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"Le métier de producteur de disque : sortie d'album, signature d'artistes, promotion et stratégie... Comment ça se passe ? "

Le métier de producteur a à la fois beaucoup et très peu changé ces dernières années. C’est le modèle économique qui a le plus évolué (et ce n’est pas fini) mais en revanche les fondamentaux du métier n’ont que très peu changé, voire ils se sont trouvés renforcés : signature des bons artistes au bon moment, développement artistique, promotion et rencontre avec le public.

Compte-rendu de la rencontre du 10 novembre en compagnie de Benoit Tregouet, Directeur et fondateur du Label Entreprise


1. Intro Dans la dynamique de production, de promotion la notion fondamentale est celle de la recherche du succès. Le marché de la musique est avant tout un marché financier qui a été touché par la crise du disque et de la production musicale : les gens ne veulent plus payer pour acheter un disque ou une place de concert. Le succès veut dire avant tout être visible, c’est à dire remplir les salle, faire de l’argent ! Un album coûte en moyenne entre 20 et 30 000 euros pour un EP. La démarche et la force d’un label est de se constituer un catalogue. Avant le marché était basé sur la nouveauté. Maintenant le marché de la musique est basé sur le bas de catalogue (compil, remix, artistes aux notoriétés plus vieilles). La vision d’un producteur doit donc être organiser sur les 10 ou 15 prochaines années.

2. Evolution du marché Ce qui a changé avec internet c’est le tris que fait le public. Un consommateur n’achète un CD ou une place de concert que si on lui a parlé du projet ou s’il connaît déjà le projet. C’est donc une démarche consciente. Les média ont encore leur place et leur rôle mais il est différent. On retrouve des artiste qui ont beaucoup de retours presse et média mais aucun public et ne vendent ni place de concert, ni CD. Il y a souvent une mauvaise notion du commercial qui peut être perçu comme sale et mauvais, surtout en France. Au USA et UK les artistes sont beaucoup plus au clair avec la démarche commercial et maîtrisent bien mieux le marché de la musique. Le succès peut se cristalliser autour d’une sortie d’album. Dans la réalité il y a très peu d’album qui sortent du lot chaque année. Il y a peut-être 10 ou 15 albums qui ont vraiment marchés. Il n’y a pas beaucoup de place pour le succès.

3. L’EP Un producteur ne peut pas travailler beaucoup d’album car le risque financier est trop important. Ces dernières années, les format EP (4/5 titres) se sont beaucoup développés. Cela permet de tester : - Le marché - Le commercial - La distribution - Le public


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Les artistes

C’est un format idéal qui limite l’investissement en temps et en argent. Le Label entreprise travail en général le format EP avec des sortie de Vinhyl et donc sur un circuit principalement de disquaires indépendants. L’Ep est moins cher et engage moins le groupe. Il n’existe pas d’EP physique à la FNAC ou dans les magasins. Rétro-planning d’une sortie d’EP - 6 semaines avant la sortie : lancer un premier titre avec un clip ou pas, lancer les média - Organiser un concert de découverte à ce moment là (scène découverte), évènements avec de nombreux professionnels… - 1 semaine avant : lancement d’un deuxième extrait avec clip - Sortie et concert de sortie de disque - Tournée qui peut se développer 6 mois après la sortie de l’EP Après un EP, il faut qu’il y ai un disque prévu ? Ca veut dire qu’il faut avoir été productif avant et que l’artiste est déjà maturé l’EP et l’album car parfois pour arriver à 4 bon morceaux qui vont faire l’EP, il y a eu des années de maturation et l’artiste n’est pas forcément en mesure d’évoluer vers un album alors que c’est ce qui est nécessaire pour l’évolution du projet.

4. A quoi un producteur est-il sensible Qu’est ce qu’il faut pour un bon projet : Il faut qu’il y est un tube Il faut qu’il y est une personnalité, une singularité, une interprétation Les carrières des artistes se montent sur des hits L’image est très importante quand l’univers est déjà un peu développé. Une très bonne photo, une très bonne bio ça veut dire avoir les idées très clair sur le contenu du projet et la façon de le raconter. L’artiste doit avoir une réflexion assez poussée sur ce qu’on a envie de raconter avec des éléments un peu factuels, et des éléments plus storytelling qui forment ensemble une histoire sympa qui donne envie au public de découvrir l’univers. Il faut que la biographie et l’histoire de l’artiste soit assez juste par rapport à la sensibilité de l’artiste. Il y a des personnes plus ou moins fantasques ou timides. Il faut aussi que l’artiste soit assez autonome et qu’il n’y ai pas tout à construire pour un producteur. Le producteur va d’abord regarder la capacité des artistes à se débrouiller seul( photo, réseaux sociaux, bio…), qu’il maîtrise son ton et la façon de s’adresser à son public.


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