soit rester dans l’entreprise familiale et la diriger plus tard avec mon frère. En somme, j’aurais pu être bûcheron ou copropriétaire d’une entreprise, mais je suis très heureux de faire ce que je fais aujourd’hui. Je n’échangerais mon emploi que contre celui d’un vigneron… et juste pour un clin d’œil!

BANCO · Avril 2018

31


Dossier Smart beta

De beaux jours à venir L’intérêt pour les ETF smart beta ne faiblit pas: sur les onze premiers mois de 2017, leurs encours ont progressé de 30% au niveau mondial, selon ETFGI. La tendance devrait se poursuivre: une étude de FTSE Russell* révèle que plus de la moitié des conseillers financiers sondés au Royaume-Uni et au Canada prévoient de recourir davantage à ces produits, comme 40% de ceux interrogés aux Etats-Unis. La majeure partie des participants à l’étude réclame toutefois plus d’informations sur les caractéristiques des ETF smart beta: seulement un tiers d’entre eux se considère “très familier” avec ces solutions d’investissement. Les précisions demandées incluent davantage de track records et de données permettant de prédire les performances. Les promoteurs de fonds indiciels cotés smart beta vont devoir faire preuve de pédagogie.

Nouvelle livraison en Suisse

Smart beta

* 2018 FTSE Russell advisor smart beta survey

Franklin Templeton Investments Franklin Templeton Investment lance son offre Franklin LibertyShares en Suisse, avec une gamme de cinq ETF smart beta nommée LibertyQ. Le Global Equity SRI cible des actions respectant certains critères ESG au niveau mondial, le U.S. Equity se focalise sur les entreprises américaines, tandis que l’Emerging Markets sélectionne des actions émergentes selon quatre facteurs d’investissement (qualité, valeur, momentum et volatilité). Pour leur part, le Global Dividend et le European Dividend privilégient les valeurs dont les dividendes sont élevés et persistants.

Gare au facteur!

Vanguard Aux Etats-Unis, Vanguard est en train de casser les prix des fonds cotés activement gérés, avec une gamme qu’elle a récemment lancée. Alors que les frais de gestion annuels de son ETF smart beta Value sont de 0.06%, son nouveau fonds actif coté, le U.S. Value Factor, coûte 0.13% l’an – soit à peine plus du double, mais toujours bien moins que la moyenne du marché*. Sauf que, bien que proposant tous deux de jouer le facteur “value”, les deux produits de Vanguard présentent une différence fondamentale: en se basant notamment sur la “note factorielle” attribuée à chacun des portefeuilles par Bloomberg, l’on s’aperçoit que le U.S. Value Factor s’est vu attribuer une “note value” de 0.99 point, tandis que le smart beta Value n’a qu’une note de 0.31 point. Cela signifie que ce dernier offre une exposition bien plus limitée aux titres “value”. Pas sûr que les investisseurs américains qui voulaient précisément miser sur ce facteur dans leur portefeuille y trouvent leur compte. * selon Morningstar, 1.13% sont facturés en moyenne par les fonds actifs et 0.47% par les ETF smart beta

32

Avril 2018 · BANCO


Swiss Hedge Funds Awards

REWARDING THE BEST TALENTS SINCE 2006

Is

your fund

on the list? Register your funds to the 2018 edition and become part of the elite.

Gold Sponsors

Swiss Fund Services

Information: bancoawards@banco.ch • Form to be downloaded online: www.bancoawards.com


Dossier Smart beta

A chaque marc Les différentes stratégies factorielles smart beta se comportent très différemment selon le contexte économique et boursier. Les connaître et les combiner est une bonne manière de maîtriser les risques.

P

our pouvoir évoluer dans différents contextes de marchés – toujours difficiles à prévoir –, s’appuyer sur une combinaison de différentes stratégies factorielles smart beta peut s’avérer efficace pour les investisseurs. Ces stratégies se fondent chacune sur des facteurs différents, permettant de distinguer les titres selon leur volatilité, leur taille, leur valorisation, leur qualité intrinsèque, le niveau de leurs dividendes ou leur momentum, autrement dit, sur la poursuite de leur orientation boursière. Chacun de ces facteurs sont plus ou moins favorisés selon le régime de marché.

Pour jouer en défense Dans une perspective plutôt défensive, le facteur dit low vol est par exemple particulièrement indiqué lorsque les marchés sont turbulents. Focalisé sur les titres à faible volatilité, il permet d’être bien positionné dans des phases de ralentissement économique, voire de contraction, qui se traduisent par des marchés baissiers et des pics de volatilité. A l’inverse, il performera moins bien dans un contexte économique porteur et caractérisé par une hausse des taux. Le même comportement peut se retrouver dans le facteur dividende. Celui-ci privilégie en effet les entreprises délivrant des dividendes élevés de manière pérenne, lesquelles offrent aussi

34

Avril 2018 · BANCO

un profil défensif. Dans une construction de portefeuille, ce facteur est sans doute un peu moins diversifiant que d’autres. Il fait toutefois sens de l’utiliser de manière ponctuelle, dans une perspective de recherche de rendement. Le facteur qualité s’avère lui aussi plutôt défensif, car il favorise les entreprises les plus saines, autrement dit, faiblement endettées, plus profitables que la moyenne du marché et générant des flux de trésorerie confortables et réguliers. Tout comme les titres peu volatils, les papiers de ces entreprises offrent moins de valeur ajoutée dans des périodes d’expansion. Néanmoins, ils se distinguent par leur bonne résistance à une hausse des taux du fait de leur faible endettement.

En contexte de croissance D’autres stratégies factorielles bénéficient à l’inverse de marchés en forte hausse. On pense en particulier aux facteurs value et size. Le facteur value est considéré comme plutôt risqué – autrement dit fondé sur une prime de risque –, car il privilégie les titres dont la valorisation est faible, qui sont donc délaissés par les investisseurs. Ces titres offrent par définition un bon potentiel d’appréciation, en particulier dans un contexte d’expansion économique, donc de hausse de l’inflation et des taux, qui incite les investisseurs à prendre plus de risques. Comme le fac-


Bruno Taillardat Responsable Monde smart beta et Factor investing Amundi

hé son facteur teur value, le facteur size apparaît lui aussi comme relativement risqué, car il s’intéresse aux petites et moyennes capitalisations et à la prime d’illiquidité qui leur est associée. Celles-ci ont besoin d’une conjoncture porteuse et sont susceptibles d’être affectées par une croissance atone. Enfin, la stratégie momentum est pour sa part un atout lorsqu’elle peut s’inscrire dans un cycle long. Elle se concentre en effet sur les titres les plus performants du moment, en misant sur le fait qu’ils poursuivent sur leur tendance. Ce facteur est en revanche défavorisé par les ruptures de cycles de marché.

Combiner pour maîtriser Ces stratégies smart beta et factorielles répondent à une philosophie d’investissement qui vise à privilégier la gestion des risques, gage d’une bonne performance sur le long terme. Or les risques sont multidimensionnels et évoluent dans le temps. L’un des principaux enjeux d’une bonne construction de portefeuille est donc d’éviter de superposer des risques similaires. En combinant des facteurs, donc des titres dont les comportements à travers différentes phases de marché sont complémentaires, la diversification des portefeuilles se trouve renforcée.

Le facteur value boosté par l’élection de Trump

Au lendemain de l’élection de Donald Trump, le facteur value a été fortement stimulé par les anticipations de réforme fiscale et de reprise économique.

106 104

MSCI World Value Index - TR +5.47%

MSCI World Index - TR

102

+1.85%

100 98

-2.71%

96 94 92

MSCI World Minimum Volatility (USD) - TR

90

30.9.16

14.10.16

28.10.16

11.11.16

25.11.16

9.12.16

23.12.16

Source: Amundi, Bloomberg, du 30 septembre 2016 au 30 décembre 2016

110 108

BANCO · Avril 2018

35


Dossier Smart beta

Le choix actif Les indices factoriels permettent d’élargir les horizons d’investissement sans faire aveuglément confiance à la gestion active. L’investisseur est à la barre lorsqu’il sélectionne ces placements dits passifs.

L

es phases de turbulences sur les marchés boursiers génèrent logiquement leur lot d’inquiétudes et de questions. Parmi celles-ci, la gestion du risque dans le cadre du smart beta factoriel revient toujours: peut-on se fier à des placements qui sont souvent considérés comme dépourvus de pilote? Ou devrait-on au contraire se tourner vers un gérant actif à qui l’on attribue des facultés humaines, telles que sa capacité d’analyse et son expérience des marchés?

Facteurs ou gérants? Avec leurs travaux sur la surperformance de titres sous-évalués et de petites entreprises, les deux économistes Kenneth French et Eugene Fama (plus tard lauréat du prix Nobel) sont à l’origine des primes factorielles value et size. Depuis, la liste des sources de rendements systématiques a été élargie par

la recherche académique qui y a ajouté une multitude d’autres facteurs, comme momentum, low risk et quality, pour ne citer que les plus connus. De récentes études ont commencé à analyser les sources de rendements de gérants actifs sous l’angle de ces facteurs. Ainsi, Andrea Frazzini de la Stern School of Business et ses confrères ont par exemple démontré en 2013 que l’alpha de Warren Buffet pouvait être expliqué en grande partie par une combinaison de facteurs value, quality et low risk. La stratégie d’investissement de certains gérants, comme les adeptes du value investing, paraît alors claire. Mais quid du gérant lambda? Son allocation (en termes de primes factorielles) est souvent inconnue des investisseurs et peut varier dans le temps, arbitrairement ou inconsciemment. Les caractéristiques inhérentes à la gestion active sont-elles dès lors réellement un avantage?

108

Evolution depuis le début d’année 2018 du SPI et des indices factoriels officiels de la Bourse suisse SPI Value, SPI Size et SPI Multi Premia (indice multifactoriel officiel)

104 100 96

SPI Size SPI Multi Premia SPI Value SPI

92

01/01/18

36

Avril 2018 · BANCO

16/01/18

31/01/18

15/02/18

Source: SIX Swiss Exchange

Les indices factoriels au-dessus du SPI


Adrien-Paul Lambillon

Arnaud Gougler

Business Development Finreon

Business Development Finreon

BANCO ne prédit pas le futur. Mais il lui donne un sens.

Pas sans pilote Un indice factoriel ne souffre pas d’une absence totale de pilote. Au contraire, les gérants de tels indices fixent rigoureusement les critères de sélection. Ceux-ci correspondent aux mêmes matrices de décision qu’un gérant actif du même style d’investissement. Afin de sélectionner les meilleurs titres correspondant, par exemple, au facteur value, l’indice officiel de la bourse suisse SPI Value analyse différentes mesures de valorisation boursière (book-to-price ratio, earnings-to-price ratio, etc.). Le processus d’analyse et de sélection est donc comparable à la gestion active. C’est dans la mise en œuvre que les approches varient. Alors que le gérant actif définit les pondérations du portefeuille sur la base de son analyse et de différents biais émotionnels et arbitraires, un indice factoriel est quant à lui implémenté de façon systématique et quasi-passive suivant des règles de pondération prédéfinies. Par la suite, le rééquilibrage régulier (souvent trimestriel) se fait également de façon mécanique, comme celui de chaque indice à capitalisation boursière. Grâce à leur construction méthodique et des critères de sélection définis, les indices factoriels sont plus transparents et prévisibles dans leurs expositions aux sources de rendement: l’investisseur sait dans quoi il investit. A l’aune des récentes avancées scientifiques qui identifient les sources de rendement systématiques, l’objectif de chaque investisseur devrait donc être de définir quels biais factoriels il souhaite donner à son allocation stratégique. Ainsi, dès le moment où l’on souhaite se départir d’un indice à capitalisation boursière, il convient de sélectionner les primes factorielles que l’on entend exploiter et de choisir une implémentation efficace et transparente.

ABONNEZ-VOUS SUR WWW.BANCO.CH 70 FRANCS • 10x PAR AN

L’essentiel de l’asset management, depuis 1996.


Dossier Smart beta

Assez malins pour battre Grâce à leurs partis pris savants, les stratégies smart beta vous promettent de mettre un tigre dans

A

lors qu’on les sait indiciels, les ETF smart beta se présentent comme la nouvelle génération de fonds actifs. Pourtant, une fois leur stratégie définie et ancrée dans leur ADN, impossible

d’en changer ou d’y déroger (ne serait-ce que momentanément) – contrairement à ce qu’un “vrai gérant actif” pourrait faire dans son fonds –, et ce, même si les marchés font face à de grosses surprises. C’est la règle de base de la gestion indicielle. Certains

Christopher Gannatti

Nima Pouyan

Head of Research Europe

Head of Switzerland & Liechtenstein Coverage

Ces cinq dernières années, les stratégies ETF smart beta basées sur les facteurs quality et growth ont connu une performance importante. Une approche innovante s’est avérée concluante: elle consiste à se concentrer sur les estimations de croissance du bénéfice d’exploitation dans le cadre des critères de sélection, et non sur la croissance de dividendes passés. D’avril 2013 à mars 2018, ces stratégies ont surperformé l’indice de référence S&P500, affichant 14.7% contre 14.1% par an. Cette marge est considérable, quand bien même les grandes capitalisations américaines ont connu une croissance soutenue sur cette période. De plus, ces stratégies n’incluent que des sociétés versant des dividendes réguliers, sachant qu’au cours de cette même période, la plupart des meilleurs titres américains n’ont versé aucun dividende. Le meilleur, c’est qu’elles seront à l’avenir toujours accessibles à un ratio P/E inférieur à celui de l’indice S&P500.

Sans être la panacée, les stratégies smart beta peuvent aider les investisseurs à surmonter certains obstacles, comme par exemple la faiblesse des rendements et la difficulté à dénicher des sources de valeur. Les stratégies axées sur la qualité, le facteur momentum et les approches multifactorielles sont actuellement les grandes gagnantes, et cette tendance devrait se poursuivre en parallèle du succès grandissant que connaissent les produits obligataires smart beta. A titre d’illustration, l’indice Nasdaq Global Buyback Achievers a ainsi surperformé le MSCI World de 27.44%. Du côté des taux, l’indice Citi Time-Weighted US Fallen Angel Bond Select a surperformé le Citi US High Yield de 27.58%. Selon nous, ces deux indices sont susceptibles de rééditer les performances solides de l’année dernière en 2018.

WisdomTree

L’approche basée sur les estimations de croissance du bénéfice d’exploitation s’est avérée concluante.

38

Une fois leur stratégie définie, impossible d’y déroger.

diraient même “la règle d’or”, tant les changements de cap opérés par les “gérants humains” sont parfois décriés. Mais alors quel a été le bilan, ces cinq dernières années, de ces stratégies que les ETF smart beta s’engagent à poursuivre

Avril 2018 · BANCO

Invesco Powershares

Les stratégies axées sur la qualité, le momentum et les approches multi-factorielles sont les grandes gagnantes.


le marché? votre moteur. Pour savoir quoi en attendre au juste, voici l’éclairage de huit experts. coûte que coûte? Comment se sont-elles comparées aux performances des indices aux titres pondérés par la capitalisation? Et surtout, quelles stratégies ont le mieux tiré leur épingle du jeu et continueront à le faire en 2018?

Une chose est sûre, le bilan des cinq dernières années est bon. Très bon. Et les chiffres cités par certains de nos experts pour justifier de la surperformance de certaines stratégies sont proprement impressionnants.

JacquesEtienne Doerr Managing Officer

Les fonds smart beta sont actifs et non passifs. Ils s’écartent délibérément du marché dans le but de refléter un facteur de performance en particulier. Les investisseurs des fonds smart beta parient sur l’actif, et la plupart du temps, ils le font pour atteindre une surperformance. Ils peuvent estimer, par exemple, que les titres value ou les petites capitalisations vont surperformer et viseront alors à intégrer ces facteurs à leurs portefeuilles via un fonds smart beta. Il peut s’agir d’un moyen économique d’obtenir l’exposition nécessaire mais, comme pour tout investissement actif, l’issue est incertaine. Parfois, un facteur donné surperformera, et parfois, ce ne sera pas le cas. Les investisseurs des fonds smart beta doivent donc rester fidèles à leurs idées, garder à l’esprit qu’ils n’auront pas toujours raison et être patients lors des inévitables périodes de sous-performance. Vanguard Switzerland

Les investisseurs des fonds smart beta doivent rester fidèles à leurs idées et être patients.

Certains chiffres cités sont proprement impressionnants.

Reste évidemment à savoir laquelle choisir. Et c’est probablement là le hic: s’il existe des stratégies smart beta qui permettent de battre certains marchés, encore faut-il qu’elles soient choisies de manière tout aussi smart.

Gregg Guerin Senior Product Specialist

Selon nous, la meilleure stratégie, quel que soit le marché, est une approche équilibrée et diversifiée investie dans des titres value et momentum, sans permettre à des entreprises spécifiques de prendre un poids trop important. Par ailleurs, l’un des principaux facteurs contribuant à la consistance de la surperformance des stratégies smart beta par rapport au marché tient au niveau de concentration au sein de l’indice sous-jacent. Par exemple, environ 50% du SMI est occupé par Nestlé, Roche et Novartis. Une approche plus diversifiée, avec dix sociétés plutôt que trois, peut représenter une opportunité plus équilibrée de générer des rendements positifs. Jusqu’ici, les facteurs value et momentum ont été des guides efficaces pour identifier les actions qui performent. Des années de données collectées montrent que les stratégies smart beta qui pondèrent les titres en fonction de leurs qualités en tant que placements – plutôt que selon leur capitalisation – affichent une performance plus constante. First Trust

Les stratégies qui pondèrent les titres en fonction de leurs qualités affichent une performance plus constante.

BANCO · Avril 2018

39


Dossier Smart beta

Assez malins pour (suite)

Reda Zebdi Responsible for iShares and Index Investing

Les ETF Smart Beta offrent des solutions pour réduire le risque, voire augmenter les rendements des portefeuilles. Ils sont conçus pour apporter de la diversification et utiliser avec efficience de nombreux moteurs de performance. Les facteurs sont des vecteurs de rendement variés et persistants, qui peuvent éclairer sur le comportement des actions et des obligations. Si les gérants actifs ont recours à ces stratégies depuis des décennies, les investisseurs peuvent désormais y accéder par le biais d’ETF transparents et à bas coûts. Les facteurs sont toutefois cycliques et peuvent sous-performer dans certains contextes. Au vu de la poursuite de la croissance économique, les facteurs avec un biais risque plus élevé, tels que momentum, ont enregistré de forts flux positifs. C’est aussi le cas du facteur value. Les investisseurs se concentrent en effet sur les actions US et réalisent que les réformes en cours pourraient continuer à favoriser l’économie américaine.

Etienne Vincent Responsable des gestions quantitatives

BlackRock

Les facteurs avec un biais risque plus élevé, tels que momentum, ont enregistré de forts flux positifs.

40

Avril 2018 · BANCO

Oui! Même si les marchés sont de plus en plus liquides et imprévisibles à court terme, comme en atteste le récent retour de la volatilité, ils restent soumis aux émotions des investisseurs. Les stratégies smart beta, qui utilisent les biais émotionnels dans le but de créer une surperformance de manière statistique et rationnelle, sont donc plus efficaces que jamais, surtout si elles équilibrent bien les risques pris sur les différents facteurs et réduisent les risques les plus importants, comme la sensibilité aux taux d’intérêts. Sur le marché américain, réputé efficient, une stratégie multifactorielle équilibrant son risque entre les facteurs value, low volatility, quality et momentum peut surperformer sensiblement l’indice S&P 500. Les stratégies smart beta peuvent donc être pertinentes pour battre certains marchés, à condition de les choisir de façon maline. BNP Paribas Asset Management

Sur le marché américain, une stratégie multifactorielle peut surperformer sensiblement l’indice S&P 500.


battre le marché? Carsten GrosseKnetter

Oliver Pfeil Equity Strategist for Strategic Beta

Head of Quantitative Equities ODDO BHF Asset Management

Nous appliquons cinq stratégies ou facteurs: value, momentum, révisions, growth et risque faible. Parmi ces facteurs, quatre ont délivré une surperformance relative au marché au cours des cinq dernières années, les meilleurs étant momentum (6% par an de surperformance relative) et révisions (5% par an), qui suivent la tendance du marché ou des analystes. Par ailleurs, les stratégies fondamentales value (3% par an) et growth (2% par an) se sont bien comportées. En revanche, la stratégie risque faible a délivré une performance identique au marché, ce qui n’est pas surprenant dans un environnement de marché porteur. Il est difficile ou impossible de prédire quelle stratégie sera la meilleure à l’avenir. C’est pourquoi nous appliquons un modèle qui combine plusieurs stratégies. Nous considérons qu’il peut être supérieur à un modèle smart beta avec un seul facteur, tout en apportant une diversification.

Parmi les quatre principaux facteurs dans le domaine des actions – value, quality, minimum volatility et momentum – le facteur momentum a affiché, ces cinq dernières années, une surperformance ajustée au risque constante et significative. Les ETF qui répliquent les indices momentum ont en outre été les plus rapides à compenser la correction boursière de début février. Les actions – par exemple technologiques – qui ont performé jusqu’ici devraient continuer à le faire. Il est néanmoins difficile de dire si cette tendance dite momentum va se poursuivre. Jusqu’à présent, le cycle du marché s’est accompagné d’une reprise des fondamentaux macroéconomiques. Le sentiment de marché semble toutefois se refroidir, ce à quoi s’ajoute la première vraie correction depuis des mois, ainsi que le relèvement des taux. Par le passé, le facteur value a été souvent privilégié dans un contexte économique plus faible.

Les meilleurs sont momentum (6%/an de surperformance) et révisions (5%/an) qui suivent la tendance du marché (analystes).

Ces dernières années, le facteur momentum a affiché une surperformance ajustée au risque constante et significative.

Deutsche Asset Management

BANCO · Avril 2018

41


Hedge Funds Corner

Le baromètre des

stratégies

les féliciter, si ce n’était le fondement même des hedge funds que de ne pas se laisser chahuter sans réagir, lorsque les marchés sont mal lunés. C’est du moins la promesse faite aux investisseurs, de même que la manière de justifier des frais plus élevés. Jusqu’ici, tout porte donc à croire que la brutale correction survenue au début du mois de février leur aura donné l’occasion de prouver qu’ils sont bel et bien décorrélés des marchés. Comme au rugby, il s’agira de confirmer l’essai dès la prochaine secousse. Le suspense ne devrait pas trop durer.

Frais encore en baisse en 2017 Malgré une année aux performances plutôt respectables, la moyenne des frais de gestion de l’industrie des hedge funds a encore baissé de 3 points de base en 2017, à 1.56%, tandis que la commission de performance moyenne a abandonné 26pb, pour s’établir à 17.3%.

Source: Deutsche Bank

S

ans surprise, pour les indices de hedge funds comme pour les grands indices actions, le mois de février a viré au bain de sang général – ou presque. En effet, trois indices de stratégies ont échappé à une performance mensuelle dans le rouge: Fixed Income Asset Backed (0.7%), suivi de Convertible Bond Arbitrage (0.2%) et de Merger Arbitrage (0%). Pourtant, à y regarder de plus près, les indices de hedge funds s’en sont nettement moins mal sortis que leurs homologues long only. On serait tenté de

FW =Fund Weighted, FoHF = Fund of Hedge Funds, RV = Relative Value, ED = Event Driven, EH = Equity Hedge, L/S = Long/Short, EM = Emerging Markets

2016 returns 09

10

11

2017 returns 12

01

02

03

2018 04

05

06

07

08

09

10

11

12

Performance 01

YTD

-12M -24M

HWM

MSCI World TR Gross, USD S & P 500 TR BarCap Global Aggregate TR, USD Thomson Reuters/Jefferies CRB

HFRI Relative Value (Total) HFRI RV: CB Arbitrage HFRI RV: Fixed Income Corporate HFRI RV: Fixed Income Asset Backed HFRI Event Driven (Total) HFRI ED: Distressed/Restructuring HFRI ED: Merger Arbitrage HFRI Equity Hedge (Total) HFRI EH: Quantitative Directional HFRI Equity Market Neutral Eurekahedge L/S North America Eurekahedge L/S Europe Eurekahedge L/S Japan Eurekahedge L/S Asia ex-Japan HFRI Macro (Total) Newedge CTA HFRI Emerging Markets (Total) HFRI EM: Asia ex-Japan Comment lire le tableau: sur chaque ligne, le code couleur indique les meilleures et les pires performances d’un indice sur les 24 derniers YTD: année en cours jusqu’à la date des données mois. Le but est de souligner l’ampleur des performances, ainsi que la corrélation de performances extrêmes. Pour les colonnes «YTD», «12M» HWM: high watermark (performance nécessaire à recouvrer la VNI au-dessus et «24M» (12 et 24 derniers mois), le code couleur est appliqué verticalement, afin d’illustrer les performances entre l’ensemble des indices. de laquelle une commission de performance peut être prélevée)

42

Avril 2018 · BANCO

Source: Ineichen Research and Management AG www.ineichen-rm.com

HFRI FW Composite HFRI FoHF Composite HFRI RV Multi Strategy


Net & (moins) Net

Le rap rapporte Pour la première fois depuis 2011, l’Américain Diddy n’est plus le rappeur le plus riche du monde. Selon le classement annuel de Forbes, Jay-Z lui a ravi son trône grâce à sa fortune estimée à 900 millions de dollars. La fortune du mari de Beyoncé ne repose toutefois pas essentiellement sur sa musique, mais sur son label Roc Nation, sa plateforme de streaming Tidal et… ses marques de champagne et de cognac. A noter que la diversification est aussi une recette appliquée par ses rivaux, le n°2 du classement Diddy (tequilas, vodka…), le n°3 Dre (détenteur d’actions Apple, créateur des casques Beats by Dre) et le n°4 Drake (whiskey, immobilier). Jay-Z

Laissez la FINMA vous guider ICO Le boom des Initial Coin Offerings – ICO, c’est-à-dire des levées de fonds réalisées via l’émission de cryptomonnaies dédiées – est survenu dans un flou réglementaire total. Ce n’est plus le cas en Suisse: la FINMA a publié un guide pratique pour mieux comprendre ces opérations atypiques, et surtout poser les bases de leur cadre légal. Notre régulateur financier y explique, par exemple, que les jetons “de paiement” sont, selon lui, soumis aux dispositions en matière de blanchiment d’argent, tandis que les jetons “d’investissement” et “d’utilité” sont considérés comme des valeurs mobilières, et sont donc régis par le Code des obligations. Des précisions qui ne peuvent que servir la volonté du Conseil fédéral de faire de notre pays une “crypto nation”. Pour le meilleur et pour le pire.

Les marchés ne likent plus Facebook Les GAFA pourraient-ils perdre leur F? Depuis mi-mars, Facebook est au cœur d’un véritable scandale international. En 2015, l’entreprise de Mark Zuckerberg se serait fait dérober “par inadvertance” les données personnelles d’environ 50 millions de ses utilisateurs par l’agence de conseil politique Cambridge Analytica, proche de Donald Trump. La révélation a fait l’effet d’une bombe: l’action Facebook a perdu 11% en cinq jours et USD 50 mias de capitalisation sont ainsi partis en fumée! Et l’affaire ne fait que commencer: des deux côtés de l’Atlantique, les régulateurs ont décidé d’enquêter sur les pratiques du réseau social et les politiques envisagent un durcissement des réglementations sur les données. Mais le pire est probablement encore ailleurs: de nombreuses plaintes et recours en nom collectif ont été déposées au nom d’actionnaires “légèrement surpris” par la vente massive par Mark Zuckerberg d’actions de sa propre entreprise dans les mois qui ont précédé l’éclatement de l’affaire. Ses explications et ses excuses n’ont pour l’instant pas convaincu grand monde.

BANCO · Avril 2018

43


A global player in asset servicing... Des stratégies d’investissement diversifiées, des portefeuilles de plus en plus complexes ? CACEIS vous aide à atteindre vos objectifs de développement et de distribution. Le groupe CACEIS, présent dans 12 pays, est la 2e banque dépositaire et le 1er administrateur de fonds européens. CACEIS, your depositary bank and fund administration partner in Switzerland.*

Vos contacts en Suisse : CACEIS in Switzerland Nyon +41 58 261 9400 Zürich +41 58 261 9430 www.caceis.com

www.munier-bbn.com

*Un acteur global des services aux investisseurs... ...en croissance. CACEIS, votre dépositaire et administrateur de fonds en Suisse.

... and climbing.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.