Journal en ligne 3 / 2013

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L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nuclĂ©aire » Ă©dition 03/2013

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Actualités énergie

L’initiative efficacitĂ© Ă©lectrique a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e

Semaine de projet « Jeunesse Solaire » Quelque 140 Ă©lĂšves du degrĂ© secondaire de l’école de Wier Ă  Ebnat-Kappel ont participĂ© Ă  la semaine de projet « Jeunesse Solaire ».

Le 15 mai, le vaste comitĂ© de l’initiative efficacitĂ© Ă©lectrique a pu dĂ©poser auprĂšs de la Chancellerie fĂ©dĂ©rale toutes les signatures collectĂ©es. En sept mois Ă  peine, l’initiative efficacitĂ© Ă©lectrique a rĂ©coltĂ© plus de 128 000 signatures. L’initiative vise Ă  inscrire dans la constitution un objectif d’efficacitĂ© contraignant qui permettrait de rĂ©duire d’un tiers la consommation d’électricitĂ© en Suisse. GrĂące © PHOTOPRESS/Markus Hubacher Ă  des instruments que le Parlement doit dĂ©terminer ultĂ©rieurement et Ă  des mesures volontaires des entreprises, la consommation d’électricitĂ© doit ĂȘtre stabilisĂ©e au niveau de celle de 2011. « Une utilisation efficace de l’électricitĂ© offre des possibilitĂ©s Ă©normes d’économie qui ne prĂ©tĂ©ritent ni notre style de vie, ni notre confort. Cela serait insensĂ© de ne pas utiliser ce potentiel », commente l’entrepreneur et conseiller national zurichois Ruedi Noser du PLR, qui est Ă©galement prĂ©sident de la vaste association de soutien Ă  l’initiative.  L’initiative efficacitĂ© Ă©lectrique en dĂ©tail

La semaine de projet solaire Ă  Ebnat-Kappel a Ă©tĂ© le plus grand projet Jeunesse Solaire rĂ©alisĂ© par Greenpeace Suisse jusqu’ici. Pendant une semaine au mois de mai, 140 jeunes et 20 enseignants ont Ă©tudiĂ© les diffĂ©rents aspects des Ă©nergies renouvelables, par© Greenpeace / Nicolas Fojtu ticipĂ© Ă  la construction d’une installation solaire sur le toit de l’entreprise Alder & Eisenhut et consignĂ© leurs impressions et leurs constats dans leur propre journal. « J’ai appris Ă  mieux utiliser l’électricitĂ© », explique un participant de 14 ans. « Si l’installation solaire existe toujours, je la montrerai Ă  mes enfants. » Le directeur de l’école Ivo StĂ€ger dresse un bilan positif : « Je suis impressionnĂ© de voir que cette semaine de projet solaire permet d’enthousiasmer autant de jeunes. »  Le projet « Jeunesse Solaire »


Les facettes de l’approvisionnement Ă©nergĂ©tique Regio Energie Solothurn construit une usine innovante qui stocke le courant solaire sous forme d’hydrogĂšne et combine diffĂ©rentes sources d’énergie et diffĂ©rents rĂ©seaux. Au mois de mai, Regio Energie Solothurn a entamĂ© la construction d’une usine particuliĂšre sur le site d’Aarmatt Ă  Zuchwil. Ce site Ă©tant le point de recoupement de trois rĂ©seaux Ă©nergĂ©tiques, le concept Ă©laborĂ© © Regio Energie Solothurn est celui d’une centrale Ă©nergĂ©tique intĂ©grĂ©e qui combine diffĂ©rentes sources d’énergie et les rĂ©seaux y affĂ©rants. « Si les installations photovoltaĂŻques produisent trop d’électricitĂ©, nous ne stoppons pas la production, mais nous stockons l’électricitĂ© sous forme d’hydrogĂšne. Plus tard, nous pouvons l’incorporer au rĂ©seau de gaz naturel ou la retransformer en Ă©lectricitĂ© dans une installation de couplage chaleur-force », explique Marcel Rindlisbacher, membre de la direction de Regio Energie Solothurn. « La performance du rĂ©seau hybride est ajustĂ©e Ă  la situation du moment et peut ĂȘtre Ă©tendue si nĂ©cessaire », poursuit Marcel Rindlisbacher. L’exemple de Soleure illustre bien le fait que l’approvisionnement Ă©nergĂ©tique s'opĂšre de plus en plus avec des concepts innovants.  Regio Energie Solothurn construit une usine hybride.

Danger nuclĂ©aire: L'absence de planification critiquĂ©e par les mĂ©decins L’Inspection fĂ©dĂ©rale de la sĂ©curitĂ© nuclĂ©aire (IFSN) considĂšre qu’une planification d’urgence en cas d’incidents graves est inutile. Le Conseil fĂ©dĂ©ral avait chargĂ© l’Inspection fĂ©dĂ©rale de la sĂ©curitĂ© nuclĂ©aire d’intĂ©grer un incident nuclĂ©aire d’une gravitĂ© similaire Ă  celui de Fukushima dans sa planification d’urgence. L’IFSN a tout simplement qualifiĂ© un tel incident de « tellement improbable » que © Greenpeace / Ex-Press / David Adair les efforts pour garantir la protection d’urgence de la population « ne sont plus adĂ©quats ». L’information sur cette « mission exĂ©cutĂ©e » a Ă©tĂ© communiquĂ©e par l’organisation des MĂ©decins en faveur de l’Environnement (MfE) au mois d’avril. Et Peter KĂ€lin, prĂ©sident des MfE, de commenter : « L’IFSN tient uniquement compte des scĂ©narios â€č raisonnablement prĂ©visibles â€ș. Elle admet dĂšs lors qu’en cas â€č d’accident nuclĂ©aire dĂ©raisonnable â€ș, qui peut se produire Ă  tout moment, la population suisse n’est pas protĂ©gĂ©e. Ceci entre en contradiction avec la loi sur l’énergie nuclĂ©aire qui prescrit une protection efficace en cas d’urgence comme condition Ă  l’exploitation de centrales nuclĂ©aires. »  Pas de plans d’urgence pour les centrales nuclĂ©aires Ă  l’IFSN L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nuclĂ©aire » Ă©dition 03/2013

La Suisse toujours Ă  la traĂźne Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par la Fondation Suisse de l’Energie (SES) dans le domaine de l’énergie Ă©olienne et du photovoltaĂŻque, la Suisse occupe le bas du classement europĂ©en. La Fondation Suisse de l’Energie (SES) a prĂ©sentĂ© les rĂ©sultats de sa deuxiĂšme enquĂȘte sur le thĂšme de la production d’électricitĂ© issue de l’énergie Ă©olienne et du photovoltaĂŻque et elle pointe la Suisse du doigt. En Europe, nous continuons d’occuper le bas du classement. La stratĂ©gie Ă©nergĂ©tique 2050 prĂ©voit pourtant de limiter © Schweizerische Energie-Stiftung la production d’énergie photovoltaĂŻque en fixant des contingents de RPC de 50 MW par annĂ©e. En 2012, les nouvelles installations ont totalisĂ© 160 MW. Actuellement, la liste d’attente RPC comprend 21 624 projets photovoltaĂŻques et 328 projets Ă©oliens reprĂ©sentant un potentiel de plus de 2,2 milliards de kilowattheures par an, ce qui correspond quasiment Ă  la production annuelle de la centrale nuclĂ©aire de MĂŒhleberg. Felix Nipkow, chef de projet ElectricitĂ© & Energies renouvelables Ă  la SES, va droit au but : « L’Europe produit du courant renouvelable, la Suisse une liste d’attente. Les projets seraient prĂȘts, mais la politique et les autoritĂ©s entravent leur rĂ©alisation. » La Suisse Ă  la traĂźne dans le domaine de l’énergie Ă©olienne et du photovoltaĂŻque

L’étude sur les dĂ©pĂŽts en profondeur vise un laps de temps insuffisant A travers une Ă©tude rĂ©alisĂ©e dans le cadre de son programme de recherche sur les dĂ©chets radioactifs, l’OFEN a voulu dĂ©terminer quels Ă©taient les effets des changements de sociĂ©tĂ© sur un dĂ©pĂŽt en profondeur pour dĂ©chets radioactifs. Un des premiers points critique dans cette Ă©tude est la pĂ©riode prise en considĂ©ration. Une analyse de la littĂ©rature spĂ©cialisĂ©e a permis de dĂ©finir quatre scĂ©narios pour les cent prochaines annĂ©es. © Bente Stachowske / Greenpeace « Une pĂ©riode tout Ă  fait insuffisante », rĂ©sume JeanJacques Fasnacht, coprĂ©sident de Klar! Schweiz, « car les dĂ©chets nuclĂ©aires Ă©mettront encore des radiations pendant des milliers d’annĂ©es ! » Actuellement, dans le monde, il n’existe aucun site de stockage dĂ©finitif des dĂ©chets nuclĂ©aires hautement actifs et beaucoup de questions de sĂ©curitĂ© ne sont pas rĂ©solues. Il convient de se demander si un site de stockage provisoire et accessible ne serait actuellement pas la solution la plus sĂ»re. Les gĂ©nĂ©rations futures doivent Ă©galement pouvoir rĂ©cupĂ©rer ces dĂ©chets et les traiter en fonction des connaissances les plus rĂ©centes. Seul le deuxiĂšme scĂ©nario de l’étude, qui prĂ©voit un dĂ©pĂŽt en profondeur ouvert, respecte cette exigence. Celui du scĂ©nario 1 est fermĂ© et les scĂ©narios 3 et 4 ne prĂ©voient tout bonnement pas de dĂ©pĂŽt en profondeur. « En procĂ©dant ainsi, nous laissons Ă  nos descendants la tĂąche de rĂ©soudre le problĂšme du site de stockage et nous nous dĂ©chargeons ainsi de toute responsabilité», ajoute Fasnacht.  L’étude sur les changements de sociĂ©tĂ© et la gestion des dĂ©chets radioactifs


Point fort RĂ©glementation des durĂ©es d’exploitation des centrales nuclĂ©aires :

la balle est dĂ©sormais dans le camp politique. Les Chambres fĂ©dĂ©rales Ă©tudient la question des durĂ©es d’exploitation concrĂštes des centrales nuclĂ©aires. Une motion demande au Conseil fĂ©dĂ©ral de se pencher sur une limitation de la durĂ©e d’exploitation des centrales Ă  50 ans au maximum. Pour les experts en nuclĂ©aire et en sĂ©curitĂ©, la motion ne va cependant pas assez loin. Au nom de la sĂ©curitĂ©, ils rĂ©clament un durcissement des dispositions de sĂ©curitĂ© et une limite claire fixĂ©e Ă  40 ans. L’intitulĂ© de la motion de commission 13.3284, qui sera traitĂ©e au Conseil national le 12 juin, est quelque peu alambiquĂ© : « DĂ©saffectation des centrales nuclĂ©aires suisses. Solution sur la base d’accords ». Ce choix de mots compliquĂ© ne doit cependant pas masquer l’important contenu politique du projet. En avril, la Commission de l’environnement, de l’amĂ©nagement du territoire et de l’énergie du Conseil national s’est prononcĂ©e en faveur d’une limitation lĂ©gale des durĂ©es d’exploitation des centrales nuclĂ©aires suisses par 12 voix contre 10. Quant au Conseil fĂ©dĂ©ral, il envoie des signaux contradictoires. Mimai, les mĂ©dias ont rapportĂ© que la cheffe du DĂ©partement de l’énergie Doris Leuthard soutenait l’idĂ©e d’une limitation de la durĂ©e d’exploitation. D’une part, l’arrĂȘt des centrales Ă  une date dĂ©terminĂ©e amĂ©liorerait la sĂ©curitĂ© de la planification pour les exploitants et, d’autre part, le risque de demandes de dommages-intĂ©rĂȘts serait rĂ©duit, ce qui expliquerait, d’aprĂšs le Sonntagszeitung, le revirement de Doris Leuthard. Avant le dĂ©but de la session, l’ensemble du Conseil fĂ©dĂ©ral a cependant fait savoir qu’il recommandait le rejet de la motion. ConcrĂštement, le projet vise, dans le cadre de la stratĂ©gie Ă©nergĂ©tique 2050, Ă  complĂ©ter l’interdiction de construire de nouvelles centrales nuclĂ©aires par une rĂ©glementation lĂ©gale sur la dĂ©saffectation des centrales existantes. Il propose que les exploitants de centrales en service depuis quarante ans

soumettent un concept d’exploitation Ă  mĂȘme de garanDurĂ©es d’exploitation des centrales nuclĂ©aires : la tir une exploitation sĂ»re pour dix annĂ©es supplĂ©mentaires Suisse est dĂ©jĂ  aujourd’hui un terrain d’expĂ©rimentation au plus. Si l’installation et les investissements prĂ©vus discutable en matiĂšre de rĂ©Ă©quipement rĂ©pondent aux exigences Selon les statistiques par pays de l’Agence internationale de sĂ©curitĂ©, l’autoritĂ© de surveillance pourra dĂ©livrer une de l’énergie atomique (AIEA), les centrales nuclĂ©aires suisautorisation unique et limitĂ©e dans le temps. La motion de ses sont actuellement dĂ©jĂ  en service plus longtemps que la commission doit faire office de contre-projet indirect Ă  celles d’autres pays utilisant la mĂȘme technologie. En mol’initiative sur la sortie du nuclĂ©aire. JĂŒrg Aerni, prĂ©sident de yenne Ă  l’échelle du globe, sur 354 rĂ©acteurs Ă  eau pressuFokus Anti-Atom, approuve le principe d’une limitation de la risĂ©e et Ă  eau bouillante pris en considĂ©ration, les centrales durĂ©e d’exploitation, mais estime qu’il serait beaucoup plus nuclĂ©aires sont exploitĂ©es pendant 28 ans. Les durĂ©es important de durcir les critĂšres techniques de mise hors d’exploitation des vieux rĂ©acteurs suisses, 43 et 41 ans service. Il faut dĂ©finir un minimum de standards techniques pour Beznau I/II et 40 ans pour MĂŒhleberg, se situent donc prĂ©cis Ă  remplir ainsi que des formulations lĂ©gales. L’IFSN dĂ©jĂ  largement au-dessus de cette valeur. Mais le plus grademande aux exploitants de centrales nuclĂ©aires « de vasve d’aprĂšs des experts est que les rĂ©Ă©quipements ne pertes mesures de rĂ©Ă©quipement » et renvoie, comme rĂ©cemmettent pas aux vieux rĂ©acteurs suisses de rĂ©pondre aux ment pour la centrale de MĂŒhleberg, Ă  « l’état actuel de la standards de sĂ©curitĂ© modernes car les investissements technique de rĂ©Ă©quipement exigĂ© par la loi fĂ©dĂ©rale sur l’énergie nuclĂ©aire ». Mais l’état de la DurĂ©es d’exploitation des trois anciens rĂ©acteurs Suisses et technique de rĂ©Ă©quipement est moyenne Ă  l’échelle du globe justement un concept mal dĂ©fini. Âge moyen de mise Ă  l’arrĂȘt des rĂ©acJĂŒrg Aerni, qui Ă©tait conseiller 23 ans teurs actuellement en dĂ©mantĂšlement technique et scientifique lors des procĂ©dures de MĂŒhleberg, 28 ans Âge moyen des rĂ©acteurs en activitĂ© Ă©voque un concept « unique au monde ». Il peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© 43 ans Centrale de Beznau I de maniĂšre large et permet aux autoritĂ©s de surveillance une 41 ans Centrale de Beznau II grande marge d’apprĂ©ciation. Cela impliquerait avant tout des 40 ans Centrale de MĂŒhleberg changements superficiels. La 0 5 10 15 20 25 30 35 40 rĂšglementation actuelle permet AnnĂ©es d’activitĂ© aux rĂ©acteurs construits dans les Source: AIEA/PRIS 2012: RĂ©acteurs Ă  eau bouillante et Ă  eau pressurisĂ©e annĂ©es 60 et 70 de continuer Ă  fonctionner pendant de nom© Greenpeace Suisse breuses annĂ©es.

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Point fort seraient trop importants ou ne seraient guĂšre possibles sur le plan technique pour les exploitants. A titre de comparaison, l’Allemagne a mis hors service toutes les centrales nuclĂ©aires qui ont Ă©tĂ© construites avant 1981 pour des raisons de sĂ©curitĂ©. L’expert allemand en nuclĂ©aire Dieter Majer voit en outre dans les installations de MĂŒhleberg et de Beznau des failles de conception que des rĂ©Ă©quipements ne sauraient combler. « Il ne faut plus exploiter une telle installation », a dĂ©clarĂ© rĂ©cemment Dieter Majer lors d’une manifestation de la Fondation suisse de l’Energie. Florian Kasser, expert en nuclĂ©aire pour Greenpeace Suisse, Ă©met Ă©galement des rĂ©serves. « A l’origine, les centrales de Beznau et de MĂŒhleberg ont Ă©tĂ© conçues pour ĂȘtre exploitĂ©es pendant 30 ans. Nous avons dĂ©jĂ  dĂ©passĂ© cette limite depuis longtemps », explique-t-il. « N’ayant aucune expĂ©rience de durĂ©es d’exploitation si longues, nous nous aventurons sur un terrain expĂ©rimental », ajoute-t-il. Chaque jour qui passe, les centrales atomiques sont en effet de plus en plus sujettes Ă  des dysfonctionnements et Ă  des accidents. Florian Kasser considĂšre comme une « Ă©tape positive » le fait que la question des durĂ©es d’exploitation contraignantes soit actuellement discutĂ©e au Parlement, d’autant plus que le gouvernement avait jusqu’à prĂ©sent Ă©vitĂ© ce sujet. Il souligne toutefois que nous avons besoin d’une limite claire Ă  40 ans. MĂȘme dans ce cas-lĂ , la sĂ©curitĂ© doit continuer d’avoir la prioritĂ© absolue. Si la elle n’est plus garantie, les centrales nuclĂ©aires concernĂ©es doivent immĂ©diatement ĂȘtre mises hors service, ce qui devrait ĂȘtre le cas pour les plus anciennes centrales de Suisse: MĂŒhleberg et Beznau I et II. L’amĂ©lioration de la surveillance nuclĂ©aire en termes de structure, de personnel et de culture est tout aussi importante. C’est en effet l’autoritĂ© de surveillance qui porte la responsabilitĂ© d’une sortie « en toute sĂ©curitĂ© ». Enfin, la limitation de la durĂ©e d’exploitation apporte une autre forme de sĂ©curitĂ© : la sĂ©curitĂ© de la planification pour tous les acteurs concernĂ©s, Ă  savoir les exploitants de centrales, les cantons propriĂ©taires, les autoritĂ©s de surveillance, les investisseurs et le monde politique.

Chronique

No Deal Thomas Angeli, journaliste au Beobachter spĂ©cialisĂ© dans les thĂšmes de l’énergie, de l’environnement et de la protection des donnĂ©es.

Les groupes d’électricitĂ© brandissent la menace de crĂ©ances Ă  hauteur de plusieurs milliards en cas de fermeture anticipĂ©e des centrales nuclĂ©aires. Ils agissent comme si une centrale nuclĂ©aire Ă©tait un investissement comme un autre. L’un des fondements du lobbying politique consiste Ă  opter pour la menace lorsque des complications se profilent au Parlement. Ces derniers mois, les reprĂ©sentants du marchĂ© de l’électricitĂ© ont Ă©tĂ© particuliĂšrement actifs dans ce domaine, car le dĂ©bat sur la limitation de la durĂ©e de vie des centrales nuclĂ©aires risque bien de leur coĂ»ter leur poule aux Ɠufs d’or. Le chef d’Axpo Heinz Karrer a rĂ©cemment expliquĂ© dans une interview Ă  la NZZ que l’arrĂȘt prĂ©maturĂ© des deux rĂ©acteurs de Beznau en 2019 et en 2022 impliquerait des « investissements non amortis » qu’il facturerait Ă  la ConfĂ©dĂ©ration. En outre, il a ajoutĂ© que, le cas Ă©chĂ©ant, les investissements dans la sĂ©curitĂ© seraient « partiellement stoppĂ©s ». Le message adressĂ© au Parlement est donc le suivant : si vous limitez la durĂ©e de vie de nos centrales nuclĂ©aires, nous ne nous portons plus garants de rien, si ce n’est d’une facture salĂ©e. Ces dĂ©clarations montrent clairement que les exploitants de centrales nuclĂ©aires continuent Ă  estimer que les investissements dans la sĂ©curitĂ© d’une centrale nuclĂ©aire doivent ĂȘtre rentables Ă©conomiquement, au mĂȘme titre que n’importe quel autre investissement. Leur argumentaire est construit comme si une centrale nuclĂ©aire Ă©tait un simple parc de machines ou une ligne de courant. Par contre, les reprĂ©sentants du marchĂ© de l’électricitĂ© prennent grand © zvg

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soin de taire le fait qu’ils manipulent une technologique Ă  haut risque, dans laquelle la sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre la premiĂšre prioritĂ© et les rĂ©flexions Ă©conomiques la deuxiĂšme, dans le meilleur des cas. DĂ©but mars, Urs Gasche, prĂ©sident du conseil d’administration de FMB, a Ă©voquĂ© dans la Berner Zeitung comment la sortie du nuclĂ©aire pourrait se dĂ©rouler Ă  la mode du marchĂ© de l’électricitĂ© : l’entreprise « propose » une date fixe de fermeture de la centrale nuclĂ©aire de MĂŒhleberg Ă  l’Inspection fĂ©dĂ©rale de la sĂ©curitĂ© nuclĂ©aire (IFSN). En contrepartie, l’autoritĂ© de surveillance nuclĂ©aire laisse tomber certaines contraintes en matiĂšre de sĂ©curitĂ©. Toutes ces idĂ©es et ces intrigues tactiques concernant la durĂ©e de vie sont inacceptables. Jusqu'Ă  son dernier jour de fonctionnement, une centrale nuclĂ©aire doit disposer des meilleurs systĂšmes de sĂ©curitĂ©. De mĂȘme, ce n’est pas le rĂŽle d’une autoritĂ© de surveillance telle que l’IFSN de fermer les yeux dans l’intĂ©rĂȘt de la rentabilitĂ© d’une installation. C’est exactement le contraire qui doit se produire. Nous devons avoir la certitude absolue qu’une centrale nuclĂ©aire sera immĂ©diatement fermĂ©e lorsque survient le moindre doute quant Ă  sa sĂ©curitĂ©, nonobstant toute question financiĂšre. Pour le Parlement, il ne peut donc y avoir qu’un seul mot d’ordre : aucun marchandage au sujet de la sĂ©curitĂ©.

Impressum Rédaction et graphisme: Service Médias Alliance « Non au nucléaire » Falkenplatz 11, Case postale 5815, CH-3001 Berne medias@non-au-nucleaire.ch www.non-au-nucleaire.ch


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