Décembre 2007
N°14
Répertoire d’actions envisageables sans moyens Comment des petites équipes peuvent agir localement en comptant sur leurs propres forces
Travail collectif coordonné par Didier MINOT, Joëlle LONGERINAS, Daniel ROYER, Denise MAIL et François CABANE
Pourquoi ce répertoire ? Le développement du réseau de RECIT se traduit par la constitution de petites équipes locales de 6 à 8 personnes qui constituent des lieux de parole, de débat et d'action. Certaines de ces équipes souhaitent « se bouger pour changer les choses », réaliser des actions concrètes, même limitées, qui permettent d’inventer la société de demain. Afin de mutualiser les possibilités d’action, nous avons commencé à élaborer un répertoire d’actions porteuses des valeurs de la charte de principes de RECIT, réalisables par une équipe locale sans moyens publics. En effet, on considère trop souvent que l’éducation citoyenne passe exclusivement par l’utilisation de moyens publics pour réaliser des prestations à base de travail salarié. Ce premier répertoire montre, même s’il est très incomplet, que beaucoup de choses sont possibles en comptant d’abord sur ses propres forces. Ce premier répertoire ne constitue pas un catalogue d’exemples qu’il s’agirait d’imiter, mais une boîte à idées permettant à chacun des groupes d’inventer ses propres actions. Il s’appuie sur le répertoire des expériences de RECIT et sur la mutualisation des actions déjà réalisées. Nous avons adjoint à la fin de ce fascicule quelques conseils de méthodes pour constituer une équipe locale ainsi que la charte de principe de RECIT.
Vous pouvez compléter ce répertoire en y ajoutant vos propres propositions d’actions, et également proposer des modifications pour les actions existantes afin de les améliorer.
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Sommaire Répertoire d’actions envisageables sans moyens..........................................................1 Comment des petites équipes peuvent agir............................................................................................... 1 localement en comptant sur leurs propres forces...................................................................................... 1
Pourquoi ce répertoire ?.................................................................................................1 Sommaire.......................................................................................................................2 1 Mutualiser les expériences..........................................................................................3 Rendez-vous de l'éducation citoyenne. .................................................................................................... 3 Organiser des rencontres de porteurs de projets........................................................................................ 3
2 Changer de mode de vie, mener des actions qui contribuent à inventer la société de demain........................................................................................................................... 4 Aller vers une consommation responsable................................................................................................ 4 Réduire son empreinte écologique............................................................................................................ 4 Se former collectivement aux choix en matière d’éco habitat ................................................................... 5
3 Développer l’économie solidaire................................................................................6 Susciter la création d’une association intermédiaire, d’une régie de quartier, d’une entreprise d’insertion................................................................................................................................................. 6 Mettre en place une AMAP...................................................................................................................... 6
4 Agir localement, ........................................................................................................ 6 participer à la vie civique...............................................................................................6 Travailler sur la vie communale (ou territoriale) pour en comprendre la logique, les contraintes et les choix......................................................................................................................................................... 7 Organiser un diagnostic marchant............................................................................................................. 7 Initier un comité de quartier, ou y participer. ........................................................................................... 7 Organiser un parcours du citoyen pour des jeunes…ou des moins jeunes. ............................................... 8
5 Développer la vie culturelle et des liens humains, sociaux, interculturels pour vivre ensemble sur le même territoire.....................................................................................9 Créer des espaces de confiance de solidarité............................................................................................. 9 Se réapproprier les espaces perdus pour la vie en collectivité, pour l'éducation, la convivialité ...............9 Se réapproprier une vie culturelle dans un quartier................................................................................... 9
6 Comprendre le monde, s’éduquer en tant que citoyen............................................. 11 S’éduquer à un regard critique sur l’information.................................................................................... 11 Créer des occasions de débat au niveau local.......................................................................................... 12 Se donner ensemble les moyens d’acquérir une culture politique........................................................... 13
7 Constituer une équipe locale.....................................................................................14 Des besoins divers.................................................................................................................................. 14 Comment créer une équipe locale........................................................................................................... 15 Charte de principe de RECIT.................................................................................................................. 17
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1 Mutualiser les expériences
Rendez-vous de l'éducation citoyenne. Les RDV de l’Education Citoyenne sont proposés depuis 2002 par RECit comme outils d’échange, de mutualisation et de mise en réseau. Une structure porteuse d’une action porteuse de coopération, de citoyenneté, de lien social, de solidarité, etc… ouvre ses portes pour une journée ou une soirée et présente son travail ou l’une de ses actions. Tous ceux qui le souhaitent, engagés dans des expériences similaires ou non, viennent sur place pour découvrir cette action et en contrepoint faire part de leur propre expérience et approfondir des questions communes. La rencontre est basée sur l’écoute mutuelle des participants, en acceptant les remarques de l’autre, dans un climat de confiance, pour dépasser les freins. Il ne s’agit donc pas d’une évaluation externe, mais d’un travail en commun pour dégager le sens de nos actions, sur une base de réciprocité. Pour plus de précisions sur la méthode, voir sur le site de RECIT http://www.recit.net/spip.php?article934 ▲ Une expérimentation de développement durable dans un lycée agricole. 8 personnes du groupe de Poitiers se sont retrouvées à Thuré (86) pour partager l’expérience professionnelle de Céline : tout à la fois au rendez-vous citoyen, au dîner pique-nique et premiers travaux du groupe. Céline est responsable de la ferme découverte et participe à l’expérimentation d’une démarche de développement durable de l’ensemble du lycée agricole. Les discussions ont pris pour point de départ cette expérience et se sont axées sur le thème : comment favoriser le changement ? Conclusion : chacun est concerné. Le développement durable est d’abord une façon de penser et d’agir, qui passe par l’éducation au quotidien. Donc, il faut tout d’abord adapter nos comportements et nos pratiques.
Contact : Céline Dallet (05) 49 93 70 51. Mail : celine.dallet@educagri.fr ▲ En juillet 2007, les membres du groupe local de RECIT de Romans (groupe Drôme Ardèche) se sont retrouvés à Ardelaine, en Ardèche, avec Gérard Barras, qui fait partie du groupe. L’équipe d’Ardelaine a accueilli chaleureusement le groupe de Romans, puis a montré comment une démarche d’expérimentation porte ses fruits dans la durée, depuis 25 ans, en étant ouverte sur les compétences de chacun et ses capacités à évoluer : la discussion a porté sur une expérience, son analyse, ses apports, notamment comment chacun a pu progresser. Un moment très riche où les regards et les questions des participants se croisent et s’enrichissent avec la structure « accueillante ». Contact : Béatrice BARRAS, (04) 75 66 63 08 bea.barras@wanadoo.fr
Organiser des rencontres de porteurs de projets Il existe souvent sur le territoire de nombreux projets alternatifs qui poursuivre les finalités similaires dans des domaines différents. Il est possible de provoquer une rencontre de ses projets. De là peuvent naître des actions communes. ▲ Exemple : Luciole. « Samedi 22 septembre 2007 l'association Luciole organise une rencontre de porteurs de projets. Cette matinée d'échange débutera à partir de 9h30 (jusqu'à 13h00 environ) au Café de la Pente (Rochefort-en-Terre). Ce temps est ouvert à toute personne ayant un projet (quel que soit l'état d'avancement de celui-ci) à partir du moment où il s'agit d'une initiative défendant des valeurs et ouverte vers les autres. Si vous avez vous-même un projet (qui défend des valeurs...) et que vous voulez avancer dessus, c'est l'occasion! De même, si autour de vous, vous connaissez des gens que cela pourrait intéresser, n'hésitez pas à leur passer l'info! De toute façon si vous voulez avoir plus de renseignements, n'hésitez pas à me contacter ! » La réunion du 22 septembre a porté ses fruits : un groupe d’une dizaine de personnes porteuses de projets se réunit régulièrement pour échanger et développer l’entraide autour des actions menées. Contact : Gaëlle GUITON Association Luciole Becavin 56220 PLUHERLIN
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2 Changer de mode de vie, mener des actions qui contribuent à inventer la société de demain Aller vers une consommation responsable Réfléchir à plusieurs sur sa consommation. ▲ Réalisé à Saverne : lors de la première réunion, chacun fait la liste des lieux de consommation responsable qu’il connaît. On se retrouve 15 jours après et on constitue une amorce de guide. Personne ressource : Sébastien MINOT (03) 88 91 18 01
Établir un guide de la consommation responsable sur un territoire. ▲ Il est possible de travailler à un guide de la consommation locale en lien avec Action Consommation Voir le site http://www.actionconsommation.org . Contact Action Consommation 21ter rue Voltaire 75011 Paris Action Consommation » du Val d’Oise a réalisé en 2004 un guide local de consommation responsable. L’objectif en est double : sensibiliser de manière générale le « consommateur-citoyen » à sa responsabilité et à son pouvoir face à l’acte d’achat ou de nonachat informer sur les alternatives locales. Le guide est composé de 40 fiches abordant tous les domaines de la consommation, de l'alimentation aux loisirs et à l'informatique, et renferme une foule de conseils et d'idées utiles pour mieux conduire sa vie de consommateur. On trouvera sur le site d’action consommation le sommaire de ce guide que l’on peut se procurer en version papier par courrier. Contact : Marie-Noëlle BUDINI 01 34 16 32 76 ▲ Guide de la consommation responsable du Gers Trois personnes constituant l’amorce d’une équipe locale se réunissent chaque semaine à Condom (Gers) pour élaborer un guide de la consommation responsable du Gers. Chacune collecte les adresses qu’elle connaît. Les échanges permettent à la fois de sélectionner certaines d’entre elles et de débattre sur le fond . Contact : Véronique JACQUIN-GUYOMARD (05) 62 68 84 18 Mail : terredart32@aol.com
Des cours de cuisines interculturels pour se rencontrer Organiser des cours de cuisines du monde où chacun vient enseigner un plat traditionnel de sa culture, ou un plat qui lui plaît. Une autre façon de se connaître et d’échanger, et de réfléchir à son alimentation et à sa consommation. ▲ Pas de référence bien précise pour cette action, dont nous avons entendu parler plusieurs fois au sein de RECIT. Ajoutez la vôtre
Réduire son empreinte écologique Organiser un concours entre familles pour réduire sa consommation énergétique ▲ Quelques familles avec enfants de 8 à 15 ans se réunissent pour discuter de la réduction de leur consommation énergétique. Six mois après, elles se retrouvent et tirent le bilan. Celle qui a le plus réduit a gagné un prix. Calculer son empreinte écologique Pour calculer votre empreinte écologique, de nombreux sites peuvent être utilisés. Nous en citons 3 :
- WWF : http://www.wwf.fr/actualites/deuxieme_numero_de_la_newsletter_empreinte_ecologique - Agir 21 : http://www.agir21.org/flash/empreinteecoweb/loadcheckplugin.html - Pour réduire sa consommation énergétique : ADEME : http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc? id=11433&m=3&cid=96 ▲ On peut aussi utiliser le « sac à dos écologique », qui vise à connaître la "consommation d'environnement" totale d'un produit, avec l’objectif de réduction par 10 de la consommation des produits (ypothèse censée représentée un développement plus soutenable) Deux sites permettent de s’initier :
- http://www.vertitude-online.com/vert/concept/approche_produit.asp et aussi http://www.ibgebim.be/francais/contenu/content.asp?ref=2306
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Se former collectivement aux choix en matière d’éco habitat Ce chapitre très important reste largement à construire. ▲ Un des participants prépare le sujet et l’expose aux autres à tour de rôle. Plusieurs questions peuvent être posées : - Quelle citoyenneté à travers un habitat responsable et le choix de sa construction ? - Quelle réflexion, quelle éducation sont-elles nécessaires pour lutter contre les contradictions entre le dire et le faire ? - Quels choix politiques pour aller dans ce sens ? - Comment concevoir aujourd'hui un habitat communautaire ?
Personnes ressources dans le réseau : - Danielle HAGE (08) 75 20 77 11 et danielle32550@wanadoo.fr a travaillé sur la question : « quelle citoyenneté à travers un habitat responsable et le choix de sa construction ? » - Michel JACQUEMIN, (05) 65 62 03 23 et micheljacquemin@libertysurf.fr. - Amor FLORES (06) 81 01 43 40 amor.flores@wanadoo.fr
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3 Développer l’économie solidaire
Susciter la création d’une association intermédiaire, d’une régie de quartier, d’une entreprise d’insertion. Pour répondre au chômage des jeunes, au sous-emploi de certains habitants ou absence de structures de service dans certains quartiers, il est possible de penser à créer une structure d’économie solidaire : association intermédiaire, régie de quartier ou entreprise insertion. Une équipe locale ne peut pas créer seule une telle structure, mais elle peut prendre l’initiative de rassembler les acteurs susceptibles d’y participer. L’élaboration d’un projet nécessite non seulement une mobilisation, qui est un préalable, mais un diagnostic partagé à partir des attentes et des besoins des différents acteurs, la définition d’objectifs clairs et un programme d’action dans la durée. Pour plus d’information sur la méthode, consulter l’équipe de RECIT ▲ Un groupe d’habitants du quartier du Mirail à Toulouse (anciens salariés de la Régie de quartier, habitants et des militants associatifs de la cité) ont créé en août 2006 l’association BEL’AIR et une entreprise d’insertion « ABN Midi Pyrénées ». L’entreprise d’insertion travaille dans le second œuvre du bâtiment, le nettoyage et les espaces verts. L’association est actionnaire majoritaire de ABN. L’objectif est de concilier une volonté d’entreprenariat, de viabilité économique et un fonctionnement de l’entreprise qui permette aux salariés de s’exprimer, de donner leur avis et leur vision du fonctionnement de l’entreprise, tout en leur proposant des chantiers hors la cité qui les confrontent à d’autres schémas d’intégration. Une amicale des salariés a pour objectif d’accompagner le plus loin possible et de garder le lien avec chaque apprenti, stagiaire et salarié qui sera passé par ABN. Contact : Omar Kadouri Bel’Air tél (09) 54 65 29 48 ou (06) 03 21 18 16 asso.belair31@free.fr
Mettre en place une AMAP Les AMAP, associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, sont des partenariats entre des consommateurs et une exploitation agricole proche, qui organise une vente directe par souscription des produits agricoles de la ferme. Les consommateurs choisissent avec l’agriculteur les fruits et les légumes à cultiver, les horaires les modalités de la distribution, le prix de la souscription. Ensuite, chacun achète à l’avance sa part de récolte (un panier, un demi panier). L’agriculteur prépare les paniers et les livres sur un point de distribution où tous se retrouvent à un moment donné de la semaine. Une AMAP permet à la fois de développer une agriculture paysanne, de limiter le coût des transports et donc le réchauffement climatique, de développer des relations conviviales, de consommer une agriculture saine, qu’elle soit biologique ou tendant vers le bio1 . Le problème près des villes, notamment en Île-de-France, est de trouver des agriculteurs prêts à s’engager. Il y a peu de terre disponibles compte tenu du prix du foncier et de l’absence de politique des pouvoirs publics pour favoriser le maintien d’une agriculture paysanne. Pour en savoir plus : http://alliancepec.free.fr/Webamap/index1.php ▲ Les équipes locales de Viroflay ont décidé de créer une AMAP comme première actions concrète réalisée en commun. Ils en sont au stade de la recherche d’un agriculteur et de la décision collective. Pour en savoir plus sur ce projet vous pouvez contacter François Mer 01 30 24 30 27 francois.mer@neuf.fr
4 Agir localement, participer à la vie civique une bingo d’autres noms 1
Ce sont souvent des jeunes agriculteurs qui se lancent dans l’aventure d’une AMAP. Ils n’ont pas toujours l’expérience du bio, et il faut plusieurs années de production bio pour pouvoir être certifié. C’est pourquoi nous parlons de « tendant vers le bio ».
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Travailler sur la vie communale (ou territoriale) pour en comprendre la logique, les contraintes et les choix Un groupe de citoyens peut organiser un suivi de la vie communale pour essayer de mieux comprendre comment fonctionne une municipalité, analyser les projets, se poser des questions et approfondir un ou deux thèmes. Sur cette base, un groupe de sept citoyens, depuis 2002, a organisé un travail de réflexion ouverte à tous au niveau d’une petite commune rurale d’Ille-et-Vilaine. ▲ Le groupe citoyen de Montauban de Bretagne. Composé au départ de militants du CMR (chrétiens monde rural) un groupe de sept personnes à essayer de comprendre comment fonctionne la commune. Certains ont assisté aux séances du conseil municipal, d’autres se sont intéressés à un projet de déviation du village. Ils sont allés voir sur le terrain les choix réalisés et se sont documentés. Des réunions régulières, ouvert à tous, ont rassemblé de 15 à 20 personnes, soit au total plus de 80 personnes qui se sont formées au fonctionnement communal. Très vite les questions qu’ils ont posées et les informations qu’ils ont demandées ont commencé à gêner car des préférences familiales apparaissaient dans l’attribution des terrains et il a fallu batailler pour continuer ce travail. Contact Yves Deniaud (02) 99 06 53 36 ou (06) 82 07 83 11. Mail yves.DENIAUD@wanadoo.fr ▲ L'association Trait d'union, à Mennecy (Sud Essonne), joue un rôle d'observateur vigilant et de critique stimulant vis à vis du conseil municipal. Elle contribue à l'animation de la vie publique locale en favorisant un meilleur "vivre ensemble" par des moyens participatifs. Son action repose, entre autres, sur l'organisation de confrontations publiques et argumentées entre les "citoyens moyens" de la commune, les forces vives de la société civile locale et les élus, avec le concours d'experts et la participation de catégories de citoyens peu ou mal intégrés dans la ville. Exemples de débats publics fructueux sur des sujets sensibles : - habitants sédentaires et gens du voyage (participation d'un groupe de gitans), - handicapés dans la ville (témoignage de plusieurs handicapés moteurs), - jeunes et adultes dans la cité (préparation du débat public au sein du collège et du lycée, à l'aide de questionnaires élaborés par les élèves eux-mêmes). L’association a contribué à l’élaboration du Plan Local d'Urbanisme par la restitution des réponses à un questionnaire conçu par l'association et distribué dans tous les foyers de la ville, la contribution d'urbanistes indépendants, des témoignages comme celui de Regards d'habitants de Grande-Synthe, voir ci dessous). Contact : Daniel Royer 01 64 99 71 74 daniel.royer.1@cegetel.net
Organiser un diagnostic marchant. En utilisant l'exemple de Paroles d'habitants (Fives) et de Regards d’habitants (Grande Synthe), on peut proposer au groupe d'effectuer un diagnostic marchant du quartier et débattre des observations pour mener des actions concrètes. Cette méthode décrite ici pour un territoire urbain est utilisable sur un territoire rural ou pour réaliser un diagnostic environnemental. Elle est analogue au « tour de plaine » des agronomes. ▲ Paroles d'habitants (Fives) La méthode consiste à se retrouver, habitants, représentants institutionnels, élus, et faire un tour de la cité. Il s’agit d’ouvrir grands les yeux, de regarder ensemble, d’écouter. Le dialogue permet de pointer les problèmes et les dysfonctionnements, mais aussi ce qui marche bien et ce qui est positif, et de poser très rapidement un premier diagnostic qui peut être complété par un dialogue avec les habitants que l’on rencontre sur place. L’échange porte aussi sur les pistes de solution : rôle respectif des habitants et des services publics, modes de mis en œuvre des solutions individuelles, collective et technique, échanges sur les limites du possible (limites des habitants, limites financières, limites culturelles). C’est un des meilleurs moyens pour discerner des problèmes à temps et pour arriver à se comprendre entre acteurs différents. Contact Michel Joncquel (03) 28 27 91 32 ou (06) 85 49 89 39. Mail michel.joncquel@teaser.fr
Initier un comité de quartier, ou y participer. Les premiers comités de quartier se sont créés dans les années 70, à l’initiative des habitants. Lieux d’initiative populaire, ils sont ce qu’en font les citoyens. A ne pas confondre avec les conseils de quartier, créés par la loi de 2002 sur la démocratie de proximité, qui existent obligatoirement dans les communes de plus de 80 000 habitants, qui sont souvent présidées par un élu et consultés par la municipalité. Une équipe locale peut être à l’origine d’un comité de quartier, qui permet de mobiliser des énergies, créer des contre-pouvoirs et susciter des initiatives en réponse au problème du quartier. Son développement est ensuite une entreprise de longue haleine qui demande des moyens et de la mobilisation. Nous présentons ici deux exemples pour donner des idées : ▲ Le Comité de Quartier Arnaud-Bernard Tolosa. Des gens de toutes sensibilité politique (de l'extrême-gauche à l'extrêmedroite), d'origine et d'appartenance culturelle variées (gens d'ici, gens d'ailleurs), de condition sociales différentes (riches/pauvres, propriétaires/locataires/ salariés/chômeurs, etc.), se réunissent en vue de réfléchir collectivement sur la vie (la circulation, le stationnement, les poubelles, le bruit, les bancs publics de la place Arnaud-Bernard, ce que font les associations culturelles, le dernier repas de quartier, la prochaine conversation socratique, etc.) et de l'avenir du quartier. On décide des actions à mener pour l'amélioration du cadre de vie, des solutions allant dans le sens de l'intérêt général. Et sur chaque question se dessine une position qui se construit par le débat. C'est une instance d'ordre civique, ayant pour fonction l'élaboration collective d'une position qui agit comme un contre-pouvoir au politique. La pratique d'Arnaud-Bernard est née de l’empirisme des débuts (années 75 et tentatives de
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récupération du comité de quartier par des partis politiques, d'où volonté farouche d'indépendance) et de la théorisation d'une pratique, lancée par Claude SICRE. ▲ Le comité de quartier de l'Hommelet. A Roubaix , dans les années 70, sont nés des comités de quartier associatifs, portant une parole d'habitants en vue d’améliorer les conditions des quartiers via l’implication citoyenne et revendicative. Aujourd’hui, les attentes ne sont plus les mêmes qu’il y a 30 ans. Un décalage est né, une méfiance du politique, une fracture citoyenne. Le Comité de quartier de l’Hommelet est peut-être celui qui, à Roubaix, s’est le plus échappé des schémas convenus, en expérimentant par des actions innovantes, les thématiques modernes comme l’organisation d’un festival de musique urbaine programmé par les jeunes du quartier, des rencontres avec les partis politiques ("Je Pense Donc Je Vote") afin de lutter contre l’abstention et "Redonner du sens au politique dans le quartier", la gestion d’un jardin partagé rue de la Vigne, la transformation d’une rue en un immense jardin éphémère, des échanges européens de jeunes, des animations festives…un lieu ressource pour des idées Contact : Bruno LESTIENNE bruno@hommelet.com (03) 20 73 19 17
Organiser un parcours du citoyen pour des jeunes…ou des moins jeunes. Il est proposé à des jeunes, ou des moins jeunes, de réaliser un parcours du citoyen : aller par petits groupes à la rencontre d’actions porteuses de coopération, de citoyenneté, de lien social, d’action culturelle, de respect des droits, etc., afin de leur donner envie aux jeunes de s'engager et prendre des responsabilités. Chaque rencontre est suivie d'une soirée de mise en commun et de débats permettant aux participants d’échanger sur leurs projets, leur propre parcours et leurs raisons d’agir. ▲ Deux parcours du citoyen ont été expérimentés en 2007 à Saint-Quentin-en-Yvelines et Paris Est, chacun avec 12 jeunes d’origines sociales diverses. Les échanges se sont montrés extrêmement féconds et portent aussi sur les raisons d’agir de chacun. Six autres parcours sont prévus en 2008 en Île-de-France. Certain envisagent de proposer aux jeunes des actions concrètes pour compléter les rencontres. Pour plus d’informations sur la méthode et les résultats, contacter Denise MAIL 06 74 63 59 73 . Mail : a_denise_mail@yahoo.fr
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5 Développer la vie culturelle et des liens humains, sociaux, interculturels pour vivre ensemble sur le même territoire
Créer des espaces de confiance de solidarité Souvent la ville parait grise car on n’est conscient ni des multiples actes de solidarité et de fraternité au quotidien, ni des misères des solitudes qui peuplent l’espace urbain. Plusieurs expériences montrent comment la vie peut changer quand on change de regard et quand on développe de telles actions de solidarité et de fraternité au quotidien, même limitées. ▲ Le petit Café Maison de l’amitié. Paris. Parvis de la Défense. Au-dessus, les multinationales. Tous les matins des milliers de passants montent dans les étages, dans les bureaux fraîchement nettoyés. En dessous, tous les matins, entre 7h et 8h30, le comité solidarité Défense, créée par une petite équipe de ces passants, sert des dizaine de cafés (et des sourires) à tous les « sans » (sans domicile fixe, sans argent, sans papiers...) enterrés dans les sous sols. Le petit café maison de l’amitié s’est créé pour leur apporter un minimum de moyens : des douches, des toilettes, un coin cuisine, la possibilité de repas chauds, et puis au-delà des appuis, un atelier d’écriture, et même un atelier de sculpture. Chacun participe aux travaux de cuisine et d’entretien. Ceux qui le souhaitent restent pour se reposer participer à des activités diverses ou tout simplement s’exprimer, rencontrer d’autres visages, d’autres cultures. Contact : Geneviève GAZEAU ggazeau@free.fr (01) 49 06 02 87 ▲ Accueil écoute Viroflay (AEV). En 1995, alertée par la multiplication des SDF quittant dans les bois autour de Viroflay, le pasteur François Anglade lance un appel à toutes les organisations de solidarité du secteur : secours populaire, secours catholique, ASTI, AVAL, etc.. pour créer accueil écoute Viroflay. Depuis 12 ans ces organisations travaillent ensemble pour accueillir tous les matins, comme au Petit Café de La Défense, des personnes très démunies ou sans domicile fixe, pour les écouter, leur offrir un petit déjeuner et leur permettre de prendre une douche. Contact : Accueil Écoute Viroflay, 7 rue du Bon Repos 78220 Viroflay. 01 30 21 18 63 aeviroflay@aliceadsl.fr
Se réapproprier les espaces perdus pour la vie en collectivité, pour l'éducation, la convivialité Il est possible de re créer du lien social dans les espaces collectifs à l'abandon, les espaces publics et les lieux dédiés à la consommation, qu’on peut réinvestir autrement ▲ L'association Intermèdes Robinson travaille depuis des années à récréer des espaces d'éducation, dans les espaces publics. Notre constat initial ne cesse de se renforcer: les enfants, les familles pauvres de ce pays sont de plus en plus renvoyés des structures et espaces collectifs qui avaient été mis en place pour ces publics. Collégiens et enfants pauvres hors des cantines, qui mangent des paquets de chips, enfants qui ne vont plus dans les centres de loisirs; MJC , centres sociaux dénaturés et devenus des espaces de consommation de loisirs; écoles, enfin qui renvoient la gestion, al surveillance et "l'éducation" des plus fragiles aux municipalités, programmes divers, en attendant des désectorisations "de classe". Depuis les années 80, les espaces publics des quartiers se désertifient; les adultes, les parents, les personnes âgées se terrent chez elles, de plus en plus dés insérées; les enfants, les jeunes tentent de trouver leur place dans des espaces, des interstices où ils sont de plus criminalisés et renvoyés à des modes d'occupation "à risque". Contre ces tendances lourdes qui ont comme point commun d'isoler de plus en plus les individus fragiles dans une solitude aberrante et de produire une image de la vie en collectivité dangereuse sous tous rapports, il est urgent de réinventer de la socialité dans les espaces collectifs à l'abandon. Notre association expérimente à Longjumeau (91) des modes éducatifs dans les espaces extérieurs pour les enfants et les parents depuis fort longtemps. Plus récemment, nous sommes porteurs d'une expérience de réappropriation et ré humanisation de friches agricoles et péri urbaines, en collectif: récupération de terrains à l'abandon, défrichage, maraîchage et pratiques de travail, de loisir et de partage de temps fort en collectif pour des familles et toutes tranches d'âge, autour de ces terrains; mercredis, samedis, dimanches passés ensemble, à travailler, entretenir , faire du feu, manger ensemble, discuter, projeter, rêver rire. Tous sont invités. Contact: Laurent Ott (06 61 48 21 98); mél intermedes@wanadoo.fr. Site: http://assoc.intermedes.free.fr/
Se réapproprier une vie culturelle dans un quartier Il est possible de transposer dans des quartiers des formes de vie culturelle habituellement réservée aux classes privilégiées comme des expositions, salons littéraires, etc. On peut facilement transposer l’exemple ci-dessous : 9
▲ A Villiers-le-Bel, un « salon littéraire » a été organisé dans une cité en 2005 2006 appartient en justement de lectures faites par une comédienne et de paroles tenues par les femmes venues découvrir les écrits de femmes du Nord et du Sud. Les thèmes abordés évoquent : le statut d’ « indésiré », la transgression, la double appartenance, femmes dans une société de séparation, la disparition. Une ingénieure du son a réalisé un montage des réactions : « Ecoute l’écrit des femmes » (50 mn) pour de nouvelles auditions. Le salon se poursuit au pied des tours afin que les femmes de l’immigration puissent sortir des fonctions qui leurs sont habituellement assignées. Collectif Fusion collectif.fusion@free.fr Dominique Renaux 13 rue Charles Perrault 95400 Villiers Le Bel : 01 39 87 31 53
http://www.fusion.asso.fr/
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6 Comprendre le monde, s’éduquer en tant que citoyen S’éduquer à un regard critique sur l’information Il n’y a pas d’éducation sans une formation à l’esprit critique et à un regard objectif sur les choses. Celui-ci est nécessaire à la lucidité, à la compréhension du monde et à l’autonomie du jugement de chacun. Ils constituent une composante essentielle de l’éducation à la citoyenneté. Loin de favoriser cette éducation, la société dominante utilise massivement les médias et la publicité pour conditionner les esprits et formater les consciences, avec des méthodes sans cesse plus sophistiquées qui s’adressent à l’inconscient. L’information est contrôlée, elle devient communication, les messages n’étant délivrés qu’en fonction de leur efficacité par rapport à un objectif qui n’a plus rien à voir avec la compréhension de la réalité. Cela se traduit par la manipulation des mots, des images, de leur agencement, ainsi que par les silences, les informations qu’on ne diffuse pas. Le contrôle de l’information est une composante du contrôle total que certains veulent instaurer en français partout dans le monde (contrôle des identités, des déplacements, des comportements déviants, des populations à risque, etc.) C’est pourquoi il est essentiel de mettre au point des méthodes permettant à tous ceux qui le souhaitent de développer un regard critique sur les médias, si possible par eux-mêmes. Cette éducation doit commencer dès la petite enfance, à rebours du projet de télévision pour les jeunes enfants, mais elle concerne tous les âges de la vie. Prendre conscience de l’impact des images sur nous mêmes ▲ Le groupe médias de RECIT Paris rassemble des adultes et des jeunes sur deux ateliers, avec l'objectif d'éclairer ensemble, ce qui nous relie, nous différentie et nous interpelle au sujet de la pratique et des pouvoirs des médias et de l'impact des images sur notre quotidien. Il réalise des visionnages audiovisuels, photographiques, lectures d'articles de presse, évocations, analyses, décryptages, innovations... des séances de travail pour comparer la façon dont les participants se situent par rapport à un objet ou une image, quelle est la fonction de l’image aux différents âges de la vie, à partir d’extraits de films et d’histoires vécues de personnes ayant participé à des émissions. Ce groupe s’appuie sur des journalistes critiques, sur l’école des métiers de l’information (EMI-CFD) et sur l’expérience des CEMEA. Par des pratiques ludiques, théoriques et artistiques, ils se questionnent sur les méthodes et sur le sens de l'information et de la communication, avec une vigilance particulière sur la prise en compte ou non, par les différents médias, des actions de la société civile et de l'éducation à la citoyenneté. Contact : Anne Trillot (06) 71 69 91 78 anne.trillot@free.fr
Une éducation à l’image pour les enfants ▲ Du même groupe médias de RECIT Paris : organiser avec des enfants et leurs accompagnateurs, des ateliers audiovisuels créatifs et ludiques sur les représentations et la naissance des images, leurs lectures, leurs fabrications, leurs compréhensions, leurs appropriations par les enfants, et leurs places dans les médias, Contact : Anne Trillot (06) 71 69 91 78 anne.trillot@free.fr
Bâtir des outils d’analyse et de recul par rapport à la presse et la télévision ▲ L’association « repousser les murs » de Loos a effectué un travail avec les prisonniers de la prison de Loos sur la vision du monde qu’on peut avoir quand on est en situation d’isolement. Ils ont effectué une lecture critique de la presse et de la télévision, à partir d’un questionnaire qu’ils avaient construit eux-mêmes, et imaginé les titres qu’ils souhaiteraient voir à la une des émissions ou d’un journal. Ce travail a permis de mieux voir comment on peut « vivre libre malgré les barreaux », de prendre conscience que beaucoup à l’extérieur ont des « barreaux intérieurs » Contact : Danièle Mercier (06) 61 75 88 47 dan_mercier_@hotmail.com
Décrypter les publicités dans la ville. Ce travail n’a pas encore été entrepris. Il constitue un projet du groupe local de Viroflay a proposer aux jeunes qui feront le parcours du citoyen : ▲ Parcourir la ville par petits groupes avec des appareils photo numériques. Photographier les publicités qu’on rencontre. Au retour, par petits groupes essayer d’interpréter chaque photo pour discerner les images qu’elle porte et l’intention de messages publicitaire, ainsi que le lien entre la photo et le texte. Mis en commun si possible avec un photographe ou un publicitaire. Cela peut éventuellement déboucher sur une exposition. Contact : didier.minot@free.fr , ou 01 30 24 07 73
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Acquérir un regard critique sur son propre usage d’Internet Aujourd’hui le média dominant est la télévision. Mais demain ce sera Internet. Aux Etats-Unis, le temps d’utilisation d’Internet a dépassé le temps passé devant la télévision (3,25 h contre 3h par jour). Il faut donc anticiper et se poser aussi la question d’un travail critique par rapport Internet, avec l’hypothèse que les fondamentaux sont les mêmes ▲ Pas d’exemple à ce jour. Fournissez le votre
Créer des occasions de débat au niveau local Organiser un café citoyen, café philo, etc. Organiser un café citoyen, philo, etc. Rendez-vous réguliers, ouvert à tous, centrés sur le débat. ▲ Agen Café Citoyen : affiner la prise de conscience et favoriser le passage à l’acte. En avril 1997, Jacques Perrault a créé le premier Café Philo d'Agen qui fonctionne toujours tous les dimanches matin. En 2004, il a créé Agen Café Citoyen pour aborder une fois par mois plus en profondeur les problèmes qui traversent notre société et ce avec « Mr et Mme Tout le monde » en vue de réfléchir ensemble et peut-être d'agir dans l'esprit des mouvements d'éducation populaire. Un exemple de thème : la citoyenneté et ses rapports au libéralisme. Des comptes-rendus synthétiques sont publiés sur le site de Nouvelle Arcadie. Contact : Jacques Perrault. (06) 21 82 38 62. Mail jacperrault@wanadoo.fr Voir aussi le site http://www.nouvellearcadie.net/ ▲ Cafés interculturels (Rennes). C’est la parole des participants qui prime. Plusieurs personnes de différentes origines socioculturelles se mêlent au gré des lieux et des thèmes choisis à la fois par les membres des associations organisatrices et les participants. La proximité physique autour d’un café ou de divers aliments que chacun partage favorise l’expression de tous : ainsi se partagent des contes, des poésies, des parcours biographiques, des photos etc. qui peuvent être aussi l’occasion d’expositions sur un thème avec confrontation interculturelle de styles, de conceptions et mutualisation des expériences dans un esprit d’écoute de l’autre en faisant société ensemble. Contact : Christian LERAY (02) 99 50 30 04 arehvie@numericable.fr
Organiser un débat autour d’un film ou d’une vidéo. Une des fonctions des équipes locales est de constituer des lieux d’éducation citoyenne et de débat, de réaction par rapport à l’événement. Bien que la méthode soit tout à fait classique, il n’est pas inutile de rappeler ici la possibilité d’organiser des débats autour d’un fil d’une vidéo. Compte tenu de la puissance de l’image, une projection même courte un impact important. Le rôle de l’image ici, est de prolonger la réflexion de ceux qui agissent sur le terrain, mais aussi de proposer un support supplémentaire de réflexion, plus proche et plus accessible que l’écriture. Tout dépend bien sûr du choix des thèmes et du support. Nous donnerons ici quelques exemples seulement que des équipes locales pourront compléter à loisir. Nous signalons ici quelques sources : ▲ L’Oeil du Monde, à Lagny (77), est une association créée en 2002 pour favoriser les échanges Nord-Sud et la vie culturelle au sein de la ville et des quartiers. Elle organise des soirées débats autour d’un film, généralement un classique, qui constitue à la fois une ouverture sur le monde est un apprentissage à un regard critique sur l’image. La qualité de l’animation repose sur l’expérience de la présidente, Céline, qui a une formation cinématographique. Contact Céline Pagny, celpagny@yahoo.fr (06) 63 76 51 68 ▲ La Médiathèque des Trois Mondes (MTM) diffuse et assure la promotion de films d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie traitant plus particulièrement de l’immigration, du développement et des droits de l’Homme. Elle entend ainsi compléter un paysage cinématographique dont l’horizon reste trop cantonné à des productions occidentales. Son catalogue compte environ 150 titres (DVD), documentaires et fictions, réalisés par des cinéastes du Sud reconnus. Certains titres sont aussi disponibles en 16 ou 35 mm. Par ailleurs, un centre de documentation sur l’audiovisuel du Sud, celui de l’Association des Trois Mondes, logée à la même adresse, est à la disposition des personnes qui ne se contenteraient pas des 200 films présentés dans ce catalogue. D’autres titres, chez d’autres distributeurs, pourront leur être proposés, ainsi que des dossiers pédagogiques, des articles, des critiques… Contact : 63 bis rue du Cardinal Lemoine 75005 Paris Maud 01 42 34 99 00 mtm@cine3mondes.com Site :
http://www.cine3mondes.com/
Organiser des petits déjeuners sur des thèmes Beaucoup de citoyens ressentent le besoin d’échanges qui mêlent la convivialité, l’expression de ses problèmes personnels et la recherche de solutions collectives. Pour toucher les personnes qui travaillent, des réunions en soirée à 20 h 30 sont les seuls praticables, à condition de leur fixer une durée limitée (par exemple 20h30 22h) compatibles avec les horaires du matin. Pour toucher les mères de famille qui ne travaillent pas, la formule un petit déjeuner s’avère bien adaptée. Pour toucher des jeunes, le week-end est préférable, en après-midi ou en soirée 12
▲ La maison des parents de Trappes organise chaque mois un petit déjeuner de 8 h 30 10 heures. On choisit collectivement le thème. Par exemple, pour un débat sur les conduites à risque des adolescents, 30 personnes étaient présentes, père Hubert. Sur les 30,25 ont parlé, avec une expérience riche. Autres thèmes traités : la rupture (familiale, entre générations) Contact : Nourredine Zalaoui, Maison des parents 1 avenue Maurice Thorez 78190 Trappes maison.parentstrappes@wanadoo.fr tél 01 30 16 27 61
Se donner ensemble les moyens d’acquérir une culture politique Organiser un temps d’information réciproque au début de chaque réunion Il est possible de prévoir en début de réunion un temps réservé à une information réciproque. Chacun fait état d’un événements qui lui semble particulièrement significatif, sans que le débat puisse s’engager sur chacune des informations signalées. On peut le cas échéant choisir l’un des thèmes pour en débattre soit immédiatement, soit à la réunion suivante. Il est nécessaire qu’un gardien du temps veiller à ne pas déborder sur l’objet principal de la réunion. ▲ Le Pélican. Pour ce faire, RECIT met à disposition des équipes locales Le Pélican, qui tous les 15 jours donne des références d’articles et d’information mise sur son site. Celle-ci constitue une sélection des nombreuses informations que RECIT reçoit par Internet ou par mail, sélection qui donne la priorité aux articles de fond permettant de mieux comprendre le monde et aux informations qui ne sont pas relayées par les média dominants.
Relayer certaines informations et actions. L’équipe peut décider de relayer certaines informations ou actions qui lui paraissent essentielles. Il faut pour cela que quelqu’un accepte de remplir la fonction de modérateur, de façon à ne pas inonder l’équipe d’informations surabondantes. ▲ Par exemple, RECIT a relayé de la pétition « Non aux bébés téléphages » s’élevant contre la création d’une nouvelle chaîne de télévision fonctionnant 24 heures sur 24 destinée aux enfants de 6 mois à 3 ans. On peut imaginer qu’un groupe local relaye cette information, voire organise une séance de signatures sur le marché. Vous pourrez encore signer cette pétition sur http://squiggle.be/appel/?petition=2 ▲ Autre exemple Action consommation, http://www.actionconsommation.org/publication/ développe actuellement une campagne contre l’irradiation des aliments
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7 Constituer une équipe locale Des besoins divers Les équipes locales qui se créent répondent à différents besoins, ressentis différemment selon les personnes et selon les groupes. Transformer nos colères et nos indignations en une action constructive Face aux multiples enjeux de survie de l'humanité et des sociétés où nous vivons 2, beaucoup se sentent coresponsables et souhaitent agir immédiatement. Il faut effectivement agir. Mais la solution n'est pas seulement dans l’urgence. La société a besoin d'une transformation en profondeur pour changer de modes de vie et d'échanges, garantir à tous une égale dignité et un égal accès aux droits, favoriser le vivre ensemble . Un premier besoin est transformer toutes nos colères et nos indignations en une même action constructive. Lier engagement personnel et mobilisation collective Chacun participe à l'organisation de la société par ses échanges, sa consommation, ses choix et ses préférences. Chaque citoyen est appelé à s’engager personnellement pour faire un effort de responsabilité personnelle et de lucidité sur son rôle objectif dans la société, rechercher une cohérence entre ses convictions, ses paroles et ses actes, agir là où il est pour changer la situation et construire des alternatives. La société ne changera pas sans la transformation personnelle des citoyens. Nous savons aussi que l’action individuelle et l’action locale sont nécessaires, mais ne sont pas suffisants pour faire changer le monde. La société ne changera pas sans une transformation collective de la société. Aussi, la transformation personnelle et la transformation collective sont les deux faces de la transformation sociale, écologique et culturelle dont ont besoin notre société et la planète toute entière 3. Rapprocher les raisons d’agir des uns et des autres De multiples actions porteuses d'humanité sont menées sur le terrain en réaction aux dysfonctionnements de la société et l’indignation qu’ils suscitent. Mais ces actions restent cloisonnées car elles répondent à quatre types de critiques qui ont du mal à se rejoindre : - critique écologique. La crise écologique qui s’accélère depuis une vingtaine d’années met en jeu l’avenir de la planète. - critique sociale. Le capitalisme mondialisé est source de misère et d’inégalités croissantes. En favorisant les seuls intérêts particuliers, il est destructeur des liens sociaux et des solidarités. - critique démocratique. La démocratie est peu à peu vidée de son sens par le déplacement des lieux de pouvoir, la médiatisation du débat politique, la démagogie. - critique culturelle et philosophique. La société de l’information conditionne les imaginaires. L’idéologie néolibérale, fabrique une masse d’individus atomisés, détruit la notion d’humanité et esquisse un nouveau totalitarisme. Face à la situation présente, il est nécessaire de rapprocher ces différentes raisons d’agir pour aller vers une approche globale, et développer des réponses communes conciliant la logique sociale, la logique écologique, la logique culturelle et un travail sur le sens. Renouveler l’engagement associatif De nombreux groupes locaux existants se reconnaissent dans la charte et dans la dynamique qui s’instaure. Ils souhaitent participer au travail en réseau tout en conservant leurs objectifs propres. Cette diversité est
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« menaces sur l'environnement de la planète et l'espèce humaine, mondialisation (financière, économique, culturelle), écarts croissants entre les riches et les pauvres, logiques de guerre, montée des fondamentalismes religieux, marchandisation qui banalise la vie humaine, mais aussi en France avènement d’un régime autoritaire et ultralibéral, avec le risque d’une remise en cause des libertés publiques et de la démocratie » (texte de l’appel à la mobilisation civique) 3
Cf. Alain ACCARDO, De notre servitude volontaire », éditions Agone, 2001
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essentielle. La participation au réseau peut leur donner des idées d’actions nouvelles, leur permet de nouer de nouveaux contacts, faire appel à des énergies nouvelles et de constituer un réseau local plus large.
Comment créer une équipe locale L’histoire de l’éducation populaire et du mouvement ouvrier, comme celle des mouvements d’inspiration religieuse ou philosophique montre que la conscientisation repose sur un travail au sein de petits groupes qui constituent des lieux de parole, de débats et d’action. Des équipes de six et huit personnes Ce besoin d’échanges est ressenti par tous les citoyens, et pas seulement par le noyau militant des territoires. Dans le contexte actuel, nombreux sont les habitants qui souhaitent sortir de leur passivité et faire quelque chose. Mais pour qui veut s’engager, les expériences de participation à des grands groupes sont parfois décevantes car la parole et le pouvoir y sont monopolisés par les leaders. Nous en sommes donc venus progressivement à proposer de s’organiser localement en petites équipes de six à huit personnes, qui constituent des lieux d'entraide, d'échanges et d’action concrète. Cette proposition peut s’appliquer à des groupes locaux existants, qui souhaitent aller plus loin dans l’éducation citoyenne, ou à des citoyens isolés géographiquement proches. Compte tenu de la diversité des besoins, on est souvent conduit à constituer plusieurs équipes locales sur un même territoire. Certaines équipes sont davantage orientées vers la prise de recul et la réflexion, alors que d’autres sont centrés sur l’une ou des actions concrètes. Celles-ci constituent ensemble un groupe local et une partie des actions peuvent être menées au niveau de l’ensemble du groupe, comme par exemple des soirées débats ou la création d’une association. ▲ Par exemple, lors de la première réunion du groupe local de Viroflay Chaville, douze personnes étaient présentes. La moitié d’entre elles souhaitait d’abord agir, l’autre moitié d’abord échanger et réfléchir, sans exclure des actions communes. Trois actions concrètes sont sorties de cette première réunion : créer une AMAP à Viroflay, travailler sur notre regard critique par rapport aux médias, animer collectivement un parcours du citoyen. Comme une douzaine de personnes s’étaient déclarés intéressées mais n’étaient pas disponibles, une seconde réunion a été organisé trois semaines plus tard avec le même objectif. Au total, compte tenu du nombre de personnes intéressées, on va vers la constitution de trois équipes sur ce territoire.
Trois fonctions Une équipe fonctionne comme une équipe d’un mouvement, une amicale, une cellule, avec 3 fonctions : Des lieux de parole et de débat : chaque personne se construit dans l'intersubjectivité. On ne devient pas humain tout seul. Comme le dit Albert Jacquard, "si je peux dire "je", c'est qu'on m'a dit "tu". Le dialogue au sein de petits groupes permet d’entrer en relation, d’acquérir progressivement des points de repère et d’affermir ses propres convictions. Des actions concrètes : Il est essentiel en effet de pouvoir réaliser des actions concrètes, même limitées, qui permettent d’inventer la société de demain, tout en parvenant à quelques résultats rapides montrant qu’un autre monde est possible, et qu’il est déjà présent même à une petite échelle. Une implication personnelle. Le débat en groupe permet à chacun de savoir comment mieux agir, préciser comment aller à travers des gestes concrets vers une certaine frugalité dans les modes de consommation, les modes de vie, le travail d’éducation, etc… Comment s'organiser ? Il n'est pas inutile de préciser à quelle condition la démarche peut-être en accord avec des objectifs poursuivis. Un groupe d'animation. Une petite équipe d'animation est nécessaire au préalable pour prendre les initiatives, et assurer une logistique minimale. Mais cette équipe doit se considérer comme au service du groupe et non comme une direction politique. Une ou plusieurs réunions pour faire connaissance et écouter les besoins de chacun Lors de la première réunion, chacun des participants explique ce qu'il attend du groupe, quelles sont ses attentes, et quel projet d’actions pourrait l’intéresser. Il est important pour la mobilisation de produire des 15
suites concrètes dès la première réunion. La dimension conviviale de ce premier temps est essentielle. Il vaut mieux, si on le peut, faire cette réunion chez l’un ou chez l’autre que dans une salle froide et anonyme. Il est important également que le premier noyau constitué ne se referme pas sur lui-même mais se pose la question de toucher d'autres personnes susceptibles de partager le même projet. Pas d'institutionnalisation. Il n'est pas nécessaire de constituer une structure formelle. L'objectif n'est pas de monter une nouvelle organisation, mais de travailler en complémentarité entre réseaux existants et personnes intéressées et . La valeur ajoutée est dans le décloisonnement, l’écoute réciproque et l’enrichissement par les différences et dans les convictions partagées. Préparation et comptes rendus Pour toutes les activités, un travail préparatoire est nécessaire (document, déroulement), afin que le groupe travaille sur des questions pour y répondre, et s'appuie sur les propres savoirs des participants. De même, il est essentiel de produire rapidement des comptes rendus ou des relevés de conclusions, afin de pouvoir mutualiser le travail réalisé entre les membres de l’équipe et avec les autres groupes (par exemple rendezvous de l’éducation citoyenne) et de les diffuser dans un réseau plus large. Un groupe national d’appui Afin de favoriser ce travail en réseau et aider à l’échange des bonnes idées, un groupe de coordination s’est constitué afin d'accompagner et stimuler les groupes, organiser la circulation des expériences et des réflexions. Pour prendre contact avec la coordination vous pouvez appeler Denise MAIL 06 74 63 59 73 ou a_denise_mail@yahoo.fr, ou consulter le site http://www.recit.net/
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Charte de principe de RECIT RECIT a pour objet de mettre en réseau les initiatives et les organisations qui visent à faire progresser l’éducation de citoyens acteurs de leur propre vie et citoyens d’un monde solidaire, afin de promouvoir une éducation émancipatrice. Cet objectif se traduit par des principes d’action communs : • Respecter les droits de l’homme et la dignité humaine, en dépassant l’égalité formelle pour aller vers une égalité effective dans les conditions d’accès à l’éducation, aux services, à la santé, à la culture. • Assurer à tous une liberté effective dans leur vie personnelle et collective, une émancipation par rapport aux conditionnements imposées par la société, notamment par les médias dominants et la publicité. • Promouvoir des logiques de coopération et de fraternité, et non de compétition et d’individualisme, l’égalité et la liberté ne trouvant leur sens que dans un contexte de fraternité. • Concevoir la solidarité non comme une assistance, mais comme une réciprocité et une co-responsabilité de chacun envers tous, (des relations interpersonnelles à une solidarité mondiale). • Préserver les biens communs de l’humanité nécessaires aux générations actuelles et futures, assurer les conditions de poursuite de l’aventure humaine. • Répondre aux besoins des hommes et des femmes d’aujourd’hui en matière de sécurité, de revenus, de services, d’habitat, d’éducation. • Permettre à chacun de développer et d’épanouir ses potentialités, en particulier ses capacités de don, de partage, de non violence, et ce dès l’école, dans une optique de développement personnel et de promotion collective, et non de compétition de tous contre tous. • Favoriser la pratique de la démocratie participative par l’écoute, la relation et la réciprocité. • Chercher une cohérence entre l’action et le sens donné par chacun à son existence, dans la diversité des options et des histoires personnelles, avec un équilibre entre identité et ouverture, entre culture propre et métissage
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