DiptYque #1 La part de l'ombre - juin 2010 extraits

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DiptYque

revue littéraire et artistique

Versant 1 : La part de l’ombre


Responsable Êditoriale : Florence NoÍl 11 Rue Bois des Fosses 1350 Enines Belgique ISSN : 2033-2939 Illustration de la première de couverture : Annik Reymond encre et lavis sur papier, 16 x 16 cm, mars 10

Les papiers utilisÊs pour la couverture et le corps de cet ouvrage sont certifiÊs FSC: ils sont issus de forêts gÊrÊes de manière durable et Êquitable.

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AchevÊ d’imprimer en juillet 2010 Sur presse offset numÊrique HP Indigo par l’Imprimerie Hengen s.à .r.l. – Luxembourg


“Ne fais pas d’ombre avec les mots, ils en contiennent assez” Ainsi, d’une lapidaire lucidité, Mimy Kinet, poète belge regrettée, donnait le ton de la justesse dans son recueil “Le discours du muet” paru à l’Arbre à Paroles en 1994.

Edito

Difficile, difficile de ne pas faire d’ombre. Mais si heureux de se rappeler que chaque mot est plus qu’une sonorité à faire chanter dans une salle vide, devant des cœurs vides, mais que chaque mot est un tambour, une arme, un arbre en croissance, un écho des tréfonds du puits.

Les mots déjà contiennent leur part de l’ombre et poètes, écrivains, nous ne pouvons fendre leur bogue sans quelques risques. User des mots pour les lancer vers l’autre, c’est nécessairement se mettre en danger. Danger de se perdre, de se rencontrer, de s’avouer, de se dépouiller. Ce danger-là, nous l’avons accueilli avec la part de fulgurance qui est née sous la main des auteurs collaborant à DiptYque. La part de l’ombre, c’est plus que faire rimer l’ombre dans quelques vers justement balancés. L’art est parfois de dire les choses sans les prononcer. Dans l’anthologie poétique au cœur de cette revue, leurs ombres peuplent nos silhouettes, nos pas, les moments de nos médiations, nos corps ou nos angoisses, défilent nos rues, progressent sur nos murs, étreignent nos bouches et se marient au silence. Parcourent les trottoirs de nos nuits. Sous-tendent nos hivers. Jos Roy, poète à la Une dans notre dossier spécial, écrit à partir de la matière de l’ombre. Chaque texte est habité par cette traversée intérieure qui tend, paradoxalement à une grâce, une réconciliation faisant l’impasse pourtant de toute consolation. Les pages de DiptYque ne sont jamais autant fenêtres vers notre rapport à la matière, presque solide, de l’ombre que dans ces œuvres picturales et ces photographies qui saisissent l’intemporel, l’infime, le flou, l’éphémère effet de l’ombre sur la rétine. Demeure pourtant, en rémanence, notre rapport au mouvement, à l’œuvre des naissances, à la part cachée, à l’animation du figé, à la part imaginaire dont l’être humain ne peut être l’unique finitude. Jamais autant que dans ces œuvres, l’ombre ne montre ses promesses de vie, de fruits, de force. Heureux échos, donc, entre les mots et les images. Mariages parfois, troubles de temps à autre. Toujours jouissance des retrouvailles avec cette part humaine qui dit tout de la marge, tout des à-côtés, tout du four de la création, des épreuves communes. Dire encore la joie de la naissance d’une revue sous les auspices de tant de talents divers, dans cette parité féconde des deux genres, dans la correspondance que chaque lecteur tissera entre les créations. Dire que de l’ombre naîtront quelques lumières intérieures, dans le numéro miroir de DiptYque, à paraître en novembre 2010. Dire, pour conclure, l’espoir que cette revue après le baptême au sombre et le baptême au jour, continue à diffuser œuvres et faire se rencontrer talents durant un long chemin d’années.

Florence Noël 18 juin 2010

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Alain Valet

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Voix à la Une Chaque numéro de DiptYque s’ouvrira sur une voix ou plusieurs voix particulières, voix à entendre malgré les pas qui se pressent, les cieux qui filent, les marches qu’on dévale, les trains à prendre, la vanité de tout. Voix résonnant avec la thématique du numéro. Voix pas forcément connues, pas forcément reconnues, pas forcément faciles, ni in, ni classiques. Voix uniques. Jos Roy est notre première invitée.

Jos Roy Voix à la Une

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l’invitation est simple

Pour toi, aucun sauveur La poésie ne sauve rien c’est ce que tu as dit, je crois et j’ai couru dans le jardin cueillir un bouquet de sauge.

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Mes mains ont froissé leur ciel, j’accepte ces mots, leur suc a saisi mes poignets rien ne sauve, et j’ai senti à ce moment le fleuve des femmes couler hors. Est-ce affaire de désespoir, tout cela ? L’invitation est simple. Et de l’hôte ou de l’hôte qui apporte le pain ? Qui, entre-deux-eaux mortes, dira, je t’ai aimé et cela n’a peuplé que la demeure inhabitable ? Qui tranchera sa langue sur le seuil erroné ? ***

Achevée et inhabitable, cette demeure – abstraite d’huis. Achevée, abstraite d’huis ? Dernière des matriochkas, celle-là est faite d’air d’une coque bariolée et de la surprise d’être en cet endroit encore tue.


Portrait de l’Instant de Jos Roy

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Femme, la quarantaine (on a ses coquetteries). il y a six ans, a appris à lire et à écrire. cherche sans chercher. collectionne les cailloux du chemin, les range dans des petits trous dont elle oublie très vite l’existence, petits trous qu’on peut, avec beaucoup d’exagération et de grandiloquence, appeler poèmes. dans les petits trous, se passent parfois certaines choses qui ne sont évidemment plus de sa compétence.

“Le trou de la prière1, c’est celui qui ne supporte aucune fausse route. Qui ne vit que de parole et d’air. L’intrus l’étouffe. Le fragment l’éteint. Le grossier l’interrompt. Une voie sacrée en quelque sorte. Comme son nom l’indique, sans grand fracas.”

1. La plupart des textes de Jos repris dans le dossier proviennent d’un blog aujourd’hui fermé intitulé Le Trou de la prière


Voix à la Une

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Marie Hercberg

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La tour d’Appel 18

Chris Simon L’œil de Frédéric s’ouvre : le plafond blanc, les stores vénitiens métalliques fermés, la pile de CD sur une chaise, le coussin rouge lui tombent dessus. Frédéric a loué l’appartement sur Craiglist.com. De l’aéroport JFK à Manhattan, les roues de métal hurlantes sur les rails du métro lui rendaient le trajet interminable. Il est descendu 14e rue à moitié sourd. Angelo, grand, mince avec un visage très long, l’attendait au Coffee shop à l’angle de l’Avenue B et de la 13e Rue. Ils sont montés par un escalier dont les marches craquaient sous leurs pas lourds. Angelo lui a expliqué le recyclage des poubelles, la climatisation, l’eau froide, l’eau chaude, puis a encaissé quatre mois de loyer et lui a remis les clés. Les deux fenêtres de l’appartement s’ouvraient sur un mur de briques. Le décalage horaire et trois bières oubliées dans le frigo par le locataire précédent l’ont assommé tout habillé sur le canapé. Il écarquille les yeux : le regard bleu d’un gnome en pyjama, cheveux hirsutes, plonge sur lui dans l’obscurité et déchire le silence opaque d’une voix cristalline. – J’ai faim. Le gnome saute à pieds joints jusqu’à la cuisine. Frédéric compte d’un regard inquiet les petits bonds, se lève, suit le gnome à lentes enjambées du haut de son un mètre quatre-vingt le long du couloir, et entre dans la cuisine. Le lait crépite sur les flammes, une moitié caramélise sur l’émail. Le gnome aux yeux arrogants descend d’un escabeau sur les fesses, enlève la casserole et éteint le gaz. Ce n’est pas lui qui nettoiera ! Il verse le reste du lait dans deux bols, tend un bras vers Frédéric qui se gratte les paupières, une allergie sans doute. — J’ai un bobo. Frédéric ne regarde pas le doigt pointé, mais la rangée de petites dents qui lui parlent. Le gnome est une gnome. Elle le mate de derrière sa frange. Il n’a pas été question de partager l’appart, mais d’une location solo. Incisives, prémolaires, molaires, ce n’est pas vraiment une petite fille, pas vraiment un gnome… — Tu veux venir dans ma chambre ? C’était le dernier truc dont il avait envie ! Jouer avec… À quel âge, ça parle ? Question anglais, c’était le b.a.-ba, ça le reposait, mais bon, il n’avait pas obtenu une bourse d’études à NYU pour parler, bobos, dadas, pipis, popots…


L’odeur angoissante du chocolat chaud lui rappelle les fêtes d’anniversaire, le cirque, les squares, les chevaux de bois qui montent et descendent avec une rigidité hypnotisante, et lui donnent mal au cœur. Frédéric téléphone, Angelo ne répond pas. La singularité de la situation le retient de laisser un message. La gnome retrousse ses manches fleuries, souffle à la surface de son bol, émet des glougloutements, tout en le matant de derrière sa frange. Il n’était pas question de colocataire. C’était elle ou lui. Lui ; il avait payé. Il l’attrape par le col, la soulève jusqu’à la porte. Verrouillée. Il a dû laisser les clefs quelque part. Elle relève la tête, la lèvre supérieure cerclée d’une moustache chocolatée. — Comment tu t’appelles ? — Frédéric. — Moi, je m’appelle Apple avec un A comme Abricot, Ananas, Amande, Artichaut, Ami, Amygdale, Abruti… L’énumération lui court-circuite les neurones. Il la lâche à terre. Elle rit sur les genoux, la bouche écrasée entre ses doigts et escalade le tabouret. – J’ai encore faim – Mange ton bol. Apple mordille le pourtour du bol, le regarde en coin. Frédéric se demande s’il se trouve dans le bon appartement. Le lait et le cacao lui embourbent le foie. Il a envie de se jeter dans la ville, mais n’en a pas l’énergie. Il lui désigne les deux bols sales. – Fais la vaisselle ! Apple ne bouge pas, le fixe d’un regard malicieux. Dommage, ce n’est pas un de ces gnomes qui font tout le boulot à votre place... Dans la pénombre du salon, il trébuche sur son sac, se cogne un genou contre la table de verre, tombe sur son blouson, le ramasse. Ça résiste. La manche se coince entre le plancher et le pied du canapé, il l’extrait sans rien déchirer, enfile le blouson. Une main se glisse dans la sienne, chaude, minuscule. – Viens dans ma chambre ! Il se retourne, considère la chose. Elle insiste, le tire par la manche. Collante, la gnome !

– Alleeez, vieeens ! Son visage étrangement asymétrique par la grandeur de ses yeux, la rondeur étroite de sa bouche et ses dents miniatures l’émeuvent. Une telle disparité ! Il se laisse guider au fond de l’appartement, puis le long d’un long couloir obscur qu’Angelo ne lui avait pas signalé. Apple pousse une porte minuscule dont les gonds de chêne craquent, le tire par la ceinture. Frédéric doit se plier en deux pour franchir le seuil et entre à tâtons dans le clair-obscur d’une pièce aux volets fermés. Elle allume une lampe et saute sur un petit lit de bois. Une nuée de noctuoïdes papillonnent, virevoltent en farandoles ivres de lumière. Frédéric baisse la tête pour les éviter, courbant le dos un peu plus. Tout dans la pièce lui semble bancal. Les noctuoïdes tourbillonnent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, les plus sombres, au thorax velu, aux gros yeux, se cognent aux ampoules. Ça fait ploc, puis des bzzzzbzzzz et saupoudre le sol de poussière d’or et de cuivre. Une noctuelle se pose sur la joue d’Apple, referme ses quatre ailes tachetées gravant un grain de beauté. Apple enroule ses mèches de cheveux d’arctiidés papillotants tandis qu’une catocale tombe sur son majeur, et s’enchâsse comme un solitaire. Frédéric est ébloui par la foule des lépidoptères nocturnes, trois atterrissent sur son blouson, s’alignent à l’oblique formant une broche sertie. Leurs ailes antérieures écaillées se déploient, proposent diverses figures géométriques improbables, les abdomens épais et courts gonflent, les trompes aspirent… Il les chasse d’un revers nerveux de la main. Apple allume une deuxième lampe, de nouvelles novocaïnes s’éveillent et tournicotent, se fondent dans les zones d’ombres, ou s’agitent contre les ampoules incandescentes…. Ce n’est pas la chambre qu’il aurait imaginée pour une petite fille ! Elle l’invite à s’agenouiller, il obéit, et soulève un tapis de couleurs vives. Deux colonnes de fourmis rouges surgissent, foncent droit vers le mur et disparaissent dans l’interstice de deux lattes de bois mal ajustées. – J’en ai 5443 !

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J’y pensais tout le temps, et ces fragments d’instant, ceux où quelque chose de simplement autre tentait

de remonter le fil de la fabrication des pensées, ces instants étaient de plus en plus rares et rien que le fait de les évoquer les faisait disparaître aussitôt. Je suis pas allée voir les psys, on avait fait la même école, alors j’ai pris l’avion. Je voulais rencontrer cette chamane, Sofia Aghatourane, âgée de plus de deux cents ans, on en parlait dans un livre que je venais de lire, et j’écris on pour cacher le nom de l’auteur à dessein, j’ignore s’il accepterait d’être là. Depuis l’aéroport j’ai traversé une ville et puis des steppes, puisqu’on est dans un pays où ce sont elles qui décident des paysages, en font ce qui leur semble le meilleur, pour elles ou pour les hommes, au fond j’en suis pas si sûre. Les images des steppes s’écrasaient sur mes pupilles, et puis d’autres, et des journées durant, et la nuit j’en rêvais pas, rien ne chassait mes pensée, comment ça aurait pu. Ne me demandez pas comment je suis arrivée précisément là, devant la tente de Sofia Aghatourane, ce fut long comme je l’ai dit plus haut, et compliqué, et plein d’embrouilles, probablement, vu que je ne parlais pas le dialecte de cette province, pas un mot ni un son, l’empire de l’étrange pour qui voyage jamais ailleurs qu’en pays conquis par la langue. La chamane que je venais voir était assise par terre, elle attendait, pas particulièrement moi mais elle avait la posture de l’attente, ou de la rêverie, à bien y réfléchir tout ça s’entrechoquait dans ma boite crânienne à cause de ces foutues pensées qui avaient tout colonisé, restait plus beaucoup de place pour les impressions nouvelles, je vivais en blanc sur blanc. Elle m’a regardée, et son regard s’est attardé sur mes cheveux roux un temps qui m’a semblé durer plus que tout ce que j’avais vécu auparavant. Je me tricotais les boucles et dans mon crâne le poison circulait. – Tu as fait bon voyage ? Elle a finit par demander. Comme je tiquais des yeux elle a continué, je te tutoie parce que dans ma langue on ne distingue pas le tu du vous, les mots pour dire ça sont idem. Et si il en avait été autrement je t’aurais peut-être quand même adressé la parole de cette manière, parce que tu es plus jeune que moi, mais comme tu es aussi étrangère j’aurais hésité, tu vois ce que je veux dire ? J’ai fait oui oui de la tête, qui aurait pas compris. Elle m’a proposé du lait de chamelle, bois, elle m’a tendu un bol, alors j’ai bu, j’y étais pas vraiment à la découverte de nouvelles saveurs lactées. Puis le silence s’est réinstallé, pas très gênant on n’avait rien de particulier à se dire et je me demandais si j’allais comprendre aussi bien les prochains mots qu’elle prononcerait. J’ai eu un frisson, la nuit tombait il faisait froid et du vent partout giflait les peaux des bêtes, et des humains. J’étais partie un peu vite de la ville où j’habitais, une ville de basse mer, et les vêtements que je portais étaient trop légers pour les steppes. J’ai ouvert la petite valise, enfilé un pull. Sofia Aghatourane

Suspension

Khun san

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Anthologie poĂŠtique de

la part de l’Ombre

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Philippe Leuckx

Vers le soir à *

Les rues ne sont presque plus des lumières ni des perches osées dans le cône des berges

Vers l’autre

Tu avoues un repaire de signes étranges à l’encre sombre d’ange

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Puis la nuit opère le long du coeur Tu restes là à demi enseveli à peine sauvé d’un soir

On descendait avec la pluie plus sûrs que des grilles sur le visage où la lumière où la plainte de l’autre plantée sous le pied à peine son écot à poing léger le vers frottait son cuir au Lyon enduré prisé de froid et la neige à flanc et vers l’autre tant de suie dans les poches tant de sentiers gravis à reculons d’âme


Angèle Paoli Ton pas crépite en sabot noir Émaux glacés des étangs mes himalayas cimes à perte d’horizon nuages dédoublés dans leur repentir nirvana des montagnes blancheur des mythes en latence et plus bas plus loin jusqu’où les plans quadrillés éventail arlequin déployés autour d’une butte le jour s’égrène un enfant dort qui déchiffre ses lettres dans ses rêves - RHINOCÉROS où le H et pourquoi là d’où provient cette ombre portée et ce moutonnement de vert patience des hommes à l’infini et le fleuve enlacé aux ocres de la lune luine blonde de lueurs. Molle la moelle que pétrit la jeune fille en son giron vie tendineuse livrée aux mains pétrisseuses des femmes bras malaxant les chairs en pâture mollesse des muscles confiée sans faux abandon aux séismes de la pâte effondrée étirée roulée maudite recrachée dépecée pétrifiée boules de chair flaccide offerte à la folie des ombres chamaniques en mal de rituels obscènes

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autoportrait en voix de fille

Sylvie Durbec « ….toujours aimé travailler… faire quelque chose… » dans la chambre / forêt devenue fleuve je suis la fille de ma mère tout coule s’écoule et croule je ne comprends pas la langue maternelle je suis une étrangère fille d’une mère elle-même devenue étrangère j’écoute la voix du médecin le temps pèse comme un trop plein dans l’outre et se déverse « …c’est les deux…mes deux pinèdes qui sont attachées… » il y a trop de temps autour/comment faites-vous ? ou trop de voix en moi trop de et pas assez de « …écoute bien ce qu’il va te dire… » la mère est sa propre fille la fille sa propre mère et la chambre / forêt a cette odeur des pins coupés qui vont brûler la langue qui se tait

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Cathy garcia COMME UNE CHIENNE

Extrait de “Ombromanie” (Encres Vives 2007) 42

comme une chienne qui marche sous la pluie une légère fièvre et le poil qui luit comme une chienne que seul le vent siffle sans instinct de meute ni collier à ronger comme une chienne errante dans une ville grise sous les ombres dominantes qui ont liquidé le ciel

cette chienne qui a trop vu de combats qui ne flaire plus rien que l’odeur de tes pas

cette chienne à talon cassé qui verse sur les trottoirs sa menstruation quotidienne

tes enjambées de nuit dans la tiédeur de l’absence la périphérie humide de nos ombres en souffrance et j’aboie et j’aboie et les hommes frappent


Louis Raoul Au cœur de la forêt, ce lieu interdit de lumière. Ici l’ombre a ses assises, ici cette part d’une autre saison laissée là pour reprendre le souffle. Du chemin à poursuivre, il n’y aura que ces quelques pas pour à nouveau jaillir dans l’été avec ce désir de pluie, afin qu’une source interpelle plus haut dans le jour.

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* Petit cimetière de campagne. C’est au cours d’une promenade que j’y trouvais refuge pour un moment. J’assistais au naufrage de très vieilles tombes, infiniment. J’étais seul dans un silence de plusieurs siècles, avec une respiration que je ne reconnaissais pas. J’y retournerais peut-être un jour, j’irais rendre visite à personne, sinon à tous, et ils reconnaîtront le chant d’un passage sur le gravier. Cette fois, me tenant dans l’ombre, j’aurais la l’habit qu’il faut

* Garde-toi encore d’être celui qui renonce au souffle, pour n’être plus que manque dans la lumière. Tout n’est pas dit, et il reste tant de chemins pour accueillir les pas. Tant de soirs aussi, pour mettre pied à terre, sachant l’inutile, et voir ces ombres maigres sur une terre sans moulins


Nicolas Vasse

1

le flou à la dérobée comme l’eau qui remue pincements lèvres verte les jasmins du noyé

2

pendu seuil

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le flou bombe la surface

la part de l’ombre

de profondes

ou mauvaise fleur

étincelles comme

cerise ou globe

trop sèche la vie sous le manteau des platitudes

la part des yeux bouffée de lueurs quelques pièces à tramer de transparentes impératrices


Dominique Sorrente

Cinq tableaux pris sur le geste obscur L’ÉPITHÈTE DU JOUR L’épithète du jour, je l’ai cherchée.

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Sur ton ventre alangui, au bord du bac à souvenirs, parmi les papillons de l’absence. Je l’ai cherchée dans le fruit qui s’ouvre en son milieu contre le murmure de tes lèvres. Au moment où j’allais le prononcer, l’épithète du jour s’est retirée devant la nuit, me laissant à un tournant inachevé de phrase, sans qualificatif sans épi et sans tête, démuni par la nuit avec son braille hors de portée.

DORMITION La mort désormais ne s’allongera plus. Elle se fera papier brûlé, brise insaisissable, instant qui bascule sur l’autre versant du bleu. Et nous, pèlerins tournant encore et toujours autour du tombeau vide, parmi les herbes folles et les mémoires craquelantes, quand parviendrons-nous à la nommer une naissance au ciel ?


Sébastien Ecorce

Petite géologie de l’Ombre Fulguration de toucher sur la crête des épaisseurs. Entrecroisées, par le bâillement des nerfs au milieu du naufrage et murmure de miracle. Cette caresse tragique dans le Monde incertain de la finitude. L’ombre ne saurait être qu’une lumière qui ne veut pas mourir, faite de mots, de battements, de présences et transparences, de vibrations, miroir devant le Monde et ses extinctions. Elle déconcerte les linéaments de la partition trop maîtrisée d’un Monde. De renaissance constante. A disparaître en réapparaissant. Tisse ses filets, vides d’être si grands. Dépassement de l’Immanence. De ces groupes d’astres, de petits ciels encore incandescents. Pénétration amniotique de la lumière, de torsions décuplées en vitesse d’éblouissement, rétro verses des courbures, de trait dans l’espace, d’espace dans le trait, les contours infusés du son enfoui dans le sens, du sens enfoui dans le son.

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Carrière des Baux-de-Provence

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Guidu Antonietti


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On demande Estelle en salle Beethoven

“Il existe une lumière qui se nourrit des ombres du temps, qui te trouve éveillé dans ta sueur froide” (Sierra Hull, jeune chanteuse country)

Stéphane Méliade

Elle aurait pu partir sans même que je m’aperçoive de sa présence. À la place, elle a choisi de me dire : — Je crois... je crois que je me suis trompé de mort. Excusez-moi. — Attendez ! Je ne l’ai pas regardée tout de suite. Je voulais essayer de déduire son physique à partir de sa voix. Comme un jeu ou un bon moyen de penser à autre chose. Elle a arrêté son mouvement vers la sortie, sans se rapprocher de moi pour autant. Elle est restée dans une sorte d’espace intermédiaire, ni intime, ni étranger. Je n’avais toujours aucune idée de son aspect. Une voix jeune. Une jeune fille. Je lui ai affirmé : — Moi aussi. — Qu’est-ce que vous voulez dire ? J’ai bien aimé le ton de sa question. Pas indigné ni défensif, pas genre “touche pas à mes certitudes”. Pas non plus doucereux ou social. Juste la question pure. Dans cette sorte de pénombre faussement intime où, clac, les morts sortent de leurs tiroirs réfrigérés le temps d’une représentation puis, reclac, sont repliés dans l’hiver comme un couteau de paysan essuyé sur le froc puis refermé d’un coup sec à la fin du repas, sa voix sonnait comme un brise-glace. J’ai précisé : - Moi aussi, je me suis trompé de mort. Silence. Plus un seul son dans le funérarium. Le plus drôle, c’est que chacune des petites salles porte un nom de musicien classique, Beethoven, comme la mienne, ou Mozart ou Schubert. Ça m’a rendu


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PAR


Les ombres et fantômes de Pierre Maubé par Serge Maisonnier

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Pierre Maubé avec son recueil Psaume des mousses a le “chœur” écorché / de la boue au fond des yeux / du goût de sanie dans la bouche. Depuis Baudelaire, entre autres, on sait que la poésie n’est pas qu’affaire de roucoulades sous un ciel azuré mais aussi une fondrière millénaire où la tourbe fermente comme l’écrit, ici, l’auteur qui est celui qui ne sait plus celui qui demande / si son hésitation est habitable. Sous-titré “(tu, sa vie, son œuvre)” le recueil exhume, sans doute dans un mouvement cathartique, les poisons, désespérances et autres turbidités qui envahissent l’esprit du poète. On ne sort pas indemne de cette écriture tourmentée aux accents qu’on peut, peut-être, chercher chez Michaux. La noirceur du propos, les frissons mystérieux de la boue / qui rêve au fond de toi et on pourrait égrener une multitude de vers encore plus éprouvants nous prennent aux tripes et tous nous déchirent l’âme. Le remords et la culpabilité symbolisés par les Érinyes pourchassaient le pauvre Oreste désemparé. Dans le recueil de Pierre Maubé on ne sait si le “tu” torturé et omniprésent est aussi le “je” de l’auteur mais comme pour le héros grec malheureux la même impression de lourdeur étouffante et hypnotique déroute nos certitudes… pour notre plus grand bien.

râles discontinus mélodie suffocante tu n’as jamais appris à respirer à marcher à courir à chanter juste à danser nu tu n’as jamais appris à t’habiller d’un rayon de soleil ou d’un parfum de nuit tu as tout essayé tout raté tu voudrais dessiner sur le mur la forme d’une destinée l’ombre de ce chemin où tu devrais marcher ce chemin qui montait jusqu’au ciel Extraits de Psaume des mousses chez Éclats d’encre Pierre Maubé est né le 8 décembre 1962 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Après des études d’Histoire à Toulouse et Paris, il vit depuis 1983 en région parisienne où il est bibliothécaire. Membre du comité de rédaction de la revue Arpa. Fondateur, avec Marc Fontana de la revue Linea. Il est le fondateur de l’association des Amis de Béatrice Douvre, en compagnie de Gabrielle Althen, Isabelle Raviolo, Olivier Kachler et Jean-Yves Masson. Webmaster depuis mai 2006 du site de poésie contemporaine d’expression française Poésiemaintenant Recueils

certains insectes ne peuvent vivre qu’entre l’écorce et le bois des arbres à l’abri du soleil de l’air de la lumière comme eux tu ne peux vivre que sous l’écorce de la vie un univers suintant étroit et sombre un monde de murmures et de peurs étouffées un monde de pénombre et de pressentiments

*

Pure perte (Le Petit Véhicule, 1986) La dernière pluie (Poésie sur Seine, 1996) Sel du temps (Fer de chances, 2002) Nulle part (Friches – Cahiers de Poésie verte, 2006) Psaume des mousses (Éclats d’encre, 2007) Anthologies Coordinateur de l’anthologie de poésie contemporaine Ce que disent les mots, consacrée aux éditions du Dé bleu (Éclats d’encre, 2004).


Jean-Pierre LeclercQ

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Le nom de l’ombre

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Lise Genz

Le grand corridor est large comme un hall, carrelé de mosaïques en blanc et noir. Un ancêtre, propriétaire de la plantation, a fait construire la maison qui est devenue vieille au bout de trois siècles. C’est tout ce qui reste de l’ancien domaine. Elle est toujours de belle allure et il faudrait refaire le toit, pense Clarisse en suivant d’un œil distrait l’ombre qui disparaît là-bas et se fond dans l’obscurité des murs. Le corridor partage la maison en deux, le plan est simple, des pièces de part et d’autre, grandes, avec de larges portes à double battants, des portes fenêtres à la française, des plafonds hauts ; et l’escalier monumental comme il était de bon ton de les construire au dix huitième siècle. “Mais où trouver l’argent pour le toit?”, pense-t-elle. Sans trop s’arrêter à ce qu’elle a toujours considéré comme un détail malpropre et de mauvais goût ; l’argent, qu’on a, ou qu’on n’a pas, mais dont on ne doit pas parler. Mais la question revient sans cesse, obstinée, importune. Le vent passe sur la véranda, dehors, à l’autre bout du hall et soulève la chevelure des rosiers grimpants, mal taillés. “Pour refaire le toit, et il y a urgence” pense-t-elle. “Vendre le collier de Maman ?”. Parce que cette fois, elle ne pourra plus attendre, les seaux et les bassines ne suffisent pas à arrêter les fuites et on va rentrer dans la saison des pluies. Les tapisseries se décollent, les moulures s’abiment, les parquets sont devenus ternes et elle a vendu l’an dernier les derniers tapis qui cachaient la misère. Seule survivante dans cette maison soudainement trop grande, trop haute, trop sombre, trop lugubre, trop silencieuse. Pourquoi m’avez-vous abandonnée ? Elle crie sa hargne à bouche close. Sa révolte vient de loin, renforcée chaque fois qu’ils partaient, les uns après les autres, la laissant de plus en plus seule, de plus en plus vieille, de plus en plus morne. Muette et sans sourire, elle les toise, les invisibles, avec un brin


A l’ombre sans ombre de Chamisso Eric Poindron

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Il était français chez les Allemands et allemand chez les Français. Il fut aussi soldat, voyageur, naturaliste et philologue. Il fut enfin un artiste complet : peintre, sculpteur, poète, romancier. Un conte minuscule et fantastique devait le faire s’asseoir auprès des géants, et pourtant il écrivait : “Je voudrais trop étreindre, tout m’échappe, Je suis malheureux”.

A côté de Shakespeare ou de Cervantes, Adelbert de Chamisso fait figure d’anonyme. Il appartient pourtant au club très fermé de la littérature universelle. Il y est entré par la magie d’un livre unique, étrange et magique : La Merveilleuse histoire de Peter Schlemihl ou l’homme qui a perdu son ombre. Ce chef-d’oeuvre est presque inconnu en France, alors qu’à l’étranger, on l’apprécie pour sa facilité de lecture et son humour lumineux. Ce que l’on sait moins, c’est que l’auteur de ce joyau philosophique est né Français et Champenois, au château de Boncourt, en Argonne.
 Adelbert, ou Albert, Chamisso, né en 1782, est le rejeton d’une famille aristocratique qui prit peur à la Révolution et émigra outre-Rhin en 1792. Liège, Düsseldorf, Bayreuth et enfin Berlin. Il y fait souche alors que ses parents reviennent en France, après la tourmente. Adelbert se met à la langue allemande en virtuose tout en maîtrisant parfaitement celle qu’il avait “sucée” au sein maternel. Il s’adonne à la littérature allemande, fréquente la fine fleur de

l’intelligentsia européenne et romantique. En cela, il fut proche de Madame de Staël, de Gibbons de Humboldt, de Goethe, de Heine et de tant d’autres esprits encyclopédiques et tolérants qui frayèrent le chemin de l’Europe des esprits. Ceux-ci se réunissaient d’ailleurs dans les salons rivaux de deux dames juives, les célèbres Henriette Herz et Rahel Vernhagen, d’où est parti le mouvement des lumières allemand, la Aufklärung. Mirabeau y avait promené son mufle taurin, quelques années auparavant, les préférant à la fréquentation de la cour ennuyeuse et guindée. Il en avait ramené quelques-unes de ses thèses réformatrices les plus hardies. Chamisso vint, à son tour, dans les salons puiser l’inspiration. À l’instar de Robert Louis Stevenson qui écrivit L’Ile au trésor pour son beau-fils, Chamisso écrivit en 1813 La Merveilleuse histoire de Peter Schlemihl afin de divertir les enfants de l’un de ses meilleurs amis. L’histoire semble simple, c’est celle d’un homme qui vend son âme au diable, mais son existence bascule dans le cauchemar. Désormais riche et monstrueux, il


Annik Reymond 1

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Les Tentatives de Brigitte Célerier Notes critiques de l’édition numérique Tentative de parler de Daniel Bourrion “Incipit” et “En ce soir”

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dans

Daniel Bourrion, une de mes découvertes grâce à Internet (j’ai rapidement découvert le plaisir de la lecture sur écran, l’immédiateté de l’accès aux textes, et l’ouverture à des auteurs non retenus par les grandes maisons, au milieu du magma, grâce à certains sites comme Publie.net), pour deux livres auxquels je reviens, creusant au-delà de ma première lecture, du plaisir de sentir qu’ils me convenaient. Publié en 2008 : “Incipit” Des pages qui filent décrivant un monde que je crois avoir encore un peu côtoyé enfant, seulement côtoyé, l’inconfort relatif que nous connaissions n’ayant qu’une parenté tenant à l’époque, ce monde et puis la force qu’il faut pour vivre, la guerre qui est affrontement de terreurs, un en allé et ses écrits qui troublent le curé, en longues phrases qui se lisent dans un souffle, une langue merveilleuse, et ce qui l’apparente et la différencie de Bergounioux ou du Pierre Michon de “la grande Beune”, la pensée qui, comme contaminée, se fait lourde, au niveau de la terre sombre, ne s’en arrachant que dans les pulsions, les raisonnements simples, les intérêts, ou un climat de légendes, une certaine solidarité aussi, devant ce qui vient troubler l’ordinaire de la vie de la vallée

“Dans la nuit à présent pleine, alors que la soutane ne se devinait plus derrière la tache blanche du papier, nous comprîmes que le prêtre ne s’occuperait pas de cela, qu’il ne voulait pas de ça, ces papiers-là, ces phrases-là, et qu’il nous les rendait, nous rendant dans le même mouvement à nous, nous signifiant que nous n’avions plus qu’à nous démêler de cela seuls puisque, le plus souvent, nous réglions nos histoires sans l’aide de personne, sans foi, ni loi et, surtout, sans lui.” Des cahiers d’écolier et des encriers de faïence, que j’ai connue, de la boue qui m’a été moins prégnante, on s’enfonce dans la guerre, sa matérialité horrible qui passe dans la langue et qui fait que j’ai compris, en retard, qu’il ne peut s’agir que de l‘autre, celle dont sont sorties les maladies de l‘Europe. Et puis au fil de ces longues phrases, l’histoire que lisent les habitants de la vallée sur ces cahiers et qui les rend incertains, d’une tristesse profonde - et cela parle de la terre, des efforts, et de la filiation, du lien (et de l’interrogation sur sa nature) avec tous ces fils disparus dans la guerre, le face à face des hommes pleins de terreurs qui la font. “...un feu ennemi soudainement déclenché par quelque sentinelle effrayée, hallucinée à son poste et ayant capté un mouvement furtif, un glissement ; s’étant dressée, les yeux écarquillés, le souffle court ; ayant lancé quelque bref avertissement puis, ne recevant pas de réponse, nul mot de passe, ayant tiré en direction de son cauchemar en provo-


Solange Knopf

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Nathalie RIERA Pascal Boulanger : de la lecture & de la critique

Durant la décennie qui vient de s’écouler, trois livres me semblent emblématiques de ce qu’un art poétique peut contenir comme art critique. Sur ce sujet, Baudelaire ne manquerait pas de nous rappeler que “tous les grands poètes deviennent naturellement, fatalement, critiques. Je plains les poètes que guide le seul instinct : je les crois incomplets.” Pascal Boulanger est un écrivain engagé mais sans engagement partisan. Autant dans ses livres : Une Action poétique de 1950 à aujourd’hui et Suspendu au récit – la question du nihilisme (livre collectif conduit sous sa direction), que dans toutes ses chroniques et ses entretiens avec des auteurs différents (notamment Marcelin Pleynet, Clément Rosset, Henri Deluy et Yves di Manno) rassemblés sous le titre Fusées et Paperoles, sans oublier l’ensemble de ses articles consacrés à la littérature contemporaine et publiés dans des revues comme Art Press, Europe, Action Poétique… tout le travail d’analyse de Pascal Boulanger s’établit sur le terrain non pas des clivages scolaires sur la poésie, mais sur celui de la demeure du poète dans sa relation à l’Histoire. D’un livre à un autre, ce qui s’affirme sans relâche (et sans n’être jamais de l’ordre d’une vulgaire redite) est la question du nihilisme et des diverses intimidations

de notre époque, question “indéfiniment ouverte et sans cesse à reprendre”, dixit son contemporain Philippe Forest. Un demi-siècle plus tôt, l’une des questions de Hannah Arendt dans La Crise de la culture était déjà de questionner l’état de nos consciences, à savoir de quelle histoire ont hérité les esprits modernes ? Question qui en ce début du XXIe siècle ne concerne toujours pas le plus grand nombre ; ou dès lors qu’elle se pose à la conscience contemporaine comme un problème, fait se réduire la réponse à un ensemble de succédanés, qui ne fait que renforcer le vide. Les similis de la pensée ont toujours la part belle. Être au fond du malheur aujourd’hui, ce n’est plus à l’instar d’Ingeborg Bachmann : s’éveiller tranquillement, et sentir que désormais “ma science est profonde, et je suis non perdue”. Quelque chose semble avoir perdu son pouvoir sur l’esprit des hommes. Dans l’usage du faux qui caractérise désormais notre actualité, nous dit Pascal Boulanger, comment en effet surmonter l’effondrement, dont les effets à long terme ne peuvent que nuire à la dimension de la profondeur humaine. Comment traverser le pire sans s’identifier au négatif ?

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jean-Michel Deny

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De lourds nuages arrivent par l’ouest Acrylique, encre et collage sur papier 21,4 X 31,8 cm


France Burghelle-Rey Chantier de poème pour

Le Chant de l’enfance Etape I.

Le soleil brillera moins que l'or de ma mémoire

Le texte suivant est inspiré de la musique et des “adunata” (formules de l'impossible) qui caractérisent l'écriture d'Alain Duault dont je lis en ce moment le triptyque en cours. Le travail de l'écriture est une aventure étonnante. On peut se mettre en condition avec la lecture d'un poème, la relecture d'un autre, se contenter de feuilleter un recueil à la recherche de mots à réserver, ou même vérifier le sens, l'étymologie, les emplois de mots rares.

Etape II

Arracher les peaux du chagrin voilà ce que je veux inventer même des racines des chimères sans larmes L'or de ma mémoire fabriquera des promesses qu'on ne m'a jamais faites J'ai lu hier Apollinaire Les émotions ça fait si mal tu n'es plus là O avaler sa salive quand ça passe si mal Je veux dormir avant La fatigue m'a tué mourir avant que de t'écrire est impossible

Strophe I Je commence par corriger la fin du vers 2 et par enlever ce “même” qui n'est pas du tout à sa place. Mais je garde “inventer” auquel “racines” et “chimères” correspondent bien comme objets directs et que je fais précéder d'un blanc. Celui-ci s'allie à la solennité de la première volonté et annonce la seconde, “inventer”, que je laisse elliptique sur le plan grammatical. La suite de la strophe me contente et je passe à la suivante qui va représenter le travail le plus important. Strophe 2 Deux problèmes se posent : 1- La répétition de “ça fait si mal” (j'éprouve toujours des réticences à en faire une) doublée de l'emploi du neutre “ça” de langue trop courante pour moi. Il me faut des termes plus littéraires, plus “poétiques”, et en tout cas, davantage de musique.

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Khun san

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C’est en juillet 2007 que se présente le cancer de Q. La veille, nous avons assisté ensemble au concert de Joey Starr, programmé cette année-là au festival des Vieilles Charrues de Carhaix. Compacts dans la foule électrique, nous dévalons à toute allure la colline, obéissants aux ordres du sorcier qui se tient dans la place. Le lendemain, il nous fallait déjà répondre à ceux de la nature. Non pas deviser sur le genre des fleurs, des fruits et des oiseaux, non, mais compter le nombre de forêts grises soulevées de terre par la morphine, de cours d’eaux en fuite vers la source, de ravins probables, de remembrements éventuels pour lesquels nous n’avions pas été consultés. Le temps s’est soudainement épaissit, les images habituelles du monde environnant ont commencé leur lent détachement de notre regard. Presque simultané à l’annonce de la maladie de ce fils aîné, me vient, ou plutôt je contracte à mon tour un antidote hélas à moi seul efficace : l’écriture de ce qui deviendra neuf mois plus tard Le journal d’un haricot. Le carnet fut aussitôt acheté, pratique, confortable, un dos sûr, idéal donc pour les voyages cafétéria du Relais H-passage du Gois, bocage vendéen-chambre 406, mobil-home-café du Bois d’Amour, où je vivais alors. Lorsque vous décidez d’écrire vous cherchez une forme. Vous y mettez surtout beaucoup d’indécision, vous écartez les ombres. Ainsi, et bien sûr contre toute attente, le désir chez moi déjà ancien de «journaliser» trouva son thème : qu’était-il à redouter ? La possibilité de la disparition de Q. modifiait l’entière perception que j’avais de tel ou tel éden que je m’étais fabriqué de longues années durant. Puis il y eut plongée. Dans les blocs, au milieu des haricots de métal ou de carton, mais aussi dans les livres du moment, les vies qui continuent d’elles-mêmes. Le journal permettait de passer aisément du doute à la légèreté, de L’Aigrette de Marc Le Gros au pronostic quant à la fertilité future de Q., d’un hameau vendéen, Vert-vert, aux étranglements métaphysiques de Mylène Farmer. Je ne saurai dire s’il y eut catharsis, car aucun refoulement n’est imposé dans le texte. Ici on n’impose pas les mains, on ne guérit pas dans les choux. On tente de traduire, dans le temps et l’espace de la maladie d’un autre, ce que, de nous, la nature a sauvé. (mai 2010)

3.VI I I.07, Rue de Siam, Brest. Départ au bloc. Q.1 er biopsie. L’opératrice me court après, dans deux heures elle ne pensera à rien d’autre que l’extraction patiente des deux centimètres cubes de mort vivante à analyser plus tard. M’assure-t-elle. Passé Recouvrance, son pont, je lis Cormoran de Marc et je vois moi aussi l’entonnoir ouvert sur le/ciel se délecter de son prélèvement d’une plie, dans le port de guerre que les bâtiments illustres ont déserté aujourd’hui. En face Jeux Jouets Modèles, plus décalé tumeur. Il est par ailleurs question au St Louis de taxer le soleil lorsqu’il sera permanent. 4.VI I I.07, Jardin du Haut Bois. Le porte-avion est revenu se caler dans la rade. Hier soir, jusque tard, nous avons rêvé le village, reconstruit Rustéphan, dézingué le très racé Glenmor, eut pitié d’Arthur. G. est beau par la révolte du haut de ses balais intacts, P. par son poil d’une mesure farouche, C. est Cléopâtre des Ajoncs d’Or. Bidurig est en route. Trois mois que je ne l’ai touché.

Le journal d’un haricot (extraits)

Olivier Hobé

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Humeur de... Xavier Lainé Poésie contempourienne (Etat chronique de poésie 887)

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La poésie de ce temps a un problème narcissique, alors elle s’énerve. Elle a du mal à comprendre sa déchéance sur l’autel des valeurs sûres de la société libérale qui se venge. Car elle a eu la frousse de sa vie, elle, dans le côtoiement des dernières grandes gueules, grandes figures dont l’héroïsme politique fut d’avoir rompu la glace des bluettes faciles et d’un académisme de bon aloi. Alors la poésie pleure sur son sort d’infortune quand elle devrait être fière de son sort. Ceux-là avaient acquis du panache dans la contestation débridée d’une société bourgeoise qui se préparait à ferrailler avec les ennemis de tous bords, ceux surtout qui menaçaient ses portefeuilles boursiers. Ils furent dès la première heure de tous les combats aux côtés des plus faibles, de ceux qui ne trouvaient mots devant l’infamie de la dénonciation, collaboratrice, meurtrière. Non que tous fussent de ce bord, mais l’aura de ceux-là retombait sur toute la littérature poétique, et pour longtemps. Ceux qui vinrent après pensèrent pouvoir récolter les marrons. Or, la société bourgeoise, par essence, n’aime pas ce qui lui fait peur, et a la rancune tenace. Ce qu’elle ne put empêcher hier : ces poèmes récités sur des bancs d’école, la stature d’un homme au chapeau blanc longuement applaudi en meeting où se côtoyaient les porteurs d’espérance ; cette célébrité achetée au prix du sang et de la déportation d’une partie du groupe, la société bourgeoise ne l’a pas digérée. Il lui fallait la peau de la poésie en la remisant au placard de la confidentialité. Il lui faut encore extirper de l’esprit de toute une jeunesse le ferment d’espérance que ses mots brûlants portent. Il lui faut museler cette forme de littérature qui se moque des camps, des grilles, des barbelés et des miradors, qui s’évade dans des fumées âcres, rompant le silence, et fait sauter les couvercles savamment ajustés sur la mémoire. Alors la poésie nouvelle lorgne sur le succès de ces auteurs en vogue qui pérorent dans les allées d’un salon du livre, devant les caméras complaisantes. Et elle enrage. Ne trouvant aucun adversaire à qui faire mordre la poussière, elle s’insurge contre elle-même dans un formidable acte suicidaire. La poésie n’est morte que pour ceux, eux-mêmes poètes, qui en sont les fossoyeurs. Elle ne meurt qu’à l’intime condition de ne plus être à sa place : hors des livres édités à grands frais, dans la bouche des sans-papiers, des sans-logis, des mal payés, des méprisés, des sacrifiés. Là est sa place de fierté. Que le siècle rutilant et couvert de paillettes ne dirige pas l’œil de ses caméras sordides sur ces lieux de perdition où elle trouve encore à s’exprimer n’est qu’hommage du vice à la vertu. L’histoire seule saura dire ce qui en restera dans les mémoires et qui auront été les porteurs du flambeau des grands anciens, en un temps qui se vautre dans la pacotille. Manosque, 31 mars 2010


Ils marchaient le long du Pacifique sur un chemin de terre étroit serpentant entre les rochers. De leur vol lourd les pélicans suivaient en masse le sillage d’une barque dont l’océan semblait graver dans l’écume blanche l’itinéraire tout en circonvolutions. Au Sud la côte s’estompait dans un épais voile de chaleur. Les grues du port industriel de San Antonio s’effaçaient progressivement puis la brume gagna l’océan. De grandes pancartes, mettant en garde les nageurs contre les courants océaniques, balisaient leur chemin de laconiques « Cuidado ! » et le pêcheur, comme si soudain il avait trouvé sa voie, fonça droit vers le brouillard. Au-dessus de lui les pélicans prenaient de la hauteur et tournaient en cercle, hésitant avant de le laisser filer pour retourner vers la côte. Ils marchaient en silence sur le sentier désert, elle le regard vers les terres et maisons de bord de mer, lui vers le pêcheur debout en vigie à l’avant de son embarcation. En s’approchant de la frontière brumeuse ce dernier devint un segment vertical et fragile, presque irréel sur l’immensité plate de la mer. Ils s’étaient rencontrés à Paris, le 10 mars 2008 exactement. La vie de Jean prit à cette date un cours tout autre. Pas forcément plus rapide ni plus lent, ce n’était pas une question de rythme mais d’appréhension des événements et de prolifération des lignes de fuite. Il avait commencé à voir partout des signes lui révélant qu’Angelica était faite pour lui et réciproquement. D’étranges coïncidences dans les dates. Une lumière qui constamment s’attachait à leurs corps unis. Des inconnus croisés dans la rue leur témoignèrent leur admiration à plusieurs reprises. Pour la première fois de sa vie le monde lui semblait familier. Il avait la sensation de l’habiter. Comme si son corps avait développé des capteurs ultra sensoriels capables de convertir en une phrase claire et signifiante une succession d’événements qu’il aurait habituellement jugés dérisoires ou relevant du pur hasard. Une énergie nouvelle courait dans ses muscles en un flux ininterrompu. Il avait envie d’ingérer ce monde qui jusque là avait eu l’opacité et le mutisme d’un bloc de granit. Rarement il ne s’était senti aussi heureux. Très vite, pourtant, un mauvais pressentiment avait commencé à l’assaillir. Le comportement d’Angelica semblait coller de moins en moins aux messages décodés. Des mots d’amour suivis d’une tristesse brusque et silencieuse. Ses yeux noirs parfois incendiés de rage quand il la possédait. Certains matins sa mémoire vide la laissant prostrée des heures à la fenêtre, avec lui à ses côtés en bouée de sauvetage. La suite des événements ne le surprit pas. Un soir de mai, alors que le soleil n’en finissait plus de s’éteindre, elle lui annonça son départ prochain pour

Outremonde

Mathieu Rivat

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Diptyque est une revue littéraire et artistique semestrielle créée en 2010, qui comme son nom le suggère, explorera chaque année deux versants d’une même thématique. Publiée sous forme papier, elle aura, via le blog http://DiptYque.wordpress.com, son antenne numérique, proposant des sélections d’extraits, mais complétant aussi le contenu par des sons, des vidéos, des liens et des news, et diffusant les appels à contribution.

Qu’est-ce que DiptYque ?

DiptYque car les contributeurs sont invités à participer d’emblée aux deux numéros “miroirs” de la revue (une par semestre),

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DiptYque pour souligner sa vocation de promouvoir autant des contributions littéraires qu’artistiques (peintures, gravures, photographies, créations, collages…), DiptYque enfin, car un certain attachement à une juste représentation homme-femme sera mis en oeuvre. Les appels à contributions sont très ouverts et tous types sollicités : poétiques, récits, nouvelles, chroniques, instantanés prosaïques, billets sous forme de journal, articles critiques sur un auteur ou une oeuvre, essais ou réflexions. La sélection se tiendra cependant scrupuleusement à la ligne du thème à la Une. Le tout tendant à présenter un contenu cohérent de format livre d’un peu plus d’une centaine de pages, d’un coût unitaire de 10 euros. La revue DiptYque a pour vocation d’être lieu de rencontre entres les viviers du foisonnant monde numérique, les auteurs d’éditions traditionnelles et les auteurs performeurs. La première thématique en diptyque se décline selon ces deux versants : - « La part de l’ombre » - « Lumières intérieures» revue à paraître fin novembre

2010, date butoir des soumissions : 15 septembre.

[Réflexion, micro-essai, textes poétique ou en prose, photos, oeuvres plastiques sur la lumière en tant que rayonnement intérieur, épiphanie, manifestation découlant d'un état, d'une posture et réciproquement lumière sublimant, modelant, connotant l'intérieur d'espaces, y compris vivants, la lumière dans la littérature, son côté sacré ou cru, sa quête, la lumière dans les oeuvres cinématographiques....] L’adresse de soumission est : revuediptyque@yahoo.fr Toute soumission doit comprendre une bio du contributeur en deux lignes (dont le lieu de résidence, l’année de naissance), un résumé de la bibliographie et l’adresse d’un site si existant. Nous demandons d’envoyer une contribution de un à dix textes pour un ensemble ne dépassant pas trois pages A4 par numéro. Parmi ceux-ci une sélection sera opérée sur des critères de qualité et d’exigence. Le comité de sélection est constitué de Florence Noël, Stéphane Méliade, Xavière Remacle. Conseillers artistiques: Pierre Gaudu. Conseiller éditorial : Yves Thomas. Conseiller technique : Alain Valet. L’éditeur responsable est : Florence Noël 11 rue Bois des Fosses 1350 Enines Belgique La revue sera imprimée dans un nombre variant selon les abonnements. Comme chaque numéro constitue un ensemble cohérent, elle pourra être réimprimée suite à des demandes ultérieures en nombre suffisant et restera au catalogue de l’éditeur responsable.


Et l’Abonnement ? Pour s’abonner à la revue semestrielle papier “DiptYque”, chaque numéro d’environ 120 pages, vous pouvez choisir la formule “papier” de 20 euros/an (qui vous proposera aussi une version numérique) ou celle “numérique” seule de 8 euros/an. Veuillez copier et remplir dans votre courrier électronique le formulaire ci-dessous qui reprend vos coordonnées complètes et l’envoyer à l’adresse de revuediptyque@yahoo.fr avec comme sujet “abonnement”. Pour le paiement, deux moyens s’offrent à vous : * La solution préférentielle pour ceux qui peuvent faire un virement bancaire sans surcoût: IBAN : BE36 0016 0838 4581 BBAN : 001-6083845-81 BIC : GEBABEBB * Envoyer un chèque au nom de Florence Noël à l’adresse suivante: Florence Noël éditrice revue DiptYque 11 rue Bois des Fosses 1350 Enines Belgique dans les deux cas mettre en communication le nom et l’adresse d’abonnement et une adresse e-mail. Lors de la réception des chèques ou paiements, les abonnements seront confirmés par e-mail.

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Collaborateurs de ce numéro de juin 2010 Jos Roy est une poète française vivant en pays Basque, née en 1965, publie en revue et sur ses sites et blogs. http://folladelier.blogspot.com/

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Chris Simon est Franco-américaine, née au milieu des années 60, elle vit en France depuis janvier 2009. Ses textes et nouvelles ont été publiés dans les revues : Mondes Francophones, Université de Louisiane, États-Unis, Remue-Méninges (Belgique), Ancrages, Moebius et Virages (Canada), Jointure, Décharge, Mercure Liquide, Brèves, et Rue Saint Ambroise (France). Khun San, auteur française, née 1973. Vit à Angers, aime Bangkok à la saison des pluies et l’intertextualité, auteure d’un recueil de nouvelles, “Et Dieu créa Bangkok” aux Editions du Souffle sous la plume, 2009 et d’un recueil de poésie, “Intranquilles Ailleurs” aux Editions du Petit Véhicule, 2009. Stéphane Méliade, écrivain français, né en 1964 auteur d’une douzaine de livres jeunesse. Écrit en poésie (publié sur des revues en ligne principalement) et des nouvelles (publication dans « Nouvelle Donne ») anime aussi des ateliers d’écritures interscolaires. http://stephane.meliade. over-blog.fr/ Lise Genz, auteure franco-américaine, vit actuellement dans l’Etat de NY, plusieurs ouvrages et participations à des œuvres collectives à son actif. Tient un blog au quotidien : « Au Jour d’Huy » http://lise2cc.wordpress.com/ Olivier Hobé, né en 1966 à Nantes. Rédacteur en chef de la revue Quimper est Poésie de 1996 à 2001. Nombreuses publications depuis 1992 en revues et en recueils, Autrement semblable, D’hum...à lire, En pièces ainsi qu’avec la collaboration d’artistes : A présent dans l’œuf, Quelques phases critiques d’une géographie à bout de souffle. Co-fondateur, avec Patrick Le Bris, en 2007, de la revue de poésie contemporaine Trémalo. http://www.tremalo.com Jean-Christophe Esnault, auteur français né en 1972. A publié dans deux anthologies, CapharnaHome (éditions Antidata) et Demande à Bukowski, (éditions Poussière) puis dans diverses revues. Lauréat de concours de nouvelles : Grimal 2009, Aleph écriture 2010. Co-parolier du groupe Le Manque. http://lemanque.free.fr/ http://www.myspace.com/lemanque Mathieu Rivat, auteur français, 29 ans, né à Aix-en-Provence, travaille à Paris après avoir beaucoup voyagé, notamment en Amérique Latine (Chili et Bolivie). A parcouru aussi l’Équateur et l’Argentine et écrit depuis peu pour des revues. Nourrit un goût tout particulier pour la littérature latino, Bolano et autres. Camille Phillibert-Rossignol, auteure française, nouvelliste et créatrice du fanzine graphique punk toi et moi pour toujours. Nouvelles publiées dans Des mois et des mots, Et leur musique jusque tard. Contributions dans la revue l’angoisse. Expositions: avatars à l’Elac, vertiges, roman interactif sur minitel aux immatériaux à Beaubourg. Exposition méliXmélo galerie Madé, vidéo et poèmes. Performance texte et danse, spectacle Brèves Urbaines à Micadance 2009. Participe à des ateliers d’écriture. http://camillephi.blogspot.com Philippe Leuckx, poète et critique littéraire et cinématographique belge, né en 1955. Il a publié une trentaine de recueils dont, entre autres “Une espèce de tourment?”, “Touché cœur”, “Sans l’armure des larmes”, “Rome rumeurs nomades”, “Selon le fleuve et la lumière” et des monographies consacrées à des poètes belges. Angèle Paoli, née à Bastia en 1947. A enseigné pendant de nombreuses années la littérature française et l’italien en Picardie. Elle vit actuellement en Haute-Corse, à Canari (Cap Corse), où elle développe Terres de Femmes, la revue “littéraire artistique et cap-corsaire”, créée en décembre 2004 avec son mari éditeur Yves Thomas et le photographe et architecte Guidu Antonietti di Cinarca. Elle a publié plusieurs ouvrages, mais aussi des poèmes et/ou des articles dans les revues Pas, n° 4 (Editions Laurence Mauguin), Faire-Part, Europe, Siècle 21, La Revue des Archers, NU(e), Semicerchio, Thauma,... Elle s’apprête à publier (juillet 2010) des extraits de ses Carnets de marche. http://terresdefemmes.com Michel Brosseau, né en 1966, à Cholet. Enseigne à Orléans. Thèse de doctorat consacrée au Sens chez le héros romanesque célinien. A publié un récit aux éditions Publie.net, Mannish Boy, ainsi que deux polars aux éditions du Barbu. Participation régulière aux revues de création numérique D’ici là, et Chos’e. Présentation de ses chantiers d’écriture sur le site « à chat perché ». http://www.àchatperché.net/ Sophie Durbec, écrivain, poète, traductrice française. Publiée depuis plus d’une dizaine d’années (Grandir, Fayard, Dumerchez, GramontRitter, Cousu main etc.… et traduite en italien, Fughe, aux éditions Joker) en littérature jeunesse et adulte. A reçu en octobre 2008 le prix Jean Follain pour un texte publié en 2009 chez l’éditeur Jacques Brémond, Marseille, éclats et quartiers. Anime depuis 2008 la Petite Librairie des Champs à Boulbon : http://lapetitelibrairiedeschamps.blogspot.com


François Teyssandier, né en 1944 est français. Comédien, puis enseignant. A publié 3 pièces de théâtre et 2 recueils de poèmes (dont Livres du songe aux éd. Belfond). A publié des nouvelles dans Nota Bene, Roman, Brèves, Moebius, Rue Saint Ambroise, et des poèmes dans une vingtaine de revues en France et en Belgique. Vit à Paris et se consacre aujourd’hui entièrement à l’écriture. Cathy Garcia, née en 1970, poète, artiste interdisciplinaire, revuiste française (Nouveaux Délits, créée en 2003), vit à St Cirq-Lapopie (Lot). Dernières publications : Eskhatiaï (Ed de l’Atlantique), Etats du Big Bang, Ed. Nouveaux Délits, Trans(e)création ou l’art de sabrer le poulpe et la pulpe, Ed. Dlc. Ses blogs : http://delitdepoesie.hautetfort.com/ - http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.hautetfort.com/ Photos http://imagesducausse.hautetfort.com/ Revue Nouveaux délits : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/ Denis Heudré est né en 1963, français, il participe à la rédaction de biographies de poètes bretons dans l’encyclopédie libre sur internet Wikipédia. Il a créé le site “Tout Rennes en Poésie”. Publie ses poèmes dans de nombreuses revues telles “La Page Blanche”, “Nouveaux délits”, “Microbe”, “Mots à Maux”, “Le Moulin de Poésie”, “Soleils et Cendre”, “Point Barre”, “Littérales”, “Les carnets d’Eucharis”. http://dheudre.over-blog.com. Ghislaine Leloup, est née le 1er février 1956. Enfance en Normandie près d’Omaha Beach. Vit à Paris. Études de littérature à Paris IIISorbonne. Travaille depuis 1983 dans le milieu artistique et culturel. Engagée dans le tissu associatif, elle est aussi rédactrice dans une revue humanitaire. Membre du P.E.N. Club France. ghyslaine-leloup2@orange.fr Louis Raoul, est un poète français né en 1953 à Paris. Il a publié plus d’une dizaine de recueils chez Encres Vives, Traces, Bartavelle, L’Harmattan, Opales /Pleine Page, Le Manuscrit, N&B/Pleine Page, Clapàs, Chloé des Lys et Ex Aequo. Eric Dubois, né en 1966 à Paris. Auteur, lecteur-récitant et performeur avec l’association Hélices et le Club-Poésie de Champigny sur Marne. Auteur de plusieurs recueils aux éditions Encres Vives, « Estuaires »(2006) aux éditions Hélices, « C’est encore l’hiver » aux éditions Publie.net, « Le canal », « Récurrences » (2004), « Acrylic blues »(2002) aux éditions Le Manuscrit, entre autres. Participations à de nombreuses revues, Responsable de la revue de poésie « Le Capital des Mots ». http://www.ericdubois.fr / http://ericdubois.over-blog.fr / http://le-capital-des-mots. over-blog.fr Juliette Zara, née en 1973 à Paris et vit depuis l’automne 2009 en Bretagne avec sa famille. Elle s’exerce sur le métier et tisse ses jours de mots qu’elle donne à lire sur son blog Enfantissages. http://enfantissages.free.fr/ Ile Eniger, Poète et romancière, vivant dans un minuscule village de l’arrière-pays niçois, entre le feu et la glace. A publié une vingtaine de recueils ou de romans aux éditions Alternatives et Culture, Corporandi, Cosmophonie, Chemins de plume, Collodion, La Libre Feuille, Amapola. Partage son temps entre revues littéraires et poétiques, participation Abrégé d’Histoire Littéraire Français/Roumain, lectures publiques, conférences, cafés littéraires, salons du Livre, ateliers d’écriture et spectacles poétiques avec la Cie La Dégaine Rêve. http://un-violon-sur-la-mer.over-blog.com Loyan (Laurent Campagnolle), né le 23 janvier 1970, à Orthez (Béarn, Pyrénées-Atlantiques), vit à Rouen. Poète, éditeur (Fondateur en 2000 des éditions d’Aldébaran) et photographe, il a publié quatre recueils notamment aux éditions Clarisse. Il expose aussi ses photographies. www.loyan.fr Dominique Sorrente, né à Nevers en 1953. Professeur en culture et sciences humaines, il vit à Marseille. Une vingtaine de livres jalonnent son parcours dont Pays sous les continents, un itinéraire poétique (1978-2008), éditions MLD. Tour à tour, Prix G.L.M, A. Artaud, L. Guillaume, L. Bérimont. Il contribue à de nombreuses revues françaises et internationales. Une exposition rétrospective lui a été consacrée à la Fondation Saint-John Perse en 1999, année où il fonde le groupe du Scriptorium, ancré dans le port du vallon des Auffes à Marseille. http://www. scriptorium-marseille.fr Michèle Dujardin est née à Marseille. Elle a publié en 2007 aux Éditions du Seuil un récit poétique : Abadon. http://abadon.fr/ Alain Valet, né en 1967, belge, vit près d’Arlon, poète et artiste, il travaille dans le milieu de l’imprimerie. http://alainvalet.blogspot.com/ et http://marbrure.blogspot.com/ Christiane de Rémont est poète, née en 1946 à Liège en Belgique vit actuellement à Namur. Ecrit des contes surréalistes et de la poésie. Sébastien Ecorce, poète, né le 21 juin 1972 en région parisienne. Enseignant chercheur en Philosophie politique, éthique à Science Po Paris et à l’université Denis Diderot Paris VII. Publications dans le cadre d’ouvrages bibliophiles, livres d’arts, autour de peintres : Benrath, Duvillier, Dado ; dans des revues numériques : Sitaudis.com et Liminaire. Série “ Canto “ diffusée pour la première fois en Mai 2010 sur France Musique dans l’émission de Véronique Sauger, Contes du jour et de la nuit. Xavier Laîné, né en 1956 ; kinésithérapeute, praticien Feldenkrais, chanteur, écrivain, il vit à Manosque, France. Depuis 1989, il participe régulièrement à la revue Filigranes. En 1997, il crée “L’Itinéraire des poètes”, à Manosque, puis la revue “22 Rue du poète” qui deviendra “22 (Montée) des poètes”. A publié, en septembre 2009, « La mille et unième nuit, c’était hier », aux éditions L’Harmattan. http://www.atelierdupoete.unblog.fr/ Roland Dauxois, peintre et auteur français vivant à Grenoble, auteur de recueils dont le dernier L’UNIQUE VEINE est paru aux éditions le

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Vampire Actif en 2007. Participe à des expositions collectives et individuelles de peinture. Fait des lectures publiques, sur des scènes slam et à la radio. Nombreuses publications en revues. http://www.flickr.com/photos/rolanddauxois/ et http://rolanddauxois.blogspot.com/ Liciter Adoma, condruzienne par adoption, vit entre deux eaux et un ciel, conteuse, poète, photographe, animatrice d’ateliers d’écriture. Publiée en revues (Arbre à Paroles, Fili d’Aquilone, Maison de la poésie de Namur) et autopubliée un recueil (“Kafuka”). Elle a coopéré à la première exposition de photographies contemporaines des îles du Cap Vert. http://rêves-à-emporter.blogspot.com / http://rêves-à-voir.blogspot.com Sophie Boutelet, née en 61, vit et enseigne dans la campagne angevine. Découvre le plaisir d’écrire à l’adolescence puis s’interrompt longuement jusqu’en 2006 où elle commence à publier ses textes dans un blog. Cinq textes publiés en 2009 dans la revue Francopolis Zur (Nicolas (Zur)strassen) poète belge, philosophe, a publié un recueil, Néganthropiques- dits/fractions de bipèdes, aux éd.MaelstrÖm réévolution, a écrit de nombreux articles dans des revues “poélitiques”. http://intercession.over-blog.org/ Abdelhak Kessair, dramaturge, poète et directeur d’acteur algérien, professeur à l’Université Djilali Liabes (Algérie) Isabelle Guilloteau, française, habite en Bretagne, professeure de lettres en lycée, publiée dans la revue Dissonances (n° 16 et 17) dans la revue Chimères (n°70). Lauréate de concours de nouvelles celui des éditions Grimal en avril 2009 pour le texte “Annihilation” et celui du festival les Escales de Binic, en mars 2010, avec “Rendre l’âme à la mer”. Serge Maisonnier, né en 1957 en Normandie, vit et travaille actuellement en région parisienne. Publié chez Clapàs, Sur du papier vélin (2009) ; Chez Encres Vives, Figures d’absence (2009); Coordonnateur de l’anthologie Francopolis 2008/09 aux éditions Clapàs et publie dans plusieurs revues et anthologies. Il collabore régulièrement avec la revue belge Traversées. http://smaisonnier.wordpress.com/ Lucie Pasquiou, française, chroniqueuse sur son blog http://brisdemots-amaryllis.blogspot.com/ et créatrice de collages exposés sur son espace flickr http://www.flickr.com/photos/35443906@N08/ Nathalie Riera est née en avril 1966, vit en Provence, auteur d’essai. La parole, derrière les verrous aux Editions de l’Amandier (2007), de recueils de poésie ClairVision aux Editions Publie.net et Puisque beauté il y a, éditions Lanskine (2010) d’articles critiques et notes de lectures notamment dans la revue La Pensée de Midi/Actes Sud ou sur des sites consacrés à la poésie contemporaine et arts plastiques ainsi que revuiste avec la revue mensuelle numérique Les Carnets d’Eucharis qu’elle anime depuis mars 2008 http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com Brigitte Célerier est française et vit à Avignon. Elle tient un site « Paumée » où elle écrit prose et poésie et où elle chronique la vie culturelle de sa ville et les lieux numériques qu’elle parcourt assidûment. http://brigetoun.blogspot.com/ Eric Poindron est français, né en 1966 et vit près de Reims. Editeur, écrivain, marcheur et critique, il se définit comme détective littéraire, collectionneur de cabinet de curiosités, poète. http://blog.france3.fr/cabinet-de-curiosites/ France Burghelle-Rey est française, professeur de lettres classiques, a publié dans une vingtaine de revues, écrit près de dix recueils et collabore avec le peintre Georges Badin pour des livres d’artistes. http://france.burghellerey.over-blog.com/ Marie Hercberg artiste peintre française, vit à Roanne. Après l’obtention du diplôme des beaux-arts de l’école de Mâcon, a enseigné l’art plastique en cycle secondaire. Spécialisée dans l’art thérapie auprès de personnes déficientes mentales. Aujourd’hui, se consacre entièrement à son art. http://www.marieh-peinture.com Annik Reymond, est artiste peintre, née le 5 juillet 1958, vit et travaille en Haute-Savoie, entre Annecy et Genève. http://annik-reymond.org http://annik-reymond.over-blog.org Raphaële Colombi, plasticienne, née en 1963 à La Ciotat, française, habitant Paris. Allie photographie et peinture dans son travail. http:// rcolombi.free.fr/ http://in-errances.blog.lemonde.fr/ Nicolas Vasse, poète, peintre, photographe, né le 29 avril 1979, résidant près de Douai (59), France, présent sur facebook, ses blogs sont réunis sur la plate-forme netvibes : http://www.netvibes.com/nicolas-vasse#General Jean-Pierre Leclerc est belge, professeur de français à la retraite, a organisé des stages divers (expression corporelle, dynamique de groupe, formation pour des animateurs et professeurs). Il a publié deux recueils de poésie aux éditions Dejaie, il a monté et mis en scène plusieurs spectacles. Il se consacre actuellement à la photographie et commence à exposer régulièrement. Guidu Antonietti di CINARCA est né en 1950 à Ajaccio, Corsica. Il est architecte libéral à Aix-en-Provence. Il est aussi artiste plasticien et photographe. Ses photographies en noir et blanc : http://www.fotolog.com/dicinarca/ ses aquatintes : http://aquatintesenlignedeguidu.blogspot. com/ Solange Knopf, est une artiste belge, née a Ixelles (Bruxelles 1050) en 1957, vit et travaille à Bruxelles. http://solangeknopf.com Jean-Michel Deny, est un artiste peintre et auteur grenoblois. http://jm-deny.over-blog.com/ Florence Noël est une poète belge vivant dans le Brabant Wallon, née en 1973, a publié dans de nombreuses revues et anthologies, anime des ateliers d’écriture, fondatrice de Francopolis, actuellement revuiste de Diptyque. http://pantarei.hautetfort.com http://diptyque.wordpress.com


Sommaire Juin 2010 Editorial de Florence Noël (1) Poète à la Une : Jos Roy (3-15) Anthologie poétique (29-79) de la part de l’ombre avec Philippe Leuckx, Angèle Paoli, Michel Brosseau, Sylvie Durbec, François Teyssandier, Cathy Garcia, Denis Heudré, Ghislaine Leloup, Louis Raoul, Eric Dubois, Juliette Zara, Nicolas Vasse, Ile Eniger, Loyan, Dominique Sorrente, Michèle Dujardin, Alain Valet, Christiane de Rémont, Sébastien Ecorce, Xavier Lainé, Roland Dauxois, Liciter Adama, Sophie Boutelet, Zur, Florence Noël, Abdelhak Kessair Nouvelles, instantanés et récits de Chris Simon - La Tour d’Appel (18-22) Khun San - Suspension (23-24) Stéphane Méliade - On demande Estelle en salle Beethoven (82-84) Christophe Esnault - Prenez soin de votre névrose (8586) Camille Phillibert-Rossignol - La Bourgeoise (102-103) Lise Genz - Le Nom de l’ombre (98-101)

Olivier Hobé - Le Journal d’un haricot (131-133) Mathieu Rivat - Outremonde (135-137) Chroniques de la part d’ombre (87-94) et notes de lectures, articles critiques et présentations de recueils par Isabelle Guilloteau, France Burghelle-Rey (27-28), Angèle Paoli, Serge Maisonnier, Lucie Pasquiou, Florence Noël, Nathalie Riera (117-119), Brigitte Célerier (110-114), Eric Poindron (104-106) Huit leçons d’ombre de Jean-Michel Deny (120-125) Chantier de poème de France Burhelle-Rey (127-129) Billet d’humeur de Xavier Lainé (134) Au gré des pages, contributions artistiques (oeuvres photographiques et picturales) de : Alain Valet, Marie Hercberg, , Guidu Antonietti, Nicolas Vasse, Khun San, Jean-Michel Deny, Jean-Pierre Leclercq, Annik Reymond, Raphaële Colombi, Solange Knopf


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