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ÉDITION 83 DISCOURS, INTERACTION ET GOUVERNANCE: PENSER L’ORGANISATION À PARTIR DE LA COMMUNICATION

Éditrices du Numéro Carmen Rico de Sotelo rico.carmen@uqam.ca Consuelo Vásquez vasquez.consuelo@uqam.ca Université du Québec à Montréal (Canada) Les organisations ont envahi notre environnement, à un point tel que dans nos actions quotidiennes nous y sommes constamment reliés, de manière directe ou indirecte. Nous travaillons dans des organisations, nous les voyons agir, nous en en tendons parler dans les médias et nous consommons leurs produits et services. Notre expérience quotidienne nous confronte à la présence des organisations. Pourtant, la réponse à la simple question «Qu’est-­‐ce


Les organisations ont envahi notre environnement, à un point tel que dans nos actions quotidiennes nous y sommes constamment reliés, de manière directe ou indirecte. Nous travaillons dans des organisations, nous les voyons agir, nous en en tendons parler dans les médias et nous consommons leurs produits et services. Notre expérience quotidienne nous confronte à la présence des organisations. Pourtant, la réponse à la simple question «Qu’est-­‐ce une organisation?» continue d’alimenter les débats académiques et sociaux. Pensons par exemple au statut des corporations en tant que personnes morales et aux problématiques qui s’en suivent en lien avec la responsabilité sociale des entreprises). En effet, la manière dont nous définissons l’organisation a des implications sociales, politiques et théoriques. Ce questionnement ontologique est le point de départ que nous propose la revue Diálogos de la comunicación dans ce numéro thématique consacré à la communication organisationnelle. Nous vous invitons à explorer l’organisation en poussant la réflexion au-­‐delà de la définition de sens commun. Ceci implique d’articuler la notion d’organisation comme une entité (l’entreprise, la corporation, l’institution) avec celle de processus : ces actions nécessaires pour organiser et s’organiser. À ce propos, la définition d’organisation, selon le dictionnaire de la Real Academia Española (2001, en ligne) présente ces deux acceptions soit : «Association de personnes régulées par un ensemble de normes en fonction de buts déterminés» et «Action et effets d’organiser ou de s’organiser» (notre traduction). Le fait d’articuler ces deux définitions, comme le suggèrent divers auteurs (Cooper & Law, 1995; Strum & Latour, 1987; Taylor & Van Every 2000; Van de Ven & Poole 2005), suppose l’étude des actions collectives et des processus qui construisent l’organisation en tant qu’entité. Ce point de vue suggère une vision constructiviste de la réalité, dans ce cas de l’organisation; une vision qui se résume bien dans l’expression anglaise « the organization in the making» (l’organisation dans le faire). Ainsi, le faire et l’être de l’organisation deviennent deux éléments clés pour l’explorer. Cette idée n’est pas nouvelle : déjà en 1969, Karl Weick, proposait le concept d’organizing pour souligner le caractère construit de l’organisation. Weick suggère que l’organisation est une construction de sens, ce qu’il appelle sensemaking, à travers laquelle «situation, organization and environements are talked into existence.» (la situation, l’organisation et les environnements créés dans la parole.) (Weick, Sutcliffe & Obstfeld, 2005: 409). La dimension communicationnelle, bien qu’elle ne soit pas systématisée dans l’œuvre de Weick, est explicite. Pour cet auteur, l’organisation est une question de communication -­‐ «An issue of language, talk, and communication» (Une question de langage, parole et communication) (2005: 409)-­‐ où se combinent action et interprétation. Suivant cette logique, nous vous invitons à penser l’organisation, à questionner les processus qui la construisent, à l’explorer de manière conceptuelle et empirique à partir d’une perspective qui est la nôtre, à partir de la communication. La communication nous permet d’explorer l’organisation en ce sens puisqu’elle met en évidence les processus clés associés à l’expérience d’interagir avec les autres, comme la co-­‐création, la connexion, l’innovation et l’émergence. (Barge & Fairhurst, 2008). La communication devient ainsi notre «porte d’entrée» pour étudier les processus organisationnels. On y interroge alors


certains concepts préétablis et réifiés comme ceux de Société, Individu, Structure, Corporation, qui abondent dans les modèles théoriques proposés pour étudier la communication entrepreneuriale ou organisationnelle. L’idée est d’expliquer les phénomènes auxquels ces concepts réfèrent, à travers une perspective communicationnelle. Tel que le suggérait le pragmatique John Dewey (1944/1916), cela consiste à rechercher l’organisation dans la communication et non à l’inverse, la communication dans l’organisation, logique qui, jusqu’à maintenant, a fait partie du discours dominant dans les études sur les organisations. Le point de vue que nous proposons ici considère la communication comme une forme d’action collective et non comme un instrument pour l’action collective. En ce sens, la communication n’est pas seulement une représentation de l’organisation, sinon ce qui la constitue. Ainsi, communiquer est beaucoup plus que transmettre une information, communiquer c’est agir et dans le cas qui nous intéresse, c’est « l’agir avec d’autres». Pour aborder cet agir collectif nous proposons trois axes thématiques qui se rapportent aux discours, aux interactions et à la gouvernance. (Ces axes ne sont pas exclusifs ni exhaustifs des propositions que nous acceptons dans le cadre de cet appel à communications). a) L’organisation dans les discours Cet axe thématique adopte une perspective critique des discours sociaux qui constituent les activités quotidiennes, le faire-­‐faire des organisations. Sous ce regard, l’organisation se définit comme un lieu de rencontre (et de non-­‐rencontre, ou non-­‐lieu), de discours hétérogènes et asymétriques. L’asymétrie de ces discours, certains étant plus présents que d’autres, génère une dynamique particulière, laquelle dynamique incluant certaines voix et en excluant d’autres. Les notions de polyphonie, de cacophonie et de voix présentent, dans cet axe, des alternatives théoriques pour comprendre la coexistence et l’hiérarchie des discours et la manière dont ces derniers donnent forme (i.e. in-­‐forment) à l’organisation. b) L’organisation dans les interactions Prenant une posture plutôt pragmatique, cet axe thématique considère les interactions comme un concept clé pour comprendre l’agir collectif. S’inspirant par exemple, des actes de langages ou de l’ethnométhodologie, la réflexion est centrée sur les conversations entre les membres de l’organisation et sur la manière dont en ‘conversant’ -­‐ ou bien, si nous reprenons Maturana (1996), de «langager» -­‐ se constituent et changent les rôles, les statuts, les normes et les routines, etc. Cet acte de conversation est ici plus qu’un échange entre deux personnes, c’est l’embryon d’une organisation (entendue ici comme une forme d’organiser ou de s’organiser). c) L’organisation et la gouvernance. Cet axe aborde les négociations à travers lesquelles les acteurs entrent en relations, créent leurs normes et établissent des accords pour pouvoir organiser la vie en commun. Trois perspectives peuvent être abordées : (1) La gouvernance en tant que cadre analytique, qui constitue un instrument méthodologique pour diagnostiquer les


processus collectifs (Hufty 2007); (2) la gouvernance comme perspective normative qui définit les attributs pour l’atteinte des buts (le cas par exemple, de la bonne gouvernance), et (3) la gouvernance sous un aspect mixte combinant la compréhension et le développement de processus pour assurer la bonne gouvernance. (Bazzani, 2010). Avec ce numéro spécial, nous espérons contribuer au débat théorique et social sur le statut et le rôle des organisations. La particularité de ce numéro est qu’il propose un lien entre l’Amérique Latine, l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Afrique, en ouvrant l’appel à communication du Canada et en plusieurs langues (espagnol, portugais, anglais et français). Nous espérons avec ce numéro faire état des multiples réflexions dans les différents continents, qui à partir d’une perspective communicationnelle, tentent de répondre à la question «Qu’est-­‐ce qu’une organisation?», créant ainsi un espace de dialogue international.

Bibliographie Barge, J. K., & Fairhurst, G. (2008). Living leadership: a systemic constructionist approach. Leadership, 4(3), 227-­‐251. Bazzani, R. (2010). Gobernanza y salud: Aportes para la innovación de sistemas de salud. Revista de Salud Pública, v.12(1), 1-­‐7. Cooper, R., & Law, J. (1995). Organization: Distal and proximal views. Research in the Sociology of Organizations, 13, 237-­‐274. Dewey, J. (1944/1916). Democracy and education. An introduction to the philosophy of education. NY: The Free Press. Dictionnaire de la Real Academia Española (2001). 22a édition [en ligne] disponible à: http://www.rae.es/rae.html, consulté: 9 mars 2011. Maturana, H. (1996) La realidad: ¿objetiva o construida? Barcelona: Editorial Anthropos Strum, S. S., & Latour, B. (1987). Redefining the social link: From baboons to human. Social Science Information, 26(4), 783-­‐802. Taylor, J. R., & Van Every, E. J. (2000). The emergent organization: Communication as its site and surface. Mahwah: Lawrence Erlbaum. Van de Ven, A., & Poole, M. S. (2005). Alternative approaches for studying organizational change. Organization Studies, 26(9), 1377-­‐1404. Weick, K., Sutcliffe, K., & Obstfeld, D. (2005). Organizing and the process of sensemaking. Organization Science, 16(4), 409-­‐421. Weick, K. E. (1969). The social psychology of organizing. (1st ed.). Reading, MA: Addison-­‐Wesley


Normes de rédaction et protocole de publication Diálogos de la comunicación est la revue académique de la Fédération Latino-­‐Américaine des Facultés de Communication, FELAFACS, qui a pour objectif la publication d’articles originaux, en espagnol, portugais, et anglais, dédiés à l’analyse des processus de communication, au développement de la formation académique des communicologues et à l’exercice de la profession. Ces axes sont abordés à partir d’une perspective internationale et sous un angle interdisciplinaire. La revue ouvre des espaces, autant pour des communications ou textes présentés lors des séminaires ou des congrès, qu’à des entrevues, des recensements bibliographies et des travaux photographiques et graphiques. Les travaux seront évalués par un comité en aveugle avant d’être acceptés pour sa publication. Les opinions exprimées dans les articles correspondent à ceux de leurs auteurs et ne sont pas nécessairement partagées par les Éditeurs.

Normes de Publication Le matériel (articles, textes de conférence, entrevues, recensements bibliographiques, travaux photographiques et graphiques) ne doit pas avoir été publié, et ne pourra pas être soumis simultanément à d’autres revues ou livres pour des fins de publications. Dans le cas d’un article qui a déjà été publié dans des revues internationales, il doit inclure le nom des revues et la date de publication, l’adresse de l’éditeur et une lettre de l’auteur ou de l’éditeur autorisant la reproduction. Le présent numéro priorisera les types d’articles suivants: les articles de résultats de recherche qui incluent une introduction, la méthodologie, les résultats et les conclusions; les articles de réflexions basés sur les résultats d’une recherche abordés, par l’auteur, sous un angle analytique, interprétatif ou critique; les articles de révision diffusant des résultats, des modèles et/ou des contributions dans le champ d’études en question, ainsi que ceux qui présentent une révision bibliographique rigoureuse et exhaustive. Les articles doivent être écrits, préférablement en espagnol, bien que nous acceptions les collaborations en anglais, portugais et français. Par contre, les articles seront publiés dans les langues officielles de la Revue Diálogos de la Comunicación. Les articles devront avoir un maximum de 25 000 caractères, espaces inclus. Cela tient compte aussi des notes et des références.


L’article doit inclure: 1. Un résumé en espagnol (entre 100 et 120 mots) 2. Un résumé (abstract) en anglais (entre 100 et 120 mots) 3. Une liste de cinq mots-­‐clés (key words) qui recueillent les idées fondamentales du texte 4. Pays d’origine de l’article 5. Les informations de l’auteur (nationalité, institution d’appartenance, titres académiques, 6. Une photographie de l’auteur (Dans le cas où il y a plusieurs auteurs, indiquer seulement une adresse postale. Tous les auteurs doivent envoyer leurs photographies). Il faudra indiquer les références bibliographiques selon le système de parenthèse (Acosta, 2004, p.34) à l’intérieur du texte et les inclure dans une liste bibliographique avec les renseignements complets (Nom, prénom, année, titre, ville, éditeur) à la fin de l’article. En outre, il est possible d’inclure des notes de bas de pages (limitées) pour des commentaires additionnels sur la référence bibliographique ou sur le thème développé. Elles ne doivent pas être utilisées pour la bibliographie de référence. Elles seront numérotées (1,2,3…) tout au long du texte par le moyen d’un supra-­‐indice et se retrouveront à la fin, dans une section séparée, directement à la suite du texte, avant les références bibliographiques. La bibliographie complète doit se retrouver à la fin de l’article. Toutes les références provenant d’Internet doivent avoir au minimum : a) une date de consultation de la page, qui doit être écrite à la suite du mot «Consulté» b) Une indication qui spécifie qu’il s’agit d’un document provenant d’Internet. Cette indication doit être écrite entre crochets : [En ligne]; c) L’adresse complète (URL) où nous pouvons trouver le texte. Cette adresse doit être précédé de : «Disponible à : ». Ex : Magariños de Morentin, J.A. (1999). “Operaciones semióticas en el análisis de las historietas” [en ligne], disponible à: http//www.magarinos.com.ar/opera.htmanálisis, Consulté: 7 juin 2005.

Présentation des Originaux Les articles doivent être envoyés à partir du formulaire d’envoi de la revue Diálogos de la Comunicación se trouvant en ligne à l’adresse suivante: http://www.dialogosfelafacs.net/revista/envio_articulos.php?ed=82 La soumission pour ce numéro se fait automatiquement lorsque l’on choisit dans le menu temas («thème») celui qui correspond à : «Discurso, organización y gobernanza: pensar la organización desde la comunicación». La date limite pour soumettre une proposition est le 31 octobre 2011.


Droits et Publication Les documents/textes/figures reçus ne seront pas retournés et leur envoi suppose l’accord des auteurs pour la révision, l’adaptation et la publication dans Diálogos de la Comunicación, version électronique, ainsi que la cession des droits d’auteur à FELAFACS. Pour cette dernière étape, un formulaire d’autorisation vous sera envoyé. Celui-­‐ci devra être complété, signé et renvoyé par la poste et par courrier électronique directement à l’adresse de la revue : editor@dialogosfelafacs.net


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