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Rôle de l'Agence Régionale de Santé d'Ile-de-France lors de la pandémie Sars-Cov-2 dans le cadre de la prise en charge des patients présentant une maladie rénale chronique par le Pr Christophe Legendre

ROLE DE L'AGENCE REGIONALE DE SANTE D'ILE-DE-FRANCE LORS DE LA PANDEMIE SARS-COV-2 DANS LE CADRE DE LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS PRESENTANT UNE MALADIE RENALE CHRONIQUE

par le Pr Christophe Legendre Néphrologue, hôpital Necker

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La pandémie SARC-Cov-2 frappe la France (comme les autres pays) depuis le début de l’année 2020 avec une évolution en 3 vagues de sévérité différente, une mortalité importante (la barre des 100 000 décès vient d’être dépassée récemment) et au moins pour les 2 premières vagues, l’absence de traitement préventif ou curatif. Depuis le début de cette pandémie, l’Ile-de-France paye un lourd tribut en terme de mortalité des patients, d’organisation et d’adaptation en temps réel de notre système de santé.

Les patients présentant une maladie rénale chronique qu’ils soient au stade 4 - 5 de la maladie, dialysés ou transplantés ont une susceptibilité accrue par rapport à la population générale et une mortalité significativement plus élevée qui est apparue d’emblée évidente. Une partie de l’explication repose sur le rôle du traitement immunosuppresseur et un nombre élevé de comorbidités.

Le rôle de l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France a été important dans la prise en charge des patients ayant une maladie rénale, pas toujours apprécié à sa juste valeur mais constant et prenant en compte les différents aspects de la maladie dans ce groupe de patients. Très vite un groupe de travail s’est mis en place, avec une réunion tous les 15 jours. Ce groupe associe des professionnels de santé représentant les différentes modalités d’exercice de la spécialité, des représentants de l’ARS dont le médecin référent en néphrologie, la présidente de la Collégiale de Néphrologie d’Ile-de-France ainsi que les représentants des associations de patients (France Rein et Rénaloo en particulier). Le rôle de ce groupe de travail est d’assurer un accès à l’information le plus large possible, multidirectionnel (des informations différentes sont fournies par les membres de ce groupe), de discuter des actions à débuter, à corriger voire à abandonner. En particulier, les inquiétudes légitimes des patients atteints de maladie rénale ont trouvé dans cette instance un lieu d’écoute et de discussion fructueuse en évitant tant que faire se peut les polémiques stériles. Les différents sujets suivants sont ainsi régulièrement abordés :

• Le maintien du programme de transplantation rénale dans les différents centres de transplantation de l’Ile-de-France avec les difficultés que cela pose dans ces centres, de pouvoir maintenir un circuit Covid négatif pour éviter ou limiter au maximum le risque de transmission de l’infection à des greffés récents. L’an dernier, devant les incertitudes de l’évolution de cette pandémie, l’activité de transplantation avait été interrompue plusieurs semaines ce qui n’a pas été le cas lors des vagues 2 et 3.

Une concertation avec l’Agence de la Biomédecine et l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris a lieu régulièrement pour définir un plan d’action en cas d’hyper-crise pour déterminer quels patients devraient être impérativement transplantés (les patients les plus immunisés et ceux recevant un rein très compatibles et dans quel centre).

concernant les difficultés d’obtention des vaccins, l’application des recommandations souvent complexes toutes changeantes voire absconses, la vérification et la correction tant que faire se peut de la répartition des vaccins à partir des centres congélo-porteurs, le suivi du nombre de patients dialysés et greffés qui ont eu effectivement le vaccin qui leur était destiné grâce à des enquêtes ciblées et • En ce qui concerne les pa- au retour des patients via leurs tients dialysés, le diagnostic associations, etc. précoce de la maladie grâce à « Les inquiétudes légitimes l’interrogatoire de tout patient en dialyse, la réalisation des test diagnostics (PCR en particulier) et la modification de la répartition des patients pour des patients atteints de maladie rénale ont trouvé dans cette instance un lieu d'écoute et de discussion E n conclusion, le rôle de l’ARS pendant cette pandémie consiste à faire le lien entre les professionnels et limiter les infections. Un aspect fructueuse...» les patients pour tenter de, pratique qui est celui de la et souvent aboutir à corriger réalisation des fistules artério- les imperfections de prise en veineuses a ainsi été réglé en charge.  interrogeant les chirurgiens spécialistes de cette activité. Ces derniers ont pu rassurer les patients qui ont besoin de la création d’une Merci à C. Suberbielle et A. Durand de l’ARS Ile-defistule ou du traitement d’une complication de France pour leur disponibilité et leur motivation fistule. pendant cette crise.

• Dans la mesure où la vaccination est à l’heure actuelle la seule arme préventive efficace, le groupe a pu recueillir les informations

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