Alexandrea ad Aegyptum

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ALEXANDREA AD iEGYPTUM


MUNICIPALITÉ D'ALEXANDRIE

ALEXANDREA AD JEGYPTUM GUIDE DE LA VILLE ANCIENNE ET MODERNE

ET DU MUSÉE GRÉCO·ROMAI

...

E. BRECCIA

BERGAMO ISTITUTQ ITALlANO D'ARTI GRAFICHE



INTRODUCTION

Lorsque, vers le commencement du XIX"" siècle, i\lohamed·Ali conçut l'idée de faire renaître à une prosp~rité nouvelle la ville fondée par le Conquérant i\lacé· danien, celle-ci, réduite tout au plus à ,.000 ou 6.000 habitants, sommeillait sur l'étroite langue de terre qui, au cours des siècles, s'était formée sur l'emplacement de l'ancien Hcptasrude. Là où la vîlle des Ptolémées avait mené sa vie de magnificence, de splendeur et de gloire, la ruine et la mort régnaient en maîtresses depuis de longs siècles. Là oÙ le soleil, brillant dans la profondeur bielle du ciel, a· vair fait éclater les ors, les bronzes et les marbres, il n'y avait guère: hélas! qU'Ull immense cimetière dormant dans la tristesse d'un silence infini. Qu'était devenu le bruit de ceUe \'il1e Ol! " personne ne restait oisif >l, où tant d'artistes, de poètes, de philosophes, de critiques avaient exercé lcur intellectualité raffinée et décadente, où l'amour dc l'argent égalait s.euJ celui des plaisirs, où les femmes étai~nt aussi belles que peu farouches?


VIl!

Rien n'érait plus! Partout régnait la tri~tesse des choses mortes. Au fur et à mesure que la ville se retirait cr se contractait, pour ainsi dire, les nécropoles - qui, en dchors de l'enceinte primitive, s'étendaient nupllnlVant à l'orient ct à l'occident - avaient occupé presque en totalité le sol nnciennement habité. Par· ci, par-là, un palmier solitaire laissait flouer, aux caresses des vents du nord, sa chevelure abondante audessus de son long corps nu. Superbes et tristes, l'Aiguille de Cléoptître et la « Colonne de Pompée J), tels deux géants survivant au désastre immense, se regardaient de loin et se disaient mutuellement leur chagrin séculaire. Dans le Grand Pon, qui avait donné abri :'lUX plus puissantes Aottes de l'époque hellénistique, ct dans l'Eunostos, s'achevait l'œuvre lente mais sCire de l'enlisement des quais et de l'envahissement des sables, car tout était oisif et abandonné. Il fut donc donné au grand J\'lohamed-All de ressusciter une ville morte. Son génie, joint Ù sa courageuse initiativc, y réussit bientôt. Le curage et la réfection du canal Mahmoudieh en 1819, comme aussi les travaux en· trepris dans l'Eunostos, ne tardèrent pas à rappeler vers Alexandrie une grande panie du commercc, qui l'avait rendue si célèbre dans l'antiquité. La population euro· péenne profita de la libéralc hospitalité de ce prince éclniré cc s'y établie chaque jour plus nombreuse. La mort, à son cour, fut chassée par la vie, si bien que les pauvres 6.000 âmes qui peuplaient la ville à l'aurore du siècle, avaient décuplé plusieurs fois au moment de l'occupation anglaise en 1882. Dès lors, c'est à pas de géant que les développements se font dans tous les domaines, économique, démographique, topographique. On a accusé les Alexandrins d'aujourd'hui d'avoir mé-


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connu et méprisé tout ce qUI leur restait de tangible de la gloire des anciens, car on sait qu'avec la fiévreuse activité qu'ils déploient à niveler et à construire ils brisent ou ils recouvrent, à jamais peut-être, des monuments

aussi nombreux qu'ils sont précieux. Cct état de choses a fait le malheur de deux générations d'archéologues et d'historiens; mais, cn dépit de ce vandalisme, il y a co-

core des choses très intéressantes à voir dans la ville des Ptolémées. Rien n'est plus faux que la légende qui veue qu'Alexandrie n'ait II ricn à montrer ) j elle est née du fait que, par sa position, Alexandrie est un point d'arrivée et un point de départ. Le touriste arrive en Egyprc

pressé de voir les Pyramides et les ruines grandioses de la civilisation pharaonique dont la description a exalté son imagination dès l'enfance ..... Au retour, c'est un autre sentiment. Il a la nostalgie du home ou la hâte de voir d'autres pays. Pour lui, Alexandrie n'est plus qu'un port! Mais il n'aura eu qu'une idée incomplète de la merveilleuse histoire de cc pays cent fois mort et cent fois ressuscité, il partira avec une regrettable lacune dans la série de ses impressions et de ses connaissances. Nous espérons le démontrer.

• •• Qu'il me soit permis d'ajouter quelques mots à cette introduction de la première édition. Je me plais à cons· tater que l'intérêt croissant des touristes pour Alexandrie a rendu nécessaire la réimpression de ce volume. Du reste la ville, au point de vue de l'hygiène, du comfon et de tous les progrès modernes, est en voie d'incessante amélioration. L~extension qu'on donne aux parcs publics, J'ouverture de nouvelles rues le long de la mer, les travaux


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de canalisation, la construction de nouveaux horels, rendent le séjour d'Alexandrie plus agréflblc ct plus sain. Aux louanges que les hygiénistes ont SOllvent données au climat de notre ville cc de ses faubourgs depuis Ramleh jusqu'à Aboukir, viennent s'ajouter, chaque jour plus nombreuses, celles des touristes ct des écrivains. L'historien anglais \Veigall, d'nprès son expérience personnelle, aftirmair tout

récemment qu'il n'y a peut-<.:rre pas de clim<lt au monde qui puisse rivaliser avec celui d'Alexflndrie, vers Je commencement de l'été (,), Quant au présent volume. je dois dire que ce n'est pas une simple réimpression, mais un ouvrage presque entièrement nouveau, soigneusement revu ct largement développé. Quelques lecteurs préfèrcraient peut·être un ton plus affirmatif dans les questions de topographie alexandrine; mais les gens compétcnrs savent bien que dans ces questions le doute représente souvent la solution la plus scientifique. La Bibliographie qui suit les chapitres; cite toujours les public<lcions les plus essentielles: ces publications se trOUVl:Ot toutes ou presque toutes dans la Bibliothèque archéologique qui est annexée au t\'luséc et qui est ouverte au public aux mêmes heures que le Musée. C'est mon devoir de remercier l' < Istituto ltaliano d'Arti Grafiche ') pour les soins qu'il a apportés li l'impression et ft l'illustration du volume. Les photographies ont été exécutées pour la plup.:'îrt par l'atelier bien connu de Mr Reiser; j'en dois cependant un assez grand nombre ft l'amitié du DoeL Arnoldo Rieni; quelques· (1) • The'" 1. l'tlhapo no climate in the e,,'ir. 1V0rid li<> perreet ao th,t or >. W~IOJI'-I., Til. Life ""d nmes of Cleopol,,,, 2"U" of F.çypt, p. 21. Alexaooda in the early oumm«


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unes m'om été fournies p3r Mr C. Mamlouck et d'autres par Mr Mohame-l Saoudi. L'expression de ma plus sincère ct affectueuse recon· naiss..'1nce doit aller à mes chers amis le Père J. Faivre S. J.. le Prof. G. Lefebvre et Mf V. Nourrisson qui ont bien voulu me prêter leur concours dans la tâche ingrate de la correction des épreuves; le P. Faivre avait eu déjà l'obligeance de revoir en entier mon manuscrit. Enfin je ne dois pas oublier le Doct. Alexandre Granville. Directeur Général de la Municipalité: esprit large et éclairé, il a \'oulu que le livre fùt élégamment imprimé et richement illustré.

Ev.

BRECelA.


LA VILLE MODERNE

E npn il f1PIt" dol d.. <el<> ""ant • • "',.. la luga <loi barbarie< "nni vals. " dom"r. qnoll" balda f;glia d<1 gr.c<> C'<>C,

A1a.re induolre a la lua "ua vila clla ""r~.A, ""noei'And<> i rMi. CAUD"' • •',

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B~.b",·,.

AI'SSMldria,

Population. - D'après les derniers recensements, la popula· tion d'Alexandrie se monte au chiffre de 400.000 habitants, Pour les éléments ct les nationalités qui la composent, il est \Tai de dire, mllJatis wlI/al/dis, que les conditions de l'époque grécoromaine s'y r":pètent, car, aujourd'hui même, on peut définir Alexandrie une ville cosmopolite. Parmi scs habitants, on compte presque jO.ooo étrangers, dont environ 3°,000 Grecs, plus de 20,000 lu liens, quelques milliers de Français, Anglnis el autres sujets britanniques (l\1nitais, Indiens), Autrichiens, Allemands, Syriens, Arméniens; il y a aussi un cer~ain nombre de Turcs, de Suisses, d'E,pagnols, d'Amél'icains, de Barbarills, de i\larocains, de Russes, Chaque puissance est représentée par tm Consul. Au point de vue de la religion, la variété n'es! pas moindre. La grande majorité est, nmurellement, musulmane, mais il y Il aussi beaucoup de catholiques de différents rites, beaucoup d'orthodoxes j de protest:H1tS et d'israélites, Tous les cultes représentés en Egypte ont des églises ou des temples 11 Alexandrie: pOUl' quelques-uns même, Alexandrie est le siège principal de l'autorilé religieuse,


, On seT:1it porté 11 croire que celle variété de races, de langues, de religions, de mœurs ne saurait constituer une ville dont les qualités les plus essentielles SOn! précisément la tolérance el le respect réciproque:;: la ville d'Alexandrie est une preuve que beaucoup de préjugés et de haines de races, be.:mcoup de chnuvinismes, beaucoup de fam.l1Îsmes religieux peuvent s'utlénuer 1 disparaïlre même, lorsqu'une race ou une nationalité a j'oc,,;nsioll de vivre nu conlact quotidien d'autres races el d'autres nationalités, et peut apprendre que chacune de ceHes·ci a des qualités qu'il faut apprécier, des défauts qu'on doit tolérer. Un accident se produit-il dans l'une des colonies, il est considéré comme un malheur pour les autres, et tous s'efforcent d'y remédier avec une solidarité touchante. Chacun garde son idéal politique, social el moral, mais tous respectent celui des autres, et personne ne clame que le sien soil le meilleur, le plus beau, et qu'il doive gouverner le monde, Telle est, en somme, l<l condition admirable de la vie à Alexandrie pour ce qui fi trait llUX rapports sociaux de ses habitants. Il est bien évident que, parmi les colonies les plus nombreuses, il y a des éléments qui laissent à désirer, mais Mitons-nous d'ajouter, il la louange de la ville, qu'en proportion dll chiffre de ses habitanls, les crimes commis il Alexandrie sont inférieurs en nombre et en gravité il ecu); d'aUlres villes nyant une population égale, Les Alexandrins d'aujourd'hui comptent sans doute parmi les plus hospitaliers du monde: Gelai el·Din ben Mokram, • maître de cellX qlli savent p:l1" cœur., serait étonné d'avoir pu chanter autrefois: • Celui qui descend à Alexandrie ne reçoit comme don d'hospitalilé - Que de l'eau ou ln description de ln Co· lonne d'El Saouari. Quand on veut le bicn trailer, on va jusqu'à lui donner de l'air - Doux et l'indication du Phare.On lui peint aussi la mer et ses vagues. - En y joignant la description des grandes barques grecques. - Que l'hôte n'ait pas J'ambition d'avoir du pain - Car il n'y a là pour ccHl: lettre aucun lecteur', Organisation Administrative. - La ville d'Alexandrie, qui eSl le siège d'un gouvcrnorat, est lldministrée, depuis 1890, p~r une Commission municipale de 28 membres, dont 8 som nommés par le gou\'ernement, 6 sont memhres de droit, de par les fonctions élevées qu'ils occupent, 6 sont élus par le collège général des électeurs (c'est·à-dire par tout citoyen payant un minimum de 75 livres égYPliennes de loyer par an), 3 sonl élus par le collège des importateurs, 3 par celui des exporlateurs, 2 par les pro-


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priétaires. Il n'est pas admis, dans la Commission municipale, plus de 3 membres élus d'une même nationalité. La présidence de la Commission revient de droit au goul'erneur de la ville. La Commission se divise en plusieurs Comités qui veillent à la bonne nmfche Cl au développement des différents sen,ices; elle nomme aussi une Délégation, qui est son organe ndministrlltif ct exécutif permanent La Délégation eSl composée de 7 membres, plus le vke-président de la Commission, qui en es! membre de droit et qui la préside. La direction et la surveil1nnce de {OUS les services SOnt confiées il un Directeur Général,qui assiste il tilre con-

sullmif:lux séances de la Délégation, de la Commission et des Comités. Le servÎte municipal comprend les branches suivantes: J. Service Administratif et du Contentieux, 2. des Receues, 3. Technique, 4- du Nel!oiemem, ,. des Parcs et Plamations, 6. Sanitaire, 7, Vétérinaire, 8. du Musée, 9. de la Bibliothèque, 10, des Pompiers. A ln fin de chaque année l'Administration publie en volume les Rapports des Chefs sur Ja marche des divers services, i\"ialgré la tendance du Gouvernement à centraliser au Caire la direc!Îon de loutes les branches de J'adminiSlrlltion, Alexandrie est restee le siège de la Cour d'Appel Mixte, de l'Administration des Douanes, dlls Pons et Phllres, du Conseil sanitaire maritime ct quarantenaire. Pour la direClion du sel"l'ice de sûreté publique, et pour la bonne marche des autres services publics qui ne relèvent pliS de la Municipalité, la ville et son territoire constituent un Gouvernorat. le Gouverneur, qui est en même temps, ainsi que nous l'tirons dit, président de droit de la Commission municipale, est le représentant de l'Etat à Alexandrie: il est aidé par un sous-gouverneur et par le commnndant de la police. D'ailleurs les Ministères, l'administration Je la Caisse de la Dette Publique, l'agence diplomatique d'Angleterre résident 11 Alexandrie pendant les mois d'élé, S. A, le Khédive, qui aime bellucoup notre ville, y passe plusieurs mois de l'année, dans sa résidence de i\lontuzah. Climat, Hygiène, Confort. - Dans l'antiquilé, Diodore, Strnbon, Ammien Marcellin, Quime.Curce, Celse et Pline ont vanté la salubrité du climnt d'Alexandrie, Cette salubrité y avait attiré une grande affluence de valétudinaires, comme il arrive aujourd'hui encore dans certaines villes exceptionnellement abritées du liHoral de la Méditerrnnée. le lraitement de la phtisie amenait annuellement à Alexandrie une colonie élégante fon nombreuse.• A Alexandrie, dit Strabon, les caux du Nil venant il crOître au commencement de l'été, remplissent le bassin du lac, et ne laissent subsister aucune partie marécageuse d'où pourraient s'élever de dangereuses exhalaisons. De plus


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c'est à cette même époque que soufRent du nord les vents étésiens, qui arrivent après avoir traversé une si vaste étendue Je mer; aussi j'été est pour [es Alexandrins une saison très agréable '. La renommée de la salubrité d'Alexandrie était très grande même à l'époque de l'historien arabe Makrizi (1441): • Ceux qui S'oCCllpent de cosmographie, de la description des pays. de l'Ill'rangement des climats et des régions, affirment que dans aucun pays du monde l'fige des hommes n'est aussi long qu'à Mal'about, dans le district d'Alexandrie, ct au Ouadi Farganah '. On a, en général, de nos jours, une assez mnuvaise opinion de son climat; mais on ne doit pas perdre de vue que, si les vents du nord et du nord-.ouest y dominent, et que, si une grande humidité en constitue, du moins d'Août il Novembre, une des caracléristiques essentielles, ces inconvénients sont miligés par des avalltages d'une imponance capitale. Nous voulons parler de la grande stabilité thermique, puis de l'nir qui y est incomparnblen:ent pur, et de la brise, qui pendant l'été y règne COnStamment depuis Irois heures de l'après-midi. Des observations météorologiques de plusieurs années, on déduit que la température minima donne une moyenne de 16 degrés cellligrades, la température m3.,ima une moyenne de 24 degré.,;. Rarement, même pendant les mois les plus chauds, la température dépasse 31-.12 degrés. Il pleut très peu à Alexandrie, et presque exclusivement en Novembre, Décembre et Janvier (de 4 à Î centimètres d.:: pluie totale par mois); le reste de l'année, il n'y tombe guère que quelques BOI.Hles. Le k"~msjn est un vent du désert très chaud, dont on se fait une idée exagérée, et qui ne soufRe chaque fois que deux ou trois jours généralement, SUrtout vers l'équinoxe du printemps. Depuis que la Compagnie des caux a installé de nouveaux filtres, l'cau distribuée ne présenle plus le moindre danger; elle est au contraire si pure qu'elle peul soutenir la comparaison avec les meilleures eaux potables connues (,). La Municiplllil(~ fail des efforls constants pour améliorer d'une façon effective les conditions hygiéniques de la ville. Beaucoup de travaux d'assainissement Ont élé exéCUlés, beaucoup d'étjblisselUents insalubres détruilS, une surveillance rigoureuse est exercée sur toule maladie infeclieuse, qui est comballue sans merci, de telle sorte que le pour· (1) JI •• mbl. 'I"e d..n. 1'''ntiq"il~ 1.. un,é publique <1" d ..... p.. ,,~r<:. bi... 1t ""'lle<lllp k M.iree, k "'.U.O do l'imp","t': do l·... u, ro..'lUo c.n._ci H.lt 1,,,1":. di.oc'om.", au c..n"l 01 non p" ""K ci'ocne •• 1)" moins polle l'époqM d. César, "OU, avo".1e "moignog<> du 8<11,.,,, Ak",,,,ar;,,um: ...deo ••t limol4 "!qu. turbi<l .. (l'e.. ,,) ul m"lto. " ... Io.~"c morbM officiat >. Gal~ne donne l'tlt_ pltontlu'. comme m..l"die cuao,,,,,.. lq"c d'Alexandrl •. L' emp«e". AUIr"" •• 'ut beouc"uppr."",,,,J'f d'"'''lrnl<u, •• le. &qu.duc., ot d. 10. raire a"l~or dan.tou. 1.. quorli.n d" la vHl •.


, centnge de la mortalité est en diminution constante. Durant les dernières ;'Innées b mortalité II été constamment en décroissnnce; elle s'est réduite, en Ig12, 11. 33.6°/"" pour les indigènes ct il 12.R "/00 pour les étrangers. Alexandrie offre il ses \·isiteurs des promenades aussi pittoresques que variées, des distractions de grande ville, comme courses de chevaux, sportS, théi\lrcs, coneen!, conférences; elle possède é~alell1cnt des hôtels de tout premier ordre.

Edilité. -

On ne saurait guère affirmer que nos ingénieurs

et nos al-chitcctes modernes nienl égalé Dinocralc, ni ses coila-

borateurs el successeurs, pour faire d'Alexandrie une ville monumentale; on est plutot forcé d'avouer que la plus grande partie des b'Ïi.liments publics et pril'és accusent un goût médiocre, Quelques tentatives isolées feraient pressentir que le sentiment du beau commence il pénétrer les esprits même les moins cultivés. Les noul'e:\llX parcs et le grand quai du pùrt"CSt contribueront cert:linement à rehausser la beauté de la ville. Le faubourg de Ramleh du reste. bien que s'étant développé trop rapidement. sans plan préconçu, jl:>ssède parmi de nombreuses villas dispersées sous des palmiers, qui njoutent à son pittoresque, plusieurs propriétés grandioses entourées de jHdins superbes. La rOllte de la cornicfte projetée, et en putie construite, cntre Silsileh (Cap 1.0chias) et S, Stefano, qui longera la Méditerranée sur une longueur de huit kilomètres, constituera une des plus belles promenades du l\10nde.

Commt:rct:. - Le commerce du port d'Alexandrie s'est accru dans des proportions ctonnantes au cours de ces dernières années. l;:n 1912 la slatistique signale le mouvement suivant: Vapeurs entrés 1927, sortis 1933. total 3860. Tonnage net de registre total pOlir les vapeurs entrés et sortis 6.97 ',2~7 tonnes. Marchandises 11 l'arrivée 2.660.170 tonnes, au départ 1.417,029, c'est·â·dire un total de 4.077.199. Passagers 182.782. Voiliers: entrés 749, sortis 754, total 15°3; tonnage de registre tolal ponr les voiliers entrés Ct sortis 184,065 !onnes. Marchandises à l'arri"ée 68 ~'Il7 tonnes, nu dépan 37,3)3. lotal J06.ZiO Valeur de la récolte du colon 26,50ï.955 IiI', égYPI. C'est le chiffre le plus éle"é qui nit jamais été atteint, Cct énorme mouvement de commerce nécessite chuque jour de nOUl'eaux travaux pour améliorer le port: nn construit de Il:>U\'eaux quais, on él:trgit l'avant-porI, uernièrement on n créé une nouvelle passe navignble par tous les temps et pour les navires du plus fort tonnage, â leur entrée comme 11 leur sortie,


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Vie intellectuelle. - En dehors de nombreuses écoles pTi. maires et secondaires de différentes nationalités et de quelques écoles d'arts et Ir étiers, Alexandrie possède une Université pcpubire libre où 1'011 donne des cours de langues modernes Cl des séries de conférences sur tous les sujets qui peuren! intéresser et développer une culture supérieure. Un Consen'alOire très fréquenté lente, lll'ec succès, de propager le goût de J(l musique parmi le peuple. La ville peut s'enorgueillir de po~séder une l3ibliolhèque d'emiron z5.000 volumes, un Musée archéolog;quc, dont l'importance augmente chaque jour. el une Galerie de tableaux cédée dernièrement à la ,'ille pal' feu M. Friedheim. Une Société archéologique, qui compte enl'iron 130 membres, contribue beaucoup à réveiller lïntérêt des Alexandrins pour la gloire passée de leur "iIle. Elle fait exécuter des fouilles, donne des conférences, organise des excursions et publie un bulletin archéologique. Une Société de sciences naturelles, fondée en 1908, groupe un certain nombre d'amateurs et de savants, A côlé de nombreux journaux politiques qUOTidiens, édités en toutes langues, il y a des rel'ues scientifiques et linéraires bimensuelles ou men· suelles. Souvent celles·ci n'ont duré que ce que durent les roses, mais la fréquence de leur apparilion est peut~tre une preul'e qu'elles répondent à un besoin intelleC{l1el de la population, Visite à la ville modune. - La vaste place rectangulaire (environ 450 mètres de longueur sur 100 mètr<'s de largeur), qui porte le nom du fondateur de la prospérité d'Alexandrie, le grand Mohamed·Ali, forme le centre de la ville moderne. Au milieu de la place se trouve le monument que la ville lui a érigé (fig. 1). Cene belle statue équeslre en bronze. signée .f3cquemalt. a eté fondue à Paris; la base est en marbre de Carrare. A l'ouest de la pince, s'étend le quartier dit du Mid:1ll /Bazar arabe}, et la rue Franque qui mène au port, à la baie d'Anfouchy, il l'ancienne nécropole du même nom el au palais de Ras-el·Tin, résidence d'été du Khédive. Il est il conseiller de s'y rendre par la belle route longeant les quais du Port,Est et ceux de la baie d'Anfouchy, et de prolonger la promenade jusqu'au Sailinfl Club d'où l'on jouit d'une ,-ue superbe du port. En suivant la rue Franque qui s'ouvre sur le côté ouest de la p1:lce l\Iohamed-Ali, on reccomre à quelques centaines de mètres ln mosquée IbrlthÎm Terbanll bâtie, en 1685 (ère chrétienne), nl'ec des matériaux lIppartenam à des monuments de l'époque GrécoRomaine. • C'est, -- dit M. Herz Pncha, Conservateur des Monuments de l'Art arabe -, une grande construction rectangulaire, massive et


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crépie au lait Je chau:t, portant sur une de ses [(lces longitudinales de petites boutiques garnies d'auvents en natles: au dessus est une médresseh et une galerie extérieure formée de co· lonnettes supportal1t des arcs en fcr il cheval el munie d'une balustrade en bois. l.'édifice est surmonté d'un minaret, à pans coupés, wnniné par une galerie hexagonale, d'où s'élève une colonne cylindrique coiffée d'un bulbe.... La porte étroite et peu ornée est près de l'angle de cene fa<;ade: on y monIe par un

Fig .••

escalier de clIlq à six marches. Cette porte presentait aussi une décoration assez élégante, mais aujourd'hui (Out est dégradé. A l'intérieur les murs el les niches de prière som ornés de carreaUx en fa1ence de loute sorte il décors géométriques du genre de ceux qu'on trouve à Roselte >. la Mosquée d'Abdel Baki-e!-Chourbagui, située au commence· ment Je la rue de Ras-el-Tin, a été COllSlfuite en '757' Une grande galerie s'ouvre sur la f:tçade. Plus loin, n droite de la rue d~ Ras-el-Tin, enlre celle-ci et les quais, se trouve la Mosquée de Sidi Aboul-Abbas.el-J'.loursi,


8 où l'on arrive par le l\lidan du même nom. Celte mosquée est III plus respectée de la ville, car elle porte le nom et abrite la tombe d'un grand savant mOl'! en 686 de l'hégire ([287'88). De la mosquée primitive il ne subsiste plus rien. L'édifice I\ctue\ est l'œuvre entreprise en 1180 de J'hégire ([766-67) pM de pieux J\laghrabills. Sur le côté Sud de \a place i\Iohamed·Ali. on remarque le Palais de Justice et quelques beaux immeubles) tels que celui de M. Primi, celui où siège la Banque Ollomane, la Galerie Menasee, et enfin, dans le slyle moresque, le palais du Prince Ibrahim. L'interminable rue des Sœurs qui débouche sur ce côté de la place et que longe ,une double ligne de tramway sur tout son poreOUfS, conduit à Minet·el-Bass:ll (où som les grands dép6ts de coton, de bois et de céréales), à la gare des marchandises de Gahbari et au faubourg du Mex {en face du Caracol Labbane, sc détache la ligne qui va jusqu'au Port}. Au sud-est, 11 quelques pns de la place Mohamed-Ali, iJ yale square et l'église Ste·Catherine, Non loin de celle-ci l'église patriarcale grecque·orthodoxe, le siège de l'archel'èque catholique latin. Sur le côté nord de la place ,Mohamed-Ali. on remarque l'okelle i\1onferralO et plus loin J'immeuble 5t·1\larc, qui sert d'école et de lieu de réunion pour la communauté nnglaise i dans le jardin qui entoure l'église anglicane açlossée à l'immeuble St-1\1arc, est le buste du général Earle, tué à Birbekan dans un combat contre les derviches, en 188,. La Bourse, bâtie sur les plans de l"architecte Mancini, se trouve entre la rue Chérif Pacha et la rue Tcwfick et occupe tout le côté est de la PInce. Il y a, dans la rue Chérif Pacha, quelques constructions remarquables, dont les rel-de-chaussée sont occupés par de riches et élégants magasins ct de nombreux bureaux de banques ou de sociétés commerciales. Lorsqu'on a creusé les fondations des maisons qui bordent cette rue, on n retrouvé et, malheureusement, on a démoli ou caché à jam:lis les ruines de plusieurs monuments de l'ancienne ville. A l'extrémité de la rue Chérif se trouve un carrefour. En fact: d~ soi, on a la rue de la Gare du Caire qui conduit nussi au qu~rtier de ~lohlllTem-Be)' et au Canall\lohmoudieh ; à droite, 111 !"Ue Si di Metunlli; à souche. la. rue de Rosette. Ces deux dernières rues suivent avec beaucoup d'npproximatiou l'ancienne Ill'enue lonf{itudinale ou rue Canopique, qui se terminait par la porte de la Lune â l'occident, par la porte du Soleil à l'orient. Dans les fondlltions de la • Bourse Toussoun • (bureaux Cook), on a retrouvé, en 1886, les ruines d'un temple gréco-égyptien dédié 11 Osorapis et à Isis, au roi Ptolémée


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Philopator et à sa femme Arsinoê. On se dirige vers le sud· ouest si on veut aller il la colonne dite de Pompée (Sérapeum) et ~ux hypogées de Kom-el·Chogafn, en suivant les rues Sidi Mctualli, Saleh-el·Dil1c, du Premier Khédil"e, de la Colonne Pompée. A une centaine de mètres, en sui l'an! la rue de Rosene, on rencontre la rue N~bi Dania!. On croit que la Mosquée Nâbi Danial, vis·il-vis l'ancien consulat de France, au pied de Kom ed·Demas, recouvre l'emplacement où sc trouvait et où, selon la conviction de beaucoup de personnes, doit encore se trouver la tombe d'Alexandre le Grand. La colline qui s'élève sur la droite de ln rue de la porte Roselle. au delà de Kom cd-Demas, est connue sous le nom de Kom-ed-Dik el correspond à l'ancien Paneum qui était un parc monumental. Au pied de Kom edDemas du côté de la rue Je Hosette, en creusant les fondations de la maison 130ustros qui pOlote aujourd'hui le nO 2.8, on a trouvé la statue colossale d'Hercule, actuellement au Musée. En creusant les fondations de la maison Lifonti (no 12.), on a découvert un grand socle portant le nom de l'empereur Valentinien (Musée, salle 6). En creusant les fondations du théâtre Zizinia, on a mis au jour une belle statue de Marc-Aurèle (Musée, salle 12.), ainsi que d'autres statues en marbre; sans doute cet endroit était un des centres les plus imflOrtants de la ville ancienne. La rue Ca· nopique était Ranquée, dans toute sa longueur, de beaux portiques, de temples et de riches palais, dont les colonnes el les débris liant cachés sous les immeubles actuels, Parmi les constructions modernes Ont peut signaler le théâtre Zizinia, le New Khedivial Hôtel et le joli palais du Comte Zoo gheb, actuellement siège du Tribunal indigène; plus loin, le Palais Municipal, au nord duquel est situé le Musée, dans 1f! rue du même nom, Si, allant jusqu'au bout de la rue Hosetle, on tourne à gauche en ~uivant ln ligne du tramway, on parvient aux jardins publiCS de la rue d'Allemagne, dans le sous-sol d'une p:lTtie desquels on peUl \'isiter la belle citerne el.Nabih, à trois étages. Au milieu des jardins, es! le monument élel·é en l'honneur .de Nubar Pacha. ministre des Affaires Etrangères sous le KhédIVe Ismai'l, président du conseil des Ministres et Ministre d~ l'.Jruérieur sous Tewfick, qui a beaucoup contribué à euro· peanlser l'Egypte. Sur la place Sai'd a été élevé pur les soins de fcu le Dr. Schiess Pacha, une gmnde colonne' en granit rose d'Assouan, trouvée dans une propriété voisine des Barons de J',~enasce. La colonne devait appartenir à une grande construc' tlon du quartier royal de l'époque plolélllai'que, ainsi que le chapiteau en granit verdâtre qui la surmonte. li y a, à cêité


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du socle, deux statues de S~chmet, déesse de la guerre, il tête de lionne. LA colline sur laquelle s'élèvent les édifices el le jardin de l'hôpital du Gouvernement doit l'ecounir les ruines d'imporl11ntcs constructions ptolémaïques et romaines, ct peutêtre même du Théâtre. Le jardin mérite une visite parce qu'on y voit un ancien sarcophage en granit, flanqué de deux belles colonnes avec reliefs chrétiens, pro'"cnant, semble-t-il, de l'ancienne éliEse de Théonas. Le sarcoplwge ainsi que les colonnes ont cté placés là par les soins de l'ancien directeur de l'Hôpital indigène, le Ik Schiess Pacha qui}' est enseveli. Il a également érigé. en souvenir du jubilé de la reine Victoria, la colonne en m(uhre blanc qu'on obsen'c SUl" Je sommet de la colline. On jouit, en cet endroit, d'une vue superbe sur la mer ct sur la ville, Si on se tourne velOS le nord, on a, à droite, les différents foubvurgs de Ramleh, à gauche et cerrière soi, toute la l'ille, de la porte Rosette au Mex; l'Il face, l'immense plaine de la mer d'uM teauté saisissante sous la lumière intense d'un ciel toujours bleu; au pied d~ la colline, le nouveau quai, tral'ail C010SS111 qui a enrichi la ville d'une promenade splendide, que l'on pourra orner de palais, d'édifices et de monuments qui constitueront, tspérons-le, un homnlage à \'ort et à l'esthétique. Le nOUl'eau quai ceint l'nncien port (PortuS magnus), du Cap Lochias (nord-est) au Phare (nord-ouest: Fort Qait-Bey), et nous sarons que cet emplacement était peuplé de men"cilleuscs constructions qui faisaient l'orgueil d'Alexandri('. En redescendant rue d'Allemagne, on la suit jusqu'à la rue Missalla (rue de l'Obélisque). Cetle rue a pris son nom des obélisques, connus sous les noms d'aiguilles de Cléopûtre, ct qui sc trouvaÎent à la fin de celte rue entre la 83re du tramw3y dc Ramleh et la maison actuelle de Yehia Pachu. Ces obélisques, dont l'un était debout et l'autre couché sur le sol, marquaient l'entrée ou une des entrées du CeSareum OU SebasteiOIl (temple nlste et célèbre dédié au culte des empereurs) (fig. 2), L'un de ces obélisques a été cédé aux I-:!ats-Unis et d6col'e actuellement une place de New-York, l'autre Il été envoyé à Londres, où il a été dressé sur le bord de la Tamise. La rue Missal1a débouche à gauche sur le boulevard de Rnmleh, qui possède plusieurs maisons remarquables et qui est toujours très animé. cur il conduit à la gure terminus des riches faubourgs orientaux de la ville. Le boulevard de Ramleh aboutit non loin de la pla.:e Mohamed.Ali, d'où nous étions partis. Ramleh. - Ramleh signifie en arabe le • SubIe • ou le Désert " mais à Alexandrie il indique, par extension, l'ensemble


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des faubourgs le long de la C6lC orient:.lle, depuis l'Ibrahimieh jusqu'aux Palais de S. A. la Khédil'ah Mère. Ces faubourgs sont bû,is sur une étroite ligne de collines sablonneuses entre la mer, le lnc dl,< Hadl'll el le ennal Mahmoudich. L'origine de Ramleh CS! récente. Il n'y a pas un demi-siècle, (était Ramleh, du sable, au l'rai sens du mot, cnr Silui quelques groupes de p.1ul'res mnisonneltes arabes et de tentes de Bédouins, il n'y alait pas une seule maison européenne. Le dél'eloppement toujours croissant de l'ensemble des faubourgs fi été d'une étonnante rapidité. Plusieurs causes y ont contribué: le chemin de fer d"abord, cons-

Fig'.••

[fuit il Y li environ quarante ans, ct qui a été transformé tout récemment (lgO-l) en liglle de tramw:ly électrique; la sé· cheresse du climat, qui contraste avec l'humidité de la "Îlle; enfin l'?ccroissement <:xtr:lOrdinaire, bien qu'un peu fictif, de la prospénté générale en Egypte, aV:lnt la crise q\li a sévi en 1907-08. D'a.illeurs le séjour Je Ramleh es! non seulement très sain, mais. en~ore très agréable, grûce à la proximite de la pbse, aux prdlns dont la plupart des maisons sont entourées, et aux nombreux bosquets de dattiers (lig 3). On pourrait dire que ce faubourg réalisc l"idéal de la cité jardin. Aujourd'hui Ramleh comptc 30.000 habitants environ. S'il n'a JXlS eu à J'époque plolém:îique cm nombre considérable d'habitauts, il a été très peuplé à l'époque romnine depuis Octnl·c·Augustc. Ce fau-


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bourg (1vnit été appelé Juliopolis d'alx>rd et ensuite Nicopoli~ On plcnd le Iramw:lY il la Gare de Rnm1ch (monter sur l'unpénale s'Il n'y :l pas trOp de vent). Avant d'nrril'er à la gare dite ùu • ClImp de César. on a, 11 droite, les cimetières européens modernes; sur l'esplanadt, il gnuche, la nécropole dite de Chatby, une des plus anciennes d'Alexundric. Elle a été c:-:ploréc pnr le Musée en Igo4-1f,0S (voir Musée, salles ~O-:ll). Après la gare du t Camp de César. viennent celles d'Ibrahimieh, du Sporting Club (vuc il droite sur le champ de courses; Polo; Lawn-Tcnnis; Cricket), de Cléopâtre, de Sidi Gnbcl', de Mustapha Pnchü (casernes du coq,$ d'occupation, tout

près de J'ancien Camp Romain), de Carlton Iiotel, de l3ulkeley (villa Alderson, entrée gratuite), Fleming, B:lcos, Seffer (Hôtel Belluséjourl, Schutz (Hôtels Miramar et de Plaisance), San Ste' fano (Hôtel Casino, Etablissements de b<lins; musique tOus les jours en été), Beau-Rivage (Hôtel; Skating Rink), Palais de la Khédivah Mère, Ct:tle promenade d'Alexandrie il San Stefano peut se faire aussi en voiture, On sort par la rue de la Porte Rosette en suinlnt une route parallèle il la ligne du tramway, elle est bordée de jardins et de villas. Pendant tOUle l'année, l':lprès-midi, il y a, sur celte promenade, un ni-et-vient incessant de voitures, d'automobiles, de chevaux, de bicyclettes, En face d'lbrahimieh, à droite de la rOUie, on a le village de !-Indra près de remplacement de l'ancien faubourg Eleusis. Près du' lac de Hadra existaient


'3 jusqll'au milieu du XIX" e siècle les derniers vestiges du célèbre temple Telestcrion, bàti pnl" Ptolémée IL C'est là qu'on a <16· couvert les restes des statues colossales en granit vert d'Antoine en Osiris (aujourd'hui duns la Cour du ;\\usée) et . l<.: Cléopâtre en Isis (aujourd'hui cn Belgique :lU chiheau du baron de Warocqué) (Il.

Canal Mahmoudieh. - Une promenade non moins agréable est celle du • Ctlllni l\1:J.hmoudich • jusqu'au jardin public de

Fig. 4.

NOUlha. On peut même l"isilcr, un peu plus loin, le jardin An· IOniadis qui renferme un hypog6e d'époque romaine"). Une superbe allée se détache de la rue d'Aboukir en face de l'entrée des cimetières européens et Vit jusqu'au Rond·Point (établissement de la Compflgnie des Eaux). De là, d'alltres allées se déwchem et vont jusqu'all cnnni i\lahrJ1oudieh, soit du côté de l\loharrerJ1 Bey, soit dll cùté de Hadra (on peut aller pllr l\lohllrreru Bey et revenir p:lr H3dra). (t) M. CO""OI.l. dnn< le Sp~lIator. E~hla"o et d"". le M,uattne dll\f<>. dena d" .~ mnU 18;6, parle nu..i d'''''e • nella C.,i&lide in mncmo 6lnneo. perle".",e"le .colpi'•. di gundetu c<>lo'Mle •. J'igno'e le .0" que «'le belle 'Culplute " ."bl. (., V. H., Z",ei "nf/ke Graba"t""!,,, bei AI.xand,.ia.

T"",.ocII


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Le canal qui porte aujourd'hui le nom du sultan Mahmoud, n'a pas été creusé par Mohamed-Ali. Le fondateur de l'Alexandrie moderne s'est borné il hl réfection et au cU1'3ge du canal, 41.1i existait à peu près depuis b fondation de l'ancienne I·ille, et qui était défil'é de la branche Canopiquc du Nil, à Chéreum et Schedia (Karioun-Kom·el-Gui/-ch) près de Kafr-ed·Dawar. Le lit du nouveau canal se confond avec celui de l'ancien à partir de cel endroit jusqu'à quelques centaines de mètres de l'embouchure, oÙ il abandonne l'ancien tl'ncé, pour liJire un coude il l'ouest de la gare du chemin de fer du GabbarL

Au-delà de ~chedia, le Mahmoudich suit le tracé du vieux canal de Fouah. Mohamed-Al1 a dépensé pour ce travail ï mil· lions ct demi de francs et a employé 2 )0.000 ouvriers. Le camll est sans cesse parcouru par des barques que sur· montent deux immenses voiles blanches (fig. 4); ses bords som ombragés par des arbres giganlesques, êl la route qui le longe passe devant de riches villas. L'immense et calme plaine du lac Maréotis, qu'on aperçoit au delà dans toule son élendue contribue 11 augmenter le pittoresque de ce beau paysage égyptien (fig. 5).

Jardin Nouzha. - Du Rond-Point on arri,-e en une ,'ingtaine de minutes au Jardin Nouzha, propriété de la ville, destiné 11 devenir prochainement un des rendez·vous préférés des Alexan· drins. Il comprend une superficie d'ell\·iron 30.000 mq. : dispo~é


'5 nUlrClrois en parc par Je Khédil'c Isma'il, il avait été abandonné ensUÎte, et ne conservait plus guère que des vestiges de son ancienne splendeur. Ce n'est que dernièrement que la Municipalité 'a pris l'heureuse initiative de le transformer à nouvenu et de lui rendre sa beauté première. Dans un paysage magnifiquement situé, on voit

la flore méridionale s'épanouir ici dans Ioule sa richesse; à côté de petits bosquets, on rencontre de l'aSles emplacements laissés libres et ré;crvés aux réunions des grands comme aux jeux des petits; il y fi un kiosque de musique; ici ct là des abris destinés aux pique-niques ajJUlcnt le confort occidental aux suggestions du paysage d'Orient. Du point le plus élevé, on a une très belle l'ue sur le [:le de Hndra, la promenade de Ramleh et les faubourgs d'lbrahimieh, Sidi·Gaber, San Stefano.


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LA VILLE ANCIENNE

< L'c.t.emQ E.oe eu; l:lla (El"",, <Ii Spart.} soggiacq""

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rapito, .,," primo, Alu,"nMo. Su q""Ua '''''Olt.e che .i pmt.nde ... n"o. 'm il )'leditcrr"",,o ma,..,

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Aperçu historique. - En juillet 332 Il. C., nprès sept mois Je siège, la l'ille de Tyr IOmbnit entre les mains d'Alexandre le Grnnd; et lOute la Syrie méridionale ne lal'da pas à subir le même sort. Le Conquérant put alors marcher sur l' Egyptc. Ce pnys llvait été soumis pllf Ochus depuis quelques années seulement, après un demi'siècle d'indépendnncc, et gardait le souvenir brùhmt des cruautés commises par les Perses au moment de la conquête. Les !':g)'ptiens saluèrent Alexandre (fig. 6) comme un libérateur. Il passa un hiver dans le pays et tonda cette Alexandrie qui, en <.juelqlles dizaines d'années, devait devenir le centre du commerce du monde entier, le centr..: aussi, ou tout au moins l'un des centres les plus imponants, de la civilisation grecque de l'«j)Oque hellénistique, et qui devait rester pendant plus de trois siècles 1:1 ville la plus riche et la plus peup16e de la terre. La prosp«rité si prompte J·Alexandrie. a fuit attribuer sa fan' dation il une inspiration di\-inatrÎce du Conquàam: Alexandre, dit·on, s'étant rendu maître de i\lemphis et SUivlUlt la côte pour gllgner 1"oasis d'Ammon (alljourd'hlli Siwa), allrait ét« frappé de l'excellente position qu'offrait la bourgade de Rhakolis, en face


'7 de l'île de Pharos, pour rétablissement d'un port qui fùt en re· lation avec le reste de la terre, Quelques historiens modernes pensent que les preuves du gênie d'Alexandre dOÎvent être cherchées ailleurs qu(! dans le choix de cet emplacement; si Alexandrie, disent-ils, avait été fonJé(! près de 10 baiede Canope (Aboukir), ou sur lin autre point de la côte relié par un camll avec J'intérieur du Delta, elle aurait eu certainement le même succès• • It was, l believe, écrit le professeur i\Iahaffy, not the eagle crc of the conque l'or, but the proximity of Naukratis, and the representntiolls of its traders, which led him tD choosc the western extreme of the Dehn _. Assurément il faut tenir compte des exagêrations introduites dans les légendes qui se sont formées après coup sur les origines d'Alexandrie; Alexandre n'avait sans doute pas prévu que cette ville deviendrait la métropole du monde hellénistique; toutefois il faut croire qu'il a eu de bonne~ raisons pour préférer il CaFig. 6. nope, proche elle aussi de Naukratis, et déjà florissante, le point de la côte qui faisait face il l'île de Pharos; et si les habitnnts de Canope furent encouragés à aballÙOnn(!r leur ancienne ville pour venir habiter la nouvelle, on doit admettre qu'Alexandre obéissait, non pas aux suggestions des Naukratites, mais à la cOlll'iction que l'emplacement choisi était plus avantageux que tout autre(l). Les plans de la future cité furent tr~çés par l'architecte Dinocrntes et les travaux commen' cèrent lIussitôt. Cléomènes de Naukrntis, qu'Alexandre, après la conquête de l'Egypte, avait placé à la tête de l'administratiOn financière (il fut tué par Ptolémée à 1:1 mort du roi, en pz), était chargê de veiller à la rapide exéCUlion du projet. Néanmoins, IIU moment de la Inor! du ConqL1lfram (pz), les lral'lIUX

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(I) Ceci n. justlfi. pu, nalllrdl.ment, lin sophisme td q"er •• nt: • A_ lexandre s'eo\ plus m".ho! en f.,ndaD' Aloxa.,d.ie et e" méditant d'y t.on_po,teT 1• • 1~ll"e de 'On empl ••, que POO' o•• plu. iclaUntn .. ictoi.e. >. Cf•. n""TU. '['"<Ill''' .~" <\,(Ix"''', :.<i),.",. ·A).<~".~!.'''''''' vag". 48 seq.


.8 n'éwient pas très aV(lncés, et malgré l'activité déployée par Ptolémée, fils de Lagos, devenu Satrape (j':tbonl el ensuile (306) roi d"EgYP1C, Cl: ne fUI que sous Je règne de Ptolémée Il 1:z8,-:L:fO) qu'Alexandrie cessa d'être un chantier, pour devenir la cité dom la beauté exalta l'imagination des contemporains. Les trois premiers PlOlémées, princes magnifiques et libéraux, dom le bon goût égalait III sagess~ politique, b:itirent, sans compter, un nomhre considérllble de temples, d'édifices publics et de monuments, et ils appelèrent à Alexllndrie les meilleurs artistes de l'époque. Ptolémée IV, prince indolent mais fastueux, doit avoir, lui aussi, contribué à j'embellisscmcm cl'Alexandrie. La découverte de la pierre de fondation du temple de Sarapis et Isis sur remplacement HclUel de la Bourse Tous· soun, est un indice de l'actil,ité de ce roi comme constructeur. 1\ est difficile de croire que son culte presque fanatique pour Dionysos et ses velléités de réformateur religieux, ne se soient pas manifestés par des monuments publics. Quelque temps après la mort de Ptolémée Philopator {2oS-.-1. la ville d'Alexandrie se souleva contre /lgrnhocles, qui al'ait pris lu tutelle du rrop jeune Pwlémée V el qui tyrnnnisait la cnpitale et l'Egypte entière; mais il ne semble pas qu'Alexandrie eut il souffrir de ces troubles dans sa beauté extérieure. Pendant la guerre civile entre Ptolémée Philoméror et Ptolémée Evergèle JI {17 r'l iO), Alexandrie fut assiégée par le roi de Syrie Antiochu~, qui disllil vouloir restaurer sur le trône Philométor. Le siège provO<jua une disette dans 1(1 ville; mais il ne doit pas (lvoir causé de dégâts considérables, car Antiochus se retira. frustra tentatis mœnibus " c'est-il·dire sans avoir réussi à pénétrer il l'intérieur des murs d'enceinte. On peur affirmer que les querelles et les luues intestines de la dynastie n'arrêtèrent pas le développement de la ville; au contraire, vers la moitié du for siècle av. J.·Ch., lorsque les Romains s'immiscèrent dans les différends entre Cléopâtre et son frère et mari Ptolémée XIV, Alexandrie al'ait atteint le maimum de sa splendeur. Diodore, qui écrivait au temps de P0mpée, dit; « Ce n'est pas seulement Ale"andre, ce sont presque tous les rois, ses successeurs en Egrpte, jusqu'à nos jours, qui {'ont décorée en aj~utant à leurs palais des constructions ma· gnifiques; et la ville a pris une telle eKtension dans les temps qui rom suivi, qu'au jugement de beaucoup de gens elle est la première du montIe '. L'arrivée de César en Egypte il la poursuite de Pompée. lui porta le premier coup. César prit parti en faveur de Cléopâtre contre Ptolémée qu'il retint prisonnier, mais ce dernier, rendu à la liberté sur la demande des Alexandrins, ne lardu pas à se retourner contre lui. César, as·


'9 siégé 1\\'ec les siens Jans le thédlre et une partie du Bruchium fil' mettre le feu aux l'l\isscaux égyptiens. L'incendie s'étendit il lu ville ct ruina plusieurs édi!kcs importums (II. Aprè3 avoir été la JllaÎtresse de César, Cléop:tlre subjugua "lare-AnlOine qui s'abaissa jusqu'à devenir l'cscluvc des caprices de celle femme voluptueuse. Antoine enrichit, 11 celte époque, Alexandrie de plusieurs mOnuments volés il ,j'autres villes de la Grèce. Lorsque Octavien Auguste (Jo av. J. Ch.) s'empara d'Alexnndrie, il ne se borna pns 11 restituer ces monuments aux villes qui en avaient été dépouillées, mais il transporta il Rome un riche butin de guerre; toutefois, il fit son possible pour favoriser \e développement d'Alexandrie et ngnlndit la ville en fondant le faubourg de Nicopolis ou Juliopolis, où il institua des jeux: quinquennaux en souvenir de sa victoire sur Marc-Antoine, et fit bâtir un amphithéâtre et un Stade. Sous les premiers successeurs d'Auguste, Alexandrie fut déchue de son importance politique, mais elle n'cUl, par contre, qu'il se louer de la bienveillance que les empereurs lui témoignèrent. On dit même que ceux'ci songèrent il diverses reprises il en faire leur capitale. Strabon d'ttilleurs llOUS lllisse entendre qu'Alex~ndrie ne devint le prenlier marché du monde qu'après sa réunion il l'empire. C'est il Alexandrie que Vespasien, favorisé par l'appui des philosophes, fut proclamé empereur l'an 69 ap. J.·Ch. Son fils Domitien (81"96) visita lui·même Ale:l;andrie et s'occupa de questions littéraires et scientifiques :1Vec les savants du Musée. A l'époque de Trajan, les Israélites qui habitniem la ville en grand nombn: depuis sa fondation, et constituaient alors un tiers de la population, s'insurgèrent, et leur rc:volte sanglante causa de noml.ll"cux dégrlts, La paix ne re\'int que sous Hadrien (I 17"138) qui visita Ale:l;andrie par deux fois. Hadrien y trouva l'occasion de satisfaire sa grande passion pour j'architecture. Il eut il restaurel' et il renouveler plusieurs temples et plusieurs édifices publics. Le taureau Apis, découvert parmi les ruines environnant la Colonne Dioclétienne el actuellement exposé au Musée, prouve que l'empereur déploya son activité même dans le temple célèbre de Sarapis. Il logea d'ai\leurs au Sérapeum et prit part, de même que Murc-Aurèle {I G1<ISo} après lui, aux disputes philosophiques et scientifiques du Musée. L'historien Malala nous apprend qu'Antonin le I)ieux (138-161) construisit la porte du Soleil, la porte de la Lune ct le corso: (Xl/OU ni'" J-I~<a"'i~ t,J,~,),· "1.... ri},' :tÛ'I~HIX~~ ><1.<1 TQ~ (.) On conteste ,,,,ec de I>on. argumu.U d'ord .. hiOlo.ique ~. d'"rd.e topo" lot,aphique que l'incendie .. l, au""!u,; 1... a;bliolh~'lue proprement dite; Il .'.gl,... il pIUI<'-' d. qu<lque. dépô,. de li.tU, pla<:<!. tout pré> du Pori.


Q!]61-'''''' Commode (180'193) ég'l!l::ml::nt l'isitn ln ville et lui té·

moigna peut-être quelque bicnvl::ill:mce, Seplime Sévère (193-211) se rendit à Alex:lndrie en 1'11.[\ 199 et OCII'o)'a ou plutôt restitua aux citovens une constitution municipale. Avec Caracalla commença la chute progressi\-e, mais irrémédiable, de l'ancienne reine de la Méditerranée. Cet empereur, poUl' se venger des sarcasmes dont les Alexandrins l'avail::nt gnllilié, ordonna un massaCl"e général de tous les jeunes gens qu'il avait réunis dans le Stade sous prétexte de les pllSSer en revue. Il saccagea lu ville, ordonna de la séparer en deux parties pal' un vall11nl, ferma les théiltres, supprima les repas comnlUll', Il COlllpris ceux du Musée, et décréla aussi la dissolUlion de l'Aca(lémie, célèbre école philosophique qui tirait son origine d'Aristote, La lutte entre l'eml,ire ct Zénobie, reine de Palmyre, fut désastreuse pour Alexandrie. Zénobie s'en empara en 26'); puis, en 2ï3, l'empereur Aurélien, :lprès avoir défait Zénobie, pour se venger d'une tentative d'indépendance que la "iIle avait essayé {le faire et de l'appui qu'elle avait ac.conM à l'usurpateur Fil'mus, la saccagea el en détruisit la plus grande partie. Il paraît que le quartier Rruchium fut il celte oecnsion presque totale· ment démoli e! bouleversé. Ull massacre suivi d'une ruine encore plus épouv/lOtable fut celui qu'ordonna Dioclétien (29-l-:'), lorsqu'il s'empara de b ville ré\'oltée qui avait été assiégée pendant Muf mois. Malgré les efforts que Dioclétien fit ensuite pour venir en aide aux Alexandrins, la prospérité de la ville était désormais compromise pour toujours et pre.>que anéantie; elle ne s'nméliora certes pas li la suite des persécutions dont les chrétiens furent victimes de la part de l'empereur Dèce et de ses successeurs, ni li la suite des dissensions suscitées par les hei"résies. Alexandrie devint un centre du christianisme naissant; l'empereur Théodose donnnle coup de grûce au pag~nisme (379-395) en adoptant officiellement la religion chrétienne. il confia au patriarche Théophile la charge d'abolir le paganisme à Alexandrie, Celui-ci, avec une énergie impitoyable, sévit non seulement contre tous ceux qui se refusaient il embrasser la nouvelle reli· gion) mais s'acharna aussi à détruire les tenlples, les monuments et les statues. Le théâtre et le temple de Dionysos, le célèbre temple du Sérapeum (,) ainsi que l'admirable statue de Sarapis furent entre (,) D'apr~. cc '1"0 nCo.... nt Rulio et Aphloolu. alns, '1"0 rlu.leurs !>I>!o_ clen. e' vo)"a~"n a""hes, Il puait que la d,s'cue,lon "' s'~l."d,' pu ho .ousl.. édifieo. compris dao. b '0'" du SÜapeun,. Ail moment de la conquê" uahe <l mam. ptu.ie"u sl~d.. apTh, Il élait poulbte d'obtec~er do. ~e,tI;r<" appT1Sclabl.. de l'a.. ole"ne magnlfice"ce, enUe aul,es, quelque, contalnes de .<>kmno. r."~"


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autres détruits ct incendiés. Sur l'emplacement du Sérapeum s'élevèrent une église dédiée ù S.:.int-jenn el un couvent. Naturellement la ville s'llppauvrissnil chaque jour davantage! Le patriarche Cyrille acheva de la ruiner en sévissant contre les Israélites qu'il voulut chasser toUS de la vi11e. El d':lutres meurtres et d'autres actes de vandalisme $uidrenl. La belle et célèbre Hypathia, adversaire dungereuse pour Cyrille, à cause de sa beauté, de son érudition ct de son courage, fut lapidée par la populace en 41 5. Sous Justinien (SZ7-S6,) toutes les écolC!s paYennes furent fermées et la ville eut à subir un incendie ordonné par l'impé· nl1rice Théodora, qui se \'cngea ainsi du refus qu'on lui avait opposé de reconnaître comme évêque Tlufodose, son fal'ori. En 565, Antonin le Martyr pouvait encore troU\'er Alexandrie • une ville superbe.. • En 619, le roi de Perse, Chosroès 1 er , s'empara d'Alexandrie après un long siège, pendant lequel les soldats sévirent contre les campagnes avoisinantes et surtout contre les monastères qui y étaient extraordinairement nombreux. lis démolirent ou incendièrent les églises et les édifices el en pillèrem tous les trésors. Lorsque la l'ille fut conquise, une parrie de la population et nOlammem le patriarche copte Andronicus restèrem à l'abri des vexations; toutefois les maSS3cres furem considérables et bon nombre d'habitants fllrent envoyés prisonniers en Perse, Dix ans après, l'empereur Héraclius conquit de nouveau l'Egypte 11 l'empire. Mais l'armée du Kalife Omar ne tarda pas à arriver dans ce pays sous le commandement du général Amr-lbn-el-Ass (A mrou). Amrou assiégea Alexandrie Cl s'en emptH3, I1près quatorze mois de siège, nu mois d'octobre 641. J\'1algré une suite ininterrompue de désastres, la ville gardait encore des traces assez considérables de son ancienne magnificence. Du moins les historiens urnbes en parlent nvec enthousiasme. Il l'a de soi que ce qui poUl'ai! demeurer des anciens monuments ne fut pas respecté. Les Arabes choisirent comme capitale F'ost:lt d'abord (Vieux Cnire) Ct ensuite le Caire, et la déca' dence d'Alexandrie devint plus mpide ct plus profonde, JÎlkùt (f 1229) ne Ir(lUva il Alcx:ll1drie rien d'admirable ou LIe merveilleux li l'exception de la colonne appelée 1 Hamoud-el Saouari '. debou •. Benjamin de T"d~l.. ,·i.i.a la dlle .." d.,u.ième ,iè"k Il p.de lui ."..1 de. eol",me" mai. ilahute ay.,l. yu vingt .alles 'léc.,.~. de m.. ,b.... qu'i! cr.,lt a .. oe'Yi!< l'enseignement pou, le. élèves de l'Académie. Ce dttaH centredit "" "'anu.crit .,al>e <hté de l'.n '05], aeludle'Mnt l. "ad,. e' qui affirme: • "l.IjoHd·/",i il ne "e$le rle'l sanfl•• • olo""u 0" piliers qlll .,"'/ II)"S dr/Jol/I, pas un Still n'iI""j Il)mb. >.

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Ln conquête éphémère muis désastreuse pn!" Pierre JO' de Lusi· gnan, roi de Chypre il J'époque des Croisades, d'une part, de l'autre et surtout des tremblements de terre qui nUfnienr cnusé un nffaissement du sol (ceux du commencem~11t du XIVnl. siècle semblent avoir été particulièrement ruineux) achevèrent l'œuvre de destruction et d'nbandon (.). Cyriuque d>Ancône (\l'ait visité Alexandrie en 1435. Il dit uvoir vu dans la ville , nobilissima • - il l'intérieur des murs et en dehors - de nombreuses et belles nntiquités (VClustatUlll egregill p\uriml extra intusquc conspeximus) mais, nu fond, celie;-ci se réduisent aux ruines du Phare, aux obélisques du Cesareum (niguilles de Cléopâtre) et il la colonne de Pompée. Par conséquent les dires du célèbre humaniste ne contredisent pas du tout la sincère stupéfaclion de Bernard de Breydenbach. Toutefois pendant plusieurs siècles après la conquête arabe, Alexandrie restn lu seconde ville de l'Egypte après le Caire, ct la première l'il1e maritime de l'Egypte et du Levant. Vers la première moitié du Xillme siècle il n'y avait p:JS moins de 30JO marchands (français et italiens surtout) il Alexandrie. Léo])Old l'on Suchem écrivait vers 1350: • A présent Alexandrie est 1:1 première ville marilirnc de l'Egypte et une ùes meilleures du Su1tnn '. Né,lOmoins il travers le moyen âge et l'Ùge moderne, elle marcha vers ln déClldence la plus complète. D'autres villes (Rosette plus que IOUle autre) prirent sa place dans le co:nmerce mr.ritime ef fluvi:1L Au commencement du XIx",e siècle, Alexandrie était le nom d'un tout petit vjllage d'enl'iron 6000 habitnnts, Ln rennissance ne devait s'elTeClUe!r qu'au cours du X1X",e siècle, ninsi qUe! nous l'nl'ons exposé, par l'ceune de I\lohamed Ali. Elle compte aujourd'hui cmiroll 400.000 habitants, Cette renaissance rapide n'a p1S été al'antageuse pour les ruines de l'époque ptolémaïque et romaine, Il eSI cerwin que le sous-sol, malgré les destructions el les spoliations de IoUle na\llre, doit m'oit" snrdé, il une grnnde profondeur, des restes importants, mtlis ln l'aridité fiévrellse du développement de ln ville moderne sur remplacement de ]'nncienne u em~ché lu science J'nrracher uu silenc~ des siècles qutllltilé de secrels qui subsistent dans l'histoire civile, d:l!ls l'histoire de l'arr, comme nussi duns la topogmphie de la ville ùes Ltlg:des. En ré:llité, encore de nos jour;, beaucoup de monuments (Il V"i~i l'impre..ion qu'en '~83 Al<xandci< fai.. il i .e. ,·iliIO"CO: • Inte"_ <1";1' on villo, noui dememâ",. . .turéf..it< do no vo;, do '"ule. pa,.. que d<l r"ln~. Jamenlabl .. ; no". no pnul"i.ml ,eV",';' do noire ';'onne",on. en ,-oy ..n. de. ",,,rail! .... s; I><lIe•••• i '".tol entou.er une ville .; p..uvce >. (llO:""M'" U" Il.... L'$ Sa;nl., PÜtKrina/{(ms).

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'3 on! été cachés à jamais ou détruits par ignorance ou par esprit de spéculation i beaucoup de soi-disant amateurs n'ont été que des trafiqullnts et, de ce fail, quantité de collections ont été dispersées aux quatre coins du monde où, pour dire vrai, elles ne présentent plus aucun intérêt. Ce qu'on Il pu, dès lors, sauver de la ruine lotale ou de la dispersion est d'I\utant plu~ digne d'observation et d'étude. Notre Musée, bien que de crélltiofl récente, possède de nombreux objets très intércs>aflts même po'.!!" de simples curieux; de même la nécropole d'Anfouchy, l'hypogée de Kom-el·Chougafa, la nécropole de Chatby, la Colonne de Pomlxie attirent chaque jour davantage l'attention des savants et des touristes. Les fouilles que nous allons entreprendre sur l'emplacement du Sérapeum auron! pour ré~ultat, je l'espère bien, des découverle~ heureuses! DI DLiOGRAPIUE. _ En <kho.. du hi.IOi~s de l'ip"'!ue belléoi.ti'lue par OrO}'""n, Nie.e, Knut, de l'hi.toir" g"Teeque pllr fI"lm (quatri~me vdumt) .. t ,u«out de l'h;"oire g.. cquc par lleloch (truisième volume), voir; Bo\!c><t-Lt""".lIcq. Hisloire des fA8i<frs, Pllfi'. Leroux, 4 voI.; MA" ...... V, Thr Empire of Ihe Plo/tmi,s. I..<>l'don, )lacmil1all; )1~"AH", A Hislory of EgypJ ""der Ih. Plo/.",,,I.. DYJu;I$I}', 1.0"'1<"', ~le\h,..n; Mu_"", /Iislory 01 E~)'pl ,,,,du RO""HI rHI., 1.or.doo, :lol.thueo; 1.0>11111010 G, L'E$'Jlo dei Gue,. dei R<>m", ..i, L<>e.ehu, '89'; [_0"""0.". G., V..criIJori ;Ial.,,"i dell'E/%,IIIJ e di A/essa"drJa; G1I~Tt"'N 1.... l'tu .... !lfe",oire SHr let ville d'Alexa"drie (Ducrlption de l'gl(ypte), t. ,8, p. 08.1-490; 1)""T8A U. G .• 'Joro!!,,,, lIj; %>10'0; ",,i).•,,,; 04l"ord!,,"';: Ü '.tO,!V";' 1885: O.."".",,,J.-.O<.·l.... 1. D. "Il.!".d!,lr{'; d,cl""",,,,, /889. AtHo .... Alenndrie. (V. au ..i • b fin du chapitre .uc la Topographie de b ville ancienne).

Population. - Dès son Orlgme Alex.andrie ne fUI pas une colonie exclusi . . . emem gréco-macéJonienne. Elle avait été fondée SUl' un emplacement déjà occupé, en p~rtie, pHr une petite ville égyptienne, appelée autrefois Rhakotis, el ce premier fond de population indigène avait été grossi rllr le lransrerl des habitants de Canope. A côté des indigènes et des gréco-macédoniens, déj!l dans la première moitié du III me siècle, il )' avait un nombre considérable de Juifs, de Phrygiens, J'aimes S.-oupes d·habitants originaires de l'Asie Mineure. L'aftluence des étrangers ne tarda pas à faire d'Alexandrie une \'ille cosmopolite, où III population était de~ p:us mêlées. Le tableau qu'en donne Saint Chrysostôme peut valoir, il peu de chose près, même pour l'époque :mtérieure à cet écrivnin: • Grecs, ilaliens, Syriens, Libyens, Ciliciens, Ethiopiens, Arabes, &1c[riens, Scythes, l~diens, Persans, dit Saint Chrysost8me, affiuaient dans cette l'Ille '. que Strabon avait définie • un réservoir universel • et le juir Philon f plusieurs villes dans une ville '. Alcx:l.ndrie était considérée, à l'époque hellénistique, comme 13 plus grande ville du monde civilisé et tenait la deuxième


place, au débU! même de ['empire, après qu~ Rome l'eut dépassêe. Pour ['un 60 av. J.-Ch. Diodore nous donne le chiffre de 300000 citoyens libres, sur la base des listes officielles des habittmts. Si on y ajoute les esclaves, on aura une population d'un demimillion environ. Il ne nous est pas possible de suivre les twpes successives du développement de la populution alexandrine ni les transformations de son organisution; nous pouvons lOutefois affirme,· qu'elle a été toujours divisée en classes dont voici les principales: a} Les habit:mts qui jouissaient du droit de cité. - Celte classe, constituant un l'rai patriciat, comprenait les familles les plus anciennes et les plus notables i elle jouissait des privilèges, judiciaires, était exemptée de certains impôts et corvées, fournissait ln plus grande partie des fonctionnaires, prêtres et prêtresses, etc. Elle était organisée SUI" le mod~le de la population libre d'Ath&nes et d'autres villes grecques, c'est-il·dire était divisée en tribus ('T',;.«t) dont chacune comprenait un certain nombre de dèmes, Le citoyen d'Alexnndrie ajoutnit presque toujours il son nom l'in· dication soit du dème, soit de la tribu et du dème, où il étllil inscrit. Les filles appllrtenant il cette sorte d'aristocratie ne pouvaient pas se servir du dème, mais elles llvaient le titre de citoyenne (<<(Jill)' P) Les ;'1J.f~«l'<i!ÎÛ; constituaient une classe d'habitants dont les privilèges ép:alaient ceux des citoyens inscrits dans les tribus et les dèmes tcf, Pap, Hal. 1. p. 163)' y) Les Macédoniens. - Ils formaient eux aussi une classe privilégiée qui jouissait d'une grande influence à la cour el dnns l'année. Ils constituaient un patricint militaire dont l'acclamntion ratifiait, pour ainsi dire, le couronnement de tout noul'enu roi. On pourrait les comparer aux prétoriens, aux janissaires, aux rnamlouks, 0) Les J1/;f!flUl Hi. i''''ït;>'''i'' dont le nombre était considtrable à Alexandrie, s'étaient sans doute rapidement hellénisés, mais ils fornlnient une classe spéciale moins privilégiée que les prél:édemes. f) Les Grecs pauvres, qui immigraient en grand nombre et continuellement à Alexandrie de toutes les régions du monde hellénique, n'uvnient pns conscience de leur valeur politique et n'ttaient pas inscrits parmi les citoyens dom ils ne pnrtageaient d'ailleurs ni les droits, ni les privileges. () Les Juifs, - Depuis le conlmem.:ement du troisième siècle, ils formèrent un élément considérable de la population alexandrine. fis avaient une constitution particulière à leur communauté, dont les organes les plus importnnts étaient l'ethnarque et la yt'I!t;>"Ol,l (assemblée des anciens). Ils étaient presque aussi privilégiés que


'5 les 'Alt,;u"Îl/?û; et plus que les Perses; IllOis, au point de vue de la constitution de 1n ville, ils n'étaient pas cl'Oyens (voir plus loin p. 46). 'Il Les Egyptiens - ouvriers, journaliers et même soldats - habi· taient tle préférence ou exc1usÎI'cmenl le quartier occidental (Rha. kalis) el l'ile de Phuros. i\'lanquant de toute culture hellénique, même superficielle, ils furent toujours un élément étranger ùnns la grande ville grecque. Ils o'étuicllt pas soumis à un droit privé pnfliculier ou exceptionnel, mais, ainsi que la plupart des Grecs, ainsi que les Perses et [cs Juifs, ils ne participaient point au droit de cité. Naturellement il y avait d'autres groupes ù'babitnnts étrangers. Très nombreux étaient [es esclaves el les affranchis. Après la conquête romaine les hnbitnms d'Alexandl·ie, pour pouvoir devenir citoycns romnins, dcvnient satisfaire à une condition indispensable: jouir du droit de cité alexandrine. 1l1ll1.l0GRAI'HIIl, _ V"i, .ort"".: SClllJ.. AJlT \'f., AleX"'ld~"'lisc"e Ur,,"s der leil des A"lius1us, da~. l'A.dliv }ilr P"pyrusj"rlChu"g, V, 1D~", Ne",s ,,,,s den, a/l,,, Alex""dr/'n, dan. l~. P"USS/IC'" j"hr_ bJlc"", Band 'J)' Le. tut•• al.undrin. 'loi ont do"né j'l>'Xaoio" d'é'"dkr • ""ove'o ,,~t.~ quution o~. été dteonvert. l''' 0, Robe"50h ... Aboo.ir ~l_:-'leleq (Fay"o'.. ). 11. d.. t."t de l'ép<>qn~ d. 1'",,1""'" Allt"o.. e. li. été poblié. par Scn"'''''1", dan. le qua<riém. v"I, dU l'al'. G,ec. de Berlin. (Berlin.. G,i~"hi""he Urkonden). Cf.. l'oov"ge magi.t'al de W"_CI<"'''., Gr"ndafl~' ,mil ChrlS/'''''''· /1110 d.. Papy."dHndo. l'al'. 1, po.g, ,~ e' oui,.,; efr, Dik",,,,,,al,,. l'al'. Hal., J, p. '~2 et .oiv. Berlin, '9'J' k~n!lw .;~"J';

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Vie alexandrine. - La beaute, la richesse, l'opulence d'AleK· andrie ont été souvent célébrées par les écrivains de l'antiquité, Cene renommée Il sUl'I"écu même il III complète décadence de ln ville, L'humaniste Cyriaque d'Ancône (1435), sous l'Impression de hl tradition littéraire, appelle les pauvres ruines existnnt à son époq\le , urbs nobilissima .; Makrizy, un SaYllnt commentateur du Coran, pense que Dieu :J. voulu désigner Alexandrie, lorsque dans le livre sacré il pnrle d'Une ville. qui n'a pas sa pareille au monde '; Ahmed Ben Saleh l'appelle ,le carquois où Dieu a déposé les meilleures de ses flèches " et ainsi de suite. En remontant en arrière, nous trouvons que les écrivains païens et chrétiens, grecs et latins, ainsi que les inscriptions et les papyrus, accomp3gnaient presque toujours le nom d'Alexnndrie d'épithètes laudatives: la grande, la très Bpnde la riche, la très noble, la très heureuse, ln splendide, la ville P;[' excellence, la ville qui possède tOUt ce qu'on peut avoir ou désirer(l), (.) Je doi. me b<Jr~er ici "US gran~u lignu, el pO' con.équent je ne peo" pa. entrer en ce moment dan. 1.. détoil. don1- 1.. in""rip'iont, le. papY'''t, l.t Olltraea offrcn. aujourd'hol une u." riebe m"i,"'n,


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Ainsi commence la description d'Alexandrie donnée Plr Heron· das, dans le premier de ses l\limi3mbes. Celle description, que le poète a mise dans 13 bouche de la vieille entremetteuse Grllis est pittoresque, confuse, extrêmement comique, mais peint à m~f\'eille Alexandri", la ville lumière et en même temps la ville du luxe, deJ raffinements, des fêtes, des corruptions, de l'tttrt/el plaisir. • I:Egypte (lire Alexandrie) est la maison d'Aphrodite, et on )' trouve tOut: riche.>se, palestre, grande armée, ciel serein, gloire, spectacles, philosophes, métaux précieux, beaux jeunes hommes, temple des Dieux frères, bonne maison royale et a~adémie des sciences, vins exquis et belles femmes ", des femmes si belles, ajoute Gyllis, qu'on pourrait les comparer seulement avec les déesses du jugement de Pâris. Les Alexandrins ét3ient renommé.> pour leur amour du travail et de l'argenl, pour leU!" esprit impilOyublemem moqueur, pour leur tendance 3UX nouve3utéJ et aux révoltes. Les sobriquels dom ils gratifiaient tOUt le monde, y compris les rois et plus lard les empereurs, sonl restés célèbres. A ce propos, Sénèque appelle la population d'Alexrmdrie • loqllacem el ingcniosam in contumelias ". L'empereur Hadrien (sil est vraiment l'auteur de la celèbre leure à son beau·frère Servianus) twait donne cette peimure des Alexandrins; • Genus hominum se· ditiosissimum, vanissimum, injuriosissimum,civilas opulenta, dives, fecunda, in qua nemo virat otiosus {personne n'y est oisit).... Unus ilJi.> deus nummus est (ils n'om d'autre dieu que l'argent) J. l\Iakrizy af1lrme que leur caractéristique étail l':warice; d'autres écrira ins les appellent menteurs et teméraires, Mais ils avaient aussi quelques bonnes qualités: ils étaient illgeuiosi a/qltt aculissimi, ils étaient aimables, hospitaliers (bien que Gélal-el'Din ah écrit le contraire) et possédaient le don d'inspirer la sympathie, Leur amour du travail et de l'argent était égalé par celui des spec· tncles, de la gymnastique, des fêtes et des jOUiSS:lOCCS matérielles. Strabon nous raconte que le canal relinnl Alexandrie avec Canope était parcouru S<lns cesse par des barques chargées d'hommes et de femmes en train de s'amuser, plus ou moin.> honnêtement - plutôt moins que p~us: en effet le but des excursions de ces bons Alexandrins était Cllnope, fameuse par ses débauches, Ce n'est pas seulement à C:lllOpe qu'on :dlait: • en toul temps de l'année, dit ailleurs Stmoon, les Alexandrins se rendaient d.:lns un endroit escal'pé au bord de la mer, sur la côte maréotique, non loin de Taposiris Magna (Abousir) • pour s'y diverlir et faire


'7 bonne chère ". Les étrangers el les provinciaux étaient attirés à Alexandrie, drlnS cetle ville • f~rtilissinl(l el copiosissima omnium rerum ., non p:ls tant par ses poètes, ses érudits, ses institutions littéraires ct scientifiques, que par les curiosités et les élégnnces qu'elle offroit, les spectacles, les symposia, les belles femmes. Le milieu nlexandrin élUit dangereux et César se méfiai! des troupes qui avaient pris l'habitude de la vie licencieuse d'Alexandrie. A propos de ceue ville j'ai {tlit quelque allusion à Paris, el en vérité le rapprochement, mulatis I/Iutandis, n'cst pas trop arbitraire; mais j~ pense qu'une autre ville aussi offre beaucoup d'nnalogie avec. III belle fille du héros gl"CC '. Cene ville c.,t Florence à l'époque des Médicis: analogie dans ractivitcf liuéraire et artistique, dans le haut degré de culture intellectuelle, dans la richesse, l'opulence et le luxe, dans l'amour d~ la \'ie joyeuse et légère. Il est curieux d'obsen'er qu'un refrain d'une célèbre p:>ésie cnrnavalesque, dont Lorenzo de I\Iédicis est l'auteur: Chi vuol esser lieto siu - Del doman non I,'è cer· tezza -, est presque la traduction du refl'ain que les joyeuses bandes chantaient il gorge déployée dans les rues d'Alexandrie: tparwl't" "Û ••iw,.."', aiiew" rù.o MOOI"!l(lX"!n~ _ mangeons, et bu l'ons, demain nous pourrions être mons. I)IBLIOGRAPHlE _ \',,;r '~rto"t, I.U"''''''5'' G., l."Ef.illo d~j Grrei ~ d.i Ro'~a"j, p~g_ 99.08; Gt.A""R MA"., Ze/lb/Mu <lUS A ..",,,drf.n narh dem PludaK"tus dts CÜmens AI.x",,,drillus. ,In"erg, '9':i: Cxs., C., ViI".,1 arle ell,"/sllea. Catanla, '9'0; l'x"l>""", 1'.. lJ'OllUS t'''s d'Efyple de la

coll"lion Fouqutf. J"lrod~cti"n, p. X e, lU;...

Art alexandrin. - L'honneur d'avoir réhabilité l'art de la basse éroque grecque doit revenir, p:mr Ulle lrès grande pnrt, ~ Th. Schreiber, qui dans plusieurs publications sal'anles ,1 tâché de démontrer que l'ilrt de cette période ne méritait ni le silence ni l'insoucinnce dont on l'avait gratifié jusqu'à nos jours. Les recherches que Schreiber (t 1912) a faites avec un~ érudilÎoll et une compétence incontestahles, l'ont porté li conclure que l'arl helUnisliquc (on appelle hellénistique 13 période comprise entre la mort d'Alex.lndre le Grand et la conquGte romaine des p.w~ de rO:ient· classiq\le) est surtout ou exclusivement un art alexa,idrill, Schreiber n soutenu que la capiw.1c des Lngides Il élé le centre d'origine et de difl'usion de toutes les tendances noul'elles de l'art hellénistique, el qu'elle avait eu une influence très grande el prééminente sur l'an romain D'après celle théorie, toule ou presque 10ute la série d~s reliefs hellénistiques (pilloresques) serait d'origine alexandl'ine; presque tous les produits de la toreutique (vases en métal, ciselés, etc.) de cene même époque


,8 auraient été fnbriqués en Egypcc: Aie:O;lIndrie serait également la patrie de la peinture murale et de la mosaYque. La sculpture 1I1exandrine possède, d'après Schreiber, des caractères bien définis, dont les plus essemiels sonl la pO<!sie de J'espace, fe raffiUtJll('f11 mafériel et la vit'. A c6té d'une école idélliisle, laquelle nurait pour caractère distinctif, dans le bas-relief le pittoresque, cc dans les aUlre.. manifestations de la sculpture, une I/Iorbidtsse el'lraordinnire ainsi qu'une tendance à \:J nuance des formes, aurnit vécu une nUIre école animée d'un sentiment impitoyable de la vérité et d'un réalisme aigu, caractérisée par la prédilection pour les sujets de gellre et poUf le grotesque. Benucoup d'archéologues se sont rangés en f:1Veur de cette théorie, tels 1\'\1\1. Courbaud, Collignon, Amelung, Diehl; d'autres savants n'ont pas accepté les idées de Schreiber. Adolf Holm, Dragendorff, Wickhoff, Wace, Klein, Cultrera, Perdrizet pensent que la poésie de l'rspau, ninsi que le raffinement matériel sont antérieUrs à la fondation d'Alexllildrie j que lïnfluence d'Alexandrie sur l'origine et le d<:ve1oppement des différents styles dans la déCOration murale, argument auquel Schreiber auribue une grande importance, doit avoir été minime el, en lOut CliS, inférieure à J'influence exercée par les villes grecques de l'Asie MineUre. Ils ajoutent aussi qu'Alexandrie n'était pas le lieu désigné pour la poésie pastorale dll troisième siècle II\', J. Ch. j que les Ptolémées avaient plutôt favorisé J'urt égyptien que l'art grec; que les rdiefs pilloresques ne présentent presque aucun motif ou élément égyptien i que pas un seul de ces reliefs n'a été découl'ert en Egypte, et qu'enfin la morbidesse, la mollesse de forme, le sft/mato praxitélien d:ms la sculpture, n'ont pas été en l'ogue seulement dans l'Alexandrie ptolémarque, En somme les adversaires de la théorie de &hreiber nient tOllle importance spéciale à l'art nlexandrin de la période hellénistique et soutiennent qu'Alexandrie, au lieu d'être le centre unique Je l'art grec de cette époque, n'en a été ni le seul, ni le plus important. Le caractère essentiel de l'art hellénistique s~rait le cosmopo'itisJlle... • En étudinnt cet art d<lns son ensemble on verrnit, je crois, quïl forme un bloc homogèr.e, comme l'art paléochrétien, comme l'art byzantin, comme l'art du treizième siècle., A considérer ln question dans ses lignes 3énérales et dans son ensemble, ce jugemelll émis par Paul Pen.lrilet s'approche beaucollp, je crois, de la vérité, L'art hellénistique, très probablement, n'a pas eu de caractères exc1ush'ement alexandrins, ouantiochiens, ou pergaméens, etc" mais s'est dé"eloppé en même temps dans les différents grands centres de civilisation, sans que l'un d'eux ait exercé une influence


'9 absorbante ou prédominance sur les 3utres, tous ayant d'ailleurs subi quelques modificaIions P.11' leurs contacts réciproques. Donc J'art, dans les différents royaumes des Diadoques, assuma une physionomie commune, uniforme, qui ne permet pas de fixer des centres d'origine et de diffusion tellement caractérisés qu'ils puissent justifier une désignation spécifique de cet art, tirée du nOm de rune ou de ['nutre des métropoles Cette conclusion n'exclut pas, elle admet au contraire qu'Alex3ndrie Il eu une production <lrtistique consiMrable. D'ailleurs il est impossible de nier que cerrains produits de ['art hellénistique (de la céramique p.1r exemple) soient spécifiquement alexandrins, ct on ne doit pas oublier ccrtllines manifestations de l'art alexandrin nées de la fLlsion ou de la juxtaposition de la civilis:'llion indigène et de kl. cil'ilisation grecque. D'nutre part, l'art romain ,Ùl pas tiré d'Alexllndrie, il est l'rai, son seul aliment; il Il subi l'influence de l'art de l'Asie Mineure et des îles, mais il est absurde de vouloir nicr la valeur des nombreuscs traces d'origine évidemmcnt alexandrine qu'on rencontre dans l'art romain, 1ll1lI.lOGRAPHTE. _

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~a"j (1!l8S) - Dit h<llnrisUstht RÛjtJbildtr ('8591. (0<"" vol"me. de planche. ,n loHo, SÜrei!>er ut mort "unI d'rn av"i. iI"prim.! le texl.) • Di, AI""a,,·

drill/sch. TOt'r"U. (,8<).) - Dtr ÇaU/rrkopJ du lI{"s."",s /" G/uh bd Kairo

,,896) . S!"dit" "bu do. Bi/d,,/s. Altxa"ders (fts G"MS'" ('90J) • V.ber d." Cha""kl.. der al.xa'"I"/"/s.h,,, K,"ls/ ('909 • ACH' du d."x'~m. C""li:rh in. "mUion..1 d'Ar<:héO!~ie); C""Ka .. UD, Le bas·",I/ef ""'''0/'' <l «p"ise,,/o_

l,,,,,, htslo"{q,,ell (Bibl,,>tH~"" du éc"l.. Ir"","il.' d'.",b~nu et d. Rome, 'm'

1..... S.); C"LLICSOS :-f., H/Sloi"e d. la IIcltlplu". truq"., vol, fi, cl'ap, t\ ; AW"LU><O \V., D.I1'a"l. "Ie.lsoud"i"o a pro;>o.il<> di dÙe leol~ rinvenllte in Rom .. (B"Il. dell~ Con'm. Areh. c<>",,,,,&I. di Hom .. , '897, p. 110.• 1')' D'F,IlL CH., M'muel d'",,: by~auli", chal'. Ill; !lOL" Ao., C"juh/sde Gl,chichl" lIa~d IV; D""ÇF,HDO""", Die "rrelbl{uh." V"S." .. "d Ih" l'e"hlill'l/s ,,,,"

''''t''·

s/f,sch", Klltl$l dan. lu Ilonner jRhrb,\,her. '6.1; \VIC"'''""", lVie"." C'''lsis.', \\-,cn, '89;; W.. c... ]. n., Apollo &taled '''1 Ils, O",p"<lI"1I (Annual M the Brit. Sch. at Athen., n. IX, '9",-0.1. p. ,,,_>~~); Uno.... C. c. C"../?; ScuIPI""., Ca. t.'o~"e ténor..! <lu ~Iuoée du Caire; KL""", OlseMe"!e du ,,,/ah{sc"e,, Kuas/. lJ.aod 3; .CUI_ Tltlt .... O., Saggl s,,/1'''''lt di.,,/sllca e g"lCO,"o",,,,,a. J. La Cot_ ren.. A...na, nom•• '901; l'""-n,,,ur l'., 8,,0,,~e.l pecs d. la 'oUecl/on Fo"qu./~ l'ari. '9"; BRltee, .. F.., Scul/"". gtuh< '''0''''''''. Catalague Oénéral du 1IIu..,. d'Aluatldrl •. C .. i..., '9'4.

Régime administratif. - Alexandrie fut choisie comme c3pit1l1e des domaines soumis au poul'oir des P!Olémées, Elle possédait donc de superhes palais et une forte garnison scrvant de garde royale, Cette résidence royale était gouvernée par un capitaine de la ville qui, au début, n'entrait en fonctions que durant l'absence du roi, mais qui finit par devenir permanent. On a toute raison de croire que, par suite des analogies que cette institution présente avec le praifeclus flrbis (préfet de la "ille)


3° impérial, 1"1•..,; ni; "ôl,.,,,, était plutôt le chef de la police que le commandant militaire de 1:1 ville. Vers la fin Je l'époque ptolémaïque el il répO'lue romuine, il eut le titre de (}f1j«"lriJ;; "Î; ;,6i.s<o». Alexnndrie n'avait pas, p.1rail-il, il l'époque ploI6Il1ui\jue, un sénat municipuI (//(m;',)). Parmi les hauts magistrats soit particulièrement chargés de l'administration de la ville, soit y résiclain tout en ayant des fonctions intéressant le royaume entier, il y Il lieu de signaler l'exégète (il porte la pourpre, il représente les traditions nationales, il l'cille sur les intérêts de la ville, il est le grand prêtre du culte d'Alexandre); J'archidicaste ou grand juge: l'hypomllématographe ou secrétaire général; le stratège de nuil; l'alab.1rque, sorte d'officier financier, et probablement, le gymnasiarque. Lors de la conquête d'Alexandrie faite par Octavien Auguste le le' août 30 av. J -Ch., I"Egypte cessa d'ètre un étnt independant pour devenir une simple province de l'empire romain, mais elle fut soumise à un régime spéciaL Elle formait comme une propriélé privée de l'Empereur, qui en sa qualité de successeur des anciens souœrains exerçait son autorité sur le pays pnr l'intermédiaire d'un procureur ou vice-roi (pracfeclus Aegvpti~ Le prefet d'Et:ypte avait sa résidence il Alexandrie. Les anciens magistrats de l'époque ptolémaïque furent conservés, mais à lctors côtés furent placés de nombreux officiers impériaux tels que le irlridicrts Alexalldriœ, le prOCllrafor dllrl!1larilfs AIrXOlldriœ idiologus, le prorura/or Neaspofeos ef Mar/solci Alexalldriœ etc'. etc. BIBLIOGRAPHIE. _

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Joue"".., La vie mu"lâpale da"s t'Egyple "o"wi/le, d•• Uni". ••Uau Hall (['ap. Hal. 1). nert;n. "1'J.

Commerce. ~ POUl' ce qui a trait au commerce, on sllit qu';\ lexanJrie en a été le centre mondinl pendant plusieurs siècles. Les Ptolémécs travaillèrent heaucoup ù relier l'Egypte aux régions de la mer Rouge et de l'Océan Indien. Les voyages d'exploration al'nient commencé déjà sous Ptolémée Soter; ct, pendant les règnes de Prolémée Philadelphe et Ptolémée Evergète, de nomhreuscs facrol'cries commerciales furent établies le long Arsinoé, près des Lacs Amers, des côtes de III mer Rouge Philotèrc, Bérénice, près des carrières de topazes, Soteira, Ptolémaïs, Theron (point de départ pour la chasse aux él.sp~mnts), etc. Pour relier la mer Rou~e avec Alexandrie, on recreusa et on rendit navigable, même aux ~ros bateaux de transport, le


3' canal que Darius lu anÜt dJdl',J de la branche oriemale du Nil l'crs les Lacs Amers (les Lucs Amers à celte éroque étniem encore en communication directe 31"CC la mer Rougei; de plus, Philndelphe 31"nil fait construire une route entre Coptos, dans 111 ThélXlïde, et Bérénice. Par conséquent Alexandrie, pourvue d'un port excellent, SÛI" et vaste, à l'entrée duquel les Lagides avaient fail dresser la célèbre tour lumineuse qui a donné son nom il tous les phares, reliée pM un canal navigable et par le bc Mariout il un hinterland très riche, mise en communication Incile (H'CC la mer Rouge, réalisait toutes les conditions favorable~ pour devenir !'i/l."oQIQ,' ",. ol%f)llllh,lt. L\% marchandises l·:J.res et précieuses de l'Afrique et de l'Orient aflluaient en m~S$e dans la c.'lpitllle de l'Egypte, qui en fais.'lit l'exportation en Europe ct d.'lns les autres p:lYs de la Méditerranée et de la mer Noire. On a découvert des 1'.'Ises alexandrins en Ilrgent ju>qu'en Hongrie, et on sait qu' Olbia et d'autres villes de III Ru;sie méridionale ont subi l'influence de III nouvelle capitale du monde hellénistique. On s'explique nisément comment Strabon et Cicéron ont pu affirmer que le commerce d'exportation à Alexandrie éwit bien plus considérable que celui d'importation, En réalité les marchandises que l'Egypte del'ait introduire pour les besoins de ses habitants étaient en quantité minime. Elle importait surtout la matière brute, qui f:1is:lit Mfaut dans le pays, pour la travailler et exporter ensuite les produits de son industrie. Rome est entrée en rapports commerciaux avec l'Egypte depuis le trùisième siècle av. J,-Ch.] ct les rapports politiques aidant, les premiers avaient pris un développement tel qu'il l'époque de Cicéron une ligne régulièrement desservie par de nombreux nill'ires "lait "lablie entre Pouzrolei et Alexandrie. Les principaux produits d'CxportMion étaient la verrerie, les cristaux, les papyrus, les vêtemeTlls Je lin, les tapis, les fameux Afexanilrina belllola collchyliata fapetia, l'ivoire, les bijoux, la l'aisselle précieuse, les pommades, les blés, les viandes salées, les jouets, les esclaves, les bêtes rllr"s ou sauvages, enfin et surtout, les livres. Le commerce bancaire delllllnderllit il lui seul un trop 1011g discours. JI suffira de rappeler qu'Alexandrie était le siège d'une B:lnque Centrale pOUl' le royaume entier et que les b:mques, dans les chefs-lieux de prol'ince et dans les villes les plus import:Hl1eS, étaient assez nombreuses et considérables, Si le commerce d'importation était de beaucoup inférieur à celui d'exportlltion cela ne veu[ pas dire quïl ait été négli' geable. Il suffira de signaler un détail qui a son importance: même de nos jours, malgré la spoliation et la dispersion séculaires, dans les collines de détritus qui entourent notre ville, on


3' trouvé et Oll trouve des milliers d'anses inscrites, provenant des amphores qui sen-aient il transporter cer13ines denrées de Rhodes, de Thasos, de Cnide, de Crête. Celles de Rhodes som très nombreuses et cn proportion écrasante [XII' nIppon aux amres; vingt ou plus de Rhodes pour une de Thnsos ou de Cnide. Nous ne parlerons pttS du commerce d'Alexandrie avec la campflgne et les villes de l'intérieur; mais naturellement le marché princi· p:!\ el préféré des provincÎ:1ux élait ln métropole. Les papyrus nous apprennent qu'on y cill'oyait chercher non seulement les marchandises, mais aussi les médicaments de meilleure qualitlE. li

BlUUOGR.APHIE. - A"''''L1'ON, His/Mre du commerce d de 1" .wviJ(l. Jitm sou. lu PioU ...Üs, Pari., '7661' l.u..""o.o G., Ruhere/us su' /'le"~o",ie

poUtil/roc d. /'EK'J1pl. 5011' la LDg d'5, P. '3&-'.'9; RO"'OlJ, Mt,"ot~. 5<J~ 1'1."""onie poliliq"e ,'c" p, 12H21 i a,,"....,w,>,w M., Zur Ct5.hidfc d, 0'1' Il,,d Siid/oM,del5 i .. ploleMl~'5ch·r~m'5.he" At8J'pl." d, ... l'Archio J,;r Pa.py",.._ Jonc/o"ng, IV, p.'')6 "l, Il C;le CI1w01lTOw M,c" .. 1'o'5'/o""g... Ce. ,c/olelof. dcr H'ilId.!Jbtzi.ltIUl8CJI .ur Zâl der ltcll.,r,51i$C1len Monarc,lt/cu .",d <1.5 rD",u.he .. Ka.;,erreiches. 1. Cc.chichle <l•• Oothan<l<l. in gri.chlOd' • ..;mhche" A'll'ypten. X•• an, '9'>1; WU.CII"". GrrmdÛlg• • 'c., Knp, VI.

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Industrie, - Ln lettre attribuée il Hadrien, et que nO\IS t\.,vons eu déjà l'occasion de citer, llOUS donne \ln tableau vivant de la fiévreuse acth'ité industrielle des Alexandrins.• Civi/as opultnla, dives, fecunda, in qua nClIlo vival O/iIlSlfS; alii vi/nflll confiant, oliis charta collficitur, alii linifiones, OUilles certe CltiIlSC1lf/lqllt arlis d videnlllT el !wbmflfr; podagrosi qflOd agan! llabeul; llabeul (œci quotl jacia!lf, fIC chiragdci qlddtm apud cos oUosi vivunl _. Ainsi donc les aveugles même et les estropiés n'y etaient pas oisifs, Malgré I"opinion contrllire de Chwostow, Rostowzew croit, à jusle titre, je pense, que les produits de J'industrie indigène alimentaient, pour une très grande part, le commerce de l'Egyple, le commerce de transit ayant une importance assez secondaire. Pour la fabrication du pllpier Alexandrie avait le monopole, car le p~pyrus était une plante spéciale il l'Egypte. On peut en dire autant de l'encens, des aromates et d'autres produits si· milaires, dont la matière bruie était importée de l'Arabie-Heureuse. L'art de III verrerie, déjà perfectionné par les Ef:yptiens, prit un nouvel essor sous les Lagides, ct Alexandrie fut un centre de fabrication d'articles en verre pendant plusieurs siècles. Les Alexandrins étaient très hnbiles à travailler 1"01', l'argent, le cuivre et même le fer. Leurs bijoux, leurs \'ases ciselés ou incrustés étaient très appréciés et très recherchés, partout


J3 où l'amour du luxe, le bon goût artistique ou la mode pouvaient exercer leur influence. i\1:1is laissant de côté un grand nombre d'autres industries alexandrines plus ou moins considérables, nous n:>us bornerons à signaler la plus importante de loutes, celle des tissus ct des étofres, dont on a pu établir quatorze espèces difièfrcmes. Célèbres étaient les tapis teints de pourpre et brodés de figures J'animaux el dont la mosaïque de Palestrine el celle du Musée des Thermes il Rome peuI'cnt nous donner une iù.5c, Les Ptolémées, In:litres sans égallx dans l'art du monopole et de l'impôt, retiroiem des 'lvantages économiques énormes d'un mouvement commercial et industriel si impona11l. Sans insister sur l'étendue de leurs possessions domaniales ni sur la riche vnri"lc! J'impôt~ frappant les propriétés Lie toute sorte, nous rappellerons que les Ptolémées (les Romains ne doivent pas nvoir changé bcallcollp le systême) avaient établi dans tous les pOrl~ de lu I\léditerranée et de la "1er Noire des taxes d'Importation et d'exportation; qu'il y avait une taxe pour laisser passer les mnrchandises de la HaUle dans la Basse Egypte; el qu'une taxe d'importalion ou d'exportation devait être payée dans tous les ports du NiL Certains produits des industries agricoles étaient soumis à des taxes considérables; beaucoup d'autres ét,lient monopolisés, Toutes les branches de l'industrie proprement dite étaient monopolisées, ct lorsque l'Etat ne se réservait P.1S il lui seul le droit de la fabrication, il gardait le droit exclusif de la vente. Les Banques mêmes n'échappaient pas au monopole. En effet elles étaiem tOUles louées à des entrepreneurs pour le compte du roi. Au fond c'était le fellah ct le consommateur soit indigène soit étranger, qui payaient la beauté et la gloire ld'Alexandrie, UŒLIOGRAPH!(;:. _ Voir § p<~eéd<nt. Ajoutu le t~eent ""'moi.. du Dr, Tif. RE"" S.itrJge ~ur Ken~lnis t/<s G./lJerbes im hoU."/sUse".,, .tegyple", L<ip.lll', No.kt, '9'3'

Sciences et lettres: Le Musée et la Bibliothèque. :'-lcxandrie a Jonc été, sans contredit, l'entrepôt du commerce Intern~t.ional, mais eUe a été également un foyer de civilislltion dont 1eclat a laissé une trace lumineuse dans l' histoire du pro$rè~ humain, Quel que soit le Jugement de la po~térité sur la htterature alexandrine (alexandrinisme signifie érudition réd~,nte~que. Ct encombrante, subtilité, artifice, manque de goût, d IllSpl~-atlon> dïmagilllltion, parfois de sens moral), on doit appréCIer au plus haut degré les services d'inventaire, de classe-


ment, de conservation, dïnterprétalion qu'Alcxandl'ie a rendus ft l'art classique. D'ailleurs, si, pour la poésie, l'âge alexandrin marque une période d'arrêl et de décadence, si la littérature est derenue philologie, cet âge a un titre d'impérissable gloire dl1ns les progrès énormes, stupéfiants, réalisés par la science de la nature et par toutes les sciences proprement dites. Pour la géographie, qui gagna benucoup grike aux expéditions milit:lÎrcs d'Alexandre ct, plus tard, aux voyages d'explorlllion organisés pnr les Lagides, il suffira de rappeler Eratosthène, Sa mensu· ration du méridien terrestre et sa carle géographique de la terre, malgré les défauts et les erreurs, inévitables à cette époque, le placent en première ligne dans l'histoire de la géographie. Aristarque de Samos est l'astronome le plus illustre parmi ceux qui ont travaillé ù Alexandrie; il fit le premier la gn\llde dé· cOUI'erte qui dans l'âge moderne a illustré Copernic et Galilée, à sa\'oir que la terre est seulement une planète du système dont le soleil est le centre, La géographie el l'astronomie proSsupposenl des études et tics connaissances mathématiques très avancées. C'est à Alexandrie qu'Euclide, sous Ptolémée r"', rédigea le lil're des. Eléments " livre qui est resté, depuis l'antiquité, le traité de géométrie le plus l·épandu. De l'école d'Euclide sont sortis les plus grands mathématiciens grecs, Archimède de Syracuse, et Apollonios de Pergé. Archimède a découvert le rapport entre le diamètre et la circonférence, la théorie de la spirale, la loi de gravité et le principe hydrostatique qui permet de déterminer le poids spécifique des corps; il ne se borna pns à travailler avec succès au progrès des théories scientifiques, il appliqua ses découl'ertes théoriques il ln mécanique: les machines quïl construisit ont èxcité, au plus haut degré, l'admiration des contemporains, Apollonios de Pel'gé doit être surtout signalé comme fondateur de la trigonomélrie. Les découvertes géographiques ont exercé une grande influence sur le dé"eloppement des sciences biologiques. Une des plus remarquables curiosités d'Alexandrie était pour les étrangers le jardin zoologique, annexé au pnlais l'oral: dans ce jardin les Ptolémées avaient réuni une riche collection d'animaux rares et sauvages: serpents, autruches, antilopes, éléphants, Théophraste, par son histoire et par sa physiologie des plantes, doit être con· sidéré comme le fondateur de la botanique scientifique. Pour ce qui a traÎt à l':tnatomie et à la physiologie, il suffira de rappeler que les savants alexancil'ins ont disséqué les cadavres et ne se sont pas même arrêtés, semble-t-il, devant la \'ivisection des criminels. Dans la chirurgie, la première place revient à Erosistr8te, Les médecins formés il Alexandrie étaienl très up-


3S préciés duns le monde de cette époque: • Sufficil medico ad commenJandam anis auctoritatem, si Alexandri:c se dixerit crudilUm '. POur qu'on ait confiance dans l'habileté d'un médecin, il suffi! qu'il se dise élève de récole d-Alexandrie t ·). Parmi les historiens dont ['activité s'exerca à Alexandrie, nous nommerons ;l\'lInt tout Ptolémée jer, qui avait écrit un livre de MélIIoires dom on a SOU\'cnt loué l'objectivité. Il semble bien que Hécatée d'Abdere écrivit à Alexandrie son Histoire d'Egyptc et son Histoire des Juifs. j\lais bien plus que les recherches d'histoire politique, les savMts alexandrins ont aimé l'histoire de la littt· rature et les élUdes philologiques. Zénodote d'Ephese, premier directeur de la Bibliothèque du l\Iusée, consacrn sa vie à une édition critique des œuvres d'Homère, et son tramil fut repris après lui par Aristophane de Byzance et par Aristarque, Les auxiliaires de Zénodote dans sa tQche de bibliothécaire, Alexandre d'Etolie et Lycophron de Chalcis, furent chargés le premier de classer les tragédies, l'autre les comédies, ce qui amena les deux savants à écrire une sorte d'histoire de ces deux genres littéraires, Le successeUl' de Zénodote dans les fonctions de bibliOthécaire en chef, Callimaque de Cyrène, dressa un inventaire méthodique de la Bibliothèque, c'est-à-dire un inventaire de toute la littérature grecque (son ouvrage appelé • Tables • comprenait 120 rouleaux de papyrus). Bon nombre d'élèves sont sortis de récole de Callimaque: Hermippos (Diagraphe des philosophes), !stros de Paphos (anti· quaire), Apollonios d'Alexandrie (philologue), On nomme aussi parmi ses élèves, son compatriote et successeur dans la direction de la Bibliothèque, Eratosthène, principtllemem connu comme mathématicien et géographe, mais qui était également très compétent en histoire, politique et philosophie, Ainsi que nous l'avons dit, la poésie de l'âge hellénistique occupe dans l'histoire de la littéralure grecque une place tout à fait secondail'e; mais, quelle que soit sa valeur et son importance, on doit avouer que depuis la première moitié du troisième siècle, Alexandrie en a cité le centre et le foyer, D'ailleurs si les poètes de cette époque ne perdent rien à être Inissés dans l'ombre, il y en a deux qui ne peuvent pas être passés sous silence: Théocrite et Callimaque, Théocrite, qui était doué de remarquables qualités de poète, est le créateur du genre bucolique, de la poésie qui chante les (1) Ri~~ d~ oouvhu 10u. I~ '01011. _ La F",uIU à'AIe>:a!Jàrie ~'elt plu. qu'u~ ,ouv~ol<; mai. bon ~ombr~ d<o ~oo 'ood~ro" S.culap•• 1001 Ou croloot fair~ [mpro .. loo 'Ur 1. public ~t p~~ •• ~t atl;rer 1.. dj.~u ~~ oc dl.a~1 • d. la fa·

eultd d~ P"ri. ~ Ou d. tout. autr<: deole reoommée, Il faut ..voue< dOl rule qOl. e~\te $Orte do rld"",. n'.., pa. 'out -. lait j~etficaee, m~m. de ~OI jours,


36 hèlgel~ et les belgèlcs, les vertes campagnes, les plaisil"s de la vie rustique; 1\ excelle dans ce genre el ses imitateurs ne l'ont pas surpassé. l\lais parmI les contemporains, la gloire de ce poète, simple Ct sincère, fut obscurcie par celle du bibliothécaire Callimaque, poète de la cour sous Philmlelphe et Evergète le'; il essaya tous les genres, mais Il excella surtout dans l'élégie; il possédait une érudition extraordinaire el très variée, une impeccaùle maîtrise de la technique du vers, une virtuosité de sl)'le peu commune, une remllrquablc pénétration critique, une profonde et vaste connaissance de la langue; mais il ffinnquait d'inspiration, il (!tait froid, subtil, industrieux. Pour auirer et cemraliscl' à Alc:«andrie (OU! le mou,-ement scientifique et linéraire de l'époque, les Ptolém<!"es avaient créé deux institutions, pour lesquelles ils ont droit 11 ln gratitude éternelle de tous ceux qui pensent: le Musé<! et la BibtiOf!Jèquf, On ft souvent lltlrihué le mérite et l'honneur de ces deux créations à Ptolémée Il Philadelphe; mnis lu critique moderne se croit autorisée 11 faîre remonter au premier Ptolémée l'initiative et le projet de ces mémorahles institutions. Philadelphe n'aurait eu qu'à suivre ou à perfectionner les projets primitifs. L'inspirateur de SOter, dllllS ces fondlltions, aurait été Démétrius de Phalère, anden élève de Théophraste, homme d'un talent remarqu3h1e, orateur fécond et persuasif, esprit éminemment organisateur: après avoir été presque maltre d'Athènes pendant dix ans, Îl en IIva1t été chassé, et nous ignorons son existence jusqu'au jour (297) où nous le trouvons Il la cour du Lagide, L'idée de grouper des savants et de mettre à leur disposition une bibliothèque, dit Bouché-Ledercq, Démétrius la trouva dans ses propres souvenÎrs. Il y avait longtemps que le culte des Muses était le symbole de l'esprit scientifique. D<'jà les écoles des Pythagoriciens s'appelaient Musées (Mol!QÛa); Démétrius élargit ce plan et créa une institution originale, dont le but n'érait pas seulement de répandre certaines doctrines philosophiques, mais Ilussi de Mter le progrès de toutes les sciences.

Musée. - Le l\lusée Alexandrin pourr:ut etre comparé Il nos Universités d'Occident; mais il :ll'ai[ quelque chose qui mllnque il celles-ci, la vie collégiale des professeurs. Ces derniers d':lilleurs n'étaient pas obligés de donner des cours. Je pense que Mahaffy a raison lorsqu'il écrit: • Ir seems, [hat the King and l'lis Minister of education founded rm institution more like an old collese at Oxford or Cambridge than anything else of the kind >. D'ail1eur~ cc que nous savons du l\lusée se réduit à peu de chose.• Les palais royaux, dit Strabon, comprennent


37 aussi le Musée. lequel renferme une promenade, une exèdre et une ,.;raode salle dans laquelle (1 lieu le Tepas en commun des philologues appartenant nu Musée. Il y Il aussi pour J'cntretien de ce collège des fonds communs el un prêtre préposé au Musée autrefois par les rois el mainlcnnnl par César '. Exception faite de ces détails d'une remarqullble précision, mais quelque peu somm:lires, 13 tradition liltér3ire ne nous Il conservé que des renseignements vagues ou COnTradictoires SUt' l'organisation de cel établissement. Le prêtre ou président (ainsi que les simples membres) était nommé par le roi pour une période déternlinée, mais naturellement la durée de ses fonclions dépendait exclusivement du caprice ou de la volonté du souyerain. 011 Il affirmé que le prêtre-président émit en m0me temps prêtre de SlIrllpis et chef de tout le clergé alexandrin; mais on n'Il pas apporté de preuves décisives. 11 semble au contraire que le {ffyJ!. du Musée, qui n'a jamais été un Egyptien, ne différait pas du '''QfVl; des autres corporations grecques (}"VO!JOl), c'est-il·dire quîl étllit simplement épistate ou président de J'établissement dont illll'ait la direction. Il semble que les Sllvants du Musée ctaient groupés en confréries distinctes, suivant la nature de leurs occupations; ils recevaient du trésor royal un traitement qui, ajouté aux revenus du fonds commun, leur assurait le vivre et le couvert et leur rermellait (l'enseignement n'étant pas une conditio~ obligatoire) de consacrer leur acti\'ité taUle entière aux élUdes et llUX recherches personnelles. Pour celles-ci le Musée. outre une vie calme et trllnquil1e, à l'abri des soucis matér'iels, et entourée d'une ntmosphère d'intellectualité et d'érudition, offrait tous les instruments de tral'ail qu'on pouvait désirer. Ce que nous avons dit du progrès de toutes les sciences, réalisé ou provoqué pllr les savants du Musée, et le fait que cette in~titution II survécu aux Lagides, prouvent qu'clic Il bien mérité de la civilisation, et qu'elle n'a pliS failli lIU but pour lequel elle :1VllÎ! été créée. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ait été admirable toujours et en tout point. Certainement Timon le sill?Srllphe, a exagéré dans le sarcasme, mais peut-Ùre n'a·t-il pas eté seul a sc moquer des membres du 1Iluséc, rais dt bîbliolhèqlle el parlellrs illtlfiles: • Dllns la populeuse Egyptc, dit·il, on donne. la pût.ée à de nombreux grauc-papiers, grands liseurs de bouqUinS, qUI se chamaillcnt à n'en pas finir dans 111 volière du Musée -. (POUl' la topographie \'. plus loin). lltBLlOGRAPHIE. _l'A"~""" G .• D,u AI,xl... d~;,,;s.he Mus.""" Berlin, ,S)8; W"",ç" .. , DDs alerandr. lIft<s.u", Berlin, ISIS; A. COUA~, Le ilft<sÙ d:Alex. sous les pr.miers PIQ/to....s. Clr: Bouc,nl._L"cL".CQ" Hisl. des Lat'des, l, p. "l> n. '.


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Bibliothèque. - Nous ne sommes pas beaucoup mieux renseignés cn ce qui concerne la Bibliothèque. Malgré les dOCllments incomplets donc nous disposons, il est difficile ùe croire que ln Bibliothèque, du moins à l'origine, ait été indépendante du Musée, el' qu'elle ait eu d'autre bUI que celui d'offrir nux snvants du J'.lusée les matériaux et les instruments nécessaires à leurs recherches. La Bibliothèque d'Alexandrie ne fut cerles pas la première en date dans l'antiquité. Sans compter les bibliothèques dont on Il affirmé l'existence, dans l'Egypte des Pharaons, ou la hibliothè\lue très riche et très bien organisée, qu'oll (l découverte à Ninive, la tradition !ittérnire nous fait connllître les collections de livres de Polycrate, tyran de Samos, de Pisistrate d'Athènes, de Cléarque d'Héraclée dans le Pont, de Démosthène, Ct celle, remarquable entre toutes, formée par Aristote. Mais si la bibliothèque d'Alexandrie n'a pas été ln première en date, elle Il été sans aucun doute la plus grande, la plus riche, la plus importante, que l'antiquité classique ait connue. Déjà sous Ptolémée Ioc, Démétrius de Phalère (il faU! avouer que la source de cette notice est assez suspecte) aurait réuni 100000 volumes, A lu fin du règne de Ptolémée Philadelphe, qui m'ait neheté entre autres ln collection d'Aristote, il y avait, dit-on, dans la Bibliothèque Mère ou du Bruchium 40‫סס‬oo volumes • mêlés • et 90000 • non mêlés • ou simples. En même temps la Bibliothèque du Sérapeum ou Bibliothèque Fille (dcl'enue très importante il l'époque romaine) aurait possédé 41800 volumes cédés par la Bibliothèque du l\lusée(·). C'étaient peut·être des doubles, non indispensables, ou plus probablement une collection de rouleaux simples, classés pour l'usage du grand public, qui ne pouvait pas profiter de la grande Bibliothèque. Ptolémée Evergète et ses successeurs continuèrent avec enthousillsme la chasse aux livres. Une tradition, contestée uvec dc bons arguments par Lumbroso, mais qui toutefois ne semble pas être trop invraisemblable, rnpporte qu'Antoine aurait fait don à Cléopâtre de 100000 lIolumes simples de la bibliothèque de Pergame. Pour aUgmenler leurs collections, iesPwlémées ne reculaient pliS del'ant des moyens peu corrects. Evergète aurllit donné ordre que tous les voyageurs déb9l'quant il AlexandrÎe fussent obligés de déposer les livres qu'ils nllaient nvec eux. On gardait ceux,ci pour la Bibliothèque, en délivrant aUl: propriétaires de simples copies sur papyrus ordinaire. Ce mËme (1) &uché-Lodo,ClI pen •• quo 10 chiff,.., do 9"""'" repréunto le chlff,o de. volumu do 1. Bibliothèque, déf ..le.. liou f.ile do. do"ble.. D"I"I.ko ot .."Ir•• crolont que 10 Chiff,.., de '/0000 00 céfère ""X rouluu" dont chac"n comp""n .. it ou pl".ie"... livre., ou de. partie. de vl".ie"n livre. d'un ouvr.go, d•• mi.col. l.ou de dilYé,ent. écrit. d'un méme .ute", OU do pl".leo ....


39 LagiJe avait demandé à Athènes, contre caution de 15 talents, les tragédies de Sophocle, d'Euripide et d'Eschyle pour en prendre copie; il garda les originau:", cl renvoya aux Athéniens les copies en les prian.t de conserver les J 5 .tale.nt~. Un a~tre Ptolémée, polir ruiner la concurrence que lUI faIsait le rOI de Pergame, interdit l'exportation du papyrus; ce qui conduisit les industriels de Pergame à ['invention du parchemin (membrfma pcrgamenica). Même en tenant comple de l'exagération, ces récîts démontrent ln passion des Plolémées pOUf les livres. Ceue passion(l) explique j'accroissement rapide et merveilleux des Bibliothèques alexandrines, qui, en 48 avant J.·Ch., disposaient, dit-on, de 400000 ct même de 700000 volumes. Il est probable que ces chiffres SOnt quelques peu hyperboliques, ou qu'ils cuchent des eereurs assez considérubles i mais, toute part faite aux exagérations et aux erreurs. cette collection de livres reste cependunt immense. L'antiquité n'en avait jamais l'U de pareille. Néanmoins il est bon de se tenir en garde, ct de ne pas se faire une idée trop grandiose ct inexacte de la production intellectuelle des peuples classiques. On ne doit pas confondre ouvrage avec Touleau. Dans la série des volumes simples, un rouleau comprenait un livre d'un ouvrage ou un ouvrage en un seul1ivre, ce qui veut dire 48 rou· leaux pour Homère, 40 pour Polybe, et ainsi de suite. D'ailleurs des œuvres de courte haleine devaient compter pour beaucoup dans le chiffre des rouleaux, Si on tient compte des doubles, des rouleaux mêlés, on voit que le nombre des ouvrages devait être bien moindre que celui des rouleaux. Ajoutons que les Ptolémées ne se sont pas bornés 1t la Iinérature grecque, mais qu'ils se sont aussi intéressés aux productions des peuples « barbares '. Il esr possible que les tr3ductions d'une langue étrangère en grec, aient été plus ou moins nombreuses; 13 seule connue est la célèbre version de la 8ible par les Septante(·). (1) Elle provoqua anui, oatu,elle"'.nt, la rabric.. lion de lrh nomhre"" ou. vragu ..poc."p!,,,•• (.) J.a lrad;l;on j~ive, dont la ..,ure" p.. mihe oot le p.o~do-Arilléo. altri_ bnait 10 projol de co<le venion • Philodolphe, et r..conlail Je ".p'ClU''''' Om_ pre.oement du ..,unrain e' 1. mirac"I.".. accord du lxanle-<l<>tlu trodnctoun travaiUanl i.olémenl. C'UI une < nlaite hlolol,e ' inoi '1"e l'a dé~nje Ronan. r>on oeul.mon. la traduClion do 1.. lJlbJe ne doit pao .,·olr été r..ile par lu ordr.. <lu oeCOlld Ptotém"o, car elle ul prohablemont !'œu'·ro du Iuil. al",,_ "odd"o ltavaillanl pour le grand nomble do le".. coreliglo""~;"'O'qui ne .... v~I,enl pu l'h~bre,,; ",ais po"r celto me",e ral..,n elle d"it ~t.. pootbieure • PluladeJpho. En réalité, k l'époq"o de ce roi, lu j,';I. alex..odrin, ne dU'aient pa.' ~ll"o hell"~loé. au point (\'a"olr be..,in qu'on leur tradula" On l;"rec le. livre. oa,nl.. CelSo ind"chon 0.. co,,6rm~e par leo ré.uha," de, jouiUo•. Dan. 1.. n._ "opole gtéc<>_/"ive que J'ai dé.o""erle p,b de l'lbrahim,.h, el datant du r~gne de l'loltmée l, lu épitaphu du Juifs sont r"di~e. on pur ",am~en: ce qui "eut di .. quo la lanlt'lle ...am<enne <lail oneore génÜalemo,,' employée et com· prise; il a'.git en effel de ,ombu apparlenanl aux dau". pauvru, el nnn l d.. gen. riches e' cuitivé"


4° A la direction de la Bibliothèque doit avoir été toujours appelé un linénHcuT ou philologue remllrqU:lble; rollis nous ne connaissons que les trois premiers biblioth<icaires, Zénodote, Cal· limaque l El'lltosthène. La tradition est toU! il fail muette sur leurs successeurs. La Bibliothèque alextlndrine n'a pas toujours joui de la prospérité merveilleuse dOn! nous venons ct"esquisser j'histoire i il est temps de rappeler ses mauvais jours. Une première catastrophe se sernit produite en 48 avant J.-Ch., pendant les péripéties de la « guerre alexandrine 1 de Jules César. Assiége pal" Achilbs dans le Bruchium, César se sentait perdu si les ennemis restaient mnÎtres des communications par mer. Pour él'Îter qu'ils réussissent il s'emparer de sa flotte laissée sans équipages et snns surveillance dans le Grand Port, César fit incendier les 72 vnisseaux de guerre ainsi que les nnvires en construction dans les arsenaux, L'incendie fut si violent qu'il gagnll les quais et réduisit en cendres les chllntiers, les greniers à blé et les cntrep6ts de \ivres. Les historiens les plus modérés parlent de 400000 volumes brûlés. Mais ce chiffre est-il exact, et l"incendie a+il vraimenl gagné la Bibliothèque du Musée? Il con· vient de rappeler que le plus ancien soul'enir du désastre se trouve dans un pa~sage de rhétorique, donc sujet li caution; Sé· nèque, qui en est J'autcur, renvoie li Tite-livc; Dion ne pnrle pas de la bibliothèque et en outre memionne eomme un 01/ dit la destruction de benucoup de livres précieux dans des &:roO'J><a< tW" {J{!;J.(,W (entrep6ts de livres). D'ailleurs ni César ni Hirtius ne fonl la moindre allusion à l'incendie de la Bibliothèque; or, ils pouvaicnt difficilement croire que leur silence effacerait le sou· venir d'un tel désastre. Et Cicéron, pour qudle raison n'aurait· il pas consacré un mot à cette catastrophe, à hKjuelle son cœur de philosophe et d'homme de lettres ne pouvait être indifUrenl? Strabon visita ln ville en 24 avant J,-Ch., et rédigea une description assez dét:tilléc de ses monuments; mais, lui non plus, il ne fait pas la moindre allusion 11 l'incendie, D'aUlre part, César nous dit (avec un petit grain d'exagération peut·être) qu'Alexandrie. par III technique de ses constructions, était garantie contre les incendies. Tout d'ailleurs nous fait croire que la Bibliothèque était assez loin du Port. Il faudra donc condure que ln Bi· blioth~ue du l\lusée n'a pas été atteinte p:tr les flammes; que l'incendie doit avoir gagnoS des magasins où des HI'fes étaient déposés soit pour le commerce, soit pour une autre raison qui nous échappe; que la quanritoS des rouleaux brûlés doit avoir étoS très inférieure au chiffre donné par Sénèque. Mais la décadence et l:t ruine doivent avoir été réelles et progressives quand la conquête romaine fut devenue définitive, surtout à partir de ln fin


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du I1me siècle. Non seulement il es! probable que beaucoup de livres commencèrent à prendre le chemin de Rome, mais il cst aussi très difficile d'admettre que pendant les troubles et les pero sécutions de Caracalla, la Bibliothèque n'ait pas souffert. En 270, Aurélien fit raser la plus grande panic du Bruchium: les membres du Musée se réfugièrent en panie au Sérapeum, quelques·uns se rendirent à Constantinople. On doit admettre que depuis le troisième siècle :lU plus tard la Bibliothèque du Musée ou Bibliothèque Mère pr1l.liquement n'existait plus. Si la déso '"'anisation générale n'était pas faite pour favoriser la conse~vation des Bibliothèques, la diffusion cl le triomphe du christianisme leur ont porté des coups mortels. L'an 391, Théophile, llutol·isé par l'empereur, abolit pratiquement et offi· ciellement les cultes païcns il Alexandrie (v, p, 98). Il sévit avant tout et surtout contre lc Sérapeum, dcvenu le dernier refuge et le dernier rempart du paganisme; il s'en empara, détruisit la célèbre statue de Sarapis, et lil'fa le temple 11 l'incendie. Les nombreu)(: édifices qui se trouvaient dans l'enceinte du Sérnpeum ne fUrent pas tous démolis; quelques·uns fUrent sauvés, mais tout nous laisse croire que la Bibliothèque Fille, annexétl très probablement au temple, n'échappa point aux flammes. En conséquence, il est difficile ou plutôt impossible d'admettre à Alexandrie l'existence d'une grande et vraie Bibliothèque publique depuis la fin du IV"'~ siècle M. A mon avis le passage d'Orose (416), où cet auteur affirme qu'il a vu dans cerlains temples les :lrmoires vides de livres, de quelque façon qu'on l'interprète, prouve qu'il n'existait à cette époque aucune Bi· bliothèque publique d'importance considêrable. Cela ne veut pas dire que tOUS les livres aient disparu d'Alexandrie; ils devaient être en effet toujours très nombreux soit dans les collections des particuliers, soit dans quelques-uns des monastères, soit dans les êcoles des grammairiens et des philosophes païens, écoles ou • Musées 0 restés florissants à Alexandrie jusqu'à la fin du Vm. siècle ro). Toutefois Arnrou doit être lavé de l'accusation que l'historien arabe Abou-el-Farag (postérieur de cinq siècles à la conquête d'Alexandrie) porte contre lui, d'avoir brûlé la Grande Bibliothèque. Abou-el-Farag raconte que Jean Philoponus, devenu intime d'Amrou, lui demanda l'autorisation d'emporler certains livres qui se trouvaient dans le • trésor impérial o. (1) J~ re"voi~ k Bon.ER, TIt. Arab (;(",qurslof Egypl, p. 400-~t& Pa, nne c"tiqu~ mjn"tîeu~ et babilo de tout~. le. oource. IRufio, Aphtoniu., Orote) il démontre contr~ )"''l''l'''R (L'école d'AI..,.."drle) ·qu'.u \'me .Ièel~ 1. BibHo'b~u~ du Serapeum n'ui>lait plu•• (.) CI. ), MA>PERO, Horapo/lon d la fin du paganisme tgyplfell, d.o. Bull.Un de l'/nsl. Français d'Arch, Ori.nl., 1. XI, pR&'. '64-'95.


4' Amrou, avant de prendre une décision, demanda l'avis d(l Khalife Omar. La piquante réponse de celui·ci est connue: • Si ces lil're5 ne contiennent pas aUlre chose que le Coran, ils SOnt inutiles; s'ils contiennent autre chose, ils sont dangereux. Brûle-les '. 1.:1 quantité de ces livres étllÎl tellement grande (toujours d'après Abou-el-Farog) qu'ils suffirent à chauffer, pendant six mois, les quatre mille bains publics d'Alexandrie. Tout cn admettant comme non démontré qu'au moment de la conquête arabe, la Gnmde Bibliothèque n'existait plus depuis longtemps, cette histoire renferme trop d'éléments légendaires pour qu'il puisse y être :ljoulé foi. D'oilleurs Jean Philoponus était mort, parait·il, hien avant la conquête d'Alexandrie par les Arnbes. Nénnmoins la légende esr-elle tout à fuit fausse ou reflète-t-el1e une p~ll·t de vérité historique; bien qu'exagérc;e et déformée? Butler conclu!: «One must pronounce that Abu-I·Farag's story is a mere fable, to!al1y destitute of historica! foundation o. Pour mon compte, même si la légende signifiait, comme à mon avis eUe signifie, que les conquérants n'ont pM respecté les collections de livres qui avaient survécu aux désllstres antérieurs, et étaient éventuellemcnttombécs en leur pouvoir, je ne snurais être sévère à leur égard, Si de nos jours les Français, après s'être emparés de Constilntine, Ont brl'lé tous les livres et les ffillnuscrÎls tombés en leurs milins, si les Anglais, après la conquête de Magdola, ont abandonné sur place la meilleure et la plus grande partie d'une riche bibliothèque abyssinienne, si les représentants des grandes puissances européennes ont fait ce qu'ils ont fait tout récemment en Chine, de quel droit reprocherions-nous aux Arabes du VIlrne siècle de ne pas a\'oir cu, vis-à-vis des documents de la littérature classique, le même état d'esprit qu'un philologue occidental? J1lBUOCRAPIIIE. _ ,\ ccli. d.,tlnolu \,<>u.l. l<.hnÜ ll. p. J1 ajoute>: CHAST"" E., Lu drsti"tu d. III Bibl, d'AI.x. (R.~. Hl" .. ,810' pal/;, 484og.). RITtc"L, Die Alrx. B/bliol., lle.. la", ISJS; NOll .... '8SU" V" LII Bibliolhlq". des Plolto"Ùs, '\loxo"drio, 'S9J; 1)~IAT~KO, B/b!ioU..l:." cla". R.al_1;:ncyclopi<li~ do Pau!>'_Wi...,wa, Ill, p. ~S-4't. 0" l'ou. """ou!tu al",.l 1" pol"""quo ."l,e S. li. K)",illo. Ma"a;,o et S. E;, ~tag<li Bey <10.0' le Bull, do la S<>c. Khé..Hvi.l. do Gtol>'aphl~. oério VII, ".01 8.t 10,

le Christianisme à Alexandrie. - • Lorsque l'Eglise d'Alexandrie eut eu, coup sur coup, pendant ùeux siècles, une suite d'hommes éminents entre tous, Clément, Origène, Denys, Athanase, Arius, Cyrille, il lui sembla que rien ne manquait plus à sa gloire, que d'avoir été fondée dès le temps des apôtres. ('l, (Il Du.. L&c"I<R(:q, D/#i(mnoiY., d'AfChé(}/, Chrél., l, col. '<J<,>9.


43 Et ils lHl1"ibuèrem la fond1ltÎon du siège d'Alexandrie à Saint Marc. Un martyrium dédié li un saint de ce nom, fi réellement existé il proximité du Grand-Port; mais commémorait·il Saint Marc l'Evangéliste ? CecÎ est au moins Irès douleux (,). [l est certain par contre qu'au premier siècle et dans la première moitié du second la diffusion du christianisme li Alexundrie et en Eg)'plC n'avait pus été considérable. D'ailleurs les gnostiques, qui caractérisent la première période du christianisme alextlndrin, n'ont de chrétien que l'origine. Il suffira de rappeler que tout en adorllnt Jésus-Christ, elll'pocrale enseignait que " immoralité ét:'lit la condition du salut. « Les âmes, disait-il, ne peuvent alteindre la b4atitude qu'après avoir parcouru toul le cycle des nctes possibles, c'est,à-dire la s~rie des iniquités accessibles il la nnture de l'homme _. Hadrien, d'après sa lettre il Serdanus, aurnit l'U les Alexan· drins se prosterner indifféremment devant Sampis et devant le Christ. Ils ne conceraient pas une grande différence entre les deux religions. Dès les débuts du principat de Commode ((80), la religion chrétienne presque purifiée des doctrines gnostiques ct de toute trace de paganisme apparaît solidement ét:lblie il Alexandrie. Sous Septime Sévère (193'211) elle est en pleine histoire, et dès lors, son développement devient très rnpide. On reUl fixer à cette époque, à peu près, la fondation du DidascalÙ, la célèbre école, • espèce d'Unh'ersité c\lI'étienne s'apprêt:lnt il devenir le centre de toute la théologie '. Jl sufftra de rappeler les deux Directeurs les plus renommés de cette école. Clément et Origène. Toutefois jUS<IU'à Constantin (J13) l'existence de l'Église en Egypte renCOnlr3 de nombreux obstnc\es, EUe fut troublée par de sanglantes persécutions sous Septime Sévère (20';'), sous Dèce (250), sous Valérien (151)('). Après le triomphe définitif du Christianisme, sous Constantin, l'Eglise d'Alexandrie prit part à toutes les disputes théologiques et à toutes les COntrOI'erse, religieuses, Dans les condles elle tient une place prépondérnnte, Arius, qui niait que le Verbe (Logos) ffit Dieu et qu'il eOt la même substance que le Père, était d'Alexandrie; d'Alexandrie étaient l'évêque Alexandre et Athanase, les deux plus énergiques défenseurs de l'orthodoxie, Après un triomphe éphémère, les Ariens furent définitivement dépos· (,) En h8 de. marchand. y"nilleM e"teY~'ent 'ec'~lolllon' le r;<>rpo (pré_ tondu 1) du ..int ot le t,ansp<lrlèrent d.n. leur patrie. (a) Parmi le, pap)'ru. que le ",,1 d'EIt")'pte nouo a conse,Yé. on • découyert plu.ieu," documen" de la p.,";cution de Dèc., C. JODt de. Ubelli libellai/ci, c'ut_~·di,e d•• ce,tlfica.. dhiiv,é. pa, 1" Commini<>n p,épo.... aux ••cdfic••, .tt..'.nl que la per",nne dé. ignée avai, u.rifté aux divinité. paï.nne. Un de ce. précieux do-cu",."'. ut ~"D' ,,,.,,. Mu....


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sédés des églises qu'ils occupaient dans cette ville. Le règ~e de Théodose porta des coups mortels au paganisme, malS ne marqua pas ln fin des dissensions religieuses. Peu après, en 415. Hypatie, la dernière héroYne du paganisme alexandrin. tombait sous les coups de quelques chrétiens fnnatiques. Toutefois Je couralll de résistance au christinnisme resta très puissant jusqu'à la fin du Ville siècle. Au concile d"Ephèse (431) l'église d'Ef:ypte, représemée par Cyrille et par le célèbre llilachorète Schenoudi, triompha du patriarche de ConstnntinopJe Nestorius, qui prétendait reconnaître deux personnes, l'une divine et l'autre humaine, dans le Christ. Mais quelques années plus lnt'cl Dioscore, patriarche d'Alexandrie, propagea la doctrine monophysile d'Eutychès (d'après l:tquelle la nature divine du Christ aurait absorbé la nature humaine). Depuis 100'S, les chrétiens d'Egypte ont été divisés en deux ~ectes: c8tholiques anciens (Melkites) et orthodoxes (Jacobites, anciens Eutychéens), Après la conquête arabe ln grande majorité des Egyptiens se convenit à l'Islamisme. Aujourd'hui, sur une populntion de plus de t t millions d'habitants, on compte environs 600000 Coptes, dont t 5000 catholiques. Le christianisme alexandrin est caractérisé par ln tendance de ses ndhérents à la vi\! monastique. Depuis le quatrième siècle au plus tnrd, le territoire al'oisinant la ville commença à se peupler de monastères de jour en jour plus nombreux, Au cinquième et au sixième siècle, ils n'étaient pM moins de six cents, tous bâtis à la façon d'une forteresse: • ils étaient comme des pigeonniers. dit Sévère d'Achmounein, Fameux entre tous était le groupe des monastères de l'Hennaton (du neuvième mille), Le Musée possède q. épitaphes provenant du cimetière de ce groupe de couvents. Les Perses {618·619} pendant le siège d'Alexandrie, portèrent la ruine et la mort parmi les moines: une grande partie furent passés au fil de l'épée, d'autres se sauvèrent en sc cachant dans les ca\'crnes ct les grottes. Les trésors furent pillés, les églises et les autres édifices furent incendiés ou détruits. Les monastères ne se relevèrent plus de ce désastre. D'ailleurs la conquête arabe leur porta le dernier coup. Depuis le quatrième siècle les églises étaient assez nombreuses à Alexandrie; au cours du cinquième el du sixième leur nombre augmenta constamment. Néanmoins nous ne les connaissons presque toutes que par leur nom qui nous a été transmis par quelque source littéraire, Toute trace en a disparu sur le terra'n. • Il est regrettable - conclut le Père Faivre (IIU parAgrnphe


., Catacombes el tglises) dans son 6tude sur Alexandrie, publiée dans le DictÎonnaire d'histoire ri geographie ecclésiastiques _ que ces divers monuments n'aient laiss6 aucune tr(lce, et qu'on ne puisse déterminer leur emplacement exact " Les églises les plus renommé':5 étaient les suil'antes; l'églis~ de Saint l\larc qu'on devrait placer près du rivage du port onental (différente de l'actuelle église copte de Saint Marc). On ft Rttribué à cette église les chapiteaux du cinquième siècle en marbre, à surface décorée de fleurons et d'entrelacs dont trois sont déposés d~HlS notre Musée et un quatrième nu Musée du Caire. Lors de l'occupation de la ville par les Arabes, l'église de Saint Marc fut brù\ée; sa reconstruction élait achevée en 680. En 828 deux marchands vénitiens enlevèrent le corps que l'on tenait pour celui de Saint l\larc et l'emportèreOl. L'église de Saint Michel ou d'Alexandre, Quelques archéologues la pincent tout près du palais municipal actuel; elle n'aur:lit été que l'ancien temple de Saturne transformé, Le Césareum était un temple pvl'en, commencé pIIr Cléopâtre en l'honneur de César, mais achevé par Octavien et dédié ensuite, sous le nom de Césareum ou Sebasteum, vu culte des em[>Creurs. Une des entrées du temple ou de sa vaste enceinte était wut près la gare de Ramleh, là où surgit actuellement l'immeuble Yéllia, Après la paix de l'Eglise, le Césareum fut désaffecté et transformé en église cathédrale: 1'/i:')'6ï.'1 b,;Û'lofa ou K,,~ta,,6.·, ou Dominicum. La fltr6ï.'1 b<;Û,/Ofa fut saccagée et l'es· taurée plusieurs fois. En 368 elle fut reconstruite par le patriarche Athanase; enSUÎte jllcobites et orthodoxes s'en disputèrent III propriété jusqu'en 912. A cette date elle disparut dans un il1~endie et ses ruines ne furent plus relevées. L'église de Saint Athanase, construite par le patriarche de ce nom dans le quartier 8endidion ou Mendidion et consacrée l'an 3ïo, aurllit été convertie en m0S'iuée après la conquête arabe. Celle mosquée serait celle dite du. Souk el-Attarin qui, rest3uréc, existe encore de nos jours. L'orawire bûti par Théonas (282-300) près du rivage du. port Eunostos fut reconstruit et agrandi pllr le patriarche Alexandre (3' 3-}26), Il servit dès lors de cathédrale sous le titre de Sainte Marie, jusqu'à la fin dll lV rne siècle. A partir de ceUe date ce fut le Cé:>areul1l qui devint la cathédrale. Sous la domination musulmane J'église de Sainte Mnrie fllt tf3nsformée en mosquée. Les Arabes lui donnèrent le nom de Mosquée occidentale {Djamaa El Gharbi) ou des mille colonnes. Son emplacement serait là où s'élève de nos jours le couvent des missionnaires franciscains, au quartier de la Marine. Les deux colonnes en granit


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vert décorées de rdief,,;, qui flanquent hl tombe du D.c Schies.'> sur la colline de l'hôpital indigène, appartenaient à J'église de Théonas. Il n'yeu! pas il Alexandrie de vastes catacombes. Les cimetières chrétiens, en partie souterrains, en partie il ciel ouvert, s'étendaient soit sur les collines entre Chatby et Hudra, soit près du Sérapcum, au sud-ouest, soit au delà de j'ancienne nécropole païenne entre l'Abattoir el Dekhela. Un tombeau des plus intéressants aV3it été décOll\"Crr à I(armous non loin de la colonne de Pompée, en 1858, mais il Il disparu de puis. Heureusement il a

été décrit et publié plusieurs fois, en détail. Le lype architectonique de cc monument, connu sous le nom de calacombe Wescher, ne diffère presque en rien de celui des hypogées païens: un escalier donne accès à un atrium ouvert qui communique avec un vestibule; du vestibule on arrive dans une salle pourl'ue de trois niches creusées à même le roc, formant Irois chapelles distinctes dont chacune garde un sarcophage. Autour de celte pal·tie essentielle et centrole s'ouvrent des galeries, dans les parois desquelles sont creusés des locllIi sur deux, trois ou quatre rangs superposés. La catacomhe V'/escher était décorée de fresques (ven dernier lieu TH. $cHREIBER,Die Necrop. VOII Kom.esch-Clrolrgafa, p. 18-39) que les éditeurs Ont très·favorablement appréciées. On y \'oyait représentée.. une interpl'étation symbolique de l'Eucharistie et une longue théorie d'images de saints. Une all\re catacombe chrétienne a été retrouvée récemment à J'est de la ville, sur les hauteurs de Hadra (voir Bill!. Soc. Arch. d'Alex" n, I l , p, 278288), mais elle a été ensevelie pour toujours sous rH6pital des Diaconesses. llJBLtOGRAPHl.E. _ G. L.c .. .cnvu, Ruudl du rllscr;p/Üms Grerq".s

.hdlle.. ,us d'Egyple

(I~lroductio~),

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Les Juifs à Aiexandrie. - Les Juifs compwient, d'après Flavius Josèphe, parmi les habilnnts les plus anciens d'Alexandrie, Non seulement ils y auraient été allirés en bon nombre tout de suite après ln fondation, mais ils auraient été aussi proclamés citoyens. par lenre d'Alexandre. au même titre que les Ma· cédoniens. Ensuite Ptolémée i or , après ses campagnes de Palestine, aura,it introduit une grande quantité de Juifs dans la nou· velle capitale de l'Egypte, ninsi que dans les pinces fortes de la frontière orienwle du Delta.


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Très prob.1blcmem, pour ce qui est du franchises accordées par Alexandre le Grand, il s'agit d'une pure légende que Josèphe, Philon et les autres Juifs avaient intérêt à défendre. Cela ne justifie nullement la tbise de quelques savants modernes, d'après 13quelle r établissement des JuÎfs t"n Egyptc, exception faite des QlS isolés, ne remonterait pas au delà du deuxième siècle fWlnt J.-Ch.; sans compler les papyrus qui prou\'ent l'exisfence de colonies juives d!ns le Fayoum au troisième siècle, nous nous oornerollS à signaler une inscription découverte à Schédia (à :lS km. d'Alexandrie) rappelant la dédicace d'une synagogue placée par les Juifs de cette ville sous J'im'otatian de Ptol"mJe III Evergète ('146-222) et de sa femme Bérénice {Musée, salle G, n. 3 r} i nous 1"1lppellerolls [IUSS! ln découverte d'une nécropole gréco-juil"e à Alexandrie, datant du règne de Ptolémée li Philadelphe (les inscriptions araméennes trouvées dans celle né· cropole som au Musée, salle :Ilj. Il est donc nécessaire d'admettre qu'une colonie juive nombreuse et importante, était établie il Alexandrie dès le commencement du troisième siècle, sinon dès la fin du quatrième" Ceue colonie \'ivait isolée, la fusion avec les outres cléments de population n'ayant jamais été possible; elle habitait, sinon dans un \"éritable Ghetto. ainsi que plusieurs historiens le pensent, tout au moins dans un quartier spécial, le quartier .d confinant à la Regi:!.. Malgré les affirmuions con· traires de Josèphe, on doit croire que les Juifs ne jouissaient pas des mêmes droits ni des mêmes privilèges que les citoyens inscrits dans les tribus (<('da{) ou que les simples 'Aù;a"JqÛ•. Toutefois il est certain qu'on leur avait laissé une très grande autonomie. Ils avaient à leur tête un chef de la nation, ethnarque, qui, assisté d'un Sénat (rtf!OlJ(J{a), était li la fois l'adminiSfTlIteur et le grand juge de la communauté. Comme il est naturel, en cas de litige entre Juifs et non Juifs,on avait nécessairement recours à la justice royale. Les Juifs alexandrins exerçaient leur activité soit comme entrepreneurs publics {des impôts, des ter· rains domaniaux), soit comme entrepreneurs privés, soit comme journaliers., soit er SUrtout comme commerçaots. Et dans le commerce ils étaient des concurrents redoutables. CeUe raison économique venait s'n}outer à la profonde différence de la religion et des idées politiques, pour rendre considérable l'antipathie des Grecs et des lutres habitams de la ville envers les tsrae1ires. Néanmoins l'amisémitisme n'éclat;] jamais, sous les Prolémées, en \'érirable guerre civile. C'est seulement sous l'empire qu·Aleun· drie fut ensanglantée par les luttes emre ses habirams. Peut-être la raison principale qui, sous Caligula, pan"int à pro\"oquer une bataille dans les rues, doit-elle être cherchée dans l"empressement


48 que les Juifs alexandrins avaient mis à se rapprocher de Rome, et à se poser comme les plus fidèles sujets de! l'Empereur. Caligula d'ailleurs se montra de mauvaise humeur il leur encontre, cor ils s'étaient refusés à placer son image dans leurs synaHogues. La révolte de Jérusalem contre Rome, en l'année 116, eut un contre-coup terrible sur les Juifs d'Alexandrie. Menacés de mort, les Juifs, (X>Uf se protéger ct se fortifier, détruisirent le Némésion (oÙ él;]i! enterrée la t&tc de Pompée), mais leurs ad· versaires prirent quand même le dessus; ils tuèrent ceux qu'ils ne firent pas prisonniers. Depuis cette époque la juiverie d'A· iexandrie, qui eut elle aussi comme les chrétiens ses martyrs, tomba très bas. Au fur ct à mesure que le christianisme gagnait du terrain, la condition des Juifs empÎmil. Un beau jour, ou plulôt un mauvais jour, l'évêque Cyrille, après ie triomphe définilif de la nouvelle religion, vouiut les chasser touS de la l'ille. 'l'OllIefois au moment de la conquête arabe ils étaîent encore, ou ils étaient redevenus, très nombreux. En effet une clause spéciale de l'acte de capillllation établit que toute la colonie juive poul'ait rester dans la ville. Au moyen âge, le commerce du Levant était encore en grande partie Cll!re leurs mains j au XII me siècle on complait à Alexandrie 3000 familles juives, Les plus anciennes synllgogues qui existent aclllellemell! dans la ville remontent au XV me sièclcj 10. colonie israélite comprend aujourd'hui 15°00 membres ellviron, plutôt plus que moins. lllIH.lOGRAPHIE. _ E. Sç"UII~1I "1 ELI.It .. U~, Alo,(",d~/a dAn. Ih. )e""/S4 E"cydop,;d/a, N.", York, l, P";:c. J6'-,I63; llLI""",)ude" ""d )ud.,,vu;lolt""ge" lm ail." Ah",,,"dr/,, ; RK',....CH TH, S"r la dMe d. la colo,<le juIV' d'A7."'a"d~/•• R.v. d'Eludel j,Ûves. T. XLV, pAg. '6"'64; D08SCIlUTZ E. Je>\!s ""d A"I/se""I.s tll ""ciuJI Ale",,,"dr/,,. Amerlc"," lonrnal 01 Théology, VIII (r90')' 728; Bucc'.. E., L~ Il<cJ"opoli d4 l'lbrahlm;eh (flua. Soc. A,chéol., 9 (a .•. T, l, f~sc_ I). P"'I:;, 35 <q.; \V'LCl<~'" U" Zu·"AI."" ...drin/sd,,, A"tls,,,,,lis"'''s, Lelp.i!,:. lm;], p, ~I"""HY, Tite Jeovs (Il ~:typl, ;\!~I.nl:"e. Nkole ('905), pag. 6'9"66' ; JV"THa, Le< ),,;/s dans /"Emp/r4 roma;Il. Paris, '9'4'


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TOPOGRAPHIE

Come 10 ,~f. maccd<>". coru~a "ia nel des"'lo. ,,- h,!>.o.ci cd _"Ii anni r.gga Alen.cd'i •.

Ces beaux vers du poète italien renfemlent une l'érilé indé· niable, car ils signifient l'éternité idéale d'Alexandrie. En effet la civilisation alexandrine n'a pas cessé, même nprès sadisparition, d'être profitable à l'esprit hum:lin, qui en gardera pour toujours les (mees profondes. Mais l'éternité des monuments, des temples ct des palais! Quelle déception. hélas, et quelle tristesse! Il n'y fl pas une autre gr:wde ville du monde ancien qui puisse con· tester à Alexandrie le regrcwlble droit ùe préséance relativement à la complète destructiOI) de ses édifices el il l'incertitude qui règne sur sa topographie. En dépit de son énorme production littéraire, les souvenirs de ses édifices solll plutôt rares ou très vagues dans la tradition écrite. Si nous connaissons un bon nombre de temples, de p:l.lais, de monuments, il nOUS est presque toujours i,npossible de les indentificr d'une façon pdcise, ou d'en indiquer l'emplacement sur le terrain N. Lt célèbre description stmbonienne, les renseignements colllenus soit dans le Romau (/'Altxaudre par le pseudo-Callisthènes('l, soit dans le roman des Amours de Leucippe et Clitophon par Achille Tatius, lIinsi que les indications occasionnelles qu'on rencontre souvent dans plusieUl'S histOriens de la période gréco-romaine et chrétienne, Dan. ~oUo Aleundrie ott Il •· •• t pa.<é l ..nl do eho.... n<>u. ne p"u· ",uvent l"cali •• , lu .ouvon;" • Pordri''',!J. C. H., '9'", p. "57. (.) La ctitique (Lurnbro.o, Allo/elà) a 'eCOnnu quo Ce rum.n .n digne d• • "nfiance pour c. qul a t, .. lt il. la lopo~raphl. d'Aleund,;e. (,) < ~<>n< rao


5° nous donnent unCl idée d'ensemble de l'aspect général de la ville, une connaissance approxîm:llivc, il 1'0\ d'oiseau, mais ne nous permeltell1 pas de connaître les détails topographiques et architectoniques des places, des rues, des édifices. Depuis de longs siècles, sur la vaste zone jadis occupée par la plus belle vilte du mOI/de, on ne voyait debout, ou à fleUr de terre, que la colonne dite de Pompée, les obélisques du Césareum ((Jiguillt's de Cléopâtre), des colonnes qu'on BI'ait attribuées à J'ancien Gymnase, et des murs sur le rîvage orient:ll qu'on avait baptisés Palais de Cli!opâtre. Dans le cours du xrx me siècle, [es aiguilles de Cléopâtre on! pris le chemin, l'Une de Londres et l'autre de New-York, les colonnes du Gymnase (?) om disparu, le Palais de Cléopi\tre (1) a été démoli, de telle sorte qu'aujourd'hui la colonne de PompÜ: reste seule pour attester l'ancienne grandeur de la ville des Lagides_ Mais si le XIXmc siècle a vu accomplir les derniers actes de vandalisme contre Alexandrie, il a vu aussi les efforts toujours plus nombreux et plus efficaces des srll'ants, pour en retrouver les traces et pour en reconstituer l'histoire archéologique et topographique, Le cinquième volume de la célèbre Descriptioll de l'Egypte (Paris, J 82Q) renferme une DescyipliOIl des Allliqui/és d'Alexandrie el de ses envirolls par l'ingénieur Saint·Genis; Saint-Genis n'a pas exécuté de fouilles, m3is il expose avec érudition, compétence et honnêteté scientifique, tout ce qu'il a pu voir ou observer; il tâche de reliel' les observations aux données de la tradition lilléraire, sans s'abandonner à trop d'hypothèses et de combinaisons. Vers 1866 l'empereur Napoléon JII, qui avait conçu le projet d'écrire l'histoire de Jules César, exprima le désir d'avoir un plan d'A· lexandrie; ce fut une occasion inespérée et unique de d6bllrrasser les ruines du lourd manteau de terre sous lequel elles étaient ensevclies; le Khédil'e IsmaYl chargea l'astronome Mahmoud ElFalaki de dresser ce plan, l"autorisant en même temps à exécuter les fouilles nécessaires, Les conditions particulièrement fal'orables qu'Alexandrie présentait à celte époque - tout le ter· ritoire ancien de la ville étant alors libre de constructions -, d'autre part l'appui moral et mntériet d'un Khédil'e presque aulocrate, taissaient espérer que les trnvaux entrepris aUl"lliem amené des découvertes merveilleuses; il n'en fut rien. Est-ce que le sous-sol d'Alexandrie ne cache plus - ainsi que le pense Hog:lrth et u'/lutres ~ des monuments de premier ordre! Estee que ces monuments sont enfouis sous des couches très profondes, envahies par l'e<1u, et inaccessibles à la pioche des fouilleurs 1 Mahmoud EI·FlI.laki tral'ailla, il faut le reconnnÎlre, avec la


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;' plus grande bonne foi, avec abnégation et avec zèle; il réussit il dresser un plan de I"ancienne ville (Ilg. 7) qui a été presque généralement acceplé depuis (cf. fig. 8), et qui le recommande il la gratitude de la postérité. Néanmoins, lOut en reconnaissant les mérites de ce savant, érudit et consciencieux, il faut avouer qu'un examen attentif de son plan ct du mémoire qui l'accompngne, soulève assez sOUI'ent des doutes sur la méthode el des réscrI'cs sur les résultals(I). Depuis 18i8 jusqu'à 1888 un médecin grec, le DOCI. Tassas NéroUfsos, a enregistré Ioules les découvertes occasionnelles qui se som produites à Alexandl"ie. Nérou!sos était bon helléniste, bon latiniste, et il se révèle épigmphiste distingué. Par conséquent, bien qu'il n'ait jamais dirige' personnellemenr des fouilles, ses nnides et son mémoire sur l'Allcitllue Alexalldrie (Paris, 1888) contiennent une foule de renseignements utiles Ct d'observations presque toujours exactes (fig. !Il. Le DoeL Giuseppe Botli, appelé en 1892 11 diriger le Musée Gréco·Romain qu'on venait de fonder, ne se borna pas il pratiquer de~ fouilles pour enrichir son l\'lusée; il eut toujours soin de mettre en relation les données des fouilles avec la topographie de la ville ancienne. Le résultat de ses observations et de ses re;:herches a été un nouveau Phlll de la ville d'Alexrmdrie à l'époque ptolémaiqlle (189S). Ce plan (fig. JO). tOUt en conservant le ré~eau des rues en damier, diffère de celui d"El·Falaki en plusieurs points essentiels ninsî qu'cn bon nombre de détnîls. Boui connaît directement les textes des nuteurs classiques, il tient COnlptc des découvertes du dernier quart de siècle (peu considérahles d'ailleurs au point de vue topographique); lmis, étant donnée nmpossibilité dans laquelle il se trouvnit de \'érifier sur le terrnin ln plus gl'ande partie de ses déductions ou de ses conjectures, le plan qu'il a dressé est loin d'avoir toute ln certitude el l'exactitude désirables. A côté d'El-Fnlaki, de Néroutsos et de Boui, parmi ceux qui ont tflché de contribuer à l'étude et i, ln connaissan..:e d'Alex' :1ndrie, d'après les constutntions fnites sur les lieux, il ne faut pas oublier deux amateurs, le comte Alex, i\Inx De Zoghcb et l'amirnl Sir l\ln$sie Blomfield, Les archéologues européens qui ont eu l'occasion de prutiquer (,) ~I A""OUl' E'.-FA'.A"" Mémoire s"r l'a,,.;e,,,,e Alexalldrie. Cnp""h.guo, ,SI2. Pe"t~ln' le Jug~men' d~ HO>!:"lh (Archeololl'Icol Report of ]'l'I"rp' Explora_ "ou l'und, '891'9~ 1'.17) <:.,.il par "nI' .é~ho, ",,,i' malgré cett.:". ré.ult.a <!ç, fouill.. do No~ck (~. TIII&".C1l, Die Alex, K6llitsllecropole) il o,t difficUe rlo 10 "ou~or jnoxacl: < Tho ehar.tete< of my 'Opott hoiMg whM it 1o, li lortu_ natel, due. not Onte, iu'u my P'l>yjnce '0 <1<:..1 .1 longth will> 'ho 'eJo...ch.. or Mahmud El l'.. loki .... 1 am 1I;10d lbord"... th.. l 1 c'n ovoid ba.i"&' of my 0,,"" work "" hi •. t 1..,1 Ihe ~"'''l.. t ""certalnty .. ro hi. . .ctangul ... mal' of the cll}' >,



des sondages ici ou là dans le tCrrilOire de la ville, et d'examiner tel ou tel problème topOgraphique, ne sont pas très nombreux. Il y Il lieu de citer Ml' O. G. Hogarth, le prof. Nonek, et le prof. Thiersch. Les sal'ants qui ont étudié 1a topographie d'Alexandrie en dehors de tout examen des lieux, se basant exclusivement sur les textes d'auteurs anciens et sur les rapports des fouilleurs modernes, sont considérables par le nombre et (XlI' la qualité. Il suflil"{l de rappeler les noms de Lumbroso, \VachSllluth, Puchstcin, Ausfcld. Les travaux érudits et méthodiques de ces hommes Je science sont naturellement très appréciables, mais ils ne peuvent pas (c'était d'ailleurs impossible) apporter toute la lumière indispensable, et ils ne permettent pas de vél'ifier sur le terrain, d'Une [acon certaine, les données de la tradition littéraire. Je n'oSe! pas oonc1ure en terminant celte courte nnalyse bibliographiquc, que j'espère parvenir moi-même il des résultats plus ccl'tains que mes prédéccsseurs. Au contraire, j'ai voulu faire ressortir que la topographie alexandrine! préser.te d'énormes dilficultés ct des énigmes qui sont aujourd'hui, et peut·i;1lre seront aussi dans l'avenir, insolubles, et que par conséquent tOUI phlll de l'ancienne Alexandrie doit être considéré seulement comme approximatif, conjectural el provisoire. C'est un point de vue qu'il ne fau: pns oublier. Pour mon compte, toUI en signalant les lieux où devaient approximativement se Irouver, d'après moi, les principaux monuments dont l'antiquité nous Il consel'\'é le souvenir, je me bornerai 11 préciser les endroits où J'on Il découvert des monuments de quelque importance. BIBLIOGRAPHIE. _ GR A:""'"

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Mémoire Sur 1" viii. d'AI.x..

Deocript;oo de PEgyp,., 1. ,~. El.t rn<><.lern. p. '~,;•• ?5; S",,,.. -G,,,,,~, Des."plio', du "u/iqt<iti:$ d'AleX. el d. s.s eIiV/"o',s, ibi~., 1. S. p. ,B, <q.; )'J"""OIIO

E'-_!'A'.A'<l, M.moi'" su,' j·"nliqu. Ak>:•. Copcobag".., 'BI'; T. Ni .. o" .."oS HIlY, Ua /e"". Alexalld..ic, POTi', 'SM; IloTT'. PI"" a·AI.x. tll'i:P<>fu, pto. I..",,;q Al.".• '~S; Lu"''' .. o.o G., L'Et/1l0 dei Grec", d.1 Romall", R.oma,

'~'; L"',,',,os<I G. Dcscrlltorl /1"1/"",. d.II'EliIJo 'd·AI.ss,,"dr/a; E"n. .....,... Zur K""d. d,r h.lIe"istl&chn. Slddl.gr;l"d''''K'''' Sl,...bml;. '8&3' Il '1 "'1.; Sn"C" J'., Ne..e UIII.ruch""g.., {n AI<x.,Alhcn_)f,ueU .. '<)00, p."S "'(,; W'C"S.\IUTH, Z"r Ges.;,;.1<I. AI.x., Rb.in. ~l" ... Jl. p. "S'US, Z"r TJpog. AI.x., ibid. 4" Il. 46.-,,6,; Di"bathr" in Alex., ibid., 4.1. p. J06-.108; AII"VIl'-D, N."pol/$ ""li Bruche.",. /11 Al",:., Philolng"•• 6..), JI. 49'-~91 (dr. \\'"."0<",,,, A'·e"'~. IV, p. 'J'); zt<r Top.~ . .-lIt.\:. ",,<1 Pse..do--Cal/;sth''''s, Rh.i". :'Il"•. , 5S' p. 1,S.}8,; d.r G..iuh . .-I1.xa"d.rroM"", u,poig, '\lOI. p. '31 "-1' \'. • " ..i l'.,· .itle Alcxandrlo ~a"o la R••l .Encyclopidi. d.. t'aoly_Wi••owa œ"eh.'etn); l'~r'icl. Alex,,"drfe dan. 1.. Dic,lontl4ire tl'ArcbéoJogie 0"<\';'''''' (L.clerc,!). 1I00."TH D. G., R.port 011 prMpc.ls of Rese"rch III AI.x. dan. EgypJ. I;:cpl. FUfld, '894'9" pa:::. '-.>.1; VA!!J""'". Alex. cl 1:. Bass. Er"pJe. Ca;<c. ,sa,; A. "It Zo"nE". Elud.s St<r 1'"",/,"", Ale:>:., Pari" '9'0• .•• <\,udes d. l·.miral llJomli<:Jd on, P'''' da"o 1. B"I/, de la Soc. Arch, d'AI",.

Constitution géologique de la côte alexandrine. - Tandis que, dans la période historique, nous ne conntlissons qu'une seule île (Pharos), en rate et à proximité de la côte alexandrine, celle-


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ci d'après les plus récentes conclusions de la géologie, n'aurail p~s constitué dans l'~ge préhistOrique une bande de terre corn· pacte et reliée au continent. A sa place étaient de nombreux îlots très peu élevés nu·dessus du niveau de la mer, disposés com:ne une barre à l'entrée du golfe ouvert sur la Méditerranée, qui devint plus lard le lac l\lariout. Par la surélévation graduelle du terrain, ainsi que pm J'agglomération incessante du sable des dunes, peu à peu les îlots se relièrent les uns aux autres, déterminant une langue de terre ininterrompue entre 13 meT et le goIre, tr:msformé par conséquent, depuis celte époque, en lac. Sur cette langue de terre, Alexandre fonda (332-3 1 av. J.-Ch.) la noul'elle capitale de ['Egyple. Au cours des siècles le sol d'A· le:-:andrie a subi d'autres modifications. En effet son niveau n'est plus le même qu'à l'âge des Ptolémées et des Romains, A la suite soit de violentes secousses sismiques (.), soit d'un phénomène géologique opérant d'une façon presque insensible mais constante, un affaissement s'est produit dans le territoire de la ville (,>. On peut aisément s'en rendre compte par exemple à Kom eloChougafa, où le troisième étage de la nécropole est au· jourd'hui envahi par l'eau. De même dans la nécropole de Chatoy, où les restes de cadavres nagent souI·ent dans les fosses tr:ms· formées en lacs minuscules. D'ailleurs il est notoire qu'aujour. d'hui l'îlot nommé Antirrhodos, qui était autrefois dans le grand POrt, a lOut à fait disparu sous l'eau. De même les quais d'un ancien port découl'en par l'ingénieur Jondet, lUI nord·ouest de l'île de Pharos, sont aujourd'hui sous l'eau et rien ne fait supposer qu'ils aient été rongés par l'action de la mer. OUlre l'aff:lÏssement constaté du sol, il y a lieu de re· marquer que le niveau de la ville ancienne est de plusieurs mètres au·dessous de celui de la ville moderne. Très souvent, pour arriver aux ruines de l'âge romain, il a fallu descendre de six (,) C'e$t le gt"l"ltll" J""KQ (Das Ddla du NU) qui a le p«lnler ,,,I,,,·t l"alhl""lnC'" d" $<lI d'Alexandrl". M.lnQrablu $<ln' .... é> lu trembleln"nh d" terre d" XlVm" .I~cle.ll ne.era pu h'u<lle Je rappeler q"e lu élude. de. ,1.rnDl<>gue. rno<le,n". "nt ré,",i1é de ••1I.1... ment. ~on.idérablos d" .,,1 prov"'JU<!. par du "~"u"c••,.,nique., au/,apon et en E"rope. Le dernier tremhlement de terr" de Me..",e ,. uusé un alfa ".ment auei!!n,,", 66 tm., a" mulm"m. ,ur lel><>rd de la mer ct '0 ~m. au minimum ~ l'h"Ùleur de la vill~. En A"tric!le, ap ... l~ t~embleme"l d'Agum en .880, "n a COnstat'; d.. dé~lat"me"a dan. 1" .en' ho_ r ..",,'al: au Jap"n, apr" le tremblemtnt de 189" Qn " pu ob.erver un-alfal..,,,· m""t ae :'0 centimètre. ""'t,,ur d'lm emplac"ment ..Iongulaire d. 'e"aln '''OS''· rant '5 k,tomètre. de chaque N'Ilt. le ten,ln eo"lronnant .'élolt .""lev'; d'au"e pMt a" t'<> • !lo .. ntlm~"••. Probablemen, le ",trn" ph'nom~n" ,'••, prod"lt 10 Alexa"drle. (,) Il varie entre un mOtre et un 'n~lr<' ~înquantc cm., m~m" davantaRe. Quelque. gé,,\o(ue. pen'''ot qu'Il nc .'a(I< pu d'''n alfailSement du Lerr.in, mal. plulO. d'Une tleut;"n au n;vu11 de la mer.


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à sept mètres à Ira\'crs des couches de terrains Je report. Il résulte de ce qui précède que les ruines de la ville ptolémaïque doivent exister à une plus grande pl'Ofondeur, et je pense qu'elles SOnt presque lOutes dans les couches de terrain envahies par l'eau. Le profil de la cole a lui aussi changé d'aspect depuis J'antiquité. La digue ou môle (Heplastade) que les Ptolémées avaient fait consliuire pour relier ['île de PhllTOS nu continent n'existe plus. Elle Il disparu sous les allcrrisscments, les dépôts d'alluvion ainsi que les détritus et les décombres. Ces dépôts onl formé une ZOlle de terrain assez large, COmprenant toute la pInet' Mohamed

Ali, la ville turque jusqu'à l'ancien palais du Gouvernorat, ninsi que les quartiers de la Marine (approximativement entre Komel-Nadoura ct le bassin de l'Arsenal), Aperçu général. - A l'époque d'Alexandre le Gnllld et de ses successeurs, l'architecture eut une tâche énorme et très importante à accomplir: la construction de centaines de nouvelles cités. Elle ft accompli cene tâche d'une façon admirable, suivant les règles déjà fixées au vn:e siècle par Hippodame de i\1ilet et qu'on avait employées d:lns les transformations de Rhodes et d'Halicarnasse, Le plan J'Alexandrie rut projeté par Dinocrate. Le principe qui carnctérise ce plnn est la prédomin:mce de la ligne droite, L'architecture moderne, du moins la plus récente, se montre, peut·être à juste raison, contraire à ce principe, mais à l'époque hellénistique on le trouvait excellent. Alexandrie devint un modèle pour la plupart des grandtls villes nouvelles, Les rues, en général, se coupaient à angles droits, de telle sorte que les lots des maisons ressemblaient à un damier, Les deux rues principales, dom le point d'intcrsection se trouvait à peu près au milieu de la ville, étaient larges de plus de 100 pieds. Sous les rues passaiclll beaucoup de canaux et d'aqueducs, Les cinq quartiers comprenant la ville étaient désignés par les cinq premièl'cs lellres de l'alphabet qui COITespondtlnt d'ailleurs aux cinq premiers chiffres. Un quart ou un tiers environ du territoire de la ville était occupé pal' les édifices l'oyaux, vaste ensemble de palais et de jal·dins, Dans celte partie d'Alexanùrie, se trouvaient les tombeaux d'Alexandre et des Ptolémées, le Musée, la célèbre Bibliothèque, le ThéÎltre, l'Arsenal ct les casernes de la Garde Royale du Corps. Sur la grande rue principale qui allait de l'extrémité èst à l'extrémité ouest de la ville (rue Cl\l1opique), se ùressaient de nombreux temples, le Gymnase, le Palais de Justice. Sur la


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;8 collme nppelée d présent Kom-el-D~k, était un parc grandiose et monumental, le PalleloJI Sur une colline au nord-ouest de la ville (sur le terrain environnant la colonne dite de Pompée), le Sér3peum. Au pied de celui·ci, du c6té sud, était le Stade. Probablement aussi à ['intérieur de la ville, il y al'ait l'amphithéâtre dont nous parle J'historien Josèphe. Une digue, l'HeptaSladion, unissait la ville à l'île de Pharos, qui lui faisait face. De la sorte, deux ports St: formèrent, le gmnd port à j'Est (aujourd'hui délaissé) et ['EunoslOS (le pOr! actuel). Sur ['île s'élenlÎt la célèbre Tour lumineuse • le Phare " (CuI're de Sostrate de Cnide. De vastes nécropoles s'étendaient à l'orient (Chatby· Hadra) el à l'occident de la ville (Gabbad·\Io,'ardian). De riches faubourgs (Eleusis·Nicopolis) prospéraient dans la plaine de Hadra et sur les collines de Hamleh. Au sud de la nécropole orielllale, non loin d'Eleusis, se trouvait l'Hippodrome,

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quae oec confirmar. neC repellere III aaimo •• 1 •. TACITIt,

Les murs d'enceinte. -- La légende n'a pas manqué d'orner et d'embellir l'histoire de la fondation des murs de la ville ancienne. Alexandre lui-même, dit'Ûn, aurait procédé au tracé de ces murs, et la craie n'ayant pas été en qUllntité suffisante, il aurait donné l'ordre d'employer la farine destinée à l'approvisionnement des soldats. De nombreux oiseaux accourus de toutes pMIS se jetèrent sur cefte pâture et la farine ne tarda pas il disparaître; ce qui fut interprété de bon augure pour la prosp6rité de la ville. La traditioll littéraire a insisté al'ec une complaisance extrême sur ces détails fantaisistes, et pnr comre elle ne nous a pas transmis des renseignements exacts sur les dimensions, l'étendue, la forme, le tracé de ces murs. Tacire' (Hist. IV, 83) attribue la construction de l'enceinte à Ptolémée 1er , D'autres historiens se sont bornés 11 parler des murs seulement lorsqu'ils ont eu l'occasion de (nire nllusion 11 l'un ou 11 rautre des sièges que la ville eut à subir. Il semble cel"tain que les murs d'enceinte d'Alexandrie étaient plus étendus que ceux des 3Ulres villes grecques, à l'exclusion de Syracuse et d'Athènes ('J, l') n&I.OCJ<, DÜ p. t 8J-84.

DçvIHkt~u,,& rlç~ K~lrchiseh-r/Jm;$Chç"

IVe/l, Leipzig, ,886.


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D'après Quime.curce l'enceinte aurait mesuré 80 stades; d'après Pline 1S lieues ou l:lo stades j d'après une notice de l'époque lardh-c des empereurs, 16360 pas. Strtbon donne comme longueur de la "iIle 30 stades i Etienne de Brzanee H stldes; Diodore 40 slades. Comme largeur Strabon donne 7 à 8 siades

j Étienne de Byunec 8 stades. (Le stade niait lBS mètres environ}. D"après Mahmoud El-Falaki les vrais chiffres $Ont pour l'enceinte '5800 m.; pour la longueur S090, et pour la largeur de Il sn il 2250 m., mllis le plus souvent 1700. ~s difiérencs chiffres, qui reurent sc !":lpponcr il des époques variées, peuvent être accepcés sous réserve d'approximation. MlIhmoud EI·Falaki a dessiné le premier un tracé de l'enceinte ptolém:lYque. Il sernit cependant téméraire d'sffirmer que ce trocé est le vrai, comme il le serait d'affirmer le contraire. Il y a lieu cependant d·ob· server que les fondations, larges de cinq mètres et construites en moellons et mortier, composé de chaux et de briques pilées, découl·ertes par EI-F.laki derrière le Cap Lokhias, peuvenl difficilemenl remonter à la fin du IVm~ ou au commencement du III mc siècle avant loCh. Elles pourraient être beaucoup plus récentes. De plus ces fondations se continuent d·une façon certlline sur une longueur de 3000 mètres seulement. Au..iJelâ, jusqu'à une dis!lnce de "l kilomètres, les fouilles om élé continuées d:Jns les décombres, ce qui n·a pu permis de les éludier de près. Pour les autres 700 mètres, ce tracé a eu pour base les racontan des chercheurs de pierres. Au.(lelâ de 13 mosquée de Hadra, les fouilles, devenues très difficiles, ont été conduites sur huit sections très éloignées les unes des autres. Elles n·ont donné de résultats que dans cinq sections, et EI-Falaki lui-même avoue que, por la composition, le mortier diffère un peu de celui de Ill. pMlÎe découverte en premier lieu. Pour le reste • les fouilles ont été complètement inexécutables', et le dessin du mur sur la carte a été achevé d'lIprès la configuration du sol Tout en admettant que le tracé d'EI·Falaki suit plu~ ou moins approximativement le tracé réel de l'époque ptolémaYque (mais il est problable qu'il reunit le Iracé de deux époques différenles), il faut avouer que les éléments d'après lesquels il Il été fair som assez incertains. BonÎ croit que les rivages du Grand Pori në!liem pas protégés p3r des œuvres de défense, à l'exceplion du fort de l'Heptastlde et des lourelles du Pharos. D'autre pari, il pense que le c6té oriental de la ville, à l'uemple de Carthage, devait être défendu par trois murailles à deux élages. Chaque muraille élail protégée par une chnine de tours, el il ajoute: • Puisque la ville était baignée par le lac Maréotis, il est proba.ble qu il n'y avait


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qu'un simple rempart IIvec les tourelles d'usage ". Du côté de l'Occidct1t, il y aurait eu comme à j'Orient la triple muraille. TCUl cela eSI possible, mais les IIrguments avancés ne permettent pas d'y voir autre chose qu'une simple hypothèse. Je ne pense pas non plus que celle hypothèse puisse être appuyée pnr un passage de Sujuti inconnu de Boni et cité par Ibn-elHakim. Sujmi écrit: « Alexandrie éÜit formée de trois villes, l'une à côté de l'autre et chacune avec sa propre enceinte. Le tout était renfermé dans une :lutre enceinte fortitiée ". Ce lexte, en dehors des doutes qu'il soulève pllr sa précision même, désigne probablement les trois grandes divisions de la ville: le qu:utier égyptien, le quartier gréco-romain ct le quartier juif. Abdallah ibn Zm'if raconte qu'il y avait sept forteresses et sept fossés. Jean de Nikiou dit que. la ville était entourée d'une longue enceinte de murs fortifiés par des tours nombreuses, b:îties sur le bord du fleuve et le long de la sinuosité du rivage de la mer, de telle sorte que de ce côté et de l'autre elle était entourée par l'eau _. Il est probable que l'enceinte dont parle Jean de Ni· kiou n'esl pas ln même que celle de l'époque des Lagides, mais le type de fonifiClllion était peut-être le même. En tout cas, de ce passage il résulte que les plans d'El·Falnki et de Botli laissent un espace trOp considérable entre l'enceinte et le canal. Les fortifications qui ont cxcité l'admiration des voyageurs du Moycn· Age (von Suchem, Abrey Stewart, Bernard von Breydenbacb, Cyriaque d'Ancône etc.) ét3ient certainement les murs bâtis par les Arabes au commencement du IXme sièck Ce qui est certain, c'est que les fortifiClitions d'Alexandrie Ont été de toul temps très solides, car la ville fut presque toujours imprenable. Antiochos le Grand, roi de Syrie (pour ne rappeler lJue les sièges les plus célèbres), dut se retirer (rHs/ra tentatis moenibus (14 av. J,-Ch.). Dioclétien (29S-6 ap. J.-Ch.) emploYIl huit mois pour s'en emparer. Chosroès (609 up. J.-Ch.) et Anwou (643 ap. J.·Ch.) durent recourir à la trahison pour en frnnchir l'enceinte. En l'ésumé ce que nous savons des fortifications d'Alexandrie se réduit à très peu de chose: 1. Alexandrie Il eu. depuis sa fondation, une enceinte de murs dont la longueur maxima pourrllît être évaluée il ! 5 kilomètres environ. 2. Cette enceinte éwit fortifiée par des tours très peu élOignées les unes des atllres. 3. I.e tracé de ces murs du côté nord·est devait longer III côte jusqu'au-delà du Cap Lokhias ct se diriger ensuite vers le Canal.


6, Le tracé d'EI-Falaki f"OUiSe trop loin la ligne orientale des forrific:l.tions. En lout cu ce tracé laisse un espace lrop consi· dérable entre l'enceinte et le Call31 (Diodore li, 52; Jean de ikiou, p. ;2). ' 4. L'enceinte a élé refaite au deuxième siècle par les empereurs Hadrien et Antonin. 5· D'autres modifie_lions p:trtielles ont eu lieu au troisième siicle. 6. L'cnceinle anlbe due du commencement du IXmc siède. Les rues. - La découverte la plus importante de Mll.hmoud EI'Fnlnki est celle des rues de l'antique Alexandrie. D'après ses fouilles Mahrnoud EI·Flllnki a dressé un pilln de 1'3ncienne ville, ~IAns lequel les rues s'entrecoupent toutes il angle droit, de rll~on :l foriller une sorte de grille. • rai découvert dans la ville d'Alexandrie, par le moyen des fouilles, onze rues principales pavées qui Ill. tfllversent en largeur, Ct sept pavées qui la traversent en longueur... La rue mitoyenne des sept rues longitudinales est 1:'1 rue Canopique ... les pieras du pa"age SOnl rertout les mêmes i ce sont des blocs noirs ou grisâtres d'une \'ingl:'line de cemimètres d'épaisseur sur une longueur et une largeur qui aV:'Iient de 30 à SO centimètres •. Mr. Hogarth exprime le doute le plus formel au sujet de cene carte rectangulaire de la ville; et si le prof. Noack peut lI$$urer que ses fouilles (assez restreinles d'ailleurs, dll.ns une p-1nie du Bruchion) om confinné en général le pilln des rues dressé par Mahmoud, il doit toutefois rectifier les résullats de celui-ci sur plusÎeurs points. Il faut nvant tout observer que le pav(\ge découvert p:1r EI·Falllki n"lIppartellllit pllS à l'ilge ptolé· maYque mais :1 l'époque romaine. Partout où ce paVllgc a pu êtro.: obsel'l·é. on Il trouvé qu'il reposait sur plusieurs couches de décombres et ces décombres ne se trouvem pas seulemcllI dcs deux. cotés de III rue, IIÎnsi que les a vus le prof. Noack, mais aussi au-dessous du pavage, comme il a été constaté en ;:el1ains endroits ()Ilr Hogarth et, en d'aulres, par moi-même. Ce qui signifie que les rues de l'époque romaine n'ont pas loutes conoerve la diaction et le tracé qu'elles ll.vaient sur le plan de Dinocrate. Il en résulte donc qu'en admenant même comme parfaitement exact le plan dressé par El· Falaki, on ne pourl'1lit pas l'accepter sans résen·es pour l'époque prérom3ine. Ën outre, il y aurait lieu d'obser\·er que les rues longitudinales, par exemple, ont elé prolongées arbilrairement rl:\r EI·Falaki. et cela du côté Est, jusqu'à la ligne qui d'aprè.s lui m:J.rqullit i"enceinle fortifiée. Il a en effet déclaré qu'il n'a pas trouvé de traces du p~\\'age de la rue Canopique à 4 SS metres


de l'enceinte arabe, tandis que sur le plan le prolongement de la rue Canopique, au·delà de cette enceinte, mesure r 400 mètres. EI-Folaki afJlrme, il est vrai, que le pal'age a été enlevé du temps de l\IohameJ-Ali, lorsqu'on n arrangé la rue moderne; mais on peu! douter de l'exactitude de ce détail, et voici pourquoi. Les tral'aux de terrassement entrepris pour la construction du nou\'eau quai au port Est, ont fait &iparaître toutes les collines qui existnient entre le cimetière juif, la plage de Chatby et le faubourg appelé Camp de César: durant ces travaux on a trouvé de nombreux vestiges du pavage des rues décrites par EI-Falaki jusqu'à la hauteur du club gymnllstique • i\lilon .; mais aucune trnee de rues n'a élé découverte plus au Nord el plus à l'Est de cette ligne qui correspond à peu près à la rue R. :2. Ceci pourrait signifier que la rue L, 4 par exemple n'aurait pas dO êlre prolongée sur le plan au-delà du S:lnton Sidi el·Chatby. Ceci me paraît exact d'aulre part, car cette rue aurait dù alors traverser la section la plus orientale de la né· cropole à ciel ouvert, qui remonte à lu haute époque ptolémai'que. Sur toute cette esplanade nous avons rencontré très rarement des traces de maisons isolées, tandis que les cimetières éwient très ft·équems. On pourrait en dire autant des collines situées entre les cimetières européens et le faubourg de l'Ibrahimieh. Je crois même que le jour où J'on nivellera ces collines il sera très difficile de découvrir des traces de pavage il l'Est de la rue R. 2. S'il en est ainsi, on pourra ne pas attribuer aux tra· vaux de l\lohlimed-AIî J'enlèvement du pavage dans la section orientale de la rue C:mopique, et on sera llmené à croire que ce pavage n'a jamais existé au-delà du dernier point où El-Falalli a eu la possibilité de l'observer. D'ailleurs la roUle moderne d'Aboukir, SUl' le parcours en question, n'est pas bordée de collines de détritus; elle s'ouvre au contraire un passage à travers le rocher naturel; et ainsi l'ancienne rue aurait élé, sur une partie de son étendue, encaissée, à une profondeur considérahle, entre deux parois nues du rocher. Elle n'aurait donc pas été bordée de constructions et aurait eu un niveau assez différent de celui des rues et des maIsons avoisinantes. Est·ce admissible pOur la rue principale de l'ancienne Alexandrie f Donc, s'il es! permis de tire!' une conclusion de ces observations, le tracé des rues longitudinales du plan dressé par EI·Falaki devrait êlre raccourci de quelques centaines de mètres dans la section orientale, La rneCanopique constilue l'épine dorsale du systèmed'El-Falaki.


63 Elle correspond, d':lprès lui, 11 ln Charn Bab Charki de nos jours (rues Roselle et Sidi Mctwalli). Celte iùentification a été généralement acceptée. Boni est d'opinion contraire. II ne croÎt pas que la rue découverte Je long du tracé de la rue Rosette, corresponde à la rue Canopique. Il place celle-ci plus au Sud et l'identifie avec la rue L. 3 d'El-FI11aki .• Le nom de Canopique donné 11 cene grande artère nous apprend qu'clle était, de toules les artères longitudinales de Néapolis, la plus rapprochée du ("aolll Canopique. L'al'cnue de Porte Roselle n'est aucunement au milieu de ln ville ancienne puisqu'il en y avait d'autres moins éloignées qu'elle du point d'embarquement du canal _, Il n'est pas nécessaire de démontrer la faiblesse de ces nrguments: il sont basés sur cette supposition que la rue CaIlopique tirait son nom de la proximité du canal. Or cette sup' position est probablement erronée, et il est plus naturel de penser que cette rue a tiré son nom de Canope, son axe étnnt à peu près dans la direction de cene ville. C'est ainsi que de nos jours, le prolongement de la rue Ro,ette s'appelle rue d'Aboukir, D'autre part, s'il est vrai, ainsi que nous le laisse entendre la tradition littéraire, que la rue Canopique traversait le centre de la ville, ce centre, d'après nos connaissances actuelles, doit être cherché de préférence le long du tracé de la rue Ro· selle, où l'on a découvert des monuments asse;,; remarquables, et non au sud de KOnHd-Dik, ù Moharrem Bey, Les objections de Hogarth me semblent plus sérieuses. En effet, faisant allusion nux sondages qu'il a pratiqués au nord et au sud de l'avenue de Rosene, et se basant sur l'alignement des murs mis à découvert, il conclut c thnt in Ihis central region nt least, the ancÎen! to\Vn \Vas built very far from the lines of the modern, nnd that the axis of the old Canopic Street must vary much at this point from that of the Boulevard de Rosette the [ormel' must have read about Z30~, the latter reads z60~

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Les fouilles de Hogarth, à la vérité, n'ont pas eu assez d'extension pour nous permettre d'accepter sa conclusion sans réserve, Il est bien probable que l'axe de l'ancienne rue différait quelque peu de celui de la rue moderne, toutefois il me parait hors de doute que l'avenue Canopique n'était pas trop éloignée de la rue Rosette de nos jours, et qu'elle coïncidait avec celle·ci sur une pnrtie de son parcours, Des témoins oculnires ont souvent nffirmé avoir vu en diffé· rents endroits, et moi·même j'ai obseTl'é, des colonnes rangées, soit nu nord, soit au sud de la rue Rosette, D'autre part il est


64 évident que cette fue del'ait traverser le centre de la ville, et

ce centre doit être cherché, je crois, d3ns le triangle compris entre le théâtre Zizinia, ln mosquée Nâbi Dunial et la Bourse Toussoun. C'est là que del'ait passer la gr:mde rue transversale. EI'Falaki pensait, par contre, que la grandt! rue transversale était celle marquée sur son plan R. J. « Elle sort du cap Lol,hias sur lequel il y uvait un palais royal, passe tout près du port réservé aux bateaux privés des rois, de l'arsenal royal, et se termine il un autre port sur le canal, port dont j'ai dé· couvert les quais à [30 mètres des murs d'enceinte, ds-à·vis ,fun pont probablement antique '. Il a ajouté des détails qui confirmeraient son identification si les recherches méthodiques que Nonck a faites le long de celle nie n'avaient détruit celte thèsc. • Un aqueduc souterrain, dit EI-Falaki, la borde du côt.:! de l'est et conduit l'cau du canal au pn!:lis ct Cil ville pour en alimenter les cÎternes. Un égout peu profond et destiné :lUX écoulements des e:lUX sllles la borde de l'autre côté. Cette rue présente une particulllrité qui la distingue de [Qutes les autres rues: outre la double Inrgeur qu'elle partage en commun nvec la rue Cnnn· pique, elle se compose de deux chaussées de même niveau et d'égale largeur, mnis rune qui est à l'est, eSl pavée, et l'autre est en maçonnerie, composée de chaux, de terre, de petits cailloux et de petits mOl·..· eaux de moellons. Entre ces deu", chaus' sées, suivant l'nxe de ln rue, est un petit espace large d'environ un mètre et rempli simplement de terre végétale, ce qui me fait croire qu'il y aVllit là une rangée d'arbres, qui ln partageait en deux chaussées; l'une p:wée probnblemem destinée aux voitures, l'autre aux cavaliers '. (v. EI·Falnki. p. 23)' Mais les recherches minutieuses et méthodiques faites par Nonck {o. c"p. 234-237} sur le tracé de cette rue l'ont obliflé à conclure qu'une concordance entre les résu!tllts par lui obtenus et les données d'EI-Falaki es! tout II fait impossible, car il faut renoncer à la rungée d'arbres. Ce n'est pM ici le lieu d'entrer dans d'autres détails. Nous nous sommes contentés de montrer que les raisons d'identifier la gmnde rue tl~nsl'ersale avec ln rue R. 1 ne sont pas très solides, D'ailleurs la rue R. 1 d'El-Falaki est trop éloignée du centre probable de ln ville antique. Aux considérations que nous ::lVons exposées à propos du mur d'enceinte et de la longueur de la grande rue longitudinale, il faut ajouter ce fait indiscutable qu'audelà de la ligne orientale des parcs nord actuels, on a découvert des traces fréquentes de nécropoles, mais peu de ruines d'habitations, et, quand on en a trouvé. elles étaient à un ni· veau bien supérieur à celui des ruines de l'intérieur de la ville,


65 Il n'y lll'ait dans tous les cas aucune trace d'édifices de quelque importance. Cela me [:lit croire 'Ille la R. J se trouvait plut6t l'ers les limites orientales que vers le centre de ln ville, Par contre, il y li. lieu d'observer que la grande statue de Marc-Auri::le (,','Jusée, salle 12) ainsi que d'autres monuments en marbre, SOnt sortis des fondations du théâtre Zizinia; que la grande stalue hellénistique d' HerCllle Il été découverte dans le sous-sol de ln maison BOllstrOS; qu't:n face du Zizinill, en creus:mt les fondations de la lll:lison Lironti, on a mis à jour un socle en marbre portant une inscription en l'honneur de l'empereur Valentinien; qu'un peu plus loin, on avait découvert le bloc de granit qui devuit renfermer les œuvres de Dioscoride, et dans lequel on a voulu reconnaître une épave de la Bibliothèque d'Alexandrie, et qu'enfin sous la Bourse Toussoun on a découvert les restes d'un grand temple dédié il Osorapis, datant de l'époque de Ptolémée IV. Ces indices sont assez significatifs à mon avis. C'est dans ces parages qu'on doit chercher le centre de la ville ancienne, et en conséquence on peut dire que la grande rue tranSl'ervale passail dans ces environs. Elle ne devait pas être Irès éloignée de la ruC Nâbi Danial, sans se confondre avec elle tout il fait; son axe se rnpprochait peut·être davantage de ln direction nord·sud. En résumé on peut fixer les points sllivants: Le sysfème de rues établi par Mahmoud El-Fnlaki doit correspondre il peu près, et dans ses grandes lignes, au système de rues de la vîlle ancienne. le plan qu'il en a dressé peut être nccepté comme approximatif, en faisant surtout des réserves pour la longueur des rues vers l'est el pour la position el 111 direction de lu grande rue transversale. La Côte et les Ports. - Nous avons déFI signalé que le profil de la côte nlexandrine n'est pas tel qu'il était il y a vingt-deux siècles, En effet il est aisé de COnstater, depuis Ramleh jusqu'au i\lex, que la lller a beaucoup gngné sur ln terre. En parcourant la côte, on observe à tout instnnt que des tOmhes, des constructions, des quais sont aujourd'hui submergés sous les eaux. On sait que ln côte, (lvant la fondation de la ville, .était sépnrée de l'île de Pharos par un bras de mer, et qu~ la J.0nclion eotre le continent ct l'Île s'est faite au moyen d une Jetée ou digue d'Une longueur de sept stades (d'où le nom d'Hepta· stade, 1200 mètres eOI,iron). En conséquence, l'aspect de la côte et de la ville anciennes était tout 1:1 fait différent de celui de la côle et de lu ville modernes. Le noul'euu quai en face du Portus maC'tllS a repoussé III


mer à la limite qu'elle devait avoir, à peu de chose près, dans l'antiquité, jusqu'à la hauteur de la nouvelle maison Yéhia (en fnce de la Gare de Ramleh), mais à partir de cet endroit la côte s'éloignait considérablement du profil nctuel. Suivant la ligne extérieure des mnisons qui longent au nord le Boulevard de Ramleh, elle se dirigeait l'ers le sud-ouest, 11 la hauteur de l'ancien passage Adib (aujourd'hui rue Centrale), pour cominuer 11 travers la place Slo-Catherine et celle de la Paille, et aboutir aux envil'ons de la Douane, en passant près du fort Caffarelli. Ainsi donc, remplacement occupé par la ville turque (Place Mohllmed-Ali, Quartier du Midan, Quartier de ln l\'1arine) n été gagné sut' ln mer, des deux côtés de l'ancien Heptnstllde. Celui-ci devait prendre son point de départ une centaine de mètres au nord·est de Kom-el·Nadoura (fort Ca!farellî, oÙ sont les signaux du POrt) pour se diriger en ligne droite vers l'extrémité sud de l'île de Pharos, à la hauteur de l'Arsenal actuel. Par suite Je la construction de l'HeptastaJe, deux ports se sont formés: le port oriental (Mira~ A'J"j", i\lagnus Ponus) qlli était le plus important chez les nnciens, et le port d'Eunostos correspondant au port moderne. Deux passages étaient ménagés dans l'Heptastllde pour éTablîr une communication rapide et directe entre les deux ports. Ces pass!lges étaient placé~ non loin des extrémités de la digue. Les deux ouvertures, que nou~ devons supposer enjambées par un pont soutenu par de hautes colonnes, étaient, du moins 11 l'époque de César, gardées par deux forts. Le Magnus POl'tUS dont l'entrée était, paraît-il, très difficile, ét:lit entouré de superbes édifices. Ici je me bornerai à noter qu'une jetée partant du cap Lokhias protégeait le port contre les courants et les vents du nord, tandis que du côté opposé, l'île de Pharos offrait une protection naturelle. A l'extrémité de celle-ci, tout près de l'entrée du port, s'élevait la tour lumineuse du même nom (Pharos). Une île, Antirrhodos, probablement ainsi nommée à cause de sa forme, était au milieu du port, vers le s\ld·est. l.es jours de calme parfait on peut en entrevoir la silhouette sous les eaux. Une maison royale avait été construite sur celte île. A la pointe uu promontoire Lokhias, était un petit port intérieur, réservé à l'usage particulier de la famille royale. Un promolltoire se prolongeait dnns le port, presque en face de la gare actuelle de Ramleh. A l'extrémité de ee promontoÎre Marc Antoine avait fait bâtir le Timoniutll, sorte d'ermitage philosophique, où il se retirait de temps en temps. Le port d'Eu-


67 noslos s'est vu de plus en plus utilisé depuis la basse époque impériale, tanùis que le grand pOr! fut peu à peu délaissé. Le pl'emier del'nit avoir son entrée à l'ouest de la pointe oc· cidentale de Ille de Pharos (Ras-el-Tin), sur laquelle était un temple de Poseidon (.). A l'intérieur de l'Eunostos existait un petit port artificiel ferm6 de tous les côtés, 'i ""pw'Ô<;, la boîte, le coffre. Ua canal n:lvi· gable le reliait nu lac Mareotis. Les historiens pensent que le nom d'Eunostos tire son origine d'Eunostos, roi de Soloi, beaufils de Ptolémée SOler; d'nutres croient tout simplement qu'il

signifie le Port du

bOIl

re/our.

Le Canal, - Le Canal, qui alimentait d'eau douce Alexandrie et qui constituuit la route ~ommerciale avec l'intérieur du pays, dérivait de la branche cunopique du Nil à Schedia, à environ 27 kilomètres d'Alexandrie. Ce canal 5uivnit à peu de chose près le tracé du canal Mahmoudieh actuel. Non loin de Hugar cl· Nawatich il se divisllit en deux branches, dont l'une sc dirigeait vers Canope parallèlement à la côte ct J'autre continuait vers Alexandrie. On admet généralement que ce canal contournait la ville du côté sud et allait deboucher dans l'Eunostos, au fond du bassin Kihatos. A mon nvis (.) celte supposition n'est pas exacte, car à l'époque greco-romaine la ville gravirait vers le Miyu, A'pl/", et il est tout naturel de penser que la branche la plus importante du canal allait se Jéverser dans cc port, Strabon ne dit pas d'ailleurs que le cmlal de Schedia Moonchait dans l'Eunostos ou dans le Kibotos. Je trouve au contraire que son silence à ce sujet est significatif. Il dit simplement ce qui suit: • UII canal navigable débouche à J'intérieur de ce bassin ct Je met en communiC:ltion directe avec le l\Iareotis '. Par contre un document_nous prouve qu'un c:lnal tral'ersaÎl ln Neapolis encore à la. fin du qUlmième siècle :lp, J,·Ch, Il s'agit d'un contrat passé à Hermoupolis (Haute Egyptc): le propriélaire d'un bateau se charge de transporter à Alexandrie et de déch~rger dans les greniers de la Neapolis une cargaison de blé. PUIsque la Neapolis élait justement le qu:lrtier situé sur le Portus Mllg~us, il faut admeltre qu'un canai traversait ln p!lrtie orientale de la VIlle. (1) :".1. J<>nd.L a Meouv." au Gord u ~ 1'0,,"1 d. l'Il. d. P~ato. un ll"rand porI dOfl' lu j..ét••ont aClu.lIem.nl .ubmergé". Il parait qu OU lia dolt pu 1. eon/ondre avOc 10 pcllt port au Gord d. 1'110, don' part. César. Le~ roeh.rche. do M, Jon<lOI n'6tanL pa. oncor. acbov6c., il faut .0 I>o'.. er ~ le. Ilgo.. der ....n. en diacn.er 10. ré.ullal',

(.) Cfr, le plan dr ...é pot Si.glln danl loquel on ,",olt un canal qui débau_ ch. dao. 10 gnGd port.


68 Cela est d'ailleurs l'l'ai, même pOUl' l'époque byzantine, ainsi que nous \'l1rrrenu un papyrus découvert dUlls la Haute Egyptc et publié par J. Maspero (v. Pap. Byz" l. Il, 2, p. '32). Un canll[ provenant de Schedia, ou tout ;lU moins Ul1 bras de l'ancien canal, agrllndi ct amélioré, Il dû être amené, vers l'an 40 de l'empereur Auguste, jusqu'à l'EullOSlos ou le Kibotos. Deux inscriptions identiques datées de l(}oll nr. J.-Ch. nous apprennent qu'Auguste ./lumNl Sebastoll a Schedia ilfriuxif ul per se lolo oppido fil/eret" Une de ces deux inscriptions est gravée sur une colonne en calcaire nummulitique mise il jour en creusant les fondations du tribunal indigl:ne dans la rue Boctori, tout près de l'ancien Kibotos. . Le chemin que le cnnul principal J'Alexandrie parcourait dans la banlieue, et surtout la branche reliant la ville à Canope, était célèbre pm son agrément. De beaux jardins bordaient les deux rives (inter viridia ab fI/roque lafere) i chaque jardin était entouré d'un mur d'enceinte et les riches Alexandrins qui en étaient les propriétaires y avnient aussi leurs tombes de f:lmille. La branche canopique du canal devait se détacher du canal provenant de Schediü à hauteur de la localité appe1<!e aujourd'hui Hngar-el·Nawlltiah (la pierre des marins) qui doit correspondre à la nbgu. ou Pefrae des nncïens. Toute ln cnmpagne alexandrine était sillonnée de cunfmx secondnires qui divisaient le territoire en une quantité d'ilolS; on y rencontrait fréquemment des villages, dont les noms nous ont été rél'élés soit par [es papyrus d'Abousir·el·:\Ielek, soit par des inscriptions (village d'Arsinoé i village de Bérénice; village des Syriens; village des Antiochiens).

Les Citernes, ~ L'eau potable, do,lt s'alimentait la ville, était presque emièrement puisée au canal et conservée dans les nombreuses citernes, dom Je sous-sol d'Alexandrie était pourvu. L'inscription de l'an 40 d'Auguste, mentionnée plus haut, nous apprend que cet empereur fit exécuter des travaux pour fournir à toute la ville de l"ellu douce, mais nous savons que déjà il l'époque de César les ,,lternes étnient nombreuses il Alextlndrie (Alt.l'al/dria est fere fo/a sujfQssa speCIIsqlte !label ail Njl/lll~ pertinentes, quibus aqlla i" prh·alas dOlJllls itldJfcilur). Ces citernes élllient donc alimentées par des canalisations souterraines en communication avec ln branche du fleuve. Il y aVilit aussi de nombreuses citernes isolées. On les remplissait au moyen de machines montées sur de grands puits..reliés avec la branche la plus voisine d'un des cnnaux souterrains A J'époque arabe leur nombre était tellement élevé que, d'nprès


Makrizi, les constructions d'Alexandrie reposaient sur des voûtes formant des ponts il arcades, sous lesquelles des Clwaliers armés de lances passaient à l'aise et !;Iisaient sous terre le tour de la ville, • C'est une chose l'l'aiment admirable que le nombre, la cnpacité et la mngnificence de ces réservoirs j cc sont de superhes j)Oi'tigues éJe\'és les uns sur les autres et nussi élégamment dessinés que solidement bôtis '. A l'époque de l'expédition française il y (wait encore 308 citernes en usage. Mahmoud EH'~alaki en ccnnaissait 700 en 1871, et plusieurs d'entre elles nvaient deux ou trois étages reposant à l'aide d'nrceaux sur des .;olonnes en granit rouge ou quelquefois en marbre. Aujourd'hui, ~ cause des innombrables constructions de la ville moderne, la plus grnnde partie de ces citernes a été sacrifiée, mais plusieurs existent encore, et le Service des Antiquités a pu en sauver une à trois étages. La citerne el.Nabih, accessible au public, se troul'e dans la partie est des jardins de la Rue d'Alle· magne. On peut reconnaître pOl' les mntériaux employés dans la construction l'époque approximative à laquelle une çiterne re· monte. Si, par ex cm [lIe, on y trouve beaucoup de chapiteaux chrétiens, on peut affirmer qu'elle ('st postérieure li l'époque ramai· ne, et très probablement refaite ou remaniée il l'époque arabe. Dans leur état actuel, bien que leur origine soit en général beau· coup plus ancienne, on classe les citernes alexandrines, parmi les monuments de l'art arabe. DIBLIQGHAPHIE. -

SA'''T·G" .. ,S, o. c.; MA''''OUO E'._I'ALAlU,

Ü.

c"

p. 29'.t oplv.; B01"1"', Les c1lulI's d'Alex. d.no Brrll. Soc. A,·d,. dA/ex., l. p. '5 et ou;~_; S1"RZYOO""K', Die ZislU"'" UO" AlIX. dan. IlJ·z. Znts.hr/fl, IV, p, 9',

Les Nécropoles, - D'après la configuration du terr.:Ün sur lequel Alexandrie a été bâtie, des cimetières devaient inédta.· blement surgir du côté orienta.! et du côté occidental de la ville. Strabon signale une seule ville des morts, le faubourg occidental, la. ,·t",[>J.'-T(l.('Ç, mot qui désigne aujourd'hui (out vnste hypogée, tout vaste cimetière, mais qui il l'origine désignait uniquement l'ensemble des cimetières situés à l'ouest d'Alexandrie, Cepen_ dant les fouillcs entreprises depuis la seconde moitié du XIXme siècle dans les faubourgs orientaux, Ollt amené la découverte de nombreux et vastes cimetières datant de la plus haute époque ptolérmù·que. Probablement les cimctières de l'est étaient quelque peu délais~és à la fin du prcmier siècle av, J.-Ch., et Strabon a été frappé par ln momification Gui devait être exclusivement en


uS:lge dans la nécropole de l'ouest, En résumé je crois pol.ll'oir exposer les conclusions suivantes: 1) Depuis la fondation d'Alexandrie, de \',lstes nécropoles se sont formées, !:Int li l'est qu'à l'ouest de la ville. z) A l'âge ptolémaïque, on a enterré dans la nécropole orientale presque exclusivement les Grecs et les étrangers; dans la nécropole ,occidentale quelques Grecs et étrangers, mais surtout des Egyptiens, 3) A la fin de l'lige ptolémaïque et à l'époque romaine, on a conlÎnué li enterrer les morts dans les faubourgs de l'e~l, mais en proportion beaucoup moindre que dans le faubourg de l'ouest, 4} Le procédé de la momification était exclusil'ement employé dans la nécropole de l'ouest.

Fig.

Il.

Les cimetières retroul'és il Alexandrie peul'ent être classés en ,leux catégories principales: cimetières il ciel ou,'ert, cimetières ~outerrains, Les premiers sont constitués par une zone de terl'nin parsemé de fosses à fleur de terre; ces fosses sont surmontées soit d'un pelit monument en pierre, soit d'un tumulus de terre et. de sable. Une stèle peinte ou sculptée en relief, souvent avec inscription, permettait d'identifier les cadanes. Les cimetières souterrains, par exemple celui de Kom-el-Chougafa, étaient constitués par toute une série de couloirs, chambres, nich1!s, creusés d:ms le rocher. Le plan de ces hypogées était plus ou moins compliqué (il pouvait comprendr..: jusqu'à trois étages superposés), scIon que la tombe était destinée il un individu, à une famille ou à une corporation. La maison des morts reproduisait dans son plan et dans les éléments de Sil construction la maiSOll des


7' La tOmbe souterraine de Chruby est très instructive il cet effet. En ce qui concerne le procédé d'enterrement, les indi· gènes ont continué à préférer la momification i les Grecs et les étrangers ont Indifféremment em· ployé le procédé de l'inhumation ou celuI de ln crémation. l.es chrétiens jusqu'à la fin du IV"'· siècle n'ont pns considéré la mamifiCiltion comme contraire à la nouvelle r.!ligion, mais à partir de l'emp~reur Théodo,e, ih Ont toujours inhumé leurs mOrh. Que le mort fût momifié ou inhumé, on le dépo,ait ,Olt dans une fosse à ciel ouvert, soit sur Fig. ". un lit funéraire, soit dans un sarcophage en forme de lit, soit dans un vrai sarcophage (fig. Il) (en marbre, en granit, en terre cuite, en plomb, en bois), soit dans une cellule creu,ée horizontalement sur les parois de la tombe. La cellule a donné naissance au locltlfls plus pefÎt el il section carrée, Les lOCI/li étaient creusés l'un à côté '.le l'autre, en plusieurs rayons superposés. Sur la dalle qui fermail la cellule ou le {om[lls, on peigna il en couleur rouge, bleue et noire, soit une porte et une inscription indiquant le nom du défunt, soit une simple inscription. Quand on incinérait le mort, les cendres étaienl recueillies dans une urne qui avail géné~ ra\emem la forme d'une h}'dric (vase à trois anses, haut presque toujours d'environ 0 m. 40 cm.) (fig. 1Z-13). L'hydrie était quelquefois déposée à côté d'un ca· davre inhumé, plus souvent ren· fermée dans une petite niche ad vil/ali/s.

Fig. '3'

hoc.


7'

Montes Teslac:el. - Presque tout le territoire de la partie orientale de la ville, ainsi qoe les quaniers de illohllrrem Bey, Kom-el-ehougafa (la colline nux tessons), et les fauOourgs de Hadra et de l'lbrahimieh étaient couverts de collines formées d'amoncellements de morceaux de poteries (les MOI/les lfslacei des Romains, les ><~!J<ÎI"a des GI'ces). Néroutsos estimait que ces collines de tessons étaient en rapport direct avec les sépultures. • Non seulement on se servait des amphores pour enfermer les cendres ou les ossements des morts des basses classes, mais on y mettllit des prOl'isions destinées aux repas funèbres, el comme il eût été d'un lâchcux augure de rapporter chez soi les vases qui avaient été employés à cet usage, on les brisait sur le Heu même de la sépulture '. Il faut chercher ailleurs que dans les usnges funèbres l'origine des mOllles tes!acei. Personne n'ignore que dans l'antiquité la terre cuite était la matière qu'on employait le plus souvent pour toute sorte de vases nécessaires aux besoins de la vie. Presq\le tout~ ln vaissent de cuisine était en terre cuite j en terre cuite étaient les vases pour les liquides ou les denrées alimentaires; en terre cuite les récipients pour le commerçe d'exportation du vio, de l'huile, du hlé; en terre cuite également les lampes ainsi que les innombrables statucltes \"Otives ct décorntives; les jmTes servaient mênlc à renfermer les papyrus, etc. Tout m\vire arril'ant dans un port de la Médi· ternmée ou de la mcr Noire, avait à son bord des millicrs de vases et ,j'autres objets en terre cuite. Tl est facile d'imaginer quelle quantité énorme de vases devait sc casser chaque jour dans une ville telle qu'Alexandrie. Cette masse de tessons, mélangés aux détritus fournis par la vie ménagère, était transportée en dehors de la ville; et là, s'il n'y avait pas de bas·fonds 11 comhler, elle formait, en peu de to::mps, toute une série de collines. On cOlnprend aisément conl' bien ces monticules del'inrent nombreux et considérables au bout de plusieurs siècles; on comprend aussi que l'extraction du chakf dont on fabrique le béton pour la solidification des rues ct les fondations des maisons, bien que commencée depuis le début du XIX me siècle, ne les ait pas encor.:! épuisés.


73

DE NICOPOLIS A NECROPOLIS

Après avoir résumé les résultats les plus probables relatifs à la topographie générale, nous nIIons parcourir en détail le territoire de ['ancienne Alexandrie, depuis les faubourgs de ['est jusqu'à l'immense ville dts lIIorls signalée par Slnbon à l'ouest. C'est seulement à la fin de l'~poque plolémalque que 1e centre de population désigné sous le nom de Nikopolis s'est formé il ]0 stades d'Alexandrie, sur le bord de la mer. Cc faubourg était devenu presque aussi important qu'une ville à ['é· poque de Slrabon. L'empereur Auguste avait fait beaucoup poUf l'embellissement de cette localité. quO il aurait appelée Nikopolis ell souvenir de sa victoire sur Marc Antoine. Nikopolis doit être placée à Bulkeley, sur les collines, au bord de la mer, cOIre Mustapha Pacha et Glymenopoulo. Sur run des petits promontoires qui, dans cene panie de la CÔle,.se prolongent vers 1. mer, existaient jusqu'à ces demieres années trois colonnes et d'autres ruines appartenant à un petit temple tétrastyle d'ordre dorique, Ces ruines uaient été relevées, il y a un demi-siède, par Colonna-eeccaldi, qui les av.it identifiées à tort nec le temple d'Arsinoé Zephyrilis (ce temple ainsi que le Cap Zephyrion, doit être cherché près de C.nope (Aboukir}_ En face de Nikopolis, à l'intérieur, sur les h:niteurs nommées aujourd'hui Abou Nawatir, de\'3Ît s'éle,'er un 3utre centre d'habitations ou tout au moins un temple assez considérable dédié il Isis-Céres, On )' a récemment déCOUl'erl les st~tues en mar~e de plusieurs prêtresses de cette divinité (aux enVirons d~ la villa Khalil Khayot Pacha) ainsi qu'une lête colossale de SphlllX (dans le j:lrdin de la légation d'Angleterre),


74

Le llr!?<lrd.n60~, ou quartiers pour la légion l'Olll3ine cn gami. son à Alexandrie (Cas/ra ROIIIQllorum), élait près de la mer à Mustapha Pacha, là où som aujourd'hui campés les bataillons de l'armée d'occupslion anglaise. Jusqu'en 187), le camp romain a existé en assez bon état, avec ses bains, $On prétoire Cl le superbe parquet en m05llïque, dont le centre était décoré par un Bacchus tenant une grappe de raisin et un thyrse. Il paroi! que les ruines de ces ças/ra n'om pas éh: détruites de fond en comble au moment de la conslruClion des casernes de Mustapha Pacha ct qu'une parlie a été Tecouvene p.'u la lerre de remblaI. Au-delà du camp romain, "ers le cimetière actuel de Sidi·Gnber et plus à J'ouest même, jusqu'à la hauteur de la Hahe de Spot'ling-Club, s'étendait le cimetière militaire romain, Ln Mosquée de Sidi-G:lber est britie sur les ruines d'un temple lmcien, dom, en J8118, on voyait encore les fondations et plusieurs colonnes en granit rouge, renversées ou brisées. Tout à fait au bord de la mer, en face de la maison de campagne des Jésuites, sonl encore visibles les ruines d'une tombe hellénistique aux parois peillles en plusieurs couleurs, La tombe élail du même I)'PC que celles d'Anfouchy et de '\fudian, aUSii bien pour le plan que pour la technique de la décoration. Celle-ci ul"pelle SQUS beaucoup de rapports la décoration pariétale pompéienne, dont l'origine doit Etre probablement cherchée à Alexandrie (r), Chronologiquement elle doit être plus récenle que la tombe de Wardian, mais anlérieure à celle d'Anfouchy_ Sur les hauteurs de l'Ibrnhimieh il ne devait pas y avoir de centres importants de population, mais plusieurs villas (Eltusis SNr mer), ainsi que des groupes de tombes dolll les plus anciennes datent de la haute époque ptolémaïque. Ce serait 11 l'Ibrahimieh que, d'après le plan de Nél'OlltSOS, on aurait découvert l'ers J880 ln tombe 11 COUpOle ren· fermant, dans plusieurs rayons de niches, les urnes cinérnires des oombreux mercenaires au service des Lagides, et aussi les urnes des ambassadeurs des fêtes religieuses de différentes l'illes grecques. Une parlie de ces urnes datalll du troisième siècle esl conserde actuellement dans notre :\lusée. Allant vers l'intérieur, on rencontrait l'important faubourg qui, d'après Strabon, tirait son nom de J'Hippodrome, Plus loin, du côté oueSI du lac actuel de Hadra, on :1 mis à jour, au milieu du XIX"'" siècle, les Slatues colossales en granit vert d'Antoine en Osiris et de Cléopatre en Isis. Les buSles de ces statues, malheureusement brisés, se trou,'enl aujourd'hui, celui d'Anloine au Musée, celui de Cléopâtre en Belgique dllns la propriété du Baron de Warocqué. Dans ces ruines on a voulu (1) TNI~.«:II

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75 reconnaître le temple Thesmophorion ou Telestirion. Le pt·of. &:hiff y voit le Lagejan. Le faubourg d'Eleusis, où le p:)ète Callimaque :1 habité, doit être cherché entre le village de Hadrn et le jllrdin Nouzha. A l'ouest du quartier appelé Camp de César, entre la ligne du tramway et l'établissement de bains dit de Chatby, se trouI'C la plus ancienne et la plus vaste nécropole grecque d'Alexandrie. Fouillée au hasard à plusieurs reprises, elle a été méthodiquement explorée par le service du Musée depuis J 904. Deux 01.1 ll"ois tombes souterraines conservant les trnces d'un portique hellénistique, sont diBne~ d'être visitées. On y peUL aussi voir des sarcophages en forme de lit, des portes peintes et des inscriptions en plusieurs couleurs. Les tombes à ciel ouvert sont généralement formées d'une fosse liu-dessus de laquelle s'élève un petit monument, semblable à une petite pyramide à degrés, qui devait être surmonté d'une stèle peinte ou à relief. Cene nécropole commence tout à fait sur le bord de la mer (,). A partir de cet endroit, on peut dire que des cimetières de l'éro' que ptolémaYque et de l'époque rom~ine (ces derniers moins fré· quents) se suivent, presque sans interruption, vers l'intérieur jusqu'au canal. Une nécropole du troisième siècle av, J.·Ch. a été décou· verte à Hall·el-Nar, d'autres du troisième, du second et du premier siècle av.J.·Ch., entre l'établissement de la Compagnie des Eaux et le village de Hadra. Un riche lombeau attribué par Thiersch il l'é· poque romaine existe plus loin dans le jardin Antoniadis. Dans les fondations de l'Hôpitnl des Diaconesses on avait mis à jour une catacombe chrétienne. Entre la nécropole de Chalby, le santon qui a donné son nom à la localité, la ligne du tramway et la palestre. !\Ii· Ion " on a découvert quelques traces de monuments. Presque au milieu de l'esplanade était la belle mosa'fque rom:Üne actuellement au Muste (salle 19~ Une seconde mosaïque, celleci à figures humaines, a été vue sous la tombe Menasce à l'intérieur du cimetière iSl'l\élite. A l'extrémité ouest de cette esplanade, on a rencontré une qUllntité extraordiOllire de fûtS de colonnes en granit rouge. C'est probablement ici que commençait le quartier royal. • Quand on entre dans le Grand-Port on a, à main droite, l'île de la tour de Pharos et à mnin gauche, le groupe de rochers et la pointe Lokhias av'ec le palais qui la couronn.:. A mesure que le baleau al'ance on voit se dérouler sur ln gauche les palais intérieurs du Lokhias', pourvus de ré~idences nombreuses et variées ainsi que de jardins. (Strabon). La forme (Tl Bllece, ... E., La ne:ropoll Ji SCIMb/, ~ Cai,', '9'3, in.., p. '7' ct pl. LX.


76 du pl0montOlre Lokhias (l beaucOUI) changé depuis l'antiquité. On peUl même dIre que le cap a presque tout il fail disparu sous les eaux, de telle sorte que l'entrée du port, jadis consi· dérablement étroite, est aujourd'hui extrêmement large, ce qui a obligé la ville moderne 11 projeter la construction d'un briselames pour protéger les quais. Ce brise-ln mes suivra à peu de chose près la ligne de l'ancien C:IP et de la jetée qui lui [aisui! suite. Il est évident que nous devons imaginer la surface du promontoire considérablement plus vaste que de nos jours. Le perit port résen"é à l'usage parliculier des rois était formé par la cuvette en face de l'île Antil"rhodos, il la base du Lokhias. Tà j,·{jOTÙ)W PMih",_ de Strabon dCI'uicnl s'étendre du Lokhias jusqu'à la rue Joussef Eiz·Eddine Effendi, l1UX environs ùe la place

Fig, '4-

Saïd. Outre l'énorme quantité de troncs de colonnes découverts ù l'est des écuries municipales, les travaux de terrassement (qui se sont arrêtés bien <lu·dessus du niveau du terrain ancien) ont mis à jour plusieurs monuments dignes d'anention. Sur remplacement de 13 maison des gardes-côtes, aujourd'hui disp3ruc (quelques centaines de metres au sud-ouest du Lokhio.s), on Il découl'ert les quatre statues fragmentaires en marbre blanc exposées au Musée sous les nO o 3923-25, 39z8ain31 que des colonneset Ms chapiteaux, entre autres six superbes chapiteaux d'ordre ionique en calcaire nummulitique d'Ùge hellénistique (fig. 14). Au nord de J'llctuelle maison Sursock, on II mis 11 jour un gros bloc de calcaire sel'pen' tinifère, ainsi que deux chapiteaux corinthiens en marbre. En creu· sant les fondations de la maison Sursock, on avait rencontré q"atre colonnes en syénite ayant un diamètre de 0 Ill. 90 ct une hauteur qu'on peut évaluer 11 plus de six mètres, c'est des fondations d'une autre maison donnant sur la rue Joussef Eiz'Eddine Ef-


77 fendi qu'on li e:l:trail le grand chapiteau corinthien en calcaire nummulitique. dalant, $lins aucun doute, du trOisiême siècle av. J..<;h., qui est expostf au Musée sous le nO 178,S (fig. l,l. e'est peu de chose pour un endroit ,i cc1i:bt-e, mais il est ce nain que h: sous-sol garde encore, dans des couches probablement em'ahies par l'cau, des l'csliges et des ruines remuquables.. En tout cas, les élémcnts doOl nous pouvons disposer nous :lutorisenl à fixer, d'llccord III'ec la tradition slrabonienne, mais tout en leur donnant des limites approxim:lth'es, la topographie des palais royaux. A l'ouest, ceux·ci devaient se raltllcher au Méandre <:t à la Palestre; et ces deux édifices devront être cherchés le long de la rue Joussef Eiz-Eddine EtTendi, aU nord et au nord·est de lllôpitni du gou· vernement. Le théâtre qui. d'apr.':s Strabùn, étail presque en face de l'ile d'Antirrhodos, del'nit venir immédill.· tement après i nous ne nous écarterons pas beau;;:o:Jp de la "érilé en le p13Çll.Dt sur, ou pour mieu.'I:: dire, sous 19 colline, occupée ac· tuellement par l'hôpitlll indigène. Le terrain est parsemé d'une quantité de (lits de colonnes et Fig, '5. on n pu voir des mllrs d'une épnisscur consi· dérable en blocs de calcaire. La tl'nuchéc creusée pour établir ln canalisation de la rue Joussef Eiz-Eddine a mis 11 jour, avec quantité de blocs de calcaire rectongulaires el bien ttlillés, les restes de plusieurs chambres. [ne de celles-ci comenait la mo$lI'ique en petits caillou:.: polychromes - SAns doute hellénistique - rept"ésentant un guerrier combattant (Musie, salle 12~ • Après le théâtre ,'ient le Posidium, promoLltoire qui s'.vance en mer à partir de l'endroit appell!' Emporium. et qui possède un temple de Poseidon • 'Strabon) II me semble qu'on doit (llacer l'Emporium au nord·es! des maisons Antoniadis. Quelque peu à l'ouest du Consulat d'Angleterre devait se trouver le promontoire et le temple de Neptune. Dans cetle zone, on Il découvert de temps à autre un bon nombre de m0numents. Une construction en ruines, blltie en pierre calcaire


78 ct en briques cuites et datant de l'époque romaine, d'ailleurs aujourd'hui disparue, avait été baptisée par des voyageurs Cl par le peuple du nom de 'palais ou bains de Cléopâtre_, Elle occupait une surface presque rectangulaire mesurant 150 mg. Elle ét:lil à deux étages, dont celui d'en bas creusé dans le rocher. Cette construction ressemblah en effet il un étublisscment de ooin5, car il y avait au premier <:!lase de nombreuses traces de fourne:lUx, tandis qu'au second on a observé les pa,"cmenlS dallés d'un bassin au·dessus des fourneaux, ainsi que des canalisations convergeant vers le bassin. Les thermes étaient très nombreux à Alexandrie. Ces établissements, 1n':S riches en œuvres d'art, prenaient leur nom des statues qui les décoraient; l'un s'appelait "/«01; (nom d'une nym· phe), j',IUIl'e il Ï,uo> (le cheval), un troisième '/' Yyim. (la déesse de la santé), un (luatrième cf ~&"{/«(.lO> (le scarabée). Au niveau du sol actuel on a mis à décou"ert, pendant les travaux de terrassements du nouveau quai, une trentaine de pièces en calcaire nummulitique de la corniche d'un grand édifice: architraves, triglyphes et métopes, blocs de la frise, blocs à couronnements doriques, d'autres à couronnements ioniques, bases Je colonnes, demi-colonnes cannelées, ainsi que des blocs carrés et un fût de colonne en marbre, portant gravées des marques de carriers. Presque tous ces blocs étaient apparemment destinés à un seul et même édifice, mais ils n'ont jamais été mis en œuvre, leur confecrion n'étant pas encore achevée. Non loin de ces blocs, à l'ouest de l'ex·Victorin Collcge, les terrassiers ont rencontré de puissantes fondations se dirigeant du {lord nu sud, On n'a pas pu identifier d'Une façon précise l'édifice dont elles aVllielit fait partie. Non loin de la gare de Ramleh a été trouvée, en 1866, une inscription en l'honneur de Marc·Antoine. En 180r, entre les aiguilles de Cléopâtre et 10:: Clip Lokhias, les membres de la Mis· sion Française avaient découvert deux statues en marbre, l'une de Marc·Aurèle, l'aUlre de Septime Sé"ère. Le Césareum est l'Un des rares édifices d'Alexandrie dont l'emplacement est fi);é d'une façon certaine. Nous avons en effet un point de repère dans les aiguilles de Cléopâtre (fig. 2), les dcux obélisques qui sont restés sur pince jusqu'à la moitié du XIX mc siècle, Toutefois, on ne p~ut déterminer ni le" limites, ni la surface de ce templc célèbre, Des soubassements, mis à jour en 1874 entre la Rue Nâbi·Dania! et l'obélisque, ont été attribués par Néroutsos au Césareum. Etant donnée la grande e);tension qu'on lui attribue, on ne peU[ rien opposcr Il ceux qui le placent entre la maison Yéhia, le patriarcat copte catholique et la Synagogue,


79 L'existence de deux obélisques dans l'enceinte du Césareum nous était connue pllr Pline. Ils provenaient du temple d'Héliopolis ct porlaient les cartouches de Thoutmès Ill, de Rllmsès 11 el de Séti Il, Déjà au moyen·flgc un des deux obélisques était renversé. Celui· ci fut donné à l'Angleterre par l\Iohamed-Ali, maÎs il ne fut transporté sur le bord de \a Tamise qu'en 1877. L'autre, cédé aux Etats-Unis en 18ï9. se trouve actuellement au Central Park de New-York(l). Ces obélisques ne reposaient pas directement sur leurs bnses, mais)' él11icnt soutenus par des crabes en bronze. L'un de ces crabes, aujourd'hui :lU i\'lusée de New-York, porte Ulle inscription bilingue (grecque et latine) qui nous llpprend que les obélisques furent dressés en cc lieu par les soins de P, Rubrius Barb.1rus, préfet d'Egypte, sous la di· rection de l'architecte Pondus, l'an XVIII de l'Empereur (c'est. à·dire Auguste), '3 av. J,·Ch, Le Césareum n'est pas un temple érigé par Cléoprltre en J'honneur de César, mais par Cléoplltre en l'honneur d'Antoine. Elle ne le termina pas; c'est Auguste qui l'acheva et le con· sacra lui· même de son l'ivant au culte impérial (d'où son nom ~'fP&orf't)I')'

• Il n'y a sanctuaire au monde COnlme celui qu'on appelle Sebasteum, temple de César, p:\tron des n;lvigllteurs. Ce temple, très grand et très apparent, et dont il n'ex;iste pas un pareil ailleurs, s'élève majestueusemem en face des ports les plus sûrs; il est rempli d'ornements votifs consistant en tableaux;, en statues et en objets d'argent et d'or; il est entouré d'un enclos très large et pourvu de portiques, de bibliothèques, d'appnrtemems pour homnles, de bois sacrés, de propylées, de lieux; vastes et de salles à ciel ouvert, en un mot, de tous les embellissements les plus somptueux, Il est l'espoir du salut, et pour ceux qui s'em· b3rquem ici et pour ceux qui y arrivent de retour de leur voyage ". D'après ce passage de Philon, qui écrivait en l'an 40 ap. J,-Ch" on voit que ce temple, dédié au culte ilnpérial el placé devant le port, était censé protéger spécialement la Mvigation. Cela est confirmé par un base votive découverte en 1907 sous les fondations de la synagogue Eliahou Ennabî. Sur la face antérieure de celle base est une inscription datée du 1 S févrÎer de l'an 14 ap, J,-Ch. (43 de l'empereur Auguste) et invoquant la protection divine sur un navire. Le Césareum fut snccagé par les troupes ùe Constance JI en 356, restauré en 366 par les Chréliens qui en, firent une église; brQlé et détruit de nouveau, il fut encore une fOIS restauré. Aprè~ la prise d'Alexandrie par les Arabes, le temple passa des (,) Cf. H. GOR'''''OIl., Egypt/i>n Obtli#$, London,

.113,.


80 mains des orthodoxes dans celles des jacobites, puis il fut rendu aux orthodoxes. Sn destruction définitive TernOnt.:: il 912 (t), Au·delà du Césareum et après l'Emporium (sorte de Bourse commerciale, au nord-est des maisons AntoniadisJ. le long de la côte, sUivaient les Apostases. magnsins ou dépôts (entre les m:lîsons Antoniadis ct \a me Centrale). Après lcs Aposlases venaient les Navalin ou chantiers de la mnrine (de r<fglise Sainte-Catherine au fort des signaux). Le temple de la déesse thrace Bendis (Bendidion) était probablement d311S ces parages. C'es! ici qu'on doit placer ['Arsinoeion. Une inscription nous fait également connaître encore un lemple dédié à Aphrodite, non loin de ce quartier. L'Al'sinoeion était un superbe édifice I"ollté en arc surbaissé, Il paraît que le 511ma, ainsi que le temple principal d'Isis, représentaient eux aussi ce type d'nrchitecture. Dans la fondation de l'okel1e Adib (p:lrtie norù de la rue Chérif Pacha) on a mis à jouI' une statue colosstlle de Sarapis, en marbre, actuellement au Musée. Nous savons que le Musée et la Bibliothèque étaient compris dans le q\lartier royal. Il faudra par conséquent les chercher au sud des édifices que nous avons énumérés plus haut, c'est·à,dire au sud des pnlais royaux, du théâtre, du Césllreum, D'autre part, au·dessous de la Bourse Toussoun (Club Khédivial, Agence Cook, Circolo Italiano), on a découvert les fondations d'un temple dédié à Isis et Osorapis, érigé pendant le règne de Ptolémée IV Philopator, Le Musée devait donc se tl'OUI'er au nord et à l'est de cet endroit. En 1848, dans le jardin du Consulat d'Autriche (2), à l'angle de la rue Rosene et de celle de la gare du Caire, on avait découvert un bloc destiné à conte:nil' des rouleaux de papyrus el qui portait l'inscription: tflQol(ov/?Ùlov r nÏ1w" On a l'oulu voir dans ce bloc une épave de la célèbre Bibliothèque, et par conséquent on a placé celle·ci entre la rue Nâbi-Danial et ln Bourse Toussoun. 1\ suffit de songer au poids énorme et à la difficuhê de trav:liller le: Rranit pour se persunder qu'il est impossible d'admettre de pareilles caisses à \ivres pOUl' la Bibliothèque des PlOlémées, qui possédait des rouleaux par centaines de mille. Plus diRne de considération, nu point de \'u~ de la topographie, est la découveL'te du piédest:l! de la st~llle élevée par les philosophes au rhéteur Aelius Démétrius (Musée, salle e;), statue qui très vr~isemblablement avait été placée au (,) Mc~, Kr~'LLOS MACA '"", dan. Bull. Soc, KIltdiv, de Glotrapll,.., Vrne Sbi~, n"" 6 u 1; G, A"V"'''TAKI; 7/' Ka,,,"::"'''v, ,,>.,,~q;'~~ "v"I.'I."I"~~

l''~''~' Kar""•. '9"', (.) A, R~l"AC" (B. S. A .• .. ,pag, )5<» a tracé l'hl.to;,.., de cett. décou_ l'erte el " ml. en IUml~r' que "''' importance Clt minime puu, la ,,,pog',aphle d'Alexandrie antiq"e,

r.


8. Jl!O!Jt)ÛOI'. Or, cc piédestal a etc découvert dans lu rue Chérif Pacha. En réalité nous 0'I\I'On5 aucun élément sûr, d'une pr';cision indiscutable, pour situer les deux f<lmeuses institutions des Ptolémées. Nous devons nous borner:1 fixer les limites de la zone qui devait les renfcrm.::r. Pllnhey (1i:l3ï) et KlippeI (181i':), pur des déductions tirées des textes anciens, avaient placé le Musée au nord de la voie Canopique confinant :mx quais antiques. Celte localisation adoptée presque généralement neceptée. En effet elle par Kieperl Il doit correspondre, à peu de chose près, à la réalité, mais il faul faire des réserves en ce qui concerne la distance emre la Bibliothè4ue et le rivage de la mer, distance que je crois assez considérable. Par les édifices que nous avons énumérés et par J'nutres dom nous allons porler tout il l'heure, la super· ficie disponible pour le Musée et la Bibliothèque doit être corn· prise entre la rue Missalla, la rue de Iï-lôpilal grec et les rues Nûbi Danial, RoseHe et Chérif Pacha, Or, Jans le lel'rain appartenant il la communamé isr:Jélite (entre les rues "tissalla et Nâbi Dania!), on n'a rien découvert qui puisse faire soupçonner l'existence du Musée ou Je la Bi· bliothèque, D'autre part, sous la maison qui se trouve il l'angle des rues Nâbi D~nial et de l'Hôpital grec, on a mis à jouI" une dédicace à Isis Plousia, ce qui ferait croire à l'existence d'un temple dédié il celle divinité, La conclusion à laquelle nous devons nous arrêter, est à peu près la même que celle de Parthe)', Klippel et Kiepert; le Musée et la Bibliothèque doivent êtJ'e placés etltre les rues Nâbi Danial, Roselle, Chérif Pacha Ct les anciennes Aposlases, magasins ou dépôts confinant au quai. Cette zone touche à l'endroit le plus central et le plus important de la ville ancienne.• Entre 1:1 synagogue act\lelle des Juifs et le théûtre Zizinio, pendant qu'oll déblayait, en JSSO, le terrain destiné 11 la construction du nouvel hôpital grec, on a mis à jour, outre les fondations massives d'un oncien édifice disparu, le pavé d'un péristyle sp.1cieux avec une vingtaine de colonnes en porphyre, brisées. Entre les colonnes étaient les J'cstes de piédestaux en marbre et des ft'agments de st:ltues de l'époque des empereurs du IJlln~ siècle, ainsi que des piédestaux pour les statues de hauts fonctionnaires " (Néroutsos), Néroutsos identifie cet édifice avec le palais d'Hadrien, ~ppelé le Licîllilll/l du temps d'Epiphane. qui le place non lom du Cesareum, D:ins ces parages devait égalemem se trouver le Ty. c"el~m, édifice offecté 11 l'exposition des tables en bron.ze sur lesquelles les lois étaiem gravées. Au sud de cet endrott, sous

ete


8, le théâtre Ziziniu, on li nlis 11 jour plusieurs statues en marbr,e, entre autres une statue coloss:lle de Morc-Aurde (fig. 1 G). Des fondations de la maison qui est en face du théâtre Zizinia (mai;;on Lifonti), on a retiré un grand piédestal en marbre, de l'époque hellénistique, qu'on avait renversé pour le faire servir de bnse à une statue de l'empereur Valentinien, Cette statue avait été érigée par un comes ordillis primi ac per orÙmlem. D'autres statues ont été découl'ertes sous l'édifice du Consulat d'Allemagne. Ut statue hellénistique en marbre blanc, représentnnt Hercule au repos, actuellement au Musée, était dans le terrain d'une maison voisille (fig, 17). Je suis d'avis quïl faut chercher le centre de la l'ille ancienne dans ces parages, et pnr conséquent c'est ici qu'on devrait placer le point d'intersection des deux grandes rues, la rue longitudinale (ou Cano· pique) et la rue transversale, Le Forum A1rgusti ct le Tetrapylon devaient se trouver à proximité. Egalement tout près de cet endroit, dans le terrain occupé par la Mosquée Nâbi Danial, on place généralement le tombeau d'Alexandre le Grand.

.s.

Le Soma ou Sema (,). Alexandre avait manifesté la volonté d'être enseveli dans l'Q3sis de Jupiter Ammon, mais Ptolémée 1er fit arrêter à Memphis le splendide convoi qui trans· portait le cadavre du Conquérant, et lui donna la sépulture StlOl1 la coullllIIe mar;édolliellne, c'est-à-dire, dans un sarcophage en }lg,

f') Il ""mbte que Cc> d6oomi,,,\ion. oien. toutes d.= I.u' ,,'son ~'~t<e. 2'';'''0, c. il d, 1. cad,,~~e, 1.. onoonie, .u •• ir . Indiqué il l'o,i~,ne la Momie d'.4.!t%""dre, pu" 1. ";pulture même, le temple funér.."e du Conquérant. 1'(, l:q"" "u"it Indiqué plu. par'kuli~rement t'en.emble de. con.tructl",,. .épul_ <:rale., érigée. par ptnlémé< IV Phllop.to. en l'hnnneur de ,ou• •eo .ocHr.., ~ comprl. Aleuodrc le Grand. T~


8J forme de lit ou ><l""I_ Certaines tombes appartenant aux débuts de l'âge hellénistique, décou\'crtes à Alexandrie (Chatby, Anfouehy, Sidi Gllber, Wardian) peuvent nous donner une idée générale du temple funéraire el du sarcophaBc qui renfermait le cadavre du Conquérant. Un atrium ou COUl" carrée à ciel ouvert, d'où l'on entrait dans une salle de lamentations ou de prières et, dans le fond, la cella avec le sarcophage en forme de lit (fig. 18}. Naturellement. étant donné la dignité du personnage et su qualité de dieu, il faut imaginer une Rrande richesse dans la décoration, et dans le mobilier. Ptolémée II Philadclphe voulut fnire de la IOffine ct' Alexandre un des cen· tres les plus importants de la nouvelle capitule de l'Egypte et transféra le cadavre il Alexandrie. La tombe était placée dans une enceinte, limitée et sépnrée du reste de la ville par un mur (;uerpQ;.~), La sépulture elle-même, formée d'un escalier d'accès, d'une cour carrée, d'un long vestibule et de l3. cella renfermant Je saI'cophage.lit, devait ctre. à mon avis, souterraine. Un temple pour les cérémo}"Ig. '7' nies du culte, entouré pro· bablement de portiques, étnit bitti nu-dessus de la sépulture, Avec le temps, autour du fondateur de la ville furent ensevelis, dtlils des tombes spécinles, les rois et les princes de ln famille des Ptolémées. On ne peut pas dire que tous ceux·ci aient préféré la crémation 11 l'inhumation ou à la momification. Toutelois, d'après un passage de Polybe, nous apprenons que des urnes funérnires en argent contenaient les cendres de Ptolémée IV et de sa femme Arsinoé. Par contre, Dion Cassius nffirmc que Cléopâtre av:tÏt été em· baumée. Philadelphe avail fait bittir, non loin du lJw",a d'Alexandre, la tombe de ses parentS, Ptolémée 1er et Bérénice, Le Oewv &<'JÛ'Pwv


84 '/;1'0'0; ou (lI,dufe des diellx frères élait proh.'lblemcnt l'enceinte sépulcrale que Philadelphe avait fait ériger pour sa sœur ct femme Arsinoé et pour lui-même. Il semble que Philopator voulut réunir dans un seul el grand I\lausolée, tous ses ancêtres y compris Alexandre. A côté de ce l\13usolée collectif surgir~nt ensuite, l'un après l'autre, plusieurs Mausolées particuliers pour les successeurs de Philop:llor. La tombe de Cléopâtre el d'Antoine n'était pas très éloignée de cet eodl'oit. Elle

Fig. IS.

devait se trouver dans le quartier royal, prob3blemenl non loin du temple d'Isis Plousiu, c'est·ll·dil'e aux environs de ln section nord de la rue Nâbi Daniai. Le cercueil en or qui renfermait le corps du Conquérant fut enlevé par Ptolémée XI (107-89 av. J.·eh.) et remplacé par un sarcophage en verre. La dernière Cléop.."l.tre, dans un moment de disette, pilla tous les objets de voleur déposés dans les tombes d'Alexandre et de ses propres ancêtres. Les empereurs romains montrèrent, en général, une grande vénération pour le sépulcre du héros macédonien, dont le culte sUrl'écut longtemps pendant


85 l'époque romaine. Auguste visita pieusement la tombe d'Alexandre; Caracalla y déposa comme ex-voto son manteau, sa ceinture et ses bijoux.. Vers la fin du troisième siècle après J.-Ch., sous Aurélien et sous Dioclétien, pendant les révoltes et [cs guerres qui faillirent amener ln destruction de la ville elle·même, les édilices de la nécropole royale fUrent tous démolis. Saint Jean Chrysostome, dans une homélie (fin du [Vm~ siècle), peUl se demander, sans doute avec emphase, mais aussi avec J'assurance de nommer une chose introuvable: • Où sc trouve, ditesmoi, le 5èma d'Alexandre? >. Le Synaxaire racontc, avec des détails quelque peu fantaisistes, la construction d'une église dédiée aux prophètes Elie et Jean. Pendant les déblaiements on aurait découl'ert un trésor d'objets en or du temps d'Alexandre, L'endroit qu'on déblayait s'appelait Dimas-Demas (aujourd'hui Kôm ed-Demas)_ Jusqu'à la moitié du XVI'" siècle les musulmans vénéraient un pelit édifice appelé. lombe du prophète et roi Iscander ._ Or, d'après le voyageur fllarmol, cet édifice était nu centre de la ville, au milieu Je ruines, non loin de l'église de St_-l\lnrc. L'église copte de Sl.-Marc confine à la rue Nâbi Danial et la distance qui la sépare de la Mosquée Nâbi Danial (hâtie au pied de Kôm ed-Oemas) est d'environ trois cents mètres. En réalité tout nous pousse il admettre que la tombe d'Alexandre était dans le voisinage de la Mosquée Nâbi Oanial, sinon sous la Mosquée même, Cela admis, il faut renoncer il prendre au sérieux les racontars d'un certain SchilÎl::zi, drogman du consulat de Russie il Alexnndrie, qui prétendait avoir pénétré, l'ers Il:\SO, dans les soulerl'nins de la Mosquée, et y avoir vu, pal' un trou, il tnlVers une porte en bois, 1 dans une sorte de cage en verre, un corps humain, dont Il\ tête étnit surmontée d'un diadème, et qui paraissait il demi ployé sur une sorte d'élévation ou de trêÎne. Quantité de livres et de papyrus éwicnt épars il l'entour '. Cette histoire est évidemment im'entée. Schilizzi al':!it lu Strabon et surtout Dion Cassius qui parle du sarcophage en l'erre! et des papyrus enfe!rmés dans ce sarcophage par l'empereur Septime Sévère. Comment est·il possible de concevoir que, dans la ruine inévitable des souterrnins en question (Mahmoud EI·Fnlaki les trouva remplis de pierres et de marbres cassés), se soit conservée intacte la cage ell verre? Et comment admettre l'existence de lil'res (T) et de papyrus, alors que l'humidité en rend malheureusement la con~ervation imfl'Ossible dans les ruines de l'ancienne Alexandrie? Toutefois on doit considérer comme acquise la donnée topo' graphique qui place le Soma ou Sèma, ct par conséquent aussi les mausolées des Ptolémées, près de la Mosquée NÎlbi Daninl.


86 La ville d'Alexandrie acquitteroit une dette d'honneur ct s'illustrerait d1\IlS le monde entier, en explorant méthodiquement jus' qu'aux couches les plus profondes celte zone de terrain. Malgré les bouleversements séculaires, on parviendrait, sans doute, à mettre 11 jour quelques vestiges se rapportant au temple funérnire d'Alexandre. Ces vestiges, pieusement conservés, deviendraient bientôt le but d'un pèlerinnge incessant. DlBUOGRAI'HIE. _ Zoo",,,,, ALIl"., Re(~erc".s sur l'o"e. AI'i<.. p. '5''\"'''''''8C'' H., Die Alex"ndrl,,#che K~"/~s"tC"opolt dan. 10 Jahrb"ch d. K. D. An"a.ol. J"51/1"ls, '~''', vol. XXV, pag. ~S'9J' '1~: et $urt... ,,'

Le Gymnase, le Tribunal, le Panelan. - Strabon, dans sa description d'Alexandrie, à un certain moment, s'écrie que 1[\ ville est remplie de monuments ct de temples rWo<~ EOm' (WuO'N"J.rw" xui le!!,;:",)• • Le plus beau monument est le Gymnase dont les portiques mesurent en longueur plus d'un st(lde ". Peu lIpres il (ljoute que la grande rue longitudinale va de Nécropolis jusqu'à la porte Canopique en passant le long dll Gymnase (nalJu .6 rVI"""<1tlw). Il semble qu'on doive placer ce \'aste édifice dans la section orientale de la rue Canopique, au nord-est du quartier de Kôm ed-Dik, C'est dans le Gymnase qu'eut lieu la pompeuse cérémonie pendant laquelle Marc ,'ntoine, au milieu d'une foule immense, proc\nma Cléop:ltre reine des rois et distribua une considérable partie de l'héritage d'Alexandre le Grand entre la reine et les fils qu'elle 1\l'3i( eus de César et de Marc Antoine lui-même, Le Tribunal (H> J,><"o'~l?iQ"l est nommé par Strabon après le Gymnase, Il le place au centre de la ville. Je crois qu'il faudra le chercher non loin du théâtre Zizi nia, Proooblement III oef/«oni arOf'« ou Forum Augusli de l'époque romaine, n'est (lUire chose que le J,><(Io'~I?":'" de n'Ige ptolémaïque. Après le tl'ibunnl, $tr(lbon mentionne le Paneum, monticule factice en forme de toupie ou de pomme de pin; on '! montnit pnr un escalier en colimaçon el du sommet on jouissait du pano· 1'(101[1 de la \'ille entière. II faut se représente l' cene enceinte dédiée il Pan comme un parc grandiose, entouré de bosquets. Les archéologues sont d'accord pour identifier le Paneum avec la colline de K6m ed-Dik (1). Au nord de la rue Rosette, entre celle·ci ct le boulevard d'Allemagne, la tl·adition li[lénllre ne signale aucun édifice de (1) Thie'lch ~ U.cb6 de Mmoolru <tue le l'ane,,m 0'6'"" aulre chose <tu'"n Ma"..,léc<le. PwlimÜ., m.u.olée qni "",...it ~rvi de mod~le pour celui d'I1adrien 1 Romo (chAteau St .. Ange); mai. d"n. ce 0 ... ,1< .ilen"" d< S.rabon parait Ine."lkAhle.


87 quelque importance, mais cette zone longeait la rue Canopique el par conséquent elle devait Contenir une partie des temples et des maisons magnifiques, dont, selon Diodore, la grande rue longitudinale était bordée. Il y a lieu d'observer que dans la rue Antoine, on a découvert, entre autres, la base d'une statue que le roi Ptolémée ur aV:!!l érigée cn J'honneur de son médecin; que dans la rue Gerbel on li. mis à jour la base d'une statue d'un haut personnllge de la cour des Pcolêmees; que dans les cerrains des écoles Menasee était enfouie la grande colonne en syénite, actuellement dressée sur la place SaYd. Le long de la rue des Pfolémées, en face de la villa Salvago, on a trouve plusieurs colonnes en marbre, de dimensions considérables, el portunt gravés des symboles chrétiens; un peu plus loin, tout à fait il côté de la rue Rosette, dans la propriété Alfred de Menllsce, on a mis à jour une énorme colonne en granit rouge, ainsi qu'une lête en marbre d'Alexandre le Grand. Sous le palais municipal, NéroUlsos place un templt: de S:l1urne, L'espace traversé par la section orientale de la rue Rosette, jusqu'à hauteur des cimetières européens, del'ait contenir bon nombre d'édifices et de monuments, C'est tout près de l'ancienne caserne de la police, dans les parcs nord, au fond de ln petite vallée arrosée aujourd'hui par un ruisseau, que nous avons découvert le groupe en marbre de Dionysos et du Faune (v. Musée, salle 21); une centaine de mètres plus au sud on (1 retrouvé ln base en granit rouge érigée par les chefs de la garde royale en l'honneur de Ptolémée V; un peu plus loin, vers les cime· tières, était un beau tronc d'obelisque en granit vert, et tout près de l'ancienne porte Roselle, à une grande profondeur, on a vu quantité de colonnes en granit. L.1 dalle inscrite qui rappelle le canal creusé par Auguste eml'e Schédia et Alexandrie (Musée de Vienne), a été trouvée par Pugioli, à droite de ln porte Roseue. La base érigée en l'honneur de Lycarion, qui renferme des détails très importants sur l'organis3lion administrative d'Alexandrie à l'époque ptoléma'{que, avait été découverle derrière la buue de Kôm ed·Dik, encre celle·ci et l'enceinte de la ville arabe du côté est, (!l'am d'(lrriver il 1:1 porte Rosette. Le quartier LI, spécialemem affecté il la résidence des Juifs, était attenant 11 b. Regia, et pal' conséquem devait s'étendre au nord de la porte Rosette, lIUX environs de l'école industriel1e Mohamed·Ali. Le temple de Némésis doit être cherché entre ces parages et les cimetières européens, car Appien raconte que César fit enterrer la tête de Pom[>êc près des murs d'Alexandrie et que


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concession où se trouvait cette sépulture s'appela depuis • l'enceinte sacrée de Némésis J, Le Némésion durn jusqu'au règne de Trajan, sous lequel il [UI détruit dans III révolte des Juifs qui s'y étaient retranchés. Il faut donc cmire que le Némésion était proche de leur quartier. Dans le cimetière latin on Il mis 11 jour la porte el les parois très épaisses, en nlbîltre, d'une chambre qui marque l'emplacement d'un édifice considérnbJe. Malheureusement les parties visibles ne portent aucune inscription et, d'autre part, il nous Il été impossible de pousser plus bas les recherches, de craime de fair!! tomber en ruine les tombes mod(!rnes du cimetière grec el du cimetière latin. Au sud de Kôm ed·Dik, sur l'emplacement occupé aujourd'hui par le quartier de Moharrem Bey, les textes anciens ne signalent llucun édifice public. Une partie des >to."'f(!ku (collines d'immondices et de tessons) était certainement dans ce qU11rtier, par ell:emple les momicules sur lesquels émient bâtis les forts arabes nO' 8- ro (Kôm el·Gilleh, actuellement Ecoles secondnires de l'Etat). Toutefois de temps en temps, en creusant le terrain pour les fondations des maisons, on découvre des vestiges de quelque monument remnrqunble. Dans la rue i\lenasce, par ell:cmple, on a mis â jour une inscription cn l'honneur de l'empereur Trlljan, ct on pense qu'eile a appartenu â un arc de triomphe. Souvent on rencontre des chapiteaux plus ou moins grands, des fûts de colonnes, des mosaïques. Revenons à présent dans les environs de l'ancienne rue Canopique, vers sa section occidentale (entre la Bourse Toussoun et le quartier LBbbane), c'est dans la mosquée Auarine que la illission françniso: m'ait découvert le superbe sarcophage en granit vert, aujourd'hui au British Museum. et qu'on avait cru pouvoir identifier avec le sarcophage d'Alexandre. On Il reconnu depuis qu'il avait renfermé le cadavre du roi Amyneos de la XXVlH"'~ dynastie sa\·te. La statue colossale en porphyre, .l1ctuellemelll au Musée, qui représente, d'apt-ès Strzygowslli, Jésus·Christ en fI«,'w>tf!.WJ{j, fut découverre, en 1870, presque en face de la Mosquée, du côté sud. Au même endroit, on \'oyait encore debout, au temps de l'expédition française, les fûts de trois colonnes monolithes en porphyre. Dans le terrain appartenant il la communauté arménienne on voit des troneons de colonnes et de douhles colonnes: dans le quartier Gue~en:lh, derrière le C11racol Labhane, on :l décoll\'ert un couvercle de sarcophage en porphyre, aCfUellement au Musée,


89 qui est presque identique au couvercle de sarcophage de Sainte COIlStanCe, exposé au Vatico.n. .un peu plus loin, dans !a r~e Boehtori, en creusant les fondatIons du Tribunal sommaire indigène, on 3. décou\'crt une colonne en calcaire avec inscription bilingue (latine et grecque). rappelant le souvenir du canal que l'empereur Auguste lu'ail creusé ..le $chédia à Alexandrie. Au sud-ouest de cel endroit, sur remplacement occupé par le couvent des sœurs franciscaines et par l'église de SI.·François d"Assise, élait la mosquée dite des ",mt colonncs. Cene dénomin:Jtion, bien qu'hyperbolique, indique clairement la grandeur et l'importance de l'édifice. Avant la conquête arabe, C'éUlÏl une église dédiée il Sninte-:\Iarie, et plus ~énéntlement connue sous le nom d'église de Théonas, Cette célebre mosquée fut ruinée en gr~nde partie pendant la guerre qui suivit l'occupation française en 1798, Vers la fin du premier siècle avant J,·Ch. la \'ille s'étendait quelque peu à l'ouest de cet endroit, jusqu'au delà du canal reliant le Kibotos au Marioul. • Puis commence la nécropole, faubourg rempli de jardins, de tombeaux et d'établissemems pour l'embnumement ùes morts ". (Strabon, XVII, 795). La. belle mosaique, dire de Méduse, publiée dans la Revue Arcbéolo,ltique de 1846, et dont les maigres restes oot été trans, portés au Musée, était à Gabbari (Gellel Zeiloun) et fAisait probablemenl panie d'une chapelle funéroire. D'après le pseudo-Callisthène le territoire choisi pour la nouvelle cnpitale de l'Egypte était peuplé de nombreux villages_ Ce renseignement n'est )Xls invraisemblable, mais il es! hors de doute que le seul village de quelque imporunce était celui de Rhakotis, Celui-ci éTait placé sur les bauteurs occupées de nos jours par les ruines du Sér~peum et par le quartier de Kôlll el, Chogafa. La popul:ltion se composait de soldaIs chargés de sur· veiller ln côte et de p-1steurs. Les environs, lIinsi que nous le dit Strabon, servaient de pihurllges. Cet ancien fonds de popu. lution indigène aVilit été grossi par le transfert d'une parTie des hllbÜants de Canope, La plus ancienne mention de cene bour· gade se trou\'e dans une inscription hiéroglyphique datée de l'an 3 rI al':lOt loCh. L'inscription, gravée pll.r les soins d'un collège de prJ;lres., est en r honneur du Satrope Ptolémée, qui • pour sa ré~idence, choisit 1:l forteresse du roi Alexandre, ainsi nommée, au bord de la mer Ionienne, lieu qui s'3ppelait lIUplIrllvllnt Rhakotis". Rhakotis, dit Strabon, forme maimenant la ponion d'Alexandrie située au-dessus des chamiers de la marine, C'est autour de cet ancien \'illl1ge que s'est développé le quartier indigène de la nouvelle capitale de l'Egypte. Il cor-


9' respond au quartier de Kôm el-Chogafa actuel ct à ses envi rons, quartier qui même de nos jours est resté ou est devenu le quartier indigène par excellence. Sur ln colline, où s'éleva plus tard le temple de Sarapis, devait exister quelque sAl1ctuaire POUT des divinités indigènes. Ce quartier de l:I ville, outre le superbe et célèbre Sérapeum, dont ln richesse et la beauté pouvaient être, dit-on, comparées à celles du Capitole, possédait d'autres édifices considérables. Tout près du Sérapeum était placé un Anubion (ainsi gu'il est dit dans une inscription hiéroglyphique récemment décou' verte), c'est-à-dire un temple dédié à Anubis, et une nécropole d'animaux sacrés. Au sud-ouest du Sérapeum, entre celui-ci et la calJine de Kdm el·Chogafa, les savants de l'expédition fwn· çaise ont vu et relevé un Stade. L'immense et ancien cimetière arnbe ql.li s'étend 81.1 nord de la colonne dite de Pompée (Sér8peum) cache sans doute dïmportants monuments. Dans l'ancien cimetière anglais (al.lx environs d~ l'école professionnelle des Frères des écoles chrétiennes), on n découvert une base en l'honneur de Moevia Tertia, érigée par l'administration du Némésion. Tout près on a mis à jOl.lr une partie d'une nrchitrave avec dédicace à Sarapis, ainsi qu'un chapiteau en marbre d'époque byzantine, identique à ceux de St.·Vital de Ravenne. Sous le collège des Salésiens on a observé d'énormes fondations ainsi que des bassins en granit, des sarcophages et des troncs de colonnes, Plus loin. à droite de la rue Ibrahim I~c, près de la rue des Sœl.lrs, étaient deux énormes tronçons de dOl.lbles colonnes d'angle, en syénite, dont la section a la forme d'une feuille de lierre 01.1 de cœur. Ce type de double colonne es! identique à celui qu'on trouve dans le petit sanc!unire relevé par Colonna·Ceccaldi à Ramleh et appelé par ll.li « temple d'Arsinoé Zéphyrite., Ces vestiges prouvent l'existence d\lIl temple, dont les dimensions devaient être importantes. A l'ouest du Sérapel.lm, s'étendait toute une s6"rie J'hypogées :lppartenant en général li la période romaine et chrétienne, souvent influencés dans leul' architectl.lre et dans leur décoration par l'art égyptien. On peut bien, li la rigueur, les considérer comme faisaut rartie de la ,'c></JÔ;fI>21; strabonienne.

L'ILE DE PHAROS ET LE PHARE. L'île de Phnros était connue au temps de l'épopée homérique, qui 1:1 place li une journée de navigation J'une des embouchures du Nil et qui la dit pourvue d'un bon port. Hérodote n'en p.vle


9' pas du IOUI, et il faUl descendre jusqu'à Strabon pour en trouver une mention quelque peu détaillée. Les renseignemems donnés par l'épopée sont trop sommaires et trop imprécis pour nous permeure de Iirer des déduclioos sur l'importance de rile 8U~ temps préalex:lndrins (1), M. lïngénieuT Jondel, qui a étudié en dét.il loute la côte de l'île de Pharos, a découverl un assez '-Ule port du côté nord-ouest, et il esl tenté ..le !Identifier avec le port dont Homère nous a laissé la description. Dans le • De Bello Alexandrino • il est rait menlion d'un port des Phariof~s, que M. Jonde! identifie avec III section nord-est du port découvert par lui. En dehors de cc port, M. Jondel a trouvé de nombreuses subslrucrions et constructions aujourd'hui sous J'eau. Le long de la côte, à ]ïntcrieur. on rencontre aussi des ruines de maisons ct de citcrnes, ainsi que de vastes nécropoles. Evidemment, dans l'antiquité, l'île avait une sU()erficie plus vaste qu'à présent; elle était aussi peuplée d'un nombre assez considérable d'habitants. A l'époque de César, le bourg de Pharos était aussi granJ qu'une ville ordinaire. La population était surtout formée d'indigènes (vin.! AtgypJiorum) s'adonnant pour la plupart il la piraterie contre les bateaux qui avaient le malheur de s'approcher de l'île. Outre le fameux Phare, qui était sur la pointe nord-est de lï1e, 1. tradition littéraire rnppdle un temple dédié il Poseidon, édifié sur la pointe ocddemale (Cap Ras-eI.Tin). César ravagea l'île de fond en comble, pour se venger de la ré~istance opposée à SCI opérations militaires. Hirtius (De Bello Alellandrino) raconte que la bourgade de Pharos était fortifiée par de hautes tours réunies les unes aux nutres, et il ajoute que plusieurs maisons avaient une hauteur de 30 pieds. Le monument le plus important qu'on ait mis à jour, se trouve en face de la baie d'Anfouchy, C'est une nécropole hellénistique intéreSS311tc au point de vue architectural et surtout à cause des peintures qui en décorent les parois (1" p. IlS). L'ile doit principalement 53 renommée à la lour lumineuse qui marqunit l'entrée du grand por: d'Alexandrie. Celle tour qui a donné son nom à tOUS les Phares(') et qui est restée le plus célêbre de IOUS, était, de l'uis lInanime des auteurs llnciens, la merveille d'Alexnndrie, 1'1Idmir.uiOli du monde. En effct, elle était classée parmi les sept men'eilles de l'uni,'ers. Malheureusement on s'est toujours borné il des e10ges enthousiastes, sans la (.) On .. ~mi. t'hypothb. '1"" '-''!!o> .. I."t 4'u" mot ..,,..l''CU. ijo'ptlen .J. r>'II.. n. toil.: 1.. G~ aural.1ll dmm~ le '"'''' ole 1'1"'..... 1 \'11., o(t Il ....... ien • • .,hete, l'~lolle .ppol6e p(b)u.., 4on. ib f .. briqu.i.n. du ..t •• me",. de luxe. (.) 1."1 .nc'e"• .., ..,....i ••11 4'abon! <le oirtl."" luml..."" qu'il, allurn.len • • " ..,mmet 4 •• m..n... ltft..

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9' décrire en détail. Son cmpl11cement même n'est pas fixé d'une façon indiscutable. Quelques archéologues n'admettent pas que le fort Qaït be)', construit lltl XYnle siècle pal' le sultan de ce nom, occupe l'emplacement de l'ancienne tour lumineuse. Ils plllcent celle-ci sur le Diamllnt, rocher aujourd"hui submergé, quelque peu au nord-est de la pointe QaYt bey. l\'lais ils on! tort. Parmi les

Fig-. 1<),

considérations qu'on peut leur opposer, il y en a une qui CS! capitale: la superficie du Di:lmanl est trop restreinte pour (woir pu suffire 11 une consll'uclion telle que le Phare. Strabon, il es! vrai, dit que le Phare étnit sur un large rocher entouré pal' la mer, t:lIldis que Qaït bey est relié, au sud·ouest, à la tcrre; mais si, ,j'une part, il ne faut pas, je pense, interpréter à la lettre le passage ùu géogr:lphe d'Am:lsée, d'autre part, il faut considérer que dans l'antiquité les choses n'étaient pas ce qu'elles


93 SOnt aujourd'hui. Les recherches et les sondages de M. ring. landet prouvent ql\e ln pointe Qaït bey était autrefois un îlot. Il est probable qu'une étroite el courte chaussée avait élli construite entre la pointe de l'île et cet îlot, pour faciliter la construction de la tour lumineuse ct pour en rendre possible l'accès. l)'llilleurs le prof. Van Berchem l'), par l'étude d'un passage de SujUli, écri\'ain arabe du xv me siècle, Cl d'une inscription arabe qui était autrefois murée d:lns le fort, est parvenu à la conclusion que Je fort QaYt bey Il été érigé sur les ruines du Phare. On peUl admettre cette conclusion comme définitive. Le Phare, projeté par Ptolémée le"~ était l'œuHe de Sostrllt<: de Cnide, fils de Dexiphane. Il élait dédié aux Dieux Sallveurs, Ptolémée [or el sa femme Bérénice (ou les Dioscures ?), Le nom de l'architecte, accomp3gné de celui de son père et de sa patrie, se lisait sur l'inscription dédicatoire: I(ÔrH{!,mx L1e,;"povov;; K""~ro; ewî;; :::Wr>ïflOi 'lllff! niiv :Ilroito,"f"w.', c 'est·i1·dire: Sos/raIe, fils de De:âphane de Cm"de, aux diellx SartVellYS, pOlir les nardgalef/Ys. Il fut inauguré SOus Ptolémée Philadelphe, vers 280-79; le Coût total aurait été, d'après Pline l'Ancien, de 800 talents. Le maté· riel pour la construction était principalement le calcaire nummulitique, La décoration sculpturale ainsi que d'autres décorations accessoircti étai! partie en marbre, panic en bronze. Les colonnes, très nombreuses, étaient pour la plupart en gt"3nit d'Assouan. (f\utour du fort QaYt be)' on l'Oit des masses énormes de trOll· çons de colonnes en granit, placés les uns sur les autres hori· zontalement, employés à former Ulle sOTIe de brise,lames pour protéger le fort). Isis était fréquemment associée au Phare, surtOUt il l'époque romaine, Isis Pharia avait probablement un sanctuaire tout près de la tour lumineuse, Nous ne savons pas grand chose sur l'histoire du monument il l'époque ptolémaïque. Les monnaies r0maines frappées il Alexandrie, principalement celles de l'époque d'Hadrien, le reproduisent assez souvent. Il paraît qu'au JI"'. siècle après J.·Ch. le troisième étage était ruiné, Après la con· quête arabe, il aurait été transformé en mosquée, et au XV'''O siècle en fol'leresse par le sultan Qaït bey. A défaut de toute description détaîllée par les écrÎl'ains con· temporains, les sal"ants modernes ont interprété d'Une façon subjective les éléments de la tradition, et, dans leurs essais de reconstruction du monument, ont travaillé souvent de fantaisie. Il suffit de regarder les reconstructions d'Ebers, de Veitmejer, (.) VA~

pag, \39 et

UEIO,ClIUf, sul~.

Complu yo"d"$ do /'A.ad. dos ]JlS..-ipI/OHS, '898,

; lIfalh/aux pour UH Corpus hrscyiplio,,,'m Ar"bic"rum,

T. XIX d•• < Mémoiru de la Ml••ion Archéologique franç.h. du Calr••.


94 de Adler. L'étude lu plus récente et la plus approfondie de toutes les questions qui se rapportent au Phare es! celle du prof. H. Thiersch. Dans le gros volume que ce savant a publié sous le titre de • Ph::uus " il a pris soin de passer en revue tous les documents qui se rattachent il la céJebre tour lumineuse, ainsi que touS les monuments des figes postérieurs qui, d'apTes lui, avaient été influends par l'architecture du Phare. 1\ paraît que ["ancienne tour lumineus1!, qui est toujours debout près des ruines de Taposiris Magna (Abousir du Mariout) (fig. 3S), reproduisait en des proportions très réduites et naturellement sans la richesse el le décor du modèle, j'architec[Ure du Phare 3lexandrin. Celui-ci, d'après la reconstruction du prof. Thiersch, aurait été il trois étages, dont le premier carré, le second octogonal, le troisième cylindrique (fig. 19). L'entrée était du côté sud, plutôt élevée; on y parvl'lnltit par un escalier extérieur. Les parois de la tour étaient percées de nombreux soupiraux ou petites fenêtres, Le premier élltge avait une hauteur de 60 mètres et il étltit couronné par une plate·forme, dont les quatre angles élaient décorés de gigantesques centaures marins en bronze, Ces cemaures souffiaient dans une conque marine, Le second étage mesurait en hauteur 30 mètres et était couronné lui aussi par une tenasse. La lanterne aurait été constituée par huit colonnes surmontées d'une coupole, au-dessus de laquelle s'élevait une statue en bronze (de Poseidon probablement) haUle d'environ sept metres. L'intérieur de l'édifice comprenait une citerne aménagée dans le sous'sol pour contenir l'eau potable, ainsi qu'un énorme puits central pourvu de machines élévatoires qui permenaieOl de soulever jusqu'au troisième étage l'eau Ct les combustibles. Une double rampe à plan incliné, accessible même aux quadrupèdes, faisait le tour du puits et monlait jusqu'à la terrasse du second étage. Un escalier percé dans l'épaisseur du mur du troisième étage, mur qui avoir une lnrgeur de z mètres, conduisait jusqu'à la lanterne. La flamme '::lait obtenue en brûlant du bois résÎneux. Pour donner une plus longue portée ù la lumière de la flamme, on sc servait, dit·on, de miroirs en métal de forme convexe. On compte jusqu'à 300 chambres qui faisaient parlie de la construction el qui étaient employées, soit comme 10gemenlS des gardiens et du personnel, soit comme magasins. L3 hauteur IOtale du monument, y compris la statue de Posei· don, élait d'en l'iron 120 mètres. Les marins pouvaient commencer il :Ipercel'oir la lumière du Phare à une distance de 30 km, DIllLlOGH.A PHIE, _ Su< le Phue, v. THlllRIOC" IL, Der Pharos. A"lik< Isla ... und Ocdd.,,/ (<>u y trum"c cil~e p<eoquc toute J.. Iitl~r..turc "Dt~rj.uTO).


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S .. r SoMr~.e, ". 1'."D"'1'U: $O.I ..Jle de CIllde, "rdit,,,. dM Ph"r. d"n, d. Et..ths " .. 1. l, • ('5991. p. 26'.',,; d •• Lu....OSO, L'EpI/II Grec;. dd RI1..." ..I• • tme 4<1., p. "1 e. , .. i".

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LE SÉRAPEU.II. La colline sur laquelle s'llère le superbe monolithe cOIlnu sous le nom de Colonne "le I)ompée ou, plus exactement, colonne "le Dioclétien (,), marque l'emplacement du Sl::rapeum, c'cst·à-dire du temple dédié nu cuite de Sarapis, Grotien Le Père et M:J.hmoud EI-Falaki avaient déjà considéré comme probablc que le plateau où se dresse la Colonne dc Pompée avait fait partic du Sérllpeum, et cette hypothèse avait été démontrée cxacte pllr W(lchsmuth {Blfrsian JalirtSberirill, JI, 1873, p. 1093) contre les doutes sou\el'és par Kiepert. Depuis les fouilles de Boni, celles de la mission Sieglin et les miennes, nul doule ne semble possible. Sarapis est une des créations politico·religieuses les plus gé· niales des premiers Pwlémées. Pour établir une certaine cohésion entre les Egyptiens et les Grecs, Ptolémée 1" pensa qu'il était néce5.uire de créer une di\'inité qu'ils pussent tous honorer du même culte el, soit en transformant le dieu égyptien Osor·Hapi en Sarapis., soit en introduisant en Egypte le Sarapis adoré il Sinope dans le Pont-Euxin ('), il créa un dieu du monde souterrain, nlOilié égyptien, moitié grec, dont le cuite ne larda pas à enrahir le monde gréco-romain et manifesta une vitalité elttr:lordinaire. Les Hellènes le considérèrent toujours comme un Dionysos cc lcs Egrptiens comme un Osiris, mais ces deux uspects se rejoignnient duns une essence dont l'énergie se trouvait ainsi doublée. Il étoit égalemunt considéré commu une dil'Înité chtonienne. En effet Sarapis est identifié ovec Hadès·PIUlon. La statue d'Alexandrie, recouvene d'un enduit bleu·sombre, représentait bien le som'ernin du léncbreux royaume, ayant à côlé' de lui Cerbère tricéphale (fig. 20) Plusieurs bustes de nos collec· lions, issus du mtme type, som sculptés dans une matière noirâtre (\'. Musée, salle 16). Sarapis pril méme place il côc': d'Escul.pe comme dieu de la médecine, et ses mirades o[tirèrent dans ses sanctuaires, mais sur{Il Sel"" lei dHuedu'" de fe.. le D •. 80'11. aa<:i.n c",n&CTU.e,.. du looIutok d'>\leuœrie, la colonn. ac'uelle .......it suee," • 1.. o:oI<I~1Il de 5••• ,,1' ct ""'" reit ~tI! l·"'.... rc de. la d1n.... ie U..;odooie.."" J'OU' pcr~:ucr Je trÔ<>lJlpbc du "h.i.· li"ni.me. Comme, a .. d~elln d.. I\'",e ,itde, l'Miftee lui-mtmc •·..pp<lall A.· c .. dium, n r ...... it lieu, Hl_ Boui, de. 12 Domme' C% ..". tl'A."tldllU. (~) V. en dunler lieu J.""Y (S<lT"pis), d.. n, DDe ~.ud ...... uh f.... mit... ~fend l'urigiDe 'zfPtlenD. de So&r.pl..... Sa••pi' (Re"'" de ,.ll./of.e du Rd/II""., '9')1. Cf•. SCT"", sa... pl., BerU .. , \V.ldmacD, '9'), par· ",

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96

toU! à celui de Canope (Aboukir), des milliers de pèlerins. Comme Esculape. il a pour Ilttribut le serpent. O'uilieul's Sarapis li aussi tous les nttributs de Zeus, maître de l'empyrée. Nous SOmmes peu renseignés SUI' la forme de l'édifice (,), mais nous savons par un écri· vain de la basse époque romaine, qu'il occupait une plate·forme, à laquelle on accédait par un escalier de ceot degrés.• L'emplace. ment, dit Rufin, est formé non p::ll" la nature, mais par la main de l'homme et par des constructions. 11 est, pour ainsi dire, porté dans les airs, et l'on y monte par plus de cent degrés. Il s'étend de tout côte en carré et sur de grandes dimensions _, Fig. '0, Du edté oriental du plateau on voit des restes de constructions qu'on peut attribuer il l'escalier monumental et au grand Propylée, Le te"'fUOS ou enceinte sacrée comprenait, oune cet esc3.lier monumental et les propylées, un immense portique C:Hré qui renfermait non seulement le temple de Sarapis, mais aussi un sanctuaire d'Anubis, et la Bibliothèque, dite Bibliothèque Fille, Une nécropole (d'animaux sacris probablement) était annexée au Sérapeum, Plusieurs chercheurs de pierres ont raconté à Mahmoud El-Falaki (Mim. Sllr l'ancienne Alexandrie, p. 54) qu'ils avaient trouvé là beaucoup de statues de chiens, de chacals, d'oiseaux, etc. La grande colonne, qui est toujours debout, occupait un emplacemellt dans la pllt"lie nord de l'enceinte. Au sud, le Sél'apeum était cOl1ligu au Swde. Le ;~~~ de Sarapis renfermait la célèbre statue du dieu, chefd'œuvre attribué à IOrt, paraît-il (,), au sculpteur Briaxis, le fa· meux disciple de Scopas. Le dieu étflit représenté assis sur un trône comme Pluton, tenant le sceptre et ayant à côté de lui Cerbère (.\). Il était hahillé du chiton et de l'himation (voir fig. Z 1). Une tles c:lractéristiques faisant reconnaître ce dieu, dont le POl'· Il) Il. TIII~"'C" • p.nmis de donner d..n. ml de> p.ochains volumn co,,· O3c.6. !> 1. ~li ..ion Sieglil! une ,econtl"'cti,," du I,,,ne,,,, temple. (21 L .. vv 1., 0. c., p, 6. et .uiv. Crr, S .."I.... o. c., l'. '9. lJ) L'~tre hybride qui nan'lue le S ••• pi ••,"1. et que déjlt Apion (che. 1'1". t~.qu,,) d<kontpo.e eu Cerbère el d,,,~on, ett .iugulihement c"mposit<: LI u lroi. l~'e" celle d'un Iton .u milieu, celle <l'un chieu aboy"nt !> gauche et celle d'un loul' au,; dents menaçante. lt droi'e ; Je •• 'pent enl"ce le lnut de se. replis, d,e•. ..nt ... t~le au_deI"" de cen" d" LEVY, o. e. Le mon.tre qui "ccom· pag"e SArapl•••U. Je. réplique> quI IOnt au Mu"'e, e.t toujo",. . . pré",nté por un chien .boy.", f1anqui d. deux "ot,et t~'e. de chien; un le.pent lui enlace le cO'p'. U" .eul petit b.en.e 'epr....''''. u" Uon, .u. ia t~t. d"'luel te d.el.e un .erpent .u'n'lOUlé du kaJath,," (f1~• • ').

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97 Irait ressenlblc beaucoup il celui de Zeus, est le boisseau (modius) ou la corbeille sacrée des mystères (kalll.thos! qu'il porte sur le sommet de la t,-,te et qui doit symboliser la fertilité et ln fécondité in~puisables de la terre 11 l'époque de la moisson. Le modius ou kalathos est souvent orné de branches d'olivier ct d'épis de blé. La figure de Sarapis était elle-même cal'aclérisée par une extrême douceur d'expression, mêlée il ulle énergie pleine de mystère el quelquefois de terreur. On raconte que la statue originale avait été obtenue par un mél:lllge des matières les plus diverses, or, 1l1'gent, cuivre, plomb, étain, saphir, hémlltile, émeraude et topozc. 1\1. Isidore Lé"y a démontré que ccne Mgende ne fait que reprodUÎre la formule de la recttte suivant laquelle, â l'occasion des fêtes d'Osiris au mois de Khoîal" on fahriquait I~s simulacres divins, les images rituelles, périodiquement renoU\'elé~ d'unnée en nnnét. 1\ paraît que l'image du Sarapisaukalathos, flanqué du Cerbère,est plus récente qu'on n'avnit cru jusqu'à présent. Le sava1l1, qui le dernier a traité cette quesPjg. ,z. tion, fait descendre l'origine de celle image de Snrapis au règne d'Un successeur d'Evergète, Ptolémée IV oU VI. En voici ln description selon la l'econslruction la plus récente . • La tête du dieu était légèrement inclinde sur l'épaule droite, la chevelure puissante formait une vé"ritable crinière; au-dessus du front jaillissaient cinq boucles épaisses de cheveux, qui re· tombaient ensuite droit en avant, presque jusqu'aux sourcils. Audessus de ces bo\lcles, on en dîstingunît six nutres retombant troi~ en :1\':lnt et trois en arrière; ces dernières recouvraient en rartle un bourrelet circulaire, apparemment un bandeau, emou-


98 rant le pied du modiu$. Sur le modius etaIent figurés en relief trois oliviers, l'un à droite, un autre p.1r devant, le troisième il gauche j du bord supérieur pendaient peut-être quelques épis.... La barbe était épaisse el bouclée et n'était pas partagée en deux: moitiés symétriques.. les boucles de la bllrbe retombaient sur la gorge qu'clles recouvraient. La couleur de l'ensemble était un bleu noirâtre; pour rendre visibles au n,oins certains déUl.ils, dans la semi-obscurité de la cella, il fallait ii"videmment les rehausser par une coloration plllS claire; les yeux étaieot cenainement blancs, avec pupilles rapportées en pierres précieuses; le modillS était de couleur claire, ce qui faisait détacher, sur le fond sombre, le relief des trois oliviers; les épis étaient (\'01' mat, le sceptre d'or bril1l1nt et les draperies, ainsi que les sandales, sans doute rehaussées d'un fin décor d'or ou d'argent. On a encore employé ces métaux pour orner le trône et l'~s­ cabeau, les yeux et les gueules de Cerbère. Dans une relia richement décorée, à la lumière incertaine des camlé\abres, cet ensemble devait, dans les fêtes de nuit, produire une impression de majesté surnaturelle " (Amelung). On doit au fanatisme du pntriarche Théophile la destruction Je ce chef·d'œuvre (391 après J,-Ch.). On prélend que les derniers restes de la statue ont été fondus par Amrou pour en faire des monnaies, Le type du Sarapis nlexandrin s'est répandu rapidement. Il Fig', n, suffira d'énumérer, pour s'en convaincre, les nombreuses répliques qui se trou,'ell( dans IOUS les Musées d'antiquités. Ces répliques, plus ou moins fidèles, sont en marbre, en terre cuite, en bronze, Outre la colonne colossale que nous pouvons admirer e'lcorc, outre les deux obélisques que mentionnent les historiens d'Alexandrie, le Sérapeum devait renfermer une grande quantité d'autels, d'édicules, d'inscriptions, de stallles, dont on avait gratifié le dieu pour le remercier de quelque bienfait ou pour implorer sa bienveillance, En effet, malgré tous les vandalismes, les fouilles exécutées sur l'emplacemelll du temple, depuÎs 18~2, soit par Bolti, soit par la mission allemande Sieglîn, soit pllr moi-même, ont mis à jour bon nombre de monuments, dom une partie a été laissée sur place et l'autre transportée au Musée, Après la destruction et l'incendie du temple (391), les chré· tiens, raconte l'écrivain Rufin, s'empressèrent d'enfouir le bUsle


99 de Sarapis et [Outes les autres idoles SUI' lesquelles ils purent menTe la main. Ce détail doit êtrt vrai. A Rome, lorsque, par les édits de Constant et de Constantin Ir (341), les bâtiments païens du Janicule furent incendiés, puis rasés, on fit disparaître tous les mOl1urnents qui u\'aient résisté au feu. Il y a donc lieu d'espérer qu'en poursu!vant les fouilles autour du Sérnpcum, on pourra encore décOUI'fll" bon nombre de monuments. En dehors de neuf statues debout, tenant en main un c:1hier, \'Ues par i\Iimaut vers la moitié du Xlx",e siècle, il convient de rappeler une statue colossale en granit qu'on a cru représenter Ale~andre Aigos, fils du Conquérant, ct qui se trouve au Music du Caire, un groupe: colossal acéphale en granit

Fig.

~j.

(Pharaon debout embrassé en signe de protection [par Osiris), ain~i qu'une statue assise de Ramsès If, une statuC agenouillée de Ramsès H embrassant un canope, un scarabée cn granit de grandes dimensions. Ces quatre derniers monunlents sont :lctuelJement au i\lusée gréco·romain. Au Musée gréco-romain sont également plusieurs inscriptions ptolémaïques et romaines. Le lx.cuf Apis en granit noir (fig. 23), érigé par l'empereur Hadrien, qui décore à présent le centre de lB salle 6 du Musée, a ét~ décoUl'ert il quelques mètres :lU nord du gl'11l1J puits carré qUI donne accès flUX galeries souterraines. Un autel \'otif en r~on. neur de Ptolémée Il et de sa femme était au centre dune petite enceinte sacrée, au nord de la colonne. Entre celle-ci et rentrée des galeries, on a mis il jour .une tête colossale de Sarapis en pierre noire, d'un bon tr~vRll; sous les corps des deux sphinx placés actuellement sur 1esplanade, au sud de la


colonne, une superbe t2te de déess\: en marbre blanc, d'époque hellénistique (Musée, salle 12, nU 3908), (fig. 24), ainsi q'l'unc tête de Sarapis pareillement en mal-bre (salle 11), nU 39'2); du c6té nord·est, au b:Js de l'escalier, dans des couches très profondes, une tète en marbre représentant la reine Bérénice femme de Ptolémée JI[ (Musée, salle ,z, nO 3466) ainsi que deux statues en calcaire jaune représentant un personnage qui était chef de ln garde· robe royale et ministre des finances sous Ptolémée X (l\Iusée, salle 7, vitI'. C), Si on voulnit dresser un c1ll:Jlogue détaillé de tous les mo' numents découverts dans l"enceinte Fig, '4, du Sérapeum, on dépasserait de beaucoup 13 cent3inej et il faul tenir compte du pilhlge des siècles passés, La colonne qui domine :lujourd'hui le plateau ne semble pliS lIvoir une origine antérieure à l'empereur Dioclétien. Sur le côté occidental de la base, on peUl lire une inscription en l'honneur de cet emperetll', Le texle de cette inscription a donné lieu à de longues discussions parmi les savallls, car la surface du granit est tres rongée et plusieurs lettres sont lout " fnit illisihles; cependant la lecture en est maintenant presque certaÎne et d'nprès les conclusions du dernier éditeur, le prof. CantArelli, il ressort que le nom du préfet est celui de {f60«o"I<]o•. <o~ [Ja]16tuw~ ar'Jro><gJ<o(,>tl

<,}l' noJ..lOil;:OI· ~IA>·;f.<>'''gda. L11O,Û'lT/(l~O" 10~ &:l't><'1W~

T!60[W"I']o; [;raQ;:O; A1rl'!JI<OII.

Ln colonne aurait été érigée après l'année 297, Celte nnnée' lil, une émeute formidable nvnit éclnté à Alexandrie. Dioclétien assiégen la ville et s'en empara nprh huit mois de résistnnce. L'empereur y demeura quelque temps pour réorgnniser l'admi· nistrntion de l'Egypte. J1 voulut se montrer pitoyable et géné· l'eux. Entre autres bienf,\its, il ordonna des distributions de paill gratuites aux palll'res. Lit colonne aurait été érigée en son honneur pour le remercier de sa c1élll~nce et de sa générosité. En effet l'inscription dit:


'0' • Ali /rhjusJe emperNlr, diell lu/!:faire d'Alexandrie, Dioclélien invincible, Pos/ume, pré:fet d'Egyple [a érigé ce lII011UIIUllf.] • La formule employée dans l'illscription nous laisserait croire que le chllpite:\u était surmonlé d'une statue de l'empereur. Dans la collection Choiscul·Gouffier, on vopit autrefois les fragments d'une stflllle colossale en porphyre, retrouvés vers le commencement du XIX"'e siècle nu pied de la colonne. On a dit, mais li lOri, paraît-il, que cette statue, très remarquable d'après les fragments, pou,-nit 6tre celle de Dioclétien tombée du haut du chapiteau. La subs!l'tlction est constituée par des blocs tirés de divers

monuments plus anciens. Un bloc porte en relief la figure et le nom de Sethi 1er (côté ouest); un autre (côté est), une ins· criptlon en l'honneur de la reine Arsinoé Philadelphe: il s'agit de la base en granit vert d'une statue qu'un Alexandrin, Thcstor fils de S::nyros, avait érigée pour la célèbre sœur et femme de Ptolémée Il. La hauteur totale de la colonne, y compris la base et le chapiteau, est de 26 m. 8Si le fût mesure 20 m. 75 et il a un diamètre de 2 m. 70 en bas, de 2 m. 30 en haut. Notre colonne a toujours excité l'admiration et l'imagination des voyageurs (fig. 25). Cyriaque d'Ancône (1412) et Léon j'Africain (r 49 l' 15 17) en on! c6lébré ln hameur et la grandeur; Pellegrino Brocardi (1 557) déclare n'a\'oir jamaÎs vu une colonne pa· reille, ni à Rome, ni ailleurs. Le fait extraordinaire qu'on ra-


'0' conte ou suj~t du chapiteau est le SUh'lIlll; en 1832, lorsque Eusèno: de Sal'oie se trouvaÎt Ù Alexandrie, vingt·deux individus }' seraÎent mon lés CI, s'y étant (Issis en cercle, y auraient déjeuné. On ne s'cst pas toujours contenté d'admirer ce henu monument, on Il l'oulu le posséder. En 1737, dans un rappOrt â Louis XV, on proposait de faÎre enlever la colonne de Pompée. qllÎ menace ruine (sic) el de 10 faire transporter en Fnmce pour y être élevée avec une statue du roi au-dessus. C'est un des plus grands et des plus anciens monuments des siècles passés, qu'il serait de la gloire du roi de conserver ~ j.). Pareil projet avait été formé sous Louis XIV, Le nom de • Colonne de Pompée • doit ol'oir été créé par les Francs à l'époque des croisades. Leur érudition très sommaire aurait confondu le lieu où la tête de Pompée avait été ensevelie (Némésion), et aurait transformé la coupole que l'écrivnin arabe Abd-el-Latif (( 161-1 23 l) prétend avoir vue sur le chapileau, ou ln sphère que, selon des dessins du XVIIllC siècle, le même chapiteau aurait supportée, en • l'urne précieuse qui aurait renfermé la tête de Pompée ., Cette légende est parente de celle qui plaçait, sans aUCUll document historique, les cendres Je Trajan en haut de la colonne qui porte son nom, et celles de Marc Agrippa sur le fronton du Panthéon. Dans le terrain avoisinant, on voit partout des restes d'anciennes fondations, des tronçons de colonnes en granit rose ou verdâtre, des fragments architectoniques d'époque romaine, prol'enant d'une construction colossale {voir de beaux fragments à l'est de la colonne il mi·hauteur .le la colline). Non loin de la colonne sont placés les deux sphinx en grnnit rose d'Assouan (longs respectivement de 3 m. gO et 4 m. JO) découl'erts, en 1906, à l'angle sud de l'emplacement, tout près de la ruelle Abou-i\1andour, Un peu à l'ouest de la colonne, on pénètre dans les soutel"l'ains qui doivelll avoir fait p.1rtie du Sérapeum. Ce sont de longues galeries creusées dons un rocher sablonneux, re\·êtues encore en partie .le leurs plaques en pierre calcaire avec des niches d"une forme étrange dont le but n'est pas en· core bien ét3bli, Ces galeries souterraines sont mentionnées p:lr llufin (fin du IV"'C siècle). Toute la p:Htie inférieure, jus· qu'au niveau du pavé de l'édifice, est voûtée. Ce souhnssement est distriburE en l'astes corridors et en vestibules Cllrrés ct sépnrés entre eux, qui servaient à diverses fonctions et ministères secrets. Quelques archéologues y voient les restes de la pnrtie infé· rieure du hâtiment de la Bibliothèque fille et considèrent les niches creusées sur les parois comme des élll.gères pour les livres. (1) R'vue lIisll>dq"" '900. pal'. J, u, l,


'°3 Ceci peU! paraître douteux; mais il est certain qu'une Bibliothèque était llnnexée au Sérapeum, ct, pour la distinguer de la grande Bibliothèque du quartier royal, on l'appelait la Bibliothèque fille ou petite Bibliothèque. Boui pInce ['Iseum au nord-ouest de la colonne, cntre celle'ci et l'entrée des galeries souterrnines, le Sérapeum au sud. L'archéologue Thiersch, dans un ouvr3ge dont la publication est annoncée comme imminente, se propose de l'econstiluer la topographie des monuments qui enrichissaient le plateau. J'espère d'autre part pouvoir bientôt meUre à exécution mon projet d'explorer pal' des fouilles méthodiques loute [a zone qui s'étend \'Cl"S le sud, actuellement occupée par les écllèches de Toubgieh. Après ln destruction du Sérapeum par les chrétiens (en 391) on installa sur le pl3teau un couvent de moines et on y bâtit une église en l'honneur de S. Jean-Baptiste, connue aussi sous le nom d'Angelium ou E"angelium, qui fut détruite, paraît-il, au X me siècll!. lllBLIOGRAPHI&. - De.edptlO.ll de l'El(yp,e 1. v, l''J'5"3'8, LaColo""o D/o;;/iU'"'lt (par S"",,"T CS" ••) p, 508-."9. Descriplio" de /" COlo ..". dllo de PampÜ Ipar ~QRav); M",,,,"olm ..t.-F....... ,,'. A"I/que Alexandrl'.p'l:' S.l;6; HOTT'. L'Acro!!o!e d'AI.",,, ..drie el Ic Sir"pwm ('8«,); llo-rT', Foul/· I.s il la '010''''' Iheodosi....,. (Alexandrie. IS9/); BREcc'"" Les fo'dJlts dallS 1. Sirop." ... d'AI.xandrlo en 'QO,-<>6 (A'lIlales d .. Service des ;I,,'iqul/il. VIII. p. 6"76); LV,n'RO$o. L'Eg,l/a dei Grecle dei Ro,,,a'tl, l', .:l.~-'JJ; Cfr. a""i Dv ", ...., B., Elude SM' fa cololmo de POl"PÜ li Ale"" Senli. 187.~ (pag. Hl. MaltaS;" Piltoresque, .aH i Cc...ples.reTUtliS dll Co"#rès ,,,ter"at/ollal J';Ir_ chio/OKlo, Caire. '9"9, p. 291"93.


'0'

LES CATACOMBES "' KOM-EL-CHOGAFA

A dix minutes environ du Sérapelllll (pl'endre par ln rue de Karmous et ensuite par la rue Abou J\l::lrIdour) se trouve l'hypogée de Kôm-e/.Cliogafa {la colline des tessons). C'est une construction funéraire il trois étages, qui, par ln grandeur de son plan, le pinoresque de ses perspectives, par l'art étrange de ses sculptures el de ses reliefs, laisse une profonde impression dans l'esprit du visiteur. Le mérite de sa découverte, bien qu'clle fùt due au hasard, en revient entièrement au Dr Botti, qui, depuis 189z, avait signal.! K6m-el·Chogafn comme un centre de recherches archéologiques dans le territoire d'Alexandrie, et y (lVUil fouillé avec persél'érance. Ce ne fut qu'après que les clIniers curent pénétré malgré eux dllns le souterrain, que celui-ci fut systémntiqllemem deôlnyé pnr les soins de Boni. Puis, sous ln direction de lïngénieur Ehrlich, Inspecteur de l'ouest au Ministère des Trav(lux Publics, on rest(lura l'ancienne entrée, on allégea 1(1 mOntagne de snble et de débris qui recouvrait le souterrain, et on prolégell le monument contre les dégâts éventuels des eaux plm'i(lles, en recouvrant le sol d'une couche d'asphalte, L'intérieur est éclairé à la lumière électrique. Le tombenu (v, Plan, fig, 26) comprend trois étages superposés, creusés à même le roc; le plus bns est constnmment rempli d'eau, celle-ci s'étant infiltrée, i, une époque postérieure, à travers les pnrois du fond, peut-être à cnuse de l'affaissement du terrain. Nous avons essayé à plusieurs reprises de l'épuiser et d'en empêcher le retour, mais S:lns résultat, Dans l'antiquité, Ut} quatrième étage devait exister au-dessus de ceux qui SOnt aujourd'hui consen'és; cet étase devnit se terminer par une construction il ciel oUllen, qui fermait l'entrée du souterrnin,


10,

Dès J'entrée, un escalier tournallt conduit au palier des chum· bres du premier étage (fig, 2ï~ A droite et à 8auche sont deux ni· ches semi'circulaires, munies de bancs et décorées dans la partie

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superieure d'une grande coquille en relief. Cet élément décoratif, qu'on retrouve encore sur le plafond de l'escalier qui conduit au deuxième étage, est inconnu à l'art égyptien. Il est par contre très fréquent dans les produits industriels en métal de l'âge hc1-


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16nislique; il fut employé avec pr6dileclion en Egrple pendanl la période romaine et très employé aussi par l'art copIe. L'escnlier était utilisé seulement par les vivants; les morts étaient descendus au moyen de cordes d'abord par les puits d'éclairage, ensuite par les larges ouvertures prrtliquées sur ses purois, et introduits enfin dans les chambres des étages inférieurs. On entre ensuite dans une chambre circuluire, au milieu de la· quelle s'ouvre un puits couver! par une sone de kiosque à coupole, formé ,fun parapet et de huit piliers qui se mltachent il. la volÎle de la chambre. C'est au fond de ce puits qu'on a découvert les cinq têles en marbre. aujourd'hui au Musée et dont les moulages en plfltre sont exposés ici. Autour de celte rotonde s'ouvrent des chambres avec sarcophages,loculi ou niches pour les urnes cinéraires. Les petites excavations qu'on observe sur les parois ét<lient destinées à recel"oir des lampes, dom la fumée fl jflissé des traces évidentes. Dflns la grande salle, (1 gouche de l'",ntrée, se trouve le triclinium jmffbre, c'està-dire la SllllC oÙ les parents du défunl Ù\SSemblaient pour Fig. 27· un repas funéraire, les jours consacrés flU culte des morts {pour les Romains, le Jour des violettes .... dies violre; le jour des roses -- cllCS rosre, el autres). La salle mesure 8 m. 50 sur 9 mètres. Le plafond est soutenu p~r des piliers. Le /rie/iI/iullI conserve son aspect originel. Les trois lits, ainsi que les piliers qui soutiennent le plafond, sont travaillés à même le roc. La table, probablement en bois, devait se trouver au milieu, efltre les trois lits. Les lits étaient garnis de matelas, à chaque réunion. On sort du !ricfillilwl et on va jusqu'à l'escalier qui descend au deu~ième étage. De ce poilll, on jouit d'une vue aussi pittoresque qu'évocalrice


Fig". 18.


'08 sur ln pnnic cenlr~le qui est la plus irnporl:wte de la IOmbc{fig. 28). La voûte de cel escalier monumental est décorée d'un~ gronde coquille en relief. Plus bas, J'escalier de quinze degrés se divise en deux parties qui descendent il droile Cl il gauche d'une grande niche en forme de coquille, rllppelal1t le trou du souffleur des théâtres. Ce trou m<lsque un autre escalier enl'ohi par l'cau, qui descend :lU troisiemc étage. Arrivés au bas de J'esc:lliel', nous nous (rouvons en face du vestibule de la chapelle funéraire proprement dîte. La façade de ce l'cstibule est supportée par deux colonnes égyptiennes 11 faisceaux de pap~rus ,Ct Il chapiteaux fleuris. Dans les parois de droite on ft menage, tlUX angles, deux piliers de slyle égyptien uvec chapiteaux, dans lesquels les papyrus sont mélangés à des feuilles d'acanthe. Colonnes et chupitenux supportent une corniche décorée d'un disque solaire ailé, avec les uraeus entre deux f;lucons, et avec une sorte de frise denticulée. Au·dessus de la corniche se trouve un fronton fi voûte très aplatie, orné d'un simple disque solaire. Dans les parois latérales du \'eslibule, on voit deux niches qui affectent la forme de portes égyptiennes, et où se trouvent encore en place deux statues en calcaire blanc, rune de femme (il gauche), l'autre d'homme (à droite). Le type de la tête de ces deux personnages ne rappelle que de loin le type égyptien, mllis les statues mêmes ont été travaillées selon Il!s principes ct les modèles de l'an égyptien. Ainsi que ra signalé le professeul' l'on Bissing, Il! type Ct IR coiffure nous rappellent les têtes en plûtre des deux premiers siècles de notre ère et les célèbres portraits du F'lyoum. Nous pouvons lljouter que la tl:te de l'homme présente, dans lu technique. des Rnalogies remarqullbles avec celll!s de deux bustes en pllitre trouvés dernièrement dans un tombeau il Souk-el· Wardian (v. Musée, salle r 2, n. 333; Ct 3339). Selon l'on Bissinl' les deux statues, ainsi que les modules de l'architecture et la décoration générale. nous engllgent fi placer l'origine du monument dans la période comprise emre Vespasien et Hndrien. Une porte, surmontée d'une corniche ornée du disque solaire nilé ct ,j'une frise d'uraeus, est percée dans le fond du vestibule; or cette fl'ise est très fréquente dans J'architecture égyptienne des basses époques. A t!roite et il gauche, sur des socles qui affectent la forme d'un naos égyptien, se trouvent sculptés en bas-relief deux gl'QS serpems ou drngons barbus, coiffés de la double couronne (pschent) et ayant 11 côté d'eux le caducée. symbole d'Hermès ou Mercure et le lhyrse, symbole de Dionysos ou B:lcchus. Dans ces sl!'-pents nous deVOns voir non seulement des agathodémons (bons génies),


mais encore les serpents sacrés d'Osiris Cl de Dionysos (dieux des morts) ct d'Hermès (le guide des morts), Au-dessus des dragons, on renulI'que dej boucliers, avec une tète de Gorgone se détachant d'une sorte d'égide. Probahlement on voulait, par ce symbole terrifiant, éloigne" de la tombe les méchants et les \'oleurs. La chnmbre contient trois niches pIncées sur un socle, occupnnt les trois faces de ln chambre, Dnns chaque niche se trouve

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un sarcophage taillé, ainsi que le couvercle, 11 mGnle la roche sa· blonneuse. Ils sont 11 peu près semblables; celui de la niche du fond ne diffère des nutres que par les détails de l'ornementation, Il a, sur lu face nntérieure, un feston de fleurs; au·dessus de la guirlande, au centre, se trouve une figure de femme couchée qui représellle peut-être la défunte il laquelle le sarcophage était destiné, Aux anneaux qui soutiennent la guirlande sont sus· pendus deux masques, de Silène à droite, de Méduse à gauche. l,a partie antérieure du couvercle eST décorée d'un feston


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horizontal en relief, formé pllr deux fttdUes et des fruits de lierre et d'olivier. Les deux sarcophages des niches laténdes son! tout il fait identiques l'un il [':lUIre. Stlr la face (Intérieure il y a un feston formé de grappes de raisin, se terminant par des ruoo.ns. Au milieu, un crâne Je bœuf est suspendu il un anneau; il drQite et il. gauche, au-dessus du feston, on rem,lrque deux têtes de Méduse. La partie :Intérieure du couvercle est décorée d'un méandre (fig. 29). Les couvercles de ces sarcophages. décorés aux anilles de petits acrotères ou oreilles, sont simulés, car il était il craindre, vu la nature friable du rochel', qu'on les brisilt Cil les soulevant. L'architecte a trouvé un moyen aussi prlllique qu'adroit de re· médier il cet inconvénient. Il a creusé du dehors, dans la galerie qui entoure la chambre funéraire, des ouvertures correspondant :lUX dits sarcophages, puis il a vidé l'intérieur de ceux-ci. De celle façon, les cadavres n'entraient pas dans la petite chapelle, ou bien ils y étaient seulement déposés un instant pour les dernihes prières de la cérémonie, Ils étaient portés dans leur 10111be p:lr le corridor extérieur. Sur les parois de chaque niche, au-dessus des sarcophages, il y a un relief central et deux reliefs latéraux plus petits, (es motifs sont travaillés au ciseau en l'onde-bosse d'un :1.I"t Crane, mnis un peu mou. Certains détails sont encore aClUel1ement relevés de couleurs. Les sujets pl'ésement un caractère relij<ieux ct Cunérnire, mais il est il présumer que, ni le propriélnire de la tombe, ni l'artiste qui l'a exécutée, n'étaient en étnt de comprendre la valeur des symboles qu'ils tlkhaient de reproduire d'après les Illonuments de l'époque pharaonique, La scène représentée sur la paroi centr:lle de la niche du fond nous montre Osiris momifié, coiffé du bandeau royal et de J'uraeus, étalé sur un lit de mort; ce lit a ln fmme d'un lion gui porte la couronne o.;irienne, surmontée du disque solaire ct qui tient dans ses griffes de del'ant la plume, symbole de la déesse de la vérité, On voit, sous le lit, les !rois canopes qui dev:lient contenir les entrailles du défullt: l'un n le couvercle Il tête d'épervier, un nUIre à tête humaine, le troisième ù tête de chien. Derrière le lit, Anubis, le dieu de l'embaumement il tête de chien, se tient debout, le disque nl'ec deux uraeus sur ln tête, dans la main gauche un godet lotifOl'me Aanqué de deux serpents, avec une anse en forme d'étrier. Du godet sort une plante de nymphaea. La main droite du dieu plane sur la momie, A la tête du lit est Thot (dieu de l'écriture et de la science, représenté par un corps humain il tête d'ibis), ten:lnt un sceptre


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ct un l'lise et offrant au mort, comme symbv1e Je la resurrection, le Ûgne de la vie. Aux pieds du lit se trouve Horus (dieu solaire il tête d"épervier), qui tient lui-même un sceptre Cl un vase, mais il n'a pHS dans les mains de signes symboliques. D3ns ln petite paroi de droite, se trouve représenté un prêtre, coiffé de deux hautes plumes, véIU d'une peau de panthère jetée SUI" une Ion· gue robe, offrant un bouton de lOlus el une coupe uvec une aiguière à une femme, qui est coiffée d'une grande perruque nvec bandeau, surmontee du disque solaire. Elle lèl'c les deux mains, les paumes tournées ,'crs son visage. Entre le prêtre et la femme, qui fait le geste de reccroir les offrandes, est un nutel ayant la forme d'un faisceau de papyrus. Dans la paroi de gauche, on voit un prêtre lisant, dans son l'ou· leau, des prières, devant un personnage debout (le défunt) qui tient de la main droite un objet mal caractérisé. Sur l'nutel qui est entre les deux personnages est placé un vase, duquel sortent des plantes (ou des flammes 1). Dans l'homme et la femme on serail tenté de voir le couple propriétaire de la tombe, ou en tout c<'\s le couple ensel'eli dans le sarcophage du centre, Le disque sol3ire ne serait que le signe de leur déification après la mort, Les prêtres sont évidemment, pal' leurs gestes et par leur habillement, des prêtres des mOrts. Dans la paroi principale de 1:1 niche de droite, on remarque un personnage coiffé de la double couronne royale, orné d'un col· lier, vêtu d'une robe qui couvre le corps jusqu'nu-dessus des genoux, 11 est debout devant un autel ayant la forme d'un ça. rymbe de p3pyrUS, et il présente une offrande d3ns une sorte de vase, qu'il t:ent des deu" maÎns par les anses, au dÎeu Apis qui se dresse sur un piédestal devant lui, Le bœuf Apis a le disque solaire entre les cornes et un tout petit naos suspendu au cou. Sur s3 poitrine est gravé un croissant. SUI' l'autel on voit des offrandes (gâteaux ou encens). Derrière l'Apis, Isis, debout, lient de la main droite la plume symbolique de la vél'ité, et déploie ses lliles en signe de protection. Elle est habillée d'une longue robe richement décorée, porte III longue perruque féminine avec l'uraeus sur le bandeau qui ferme la coiffure au·devant du front. Lll t2te est surmontée du disque solaire, Sur 13 petite paroi de droite on rem1l.rque deux figures se· parées pal' un autel papyriforme et représentant, l'une, un dieu cynocéphale avec le disque sur la tête, l'nutre, un dieu il \·isage humain enveloppé dans le maillot des momies, et portant sur la tête le disque solaire. Dans la petite paroi de gauche est représenté un personnage qu'on peut idemifier avec un roi faisant des offrandes il une divinité (OÛris ou Chons). Le roi tient dans une


'" main le sceptre, dans l'autre la plume Je ln vérité qu'il préseme nu dieu. Sur l'un des reliefs le roi est représenté ayant la têle surmontée du disque sola ire Annqué <.furneus; sur l'autre relief il est coiffé de la couronne appelée hem-hem. Les bandelencs dont le dieu Chons est enveloppé sont distribuées en bandes diagonales forman! ùes losanges. Dans les losanges sont représentées des ima· ges dil'ines, des têtes humaines, des étoiles, des fleurs. etc. Les scènes reproduites par les bas-reliefs de la niçhe de gauche sont pareilles à celles que nous venons de décrire. Seulement dans la scène représentée sur ln petite paroi de droite, l'une des divinités n'cst pliS à tète de chien ou de singe, nins! que dans le relief correspondant, mais 11 (ête de faucon. Les quatre divinités représentées sur ces deux reliefs sont les fils d'Horus, qui, en leur qU:l1ité de divinités callopiques, l'cillent sur les entrailles des momies. A droite de la [lOrte d'entrée, debout sur un socle, se tient Anubis, al'ec tête de chien et corps humain, en dieu guerrirr, revêtu de la cuirllsse romaine el portant suspendu en bandoulière le glaive court des légionnaires. Il tient du bras droit un bouclier et de lu main gauche une lance romaine. D~ l'autre c6té de la porte, on a placé Set-Typhon ou 1\la!te,\on à tête de loup, le corps terminé en dragon, dehout sur un socle et vêtu en soldtlt romain. Ces divinités app:lrtiennellt spé. cialement au panthéon gréco-romain et complètent de la fllçon III plus heureuse le mélange curieux des formes gréco'romnines et égyptienne5, mélange qui fait de l'architecture et des sculptures de ce tombeau, un ensemble unique en son genre. La date III plus probable qu'on peut fixer pour l'origine de la tombe est la période comprise entre les empereurs de la famille des Flaviens et Hadrien (c'est-à-dire entre ln fin du premier siècle ap. J.-Ch. et la première moitié du ume siècle}. Les personnages qui représentent les deux statues placées dnns le vestibule el reproduisent les reliefs (l'homme et la femme à qui les prêtres des mor.ts adressent des prières), sont les pl'opriétaires primitifs de la tombe. Rien ne dit qu'ils aient été des personnages très remarquables, mais évidemment ils devaient être :lssez riches. Quï1s aient été grecs ou rom:lins ou, comme il est problabte, égyptiens, ils suivaient ces tendances syncrétiques qui tûchaient de fondre, sans y réussir, et mêlaient dans un ensemble peu organique, les croyances et les formes artistiques grecques avec les croyances et les formes al-' tistiqucs de l'Orient. On sort de la .:hupelle funéraire et du vestibule pour entrer dans la galerie qui en fait le tour. On passe par la porte de


"3 droite, au pied de !'escnlicf monumental. SUI' les parois de cene gnlerie, s'ouvrent de nombreux lOCIlIi, dont plusieurs sont encore clos et dont les dalles gardent les anciennes inscriptions, peintes en noir ou en rouge, indiquant le nom Ct J'âge du mort. En générnl, les IOClili renfermaient plusieurs cad:lI'res (de deux à quatre). Dans quelques niches, des urnes SOnt encore en place; elles gardent les cendres de ceux qui avuient préféré la crémnlion li l'inhumation. De cette galerie s'en détachent d'outres, qui donnent accès à ùes chambres semblables il la chapelle centl':tle, mais dépourvues de toute ornementation. Il semble que la lombe, il l'origine, n'av:!.it p:ls le plan corn· plexe que nous constatons aujourd'hui. Plusieurs chambres el gale des paraissent :l\'oir été ajoutt"es ù des époques successives, L'agrandissement de hl tombe serait dû ou bien à des familles qui s'en étaient successil'ement emparées ou mê.lle, d'après l'opinion de von Bissing, ù quelque entrepreneur de pompes fllnèbres, D'ailleurs il n'est nullement nécessaire de supposer que cet agmndis~ement est dû il ces causes, Il peut sc faire que 1:1. tomhe ait sen'i aux membres d\lne même corporation funéraire, On remonte 1"escltlier monumenttll. Pal' tlne ouverture pratiquée dans une des petites chambres qui s'ouvrent sur le pourtour de la glllerie, on peut pénétrer dans un autre tombeau formé ,.t'un long escalier d'accès (provisoirement bouché), d'un grand puits quadrangulaire très profond, d'une galerie latérale, où on remarque des snrcopl13ges ct des restes assez int6ressams de peintures, puis d'une vaste snlle dont les parois sont garnies de plusieurs rayons de locrdi. Les fresques qui décore11l ceue tombe sont td,s voisines, au point de vue du style, des reliefs de la tombe d'à côté, Dans la niche, qui s'ouvre dans 1., paroi nord-ouest Je la galerie latérale, on observe au-dessus du sarcopbage, la scène suivante peinte sur une épaisse couche de slUc blanc, dont toute la surface du sarcophage et de ln niche étnit recouverte. Isis ct Nephtys, se faisant face et les .liles dJployées, protègent la momie d'Osiris Elles portent, comme d'habitude, la longue tunique collante, ct ont sur 1<1 tête le disque sol3ire entre deux cornes de vache, A droite et à g<luche, derrière les déesses, se tient debout un homme ayant la fête surmolllée par deux cor: nes, Le sceptre qu'il tient dnns la main droite indique en lUI un roi ou un dieu, mais il n'est p<lS possible de l'idenrifier. De même, on ne peut pas donner un nom aux figures 3ssises sur un trône, peintes sur les petites parois \attrllles. Au-dessus de ces im3ges court, tout a.Utour, une guirl311de de simples feuilles oblongues.

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"4 Les deux pilostres sont égalem.-:nl peints El1 bas un dessin repréSClll:lnt un grillage; Cil haut, dans la paroi Îmélieulc, l'oiseau-âme, c'esl~à-dire un oiseau il tête humaine sans la harbc, avec le disque solaire entre deux cornes et ['uraeus; dans la paroi extérieure, Horus-Re (d':signé comme tel par le faucon peint au-dessus de lui, il gauche). Il est debout sur une fleur de lotus, el il tient une fleur de lotus dflll$ sa main droite. Sur le plafond on remarque les maigres vestiges de deux divinités féminines, et (lU milieu d'clles, deux ailes :lccrochées il une roue. Le fronton est déçoré Je figures symboliques j au-dessous d'un disque solaire est peinte ulle coupe d'où semblent sortir des flammes j à droite et à gauche de ce vase sont deux sphinx se faisant face. Chncun d'eux tient la patte droite sur une roue. Ou doit y voir le griff,m de ln déesse Némésis, ou mieux encore la déesse Némésis elle·même sous son aspect zoomorphe. On appelle cette tombe la salle de Caracalln; en voici la raison: on y n trouvé une très grande quantité de crfmes et d'ossements de che,'aux et d'hommes, et feu B Jui, pour en expliquer la présence, se référait au ma;sacre de la jeunesse d'Alexand.-ie ordonné par Caracalla Les malheureux jeunes gens, poursuivis par les soldats de l'empereur, auraient espéré se satlver en se cachant, avec leur chevaux, dans les catacombes, mais hélas! ils auraient été tués dans leur refuge il coup de pierres. L'hypothèse n'est pns invraisenlblablc, mais eUe pourrait bien ne pas correspondre il la réalité. Sur le sommet de la colline qui couvrait les h)'pogées, existait autefrois une large mosa'ique il dessins géométriques. Les intempÙies des saisons et les fouilles projetées, nous ont poussés à la transf6rer au Musée. De celte esplanade, on a une belle vue S\lr le porI, sur les faubourgs occidentaux de la ville el sur le lilc i\lareotis, BlI1LiOGRAPHI P.. - Lu B,,$·.-.1/.j, at He", tj·CI<{).. g~j~ ~dlt~. P"C la So"l'ft Acc"tO/o~il'" d' AI.x.",arl•. T~~t~ pu PK. VQ'" ti, ....,o. Du.;n. p~r G,L._ L.,t"o... ; Di. 11. ropoh von KJ"'.t$ch·SchugJj'" AU'gC.lb""g<:n und 1'","""h""I("'" htr""'l\"tll;'eb.n "0" E. Sll'G~''', beuheltot '·0" T ... S<::".~",,,~, Ldpzlg, Band 1 Te%1 S. XVI, ~'7 ln Gro... Follo, Ilanj II S. VIII u. 10 Taftl".

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LA NÉCROPOLE D'ANFOUCHY

O,} arrive 11 la nécropole d'Anfouchy en pnrtant de la place Mohamcd·AIi el en suivant les rues Frullque, ÎI\asquid Terhann, et Ras-el-Tin. Les deux plus importants hypogées de celte nécropole nous offrent un be:m spécimen des tombes alexandrines d'époque ptolémnïque, ainsi gue des é~hanlilJons très intéressants de peintlJres murales de la même 6poque. Les deux hypogées, qui sont indépendants l'un de l'autre, sont creusés dans le rocher Cl présentent une analogie frappante dans leur plan comme dans leur décoration. Nous désignerons par 1 le souterrain du sud et par Il celui du nord (voir le plan annexé, dressé par l'Ing. E. Sill10nd Bey) (fig. 30)' 1. Par un escalier creusé à même le roche]" et dont les deux; rampes se rencontrent presque à angle droit, on pénÜre dans un otrium quadrangulaire sur lequel se dégagem deux mmbeaux dont les directions ~ont respectivement sud-est et nordest En dehors de l'otri/lm qui est commun l chacun des deux tombeaux est formé d'un long vestibule destiné aux cél-émonies du culte funéraire et d'une chapelle mOl1uaire plus petite, à laquelle on accede par un escalier de deux ou trois marches, Nous descendon~ la première rampe de l'escalier, dont Je plafond était voûté, et nous nous arrêtons sur le palier. Les pllnlis latérales sant couvertes d'un enduit en stuc, sur lequel e~'t peinte une décoration représenr:mt un socle qui repoSe SUl' une b.1se de couleur jaune grisâtre imitant des dalles d'albiitre; ilUdessus du socle, se trouvent des rectangles représentnnt une construction en opus isodolllUfll, Dans la partie supérieure des parois du palier étaient peintes dt::ux scènes, dont la première (à gauche de l'escalier) est complètement effncée. L'autre nouS présente le dieu Horus à tête de faucon, debout, tourné de gauche à droite, coiffé du klafc, el cherchant à entraîner un personnage (le


.. 6 défunt) vers un but qu'il indique de ln main droite (l'ocàlent ou région de la mo!"t). Le défunt, habillé d'une longue robe et coiffé d'ulle sorte de casque, regarde, à droite, un personnage debout qui semble lui parler, Cl lui pNiseme, de la main gauche, un vase. Ce personnage vêtu d'une robe couvrant ln poitrine et le corps jusqu' aux genoux, ooiffê d'une perruque entourée d'un cercle d'or se terminant par un ruban derrière la nuque et par un Ur:leus sur le front, doit représenter, selon l'opinion la plus problable, O"il·is. Derrière lui est représ(lntée Isis debout,

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HYPOGf.E.S L'ILE. DE. PHAR,OS

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regardant '::galement le défunt; elle est vêtue d'une longue robe qui Jaisse l'air les seins et un bras; elle est coiff':e d'un cercle d'or et du bandeau. Ce serait, paraît-il, la scène de l'eau lustrale, En descendnnt ln deuxième rampe dont la voûte est décorée d'élémems géoméu'iques Il base de losanges, on observe, en face de soi, sur le haU! de la paroi, un troisième tableau, dont la moitié de droite est seule visible. Cette scène del'ait représenter l'introduction du défunt devant Osiris, dieu des morts. Osiris est représenté nssis, de droite il gauche, sur un trône très orné. Le dieu est dans son enveloppe de momie, coiffe: de la mitre solaire, il lient le flage1l111J' et le sceptre divin, Derrière lui, le chien Anubis assiste à la réception et regnnle ln scène, La figure


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ùebout qui s avance au-ùevant d'OsirÎS est Horus, qui. tenant de la main droite un vase, introduit, cher. Je dieu des morts, Je défunt dont la figure est presque complètement effacée, - On entre dans l'atril/IJJ, lequel mesure S m, 40 sur 4 m. et dont les parois consefl'ent des vestiges de l'ancienne décorntion dans le même style que celle des parois de l'esclllier, style connu sous le nom de premier style pompéien ou style à incrustations, On a, à droite, la porte d'entrée de la tombe A (l'oir le plan). Le vestibule est de forme à peu près qUlldrangulaire. L'ornementation des parois, enduites seulement d'une couche blanche, ne semble l,as avoir été achevée pour des raisons qui nous échappent, mais elle garde des inscriptions et des dessins peints en noir (dipitlli) qui ne manquent pas d'intérêt. Ces. dipinti • semblent avoir été tracts par quelque ou Hier qui travaillait dans l'hypogée, peinlf'~ improvisé qui a dessiné des navires et même une lêle humaine. peut-êlre le portrait ou la caricatme d'un de ses collègues. Voil' sur la ptll'oi de gauche l'image ((JIm') d'An· tiphile extcutée par Diodore qui est aussi, naturellement, l'auteur de l'inscription. Sur la paroi de droite on observe une barque avec sa voile déployée et tin navire que de récentes rechercbes ont confirmé représenter un mwire de combat, il lomelle, la • navis turrila • des Romains. Au milieu de la paroi du fond, s'ouvre la porte de la chambre funéraire à laquelle on nccède par un escolier de deu;.; marchei, L'arcbitrave de ln porte était formée pOl' unc frise d'uracus et élait surmontée du disque solaire aile, L'intérieur, qui est sombre, est dépourvu de toUle décoration, Sur le sol gisent encore deux momies dans un état complet dc décomposition. Nous revenons dans l'afrilml pour pénétrer dans la tombe 15, la mieux conservée comme aussi la plus joliment décorée (tîg. 31). On constate, d'abord, que l'on est en présence d'une chambre qui a reçu deux décorntions successives. En certains endroits, l'enduit le plus récent est tombé et laisse l'oir à nu une décoration plus ancienne qui éUlÎt constituée, ainsi que celle de l'escalier, par un socle asser. haut, imitant des dalles en marbre ou en ~llbillre, re· posant sur une base jaune grisâtrc, Au·dessus du socle, jusqu'à la corniche, il y Il des reclangles reproduisanl une conslruction en opus iS9dollluIU Les blocs l'ectangulnires ont le contour peint cn rouge brun. La décoration postérieure est formée p3r un socle imitanl un r<,vêtement en alb:1tre, mais l'espace entre ce socle et la gorge qui couronne la paroi préseme une ornementation aussi riche que \'adée, Sur le socle reposem trois bandes de petits carrés peints en bl3nc et noir, disposés en damier, puis une hllllde étroite imitam un rel'êtemell1 en albntre. Les trois


,,8 bandes de petits cards et la zone d'imitation (j'albâtre se répètent par deux fois, de façon 11 remplir tout l'espace compris CfJ!rC le socle el 10 gorge. Dans le damier, à dis~ances égales, sont peintes en jaune des couronnes de divinités égyptiennes. Le plafond en voûte légère semble garder sa décoration primitive, constituée par des OCIOgones jaunes réunis plIr des carrés peints en noir. A droite et à gauche de la porte de la chambre funéraire, on remarque deux b3Ses surélevées, sur lesquelles sont disposés deux sphinx au repos. Le tympan qui surmonte la pone est cintré, avec une frise de denticules. DIlIlS le champ du lymp..,n pInne le disque solaire (fig. 3')' L'architr:lI'e repose sur deux piliers, qui son! censés être construits a'"ec des blocs noirs et blancs et qui se terminent par des chapiteaux loliformes. On monte à la chambre funéraire par un escalier de deux marches. L 'ouverture de la porte intérieure sc resserre et la corniche est formée par une frise d'Uraeus. Au milieu de la chambre, on a trouvé en place un autel en calcaire. Au centre de la paroi du fond, on remarque un petit naos qui contenait probablement une iùole ou des offrandes. Le plafond, qui a reçu lui :lussi deux couches successives de peinture, était richement décoré de carrés et de rectangles, imi· tant des caissons sculptés, à l'intérieur desquels étaient repro· duites des scènes mytholo,lliques. En reg:lrdanr al'ec attention on voit de nombreuses trnces de figures humaines il ['intérieur des espnces carrés ou rectangulaires; mais il est impossible, malheureusement, d'identifier les scènes qllÎ s'y trouvaient représentées. Sur les parois, on retrouve, à peu de chose près, ln décoration du vestibule. L'entrée du souterrain II est immédiatement il gauche de ce· lui que llOUS venons de décrire. On arrive dans l'atrium pM un escalier de huit marches et par un couloir de S mètres cnl'iron de longueur. L'alrit/U1 est quadrangulaire, mais le plan en est irrégulier. SUI' ['alrium s'ouvrent deu.x tombcnux. Celui qui se trouve il gauche de l'entrée présente des remaniemems évidents. Nous entrons dans le tombeau C (voir le plan), dont la porte esl couronnée par une architrave en blocs de calcaire, derrière laquelle s'ouvre une lucarne. Le vestibule à forme rectan· gulaire est muni de uancs luges, légèrement élevés au·dessus du sol. l.a décoration des parois de l"escalier, comme celle du vestibule, était trailée dans le plus ancien des deux styles que nous venons d'observer dans le tombeau l. Le plafond avait une ornemental ion géométrique à base de losanges, pareille il celle qu'on a vue :Ill plafond de l'escalier du premier souterrain. La



chambre fUlléraire est petite, basse et occupée, en grande pur· tie, par un sarcophage en granit où repose une famille tOUle entiere. Le tOmbeau D m6rite tlne attelllion spéciale si l'on veut comprendre la transformation qu'on lui a fait sllbir qllelques siècles après sa construction primitive, La 1O:11be la plus ancienne était formée d'une chambre rectangubire Jont les parois éwient dé· corées dans le style à incrll~tations (orthostate à dalles d'albfttre, et blocs rectangulaires disposés en assises ég:'lles). La déco· ration de la \'Oùte imite des caissons sculptés ayant la forme d'octogones et l'eliés entre eux par de petits carrés. Sur cene tombe, sans doute d'époque hellénistique, on a greffé à l"êpogue romaine une constl"Uclion noul'elle en bri!]ues cuites avec trois sarcophages, Cette construction ne cache p.o1.S complètement l'ancienne dé.:oration, qui cst encore assez bien conservée dans 1:'1 chambre funêmirc primitive (entrer p.o'lr le passage il droite du surcoph:lge du milieu). lIiBLIOGRAPlllE. _ 110fT', Dtscriplio" sommaire d. la flrçropol. d·AIl. joud,>" in IllOli. Soc. Arch. /l'AleK,, n.~, p.• 6-]6; Il. :'>1. Ill.<:> ....,,,',1>, Sltelâl 0/ Anât.J/ \tar.S/"p 011 Wall of Tamb "ça>' Anjush/ Bay; SC>"~", Alu:a"dy,~ "isc.... Dipi"U, ETOler Teil, l.eipzil':, Iti"chf.ld, '9'>~; AU."A"" 1':., Di. SchijJs. bi/der Allhibu>'ns ,,,,d Altxa"dria, ;n }ahrblOch d. k. d. o. In.titu,". XXI,

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ENVIRONS D'ALEXANDRIE

TAPOSIRIS Il'lAGNA -

KARi'I'l ABOU MINA.

P:lrmi les el'cursions les plus intéressantes qu'on puisse faire en E~ypte, on doit compter celle du • Mariout. jusqu'à Tnposil"is Magna (Abousîr) et aux sanctuaires ù'Abou Minn. La meiIleure époque est celle qui \'8 de janvier oux derniers jours de mars, nlors que la flore du désert est dans son plein épanouissement. L'excursion demande une jO'.lTllée si l'on veut borner 1:\ visite soit à Taposiris Magna, soit il Karm Abou ,'lina; elle exige deux jours si l'on veut l'isiter les deux endroits. Le train p:lsse au milieu de nOmbl"CUSeS collines pl:l1es surlnonlées de fours à chaux; ct, nprès Chelkhllna, il parcourt une étroite et longue digue qui sépare les salines de Dekhell1 du lac Mariout. La première gare :lpres 1:1 digue est ceUe d' Abd~el-Knder, petit villnge dans une position pittoresque au pied d'une colline, dont la hauteur est occupée par un cimetière. Le village d'Amrieh, qui vient après, est le lieu de résidence du mnmour du district. Chaque semaine on y tiem un marché très rréquenté. Les alentours d'Amrieh sont bien cultivés; on y voit des jardins, des vignobles et des palmeraies: c'est le résullat des efforts et des essais que le Khédive actuel, S, A, Abbas Hilmi, a raits pour donner :lU Mariout une nouvelle prospérité, La gare suivante est appelée Second l\l.:triout; vient ensuite celle d'Hnwa· rieh. Quelque tem;Js avant d'arril'er il Bâhig, on nperçoill:l tour d'Abou sir, Km. 40 Bâhig. Dans l'antiquité, comme de nos jours, il y asait dans la région maréotique un !:le qui avait disp:tru au moyen âge et qui s'est rempli il nouveau en 1801, lorsque les Anglais, pour isoler Ale:wndrie, coupèrent les dunes près d'Aboukir. Le lac ét:lir réuni par un c:lna! il la branche canopique du Nil et commu-


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niql.lllit avec Alexandrie par un (lutre canal, qui allait se déverser dans l'EunOSlQs. Au milieu du lac, il }' avait, à ['époque grécoromaine, huit îlots qui étaient très fertiles et habités, dans la bonne saison, par de riches propriétaires qui nvaient bâti de jolies maisons de campagne et des fermes. Tout le rivage entourant le lac était aussi d'une remarquable fertilité N et couvert de vignobles dom Je vin eul l'honneur d'être mentionné Oll célébré par Virgile, par Horace, par Lucain, par Strabon, par Columelle. par Athénée. Aujourd'hui même, on trouve encore des traces évidentes de cette .:ulwre, mais elles étaient plus nombreuses à l'époque de Mahmoud El·Falaki (A1/tiqllt Ale:tandrit, 18ï2, pag. 93). • Les champs innombrables qu'on y voit encore ~ujourd'hui, dit cet auleur, portent le nom de Karm qui l'eut dire l'ignoble. L'infinité de villes ou I,illages dont on distingue encore les ruines, les usines il l,in et les pn::ssoirs que nous y al'ons décom'erlS par les fouilles, les citernes, sakieh, et puilS dont le sol est jonché, tout enfin prouve la prospérité passée du pays, l'abondance de! ses produits en vins et huiles, et ntleste ln véracitc des récits ùes anciens écrivains concernant la beauté de ce pays vignoble et la richesse de sn nombreuse population '. Naturellement il ne faut pas s'exagérer cette prospérité el cette richesse. Elles sont assel grandes, si on les considère en rapport aVe!c les conditions économiques et démogrnphiques de l"antiquité. Il paraît certain que même dans l'antiquité ln seule culture possible dans le J\lariout était la culture e"tensive, ct que les arbres y étaient rares. De nos jours, la région n'est peuplée que par des Bédouins qui habilent de pauvres villages ou vivent sous de!s te!nte!s, et qui eXe!rcent surtout le métier de pasteurs. Le! produit le plus important est l'orge. A l'épo<Jue chrétienne, le i\briout n'était pas trop déchu de sn prospérité et il est notoire qu'il fut un des cenlres les plus florissants du christianisme. La tradition nous dit qu'il y avait, il ceue époque, plus de 600 couvents dans la contrée. DepuÎs le sixième siècle, la région S'app:lllVrit toujours davantage!. ToUlefois, même au xv me siècle de l'ère chrétienne, un historien arabe citait le r.lariout comme une région peuplée et fertile. La capitale du Mariout, il l'époque grécù-romaine, était Marea, situee sur une péninsule qui Ù'lVançait vers le côté sud du lac. Je crois :woil" idenlifié l'emplacement de cette ville, et je compte poul"Oir en explorer prochainement les ruines. Taposiris Magna ('l Voie W""OON, Repo~t ,)lI MarilJut Dis/ricl d~". The eM~1J Sdelllljic jlJunl{l/, ".1'-7J, vol. VI, Seplernber and October '9'", et lliblioge~ph;e, ibide",.


"3 tcnait probablement la dClll\ième place en importance et en richesse.

Taposiris Magna. - La grunJe construction quadrangulaire, donl les gros murs se dressent encore sur le haut de la colline, est connue des Bédouins sous le nom de Kasr-eJ-Bardauil, et elle est considérée comme le palais d'Abou Zei! le conquérant de la Berb~rie. Elle n'est autre chose que le temple d'Osiris, celui même qui donnnit son nom à la ville (fig. 3~). En cff!!! le nom AbousÎr nous indique que le lieu élait probahlement consacré à Osiris. Taposiris était le centre d'où le pré-

Fig.

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fet d'Egypte f:lisait le recenSClllent du nome libyque. Son marchê était tellement fréquenté que l"ell1pereur Justinien (S2j np. J.-Ch.) y fit bitlif un palais municipal et Jes bains publics. A peine :lrrive-t"on sur les collines qUI sont au nord du village de Bâhig, qu'on aperçoit, nu loin devant soi, un peu il gauche, la tour des signaux (tour des Arabes) et les ruines du grand temple. Le nom moderne de la localité, Ahoush", eSl par lui-même une indication que ces ruines sont bien celles de l'ançienne Taposiris. Les premiers savants qui ont eu l'occasion de s"en occu~r au XVlllm~ siècle et au commencement du XIxmo (D'Anville, Champollion, etc.) ne s';icaÎelll pas trompés ~ ce sujet. D'ailleurs une inscription que j'ai découverte pendant les fouilles pratiquées dans


les ruine;, nous fournit un document JXlsitif, montrant qu'il s'Ilgit bien de Taposiris. C'est une base de s!alllene volil'e, en granit noir, dédiée par les prêtres de TaposiYis: X"!.'[IJ]v Xo.[i'/'()Ç 1 tlioe{1>j o[ Ibo 1 1'(J.:To(JdQew; 1 h[iÛ;. Pendant les fouilles nous :'II'ons trouvé des vestiges assez fréquents remonl:'ln! à l'époque p!Olémaïl.Jue, mais presque aucune trace de la civiliS:'l!ion pha. rllonique. Par conséquent on peut llccepter comme vraie l'opinion émise pllr les voyageurs du XIX",e siècle, que l'ensemble de la ville doit remonter au plus tôt au premier siècle de la dynastie des Ptolémées (') {300-200 av, J.·Ch,), Dès qu'on descend dans la plaine, l:l marche devient très [<lcile. Les ruines de l'ancienne dlle couvrent III pente sud de la colline, sur laquelle est bâti le temple, jusqu'à la digue limit<lnt de ce côté le lac qui par ailleurs s'étendait un peu au· delà de Taposiris. Le temple, qui mesure 86 m. de longueur et 86 m. de largeur, est de style égyptien et ne comprend plus que les parois extérieuresi celles-ci bâties en blocs de calcaire, mesurllnt en longueur entre 1 m. et 1 m. la cm., et en ha'Jteur entre o m. 50 cm. et 0 m. 60 cm., sont soigneusement travaillées. Plusieurs de ces blocs portent gravées des marques anciennes, L'espace compris dans cette vaste enceinle produit l'impression d'un grand vide, les fouilles n'ayant mis à jour que les parties inférieures de murs appnrtenant il une série de chambres qui étaient adossées à la paroi méridionale, ainsi que les vestiges d'une petile église chrélienne dont l'abside ét:lit appuyée aux pylônes. La paroi orielllule du temple est formée de deux; pylônes au milieu desquels s'ouvre l'entrée principale. A l'inférieur des deux massifs, un escalier étroit, praliqué dans l'épaisseur des murs, permet d'alleindre la partie la plus élevée. De là on jouit d'une ,"ue admirable sur le désert e! sur la mer, dont la couleur hleue~lUrquoise est si belle qu'il cst difficile de rencontrer S:l pareille. De temps en lemps, on entend monter de la vaste pl3ine 50, jitaire, mêlée à la puissame voix de la mer, la cantilène pl'imi. til'e et mélancolique d'un Bédouin qui appelle 1:1 suhllne de son rêve. S'il fait beau on peut distinguer au loin vers le nord·est le ph:lre d'Alexandrie et la ville elie·même. Le temple a deux llutres entrées plus petites se fais.1nt vispu qut Pacho ait eu ,.I...,n d'affi<n1U • '1". lu P..gyp'i.ns d•• mo~"m'n'" ni fo~dé a"Cun. "ille da'" b .Marm.. riq". IYant d't.« sourni. a"x (;'.100, e' 'lu, dan. 1.. t.,,'p. anto'Îeu," Ce' paya ne dC7.ie~t H", h.bit~ que pac de. hordes etran,es et p.ut_Hre .u..; pa. de. Derhh•• • t du Liby.n••. A Gharbani•• , ain.i q,,'lt Abou Glrge, il exi ... du veltige. con.id"rahl.. de ['é;><>qllC de Ramsè> II. (1) Il

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il-vis dans les pnroig n~rd et sud. La porte du sud donne sur un ped! plnteau {lui descend doucemem vers la ville dont on rencontre tout près les premières maisons. La porte du nord s'ouvre pres'-!ue il p:c Sl1r le flanc de la colline; elle communiquait avec une rue qui descendait en pente rapide vers la plaine et lu mer. Les pnrois nord et sud SOnt conservé'es dans toute leur longueur et en plusieurs endroits dans lOute leur hauteur (environ 9 m,), Leur é'paisseur est de 4 m. en bas et de :2 m. en haut. Tandis que la pli roi sud repose directe,nent SUI' le rocher, la paroi nord est llppuyée sur une plate-forme cunstruite avec d'é'normes blocs. Celle plate-forme était nécessaire pour obtenir une surface horizontale. Le mur ouest est presque eo ruines et en gé'né'ral tous les murs, Will il l'extérieur qu'à lïntÙieur, ne présell1ent pas une SUI·tace droite et uniforme. Ils sont divisés en surfaces qui alternativement font s.'liJlie j'une SUl' l'autre, La saillie est de 0 m. 2Silo m. 30. Les pardes qui avancent sont plus larg-es (9 m.l que celles qui SOnt en arrière (7 m.). Sur les faces extérieures des pylônes on observe quatre rainures destinées il recevoir les mâts des bannières lorsqu'on célebrair quelque fête solennelle. A un moment donné le temple a été transformé en forteresse. Ceci est l'l'OUI''': par les nombreux tronçons de colonnes doriques cnnnelées qui constituent aClUellement les rayons sup":rieurs de la partie nord·ouest du mur J'enceinte. Çù et là on voit ":galement Je nombreux hlocs tr.:lvlIillés (triglyphes et métopes) ayant appartenu à la frise d'une grande Mtisse. Cette transformation en forteresse explique la disparition totale des édifices qui existnient ù l'int'':rieur de l'enceinte, A l'est du temple s'étend une vaste esplanade actuellement occupée par les casernes Jes gnrdes-c6tes, Au sud de ces casernes nous avons mis à découvert les ruines d'une maison, dont les chambres ont le sol décoré de mosni'ques il dessins géométriques. Tout près de l'angle sud-est du temple on peut visiter les ruines de plusieurs maisons privées, bâties en partie al"ec des blocs calcaires bien taill":s. en partie nvec des briques crues (fig. 33). Les parois étaient revêtues d'un enduit de stuc peint. La porte d'entrée d'une de ces maisons s'ouvre sur une terrasse formée de gros blocs. Au·dessous de celte tenasse est un autre palier, au centre du,-!uel se dresse un large soubassement cubique. Ce soubassement est sur l'nxe d'une chambre rect(lngulaire qui se troul'e il l'étage inférieur'. Celle chambre, en partit: taillée d:lIls le rocher, en panie construite. Csl certainement un lieu destiné au


culte. On y ptJrvient en descendant du côté ouest il tnn'ers un amas de ruines appartenant à différentes époques, et parmi lesquelles on peut reconnaître un~ chambre nux parois reCOUI"ertes d'une couche trèS solide de ciment rouge; elle constituait une sorte de filtre pour les caux plu\'iales, qui allnient ensuite se déverser dans une citerne inférieure. Toute une série d'amphores à fond troué, disposées en plan incliné, était insérée dans les c')nduits qui faisaient communiquer ln ch:tmbre supérieure avec la citerne. L'entl'ée principale de la chambre oblongue, dans laquelle nous ayons reconnu un lieu de culte, s'ouvre au sud; au fond de la chambre, sur ln paroi nord, est une haute chapelle à section rectangulaire, f1anqu.::e de deux colonnes (Il;;. 34). Devnnt la chnpelle est un esclilier à trois degrés. Des niches plus petites sont taillées sur les paroIs latérales. Au bas de ces parois existent à droite et à gauche deux bancs peu élevés au-dessus du sol, mais assez lnrges, de facon à laisser llU centre un' étroit passnge. Dans I"angle nord-est Je ce petit temple s'ouvre une cellule carrée, tnil1ée il l'intérieur des rochers, et dJpourl'ue de toute fenêtre. Au milieu du plafond est fixé un anneau pour y suspendre une lanterne. SUI' les pnrois on ne voit que de petites niches. C'était S:lns doute l'habitation ùu prêtre du snnctuuire. AI'all! l'entrée de celte chambre s'ouvre la bouche d'uil pl1itS profond de r3 mètres, qui communique nvec un c:mal souterrain nux pamis solidement cimentées ct se diri· geant du nord au sud. Ce canal est llctuellemem il sec. Il ne nous n. été possible de l'explorer que sur une longueur de 800 mètres seulement, le passage étant obstrué par les matériallx descendus de deux aUlres puits. A droite du sanctuaire on peut visiter plusieurs chambres, ainsi qu'un benu four en briques cuites, assez bien conservé. Il est très probable que le petit temple était dédié nu culte des oisenux Ct des poissons dont nous avons découvert la nécropole une quinzaine de mètres plus bas sur la pent.: de lH colline.


On desœnd dans ce cimetière d'anim~ux s~crés, pal' un étroit eSClllier de vingt degrés. JI est formé d'une chambre centl'1l1e donnant llccès 0. quatre autres chambrettes: dans \me de cellesci on voit un nmlls d'ossements ayant lIppllrtenu nux momies de différents oiseaux (faucons, ibis); dans une seconde SOnt toujours !!n place de nombreuses momies de ces mêmes oiseaux enl'!!lop. p6es dans des bandes de toile; dans une troisième il y a un énorme dépôt de poissons, enveloppés dans de la toile, mais, comme presque tout le l'est!!, c:1rbonisés, Une fois dehors, on suit pendant quelques mètres un {roncon d'une b<:lle rue pal'ée de blocs en baslllte, et on parvient 0. l'entrée d'un groupe de curieux souterrains, Le premier est formé d'une chambre rectangulaire, sur la paroi occidentale de ltlquelle est taillée une cnvité oblongue, plus basse d'un demi-mètre que le sol de la chambre et ayant la voûte cintrée. Un tuyau dont l'origine JÙl pu être découverte, introduisait dans le bassin un liquide (eau ou l'in) qui sortait par un tlulre tuyau aménngé dans la paroi opposée s'uvllnçant toujours dans le sous-sol. Il n'a pas été possible de voir où il allait se déverser. Au centre de la paroi nord de la chambre rectanglllaire est Fig. 34. taillée une niche semi-circulaire; une petite fenêtre ouverte dans la paroi orienltlle laisse voir une seconde chambre rectangulaire. Celle-ci communique avec l'extérieur par Ull puits carré qui s'ouvre au milieu du pIn fond dont la voûte n la forme d'un arc surbaissé. Une 11lrge ouverture pratiquée dans la paroi sud de la pre· mière chambre est actuelkment obstruée par un amas de gros blocs, De cette chambre On pénètre par un passage étroit et voûté, ouvert tout près de l'nngle ouest, dans un souterrain à section circulaire ayant la voûte en coupole, Ce souterrain est relié il un aUlre qui lui eSI ndj:1ccnt, ct qui est tout à f.."it identique soi! par la forme soit rar les proportions; mnis, tandis que ce dernier R la voûte parfaitement ferm6e, l'autre communique avec l'extérieur par une étroite OU'-hture circulaire qui descend \'el'licalement du dehors sur le c",ntre de la voûle,


,,' D:lns la th%s a, au-dessous de la coupole, s'ou\'rent toUi :lUtour des niches qundrangulaires profondes d'environ un demimètre et un peu plus hautes. En correspondance avec ces niches ct appuy<..Oe au sol, il y Il une marche b3sse et large; devant ceile-ci sont creusées de petites cuvettes. La voûte était renlp\ie d'inscriptions et de dessins (graffiti), dus il d'anciens visiteurs, mais on n'a pu en tirer aucune indication sur Je hUI et le carac1ère du souterrain. Le souterrain b présente à peu près le m2me éwt de choses que le souterrain a. Le prof. H. Thiersch y reconnaît snns hésiter une lombe. Les niches aur3ient renfermé des urnes cinéraires, analogues à celles dont le Musée possède une si riche collection et dont une p:lrlie a été découverle (entre Chatby et Ibrahlmieh) dans une tombe il couro1e. En dépit de cenaines analogies indéniables avec l'hypogée des mercenaires décrit par Néroutsos, la conclUSion de Thiersch nous laisse dans le doute. En effet, quel rapport peut-on établir entre les cuveues creusées d:ms le sol, et les nicbes? Celles-ci sont sur un seul rayon dans les deux bypogées, tandis que dans la seule trlO/os d'Alexandrie elles étaient sur cinq rayons. D'autre part dans le terreau et les détritus qui remplissaiem aux deux tiers le souterrain, nous n'avons rencontré aucun tesson qUI ait pu appartenir il une urne cinéraire, ni aucune trace de cendres ou d'ossements humains. Les chambres qui sont annexées aux /l101oi, ne semblent pas cOOl'enir non plus il une tombe. Etant donné l'absence de tout élémem qui puisse nous éclairer d'une f'1'ron sûre et directe, et le manque de toute inscription explicntire, il est difficile d'émettre une opinion bien ferme; mais, si je n'ose appeler J'ensemble de ce souterrain un mi/linlllll, je. suis tenté d'y voir un lieu de culte pour une divinité dom les rites imposaient des cé· rémonies pareilles il celle du culte de Mithra, comme bains, ablutions, libatioJ'is, sacrifices d'animaux, etc. Dans un de ces souterrains on a recueilli une massue en marbre ayant appartenu à une statue d'Hercule, mnis elle y était évidemment tombée du dehors. La mème chose a pu arri\'er au lion en calcaire, qui est toujours en p!:lce dans la seconde chambre rectangulaire. Si, en sortant des bY[1ogées, on côtoie les fouilles au pied de ln colline, on peut visiter les ruines de plusieul's maisons, Dans une de ces maisons on remarque les vestiges d'un joli ponique, dont les doubles colonnes des angles Ont la seclion en forme de cœur ou de feuille de lierre. Cette m~ison remonte ~ssez probablement 11 l'lige hellénistique. Dirigeons-nous l'ers la colline, qui est surmontte d'une belle lour (fig. 3 )). Cette tour mesure actuellement en hnuteUl' 1i m. Sa


busc esl formée d'ulle h:lute pl~teformc 'Iuadrungulaire mesurant 1 t m. Je ChllquC coté, Sur cene base se dresse un 'second étllge octogonal; quatre des parois font alternatil'cment une saillie considérable SUl' les quntre autres. Du côté nord vers la mer, on obsene les restes d'un esc'llier, Sur le $eco~d étage s'en élè\'c un autre de forme cylindrique, Au premier abord on incline il penser que cefte construc' tion était un monument funéraire, d'nutant plus qu'elle est placée au milieu de la nécropole, et se !rou\'e sur l'axe d'une vaste tomlx! souterraine; routefois Hermann Thicrsch doit I1voir raison en \' reconnaissant le Ph:ll"e des'tiné à protéger la na\'igation le long de la cote entre Plinthine el Taposiris et en voynnt dans ce monument, mutatis mlltalldis,une copic Je son frère aîné, le Rl1Ind et célèbre Phare d'Ale:\andrie. Toute 13. colline environnante est remplie de tombes, Quelques.unes ont la forme de fosses dans lesquelles étaient déposés des cadavres revêtus d'un enduit de pl:ître, avant la face couverte d'un mnsque en plîltre doré; d'(lUtres fosses ont la forme d'un puits, d'nutres enfin celle d'une chambre, Ces f'g. 35dernièrcs sont généralemem: formées ,j'Ull long corridor d'nccès il pl:ln incliné ou poUl'l'U d'un escalier et d'une chambre dont les p..~rois sont o<:cupées par plusieurs rnyons de IOCflli. Duns une de ces tombes on peut voir qu'à côté des hommes on avait enseveli quelquefois des chel'aux. Du sommet du lemple, en regardant vers le sud, on distingue très clairement une digue longue de plus d'un kilomètre, qui se dirige r3.rallèlement à la ligne des collines, de l'orient il l'oc· cident. Cene digue aboutit vers l'ouest au delà d'un beAU pont dont la construction remonte sans aucun doute à LIge romain. Il semble évident que le lne se prolongenit jusqu'à Taposiris, et que la digue l'enfermait les eaux dans une espèce de pol·l. De la sorre T~posiris commnnd:lit deux ports: J'un intérieur pour le

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commet'CC al'ec les pays baigllt:s par le lac ,\'laréolis, l'alltre sur la mer pour le commerc(: t!xtérieur Tout près du pont ci·dessus mentionné, on observe une rut! large Ct solide, bien pavt!c, qui mOllIe par une pente légère cn ligne droite l'ers le temple, et, passant il 50 mènes 11 l'ouest de celui'ci, descend par la pente opposée, En bas de kt plaine, sur la plage, les \'estiges de cette rue disparaissent, mais les Bédouins de ln contrée affirment qu'elle continue jusqu"lu bord de la mel'. Probablement celte rue IIvait pOUl' but de rendl-e fnciles Cl l'a. pidcs les communications entre le port sur III mer et le port sur le lac. Toutes les collines environnantes sont richl:S ell carrières, sou· vent très pittoresques, CI:S carrières Ont servi il extraire le cnl· caire nécessaire à la construction de ln !>clle ville provinciale de l"Egyptc gréco-romaine, Egalement nombreuses sont les grottes soit naturelles soit artificielles. Les ruines qui se tlouvent 0 une demi·heur·e au nord d'Abousir, tout près de la plage, appartiennent à l'ancienne PHnlhine, la petite ville maritime qui donnait son nom au golfe tour entier. IlIULIOGRAPH1E. _ l'AcHo. (,8'9) V0.l'ate d,ms /a Ma"",adque, p. 1 ~I su;v.; SCnot.z (1800-21), R~jse 1" die GeJ"ld z!VIsche" AI.""..drla ,md Parl!_ T....pd d.s Jupp/le'- Am· to .. /um, p, 48 tulv,· M'~UTOLI (von) Ho, Rtlse "'0", p, '4 etouiv,; i.t,.',""OUD "'._lfALAl<I, o. c., l~ 9]-')8; RO"~CClll·B"'C"~""J, AU'Gasl d/ Glove Ammo ..t (IS<;o), p. 34 et ouiv-; TlllI<RSC" H" PhaY(J$ elC, An·

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Sanctuaires d'Abou Mina (fig. 36). - De la gllre de Bâhig, point ùe déparl, il faut deux bonnes heures pour rejoindre Karm Abou j\'linn, sur un cheval médiocre ou sur un bon baudet, Snint i\l6nas é1l1it un soldat romain, originaire d'Egypte (de Nikiou 1) servant en Phrygie dans une des sociae cohortes appelées NlIllleri RI/talid. li avait été élevé dans la religion chrétienne. Au moment de la persécution décrétée p.."l.r Dioclétien conrre les chrétiens, 8u lieu de se cachel', il proclamll publiquement sa foi, Ses chefs n'épal'gnèrellt ni prières ni menaces pour le ramener au pagllnisme, mais Ménas refusa toujours d'obéir au dé· cret impérial. Il fut mis à la torture d'abord, puis décapitt (296). Il avait manifesté le désir d'être enseveli en Egypte. Ses co· religionnaires recueillirent les restes de son cadavre qu'on avait brûlé et,lorsqu·une partie de l'armée de Phrygie fut transférce en Cyrérra"ique. ils prirent avec eux les cendres du martyr. Au bord du lac Mariout, dit la légende, le chameau qui les trans· portait s'urrètll, s'agenouilla et ne voulut plus 11l1lrcher. On vit dans l'immobilité de l'animal un signe de la volonté


'3 ' du Saint ct on l'enterra dans ce lieu même, llllprès d'une source J'eau douce. Bientôt ln renommée se répundit que ceue eau éUlt devenue miraculeuse et les pélcl'ins accoururent même de très loin pour demander il saint l'Ilénas la guérison de leurs maladies. On ne tard:! pas à b~tir une église au-dessus de la wmb"e. Cette église devint, après quelque temps, insulfistlnte et l'empereur Arcadius b9,-408j projeta et fit construire une grande basilique qui fut ajoutée en prolongement à l'es! de l'église ancienne. te vme ct le V!me siècle m:'lrquent la période de la plus grande prospérité de ce sanctuaire. Le culte du saint ne se

Fig. ;6.

répandit pas seulement dans toute la région maréotique (voir au Musée les fresques d'Abou Gifgé el le bas-relief provenant de Dékhéla) mais aussi dans toute l'Egypte, dans l'Afrique du Nord, en Asie Mineure (Smyrne), en Gaule, en Dalmatie et à Rome. Une église de St. Ménas s'élevait à Rome sur la voie d'Osti~ entre la porte et la basilique de St. Paul. EUe avait été fondée par une corporation alexandrine sous le pape Pélage Il en )89' Pendant le Vllm. et le VIllm. siècle, le sanctU3ire maréotique, mine inépuisable de marbres et de pierres de prix, eut 11 subir des dégflts et des spoliations. Une spoliation méthodique eut lieu vers ln moitié du IXm' siècle. Peu après, le Gouverneur musulman se fit délîl'rer le trésor du temple. A partir de celte date on peut dire que ln basilique de SI. MénIlS


uvait vécu. Son sOUI'enir était resté dans le nom d'Abou Mina ou Bou tllna, raI' lequel les ['\édouins désignaient ses ruines, qu'un savant allemand, Monsignor Kaufmann, idel1lifia en 'goS, Les fouilles systématiques qu'il put y entreprendre et poursuivre SUI' une l'aste échelle ont donné des résultats très import:lms, En effet, on Il remis li jour la basilique d'Arcadius et ses annex~s: la tombe du saint, de nombreux cOlllobja, ainsi que des Msiliques secondaires, Tous ces édifices sont el(tr2me· ment ruinés, mllis leur plan grandiose se préseme en entier devant nos yeux, et nous donne une idée exacte de leurs pro· portions monument:\les lYaillcurs, malgré le vol, la destruction et la spoliation, on a toujours, sur place, l'impression de la richesse de cet ensemble de sanctuaires qu'on a appelé à juste titre une • ville de marbre ., Une demi·heure avant d'y arriver par la gare de Bâhig, on aperçoit à J'horizon, du haut du chemin qui descend doucement vers le sud, la ville d'Abou Mina qui s\itend au milieu des on· dulations d'un terrllin aujourd'hui désert. On côtoie la basilique du cimetière Ct on parvient à hl maisonnette appartenant au Service des Antiquités, On y dcsçend et on y laisse les montures, En se dirigeant vers le sud, on nI" rive, en quelques minutes, à la grande hasilique. On est tout de suite frappé par 1'6norme Gualltité de marbres, plus ou moins fragmentail'es,qui recouvrent le champ des fouilles, Là où le marbre n'avilit pas été employé, c'étaient de gros blo~ calcaires bien équarris, Lu basilique proprement dite mesure en longutlul' 60 m" en largeur '.16 m. 50. La nef trnnsversale a une longueur de So mèu·es. Ul longueur totale du groupe des édifices sacrés, comprenant la basilique, l'église plus ancienne au·dessus de la tombc du saint ct le baptistère, atteint 1'lO mètres, La h.1silique était à trois nefs, La toiture était soutenue par S6 colonnes de marbre surmontées de beau,~ chapiteaux décorés de feuilles d'acanthe. Les bases en marbre de ees colonnes sont presque toutes en place; ici et là on voit des chapiteaux plus ou moins cassés i un bon nombre ont été transportés il Frnnefort, d'aUires som au Musée d'Alexandrie. Les parois étaient revêtues de dalles en marbre L'abside bâtie avcc de gros blocs cnlcaires rectangulaires mesure '0 m. 70 en largeur et 6 mètres en profondeur, Au-dessous de l'abside sont trois chambres remplies d'ossementS humains. De\'ant l'abside se dressent les subsellia et la catludm. Celle-ci est placée au milieu de la paroi orientale d'une enceinte presque canée, fermée par une Hrille, Au centre de cette enceinte qui renfermait aussi le presbytère et la schola Calltorum, se dresse l'aUle). Deux portes


'33 al\l':l1al::':e~ du coté ~ud Je la grille donn;lictH ncces il l'enceinte: celle-ci d'autre parr communiquait av!!c la Mf princi· pale par un long corridor ou plissage central. Sur la ~aroi méridionale de ,la basiliqu~ s'OuI'rem quelques portes, qUl donnent sur un tres vaste atrium, dont le sol est parsemé de blocs de ronrore : tronçons de colonnes, chapiteaux, grilles, etc. L'église prée:.:ïst:lnte al'nit rendu impossible un autre emplacement de l'atrium. Tout près de l'angle nord-ouest de la nef septentrionale, là où la basilique d'Arcadius se joint il l':lncienne église, s'ouvre un escalier de marhre, qui descend vers un couloir ayant le plafond cintré. Les parois de ce corridor :linsi que le plafond ttaicm recouverts de stuc. Le plafond :lV(l;t en outre une déco· ration sculptée en caissons. Le corridor qui mesure en hauteur 5 mètres, aprês quelques pas en pente douce vers lc sud, tournc brusquement à angJe droit vers J'ouest et pén..':tre dans une chambre souterraine très haute, taillée d:ms le roc. C'était la sépulture de saint Ménas. Sur la paroi sud devnil être placé le grand !>.1s-relicf représemant le saint debout entre deux chameaux accroupis. Le bas·relief découvert à Dikhéln, exposé nu l'Juste (Salle chrétienne), est probllblement une copie, en proportions ré· duiles, de l'originl\\ qui décorait cette cryptl.'. A la crypte était annexée une petile chapelle dont la coupole avait un revêtement de belles mosaïques polychromes. On remonte le cry plO-portique, et on entre dans la nef llltéraie du c6té nord de l"église primitive billie au·dessus de la tomne. Cene église était une petite basilique à trois nefs sans transept. L'axe de l'nbside correspond parfaitement avec celui de la grande basilique d'Arcadius. Les dimensions de l'édifice sont de 38 mètres en longueur, 2Z m. :'0 en largeur. Vers le fond de la nef centrale On remarque une citerne d'où évidemment on puisait l'eau bénite dont les pélerins remplissaient les mnpoules. A l'ouest de cene église SOnt les ruines du baptistère. C'est une salle à section quadrangulaire, ramenée à ['intérieur à la forme d'octogone au moyen de quatre niches ouvertes dans les angles. Cette construction centrale était surmontée d'une coupole peu cintrée. La piscine circulaire, creusée au centre de la chambre, était entièrement revètue de dalles de marbre polychrome. On y descendait par deux escaliers de quatre degrés, se faisant face. En sortant du baptistère on monle sur une élévation qui en est proche. De là on jouit d·une belle vue d'ensemble St1r le champ de ruines lOut entier et sur Je paysage environnant. Au nord du sanctuaire, en communication directe avec lui,


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s'étendent de très vastes coellobia, On en (l mis à jour une partie seulement, ussez poUf donner une idée lissez complète de la façon de vivre des moines, de III distribution des cellules, des slllles de réunion pour les repas en eommun, etc. Quelques pontS donnent accès de la basilique aux c;oenobia: sortant par celle qui se trOUI'C entre le baptistère et l'église du tombeau on peut visiter plusieurs des cellules, la salle identifiée par Kauf· mann avec le tablillflm et plus loin plusieurs cbambres destinées ~ donner l'hospitalité aux étrangers (xenodochia). Plus loin encore on peUl obsen'cr, en assez bon état, une cuve pour le pressage des raisins. A une distance d'environ 80 mètres des cocnobia, existe une citerne profonde de 14 mètres ayant la forme d'un puits ciro cuJnire dont Je diamètre mesure S m. w. Cet énorme puits est totalement bJti avec de superbes blocs calc(lires bien équnrris. A côté de cette citerne on voit un ensemble de cellules et de piscines, dont quelques'unes sont solidement cimentées. Au· dessous de ces thermes on observe des couloirs et des hypo· C3ustes. Tout il (nit adjacente il ces thermes est une petite basilique à deux nbsides qui se font fnce. De là on se dirige vers la maisonnette du Service. Au nord de celle-ci s'étend un l'liste cimetière (VllmqX me siècle), au milieu duquel se dressent lcs ruines d'une autre grllnde basilique à trois nefs soutenues par des piliers, nl'ec l'nbside insérée dans l'épaisseur d'un mur qui est rectîlit;ne il l'extérieur. (Pour les ampoules de St. i\lénas, l'. plus loin). mUUOGRAI'll1E. _ Le. I<,,,ille. d.. oanetuair ...de St, ~Iénu on' été Morites pa. Mon.dgneo. K."f,nann d.n. l'Il"ie".. rapports r'"hement lllutlr<!•• et e"."ite dan. u~e p"blication d'rn.emble de grand formaI. Le. ,·i.ite"" qui ne "".,t pa. de. "rch~ologu.s p,,,,,·.nl t<: horner au petit volume ayant PO'" titre: .. Der Me. n..tempel IInd die Hei!;!:liim« YOn Karm Ab" Mina in ,1er iill)'pti..,hen M•• riulwih,e. Ein Fiibrer dtlcch die Auognbunge., dec h.nkh,".r E..pedi';on, "on C• .!li. Kan!,na.,., '.

ABOUKIR (CANOPE). ROSETTE. Aboukir. - L'excursion d'Aboukir ne demllnde guère qu'une demi·joumée. On part de la gare du chemin de fer de l'Elnt ; il Y a nellf trains pour 1I1ler et neuf trains pour rel'enir dans la journée. On descend à la g31'e d'Aboukir. On peut fllire com· modément à pied III promenade entre Aboukir et les ruines qui sont autour du fort Tewfik. Si on préfêre ne pas marcher, on


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trO\1ve aisément des baudets, Après la visite des ruines, revenir il Aboukir le long de la plage. S'il faiT beau, la promenade est délicieuse, Le petit voyage de Sidi Gaber à Aboukir est des plus agréables. On traverse les jolis faubourgs parsemés de jardins, de Ramleh (Zahrieh, Sùk, Gabrinl, Rnmleh) ; ensuite, on pénètre dans le désert et on trnverse des dunes sablonneuses, sur lesquelles des bosquets de dalliers forment comme de petites oasis, Près de Siouf, on a trouvé des inscriptions qui rappellent un temple dédié à Zeus Olympios. Mandara sernit biltie sur l'emplacement dt: l'ancienne Taposiris parva. Après Taposiris, la tradition littéraire nous signale "lénouthis, Boukiris, Canope. Quelques archéologues sont inclinés il pincer Ménouthis près de i\lontazah (ch:iteau servant de résidence nu Khédive, dans une position splendide sur le bord de la mer), Boukiris il Aboukir, et Cnnore quelques kilomètres plus à l'est, Je pense qu'on a torl.de pincer Cnnope plus à l'est d'Aboukir. Aucun monument, tlUCUne ruine n'existe le long de la côte entre Bor,g el·Ramleh et Mahadieh et nu-delà qui autorise il supposer ici l'existence d'une ville imporTnnte, Les ruines de Canope et de illénouthis forment aujourd'hui une série presque ininterrompue de retites élévations qui s'étendent tOut autour du fort Tewfik et il pnrtir d'un demi·kilomètre à l'ouest de ce fort jusqu'au village d'Aboukir et audelà, quelques centaines de mètres plus à l'est, jusqu'à la colline Borg el·Ramleh. Ménouthis était un vi11age séparé de Canope par un trajet de deux milles (Canope est il douze milles d'A· lexandrie tandis que iIlénouthis en est à quatorze) et doit être cherché à trois kilomètr'es environ du fort Tewfik, c'est-à-dire tout près d'Aboukir, nutour de Borg el-Ramleh. D'ailleurs la ville et le vi linge étaient si proches l'un de l'autre que ce der· 'nier pouvait être considéré comme un faubourg de Canope; et Ménouthis elle-même peut souvent nvoir été comprise sous ceue désignation. Canope élait. avant la fondation d'Alexnndrie, la capitale du nome MénélaYte et peut-être le port le plus important du Delta. La ville aurait reçu son nom, selon la légende, du pilote de Ménélas qui aurait élé enterré en cet endroit pendant le voyage du retour de Troie, Il est possible que le nom lui ait été donné par le dieu Canope, un dieu à tête humaine ou lmimale sur un corps en forme de \'ase, une des formes d'ailleurs du dieu Osiris. dont le culte fur si répandu et si persiSTant il Canope. Après la fondntion d'Alexandrie, Canope perdit de son importance, mais demeura un centre religieux et commercinl considé-


'36 fllble pcnu:mt [Oute la durée du p:lg'l11ismc, mème sous ln dominll\Îon romaine Elle devint une sorte Je dépendance de la capitale, la ville Je plaisir des Ale~3ndrins. D'ailleurs les restes de ruines nombreuses et significlllil'cs nOlis démontrent que ['endmil fut Ilssez peuplé pendant de longs siècles, rn1:me après le triomphe du christianisme. En dehors des tissus, des parfums, des poissons salés, des confitures et des bonbons, ainsi que du henné (IJrd pour les d:lmes), Canope mettait en circulntlon les chapeaux aux bords très larges 3ppelés [»lI" les Alexandrins piloses callopiquts (.'TÙao<4 >w,·wp...,,), La ville élait reliée il Alexundrie p:lr un canal, dont [es ri,'es ûtaient bordées de hellux jardins. fermés par un mur d'enceinte, Ilppartenant aux riches Alexllndrins. Ceux-d yanlient souvent leur tombe de famille. Ce canal était incessamment parcouru par de nombreuses embarcations qui n'étaient p3S seu.. lement chargées de marchandises et d'hommes d'allaires, ou de malades en quête d'une guérison miraculeuse, mais aussi de joyeu' ses bandes bantées par le désir de ~·amuser. Elles s'amusl!Îent en effet beaucoup, même trop, pnraÎ(·il, car leur tenue était souvent ~C:ll1d3Ieuse. Les orgies de Canope sont devenues fameuses par les souvenirs peu élogieux que nous en ont laissés Strabon (XVII, !7), Sénèque (Epist., v, Il), Lucnin (Pharsale, Lib. Xl et Juvénal (Sa!. VI; XV). Canope était célèbre p:lr son sanctuaire de Snrapis où les pélerins accouraient nombreux pour y implorer du dieu la gué. rison de leurs maladies. Egalement apprécié était le sanctuairl! dédié II Isis, pincé lui aussi toU! près de Canope, 1. i\lénomhis. Au dire dl! nufin, les sanctuairrs de Canope el de Ménoulhis élaient plus splendides qUl! ceux d' Alexnndrie m2me. Nous pouvons nous faire une idée du Sérapeum de Canope d':lprès le Canope de la villa Adriana près de Tivoli. L'empe. l'CUl' Hadrien li certninement imité de très près le sanctuaire dont nous parcourons les ruines (1). Celles·ci auraient du êlre fouillées avec méthode et auraient ùu être respectées, mais elles ont été malheureusement lil'rées pen· dant un temps Irop long au vandalisme des cnrriers. Dans leur état aclUel elles ne donnent qu'une idée très im· parfaite de la magnificence présumée de ces édifices. Qu'on l'e· (.) l.a taI/à de Canope dan. 1. villa Hadria~'" "'oit ~t~ obtenue actir",ie1Je. menl dan. le luf de 10 e<>JlIlle. Hadden y "'oil f.i. reproduire Je canal ""'ec le temple de Sara pi' ~ l'uri!:"" pl.n. Une grande niche ""'cc une f<;mlaine ~ l'extremi_ lé de la vallée esl bien conservée. Il y a par derri!:re un S)·s!/'",e de g.lN;es .ou_ ..r'''ine ••e lermi".nl p>;r Une cella. d.n, laquell. tl.it proUllle",.n. la "alue de Sarapis. C·... de Ca""p. que l""vl.no'1>I buuco"p des OIall'" <Ill Vali.",n (Uus,le égyptien).


r3i marque néanmoin5 les beRux tronC;ons <:pars de colonnes do· rique5 en granit rose d'Assouan, dont le lllodule uniforme est de o lll. go et qui mesurent de 2 à 7 mètres Je longueur; qu'on regarde ln V:lste étendue de terrain recouverte de mosaYques (les meilleurs morcellUX ont été tronsponés au Musée v, salle 18), la qUDntité de jolis fragments architectoniques e~ calcaire re· vêtus de StuC et dont la beauté devait être rehaussée pur la polychromie; qu'on jette un coup d'œil encore aux gnlnds chapiteaux en marbre, et l'on ne pourra s'empêcher de reconnaître que la tradition ne doit p:lS avoir exagéré en célébrut1t la ri· chesse et la splendeur de Cunope, I.e sanctuaire de Canope devait être déjà florisgant aux dé· buts du troisième siècle av. l·Ch. sous Ptolémée JI, Ptolémée III et sa femme Bérénice ont certainement contribué pour beaucoup à la prospérité du Sérapeum et de la ville. Il est nOlOire qu'un concile de prêtres a eu lieu à Canope pour diviniser la jeune fille d'Evergète et de Bérénice, morte à J'âge de Ileuf ans. Le décret lancé par les prêtres à cette occasion était rédigé, de même que la pierre de Rosette, en trois éÇl'itures, et copie en nvait été emoyée aux temples les plus importants de l'Egypte. D'autre part, nous possédon5 des dédicaces à Sarapis et hi5 agsoÔcs à Ptolémée Evergète et il SI) femme Bérénice, qui ont été mises à jour non loin de l'emplacement où wnt les mosaï' ques et les grosses colonnes en granit. La plaquette en or rap' pelant la fondation d'un temple dédié il Osiris, gui 0. été dé· couverte du tcmps de Mohamed·AIi, a été elle aussi trouvée non loin du fort Tewfik. L'inscription gravée sur la plaquetTe se traduit ainsi: , Le roi Ptolémée fils de Ptolémée et d'Arsinoé, dieux frères. et la reine Bérénice sa sœur et femme (Ollt Mdié) ce temple à Osiris '. La plaquette est aujourd'hui au British Museum. La renommée des miracles qu'on pOuvait ohtenir 11 Canope et à Ménoulhis s'étnit répandue très loin Jans le monde ancien, et n'a pns été éphémère. Elle a survécu au paganisme, Le patriarche Théophile, le même qui détruisit le Sérapeum d'Alexandrie, Il'ép:lrgna pas non plus celui de Canope et il y installa un monastèrc. Un autre monastère fut installé à Ménouthis, dans le temple d'Isis, Mais bien de personnes pCt"5él'éraiellt dans l'llncienne re· ligion, et le nombre était grand de ceux qui regrettaient la prospérité, dollt les miraclcs de Sarapis et d'Isis étaient la cause principale. C'est alors, au début du vm e siècle (v. FAn'RE, DicfiollIl. d'MM. el dt giograph. I!cc/ési<lslïques. col. 314), que le patriarche Cyrille décida de transporter à Ménoulhis le corps de Saillt Cyr (il dut y joindre celui de S:lint Jean qui était ense-


'38 l'cli ,wcc Saint Cyr dans la bnsiliquc de Saint Mnr.: i, Alexan· drie), pour substituer il un culte guérisseur un nUire culte guérisseur. Les miracles ne lardèrent p:lS à se produire en quantité, el le nouveau sanctuaire ne le céda pas en renommée et en prospérité 11 l'ancien. Cependnnt Sarapis et Isis ne quillèren! p3.S définiti\'cment la place. Les païens en effet tenaient encore des réunions à i\lénouthis à h fin du Vrne siècle. Le village moderne Il gardé le nom du sanctuaire: Abbakyr ou Apakyr (Saint Cyr) est devenu Aboukic Les rapports très intimes et très fréquents entre Alexandrie et Rome aVllienc amené les marins alexllndrins à dresser dans la capitale de l'empire des sanctuaires de Sarllpis el Isis; après la victoire du nouveau culte chrétien, on érig('a il Rome une église dédiée aux Saims CYl' et Jean. Celle église existe lOujours en race de ln basilique de Saim Paul sur ln rive dl'oite du Tibre, Il paraîl d'ailleurs que le sanctuaire de l\lénomhis lui.même, avec ses reliques et ses desservams. se trans· porta, à tm moment donné, '[ Rome. Les monuments exposés dans ln salle 22 du 1I1usée, et qui nous ont été cédés pnr S, A. le prince Toussoun, proviennent presque tOUS, soit du temple que je crois aroir rait partie du Sérapeum (près de la surface couvene de mosaïques autour des co· lonnes en granit, etc.), soit des maisons en,·ironnBntes. Ils sont très variés et appartiennent à différentes époques. Il y a des ins· criptions, des hustes en marbre ct en granit, des restes nrchitec· toniques, des figurines en lerre cuite. des stMuettes en bronze, des vases en émail, des l'a~es en métal, des lUynux en plomb. Tous ces objets Ont élé wffillssés nu hnsnrd, mais ils dOCllffientent qUllnd même III longue existence historique de Canope et sa remllrqunble prospérité, car si une partie d'entre eux remonte il J'âge pharaonique, d' autres sont ptolémaïques ou romllins et d'autres enfin sont évidemment chrétiens. Les monuments exposés dans la salle 7 du Musée ont Ùé trouvés quelques centllines de mètres il l'est de J'endroil précité. On a cru pouvoir y reconnaître les vestiges d'un temple d'Isis. Au sud·est du fort Tewfik on voit encore en place d'énormes blocs en granit rose, qui ont fait partie d'un édifice colossal. Au nord dll fort, entre celui·ci et la plage, on peut visiter une tombe souterraine d'âge hellénistique. Si, nvant de descendre au bord de la mer, on monte S\lr une élé"ation quelconque, on jouil'a d'une assez belle vue sur i\1ontnza et la côle de Ramleh ainsi que sur le promontoire d'Aboukir et la bnie de ce nom. Au bord de ln mer on voit les belles ruines, bllignées pllr les l'ligues, d'un vaste éwblissement de bains,lIinsi que Jes énormes fmgments d'une statue colossale en granit.


'39 Revenir le long de la plase vers la gare J'Aboukir. Tout près de la mnÎson appartenant à ,S. E. p.:loinos P:lcha, on peut visiter tlne vaste wmbe soutcrr:une qUI se trouve dans la propriété de 5, A. le prince Toussoun, mais qui est en communication avec ù'llutrcs hypogées s'étendant sous la maison DanÎnos. Si on a le temps, une promenade il travers le village et vers la baie ne sera pas sans intérêt. Aboukir est un pelit bourg qui doit sa célébrité il la grande b:Hailie navale du Jer août 1798, où ['amiral Nelson anéantit la floue française (si Je temps est clair on distingue assez bien J'île ùe Nelson), ninsi qu'à ln balaille dU'2 S juillet 1i99, gagnée pal' Bon:lpartc sur l'armée turque qui :l\'aÎt debarqué en ce lieu. ' Aboukir est sûrement destiné il un bel avenil', comme rési· dence des Alexandrins pendant ln saison chaude. et même comme but de promenade et comme lieu de repos pendant toute l'année. Sa position est vraiment belle et piuoresque; son climat est des plus sains. La cure balnéaire sur une plage délicieuse et le climat excellent devaient entrer pour quelquechose même dans les miracles de Sarapis et d'Isis. Le promontoire sur lequel se dresse le fort el·Tarllbando doit être identique. je pense, :);·ec l'ancien csr Zéphyrion et par conséquent c'est près de ce promontoire qu'on doit chercher le temple d'Arsinoé Zéphyrite, érigé par l'amiral Callierate en l'honneur de la reine Arsinoé Philadelphe. Le nombre assez considérable d'lIctes de dévotion, lIccomplis par l'amiral dans ces lieux. prouve, je crois, que Canope était une station de la flotte des Ptolémées, Je suis persuadé que les ruines de Canope et de Ménoulhis, malgré le vandalisme dont elles ont été victimes pendant de longues années, n'ont pas dit leurdemier mol. DepuÎs longtemps j'ni préparé un projet de fouilles m6lhodiques, Ces temps der· niers on m'a laissé csrél'er que bicntôt on me donnera les moy' ens pour le mettre à exécution. BlB!.IOGRAPHIE. _ DVCIlu"",, L., Le Sotle/nal.. d'Aboul:i~, Il. S, A., 12, P ....4: Il,,,,cc, .. K, Antiquités dtco,we~/,& <i Maat/lou~ah, il. S, ,\" g, p.

1°7'''',

Rosette. - Le chemin de fcr, après l\laamourah, traverse l'étroite langue de terre située entre le lac d'Edkou et la Méditerranee. La l'ille de Rosette (Rachid, transcription du nom copte Rachit) a é[e fondée en 870 sur les ruines d'une importante ville ancienne, vraisemblablement Bolbitine. L'ancienne ville del'ait s'étendre le long de la rive du Nil entre Roselle et la Mosquée d'Abou-i\Iandour. Roselle compte


'40 environ 1;000 hat'lt:lnlS, indig6ne» pour la pr~squc IOHllité. Elle présente une image exacte Je ce qu'6t:ljt jadis la vic dans ulle ville d'Orient n'ayant que peu de contact IIvec la civilisation européenne. Elle étflit jusqu'au commencement du XIX"'o siècle le pon principal de l'Egypte. Malgré sa décadence toujours plus sensible, il cause de la renaissance d'Alexandrie nu cours du XIXm<: siècle, !losette est encore Je centre d'un commerce assez important el qui commence à reprendre une ligne ascendanle gr;ice il la prospérité croissante de la campagne qui en constitue l'hinterland. Les rues sont étroites el animées; les anciennes maisons arabes bi\lies en briques cuites Touges et noires) offrent des points de l'ue chullTlants et pittoresques, dont un voyageur intelligent aurait ton de se priver. Ces maisons ont souvent cinq étages et sont r:tngées il droite et il gauche des rues longues et étroites. Elles présentent des aspects très variés. Il n'yen a pas une qui ressemble il l'autl"e, et dans la même maison règne une grande aversion pour l'uniformité. Souvent les étages avancent sur les rez,de-chaussée s'appuyant sur des colonnes anciennes, souvent aussi l'al'ant-corps est formé par les étnges supérieurs nppuyés sur d'élégantes consoles. Les riches travaux de menuiserie qui décorent portes et fenetres offrent aussi une remarquable variété, Le souk ou marché, très anim6 ct assez pittoresque, mérite une visÎle. L'industrie de ln fabrication des nattes est assez développée, ct on peut assister aux curieux procédés de travail employés par les ouvriers. De nombreux fragments architectoniques, provenant de cons· tructions d'époque gréco-romaine, et enlev6s probablemem il l'ancienne Bolùitine, son! l'ncastrés dans les constructions arabes ou abandonnés dans les roes. Une illscriplion entre autres, trouv6e justement à Rosene, prOU\"(l l'existence dans ln ville ancienne d'un grand temple dédié :lU culte de Cléop:ltre Une superbe :lrchitrave en grnnît vert provenant d'un temple égyptien a été utilisée pour une église chrétienne (elle est actuellement au Musée d'Alexandrie). Les restes pharaoniques sont très nombreux; pareillement, des colonnes en granit et de beaux chapiteaux en m:lrbre, soit de style corimhien, soit de style ionique. y ont été recueillis et y existent encore en très grande quantité. Il y a aussi plusieurs mosqu6es dtl XVlme siècle et des siecles suivants qui valent la peine d'être visitées. La plus grande est la Gama Zllghloul. remarquable p:ll' le grand nombre de ses colonnes. La mosquée Mohamed-el-ThuleIi, SUl" élevée de 4 m. 60 au-dessus du sol, présente à l'intérieur cinq


q.l r~Jlg"~s de colonnes; I~ port~Hs, par sa coupole,

mosquée Mohumcd·cl-i\bh..1ssi pal' ses pur son élégant min~ret produit aux regnrds une impression très agréable. Ln célèbre pierre de Rosetle a été trouvée dans le fort SaintJulien alt nord de ln ville. (Le fort a été démoli; le seul document qui le rappelle est unt:: aquarelle exposée au Musée grécoromain, v. p. (47). Nous conseillons de faire la promenade en bflTque sur le Nil jusqu'il la Mosquée d'Abou-Mandour qui occupe une situation pittoresque. Du sommet de la colline on a une vue très étendue s\lr le Nil jusqu'il la mer :lU nord, jusqu'll Alex~ndrie à l'occidenl, sur le désert au sud, il l'orient sm une vaste plaine dt:: .:hamps cultivés et de jardins offrant le s;Jectacie d'Une puissante ferlÎlité.


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GUIDE DU MUSEE

INTRODUCTION.

LorS4I.1C, en 1891, on sc mit à discuter la fondation d'un Musée à Alexandrie, la question n'était pllS sans préddcms, car, malheureusement, les collections privées qui s'étaient formées dnns celle ville - par exemple celles des Annswsi, des Pas$:Ilacqua, des Zizinin, des Harris, des Pugiolî, des Démélriou s'en étaient allées, dispersées un peu partout, dans les Musées d'Eufope et d'Amérique; cclle même de l'Institut Egyptien, qu'on pour,ait presque appeler une collection publique, al'uit émigré nu Caire avec l'Institut lui·même. TOUlefois, malgré celte dispersion des monuments, il y al'ait lieu d'espérer Je succès de J'institution projetée. Les remarquables f(lcherches de Mahmoud-EI-Falaki. et les savantes investigations de Néroutsos, avaient démontré que si Alexandrie ne pouvait pas donner 11 la science archéologique et à l'art la richessè immense de monuments que sa gloire passée et sa renommée permettaient d'escompter, elle gardait toutefois dans son sous·sol beaucoup de ruines très intéressanteS pour l'histoire. La possibilité même de [{lire des fouilles dans quelques :\utl'CS villes gréco'romaines de l'Egypte 1l0US était assurée, comme l'"llaielll aussi l'appui et l'aide de la Direction générale du Service des Antiquités.


L'idée, éclose:lu sein de la Société. rAthcna:um., trouvu bon accueil dans lu presse el 011 réussit à y intéresser les habitants, lu municipalité et le g<lllvernemenL Après les premiers l(ltonnements, tous tombèrent d'accord et le projet suivant fut proposé. Lu municipalité prendrait à sa charge la dépense n6ccssaire pour les lo.:aux, le personnel, les fouilles et l'entretien des monuments; la Direction géntr:lle du Service des Amiquités aurait la haute survcilhlnce scientifique, elle enverrait un premier groupe de monumems, et elle promenait de réunir peu il peu, à Alexandrie, la plus grande p:lrtie de ses collections w·éro·romaines. C'est à l'homme qui, dans la RivîstaEzi:;iana, organe de l'Athenrcum, avait démontré l'importance, la possibilité pratique et la nécessit<.i dll Musée, il Giuseppe Boui, que fut confiée ln dire clion. Esprit enthousiaste et plein d'esfK>ir, il tâcha de classer aussi convenablement que possible les quelques monuments qu'oll lui avait céd<.is, dans quatre 0\1 cinq chambres louées d:lns un immeuble de la Rue Rosette. Mais bientôt ce local se trouva insuffisant, de telle sorte que la Municipalité décida de construire un édifice ad !Joc sur le terrain situé au lIord de son biltiment, En 189', le nouveau siège fut innuguré, Il ét:lit forme par l'aile ouest d'un édifice qui devait ètre plus tard de forme rectangulaire (saltes 1- JO). En 1896, on b(ltit les salles 1 r -1 1. i en J899, à l'occasion de la naissance de S. A. le prince héritier Abd-eI·Moneim, les salles 13-ltJ furent in::lUguréesj en 1904, les salles 17-H. Et il est de toute nécessité de nous agrandir encore, Un prOjel qu'on mettra incessamment, je l'espère, il exé.:utiOIl, a été déjà dressé pour réunir du c6té sud l'ailt occidemnle avec l'aile orientale de l'édifice, Ainsi qu'on p~ur s'en convaincre il 13 lecture de ces simples indic:ltions d'ordre ffi.1tériel, le Musée d'Alexandrie, bien que tout jeune encore, a eu llll développement très rapide, dont le mérite revient à l'activité infatigable de G, Boni (t (903), Comme c'était il prévoir, r llmoncellement rllpide des objets avait empêché une classification scientifique définitive, et (!l'ait donné aux différentes sections l'llppnrence de dépôts provisoires. Nous nvons essayé de classer les collections du Musée systématiquement, selon le plan que voici: (l) Topographie d'A/e.randrie, fI) Epigraphie el (prouisoirt'lllml) mallllsçrits. y') AHtiquites égyp/imnes. ,)'J Prodllils de l'art grÜo-romain qui rtvèlenll'in· j1J1elrçe de l'art iruligène el viçe·versa. ~') Iconographie. Petifes sç/dptrlres. (1 Sçulpfures, I/J Arç/lifedure. /1) Momies plolé. maïques dromaines. Mobilier fimtraire. Produits de l'ad illduslriel, /) O~iels prO/lwant de forlil1rs syslimaliqlles, classés par ordre lopograpfliqllt'. ",') NlImismatiqlle. ,n Antiquilés ç/lrétiennes. Dans chaque section, on;\ t(lché d'appliquer et de concilier


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le ..:rilcrillm lopogn,phigue Cl le criterium chronologique. Bien que l'exécution intégrale et rigoureuse Je ce pian nit rencontré be:lucoup Je difficultés J'ordre mntériel, on peut affirmer que 1(1 c!(lssification actuelle répond dans ses lignes générales (lU schéma énoncé (fig. 37. p, l,p), Bolti (lvnit déjà rédigé deux catalogues, le premier en 1893 (Notice des 1110lHPI/NlIs exposés au Musée gréco-romaill d'Alexandrie), l'autre en 1900 (Ca/alogue drs monuments, etc.). La Notice n'a plus d'importance que pour l'histoire de l'institution, le Catalogue, même sans tenir compte de la nOUl'elle classification, est antérieur il. la construction Jes six Jernières salles et, par conséquent, a perdu son utilitt! pratique. Je me suis proposé de rédiger un guide pour les simples visiteurs, et non pour les snvams. Dans cet ordre dïdées, j'ai résumé quelques théories s6n6rales il propos de chaque groupe J'objets, puis je me suis borné :1 signaler les monuments les plus essentiels, Uil catalogue scientifique dl.'"laillé e,t en cours de publication dans la série du Catalogue général dl:!s Autiq\1ités ':gyptiennes (1).

TOPOGRAPHIE D'ALEXANDRIE. Dans II:! veslibule et dans la petite chambre il. gauche de l'entrée est exposée une col/eclioll de plans et de vu<'s de la ,dUe ail' ciemle d moderne, ainsi que des photographies de plans et des essais de restillltion de ses anciens monuments. Uoe série de photographies d'œuvres d'art anciennes et modernes inspirées par l'histoire d'Alexandrie devra cOOl1plétel' cette section du Musée, dont l'importance et l'intérêt augmentera dès que je pourrai la classer plus méthodiquement dalls un milieu plus approprié. '-1", Reconstruction du Phare. Dessins originaux par le prof, Allguste Thiersch, qui ont se:'vi au prof, H. Thiersch pour l'illustration de son VOIUnle sur le Phare (v, p. 94)' 1., Vue dl! Portlls Magnus (!). 3, Plnn d'Alex(lllJrie IIncienne par G, Boni, (1) DClll< vulume! Ont déjA p"n,; E. BAACCIA, IsçrÜiolf' ~ru;h. e /aU,.. ,

L. Cai.'", '9t1, ~. XXXI, '75 "' pl. LX! (pr;-" l'. '5'); .lt.. U""CCla, /.(> ,,,~cro­ t.1, l', LVI, 'n, l, Il, pl. LXXXn (pTlX ,P, '140). Un tro,",tme, con"'''<é ""X """Iph"u gr~ :o_romal".., ".t """ p<.... ; <1 ""tre' <onl en p<ép1_

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4, Vue d'Alex,mdrie d'~près un <icrivain hollandais du XVI'" siècle, 5, Plan de la ville ancienne par !\lahmoud-EI·Falaki, 6. Plan de la ville ancienne par Néroulsos, 7. C3ne des environs d'Alexandrie par l\'lahmoud-El·Falaki. 8. Photographie de l'obélisque du Césareum (niguille de Cléopâtre) prise peu a\'ant son transport à New-York, 9. Reconstruction du Phare par Ebers, par Veirmejer, par Adler. ro. Photographie du fort QaYt bey n l'époque de Bonnparte ainsi que des ruines du même for! en l'état actuel. I l , Plnn d'Alexandrie par la Mission d'Egyp!e (1799-1801), 12. Pilln de la ville en 18SS' 13. Reconstruction fantaisiste du Sérapeum fllire au XVIII",e siècle d'après III description d'Aphthonius. 14"18, Photographies de tapisserie.s AlIl11andes reproduisant des épisodes de la vie d'Antoine et de Cléopâtre. 19, Photogrllphie du l'emllrquable l:lblellU représentant Cléopîlire par i\lo)"se Bianchi. :w. Photographie de la mosa'ique de Pompéi (Musée Je Naples) dite de la bat:lille d'Alexandre. A gauche, tête nue, le Conquérant à chcv31. 21. Photographie de la mosa'ique de Pnlestrina (près de Rome, pillais Barberini) représentant, parllll·i1, l'Egypte vue à vol d'oisellu, fi pnrtir d'AleX:llldrie et de Canope (en bas, à g3uche) jusqu'à la Nubie. Dans la petite ch3mbre à gauche: 22. Grand plan J'Alexandrie moderne relevé en 1890. L'amiHlI I310mfield y a marqué en noir un pillo de la ville ancienne. 2} Plan de 'l'ancienne Alexandrie par Sieglin. :q. Plan d'Alexandrie au commencement du Xlxm e siècle l'al' Valentia (1802-1806). 25. Plan de la vîlle en 1868, par l3;lrrau, 26. Photographie du célèbre tableau de Bellini représentant St-Marc qui preche aux Alexandrins. 27-67, Autres vues et relevés, Dans le passaf;c enlre le Vestibule et 111 Salle G, Vitrine hori· zontale: une collection d'armes et d'instruments en pierre d'Ùge pre'historiqueprovena.l1l du Fayoum et d':llltres régions de l'Egypte, Don de l\l Selon Karr.


INSCRIPTIONS GRECQUES ET ROMAINES. Il n'est pas nécessaire d'insister sur la très grande importance que chaque document épigraphique peut avoir pour les diverses br~nches des études anciennes. L'histoire, la lopogrllphie, J'hisloire de l'art, de la religion, des mœurS, la philologie, enfin toutes les llntiquîtés publiques el privées reçoivent presque tous les jours quelque nouvelle lumière grîice aux; inscriptions, qu'il s'agisse d'ailleurs de décrets publics et d'inscriptions honorifiques (en général sur des bases de statues, quelquefois sur des troncs de colonnes), ou bien de dédicaces votives, ou de diplômes milj· taires (sur des plaques en bronze), ou d'épitaphes, ou d'humbles mais intéressantes inscriptions sur des anses d'amphores, sur des bouchons en plâtre fermmlt des vases en lerre cuite, sur ùes fesserœ en ivoire, en plomb, etc. NoIre colleclÎon d'inscriptions gréco·romaines présente ùes exemplaires de toutes les cntc'gories, et quelques·unes de telle importance qu'elles ont donné lieu à des monographies spéciales. Presque toutes ont élé réunies dans la salle 6 (à gauche de l'entrée). Elles proviennent dans [a presque totalité de l'Egypte et en grande partie d'AlexanJrie elle·même. AI'ant d'enlrer dans la salle 6, donner un regard au, M01f1age de la Pierre de Rosefle. (L'original est au British Museum). On sait que ce som principalement les études faites sur cette pierre qui Ont abouti au déchiffrement de l'écriture hiéroglyphique el conSlilué ainsi le point de départ de toutes nos connaissances sur l'Egypte pharaonique. La pierre contient en trois écritures hiéroglyphique, démotique, grecque - un seul et même décret promulgué par les prêtres de Memphis, en 196'5 av. J.-<:h., en l'honnetlr du roi Ptolémée Epiphane, lors de son couronnement. Elle fut découverte en aoo.l 1799 par M. Bouchard, officier de l'armée francaise, dans le fort St·Julien près de la ville de Rosette. Le fort' a été démoli, il y a une douzaine d'années. Le seul souvenÎl' qui en reste est la repro· duction à l'aquarelle exposée id à côté de l'inscription. Par l'article XI[ de la Capitulation d'Alexandrie, signée par le général Menou pour l'évacuation de l'Egypte, la pierre de Roselle tomba au pouvoir des Anglais. Elle fut ensuite trans· portée à Londres et déposée au British Museum.


Après les tellttltives de Sacy et d Akerblad, qUl réussirent à fixer la position respective de plusIeurs noms propres, i\I Young, partant d~ l'hypothèse Je Zoegtl, que les groupes hiéroglyphiques dans un annenu elliptique, ou cm-/ouche, l'enfermaient les noms ùes souverains, étudill le cartouche de l'inscription de Rosette qui, d'après le texte grec, devait renfermer le nom du roi Ptolémée, et n!ussit à deviner trois signes; p, T_ 1; dans un autre cnr· touche de Karn:lk, avec le nom de la reine Bérénice il devina le signe N_ Mais il s'arrêta là, scs essais ultérieurs furent complétemelll malheureux, Le mérite d'avoir établi les principes dll déchiffrement de l'écriture hiéroglyphique (1822) ùoit revenir en entier à François Champollion (1799-1831)' Après avoir étudié les cartouches de la pierre de Rosette, il put avoir sous les yeux l'obélisque de Philae, contelltlnt une inscription bilingue (hiéroglyphique et grecque) dans laquelle il y al'ait un cartouche identique à celui de la pierre de Rosette et un nutre. Il détermina que l'écriture des noms royau:.: étnit exclusivement alphahétique et fix1l. les signes qui donnaient la transcription ff.T.O"I,M.l,~·, Par une série de comparaisons et de raisonnements, il parvint bientôt à dé· chiffrer l'autre cartouche, qui était celui de Cléopâtre, Il constata que les lettres communes dnns la graphie grecque aux deu:.: noms de Ptolémée et de Cléopfllre éwient reproduites pal' des signes hiéroglyphiques identiques dans les deu:.: cartouches, et celles qui étaient différentes ne s'y rencontraient pllS. :\Iuni de cette sorte d'alphabet rudimentaire, en purtie sUr en partie tr&s probable, il multiplia les études ct les compar3îsons et, par l'oie d'exclusion successil·c, il pan,int à déchiffrer une quantité de noms de rois et d'empereurs, de façon à pouvoir fixer un grand nombre de signes hiéroglyphiques. Ils sont très nombreux; il )' en Il em,iron soo qui sont d'usage cour3nt, les uns phonétiques (a\· phabétiques ct syll11biques), J'autres idéographiques, d'autres déterminatifs. A l'aide du copte, qui est la forme la plus récente ùe ,'ancienne langue égyptienne, on ne lardn pas, non seulement à lire, m3is :1ussi à comprendre les inscriptions hiéroglyphiques. Ensuite E. Brugseh fixa ln leetme et la compréhenÛon du démotique qui était l'écriture employée Sénéralem~nt dans [es besoins de b vie privée: actes, contrats, leures. etc, L'écriture démotique est une sorte de t:lehygruphie tirée des hiéroglyphes, mais où les traits sont tellement simplifiés qu'aucun hiérogl~'phe n'y est plus reconnnissllbie.


SALLE 6. Les inscriptions plOl'émaïqucs sont rangées le long de la paroi Je droite, autant que possible pal' ordre chronologiqoe, les jnscri prions romaines, grecques el latines, le long de la paroi de 3:1uche et Sllf les deux soubassements en maçonnerie qui flanquent la porte J"entrée. La grande base en marbre en ]'honneur de Valcmillien fait exception: on (1 été obligé, poUr des raisons d'espace, de la placer au milieu ùe la jlRfOi de droite. Les inscriptions funéraires font suite aux inscriptions des aUires catégories. 1. Base d'1I11t sla!Jle dédiée à Ptolémée I~c Soter, le fondateur

de la dynastie des Lagides, par un certain Diodole, fils d'Achée. Au bas, la traduction démotique. Granit noir; enl'oi du Directeur Général du Service des Antiquité•. 2. Dddicar( en l'honneur de Ptolém6e II, fil. et successeur de Ptolémée Soter, par un ce nain Ariston, fils de Python. Lettres carrées très belles, bien gravées. 3. Dédicace semblable par un anonyme. 10. Dédicace d'une chapelle et de quelques autels il Zeus pour la santé du roi Ptolémée II/, Marbre blanc. L'inscription a été lrouv6e il Siouf (Rambh) el nous JOllne, p:l.r conséquent, un intéressant renseignement tol}()graphi'lue. Il. Les Juifs {ol 'lo"o()J"'J ré:;idant à Schédia ont consacré une synagogue pour la santé Ju roi Ptolémée m, de sa femme et sœur Bérénice et de leurs fils. Dalle en CAlcaire. Provo Sché· dia (environs de Kafr·el·Dnwar). I.'inscription prouve que déjà sous Ptolémée Evergète (240ln) les Juifs formaient dnns la petite ville de Schédia une cOmmunauté et 'lu'ils y pos.édaient une synagogue. Celle-ci est déjà appel(:e du nom si fl'équent llUX époques ultérieures de « Maison de la pritre •. Cene ùédicace offre un argument àceux qui croient qu'en Eflyple, ain.i qu'en Syrie, le titre &OÛ'P~ (sœur du roi} appartenait à la reine de droit. En effet Bérénice était cousine de son mari ct non pas sa sœur. 2). Dedicace à Amlbis pour la santé de Plolémée IV Philopa. tor et de sa femme, faite par les doyens (;r(lu,pvlf{tQ') de la corporation ùes meuniers (T';:;" Jl"(lQxô:,..ow,,). Dalle en marbre blanc. Provo Alexandrie.


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Le pain de dm.l'·'! O~U(!« était un pain ordio.:lire pour l'alimentation du peuple. Les doyens de la corporation som au nombre de sept, et le premier a le titre de prêtre, Ils sont tous d'origine égyptienne, bien que l'inscription soit rédigée en grec. Une association professionnelle, dom les membres étaient de purs Egyptiens, ayant llne organisation en partie religieuse, en Egypte au H1m~ siècle al'. l·Ch., est chose fort neuve ct vraiment intéressante. 24. Dédicace à Sarapis et Isis en l'honneur de Ptolémée IV Phi· lopator et de sa femme et sœur Arsinoé, par Archépolis fils de Cosmos, citoyen d'Ale:.;andrie, inscrit dans le dème lCM'· ,'r.llclI,. Dalle en marbre blanc. Provo Alex311drie. L'organisation administrative de la population alexandrine (v. p. 23) comprenait pour la classe des habitants ayant le droit de cité une division en tribus (tpvl,,{); chnque phylt! était subdi· visée en un certain nombre de dèmes. Cette inscription nous fait connaître un (Ième que nous ignorions auparavant. 31. Base de sta/lle pour le roi Ptolémée V Epiphane, dédiée par les chefs des corps d'élite des troupes indigènes constituant la Garde du palais royal. Granit rouge. Provo Alexandrie (Porte Rosette). 37. Linttall de porte en pierre calcaire blanche; on y trouve gravée sur quatre lignes la dédicace d'un :r(>61fv~'>l' et d'un '%(>(»1'" à Zeus Soter pal' Lysimaque fils de Bastachilas et par ses fils, pour la santé du roi Ptolémée VI, sa femme CUo· pfitre et leur frère Ptolémée. Pro,·. Bérénice (Mer Rouge). 37 a. Cette inscription nous apprend que, sous le règne de Pto· lémée VIII, Soterikos, fih de lkadion, de Gortyne (Crète), ec l'un des commandants de la garde rO}'3.le, en,'oyé en mission par !'aotis, stratège de la Théba'{dc, aram accompli à souhait sa tâche, a dédiJ cene pierre il Pan, dieu du bon chemin, et aux: autres dieux: et déesses, Marbre blanc, Provo Coptos. 40 b. Dédicace à Tryphena, pl'Oooblement de Naucratis, nourrice du l'Oi Ptolémée Xlii, par ses concitoyens. 44 a. Longue liste de lIlcrcenaires des Pcolémées de garnison 11 Hermoupolis 1I1agnn (Aschmounein, Hllute-Egypte), Ils avaient dédié cette inscription avec tous leurs noms, en l'honneur du roi, pour le remercier de certaines concessions qu'il leur avait faites. 44 b. (Déposée sur le sol, appuyée comre la paroi), Base d'fine statue en granit rouge érigée pal' la l'Ille d'Alexandrie en l'honneur de Lyc:lrion, fils de Noumemos, frère de· Ptolémée et oncle d'un nutre Noumenios (tous évidemment personnages de hnute qualité), Lycarion avait les titres de parent du roi,


," doyen honoraire des anciens officiers de la cour, ministre des finances, exégète (charge religieuse et administrative). recteur du gymnase. Le document, qu'on peut dater du Ter siècle av. J...ch., est très important pour l'organist\tion administrative de lu 1,il1e d'Alexandrie à l'époque ptolémaïque. Provo Alexandrie. 107. Base de colonlll:. La surface inférieure porte gravée en beaux caractères une dédicace nux dieux par les ;J!lvrâ,'('; (présidents) et le secrétaire du sénat. Marbre blanc. Provo Aboui\Iandour (Rosette). Cene inscription aurait une importance capitale pour l'histoire administrative de l'Egypte sous les Plolémées. s'il n'existait pas un doute sur son origine ég~·ptienne. Antérîeurement aux Plolémées, Naucratis étai! la seule ville nytmt une constitution hellénique avec les éléments du sénat et de la ","'l,;. On est porté à croire que, de même qu'Alexandrie, Ptolémaïs et Hermoupolis avaient été organisées de cette sone au début de l'époque ptolém:Jïque, et notre inscription prouverait l'existence d'une autre communauté complétement hellénisée à Abou·!\landour (ancienne Bolbitine); mais le dialecte dorique du texte fnit penser que l'inscription rrouvée en cet endroit provenait de Rhodes. Récemment le Dr Plaumann a essayé de revendiquer cet important document pour Alexandrie. 18S' Têle de lion, formant goullière pour l'écoulement des eaux; ene avait été travaillée dans un bloc. sur lequel on avait gravé une longue iltscyiplion zodiacale; ce bloc avait donc fuit partie d'une sorte d'horloge solaire, laquene, d'après l'observation du lever du soleil, permettait de reconnaître les mois naturels et les saisons en fixant même les périodes pendant lesquelles les navigateurs pouvaient ou non se risquer loin de la côte, en haute mer. C'est un document unique en son genre. Calcaire nummulitique. Provo Mariout. 6, (Au milieu de la salle, del'ant le bœuf Apis.) Autel trouvé il, silu. par la mission Sieglin dans le terrain de la colonne dite de Pompée. L'intérieur, actuellement vide, était rempli de cendres. Les quatre faces sont encore en partie décorées de festons en couleur bleue. SUI' la face amérieure on listlÏt une dédicace peinte en bleu foncé - actuellement beaucoup de mots SOnt effacés - en l'honneur de Ptolémée Il er de sa sœur et femme Arsinoé. Rerenir près de la porte d'entrée, à droite. 4'2. Base de statue dédiée par le :wgd,,uoç Aphrodyse, à Antoine le Grand, l'Inimitable, son dieu et bienfaiteur, l'an 19 de Cléopntre et 4 d'Antoine, le '29 de }{<>Iax ..." 24 décembre 50


, 5' al'. J.-Ch. Granit gris. Prol'. Alexandrie, près Je la gare de Hall1lch. C'est 1.: seul document épigraphique qui nous nlppelle l'existence il la fois idyllique, folle ct Inlgique que menait en Egypte le Triumvir. Parmi les inscriptions latines ou grecques d'époque romaine, les plus nombreuses sont gravées sur des bases Je statues dressées en ['honneur de l'un des empereurs. 49, C%llue en calcaire nummulitique. Hnutcur 2 m. 36. Pro\'. Alexandrie, t\linet-el·Bassal. L'inscription qui est gravée sur la colonne est bilingue. en latin et en grec. Elle pnrle d'un ~anal ou aqueduc construit par Augusfe, depuis Schédia (l'oisinugc de Kafr-el-Dawar aCluel) jusqu'à Alexandrie, sur une longueur de 3) kilomètres, l'an 40 de l'empereur. Cette fOrm\lle de datation selon les anncfes de règue du sou· verain cftait employée en Egypte, même 11 l'époque romaine, L'Egypte était considérée comme domaine personnel de l'empereur. L'année impériale commençait le l~r Thot, premier jour de l'an égyptien = 29 aoOt. Pour la première année du règne, la fracdon d'année comprise entre l'accession llll trône et le r~r ThOt suiv:lnt entrait en ligne de compte. Un exemplaire idelllique de notre inscription, mais gravé sur une petite dalle de marbre, est au Musée de Vienne. Elle a été trouvée en dehors de la Porte Rosette, 60. (A gauche de la colonne précédente). Stèle :i forme de pseudontlïskos. L'inscription bilingue rappelle que, sous In préfecture de Septimius Vegetus, rtln VI de l'empereur Domitien (86-87), on a cl'Cusé le canal Philiagranum de la localité dite Tria Soldum jusqu'à Pelm. Calcaire nummulitique. Provo S<:hédia. Le ctlnal Philiagranum doit être placé entre Kafr·cl-Dawar et Alexandrie. Petra doit correspondre 11 III loctllité ;lppelée actuellement Htlgar el-Nawatieh. On remarquera que le nom de l'empereur est martelé. Ce martelage a été fail avec intention. L'empereur, après sa mort, poUl'ait être divinisé, et dans ce cas, dans les inscriptions postérieures à sa mort, on retrouve le titre divffs = O~~; mais sa mémoire pouvait être abolie, condamnée par un décret du sénat, et d:ms ce cas son nom !ft ait martelé Slll· tous les monuments, Domitien avait subi la damnalio meJJloriœ. 72, INdicace par la. ville d'Alexandrie (Ii 'T/li.,;) d'une statue à Mllrc Aurèl<',grâce aux soins d'Apollon, fils d'Apollonios, grand pontife des empereurs. Marbre grisi'ltI"e. Provo Alexandrie. 8z. INdicace d'une statue que la ville d'Alexandrie éleva il Caracalla p:lr les soins du grand pontife des empereurs.


Gs.

Dalle de 5~·histe verdâtre. In~cription bilinguc (latine et grecque) qui fait mention d'une expédition militaire entreprise, sous le règne d'Hadrien, par un fonctionnaire romain, Sulpicius Serenus, contre les Agrioph~ges (mangeur~ de bêtes féroees). 163. Petite CO/OUllt brisée il mi-hauteur qui se trouvait il l'entrée d'un des temples de la ville grecque de PtolÙnaïs (dans 1:1 l-IaUie-Egyptc). Elie est malheureusement mutilée. Elle:: énumère:: les prescriptions pour les purifications qu'ii certaines période::s de l'année on devait accomplir avant de pouI'oir entrer dnns le temple. Dans la première partie on spécifinit le~ cas de purification pour les hommes, dans la seconde panic pOlir les femmes qui :l1'nient accouché ,j'un garçon, pour celles qui al'aient avorté, pour celles qui avaient t:xposé un enfant, etc. Basalte noir. Provo PtOlêmaIs (Menschieh). if), Inscription honoraire (dt.dicace d'Ime staille) en l'honneur de l'empereur Marc Aurèle bienfaiteur et sauveur Je l'univers, que la ville (d'Alex,mdrie ou de Pachnemounis!) :1 fait gral'er par les soins d'Isidore, haut fonctionnaire administratif, grand prêtre d'Apollon et gardien du Sérapeum de Pachnemounis. Marbre lJlanc. ProVo J(ôm el·KanÛri = Pllchnemounis, dans le nom~ Sé!)ennytique.

En lllcc, au milieu de ln paroi Je droite: ~p. Grallde base cubique en marbre blanc (haut. 1 m. 50, largo 1 m. 15. prof. 0 Ill. 50) pour une statue de Vltlentinien aetrrnltm imperatorelll érigée plIr C. Valcrills Eusebius, vir c/arissiu/tls, cOlIIes ordinis primi ac per orientem. Provo Alex:lndrie {Rue Roseue, des fondations de la maison Lifonti il sept mètres de profondeur). La base est plus ancienne que l'inscription actuelle. C, Valerius Eusebius, ce magistrat d'ordre cîvil et administratif avec juridiction en Orient, et (évidemment) aussi en Egypte, li eu soin de faire marteler l"ancienne inscription {ptolémaïque peutètre) pour graver sur 13 même surface antérieure de la base, m3is renversée, la nouvelle inscription. Ce procédé, aussi économique que I"andnle et bien regrettable au point de vue de l'histoire, a été, hélas! fort souvent employé il Alexandrie. Dans la vitrine l'erticale en fer, le long de la paroi droite, voir: 59. Deux plaques en bron~e. Elle constituent les deux pal'lies d'lm diplôme militaire trouvé à CoptOS en 188r. Aux soldats qui avaient honorablement accompli leur temps de service, l'empereur accordait certains privilèges. Il promulguait


'54 une loi comprenant la liste de tous les militaires qui venaient (j'être ainsi favorisés. Celle loi gravée sur bronte ét:lit déposée au Capitole, et ch:lquc soldat recevait un diplôme, c'est·i1·dire, deux IIIblelles en bronze: sur l'une était gnlVée ln loi, sur l'autre les noms el manicules du soldnt. Les deux tnblcttcs formant diptyque étaient réunies au moyen de fils qui devaient porler sept cachets de circ, chacun donnant 1", nom d'un des sept citoyens romllins qui devaient témoigner dt: l'aulhenliçité de ln copie. En général, ces pril,jlèges étaient les suivants: droit de cité étendu :lUx. fils mêmes Cl à leurs descendants directs, droit de contracter mariage dans la forme du connubium conformément nu droit civil romain. Notre diplôme, délivré durant le règne de Domitien, 81"96 nprès J..Ch., est en faveur de C. Julius $alllrninus. Cette loi générale s'appliquait aux soldats nyant accompli l) nns Je sen'ice nu moins et qui faisaient partie à cette époque des trois ailes de cavalerie et des sept cohorles d'infanterie en garnison en Egypte. Dans la même vitrine, v. 61\ la TableUe en bois contennnt une longue inscription latine, écrite à Alexandrie le :2 juilll:t 94 ap. J.-Gh. conformément à l'autorisation délivrée par le pr6fet d'Egypte le jour précédent. On y lit la copie de deux ordonnances impériales conférant certains droits et privilèges à cel'" taines catégories de soldnts romains ayant reçu le congé honorable (Ismlesta 1IIissio) ainsi qu'une déclaration faite sous la foi du serment et appuyée pn les témoignages de sept témoins, que les trois fils du \'étéran C. Valerius Quadrntus lui sont nés pendant le temps de son service et pH conséquent sont citoyens romains. Ce document. des plus intéressants, Il donné lieu à de nombreuses dissertations. J'y vois, nvec plusieurs, un certificat de droit de cité pour les fils d'un vétéran, délivré par le préfet d'Egypte sur la base d'un diplôme milimire en bronze qui lui a été présenté; d'autres y voient un document original analogue aux diplômes militaires, mais non identique. La concession de certains privilèges aux légiollnaires, dont on ne connaît pas jusqu'ici de diplômes mililaires, aurait été délivrée sur des tablenes en bois, tnndis qu~ le diplôme militaire en bronze était réservé aux troupes nuxiliaircs. Provo B~ln-Hérit (Fayoum) => Théadelphie.

Epitaphes, stèles (Illléraires. Les inscriptions fllnéraires provenant des nécropoles d'Alexandrie sont Oll gravées ou peintes sur llne stèle (généralement en calcaire du Mex, souvent aussi


en calcaire nummulitique, plus rarement en marbre) qui était placée au·dessus du tombeau. Dans les tombeaux en forme de /rJclIli, l'inscription était peinte sur la face extérieure de la dalle de scellement. Sur ceue d:ll1e on reproduisait en couleur une porte (voir des exemplaires nssez bien conservés plus loin, salle 1 r J, ltu-dessus de laquelle on écrivait le nom du défunt et la formule l"<t>~ précédée, (1 partir du lime siêcle !IV. J.-Ch., de l'J1lori et quelquefois de la formule d)!jJVl~1 qui devient très fréquente aux époques plus récentes. Au nom du défunt, on ajoutlIit sa filiation et, plus rarement, l'indication de sa patrie. En général, ces inscriptions sont très pauvres de détails; mais nous possédons. entre autres, une très jolie épitaphe (no 317). La stèle funéraÜ-e pouvait avoir un relief reproduisant la scène, pourrait-<ln dire, du congé que prend le défunt, ou un épisode générique quelconque de sa vie - on le représente s'amusant soit avec son chien favori, soit avec un oise:m, etc., - ou même la scène du repas funéraire. Au lieu d'être décorée d'un bas-relief, la stèle était souvent peinte. La peinture est faite soit directement sur la pierre, soit sur une couche de stuc dont celle-ci est re\'ètue_ Les scènes peintes possèdent en général des caractères moins ~é­ nériques et plus individuels que celles qui sont sculptées en rehef, comme elles ont aussi une plus gr8llde liberté de mouvement. Elles sont souvent d'un dessin assez fin et soigné. et ne présentent jamais ces barbouillages exécutés Il grands coups dc pinceau, comme on en voit sur beaucoup de peintures murales de Délos à peu près contemporaines. La chair des hommes est toujours peinte en rouge, rouge-brun; celle des femmes en blanc ou en jaune-rose. Pour les vêtements et les armes il n'y a pas de couleurs cOlll'entionnelles Les acrotères et le tympan du pseudo-naYskos sont peints soit en jaune, soit en rouge, soit en bleu_ La frise d'oyes est il fond jaune ou bleu avec contours rouges. L'inscription est peinte presque toujours sur la pseudo-architrave, en leures l'ouges ou noires. Les bas-reliefs alexandrins sont, en général, de petite dimension (le nO 27 de la salle 16 fait exception) et peu nombreux sont ceux qui ont une importance al'listique réelle. Mais leur intérêt est néanmoins considoirable parce qu'ils forment ainsi une série qui permet de suivre le développement pris par ce genre de monuments pendant plusieurs siècles. Si le calcaire nummulitique, qui est la matière le plus sou:,e~t employée pour les plus anciens de ces petits monuments, joult d'une conservation parfaite, il est, par contre, d'un tl'allal! difficile. C'est pour celte raison qu'on donna la préférence au calcaire doux et friable de la roche du Mex. Ce dernier


'>6 n'olfre pas de larges surfaces polies homo{;tnes, sans trous; on commençait d'nbord il travailler la pÎene grosso modo; puis on la recouvrait d'une couche de stuc, qu'on modelait ensuite plus soigneusement et qu'on décorait au moyen de la peinture. Les traces en sont fréquentes sur nos bas-reliefs. Sur les plus anciens de nos bM-reliefs funéraires alexandrins, l'influence attique est de toute évidence. Le n" 'li exposé pius loin dans la salle (6 doit avoir été sculpté ou à Athènes, ou il Alexandrie vcrs la fin du IVm~ siècle par un artiste venu d'Athènes. Néanmoins, nous possédons des pièces qui se distinguent des bas-reliefs attiques par une nnesse d'expression el une liberté de mou,'cmen! remarquable (v. n" 83 b). Mais ceHe originalité ne dUrll. guère, et le type de deu:..: individus qui se serrent la main devint bientôt banal; on en trouve également qui représentent un seul individu debout, et d'autres, surtOut à l'époque romaine, qui représentent plusienrs personnages couchés sur un lit (I<Î./~',) prenant leur repas. Sur d'outres bas-reliefs, l'influence de l'an indigène est claire (snlle II). 83 b, Ce bas-relief, qui est fissuré et dont la surface est très <.\.:tériorée, est un des monuments funéraires de l'antiquité les plus expressifs et les plus touchants, Sur un lit (xi.,',''1) avec chevet, coussins el drap, on voit une femme assise, vêtue du chilon el du manteau; les pieds sonl posés SUI' un I3bouret. Elle est mourante. mais Ükhe de soulever la moitié supérieure de son corps comme pour respirer encore. Elle appuie le bras gauche sur l"épaule d'une pelite fille qui s'efforce de se tenir droite et solide afin de la soutenir. Le bras droit de la mourante contourne le dos d'une fille plus grande 'lue ln première, et dont la moitié inférieure du corps est cachée par les genoux de s('( mère. Cette jeune fille embrasse le cou de sa mère el fait un effort délicat et en même temps énergique pour l'altirer '1 elle, afin de l'empêcher de s'abandonner complètement. On le voit, c'est un tableau plein de sentiment. de vérité et d'expression (voir le nO 8z h pareil et peut·être plus ancien, mais plus détérioré et d'Une exécution moins heureuse; le nO 108 est probahlement faux). Calcaire du Mex. Provo Alexandrie (Hadra), 8~ b. Une jeune femme vêtue du chilon, assise sur un siège, l'e· garde à gauche. Elle est en Irain de sortir une ornementation d'une boîte qu'une servante lui présente. Traces de coloration; le \'êtement de la servante devllit être peint en bleu. Calcaire du Mex. Provo Hadra. 87 b. En forme de naYskos, Conserv:lIion parfaite (fig. 38). Sur un


157 si~ge où se troul'e un coussin, est assise une f",mme drapée du chilon avec le manteau, La position du corps se détache en profil, mais 18 figure se présenle presque totalemenl de face. I.e bras droit. dont le coude est posé sur le genou. sert d'lIppui il la têle qui esl légèrement inclinée en ll\'ant sur le dos de la main, Une servante, debout derrière sa maîtresse. agite un é· \'enlail liu-dessus de sa tête. L:l. position de ceHe servante, qui est Ii--Equenfc sur les bas-reliefs alexandrins. ne se rencon-

Fig. JS'

l'il" J9.

Ire jamais sur les bas-reliefs auiques. Calcaire nummulitique. Prov. Hadra. 88 b. Stèle :l.\'ec fronton (fig. 391. Une dame drapée du chilon eL du manteau qui remonte jusque sur la têle, est assise sur une cht.i.se trè3 simple; elle tend le brAS droit à une aUlre dame debout. qui est drapée du chiton al'ec une haule ceinture et un manteau Au b8s de ln scène se trouve g~vée l'inscription: '/o.~~ i4prl:'''''/<J, fJ.o."'ooo •. Ces deux femmes Isidora et Arlémise sonf originaires de: la Pisidie. A remnrquer ln finesse du dessin, la mollesse des lignu, le


'"

[leu de profondeur des pbns. Dans les deux figures. la c11cl'e\ure adhère au front; elle recouvre les oreilles et tombe en nœuds derrière la nuque; la tête est élégante et petite, le buste léger, les jambes qui sont lonBues et légèrement écartées SOn! recollvertes d'un affias d'étoffes considérllble. Calcaire nummulitique. Provo Hadra. Nous nous bornerons il signaler les numéros: 92b, qui représeme un jeune homme assis sur un tronçon de colonne sur lequel il a jeté son manteau {une autre figure devait probablement lui faire face). rsot" un enfant debout, tenant une oie sous le bras gauche, se ~enche vers un pedt chien. 91 , deux femmes debout, en face l'une de l'autre, se serrant la main. 9i b , un homme ligé assis sur llne chaise, SUT le dos de laquelle il appuie le bras gauche i le bras droit est abandonné le long d'un gourdin. Les traits du visage sont maigres, le nez aquilin, la barDe pointue. Il regarde au loin devant lui. Portrait plein de caractère et riche d'une expression obtenue avec peu de lignes. g6 b , stèle du soldat Lycomedes. EUe est intéressante par la forme de son fronton. . Les stèles peintes réunies dans celte salle, vu leur étllt de conservation, n'onl d'intérêt réel que pour les savants. Voir plus loin (slll\e 17, 20 ct 21) la belle collection provenant des nécropoles de Chatby, d'Ibrahimieh, de Hadra. 317. Belle épitaphe d'un sentiment aussi délicat qu'exquis: Ol',d" J,j !,âo/Il O! 'l',)..6;!v! <'il;(lIO lceO{,' OOV fg.:uul' 'l.(}ovi"",, â/llpd;(lAQi)o" <'il(}~,.

aMi lU" a{ok», ,b·' dro:éxlvro,' ,j),vOtç yv{,,·ao.ov """!(}w' r.)fMov"f!f Ja"ilJw.·

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:'f~rù. ."mo)(} OÙo rû"lJt "o,dooaç, K(lf).·~ forci .a«lCQWI OUIl""" {tu;>;o! :we",

âl.M aov &ma

1 Ta mere, 6 Philo:âne, tU t'a plus Tefu dans ses bras, lenant embrassé, après Ime longlle absence, Ion visag.! aimé. Til /l'es p/liS Tetllré avec tes ;el/Iles compagnons dan., /a CU~ i/luslre pour être heureux dans l'in!Jn'eur ombrf1lx d" gym'Iase. Mais ton père, ayant apportê tes ossements robllsles, les a dépos~s ici après que Karmos eut consumé tes chaiTs dans lm fru violellt '. Le jeune homme dom le père pleure la mort el dont îla porté les cendres de Kaunos à Alexandrie, servait probablement dans 111 flotte des Ptolémées, dont Knunos ét:tit une stalion.


159

3lK Autre inscription métrique d'époque romaine découverte il Gabbari placée dans un cénotaphe (l\\·dess.ous du portrait de l'orfèvre Konobus qui, à l'fIge de 26 ans Ct demi, était mort loin de sa ville natale, en Italie où il était depuis onze mois, :\19. Autre épithaphe métrique assez belle, provenant de Sakkara. Les !ms·reliefs romains qui sont généralcment travaillés dans la technique. en creux ", représentent le repas (tHulraire, c'està·dire le mOrl, de face, couché sur la ")/"'1 uvec une tasse dans la main droite; devant lui, se trouve une table a\'ec de la viande, du pain et une amphore; dans un coin, un animal sacré, chacal, faucon, etc. (voir 3 17 b ; 3301>; 272h; 371"'). D'autres représenlen! le mort, vu de face debout (~'oir 2521>; 247 b ; 3221>; 255 b),

Les inscriptions funeraires d'époque romaintl, soit latines, soit grecques, sont en général plus riches en détail que les inscriptions ptolémaïques. Le nO 371 b se réfère à un certain Sarapion, mort il râge de 70 ans, l'an 4 de l'empereur (le nom de l'em· pereur n'est malheureusement jamais indiqué) Ce Sarapion a été président des deux gymnases de Nikiou; il fut bon père, bon mari, bon ami, joyeux, vertueux et exernpt de tout chagrin. Les inscriptions latines appartien· nent presque lOutes il des soldats et donnent les indications suivantes: D. M (Dis ~lllnibus s(lcrum), le nom du Fil;". 4". défunt, la période pendant laquelle il a sen'i dans l'armée, les fonctions qu'il y a remplies, le nom de celui qUÎ a dressé le monument (v. tlU centre de la paroi sur un socle le na 480). 480 (fig. 40). Sur un tronc de colonne en marbre bleuâtre, spéçi(llement travaillé sur une partie de sa surface verticale, est représenté en haul relief le sold(l! romain Aurèle Alexandre, d'origine macédonienne, mort à 31 ans après [3. ans de service. Le monument lui a été érigé pllr Aurèle Héhodore, son tlffranchi et son héritier. De la main droite il soutient une

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,ln0d '~la 'S~IÙOO 'Stl!lUllZ;;(] 'SU!IlWO,1 's~nbJ.IlIUYIOld Sl1.1,(dlld S~I 'S~nb!lOlUyp 'S~.I!l)JYUI1J 'sanb!1IIJ?!ll snJ,{dcd S~l 'SUPII] no f::l~JS sn,l.Îdud s~1 'sanb!BIlW 's~.]!u!~!pnf 'saJ!UJpll!1 snÛ':dud sap suo/o.u snou ;)nb :n.IOS :JIPI ;)(] 'nU<lIUO::l al f.O ;)l1bodp.1 'a.lI11!,l::lY,P ;)JU;)S "1 '~?,{otdw;) :il1SUCl Ct lSa,J 'snJ,{dud ;)P S;)).IOSYIl::l f:llU:lJ?WP S;)1 ;)nllups!p !l1b:l:) 'wou :l~ :ll~od !nb ;)IUII\d ul :l;),I1) s;)j).l\;d 'yJd S<lIl!n.Jj Silp .lllS l!.l~Y lUillUll~Op 11101 Sl1J,{dcd ;)llilÙdc UQ

·snUAdVd

·suu SI: "p ;)R!!,\ li l.lom 'U;)!J,(s 'S!I!qrJS SIIUJ.Wl? UO!jJpl <lur::p;n;)p Il\ ap lUPloS np aqwoi III l!ClO:lpP !llb <l.lq.lllm ua :lJ!ll,I?UnJ il\]U(j '(li' 'Sy) ~ç(, 'It

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';"lU,MllO ulllm <lun,p S;)ylUOWlllS l;) spuo.! s.I;)!pnoq ldilS ap SilyJO~?P S;):lUUI Xll;)P : s~J!cl!1!W S;)UJt!.JSUil Xllilp vynbucIJ lSil <lSUllr!.rJ 'UJI/HI/on un ;'npnujJ U!UlU C] :JI' 'UOPU(]!! i? .JJ,!IOO

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.6. prGparer la fcuille serv.ml il rèCl"iturC,l on prenait 1" lige de I,l pbmc, dont 011 enlevait l'écorce cxtérieun', et dont on ne gllldalt que lu moelle qu'on sectionnait en longu"lll"; on formait :Jinsi une première couche. Au·dessus et all Ir:1I'erS de celle-ci on plaçait une aUlre couche. Ces JellX couches n'é13iem pas cl"Oisées il la façoll d'tlll tiSStl, mais simplement superpostes; on les mouithlit avec un liquide don! nous ignorons la nature Cl, après les :1I'oir pressée.> de façon il les faire adhérer intimement, on les laissait sécher. Lcs p:lpyrus étaient alors prèts à recevoir [es si· gnes qu'on allait y écrire au moyen d'une petite bngueu.:: pointue; [fi pointe était quelquefois unie, quelquefois coupée en deux moi· liés. L"Cllcre était généralement il base de fer ou de suie mêlée avec de la gorume et de l'e,m. On pouvait coller plusieurs feuil· les bout à bout et avoir ainsi des papyrus longs d"un, de deux: mètres, dont on faisait un rouleau" Lorsque celui·ci al'ait été couvert d"écriture, on le déposait soit dans les archives privo:!"es ou puhliques, soit dans une bibliothèque::, Les papyrus, qui ni: se sont pas bien conservés d,ms les ruines des dlles anciennes du Delta. à cause de l"humidité du sol, som, par conne, nombreux: dans les Kimân el les nécropoles du ~ayoUin er de la l\loyenne et de la Ho.ure-Egyptc (.), Le Kôm (pluriel Kim8n) mot nro.be qui signitie une l)flite colline, est formé soit des ruines des maisons de lo. ville ancienne, soit d'immondkes ou de détritus de loutes sortes. Elatlt donné, d"une part, les conditions favorables de séchi:resse el, de l'autre, ln protection contre tome substance d":télÎorallle. le Kôm a conSt<rvé in\(lcts tous les morceaux de pllpyrus qu'on y o.vait jetés ou dépasés_ Il est prob<lhle qu'on jetait nu dépotoir, non seulement les papyrus déchirés ou inutiles, tnais même des nrchives entières qui ll\'aient perdu tout intérêt pour les générations postérieures_ D"ailleurs, ùans des maisons abllnùonnées, on a retrouve:: des lots considêrables de papyrus qui y étaient restés ca,;hês jusqu'à nos jours, Dans le Kôm, on ne trouve généralelllent pas une grande quantité de papyrus anté· rieurs il l'époque romaine" Des papyrus ptoléma'fques ont été recueillis assez souvent dans les ruines de maisons remOtllllnt il l'épOque des Lagides (mais presque jamais dans les Kimiins lormés d'immondices et de dé· tritus), Cela s'explique par le (ait que les papyrus des époques précédentes devaient se trouver dans les couches plus basses du Kôm ('l Da". le Del ... 1••e"lo ,oille de )fo"~'" (e"vllo". ~. )1o"oO<1ra) a dOlm~ "., papyI.', 'Mi. c"II><",il~'" [>" deho.... ~.l'l;:ityp'e le ...1 ."Jrolt qui ail fo"",i de. papyrul ut H.,e"l ..""m. Da". le. I"in •• ~'.ne ,,;]t .. ,u!>ulb.ine ~ Il.r.,,I.. _ ".m (pt'" de N..ple.) "n • déoom-et! en'''' 11~2-11S4 do. p<lPJrul c....bonlt<l. 0" ~tande '1".mité, ap!",,,.,, ..,,t ~ 1. llibHoth~u. d'.n phllooophe ~picu.i.n; Il. _'IOn. 'ou. conut'"~•• U )lu<",," de ~ .. ple.,

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, G, envahies par l"hunlÎdité et que, ù'autre part, il l'd;lOque romaine peut-ètre, on a employé poUl' les besoins de l':,griculture l'ex· cellent engrais ré'sultant de la décomposition des matières végétales déposées dans le l(ôm, On trouve les papyrus de l'âge ptolémaïque. et aussi des débuts de ['époque impériale, Jans les nécropoles des époques respectives, où SOnt ensevelis soit des êtres humains, soit des animaux sacrés (crocodiles, cll1l1s, chiens, etc.). On uvait, en effet, ['habitude de couvrir la momie d'un carton fait de toile, de plâtre et de vieux papyrus. On déposai! aus,i des papyrus il cou; des cadavres. Pour ne parler qllC des papyrus grecs (les papyrus latins sont jusqu'à présent très rares) il est bien évident que Ifl découverte de nouveaux papyrus est d'importance primordiale pour la science. Non seulement ces recnerches ônt souvent restitué il l'admiration du monde intellectuel de magnifiques morceaux litléraires qu'on croyait il jamais perdus, mais elles on! mis en lumière une série Înromp:!rable de documents t'our selvir il l'histôire de la vie pril'ée et publique de l'Egypte, tant ptoléma'lque l.lue romaine. Et personne n'ignore la part el l'influence que l'Egypte de cette époque a eues dans l'histoire générale de la civilisalion. Les sciences auxqueltes la papyrologie apporle spécialement une aide puissante sont III philologie, J'histoire de l'autiqllilé, l'histoire dll droit, la théologie. Pour la connllissnnce de l'ancienne AlelLamlrie, les papyrus n'avaienl pas fourni une comribution appreciable jusqu'à ces deOliêres années; nlais acluellement les pnpyrus d'AbOUiir-cl-Î\lelek au Musée de Berlin (contraIs, lettres etc.), el les papyrus du séminaire philologique de Halle (extraits de lois et décrets alexandrins) constituent une source inépuisable de précieux renseignements sur hl topographie, ainsi que sur la vie publique et privée des Alexandrins il l'époque ptolémaïque et il l'époque d'Auguste('), Le premier p:lP}"us grec d'Eg)'pte parl'enu en Europe est celui qui fut acheté en '778 par un marchand et qui passa ensuite en possession du cardinal Borgia; il rut édile en 1778 par Nicolas ScholV. Dans le cours du Xlx,,,e siècle plusieUJ"S papyrus parvinrent nux Musées d'Europe; ils provenaient de trouvailles fortuites faites pnr les fellnhin. C'est de 188~-90 seule· ment que datent les fouilles méthodiques, entreprises pllr des savants en vue de rechercher ces pl'écieux documents Les expéditions plus impnrtllmes, donl quelques-unes travaillClll encore, ont été l'anglaise {Flinders Petrie, el surtout Grcnfell et Hunt (Il D'outres p:l;""u, :I~atogoe., do l "ne .ncle ap. J.-Ch., prUven""", <le 3",.',_ HÜi, (l':lYIlum) .eru'" l",bli~' "",eh ..i""men'. Voir SC"".... aT W. dan. A",/liche

IJ.,icht. " ... den

K.~njgl_

Kun.I."",,,,/., Hetlin, "ovemb, '9'3. p. 55 "1·


(63 qUI om fait Je~ découvertes célèbres à Oxyrhynkos·Behnesa, Haute Egypte), la française (Jouguet Cl Lefebvre), l'allemande (SeMfer Wi1cken, Rubensohn, Zucker, Schubart), l'italienne (Schia"r~rclli: Vitelli, I3reccin, Pistelli). A côté de ces rechen:hes systématiques ont cominué les trouvailles ["nuites et les fouilles clandestines des indigènes, de telle sorte que beaucoup de pnpyrus onl passé entre 18~(}-I91 0 dans le commerce, pour être dispersés ensuite aux quane coins du monde. l'OUle Fa;ulté philologique de quelque importance possède aujourd'hui quelques papyrus; les collections privées sont égnlemellt nombreuses: les plus importantes de toutes parmi ces dCTIlières S0l11 celle de J'Archiduc Rainier (Viellne) et celle de Lady /\nlherst (achetée par P. Morgan). Notre collection, formée surtout de pnpyrus grecs, a\lllnt de l'époque ptolémaïque 11 l'époque byzantine (III"'· siècle al'. j, Ch., VI_VII""o siècle après) et de p~pyrus copIes, n'est pas riche en comparaison des splendides collections ole l'Angleterre, de l'Al1emngn(', de ln France, de l'Italie, de la Suisse, de l'Amérique; mais notre Musée possède nénnmoins quelques pièces de premier ordre. Cetle collection prol'iem soit d'achats, soit d'en\'ois de ln DirectjQn Générale du Service des llntiquités, soit encore de dons de 1\Ia;lre Glymenopoulo et de M. Adolphe CaH8oui, lequel, ent;e autres, :1 cédé au Musée d'Alexandrie un célèbre papyrus judiciaire,

Vitrine N. nO' 1-3. Homère. Fragments de l'Iliade. 4. SchoUa homériques. " Callimaque, Fragments de l'hymne IV à Délos. ", 84. ,·6.u91(4<] l"'" la~((>uo'v tu Joli",; û"'PQO> tU;!, vtJwpm o'a]ù xla{ouo,,' ôte ol!lIolv [OD" [" !j7ÛUa. Toi, l,h'Fl' ibo.uwl' t:'Jfo",,61;r,oq [(l1'vi< loldJ{},,, 9't'Jlr;a,]o Q OIJ"" ùtileotol' &;m,hJo<* bu fJ>lPlh -e,/p." Tb}.e IlUwva tQI' UDri"U ",6.[aov Hin!"; 1"1 ~w, Ina !/ùhwvla (JuJ.Cw !l<lvlttltoOa,. Oll.~w 110'] lfuOum fln'ti 11?','Tu[o'i.o> f0l!'I OIJot. T' :l'l'l'(?) TiO"'I'<tV 0'P'; Idy,,;, [ù.u'l" "Ûvo O'I!!'O" all.'oyil't['lov âm:l /7.1[111("[0'0 ,,(l~I!Jlo" lla&,,'oo]iw j"!j7&n« :<€&,W.i'l.[E' b.-OO xî-,Ûm;, àU'l,•.1'I; ~l!?iw 1/ "-'w!JW]O" ij â[:lo 0<Î'P"'/;

6. [socrate, 55 3i. 38, 39 du Panégyrique, Dans la même vitrine, d'autres fragments classiques, Parmi le:: papyrus ptOlémaïques non \iuéraires, voir nO 14. Requête d'I/TI prisonnier au roi, J 5. Plainte contre le comarque Pakyvis. 18. Declaration de biens et depersolHles, 22. LeUre d',in ur, tain Diogene à Apollonios ponr affaires privées,


'64 I)ans 1,..

l'Îlrinc

1\1, quelques Jellres adressées nu roi, etc.

Au-dessus des vitrines M-N.: Papyrus judiciaire Ca/((~olli, long. o m. 80, haut. 0 Ill. 22; il est écrit sur les deux faces. C'est le plus consiMrable p.nmi les papyrus non littéraires d'é· poque romaine. Le COmmencement de ce papyrus se trouve {Ill Musée de Berlin. Il contient 7 protocoles judiciaires écrÎts Je ]a même main et se référant il des questions relUlives nu mUrÎ<lge de solùlIIs romains. I~ CoL l, 1-4. Protocole du praefec/us Aegypli l'II. Ruti:Îus Lupus dans une question qu'on ne peut pns dc:termin(!f (114-117 :lr. J.-Ch). - 2<> Col. l, 5-13, Protocole du rnèrne praefec//ls (~ janvier 117) se rifÙallt à des. plaintes pour dOlS' soulel'lEes pur des femmes de soldats. ~ 3° Col. I, 14-111, la. Protocole d'un &!IlIJ'i<(l(If~Ç (haut fonctionnaire judiciaire) en s~ qualité de délégué du prat! Atg. M. PefrOllil~s Mamer/illlfs (25 février lH). Mème objet que le préddent, - 4° CoL Ill, ""12. P!:Iinte prejudicielle d'un soldat, citoyen romain, se référant au • st::J.tus familire • de son fils, • fils de sollbts • (24 octobre 1(4)' - 5" Col. IV, 1-15. Demande d'une ci· toyenne d'Alexandrie pour faire exempler de l'impôt ln suc· cessioll de son fils, hœres lestamellfarirfS d'un soldat rom(lin (4- juin 1'5~ - 6° Col. IV, 16-V, 26, Demande préjudicit'lle d'un soldtll, civis alexaJldrinus, se référant au slalus cillitatis de son fils (z6 noût '4-2). - 7" Col. VI. Procès causé par des délations contre la femme d'un soldat: balla vacall/ia. - Le v<'rso du papyrus contient la pétition d'un soldM qui, se basant sur plusieurs documents, nous trace l'histoire assez compliquÙ: d'un prcx:ès. IJI1lUOGRAPHIE. - ""TT[, 1I1~. Et;~., Vil, p. 5'9 ."i~.: $Cl""O''', 8,,/1, dei/'Isl. di li/dito 1'0"""'''. VUI. [391, p. 155 ,,,i~.; Mtlang<$ Rev/I· /"..1, p. 314 .ok.; 1l(>rT[, B,,/I. S«. Are" .• 4, ('9Q')' p. loll.It~; GK""'I'&l.L, ltU"T et ('. :\h"'''K, Arr"'}"r PapyrHsjorsrht"'g, 3, p. 55-1"5,

80. Conlral de location, dllllS le vilbse Je Niloupolis. Le 1:1 septembre 65 np. J.·Ch. Jeux leSaI/es de la déesse Isis Ne· phl'emmis donnent en location, jusqu'nu :1 septembre de l';m 66, l'fsieion de Nephrcmmis à un cerlain Peœsouchos , :\U prix de drachmes d'arsent, payables par acomptes mensuels.

,00

HIUUOGRAPHlI':, _ V,TELL, G., MeI"'''S<$ Chatel"i", p. 288 lui".

Parmi les nutrcs papyrus, il y a des lettres privées (no, 60, 82, 90, elc.). des contrats (n"" 79, 88, 96, etc, n"~"79 l'ente d'un ch:l· menu); le n" l' 3 est une requtte de cerlains fermiers de Soknopniou Nêsos (Fayoum) au strati:ge du nome Arsinoïte poUl' se plaindre contre un agresseul' et ses quatre frères qui on! voulu


'65 les empêcher de faire les semllilles et s'nppropricr lcurs champs. Le n" 1 19 est un papyrllS magique, comenant des formules J'invocation au bon génie Nilus. au grl1nd esprit SatHlolh, I)our al'oir toules sones de bonnes fortunes. Le n" 122 est la demande, libtllu:;, d'ulle llucstatton d'llvoir sacrifié aux dieux] présentée. pendant la persécution de Dèce, plIr une dame Aul'clin, prêtresse du dieu Pecesouchos, 11 la commission prépo.~ée ~lUX sacrifices. Dans la Vitrine O. Tablettes eu bois [1 ["usage d'écoliers; sur celle qui porte le nO 1 SOnt écrits des vers . .l'Homère. MO)oiUMlmTS Oll'J:;RS AU CENTilE nE I.A SAU.E.

coloss~l pral·ellant du IcrrllÎn de la Colonne dile de Pompée. Inscription hiéroglyphique pour le dieu Khopri (XIx me dynastie). Granit rouge, Long, 0 m. 90, haut. 0 m, tio. 3; IC, Sphillx assel remarquable comme tnll'flil, malheureusement acéphale. Il porte gr:wé sur la poitrine et entre les pattes de del'ant le cartouche d'liur·em·hel> (XVIlJ'''~ dynllStie), Découvert aux enl'irons de ln colonne dite de Pompée, La tête avait été cassée intentionnellement en mille petits morceaux. 351, Dil'fI Apis trouvt en morceaux (1895) il l'ouest Je la (o. lonne dite de Pompée et restauré en 1898 par Je sculpteur Marcucci. Ce monument nppurlient indubitablell1em à l'époque de J'empereur "bdrien, ninsi que l'indique une inscription frngmentflire trouI,ée avec la statue brisée du taureau et qui d'!I'ait faire partie du pilier pbcé comme soutien sous le ventre de l'animal. C'est un 111Onume11l des plus dignes d'nttention. Gnlnit noir Haut. 1 m. 80 (fig. 23, pag, ~19)' 3 ~o, Sphillx {emelfe. Ceue statue est travaillée avec une liberté qui n'étail pas coutumière il l'époque prénlexandrine, Elle incline 1:1 tèle de côté et croise les pnttes de Jevtl11t. Cnlcnire jaul1<Ître. Prov, Alex:J.l1drie (Sérapeum) (fig. 42).

3)21>, ScarabÜ

SALLE 7. Une p:lrtie des monuments qui sont exposés dans celle salle provient des fouilles exécutées dans les environs d'Aboukir en 1891 p:lr S, E. Dll1linos Pacha; il y découvrit des ruines qu'il a hlentifiées comme étflllt celles du snnctuaire de MénoUlhis. Ces


r/)ô

manuments n'ont pro' b~blement ~ été exé· cutés pour l'endroil où ils om été décou,'erts, mais ils y onl élé trans' JKlrtis d'Héliopolis ou de SaTs. . S!a{ue roloSSQ/e(hau_ teur, 2 m. 82) d'un Phanton du Moyen Empire (de la d)'. n~stie étrangère des Hyksos) usurpée pllr Ramsès Il. A droile. Fig. 4" on VOil gral,é le pol" IrnÎt de la princesse Houl·Ma·Ra, fille de Ramsès Il, celle qui. selon ln tradition, aurait sauvé des eaux Mol'se enfant. 3 et S' D'llx sphinx acéphales, le rremier au nom d'Amenemhat IV, le deuxiême au nom d'un Phal'rtOn de la Xllmc dynastie et usurpé également par Ihllnsès JI, Grès rouge:hre. Long. J m. 87, haut. 1 m. 40. 4. Trlf: df: Pharaon. Provo Aboukir. 18. Buste d'une statue de Ramsès JI. Granit rouge. Pres de ce buste SOnt el! posées des pho. IOgraphies du chnmp des fouilles (a"ec le monument en pillee), ainsi que du groupe colossal en granit de Ram· sès Il et de sa fille, actuel· lement dans 13 cour du Musée, 1'1'0'" Aboukir. " Acte d'adoration au dieu Horus, et 6, fragment d'une sllltue de Ramsès VIII, pro· "iennent d·.'\le:undrie.

n-,

3. Bluiederoi 5lJïte. Travail de récole de Memphis,earactérisé parune exéculion fine et molle. Granit noirîllre (lig, 43~ 14. BlUe !fit de jeune PharaOll.

VitI'. B.


'67 Socles li-19: Deux cou/:erc:1es de sarcophages en bois peint. Vitrine C. Deflx sfatues incomplètes du même personn~ge, Psherep!llals, haut fonctionnaire il hl cour des Plolémécs; il était • scribe de son roi, vériflcnteuf du trésor, chef du secret de la mllison de Plllah, du Rnsatit, du Sérilpcum de RilakOlis, el Je la maison funér~ire d'Anubis sur sa montat:nc, chef de la garde· robe royale, etc. ", Calcaire jaune. Provo Alexandrie (Sérapeum).

SALLE 8. ~upcrbe

chapi/eall /Ialhoriqut en h:ls~lte noir. Ce type de chapiterlll (v. lemple de Dendera), del'inc il la mode sous les Plolémées et fut fréquemment employé dans les constructions de eetle époque. Celui·ci l\ été trouvé isolé, il Alexandrie, au sud de la Porte Hosene. 1,2,4, ,. Sarcophages antllropoïdes en calcaire nummulitique, trouvés dans une nécropole Je la province de Kéneh. 3. 8as-rrIie!!lInirain' (il formait le linteau d'une porte) remllrquable par la finesse de son desS"in et ln l'ivacité de I"expres. sion des personnnges. Il faisait partie de ln décoration d'un tombenu héliopolitnin (Il (fig. 44~ Le Phnrnon Zanoufir, fils d'Onkhoups.'lmmatik, nt de ln dame Noubêiti, est assis à gnuche sur son trône. Un énorme houquet de lotus se dresse en terre derrière lui; Ull second bouquet est planté devant lui; une grue pcrchtc sur ln plus h<lule fleur lient d:tl1s son bec un lotus tpnnouÎ; et dellx; canards d'espèces différentes, un boUlon de lotus nu bec, sont lits par les niles au nœud qui serre le houquet. Au-delà trois scènes de réjouissances sont figurées, qui sont sépnrées l'une de l'nutre pt\]' deux; houquets nnlllogues à celui de l'extrême gauche. Dans le premier un rhapsode chante en S'llccompagnnnt d'lm trigone, C'est un homme âgé, comme le prouvent les rides de ln race et les plis de la nuque. Il est assis sur un tabouret; il a la tête rase et les pieds chaus' sés de sandales courtes, relevées légèrement il la pointe; il est drapé d,ms un grnnd pn\lium plissé. dont l'extrémi~é, 1~li flotte sur l'épaule et laisse libre le mouvement des bras. 1rois musiciennes sont debout derrière lui. Ln première accompagne le chnnt de la l'oix humllinc el de la harpe sur un (Il ç~ h~a" rolie! a élé étudié dan" s~' délail~ et e.n r~p""rt .?~c d:au,,~. ba•• r~\ier. <III !n"me "yl< pl" G. M."I""<>, MusÙ egyplwI, n,., p. 8., 'UlV., au' la <tesc,lption.

q,,~1 j'~n ~mp."nle


,68 tamuour obtons en forme de lonneuu, qui lui pend au COll par une courroie: elle cst habillée du sorruu fr~ngé dont les bretcllcs som liées au-dessus du sein Cl du !,rond pallium plissé qui l'enveloppe entière: elle est coiffé"c de la perruque cOUrle il petites frisures, qui dégage la tête; un ruban, dont J'extrémité tombe sur b nuque cn formant boude, serre sur le front un lotus épanoui. Les deux uUlres femmes frappent dans leurs mains pour accentuer le rythme. Dans la seconde scène un personnage nommé Khuemmoufir, prépure il boire pOUl" le défunl. Il li lu tête rase et les pieds chaussés de sandales il frein revenant sur la cheville; il porte le p<,]IÎum. La dernière sc(,ne est une scène de danse. Deux danseuses, nues en appn-

rcnce, dessinent un mouvement en s'accompngn1l1n, la première sur une lyre, la seconde SUl' la guitare. Derrière les dallseuses, un dernier bouqueT se dresse, sur lequel une petite grue est perche"" - Provo HC:liopolis. Oon de S. E. Tigrane Pacha. Caisse C. Momie provenant d'une nécropole de la H:lUte-Esypte, endomnwgée pend:mt le transport par des bateliers à la re· cherche de trésors. Caisse E. •1-foIllÎe de la XXVI'M' dYllaslie, dans son cercueil de sycomore. Le cercueil extérieur n'est pas décoré. Le c(\r· tonnage 'lui enveloppe la momie est peint sur toute s1 SUI"' fHee. Le masque de la momie est peint en couleur rose, b perruque én noir. Sur le sommet de la poitrine, la déesse Neith


169 d~

profil tournée vers la droite pol1~nt le si3ne de ln vie. Des de ltl momie descend un lnrge et riche collier, Le reste du corps eSl divisé en six <:ones hodzol1lnles; et dnns chacune d<! celles-ci sur un fond jnllne'or SOnt peintes des scènes du rilUel funéraire. Les couleurs prédominantes sont le vert (pour les cl111irs), le noir (pour les vêtements). Caisse B (38j). Cerweil <'xlirÎtlIr dt momie, provenant de la deuxième trouvaille de Deir·el·Bahari en 1891 (v. MAS PERO, GI/ide du Musée du CaÎr~). Lll surfllce intérieure 11 le fond rouge; les figures sont peintes en jaune, en vert et en blanc. Sur les l'tlrois verlÎcnles, du côté de la tête, un serpent nilé, les tliles déployées, ct le signe de la déesse Neilh sur la poitrine i aux côtés, six génies debout nuprès d'un autel surmOl1lé d'tm vase :1 libation, Dans la surface borizontale, du côté de la lête, un serpent, le corps replié plusieurs fois sur lui-même, serram dans ses replis le signe de la vie. Au-dessous. ln déesse Neitb, debout, de profil tournée vers la droite; il gauche elle est flanquée de signes hiéroglyphiques; n droite un serpent enroulé autour d'une plame de JolUs; plus hns, sur une bnse, est l'fI me sous forme d'oisenu. Dllns III zone inférieure une divinité nssise, de profil, tournée vers hl droite, portllnt la plume, signe de la vérité, Panie extérieure (à gauche du visiteur). La montagne de J'Occident. En hutH la déesse NoUi embrllsse le disque du soleil; au centre du disque e.~t le scnrabée ,-énéré de Khepra: suirent (il drnite) trois rangées de chacals, cynoc~phales et épel'l'iers adorllllt le soleil. La scène suivllnte a pom point centnll la momie qui est l'Inde debout vers l'extrémité droite de la caisse, de profil tournée vers ln Bauche; douze personnes, des pleureuses, des prêtres habillés de ln peau de panthère, s'inclinent l'crs la momie et lui font des offrandes. La momie est placée il rentrée du tombeau, un éJifiçe rectangulllÎre surmonté d'une petite pyramide. (A droite du vi~iteur), La montagne de rO:cident, ln déesse du nord il l'œil d'Horus; la déesse Hathor sous forme de vache bhlllche tachetée de noir, descend de la montagne, Le lils du défunt, suil'i d'une femme habillée en noir (la veul'e), fait de nombreuses offrandes il la divinité (des ,-ases, une oie, des pains. des gâteaux. des fruits). Une barque flotte sur le Nil; elle tr.anspnrle le défunt et sa mère, La barque est remorquée; un pdote Moou! près ,je ln proue dirige la manœuvre et lient les crIhIes au_~quels sont nt!aché~ quntre chllcals d'Anubis et trois éperviers il tête humninc. Au-dessous, une seconde barque il trois rameurs transporte les offrandes. La caisse A (380) provient de la même trouvaille de Deir·elép~ules


170

BllfwrÎ. Bien qu'cn partie moins nien conservée que la pr"ce· dente, elle est recouverte de belles peintures, en couleurs brillantes (f.... nù j;lunc'or, la figure en l'ert, noir el rouge), qui représentent toute une serie de scènes du rituel funéraire.

SALLE 9. Fr~gment de la porte du IOmhe~u d'un rersonn~ge de l'Ancien Empire. 1., Le dieu Horus 1'nîné sous la forme d'épefl'ier JHns un n~os, Il porte sur la tête la double couronne de I:J. Hnute el de III Basse Egypte. Le naos Il une double frise formée par un double épistylium, décoré du disque solHire entre deux urllCUS Ln corniche est surmontée d'une rllngée d'uraeus. l'rOI', Denderah. " Frllgment d'une st:lluette de scdbe assis, 7. Cllapiftau il Wc d'Hathor (dl', salle 7, nO (i). Don de 1\'\. L, AllÏerino. Prol'. f\lexandrie (probablement). 9. Statut de la déesse Stklut, il tête de lionne, trouvée dnns les fondHt ions de la maison i\lavridis, rue Cherif-Pacha (XVI rI"'" dynastie). B:lStt!te noir, Hnllt. 1 m. 5'l. 14, Basalte noir. Hnut. 0 m. 45. BI/sie d,~ roi Psalllme!ik lf, Sur la poitrine, suspendue au cou en guise d'~mulene, I~ déesse Neith, Il;'Dm sur la tètc la plume, symhole de la vé· rité, Prol'. Alexandrie, Port· Est. If!. Buste de prf!lre igyp/ieu. Lcs yeux en il'oire et ébène sont rappariés 2 r, Fnlgment d'obelisqlle dfl Toi Séti 1,r trouvé à Alcxnndrie (quarticr Lnhb:l11c),olr il doit avoir été transporté d'Héliopolis En effet Je roi Séti est représenté faisam des dévotions au roi Atoun. 1.7. Slatlle assise, acdphall', de Rams<-s 11, trouvée sur le pla/cau de ln colonne dite de Pompée. Granit rose. Haut. 1 m. O~l. Bon travail. 30. Slèle cintrle, Le serpent Agathodémon, de profil tourne vers l:\ gauche, aynm ln double couronne royale, se dresse sur sa queue enroulée, entre deux épen'iers Couronnés et un troisième HUX ailes éployées, 3 1. Slèle funéraire ptillte. Bas'l'elief représenta nt llne scène d'offrandes il l'occasion d'un emerremenl (Moyen Empire). J-i.. Cnlcnire jaune, !-I~ut, 0 m. 30, long. 0 m. 1.3. Stêle CÎntrée, Le dieu Osiris assis entre Isis et Nephtys, dehout. En bns, inscription détllotique.

l,


36"37' Planches de cercueil sur lesquelles on a dessiné des génies funéraires. 38. Albâtre. Base d'une colonne du palais du roi Ramsès Jll Jans !:l ville d'Onion. m. 30, haut. m. 22. Table </'fJj39. Calcaire jaune. Long. jrande nu dieu crocodile (petesoucbos) richement décorée, Le dieu est représenté en relief dnns un bassin d'une forme rect:lflgulaire, au fond duquel les desservants descendaient pnr deux escaliers, Le bassin communique par un canal avec un nutre bassin carré, plus profond. La bordure supérieure est richement décorée par une graua, par des rosettes et par des scarahées en relief. Au milieu de la salle. Sur une sorte de caisse en bois sculpté, est dépo>é un brancard pareillement en bois, qui devait servir aux processions dll dieu Pete· souchos ou Pnéphér6s (dieu crocodile) (fig. 4;) adoré à Théadelphie. Sur le brancard. une momie de crocodile. Caisse et brancard ont été décou\'erts dans le tcmple de Théadelphie (Batn Hérit, Fayoum) qui remonte il la moitié du Il'''· siècle av. J.·Ch. Dcs photo3ra. phies et une aquarelle accrochées il la paroi de la caisse Fig. 15· faisamface il l'cntrée,montrcnt ces objct;; tels qu'ils élaient au momcnt de la découverte dans le vestibule de la alla du temple, ainsi que ~es prêtres portnnt le dieu en procession. Au CCntre de la paroI du fond de la salle est déposée la grande porte en bois du pylône extérî.eur dll temple, Elle est très solide, et pr.esquc IIltacte. Une Illscrjptio'l l'recque gravée sur b face exténeure rappelle que le Pylône et b porle ont été érigés par Ag:l1hodore, fils d'Agathodore Alexandrin, inscrit dans la deuxième hipparchie, en l'honneur 'du rOI PlOlémée (Evergèle JI), de sa sccur (et femme) Cléopâtre, et de sa femme (et nièce) Cléop:ltre, J'nn 137 n\·. J.-Ch. A côté sont exposées des photogrnphies du pylône en pierre calcaire. Aanqué de deux lions, ainsi que de 1:1 COur de 1(1 cella et de ['(lute!. D'nutres monuments provennl1l de ~es fouilles sont dans cene même salle (ils portent tous un pelit écriteau explicatif). Nous avons transporté et nous allons reconstruire dans la cour du Musée le pylône et l'autel de ce temple si intéressant.

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SALLE 10. Celte salle 11. été dédiée à la mémoire de feu S'r John Antonindis, parce que cc! homme éclairé, donnant \111 exemple qui devrait èlre imité par d'autres concÎtoyens, a offert au Musée une grande pnl"fie des objets exposés dans cette slllle, et d'autres encore. Lu salle Amoniadis contient une riche série de petits monuments pharaoniques ainsi que des bijoux de difflFrclllcs époques: sUltuettes de dieux, objets du culte, ouschabtis, omu· lenes, canopes, vases cn 3\bâtre. Il y u également quelques momies el quelques cartollnnges de momies. A l'entrée de la Salle, Socle B. Calcaire jaune. Long_ 0 m. 8S, largo m. J. Pro\'. Sarmmoud. Belle fable d'ojJrallde du temps du roi Amenemhat de la x\me d)'nastie. Elle est divisée en deux parties. Dans ['une il y a deux bassins rectangulaires, pournlS de petits canaux destinés il (lmener les résidus de !II liootion dans l'(lutre section Je ln t3ble formée par un b:lssin il degrés. Ces bassins à degrés symbolisaient, d':lprès les conceptions religieuses des Egyptiens, l"Univers, c'est-n-dire la vie terrestre <'t celle d'oUi re-tombe. Vitrine C. 3-1.5. Statuelles d'Osiris ct Osiris.OllllOphris, Il est représenté quelquefois Jebout, coiffé de l'uraeus. Je la double couronne et de la plume, le fOllet et le crochet en mnins (n'" 3. 5,7, 10, r ;,)i d'autres fois, il ces symboles wnt a;outées les cornes qui indiquent la puissnnce du Nil (n" 4) ou le disque solaire (n" 13); d'nutres fois encore, il est représe11lé sans le fouet ni le crochet (n" 16), Sou\'ent, on lit en hiéroglyphes sur ln b... se: • Osiris donne hl vie pour toujours', Osiris représenta J'abord le Nil inconstant ct sauvage des époques primitives, puis le côté heureux de sa nature :lyant prévalu li mesure que les riverains :",aient a.ppris à régler wn cours, il n'avnit pas tardé li se transformer en bienfaiteur de l'humanité. Il était aussi le seigneur de la terre en sa qualité de roi, et il ava.it appris aux hommes tous les métiers. D'aillellrs il ne tnrda pas Il dc\'enir le protecteur des morts. Le lieu d'origine de son culte fut la ville de Busiris dans le Delta, mais il devint la divinité principnle d·Abydos. 26-40. Le Jaflr(afl Apis, coiffé de l'ur3eus et dlt disqlle wlaire. Le 13Ure3.U Apis Ctuot l'imllge vivunte de Phtah Stlr la terre.


173

On le gardait dans une des cours du temple de Phtah, à iltelll" phi~. où il rendait de~ oracles. Mort, il avait su sépulture dnns le Sérapeum. Il n'y ll\'ait jamais qu'un Apis à ln fois, et le t.'l.ureau n'étuit adon; comme Apis que lorsquïl portait certaines marques sacrées, telles que tlIches noires sur le Ranc, triangle au front, tache en forme de croissant sur le poitrail. +1-4). La déesse Hathor. Hathor, déesse de la montagne qui séparait ln œrre d'Egypte de l'autre monde, était rcprésemée sous la forme d'une vache ou d'une femme il oreilles de vache. Elle était la Uéesse de ln beautê, que les Grecs identifierent avec leur Aphrodite. 46-60. Le dieu Pflta!l. Phtnh, identifié avec VU!c.'l.in, était le dieu supri.lme de Memphis. 0'1 le représentait debout ou assis, tenant un sceptre des deux mains, à la figure fine et souriante. C'était lui qlli ;'Jvnit donné leur forme il toutes les choses exis" tantes. Les n'" 60 l>i. et sui l'. représentent Phtah Patèque, r<inpparilioll à la vie du soleil l'ainqueur des ténèbres. 61-68. Le dieu Nofirtoltl/l. Nolirtoum était le fils de Bastit ou de Sekhet, et il paraît avoir incarné une des formes du soleil, ou plutôt la force solaire, l'ardeur que l'astre, à son lever, met à dissiper les éternels ennemis de son œuvre. 69"76. Le di", NO/lIII oU KhllOUIII (Knouph, Knoumis, ChnOllphis, des Grecs). Il jouait à Eléphantine le même rôle qu'Ammon à Thèbes et que Phtah à Memphis, c'est-à-dire qu'il y représentait le dieu suprême, le dieu créateur et primordial j mais, sous le nom de Noum·Ra, il était la divinité se manifestant par le soleil. Il est représenté nvec une tète de bélier, 77-106. Déesse 7'flQuÙis ou Apet, à tête J' hippopotame, aux mamelles pendantes. Quelqucfois elle est léonlocêphale, Elle personnifie l'espace dans lequel le soleil prend naissance, elle est la déesse mere et nourrice. 10i~1 p. Figurines d'Anollp ou d'Anubis, li tète de loup ou de chien. Il est le dieu de l'embaumement et de l'ensevelissement (voir il Kôm-el'Chogafa la scène principale dans les bas·reliefs de la niche du fond), le dieu des morts. 1j3-li9. Lc dieu Thot, li têle d"ibis. Thot, identifié par les Grecs al'ec Hermès, était le dieu inventeur de l'écriture, le dieu ponMrnteur, intelligence directrice de l'Univers, A l'origine Thot est une divinité lunail'e, mai~ il est en même temps le secrétaire des dieux, le juge céleste, le dieu de la sagesse et de la science. L"ibis et le singe cynocéphale lui étaient consacrés. Le centre principal de son culte était la ville de Schmoun, l'Hermoupolis Magna des Grecs, aujourd hui Aschmunein (prol'ince d'Assiout).


'74 Vitro C. Dans l(,l compartim~nt inférieur, une coilection de I){)tcries provenant des fouilles faites par Flillders Petrie à TarlthUlll. lI me·lIl me dynastie.

VitI'. D. r. TEte de momie'. La figure est en partie couverte d'un revi?temem formé di; bandelenes de toile. ~. Intéressante far de momie g'lfdant, cn bon Ùat de conservation, un masque en plâtre doré: ce masque est très intéressant parce qu'il moule tout à fail la figure du mort, el par conséquent llOUS montre tous les défaits de sa physionomie. 3. Bois peint. Vache aceroltpie, de profil, lournée r, vers la droite; l'intérieur est creux et l'ouverture carrée aménagée sous le cou communique avec un bassin rectangulaire que la vache lient entre les jambes Je devant; c'était une sone de boîte d'offr:l.nde l'ali,'c pour l'âme d'un fonctionnaire chnrgé du bétail d'Ammon, ainsi que le rapporte l'inscription hiéroglyphique gravée horizontalement sur le dos de la vache, Bon travail. 4. Momie d'ellfalll, dans son cartonnage peint et son masque doré. Cet enfant était fils d'un dignitaire appartenant à une famille sacerdotale. ;. Momie d'lIl1 aigle dans son revêtement de toile. 6. Momie d'ibis. Dam la surface supérieure du maillot qui l'enveloppe est (lppliquée, en relief, l'image de Thot llssis, coupée dans une bande de toile. Fig.

~6.

Vitro AA. Dans le rayon b. Deux beaux scarabÙs ailés en émail bleu-foncé i trois serpents IIrae"s en bois doré. J,~, 3-10 (rayon dl. La déesse Sekhet ou Sechmd (la puissante) quelquefois assise, quelquefois debout. Déesse personnifiant lu force de la lumière solaire; déesse guerrière lançant le feu contre l'ennemi. Le centre de son culte éuit l\lemphis. Elle est représentée avec un corps de femme ct une ltte de lionne, som·ent surmontée du disque et du serpent uraeus, Le n" r, une très belle statuette en bronze (haU!. 0 lll. :1.1), représente Sekhet assise sur un trône, tenant dans la main gauche une fleur en or (fig. 46).


'71 (rayon g). Imhottp. C'était une divinité soin ire. Fils niné de

1 1-15

Phtah, enf:mlé p:\I' NOUI.

16-3 J (rayon el. Quinze statuettes Je Cynocephales, les unes en bronze, les autres en terre é· maillée. C'étnit le singe consacré à Thot. JI est toujours représenté assis sur son arrière-train. Quelquefois sa lêce est surmontée du disque solaire. P-55 (rayons /, i, 1). 8ast (ch3ue, ou corps humain à tête de chanel. ; 1 (fig. Hl. Pèlite chwc en bronze portant des boucies d'aFig. '1' reilles cn or· 55 (fig. 48) (haut. o m. 2. 3). Exemplaire en bronze bien COllsen'é et d'un très bon {rnvai!. - Basl, forme atténuée:.le Sekhet, adorée à Bubastis, éHli{ la personnificlllioll de la chaleur bienfaislInte. Quelquefois elle est considérée comme déesse de l::t guerre, mnîs elle se plaît surtout Il la musique et il la danse. S6-89 (rayons h, k). Horus il ti?te d'épervier el 4peniers sacrés d'Horus. Sans couronne, ou coiffé du disque solaire (S8) ou plus souvent du pschent (douhle couronne de la Basse et de la Haute Egypte) (fig. 49). .Fils d'Isis et d'O~iris il repré. sente le soleil; il ressuscite le soleil levant. L'idée de repré. senter le soleil comme un faucon volant dans le ciel est très ancienne. 90. Bronze, hauteur 0 m. 23. Le dieu Râ hiéracocéphale. coiffé du PSc1lt11t, assis devant un ohélisque. L'olx:lisque élait la partie essentielle ùu temple de Râ ct représentait la rési· dence du dieu (fig. sol. 9 r. Porcelaine, haut. 0 m. rI. Le dieu Râ hiéracocciphale, coiffé du pschent, debout, la main droite sur la poitrine, la main sauche le long du corps. Fig. '18.


y2 (rayon k). Bois peim et doré (voir aussi 92~·h, rayon 1). Statlle d'Osiris. La base est souvent formée d'une boîte destinée 11

renfermer des papyrus fun~raires. 93.1°7. Peti!lS boÎles ell bronze destinées â contenir des reliqlles de serpents, de crocodiles et d'uutres animaux sacrés. L'animal, dont la boîte renfermait quelques restes, est sculpté sur la SUrface supérieure. 103 (rayon k). Ten·e cuite émaillée (fig. 51). Belle ampollie !CIlliculaire ù vernis \'erd;'itre, garnie de rangs de perles ou

Fig. 50.

d'oves sur la tranche, d'un collier sur la pause. Le ('ou est nanqué Je deux singes accroupis en guise d'anses. TOUlllutour, au hord de la panse, est gravée une ill"oca(ion à Phtah et il Neith. On échangeait celle sorte de vase comme étrenne le jour de l'ail. lOg. Jolie petite staluette de criopllore en émail bleu, 110. Feuille de danicr. Panier dans lequel Oll avait pInel!" des fruits de doum et des œufs, VitI'. DD. Collection Je vases III albâtre provcnlinl des fouilles faites i, Sakkarah (Memphis), IV.Vlme dynasde. VitT. E. Rayon supérieur. Bronzes. Stat1lf:tles et bustes de divinités dil'erses Ù c1asscr (Osiris, Harpocrate, Mal, Basl). 1. Terre cuite. Le dieu Habs debout. z. Le même en porcelaine. 3. Bronze. Le dieu Har-s/ufi. 4, Porcelaine. Quatre gJnies fyphollÎeus, debour autour d'un cylindre surmonté d'un


'77

scarabée, s. Bronle (fig. 52). Beau chacal de profil à droite, couch" sur le ventre j sur une fleur de 10lUs. 6+7, Bl·onze. IchneumonS sacr«s. SolO. Bronze. Poissons sacres. t t-13. Ar. piolls probablement symboli· ques dédiés à quelque divinité. 1+ Pierre dure griÛtre, Frllgment d'un ills/rllmeJlt de loi· Tetie.dont il formait le m:mche: représente une n«gresse couchée horizontnlemem sur le l'COIre, les bns allongés en avant. 15. Porcel:ainc. P1lta/l Fig. ~'. pa/iqllt! foulant à ses pieds deul' crocodiles, la tête flanquée de dcul' faucons d'Horus, adossé~ il un pilier décoré par des images d'Isis, en relief, repr6entée debolll, la tête Ornée du dis:lue solllire. [6-22. Pecloraux,,'gides d'Hathor, de &lst et d'autres divinités, 23. Bronze, Barbare vaillcll {Cfr. REJ;.lACH, Reper/oire, li, 424,7), le corps nu, la tete casquée, assis SUI' son talon glluche, le genou gauche appuyé au sol, III cuisse droite repliée en arrière sur la moiti": inférieure de la jamhe; les mains sont soulel'ées au,dessus de la tête pour soutenir un gros disque en bronze. 2.j.. Joli petit /laco» en émail bleu, le corps décoré d'une série d'images de divinités, en relief. 2S' Pierre noire. Spflillx portant sur son dos une table d'offrande. Dans le comp3rtimem du centre de celte même vitrine, Papyrus jragmellfaires, en pnnie hiératiques (4[ 2'4 t6), en partie démotiques (4 [7-4ZZ). Dans le compartiment inférieur, collection de poteries provenant des fouilles faites Th1r Flinders Petrie 11 Tarl<.ham, gme et Il/me d}'na~tie. Vitro F (v. aussi A. G, J. 1<.). Cou· verdes ex/l'rieurs de caisses de II/omies, Bois peints. Chacun de ces couvercles es! l'Cmpli dc scènes se référant au

Fig. S'.

"


'78 voy3ge de 11\ momie dons l'autre monde, ou il la protection que celle-ci reçoit de différentes divinités. Nous nous bornerons il reproduire comme type la description des scènes représentées sur le cercueil F. C'est le couvercle du UFCfltil dt! ChOIISO/tlllès, prêtre d'Ammon il Thèbes, provenant de la trouvaille de Deir-e\·Bahari en IS91. La momie de Choflsoumès est 3U Musée du Caire. Ce couvercle est momiforme: la tête porte un bouquet de lotus, symbole de nouvelle naissance; le collier qui couvre la pJitrine se compose de fleurs et de boutons de lotus; au centre du collier on voit le scarabée de Khepra, les :liles étendues sur le dad (nilomêtrel, coiffé du disque solaire. PREMIER TAl3LEAU. A g:luche, Osiris dans un naos orné d'uraeus, est nssis devant la table des offr:lndes, :lssisté lui·même de l:l déesse Nephtys qui, debout derrière lui, reçoit p1tr le ka du défunt l'offrande de l'encens. Isis ailée, peinte en ven, étend ses nîles, en sign~ de protection, sur l'lime de Chonsou' mès, Légende: < Isis, la grande mère de dieu, la maitress~ dans l'occident, accorde toute chose bonne et pure >. Repré· sentation analogue à droite: ici la déesse qui est debout est Isis, celle qui /;:st ailée est Nephtys. Légende: < Nephtys, déesse auguste, maîtresse de l'occident, nccorde etc. >. Derrière Isis on l'oit Anubis; deux génies funéraires 11 droite I;::t deux à gauche. DEUXIÈME TABI_EAU. NOUl, déesse du ciel, les chairs peintes en \'ert, étend ses ailes pour recevoir Chonsoumès dans son sein. De ch:lque c6té Anubis est debout, temlllt l'étendard de l'Amenti; l'ilme de Chonsoumès en adoration, Au-dessous de Nout plane un scarabée ailé surmonté du disque solnire flanqué d'uraeus. A droite et il gauche de celui-ci, des scènes d'adorntion. TRolslitm·: TABLEAU. Au centre, le naos de Khepl"l1. Au sommet, le soleil qui pInne du nord au sud sur l'hiéroglyphe indicatif du mot ciel. L'œil mystique d'Horus il. droite et 11 gauche, ainsi que la déesse ailée du nord et celle du sud, Au milieu, le scarabée simple, coiffé du disque solaire et de la cro:x ansée répétée quatre fois (la croix, en écriture hiéroglyphique, sill:nifie vie). De chaque c6té la légende: < Osiris seigneur de l'éternité >, et génie barbu assis. A droite Osiris, seigneur de l'éternité et demeur:\llt dans l'Amenti, assisté d'Isis debout avec une bandelette, est coiffé du disque solaire et assis vis·à-vis d'une déesse à figure de serpent ailé, aux gl'~nds replis, debout. A gauche, même représentation, sauf qu'Isis se change en


'79 Nepht)'s. Au bord de chaque côté, Chonsoumès en prêtre debout, rasé, rel'êlll d'tm lungue robe flon:mte, fait ses offrande~ n Osiris. Au-dessous de ce tableau, au centre, le disque solaire ailé plane du nord au sud. Quatre fois le signe de la vÎc, cinq ur:1CUS à droite Cl autant à gauche. Quatre génies funéraires. Sui! encore le scarabée coiffé du disque solaire, les ailes ouvertes. Plus nus, Je disque solaire et deux scarabées simples; quatre génies 11 droite el tfois à gauche, devant l'emblème de l'Amcmi. Autre scarabtc aux ailes etcndues, promesse de résurrection, et enfin le disque solaire entre la déesse du nord el celle du sud, J'œil mystique de droite et celui de gauche; de chaque côté un uraeus. A droite, Osiris coiffé de lu couronne verte llvec les deux plumes (justice ct vérité) est Ilssis devant la table des offrandes, assisté d'Isis ùebout. Prière bnnnle pOlir que l'on donne toute chose bonne et pure il Chonsoumès. Vis·à-vis d'Osiris, un génie, qui a pour tête le signe de rA· m<c:nti, est debout. A gauche, répresen!ution analogue. Plus bas, tigurations analogues: le génie est coîftë du scal'abée; le signe de l'AmenlÎ est derrière Isis. Au pied, trois génies affrontés avec lu déesse ailée au corps de serpent. Ln dernière scène montre le défunt en prière del'unt Osiris hiél'Il.cocéphale, coiffé du disque solaire et ~Issis il la tahle des offrandes. VitI". Ii. Comp:lrtiment surérieur. Vasts CaMprs eu albâ/rt. Ces vases devaient recevoir les entrailles du dérunt, retirées du corps poUL' l'embaumement. Pour dHlque cadavre il fallait quatre l'ases: un pour restomac, un pour les intestins, un pour les poumons, un pour le foic; et chaquc vasc était plact sous la protcction d'un génie funéraire: Amset, Iiapi, l)ouamoutef, I<ebehsenouf, les quatre fils d'Horus. A côté de ces vases canopes, quelques a/abasfra ou lacrimatoi l'es, des coupes, des call1liaroi, de petits mortiers, etc. Dans le rayon b: Petite dalle en calcaire jaune, portant en relief un taurum d'un travail remarquable. Dans le compartiment du cenlre, petits vases de toi/elle: un brûlc'parfums; d'autres, destinés à contenir le kohol, c'est·à-dire, les poudres noires dont les hommes et les femmes se teignaient IClS paupières et les sourcils (n'" )·z); le nO 3 était pou,' les (':lrfums piLtClUX et les onguents parfumés; nO 4, vase pour bl'oyer les couleurs. Pour ùes raisons d'ordre prutique on li pincé ici le nO 5, table d'offrande en calcaire jaune, très bien conscrvée et fincment travaillée.


ISO

Dans le comparliment inférieur: gros vases canopes en albUlre. Vitro BB (ra)'on d) l, Figurine de lu déesse .l1aÎt. Elle personnifinitl'espace dans !tquel le soleil prend naÎssance. 2-20. Figurines du dieu S!JOIt. Il personnifie la force cosmogonique du soleil; il soutient et porte le cieL 21 '24' rigurines de ChOl/SOIl, dieu lunaire, computateur du tenlps et :lussi dieu guérisseur. 2 ~-J2 (rayolls b el el. Bronze (le n" 29 brome-doré) (6g. 53). Stmucues de NeitIJ, déesse guerrière, vénérée principalement il $nls. Elle a pour coiffui-c la couronne dll nord. On la représente souvent armée t'ill"' 53' d'arc et de flèches, qui doivent 1;1(re :llIusion :lU rayonnement que darde l'œil solaire. Elle est en même temps une divinité de ln guerre. Son culte, ainsi gue celui d'Hmhor, était desservi pal' des femmes. 33-36 (ra)'on il. Bronze. StiltuetieS d'Ammoll, Ammon-Râ. 11 ressemble beaucoup nu dieu Min et, comme lui. pone deux haUles plumes sur la lêle. II était le di~'u suprême de Thèbes, et personnifiait la divinité cachée, se manifestant seulement par le soleil. 37-67 (r(\)'on!f). Bronze, porcelaine, terre r' cuite. Figurines du dieu SIlS, exemplaire très beau et parfrlitement conservé au n" 37 (fig. 54)' Bès personnifie J'nrdeur redoutable du soleil en tant gue dieu guerrier. Il est nussi dieu de la musigue el de ln danse. Il a un corps monstrueux, aux yeu:.: 1i. Aeur de tête, il la langue pend:mte, nux jambes éCllrlées. Il devint un dieu Ires popuillire 11 l'époque gréco·romaine. Les oracles, qu'il proférait d~ns un sanctuaire près d'Ab,.dos, étaient très appréciés. On le considérait même comme dieu prOtecteur des mOrts et des IOmbeau:.:, dont il &arl:lit les esprits m:tlfaisants. 68'90 (rn)'ons Il et i). Harpocrate ou • Horus enfant ". Il est représenlé la têle chauve, Jo'g. 54' sauf une mèche pelldalll SUl' l'épaule. On


,s, lui donne les formes d'un enflln! lIUX membres potelés. Le doigt qu'il porte à sa bouche Jel'nit signifier, pamit-il, qu'il commandait le silence sur les profonds mystères qu'on lui avait rél'élés. NOliS verrons plus loin (salle 18) dans une riche série de figurines en terre cuite d'époque romaine, ln grande variété d'attributs qu'on avait accumulés sur ce dieu enfant. De petits mOllumems de basse époque (voir n'" ~1·9';) le représentaient debout sur des crocodiles el tenant un scorpion, un lion, do:ux serpents et une gazelle; au-dessus du dieu grimace la tête du monstre Bès, qui, cn cette cîrconstance, paraît représenter la force destrucli\'c de b nature en opposition u\'cc l'éternelle jeunesse peT[lig. 55. sonnifiée p(lr Horus. En général ce mélange de divinités a un but prophylaclique: on l'eut nt1~mefller la force magique de ces images contre les esprits rnnlfaisams. 9) (1':I)"on k). Porcelaine. Minuscule figurine de Khtlll, le dieu qui s'engend"a lui-même en fé<:ondllnt sa mère. 96-135 et suiv. Nombreuses statues et statuettes d'Isis, soit seule, SOil, plus souvent, allaitant son fils !'larpocnl1e (fig. ))). Isis n'était il l'origine que la divinité de Bouto, l·il1e du Ddta. Par sa seule puissance elle avait enfanté Horus. De bonne heme on J'unit il son voisin Osiris, dieu de Busiris et de Mendès, Osiris devint son frère el son époux 1el, lorsqu'il fut tué traîtreusement par Set (le principe du mal), ce fut his qui le fit renaître. Isis eSI, dans la génération, le principe femelle, indispensable 11 la perpétuité de l'espèce. D'ailleurs cette déesse, surtout à J'époque gréco-romaine, finit par absorber pelit à petir une infinité d'attributions. Elle fut la terre habitable et nourricière, elle symbolisa la nature (souvent on b représente voilée pour indiquer que la nalure dissimule il l'homme ses secrets). On la considère comme plus sage que toute autre divinité, que touS les hommes, que touS les philosophes. Il n'y avait rien d'inconnu pour Fig. ~6. elle au ciel et sur la terre. C'est elle qui


,8, règne SUT la IIOnle céleste, qui préside à t'agriculture (IsisDéméter), qui veille 11 la vie d'outrC-Iombe (1sis-Héollle), qui protège III n;lI'igution. Souvent elle est identifiée al'cc la Forlune (lsis-Tychè). Le nourrisson qu'elle serre contre son sein sur les statues et slatllelleS d'époque gréco-romaine, ou le jeune garçon qui se tient debout il ses côtés, est son fils Hnrpocr11te. Isis était la divinité protectrice d'Alexandrie et. comme telle, éwit représentée tennnl un radeau dans sa main droite. A côté des images de cene déesse, la rios célèbre de toules les divinités égyptiennes, sont exposés quelques sistres (137" I..J0, surtout le nô 137) el quelques si/lIfœ (n OO 141-qJ) instruments caractéristiques de son culte, qui était desservi principalement par des femmes.• Le sis/rt (fig. 56), dit Aflulée, est une crécelle d'1lirain, lame étroite recourbée en forme de baudrier et traversée par plusieurs bi'llOnnets qui le heurtaient Hvec un son aigu quand on secouait vil'ement le bras '. Le sistre, à l'époque l'o· maine, de\'Înt l':tttribut essentiel et caracté· ristique de la déesse, de ses prêtresses, de ses adorateurs. Le manche représente souvent une statuette de Bès. - La situ/a (fig. 57) est un l'lise à forme ovoïde lIvec un collrès large, muni d'une anse mobile, qui avait dans la religion isiaque une importance particulière. Pour les fervents d'Isis, l'e;lu du Nil est une dérivation d'Osiris. Le vase qui contient ce principe divin. source féconde de toute vie, a la première place dans les cérémonies du culte. La surface extérieure de ces si/Il/œ est souvent décorée de plusieurs figurines se rallachant au culte isinque. D,IOS le compartiment 1; '44-145. Deux cheut/s de momie en bois. 146. Plian/ en bois incrusté d'ivoire. r47- Calcaire. Modele d'une maiso/lIleUe égyplieunt. 148- [53. Terre cuite. C6nes jlllrérairts symbolisant, par:llt-i1, des offrandes, c'est-à-dire, des pains à forme conique. Vit]', L. Les compartiments supérieurs de la vitrine L renferment une collection d'Otlsllafbi ou Shab/aion, les Répondmlfs, ainsi nommés parce qu'ils devaient répondre et se présenter 11 rappel


'8) du nom du défunt pour u&utcr les corvées qu'O~iris avait le droit d'exiger d'eux. Les formules qu'on l'Oil gral'ées sur leur corps rorrespondcm il cette idée. O,} les déposait en grand nombre dans \8 lombe nl/tC la momie. Ceux qui sont antérieurs à la XVIII"'C dynastie 05001, généralement, en bois, en gnl.nÎI. en calc.1ire ou en albâtre. Sous la XVIII me dynDstie commence à paraître la lerre cuite revêtue d'un émnil bleu, CI, ce qui dc\'ienl ensuite d'UMge général, la pierre el la lerre cuite à émail \'crt. - Dans le compartiment inférieur, quelques vaus en /erre 'leUe, des COltrO'HUS de ft.."TS n:l.[urellcs desséchées. Vitro M. B~au cariol/liage de momie (fig. ;8). En h311!. entre les oondelcltes qui resserrent le visage el la gorge de ln momie, on voit la deessc Malt (la juue), déesse du droit et de la vérité, femme du dieu Tltot, assise il gnuche, portant le signe de la vie; dans une zone lIu·de,sous, l'ibis du dieu Thot; devant lui la plume ùe la vérité. Sur ln poitrine, est étendu le graud scarabée ailé: la première figurine de droite (il t':te d'é~rvier) est le génieDo/lamolf/t/; il es! suivi par Klttbs~IiO'f/, it tête de chacal. Du côté opposé, c'est·à-dire à gauche du scarabée, on \'oit le génie Amse/ il lête humaine, suivi de Hopi, il tête de chacal. PRt~IP;R TA8uAu. OsirÜ-Olft/o{ris, debout, suivi par les déesses Isis., Nephtys et Mait, se voit présenter par Thot, Anubis et une aUlre déesse, Moit, rame de la défunte, sous les traits que cette dame 3\'ait dans 5:1 \'ie terrestre. D&IJXIÈwe TAIKE'Au. Ici Osiris est assis en juge des défunts sur un trône placé au-dessus de la moitié inférieure du corps d'un serpent. dont [a moilié supérieure se dresse devant le dieu, pour épouvanter ceux qui voudraient s'approcher. Der· rière Osiris se tient debout la déesse Isis. Le chien infern:!.l fait lui aussi bonne garde au ùieu. Anubis a dressé la blliance il deux plnt~aux: dans l'un des plateaux il n mis le cœur


'8+ de b défunte, d~ns l'autre, une statuene de la déesse MaÎ!. L'équilibre est parfait. Le dieu Thot l':mnonce à O,iris, qui prononce le jugement. TROISIÈME TACl.EAU. Osiris recevant les hommages d'Isis et Râ-HO!' 11 droite, de Nephtys et Anubis à gauche. QUATJ\I€ME T,l.I:lI-EAU. Les quatre génies principaux de j'Amenti, les quatre fils d'Horus gardiens ct protecteurs de la sépulture, marchant à droite dans J'ordre suivant: Amset, Hapi, Douamolfff! et Khebsenouf Vitro 0 {horizontale}. Collection de scarabéts et d'oUluldtes en différentes matières. L'amulette en forme de scarabee es! un symbole de durée présente et future: la garder SUl' soi élait une garantie contre la mort. Mille significations mystiques découlèrent de cc premier sens; mais, après avoir constitué pour des siècles un moyen de protection contre toute sorte de malheurs, les petits scarabées finirent pAi" n'être plus que des bijoux sans valeur religieuse. On en faisait des chatons de bague, des pendeloques de collier et ainsi de suite. - L'amulette en forme de colonnelle en feldspath vert (n"> 1759 et suiv.) rappelait L'~il lIlysfiqltt!, l'oudja l'idée du rajeunissement divin. (n" 1736 et suiv.) protégeait contre le mauvais œil, contre les psroles d'envie et de colère, contre la morsure des serpents. - Les nO' [760, 1762., 1784, dadou, doudou, étaient 11 S4, à forme de l'emblème de la stabilité éternelle, cœur, - 1535: Pierre noire, Deux doigts, l'index Cl celui du milieu serrés J'un contre l'autre et allongés en avant. 1532.: Masque de Bès qui protégeait contre les esprits malfaisants, - Il paraît qu'à l'origine beaucoup d'amulettes n'étaient pas conçues comme telles. Elles n'étaient que des imitations en petites proportions de tous les objets qu'à une époque plus ancienne on plaçait réellement dans la tombe à côté du mort (voir nOS 115 [ et suiv., imitations du chel/et sur lequel devait reposer la tête de la momie; nO [530, imitations d'animaux, vaches, brebis, etc,). [783: Godet à forllle de biche, pieds liés ensemble, corps aplati et creusé en bassin carré.

Vitro P. Cette vitrine renferme quelques petits vases à parfJIl/J de Rhodes et de Chypre (nO 1887, Aryballisquej nO 1887~, Vase amigdaloYde) et des bijoux d'époques différeOles qui seront, en temps voulu, placés dans leurs séries chronologiques respectives. t793, '797, 1798: Bracelets en gros fil d'or. 1794, '796: Deux autres bracelets pareils terminés en tête


IB5 de serpent lï95; IJracdd formci" d'une bane d'or tordut non fermée, terminé aux extrémirci"s pal' un buste d'Isis (voir les n'" 1818, 1820 du même type, mais en argent). 1799"1806: Huit boucles d'oreilles en Or et rierre~ précieuses. r SOï : Cinq agrajes il m3sque de tête hum:line. 1821, IS~2: Argent, Brace/ds terminés en buste de Sarapis et d'Isis, 182): Or, Vingt.et-une jigfwilles de diviuilis égyptiennts deslinées il être appliquées sur les robes des momies. 1 S26, 1827: R-acele/s, diam. 0 111. 095, baut, 0 111. 035; surface courbée demi· sphérique décorée de reliefs, rosettes, oves, l'lU centre de losanges (époque byzantine), 1830: Or, Collier composé d'une clwÎnette et de neuf figurines de divinités égyptiennes. 1832-33: Or, Boucles d'oreilles assez élégantes, 1838-1840: Cuivre don~, Braçelel ù corps aplati de serpent enroulé. 1846: Or, Bague avec scar3h€e. 1847.1853: Or, SOllcles d·ordUes. 1R641872: Hui! bagues cnor. 1856: Or, Sractfet 11 çorps de serpent d'un travail exquis. 18S8: Chaînette d'or fermée pM un médaillon décoré d'un gorgoneioll en relief (cfr, 1919)' 1861: Bague à plusieurs tours i les deux extrémités sont terminées par deux têtes de serpent. 1873: Or, BOllcles d'ordlles. 1874, 1882; Or, Bague et BOllcles d'oreilles. 1889: Or, Pigllrille de Vénns Alladyomfne. 1890; Or et rubis, Petile bagu<, (Port oriental, Alexandrie). IS9~; Or, diam. 0 m. 0:;, Brace/ei terminé en tète de stipe nt. 1898: 01', diam. o m, 075, Bracelet termine: Cil buste d'Harpocrate et Corè. 189~; Colli~r en or et émeraudes, Ig02, 1908: Or, BOllcles d'oreilles. 19°9-1911: Or, DisqfltS avec tête de !\Iéduse en relicf. 1919: Or, Collier terminé en médaille décorée d'une ~léduse en relief. 1923: Fils d'or, CoitJure d'wII! jellllt fille de C!lnope qui était ensevelie duns le snrcophage nO 3 exposé dans le jardin, !926: Or, Plaqlrefie sur laquelle sont tracées vingt-six lignes d'écriture. '91.7: Or, Restes d'une couronne {lil/éraire,

SALLE 11. Dans celte salle nous a,'ons tkhé de réunir les spécimens les plus intértssams que le Musée possède de l'art égyptien ù l'é· poque gl'éco-romaine, ou les monuments qui ~)Jlt un caracterc mixte, c'est-à-dil't qui, tout en ayant été travaillés avec les ten·


,86 dnnœs et le~ procédés de l'art égyptien, rél'èlent quelque influence de l'art grec, ou reproduisent des scènes égyptiennes Ilvec inscription grecque ou vice-versa (.) (voir aussi dans la salle sUÎvante, déJiée à J'iconographie, le nO 33 (Alexllndre IV) ct le n" 60 (Ptolénlée Phi!opator). (A j'entrée de ln salle); Granit d'Assouan, hau!. 1 m. 10. Punie inférieure d'une sfatue colossal/! (j"un prince ou d'Une princesse de la famille des Pmlémées. A côlé se tronvent les pholographies en grand format de trois statues analogues, mais en porfai! état de conservation, exposées nu !\lllsée égyptien du Vatienn. Elles représentent Ptolémée Il Philadelphe, sa sœur et femme Arsinoé et une Rulre princesse. On pense que ces trois statues étaient autrefois il Alexllndrie. Un empereur romain (Hndrien?) les aurait trans· portées il nome polir déCOl'er quelque temple ou quelque palais. D'ailleurs les archéologues ne SOllt pas d'accord il ce sujet. Un fait qui rend plus prob:lble l'origine alexandrine de ces statu<'s. c'est qu'on a troul'é il Alexandrie les restes d'une: qU(l' trième statue du même type. J 1"1..1. IlIscrip!ÎOlls hiéroglyphiques de l'époque gréco·romaine. 1 S, J 6, '7' StNes portllnt. en relief, des scènes tout 11 fllif égyp" tiennes, mnis, au·dessous de la scène, elles ont une inscription grecque. 18. StNe votille à Alli/bis dédiée pAr HéroYJès mechaoîcos, pOUl Irène, fille de Dorion (v. aussi n'" 3162, 3,63, 3'7-1-), '9. Calcaire jaune, haut. 0 m. ". Reliefrepriselltant !lOTUS en guerrier, de profil il droite soutenant un bouclier dans sn lllain gauche, ln tête surmontée Je ln double couronne de lu Haute et de la Basse Egyptc. 20. Grès, haut. 0 m. 60. Relie} represe/llanl lm PlolémÙ, le buste de face, 1n. figure d~ profil il gauche. La tête coiffée d'une perruque, porte le diadème qui cst décoré sur le from d'un urlleus. Travail J'une certaine mollesse. 2~. Le Nil cOlH;hé 3 droite; p"ès de llli, on voit la déesse A/lOI/kt son épouse (ou Elf/llftlia). 33. Le vase de fa dÙsse AI/ouké entre deux Agathodémolls af· frontés. 3~' Deux AgatllOdbJ10IIS mitrés affrontés; celui de droite re· présente Sarapis, l'autre Isis (fig. 59). 35'36. Deux stèles frogmentaires provenant de Chatby avec scè· nes d'adoration du serp"ll AgaUlodéJJlou (fig. 60), (.) Font uc~ption l~. cinq tableaux co"ter.~nt d •• frol\"m.nt. de ptintue.. mu· raie., qu'or. a été obliré ee gord.. provisoirement ici pour du r ..i""n. d'ordre pU.llque.


'87 38 Isis alexalldritu, revêlue du chiton ct de l'him:ltion liré jusque sur la lête; sur la têle elle pone le modiu,; ou cala· thus; Jans la main droile elle lient une haute torche. Elle est debout entre deux serpents. Celui de gauche est couronné du pschent et porte serré dans s..s replis le caducée J'Hermès; l'll.ulre cst couronné du disque solail'e, des plumes et des cornes d'Ammon; il lient le sistre d'Isis, 39. Bas.rdie( représentant Millerl!e 1'11 armes, Zeus, Sarapis Cl HtrCl/le. 40, Isis·CJrès et Hor·HJraç/<:s sous les ll'ailS de delu: Aga/hoddlIIOIlS affrontés. +1, Stuc peint; c'est une dalle de focullls trouvée par Bolli à Gllbbari en 1900. Au centre une ;elllu fille debout, presque de f:tee, lête nue, hllbillée du chiton et de l'himlltion. A droite

Fig. 59.

Fig, i5<>.

du visiteur, trois divinités superposées: Thot, Horus, Isis pté. rophore. 11 en est de même à gauche. 42. Haut, 0, m. 37. C'est la t,Jfe d'unt stalue'porlrail, proba· blement d'un prêtre, tl'avai\1ée dans le style égyptien avec pilier-support derrière le dos. Il porte un diadème qui se noue sur le haut du front en deux boutons qui imitent des boutons de lotus (l'. n" 60, dans la vitr. B, la tête en granit noir). Le traits sont ceux d'un homme solide et fort, mais le visage est extrêmement maigre, le frOll! est large et carré, marqué de grosses rides, On dirait que le sculpteur a voulu représenter un personnage ùont la vie etait absorbée par l'ascétisme et 1>1 prière. 43-53. Trouvaille faite dans le temple de Soknopaiou (.) à Dimeh (1) Ce grQUpe

C"I,Jlo#"., l'&g..

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.Utue, a d"nnt lieu l beau.""1' de di ••u.. iun., ,."i, BOT", et o...,i<-., et AI'OST"'.">U, L .. statue à'lrille•.


,88 (Fayoum). Ces slatues n'ont p~s une valeur artlstlque exceptionnelle, mais elles sont inttress:mtes pBrce qu'elles semblent être exécutées p3r des écoles indigènes influencées par l'aIt grec. Entre ces mêmes sHltues il doit exister des différences chronologiques. 43, Slatue dont le visnge présente des caractéristiques personnelles; elle pone sur les plis de sa robe dans le sens vertkal une inscription grecque I·otive. 49. Statlle/le portant sur le côté droit une inscription qui dit qu'elle a été exécutée par 'hw; /l'':FQI!. 54. BaS:llte noir. Cette th,' de Nlrbiell est pleine de vigueur et d'expression. Elle est même remarquable pour l'exacti· tude lIvec laquelle J'artiste li étudié et reproduit les caraCtères physionomiques de la race, Prov. Dimeh? ))'59. (Vitr. B. rayon d'en haut). Divers exemplaires du dieu monstre Bès représenté en relief sur des dalles de calcaire jaune, s). A côté de Bès, à sa droite, on remarque une petite felllllle nue, vue de face, debout, jouant du sistre et du tambourin. 60. Granit noir (fig. (1). Tile pleine d'expression, repréFig, 6,. sentam un prêtre, aml10gue au nQ 42: l'un et l'autre SOnt couronnés du diadème à double fleUf de lotus, se nouant sur le hallt du front (v, d'autres têtes sembll1bles dans la ml2me vitrine). 61. Onze plaqllts en ca1cl1ire jllUne qui devlIiem décorer les pafois d'un temple â Athribis (Benha). Elles contiennent des mOrCellU)( de bas-reliefs en creux. A côté de la figure humaine assise de droite à gauche, il v a des traces de lettres grecques; la tête de la même figure' est coiffée de plusieufs symboles religieux, crocodile, ichneumon, bélier, d'un traV3il exquis, surmontés de ln couronne d'Ammon. En face de ce personnage étllit représenté le dieu Horus 11 corps humain et tl'he de fllucon de profil à droite. Au-dessus de la tête SOnt des cornes de bœuf, et un énorme disque soillire,


'89 de ln partie antérieure duquel s'avance un serpent uraeus. Entre ces deux figures ct nu·dessus sont reprÙcntc's en pro· portions plus petites un sphinx de profil il gauche, et un faucon ayant la douhle couronne de la Haute et de la Basse-Eg)'pte. 62. Calcaire jaune. Joli perit lIGOS, malheureusement en médiocre éun de conservation, mais qui donne une idée exacte de cel't~ines conStructions d'époque hellénistique. Il est dédié à Isis qui e51 represemée en haut-relief, au centre de 13 niche, llssise sur un trône el allaitant son fil> H.. rpocrate. Les côtés du trône som form6 par deux sphinx:. Deux hautes colonnes à chapiteaux fleuris soutiennent un fronton très élevé, divisé en deux seclions dom une décorée du disque solaire ailé. Au·dessus est une frise denticulée qui supporte le couronnement constitué d'une corniche cintrée nu milieu Je l:lquelle plane le disque .solaire. Quelque peu en arrière deux: colonnes il chapiteaux: papyrifonues, surmontés d'abaqlus II t&le J'Hathor, soutiennent une ul'chitrave surmontée d'une frise d'uraeus. Encore plus en arrière est le l'rai édicule ou rt/la dont J'entrée est flanquée par Jeux: socles qui supponent deux sphinx se faisant race; l'entrée )ÙI qu'une architrave couronnée p~r une frise denti· culée. Sur la base du naos est gravée une inscription démo· tique, Cldcaire jaune. Provo Kom-el-Haualid. 66. (Au dessus de la vitI', A), Dalle en calcaire jaune, sur ln face nntérieul'e de laquelle est sculpté en relief de profil à droite le corps d'un long serpellf, replié six: fois sur luimême, la tète surmontée de la plume, symbole de la vérité. Bon travail. Provo Alexandrie, 69. (VitI'. Al. Cnlcnire jaune·c1uil" haut. 0 m, 50. Statue malheureusement llcéphale, d'une femme repréôentée debout, adossée il un pilier, les mains allongées SUl' les cuisses, la jambe gauche en avant de la droite. Elle est vêtue d'une étroite tunique qui ne cache pas, mais marque plutôt les lignes et les ch:lI'mes de ce beau corps juvénile, aux formes tendres et en même temps solides, élégantes et robustes. L'artiste li travaillé d'lIpl'ès les canons de l'art êgyptien, muis il étair évidemment sous l'influence de l'art grec (v. MAsPlmo, Art etI Egypfe,p, 261), ïO, Calcaire blanc. 7" Marbre, Deux Osiris-elmOptS, le corps recouvert d'amulcnes, en relief, 7,. Calcaire jaune, haut. 0 m. 43. Stèlt funtlraired'époque grécol'Omnine rerrcsentant le défunt debout nu centre d'un 1I<10S de style égyptien, 76, Cl1lcaire pUlle. Dans lin IWOS une divinité à buste de femme, aux Chel'ellX t1011lllltS et ln p8l'tie inférieure du corps en serpent se dressant SUl' sa queue.


'9" 77. Granit verdâtre, h<lu(. 0 m. 27. l'vrS!! (j'une statue de femme, dont le travail rond ct mou peU! être comparé il celui de la stutllcue n" 69. 78. Granit noir: Beau lorse d'une statue de d6esse ou d'une prttresse d'Isis. Le chttle qui couvre ses ép:lUles forme sur la poitrine le nœud isiaque. Pral'. FoulIh, Garl)ieh. 79,80. Appuyés au sol, gros blocs de calcaire, ayant des t'tlJpreill/<!s gigal1tesques Ife pirds. Ces empreintes étaient dédiées à quelque divinité (Sn ra pis, Isis) comme C):'VOto pOur pèlerinage ac' compli ou pour grnce reçue (voir les stèles SI·SZ). Au milieu de la salle, on (l plllCé une mos:l"iquc découvene dans le qU:lrtier de J'loharrem-Bcy. TAIlLEAUX loS. POUl' qui connaît les peintures murales de Pompéi, les p:èces qu'oll il rangées ici P:lraÎtront bien pauvres; nélll'lmoins, ces paul'l"es fragments ont une importance consi· dérahle, non seulement p:lrce qu'ils forment les vestiges d'une branche de l'urt qui doit avoir été très florissante il Alexandrie (v. nécropole d'Anfouchy), l11:1is aussi parce que les peintures mtlmles pompéiennes, dès leur origine el leur développement, ont dû être grandemem influencées pllr les roya1lmes dil'ers qui se formèrent lors de la division de l'empire d'Ale~andre le Grand, notamment, Sllns doute, pllr Alexnndrie elle-même. D'ailleurs, parmi ces fragments, quelques-uns sont lissez jolis (voir surtout les tllbleaux n"" 3 et S),

SALLE 12. PORTRAITS l'T PETITES sCUU"rURES.

Presque toutes les sculptures du Musée ont été réunies dans les $:llles 12 et IG, Pour des raisons d'ordre matériel on a dû placer la statue colossale d'Hercule au milieu de la rotonde dllllS la galerie qui traverse le jardin, et la tête colossnle de J\lllrc Antoine dans le jardin même. On a été malheureusement obligé de laisser dans la salle 4, pllr crainte de le briser, le groupe funéraire en calcaire nummulitique, dans lequel on a l'oulu reconnaître la reine Bérénice Cil Niobé. Le groupe de Dionysos et du Faune, récemment dècoul'ert a été placé dans la salle w.


'9' Comme introdu;::lion il cette partie du guide le visiteur pourr:l lire le parllgraphe sur l'Ad Aluandrill, p. 27. Toutes les sculptures du Musée appartiennent 11 l'époque hellénistique et romnine (du Ill"" siècle aVRnt ou I1Ime siècle après J.-Ch. il peu près). Il est souvent difficile de les dater avec une prtcision absolue ou même llvec une approximalion bien sûre, mnis souvent aussi ln date npproximative de leur origine semble tvidellle et peut être affirmée snns crnint!: excessive d'erreur. Notre description commence pnr la pnroi il droite de l'entrée.

16 {32+1). Marbre blanc 11 gros grain, haut. 0 m. 3 l, du visage o m. 20 (fig. (,2). Por/rait de jeu.lu 11011I1111', probablement un athlète. Ce buste faisait cer· tainement partie d'une statue. 11 est de face, légèrement incliné vers sa droite. Le cou est fort et solide; les muscles bien relel'é5 autour de ln pomme d'Adam. La structure architectonique du visage est robuste, mais bien proportionnée. le [mnt triangulaire ne descend pas tout droit, mais présente une remarqullble saillie il partil' du milieu jusqu'~nlx sour.:.ils et à l'attache du nez. Les yC:ux som profonds ave.:. de l'lg.6,. fortes ombres aux contours; le sourcil inférieur presque ho· rizontal, le supérieur en demi·cercle assez accenlUé. La prunelle n'est pas marquée. Le nez ét~llt droit, 1:1 bouche petite, légèrement entr'ouvene, les lèvres relevées bien ùessinées. Les cheveux aOOnÙllnfS, mais il peine esquissés, légèrement houclés, descendent du haut du front SUI' les tempes. Malgré le enlme du regard, celte belle tête exprime de l'énergie, on dirait même de 111 passion. Elle apPflrtient, je crois, IlU IV"''' siede av. J.·Ch. On seraÎt tenté de la rapprocher des sculptures de Scopu. Provo Alexandrie (7). 16 (191t8). (Sur le gl'lll1d charitenu à côté). Marbre blanc à gros grnins, haut. 0 m. 31, du visnge 0 m. :2). Malgré la médiocre conservation de cette tête, il est aisé d'y voir un Q


, 9' portrait d'Afn:alldre le Grand. -

Les portraits d'Ale:\andrc, d'après ln description que nous en a laissée Plutarque, peuvent se reconna'itrc tlU moins il tfois caractères essentiels, c'est-àdire: J. aux longs chel'cux retomb."1nl sur le Îront i 2. aux yeux dirigés légèrement <:ll haut (i1~w fJUiltll.); 3. à la rosition de hl t[ite et du COlt fy.i.lo,ç f(J('l::>1i.QtJ). - Le front est presque divisé en deux par la forte saillie que fait ln moitié inf6rieure. Les yeux som profonds, les sourcils accentués. La prunelle n'est pas marquée. Au sommet de lu tête est un trou cylin. drique, dans lequel devait être fixé un ornement complémentaire du diadème. C'cSl évidemment le reste d'une statue. Je crois y voir l'inflllence de l'école de Scopas. Prol'. Alc:>:llndrie (Rue Rosene). 17 (J~42). Granit rose, haut. 0 m. }4, du visage 0 m. 25. Schreiber y a reconnu unc (rie d'Alexandre li! Grand ap· pnrtenant il l'époque hellénistique et probablement influencée pnl" quelque statue du Conquérant sculptée pnr Lysippe. Mnis l'œuvre tient aussi de l'art égyptien; le granit J'abord est ln piene presque généralement employée dans la st:lluaire indigène; et ce n'est pas un procédé de l'art grec de truvailler les prunelles dans une autre matière pour les incruster ensuite dans le creux de l'œil. L'incrust:Hion a disparu et on ne voit que les creux (même proco;;dé dans la tère nO 33, en granit vert, d'Alexandre IV, fils posthume du Conquérant, et dnns le nO 60, en gHinit rose, ti?te de Ptolémc::e Phîlopator). Sur le sommet de la tête est ml gros trOu, qui doit avoir s"rvi il ther un ornement; Schreiber pense au serpent uraClIS, muis c'était plutôt la couronne d'Ammon. Provo Alexandrie. J)lBLlOGRAPHtE. _ SÇ"KK'K~K, SI"ditll Mur das Bild"jss Alexa,,_ dors des Grasse", p. 16 e< .";,,.

If/; (3244). Marllre blllllC Il petit grain, haut o. m. 2). The de jel/lle guerrier (fig. 63-64). Il est complètement de fnce Ct regarde droit devant lui. La tête est couverte d'un casque fermé pltl' un sous-gorge. Ci: casque·calone se replie en pointe sur le sommet du fl'ont, mais :ldhèn: parfaitement i, la tête en lnissant îl découvert les oreilles. Quelques cheveux fins et longs dtscendClll sur le front sortant par dessous le casque. I.c front triangulaire est caractérisé par une forte saillie près du point de conjonction ftvec le nez. Les yeux sont profonds; l'ure du sourcil bien mnrquc:; le Cl'eu:o::, qui sépare l'ccii du nez, assez profond. Ln bouche pelite, enrr'ouverte, n'est pas coup':e en ligne droite, mais il double saillie. Le visage est oblong. Ln structure nrchiteclOnique de ln. tête ct du \·isnge est obtenue au moyen de lignes droites. La prunelle est marquéi: par une


193 pe!it(: conCfivilé ronde. 11 me sel11ble que cette belle lête rél'èle, bien qu'à un degré beaucoup moindre quc la t<::tC nO 16, l'influcnce de récole de Soopos. 20 (3908). Marbre blanc li gros grain, haut, 0 m. 46, ùu visage o m. 25. lat dét:l.chée violemment d'une statue (fig. :'1..1., p, 100). Du côté droit le cou est emièremcnt conservé ainsi que le sommet de 1:1. poitrine. Un pcu plus grande que nature. App3rtcnait Ù une statue ùe dtessc. Les cheveux divisés sur Ic haut du front descendent en longue3 \l'esses ondulées couvrant ln moitié supiricure des oreilles derrière la nuque, mais sans

FIg. 61.

former chignon; il sont fermés par un ruban ou bandcletle (diadème) qui contourne la tète ct I"a se nouer sous la nuque formant tout autour de la chevelure une- sorte de sillon. Le front est triangulaire, large et droit. l.es yeux sont assez profond3. le ncz pltllôt lurge ct fort, suivant qu'on petit en juger d'après la partie conservée. La bouche est petite, sinueuse, aux lèvres plutôl charnues. Toute la figure révèle une femme dans le plein 6panouissemeot de sa florissante jeunesse. Le visage est formé par ùes plans bien fondus. L'expression est rêveuse et en même tcmps passionnée. Lll prunelle n'est p~s marquée pal' llO trou, mais il est Irès probable que la prunelle ct l'iris étaÎent reproduits au moyen de la peinture. En effet la statue devait être peinte et en partie dorée. Ce spécimcn 3ssel

.,


'94 remunjuuble de l'art hellénislk]uc J'Alex.andrie. fi été découvert aux environs Je la colonne dite Je Pompée. 21 (}466). Marbre blanc à gros grain, haut, 0 m. 34, du visage o m. :W. Têle de (emHle, surmontée d'une couronne. C'est évidemment une reine et je crois pouvoir y reconnaître Bérénice, femme de Ptolémée III Evergète (241.:t22 (IV. J.-e:h.). La riche chevelure, cn grosses tresses on· dulées, couvrant une moitié des oreilles, descend jusqu'au-dessous de ln nuque, où elle forme chi· gnon. Une partie de la chevelure qui couvre la partie supérieure de la fêle sort pM dessous la grosse tresse et descend sur les joues et derrière les oreilles en petites tresses bouclées, cylindriques. C'est une coiffure que nous re(rOUI'ons sur d'autres purtraits de reines Lagides (voir dans la grande viu. A les nO O ro Fig. 6$. el 1 r). La tête était surmontée d'un ornement en or, fixé dans un trou cylindrique. Pour arracher cet ornement, déjà dans l'antiquité, on n fait éclater la moitié droite du visage, du nez êI au-dessus. Provo Environs de la colonne dite de Pompée. 19 (3239). Marbre blanc il gros grain, haul. 0 m. 26, du visage o m. 20. La surface a été rongée pnr le sel de la mer, la tête ayant été ensevelie sous l'enu près du Port oriental. Malgré ce déplorable état de conservation, on reconnaît la finesse du travail de celle 121e aux Irnits assez indil·iduels. C'est évidemment un portrait; quelques archéologues y recon· naissent un portrail de Cléopâtre; en effet le profil de la tête rappelle le profil que la fameuse reine a sur les monnaies, avec la coiffure à tresses divisées au milieu du front et descendant en grosses ondulations sur les tempes et sur les oreilles pour se réunir en gros chignon derrière ln nuque i mais l'nbsence du diadème, à mon avis, l'end celte identification douteuse. La figure est VUl! de face et regarde droit devant elle, les yeux SOnt pluldt proronds, la prunelle n'est pas marquée. Provo Alexrmdrie. 20 (3243). J\larbre blanc il petit grain, haut. 0 ffi. 32, du visage o m. 'lO (fig. 65)' Cette lête (lUX traits neilement caractérisés


est évidemment un ponrait; elle représente Ju/es Cé!ar. Le visage est remarquablement plus large lbns la partie supé. rieure. Le front est large et haut, point du toU( ombragé par la chevelure courte et plate La figure est maigre, fine, pleine d'expression intelligente; les tempes accentuées, bombées. Les oreilles SOnt considérablement détachées de la tête. Les yeux n'ont pas la prunelle marquée. l)ans la petite vitrine C, il remarquer plusieurs /êtes féminines a)'an: appartenu à des statuelles de modestes dimensÎons, mais d'exécution assez soignée. 2. Vé"us qui fllit une torsade de ses cheveux. S, 6, 7, 8; Têles et busles de VbHlS. Le n" 8 est le meilleur de tous. Ln Iêle jémillillt n" 4 a les yeux peints en rouge et en noir et porte d'autres traces de poly· chromie. 9. ,\l''l'bre al"hllstro'lde: Eros grassouillet, :lUX mém' bres potelés, lié 11 un tron.: d'arbre, Prov, Alexandrie. Grande Vitrine A. l'1. Tifes jimi'lj"n de petites dimensions, de strie idéaliste. 3. Tite virile. 4.6. nits fêl/li"iIlIS. Travail alexandrin de l'époque préromaine. ; (3161). Marbre blanc à gros grain, h,ut. 0 TU. n, du visage o m. ,6 (fig. (6). Jf'Ulllfemme de souche aristocl'lltique, Le crîine est petit, le visage oblong lêgêremem incliné vers 5:1 gauche. les traits sont fins Ct délicats. Les cheveux sont divisés en plusieurs tresses pres· que simplement ébnuchées qui, portant du front, se dirigent derrière la nuque, où elles sont fermées pal' un ruban ou ban· delelte qui entoure le crâne. Le front est petit ct triangulaire. Les yeux, assez profonds, n'ont pas la prunelle marquée. Les sourcils sont presque horizon· taux. Le nez est mince el droÎt, la bouche petite, entr'ou\'erte, 1..1. jeune dame resarde au loin de\'8nt elle; l'elpression . . est douce, mais pensil'e et rê\'euse. Do.n de ~,1. Anto~18dlS, ï {3164~ Marbre blanc. Tile/tllli"illt il COiffure Hes compliquée. Elle porte une perruque formée de nombreu,>es tresses ran·


gées en rllyons superposés qui lui cachen! les oreilles et une partie des joues. A droite et il gauche du visage, au-dessus de la perruque. sont suspendues de chaque côté une tête de lion et une tète de bœuf. La perruque es! surmontée d'une couronne cylindrique aymll la surface extérieure décOl'ée de grosses pointes en haut-l'elief; une épaisse couronne de fleurs entoure la précédente; un croissant plane lIu·dessus du front. Ne serail-ce pas l"image d'une reine Lagide en déesse! 8 (31..6S), Calcaire, Têlefémilline pourvu~ d'une riche chel"elure, bouclée, surmontée d'une couronne ornée du disque sobire entre deux cornes. Les yeux étaient rnpportés. Probablenpl1t c'est le portrait J'une reine en déesse. 15 (31.ïoj. Marbre blanc il gros grain, haut. 0 m, I_U, du vis3ge o rn. 10. Celte tdfe est simplement ébnuchée dans b JXll"tie postérieure (probablement elle était complétée avec une matière différente); mais le visage est en parfait état de conservation. On reconnaît autour de l:l chel'elure les traces de la bandelettediadème La t2te est légèrem~nt inclinée vers sa gauche, le front large n'es! pas lo.ll à f(lll droit, car il pré' sente une sllil1ie près du point de conjonction avec le nez qui est droit el régulier, Les yeux, peu profonds, n'ont pas la prunelle marquée. La bouche petit", la lèvre supérieure lé· gèrement soulevée; le cou, fort, hlÎsse voir ln pomme d'Adam. A première vue, l'expl'cssion douce CI les traits fins nous laîsserniem croire à un portrait de femme (le cou assel fort est même caractéristique po~r les femmes de la famille des Lagides); mais il s'ngit en réalité d'un homme, et Je n'hé,ite pas à y reconnaître le poru'ait d'un Ptolémée et plus pré~isément de Plo!fmee III dans 1;l fleur de rûge. 1J- (19122), Ce buste est il mon ads un portrait du même roi, mais un peu plus âgé (fig. t)ï). 10-11.. Trois porlrai/5 de reines Lagidl'5, I l (3274). Marbre blanc, haut. 0 lll, 115, du vis3ge 0 m. or,?, Tiffe féminine légèrcmem tournée l'crs sa droite, surmontee de la couronne, Le visage et le cou sont cornnle encadrés dans


'97 III flllrlie supérieure d'un riche \'oile qui, tiré sur le sommet de la têll!, descend en larges plis derrière le dos ct ndroite el 11 gauche du visage sur les épaules. C'est évidemment une reine Lagide (il suffit de co~fronter les monnaies des Ptolémées fIOUl' s'en convaincre), probablement Arsino': Phiradtlpht. 12 (J2Î~)' Mllrbre blanc, haut. 0 m. 185, du vis:lge 0 m. 12. TNe ji.'millillt légèrement tournée vers su droite (fig. 68) Les cheveu" sont divisés au milieu du front et descendent ondulés de manière il couvrir les tempes, tandis que sur les oreilles et dans la partie flOst6rieure ils sont rangés en nombreuses tresses bouclées cylindriques, Ces tresses descendent en rayons superposés, jusque sur les épaules. Le visage est d'Un oVllle pufait, au" formes pleines, mais aristocratiques, Ln couronne qui surmonte la chevelure indique le portrait d'une reine. J'y vois un portrllil Je Bér,inice Il, femme de PlOlémée III. Duns les rayons supérieurs de la section gauche, dans la même vi· lrine A. 23<28. Autres pc/ils busles /émiuifls d'époque hellé· nistique (v. le n" 25, d'une exé· c\lIion assez soignée) aux formes bien fondues, il l'expression indéfinie, én;gmatique. Dans les rayons inférieurs, 20 (3282), Marbre blanc il gros grain, h(\ut. o m. 1). Busle dit diefl Pan, La nature (\oimalesque de cetle divinité est rendue avec un réalisme pal'fuit. ~ f (3284). Tête de Faune, couronnée Fig. 68. de fleurs, d'un réalisme Hccentué. 22. T,;/, de viel/X Faltlfe, d'une remarquable exécution. 23 (3336), (Sur le socle): Calcaire nummulitique, haut. 0 m. 33, du visage 0 m. 22. Porlrail réaliste <l'homme ii8t!, s(\ns barbe ni moustaches, coiffé d'une calotte de feutre adhérente 11 la ttte. Les traits assez grossiers sont très individuels. C'est évidemment le portrait d'un guerrier (macédonien !). Prov. Alexandrie (Gabhari). llIIlLIOGIlAPHll>. _ Sc"Jl~'Jl~Jl, N,crop. vo" Kdm.esâ•. Sch ..k., p. '5S. ""'''AC'' A. J., Les G~l~/ts d~"s l'~rl ~leXaildri", P'J:· 73, fig. 35·

32'" (3337). Pl,itrc, haU!. 0 m. 48, du visage 0 m. 22. Bilste viril, nu, s(\ns Imrhc ni moustaches. La belle tête a une ex-


pressIon pensive; elle est tOurnée quelque peu il gauche. Les che· veux SOnt abondants et crépus, le front rondelet. Les yeux, assez grands, ont la prunelle marquée par une légère protubérance. Le nez régulier, la bouche droite bien formée, aux lèvres fines. La moitié supérieure du visage est plutÔI large en comparaison de ln moitit! inférieure. Les traits, bien indivi· duels, SOnt ceux d'un jeune homme distingué el dans la fleur de l'âge (fig. 69)' Ce buste a été trouvé (lU· dessus d'ull sarcophage III'ec l'autre égnlemem en plâtrequilui fait face. p (J339), hauteur 0 m. 55. lei nous avons un jelme h01l/1I1<! aux tr.lits plus l'ulgaires que ceux du précédent. 'Le visage est plus large et plus plat, le cou rlus fort. Les yeux ont la prunelle relevée pM un cercle ct l'iris mal'qué par un trait en forme d'astérisque. Tandis que le précédent es! nu, celui·ci est habillé du chiton et du manteau (fig. 70). D'après les conditions ..le I:J. décOUverte on pourrai! attribuer les deux bustes à J'épo· que des Antonins, Provo Alexandrie (Nécrop. occidelltale). ~q. (3338). (Socle): Marbre blanc, haut. 0 m. 34, du l'isagtl 0 m. 20. Pour travailler cette fêfe rraliste aux traits individuels assez I:wossiers, on a employé une partie de Ja corniche d'un édifice. En effet dans la partie postérieure on voit encore des aSlrap:ales et des oves, Les chel'eux devaient être exécutés à pan et ajoutés comme une perruque. La façon dont cst coupée la base du cou démontre évidemment que la tête devait être encasnée dans une statue. '.l8 (3344). (Sur l'étagère à côté de la vitI'. D). Marbre bleuûtre, haut. m. 30. Têfe virile avec riche barbe bouclée et longues mous· taches. Front large, ridé, faisant Ulle saillie remarquable vers J'os du nez. Les yeux, tl'ès profonds, FIg, 70.

°


'99 ont une expression de force dominatrice. Cette tête a certainement appartenu 11 une statue d'Hercule. Elle est d'un assez bon !ravail, mais la conservation en est mnUl'aise. Pro\'. Alexandriet Petite vitI'. D. 1. !\13rbre blanc, haut. 0 m. 09. Tête virile avec longue barbe et longues moustaches, cheveux longs comme ceux d'une femme. Dionysos ou Esculape. Provo Alexandrie. 4-8. Torses d'Hermaphroditl; le n~ 7 est d'un bon travail. Vitrine 1). J. Marbre blanc, 0 m. 25. Dans ce portrait de femme âgée, d'une grande maigreur, aux tr'lîls individuels, on li voulu reconnaître un ponrait de Cléopâtre à ln fin de sa vie. Cene identification est au moins très douteuse; mais ['cxpression vololHnire de celle tète eSl vnlirnenl remarquable. Lc~ che· veux en tresses paraI. lelcs sont simplement éb,.,uchés; le front petit est travcué comme par un sillon; les sourcils sont extn?mement proé· minents, les yeux creu· sés, oblongs, n'ont p..1S la prunelle marquée. Le nez a une courbe llquiline; la bouche est lllrj~C; les lèl-res minces, les joues comme desséchées laissent voir les os des Fig. 7" machoires. Sur la base: nO 33 (3357)1 hau!, 0 m. ~5' Granit verdâtre. Têle colossale d'un jeune roi avec diadème ct uraeus 1 mais sans la double couronne de la Basse et de la Haute Egypte. Quelqu'un y Il reconnu Ptolélllée V; d'autres V voient Alexandre IV, fils posthume d'Alexandre le Grand. Er; tout cas on a ici un beau ~:,écimen de ce style gréco-égyptien exécuté selon le modèle Cl le canon de l'tlrt indigène. Les yeux étaient rapportés Go. Granit rose. Tête colossale de Plo/émée IV PMlopalor coiffée de la double couronne. Elle a été trouvée il Aboukir l puis transportée il Bulkeley (Ramleh) dans un tcrrnin devenu plus


larù propriété ùu Dr Rulfer, qui a bien voulu la céder au Musée. Les yeux étaient rnppol"lés. Sans barbe ni mousta' ches, mais avec des favoris bouclés à la façon de ceul' qu'on voit sur les monnaies de Ptolémée IV. VitI'. C. PliUre, haut. 0 (11. 30. Portrait d'llIl Libytll (fig. 71). C'est le portrait d'un homme jeune d'une l'ace non européenne. Les cheveux courts retombent sur le front en mèches plates; les yeux sont gros, à fleur de tête. Les pommettes proéminentes, le nez fort et large; la bouche est marquée par une ligne mince presque droite. Le menton est large ct fort; de minces l::t courtes moustaches couvrent la lèvre supérieure; une barbe fine, courte, crépue, encadre le visage. La provenance paroit être [a CyrénaYque. Dans la même \'itrine, des lêtes de Zeus Sarapis en marbre, ainsi qu'une petite slatlle en calcaÙ"e de Sarapis assis sur un lr6ne, la tête surmontée du modius orné d'épis en relief: cette st:llue, dont ['exécution est très médiocre, est toutefois importante, car c'est évidemment une copie de la célèbre statue qui était placée au Sérapeum. Provo Alex.andrie. Dans la petite vitrine E, il remarquer [e n" 19, portrait mi· nuscule, en p;lte de verre, de l'empereur Augusle. Sur les étagères: nO 50 (3233). Granit vert, haut. 0 m. 28. Buste d'une statue accrochée au pilier. Homme bnrbu, au visage plfll, au front ridé, au.~ muscles gonflés et relevés autour de l'os du nez, aux grands yeux profonds, au regard méchant. Sl (3367). )\'larbre blanc, haut. 0 m. du visage 0 m. 25. On a reconnu dans ceue f;/t·trouvée il Alexandrie un portrait dt l'empere"r Hadriell. La tête faisait partie, sans doute, d'une statue. 55 (3371). Marbre blanc, haut. 0 m. 42. Por/rai{ de Septime Sévère. La structure du crrlne est longue et étroite; les cheveux abondants, long:> et crépus; une belle et longue barbe bouclée enclIdre le visage. Le front est large, les yeux profonds ont la prunelle l'elevée pal' un cercle et l'iris marqué par un petit trou en forme de croiss'Illl. Le neT. droit est plutôt large il la bllse. La tête est tOurnée légèrement Il gauche. L·ex.pression est sérieuse. Provo Alexandrie (fig. T~)' 52 (3374). Marbre blanc, haut. 0 m. 35, dont 7 cm. pour le cou. l'Nt de jeulle hOlllme (1 la chevelure abondante ct bouclée. I.e visagc est remarquablement large (1 la hauteur des pommettes, les joues sont plut6t fuyantes. Les yeul' ont l'iris mar-

3"


~o

1

qué par un trou circulaire. On a reconnu dans celte tête un porfrait de Marc Aurèle pendant sn jeunesse_ Grande vitrine B à droite. 3)-4°. Blis/es el f8les de Sarapis. Le nO 42, po~rvu du cnlathus; 38, une grande bague en mal" bre pOrtant u la place du chnton un buste de Sarapis en rclief. L;c nO 4), Cil pierre noire, imite la couleur de la SHI tue du Scrllpeum et répond au caractère sombre du dieu considéré commc roi de l'enfer. Section du milieu dans \..'1 même vitrine; 20-24_ Cinq têtes de petites dimensions reproduisant Alexandre le Grand aux traits plus ou moins idéalisés. 20, en cal· caire blanc, eSt d'un tral'ail sommaire. u paraît une copie en proportions réduites d'un original de Ly· sippe, le sculpteur préféré du Conquérant macédonien; il a une expression douce, rêveuse, presque molle, ainsi que le nO 23 trouvé à KônHI-Chogafn. Le nO 24, pal' contre, qui répond bien à la description du portrait Fig. ;" d' Alexllndredonnée parPll'lal'que (v. ci-dessus, p. 192), exprime la force presque douloureuse de la pensée, l'énergie de la volonté. Le from est presque divisé en deux par un sillon qui le tr(l\"crse horizonHllemem. Provo Alexandrie (fig. 6, pag. 17). Bl1\UQ(;RAPHIE _ SC"""'""", o. c_

~4

(HOS). Marbre blanc, haut. a Ill. 2S. Moitié droite d'une !Pit expressive d'homme l1gé, bm·bu. Le front est ridé, les yeux profonds, le sourcil en arc acccmué. Cette tête faisait partia d'une st:Uue d'HerCII!t!. 2i l3409). Marbre blanc, hHUI. 0 m. J 5. Souriante lac d'tnfant, tournée à gauche, nux l:)ues grassouillettes, au front haut et rondelet, aux ycux profonds, à ln bouche petite, entr'ouverte de f.lçon à lai~scr l'oir les dents, nl! menton pctît et rond. Provo Alexandrie.


Section de gauche dans la même vilrine. Dans le rayon supérieur, remarqucr la tête d'enfant nO 4. intéress:lIlte pour rornement qui lui pend des cheveux sur le fronl, formé d'une plaquette en or à laquelle étaient su~pelldus trois petits disqucs p:lreillement en or: Url gros trou cylindrique rempli de plomb était sur Ic sommct de lu tête et devail servir 11 fixer un ornement en métal. Provo Alexandrie (terrain de l'hôpilal indigène) Rayon du milieu. 9 (31-18). Marbre blanc, haut. 0 m. 2 l ,. 1\loilié antérieure d'une têle d'hoHlme âgé, sans barbe ni moustaches, le large front ridé, les sourcils en arc, qui converg~nt comme darls un effort de pensée ou de préoccupalion. Provo Alexandrie. 16 (3472). Marbre blanc, haut. 0 m. 265. Moitié postérieure d'un forse de l'émiS. li est conservé seulement de la b.1se du cou aux cuisses. Sur le~ épaules, quelques restes de~ cheveux. Ce torse, d'un travail exquis, présentt: la dé~sse nue dans le plein épanouissement de sa florissante beauté. Dans le ra}'on inférieur, de nombreuse~ slafurs acéphales de Vénus, représemée SOil nue, SOil sortant du bain, en trnin de s'envelopper dans l'himation. L'exécution est en général médiocre. La meilleure de toule~ est celle qui porte k nO 6, (3H6). Mnrbre blanc, haut. 0 m. 50, proveilant d'Aschmouneïn Une im~ge de Vénus devait dé~orer la ch:lmbre nuptiale de presque touS le~ jeunes m~riés. Ceci explique la quantilé de statuettes de cene divinité (en marbl'e, en bronze, en terrecuile) qu'on lrouve même dans Jes maisons ùes villes provinciales. mULIOGllAf'HIE. - R.".,,,,~c,, S, Ripe,lalre, Il, J34,~ = hv. 3H6; 335,7 = Inv. JH9; JJ!>,~ = Iny. 3'46; 3"9,! = lm'. 3H9; 31',] = lny_ 3431,

Socle: 35 (31.40). Marbre blanc, haut. 0 Ol. 30. Moilié antérieure d'une tê/e de Sarapis, un peu faible d'exécution et d'expression Les cheveux, Ja barbe et les moustaches sont creusés peu profondément et restem sans mouvement ni vie. Les traits sont réguliers, mais un peu p1ats. BlIILIOGRAl'lHU. _ A'ULU"O, R. A., lV,nt Sf'·'t, l, 2, p.•89.

36 (H/Î3)' Marbre blanc, haut. 0 Ol. 30 (fig. 73). La fête de Zefls qui est placée 11 côté, est très vivante et pleine ù'ex· pression, malgré J'absence des cheveux et de la barbe, qui del'aient êlre exé.:utés séparément en plâtre. Le front large ct haut esl marqué d'un profond sillon horizontal et des bosses considérables lui donnant une expression de pensée profonde


:/'°3

Ct d\incrSic. Les yeux sont profonds i le nez droit et lort, la bouche sensuelle. 0'1 a rapproché cene tête d'une autre de Zeus du Musée de Naples. Le type rappelle aussi le Zeus d'Otricoli. U1L10GIlAPH1E. _

S"'V.o:""H' d.n. BIIUC","'A""', De"kmll/rr, n. 60;.

3i (3464). Marbre blanc, haut. 0 m. 30. Cene fGle diadémée de Zeus (ou de Sarapis) est d'une exécution moins habile, mllis elle Il quand même une expl'ession de force et de majesté.

Vitrine F, Pllmli ces petits bronzes remarquer quelques amours ailés debout, soulevant dans la main droite un oiseau (34833486); ou assis, tenant dans 111 droite une coupe (3 ;03). Le n" 34!)4 (fig. 20, pag. 96) est un exemplaire bien travAillé et complet du monstre Cerbère il trois têtes de chien (les têtes 11lténl1es, plus petites que celle du centre et allongées, l'cs· semblent à des têtes de serpent) :'Irant des serpents nutour des jnmbes et de la poitrine. Le n" 3;02 (fig. 22, pag. 98) reproduit un aUlre type du méme monstre, c'c;t-it·dil·e, Url chiell ou un lion sur la lête duquel se dresse un serpent, donl la tête est surmontée du modius ou calaflJl/s de Sal'llpis. 3S {H6S} Marbre blanc à gros F11r' 7.1grain, haut. 0 m. 32, du visage o m. 18. Busfed'i7/col1nu. Il faisait partie d'une statue. C'est le portrait d'un homme jeune, barbu; il regarde vers sa droite, la tête légèrement inclinée sur l'épaule du même côté. Les traits sont individuels et grossiers. La structure de la tête est large, les plans du visage se réunissent en lignes irl'égulières. Les pommettes sont larges ct proéminentes. La lèvre infé· rieure et le menton tirés un peu en arrière. La chevelure est abondante, bouclée, peu soignée. La barbe qui encadre les machoires et le menton est courte, fine et n'll p..n été taillée en relief. Le front rectangulaire tombe droit sur le nez large et fort. Les yeux n'ont pas la prunelle marquée. Provo Alex· andrie (Kôm-el·Chogafa). nIBLlOGRAPHIE. _

XLlx·r"

SCUR"'UI<R,

Kt;",.e5ch.SchuMfa, p. '6].

1'1.


'°4 39 (3)69). Marbre blanc, haut. 0 m. 33. THe colossale de dÙsst. La chevelure était travaillée séparément. En effet celle qu'on voit sur le sommet du front cl sur les tcmpes est simplement ébnuchée, et d'autre part la cavité larRc et profol~de existant dans la p.1nic supérieure ct postérieure de la tête dCl'ait évi· demment servir à fixer le crâne llctuellemem manquant, la cheI-e!ure ainsi que des ornements en métal. SnI" le sillon qui contourne la tempe droite devait s'ndapler un diadème en métal. Les lobes des oreilles présentent des trous, auxquels étaient sus· ~nd\les des boucles. f."ront large, lfillOgulnire, rondelet j les yeux très grands, à forme d'amande, n'ont pas la prunelle marquée. La bouche est relativement petile, ('nlf'ouverte, les lèvres quelque peu charnues. Le visage est d'un bel ovale. L'cxprcssion est douce et sourillme. Bon Iral'ail. Le nez cst restauré. Prov. Alexandrie (?). 40 (3469). M:lfbre blanc à gros grain, haut. 0 m. 3', du vi· sage 0 m. '9. Tête détachée de la sutue d'un pIètre (de Sarapis 7). Portrait d'homme fig.:!, maigre, sans bllrbc ni mous· taches. Chevelure longue, ondulée, descendant jusqu'à COUITir les oreilIes. Le front haut, tl"llversé par des rides. Les yeux ont la prunelle marquée par un cercle ct l"iris pllr un signe assez profond en forme de croissant. L'expression de la figure est sérieuse et pensive. Elle rappelle l'expression des prêtres-ascètes que nous :lVons vus dans la salle Il (no, 42 et uo). La tête est surmomée d'une couronne que nous dCI'ons supposer en méwl, formée par deux bandes soudées l'une il J'aUire se terminant à la partie supérieure par de petils arcs oUl'ens en haut. Ce diadème est orné sur le devant, au sommet du front, d'une sorte de médaillon en relief contenant une étoile dans un cercle. C'est un emblème que portaient les prêtres des divinités orientales. Pral'. Alexandrie (Kôm-el-<:hogafa). BIBLIOGRAPHIE. _

SC"~"'BEM, O.

C., p•• 6._,66. PI. XLV-X1.VI.

Sur les étagèrcs, qtw/re 181es feminines aux. traits individuels. 41 (3470). Calcaire jaune, haut. 0 m. H. Jmnt femme il la figure petite, aux. traits peu réguliers, mais sympathiques. La chevelure, en boucles petites et nombreuses, encadre les lempes et couvre les oreilles. Un mameau ou voile lui couvre la partie postérieure et supérieure de la tête, descendant derrière le dos et sur les épaules; le front est petit et rond; les yeux ussez gwnds Ont la prunelle relevée par un cercle; le nez a la pointe légèrement soulevée; le menton est rond, petit, proéminent. Bon exemplaire du ~tyle r6aliste.


"S 42 (3471). Jf:IIIU jemme 1r<:5 bien, même trop hien cn chairs, nu visage rond Cl grns. Les yeux sont grands, ü fleuf de tête; la prunelle n'cst pas marquée. La coilfure "st nssez compliquée i une tresse es! sur le haut do:: la tête perpendi· culairement au front; d'autres sont fris(ies il ondulations parallèles au from; d'nulres, laissant tout à fail à découvert les oreilles, descendent jusqu'au-dessous de celles-ci et derrière la nuque. 43 (3~72). Hau!. 0 111. 25- Celle tête a des traits presque virils; les chel'eux ondulés, divisés au milieu du front, de,;c~ndent en grossc3 tresses Sllf les tempes ct, couvrant une moitié des oreilles, vont se nOl.ler au-dessous de la nuque. 4-1. (3471)· Marbre b13nc, haut. 0 m. 35, dont 13 cm. pour le COll. Elle devait fnire partie d'une statue plus grande 'lue nature, reprÙcntflnt une femme au visage robuste, rondelet. Elle est tournée Iégêremel1t vers sa l'lauche; les yeux assez grands n'ont pas la prunelle marquée; l'expr<:'ssion est douce, mais sérieuse. Au·dessuô des chapite:lux placc's COntre la pelite paroi ver, la salle 1 1, est une liNe colossale, virile, ha ur. a 111. 60, en marbre blanc, (le crâne et la parlie jX)stérieure manquenl) de st~'le égyplisant et qui a probablement servi comme modèle dans un atelier de Sculplure. Don de Tigrane P,\~ha. Dans le passage entre la salle Il et la salle 12: 1 (32 :6). Marbre blanc Il gros grnin, haut. 0 m. 23, du visage o m. 17. C'est un por/rail d'adolescl'lI/, d"tlll réalisme pl~in de l'érité ct en nlême temp3 de grâce, Il est tourné vers sa gauche avec une expression sérieuse. Son crâne est celui d\1O dolicocéphale allongé dans la partie postérieure en poire, ayant le sommet du front pro!fminenc, Les yeux n'ont pas la prunelle marquée, Les cheveux sont simplement ébauchés. Schreil>cr reconnaissait dans ce portrait un enfant égyptien, mais il pourrait bien être également de souche grecque ou romaine. Pral'. Alcxalldl'ie (Kôm-e1·Chogafa), IlIBl..lOGRAPIHE, _ SCllU'"U. O. 10

C"

p, 069, PI. Url_UV.

(3517), Marhre blanc à gros grain, haut. 0 m. 21 (du crâne), o m. 14 (du visage), Portrait d'llll ellfalll entre trois ct cinq am, poun'u d'une riche che"elure réunie dans un nœud au sommet du front el descendant sur les tempes et derrière la nuque en long:uel boucles, C'est un enfant bien nourri, aux


tnlils (lSSé~ irré$ulicrs, muis sympathiques. Provo Alexandrie (Kôm-cl-Chogafa).

nIllLtOGR.,\P\lIE. -

SC"K&IB&K,

o. C., p.

210.

PI. LV·LVI.

3 (3516). Marbre blanc à gros grain, haut. 0 m. }8, du visage o m. '35 (fig. 7~). Portrai! de jemte dame, en parfait état de conservation et d'une remarquable beauté. Elle regarde au loin vers sa droite. Les yeux presque voilés n'ont ni la prunelle ni l'iris marqués; le nCI: aquilin est nettement

distinct du front.

L'expression du visage est sérieuse el

triste. Les traits du viSllgC, très personnels. n'ont pas une parfaite régularité, mais sont néanmoins aristocratiques j les formes sont fines sans maigreur. La coiffure à grosses tresses parallèles au front el à petites boucles, avait été mise à la mode par lu!ill, fille de Titus. Provo Alexandrie (Kôm' el-Chogafa). lllBLlOGR,\PHlR. _ Sc,tI.." .. ~~, n, (,. p•• 66. 1'1. XLVII·XLVIII .

.1 (322S). Marbre blanc à gros grain, haut. 0 m. 37, du visage o ffi. 22. Buste qui devait faire partie d'une statue. C'est le portrail d'mit ((nllIIe encore jeune, aux traits peu affinés. La coiffure est identique il celle qu'on rencontre sur les monnaies de JulÜ! Soemios, ln trop célèbre mère d'Elasaba le. Les cheveux, divisés au milieu de la têle el qui descendent par ondulations symétriques sur les tempes laissant tout à fait 11 découvert les oreilles, vont se ramasser derrière la nuque en chignon épais ct plat. Ils formenl en somme une sone de casque·calotte. D'après celte coiffure on a voulu reconnaître en celte tête un portrtlit de Julia Soemias, Vers le milieu de la S:ll\e: ~7

(3519). Marbre blanc, haut. o m. '13. Cerre sla/utlle de


'°7 VéIlUS, :'\céph:1lc, 1"5 bras ct les jamlx:s coupés ~ mi-hntltcur, si cile nc revè\e p:lS une habileté technique extraordinaire, produit cependant une agréable impression. La déesse est représentée nue après le b:lin, faisant le mouvement de chausser son pied droit d'une s:mdale.

Au centre de ln salle: 30 (pso). i\larbre blanc, hnut. 2 m. 15 (fig. [6, pag. 8z). Stalue colossale de l'cmpcrtllr Marc Aurèle. L'empereur est représenté debout, de face, légèrement tourné à droite. Le poids du corps repose sur la jambe droite j la jambe gauche est inclinée, poussée en arrière. L'empereur est tête nue,habillé en commandant militaire avec la cuirasse impériale, orné de l'écharpe du commandement. La cuirnsse est du type à épaulières et 13mbrequins; elle est décorée de plusieurs motifs en relief. Sur le hal.ll du IOI'se, Je gorgoneion; au-dessous du gorgoneion, deux griffons ailés. SUI' la partie qui recouvre le ventre devait êll'e un aigle, mais qui !l été martelé à l'époque chrétienne pour être remplacé par une croix en creux. Le bord inférieur de la cuirasse, taillé en frange, aux coins arrondis, a chaque plaquette décorée, soit d'une tête d'animal, soit d'une fleur stylisée, en relief, On remarque: dans celle du centre, un gorgoneion; à droite, une tête de moulOn, et ensuite une fleur toute ouverte à quatl'e pétales; à gauche, une tête d'animal (peu visible), une fleur comme la précédente, une tête d'aigle. De la main gauche soulevée à hauteur du flanc, l'empereur serre la poignée de l'épée; le bras droit est appuyé sur une corne d'abondance qui s'élève du sol à côté de la jambe droite. Le manteau, noué sur l'épaule gauche, est ramassé sur le bras du même côté et descend le long du flanc gauche jusqu'au-dessus du genou. La chevelure est riche et bouclée; une barbe épaisse et fine encadre le visage. Les yeux ont la prunelle marquée par un petit trou. L'empereur philosophe regarde au loin avec une expression douce et pensive. Provo Alexandrie (des fondations du théâtre Zizinia). Don du comte de· Zizinia. lHIlLlOGRAI'Hrs:. _

R""",",c>I S.,

Rip~~/oir.,

Dans le passage entre les salles IZ et

In, ,61,$,

1",:

6-+ (3361). Marbre blanc à gros grain, haU(. 0 m. 19, du visage o m. 13. Tê/e d'ull garçoll entre huit et dix ans. Les cheveux sont fermés par un ruban qui entoure le crâne, et sont rangés


en bouclcs allongéi!, tout aUlour du fronl. PrOl'. Alcxundrie (KonHI·Chogaf:I). IUBJ.IoÇltAPIlIE. ~ SC"R~"'o:k, n. C., p. >68. Pl. LI_l.l!. Sur l'étagère à gauche: 6S (3362), J\-Iarbre blanc, haut. 0 m. 26. TJh virile, aux traits individuels, assez exprcssive. Cheveux pl3.(s et lisses. Les yeux ont la prunelle reli!vée par un lrou (Retouches modernes t). Sur le socle à gauche: 66 (33S9)' Marbre blanc, haul. 0 m. 28. Celle fête aux chel'eux :tb"ndallts ct bouclés, aux traits irréguliers, aux gros yeux, aux tenlpes fuyantes, au nez fort, aux lèvres charnues, rc· présente un jeune homme qui n'est pas de race européenne. Sur l'élagère il droite: 67 (3360). Marbre blanc, haut. 0 m. 12. J/!lIn/! jemme d'un type étranger il l'Egypte; le front bas, les yeux il fleur de têle, le visage petit, sans expression, coillée de tresses plates, pa' l'allèles au front ct ramassées en un gros chignon circulaire sur le sommet de la nuque,

SALLE 13. Vitrine A. Echantillons des différenles qualités de 1l13rbres, granit, nlbiltre, porphyre, etc., recueillis pendant les fouilles sur le territoire d'Alexandrie. Vitro F. 1 (lg079)' Pefil torse d'athlète d'une exécution soignée. L'analomie est bien observée; I(:s muscles sont habilement représentés en relief. 2 (lg081). Marbre blanc il gros grain, haul. 0 m. 17 (fig. 7S)' felm/! Faull/! ou Silène souriant, lourné (l droile, regardant au loin en haut. Les che l'eux 6pais et en mèches salis ordre S'.)n! entourés d'une 10urJe couronne. La nature animale est caraClérisée par les oreilles pointues ainsi que par les traits gros el vulgaires. Les yeux grands et toul ouverts 0111 les pru· nelles marquées par un {l'OU circulaire. La bouche eou'ouverte laisse \'oil' les denls. Ceue tête est travaillée uvee une remar· quahle habile!Cf technique.


'09 3 (19080). Marbre alabastroYde. Torse d'éphèbe 011 de dillÎllilé (H~rmaphrodite fI. Le mouvement rappelle celui de rH~rmès praxit<llien somenanr dans l'avant-brns gauche Dionysos enfanr. S (19536). Bronze, haut. 0 m. 145. Tête de négresse d'un réalisme p:Jl"fait dans tous les détails et d'une exécution très soign<le. En haut de .:ette vitrine F. Dalle en calcaire portanr un l'eliefù'un travail grossier. Le relief représeme Némésis habillée d'une courte tunique, ailée, volant ou courant il droite. Le pied droit soulevé cn arrière est appuy" sur une roue qu'elle f.1it évidemment rouler. Sur une seconùe roue qui ~st derrière la précédente, ~St plade lu patte d'oit~ antÙieure d'un griffon ailé, autre figure symbolique (zoomor1";". 15. phe) pour représenter N"ll1ésis, déesse de la jftlousic ct de la l'engeance, dont le culte fut si répandu à l'époque hellénistique ct romaine. BIllLtQGlIANUE. _ PF.IIP1U''', P .• li. C. If., XXI (1898), p. 599'6<>'; ibirtcnl, XXXVI ('9'"), p. ,.8"/4.

Au-dessus du gros chapitcau en granit entre les salles 13"J 5 : 4. Marbre blanc à gros cristaux, hau!. 0 m. 57. Torse de POI/. Malgré l'absence de la tête ct des pieds (de bouc), il est aisé d'y reconnaître la divinité qui personnifiait la vic agreste et brutalement sensuelle. On sait qu on peut ramener ln représentation de Pan à deux types principnux. Duns l'un surabondent les traÎts de la nature nnimale; dans l'autre l'animalité est réduite al! miuÎmum. Notre torse cst du premier type. Le thorax et les bras sont recouverts de longs poils; évidemment ce sont les jambes Ir un bouc. Une peau de bouc lui descend de l'épaule sur le bras gauche qu'elle enveloppe, laissant ainsi li· bre Ct nu le reste du corps. De la main gauche il devait s'appuyer sur un bâton recourbé. le bras droit était replié SUI" la poitrine. De la main droite il soutel1(lit probablement une sy" rinx. Ce torse est d'un tral'ail soigné; la structure anatomique, les masses des muscles et leurs mouvements sont reproduits al'ec beaucoup de précision et de finesse. Je crois que celle statue date de l'âge hellénistique.


"0

Vitro H. l. Bronze, haut. 0 m. 28. !sis. Debout ùans l'attituùe du repos, la jambe <lv:mcée, la rn:tin gauche soulcl'ée tenant un objet (vuse ou fruits). Elle est habillée d'une tunique et d'un manteau, dont les deux extrémités forment le nœud isiaque sur le devant de la poitrine. Les cheveux sont fllllgés en tresses épaisses à rayons superposés et formant frange sur le front. La déesse a sur la tête le \"uutOUf surmonté d'un disque inséré entre deux cornes et deux plumes. Le bras droit manque. Type commun gréco-égyptien. (Cfr. EDGAR, Grerk Brou'Us, 27669-27672). 2. Bronze, haut. 0 m. 055. Carica/urt dt sénatcuy romaill ou d'ora/ellr drapé dans sa toge et dont la tête est lemplacée par celle d'un rat. Il est identique, ou à peu près, ù la $[ntueHe reproduite par CHAMPfU;URV, Histoire dt' la caricature, p:lg. 121.

Vitro D. Plusieurs tOTses d'Eros, d'Hermaphrodite el de Vinus. (,6425). Belle té/('; d'tll/ant grassQllilfrt et souriante. La bouche bien dessinée est entr'ouverte j de la chevelure épaisse et bouclée descend sur le front un ornement que nous devons supposer en métal, formé d'une chaînette il laquelle sont attachés plusieurs petits mé<Jail1ons. Dans les niches aménagées sur les parois de la salle: Sia/lus aciphales de femmes dmpt!es (4, S, 6, 7) ,. Marbre blanc, haut. r m, Le poids du corps porte sur la jambe gauche; \(1 jambe droite est repliée en arrière. Sur le chiton d'une étoffe plutôt épaisse, est l'himation, dont le pan gauche est posé sur l'épaule gauche tandis que l'autre, tournant derrière le dos et sous l'aisselle droite, va lui aussi finir sur l'épnule gauche. 6. Haut. r m. 18. Le poids du corps porte sur la jambe droite, tandis que la gauche est repliée en arrière. Elle est habillée d'un chiton de fine étoffe à nombreux plis verticaux. Le manteau, dont un pan est posé sur l'épaule gauche, descend derrière le dos et, remontant sur le flanc droit, se ramasse autour du \'entre, soutenu par la main ganche. Pal' conséquent il ne recouvre p:lS le bras droit et les seins, ce qui pennel de con· stater que la courIe manche du chiton n'est pas cousue; en effet les bords de l'étoffe sont fermés par plu;;ieurs agrafes. m. 90. Jelm/': femm/! debout. Le poids du corps re7. Haut. pose sur la jambe droite; la jambe gauche est inclinée en arrière de côté. Elle est habillée du chiton et du manteau, dont le pan droit est jeté derrière l'épnule gauche; Je bras droit

°


", SOlI levé pour faire cc lllouvcmctl! est replié sur la poitrine et retenu par les plis de l'étolfe. Le motif est gracieux ct élégUll!, mais le [ravllil est lourd et Slins finesse.

Au centre de la salle, sur une haute \h1se; 1 (3608). Marbre blanc, haut. 1 m. 90. Statue d"emperellr. Autour de la cuirasse, qui n'es! pas décol'ée de reliefs, ['écharpe du cornmandement. La tête de Septime Sévere est rapportée et n'appartient pas à la statue. lllBLIOGRAPllIE. _

R..,>lACU

$., ReperJQire, tir, '60,3'

2. J\l3rbre hlanc, haut. 0 m. 71. Base d'IIile sta/uelle de la

déesse Isis dédiée par un cenain Dioscourc, sa femme el ses enfants poUf grâce reçue. Sur les côtés, deux serpents en relief. Prol'. L'île Mahar-el.(hauran (Mariout). Près de ['entrée de la salle 14: 3. Calcaire, haut. 0 m, 62, lal'g, 0 m, 40, A/aos jlol<fraire à colonnes 10lÎformes, A l'entrée étaient deux; figures en haut relief, aujollrd'hui en mfluvais état de conserl'ation, Sllr la paroi de droite el de g~uche, deux chiens d'Anubis en haut relief comme g~lrdiens; dans la p1Inie postérieure est une porte entr'Ollverte, (v, ScHR&IBER, Kôm-esch·ScJmkli[a, p. 174-175),

SALLE 14. Au centre dll dallage de la salle on a placé ce qu'on tl pll sauver de la mosaïque dile de ll1éduse, existant jadis au Mont des Oliviers (GabOOri) et publiée dans la Rev, Arch. en 1841'). A cene époque elle était en parfait état de conservation, Ce qui reste (long. 2 m. 2,j., largo 2 m. 20) faisait panic du compartiment central des trois dont se composait la mosaïque en· tière. Au centre une tête de Méduse (tout à fait disparue) ailée, entourée d'une égide (gorgoneion). Cette mosa'ique est d'un travail assez fin à petits cubes polychromes. Contre la paroi du fond: (3661). J'olarbre blanc, haut. 1 m. 82. Statue romaine d'orateur ou d'écrivain. A sa droite est une cisla remplie de plusieurs volumina (rouleaux de papyrus). Il rienl un rouleau ou une


'"

mappa uans $:1 main gauche. r.C poids du corrs repose SUI' la jamhe droite, la jambe gnuche est légcremcnt avancée $Uf l'autre ct inclinée. Il est habillé de la tunique et d'un large manteau (loga) qui enl'c!oppe le corps, laissant il découvert une partie de la poitrine. Lu main droite, soulevée 11 hauteur de la poitrine, est appuyée sur les plis de la toge. La statue provient d'Aschmouneïll (HCI"mOupolis Magna). Sa It;te est rapportée: elle est d'un marbre différent. C'est un portrait d'inconnu très expressif, probablement J'époque hellénistique Dans cette salle el dans ln suivante sont exposés la plupart de nos fragments d"architecture, qui proviennent malheureuse· ment presque tous de trouI"ailles fortuites. Sauf les stèles funé· raires, aucune des autres pièces n'a été trouvée ill Si/II avec les autres restes de l'édifice auquel elle avait appartenu. En général, on remarque que l'emploi du marbre n'était pas fréquent; nous dirons même qu'il était rare, et que les matières le plus souvent employées étaient le calcaire nummulitique cr le calcaire jaune tendre dOln le type es! le calcaire du ~Iex. Le cu1c:lire nummuliti'lue présentant une S"ande difficulté il être travuillé avec finesse duns les détuils à cause de sa surface irrégulière et difficilement polissable, il étair recouvert d'une couche de stuC, puis décoré à l'aide de la polychromie. Celte technique del'ait être employée aussi pour le calcaire du Mex. Ce calc.1ire qui est grossier se prêtait néanmoins il toutes les hardiesses du travail le plus fouillé, ct donnait ainsi il l'architecte le moyen d'obtenir une ornementation plutôt compliquée, mais dOllt la pol)'chromie pouvait tirCr les plus heureux effets. BIBt.IQGRAf'lILE. _ SCltl<ltlO.o:R, Kôln.es,".s,"~kâfo.,K~p. Xtx: I)&L. R"~C",

'5: ",[.;

H#lenisltsde Bauten ;'" 164 oq.; .66

Lati""'. S""..bUrg", '9", Il, p. '4' ; 1491

OQ.

2-4 (3664, 3668, 3671). Calcaire. 2-3. Deux chapiteaux et une partie de demi-eolonnes qui s'y r:l.pportent. 4- Couple de demicolonnes et de chapitellull: du même type. Les colonnes sont formées par des faisceaux de tiges de papyrus et de lotus et les chapiteaux par les fleurs des mêmes plantes. Ce type floral de colonne L:, de chapiteau a été très employé il l'époque gréco·romaine. Traces de polychromie (rouge pâle, jaune). Provo Alexandrie (rue d'Allemagne, fondations de la maison Lévi er Francis), 5 (18873)' Chaull: et plfLtre. Partie superieure d'une tliche 011 ldicille ù petits caissons hcxngonaulI: sculptés; la corniche est décorée d'une frise de longs denticules et d'une greea. Pro\'. Alexandrie (Mnfrousa).


21

3

6, Calcaire, haut. r m. 38, Porte d'une tombe il loculus (fig, ï6). Elle imite l'entrée d'un temple. Tandis que le fronton est du style /,ll'Cc., tout le l'este rappelle J'art égyptien, Deu)!: colonnes soutiennent une frise ~ double épis/yliulIl, dont la moitié supé~ieure. est déc,orée pal' de~ agathodémons ailés en relief, disposés Il drolte et Il gauche d un bouquet de lotus. Le fronton est triangulaire sons Ilcrotères, Sur III dalle qui occupe l'esp.1<;e de la porte est représentée en relief la focode d'un lemple égyptien surmonté d'une haute frise d'uraeu's \'us de face, la

l'Ig. ]0,

tête ornée du disque solaire. Au milieu de la fl1çade un joli bouquet de cinq fleurs de lotus, Au-dessous de celte porte est la table en calcaire, reconstituée telle qu'elle ét8it dans la tombe. Elle devait servir à recevoir les offrandes funéraires. Prov, Mafrousa (Nécrop. occidentale). - Sur ceHe table SOnt déposés deux SphillX en albàtre (long, 0 m. 56), dont l'un sou· tient entre ses p('Iues de devanr un autel et l'autre une statuette d'Osiris assis, Un troisième Spllitlx en marbre [('lisait panie d'un bloc cubique qui servait de support au grand sarcophage exposé dans la salle t7, 11 gauche de la porte donnant sur la cour.


21 4 Au milieu de la paroi, en huut, fragllleOl de corniche d'un édifice décoré (Xlr des caissons sculptés en losanges, Vitr, B. Chapiteaux, volutes de c/rapiteatu:, corl/ie/us al'ec restes de polychromie (bleu, rose, j.'lune). Provo A!elCandrie. Vitro A. 1-2 (ruyon supérieur). DeUlC chapifeaflx corinthiens, soi· gneusement travaillés, qui gardent leur polychromie. Prov. AlelCllndrie. 3. Chapiff(JI~ papyriforme. Au centre de ln paroi II droite de rentrée: 10 (J640). Calcaire, haut. 0 meture d'un locul115. Elle formée de deux battants, d:l.ns chaqul:: panneau est nant un annenu.

m. 80, larg. 0 m. 70. DaUe de ferporte en relief l'image d'une porte chacun divisé en deulC panneaux: un heurtoir " tête de lion soute-

SALLE 15. A l'entrée de la salle 15. Granit vert, haut. 0 m. 50. Chapiteau du type corinthien Il feuilles lisses et volutes. Epoque ptolémaï· que. Provo Alexandrie (Hôpital du Gouvernement). Dans la riche collection de chapiteflulC réunis dans ceue salle il est aisé de remarquer que le type corinthien avec ses variétés second:J.ires prédomine d'une façon absolue (fig. 77"78). On rencontrait moins dans l'architecture des petits édifices le chapiteau ionique (n Q 45), dont nous avons d'ailleurs de beaux spécimens dans l'architecture monumentale (v, salle 16). Le dorique est encore plus rare. - Le chapiteau corinthien est du type hellénistique: la moitié inférieure décorée pu des feuilles d'acanthe et la moitié supérieure par deu:.: l'olutes en corymbes opposées l'une il l'autre; entre les deu:.: corymbes passe une tige qui soutient une fleur épanouie au centre de la cor· niche du chapiteau (~S", 62, 6S); les volutes sont souvent di· vergentes (34, 37, 40). Quelquefois uux feuilles d'acanthe sont mêlées des feuilles de vigne (62), La matière est très souvem le calcaire blanc, quelquefois le calcaire nummulitique; ct tous conservent des tl'aces plus ou moins évidentes de polychromie. Dans plusieUl's chapiteaux et plusieurs édicules on reconnaît soit dc-s spécimens des styles urchitectoniques égyptiens soit un


"5 mélange de motifs grecs et de motifs égyptiens. Le spécimen le plus intéressant à cc point de vue est le chapiteau n" 2. (sur une petite colonne de ciment), qu'on peut définir corinthien, mais

Fig.

n.

qui présente mêlé à quelques feuilles d'acanthe et nUl[ corymbes le lotus et le papyrus, ainsi que le serpent uraeus (fig. 79). ~.

Calcaire revêtu de slue. Corniche d'une porte. Sur la gorge en relief deux faucons d'Horus, opposés, ct derrière eux deux couronnes de ln Basse Egypte. En hnuI, frise d'urne us. Traces d.., peinture.


Calc:'Iirc, h, 0 Ill, 7). Psetldoporle d' une .ombej deux colonnes à f:'lisceau de papyrus et de lotus, à chapiteaux IOliformes,soutÎennent une haute corniche cuuronnée par une frise lrUrllCUi. Au milieu est l'encndrement d'une porte en style ég)'p· tien. S. Calcaire, haut. 0 m. Fig. 7~' 80. Autel pour sacrifice. La base est censée représenter un édifice quadrangulaire plus large n ln base qu'au sommet. A la surface antérieure tille pone à deux haltants entr'ouvertsi au côté gauche, un édicule; au ,-ôté Ilroit, une porte lOute ouvcrte sans ballants. Dans l'encadrement en bois; 68 et 69. Plusieurs fragments de petites corniches en Stuc, décorées de reliefs qui représentent SOil des griffons affrontés deux 11 deux, ayant entre eux une palmene stylisée, soit des sphinx ailés, également affrontés, soit des bucrilnes et des palmettes. Trn\'ail assez fin, d'époque ptolémaïque. 10.

20.

P'trni llntérieure d'un sarcophage, décorée d'une peinture à fresque. Un clùu placé au centre Ct deux clous (lUX extrémités sou· tiennent un riche et long feston de Aeurs reliées pnr un mince et 10nR ruban. Dans la pnl'1ie ccntrille, suspendu au ruban est un masque comique. Dans l'espace limité par les deu~ arcs du fe~ton, sol11 peints deux coqs, se faisant l'Îs-à'\'is, prêts il se lancer l'un contre l'~utre. Travnil exécuté de chic, m~is ~\'ec h~bileté. lime siècle nprès l·Ch. - De la llll?me tombe faisait partie la pat'oi pein!r. n'-' 50, qui représente une perspective architectonique. Fig. 79.


2

J7

En haut ùes parois; 68, M:wbre blanc. Corllic!Je d'un portique ùédié (à un empereur?) par la ville, 'I ",w.ll>], (,9, FÛt d'uHe c%lIIJe en caic:lil'é revêtu d'une fine couche de stuc, lisse dans la pMtie inférieure, ensuite cannelé. Le chapiteau corinthien, décoré de feuilles ct tiges d'llcllnthe ct de corymbes, est bien conservé ct g1l1"de des trllces évidentes de polychromie (rouge, jaune, Meu), Prov, Alexlllldrie (Hadra) (fig. 80).

Les chapi/t'aux nO 3 Ct 7o-ï 1 gardent eux nussi des tracCs assez accentuées de polychromie.


SALLE 16. A l'eouée: Deux têtes de lion formant gouttiërc.

A droite de J'entrée: Sur un trOIfC de colonne en granit (haut. r m. 45, diam. 0 01. 90) porlant grnl'ée une inscription latine en l'honneur de T(itus) Longaeus Rufus, préfet d'Egyptc en 185 ap. J.-Ch., som placés del/;/: groos chapileuu!f en calcaire nummulitique (lHg. de chaque côté en haut. 1 m.) du type corinthien, ln moi!Îê infé· rieure décorée par des feuilles d'acanthe, la partie supérieure p:lf deux l'olmes opposées l'une à l'autre; dans le centre du bOrd supérieur une Aeur épanoui(!, Les angles ont des feuilles d'une seule pièce repliées sur elles-mêmes en volutes. Provo Alexandrie. 4 (38ï6). Marbre blanc, 0 m. 45. Torse d'une statue virile nue (un pan de la chlamyde sur l'épaule gauche) représentant une divinité ou un héros. Les muscles de la poitrine et du ventre SOnt rendus avec force et vérité. La tète et les bras étaient travaillés séparément. La pnnie postérieure, coupée l'eniçalement, n'était pas travaillée; elle présente une c31·ité carrée. La stntue devait faire partie d'un groupe probablement piacé sur le tympanon du fronton d'un temple. Provo Alexandrie. ~ (3868). Marbre blanc, [ m. la. Torse d'une statue de Mé· nade pr~sque nue. La nebri~ nùuée sur l'épaule droite lui couvrfll1( seulement le sein droit, une partie du ventre et le flanc gauche. On a voulu représenter une femme dans le premier épanouissement de sa jeunesse. Les seins sont ronds, bien formés, droits et solides, les fomtes élégantes, élancées et en même temps robustes. 6 (38G3)' l\larbre blanc, 1 m. Torse d'une slaille inachevée d'une divinité ou ,j'un héros. Il est presque nu; la chlamyde agrafée sur r épaule droite était jetée derrière Je dos. On remarquenl les points fixés par le sculpteur pour servir de guide aux oul'riers ébaucheurs. Provo Alexandrie (Fondations du Théâtre Zizinia). 1.

Sur l'étagère en marbre, au-dessus de la statue précédente: 7 (3874), 8 (3903), 9 (J891}. Trois sfahulles acéphales d'Alexamtre le Graluf il l'<'gide. I.e CDllquérant en héro.~ di\'inis~:


JlOrtc laisse et Je scrvé

lIne gnlllde égide ~gnlféc SUT l'cpaule droite, qui lui il découvert les jambes (lu-dessous des genou:..:, le flanc bnls droit. Le meilleur exemplaire ct le mieux çoneSI celui qui porte le n g 8. Provo Alexandrie.

DlDLIOGRAI'HIE. - P"""Rlz,n P.• v" type i"trlil de ,,, p/iUliq". gruq..., JlI",alldr. à l'élide d.". 1110""''''''/: el MtrnofFU Piof, 1. XXI, le< ta'C.

Fig. 8.,

10 (3870). Marbre blanc, 1 m. 17 sans la tête qui ne lui appartient pas. S/aille de femme habillée du chuon noué par une ceinlure SOllS les seins ct de J'himation. Elle esl debout sur un socle, soutenant du bras gauche une corne d'abondance. (lsis.Tychê 1). 11l1JUOGRAPHIf.:, _

[("'''ACII S., Réputol"e, III, p. 79,.,

Il (17838). Sur une colonne de granit verd;i[re; Marbre blanc il gros grain. nemnrqunhle buste de Déméler-Sélénè, avec diadtllle et voile; cleu),: houts de cornes sur le front. La tête


2Z0

inclinée vers ln droite du spectateur, les yeux gnmds bien dessinés, la prunelle rclel'ée par un cercle Cl l'iris marqué en creux (fig. 81). 1] (]87')' Marbre blanc 11 gros grain, haut. 1 m. ]0. Slallle de femme drapée. Le chiton est noué par une ceinture sous les seins, J'himation est j.,lé autour du corps avec un mouvement assez él~gant. Cette Jarne est repréSeOlée le pied droit avancé, en train de marcher i de la main droite elle soulèvc le chiton pour ne pas le laisser tm'incr il lerre. Le bras droit élait tral'aillé à part. Provo Alexandrie (SiJi-Gaber). aIDLtOGRAPHŒ. _ R~,,,,,c" 5., Riperloire, lI, 662, ,. '4 (]87 ' )' I\larbre blanc il petil grain, haut, 1 m. IS' JeU'te nymphe qui del'ail tenir des deux mains les m:lnches d'un vasc Ilppuyé sur le tronc d'arbre qui est devant elle. Provo Alexandrie.

BIBLIOGRAPltm. _ IIRJl;..,tu,

B. S. A..

1, p. ]",

fig. 21'

rs (3879)' Marbre blanc il gros grain, haut. 2 m. 10. Sla/we de dame romaitlt! habillée du chiton et dc l'himation. Elle est debout de face. Le poids du corps repose sur la jamhe droite, la jambe gauche est inclinée en arrière. C'est une statue funéraire. Elle a été découverte dans le cimctière an· nexé aux quartier de ln légion romaine campée 11 Nicopolis (Moustapha Pacha). BlULlQGR.-\PIIIH:. _ Ih,,,,,..,,, S., IUperio;re, Il, 666, 1_

16 (3880). Marbre blanc il petit grain, haut. 0 m. 63. Tors!! de j!!ulle homme t:II héros, le corps presque nu, la chlamys jetée den-ière le dos. Ce fragment do: statue l'évCle une remarqU:l" ble finesse d'exécution. 17 (]88r). Calcaire j:llllle, haut. 1 m. 20. TOrst! de Vénus très endommag~, mais d'un bon travail. La déesse a la partie supérieure du corps nue i elle tikhe (dans un mouvement de pudeur ou peut-être par suite d'une impression de froid en sortant du bain) de cacher ses seins avec les bras et 1;1 main gauche, tandis que le bras droit s'abaisse pour relever les habits qui étaient 1, ses pieds. ProlO. Alexandrie. Sur l'élagère en marbre, au-dessus de la Vénus: rlS (38llg). Haut. 0 01. ,o. Bus/e colossal d'inconnu (dil'inilé).


'9 (387l). H3ut. a m. )8. Buste colossal de Sélénè, reconnais· sable aux bouts des cornes qui poussent sur le front. 'la (3882). Haut. J m. 45. SlaJue acéphale de femme habillée du chiton avec long apoptigma et d'un manteau drapli de façon à laisser à découvert le flan;: droit et le sein gauche. Elle esl représentée debout, de face sur un socle. Le poids du corps repose sur la jambe gauche; la jambe droite est lligèrement inclinée. Sur le genou droit est gravée l'inscription :4N,J.,~lOç :4,.oH",~{ou blObi:l, Ammonius, fils d'Apollonius, en est l'auteur. U1BLIOGRAPUIR. _ Vor< B,ss,,,ç, Dit trft.hlsch·dJ",{!chtn Ali..· lat/ur fn Muse,"n z.. Cafra, dan • .lire.... Anzeiger, '9"', p. '0+; R&t",,,cl< S., RJpu/o;re, lU, '9'" (oon pu H).

2 r (3885). SUI" une colonne de gl'anit grisâtre: Marbre blanc à gros grain, haut. 0, m. 80. Buste colossal d'lJIle prêtresse d'/_ sis (probablement une reine), l\hlheureusement la surface du marbre e~t rongée. Les yeux IitaÎent rapportlis. Au-dessus du chiton elle porte un châle frangé formant sur la poitrine le nœud isiaque. Provo Alexandrie. H (4780). Calcaire, haut. 1 m. 40. Statue acéphale d'une prê. lresse d'Isis. Sur le bras gauche elle tient la situla, le vase contenant l'eau sacrée. La situla nl'ec le sistre (v. p. 181) constituent les instruments caractéristiques du culte de cette divinité. Le sistre était probablement dans la main droite qui manque. En dehors du chiton et de l'himation elle porte le châle qui forme sur la poitrine le nœud isiaque. Travail sommaire. Provo Haute Esypte. 23 {r 13 rI;, Marbre blanc, haut. J m. 37. Statlle d'une prêtresse d'Isis. Elle porte une corne d'abondance appuyée contre t'a' vant-bras gauche. Même habillement que la précédente. Gros nœud isiaque sur la poitrine. Provo Alexandrie. 24 (17842). Marbre blanc à gros grain, haut. 1 m. 30. PartÎe inférieure (des cuisses aux pieds) d'une stalue colossale virile drapée. Bon travail. Provo Environs d'Aboukir. 2) (3887). Marbre blanc, haut. 0 m. 60. Médiocre buste de Socrate {authenticité douteuse}. - Don de Ml'. Antoniadis.

Au-dessus de la colonne en syénite qui suit: 28. Très beau chapiteau ionique en calcaire nummulitique datant du mm. siècle :1 .... J.-Ch. Larg. entre les points extérieurs des volutes, m. la, du côté de l'abaque am. 8S; hauteur (prise au centre) 0 m. 28, haut. de la volute 0 m. 35 (fig. '4, p. 76). Ce chapiteau est tout à fait pareil à ceux du temple


d'Athèna Polias ~ Priène. Il a été découvert avec cinq autres identiques (voir celui qui est place: \'is-~_vis sur une autre co· lonne de syénite; les quatre auu"es sont exposés dans la cour) près du l'ira. ~'!'~Y (Pon·Est) entre la rue Joussef Eiz-Eddine et Silsileh (Cap Lochias). zG (IGI60) Plâtre, haut. 0 m. 98. Bus/e colossal de DiollYsos Sarapis ou tl'Hermès·Sarapis (v. les deux ailes sur lcs tempes); probablement destiné il décorer ulle paroi d'un templc, ainsi que le buste d'Isis lui fais~lllt face. BlBl.IOGRAt'H1E. _ l';OGAM, Gred Sculpture. CatMlogue géo<ral pll1ste du Caire), pa!;. 69. 27 (3893). J\larbre blanc, haut. r m. 35. C'est [e plus ancicn bas-relief ffllufraire grec trouvé ~ Alexandrie. Il doit dllter du [V me siëcle. Probablement importé d'Athènes. U:le femme de profil il gauche est llssise il droite sur un escabellu. Elle incline tristement [a têtc, J'appuyant sur la main droite qui il son tour s'appuie sur la jambe droite. Elle cst habillée du chiton et de l' himation; une scrv:ll1te, deoout devant cHe, lui présente une boîte renfermant les bijoux dont la dame sc purera pour son dernier voyage. Provo A[exundrie. Quartier Lebbane. BIBLIOGRAPHIE. _ reliefs, p. :>64-.65,

l'FUH["

Alhe". Milleil., '90[. XXVI: AI,,,,.

Gr,,"_

29 (19404). Marbre blanc il gros grain, haut. 0 m. 60. Statue acéphale de Dionysos. Personnage uux formes pleines et bien cn chair, mais en mênle temps sveltes ct robustes. Il est SUI' une pli11lhe debout, de face. Le poids du corps repose sur la jambe gauche; la jambe droite est légèrement en arrière et pliée. La partie extérieure de la jambe gauche est appuyée à un tronc d'arbre, autour duquel est repl'ése11lé en relief un trollC de vigne avec feuilles ùe vigM et grappes de raisin. Le jeune homme posait sur la colonnel J'avant-brus gauche (actuellement cassé). De la main gauche il devait tenir soit une grappe de raisin soit un vase à boire. Le bras droit cassé au· des.~us du coude était allongé le Jong du corps un peu en dehors. Le corps est presque entièrement IIU, car la tJebris nouée sur ['épaule droÎle ne couvre qu'une partiel de [u poitrine et du dos. La chevelure était longue et boudée. Les pointes de quelques longues mèches sont visibles au sommet du dos et sur la partie antérieure des épaules; et ceci rend évidente l'identification de cette statue avec celle de Dionysos, iden-


tllicatlon ,railleur~ assez ~laire. Le travail e~t remarquablement soigné, même dans la partie postérieure, On remarquera le sillon qui contourne la jambe ct la sépare du tronc d·arbre. C'est une bonne copie, prolxtblemem romaine, d'un origill111 qui doit remonter il l'école de Praxitèle plutdt qu'à celle de Polyclète. Provo Kdm·el-Dosheh (l3l\sse Egypte). 30 (3937). Marbre bl:mc à gro~ grain, haut. 0 m. 47. Triple Hécale, en qui on dOit probablement reconnaître Hécate trivia, déesse des carrefours. Autour d'une colonne à l'inté· rieur l'ide, sont placées trois images presque identiques de la déesse Hécate. Elle est représentée habillée d'une tunique talaire, qui recouvre une tunique plus COuI'te nouée par une ceinture sous les seins. La tête est surmontée d'Un calathus; un voile, couvrant à moitié celui·ci l descend sur les t!paules et derrière le d05, Les cheveux SOnt frisés en longues tresses qui descendent sur l'une et l'autre épaule, par devant. Les figures ne sont pliS toutes les trois dos il dos, car un tronc de colonne en sépare deux. A cette colonne est adossé un chien {il ressemble à un lbrier} assis sur son arrière·train. Au·dessus de ce tronc de colonne, sur une console, est pos" un autre animal (oiseau '1) Une des figures a les bms allongés et collés au eorps; de la main droite elle tient un gros objet (phiale?) que guette le chien. La figure à côté saisit des deux mnins la robe comme pour la relever; la troisième a la main droite repliée contre la poitrine et tient un fruit. La triple Hécate était une divinité chtonienne en rapport avec Hadès, et, comme reine des carrefours, elle enl'oyait aux voyageurs attardés les fantômes ct les monstres terrifiants de la nuit. Voir à côté une seconde statue plus petite, haut. 0 m. 40, presque identique. lI\IlI.lOGRAPlllE. -

R~!l;AC"

s., lUptr/oire,

Il, 3'3, ..

31 (39)t). Baiglloire. Pierre noire donnant un son presque mé· tallique, provenant, paraÎt-il, d'une carrière entre COptOS (Haute. Egypte) ef Bérénice (Mer Rouge). Lon? Z 111. 35, haut. 1 m. Les surfaces latérales sont décorées, 1 une de deux têtes de lion à la bouche ouverte, il la langue pendante, à la crini~re bouclée, finement sculptées; l'autre, de deux têtes de lion identiques au» précédentes, ct, emre celles' cl, au centre, près du bord inférieur, d'une tête de lynx dont la bouche trouée servait à I,ider la cuve. Celte baignoire a élé employée comme sarcophage en r ajoutant un couvercle de granit rose. Provo Alexandrie (Wardian, nécropole occidentale).


F (J867)' l\larbre blnnc i"l gros grain, hau!. 0 m, SI. Befft'ro· pllOJl sur /e chellal Pigase. Bellérophon chevauche Pégase, le tubuleux cheval ailé que certains dieux pl"Oteeteurs avaient en.'oy': au jeune h6ros quand il allait combame la Chimêre. Le monument était tldossé il un pilier de soutien, Le cheval fort. musculeux, a la partie am6rieure du corps soulevée et fait un effore pour s'élancer, Le cavalier lui suisit lc cou du bras gauche tandis qu'il se retourne en arrière, peut-être pour regarder I\:ffet de ses coups colltre la Chimère. Ln tête de Bellérophon ainsi que celle de Pcigtlse manquent. la moitié inférieure des jambes du cheval est également cassée, Ce joli monument - hellénistique selon loute vraisemblllnce - a (hé découvert par Pugioli dans un puits de la nécropole occi· dentale, 1lIIlLtOGR,\PHIE. _ R"'''ACII S., Riper/oire, Il, SOI, l,

33 (391 SI· Pied colossal en mtlrbre, chtlussé d'un ca/ceus richement décoré et surmonté d'un bnste (lcéphale de Sarapis. Dans la partie postÙieure au·dessus du [Illon se dressent deux serpents uraeus, entre lesquels 011 voil 13 pal,tie inférieure d'une st:nuette assise d'enfant, prohablement Harpocrate. Sur le ta· Ion est gravée une inscription Bl·ecque rappell1nt que cet ex-voto a été dédié il Sérnpion pal' P(ublius) Adlius Zosimos et Aelius Doriphore. Provo Al<:xandrie. lllBLIOGRAPHtE, - $CU""'T C" d.n. Arch. A"zr/.{er, '896, l" 54 i no: l{ICCI, da". Rev. Areh., IV '~';'. t. Il, p. '9" ' " "0"; ),1, IJII'~"~, doo, A/h. ft/t'tIeil.. XXXV ('9'0), p. ~, oole .: W"'"~'''(;''' dan.A/h. /0111tell., XXXVII ('9")' p. J8.

Au centre de la salle: 34 (3936). Marbre blanc il très gros gl':lin, haul. 1 m. 98, Aigle colossal au repos. Provo de l'île de Th:lsos. Don de S, A. le Khédive (fig. 8'.1.). Derrière celui-d, appuyé contre le socle: 3S (17856), Calcaire nummulitique, long. 1 m, '.1.0, haut. 0 m. 60, Bain de siège. Provo Alexandrie. 36 (3934). Marbre blanc, haut. 1 m, oS, largo de chaque côté en bas 0 m. 48, en haut 0 m. 36, Base trial/Kulaire. La partie inférieure des surfaces latérales est orn15e de couples de volutes en S, de rosaces de fleurs stylisées et des ailes de trois sphinx, dont le corps est engagé dans les angles du C1n· délabre qui est censé reposer sur le dos de ces trois monstres.


Au-dessus du sphinx, l'ongle est décoré d'une file verlicale d'astragales. Sur la surface supérieure le Irou central est dans un trépied bas décoré par des feuilles d'acanthe et de vigne, renversées. 37 i3931-393S)· Basalte noir, long. [ Ill. 95, haut. tde la cUI'e) o m. 6 (, du couvercle 0 m. 20. Sarcophage il forme de haignoire. Les surfaces latérales de la cuve som décorées de têtes de lion et d'une tête de lynx en relief, conlme le n" 31 qui a été trouvé en même temps et dans le même ]jeu que celui-ci. le couvercle du sarco· phage a le flanc antérieur décoré parun lourd feston de fruits et fleurs (où le pal'ot domine} soutenu à distance convenable par trois génies ailés qui tiennent dans leurs moins une couronne el des fleurs de pavot. 38 (2019-1). Marbre blanc, haut. 1 m. 20. Stafue d'homme drapé assis sur une élévation de terrain. Il est vêIU du chiton et de l'himation, dom le pan droit est ramassé sur les genoux. La lête FI;;:. ! •. et les bras (qui manquehl) étaient travaillés à parI et insérés dans le tronc. C'est probablement !:l statue d'un écrivain (Ménandre?J. Prolo'. Basse Egypte. 39 (3930). l'IIarbre blanc, h:I\Jt. a m. 85- Allan/·bras soutenant dans la main ouverte une grosse sphère. Il devait appanenir à une stlltue colossale (d'empereur?). L'effort des muscles et le gonflement des veines causé par l'effort est bien reproduit. PrOlo', l3enha (ancienne Athribis). A gauche de l'enlrée: 40 (178SS1. Calcaire nummulitique, haut. 0 m. 64, larg. du côte


,,6 mlx extrémités des volutes 0 m. 91. Chapiteau corin/Mnl. Chapiteau d'une colonne cannelée appuyée 11 un pillistre. Ce débris d'un gl"l111d édifice qui devait se trouver dans le quartier royal (il provient des fondations d'une lTI3ison bâti~ le long de la rue Joussef Eiz·Eddine) remonte au I1Im. siècle av. J Ch. La moitié inférieure es! décorée de feuilles d'acanthe dentelées en volutes et d'hélices concaves enroulées autour d'ull disque. Au centre du bord de la tablette supérieure et dans les angles, au-dessous de celle· ci, sont trois fleurs, dont les hautes IÎges émergent parmi les feuilles d'acanthe (fig. l~,

p. 77)·

{J~25} J\hrbre blanc, haut. 0 m. 52. Torse viril nu. Conservé de la base du cou au pubis. Les bras étaient travaillés il part comme on peut s'en rendre compte par les trous aménagés à cet elret. Non seulement la partie postérieure n'est pas travaillée, mnis elle mnnque sur une large tranche Evidemment, sinsi que le démontre davantage un gros trou carré destiné il fixer un tesson, le torse de\'alt être (\lIaché à une paroi. Ce torse (fun travail assez soigné a été trouvé (\\'ec les n"'" 42, 43, 45, Probnblement ils faisaient tous partie d'un même groupe décoratif, placé sur le fronton d'un grand édi· fice, Ils proviennent de la z,)ne occupée dans l'antiquité p:1r le quartier royal près du port orient1ll ÙdTG'i 211"1")' 42 (3924). Marbre blanc, haut. 0 lU, go, Torse de femme, plus grand que nature. La tête et les bras, travaillés il part, mnnquent; les jambes sont coupées il mi-cuisse. Le poids du corps reposait sur la jaonbe gauche; la jambe droite était lll'ancée et fléchie, Le bras droit devait êll'e soulevé au-nessus de la tête. Elle est habillée d'une tunique collante faite d'une étoffe légère, nouée par une ceinture sous les seins qui sont bien développés, droits et solides, La tunique était sans manches, ouvene en sa panie supérieure du côté droit et retomoom sur la poitrine de façon il laisser tout à fait à déçouvel'l un des seins. L:l partie postérieure n'est pas travaillée; on y voit par contre plusieurs !l'OUS cnrrés ou rectangulaires destinés à fixer la statue à une p.1roi. Un {l'OU pareil est sur la hanche gauche un peu en arrière. Sur la cuisse droite et entre les jambes on observe des traces évidentes d'oxydation, C'est dans ces points qu'étaient fixés soit les ornements soit les attributs en métal qu'on avait placés sur la statue, On est tenté de voir d311S cc torse, d'après l'habit et le moul'ernent, le reste d'une Victoire. 11 n'est pas douteux en tOus cas qu'il fit partie d'un groupe décoratif, probnblemem placé sur le (roman d'un gral1d édifice. De même que la st:Hue précédente, malgré le travuil sommaire ct les

4'


"7 inégalités d'exécution, celle-ci revèle une remarquable habileté et produit une bonne impression. llJRLIOGRAPlilE. - DI< R.cc., Complu Ye~dH$ de l'Mad. du ['uCrIpl'OIlS, '9>8, décembre; «"'''AC'' 9., Réperlo/r', IV, 2)8,."

43 (J9 Z 3)· Marbre blanc à gros grain, haut. 0 m. 80. Torse viril. Ce \Orse viril, qui devait représenter un homme robuste aux muscles bien développés, est travaillé même dans la partie postérieure, mais il faisait groupe avec les précédents. Tête, jambes et bras (ceux-ci travaillés séparément) manquent; cependant on remarque sans peine la position tourmentée qu'avait la statue. -1-; (3~a8). l'llarbre blanc, haut. 0 m. 7 S. largo (entre les parties extérieures des genoux) 0 m. 60. Fragment de statue assise sur un trône, plus grande que nature. Un large manteau enveloppe les jam~s (toute la partie supérieure de la statue, qui était travaillée dans un autre bloc de marbl:e, manque); un pan du manteau venant du fianc gauche est ramnssé sur les jambes eOlre lesquelles il descend en beaux; et riches plis. La partie inférieure de la jambe gauche à partir du genou était travaillée séparément et elle était nue. S'il n'en était pas ainsi, on ne comprendrait pas pourquoi l'artiste aurait travaillé avec tant de soin, même les plis du mnnteau qui retombe sur la partie antérieure du trône. Il est même évident que la statue était haut placée et que ces détails pouvaient être vus d'en bas. Ce morceau de sculpture est d'un travail plein de force; remarquables surtout sont les pli~ nombr!!ux du manteau, profondément fouillés, souples et mouvementés. Celte statue faisait groupe avec les trois précédentes, mais elle revèle à mon avis une technique plus habile et plus raffinée. Il est probable que cette statue était au milieu du fronton et constituait la figure cemrale du groupe. III1lLlOGRAPHIE. - RE',.. CH S., cf. C. R. ,.lçad., 19.08, pAg. 79~.

RtF~rlolr~,

tV, 436" (f.mm

) :

+6 (3866). Marbre blanc d'un grain très gros, haut. r m. 20. Torse viril. La chlamys nouée il droite est jetée derrière les épaules et le dos, et ne recouvre que la partie supérieure de la poitrine. Les membres sont robustes et les muscles font une forte saillie. Le poids du corps appuyait sur la jambe droite; la jambe gauche al'3ncée était légèrement pliée. Malgré le déplorable état de conservation on y recoonait Ull bon travail. 47 (3916). Marbre blanc avec wches bleuâtres, haut. 1 m. go. Statue colossale a~ise de Sarapis en bon état de conservation. Le nez manque à moitié et les moustaches sont quelq:le peu rongées. Les bras sont cassés au-dessus du coude. Le dieu est


", assis sur un trône élevé, les pieds uppuyés sur un escabeau transversaL Lu jambe droite est avancée, ct ln plante du pied repose entièrement sur j'escabeau; la jambe gauche est fléchie en arrière et n'appuie sur l'escabeau que par la pointe du pied. L'habillement se compose d'une tunique (chiton) à cour· les m:lIKhes et d'un manteau. Le pan gauche de celui·ci descend de l'épaule droite sur Je devant; le reste du manteau descendant derrière le dos laisse libre l'épaule droite et remonte sur les iambes, el, passant par dessus la cuisse gaullhe, retombe en plis lourds VCl"S le pied. Le corps est représenté de face, la tête léghement tournée vers sa droite. Le front large el hnul, saillant vers la hase, est ombragé par les mèches de cheveux qui retombent du sommet de la tête. La chevelur~ longue, bouclée forme une véritable crinière. Les yeux sont trop grands (ni la prunelle ni la [Jupille ne sont m~rquées), mais profonds vers la racine du llez; les arcades sourcilières sont assez développées ct presque ent1ées Le nez étllÎt fOf! et droit. Une riche barbe bouclée encudre les joues ct le menton curté ct robuste. De longues moustaches, retombant il la chinoise, aux pointes relevées en boucle, ombragent la bouche sinueuse, charnue, entr'ouverte. L'expression de la statue est réfléchie, sérieuse et douce en même temps; elle révèle aussi une tranquille lIssurance ct une calme autorité. Au sommet de la tête, est dessiné le bord inférieur du modiflS, qui étllit travaillé séparément et fixé dans une profonde cavité rectangulaire, La main gauche soulevée il lmuteur de l'épaule s'appuyait à un long sceptre; la main droite baissée s'ap· puyait sur la tête du gardien infernal, le monstre tricéphale Cerbère (fig. 2 l, pllg. 97). Epoque romaine, Provo Alexandrie (Rue Adib). En avant se trouve une médiocre copie d'époque romaine, ql,lÎ présente cependant quelques reflets de la beauté du célèbre chef·d·œuvre hellénistique vénéré au Sérapeum. BIBLlOGt~.·\I'HIE. _ Sur 1•• "nt..... do Snrnpi. v. A",~ ..",,,,, Lo S,,rapj& de Brtaxis d.lno RoU. Arch., lV m• SérIe, Tu"'. Il, ptt:? '77-'''4; cf,. 10"'0". L'v,', Sarapis (Ex".il d. 1. R.vue do l'!li.loir. do. Re1igio~•. '9'J), <:~ W.8"'" W., Die oeç>'pli&c1lo_f(Ylechlschell TerrMIQ(lo ... Berlin, e""",,., '9'4, ~. 'S .~ "'1'; R"".~c" 5., Rlp.rIQ;'-', Il, ,8,11.

48 (3913). Marbre blllnc, hllu[. 0 m. 60. Sarapis assis. Cet exem· plaire est acéphale; rouis il garde, en plus du précédent, des restes du Cc!rbère: au milieu est une ttte de chien, et plll' côté des têtes de serpent. ~9 (3917), Chaux et plâtre, haut. 0 m. ;5. Tête colossale de Sarapis (fig. 83), au·dessus d'une belle colonne en marbre violet. ;0 (79). l\'larbre blanc, haut. 0 m. 50. Tors~ d'une staille (d'O·


"9 siris ?), représentant un homme habillé ,j'une tunique collante, lisse. aux longues manches, au bord supérieur rahaltu autour ùu cou. Il a les deux mains repliées SUI' ln poitrine. serrant de III droite le fouet et . de la gauche le crochet osiriaques. Sur le bord raba\lu de la lunique, sont représentés en re· lief une étoile à sept pointes, deux scarabées, un croissant; sur la poitrine, à droite et à gauche, som deux grosses étoiles. Sur le l'entre, deux bœufs Apis vis-àvis en deçà et au-delà du long serpent qui mOnte verticalement le long du corps jusqu'au SOmmet de la poitrine. D"autres étoiles, volutes, elc., é· laient dans la partie in· férieure. Est-cc bien une }"il;. 83' statue d'Oôiris, ainsi que le croit le prof. \Vcbcr? J'avais pensé y reconnaître un prêtre de Sarapis ou de Mithra. Prol'. Alexandrie (ruines du Sérapeum, colonne dite de Pompée~

1. "",'d.

UlBl.IQGRAPHIE. - B.. r<~("~ RlJppO~1 s,,~ d" MusÙ ('9,<>-ul, p. 'J, pl. IV; \V... a ......, Terrdol/M, p.

du S,,·uice

~6, Rit". '5.

S' (3909)' Marbre bleuâtre, haut. 1 m. 25. Aulre slallll! dl! Sarapis assis, ll~ez mal conservée. Sur l'étagère: 52 (3912). Marbre blanc, haut. m. 50. Moitié amérieure d'une fêt<: colossall! de Sarapis. Le crûne et la chevelure devaient être complétés eo plâtre. Pour les caractéristilJues de ceue tête. il faudrai! répéter à peu de chose près ce que nous avons obsen·é au sujet ..les autres meilleures images de Sarapis. Le travail, sans être d'une finesse extraordinaire, n'eSt pas grossier. A remarquer les traces nombreuses et él'idemes de polychromie (au moment de la découverte on a pu observer même quelque trace de dorure). S2" (3914~ Basalte noir, haut. 0 ffi. 51. Têle colossale de Sarapis. Cette belle tête de Sarapis Il été elle aussi trouvée dans les

°


'3° environs de la colonne dite de Pompée. Elle est Travaillee avec une remarquable habileté technique et produit une bonne im· prc.>Sion, malgré son médiocre etat de conservatiun. Les pupilles sont marquées par un cercle. La couleur de cette tête rappelle que la première statue originale de Sarapis, exposée et adorée au Séral)eum, était de couleur bleu-noirâtre. 53 {3900). Marbre bl:mc il gros grain, haut. 0 m. 35 (fig. 84) Portrait d'iJlcomm. Conservation parfaite. Mf Hogarth se demandait à tort, je pense, mais sans oser répondre affirmativement, s'il ne rcprêsentait pas l'empereur Hadrien. Traits indIviduels reproduits avec un soin el une précision admirables. C'est un homme âge, bien en chairs, presque gras, aux. formes abondantes et molles. Le crilne, large et l'on· delet, accuse une asymétrie ac· centuée. Tandis que la tempe gauche est plate et fuyante, au· dessus de l'oreille gauche le crâne s'enfle en une large bosse. La moitié droite du crâne est S::lillante. Le front étroit et haut est traversé par une profonde ride horizontale et fait saillie vers la racine du nez, près des al'caùes sourcilières. Les yeux assez profonds près du nez Ont le globe proéminent. Ni la prunc:Ue ni la pupille ne sont m::lrquées. Le nez, long et fort, ne Fig. St· descend pas en ligne droite, mais en ligne d'abord saillante et ensuite baissée près de la pointe. Le visage est complètement rasé, les joues charnues, quelque peu retombantes. Deux rides profondes descendant WlIlsversalement de la base du nez encadrent la bouche aux lèvres plutôt minces et fermées. Le menton est large et légèrement pointu. Un ruban (diadème!) étroit, mais épais, fait le tour entier du crâne qui est presljue tout à fait chauve. L'artiste a su traiter son sujet avec une réelle habileté technique. Provo K6m·cJ·KhanÛri (Basse Egypte). )4 (3878). Marbre blanc, haut. 0 m. 49. Apollolt assis sur l·omp"alos. La tête fait défaut, le brn5 droit est cassé :lu·dessus du bicep~, le pied et la main gauche manquent aussi. La téle et la main gauche étaient rapportéc-s. Apollon est représenté il moitié nu. Le manteau, jeté sur les jambes, laisse tout à fait à découvert l'abdomen et la poitrine, et, contoumant la


'3 ' hanche droite, remonte un peu derrière le dos et va se ramas· ser sur l'avant-bras gauche POUl" retomber entre les jambes. Le pied gauche reposait à plat sur le sol, la jambe droite est lé· gèrement poussée en arrière et fléchie. C'est un jeune homme aux (mOles sveltes et robustes, à la musculature fortement développée. Le modèle est bien rendu. La draperie est un peu sèche. Celte statue est probablement une copie réduite d"un original en bronze. Elle remonte à l'époque hellénistique et l'original peut être placé au fIrme siècle (w. J,-Ch. L'omphalos est un tronc de cône assez simple. sans décoratÎon. L 'omphalos élnit censé représenter le nombril dll monde et il était placé il Delphes dans l'ad}'ton du temple à côté de la statue d'or d'Apollon. Souvent il est représenté couvert de bandelettes et de brunches de laurier. L'omrhalos en granit rouge (voir n" 54& appuyé au sol devllnt lu statue d'Apollon) que j'ai récemment recueilli ft !-Iadra est enlouré d'un serpent: c'est une allusion évidente à l'un des dogmes fondamentllux de la rc1igion pythique, à la victoire remportée p:lr le dieu sur le serpent Python. Notre Apollon assis sur l'omphulos a été acheté à Alex:mdrie en 1902, muis il paraît qu'il n été importé d'Asie Mineure. BIBLlOGRAI'Hm. _ ALA" J- w .. c~, Apollo !~M((lo" Ih~ Omplsalo$, dan. A .. "'.al 0/ Ih< 8~ili$1s S,hool al A1h~"$, vol. lX ('90"03)' p. 211"'1'; RE' .... cn ti., RipuloiH, If, )6'", = IV, ~1.,.

55 (38fiS) Granit vert, haut. 0 m. 60. Porleur d'olltre. On a

désigné, à ton selon nlOi, cette statue comme étull! celle de Bacchus trébuchant sur une outre pleine de' vin. La figure n'a aucun des caractères de Bacchus, Il semble plus probable que nous avons affaire ici à un exemplaire de ces sujets de genre, Je ces scènes de la rue, dont le goût, selon quelques archéologues, aurait caractérisé un des styles de l'art alexandrin. Nous nous trouvons probablement en face d'un vendeur d'eau ou d'un pûneur de vin (v. la grappe de r3isin sur le tronc d'arbre). Travail sommaire. 56-59. QuaIre statues rOl1laines, acéphales, simplement d&oratives. honoraires ou funéraires, Toutes om été dccouvertes à Alexandrie, probablement près du cimetière romain de Sidi Gaber. IlI11LIOGIIAPHlE. - A. J. R~,,, .. c". 8ull. So" Arch., " ('9"9), p. 306 "1. 56 (3907)· ~brbre blanc à larges taches bleuâtres, haut. 1 m. 55. Personnage drapé Court, bien en chair, la jambe droite appuyée à un tronc d'arbre, la gauche dégagée, légèrement pliée; habillé de la tuni'lue et de la toge. Le bras droit était allongé et appuyé sur le tronc d'arbre. De la main gau-


'3' che, soulevée fi hauteur de l'abdomen, il liem une mappa. Les pieds sont chaussés de calcd de l'espèce la plus commune (perones) en cuir souple. Travail sommaire. 57 (39(9)' Marbre blanc 11 13ches bleuâtres, hrtul. 1 m. 73. PersOIlIJage drapé, dans la même position que le précédent. Seulement le bras droit, nu lieu d'être allongé, est replié sur la poilrin!! el retenu par les plis de la loge. Il eSl chaussé du calceus palricius. Travail d'atclier. 58 bgo4). Marbt·c blanc, haut. 1 m. 75. Persol1lJage drape, debout dans la même attitude que les précédents; mais ln jambe droite, au lieu d'être nppuyée contre un tron: d'aTbre ou un pilier, est contiguë il une ciste (((Ipso) surmontée de rouleaux de pnpyrus. De la main gauche il tien! la mappa, de la droite une patère. Une bague entoure l'nnnulaire ùe la main gauche. Aux pieds, des calcd de l'espèce la plus commune. nIBLIOGR,\I'H1E. - V. n.(l$s6-S9:

R~'~AC"

S., Rtp,,·to/r•.

11,~'5,t.

59 (3901). Marbre blanc, haut. 1 m. 30. Prr-solltlage dr-apé, debout, s'nppuyallt sur la jambe gauche qui touche il une capsa surmontée d'un paquet de rouleaux. La mnin gauche, qui fait défaut, élait soulevée jusqu'à hnllleur de j'abdomen; l:l main droile allongée, quelque peu écartée, soutient un pan de l'nmple ct riche toge. Travllil moins sommaire que celui des précédents. Sur l'étagère: (16! ,; J J. Portrait réaliste de femme mIÎ,.-<" aux traits vulgaires, au" joues charnues, mais molles, à la coiffure plaie à ondula· lions parallèles n11ant du front à la nuque. 6l (3897)' Marbre blanc, hau!. 0 m. 65, long. ! m. 40 (fig. 85). PerS01J1wge COflCIré. Vieillard à demi·étendu sur un lit. Le poids du corps appuie sur le côté gauche. La tête est légèrement tou1'llée vers sa droite. Il est hahillé d'une tunique et d'un manteau. Celui·ci couvre seulement l'épaule gauche et les jambes. L 'avant-bras glluche, appuyé sur une sone de coussin, soutient en grande partie le poids de la moitié supérieure du corps. De ln main gauche le personnage lienl un vase à boire; de la main droile, allongée et abandonnée sur la cuisse, du même c<llé, un bouquet de fleurs. Les traits sont individuels, et la tête en 11In! que portrait est très digne d'attention. Le crâne grand et rond est lout à fnit chauve dans la partie supérieure. Le front large est traversé par des rides profondes. Les yeu" gros proéminents n'om ni la prunelle ni ('0


'33 ['iris marqués, et ils sont entourés d'épaisses paupières. L'arcade sourcilière est très peu accel11uée. Le nez Inrgc el fort surmonte une bouche large et sÎnueuse. Le menton large est entouré d'une bnrbe fine marquéè {XlI" des traits superficiels, de même les moustaches don! les pointes retombent à la chinoise. Ce travail d'aleHer est plein de défauts, mais la tête est Msez caractéristique. La mollesse de formes du vieillard est également rendue avec un certaÎn succès. BIDLIOGllAI'HIF,. _

1.10"""',

SC"KEIKU.

Lu stat"uf.."ératrrs,

K~m'~$c/'-Sch"kâf'"

p.g. 256:Cot.·

po,g. 351. fig. "]_

A l'entrée de la salle li: 62 (}896). Marbre bianc, long. 0 m. 40. Glhlie jllnéraire. 1\ est couché sur le côté droit, appuyant la tête sur son bras gau· che replié. Le bras droit est 11llongé en avant près d'une torche appuyée au sol. La lête, qui fail déf,'1UI, était rapportée A remarquer la ressemblance de ce type de génie funéraire avec celui qui lui fait face. Ceux: qui ne le croient pas plus ancien que la Reol1.issance italienne pourraient avoir tort.


SALLES 17-18. J'aurais voulu nrranger par senes distinctes et séparées IOules les différentes catégories de pelltes pièces (ustensiles, lampes, verreries, figurines en lerre cuite, produits de la céramique, elc ~ qui remplissent les salles 1Î et l~; mais l'accroissement inceSSlll1t de nos collections, les conditions de l'édifice, ct surlOU! les vitrines d'un modèle peu pratique, m'ont trop souvent empêché de metlre intégralement 11 exécution tin classement méthodique et définitif. Cependant j'Ili grou[lé (lutant que possible les pièces selon leur affinité, soit ùe mntière, soit de sujet, soit de provenance, et le visileur pourrn. j'espère, acquérir uIle notion assez claire de l'intérêt qui s'attache 11 chacun de ces groupements. D'ailleurs, pour ne pas l'obliger il revenir plus d'une fois devant une même vitrine, je vais donner ici en lête de celle partie du guide, dans de courts chllpitres préliminaires, quelques mots d'explication sur le caractère des séries les plus importantes ou les plus richement représentées:

JO) Urnes cinéraires; 2°) Lampes;

3°) Figurines en terre cuite. URNES CINÉRAIR~S Les Grecs alexandrins ont indifféremment employé pour leurs morts soit l'inhumation soit la crémation. Les cendres des cadavres brùlés dans un endroit ad hoc (appelé flsirilllll/l par J~s Romains) placé au milieu ou il proximité des nécropoles, étaient recueilli.::s dans des l'ases, généralement en terre cuite, dont les types les plus fré'1uents sont l'hydrie ou le ka/pt. l'amphore et moins fréquemment le cratère ou le stamJIOS, En général, ces vases se rattachent. quant il 1:1 forme, il la céramique grecque; mais ils ont été tl"oul'és il Alexandrie en telle quantité et beaucoup d'entre eux présentent une décoration si particulière qu'ils peuvent bien constituer une section li pari dans l'histoire de la céramique et qu·on pourrait les appel~r • urnes cinéraires alexandrines " Il) Une première catégorie. la plus nombreuse, est formée par les urnes hydriformes ou amphoriformes, qui sur le fond jaunâtre ou rougeâtre de la lerre cuite portent une décoration


........~- -


'36 très cal'actéristique. Celle-ci consiste en bandes linéaires plus ou moins 1:lrges, tirées en cercle autour du pied, 11 moilié de la panse, sur l'épaule, autour du col et de l'embouchure. Les cercles qui entourent la panse et l'épaule sont réunis entre eux pal' des lignes verticales ou par des palmetles près des anses (fig. 86). ])ans les espaces ainsi encadrés sont peintes en marron ou en noir des spirales qui se répètem, des pHlmettes, des rosaces, des feston~ ou des guirlandes de fleurs, des bronches de lierre, d'olivier, de laurier (fig, 87; cfr. fig. 86; fig. 12, p. il). Plus rarement on y rencontre une perspective archi· tectonique, des dauphins (fig. 83), des oiseaux aquatiques, des chevaux ailés, une scène de com!h~t (fig. 89), un profil de tête humnine. Ces urnes datent toutes du HIme siècle av. J.·Ch. et même de la fin du IVme. On les a trouvées en grande quantité ù Chatby, à l'Ibrahimieh, à !-Iadra (d'où la dénomination commune de l1adra· Vaseu) et même dans la nécropole occidentale (Gabbari-War. dillu). Ce type d'urnes cinéraires est originaire d'Alexandrie, d'où il a été importé il Chypre, cn Crète, à Rhodes, dans la Russie méridionale. Beaucoup Je ces urnes portent soit Pig. 9'" en peinture soit en graffite sur la panse ou sur l'épaule, le nom du défunt souvent accompagné du nom du père et de l'indicntion de sa patrie, Un groupe de ces inscriptions nous permet de fixer avec prê· cision la date de leur emploi. Elles appartiennent soit à des mercenaires des Ptolémées, originaires de Thrace, de Crète, de Thessalie. etc" soit 11 des ambassadeurs des fêtes religieuses (e~wg()l) enl'oyés en mission ù Alexandrie et morts dlms ceue ville, où ils ont été ensevelis par les ~oins d'un fonctionnllire ou d'un entrepreneur de pompes funèbres, P} Une seconde classe est constituée par les vases qui, tout en arant les mêmes fOrmes que les précédents, ont été décorés d'une peinture à la gouache llprès leur cuisson définitive, Ils Ont été enduils d' un badigeon à 1:1 chaux et sur celui·ci on a peint en plusieurs couleurs, souvent assez bien conservées, soit un feston de fieurs, soit d"s rubans, soit des armes (fig. 13, p. 71),


237 des amphores panathénaïques, des momumentS funéraires, un gorgoneion (tête de Méduse) et même des parties de l'habillement (par ex. une paire de soulien;). Les urnes en terre cuite vernissée en noir (lvec décoration en blanc surperposé (fig. 89), souvent portnnt des médaillons ou plaqueues en relief, sont également fréquentes il Alexandrie, mais elles n'ont rien de particulièrement alexnndrill. ayant été importées de l'étranger (de l'Italie méridionale probablement), ou étant des imitations locales de celle même céramique étrangère. Les urnes cinéraires en albâtre sont de même assel fréquentes. Vers la fin de l'époque hellénistique et 11 l'époque l'omaine les urnes en terre cuite émaillée de vert et en plomb deviennent fréquentes. On en a trouvé même en verre. 1l1IlUOGRAPHttt. ·s~,,~ ..,.. g .. Tu., DI. N.krupol. ~,,,, Kéltl uch·Schuk~fl1, "api •• t XVt. ~ 7; Il,,,:cC'A E~ •• /s.rizio,,; gruh•• 10/1". (C&l~t .. i""" Général). p. IX-XVlI: La N....opo/i di S..Mbi, p. 25"'1.; PAÇ,."~... R., Di. g,I•.

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âlisch·o.gyplfschcIl S,,,,, ... lu"t E'"sl VOl' SI'ÇIl". Je, Tell. Il.no ees "'lVt~_ gel on ""ovee. <:I.ée "'Dt. t" Jiu<!l.tLl'O ."'é"e.. ,•. faç"n g<!';érat. je à e•• pul>lic&l;"D' p"u, ce qui .. réfè,. à '''u' le. pt<>dulh «r.mi,i.....

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puhliô. jU"'Iu'à o. jou•.

L.UIPES. - La quantité de lampes qu'on trouve il Alexandrie, soit dans les canines ùe détritus, soit à cBté ou à l'intérieur ùes tombes, est vraiment extraordinaÎre. Le J\-hlséc en possède

Fig. 9'.

une collection de plusicurs CCllw.incs, dont une publication scientifique montrcra la grande importance. En effct, les lampeSc comptent parmi les plus précieux Ct les plus intéressants produits de la céramique ancienne. Lcs Grecs a vaient en générall'habitude de s'éclairer avec des chandellcs; mais on trouve des traces de lampes jusqu'à l'époque mycénienne et l'usage doit en &tre devenu commun 11 l'é-


238 poque hellémstique. Nous en avons découvert une quantité considérable dans des tombes du ITlmc siècle av. J.-Ch. L'or, le bronze, l'albiltre, le verre ont été employés depuis l'origine pour fabriquer les lampes; mais l'argile cuite est naturellement la matière prédominante La plupart des lampes sont faites au moule, en deux coquilles, supérieure et inférieure, qu'on ajuste ensuite l'une contre l'autre avant la cuisson. Dans notre collection on peut aisément distinguer les lampes préromaines, romaines et chrétiennes. Les lampes préromaines ne portent en général aucune décoration en relief; elles sont aussi très simples: un récipient rond, cylindrique, avec un large trou cent ml pour y verser l'huile. Elles sont dépourvues d'anse postérieure et n'ont qu'une petite proéminence latérale percée d'un petit trou qui devait servir à entiler ces lampes par dizaines à une ficelle pour les suspendre à un clou, soit dans la fabrique, soit dans la boutique du marchand, D'autres Ont le récipient demi-sphérique, monté sur pied, avec manche latérlll en forme d'anneau assez large, avec bec mince proéminent, sur la pointe duquel est un trou circulaire d'où sortait le lumignon. Le bord du trou central supérieur est déFig. 9J· coré d'une spirale qui se répète en noir sur fond rouge. Les unes et les autres SOnt J'une belle argile rouge, sans autre décorntion, recoul'ertes d'un beau vernis noir métallique brillant. Les exemplaires à deux becs sont très rares, On rencontre aussi des écuelles en terre cuite ou en bronze, dont le bord est comme pincé de manière à former un bec. Aux nombreux spécimens de lampes de ce genre recueillis il Chypre et en Phénicie et dans la plupart des régions où les Phéniciens ont séjourné, il faut ajouter la riche collection d'Alexandrie. Sous l'empire, l'us:lge des lampes devint généra! dans tout le monde romain. Les lampes de cette époque sont beau· coup plus apl3.ties que les précédentes. On peut en distinguer deux types principaux (pour les lampes chrétiennes, v, plus loin). (J) Lampes il récipient rond, sans anse, munies d'un bec très détaché, le plus souvent orné de volutes (fig. 91), Pl Lampes à récipient plus ou moins rond, munies d'une


'39 anse postcrlCUfll en forme d'llnneau (fig. 92), de triangle (fig. 93), de croissant, etc.) j le bec est court et rond. Le récipient élait t3ntôt à air libre, talltôt couvert. Dans ce dernier cas la face supérieure était percée d'un ou plusieurs orifices où l'huile était versée. Parfois, cel orifice ou ces orifices étaient fermés par un couvercle mobile (1'. une lampe en bronze dans le compartiment du milieu de la vitrine C, salle 17)' 11 Y a aussi des lampes à suspension, d'autres qui pouvaient se fixer au moyen d'un tube central, d'autres qui étaient soutenues par un pied forman! une seule pièce avec la lampe même. A côté des petites lampes à une seule mèche, on en trouve de plus grandes à deux, à trois, à cinq, à sept, parfois jusqu'il vingt mèches. Nous avons dit que les types principaux sont au nombre de deux; mais naturellement l'usage et le caprice créèrent une quantité de variétés secondaires. On eut des lampes en forme de vase, en forme de statuette ou en forme de maisonnette, en forme de pied l de tête (quelquefois grotesque) d'un animal, etc. Les lampes portaient fréquemment des inscriptions destinées soit à indiquer à l'acheteur le sujet représenté sur la lampe, soit à marquer le nombre d'heures que la lampe pouvait durer allumée (5 heures, 3 heures et ainsi de suite), D'autres inscrip· tians sont des acclamations ou des formules que le fabricant ou la lampe elle-même était censée adresser au public. D'autres en· fin, et ce sont de beaucoup les plus nombreuses, portent des signatures de potiers, de véritables marques de fabrique. Nom· breuses sont les lampes importées d'Italie, mais très nombreuses aussi les lampes de fabrication locale, Les marques les plus fré· quentes à Alexandrie sont: Phcctaspi, Strobili, Octal'Î, C. Dessi, Fortis, EVrVl.OlJ, etc. Plus souvent encore, les lampes portent des ornements en relief, sur le disque supérieur ou sur l'nnse postérieure, dont la superficie est parfois considérable. Ce sont tantôt des images de dieux, des emblèmes empruntés nu culte, des scènes mythologiques ou héro'lques, plus rarement des sujets historiques, parfois des fllbles d'Esope, des spectacles du cirque, des situations scabreuses, etc Nous devons nous borner à ne signaler dans les pages sUÎvantes que quelques'unes des Illmpes les plus intéres· santes soit pour leur formel soit pour la beauté ou l'imponance ou la curiositê de la scène qu'on y voit représentée,

FIGURINES EN TERIl.E CUITE (fig. 94). - Depuis 1:1 grande découverte des figurines en terre cuite à Tanagra, puis en Asie Mineure et en d'aulres endroits du monde grec, un Rrand intérêt s'est


'4' attaché 11 cc genre J'antiquités. Les figurines d'Alexandrie, bien que peu connues jusqu'ici, ont pourtant une importance réelle, soit il cause de leur variété, soit 11 cause de la finesse et de l'idéalisation de certains types. Les figurines du genre grotesque paraissent plus fréquentes, en général, 11 l'époque romaine. Les archéologues se SOnt souvent demandé pour quelle raison les anciens ont placé ces figurines duns leurs lombes. A l'origine, c ces figurines, qui ont un caractère votif, sont évidemment en relation avec les croyances funéraires >. < Que dans des siècles de foi, comme au temps des guerres médiques. on enterrât, avec le mort, des im:lges du culte repré. sentant des divinités, rien n'est plus naturel; on j'entourait de ses dieux, on y joignait ses armes, ses bijoul<, tout ce qui lui avait été familier pendanr sa vie. Plus tard, quand le sentiment religieux: se reH'ichs, on COntinUA Ù respecter la tradition dont le sens s'est obscurci; on persista à placer, dans le tombeau du mort, des figurines qui lui rappelleront, dans l'autre vie, les compagnons de son existence mortellej ces personnages charmtront la vic à demi-réelle qui l'anime cncore Jans le tombeau; ils remplacent les êtres vivnnts, esclaves, chevaul<, qu'aul< temps héroYques on immolait sur la tombe du guerrier pour qu'il arrive dans l'Hndès escorté de ses compagnons habituels >. Dans cette belle page de M. CoHignon, il y a certes une grande part de vrai, mais je crois qu'à l'époque alexandrine et romaine,le sens symbolique originaire s'était complètement obscurci, et que l'influence des croyances religieuses sur cette habitude était nulle ou presque nulle. On doit voir plutôt dans 1:1 présence de ces figurines la manifestation d'un état psychologique qu'on devine aisément, Illais qu'il est difficile d'analyser, Ces figurines qu'on trouve presque toujours dans les tombes de femmes et d'enfants, et jamais dans celles des hommes ou des \"ieillards, sont là pour indiquer, en quelque sorte, l'affection délicate des survivants. Elles représentent la fleur du souvenir, le besoin de meure une atmosphère de vie autour de ceux qui en ont été prématurément privés; les liens d'affection les plus solides envers les vieillards et les hommes ne se manifestent pas avec cette poésie naïve, cette délicatesse, qui ont un sens si intime, si profond, si naturel lorsqu'il s'agit d'enfants, d'adolescents ou de jeunes femmes. En somme, à partir d'une certaine époque, les figurir:es en terre .;uite placées dans les tombes n'ont, à notre avis, aucune signification symbolique précise. Pur ln force de la tradition et comme manifestation d'un étllt d'esprit, de même qn'on dépose à côté des c3davres d'hommes mûrs ou de soldats un strigile, une épée, on dépose, il côté d'autres cadavres selon l'âge ou


'4' le sexe, des figurines en terre cuite, des couronnes, etc. Pour ce qui (\ trait il la fabrication tle ces figurines, les procédés sont au nombre de deux: la plus grnnde partie est fabriquée â l'aide de moules, d'autres sont façonnées il la main. Dans les deux cas, la figurinc était cuite au four, puis trempée dans un bain de lait de chaux, ensuite peintes. Les exempl3ires peints avant la cuisson son! très rares. Les couleurs employées sont le ro:;e pour la chair, Je rosc ou le rouge (rarement) et le bleu (très souvent) pOUl' les habils, le marron ou le nOir pour les cheveux, Lorsque on parle d!! terres·cuites alexandrines, on croît en général qu'elles Sont pour la p~·.lS grande panic représentées par des Sèlj:ts de genre, par des caricatures, par \!~:J figurines ~réco-é~yp­ tiennes. Celte im,lrcssion disparaît lorsqu'on cbsse ces figurines d'après la chronologie et ll'nprès les lieux de provenance. Les statuettes en terre cuite qu'on a recueillies dans des tombes ou dans des couches de telT3i11 appartenant à l'époque hellénistique, reproduiscnt en très grande majorité de jeunes femmes, des enfnnls, des personnages mythologiques, dOn! le type est purement ~rec et "lui ont des analogies intimes avec [es figurines des autres régions du monde grec de cette (Îpoque. Au fur et il 1l1esure que nous nous rapprochons de J'époque rofig. 9j. maine, on COIlS(ate l'infiltr3tion de sujets indigènes, mais il Alexandrie ils ne de· viennent jamais prédominants. D'autre pnrl les figUlines qui révelent une fusion entre les deux religions et les deux CIVIlisations datent surtout de l'époque romaine et il faut les chercher principalement duns les villes provinciales de l'intérieur. BlIlUQGRAl'HII'. _

~6J", p. JO~~' "1.;

n"",ee, ..

T.rus cui/a du Fayoum,

.."'",,, nJ., Die N,~,opole VOJl Kd"Hsch·SdlJlEv., La ".uopo// di Scialhi, p. '0; ~t "'1. ['oor lu

~e" y.

plos loin p .•6, "".

"


'4'

SALLE 17. Vitro A, Al; 0, P. Collection de Vllses en verre provenllnl en pArtie d'AlexlIlldrie ou de l'Egypte, en pllrtie de la Syrie (Ilchats ou dOlls). AlexlIndrie li été, on le snlt, un des centres les plus impol'lllilts de l'industrie du verre il l'époque impérin\e. D'ailleurs cette industrie éwit pratiquée et florissante en Egyptc:

longlemp, llvnOl la conquête grecque. Sur l'importance des f:lbriques aleJUlndrines nous avons le témoignage de Strabon, et, sur le commerce d'Importation en hlliie, celui de Cicéron. Nous trouverons en parcourant lts SlI11es du Musée des traces évidentes de l'activité des fabriques de verre alexandrines ainsi que de l:I variété et même de la finesse de leun ouvrages. Dans la \'itr. A : une belle collection de boulâllfS et d'aulres vay! aux faffileS élégantes el présentant une iris:llion admirable: \'. le nO 1 (7278) 11 panse O\'oldale, loog pied poinlu et col très haut (fig. 9,); 2 (7'271), 3 (Tl63) à forme d'oiseau (fig, 96); 4 (7'164). 5 (7166), 6 (7'1 J llamphorisques; 7 (7265) tOut pctit bocal, le corps de~oré d'une branche de feuilles d'olivier en relief; 8 (72(17) amphorisque à corps cordonné; beaucoup de hnlsnmnires 11 corps allongé (Don de !'Ilr ROlha· cker). Dans la vilr. Al ; de nombreuses aS$;('tlfS, des ba1samaires dont quelques-uns emJ>ll~l1etés dans des feuilles sèches de dattier. 1 (2344), 2. (2.3-1-51: !)eux godets à fond jaune tacheté de mauve. Dans la vitr. Il: 1

(J969~

AfasqNt barbu en pâte de verre polychrome. '1 (3961). 3 (39 61 ), 4 {3963~ A"lphorisqll('$ il rainures multicolores (fig. 97); 5 (Jg60), 6 (396·d, 7 (3959), 8 (3965). Ba1sall/aires :lUX formes élégantes, à rainures ou couches polychromes d'un agreable effet (fig. !)S).

Sur la colonneHe en bois Q: Oros vau en v('r,.e employé comme urne cinéraire.


'43 D;,ns la vitrine 0; NombrclIScs bvulei!les Cl bafsamaifes. Dan,; le rayon du milieu: Fragments de vases murrhins el milfe{sori, de mosaYques en verre. La grande mode il l'époque hellénistique fut de revêtir ou d'incruster, sur les ffit.lT$ en hriques, des dalles de matières plus rares, marbres, al.

biltrcs, etc., ou d'y exécuter des Irol'AUX de mosaïque avec des plaques en pâte de I"crre. Au XVlm. siècle le voyageur ita· lien Filippo Pigafenu eU! la chance J'admirer, imactes encore, de vieilles maisons d'Alexandrie, dom les parois gtll'daient un revêtement d'un trav:lil admirable. Dans les vitrines !l"" 1'10, accrochée.s aux piliers le Jong des parois de cette salle, sont exposées quelques cenwines, choisies entre plusieurs milliers, d'anses d'amphores munies d'empreintes ou de cachets. L'interprétation à donner à ces inscriptions n'est pas encore fixée. Les anciens se servaient de grandes amphores (il y en a un grand nombre éparses par toutes les salles) pour transporter certaines denrées, telles que le vin, l'huile, le blé, les fruits, les œufs. Les anses dt ces récipients portent généralement des timbres qui permettent de reconnaître leur lieu d'origine, Rhodes (à Alexandrie, les anses de Rhodes sont la très grande majorité), Cnide, Thasos, Paros, Smyrne, etc. L'usage de timbrer les amphores a pris naissance à Hhodes. Sur les timbres rhodiens on n'indique jllmais la natio· nalité, tandis que presque partout ailleurs le fabricant ajoute sur le Timbre sa nationalité. Ces timbres, lorsqu"ils sont complets, nous donnent en partie sur une anse, en panie sur l"au· tre, ou sur une anse seule, les indications suivantes: à Rhodes, le nom dll prélre du Soleil, le Illois, le nom du fabricant et les armeS de la ville (la rose, la tête du dieu Hélios, le ca· ducée); Il Thasos, seulement le lieu d'origine 8aa{w)', une sorte de corne, ele., et le nom du


fabricant; Z. Cnide l'indication d'origine K'·'Ij,o" ou K..,,'Hw", Jo:: nom dll phrollrarql:~ et cr/ui dll potier, et un emblèmc. Quelques archéologues ont nttribué à ces timbre~ une signification offidelle l d'autres non, Pour ceux qui donnent à l'estampille un caractère officiel, la marque sernit apposée par les magistrats et justifierait le parcment d'une taxe; d':mtres pensent que les estampilles émient des mlll'ques de rubrique et en même t~mps l'équivalent d'un poinçon Ilpposé après vérif.cation officielle de ln contenance, i\lais il est plus Haisemblable que le timbrage était une affaire privée, permetIam :lUX fabrictlnts de

Fig. 98.

faire connaître leurs produits; en même temps c'étaient des signes pennettant aux fabricants de suivre, dans leurs ateliers, la marche des opérations par lesquelles doil'ent passer les amphores. D'ailleurs, une fois le timbrage mis en pratique (celui des am' phores doit être imité de celui des briques qui il l'origine avait pour but de protéger contre le vol le propriétaire plutôt que la fabrique), on en reconnaît l'importllnce pour la réclame, pour le contrôle du travail; c'était même une précaution et une assurance contre cenaines malversations possibles: le limhre indiquait le mois de fahrication, et par conséquent, avant que le fabricant eût mis en circulation la provision fabriquée à ceue date, il était aisé de constater un \'01 éventuel. Les moules à timbres étaient probablement de bois,


'45

'1".'-

BlBLIOGRAl'lllK - Il ~,d.te un. bibH"I::'''l'bie "ès riche our celle .iOll. V. en dun;or lie .. : M"kT'" [' .N'Lu"". Timbru ",,,phlWiq.. ,s d. Undos, Çopenhague, '<)09; B.... c", ..",.." F., KU". XI, ('912), p. "49 oq.; H. V,," (:"""TII''''''"'''' l:JeTl/n.r Ph/lolot· 1I''''''''.'I$.IIFljl, '9'3. p. lOt "'l, l'<>u. 1" Bibl. r.l.tive à I·El'YI'~. :11 .. "cc, ... !J. S • .JI., g(I9"')}, l' 14"Ô,;. Ajoute.: l'... ,.,,,.. ,, F., S"",,,,Ûbllch grll<h. Vr/i,,"dw "us A.t'·pl.... p ... im; i'''''llN5TKCllKll R., Die griuhisd-aegypltscM S"",,,,I""1 E. va" Si.tU". p. '5" oq.

d.".

Vitro B (à gauche de l'entrée). Que1'lues miroirs, un cyatlllls ou sîmpuillm, petit vase en forme de cuillère IlYllnt la petite vasque assez profonde et pourvu d'un long manche; il sen'ait à puiser le vin des cratères pour remplir les coupe. Des lampes pareillement en bronze. D'autres ustensiles domestiques: clefs, agrnfes, cuillères, etc. Duns le compartiment du milieu, un certain nombre de poli.~soirs en pierre employés par les orfèvres et bijoutiers. DUlls les compardments inférieurs, une col· lection d'llrnes cineraires en plomb. Sur ln colonnette: BI. Casque en bronze, n·, Une grande Oiuochoè. B3. Caf/délabre.

VitI'. C. (Royons supérieurs). Figuriurs en ferre cnite provenant d'une colline de dé· ~ïg. 99 tritus qui était dans le quartier de Mohar· rem Bey. Rayon G, Série d'anses de 100npes avec décoration en relief: ·f. Gorgoncion; z. Le serpent Agathodémoll; 3. Isis allaiunt Horus; 4. Buste de Sarapis; 5. Divinité marine ou fluviale il la barbe eXlrêmement touffue et longue Rllyon b, Grolesques, \', n'" 1,2, 3,4: Allimaux et fêtes d'anim4l/X" 5. Sillge soutenant un panier dans III main gauche re· pliée 11 hauteur de l'épnule; ti et suiv. Manches de paae à tête de bélier, de cheval, etc. Dans le compartiment du milieu, plusieurs dizaines de 14mpes d'époque romaine: 1. Hercule dans le jardin des Hespérides: z.l\Iercure; 3. Aetéon se défendant contre ses chiens; 4. Le che· l'al. fubuleux Pégase; 6, Grotesque; 7. Lampe il trois becs, caricature de deux l'Îeillards s'embrassant (fig. 99)' La Vitrine horizontale RR renferme une partie du mobilier funéraire troUl'li sur des momies Î1 Wardian (nécropole occidentale d'Alexandrie); bagues, chaine en or et pierres précieu· ses, boucles d'oreilles en or, diudème en argent, Fragments de collier en bronze, bracelets, langucs et doigts en Feuilles d'or,


'"

'linsi que beaucoup d'autres ornements et amulettes faites de lnHtîères diverses. l.'autre compartiment de cette vitrine l'en· ferme des pierres gr:wées et des camées: voir le nO 24-3!, Cor· nalim:, buste de Sarapis nimbé vu de face; n" 2435, Hématite, Sarapis assis il gauche posant la main droite sur Cerbère; nO 2439, Jaspe, Rome Nicéphore debout à gauche; nO 2441, LapislazzlIli, Tête de Néron à gauche avec couronne de lau' rier; nO 25°5, Camée trouvé en morceaux à la colonne dite de Pompée en 1896: buste de Minerve ésidée ; nOO 2506, 2522, 2528, Pierres I;;oosliques. ViIr. D. Dnns Je compartiment supérieur une sé"rie de petits autels votifs en terre cuite et en cnkaire. A remarquer dans le rayon a le n" J, dom la surface extérieure CS! décorée d"un feston de fleurs soutenu par des amours; 2. Les quatre faces du pilier portent des bustes en relief d'Isis Hécate, d'Isis et d'Harpocrate; le nO 3 pOrtc sur une des faces deu:>: oreilles pour inviter la didnilé il bien écouter la prière. Rayon b. Restes de Pelves, c'cst-à-dire de Bassin destiné il chauffer de l'eau pour laver le linge, les vêtements, les pieds. Sur le bord esl gravée la marque de fabrique. Rayon c et Compartiment du milieu: Polerie d'Arretillm. Plu· sieurs de ces vases portent la marque de fabrique; Avili; Primi; Atilii; C. Murri; C, Chresli, eTc. et ses imiTations locales (terra sigillala) KfgÔO<;; X"!!,;; .1'(lt>«.T'" etc. Sur un socle élevé, contre la paroi orientale de la salle, est placéc une slalue colossale Scùlplée dans un monolithe de porphyre. C'est la plus grande stalue connue, sculptée d,ms ceue madère. La tête et le bras droit manquem, Haut, :z m. 83. Elle représenTe SOil un empereur (Dioclétien d'après Né· routsos), soit un Christ dans le type du Panlokralor d'après Stfzygowski. Personnage assis Sllr un trône il dossier, habillé d'une tunique et de l'himation. Ce serait une œuvre du IVme siècle ap. J.·Ch. Elle a été trouvée à Alexandrie presque en face de la !\losquée Attarine, du côté sud de la rue. Don de la famille De Zogheb. BIBLlOGIlAPH1I':. _ STl<ZYOOW~KI. Koptlsch. K" ..SI (c....togue Géné· roi du :'f,,<6c du C.ire), p. ,-6; R.. "...C" S., Riper/air:, Il, 63',1.

Devant cene statue, appuyé contre le socle, est le seul sarcophage en lIIarbrt blanc décoré d'une scène mythologique en relief découvert il Alexandrie (lig. 1 00), Le sarcophage typique d'Alexandrie esf le sarcophage il guirlandes (v, dans cette même salle les deux sarcophages à droite et à gauche de la porte qui donne sur le jardin). La surface antérieure est divisée en deux


<147

tableau:<, l'un plus petit à droite, l'autre il gauche. Dans le petit tableau on voÎt une femme (Bacchante) portant deux torches, pour éclairer le chemin à Hercule, qui étant ivre trebuche et marche avec difficulté soutenu par deux Faunes; un troisième Faune porte sur son épaule le glaive abandonné par le dieu. A gauche de cette scène la surface du marbre fait saillie et celte saillie sépare les deux sujets représentés. De la saillie émerge la proue d'un bateau, pour indiquer que la rencontre entre Ariadne endormie et Dionysos suivi par son thiasos a lieu dans l'île de Naxos où Arbdne a débaf\.jué seule, venant de Crète à la poursuite de Thésée. Le héros athénien avait manqué à sa promesse de l'él>ouser et était parti de Crète en cachette après son exploit contre le Minotaure. Ariadne, folle d'amour, s'était emharquée seule pour le rejoindre; mais, fatiguée par la longue

Fig, '00.

lllIvigation, elle relâche dans l'île de Naxos. Elle est représentée plongée dans un sommeil profond (v. la figure d'Hypnos, dieu du sommeil, debout il droite d'Ariadne, incliné vers elle et ln caressant de la main droite) sur un lit bas, couchée sur le côté gauche. A la suite des mouvements qu'elle a faits incons' cîemment pendant son sommeil, Ariadne est restée demi·nue. Dionysos la surprend dans cette provocante attitude et il est profondément frappé par sa beauté. qui excite aussi l'admiration émue de ses compagnons (Pan, Silénopappe, Faunes, Fau· nesses). Tous expriment par des mouvements significatifs leur enthousiasme et l'invitation à ne pas réveiller la belle dormeuse. On connaît la fin de l'histoire: Dionysos épouse Ariadne. Sur les faces latérales du sarcophage sont représentés à droite des Faunes et des Ménades qui dansent, il gauche une scène de


'48 ""

vendange (inachevée). Mnlgré l'exécution peu soignée Cl les inégalités qu'on y surprend, cette pièce cst très inrércssanle. Provo Né· cropole occidentale.

Viti" E. Dnns le compartiment supérieur; Collection de poleries diverses d'é· Fig. '0'. poque romlline. Dans celui du milieu; Lampes rom:lines. 1. La barque qui f;lit tr;lverser aux morts l'Acheloos. rivière dl: l'Hadès i clic est commandée p;ll" S:lrapis (cfr. les n°-l '.1., 3, 4). 5· Rapt d'Europe. Ô, Vénus prenant le bain, fait une torsade de ses cheveux mouillés, 7-8, Mercure, 9. GI:ldiawurs.

Vilr. F. Ct VitI'. horizontale S, Collection de fragments de poleries émaillÙs, d'cpoque hellénistique ct romaine. Dans la viII" F à remarquer nO 1 (d·autres à côté et 1" r 5 dans la vitro S.). De nombreux fragments de ces vases en émail vert, en partie dorés, connus sous la dénomination de Vases sacrificatoires des reines d·Egypte; ce SOnt probablemem des vases qu'un fabricant avait mis dans le commerce soit cor,lme preuve de sincère dévolion pour la famille royale, soit dans l'espoir que le sujet fnciliterait la veme dl' ses produits. Ces vases nvaiem la forme d'une OillOCJroè CI étaient évidemment Ulle imilation des vases en métal. A l'endroit où l'anse s'altache au corps de j'oinochoè on voit superposé un masque siléniqul! en relil!f (vitr. F. 4, 5, 6, d'autres dans la l'itr. Si. Autour de la panse piriforme on voit Ulle femme tournée à gauche, drapée du chiton ct d'un court manteau, coiffée du dilldème frontal des reines et déesses i dnns les plis du bras gnuche cHI! porte une corne J'nbondnnce; de ln main droite élendue elle tient une patère renversée nu-dessus d'un grand nutd cnrré il aCI'olèrcs; à droite, derrière la reine se Fig. 'o~, dresse une colonnelle conique en·


'49 guirlanMe (\', vitro S. nO ro). Une inscription est gravée cn crCux SUT la face antérieure de l'autel (vitr. S. n'" 5-6) 0,,».· il,~!?ye ..';;;,·, el à quatre celllimètres all·dessus de l'autel une SI!conde inscription en l'honneur de la reine BarllUOO'I; 8teel"X''', «l'<lO~; rv1.'l' (vllr. S. 7, 8, 9 cIC.). Parmi les autres fragments, à remarquer dans la vi!r. F. rayon c: 7. Scène de combat. Un guerrier prob3blement tombé de cheval (on ohsel"Vc un cheval en fuite du côté gauche), armé d'un bouclier Cl d'une épée, n'khe de se d~fendre contre un éléphant qui le poursui! Cl qui a dressé contre lui S3. trompe. Le corps de l'éléphant est eQUl'erl d'une riche drllperie, ce qui prouve qu'il ne s'agit pas d'une scène de chasse. nIOLlOGRAl'HlK _ Cr..c<>yi., .vril.juln '9" i

BlI''''KOW5KI, Bull. H"~CCIA, Nec~Qpl)/i

de /'Acad. du

Scie"c~$ ~e

di Sc/a/M, p .• 57. n.I"4'

Fig.• 0J.

8, Fragmeut de skyphas, Un centaure, de profil à droite, a les pattes antérieure soulevées, le bras droit armé d'une grosse pierre soulevée contre un guerrier qu'il tllche d'immobiliser de Sn main gauche. Le guerrier, armé d\m bouclier et d'une épée, a le bras droit soulevé jusqu'nu-dessus de sa tête IXlur fraprel' ferme, mais il paraît sur le point de succomber, Benu travail en hllUt relief. (Obserl'er les élégantes décorations florales de bellucoup d'autres fragments) Dans le compartiment inférieur, deux longues sections de deux cOllduites d'eall en plomb (diamètre; 0 ID. 14 i 0 m, 09) et plusieurs tuyaux en terre cuite. VitI'. G. Cette vitrine renferme une partie du mobilier funéraire prm'enant de la nécropole de Chatby (v. p. 75), la plus ancienne nécropole d'Alexandrie (entre la fin du IV'''c et la première moitié du Ill'''· siècle av, J...ch.). Parmi les pote-


nes, voir [es élégantes cOf'pes vtrnissÜs noires (1-2) aux longues IInses à bâtonnet nttachées au V:lse seulement par la pMtie supérieure (fig 10'); quelques kanllwroi (fig. 102) du mËme type (3); quelques skyphoi Cl--)). Parmi les figurines de terre cuite voir; n" 6, les quatre qui om été placées :lUlOUr des urnes cinéraires dans la méme position qu'elles avaient là où nous les avons découvertes; 7. Couronne de flturs artificielles en terre cuite peinte (fig. J03l j 8. COUrOl/lie de laurier; 9. CourOline de lierre en bronze doré et lerre cuite i / o. Urne ciueraÎre dans sn gaine formée de deux gros bassins en terre cuite; / /. BaÎgllOÎre pour enfant (employée comme sarcophage); 12. Sarcophage pour enfant, formé d'un gros tuyau en terre cuite; [J. Url/ecinéraire en terre cuile recouverte d·une couche de dorure i 14' 15 etc. Lacrima/oires, pe/ils plats, cOlfpes ejl albâtre, VÎtr. H. Dix urnes cineraires hydriformes du type Ha<irtl-Vasen: ). Décoration à branches d'olivier ou de laurier; 6. à branches de lierre. L'urne no 7 renferme les cendres d'un certain Glau· cias; le nO 8 porte sur la surface antérieure une scène de course dans le stade. Vitro K. Urnes cinéraires dont on peut fixer avec précision la dale d'ensevelissement, voir l'inscription grecque peinte sur la panse. 1. Urne de Menecles, crétois, commandant de cavalerie: il eSI mort en ':l8/-0 av. J.-Ch. (l'an 5 du roi, C. à d. de Ptolémëe Philadelphe); Philon a pds ~oins de ses funérailles; 4. L.e personnage, dont l'urne renferme les cendres, était originaire de la Pamphylie: il est mort en ':178.7 av. J ·Ch.; 6 Urne de Talère, originaire de Cyzique, embassadeur des fêles religieuses, mort en ':178-7; 8. Urne d'Aualos, originaire d'Acarnanie. Vitro L. (NécrOflOle de Chatby). Urnes dntiraires décorées de branches d'olivier, de lierl"e en couleur noire, avant la cuisson définitive (\'. nO' " ':1). - Un:es cïl!éraires rel'étues d'un enduit au lait de chaux et décoréesd'unepeinture polychrome à la gouache: n'" 3, 4. Feston de fleurs et rubans; ). Monument funé· raire, cuirasse el bouclier; 6. Cuirasse ct bouclier (fig. 13, p. 7' li (ces deux dernières renferment les cendres de soldats). -Figurînes l'II !erre cuilt; 7. Jeune femme avec un large chape:Iu (pelasas) conique sur la tête (fig. /04). - Stèles pâli/es; 8. Guerrier prenant congé de ses deux fils. A gauche de [a porle qui donne sur le jardin: Gros sarcophage en marbre blanc, largo 1 m. 98, haut. (sans le couvercle) 0 m. 98 (fig. 105). Couvercle très luurd à dos d'ane avec acrotères


'5' aux quatre coins. La surface antérieure est décorée de ft::stons de fleurs et de fruits (épis, pavots, raisins) suspendus 11 des clous auxquels sont attachés des bucrânes; une énorme grappe de raisin descend du milieu de l'arc inférieur de chaque feslOn, tandis 'lue l'arc de cercle supérieur est décoré de rosaces ou (celui du centre) d'un gorgoneion. Provo Nécropole occiden· tale (\Vardian~ Au dessus de ce sarcophage: Mosaïque représentant la personnification de la légende du AeUl'e Alphée (le jeune homme 11 gauche) poursuivant la belle nymphe Ani· thuse. A droite de la porte: A utre sarcophage du type il guirlande. Les di. mensions sont plus modestes que celles du précédent, er les festons sur la surface antérieure SOnt soutenus par des génies debout sur une base cubique. Les trois arcs de cercle formés par les festons portem chncun un gorgoneion. Ainsi que je rai dit au sujet du sarcophage d'Ariadne, le type presque unique de sarcophage qu'on rencontre 11 Alexandrie est celui·ci, décoré pal' des lestons de fleurs. On peut en voir lIn grand nombre dans le jllrdin. D'ailleurs les Alexandrins avaient une vraie manie pour les fleurs, qui étaient un des élémems les plus essentiels de tous leurs arts décoratifs. Au-dessus de ce sarcophage, plilsieurs por/rails de fllolll-ieS, peints il l'en}'ig. '04. caustique sur des tablettes en bois. Provo Fayoum. Vitro N. Compartiment du milieu: Une série d'éliq~etles de momies, en bois de sycomore.• Vers l'époque gréco-romaine l'usage s'étant généralisé des chantiers où les familles entreposaient les momies de leurs morts et se déchargeaient sur des entrepreneurs spéciaux du soin de veiller à leur conservation et de célébrer en leur honneur les fêtes usuelles contre payement d'un loyer plus ou moins considérable selon la nature de l'entretien exigé, il fallut) pour éviter les confusions, mettre


'5' sur elles des marques spéciales: on leur aURcha donc au cou ou sur la poitrine de leur gaine ces tablettes en bois, sur lesquelles leur nom Cl leur filiatioll élaient ttlnlôt écrits à l'encre noire, tantôt gr.1.vés rapidement en creux, en démotique ou en grec.• (G. MASPERO). PI"csque lOutes les tablettes qui sont dans notre Musée on! eSté envoyées à Alexandrie en 1892 [>.11' la Direction Génénlle. Elles doivent provenir des nécropoles d'Achmin et de Sohag.

Dans les deux petites vitrines II-J2 (accrochées aux parois intérieures des piliers du côté ouest de la salle); Mal/c1us de brasierou de fOUT de campagne. Les vases complets dont ces man-

Fig.

,os_

elles ont fuit partie sont très rares: il y en ,1 un au Musée de Genève (v. la photogr3phie drlns la vitI'. J!) qu'on a identifié avec un brasier (,,,iQ'Clllvw ou laxd!!,!) et plus récemment avec un four de cnmpngne ("UP«VI); ou "'J'P«O'O,). La forme est celle d'un large bassin avec un pied assez haut, concave en dessous, avec trois manches solides, dépassam le bord, Ml' \Va!ters, qui ne connaît pas ceux de nOtre i\lusée, estime li plus d'un millier le nombre des exemplaires des ..tifférentes collections; à nous seuls nous en al'ons quelques centaines. Ces manches SOnt décorés de reliefs sur un carré représentant soit un drngeon de feuilles ou de rosettes, soit des foudres, soit une tête barbue grotesque, quelquefois pourl'ue d'un bonnet conique (fig, (06), soit une tête de bccuf. Quelquefois ces manches portent le nom du fahricant, Ricataws en général. On a affirmé que les têtes



'13 grotesques de ces manches représentent des génies de différente natl.lre placés ici par croyance superstitieuse: ils auraient protégé la cuisson des viandes. Furtwlhlgler y li vu des Cyclopes, les compagnons de Vulcain. Au milieu de la S311e sont placées sepl momies d'époque gréco-romaine. Elles proviennent toutes du Fayoum. Voir celle qui est exposée ùans la vitro T: elle garde intact son maillot compliqué qui rêvele une habileté spéciale el même artistique il préparer les momies. Voir aussi vitr. AA. BI3. CC. DD. Vitro U (adossée au pilier nord-cst de la salle). En correspondance avcc le Yis(lge est placé le portrail du dé/mIl peint à l'encaustique SUT une tnbleHe de bois, artistement encadré dnns une bordure en lOîle et {<Il plâtre, dorée et fermée pnr les bandelettes qui em· mailloltent la momie. Il représente un homme assez jeune nux formes robustes, à la figure large, AUX. pommettes proé. minentes. Les cheveux sont noirs, courts et crépus, le front étroit. Les yeux, qui ne sont pas Irop largement coupés, sont d'une couleur noire intense; le nez est fin et droit. De minces mous· taches, retombnnt à la chinoise, surmon· tent la bouche petite, sinueuse, charnue, Fig, ,06. Une barbe courte, noire, fine et crépue encadre la figure qui a une expression réfléchie et mélancolique. Le corps est habillé d'une tunique hlanche. C'est une peinture d'une vigueur d'expression, d'Une vérité et d'une force de teint vraiment remarquables (\" pL en trichromie). VitI' X, Avec quelle précision ces portraits reproduisent les traits personnels du défunt, on peUl l'observer aussi sur la momie qui est encore dans sa caisse de sycomore /à remarquer la courbe du nez). Voir aussi dans la vitI'. y, On pense que ces portraits, faits pend<lnt la vie pour être accrochés sur l'Une ou l'nutre des parois de \0 maison, en étaient détachés 11 la mort, pour être placés sur les coda· l'l'es. L'époque de ces portraitS peut être fixée ovec une grande approximation entre )0-150 ap. J.·Ch, llIBLIOGUAPHlE, _ En ... , [hl/e',;s/ide Porlra!s a'" d.", Pul;um: C" On Ih. datl~K of rhe Pay",,, Pu,'lrai/s <;la". Jo"rnal a 1/.,. I.nie 5/"d;'$, l'ai. XXV; G~""'~T E., Ln Porlralls d'A"ti""la" },f"ue Ol'Imel, Pari., H~ch."e, '9'4.

&0""" c,


Les vitrines horizontales EE. rr. GG. renferment des masqucs en plâtre peint et des masques en pl:ltre doré, ainsi que des restes de pectorl1UX, revêtelnents de mains, de pieds, etc, pro' venant en partie (vitr. ES) de la Haute EgYl'te, en partie de Taposiris Magnn (J',tariout), en panie d'Alexandrie. En généraI aucun de ces lllusques ne peut prétendre donner le pori mit du défum, malgré les différences marquées qu'on ob· serve enlre un masque et l'autre (v. surtout la vitI'. EE.) et cerwins caractères personnels qu'on peut observer sur quelques·uns. BlBLlOGllA!'IIiE. _

Gu.""r E., G. C.

Sur les colonnettes HH. KK. Deux IIrnes cinéraires CIl tmait vcrt cl bleu, découvertes Il Gabbari (Nécropole occidcnttlle). Epoque romaine. Sur la colonnelte LL. Urne ânéraÎre en terre Cl,;/e vernissee IlOire; une branche de lierre en blanc superposé cour! autour du vase à moitié de la pnnse et SUl' le col. Quatre plaquettes en relief représentant de vieux silènes som sur les épaules. ITlmc siècle llV. loCh. Provo Alexandrie (Nécropole de Htldra).

SALLE 18. Vite A (à droite de l'entrée): Douze urnes dl/traires alexandrines en terre cuite, hydriformes l peintes avant la cuisson, en noir, rouge, brun, marron, etc. (v. p. 134)' La série exposée dans cette vitrine préseme une riche variété des différents motifs décoratifs employés pour ces vases et de leun; combinaisons: 1. Hubans, branches de laurier et d'olivier; 2. PlIlmeues, rosaces, branches d'olivier; 3. Perspective architectonique, balustrade et portique avec vue sur un jardin où se promènent deux oies; 4. Branches de lierre et d'olivier; S. Scène de combat: des quatre combanants l'un a été mortellement blessé et il est étendu ù terre (à droite) ayant sur la tête un casque richement crêté; un second est tOmbé à genoux e! tikhe de se défendre avee l'épée contre un adven;aire qui est debout devant lui et le menace avec son épée tout en se protégeam avec son bouclier; un quatrième combatlant arrive en courant et fait le geste de lancer une grosse pierre (fig. 89, pag. z3 sj; 6. Brrm· ches de l'igne et grappes de raisin.


255

VitI'. 13 (à gauche de l'entrée): I-g, Amphores el fragments d'amphores pcmaJhdnaïques. On S3it que ces vases étaient destinés il contenir l'huile des oliviers sacrés, donnés en prix nux vainqueurs des jeux cêlébrés 11 l'occasion des fêtes Pana' thénées. D'un côté est représentée Athèlla, armée du casql'e, de la lance et du bouclier, debout entre deux colonnes, au sommet desquelles sont, soit des coqs, soit des chouenes, soit une statue d'Athèna, etc. j dans le champ, disposée verticalement, on lit l'inscription: T!JN AeE'.lv/:;$EN Ae:t!JN (Prix donné à Athènes dans les jeux athlétiques); souvent ulle seconde inscription donne le nom de l'archonte nlors en fonction; sur J'autre côté de l'amphore une scène de jeux dnns le stade. Notre nO J est daté de l'archonte Phrasikleides, 371'0 av. J.-ch.; le n" 1; (prix donné il un vainqueur dans ln course) est daté de J'nfchonte Nicomachos, 341·oav. J.·Ch. Ces deux ~Imphores proviennent de la Cyrénaïque. Les fragments exposés à côté Ont été trouves il Alexandrie; mais l'un d'entr'eux provient d'Athènes; d'autres pourraient appartenir il des vases fabriqués à Ale:x:andrie, imitant la forme el la décoration des vases athéniens. Vitro C, D, E. Dans les compartiments supérieurs est une collection de poleries lu!lénisliques vernissées en noir méwllique, souvent avec décoration en blanc ou en rouge superposé (coupes, verres, petites hydries, skyphoi, lécytes, etc.). - Dans la vitr. C, il remarquer le karnharos r, qui est décoré d'un damier en blanc superposé et d'une série de carrés insérés l'un dans l'autre de couleur jaune rougeâtre; on y voit aussi les restes d'une inscription plastique en rouge au-dessous du bord extérieur de j'embouchure. - Dans la vitI'. E: 1 (8862) Coupe dll Jype migaritn, signée par Menemachos, et portant représenté en relief le jugement de Pâris, reproduit deux fois SUI' les deux moitiés de la surface extérieure; le héros phry' gien est assis SUI' un rocher il droite j les nutres figures sont disposées de droite à gauche, de la façon suivante: Héra, Athèna, Aphrodite (assise, :lssistée par un petit Eros) et derrière celle-ci Hermès. Le nom de Menemaçhos est gl'lwé en relief en cercle dans le fond extérieur du vase BIBLIOGRAPHIE. _ PAG""'STIl.C"",~ n., DÜ IrÜchisclHltl)'pli.th. Sa", ... I"~1 E. ua"

SI.gli~, J

Teil, p. '93"'" 1'1. XX.

Dans le compartiment du centre de ces mêmes vitrines som disposées quelques centaines de lampes d'ipoque romaine, (un classement méthodique de la richissime collection de lampes que le Musée possède sera fait prochainement).


Voir dans la vltrlUe C: 1. Deux Victoircs ailées soutenant un médaillon :lu-dessllS d'un autcl cylindrique entouré de laurier; 2. Un berger, faisant la sieste près d'une fontaine pendam que ,;on troupeau pâture autour de lui; 3. Eros ailé chevlluchant un dauphin et jouant de la lyre (fig. 107). Voir aussi tOUle une série de divinités égyptiennes ou syncrétiqucs (Sarapis, Isis, Harpocratc; Isis-Sélènè embrassant Sarapis, les st:rpents Agathodémons; isis-Cérès; Sarapis entre Isis ct Harpocrate, etc.); 4. (lig. (08). A deux mèches: Prêtre d'Harpocrate portant J'autel du dieu; il droite et il gauche de la cuvette, deux serpents agathodémons, celui de droite il tête de SarapÎs, celui de gauche à tête d'Isis. Dans la vi{rine D: 1. Triton; 2. Faune poursuivant une

Fig.

,oS.

Fig. '''9.

nymphe; il ra saIsIe par l'habit, maIs cene·ci, tOut en protégeant ses vËtements :lI'ec la gauche, lui a pris le menton ct le repousse avec énergie (fig. lOg). Vitrine F. Parmi les vingt-sept fig'Urines el> ferre C1<ite conservées dans celle vitrine plusieUl"S sont vraiment intéressantes et quelques-unes sont d'une valeur artistique réelle. Presque toutes gardem leur couleur admirablenlent conservée, et si certaines peuvent choquer un gOÛI trop rafliné pnt" la juxtaposition dans J'habillement de teintes crial'des, d'autres désarmen! tout esprit de criti'lue. On ne peut qu'admirer le n<> 1 (au centre de ln vitrine): jeune femme (fig. 110 et trichromie sur ta couverture) couronnée de lierre, au visage noble et fin, aux formes robustes mais éléganles et sveltes, à l'expression rétléchie, presque hautaine; le poids du corps appuic sur ln jambe gauche, la droite est légèrement écartée



257 et fléchie; elle est hllbillée ùu chilon et de i'himnlion; le bras gauche est replié et la main fait appui sur la hanche; le bras droit est soulevé sur la poitrine, retenu pur les plis de l'himation; les "êtements sont blancs III'ec une large bordure bleue, d'une étoffe très fine, presque tnlOsparente. Le nO :1 est finement travaillé et il a aussi une pose très élégante (fig. 111). 4. Joueuse de pandourion (fig. 112). 7. Jeune mère porlant assis sur son avant-bl'as gauche son nourrisson qui est

Fig. 110.

Fig.

,u.

tout à fait nu (fig. 1 13). 8. Jeune femme debout regardant à gnuche dans une pose élégante; le bleu et le rouge clair des habils sont parfaitement conservés (voir trichromie). 9. Danseuse (fig. 114). Jeune femme deboUI de f(lce, habillée du chiton et du manteau tire jusque sur la tête; de la m:lin gauche elle tient les deu): pans du manteau fermés sur la poitrine (fig. 94, p. 241). Voir aussi les figurines du second rayon, surtout les nO' Il, 12, 13, 14. Dans le corn[lartÎmenr du milieu; Potirits origillal<is d'ArreHllm et imita/iolls soit locales, soit de fabriques de l'Asie

"


, 58 Mineure. De nombreux fragments portent la signature soit du potier, soit ciel celui qui avait fait les poinçons pour la décoration. Parmi les sujets qui ornent en relief la surface exterÎeure de ces vases (terra sigma/a) le plus remarquable est le nO l, Génie ailé jouant de la double AOte. Voir aussi: '1. Tête d'Hercule de profil à gauche. 3 et suÎ\': gladiateur, combattllllts, masques comiques. - Dans la section droite du même compartiment: les restes de deux grands plats en terra sigilfata de fabrication locale; dans le fond du plat, au centre,

l'ig. ln.

Fig.

"J.

un dattier; à droite et il gauche de celui-ci, les bustes de l'Afrique et de la Mauritanie affrontés; tout autour du bord, une chasse aux bêtes sauvages: lion, sanglier, etc. Vitro G. Dans le compartiment du milieu, d'autres poteries al"-

rétines et leurs imitations; voir parmi les reliefs de ces dernières: l, Set-Typhon (Prov, Kôm·el·Chogafa, Sérapeum); 2. Sarapis; 3-7. Dromadaires (Memphis). Ill11LTOORl\I'HIE. _ S<':HK~'D&R TH., Die Nellr"p"fe ~O" K6",·esch·Sch ... Teil VI. pog. '18"'1.; l'AOX"'-'&<':HXR R., Die &rjecMsch·"'&yp/{sche $,.,,,,,,,l.. ,,g Kil"" S.etUI!, J Teil, p. '00"'1.

Mf",


'59 P~rmi

les lê/es dt figllrînes en terre cllite exposlfes dans le compnrtiment supérieur: 1. Un enfam nu il cheval sur ['ép:lule gauche de S:l. mère, joue avec elle et lui caresse le menton. A remarquer aussi la riche variété Ct la complication des coiffures (nO 2 et aussi 3-4 et suiv.); 5. Charm:lnte statuelle d'un garçon assis sur un rocher, la tête lOurnée l'ers sa gauche, habillé d'une tunique et d'un m:wteau agrafé sur l'épaule droite; les cheveux longs, bouclés, lui descendent sur les él':lUles, l'c:>.:pression du visage est souri:llllc ; couleurs bien conservées; 6. Tête de jeune femme surmontée d'une Jourde couronne; \0 statue était de dimensions considérables (haut. de la base du cou au sommet de la tête 0 m. 1 J).

Fig. "4'

Dans la vitro H;

Compartiment supérieur. Section il gauche. Figurines (Il lerre Çflite: 1. Enfant sourbnt debout sur une higue minuscule chargée de raisins, tr3înée par une couple de chiens (fig. 115). 2. Enfant debout souriant; il soulève de la main gauche les bords inférieurs de sa tunique remplie de fruits. - Dans III section du centre: 3. Buste d'Hercule, le bras droit armé du glaive, soulevé au-dessus de la tête; 4. Tête d'Hercule, haut. 0 m. 08, aux formes puissantes, pleines de vigueur et de force, d'un modelé bien rendu (fig, 116); 5. Autre buste d'Hercule (plâtre); 6. Tête de Sampis. Dans le comJXlrtiment du milieu: Quelques échantillons de céramiques en r~liej d'cpaque romaine. 1. Hélène, poursuivie par son mari Ménélas qui Fig. "5. menace de la tuer pour venger


260

sa tr::lhison, s'accroche efhayée il une statue d'Athèn:l dont clic implore la protection; en faisont ce mouvement elle lnisse tomber son \{tement et découvre [OUles ses beautés; il ce s~claclc, ainsi que le mythe le raconte, la fureur de Ménélas se ;::alme et fait place il l'amour renaissant, Celle situation est expliquée ici par les petits amours qui retiennent le br3s de !\lénélas armé d'une épée et déjà soulevé pour frapper. Le travail t!st médiocre, mais ln scène est charmnnte; 2. Hercule terr3ssant le lion F,g'. 111. de Némée; 3, 4. 5. Hercule en lutte (WCC le taureau; 7. 8, 9, etc. i\lasques et scenes bachiques; 10, Il, 12. Masques dt! Gorgone; 13. La figll' rint! fragmt!ntaire d'une argile très fine ct d'un travail soigné, est sans doute hellénistique i elle représente Léda et Zeus, celui-ci transformé en cygne, ainsi que le mythe le rapporte (fig. Iii). fUllLlOGRA1'H1E. - ll,..'~Cl~ 1>•• DI "Ic",d fy",n",w/j (ii!'<lM CO" Y"ppYUl'I/'''IZl'' Yili.vo, dan. n. S. A., 11, p. '98 .q.

VitI'. !. Figurines en terre cuite. Collection de personnages et de masques dl! thtâJre (fig. 1 IS-119) ainsi que de cal"icalures et de figurines groJesqllf's. Vitrine K. Terres cuites provenant des collines de détritus près du faubourg de Hadra. A remarquer: l. TêJe de Ga/ale, haut. du visage ù m. 03. Le Galate est repr6-


,6,

Fig. "9-

senlé non pas ivre, mais mourant; malgré l'exagération qu'on peut COnstater dans la musculature saillante, ceue tête est trts vivante et pleine d'une expression sauvage et douloureuse (fig. (20). BIBLlOGnAPlllg. _ ll:F.INACU A., Los Ualafrs da'"

l'arl al,x., p. 43.

2. Têle de Ga1tloiSf aux formes puissantes. Les cheveux en

mèches épnis,es tombent has sur le front, puis forment de part et d'autre deux "laSSeS rejetées en arrière qui couvrent les oreilles et descendent jusqu'nu cou. DIllLIQGHAI'HlE. _ R",,,,,,cu A., o. C., p. S<>-5"

3. Tête de Fau"/! (reconnaissable aux oreilles pointues, llnimnlesques) ivre (fig. 121\, Il devait fnire partie d'une statue analogue fi celle du i\lusée du Caile, provenant, paraît-il, d'Alex:mdrie et connue sous la dénomination de Satyre à ['outre. D'aull'es figurines de ce Iype ont été récemment décoU\'erles il Kerrch. 1l1IlLlOGRAI'I1IE. _ RK',.. .. <: .. A., o. ~ .. 1'~1:". 38; !",,,,,....,U,OW.I<Y, FT~gmenls

de shthull.s rte

S~lyns

d. la viii. de

lÙ~leh

(en ruue), Ode... ,

1'1. II. Dnns la section à droite, une série de Lampes, de Sfoff/tUes et de Ll.ln/ernrs: 1. Lanterne décorée d'une Vénus nue, age· nouillée, faisant une lorsnde de ses cheveu"; 2, Busle de Mincn'ei 3, Eros;~, Buste de nègre; 8. Joueusc de trigon(fig. 122); 9, Lampe 11 suppOrt; 10. Lampe·statuette, Vénus debout sortant du bain; les habits ramassés autour des genoux Illis.~ent 11 découl'el"! le resle d\\ corps; lcs mains soulevées font une torsnde de ses longs chcveux; J r. Lampe-statuette: Eros ailé embrnssant passionnément Psyché (fig. (23). '9u, l'"g,

I~,


Dans la section du centre: 16. Façllde de temple: on )' monte par un haut escalier de di),: degrés flanqué de deux sphinx; les colonnes, lisses j(lSqu'au tiers de la hatlleur dans la partie inférieure, sont ensuite cannelées et surmontées de chapiteaux corinlhiens; le fronlon est triangulaire avec acrotères; dans J'encadrement de la cella on voit une statue de i\'linerve; 13-14, !\Insquesj 15, Lampe dont J'anse est formée par un Eros ailé accroupi; 16 (fig. (24)' On a voulu l'oir Jans cette lrmtel'lle ou veilleuse une reproduction (très mauvaise sans doute) du célèbre Phare d'Ale,.;andrie, qui

Fijt, 120.

Fig. ln.

avait le premier étage carré, le second octogonal, le troisième cylindrique; '7. Slatue de Minerve; 18- r9-20. Bustes de Minerve; 21, etc. Lampes il support. Dans le compartiment du milieu (horiwntal); Collection dil lampes romaines, dont plusieurs pourvues de la marque de fabrique (Slrobili, Octavi, etc.), Presque toutes ont la cuvette supérieure décorée d'une figure d'animal (chien, lion, ours, gazelle, taureau, dauphin, aigle, ibis, lapin, saulerelie el ainsi de suite), Vitro L. MO/lhs ell terre cuile pour fabriquer des figurines en terre cuite (". nO' !-2), et moules soil pour cacheter des pains, des gâteaux, peUl-être aussÎ des bouchons d'amphore, soit


263 aussi pour décorer en relief certains produits céramiques. A côté de chaque moule est exposée son empreinte en plâtrll. Il y en n qui sont d'Un tra· vail assez fin et qui reproduisent des motifs gracieux. l-l Bustes de Dionysos (fig. 125); 4. Vénus ou Amphitrite sur un cheval marin; 5. Hercule luttant contre un centaure; 6. Vieux nain nu, dansant à c6té d'une anlphore remplie de vin; dans la droite il tient un trigon, dans [a gauche une coupe; 7. Amphion jouant du palldouriOIl, il cheval sur un dnuphin; t'. Coq marchant il gauche dans la pose orgueilleuse qu'on lui connaît. Au centre de la salle:

l'lg. . .,.

Vitro FF. Collection de fragmell/s de poleries de Nallcrafis (Kôm Gaiet). On sait que Naucratis était la vllle où Amasis, l'ers la moitié du Vlm. siècle av. J..Ch., avait réuni la plus grnnde partie des mercenaires et marchands grecs qui depuis Psammetik étaient dispersés dans plusieurs c3mps fortifiés de l'Egypte. Naturellement ces Grecs entretennient un commerce suivi ll\"ec ln pntrie d'origine; en conséquencll, on trouve dans les ruines de la ville bellucoup de fragmllnts de vases rhodiens, ioniens, chy' priotes, attiques, et.;:. des V[me, Vm. et 1Vme siècles. Les lllosaïques, qui décorent le parquet de cette salle, SOnt formées par de petils cubes polychromes. Les dessins pré. sement des combinaisons très variées de motifs géométriques. EUes provien· nent toutes des ruines de Canope (au sud ùn fort Tewfik, près d'Aboukir), où elles décoraient probablement le 5é· rapeum ou quelqn'une de ses annexes. Parmi les lampes dans la vitrine-pyramide au centrll de la salle, plusieurs sont remnrquables, soit par le nombre des mèches (nO' ]-8), soil par III forme {nO 9,


'64 Eros ailé endormi), soit par la scène reproduite en relief sllr la cuvene; 10-20. Gladiateurs isolés ou par couples, se hattant en duel (fig. 126 et p. 237); 21. Les tfois Grfices; 22. Minerve; 23. Isis nlexandrine, llne corne d'aOOnd3nce sur le bras gauche, un radeau dans la main droite; 24. Victoire de profil il gauche, soutenant un bouclier rond ou un médaillon (fig. 127); 2S-26. Faunes jouant ou damant; 27. Eros chel'auchaut un che,'sl marin, bordure richement décorée, anse formée par un buste d'Isis (fig. (28); 28. A {omle de pied, ln mèche est sur l'orteil, etc. Dans ln vitI'. HH en face de l'elltrée de la salle: En bas: deux llrnes cineraires du type dit de Haden, découvertes dans 1:1 nécropole de ['Ibrahimieh. CeUe qui garde encore son bouchon, fermant avec du plâtre, contient les cendres d'une cenaine Agonis, morte l'an 1S du roi (Ptolémée Phi13delphe, 261-0 av. J.-eh.~ - Dans le cam· partiment supérieur: Grande url/e âm!I"(lire hydriforme en terre cuite vernissde en noir, (lvec des zones de décoralion en blanc superposé et des médaillons en relief sur les épnules, soutenus par de jeunes femmes (fig. (19). Dans ce vase lïmiUltion des vases en bronze est évideme. Sur le bouchon est insérée ulle figurine en terre cuite vernissée noire, imllge, infidèle Sans doute ct seulement imentionnelle, de la défunte, dont l'urne renferme les cendres. Prolo'. Nécropole de l'Ibrnhimieh. l'ig.

I2~.

Dans les vitrines le long de III paroi droite de ln slllle, sont exposées les nOmbl'eUSeS stntllenes en terre cuite connues sous l'appellfllioll imparfaitement exacte de/igurÙus du Fayoum. Ces figurines, qui ne peuvent à ;lUcun titre réclamer l'admiration pour leur valeur llrtistique, som néanmoins d'un intérêt considérable pour J'étude des croyanc<:s et des mœurs popu-


265

!aires. Elles sont en général creusées, travaillées nu moule. 00 en a trouvé en grnnd nombre, surtout au Fayoum, mais uussi dans d'llUlres villes de l'Egypte romaine (AkhmÎn, Ehnils, Hermourolis, COpIOS, Abydos, Aminoé, elc.). La plupart sont des figures de divinités gréco· égyptiennes et d'animaux sacrés; mais il y a aussi un bon nombre de grotesques, de caricatures, de paysans, d'ouvriers, de sujets de genre, de figures d'animaux. Dans toutes les statuettes qui ne sont Pi!>. 126. pas des caricatures ou des figures d'aoi· maux, on a voulu chercher une signification religieuse ou symbolique (pleureuses, concuhines du mort, porteurs de viandes pour le défunt). Il est évident que les imllges de divinités n'étaient pas exclusivement décoratives ct qu'elles dev:liern servir comme intermédiaires entre l 'homme et 1:l divinité; mais très souvent, à mon a\'is, ceux qui fabdquaielll ces figurines el les gens du peuple qui les achetaient ne voyaient fXIS dans toutes ces poupées une personnification déterminée, et ne leur allribuaielll fXIs une signi· fication symbolique précise. Au fond. beaucoup de ces figt.lrines ne sont pas très différellles de celles qu'on vend de nos jours aux payl'ig. '"1· sans dans les foires de compagne et les jours de mtes autour dl"l certains sanctuaires. IllBLlOGHAl'IlW. _ W. &U,IlDT, Dit Crt.sJt·aeg. T.ndolJ., /"y Car/sb.rgGIJ'p/olhd, .;"penh'g"e, '9"{' lu., Choix <le "'O~Hm."ls igypli."s,

lime a-id. (Glypt. Ny·Ca,l.l'<rf(, Ilruu le•• '9'''; KAUF"A'"'' C. ),1'1 D,..,.g 1.nakol." d. gr/teh..roe",. _poque, Caire, '9'J: l{",,,,,,cu AD., 1.;<o/a/ol''' dfS ""liq. 'g)7'I. r ••,..illfes daNS Its/mdl/es d. Cop/OS." 1910.1!Jll, expo. $tu "'" Mus.. de Lyon, p. 81 "'1L'ou..age de W,,"~ .. \V., Die argJ'ptfsckgr/ech/s.hen T.rrllkoll." (KOnlgl. ~Iu...." 13.,li"), lle,lin, Cm'iua, I~I4, ",'.. t par".nu pendan' 1.. corrH'ioD <Ica 'pr."'·c, •• rop tord pour l'u'j· liae, comm. je l'..",ai. "0001". L. prof. l'a"l Perdei,e! Uitera 1. Catal<>l\'u. du tcrre.-""il" d. la richi..i",. wllec.loo t"ou_ 'lue< ; 1•• p""f. R. Pag.n",ocher •• S. Loe>chke a_ nalyse",,'" l,s 'erre.·cui'e. <le la collection S'oglio.

Dans la vitI'. P; Rayons a. b, '-24. Dans ces cûm:s de ferre cuite à l'intérieur creux, généralement ouverts en haut et en bns, (hauteur 18-


1(,6

n cm.) on Il voulu voir des supports de torches, mais ceci peut paraître douteux. Ils affectent souvent une fonne phnllique, et sur la surface antérieure, ils portent en bas-relief quelquefois

FIl'. ",.

une figure qui rappelle par certllins détails S.'1rapis-Dionysos, par Ù'(lUtrCs Priape; d'nutres fois, une tête silénique de vieillard dans 13 partie inférieure, reliée par des rinceaux et des grappes de 1'31SI... il une tête juvénile (probablement du cycle diony-


267 siaque), placée près de l'extrémiIé superIeure, Au lieu d'êlre un ustensile, ne serait-ce pas un objet décoratif auquel cependant la supcrstilion du peuple allribuait une influence propitiatrice sur la fé<:ondité1 - 2;-32, On a vu dans ces pièces des griffes de sistre ou des gafnes de poignards, Ce sont des espèces de cÔl/es renversés, qu'on pourrait croire formés par Jes bouquets de longues feuilles surmolllés soit d'une double corne d'abondance, soit d'une sorte de calice, soit de deux tOrches, et décorés dnns la partie supérieure, soit d'un buste de Sarapis entre des festons de fleurs et de grappes de l'tlisin, soit d'un serpent uraeus se dressant enrre les cornes d'ahondnnce, - 33-3)' Vases à /ibalitms (1) ou plm6t lampes. Quelqu'un voit J,ms la figure :lP' puyée li la <:olonne I:J. gardiemu (Athènn ou Rome) dll bouclier à l'étll'lnger; mais il faut observer qu'il y en n même sans la figure Je femme guerrière nvec bouclier. Au-dessus d'un récipient oblong, affectant en gros la forme d'une barque, et soutenu par deux ou quatre pieds, se dresse une colonne surmontée d'une tète de cygne au long cou, A la colonne, du côté intérieur, est adossée une femlllc casquée s'appuyant sur un bouclier. Rnyon c, :;1;-40, Femmes assises sur lIne haute hase cubique, les jambes éCllrtées, le mnnteau tiré sur I:I tête. Nos exemplaires Fig. 'Jo ont IOUS les hras coupés, mais il est probahle que ces (ractures ne sont pas intelllionneIle'i, Les brllS travaillés 11 part et ajoutés avec du plâtre, élant soulevés, étaient sujets à se casser facile· ment et li disparaître, Prétendues orantes ou plef/t'l'uses (à vr:li dire, elles sont souvent souriantes), quelquefois nues, quelquefois hllbillées. Sur le vêtement elles portent une longue chaine qui descend du cou sur la poitrine, ou se croise pour descendre sur les hanches et continuer derrière le dos. Sur ln poitrine la chafne est fermée par une grosse plaquette ou agrafe ronde. Rayon (. Nombreuses statuettes de Bi-s, tcnant les mains appuyées SUl' les genoux, ou bien portant unc épée dans la main droite, il [a façon d'un guerrier. Sur trois exemplaires, au-


,------dessus de la haute couronne de plumes, se dresse un naos du bœuf Apis repré. scnté de profil ù droite, le disque solaire entre les cornes (fig. 130)' Dans la vitrine Q' Rayon a. TympaJtislrfs. Figurines de femmes habillées d'une longue tunique, couronnées de fleurs, cu {min de joueldu tnmbouriu qu'clles liennent de la main gauche soulevée Cl qu'elles t'rap~nl de la main droite. Quelques-unes jouent et dansent en même temps. Rayon b. Figurines de fCIIl1llfS illies, porlant des couronnes suspendues au cou, les mains soulevées au·dessus de la tête pour soutenir une cOI'beille large CI pro· fonde. Elles SOnt extrêmement grasses; l'Ill". IJl, leurs seins longs et pleins, tombent sur le l'entre enflé (fig. 13 t). Dans ces canéphores quelques archéologues ont reconnu des concubines Olt des servantes du mort; le Dr Hegnault y voit une femme enceinte et presque li terme. l.es seins ressemblent déjà 11 deux outres pleines. (L'Univers mediral, 2S janvier 1914;. Il peut se faire que ce soit un sujet de genre, sans aucune significntion spécifique. - D'autres figurines reproduisent un autre type de la femme nue il la coiffure compliquée, la tête ornée d'une lourde couronne, les bras et les pieds chargés de bracelets, les jambes collées l'une contre l'autre, les bras al· longés et collés au corps (fig. 1p). 11 semble qu'à l'origine on ait l'oulu représenter une déesse de la volupté (Hathor, Aphrodite), mais qu'on ne tnrda pas il y voir tout simplement des courtisanes. Schreiber pensait que ces fi· gurines déposées dans les tombeaux étaient les concubines du mort. R3yon c. FiglfYilles dc!femmts richement coi!: fées, habillées d'une tunique pourvue d'un long apoptigma et rarées d'une longue chaîne qui entoure le dos, les épaules et les hnnches et qui est fermée sur la poitrine par une boucle ronde.

Fig.

'.1'-

Dans les VitI" R, 5, T, on a réuni la collection de statuettes représentant Harpocrate, dans une


'GO riche variété J':lltitudes et de symboles. Nous cu déjà J'occasion de sign:ller (salle Il) la grande popularité acquise il l'époque ro· maine par cette forme d'Horus (Horus enf:mt) sur laquelle 011 a~l1mula une grande quantité de symboles. ~\'ons

Vitr, R. - Rayon a. Harpocro/(J debout, de face, habillé d'une longue tunique, la tête chauI'c, sauf une longue boucle lui descendant sur l'oreille droite (ceue caractéristique permet de distinguer facilement Harpocrnle d'Eros, ou d'un cnfnn! quelconque ou de toute autre divinité), Ull double boulon de lOTUS au SOlllmet de la tête en guise coiffure (fig. 133)' l'ig. 'JJ. De la main gauche il lient un vase appuyé sur III hanche, la main droite [nit le geste de puiser dans ce vase. HarpocrHe au vase, mais couronné de fleurs, habillé d'un mallleau agrafé sur l'épaule droite, jeté derrière le dos, Iïndex de la main droite appuyé aux lèvres f:lisant le signe du silence, Le même, nu, ithyphallique. R:lyon b, Harpocrate habillé ou nu, accoudé à un pilier, la tête surmontée Je la couronne de la Basse et de la Haute Egyptc, une corne d'abondance sur le bras gauche, l'index l'ers la bouche (fig. 134)' SUI' quelques exem[llail'cs la couronne est celle d'Ammon. Rayon c, Le même; le même assIs. VitI', S. - Rayons a, h, c, Harpocrale avcc la double couronne des pharaons, nu ou habillé d'une tllnique, assis ou il demi· couché, soit sur sa jambe gauche, soit sur sa droite, un vase dans la main gauche et faisant de l'index droit le signe du silence. Le même, assis sur une base cubique, coiffé d'une lourde couronne surmontée de la double couronne pharaonique entre deux boutons de lotus. VitI'. T. - Rayvn a. Harpocrate coiffé de la double couronne, habillé d'une courte tunique, l'index aux lèVres, montant un cheval qui marche de profil il droite. Rayon b. Le même sallS couronne, habillé

Fig. '34'


'7' d'une chlamys, l1rmé d'un bouclier rectangulaire el d'une épée (fig. J 35). Le même à chel'al SUI" une oÎe. Le même à cheval sur le biElier sacré. - Rayon c. Harpocrate lIssis sur sa jambe g:llJc!le au·dessus d'une haute base circulaire j le bras droit manquant est remplacé par une fissure oblongue (était-ce le couvercle d'une tirelire ?). - Rayon d. Harpocrate nu, l1ssis, souriam, (lUX fonnes potelées, une bi/fla suspendue au cou. Buste du même tYr~. Rayon e. Harpocrate llssis, un vase cnlre ses jambes, dans le· Fig. 'j5· quel il puise 31'CC la mnin droite; ['index de la main gauche porté aux lèvres. Doubles images d'Harpocrme nccouMes. _. Rayonf. Harpo.:rate dans un naos. Le même coiffé de lu double couronne pharaonique, assis sur une grosse fleur de lotus. Le même en Osiris. Le même soutenant sn propre imnge assise sur son épaule gauche. Dans la vitrine U: Rayon a. )"4. Zeus assis sur un trône, le corps de trois quarts à gauche, la tête tournée il droite; le ma nteau lui couvre seulement le dos et la moitié inférieure des jambes, laissant à découvert tout le reste du corps aux formes puissames, un aigle aux ailes déployées est à ses pieds, debout, adossé à la jambe gauche du dieu, la tête levée vers lui. )-6. Statuettes de Sarapis assis sur un tronc dans la po~e que nous avons déjà eu l'occasion de décrire à maintes reprises, la main droite posée sur la tête du Cerbère qui est dehout, de face, adossé à la jambe droite du dieu. Rayon b. Bustes et médaillons de Sarapis, anses d'amphores a\'ec l'image en relief de cette divinité si populaire. Buste de Snrapis sur un fauteuil. Rayon c. Dans lu moitié gauche; Isis a1<':ralldrint, une corne d'abondance sur le bras gauche, la main droite appuyée à un radeau. Isis allaitant son enfant Horus; )' lsis donnant le sein au bélier sacré. - Dans la moitié droite: Isis (ou prêtresse d'Isis) richement habillée de lourdes couronnes en bandoulière, la tête surmontée de la couronne hathorique, le bras


2ï l

droil soulevé ~gilant le sistre. La même soutenant dans la main droite soulel,ée à hauteur de l'épaule le l'ase qui renferme l'eau sacrée, Rayon d. Isis-Cérès debout, de face, habillée d'une tunique et d'un manreau tiré jusque sur la Itte, surmon· tée du calathus, la main droite appuyée il une énorme torche placée verticalement, III pointe inférieure au sol, la flamme en haut il hauteur de la lête de la déesse. Rayon e, Isis-Cérès debout, de f'lce, la tête surmontée de ln couronne hathorique, la moitié inférieure du corps en serpent replié SUI' lui-même et tenant dans ses replis des épis. Rayon f. Buste de Minerve qui surmonte une petite lampe adossée du côcé droit à la base du buste.

FIg. 'J6.

Dans la vitrine V: Rnyon Q. Figurines de Venus. Vénus sortant du bain, l'himation abandonné sur les hanches, faÎsant le geste d'arranger ses longs cheveux mouilltfs. ta mËme tout à fait nue. La même nge· nouillée sur sa jambe droite. Vénus à demi·couchée sur le côté gauche dans une barque. La même s'enveloppnm la poitrine d'une zone ou ceinture. Rayon b. Plaquettes oblongues ~vec l'image en relief de Véllus dans un naos. debout, nue, f:lisam une torsade de ses cheveux. Rayons b, c. Figurines de immus debout. de face, rappelant par l'altitude el par les vêtements abandonnés sur les hanches, ou par leur complète nudité, le type de Vénus que nous venons de décrire i mais celles·ci am les mains soulevées vers ln tête pour soutenir une corbeille remplie de fruits, au milieu desquels se dresse un serpent uraeus. Adossés aux jambes on Fig. '37. obsene: quelquefois un garçon jouant


de la double fJùte il droite Cl une amphore il gauche; quelquefois un joueur de fJùte à droilc l une danseuse il gauche. Même dans ces figurines Schreiber (ll'ait cru voir des concubines des morts. Rayons d, e. Grncieuses figurines d'Eros dans ùifférentes attitudes, chargées de différents symboles; debout, soutenant une longue et lourde torche; debout, de face, habi11é d'une tunique, les ailes déployées, la tête inclinée sur l'épaule droite, la torche appu)'ée sur l'épnule gauche et derrière la nuque. Eros guerricr de profil à droite, coiffé du polos, habillé de la chlamys, un bouclier rond dans lu main gauche, une épée dans la main droite (fig. J 36). Le même armé de lu torche. Eros guerrier debout, de face, nrmé d'un bouclier oblong, sur une fleur de lotus (fig. (37). Eros en or:lflt, debout, les mains jointes sur

l'ig. IJ8.

ln poitrine. Le même couché sur le c$lé gauche, et faisam

du brns gauche un coussin il sn tête. Le même assis, endormi, coiffé du polos, le menton appuyé sur ses mains entrelacées et posées sur le genou gauche soulevé. Dans la vitrine X: Rayons a, b, c. Peiites têtes appartenant il des figurines de différents l)'pes féminins; elles sont remarquables J'<11' ln richesse, la variété et la complication des coiffures (lig. 138). Rayons d, e, f. Femme assise sur un socle élevé, jouant du trigon. Deux jelmes femmes jouant il l"ephedrisJ!lQs. Sujets de genre: Grotesques: Caricatures; Objets divers. Rayon d. 1. Porteut" d'eau, un gros vase rempli de ce liquide sur l'épaule droite i 2. La cueillene des d:lttes: au paysan eSl substitué un singe (fig. J 39); 3. Paysan, le dos chargé de palmes de dattier, qui nlarche en chantant et en jouant de la double flûte. 4. Chameau chargé d'amphores, entre lesquelles est assis


273 le chamelier; le chameau, qui s'est couché sur le ventre pour faciliter le chargement, est sur le point de se soulever pour se mettre en marche; S(fig. (40) Une grenouille jouant de la lyre, assise sur un gros poisson (caricature d'f\mphion?); 6. Lampe très gracieuse, l'anse soulevée par un jeune nègre accroupi tenant une lanterne dans sa m:lin gauche; 7. Partie supérieure d\m \'ase à tête de nègre; 8. Pastophores (prêtres de rang inférieur) portant en procession un naos. Vitr, J. Objels divers. Us/ensiles. AuÎmall.t". - Un homme coiffé du polos, debout sur un char 11 deux roues, faisant le geste de

Fig. 'J<r

fouener les coevaux (qui manquent). - Poignard ct mnnches de poignard. - Fauteuils. - Grosse fleur de lotus sur une base il degrés, - Oiseau sur une pomme (1). _ Griffon traînnnt une roue avec la palte droite antérieure. - Représentation symbolique de Némésis, - Le bœuf Apis. - Un groupe de chiens (le type maltais est prédominant); un léopard, un éléphant, des chevaux harnachés ou non. - A remarquer les chevaux en bois fixés sur des rouelles, qui devaient sen'ir comme jouets d'enfant. Une série de fi3urines a été classêe dans une chambre qui est fermée d'ordinaire et qui ne peut être visitée qu'avec l'autori· sation du Directeur du Musée.

"


SALLE 19. A l'entrêe de ln Salle, nccroché nu pilier de gauche; Fragme,,' d'foIe mosaïque (fig. 141) d'une grande finesse, travaillée avec de tout petits cubes polychrom()s collés sur des dalles

-

F ig. '41.

en terre cuite. La figure qui était représentée dans le fragment que nous possédons était celle de Klio, la Muse de J'histoire. Pro\', Alexandrie (Hadra). Au centre de cette salle a été déposée une belle mosaïque dé· cOUI'erte entre le cimetière israélite et ln plage de la mer (Charby). Dans un carré bordé d'une bande blanche et noire est inséré un cercle bordé d'une bande noire el d'une bande blanche. La surface du cerde est occupée par une fleur coloss:lle épanouie, dom les pélllies sont étendus sur un plan


horizontal. Dans ces mêmes pétales sont insérées des branches de lierre. L'espace entre les sé· pales est occupé par des couples Je volutes convergentes séparées par une figure qui ressemble il une pointe de lance. Les qU:l!re :tngles sont occupés par qu:ttre calices, dont les anses se prolongent en :tmples volutes. Deux côtés du ~rré sonl flanqués de deux lnrges b.1ndes pol" tant un dessin en 'grecque '. La mosaïque est lorm6e de petits Flg. J~'. cubes de pierre polychromes (noir, blanc, jaune, rouge'brun) distribués avec goOt. Dans les vitrines verticales A, 13, C, D, On! élé réunies des figurines en terre cuite provenant presque loutes de Kôm·elChogaf:t. Vitro A. Allimallx, sacrtis ou Iton. _. Rayon a. Aigle, Poule, Lion, Anubis. - Rayon b. Chiens; n" 5, Cerbère (les deux têtes latérales font défaut). la poitrine enveloppée dans les replis de deux serpents; travail soigné; l'expression féroce du gardien de l'enfer est bien rendue. - Rayon c. Baudets chargés d'un gros 5.'lc ou de couples d'amphores. Vitro 13. -- Rayon a. AlIses de /ampts: nO' S-8. Polyphème 11 de· mi-couché sous un arbre, jouant de la flOte de Pan; le bélier 11 ses côtés, une lyre suspendue à la branche de l'arbre. Le prof. Sauer de Kiel prépare une étude détaillée de ces anses. _ lbyon b. Alises de lampes: 1 (fig. 142). le Nil, sous la forme d'un beau l'ieillard 11 la longue barbe bouclée, presque nu (le manteau enveloppe les cuisses seulement), assis au·dessus d'une fleur de lotus, coiffé du double bouton de lotus, une corne d'llb<mdance SUl' le bras gauche, une branche de papyrus dans la main droite. V. aussi le n" 2: une figure féminine (Euthenia ou l'Egypte) est aux pieds du Nil à demiVigo '.J. couché et regarde vers lui. - Rayon b.


Snr:l.pis SUI' un trùne; 13ustes de Sarapis el d'Isis; Isis sur un tr6ne, allaitant Horus, - Ibyon c. Bustes de Sarapis. - Ra· yon d, 13ustes d'Isis. VitI'. C. - Rayon b, 1. Sepl nmphores bouchées rnngées sur des étagères au-dessus d'un gros zire; 2. Harpocrate debout habillé d'Une tunique et d'ull manteau, la tête surmontée d'Une lourde couronne, une corne d'abondance sur le bras gauche, l'index droit aux lèvres, une oie li ses pieds; 3. Vil se canope il tête d'Osiris au·dessus d'un socle orné de reliefs; 4. Cyno' céphale, une bulla suspendue au cou sur la poitrine, la tête surmontée du disque solaire. - Ces quatre figurines proviennent d'Une tombe de la nécropole occidenlale. - Hayon d. r. Tête d'Hercule couronnée de lierre; ·l-l. Têtes de Mine've; 4-5. Têtes de Pan et de Silène; 6. 1·ler.::ule nu, debout, de face, la main droite appu)'ée sur la massue portée comme une canne, la peau de lion sur l'avant·brils gauche, les pommes des Hespérides, (IU'il vient de voler, dans la main gnuc!le 16g~­ rcment soulevée; 7. Hermès ou Mer.-:ure lldossé à un pilier (fr:lgment de vase?), debout, de face, habillé d'une chla"')'s jetée derrière le dos, le caducée dans sa main gauche. VitI'. D, Amusante série dejigllrilles grotesques et de c.lricahlres (lig. 143)' Dans les vitrines verticales [et Il :1 été ormngé le lIJobUia fll"traire recueilli nu cours des fouilles de 1912 Jans la nécropole de Hadra. Dans la vitI'. l, à remal'quer surtout le superbe vnse en ém:lil bleu, parfaitement intact, décoré de trois masques de Bès en relief SUi' l'épaule et d'une stlltuellC de Bès debout entre répaule et l'oritice; lOute la sul'fuce extérieure est ornée de figures d'animaux fantastiques ou réels encadrés pllr des zones de rosettes et de spirales (commen~ment du III"'" siècle av. J.-Ch.) A remarquer aussi plusîeurs des ti,gurines en terre cuite, - Raron a. Statuettes de jeunes femmes debout, de face, hllbillœs du chiton et de l'himation, dom les pans SOnt ramenés sur la poitrine par la main glluche, I:J. main droite étant soulevée et appuyée sur la hanche. - Rayon b. 1 Joueuse de trigon; 2, Charm,mte figurine d'enfant souriant, il demi-nu (le manteau rejeté sur l'épaule gauche et derrière le dos), qui s'accroche à ulle herma de Dionysos, pour protéger COllire quelqu\m, qui l'eUI la lui prendre, une pomme qu'il garde dans sa main droite; une oie est adossée il sa jamhe gnuche.


Couleurs délicmes bien conservées j 3- Garçon et fillette (celuilà nu, celle-ci habillée dl\ chilon) se disputant un can1ll'd (fig. 144)' - Rayon c. 1. Tête de dégénéré ou de fou, d'un travail e,~quis ;"/;. Superbe tête de cheval harnaché; 3. Vieux Silène; 4. Harpocrate à demi-couché sur une barque chargée d'amphores, couronné de fleurs, du double botllon de lotus et de ln double couronne de! la Haute et de la Basse Egypte. Vitr. Il. Url/es cilléraires li décor polychrome et urnes il déconHion en couleur noire rehnussée de blanc; urnes en albÙtre; lekane à figures rouges. IHBLlO(; IIAl'Hl H. _ TI. ",CCIII, Rapporl $IJr la "'"rch. du &rvi.. du

MusÙ p'''d''''1 l'ail/la 1912.

Dans les vitI'. rII et IV sont exposées: l)ouze belles urnes clno!raires en al· bâlre. Dans les quatre niches aménagées dans les parois de la chambre: Entre les vitrines A et 1: 1. Stèle funéraire en ca\cllire nummulitique (ln scène peinle a tout il fait disparu) pour le thessalien Hippocrale fils de Philo/es, qui était certainement un mcrcennire au service des Ptolémées; 2. Stèle en forme de naos portant en relief une scène mal conservée, Fig. 'il· mais d'une touchalHe inspirlltion: une jeune fille s'efforca de tenir soulevée, nssise sur son lit, sa mèra mouranle, 11 qui la respiration manque et il 'lui les trois coussins qu'on lui a placés derrière le dos ne donnenl même plus de soulagement. Entre las vilr. JI et B: 3. Slèle peinte en forme d'édifice surITlonlé d'une corniche décorée! de tl'iglyphes ct de métopes; la sccne peÎllIe représente une femme prenant congé da son mari, pendant qu'une femme de chambl·e lui arrange sa toilettc funér:lirc (il est intéressant de noter l'effort de l'artista pour reproduire un salon en perspectivc al'ec son plafond il caissons). !:'~ntre les vitro C et III: 4. Stèle en forme de petit temple; dans lcs pnrois du fond es! peinte une scène de conge entre deux soldats. Entre les l'itr. IV ct 1): 5. Fausse porte peinte sur ln dalle de fermeture d'un loculus: les pleureuses qui soutiennent la


'78 fessera portant l'épithllphe, les deux têtes de Gorgone et surtout l'Hermès dessiné li. gauche de la pseudo-porle, révèlent une habileté qui n'est pas coutumière dans ceUe catégorie de monuments hellénistiques. (1'. Rapport du MlfSÜ, 1911).

Dans la vitrine-table on peut voir plusieurs tessères en os, en ivoire ct en verre. Quelques-unes portent des noms propres. "l'nutres des chiffres, d'autres des figures en relief (têtes humai· nes, joueuse de lyre, crocodiles). Comme curiosité observer les trois dents naturelles reliées par un fil d'or ct appartenant à un cadavre enseveli dans la nécropole de l'Ibrahimieh, au !lIme siècle :IV. J.-Ch. Dans la vitrine \'crticale isolée, placée en face de ln mosaïque; UnIe cinéraire gardant encore sa belle couronne de fleurs ar· tificielles (fig. 14,). Ellc a été découverte dans ln nécropole de Chatb)', dont le mobilier funéraire est réuni Cil gnmde panic dans la salle 20-21. (Entre ln fin du I\rm~ et la première moitié du IJIm. siècle av. J.-Ch.).


'79

SALLE 20. Au milieu de la salle est placé le groupe, malheureusement mudlé, de DionysO! et de Faun~l découvert il gauche de la Porte Rosene, lors de la démolition des fortifica· tians. Malgré sa mutilation, ce groupe, sculpté dans un beau marbre blanc, produit une bonne impression. Dionysos dans une pose d'abandon devait s'appuyer sur un jeune FAune, lui passant le bras gauche autour du cou. Le Faune p:assa.il son bras droit derrière le dos de Dionysos. La jambe droite du dieu s'appuyait à un tronc de dgne i adossée à celui·ci ilait une panthère. De ce groupe oncoonail plusieurs répliques (la nôtre se rapproche plus particuliiorement de celle du Musée Chiaramonli, Vadcan), donl ]'origimll remonte, parait·il, à récole de Praxitèle. Sur le soubassement il droite el à gauche de l'entrée sonl placées plusieurs s/èlts pt!intls, dom quelques-unes Irès bien conservées, mnlgré leurs vingt~eux siècles d'existence: J. (à gauche). Une femme assise sur un haut fauteuil de profil à droite, habiltée du chilon et de l'himation liN! sur la tête, berce sur ses genou:!: un petit enfant. Elle s'appelait Isadora et ét1l.it originnire de la Cyrénarque, 1.. Jeune officier caracolant sur un superbe cheval qui marche à gauche. Le cheval est richement harnaché. Le cal'II1ier est armé de la cuirasse, de l'épée et de la lance; une chlamys agrafée sur la poitrine lui flotte derrière le dos. Une ordonnance qui tient de la main droite la queue du chel'al court derrière son maître, Fit. '47' C'eSt un officier origin:lire de la Macé·


daine, mort il Alexandrie peu d'années après \a fondation de la ville. Dans la grande vitI'. A, on peU! ob· server un groupe d'urlles cîni· l'aires. A remarquer l'urne nO l, qui est recouverte d'une couche de stuc jaune. sur lequel est estam· pée une décoration il motifs géo-métriques et flOTllllX (imitation évidenle des Vllses en or ou en argent); voir aussi des poteries vernissées noires (fig. '46) aux formes variées, des figurines en terre cuite, des vases poly' chromes en verre (fig. (47). Grnnde vitI'. 13. Autresbelles jiguriflts,au· tres vases: Jeunes femmes assises ('-2) ou debout (3·4';') en habit de promenade; une joueuse de trigon (fig. 14.8) (6); des enfants en train de faire leurs devoirs d'écoliers {fig. (49) (7-8-9) ou de jouer avec des animaux (10), etc, A remarquer llUssi un hlrge plat d'albâtfC qui avnit servi au repas funéraire et qu'ensuite on avait cassé, en déposant les morceaux dans la tOmbe. lllBLlOGRAI'UŒ _ ll""CCI" Ky., La ntcropo!i di Sci,,/bi, t. l, p. LVI, .u, 1. !J, pl. LXXXII, Coi .., '912.


SALLE 21. Dans la Vitrine-table: 1 {11056}. COllrOnne de fletlrs artificielles en terre cuite peinte ou dorée. On y compte plus de cent fleurs qu'on peut distl'ibuer entre quatre ou cinq variétés. Plusieurs ont la corolle d'une seule pièce avec rebord dentelé et un petit bouton relevé RU centre. Celles-ci sont entièrement dorées; d'autres ont la corolle formée par huit sépales oblongs qui sont peints en différentes couleurs, rouge, vert, bleu, etc, BIBLlOGRA.t·IHE. -

dun. MOIsée Egyptien, Ill,

t,

Ba"","',,, Co, Gh;~landom""/a "'us""d~i"", et du'" Nec~opoli di Sdalbi, C~v. vu.

Dans la même vitrine: D'autres couronnes et branches de lau. riel' ou de myrte, les feuilles en bronze doré, les grnines en terre cuite également dorées; 2. GorBoneia, Bucrânes, Masque en StuC doré: ils devaient être incrustés duns un sRrcophage ou dans une caisse en bois; 3, Minuscules figurines de danseuses, et colonnettes en stuc doré: cellesci aussi devaient probablement orner une petite boîte en bois; 4, Plusieurs fragments de mosarques en l'erre avec décor floral; " Double flûte en ivoire: les deu:( chalumeau:( sont composés de plusieurs pièces distinctes, soigneusement encastrées les unes dans les autres; l'un a cinq trous, l'autre six. Les anciens connflissaient le virolet ou def pour fermer automatiquement les trous des instruments de ce type. Dans la cage en verre au milieu de la salle: Momies d'oiseallx sacrés provenant de Taposiris Magna (Mariout). Vitrine A (à gauche de l'entrée). _ llayon a. FigurÎnes en terre cuite peinte, découvertes dans la nécropole de Chatby. Jeunes femmes habillées d'une tunique et d'un manteau, assises ou debout dans différentes anÎtudes. - Rayon b, 1. Un joueur de


,8, palldonyion, de lype étranger; 2. Un jeune homme dans la Oeuf de l'ilge, aux formes sveltes ct élégantes, le manteau rejeté derrière le dos, le coude gauche appuyé sur un haut pilier, le bras droÎt soulevé sur la hanche; 3. Un intéressant type d'hermaphrodite. Têtes de figurines. - Rayon c. Garçons cr fillettes; une oie d'un travail soigné (fig. 1 Sa). Dans la gnlnde vitrine B. UnlC$ cinéraires (v. la belle et grande amphore à fond noir métallique avec décorations en rouge et en blanc superposé) (fig. 1 SI), albâtrf's, poteries, figIlYinrs en

Fig. '5"

le petit 8,trçon hab!llé du chiton et de J'himation, tlyant une couronne se ICrm1nlll11 en pomte nu sommet du front sur la longue chevelure boudée; voir nussi le charfilant groupe d'un enfant et d'une fille se disputant une oie). Beaux fragments de "tises cn verre (mille fiori et v3ses mllr-

ItTre mile {\'.

rhins). Dans les grandes vltnnes D et FI' one élé exposés IOUS les monuments recueillis dans la nêcropole de l'Ibrahimieh (IIlme siècle av. J.-Ch.). ParOli les nombreuses inscriptions reintes en couleur rouge, à remarquer surtout celles qui sont écrites


en caractères araméens: elles contribuent à fixer la chronologie de la colonie juive à Alexandrie, colonie qui remonte, il n'y a pas de doute, aux débuls du III m• siècle av, J,-Ch, Les nUlres stèles llOUS fonl OOnnaÎlre des personnages de Bengasi (Xenaratos, fils de Charma l'lias, de Bérénice des Hespérides); de Sidon (Simotera, fille d'Héliodore); de l'île de Théra (Teucosmos, ms de Socritos, de Théra), etc, - Parmi les non}breuses figurines, v. le beau garçon (vitr. n, nO 1) accoudé à un pilier, le manteau rejeté sur les jambes, le hnul du corps nu peint en couleur rose (avant la cuisson), la longue chevelure bouclée surmontée d'une couronne (censée être en métal). 2·3-4. Restes de Sirènes en pleureuses s'arrachant la chevelure dans le paroxysme de la doulelJl", etc. Dans la vitro F, Le groupe dejiguri/ll!s en plâtrcfpeiut (découvert dans une tombe certainement d'époque plus t(ll'di~e), Hercule,

l'ig. '53,

l';g. 'SI.

Harpocrate, Mill sur une barque entr~ deux vases canopes, l'un à tête d'Osiris, l'autre en forme de grappe de raisin; Min sur une barque entre une amphore et une colonne, etc. Parmi les urnes cinéraires il y en n plusieurs qui gardent au col leur ornementation, formée d'une couronne de fleurs arti· ficielles (fig. '52). - A remarquer en outre dans la vitI'. F les peintures sur les urnes cinéraires: l, Scène de combat; 2, Cheval (lilé (heau dessin) entre deux colonnes (symbolisant le Stade). IlIULrOGRAPIIJE. _ BIll<CC'A E" La " •• roJWII dc l'Ibrahj",ich, B. S, il., 9> pag. 3S ot ."i~.

d~n.

VitI', E. Grofesqlles et caricatures en pll11re J..eintj fragments de figurines <:t figurines en terre cuite provenant de Kôm·elChogafa. Dans le compartiment du milie,u une collection de lampes, dont plusieurs intéressantes, 1. Dmnc chllssereSsej 2.


2801Vénus assise occupée de sa loilette aprè5 le b.1in, aidée par des Amours (lig. rH); 3. Vénus sortlnI du bain: 4. Vénus debout en tlllin de s'h~niUer, un pClil Amour lui présenle un miroir (fig.• 5,1); 5. Le dieu Pan, une Cllnne recourbée dlms sa m:l.in gauche, une f1ùte dans S.1 main droile (fig. 1;5).

SALLE 22, Ceete salle porte Je nom de S. A. le prince Toussoun. pnr· ce que S. A. 11 offert.1u i\lusée presque tous les monuments qui la décorell! et qui pro\·iennent de Canope (Aboukir), P.1rmi les monuments qui nous donnenl quelque lumière sur la ville de Ûlnopc, il y li des dédi· C3ces à Sarapis et à Isis qui re· montent â b. première moititi du III""" siècle a\'. J.-Ch, (sur la paroi il gauche de 1 enlrée: n" 1. en l'honneur de PlOlémcc Philadelphe et de Hl femme p.1r Callicrate lils de Boiscos de S~me; 'l']. en l'honneur de Ptolémée el de Bérénice, etc,); d'.1utres sont d'époque rom3ine; certaines inscriptions nous l'.1ppellent la CAnope chrétienne, En outre il y a une belle série de restes d'architecture (beaux chapite.1u:,:: de type floral), quelques remarquables pièces de sculpture, une série de figurines en terre cuilt. Voir dans la vitr. C: 1. \3 1>elle scène pleine d'animation el d'un bon tra\'ail enlre un \·ieilI.1rd el des gar~s, scène qui se passe dans unf)Orlique du gymnase {fig. ,,6h voir aussi le nO> 1: un éléphant richemenl paré d'un large drap, porta ni un guerrier (!) sur son do;: un Harpo;:.rate couronné de lleurs et du double boulon de lotus, assis par terrc ..levant ['animal, lui C3resse la trompe nec la main gauche, tandis que la main droite puise dans un l'ase; n<> 3. Joueuse de lyre. Au cCOIre de III salle e$1 exposée une mosoïqll/! provenant d'Alex.1ndrie (Rue Jousscf Eiz-Eddin) Iflvaillee dans la plus


28, anci<,nn~ t~chnique, c'~st-il-dire. composée de petits cailloux naturels de couleurs dilférentes. Au centre un guerrier ou un bestiaire, armé Ju houc1iel' et de III l.1nce, mllrchllnt à glluche, mais tourné à droite pour frapper un ennemi censé être derl'ière lui; nutour, une série Je griffons affrontés Jeux li deux.

SALLE 22", On r~vient dans la salie 18, d'où on passe dans III petite piilcc 21.$, où sont exposées des peintures pariétales paTennes ct chrétiennes. EX-l'oto lIU diel.l Pnéphérôs ou Pctesouchos. Héron Soubaltos, un <}fficier de haute levée, paré Je toutes ses armes, son chel':ll à côté de lui (grandeur moitié nnture), offre un sacrifice à III dil'inité devant un trépied surmonté d'un gros I·ase. Autour du trépied s'enroule un serpent qui dresse sa tête vers le personnage. Un esclave noir, représenté beaucou!"' plus petit que son maître, est aux pieds de celui·ci. IIéron laisse tomber de l'encens sur hl flamme qui brûle :lu·dessus d'un petit autel cylindrique. Les offrandes sacrificalOires comprennent nus'Si un poulet, des fruits, etc, déposés li terre. La Victoire ailée qui arril'e en volant et" présente une cO\ll"onne llu·dessus de la tête de Héron doit signifier, je penst:.'. que celui-ci remercie la dil'inité pour être sorti sain et sauf et victorieux Je quelque exploit militaire. La peinture peut remonler li l'époque des Antonins. 2. Autre ex·voto analogue, il peu près contemporain. Pro", Thélldelphie (Batn·Hérit, Fayoum). Les autres Ü'esques prol'iennent toutes d'une cl1'pte ou chapelle souterraine décoUl'crte en plein désert mnl'éotique, à trente km. en ligne droite nu sud·ouest d'Alexandrie. Elles sont é\'idemment chrétiennes (on a dil les placer ici pour des raisons d'ordre pratique), et datent du VI"" siècle. Elles contribuent il démontrer que les sources de l'art chrétien en Egypte doivent être cherchées dans raI"! hellénistique. Les plafonds à caissons sculptés ou peints sont très fréquents dans l'3rt alexandrin de ['<Epoque des Ptolémées (no, l, 2) ainsi que les jk1rois peintes à imitation de marbre et d'albâtre (nO' 3, 1.


4, etc.). Les parois peintes il figures humaines monumentales sont fréquenles dans la décoration pa'·iétale de l'époque romaine. La crypte était composée d·un escalier d'accès, d'une chambre presque carrée, d'une seconde pièce plus petite, !lU fond de laquelle s'oul'l"ait une niche. Les restes du plafond à caissons proviennent de la première chambre, dont les parois étaient dé· corées d'une image de saint Ménas (n<> 3, à gauche de l'entrée), de la s~ène de l'Annonciation {4-,), d'autres saims qu'il a été impossible d'identifier. P:lrmi les socles décorés, voir la corniche il entrelacs compliqués, au centre de laquelle sont peints un oiseau blanc et des fleurs. SUl' le cintre de l'arc de passnge entre la première et la seconde chambre était peint dans un médaillon le buste du Christ (personnage de type égyptien, n" 6). La seconde pièce uvaît pour décoration des tentures (7-$) sur les pllrois et sur le plafond en berceau; dans la niche du fond était peint un saint (9) debout en orant au milieu d'un curieux paysnge qui représente probablement le Paradis. HlBLIOGRA1'HIH. _ IlM"CC'" &., Rnpporl sur la marche du Serviee t/" M"sé< griço.romoill t/'A/":f<ndrieUl 191Z, p. ,,", pl, I.IX.

On revient dans la grande salle carrée ('7i et par la pone ouverte dans la paroi ouest, on paSse sur la véranda qui traverse Je jardin. Au milieu de la véranda est placé une Slallle colossale d'Herr;:llle assis {fig. 17, p. 84). i\larbre blanc à gros gmin, haUt. "Z m. 1:'J. La statue est sculpt~e duns un seul et même hloc nvec le siège, exception faile de la moitié inférieure de la jambe gauche, qui était travaillée Il part. Malheureusement ce beau spécimen de l'art hellénistique a été mutilé de ln tête ainsi que de ]' é· paule droite. Le dieu de ln force héroYque est repré;enté llssis dans une Ilttitude de calme et de repos. La panie supérieure du corps eSI tout il fnit nul', cor le manteau est jeté autour des jambes et un pail seulement, contournant l'extrême partie du dos, va se ramasser sur ravant-bras gauche soulevé horizontalement. ne la cuisse gauche descend la t2te de ln léontis (peau de lion); 1. c6té de celle-d, sculptée en haut-relief dans le bloc qui sert de base, est ln massue. Les formes puissantes, les muscles bien développés sont rendus uvec force, vérité, et en même temps avec souplesse. Ln structure anatomique est minutieusemeot étudiée, le modèle est d·un travail ft:mar'luable. On a rapproché celte statue du célèbre torse du Vatican (qu'on al'ail cru être d'Hercule, mais qui est en réalité de Polyphème),


287

chef·d'œuvre d'Apollonios auquel (ou it son école) notre Hcrcule pourrnit êlrc ntlribué. Ce type de statue de divinité nssise, dans celte même utlitude, est assez fréquent parmi les sculp\tires alex:H1Jdnes. UIDJ.tOGRAI'HIE. -

R'UN"C",

Rtpe~/"(r.,

II, "9,1.

Dans l:l scction nord ùu jardin, on peut observer plusieurs mo· nIWIe/l!S fimiraires provenant de la nécropole de Chalby, de nombreux sarcophages en marbre et en granit du type il guirlande, des chapiteaux. Aux pieds de l'escalier, d<'ux sphinx d'un bon travail, acéphnles, provenant d·Héliopolis. Au milieu du jardin, il y a un grand bassin circIIlaire \ln granit rosc d'un seul morceau; il gauche de celui-ci, un groupe co lassaI en granit de Ramsès Il et de Sg fille représentés assis l'un à côté de l'aulre, Pral', Aboukir. Au fond, appuyée conlre la paroi: Tête colossale en granit vert (découl·crte près du lac dc Hadrll dans les ruines de l'ancien temple Telestérion, voir p, 74). C'est Marc-Antoine sous les attributs d·Osiris. On sail en effet qu'Antoine et Cléop;,tre s'é· taient fait dresser leurs st:ltues en Isis Cl Osiris à l'entrée du fameux temple. Au milieu du mur de droite, un énorme bassilJ quadrangulaire (sarcophage) en granit d'un seul morceau. En face dc celui-ci, un grand pressoir à JlIdle 0/1 il vin, en bois, de l'époque romaine, provenant de Théadelphie (fa)'oum). Dans la section sud du jardin nous avons reconstruit dellx lombes taillées dans le rocher et provenant de la nécropole occidentale. r.·une est datée du I1[m~ siècle av. J.-Ch., l'autre du I~r siècle après. La première {Al est une ce1ln qui renferme un sarcophage en forme de lit et qui garde encore la trace des peintures dont elle était décorée. La cella, à laquelle on monte par un escalier de cinq degrés, élait précédée d'un long vestibule rectangulaire pour les réunions des survirants (salles de lamen· tlltions) et d'un atrium carré (fig. 18, p. 84). DIDLlOGllA?HIE. _ n".,cc,... dAns Muste F.1)'pliç", 11. p'g. l4 .q.

Cf,.. Rapporf su,. la "'arche du S.rviet dtl Muset pendant les '''lIléu f~fQ_f~fl, P'II". ~ oq,

L'autre tOmbe {Bl est plus simple. L'entrée e11 arc a la voUte décorée d'une grandc coquille en relief (même décoration à


'88 Kôm-el-Chogafal; sur les trois paroÎs som creusées trois niches et dans chacune de celles-ci est sculpté un sarcophage du type il guirlande. On remonte sur la véranda el, passant devant la Direction et la Bibliothèque du Musée, on revient dans le vestibule et d'ici on passe dans les salles qui renferment les antiquités chrétiennes et le cabinet numismatique.

SALLE 1. Sur le christianisme à Alexandrie, v. p. 42. A droite et il gauche de l'entrée: H4. Stèles funéraires en marbre blanc provenant, asse! probablement, d'un des fumeux monastères dits du Henmton (du lIeulIième mîlfe à l'ouest d'Alexandrie vers le Mariout) et se rapportant à des moines appelés soit &JÛ",..:i. (frère) soit &ft{Jii (abbé). Celte dernière appellation n'indique pas toujours la dignité sacerdotale, mais c'était un titre de distinction pour certains moines savants ou particulièrement vertueux, Plusieurs exerçaient une profession. L'abbé Dorothée (z) était un ,,,6Î.r>}:;, joueur d'instruments ù corde, L'abbé Sérène (4) élait médec:în (la.gÔ» et uvait transmis li son disciple Jean les secrets de son nrt. La plupart sont désignés comme maîtres des novices. Douze de ces inscriptions sont datées de l'ère des martyrs. L:t plus ancienne (1) est datée de la seconde indiction, l'année 240 depuis Dioclétien, année qui correspond à j'année :,Z4 de l'ère commune, puisque l'ère des J\lartyrs commence al'ec I"année :.tB4- de Jésus·Christ, BlULIQGRAI'HIE. _ t.""IOB'"R," G., Epilaphrs de ",oines allxa"d~jlls, dan. Bull. Soe. Ayeh. d'Alex., 5, p. "-'9; ReC"ÛI des Itlscdpli(ms ehytlietl_ "es d'.é't,'ple, n.

'·'t.

Le long de la paroi à droite de l'entrée sont rangées environ deux cents inscriptions funéraires chrélicnnes (partie cn grec, partie en copte) provenant soit d'Alexandrie, soit de divers endroits de la Basse et de laHame Egypte (princiJXIlemenc d'Assouan, d'Achmin, d'Achmunên). la forme est quelquefois triangulnire, d':turres fois rectangul:tire, surmonlée d'un petit fronton. Plusieurs commencent par la formule 2,'oil'l TOU, .. (Stèle du..,) qui est surtout caractéristique pour les inscriptions d'Achlllin;


'89 lleaucoup (j'autres commencent pM la formule "'·XOII"IO,/. A ces formules fail suite le nom du défunt ou de ln défunte avec ['épithèle 1<u,,«gH>, ou l'WdglU, son tige, ln date de sa mort et quelquefois 53 profession. Le nO 53 est une épitaphe, en partie métrique pour une dame loallnia, fille d'Ammonius, d'Hermoupolis, q~i aurait été re· m~rquable ~o~l~le poétesse, orrttrice, ainsi que par ses connaissances JurIdiques. Sur les stèles 103, 106, r08, 1r l, r 19, J~O, '30, [35. 144, on peUl observer les différentes formes de la croix en Egypte. Le nO !30 donne le plus ancien de tous les monogrammes; il représente à la fois le nom de Jésus-Christ et rimage de sn croix. Le nO 106 n'e~t autre chose que l'ancien signe hiéroglrphique ânkh, signir1am vie: ce symbole est spécial à l'Egypte. On trouve encore la croix avec boucle, ou croix ansée, la croix carrée (avec bras égaux), la croix avec les bras horizontaux plus courts. DIIlUOGRAPHIE _ LC~'''<VR'' G., Rtt"eU des ["st~iplio'l$ chr'_ Ue,wu d'E/!yple, Le Cai,., '90/.

VitI". A: Vers le centre de cette (XIroi. Figllrines ell Jerre çuiJe. Femmes auréolées, chevaliers, guerriers, animaux, etc., provenant du sanctuaire d'Abou-Mina. Ce sont à mon avis des poupées ou jouets que les péJerins rapportaiem dans leur pays comme souvenir pour leurs familles, surtout pour leurs enfunts. Viti·. B. Papyrus copies el byzantins (lettres privées, documents, fragments de l'Evangile, etc.), Au milieu de la salle, aux deux extrémités, deux chapifealt); en marbre à forme d'abaque, haut. 0 m. 63, long. (de chaque côté dans la fXlrtie supérieure) 1 m. 04, aux surfaces décorées d'entrelacs, sur lesquels sont plaqués au centre de chaque face des fleurons stylisés llanqués chacun de deux feuilles plus pe. tites, le tout Hé en bouquet. Ils rappellent pour le style les chapiteaux de la basilique de Saint Vila! à Ravenne. Ils appartiennent, selon l'opinion commune, à l'église de S. Marc d'Alexandl'ie. Le prof. Strzygowski les croit importés à Alexandrie pour une basilique de l'époque de Justinien. L'exem· plaire qui est en face de J'entrée a été évidé pOUl" en faire soit des fonts baptismaux, soit un Oassin quelconque, avec trou de sortie poUl' l'eau; il li été découvert en creusant les fondations de la maison où se trouve la Poste Française (Boulevard de Ramleh). Le chapiteau qui se trouve à l'autre extrémité provient de la maison Kindineco au bord du canal

.,


Mnhmoudieh. Un chapitcau semblable, provcnant également d'Alexandric, se trouve au Musée du Caire. Un quntrième cha' piteau, de tyre tout à fait identique, mais de plus grandes dimensions, est exposé au centrc de la salle z: il a été troul'é en crcusant les fondations de l'école professionnelle des Frères des Ecoles chrétiennes (fig. 157). Dans les cinq caisses-vitrines C·G SOnt exposés des cadavrt's dt'sSéchés, provenant de la nécropole chrétienne d'Antinoé ct gardant encore leurs habits en étoffes brodées. Au centre .le la salle: COllvercle dt' sarcophage Cfl porphyre, trouvé par Boni en [893 dans ses fouilles au quartier Lebhane. 11 a la forme d'une pyramide tronquée. Au centre de chacune des quatre faces verticales qui en forment, pour ainsi dire, le socle il y a une tête exécutée en h/lUt relief. Du côté de la porte d'entrée de la salle: tête de jeune femme, les cheveux en tresses divisées au mi· lieu du front, fermées par un ruban et rnmassées en deux chignons sur le haut de la nuque j à droite de celle·ci: tête de jeune femme aux longs cheveux réunis en cercle au· Fig. '57' fOur du crÎlne et couronnés de grappes de raisin et de pampres; du cote oppose a l'entrée: tête de jeune homme imberbe, souriant, nux cheveux en mèches désordonnées; sur la quatrième paroi: tête barbue, le haU! du crâne chauve, couronné dc branches de vigne et de petites gl1lppes de raisin. Des festons en haut relief font le tour du couvercle avec les extrémités nouées aux angles el au·dessus de chaque tête. M. Slrzygowski voit dans ce monument une preuve de plus en faveur de sa théorie sur l'origine orientale de l'nrt chrétien. (Fragment de snrcophage analogue au Musée de Constantinople; voir, sur le côté est, la photographie du sarcophage du Vatican de type identique, qu'on dit être celui de sainte Costanza). Vitrine-table H. Cuirs écrits (en copie) contenant des actes de donations pieuses laites à I1n couvellt de la ville de Mohondi (Haute·Egypte). Menus objets en plomb; Poids byzcmlins; Pierres gnostiques.


29 1

Vitro 1. CurÎeux coussin en bcmdes (laine polychrome) arrangées de façon il former une série de carres. Il a été découvert sous la tête d'un cadavre dans la nécl"Opole cnrJtienne d'Antinoé. Vitr. K. Colleclioll d'os el d'ivoires scnlptés. Tous ces fragments ont été certainement incrustés dans ùes meubles ou des coffrets ou om décoré des ustensiles et des armes. Ils ne som pas pour la plupart d'époque chrétienne, mais on les rassemble tous ici pour ne pllS les disperser en différentes séries et aussi par raison d'ordre pratique. Ils ont été trouvés pour la plus grande partie dans les collines de détritus de l'ancienne Alexllndrie, et si en ~énéral il.s ne sont pas remarquables par la finesse de l'exécution, ils SOnt toujours intéressants pour les sujets. D'ailleurs il )' en a qui ont une certaine valeur artistique: 1978. Pûris ou Adonis debout, le hllut du corps nu, coiffé du bonnet phrygien, appuyé à une grosse et longue canne; 1979. Jeune homme nu de profil à droite, à la forle musculature, la têle tournée en arrière, Je pétase suspendu derrière la nuque (Mercure?); 1993·[994. Vénus nue, dehout, ayant un dauphin à ses pieds; 2000-2006, Joueuses de cymbale, le corps nu (le mantenu flone derrière le dos), faisant un mouvement de danse; 2007. Dnns un naos (1) buste de jeune homme marchant il gauche, la tête tournée à droite i bon Ifllvail i 20 r 2 (fig. [s8). Personnage (Silène) habillé de la seule chlamys agrafée sur l'épaule droite, la tête poussée en arrière, le corps agité p<ll' l'ivresse de la danse; 202 r (fig. 1)9), Vieillard barbu, le corps nu, le manteau abandonné sur les jllmbes, S":IPPUY:lnt sur des jeunes hommes qui le soutiennent (Bac· chus:lvCC de jeunes Fnunes)i 2027. Femme debout, habillée d'une tunique, accoudée à une colonnene et offrant avec la main gauche une coupe à un jeune homme nu, souriam, qui est debout à sa gauche; 2038-2044. Vénus el nymphes: Vénus et Fig. 'S9-


'9' Faune (fig. 160); :wS8. Bacchllntc ugitêe par l'ivresse de k1 danse; 'w87 (fig. [6r). Le dieu Pan, dans sa double nature humaine et animalesque (de bouc) sautam el tenant des deux maÎns une canne recourbée. RlBUOGRAPIIlE. _ STUYGOW.KI J., H.II...islish. ,,,,d hplisch. K"IlS/

III

AI.xaltdrlc. B $- JI , ~, p. ,_~; ~fr.

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Di. grl'·

chilCh·"'SyplilCh. $""""I""J E. "0" S,.tl/". J Teil, pAl:_ "9 .u'v.

Le long do: la paroi gauche: VÎlr. L. Plusieurs dizaines de bouchons d'amphores en plâtre estampillé. BC(lucoup d'entre eux portent des inscriptions; d'autres, des images de saints ou des symboles chrétiens. Ces empreintes devaient servir comme m:lrque de propriété. ~ Rayon a: Inscriptions diverses gravées ou peintes. - Rayon b: 50-51. Bu~(es de saint barbu auréolé; )"2-;6. Saint debout en orant entre deux branches de palme. - Rayon c: 57-68. Trois poissons (lîg. [6z); 70. Aigle aux ailes déployées; 71. Lion de profil il droite hurlant, soulevé sur les Jambes postérieures, ins· cription tout autour; 7z-73. Deux oiseaux

fig.

,~

sous un Hbre 11 trois énormes branches (fig. 163); 75-80. Ange debout nux niles il demi-déployées. les bras écartés, la tête dans un nimhe. - Rayon d: Monogramme (V. PAGENSTECHER, o. c., Pl. XLVII.XLVIII). Dans le compartiment du milieu: Collection de lamprs en belle terre cuite rouge, ayant la cuvette supérieure décorée de reliefs. Il y en a, l-Z, avec des bustes d'empereurs; z-5, avec l'image d'un coq; 7-10, avec celle d\m Hon j [1-14, avec des croix et de beaux monogrammes du Christ (fig. 164); [5-1[, avec des palmes; "21-14, avec des vases, etc. Sur l'étagère à droite de la vitrine précédente: l. Petite sfèle affectllnt la forme d'un temple, la partie cintrée de l'arc


'93 décorée d'une coquille; Jo Stèle semblable, mais au-dessus du fronton est le buste d'un saint, le tout entouré par deux plants de vigne; 2. SÛle de grès sur laquelle est représenté en relief un gros oiseau vu de fnee, le corps dressé verticalement, les ailes déployées el soulevées, soutenant une couronne dans laquelle est insérée une croix carrée. Au-dessous de l'étagère: 4. Stèle rectllngulllire portant en relief un pseudo-temple il la façade en arc surmonté d'un fronton triangulaire. L'ouverture de l'arc est toute occupée par IIll personnage en orant; j'nrc est entièrement décoré de branches de lierre. Dans le fronton deux paons affrontés, bec contre bec. Parmi les autres stèles et dalles décoratives voir le nO ,: partie supérieure et hallt fronton triangulaire l!l'ec acrotères;

Fig. 16••

Fig.•63'

I"architrnvc est d6coréc d'unc branche de lierre; les corniches du fronton par des feuilles en forme de cœllr; dans le tympanon deux paons affrontés se caressant étendent le bec par desslls un haut pilastre conique; 6. Dalle richement décorée de motifs géométriques et floraux. Vitro L l M. Ampoules de Saint Ménas (fig. 16,). C'ét:lit unc ancienne coutume parmi les chrétiens de demander des guérisons mil'aculeuses, soit 3 l'eau d'une source placée près de la tombe d'un martyr, soit à l'huile qui brûlait devant le sépulcre. Les dévots qui allaient en pélerina$e à tel ou tel sanctuaire célèbre emportaicnt toujours un peu d eau ou quelques gouttes d'huile dans des récipients en forme d'ampoule, binites duns le sanc·


'94 lUaire mêm<!. Il est évident que l'ampoule eHe-même devait gurder 53 puissance miraculeuse, enr la petite quantité de liquide disparaissait, sans doute, après quelques heures. Les eulogies de saint Mén:ls sont très rép.~ndlles dans le monùe ancien. On en ft trouvé jusqu'à Rome, il. Athènes, en Dalmatie, elc. La plupart, avant la découverte des snnc!uaires J'AbouMina (v, p. 130), aVlliem été trouvées il. Alexandrie, d'où provient la collection exposée dans ces deux vitrines. Malgré l'uniformité du type on comple par plusieurs dizaines les variétés secondaires de ces ampoules. Celte diversité est produite soit par ln formule el la position de l'inscription, SOil par les symboles gravés en relief sur les deux faces. En général on y voit sain[ Ménas représenté en sold1l\ romain, la tête nue nimbée, debout, de face, en orant entre del)),: chameaux accroupis, Souvent la tête du saint est au milieu d'une inscription: ArIOr MHNA t:J'AOI'lA (Eulogie de saint Ménas), E}'. AOFlA TOY ArIOY MI-lNA MAPTI'PQi: (Eulogie de saint !'Ilénas le Martyr) ou d'autres formules pareilles. La face opposée est souvent identique il l'autre, souvent aussi elle n'est décorée que d'une inscription insérée dans une couronnt: (fig, (66), Parmi les s}'mboles les phlS fréquents qu'on rencontre sur l'une ou Fig. ,~. l'autre face, il faut compter ln croix, une b:lf<.jue il voile, des fleurons stylisés, une corheille remplie de pains. Quelquefois, fréquemment même, au lieu de J'image du saint, on lTouve la tête d'un nègre, laquelle évidemment de\'aÎ( avoir un but de prosélytisme religieux parmi les populations de race nègre. 1l1BI.IOGRAt>HIE, _ LI1<:I,.""Cq H" au mol Amp""tes dano le Dir._ el Bibi. Ibid, .jo,"ez: DuT'L" el Ih.O"'· ","1,.0, Sai"l Mt""s d'Alu""d"i. <lan> li. S. A., 6, P'R.)8 el o"j".; KAU.MAS" C. )1., Z"" Iko"ograpMe des M."as__4rnp"I1.", Ca"., Oiemer, '9"'.

Uo"""i". d'Arclldolo#i. ,,,,,tUe,,,,.

Entre les deux vitrines est exposé un bas.relief (!II marbre blanc représentant saint Ménas dans J'anitude qu'il a sur les ampoules entre les deux chameaux accroupis. Ce bas-relief est sans doute une médiocre copie de celui qui était sur le sépulCl·t! du saint au Mnriot1t. Il Il été découvert dans les ruines d'une petite église il l'ouest d'Ale)(an<irie (Dékhéla), d'où proviennent également les deux colonnes, l'une il spirale et l'autre lisse, qui flanquent le bas-relief1 ainsi que le beau cancel qui


'95 est entre les colonnes, et aussi les chapifcau:r e:tposés sur les éugères à c8tê des vitro L, 1\1. Brol-IQGRAPHIE.

B ....:o;'...

D'Mil

_

CR"'"

Id;lice d'tpoq..e

drit/uu 411-lNl:1ItIA, B. S. A." JI. p. "12. Cf'. R6",i&cll' Q.art''/lClIrlj/.

'906. IV.

Dans les cadres P, Q, R, 5, sont exposées des Jap;ssuÎtS copfu pro\"cn:ml des nécropoles chré· tiennes d'AchmÎn et d'Antinoé ct dont les plus anciennes re· montent au mm.. siècle. Elles élaient fabriquées sur des métien placésdans le .sens\"crtic.1. Pour la chaîne on employait cn général le fil de lin écru. Lft lrame est en laine, rarement en Il\ine et en lin. La finesse du Fic· .65tissu diffère suivant l'écarle· ment donné aul. fils de la chaine. Les u.pisseries faisaient partie du tissu même. L'une des caractéristiques consiste en des dessins très fins tracés en lin écru sur des fonds de couleur brune ou pourpre, Ces dessins sonl produits au moyen d'une broche vollnte que le tapissier faisait sauter d'un poinl à un aulre, dans le sens de la chaine; aujourd'hui on n'emploie plus les reSSDu/s. • Les lapisseries égypliennes et celles des Gobelins, écrit Mr Gersplch, à qui nous avons emprunté ces délails lechniques, résullent d'un lravail tellement identique, sauf pour quelques détlib secondaires, que j'ai pu sans difficulté faire reproduire des copies par les é1èl'u de notre école de upisserie (aull: Gobelins), Les motifs décoralifs sont empruntés à la nature ani· male el végélale, à la géometrie. On y voit des lions, des pamhères, des chiens, des ours, des poissons, des oies, des chevaux, enfin tOut cc que reproduit le travail ùu peintre. Il y n lieu de signaler le Fig. ,66.


soin, dit toujours Mr Gerspach, que les Coptes mettent d:U1S les bordures et les entourages. Postes, courantes, rinceau);, torsades, Aeurons, entrelacs, dentelures, boucles, ondes, pnmpres, cellules, fers de lames, créneau", chevrons, pierres précieuses, spirales, enroulements, etc.• SOnt partout très justement appropriés, comme dessin, couleur et importance, au sujet qu'ils doivent accompagner; on remarque la préoccupation presque constante de produire un effet, en posnnt la frise extérieure dans un sens opposé à celui du motif principal •. Ces observations peuvent être toules contrôlées dans la collection de tapisseries du Musée qui est exposée dans les cinq tableaux sus-indiqués de la salle 1 et dans beaucoup d'autres qui se trouvent dans les salles 2-+ B1DLtOGRAPHll>. _ FÔ"RE" II., Die Graber. und 7ex/ilj"ude v''" Aeh·

tIIf"'·Pa.n"p"Jj~. i"-4·, SlrM,burg, '~9'; G"lt$PACII M., Lu Ia.plss,efrs in.~", 'S9<>; Gu'''''"'' 1>" Les Par/rails d'Antin";, in",·, Pori., '9'4-

copies

A droite de la vitr, i\l, nccrochées il la paroi et sur deux étagères, sont d'nutres slf/es et dalles décorées d'intéressants relie[-;. Particulièrement curieuses sont les deux dalles qui portent en relief Zeus transformé en cygne embrassant Léda. L'art copre n'ovait pliS repoussé comme motif de décorlltion ce mythe paYen plutôt scabreux que l'art hellénistique avait tant de fois reproduit dans des monuments d'une finesse exquise; mais l'exécution des ouvriers coptes est si grossière que ces reliefs ressemblent à des caricatures. Le /laid-relief placé au·dessus du tableau S représente deu" femmes hahillées d'une tunique étroite. courte, extrêmement décolletée, à demi-couchées, sc faisnnt pendant à droite et il gauche d'un panier; elles sont accoudées sur les pains dont le panier est rempli l la jambe droite pliée en deu", la gauche allongée en dehors; de la main gauche les deux femmes s'appuient il de longues branches d'arbre suspendues au-dessus de leurs têtes. Adossé à. la paroi qui est à gauche de l'entrée de la slllle 2 est un sode en lIlarbre découvert à Hagar·el-Nawatieh (faubourg d'Alexandrie) près de la berge du canal iIIahmoudieh L'inscription grecque gravée sur la face antérieure rappelle le curage du canal fait par un souvel'neul' d'Alexnndrie à l'époque byz:lntine (sous Léon I<t).


SALLES 2, 3, 4, 5. C~IIINf.T NU/>llSMATIQIJE. COLLF.CTION DE

MOULAGes.

Au milieu de la salle 2 sont exposés, au-dessus d'une b(lse de colonne en marbre, deux gros chapileollx(fig. 157, p,2g0). Celui qui est au·dessous a été déjà signalé lorsque nous avons décrit les deux chapiteaux byzaOlins au corps décoré d'entrelacs, qui sont exposés dans la salle r, L'autre est très curieux POUl" sa forme et pour les motifs décoratifs, Il serait 11 section rectangulaire (0 m. 7SXo m, 85) si deux des côtés n'étaient pas coupés sur une longueur de 20 cm" formant ainsi un angle rentrant, ce qui donne à la section du chapiteau une forme géométrique irrégulière il six côtés de longueur inégale. La surface exté· rieure est ornée dans la partie inférieure d'une baguette d'astragales, au·dessus de laquelle se dressent de larges feuilles d'acanthe, dont les différentes parties sont relevées et séparées par des séries de trous (lssez profonds faits au trépan. Les cinq angles d'en haut sont occupés par de gros masques humains qui ont probablement l'intention de symboliser les I"<~nts, La bouche et les lèvres en effet expriment un puissant effort pour l'émission de l'air. D"autre part les chel'eux, les moustaches et la barbe ne sont pas représentés par des poils, mais par de longues et larges branches de feuilles de chêne, séparées l'une de l'autre par des séries de trous faits au trépan, Ces branches sont disposées des deux côtés du visage comme si elles étaient poussées en arrière par le vent. Au centre des quatre côtés plus longs est représenté en haut-relief un sigle soit de face, soit de profil, debout sur les feuilles d'acanthe, les ailes déployées, une croix suspendue au cou, Ce chapiteau a été trouvé isolé dans une propriété privée il Moharrem Bey. Le Cabinet llumiwlalique occupe les salles 2, 3, 4, ), Il compte aujourd'hui plus de 7000 monnaies et nous pourrons l'enrichir de plusieurs autres centaines, ùès que nous aurons le moyen de trier et de classer les lots qui sont dans nos magasins ct dès qu"on (Jura agrandi l'édifice du Musée. Le but de notre colJection est de réunir une série aussi complète que possible de mOllIlaits plolèmaïques et de lIlO1lJ1aits


impériales romaines frappées n Alexandrie (NI/mm; Af~gffstormn Alexandrinj). Naturellement d'autres groupes de monnaies provenant des fouilles sur le sol égyptien y trouyent et y trouveront leur place,

Salle 3. -

Vitr, A-B (à droite de l'entrée),

(fig. (67). Tétradrac!Jm('; frappé ait llQlIl d'AltxGudre le Grand pendant la satrapie de Cléomène (330-323 :IV. J.-Ch.). SUI' le Droit: Tête d'Hercule dans III peau d'éléphant. Sur le Revers: AAE:EANdPO}' n droite du haut en bas j Zeus de profil il gauche, assis sur un trône, la main gauche soulevée appuyée sur un sceptre, l'aigle dans sa main droite, Dans le champ à gauche: tête d'Ammon, 2-45. Monnajesfrappées pendeHlt la satrapie de Ptolémée fils de Lagus {de 323'2 à 306-5 av, J.-Ch.), Les monnaies en argent 00[ toutl:S sur le Droit la tête d'Alexandre le Grand de profil à droite avec les cornes d'Ammon et la peau d'éléphant sur la tête et l'égide nouée autour du cou. Les Revers de certaines séries représentent Zeus assis sur un trône comme sur les monnaies de la satrapie de Cléomène; d'autres séries représentent Athèna Promachos de profil à droite, AAEEAN,dPOY de bas en haut dans le champ, à gauche un petit aigle de profil à droite, les ailes fermées devant l'Athèna. Après la mort d'Alexandre le Grand Ptolémée fils de Lagus gouverna l'Egypte comme s:ltrape sous la suzeraineté de Phi· lippe Arridée d'abord (323-317), puis d'Alexandre IV, fils posthume du Conquérant, de 3 r7 à 31 r, A cette date Cassan· dre assassina le tout jeune roi, et ce crime brisa définitivement l'unité de J'empire, Les satrapes devinrent les vrais rois de leur province et vers 306-; tous en prirent effectÎl'ement le titre, 1

46-274, Monnaies frappées par Ptolimée deven" roi d'Egyple (Ptolémée Soler). Elles peuvent se diviser en deux séries principales: une qui réunit les monnaies plus anciennes ayant sur le Droit la lêle d'Alexandre et sur le ReuN'S ['Athèna Promachos comme les monnaies de la Satrapie (fig, 168); l'autre qui est composée des monnaies plus récentes et qui ponent: sur le Droit la tête de Ptolémée Soter à d. avec di3dème autour de la tête et une égide nouée autour du cou; sur le Revers flTO.1EMAIOyà gauche, BA2'JAEfll,' àd., et dans le champ un aigle aux ailes fermées, de profil à gauche, debout sur un foudre, et à gauche de l'aigle une lettre ou un monogramme (fig. 169)' Dans la


~

'99

Fig.•fI;.

Fig.•M.

_


'00

vÎtrine A on peut voir un beau groupe de 14 térraurachmes en or (fig. 170). Ptolémée lU règna jusqu'à 28S av. J.·Ch. A cette dnle il abdiqua en faveur de son fils, né de Bérénice, Ptolémée Il, connu sous le nom de Philadelrhc; Ptolémée 1er mourut en 283.

Vitro B-C. 275"SI0. MOilI/aies frappées pendant le règlle de Pfolhllée Il PhiladdpTu (de 285"4 il 246-, nv. 1.-Ch.). On peut les grouper en plusieurs séries. Il y en a qui répètent le type des monnaies de Ptolémée ,..., sauf naturellement la diversité des monogrammes. (Voir de beaux penta· drachmes en or, 275"z80, et les têtradrachmes en argent qui leur font suite). D'autres ont sur le Droif: Tête d'Arsinoé avec couronne ct voile. de profil li d.; et sur le Revers: l'aigle ct l'inscription AP:;INOf/l' à g. 'MAA<1E,11'OY Ù d, (33!342, surtout la belle monnaie en or 342 [fig, !7! )), D'autres qui ont sur le Droit le buste de Zeus Ammon et sur le Revers soit un soit deux aigles (J43-3iZ), D'autres au type de Ptolémée Soter, mais en plus, sur le Revers, derrière l'aigle un bouclier bi 3-382), D'autres encore au type de Ptolémée Soter, mais en outre les monogmmmes avec des symboles val'iés (bouclier, massue, etc.) devant l'aigle (383-427, etc.), Les monnaies en or 428--1-34 et 436 ont sur un côté les bustes réunis de Ptolémée le' et de AA femme Bérénice, sur l'autre les bustes de Ptolémée " et de sa femme Arsinoé, Au-de~­ sus des premiers l'inscription BEDN; au-dessus des autres, AtJEJI1>QN. Dans le champ derrière le couple des Adelphes ou frères, un bouclier (fig, (72), Ptolémée Il épousa en premihes noces la fille de Lysimaque de Thrace (Arsinoé 1"'), puis sa propre sœUl' Arsinoé Il, veuve de Lysimaque qu'elle avait fait assassiner par son frère consanguin Ptolémée Cér(lune. ",bis son complice l'avait ensuite obligée à s'enfuir de Thrace et elle chercha un refuge à Alexandrie, Cette femme sut tellement circonvenir son frère, que celui-ci exila sa première femme et épousa sa sœur, ce qui d'ailleurs était conforme aux traditions et aux mœurs des anciennes dyn(lsties indigènes. Arsinoé, femme d'une extrême h(lbileté politique, reçut, de son vivant, des honneurs presque divins Ct (Iprès sa mort elle fut divinisée, Vitr. C. 551-619. Monnaiesfr-appées par PtolhnÜ fIl Evergtte (de 247-ô à n ['0). A rem:lrquer les déC:lùr:lchmes en :lfl;ent ornés du buste d'Arsinoé JI Phîladelphe uvec couronne et voile sur le DrQit,


3째'

Fig. '70.

FIg. '1"

Fig. '/'.


JO' ln double corne d'abondance el r inscription !I1'::::INOII::" 'MAA4f;A<},O)' sur le Revers (fig. 173)' Les monn(lies en bronze onl sur le Droit soit 13 tête de Zeus Ammon, soit le buste de Ptolémée fIl (601-603); les létradr3chmes en argent portent par contre le buste de Ptolémée 1er (604-606). Sur le Revu.> en général un nigle de profil il gauche slir un foudre, soU\'cnt la tête loumée en arriêre, et une corne d'abondance soit derrière l'aigle en hnUl, soit del'ant en bas. Ptolémée HI succéda à son père en 247'6. Il avait épousé sa cousine Bérénice, fille de Magos de Cyrène, femme d'une remarquable sngesse. Ptolémée SUI agrandir les domaines de l'Egypte, par suite d'une expédition victorieuse contre la Syrie.

Fig. 'Il-

620-673. MOHnaiesfrapptts par PloMmÙ IV (de 221-0 il 204-J). A remarquer surtOut le superbe octodr"llchme en or (620) avec le huste de Ptolémée III, la têt~ surmontée d'un diadème couronné de rayons, l'égide nouee sur l'épaule droite, un trident appuyé sur l'épaule gauche; la pointe centrale du trident finit en sceptre. SUI' le Revers, une corne d'abondance dont le bord supérieur est orné de rayons (fig. 174),62 r. Tétradrllchme en argent avec le buste de Sarapis et Isis sur le DroiJ; sur le Revers un aigle debout sur un foudre de profil à gauche, la tête tournée il droite, et double corne d'abondance SUl' le dos (fig_ 17S)' Ptolémée IV avait épousé sa sœur Arsinoé. Ils moururent secrètement, victimes d'une intrigue de cour, en 204'3. Vitr. C. 679-684. VitI'. D, 685-699- MOlmairsfroppéespor PloltmÜ V Epiphane (de 204-3 à IS1-o).Sur le Droit, tantôt le


3°)

l'if;. ,]t.

Fig. • ]6.


3°' buste de Ptolémée 1er (679), (Ilotot celuI J'Isis couronnée d'épis (680-684), quelquefois celui de Pto!émée V (695)' [1 avait épousé CléopÙlre, fille d'Antiochus, roi de Syrie. ViII'. D. 700 et sui\'. MOlmaÎes frappties peJ/dant le regne de Plo/buée VI (de 181-0 li 174"3), sous la régence de sa mère Cléo-

pâtre). Dans cette série, les trois pièces dignes d'attention sont les octodrachmes en or, représentant le buste de Cléopâtre, tout à fait identique il celui d'Arsinoé Il, avec diadème. voile et sceptre. La lettre K derrière la tête est l'indice caractéristique du nom (KA EonA TPA). Sur le Revers: APJ.'INOln.~ à l-h '{Jf,IA,ŒA'!'OY à d., douhle corne d'noondance (fig. 176). Les monnaies des Ptolémées frappées depuis celle époque n'ont d'intérêt que pour les spécialistes. Nous nous bornerons 11 sign:ller les monnaies en bronze exposées dans la vitrine E (n'" 1059 et suiv.) ayant sur le Droit le buste de la dernière reine Lagide, la fameuse Cléopâtre VII (fig. 177). FilC·

'li.

lIlBLlOGRM'}{IE. - Sur lu monDaie~ ~ •• l'tol';mé~., voi< en demie< li~u S1I0ltO,,"08 l, N .. .,,-.,p.l<rl'ala. lO~ "!,"'Ol><' n,oi.•p.aÙ... , Athè~~',

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Dans la vitro F sont exposées des monnaies en or et en argent de III Macédoine, de la ThrJce, de la Phrygie, de la Syrie, etc. et d'autres régions de l'Asie Mineure. Dans ceue même salle 3, j'ai réuni provisoirement un premier noyau d'une collection de mculages en plâtre ainsi que des photographies de monuments gréco-romains découverts à Alexandrie ou en Egypte ct exportés à l'étranger. J'espère p<Juvoir joindre un jour il cette collection une salle consacrée 11 l'iconographie complète d'Alexandre le Grand, et d'ltutres salles destinées ltUX moulages des monuments les plus significatifs de l'an hellénis· tique, ainsi qu'aux chefs-d'œuvre de l'art grec avant Alexandre le Grllnd et de l'art de h période impériale. Bas-relief représentant Hermès Psychopompos (conducteur des morts), jadis à Alexandrie. :lctuellement au British Museum. De la libéralité de l'administration du British Museum nous viennent ég:llemellt le nO :l, Cadran solaire, et le nO 3, Bar· bare (un Parthe 7) prisonnier, les mains liées derrière le dos: l'original faisail partie de l'arc de triomphe de Tr~jan qui se trouvait, p~rait.il, dans le quartier fletuel de Mohflrrem·Bey. -+",. BIlstes romains provenant d'Alexandrie (voir surtout le n" 4) J.


3°5

actuellement au Pelizaeus-Museum de Hildesheim. Les deux baS'reliefs 6-7 sont les copies de deux célèbres bas-reliefs jadis dans la collection Grimani 11 Venise et actuellement dans la collection impériale de Vienne. Le prof. Schreiber, à tort probablement, croyait que ces deux monuments, llinsi que tous les b:ls·reliefs analogues, étaient d'origine alexandrine. Un des plus charmants parmi ces bas·reliefs est celui dît du Paysan allan/ au marcht, de la Glyptothèque de Munich en Bavière, dont le moulage (9) est exposé dans la vitro verti· cale A. Dans ceue même vitrine: JO. Moulage d'un beau portrait fill/IIJin d·époque romaine, jadis à Alexandrie; I l , J"l, 13. Les originaux en marbre de ces trois /êtes, trouvées à Alexandrie, faisaient partie de la collection Friedheim, aujourd'hui 11 Dresde; 14. Buste d'une rtille Lagide (?) (Musée du Louvre). 14 a. Busle de Jules César; l'original fait partie du àlusée Baracco (Romell il avait été découvert en Egypte. Au-dessus de la vitro A: 14 b. Btlsle d'Altxandre le Oralld; l'original est au Musée &raceo. Sur les socles, appuyée contre la paroi nord: 1 s- Tilt dt jellne jàlJme couronnée de fieurs ; l'original trou\'é dans le terrain apparlenant à la Compagnie du Gaz à Karmouz, a été envoyé au sièg~ central de la Compagnie à Pat'Îs; 16. Homère; ce bus(~ a été trouvé à Baia (Naples) et il est au British Museum, mais on pense que le type de ce buste Ju prince des poètes doit être d'origine alexandrine; to. On a l'oulu reCOl:lOlIÎtre dans celte tNe, qui est au British Museum, l~ portrait de Cliopâtre VIl, mais probablement à tort. Le profil peut rappeler jusqu'à un certain point celui de Cléopl'l.tre qu'on voit sur les monnaies (v. fig. 176), mais Cléopâtre avait le nez droit, le front plus large, le menton plus volontaire. D'ailleurs ceUe tête n'a aucun ornement qui soit un signe de la royauté. Les photographies exposées li côté de ces moulages portent toutes une courte description du monument et l"indication du pays et du Musée qui gardent l'original. MO:-;NAIES lMPF.II.JAI.Ii:S 0' ALEXANORIE.

Celte série est de la plus grande importance, non seulement pour l'histoire de la domination romaine en Egypte, mais aussi et surtout pour l'histoire du syncrétisme religieux de celte époque ainsi que pour la topographie d·Alexandrie. Les Revers de ces monnaies en effet reproduisent souvent soit des divinités, SOil des temples et des monuments alexandrins.


Salle 2_ - Vitr. A: l-Ô.\. Bronze. MonllaitS frappies sous Octav;tn AIlgllste (30 av. J.-Ch., 14 ar. J.-Ch.). Sur le Droit, en généra! la lête d'Auguste de profil à droite. Sur le Rel'n·s, différents symboles_ Aigle debout sur un foudre à sauchetl·3). Vases (7~ AUlels (16). Bouquet d'épis (-n-2 5), etc. Une série présente sur le Droit le portrait de Livia, femme de l'empereur (4S-Ô4). FIg, '78. ô5'96. Tibère (14'37 ap. J.-Ch.). Les nO' 65-80 en bronze; SI'96. en potin. -97-101. C!allde (41- 54 ap. J.·Ch.) et Antonia sa mere; 102- 12 1. Clallde; 122-19°. Clallde et Messaline. Les monnaies dont nous donnons la reproduction sont le n lOS (fig. 178), bouquet d'épis, et le nO 135 (fig. (79), sur le Droi! Tête de Claude avec diadème de profil li droite, sur le Revers Ca· ducée dans un bouquet de quatre épis. 93'416. Ntron (S4,68 ap. J.·Ch.) tantôt seul, 13nlôt a\'ec Agrippine, avec Auguste, avec Tibère, avec Poppée. - 417-463. Galba (68-69 ap. J.-Ch.). 464-4~7. Dthrm (69 ap. J.-Ch.). 488.495. VilÛlills (69 ap. J.,Ch.). - 496-;48. Vtspasien (2 J décembre 69'23 juin 79 ap. J.-Ch.); 549-553' Vespasitll tt Titlls. 554-574. Ti/liS {79'"81 ap. J.-Ch,;. Q

Vitr. B: 575-683. Domifie!l (81*96 ap. J.·Ch.). Parmi les Revtrs, à remarquer: 665. L'empereur sur un quadrige tiré par des éléphants; 668, L'empereur sur un char tiré par deux cen· taures i 669-Ô72. Arc de triomphe \'u de face; 675, Phare; 987 (fig. ISO). Arc de triomphe \'u de face, à trois arcades, dont celle du centre plus élCI'ée que les deux autres; au·dessus du fronron, deux; victoires aux; angles, au centre l'empereur sur un quadrige. - 684'692. Nerva (96'98 ap. J.-Ch.). - ô93-982.


3°'

Fi~ .• 10.

Fig. •8•.

Trajan (98-1 '7 ap. J.-eh.). Parmi les Rn/ers à remarquer; 697 (fig. ,8 1 ~ F3lfade d'un temple de Sarapis de style grec, à fromon triangulaire; [es chapiteaux som corinthiens; au centre, Sarapis debout, appuyé sur un long sceptre, sucrifiant del'ant un autel; 750 (fig.182). Temple d'Isis(?). Façade d'un temple de style égyptien; deux gros pylones réunis par une architrave, SOIIS laquelle s'ouvre la porte; au·dessus de l'architrave, on voit une déesse debout de face, tenant dans la gauche un long sceptre; ce temple était certainement à Alexandrie; 703-704. Le Nil couché à droite; 77 J. Sarapis assis sur un trône i 772. Sarapis sur le bélier sacré; 780. Trophée; 785 (fig. 183)' Arc de triomphe à trois arcades, surmontées de trophées; 799L'empertur sur un quadrige; 804-8°7, sur un quadrige d'él!!· phants; 87J_ Sarapis assis sur un trône, la tête surmontée du modius, la droite posée sur le Cerbère tricéphale j 8go89 r_ Modius rempli d'épis sur un char anelé de serpents ailéS;


l',

892. Modius au-dessus d'une colonne, gardé par deux serpents ailés, affrontés. Vitr.C: 9°0-1477, et vitro D, jusqu'au nO 1002. Hadrien (117-138 ap. J,-Ch.). Les Revu'"s sont très variés; 102>-1026. L'empereur sur un quadrige d'éléphnms; lOS 1. Hippopotame; IOS9 et passim: Serpent; 1°92-1 095, v. aussi 1379-1383, etc., le Nil demi·couché il d" une corne Fig. '83' d'abondance dans la main gauche, un papyrus dan~ la droite. 114Z-1 147. aussi 1466-1467. Sphinx femelle ailée traînant une roue avec

Fig, '8.1,

une des pattes antérieures (Némésis}; ! 276. Le Phare i 1 3 19-1 324. Le Nil demi-couché 11 droite, une corne d'abondance soulevée dans la main gnuche; 1340' Zeus de profil 11 g" nssis sur un aigle aux ailes déployées; 1363-1366 (fig:. 184). L'empereur debout de profil ù g. qui reçoit des épis de la l'ille d'Alexandrie personnifiée par une jeune femme debout vêlUe d'une courte tunique, la tEte sur· montée de la penu d'élépham: elle baise la main de l'empereur; 1391·'393·Victoires; 1405. L'empereur sur un char attelé de serpents; !.:l07. La tête de Sarapis Fig. ,as,


3'9

Fig. '86.

Fig.

,sa.


3" de profil à droire, SUI' le do~ d't.m aigle aux ailes déployées, debout sur un foudre, les pieds écartés, tenant une plume dans la griffe gauche; 1409 (fig. 185). L'empereur à d., de profil il gauche.

devant Sarapis debout de profil à d., la main gauche appuyée sur un long sceptre, la droite soulevée l'ers J'empereur: emr'eux un autel; 1410. Isis allaitant Iiarpocrate; r4 15- r4 [8. Athèna debout de profil à gauche; 1420-1422. Isis alexandrine habillée du chiton el de l'himation debout de profil il gauche, une corne J'abondance dans ln main gauche, la muin droite nppuyée

Fig'. '9"

contre un radeau; 1450-145' (fig. 186). Isis Pharia et le Phare; 1596 (vitr. E). Sur le Droit: Buste J'Antinoüs j sur le Re· vers: Aminous à cheval de profil à d., tenant un caducée dans la main droite (fig. 187).


31 1 Vitr. D; 1603"1925. Vitro E: 19262166. Allfolli'l (IJ8.r61/; 1639 (fig. 188). Le Phare; 1657 (fig. 189~ Sarapis assis sur un trône, de trois quarts à gauche, la main gauche appuyée sur un long scep" tre, la main droite soulevêe sur la tête de Cerbère; 1723. Eusébie au centre d'Un temple tétraslyle; 1726. Hercule terrassant le lion Je Némée; 1756. Temple d'Her· Fig. '93, manubis; 17S7. Victoire ailée de profil à droite, écrivant sur un oouclier j 1760. Trophée j 178'2- 1795. Le zodiaque; 1819

Fig. '94.

(fig. (90). Empereur assis, le casque SUI' la tête, accoudé sur son bouclier, une petite Victoire sur sa main droite soulevée horizontalement; 1846 (fig. (91). Sarapis assis sur un trône, la droite posée sur le Cerbère tricéphale, dans un temple; 1886. La déesse l\loneta, une corne d'abondance ap" puyée sur le bras gauche, une balance dans la main droite; 1903. Temple de Sarapis de style grec à fronton triangulaire; le dieu est représenté assis sur un trône; 1906 (fig. 19'2). Temple d'Isis à fronton cintré: Isis est représentée l'ig. '95. assise de profil à droite allaitant


3" HarpOCI"3te; 1988 (fig. 193)' Eusébie au centre d'un temple tétrastyle. z003 (fig. (94). Temple tétrastyle, avec J'image d'Eusébie enlfe [es colonnes du centre; griffons ailés comme acrolères; un bûcher au·dessus de la bordure i 2036 (fig. 19')' Temple hexastyle avec podium l\ssel: élevé; acrotères, et audessus de ln bordure un bûcher.

Vitr. E: 2167-2208. Marc·Am"de (César, 139-161 ar J.·Ch.); 'nog et suiv. Marc-AIITHe (Empereur, 161-180 up. l.Ch.); 1. [80. Temple de Sarapis; 2202-2204. Temple hexastyle; 232627. SUl" le Droit: Busle de Faustine jeune, femme de MarcAurèle; sur le Revers: Tète de Sarapis nu-dessus du bélier sacré. Vilr. F. Cette vitrine renferme les monnaÎes frappées à Alexandrie sous LuciliS Venls, Commode et Sévère·Altxandre, Dans la vitrine K-L est exposé un premier noyau de monnaie~ consulaires romaines et de monnaies de l'Empire. Dans chacune des quatre niches 3mênagées d3ns les parois de la salle est placé un chapi/tau elt marbre provenant de b basilique de Saint-Ménas. Ces chapiteaux sen'cnt de base à quatre moulages de statues ou de bustes d'Alexandre le Grand; l. Moulage de la célèbre Herma découverte par le chevalier A:z.ara près de Tivoli, aujourd'hui au Louvre. Le nO 2 est également au Louvre, Dans le nO 3, identifié d'abord pour un dieu Mars, des archéologues ont reconnu un Alexandre; 4. Cette belle tête du Conquérant a été découverte à Alexandrie en 1888; elle est au British Museum.

Salle 4. -

En face de l'entrée; Gros pUlzos en terre cuite, d'époque copte découvert à Térénuthis (Delta). La surface extérieure est décorée d'une image d'un Saint (Jésus-Christ 1) en orant dans un médaillon. A droite et à gauche l dans une zone placée au-dessous, SOnt peints des oiseaux, des pommes et des plantes aquatiques_

Dans les vitr, A,B, 2808-3985, est exposée la suite des Nummi Augg, Alexalldril1Î depuis Alexandre-Sévere jusqu'à Numériell César (283 op. J-Ch.). Dans la vitI', C, 3986-4283, de Numiriell Cisar à Daillifill~ Domitiell (297 op, JooCh.). Les nO' 4184'4397 comprennent les monnaies des Nomes (provinces ou districts de l'Egypte), Ces monnaies ont été frap-


3'3 pées par les différentes prol·jnccs de l'Egypte sous Hadrien, Trajan et Antonin. DtBLlOGRAI'l-lIR. _ Su< le. mono .. !•• impérial.. <le l'EgY1;'te CQI!_ lulter l'ou'-rage de M. G. n"TTARI, Nu",; Auge. Alex""dd'I/" (;(111>1011> della çolleÛone G, D~IIQri, Calm, '9'>'.

Sur les étagères sont exposées des inscripliollS flHWrairl's proI"enant J'Akoris (Haule Egrptc) qui n'ont d'intérêt que pour ['onomastique gréco-égyptienne. Dans les encadrements 1-8 on pcut voir unc belle série de {ragmtllfs de /apisserii'S brodéts provcnant J'Antinoé. La sfMlle colossale en calcaire nummulitique qui est dans cette salle remonle à l'croque hellénistique (fig. 196). On n'a pas pu la transporter dans la salle de la sculpture, par crainte de la briser. Une femme mllre est assise sur un haut fauteuil, habillée d'un chiton slins manches et de J'himation. L'himation est tiré jusque sur la tête, mais laisse à déconvert le bras droit abandonné sur la cuisse. Le bras gauche, enl'doppé dans un p:"m de l'himation, est soulevé jusqu'à hauteur du menton. La femme regarde vcrs sa droite avec une expression triste, douloureuse. Debout, appuyée contre sa jambe gauche, es! une filleue habillée Fig, '9S. d'une longue tunique, les jambes croisées, la tête tournée en haut, elle la regarde l'crs sa droite. De la main gauche soulevée jusqu'au menton clle tient un rouleau: 1<: bras droit est replié sur la poitrine. )\1algré son médiocre état de conservation ce groupe produit une bonne impression et révèle une main ha· bile. Dans cette statue on a voulu voir, et pro!)ablemenr al'ec en deuil de sa fille, raison, Bérénice femme de Ptolémée qui en effet mourut à l'tige de neuf ans. C'est à l'oecasion de la divinisation de la petite princesse que les prêtres réunis à Canope ont "édigé le fameux Dien:! de Canope en trois écritures, qui a beaucoup contribué au déchiffrement des hiéroglyphes.

m,

BInUOGRAPJIIE. _

Jo"~".

fil/or". d. ,y"",/snlaUq'u, 1 (,898). pl. 10 :

Mo". Plot. 11'('899), 1'1. '9. par M. COI.'.'''''''''; dr. SC"~O:'B.o:R, Kd,"-ud_ S.""k6[", p. '1J, fil!"' 13 ; Il .. ,....<:'', R'p<r/ol~., Il, p. 5'6, "


3"

Salle 5. - Vitro A. Dép6t provisoire de lIIo'maies qui ne rcnlrent pas duns les deux séries principales; Técrndruchmes ll.lhéniens, dont quelques-uns avec inscription en relief :ljoUlée après'coup, et presque fOUS marqués d'un poinçon (trou en forme de carré, ou de cône, ou d'étoile). Ils prol,iennent en pnrtie de Memphis i en partie de Kôm-el-Nakhla el-B:lharieh (Basse Egypte). Quelques Dariques cn 01". Deux médaillons en or de Galère Maximien. roz petites monnaies romaines en argent provenant d'une trouvaille faite à Benhu (Athribis); envoi de la Direction G6nérale du Service des Antiquités; leur chro' nologie l'a de l'empereur Vespasien il l'empereur Albinus. Vitro B. Collection de 1Jwnl/aits romail,es et de mOllllaies by-

zantines en or prOI'enant en partie d'une trou\'aille faire à Alexandrie (Chatby), en partie d'une rrouvaille faite à Benha (Athribis~

Vitro C. FOlld d'a/dier d'orfèvre et de préposé monétaire, Trouvaille faite à Myt.R:lhineh en 1860 par Mariene et illustl"ée par LONGPERIER dans ln Re~'1u NlfmismaJiqlle (1861), T, 4, p, 40i"428, On y voit des monnaies de différentes parties de ln Grèce, des morceallX d'argent de di!T6rems poids qui flUen' daient d'être travaillés; quelques petites idoles en argent (132, Bœuf Apis). Bagues ct restes de bagues portant gravées des images de divinités, Autres frngments annlogues provenant d'une trouvaille faite à Samanhoud, Vitro D. }.fonnaies romailles frappées à Alexandrie pour le service de l'Empire SOIIS la Té/rarcllie (284-305 ap. J.-Ch.). Vitr. E. Monnaies romaints frappées à Alexandrie pour le service de l'Empire par les successeurs de la Tétrarchie (après

305)' Monllaies byzantilltS frappées à Alexandrie. Vitro F. Monnaies de plomb. Sur les étagères: Stèles fllltiraires prOI'enant de la Haute Egypte (en grande partie d'Akoris), Dans la vitr, verticale A sont provisoirement arrangés des masques ell plâtre peint, décou\'erts dans la nécropole païenne d'Antinoé par Mr Guyet. Duns la viII'. B. Poterits polychromes prol'enant de K6m-el-Chogafa.


3' ;

Petites vitrines C, D. AmpOlllts de Saint Minas el dl' Sainte Thècle; lampes, moules d'ampoules et de lal1~pes, provenant des sanctuaires de Saint-Ménas au l\lariout (Abou Mina, voir p. 130). Au centre de la paroi: Beau pilastre en marbre trouvé dans les Cccnobia :mnex.és à ces mêmes sanctuaires: haut. 1 m. 80, Inrg. 0 m. 58, prof. 0 :no 20; le côlé gauche n'est pas travaillé, la partie inférieure du côté droit et de ln surface antérieure est lisse et polie tandis que la partie supérieure (haut. 0 m. ;3) est ornée d'un relief; une grosse couronne fermée avec des rubans qui se déroulent symétriquement en spirale vers le bas est au milieu de larges feuilles d'acanthe qui se dressent verticalement vers les angles el' sur le eSté droit; au centre de la couronne était une croix carrée en relief, aujourd'hui martelée: ce martelage remonte assez probable. ment à l'époque de la Conquête arabe. Avec cene vision de la civilisation musulmane, qui pénètre dans le pays dont la ville fondée par le Conquérant macédonien a été la capitale pendant de longs siècles, s'arrête la tache de notre Musée. Une histoire nouvelle commence alors pour l'Egypte. histoire dans laquelle A\ex.andrie joue un rôle secondaire ou dis· pHllir tout à fait.



INDEX

Pa&,.

Introduction

,

Vil

LA VILLJo: MODER:\E, Populalion . Organisation administrative Climst, H~'gi~ne, Conforl Edililé Commerce. Vie intellectuelle Visile .. la ,'me moderne Ramleh . Canal Mahmoudieh Jardin 1'\ou"ha

, ,, ,, 3

10

13 U

L.\ VILLE A:\CIE:\:\E, .\perçu historique PopulatiOn , Vie aleJ(alltirilj(~ . Arl aleu.ntirin Régime administratif Commerce. Industrie Scienl:e~ et Leltres. l~e .i\lusée ,

l'

"" "" 30

32 33 36


3'8 l'air·

'"" "

La BibliotM\{uc . Le Chrislianisme a J\lexandrie Le! Juifs à Alexandrie . . .

TOPOGRAPHIE, Constitution g~ologique de la cbte aleundrine Aperçll g~nl!ral • . Les Mun d'enceinte

Les Rues . . . .

3.

"

58 61

La Côte et lu PUTts Le Canal

'3

Les Citerne. . . Les Nl!eropolu . Montes Testacei . De Nicopolis t Xécropolis Le Soma ou sema. . .

68

67

Le Gymnue, le Tribunal, le Paneton Rhi,kocis L'Ile de PharOI et le Phare Le ~rllpeum • . • . .

";3

72

.,

..

86 8•

"

Lu C.. t"com~. de Kôm el-Chogda

10.

La Nl!eropoJe d'Anfollchy En"ironl d'Alexandrie Tapoairis Magna . . Sanctuaires d'Abou_Uin. Aboukir (Canope) .

123

Rosctte

'" '21

13. '34 '39

GUIDE DU MUSÉE. Introduclion . Topographie d'Alexandrie Inscriptions grecque. et romaines (Salle 6) Antiquités égyptiennes (Salles 7. 8, Q, [0, 11) Portraits et petites seulptures (Salle 12) » » ) (Slllle 13) Fragments d'I\fch(tecture (Sallel 14, 15)

'43 145 14ï 165, 16i, lïO, 172, 185

".

208 211, 215


3' 9 Sculptures (Salle 16). . UrneS cinéraires (Salles 17.21) Lampes (S.,Uu 17-21) Figurines en terre cuite (Salles li-'1I) Vues en Ycrre Anses d'amphore. Sarcophages en llIarbre Poteries émaillén. . Etiquettes de momie. Mosaïques ;"h;nches de brader . Portraits peints à l'encaustique Masques en plAtre Amphorn panathéndques Poteries hellénutiquu Poteries d'Arretium (1"",.4 s;gilllJta) Céramique en relid dt époque romaine. Moule. CD tCrre cuite

Poteries de Naucn.tu

P., '2IS 234 'll.. passim. 237 sq. pusim. 239 sq. pan[m. '24'2 . 243 • 246, 250, 251 246 . . . . '151 '251, 263, 274, 284 252 253 254 255 255 257 259 262

263

Figurines du Fayoum 264 Nécropole de C'hatby. . Zï4 sq. (v. aussi 250) Nécropole de l'Ibrllhlmieh . . . • .. 282 sq. Monumenu pro..en-.nt d'A.boukir (s..ile 22) . . 284 Peintures pariétales palennes el chrétiennes (Salle 22 a). . 21)5 Anllquill!s c:hrl!tlennes (Salle. 1, 2, ol, 5) . 288 Cabinet numbmlltique (Salles 2, 3, ol, 5) 29i sq. Collection de moulages. . . . . . . . 304


ALEXANDRIE PLAN DE LA VILLE

ANClENNE ET MODERNE iicHÈLLÉ

PORTUS

1: 18000

EUNOSTOS

,

MER

ME D l T E

,

RRANE',E.

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ÉXTÉRIE UR

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MARIOUT ,

PrOT. .M:Baptooci del.

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MAREOTIS

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