Photobiographie - Jacques Chirac

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Clic clac Chirac

On retient son côté bon vivant, à l’aise parmi la foule, son physique aussi. Oubliant presque les affaires judiciaires, l’absence de ligne politique, la démagogie. Portrait d’un homme à qui on a beaucoup pardonné. Par Judith Perrignon

JEAN-PAUL GUILLOTEAU / ROGER-VIOLLET

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Jacques Chirac, ici en Corrèze en 1991, est devenu l’une des personnalités politiques préférées des Français. 266 — 6Mois — PRINTEMPS / ÉTÉ 2019


1951

E

n ce mois de septembre 2011, le tribunal correctionnel de Paris juge Jacques Chirac pour détournements de fonds publics et abus de confiance. L’ancien chef de l’État n’est pas présent, il va mal, souffre de troubles neurologiques sévères. « Votre responsabilité morale et politique est immense, lance aux juges son avocat Georges Kiejman. Votre jugement sera la dernière image donnée de Jacques Chirac ! » Comme si c’était là le tribunal de l’Histoire. Pas de panique, maître. Shakespeare avait tout prédit de la relativité du temps politique et des humeurs populaires. Chirac écope de deux ans de prison avec sursis. C’est la première fois qu’un ancien 268 — 6Mois — PRINTEMPS / ÉTÉ 2019

président est ainsi condamné, mais

au terme d’une ambition et d’une vie ! assouvies. Il ne fait pas appel. ! Sept ans plus tard, il respire encore. ! Il vit reclus dans un appartement ! parisien prêté par son ami le ! milliardaire François Pinault, ou ! plutôt dans une zone où la conscience ! des choses s’étiole, et où l’actualité ! ne va plus. Étrange laps de temps ! qui sépare le moment où il quitta la ! scène de celui où il quittera la vie, et ! condamne au silence et à l’immobilité ! le plus physique des hommes ! politiques. Étrange temps qui voit la ! politique française se décomposer ! à grande vitesse. Chirac semble d’une ! autre époque. Et déjà, on dirait que la ! nostalgie et l’amnésie flottent autour !

de son nom. Allez savoir pourquoi,

il lui sera beaucoup pardonné. ! Son patronyme vous expédie vers le ! terroir, en l’occurrence la Corrèze, ! où ses deux grands-pères furent des ! instituteurs laïques. Mais il est né ! dans le 5  arrondissement de Paris, de ! Marie-Louise Valette et Abel François ! Marie Chirac, employé de banque. ! Et ce sera toujours comme ça avec lui, ! il sera au château et au cul des vaches, ! l’autorité et la franche poignée de ! main, la raideur et la convivialité, ! de droite et parfois un peu de gauche. ! Il était « peut-être porteur d’un regret ! de ne pas être à gauche », écrira dans ! ses Mémoires Simone Veil. Peut-être. ! « Un type à lire Saint-John Perse caché ! derrière une couverture de Playboy », ! e

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Élu député de Corrèze,ab il est la même ab année désigné secrétaire d’État à l’Emploi ab ab par le Premier ministre, George Pompidou, ab ab qui le surnomme « monab bulldozer ». ab

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab L’énarque de 36 ans ab est le plus jeune ab du gouvernement. ab Devenu secrétaire ab d’État à l’Économie ab et aux Finances, ab il est nommé quatre ab ans plus tard à ab l’Agriculture. ab

1956

1967

1968

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17 mars

disait de lui Françoise Giroud. Un type à envoyer promener les objections d’un « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre ». Dualité des couilles aussi. Il disait ressembler à son peuple.

La tentation du large

Avant d’être un bulldozer de la vie politique, il semble tanguer, s’engager sur la voie des élites tout en envisageant autre chose. Après son bac en 1950, il embarque comme matelot sur un navire charbonnier et signe l’appel de Stockholm contre la prolifération des armes nucléaires. À son retour, il rejoint Sciences po, mais aussi, brièvement, les rangs du Parti communiste, au grand dam de son paternel. Il semble qu’il y ait d’un côté

LÉON HERSCHTRITT / LA COLLECTION

1944

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AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab En uniforme de sous-lieutenant de ab ab cavalerie, il épouse Bernadette Chodron ab ab de Courcel. Ils auront ab deux filles, ab Laurence, en 1958, et Claude, en 1962. ab ab KEYSTONE FRANCE / GAMMA-RAPHO

1935

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KEYSTONE FRANCE / GAMMA-RAPHO

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab À 19 ans, il rêve de ab voyages. Contre ab l’avis de son père, ab il embarque sur un ab navire charbonnier, ab et signe l’appel ab de Stockholm sur ab l’interdiction de ab l’arme atomique. ab

ROGER-VIOLLET

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab À 12 ans, après sa communion dans ab ab le Var, entouré de son père et de sa mère, ab ab qu’il surnomme « Marette ». ab ab ROGER-VIOLLET

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Jacques, 3 ans, est élevéab en enfant unique, ab sans avoir connu sa sœur aînée, décédée ab ab avant sa naissance. Néab à Paris, il ira ab à l’école en Corrèze pendant la guerre. ab ab ROGER-VIOLLET

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la voie à suivre et de l’autre la tentation

du large, qui peut prendre la forme de ! l’océan, de la gauche ou de l’Amérique. ! Il s’envole pour les États-Unis, y passe ! quelques mois sabbatiques, tombe ! amoureux, mais sa famille lui rappelle ! qu’il est promis et fiancé à Bernadette ! Chodron de Courcel. La noce est ! scellée. Enterrée la jeunesse qu’il ! portait beau avec son clope entre les ! lèvres. Jacques et Bernadette Chirac ! formeront pour toujours un couple ! qui a l’air de se supporter. ! Il est élu député de Corrèze en ! 1967. Et tout de suite la chronologie ! s’emballe, comme l’aiguille sur ! le tensiomètre. L’année d’après, ! il est sur la photo des accords de ! Grenelle, armistice social signé avec !

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les syndicats pour éteindre Mai 68.

Il monte, monte, d’autant que la ! droite va avoir besoin de sang neuf. ! De Gaulle s’essouffle, il perd le dernier ! référendum qu’il soumet aux Français, ! quitte le pouvoir et meurt un an plus ! tard, en 1970. Georges Pompidou, qui ! lui succède à l’Élysée, est un homme ! gravement malade. Les appétits ! s’aiguisent à droite. Commence alors ! l’histoire mouvementée de Chirac et ! Giscard, jeunes loups aux crânes déjà ! dégarnis qui s’observent et se taclent ! au sein du gouvernement. À Giscard, ! la compagnie des argentiers du ! ministère des Finances, à Chirac celui ! de l’Agriculture en profonde mutation. ! Il est l’homme des subventions, ! du pacte avec les tout-puissants !

Photobiographie

Jacques Chirac


1974 exploitants, le champion incontesté du Salon de l’agriculture. Là, il goûte, touche, pétrit – les gens, les bêtes, les fromages. Il semble finir chacun de ses gestes quand tant d’autres semblent craindre pour leur costume. C’est fait au pas de charge, selon une méthode qu’il baptise lui-même « Clic clac merci Kodak », mais suffisant pour donner l’impression qu’il rompt la distance. Il dégage une sorte d’affectivité, de cordialité, tout en restant à la surface des gens. Une base électorale solide est en voie de construction dans le monde agricole. Une image aussi. Pompidou meurt avant la fin de son mandat. Chirac soutient finalement Giscard comme candidat 270 — 6Mois — PRINTEMPS / ÉTÉ 2019

1975

à la présidentielle de 1974. Il est

nommé Premier ministre. L’inflation ! et le chômage galopent. C’est la ! fin des Trente Glorieuses, mais le ! vent frais d’après 1968 souffle : voilà ! l’instauration du droit de vote à ! 18 ans, la légalisation de l’avortement. ! Jacques Chirac a imposé Simone ! Veil au ministère de la Santé. C’est la ! première fois qu’une femme occupe ! un poste d’un tel rang. Il n’est pas un ! acharné du droit à l’avortement, « Les ! femmes se sont toujours débrouillées, ! elles continueront à se débrouiller », lui ! dit-il. Mais la ministre s’obstine, ! et la voilà insultée dans la rue, dans ! son propre camp, assimilée aux nazis ! qui ont broyé sa famille et sa vie. Alors ! Jacques Chirac monte au créneau, !

25 décembre

s’invite dans la réunion du groupe

parlementaire, et déclare à tous les ! réfractaires, c’est-à-dire la majorité ! d’entre eux, qu’ils sont « cons comme ! des valises sans poignée ». Les cons ! n’ont pas voté la loi Veil, adoptée grâce ! au soutien massif des élus de gauche. ! Un an et demi plus tard, en plein ! été caniculaire 1976, Jacques Chirac ! claque la porte de Matignon : « Je ne ! dispose pas des moyens nécessaires pour ! assumer efficacement les fonctions de ! Premier ministre et, dans ces conditions, ! j’ai décidé d’y mettre fin », déclare-t-il. ! D’ordinaire, le protocole veut que ! ce soit le président qui mette fin au ! mandat de son Premier ministre. ! Chirac choisit ses mots. Il n’est plus ! qu’au service de lui-même. Toute !

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Conseillère ab municipale en ab Corrèze, Bernadette ab vote aux législatives ab avec sa fille ab Laurence. Celle-ci ab apparaissait ab rarement en public, ab elle souffrait ab d’anorexie mentale. ab

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1976

novembre

son énergie consistera dès lors à faire le vide à droite, à ne plus laisser voir que lui. Comme au ball-trap, dès qu’un possible prétendant surgira, rival ou même fils spirituel, soit il en fera son dévoué, soit il l’éliminera.

Machine de guerre

Alors, tout va vite. Il fonde son parti, le RPR, Rassemblement pour la République, en fait sa machine de guerre. Il est à lui tout seul une machine. Ses pas. Ces mains qu’il serre en rafale. Ces banquets où il peut engloutir pintes de bière, pain et charcuterie. En 1977, il conquiert Paris, jusqu’alors un département sous le contrôle du gouvernement. Le slogan est simple : « Chirac pour

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Il était contre l’instauration d’un maire ab ab pour la ville de Paris, lors du vote au ab ab Parlement deux ans plus tôt. Le voilà ab ab pourtant candidat à la mairie. ab ab

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Tout en cumulant ab les mandats (et les ab scandales), il restera ab dix-huit ans maire ab de la capitale. ab Un contre-pouvoir ab et un tremplin ab électoral. ab

1977

1978

JEAN-PIERRE COUDERC / ROGER-VIOLLET

1975

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RUE DES ARCHIVES

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Après avoir passé ab la nuit de Noël ab au bord du fleuve ab Maroni, il prononce ab un discours devant ab une tribu d’Indiens ab Oyanas, en Guyane. ab Il démissionne du ab poste de Premier ab ministre six mois ab plus tard. ab

AFP

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Il grimpe sur un tank lors d’exercices ab ab militaires. En pleine crise économique, ab ab Jacques Chirac joue les VRP de l’industrie ab ab et des technologies françaises à l’étranger. ab ab

AFP

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KEYSTONE FRANCE / GAMMA-RAPHO

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Le nouveau ab fringuant Premier ab ministre de Valéry ab Giscard d’Estaing ab passe ses vacances ab dans les Alpes ab avec Bernadette et ab leur fille Claude. ab

GETTY IMAGES

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Paris ». Le bureau du patron de l’hôtel

de ville est l’un des plus dorés de la ! République, plus grand que celui du ! président de la République à l’Élysée, ! plus grand que celui du Premier ! ministre à Matignon. Celui qui ! l’occupe entend sa voix résonner sous ! 9 mètres de hauteur sous plafond. ! C’est un fief, une seigneurie, la ! salle des fêtes est une réplique de la ! galerie des Glaces de Versailles. ! Chirac en fait l’antichambre de ! l’Élysée, c’est là qu’il tisse un système ! à la mesure de son ambition, une ! armée de lieutenants payés et logés ! par la ville, qui lui vaudront d’être ! condamné presque quarante ans plus ! tard, au creux d’une époque revenue ! des grands fauves de la politique. !

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septembre

Mais les années 1970 finissantes,

au contraire, s’amusent et se grisent ! de Chirac, de son appétit, de sa vitesse. ! Et comme pour souligner l’excès, ! sa Citroën CX fait une sortie de route ! en Corrèze, le 26 novembre 1978. ! La voiture est bonne pour la casse, ! Chirac est transféré à l’hôpital Cochin. ! Depuis son lit, il lance l’appel de ! Cochin, y dénonce l’Europe fédérale, ! « le parti de l’étranger », visant l’UDF ! de Valéry Giscard d’Estaing. D’une ! civière, il fait un manifeste. Autant ! dire qu’il en veut. Les chroniqueurs ! à ses basques ne s’ennuient pas, les ! photographes raffolent de ce visage ! qui laisse trop voir, de ce grand ! corps fiévreux, certaines femmes ! succombent. Ce tueur-là a le charme !

Photobiographie

Jacques Chirac


1981

des bons vivants. Les journalistes ne s’intéressent de toute façon pas au train de vie. Ils savent aussi quelques secrets, les infidélités comme les souffrances. C’est le monde d’avant le portable. D’avant Internet. Twitter. La vie privée reste un sanctuaire. Il a deux filles, Laurence et Claude. La première va mal, elle est anorexique, trop faible pour construire quoi que ce soit. « Cela a été et est le drame de ma vie », confiera-t-il bien plus tard à son biographe Pierre Péan. Il est trop tôt pour la victoire. Son agitation séduit autant qu’elle insécurise. Giscard est loin devant lui au premier tour de la présidentielle de 1981. Chirac choisit officieusement Mitterrand au second. Il peut 272 — 6Mois — PRINTEMPS / ÉTÉ 2019

novembre

devenir le premier des opposants.

Le porte-parole du discours libéral ! qui a triomphé avec Margaret ! Thatcher en Angleterre et Ronald ! Reagan aux États-Unis. Son ! tour viendra. Après tout, la France ! n’est qu’un pays de droite qui ! régulièrement s’offre un peu de ! gauche, comme on purge un radiateur. ! Il en est persuadé. Il est d’ailleurs ! un peu comme ça lui aussi. ! ! Le roué et le frénétique ! Comme prévu, c’est lui que ! Mitterrand appelle à Matignon quand ! les socialistes perdent les législatives ! de 1986. C’est la première fois que ! les institutions de la V  République ! s’essaient à la cohabitation. ! e

janvier

Commence alors pour Chirac un

autre duo, autrement plus compliqué. ! À ce jeu, le roué l’emporte sur le ! frénétique. Mitterrand, battu dans les ! urnes, va régner de main de maître et ! souffler sur les braises. Le 6 décembre ! 1986, à Paris, la police charge et use ! de tirs tendus face aux lycéens et ! aux étudiants. Ils manifestent contre ! le projet de loi Devaquet, qui vise ! à augmenter les frais d’inscription et ! à sélectionner à l’entrée à l’université. ! Dans la nuit qui suit, le jeune Malik ! Oussekine meurt sous les coups de ! la police. Le projet de loi est retiré. ! Mais la brutalité devient la marque de ! ce gouvernement Chirac, qui affiche ! Charles Pasqua au ministère de ! l’Intérieur. Elle se confirme deux ans !

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Réélu maire de ab Paris, il multiplie ab déplacements et ab bains de foule (ici ab sur le Champ-deab Mars, à Paris) en ab vue des législatives. ab

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1983 décembre

plus tard, en Nouvelle-Calédonie, où la tension entre Kanaks et Caldoches finit dans le sang kanak, après que le gouvernement Chirac a ordonné l’assaut de l’armée dans la grotte d’Ouvéa, où des gendarmes sont retenus en otages. C’est l’heure de la présidentielle. Jacques Chirac ne laisse plus voir aucune nuance. « Au secours la droite revient » est le slogan que concoctent les propagandistes de Mitterrand, qui n’a plus grand-chose à proposer. « Génération Mitterrand », prétendent-ils aussi, comme si les étudiants et lycéens dans la rue en 1986 se reconnaissaient dans le vieux président socialiste. En face, Johnny déclare « Nous avons tous en nous

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AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Avec le président Mitterrand, son ancien ab ab rival. Chirac est Premier ministre pour ab ab la deuxième fois, et c’est la première ab ab cohabitation de la Ve République. ab ab

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Convention ab sur l’immigration ab en Seine-Saintab Denis, avec ab Nicolas Sarkozy, ab son poulain, qui ab deviendra son ab ennemi juré en ab soutenant Édouard ab Balladur à la ab présidentielle ab de 1995. ab

1986

1990

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1978

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1978

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RUE DES ARCHIVES / AGIP

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Bernadette en ab campagne pour ab son mari, candidat ab à la présidentielle. ab Il n’obtiendra que ab 18 % des suffrages ab au premier tour. ab

JEAN-RÉGIS ROUSTAN / ROGER-VIOLLET

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Accidenté sur la route, ab il lance depuis ab l’hôpital « l’appel de Cochin », où il accuse ab ab Valéry Giscard d’Estaing d’agir au nom de ab ab l’Europe et contre les intérêts de la France. ab ab JACQUES CUINIÈRES / ROGER-VIOLLET

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Meeting du Rassemblement pour la ab ab République, le RPR. Créé par Chirac en ab ab 1976, ce parti se réclame du gaullisme ab ab et d’un « travaillisme àab la française ». ab BERNARD BAKALIAN / DIVERGENCE

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quelque chose de Jacques Chirac », avant

de chanter Quelque chose de Tennessee. ! Mitterrand est réélu, déjà usé. Jean! Marie Le Pen est à 14 %. Tout s’installe ! de ce qui dure encore : érosion des ! grands partis, montée de l’extrême ! droite sur fond de chômage et de crise. ! Chirac est de retour dans l’opposition. ! Plus pressé que jamais. Lui qui en ! 1976 faisait voter le regroupement ! familial se mêle à la xénophobie ! ambiante lors d’un dîner-débat du ! RPR à Orléans, en 1991 : « Comment ! voulez-vous que le travailleur français ! qui habite à la Goutte-d’or, où je me ! promenais avec Alain Juppé il y a trois ! ou quatre jours, qui travaille avec sa ! femme et qui, ensemble, gagnent environ ! 15 000 francs, et qui voit sur le palier à !

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côté de son HLM, entassée, une famille

avec un père de famille, trois ou quatre ! épouses, et une vingtaine de gosses, ! et qui gagne 50 000 francs de prestations ! sociales sans naturellement travailler ! ! Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur… ! eh bien le travailleur français sur le palier, ! il devient fou. » Entre chaque phrase, ! des applaudissements et des rires gras. ! ! Échec, trahison, solitude ! C’est un homme sans ligne. Fluctuant ! avec les événements. Quand l’heure ! sonne d’une nouvelle cohabitation, en ! 1993, il laisse Édouard Balladur, « l’ami ! de trente ans », s’installer à Matignon ! et ses troupes partir gouverner sans ! lui. Très vite le téléphone ne sonne ! plus. Il finit par s’exclure lui-même !

Photobiographie

Jacques Chirac


du déjeuner de la majorité, « Édouard ne me regardait plus dans les yeux », se plaint-il à ses proches. Et soudain Chirac a l’air périmé. Il disparaît derrière sa marionnette des Guignols, la plus mordante et la plus attachante. Elle laisse voir l’échec, la trahison, la solitude. Elle laisse voir le désir d’être chef sous sa forme la plus puérile. Elle l’humanise. Les journalistes appellent le fidèle Jean-Louis Debré pour avoir de ses nouvelles. L’ami le raconte seul dans ses appartements de l’hôtel de ville, en survêtement et en pantoufles, l’agenda quasi vide, qui s’ennuie, et souvent lui téléphone : « Que fais-tu ? » « Je visite ma circonscription », répond le député de l’Eure. « Quand tu rentres, tu passes me voir… » 274 — 6Mois — PRINTEMPS / ÉTÉ 2019

7 mai

Puis Chirac part en campagne.

Parce que c’est ce qu’il sait faire de ! mieux. À chaque étape, les barons ! de la droite sont absents, lui préférant ! le futur vainqueur Balladur. La ! presse et les sondeurs sont du même ! avis. Mais la machine se remet en ! marche, banquets saucisson, cul des ! vaches, meeting, les avions au petit ! matin, les journalistes. Souvenir ! personnel sur le tarmac : il me voit ! avec mon sac, s’en empare et le ! porte jusqu’à l’avion, lui, l’aspirant ! à l’Élysée ! Sa fille Claude est devenue ! sa plus proche conseillère, membre ! non négociable du premier cercle. ! « Où est Claude ? » l’entend-on dire ! souvent. Elle est là, celle qui rassure ! et protège le père, quand l’aînée !

1995 juin

l’inquiète. Elle a quatre téléphones.

Il a un nouvel emblème, la pomme. ! Un nouveau slogan, la fracture sociale. ! Le sociologue Emmanuel Todd lui ! a expliqué qu’après vingt ans de crise ! les milieux populaires ne se sentent ! plus représentés. Que la France n’est ! pas qu’une immense classe moyenne. ! Chirac s’engouffre. Comme on ! attrape l’idée du dernier qui parle. ! ! La vitesse lui va bien ! Économiquement, il a tout fait, ! tout été, social, libéral, partisan ! des privatisations, de l’abolition de ! l’impôt sur la fortune, déjà. « Je vous ! surprendrai par ma démagogie », ! confie-t-il alors à l’un de ses ! conseillers. L’emballement des !

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Fasciné par les ab arts orientaux, ab il a importé les ab combats de sumos ab à Bercy. Il fera plus ab de 40 voyages au ab Japon. Et son chien ab s’appelle… Sumo. ab

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AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Le soir de la victoire deab la France à la ab Coupe du monde. Filmé par les caméras, ab ab le président hurle les noms des joueurs en ab ab décalé, comme s’il ne les connaissait pas. ab ab

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FRANÇOIS GUILLOT / AFP

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1995

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AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Il annonce que la ab France va reprendre ab ses essais nucléaires ab dans le Pacifique. ab

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1992

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AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab JEAN-PAUL GUILLOTEAU / ROGER-VIOLLET

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Balcon de sa ab permanence ab électorale, à Paris. ab Au bout de trois ab campagnes, il est ab enfin élu président, ab avec 52,6 % des voix, ab face à Lionel Jospin. ab

PARLEMENT EUROPÉEN

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Après avoir partagé laab vie de l’acteur ab Vincent Lindon, Claude Chirac ab ab épouse Philippe Habert. Nicolas Sarkozy ab ab est son témoin de mariage. ab ab DERRICK CEYRAC / AFP

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab

1995 1998 mots colle bien avec cette façon qu’il a d’aller vers les gens, les vieux, les paysans, les enfants, les femmes. Il aime les foules, les jeunes criant son nom, « Chir-rac ». C’est déjà la province contre Paris, dont il est pourtant le maire, le peuple face à l’élite, bien qu’il soit énarque comme tant d’autres. Il est la feinte, le mouvement, alors que les chaînes d’info continue viennent de naître. Il n’a jamais été très bon en plateau, à 20 heures ou en débat, trop raide, trop nerveux, la vitesse lui va mieux. À côté de lui, Balladur a maintenant l’air d’un marquis poudré. Alors au soir du premier tour, Chirac est devant. Le 7 mai 1995, il gagne face à Lionel Jospin. C’est la folie dans les locaux

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab C’est le cliché classiqueab de Chirac : ab celui qui, au Salon de l’agriculture, tâte ab ab le cul des vaches, et s’enfile fromage et ab ab charcuterie, un verre deab rouge à la main. ab

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2000

12 juillet

février

de son état-major, rue d’Iéna. Une

éruption. C’était sa dernière chance. ! Même sa fille aînée, la fantomatique ! Laurence depuis longtemps recluse, ! est là pour célébrer ce but enfin atteint ! qui a dévoré toute la famille. ! ! Prendre de la hauteur ! Une fois à l’Élysée, impossible de ! tenir en place, il décroche son ! téléphone à tout bout de champ, ! il appelle un ministère, au RPR ! ou à la mairie de Paris, il dit comme ! avant « C’est Chirac ». Difficile de ! refroidir la machine. Mais il peut ! prendre de la hauteur. Le 16 juillet, ! lors de la commémoration de la rafle ! du Vél’d’Hiv, le président Chirac ! tourne une page importante du roman !

national français. Il en écrit une autre,

plus fidèle à l’histoire et aux faits. ! « Oui, la folie criminelle de l’occupant ! a été secondée par l’État Français […] ! La France, ce jour-là, accomplissait ! l’irréparable. » Il a remis les pendules ! à l’heure. Prenant une belle revanche ! sur Mitterrand, qui n’avait jamais ! voulu revisiter l’histoire officielle, ! ni sa jeunesse dans l’administration ! de Vichy, au début de la guerre. ! Le 22 octobre 1996, alors qu’il ! marche en délégation dans les ruelles ! de la vieille ville de Jérusalem, ! il s’emporte contre les services de ! sécurité israéliens, qui le serrent de ! trop près et empêchent tout contact ! avec la population palestinienne. ! Il s’énerve en anglais. Menace de !

Photobiographie

Jacques Chirac


2002

5 mai

retourner directement dans son avion et d’interrompre une visite d’État. Le coup de sang est en boucle sur les chaînes d’info. Là-bas, comme ici, il passe bien parmi la foule. Mais c’est aussi par là qu’il chute. Il a tant parlé de la fracture sociale pour être élu que l’opinion déchante une fois qu’il explique avoir sousestimé l’ampleur des déficits. Pas d’état de grâce. Son premier ministre, Alain Juppé, sert de fusible. C’est lui qui endosse la réforme de la Sécurité sociale, l’alignement des régimes de retraite du service public sur ceux du privé, lui qui incarne le recul partiel après trois semaines de grève et de manifs menées par les syndicats du secteur public. Lui 276 — 6Mois — PRINTEMPS / ÉTÉ 2019

2006

qu’on épingle pour le loyer modéré

de son logement à Saint-Germain! des-Près, propriété de la ville de ! Paris… Même si ce n’est que le début ! de la pelote du système Chirac mis ! en place vingt ans plus tôt. Tout se ! fissure alors qu’il vient de gagner. ! Comme si Chirac n’était qu’un ! formidable bateleur de campagne. ! Au point que certains lui conseillent ! de dissoudre l’Assemblée, alors qu’il ! y a déjà une confortable majorité. ! Mais une campagne, encore une, ! n’est-ce pas ce qu’il fait de mieux ? Et ! puis ce serait une manière de mettre ! au pas sa majorité, de plus en plus ! dissipée. N’a-t-il pas déjà renversé ! la vapeur ? Il se laisse convaincre. ! C’est le tour de passe-passe de !

20 juin

trop. La gauche l’emporte, dite

plurielle, teintée d’écologie. Nouvelle ! cohabitation, cette fois Chirac est ! dans le rôle du président. Lionel ! Jospin est son Premier ministre. Les ! deux s’attendent au tournant de la ! prochaine présidentielle de 2002. ! ! La victoire modeste ! Mais le balancier de la V  République ! est comme Chirac décrit par ! Jospin lors d’une confidence à des ! journalistes : « Usé, passif et vieilli. » Le ! vote populaire ne veut plus être le jouet ! d’un vieux duel. Le Pen affronte donc ! Chirac, qui n’engrange que 19 % au ! premier tour. Il est réélu par l’effet d’un ! front républicain avec 82 %. Jacques ! et Bernadette Chirac ont la victoire ! e

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Premier prix pour la prévention des ab ab conflits remis par la Fondation Chirac, ab ab avec Simone Veil et l’ancien secrétaire ab ab général des Nations unies Kofi Annan. ab ab

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Retiré de la vie politique, Jacques Chirac ab ab (ici en Bretagne) siègeab au Conseil ab constitutionnel. Bientôt, il se mettra ab ab en retrait, de fait de son état de santé ab ab et de ses ennuis judiciaires. ab ab

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Le musée des arts ab et civilisations ab d’Afrique, d’Asie, ab d’Océanie et des ab Amériques est ab rebaptisé « musée ab du quai Branlyab Jacques Chirac ». ab L’ancien président, ab affaibli, est absent. ab Sa dernière ab apparition publique ab date de 2014. ab

2009

2010

2016

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6 novembre

modeste. « J’ai entendu et j’ai compris votre appel pour que la République vive et que la Nation se rassemble. » Toute la déstructuration sociale, le délitement du lien civique dont il a été le témoin, l’acteur, le joueur, finit entre ses mains. Boomerang. « Ne surtout pas braquer nos concitoyens, ne surtout pas nous caricaturer », lâche-t-il régulièrement à ses visiteurs politiques, comme s’il voulait que les 82 % ne fondent jamais. Il sait bien pourtant qu’ils ne signifient rien. Il nomme Jean-Pierre Raffarin et sa rondeur provinciale à Matignon pour trois gouvernements successifs. Dominique de Villepin, très proche de lui, devient ministre des Affaires étrangères et son porte-voix à l’ONU,

JULIEN PEBREL / MYOP

2003

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FRANÇOIS LEPAGE / HANS LUCAS

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Le musée du quai ab Branly est inauguré, ab en présence de ab Rigoberta Menchú ab Tum, prix Nobel ab de la paix. Amateur ab des « arts premiers », ab Jacques Chirac s’est ab démené pour fonder ab cette institution. ab

JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / DIVERGENCE POUR LE MONDE

AB AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Le président prend la tête de l’opposition ab ab à la guerre en Irak, lancée par George W. ab ab Bush pour destituer Saddam Hussein. ab ab Il en retire une grandeab popularité sur la ab scène internationale. ab ab

MÉLANIE-JANE FREY / SAIF IMAGES

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GETTY IMAGES

AB ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab ab Après avoir obtenu ab seulement 19 % ab au premier tour, ab Chirac bat Jeanab Marie Le Pen avec ab 82 % des voix. ab C’est la première ab fois que le Front ab national accède au ab second tour de ab la présidentielle. ab

CHARLES PLATIAU / REUTERS

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pour expliquer pourquoi la France ne

sera pas aux côtés des États-Unis dans ! sa nouvelle guerre contre l’Irak. C’est ! l’un des derniers éclats de Chirac, ! depuis longtemps lié au monde ! arabe. Mais le monde, son économie ! spéculative et ravageuse, ses guerres, ! ses tempêtes, ses flux migratoires ! n’évitent pas la France pour autant. ! Nicolas Sarkozy est alors ministre ! de l’Intérieur, il piaffe d’impatience, ! comme Chirac en son temps, il veut ! à son tour parler au « peuple », à ses ! peurs. Il est le seul de ses héritiers que ! Chirac n’aura pas réussi à étouffer. ! Ce n’est pas faute d’avoir essayé. ! Jacques Chirac, qu’un premier AVC ! a diminué, s’éclipse rapidement ! après avoir quitté le pouvoir en 2007. !

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20 juin

Il a le temps d’écrire ses Mémoires

en deux tomes. Puis se retire, du ! Conseil constitutionnel où il siège ! de droit, comme des procès qui lui ! sont faits, puisque tout est sur la table ! désormais, emplois fictifs, marchés ! publics, HLM, billets d’avion. Après ! le verdict du tribunal correctionnel, ! le vieux chef de l’État fait savoir qu’il ! est satisfait qu’on ne l’accuse d’aucun ! enrichissement personnel. Le reste, ! c’était de la cuisine politique. En un ! temps où le pacte démocratique tenait ! encore. Il reste, ces dernières années, ! l’une des personnalités politiques ! préférées des Français, qui lui savent ! sans doute gré de les avoir tant ! dragués, sans jamais avoir vraiment ! l’air d’un roi • !

Photobiographie

Jacques Chirac


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