A retour methodo

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Co-conception des politiques publiques, INSET de Dunkerque Restitution du MODULE # 3 – mai 2017

A. Retour méthodologique à mi-parcours 1 Archétypes des postures par rapport aux droits culturels Intention : conscientiser les postures, gagner du temps et rentrer plus vite dans le vif du sujet, provoquer, pour pouvoir mieux nuancer ensuite Outil utilisé : débat mouvant

→ Pendant la séquence Célia : posture cynique qui fait beaucoup de bien, c’est en dehors des clous par rapport à ce que je vis dans la collectivité - jusqu’à me poser la question : “mais qu’est-ce que je fous ici ? alors que mon contexte institutionnel va dans un sens opposé” - l’archétype choisi m’a permis d’évacuer cet aspect négatif. → De retour chez soi Célia : je ne l’ai pas utilisé très concrètement mais c’est quelque chose qui me parle, peutêtre que je m’en suis servi inconsciemment Vincent : j’ai utilisé le débat mouvant deux ou trois fois et cela a bien fonctionné - bon outil je me suis même retiré à un moment donné tellement ça fonctionnait bien. 2 Perceptions de la co-conception Intention : aperçu des connaissances sur la co-conception, identifier ce que l’on sait déjà (en collectif), le mettre en commun, conscientiser les liens avec les droits culturels et la démarche paideia Outil utilisé : carte heuristique

→ Pendant la séquence Nathalie : ça m’a tout de suite parlé - déjà actif au niveau du corps, important, cela change tout le monde peut s’exprimer avec ses mots Isabelle : Je triche un peu car j’ai été active tout le temps mais c'était la foire, le bazar au niveau du temps, mais j’ai joué quand même. Cette séquence n’a pas eu beaucoup de sens pour moi. → De retour chez soi Nathalie : facile de s’en saisir dans le fait de chercher avec les post-it de couleurs, se déplacer, bon démarrage, les gens ont besoin de cela Isabelle : tout le monde apporte dans un pot commun - l’outil permet cela Lucas : sur le principe c’est un bon outil, mais j’ai un problème avec les post-it. Je trouve cela très infantilisant, je ne supporte pas les post-it - ça m’énerve d’autant plus dans un environnement de travail en équipe - je ne le ferai pas - jouer avec des post-it de couleurs c’est sympa à la maternelle, mais pour moi, c’est donner les consignes sans expliquer la finalité de ce qu’on est en train de faire et cela me paraît problématique


3 Exemples de design de service Intention : clarifier le design de service, ses principes de travail, mobiliser des expériences pour le rendre concret Outil utilisé : exemples de design de services présentés par Irene Favero sur Prezi (Penser la médiathèque de demain, le collège du futur en Ardèche, Muséomix-Bibliomix)

→ Pendant la séquence Lucas : on a écouté, c’était bien mais pas interactif Emmanuel : je ne connaissais pas donc j’ai appris quelque chose, c’était intéressant Nathalie : ça m’a donné envie de voir ce que c’était, de creuser plus par la suite Célia : découverte du concept, cela m’a permis de clarifier l’association entre les notions “design” et “service” Stéphanie : j’ai lu un article sur le design de service dans le service public très intéressant c’est un outil sur lequel on devrait se former Véronique : il y a des passerelles à faire entre les concepts et les outils pour faire évoluer le service public Anne-Sophie : oui intéressant, on a vu des exemples, mais bof… intéressant mais pas si utile… Vincent - connaissait déjà donc rien appris – passif. Outils de business - chercher le discours derrière - nomenclature client - nomenclature usager - agent gestion de flux - line management Echanges : - Attention à avoir sur les termes employés dans le design de service qui peuvent dévoyer le sens du “service public” - L’approche “droits culturels” est dans une approche de développement des “capacités” des personnes et non une approche basée sur la réponse à un “besoin” : ce n’est pas la même chose. Attention à la dérive du service public avec une conception “client” et “prestataire de service”. Le travail sur les droits culturels vient questionner cela. On ne peut pas éviter le débat sur les termes employés dans le design de service. - Le service public n’est pas de l’ordre d’un “business”. - Importance des mots employés dans le design de service car ils impactent la manière dont on est en relation les uns aux autres. - Les outils génèrent des choses différentes selon les valeurs et la philosophie que nous y mettons. → De retour chez soi Emmanuelle : j’ai introduit le concept de design de service dans le schéma, on a travaillé avec les bibliothécaires sur cette question, on s’est emparé de cela, nous avons une fiche action “co-concevoir la médiathèque du futur”. Tous ceux qui ont des projets d'extension de locaux intègre cette notion de design de service “rendre la médiathèque utile, utilisable, désirable”. Nathalie : j’en parle beaucoup, je trouve cela très intéressant, même si je n’ai pas été “active”, je sais que c’est dans ma tête. 4 Frises personnelles chronologiques Intention : commencer le travail à partir du vécu de chacun, favoriser l’interconnaissance entre les stagiaires, conscientiser les moments-clés des parcours singuliers pour en faire un bilan Outil utilisé : Frise chronologique → renvoie à l’outil de l’éducation populaire “petites histoires, grande histoire” - comment mettre en parallèle son vécu et l’histoire commune - comment recréer une histoire commune ?

→ Pendant la séquence


Célia : la consigne était très ouverte “allez-y”, c’est ce qui a induit l’introspection Isabelle : ce travail m’a vraiment permis de me mettre d’aplomb avec moi - “il y avait une vie avant Patrice Meyer-Bisch” - ça m’a permis de relier plein de choses, d’avoir un fil de cohérence dans mon parcours - ça a été très important. Mais effectivement pour le réutiliser tel quel, il faut avoir du temps avec les gens. Stéphanie : l’introspection, je déteste ça. Cela ne me met pas à l’aise - attention aux réactions Nathalie : c’est vrai que ça demande beaucoup. Chance qu’il n’y ait personne qui ait refusé. Cela peut-être limite car on ne sait pas ce que ça peut déclencher chez les personnes. Mais c’est intéressant surtout parce que le postulat de départ était les droits culturels. Mais les droits culturels viennent questionner la personne sur sa liberté, la fraternité etc. donc ça va loin dans l’intime. → De retour chez soi Vincent : moi je l’ai utilisé à titre très privé. Mon fils est tombé dessus et ça l’a épaté. J’avais fait ça du temps de l’éducation populaire, il y a très longtemps, parce que c’était une des technique très importante de retracer les parcours de vie. C’est vrai que ça permet de remonter très avant PMB et donc cela permet de renouer des choses que certainement je ne lui avais jamais dites. C’est un moment de transmission par rapport à mon fils. Reparler éduc. pop et de parler de tout cela. Véronique : je trouve que c’est utilisable dans une équipe mais après un certain temps, comme bilan de quelque chose, pour voir comment chacun chemine. Caroline : effectivement, c’est un outil à utiliser dans un cadre où il y a déjà une certaine confiance entre les personnes. Tout dépend de la consigne aussi, il est à adapter selon les contextes. 5 Synthèse des mots clés des récits des frises Intention : mettre en valeur les communs, les étapes et les enseignements au regard des DC Outil utilisé : mur des mots clés + synthèse de Johanne au regard des droits culturels

→ Pendant la séquence Lucas : c’est un moment où on a fait le lien avec tout ce qu’on avait fait la veille et les droits culturels, c’était pertinent 6 Définition de problématiques à partir des mots clés Intention : phase de divergence - prendre de la distance avec le sujet pour mieux y revenir - ouvrir sur des endroits où on ne serait pas allé spontanément - formuler les bases du travail, les besoins de clarifications Outil utilisé : mots clés mis sur des tables - associations d’idées - à partir des idées associées, tirer des problématiques sur la forme “comment faire pour…”

→ De retour chez soi Emmanuelle : je n’ai pas réutilisé mais ce serait très intéressant de le faire notamment avec les travailleurs sociaux dans la rencontre de juin sur le schéma Lucas : cette démarche là n’est pas infantilisante car on ne part pas de rien. On a déjà un contenu travaillé ensemble ce qui n’était pas le cas avec les post-it. L’association d’idées ajoute du contenu à l’exercice Isabelle : ce qui pour moi ferait difficulté à le réutiliser c’est justement la confiance qu’il faut, ou le temps pour que les participants acceptent de patauger dans quelque chose dont ils ne peuvent pas savoir à l’avance où ça va, sans savoir à quoi ça sert avant que ça s’éclaire. Pour le moment je garde ça en suspend, dans un contexte qui ne soit pas celui d’une formation mais de travail. L’équipe de travail pourrait se demander ce qu’on est en train de


faire… Cela dépend de comment on accepte de perdre ce temps ensemble sans savoir à quoi cela aboutit Emmanuel : je rejoins l’idée que c’est un bel outil pour dégager une problématique, c’est efficace Anne-Sophie : ça a été un peu frustrant aussi car il y a eu beaucoup d’idées et tout n’a pas été forcément utilisé, et il faut accepter cela au départ je pense. Le fait que la réflexion que l’on a eu, qui nous a pris beaucoup de temps etc. ne va pas forcément être utile au groupe par la suite, en tout cas de manière apparente. Cela peut être un peu frustrant pour certains, il faut que le groupe soit vraiment bien soudé. Nathalie : arriver à une problématique ne se fait pas comme ça, d’un coup - le travail de recherche d’une problématique est essentiel - cet outil permet de développer des interrogations, des questionnements… la diversité est intéressante dans cet exercice. Les situations où doit se définir une problématique reviennent souvent (concours, travail, etc.) c’est intéressant de se poser la question et de savoir la formuler. C’est intéressant dans les moments de débats avec les collègues de travail face à une difficulté, un questionnement. Mais ça demande du temps et ça peut être compliqué au niveau des échanges. Là aussi, je pense qu’on ne peut pas le faire avec n’importe qui, il faut une confiance. Véronique : je trouve cela un peu compliqué à organiser tout seul mais c’est intéressant 7 Récit de situations concrètes idéalisées Intention : par rapport à ce qui a été fait entre les deux sessions, l’idée était de prendre une scène et de l’idéaliser - positiver le vécu, re-contextualiser le travail de la formation Outil utilisé : temps individuel de 5 minutes de réflexion sur une situation professionnelle vécue pour la raconter ensuite de manière complètement idéalisée

→ Pendant la séquence Célia : j’aime bien le côté décalé, c’est plutôt sympa à vivre Véronique : cela m’a remotivée de pouvoir avoir une pensée magique, refaire le truc en mode “idéal”, cela m’a redonné du souffle, un peu comme quand on est enfant Anne-Sophie : pour moi, cela a fait l’inverse de l’intention visée car ça m’a fait me remémorer des choses très négatives, même s’il s’agissait de les idéaliser, justement le fait de les idéaliser rappelait encore plus combien c’était négatif… Ce n’est pas quelque chose qui m’a mis bien. → De retour chez soi Nathalie : je n’ai pas compris la consigne au démarrage donc c’est vrai que j’ai eu du mal, il faut que je fasse l’effort de comprendre pour trouver peut-être cela intéressant, il faut que je m’y mette peut-être Vanessa : comme j’ai l’habitude de voir le verre à moitié plein, si je demande à des personnes d’idéaliser, je vais forcément les croire… donc je ne me sens pas de l’utiliser du tout. “Neutre” parce que pourquoi pas essayer progressivement avec des personnes que je côtoie pour réussir à en tirer quelque chose Emmanuel : je trouve que c’est quelque chose de vraiment bien à utiliser avec une condition qui est d’utiliser cela dans des situations qui sont encore ouvertes, où il n’y a pas de blocage, parce que idéaliser quelque chose où on sait par avance qu’on ne va pas pouvoir s’en sortir peut être complexe. Mais je trouve que c’est vraiment bien parce que cela permet de dépasser des freins qu’on peut mettre parfois par des a priori sur une situation et cela aide à aller chercher les chemins pour aller vers une situation idéale justement. Je l’ai utilisé une fois dans une formation à l’Inset de Nancy avec des professeurs de conservatoires sur les projets artistiques et culturels des conservatoires pour justement ouvrir des perspectives. Les projets visent souvent l’artistique avec un beau spectacle à la fin. J’ai utilisé plusieurs outils, notamment repérer les idées clés et donc construire un scénario idéal sur un projet existant mais que les acteurs allaient sûrement reproduire sur les années suivantes pour


justement quels autres acteurs il était possible de connecter à ce projet sans rien lâcher de l’exigence artistique de départ. Donc j’ai utilisé plus cet outil en “projection”. Vincent : je fais souvent un truc que j’appelle “les stratégies du tout possible”. On met tous les possibles sans regarder les freins. Tout ce qui serait souhaitable mais plus dans une dynamique projective que par rapport à un vécu. Je trouve que ça rejoint le point précédent sur la divergence. Cela permet d’aller un peu plus loin Anne-Sophie : c’est quelque chose que je ne ré-utiliserai pas car c’est compliqué pour moi de fonctionner de cette façon là.

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Mots clés / concepts

Intention : Faire l’expérience de la créativité qui peut émerger de la contrainte (temps courts, motsclés restreints) Outil utilisé : à partir des récit de situation concrète, chacun écrit 2 mots rattachés à la problématique reliée - les mots sont ensuite mis face cachée sur la table. Constitution de groupe de 3 personnes choix d’une problématique et tirage au hasard de 3 mots rattachés. A partir de ces 3 mots, 20 min par groupe pour développer un concept, une idée pour générer une solution à la problématique rattachée.

→ Pendant la séquence Stéphanie : j’ai passé un bon moment avec Nathalie, agréable de construire à deux à partir des mots, je garde un bon souvenir de ce moment Prendre un peu tout pour construire une ligne constructive, pour en faire quelque chose de collectif après. Vanessa : j’ai juste le souvenir d’un moment agréable. Emmanuelle : juste un petit bémol, on nous a interdit de travailler ensemble avec Lucas, je trouve cela scandaleux. Pourquoi ? Dommage de freiner. Pourquoi parce qu’on travaille au même endroit on ne peut pas travailler ensemble ? Du coup je trouve que le concept qu’on avait construit était fabuleux. Caroline : dans l’idée, c’est aussi d’aller voir autre chose, travailler avec d’autres personnes. Christelle : on vous l’a recommandé mais vous avez quand même travaillé ensemble. Caroline : ce n’est pas dans une volonté de punition, surtout dans des étapes comme celle-là qui sont des étapes d’ouvertures, c’est l’idée de se confronter avec des personnes avec qui on n’a pas l’habitude de travailler, cela permet parfois de rencontrer d’autres choses. C’est en ce sens qu’on vous a incité à ne pas travailler ensemble. Emmanuelle : je trouve qu’au contraire, en travaillant dans la même collectivité, c’est d’autant plus riche car je ne connais pas Lucas par cœur. On apprend aussi à travailler ensemble. Lucas : je ferais la même remarque qu’Emmanuelle. Même si on était in fine plutôt satisfait du résultat à ce moment là, on a eu beaucoup de mal à y arriver. Pendant 20 minutes on a regardé le plafond et c’est dans les deux dernières minutes qu’on a trouvé quelque chose. Christelle : c’est une vraie question le fait d’accepter de patauger. Comment se met-on dans cette position dans un contexte professionnel ? Comment on se dit que le timing serré provoque des choses. On est obligé de stopper pour sortir ce qu’on a. Nathalie : moi j’ai l’impression de ne pas pouvoir approfondir aussi, dans un timing serré. Christelle : c’est un ressort de la créativité qui permet que des jalons se posent. Cela ne veut pas dire qu’au bout du processus, il n’y aura pas un réel approfondissement. C’est accepter de lâcher, de choisir et de partir dessus. Cette immédiateté est une vraie question qui traverse tous ces outils. C’est peut-être très frustrant mais il s’agit de se dire que la frustration est moteur de quelque chose. C’est aussi un enseignement de ce type de processus. Vincent : c’est aussi une stratégie dans la facilitation de ces processus-là. De temps en temps, c’est bien d’amener des contraintes de cet ordre là. Ce n’est pas le temps qui nous donnera plus. Caroline : en créativité il y a 4 critères. 1. Ne pas avoir de jugements sur les autres ni vis-à-vis de soi-même (ex. ne pas s’interdire d’avoir des idées)


2. Produire en grosse quantité 3. Rebondir sur les idées des autres, 4. S’ouvrir à la “folie”, se laisser partir

Le temps permet de rester dans ces critères parce que si nous rajoutons du temps le jugement revient vite par exemple. Le temps contraint permet de faire sortir des choses. Vincent : dans les processus, je fais souvent travailler les gens sur des temps très courts, du 6 minutes sur du brainstorming, c’est-à-dire sur le fait de dégager des choses. C’est souvent beaucoup plus efficace que d’avoir mis les gens une demi heure les gens autour de la table, en termes de résultats, cela est plus péchu. Ce n’est pas parfait mais c’est plutôt de l’ordre de l’énergie. Caroline : ce qui n’empêche pas ensuite d’approfondir, mais pour lancer un début le temps contraint est efficient. 9 Constitution des équipes et des rôles Intention : identifier les forces propres, montrer l’importance de l’inter-disciplinaire dans la coconception. Choix d’un rôle selon des compétences et constituer une équipe dans l’idée que la diversité enrichit la créativité. Outil utilisé :

→ Pendant la séquence Emmanuel : il me manque un temps que j’aime bien prendre avant de constituer les équipes. Une fois que les concepts sont définis, j’aimerai plus de temps pour me faire ma propre réflexion avant de me mettre en équipe. Je ne peux pas apporter le maximum en me mettant tout de suite en équipe avec des rôles. J’ai besoin de réfléchir au concept, pour voir ce que ça m’évoque pour ensuite apporter autour d’une table collective. Sur la permaculture, j’aurais aimé avoir un temps au préalable pour me documenter. Dans des étapes clés comme cellelà, j’aurais aimé avoir un temps pour me fouiller complètement à l’intérieur, aller chercher deux ou trois éléments pour être sûr d’apporter ensuite le maximum dans l’équipe. Nathalie : je n’avais pas tellement envie de faire le choix. J’avais envie de faire un peu tous les rôles. Christelle : dans la règle du jeu il était important que chacun de ces rôles soient pris dans l’équipe, mais qui peut le plus peut le moins, c’est-à-dire que si tu veux avoir trois rôles, c’est possible, même si quelqu’un est un peu lead dans le rôle pour qu’il soit assuré. C’est important d’être dans cette posture de se dire que les consignes peuvent être déployées. Ce ne sont pas des consignes restrictives. Caroline : nous avons symbolisé les rôles pour le principe d’aller chercher des compétences diverses. Avec des profils différents on arrive à construire ensemble. Christelle : ces méthodes là incitent aussi à recruter des profils différents dans nos structures et organisations, et notamment des profils qui ont des compétences sur la forme. Cela incite à une réflexion sur les profils/compétences et les personnes à recruter pour trouver des complémentarités. C’est ce que ce genre de démarche amène dans la fonction publique. Anne-Sophie : les complémentarités ne sont pas forcément liées au métier que tu exerces au domaine - important de voir d’autres ressources Barbara : l’organisation institutionnelle n’encourage pas nécessairement à cela. Il y a des circuits à suivre (ex. pour les mails). Il y a un fort contrôle. Emmanuelle : peut-être sur la constitution des groupes, au lieu de dire “mets toi sur le rôle où tu te sens compétent”, ça aurait été intéressant de se mettre sur un rôle où tu n’es pas forcément “bon”. Caroline : c’est un choix à faire - à chacun de choisir. → De retour chez soi


Véronique : si je n’étais pas partie, je l’aurais utilisé, notamment sur des groupes de travail qu’il y avait avec des usagers et des travailleurs sociaux. Cela aurait pu être l’occasion de faire apparaître des compétences différentes. J’aimerai bien le faire. Emmanuel : le fait de mélanger les compétences et les rôles autour d’une même table pour travailler autour d’un projet est une base. Retours sur les 3 séquences ensemble : 10 Développement des concepts Intention : expérimenter le travail en équipe pour atteindre un objectif commun, expérience de la possibilité de créer une solution dans un temps court. Approfondir le concept de base et formaliser un outil.

11 Scénarii utilisateurs Intention : Se positionner dans les souliers de l’usager, expérimenter plusieurs portes d’entrée

12 Prototypage Intention : montrer l’importance de la forme, tester et faire tester une solution pour éprouver son utilité

→ Pendant la séquence Permaculture/ pousse-pousse Vanessa : je me suis sentie très en difficulté parce que je me suis rendue compte que j’avais un manque de vocabulaire entre “concept”, “prototype”, “permaculture”, “carré potager” etc. ça avait l’air très intéressant mais je me suis demandée où était la sortie de secours, si je pouvais faire marche arrière et aller dans un autre groupe pour lequel j’aurais pu plus facilement contribuer. Je me suis sentie bien dans le bidouillage (faire les carrés etc.), là je me suis sentie utile. J’ai compris après, mais ça a été très très dur pour moi. Je l’ai subi. Christelle : c’est intéressant parce que c’est pourtant ton témoignage qui a conduit au démarrage du concept. Vanessa : oui mais je ne l’avais pas en tête comme de la “permaculture”. C’est comme tout ce qui est chiffre, je suis réfractaire, mon cerveau se bloque, je n’ai pas la main verte et du coup, je ne suis pas arrivée à me mettre dedans. Mais ça avait l’air très bien quand vous en parliez, je n’avais qu’une envie, celle de m’y mettre… mais entre temps mon cactus est mort… Nathalie : on réfléchissait sur la permaculture, concept que je n’avais pas. C’est après que j’ai été voir ce que c’était. On était parti là-dedans et c’est vrai que quand tu es arrivée avec ton pousse-pousse Christelle, alors là j’étais complètement… on était centré sur notre affaire et il fallait se décentrer pour t’écouter, ça semblait important et je ne sais pas, il y a quelque chose qui a bloqué là. Je n’arrivais même plus à réfléchir pour l’un ou pour l’autre. J’étais mal ensuite. En réfléchissant seule, j’ai déplacé le problème ailleurs en me disant qu’on allait faire en fait autre chose ou on revient vers cette histoire de permaculture mais beaucoup plus à fond. Comment on peut répliquer au niveau humain… Vincent : en fait, la problématique sur laquelle on était nous induisait quelque chose parce que c’était “comment faire pour semer, faire germer et s’enraciner” donc du coup il y avait une histoire de potager là… c’est la conversation que nous avons eu qui nous a amené à penser à cet espace de jardin carré, de système. Pour moi ce qui était très compliqué était de se dire “oui ça dans la réalité ça existe”, en plus je l’ai pratiqué donc je connais le principe, mais j’étais comme vous, j’avais beaucoup de mal à le projeter, à voir quels liens ça pouvait avoir avec notre affaire pour arriver à un prototype. On a fait des schémas et plus on avançait plus j’avais le sentiment qu’on s’embourbait. La salle de co-conception nous aide parce qu’avec les Légos on arrivait à sortir deux ou trois choses mais c’était difficile. Pour le coup je n’ai pas vu du tout comment réutiliser l’outil… Christelle : pour rappeler ce qu’il s’est passé, quand on a présenté entre nous les concepts, quand Vincent l’a raconté aux autres, ce n’était pas clair, il n’a pas réussi à le dire, à l’énoncer. Il n’a pas réussi à traduire ce qu’on avait travaillé en groupe. Quand on s’est à


nouveau retrouvé pour faire la synthèse et tirer les enseignement de la présentation qui manquait de clarté, Vincent a dit “en fait c’est comme un pousse-pousse”. Cette idée faisait le parallèle pour mieux comprendre ce qu’était le principe de permaculture - “c’est comme un pousse-pousse”. Nous avons fait le constat qu’il fallait simplifier le concept de permaculture. Dans la facilitation, je vous ai dit “est-ce que vous ne croyez pas que le pousse-pousse est justement la métaphore qui simplifie ce qu’on trouve comme enrichissement dans la permaculture?”, j’ai alors forcé un peu la mise pour que vous arriviez à produire la forme. Effectivement, si personne ne le sentait, il ne fallait pas le faire mais vous avez été en résistance plutôt après que pendant. Vincent : ça rejoint la question de la façon dont on conçoit les prototypes. On s’est retrouvé avec deux prototypes en mêmes temps, cumulés l’un sur l’autre. On n’en avait pas fini un, parce qu’il est vrai, ne comprenant pas grand chose encore à ce qu’on faisait, j’ai eu beaucoup de mal à le restituer, du coup, la facilité a été de finalement prendre un autre outil, le pousse-pousse. De mon point de vue, il est vrai qu’à un moment donné, je trouvais que c’était trop compliqué et je me suis dit “il faut arrêter, ça ne marche pas notre affaire”. Le carré magique nous bloquait, on tournait en rond. L’analogie qui marchait sur le papier ne fonctionnait pas dans la mise en forme. Christelle : je crois qu’il y a un truc de cette nature, à un moment donné, il y a une idée qui se bloque et elle en fait émerger une nouvelle. J’ai l’impression que dans les trois prototypes il y a eu cela. Vincent : à Suze-la-Rousse ça a été cela aussi, on était sur du mapping et on s’est dit “non, finalement on va faire un jeu”, j’ai eu une grande frayeur à ce moment là parce qu’il fallait inventer un jeu avec une règle du jeu en deux heures de temps… juste le truc impossible… et effectivement on est passé d’une chose à l’autre comme ça. 3 Voeux : Véronique : oui, nous le jeu a été abandonné parce qu’on partait d’une situation individuelle et le jeu était trop complexe à utiliser... Barbara : nous on était sur “comment écouter l’autre…” un jeu ne marchait pas Véronique : mais il nous a fallu passer par le jeu pour voir qu’effectivement ça ne fonctionnait pas pour ce qu’on recherchait. Anne-Sophie : c’est quand on la mis en scénarii qu’on s’est dit “non le terme de “jeu” ne peut pas s’appliquer à toutes les situations” Barbara : oui par exemple avec les parents, ça pouvait se traduire par “on va jouer avec l’avenir de votre enfant”, c’est juste impossible de parler en ces termes là… donc on a arrêté cette idée pour partir sur autre chose. Caroline : le temps est important, à Suze-La-Rousse, on était facilitateur et on devait pousser les équipes à produire un livrable en un jour et demi. Mon groupe, c’était pareil, c’est dans les 10 dernières minutes que tout s’est joué en fait. On mouline dans tous les sens, il y a un effet très dur, mais finalement est-ce que le résultat est pour vous pas du tout probant ou est-ce que finalement il en est sorti quelque chose de ré-utilisable ? Véronique : pour moi, ce qu’on a produit est intéressant en termes de préparation à une réunion - on l’a posé comme cela, c’est un présupposé. Anne-Sophie : c’est le démarrage, c’est une étape Barbara : oui ce n’est pas une fin en soi, parce qu’on a la notion de voyage Anne-Sophie : le fait qu’il y ait trois façons différentes de s’exprimer, je pense qu’il faut le faire mais pas au démarrage, c’est peut-être un peu lourd. Vincent : votre prototype m’a amené une respiration c’est-à-dire quand même temps je découvrais une façon très originale d’aborder la chose mais en même temps c’est quelque chose de très connu finalement. il n’y avait rien de révolutionnaire dans l’affaire mais je me suis dit que ce que vous proposiez était très facilitant. Isabelle : je suis très frustrée parce que je n’avais pas en mémoire tout ce qu’il y avait en données pour pouvoir jouer au pousse-pousse bien que j’en avais très envie. Pour moi, c’est un outil de recherche en fait.


Signalétique douteuse : Vincent : la signalétique douteuse, je l’ai cité un paquet de fois. Lucas : ce que j’ai aimé jusqu’à ces étapes là est que vous nous avez donné la possibilité d’un lâcher-prise et dès qu’on est arrivé à cette étape, ça m’a bloqué, il n’y avait plus ce lâcher-prise. J’ai commencé à me poser une question existentielle par rapport à cette formation : à quoi sert cette formation ? Est-ce qu’on étudie les conditions nécessaires de la co-conception ou est-ce qu’on est là pour inventer des choses, arriver à des prototypes et ensuite les mettre en oeuvre dans nos collectivités respectives et puis basta ? Je n’ai pas la réponse encore aujourd’hui, je pense que c’est une grosse partie du blocage me concernant sur le travail qu’on a mené dans ces étapes 10, 11 et 12 Caroline : pour apporter un début de réponse, l’idée est de vous faire tester des outils que vous pouvez après ré-utiliser. C’est une mise en abîme, c’est en testant les outils qu’on se les approprient. Là on a pris le prétexte de créer un prototype sur des problématiques, c’était notre fil conducteur de départ. Lucas : j’ai l’impression qu’on a perdu le fil par rapport à ça et qu’on s’est trop pris au jeu et on a peut-être cru que le but de cette formation était d’arriver à ça. Caroline : alors peut-être qu’il aurait dû rappeler qu’on testait des méthodes, des outils etc. pour qu’après vous vous les ré-appropriez. C’est le fait de les vivre pleinement qui permet cela. Christelle : c’est le principe même de ces méthodes. Il s’agit de faire plutôt que de penser seulement. Lucas : je ne dis pas qu’il ne faut pas faire, mais il faut faire en ayant cela en tête. Caroline : oui, c’est aussi pour cela qu’on voulait revenir là-dessus, nos intentions de départ n’étaient peut-être pas très claires. Vincent : personnellement quand je dis que je fais une formation de design de service, la signalétique douteuse me permet de très bien expliquer le design de service, parce que pour le coup, c’est clarifiant tout de suite, les stratégies de détournement, de contournement, d’amener les gens sur d’autres visions des objets et des circulations etc. Pour moi ce 3ème prototype a été génial. Célia : par rapport à ce que dit Lucas, si j’essaie de comprendre ce qu’il dit, là moi aussi à un moment donné je me suis posé une question. A un moment donné une de vous - Christelle ou Caroline, je ne sais plus - vous avez dit “on a des livrables à rendre à l’INSET de Dunkerque, et ces prototypes vont peut-être servir à d’autres”. C’est là aussi où j’ai eu une micro-peur. Je ne me suis pas dit “on est instrumentalisé” mais “je ne sais pas ce qu’on va pouvoir produire comme prototype qui va pouvoir être réutilisable par d’autres. Je me suis dit que c’était quand même un peu ambitieux comme affaire. La peur, je l’ai mise dans un coin, après, j’ai vraiment vécu le prototypage et j’ai été très impressionnée de ce qu’on a été en capacité de produire collectivement en 48h. La veille, on m’aurait dit “tu vas imaginer 3 prototypes avec tes collègues” je n’y aurais pas cru. Je ne sais pas si c’est ce que tu voulais exprimer Lucas, mais moi aussi j’ai eu une peur car je ne voyais pas comment les formateurs allaient pouvoir rendre compte à l’INSET de prototypes créés par le groupe. Cela me semblait irréalisable. Christelle : pour préciser ce point là, je pense que c’est avec Irene qu’on a dit cela parce que c’est même Irene qui l’a écrit dans la réponse à l’appel d’offre en disant que les contenus de ce processus de travail seront partageables. Mais qu’est-ce que cela va être, est-ce que c’est les prototypes, les étapes méthodo, les deux? Est-ce que c’est ce qu’on décidera ensemble etc. On est en production commune d’un processus dont on ne sait pas ce qu’il va produire. Pour moi, c’est une recherche-action. Célia : ce n’est pas un reproche mais j’essaie d’entendre ce que Lucas vient de dire. Christelle : je glisse sur ce que cela implique dans la posture de chacun. Pour moi ce n’est pas nous qui faisons une formation à vous. Nous sommes dans un processus commun où évidemment on a des rôles différents, des métiers différents. En tant que facilitateur, on a un rôle différent du participant mais on est quand même dans des frontières un peu moins définies que ce que cela peut être d’habitude du fait qu’on est dans un processus de recherche ensemble. Ce qu’on va produire, c’est ensemble qu’on va le produire.


Célia : je veux dire par là que nous nous n’avons pas l’épée de Damoclès d’être formateur et potentiellement évalués, étiquetés, on joue dans d’autres rôles, à d’autres endroits mais nous n’avons pas cela, donc je suis très détendue par rapport à cela et je le serait peut-être moins à votre place. Christelle : nous sommes aussi très détendus par rapport à cela, nous n’avons pas d’enjeux comme cela. Nathalie : la dernière demi-journée, il y avait une impression un peu d’urgence etc. Caroline : mais parce que cela est aussi un peu le jeu, si on avait laissé trainé vous n’auriez rien produit et cela aurait été frustrant pour vous. Le fait d’avoir réalisé quelque chose à la fin, il y a eu un résultat. Nathalie : c’est cette impression qu’on avait, qu’on ne pouvait pas véritablement s’expliquer, comme si la nécessité vraiment d’un résultat potentiellement utilisable était là. Christelle : déconnectez la question de “on livre quelque chose à l’INSET” et le fait qu’il y ait dans la méthodo la nécessité de s’arrêter, du temps contraint. Le temps contraint fait partie de la méthode et n’a rien à voir avec le fait de devoir rendre quelque chose à l’INSET. Isabelle : j’aimerais revenir sur ce que disait Barbara tout à l’heure. Ce qui m’a aidé dans ce groupe, c’est vraiment de s’obliger tout le temps à repartir sur les scénarii utilisateurs. Par rapport à la question de Lucas, je pense que ça peut être une manière de cheminer, de s’obliger à en avoir plusieurs - cela peut servir dans quel contexte ? avec quels utilisateurs ? On avait trois types de contextes pris à nos trois milieu professionnels complètement différents, et c’est ça, pour moi, qui m’a fait garder le cap. Qu’est-ce qui va cheminer dans ces affichages ? Qui est-ce qui va produire ces affichages etc. Célia : en fait on l’a directement appliqué au lieu, on ne l’a pas imaginé dans d’autres espaces. On l’a fait à partir de tous les gens qui pouvaient utiliser cet espace ici. Christelle : est-ce que ça aurait aidé de reposer cela dans vos contextes professionnels ? Caroline : ce que je comprends dans ce que Lucas a dit, c’est que le fait de le vivre complètement, tu ne savais plus où toi te situer par rapport au fait de créer un prototype - un outil etc. or, toi ce que tu viens chercher c’est justement de t’outiller pour mener un processus de co-conception et non un prototype… J’en reviens à ce que je disais, la méthode te met en position de créer par toi-même pour pouvoir après le restituer. Cette mise en abîme peut être perturbante, à un moment donné, on ne sait plus quel est l’objectif final. Lucas : la mise en abîme ne me dérange pas si on a toujours en vue l’horizon de la formation, son objectif - est-ce que c’est la méthode, les outils ou est-ce que c’est le produit fini en tant que tel ? Et j’ai l’impression qu’on s’est tous focalisé sur ce produit fini et non sur la méthode… Isabelle : pour moi ce prototype, c’est le processus de détournement - c’est-à-dire comment mettre les gens dans le processus de détournement - comment mettre les gens en situation de produire ces décalages et non pas les faire se promener dans un truc décalé… Barbara : je trouvais cela intéressant votre concept, même d’un point de vue outil pour détourner les conventions. Dans notre service il y a un bureau “fantôme” fait par un plasticien avec tout un ameublement particulier - c’est très drôle de voir comment réagissent nos partenaires. Du coup je trouvais que votre proposition était assez facilement transposable sans être un outil clé en main. Lucas : je ne cherche pas du “clé en main” Barbara : justement c’est cela que je trouve intéressant - là vous n’allez pas repartir avec ce que vous avez fait - en revanche, c’est le principe qui est intéressant, le fait de dire qu’on peut décaler les conventions pour générer quelque chose dans un lieu. On voit bien que lorsqu’on veut arriver à bouger les lignes quelque part, il faut arriver à se décaler. On voit très vite l’effet que ça fait, par exemple nous, on n’avait pas le droit de dire que c’était une installation d’un plasticien du coup ça crée tout de suite quelque chose d’autre que le bureau conventionnel de l’administration. Je trouve que votre prototype est dans cet esprit là. Christelle : quand tu interprètes chaque symbolique porté par chacun de vos prototypes c’est une vraie mise en oeuvre en fait. Lucas : je voulais rajouter que sur l’étape 10 on avait utilisé Padlet et dire que je l’utilise avec mon équipe. C’est un outil génial même si pour l’instant je l’utilise à 10% de sa capacité pour


que tout le monde se l’approprie. Après je pense que j’irai encore plus loin dans son utilisation.


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