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HEBDOMADAIRE ■ 12 décembre 2014 ■ N°7389 ■ 6 €
2014
à la une
dossier
L’e-constat : la pax numerica ?
Observatoire de l’innovation
2
[éditorial]
bernard martinez
L’au-delà
Anne Lavaud Rédactrice en chef alavaud@argusdelassurance.com
L
es plus curieux – ou les plus crédules – ont déjà prêté l’oreille aux témoignages rapportés d’incursions dans l’au-delà. à ce jour, aucun d’entre eux n’évoquait l’audelà de Solvabilité 2, ce nouveau monde de l’assurance dicté par un nouvel ordre du bien et du mal. Depuis le mercredi 3 décembre, date de la 6e conférence de la FFSA (1) intitulée « Beyond Solvency 2 », il existe un témoignage collectif. Mais, à entendre les orateurs réunis ce jour-là, il n’y a rien d’idyllique dans la vision du monde de l’assurance au-delà de l’entrée en vigueur de la directive européenne, le 1er janvier 2016. En effet, inutile de croire que, passé cette date, l’orchestration new-look conçue sur la bagatelle de quinze années, dont quelques-unes de crises (attentats du 11 septembre, crise des subprimes, crise grecque, crise de la zone euro…) ouvrira sur un jardin d’Eden réglementaire. Car l’audelà dans le temps, dans l’espace et dans l’esprit même de la loi sont autant de nouveaux territoires pavés d’embûches. Dans le temps tout d’abord, puisque le consensus se fait sur l’importance de la clause de revoyure instituée pour 2018, cellelà même qui permettrait de revoir les charges
il n’y a rien d’idyllique dans la vision du monde de l’assurance au-delà de l’entrée en vigueur de la directive européenne, le 1er janvier 2016.
en capital associées à la titrisation et aux infrastructures. Trois longues années alors que Bernard Spitz, président de la FFSA, lançait depuis cette tribune un message fort, voire urgent, à destination des institutions européennes : « Aidez-nous à aider l’Europe de l’investissement, améliorez les calibrages des charges en capital. » Un appel en écho aux propos du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, incitant les assureurs à soutenir son plan de relance ; appel relayé le 2 décembre par Emmanuel Macron, ministre de l’économie, qui, face aux assureurs, a martelé que, dans ce combat entre la technicité d’une réglementation et le politique, « le politique doit avoir le dernier mot ». Mais l’au-delà de Solvabilité 2, c’est aussi son rayonnement planétaire. Or, face à la légitime question de l’harmonisation et de la cohérence des normes internationales, l’arrogance européenne ressentie outre-Atlantique, clairement traduite par les propos lapidaires de Thomas B. Leonardi, commissaire au département assurance de l’état du Connecticut, et confirmée par Yoshihiro Kawai, secrétaire général de l’IAIS (2), laisse supposer que les Américains ne veulent en aucun cas voir cette directive envahir le monde. Enfin, le concept même de Solvabilité 2 est remis en cause, certains, comme Henri de Castries, pDg du groupe Axa, n’hésitant pas à pointer son incapacité à détecter, au-delà du capital et des produits, les vrais risques auxquels le marché est confronté, à savoir les changements fondamentaux liés aux nouvelles technologies. Ainsi, rien de confortable dans l’au-delà de Solvabilité 2, même si, désormais, plus personne n’espère y échapper en priant pour Solvabilité 3 ! ■ (1) Fédération française des sociétés d’assurances. (2) association internationale des contrôleurs d’assurance.
L’ A RGUS DE L’ A S S U R A NC E . N ° 7389 . 12 d é cembre 2014 . a rg usdelassu ra n ce. com
3
La Protection sociale est un monde compliqué ?
VRAI ! Sauf chez x + (âge) x cotisations
Cond itio ns générales
2
y x rémunération IJ
PASS
=
PROTECTION SOCIALE
X : SITUATION FAMILIALE y : NOMBRE D’ENFANTS
Cotisations
Prime PMSS 100% du PASS
Bu dget
Protection Sociale
Âge
ANI Rente Délai de carence
PROTECTION 2 SOCIALE
S P
Coût x (Age)
150% du PMSS
S : Sinistre P : Prime Éolution Professionnelle
Franchise
Rémunération
10
PME = TNS
+ Rémuneration mensuelle
Assiette
Moral du TNS
PMI = PM 15 E
RO
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4
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p
Risque
Situation familiale
Sinistre
RAM
Taux
PMSS
SOMMAIRE n° 7389
H e bdOm a da ir e - 12 d é cem br e 2014
Observatoire de l’innovation
Troisième édition de l’Observatoire de l’innovation L’Argus de l’assuranceKurt Salmon-Opinion Way. Les responsables de la transformation digitale dans l’assurance manifestent leur intérêt pour cette révolution numérique, non sans exprimer quelques réserves sur l’art et la manière d’exploiter les informations recueillies grâce aux objets connectés. Informations que les Français semblent réticents à communiquer...
51
3 ÉDITORIAL
51 dossiEr
6 AGENDA
- Observatoire de l’innovation : enquête et table ronde sur les objets connectés et les stratégies digitales dans l’assurance
7 INDICES
8 spécial trophéEs
66 métiErs
Les 10 lauréates de l’édition 2014 des Trophées de la femme dans l’assurance
- Prévoyance d’entreprise : l’exégèse des juges à propos de l’inconstitutionnalité Laetitia dUarte
20 À la unE E-constat auto : la pax numerica ?
Troisième édition des Trophées de la femme dans l’assurance. Dix femmes remarquées par le jury pour leur parcours, leur force d’innovation, les risques qu’elles ont su prendre, leur capacité à créer du business...
[EntrEprisEs Et marchés] Bilan climatique
Sud de la France : pas d’accalmies
■ La série noire se poursuit. Comme en septembre et octobre, le sud de la France a connu de nouveaux épisodes cévenols, dont le dernier a provoqué localement d’importantes inondations. Conséquence de cet effet d’accumulation, les assureurs adoptent des mesures dérogatoires.
D
écidément, le cl imat s’acharne dans le sud de la France. En l’espace de trois mois, cette zone a été frappée par au moins dix épisodes cévenols – ces événements méditerra néens qui se manifestent par des orages violents localisés, des pluies diluviennes et des inonda tions – dont le dernier particuliè rement intense entre le 26 et le 30 novembre. Le mois de novem bre affiche, d’ores et déjà, le bilan humain le plus lourd du trimes tre, avec dix morts et deux per sonnes portées disparues. En déplacement dans le Var, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a confirmé que l’État allait ouvrir une procédure de reconnaissance accélérée de catastrophe naturelle pour le département.
D’autres régions dans la tourmente
■
lEs intEmpériEs du mois dE novEmBrE 2014
■
■
Le dispositif a été, par la suite, étendu à l’Aude et aux Pyrénées Orientales, durement touchés, eux aussi, par les intempéries, ceci afin de « raccourcir les délais dans lesquels les personnes pourront activer leurs garanties d’assurance pour bénéficier d’une indemnisation », a précisé le ministre. Sur ce seul événement, les sociétés d’expertise en dom mages aux biens s’attendent à traiter plus de 10 000 sinistres avec des « dommages significatifs dans le Var, l’Hérault, les Pyrénées-Orientales et le sud de l’Aveyron ». Côté assureurs, la Maif comptabilisait au 1er décembre
Intensité moyenne
du 3 au 4 novembre : pluies et inondations. département concerné : ardèche. du 14 au 15 novembre : pluies et inondations. départements concernés : Gard et Lozère. du 26 au 30 novembre : pluies, inondations et vents violents. départements concernés : Pyrénéesatlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, ariège, aveyron, ardèche, Gard, Lozère, tarn, Var, Haute-Corse et Corse-du-Sud.
Faible intensité
du 3 au 4 novembre : pluies et inondations. départements concernés : Côte-d’Or, Saône-etLoire, Jura, Loire, Hautes-alpes, drôme, ain, isère, rhône, alpes-de-Haute Provence, alpes-maritimes, bouches-du-rhône, Gard, Var et Vaucluse. du 9 au 11 novembre : pluies et inondations. départements concernés : Var, alpes-maritimes et bouches-du-rhône. du 14 au 15 novembre : pluies et inondations. départements concernés : alpes-maritimes et bouches du rhône.
Forte intensité
du 26 au 30 novembre : pluies, inondations et vents violents. départements concernés : aude, Pyrénées-Orientales et Hérault.
près de 1 160 dossiers dont 86 % pour l’habitation et 14 % pour l’auto tandis qu’Axa France re censait, selon les premières esti mations, 2 000 dossiers pour le dernier épisode et près de 5 000 déclarations pour l’en semble du mois, « soit la même tendance que les deux mois précédents », a précisé la compagnie. Quant aux premières estimations
du coût, Covéa (Maaf, MMA et GMF), qui a enregistré 5 000 si nistres auto et 10 000 en MRH sur le trimestre, évoque une pre mière facture comprise entre 42,5 et 62,5 M€, sur la base d’un coût moyen de 2 500 euros en auto et entre 3 000 et 5 000 euros en habi tation. Dans ce contexte clima tique exceptionnel, certaines compagnies ont procédé à des
- Réduire les coûts de transport des malades - L’Assemblée nationale redoute les arbitrages réglementaires issus de Bâle 3 et Solvabilité 2
■ SÉbASTIEN ACEDO
26
- Generali assure l’Expo universelle avec Aon
- Bilan climatique : sud de la France, pas d’accalmies LUC PerenOm
- MMA : une fusion qui modifie les équilibres de la distribution
Photos de couverture : Laetitia duarte. Ce numéro comporte un encart abonnement broché de 4 pages non foliotées.
- Marc Esposito, fondateur et cogérant de Protection financière : le rêve américain
- Rendre la place financière française plus attractive
L’ARGUS DE L’A SSURANCE . N° 7389 . 12 décembr e 2014 . arg usdelassurance. com
- Assurance auto, mutuelles spécial petits budgets
73 portrait
44 lEs EssEntiEls
- Jurisprudence - Romain Godefroy, directeur général d’Axeria IARD : « Sur le risque d’entreprise, il y a une prime à être petit »
mesures dérogatoires. Axa France et Allianz ont notamment décidé d’étendre les délais de déclarations des sinistres (jusqu’au 31 décembre 2014 pour le premier et jusqu’au 31 janvier 2015 pour le second) et de verser des acomptes pour faire face aux premières dépenses d’urgence des sinistrés.
- Données personnelles : les assureurs s’approprient les codes
DE FORMATION ET APPELS D’OFFRES
- L’assurance européenne reste vulnérable aux taux bas - Axa pose le pied au Nigeria
ROMAIN GODEFROY,
dr
24 décrYptaGEs - Quand les digital natives coachent leurs dirigeants
68 OFFRES D’EMPLOIS,
MARC ESPOSITO,
fondateur et cogérant de Protection financière
directeur général d’axeria iard
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[AGENDA] 17 dÉCembre
LES RENDEZ-VOUS DE L’ARGUS
Les Argus d’Or de l’assurance 2015
dU 4 aU 6 FeVrier
Amrae – Arrêt sur image
L’Argus de l’assurance – Les rencontres « Big Data et objets connectés dans l’assurance »
La 11e édition des Argus d’Or récompensera les meilleures innovations de l’année 2014 parmi toutes les familles du secteur de l’assurance. Les candidats ont jusqu’au 13 février 2015 pour concourir dans l’une des 6 catégories suivantes : - assurance de personnes, - assurance dommages, - communication/marketing, - assurance affinitaire, - innovation managériale. Nouvelle catégorie en 2015 : - la start up de l’assurance.
L’Argus organise, en partenariat avec Arvato, Deloitte et Guidewire, et avec le soutien du Gema, les premières rencontres consacrées au «Big Data et objets connectés dans l’assurance», qui porterasur:«Commentsaisirlesopportunités de la révolution de la donnée?». Parmi les thématiques développées : «Quels enjeux économiques, technologiques, et sociétaux»; «Marketing, sinistres, fraude, SI:impactsorganisationnelsetopportunités»; «Les objets connectés, une deuxième révolution digitale pour l’assurance?».
Pour concourir à notre cette nouvelle édition, rendez-vous sur : http://evenements.infopro-digital. com/argus/trophees/ Le palmarès 2015 sera dévoilé lors de la traditionnelle cérémonie des remises des trophées qui se déroulera à Paris, le 31 mars 2015.
Fondé en 1877 - 136e année - antony Parc ii, 10, place du Général-de-Gaulle, 92160 antony. tél. : 01 77 92 92 92. Président Christophe Czajka Directeur général délégué des pôles Assurance-Finance, Distribution Sandrine rampont
Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, puis les quatre chiffres qui suivent chaque nom. RÉDACTION Rédactrice en chef : anne Lavaud, 92 12. Rédacteur en chef délégué : François Limoge, 92 13. Rédactrice en chef adjointe : Géraldine Vial, 98 04. Service assurances de personnes, social, bancassurance, assurbanque : Laure Viel (chef d’enquête santé), 92 16 ; Carole molé-Genlis (assurance vie, bancassurance, CGPi), 99 76 ; nicolas thouet (ressources humaines), 98 06. Service assurances dommages, distribution, marketing : Sébastien acedo (mutuelles), 97 07 ; estelle durand (agents généraux), 92 21 ; thomas baume (courtage, grands risques), 92 15. Réglementation : Jérôme Speroni, 92 11. Web : marie bourdellès, 92 20. Assistante : isabelle danton, 92 19. Fax : 01 77 92 98 19. e-mail : redac@ largusdelassurance.com. Correspondants régionaux et internationaux : liste sur www.argusdelassurance.com. RÉALISATION directrice des réalisations : Pascale Larguier, 92 53 ; secrétaire de rédaction : Jean-Louis bonnard, 92 66 ; rédacteurs graphistes : Éric auger, 9258,thomasChaulet,9414;servicephoto:Sheilaminien(chefdeservice),9485;
Pavillon Kléber, 7, rue Cimarosa, Paris16e. Renseignements: http://evenements.infoprodigital.com/argus/
Les 23es rencontres de l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (Amrae) se dérouleront à Cannes, sur le thème: «Risk management: arrêt sur image». Au programme de ces trois jours, des sessions plénières et une quarantaine d’ateliers ainsi que deux tables rondes qui porteront sur: «Nouvelles technologies, nouveaux besoins, nouveaux services?»; «Talk-show risques cinéma et image». À noter l’intervention de Peter Juhlin, vice-président, head of global risk management du Nasdaq, qui clôturera ces rencontres. Palais des Festivals et des Congrès, La Croisette, Cannes (06). Informations auprès d’Élisabeth Noé, tél.: 01 42 89 33 17; inscriptions sur: www.amrae-rencontres2015.fr
24 marS
Décid’assur IT – Le forum des décideurs de l’assurance dédié aux stratégies IT
27 JanVier 2015
Coface – Risques Pays 2015 Coface organise la 19e édition de son colloque sur les risques pays qui, outre la présentation de son panorama des risques des pays avancés et émergents, évoquera: «L’économie européenne sauvée par ses PME?»; «Quelles innovations technologiques pour accélérer la croissance mondiale»; «Eurasie, le défi russe». Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli, Paris 1er ; de 9 heures à 17h30. Inscriptions sur: www.countryriskconference.com
Cécile Girard, 97 95 ; infographies : martine Palfray, 92 61. COMMERCIAL directrice pôle assurance/finance: blandine Fischer, 9992; directeur de la publicité: Philippe Cambaud-Pinon, 9282; directeurs de clientèle: Olivier Coté, 9283; Valérie Landon, 9634 ; directeur de la publicité interactive: alain nguyen, 9513; assistante commerciale: davina rezzaoui, 1150. Fax: 0177929818. Service marchés publics/appels d’offres: rmC, 0140133457 rcm@groupemoniteur.fr ÉVÉNEMENTS (CONFÉRENCES, FORMATIONS, SUR-MESURE) directeur : manon rossetti ; chef de marché : nathalie Gaudin, 92 98. Service clients : 99 06. ANNONCES CLASSÉES (EMPLOI ET FORMATION) annonceurs : marie Caland, 01 40 13 36 75 ; agences et cabinets rH : marie aubier, 01 40 13 36 73 ; Formation : Sandra mention, 01 40 13 36 78. Pour nous écrire : 17, rue d’Uzès, 75002 Paris – Case 39. MARKETING – DIFFUSION – AbONNEMENTS directeur : Jean-baptiste alline abonnements : Laurence Vassor, 97 88 Promotion : marie-Sophie Leprince, 98 08 marketing : Florence duflos, 97 85 S’AbONNER: Web: www.argusdelassurance.com. Service clients: (+33) 0177929914 (9 heures à 12 heures - 14 heures à 17 heures du lundi au vendredi). abonnement France, 1 an (42 n°) : 220 € ttC (dont tVa 2,10 %). abonnement France étudiants, 1 an (42 n°s) : 64 € ttC (dont tVa 2,10 %) sur justificatif d’une carte étudiant en cours de validité.
Organisée par le groupe Infopro Digital, la 4e édition de Décid’assur IT, se déroulera autour de conférences plénières, d’ateliers et de tables rondes. Ces dernières évoqueront la fraude à l’assurance, l’assurance vie, la loi Hamon, la réforme de la santé, la gestion de sinistre, Solvabilité 2. Espace Étoile Saint-Honoré, 21-25 rue balzac, Paris 8e ; de 8h30 à 18heures. Renseignements: www.decidassur.com
L’argus de l’assurance est édité par Groupe industrie Services info, Société par actions simplifiées au capital de 38 628 352 €. Siège social : 10, place du Généralde-Gaulle, 92160 antony. rCS nanterre 442 233 417. Siret : 442 233 417 00041. tVa : Fr29442233417. Principal actionnaire : etai. « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, faite sans le consentement de l’auteur ou de l’éditeur est illicite (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle). L’article L. 122-5 du même code n’autorise que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et les « analyses et courtes citations justifiées... ». directeur de la publication : Christophe Czajka imprimerie de Compiègne, avenue berthelot, zac de mercières, bP 60524, 60205 Compiègne Cedex. tél. : 03 44 30 51 00. iSSn 1626-4428. numéro de commission paritaire des publications: 10-31-1668 0217 t 81380. dépôt légal 2014 : à parution
Certifié PEFC
UNE PUBLICATION DE
L’ A RGUS DE L’ A S S U R A NC E . N ° 7389 . 12 d é cembre 2014 . a rg usdelassu ra n ce. com
6
pefc-france.org
[INDICATEURS ET INDICES]
Toutes les données disponibles de l’assurance sont accessibles aux abonnés sur le data center du site www.argusdelassurance.com
MÉTIER Indices SRA
Taux horaire de la main-d’œuvre (base 100 en 1998) (1)
2013
4 e trimestre ................................ 197,6
2014
1er trimestre............................... 203,5 2e trimestre................................ 204,1 3e trimestre ............................... 204,2
Prix de vente ingrédients peinture (base 100 en 1998)
2013
4 e trimestre ................................ 227,6
2014
1er trimestre............................... 235,2 2e trimestre................................ 235,3 3e trimestre ............................... 236,0
Prix des pièces de rechange (base 100 en 1998) (2)
2013
4 trimestre ................................149,5 e
2014
1er trimestre............................... 152,6 2e trimestre................................ 153,2 3e trimestre ............................... 153,2 1. Coefficient de raccordement : 1,496. 2. Coefficient de raccordement : 1,131.
Hôtels, cafés, restaurants (France entière) Hôtels
(Base 100 en 1998)
Restaurants
Ensemble
2014
Juillet .................................170,29.............................. 142,73.................................143,52...........................148,84 août .................................... 167,65.............................. 142,83.................................143,52...........................150,23 Septembre ........................172,90.............................. 142,90.................................143,57........................... 145,05 Octobre..............................169,98.............................. 143,05.................................143,87...........................144,49 Source : Insee.
Réparations de véhicules (1)
Services de santé
Prix des véhicules
(Base 100 en 1998)
(Base 100 en 1998)
(Ensemble – Base 100 en 1998)
2014
2014
2014
1.Véhiculesprivésseulement. Source:Insee.
Source : Insee.
Source : Insee.
Services du secteur privé
Index bâtiment BT 01
août ......................................... 188,26 Septembre .............................187,97 Octobre................................... 188,31
août ................................... 121,89 Septembre ....................... 121,79 Octobre.............................122,45
août .............................. 114,50 Septembre .................. 115,61 Octobre........................ 115,43
(base 100 en 1974)
(Base 100 en 1998)
2014
2014
mai .......................................880,8 Juin......................................880,7 Juillet ..................................881,3 août .....................................882,9
Juin......................................... 136,11 Juillet.......................................137,60 août .........................................137,98 Septembre ............................. 135,82 Octobre................................... 135,94
Source : Insee.
Source : Insee.
INDICES
Taux de l’usure Taux effectifs au 3e trimestre 2014
Seuil applicable au 1er octobre 2014
inférieur ou égal à 3 000 € ...................................... 15,21 %.....................................................20,28 % Supérieur à 3 000 € et inférieur à 6 000 €............ 10,94 %.....................................................14,59 % Supérieur à 6 000 € ......................................................7,10 %....................................................... 9,47 %
Crédit immobilier
Taux fixes.......................................................................3,64 %....................................................... 4,85 % Taux variables ..............................................................3,40 %....................................................... 4,53 % Relais .............................................................................3,89 %........................................................5,19 %
BRIS DE MACHINE
1 036,0 2013
2014
1 032,5 1 029,0
2015
1 034,5 1 031,5
1 024,8 1 026,8
1 024,6
1 025,7
1 025,5
SOURCE : FFSA-GEMA
FINANCE Crédit de trésorerie
Cafés
1 026,6
1 023,5 1 022,0
1er avril 1er juil. 1er oct. 1er jan. 1er avril 1er juil. 1er oct. 1er jan.
Base 100 = 1er janvier 1971.
année 2011 ..........................0,38 % année 2012 .......................... 0,71 % année 2013 ..........................0,04 % année 2014 ..........................0,04 %
5 800 2013 5 775 5 750
RISQUES INDUSTRIELS
5 769
2014
2015
5 772
5 783
5 758 5 753 5 751 5 746
5 725 5 716 5 700
SOURCE : FFSA-GEMA
Taux d’intérêt légal
1er avril 1er juil. 1er oct. 1er jan. 1er avril 1er juil. 1er oct. 1er jan.
Base 1 000 = 1er avril 1975.
L’ A RGUS DE L’ A S S U R A NC E . N ° 7389 . 12 d é cembr e 2014 . a rg usdelassu ra n ce. com
7
[PALMARÈS]
Les lauréates 2014 du Trophée
Laetitia dUarte
E
lles ont obtenu la meilleure note. Qui plus est avec les félicitations du jury. Pour la troisième édition des Trophées de la femme dans l’assurance, 10 femmes, parmi les 88 ayant soumis leur dossier, se sont très nettement détachées dans les dix catégories en jeu. Au moment des votes, toutes ont fait la quasi-unanimité, aucune égalité n’ayant été enregistrée. Les internautes et les abonnés de L’Argus de l’assurance ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, puisque, parmi les trente nominées pour les Trophées des internautes, leurs choix se sont portés sur deux lauréates également désignées par les membres du jury. Le parcours professionnel de ces femmes, leur force d’innovation, les risques qu’elles ont su prendre au bon moment, ou encore leur capacité à créer du business ont su retenir l’attention. Qu’elles soient issues de compagnies d’assurances, d’un bancassureur, d’un réassureur ou d’une fédération professionnelle, toutes semblent indispensables dans leur entité. Pour autant, bien que certaines soient déjà réputées dans le monde de l’assurance, la plupart d'entre elles sont encore méconnues. Ces Trophées sont l’occasion de les mettre en lumière. Et de leur accorder enfin la place qu’elles méritent dans le secteur.
PHOtOS : SYLVie HUmbert
■ NICOLAS THOUET
LES MEMBRES DU JURY par ordre alphabétique Marianne Binst (Santéclair), Dominique Birraux (Facerisks, Pluri’elle), Claire Bodin (Parité dans l’assurance), Brigitte Cachon
Anne Guillaumat de Blignières (Caisse des dépôts, Financi’elles), Michèle Menart (Groupe La Poste, Vox Femina), Isabelle Ortolani (CnP assurances), Claire Paliès L’ A RGUS DE L’ A S S U R A NC E . N ° 7389 . 12 d é cembre 2014 . a rg usdelassu ra n ce. com
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[PALMARÈS]
de la femme dans l’assurance
Les lauréates, de gauche à droite : Louisa renoux, zeying zhao Peuillet, Catherine Kerrevel, martine Vareilles, Sonia Fendler, Céline Soubranne, magali noé, marie-Claude delaveaud, Cassandre mariton-Segard. absente de la photo : Youmna Hamze
PHOtOS deS POrtraitS : Laetitia dUarte
(Crédit agricole assurances), Cécile Deman Enel (allianz), Stéphane Gannac (La mutuelle générale), Michel Gougnard (Covéa), (Humanis), Rodolphe Plouvier (Generali), Kadidja Sinz (XL Group), Corinne Trocellier (Scor), Brigitte Villette (aG2r La mondiale), Danielle Wajsbrot (La banque postale) L’ A RGUS DE L’ A S S U R A NC E . N ° 7389 . 12 d é cembr e 2014 . a rg usdelassu ra n ce. com
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[PALMARÈS]
Trophée de la femme citoyenne CÉLINE SOUBRANNE, chargée de la responsabilité d’entreprise d’Axa France et secrétaire générale d’Axa Prévention Lorsqu’elle prend la tête du département responsabilité d’entreprise d’Axa France en 2011, Céline Soubranne a pour mission de renouveler l’engagement sociétal d’Axa. Objectif atteint pour cette diplômée de Science Po, qui, en l’espace de trois ans, a su redynamiser le mécénat d’Axa France autour de deux axes liés au métier d’assureur: l’éducation aux risques et le soutien à l’entrepreneuriat. Parmi ses réalisations majeures, figurent la publication du «Guide du bon sens numérique», diffusé à 100000exemplaires, la mise en place d’un mécénat participatif et numérique, en partenariat avec My Major Company, le leader français du crowdfunding (financement participatif), ou encore le lancement d’un programme de prévention intitulé «Le permis Internet dans les écoles», salué par le Premier ministre, Manuel Valls, à l’occasion du dernier Forum international de la cybercriminalité. À 39 ans, cette ancienne journaliste, réputée pour son enthousiasme communicatif et son énergie mobilisatrice, n’a pas fini d’étonner le secteur en matière d’innovation. ■ N.T.
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[PALMARÈS]
Trophée de la femme dirigeante SONIA FENDLER, membre du comité exécutif chargée de l’épargne et de la clientèle patrimoniale chez Generali France « Elle change les mentalités. Le “comex” de Generali France, avec elle, c’est différent.» En interne, où elle donne le cap à une équipe de 410 personnes, on ne tarit pas d’éloge sur Sonia Fendler. Cette matheuse qui se voyait ingénieure est une fidèle. Elle a en effet exercé la quasi-totalité de sa carrière chez Generali – au départ comme responsable du contrôle de gestion et du contrôle interne à la Fédération continentale –, après quatre ans de conseil chez Andersen Consulting à la sortie des Mines de Nancy. Spécialiste de l’épargne patrimoniale, elle mise depuis toujours sur l’innovation – technologique et produit – pour booster la croissance. Elle est d’ailleurs jugée comme l’une des pionnières en matière de numérisation de la distribution d’épargne haut de gamme. Deuxième femme à rejoindre le comité exécutif de Generali France, elle est aussi membre du Global Leadership Groupe (GLG), qui regroupe le top 200 des dirigeants de Generali dans le monde. Enfin, sondynamismeetson professionnalisme font d’elle l’une des figures de l’assurance vie en France. ■ GÉRALDINE VIAL
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[PALMARÈS]
Trophée de la femme actuaire MAGALI NOÉ, directrice du projet euro croissance chez CNP Assurances Magali Noé est de ces actuaires qui, avec ténacité et discrétion, rompent avec les images d’Épinal. C’est en effet sa double compétence actuarielle et marketing qui a conduit Frédéric Lavenir, le directeur général de CNP Assurances, à lui confier le projet euro croissance, tout autant stratégique que politique pour le premier assureur de personnes français. Triple compétence, en réalité, car Magali Noé, en plus d’avoir choisi assez tôt de mettre ses connaissances techniques au service du design produit, est aussi une manageuse, qui n’hésite pas à se confronter à la réalité du terrain (elle a d’ailleurs été, de 2011 à 2013, responsable du développement commercial multiréseaux de CNP Assurances). Soucieuse de transmettre son expertise, elle donne des cours de mathématiques financières et actuariat à l’université Paris-Dauphine. Et elle croit aux vertus des réseaux (Alter Égales CDC, Women Corporate Directors, Actu’Elles) et du mentorat pour développer la coopération féminine. ■ G.V.
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[PALMARÈS]
Trophée de la femme commerciale YOUMNA HAMZE, directrice commerciale du réseau d’agents généraux de la région Île-de-France d’Axa France Elle aurait pu poursuivre sa carrière avec brio dans la voie technique et réglementaire qu’elle a empruntée au sein d’Axa France en 1994, après de brillantes études (DESS méthodes scientifiques de gestion, magistère de modélisation appliquée à l’économie et à la gestion et diplôme d’actuaire). Elle aurait continué à démontrer son professionnalisme et ses capacités à mener de grands projets, comme elle l’a fait au sein du pôle épargne d’Axa France, où elle a évolué jusqu’au poste de directeur technique et produit. Mais Youmna Hamze a le sens des défis. En 2013, elle prend le risque d’endosser le rôle plus opérationnel de directeur du réseau des agents généraux d’Île-de-France. Implication sur le terrain, capacités denégociation,sensdumanagement,empathie:autantdequalitésqui, selon son parrain, lui ont permis de réussir dans cette nouvelle voie. En témoignent les résultats affichés par le réseau: croissance de 20% de la collecte en épargne, hausse de 50% des affaires nouvelles en prévoyance grand public... Manifestement, cette technicienne a le goût des défis, mais aussi la fibre commerciale. ■ ESTELLE DURAND
Trophée de la femme manager MARTINE VAREILLES, directrice partenariats de La Banque postale et membre du comité exécutif de CNP Assurances Dès le début de sa carrière, Martine Vareilles (docteur en mathématiques, Ifup, Insead, actuaire) est attirée par le management et les projets stratégiques ou fortement innovants. Au fil de son parcours professionnel, elle aura satisfait cette ambition, que ce soit aux AGF, où elle prend la direction de l’activité retraite collective, ou à La Mutuelle générale, où elle pilote les partenariats, notamment la coentreprise avec La Banque postale. Comme aujourd’hui chez CNP Assurances, elleymanagedeséquipesimportantesréunissant descompétences très diverses. Ses qualités font merveille dans ces contextes complexes: écoute, rigueur, confiance, capacité d’entraînement... et, surtout, volonté de transmettre des valeurs qui reposent sur la proximité, la transparence et le respect mutuel. Voilà indéniablement le ciment qui scelle les meilleures équipes! ■ ANNE LAVAUD
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[PALMARÈS]
Trophée de la femme internationale ZEYING ZHAO PEUILLET, adjointe au Chief Operating Officer (CEO) de Scor Global Life. «C’est la seule personne dont on puisse dire que toutes les sociétés françaises d’assurances présentes en Chine y sont grâce à elle.» Philippe Trainar, Group Chief Economist de Scor SE, ne tarit pas d’éloges sur Zeying Zhao Peuillet. Une admiration justifiée au regard du parcours de cette négociatrice chevronnée, d’origine chinoise, arrivée en France au début des années 90. Chargée de promouvoir, pendant douze ans à la FFSA, le développement des entreprises françaises en Chine et dans les pays émergents, cette multidiplômée (Enass, Essec) rejoint Scor en 2007, pour développer les affaires du réassureur dans l’Empire du Milieu. Mission accomplie, puisque, forte de sa connaissance intime des rouages de la société, mais aussi de l’administration locale, elle contribue en quelques années à faire passer le chiffre d’affaires de Scor Global Life (SGL) en Chine de 100000 € à 60 M€! Et dire qu’à l’origine, Zeying Zhao Peuillet était simplement venue à Paris pour apprendre le Français... ■ N.T.
Trophée de la femme entrepreneur CATHERINE KERREVEL, directrice générale de La Banque postale Assurance Santé. S’il fallait résumer en un seul mot les vingt-huit ans de carrière de Catherine Kerrevel, ce serait certainement «création». Car de ses débuts de chargée d’études aux Mutuelles du Mans jusqu’à La Banque postale, cette Bretonne a toujours été impliquée dans la conception de nombreuses offres innovantes, ainsi que dans la naissance de nouvelles structures d’assurances. En 1986, cette diplômée de l’Edhec contribue ainsi activement au lancement de l’assurance auto au kilomètre. À partir de 1990, elle participe au développement de Pacifica, filiale du Crédit agricole Assurances. En 2005, elle élabore l’offre de complémentaire santé individuelle de la Caisse d’épargne. Enfin, «elle a su conduire vers le succès» La Banque postale Assurance Santé depuis sa naissance en 2010, commente sa marraine, Danielle Wajsbrot, directrice du pôle assurance du bancassureur. ■ N.T.
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[PALMARÈS]
Trophée de la femme risk manager MARIE-CLAUDE DELAVEAUD, directrice des risques, des assurances et de l’environnement de DCNS Du monde de l’assurance à l’univers industriel, qu’elle intègre en 1987, Marie-Claude Delaveaud a fait de l’apprentissage continu son leitmotiv. Après un passage chez AIG et à la FFSA, c’est surtout dans ses expériences de risk manager que ses envies d’apprentissage et de partage d’expérience se ressentent. Ainsi, chez Péchiney, elle suit le parcours de formation interne d’ingénieur et, dans le groupe Saint Louis, elle crée la fonction de risk-manager. Secrétaire générale de l’Amrae dans les années 90, elle s’engage dans la création et l’animation du Cefar, cursus certifiant en stratégie de gestion des risques. Aujourd’hui, elle reste ancrée dans le monde universitaire, puisqu’elle enseigne encore dans différents DESS et autres masters. ■ THOMAS BAUME
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[PALMARÈS]
Trophée de la femme spécialiste et des internautes abonnés LOUISA RENOUX, responsable de mission pilotage des risques à la FNMF Solvabilité 2 n’a pas de secret pour elle. Et il est probable que toutes les mutuelles adhérentes à la FNMF ne jurent que par Louisa Renoux pour les aider dans leur préparation à l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2016, de cette réforme si structurante. En peu de temps, cette jeune experte-comptable de 36 ans, diplômée de l’université de Paris-Dauphine et de l’Institut des actuaires en management et communication, passée par l’audit et le conseil (PwC) et la gestion de projets financiers transverses chezEuropAssistance,estdevenue indispensable. Notamment parce qu’elle défend les intérêts des mutuelles avec expertise et conviction, et parce qu’elle les forme avec un sens affirmé de la pédagogie et de l’innovation. Son centre de services partagés sur le cloud en témoigne. Pour son parrain, Alban Jarry, directeur du programme Solvabilité 2 à La Mutuelle générale, Louisa Renoux a réussi le tour de force de «bénéficier du plus grand respect des autorités de tutelle, et [elle est] probablement l’une des rares personnes à avoir leur confiance». ■ G.V.
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12 2014 - AGI - Crédit photo : AXA Espagne
Chez AXA France, la diversité des talents mène à l’innovation et à la performance
Des engagements et actions au quotidien en faveur de l’égalité et de la diversité : • Charte de la Diversité, Charte de la Parentalité • Accord Égalité/Diversité, accord Handicap • Réseau interne de promotion de la mixité • Formation de tous les acteurs aux enjeux de la diversité • Convention de partenariat avec le Ministère des droits des femmes • Partenariat avec la Fondation Égalité/Mixité
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[PALMARÈS]
Trophée de la femme meilleur espoir et des internautes CASSANDRE MARITON-SEGARD, directeur de l’activité protection juridique et fiscale d’Aviva Après un brillant parcours universitaire où domine le droit des affaires, Cassandre Mariton-Segard complète sa formation par une année aux États-Unis qui la conduit, en 2002, à s’inscrire comme avocate au barreau de New York. En 2004, c’est l’inscription à celui de Paris qui la mène à officier pour de grands cabinets américains. Le pas vers l’assurance est franchi en 2011, avec l’entrée chez Aviva au poste de directeur juridique adjoint. Là, elle fait aussi la démonstration de ses qualités en matière de management et de communication interne, jusqu’au «codir» de la direction finance d’Aviva France, auquel elle participe. C’est l’interactivité entre les collaborateurs qui l’intéresse, en même temps qu’elle insuffle autour d’elle dynamisme et sens de l’innovation. Cette première étape aboutit notamment au lancement de la signature dématérialisée de certains contrats d’assurance vie chez Aviva (Argus d’or de l’innovation en 2014). Cassandre Mariton-Segard impressionne, si bien qu’Aviva, qui fonde sur elle «de grands espoirs», lui confie la direction de l’activité protection juridique et fiscale, qui compte quatre-vingts collaborateurs. ■ JÉRÔME SPERONI
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L’Argus de l’assurance remercie tous les partenaires, soutiens, candidats, participants et membres du jury de cette 3e édition.
RENDEZ-VOUS LE JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 POUR LA 4e ÉDITION ! En partenariat avec :
XL Group Insurance Reinsurance
Avec le soutien de :
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Inscription et dépôt des dossiers : tfa@argusdelassurance.fr Pour devenir partenaire 2015 : pcambaud@infopro-digital.com
[À LA UNE]
E-CONSTAT – AUTOMOBILE
La pax
5 millions
Le nombre de constats amiables papier remplis chaque année en France.
numerica?
3,1 millions Le nombre d’accidents par an en France dont 150 000 occasionnant des dommages corporels.
27,7 millions nombre de smartphones en France dont 85 % fonctionnent sous un système d’exploitation compatible avec l’e-constat.
Lancement d’un groupe de travail Darva et AFA
■ Avec l’e-constat auto, la profession effectue ses premiers pas numériques autour d’un socle commun. Mais son lancement devrait préfigurer le top départ d’une nouvelle compétition en matière de services associés à la gestion du sinistre auto.
L
’Association française de l’assurance (FFSA et Gema, AFA) peut se frotter les mains! Et pour cause: en ce mois de décembre 2014, l’e-constat auto est désormais accessible au téléchargement pour les 27,7 millions de propriétaires d’un smartphone en France et d’un véhicule assuré. La concrétisation d’une innovation de place acquise au terme de 18 mois d’un
travail mené de concert entre la FFSA, le Gema et Darva, le développeur de l’application (voir ci-dessous). « L’AFA avait à cœur d’accompagner la montée en puissance du numérique. L’e-constat n’est qu’un élément d’une démarche plus globale », avait alors rappelé Bernard Spitz, président de l’AFA et de la FFSA à l’occasion de la présentation du e-constat à la presse. Avec l’adhésion de plus
UN CHANTIER DE 18 MOIS
Feu vert de l’AFA
Phase de cadrage politique Juillet 2013
Janvier 2014
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[À LA UNE] LE PROCESSUS DE L’E-CONSTAT
Compagnie d’assurances
Conducteur A
ue log a i D
e on ph t r a sm bi-
t Se SM n o ati rm i f n Co
Interfaces assurés
Éch an ges
de don née s
L’assureur reçoit un e-mail automatique qui le prévient de l’arrivée d’un constat sur le serveur de Darva. Il peut ensuite récupérer le constat et les photos associées, en pièces jointes, ou bien consulter et télécharger ces documents sur l’extranet dédié à l’e-constat auto. « Nous avons également développé une plate-forme permettant à l’assureur, par échange de donnés informatisées (E DI) ou Web Services, d’intégrer automatiquement les données dans son système d’information. Chaque assureur sélectionne ainsi, dans cette palette de solutions, le type d’échange qui lui convient », souligne Denis Guéret, directeur du département études et développement chez Darva.
de 90% du marché français, la profession peut se targuer d’avoir posé, sans encombre, la première pierre de l’édifice numérique de l’assurance. « Tous les acteurs de l’assurance se sont mis autour de la table, souligne Pascal Demurger, président du Gema et vice-président de l’AFA. Tous y ont contribué et tous vont la reconnaître. » Le coup de maître est à la fois politique et technique. D’autant que cette
Test utilisateur 1
première incursion réussie dans l’« œkoumène numérique » a été complétée depuis par deux autres réalisations : l’élaboration d’un pack de conformité (deux normes simplifiées et trois autorisations uniques) avec la Cnil (lire p. 30 à 32) et la mise en place d’une commission numérique de l’AFA, dont la présidence a été confiée à Virginie Fauvel, membre du comité exécutif d’Allianz France et la vice-
Utilisateurs assureurs Extranet et mode transparent
Échanges de données informatisées Nouvel onglet Cdiscount.com – Achat discount...
a
Amazon.fr : livres, DVD, jeux vi...
a
Lancement officiel
Phase de finalisation
Avril 2014
1er décembre 2014
Septembre 2014
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vente-privee.com : grandes mar...
Nouvel onglet
fevad
présidence à Antoine Ermeneux, directeur de la transformation stratégique chez Covéa. « Son objectif est de concevoir des dispositifs pour faciliter la relation avec l’assuré», précise Bernard Spitz. De quoi préfigurer d’autres développements digitaux à terme. À première vue, l’e-constat aura donc le mérite de permettre à l’ensemble du marché d’améliorer le temps de traitement des
Test utilisateur 2
Phase technique Février 2014
ail -m
Consultation
Interfaces assureurs
F) PD ( l ai e-m
Conducteur b
Focus groupe
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[À LA UNE] TECHNIQUE ET DROIT
SebaStien LOiSeaU - bY SL.Fr
Signature digitale : un procédé consensuel
L
« L’AFA avait à cœur d’accompagner la montée en puissance du numérique. L’e-constat n’est qu’un élément d’une démarche plus globale. »
dr
bernard Spitz, président de l’AFA et de la FFSA
« Les assureurs ont la possibilité de récupérer et d’exploiter les informations contenues dans le constat pour imaginer des services autour de la gestion du sinistre. »
Sophie Cousin, chargée d’études chez Darva
sinistres auto et de réduire les coûts engendrés par la gestion des dossiers. Mais cette paix de place pourrait bien s’avérer précaire. Car si l’on en croit Michel Gougnard, président du conseil d’administration de Darva et directeur général de Covéa AIS, loin de mettre les assureurs au même niveau, l’application mobile devrait, a contrario, intensifier la concurrence. «Pour les assureurs, c’est le top de départ d’une nouvelle ère de compétition entre les assureurs sur les trois plans que sont les services aux assurés, la productivité de nos systèmes de gestion et la maitrise des coûts. » Au risque d’accentuer un peu plus encore la fracture numérique entre d’une part, des sociétés qui profiteraient de l’expérience de l’e-constat pour se saisir de la question digitale au sein de leurs organisations, et, d’autre part, celles dont les directions des systèmes informatiques (DSI) sont suffisamment acculturées au numé-
e constat amiable en usage assureurs est celle de la signature en assurance automobile digitale, autrement dit l’assuré est un moyen de preuve servant signe avec la pulpe du doigt. Sur à établir des faits juridiques. le site du e-constat à la question C’est-à-dire les causes et les cir« Comment être sûr que ma signaconstances de l’accident autoture sera authentifiée ? », la rémobile desquelles découlent ponse fournie est la suivante : « Il les responsabilités, donc la révous suffit de signer votre déclarapartition finale de la charge tion avec le doigt sur votre écran indemnitaire en jeu. Pour être de smartphone pour que votre opposable entre les parties, le assureur la prenne en compte ». recto du constat automobile Ce procédé est par sa nature celui Ce geste de la dans sa version papier doit être signature au doigt, qui correspond le mieux aux signé par les deux conducteurs. qui rappelle celui de la attentes des usagers : il est natuL’e-constat reprend les men- signature « au stylo », rel, intuitif et simple d’utilisations du recto et ne concerne s’avère en effet tion. Mais sur le terrain du droit, incontournable. [...] pas les accidents avec des la signature digitale est, pour Il permet au signataire blessés « même léger[s] » listés de réaliser l’heure, un Ovni, elle n’est pas au verso du constat papier. La psychologiquement à proprement parlé une « signaPlace a pris conscience de ce qu’il est en train ture électronique » au sens du manque, une deuxième ver- de signer. («Livre blanc, code civil (1) . La difficulté a Signature électronique cependant été contournée par la sion du e-constat est en prépa- sur tablette », Place qui a su s’entendre pour ration. Elle devrait inclure Cryptolog, fév. 2013). conférer au e-constat la même cette mention. Mais le verso valeur juridique que le constat est une déclaration unilatérale, signée par le seul assuré, qui ne s’apparente papier. Les modes de preuve sont libres. Ainsi, en déclinant son identité d’une part pas au constat amiable au sens strict. et en signant du doigt de l’autre, l’authentiAuthentification au doigt fication de l’assuré, qui ne pourra pas falDans le processus du e-constat amiable la sifier l’e-constat après signature, est pédouble signature est donc fondamentale. renne. Elle permet de lui donner une valeur proba- ■ JÉRÔME SPERONI toire. La solution technique retenue par les 1. Code civil, article 1316-4.
rique pour capitaliser sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’assurance, en particulier dans le champ de la gestion des sinistres. Les majors disposent déjà d’une longueur d’avance. Pour preuve: Allianz France a d’ores et déjà intégré l’e-constat dans son application « Mon Allianz Mobile » en précisant que ses clients «bénéficieront d’un engagement de traitement et de rappel dans l’heure ». La Matmut a interfacé le constat numérique avec sa propre application tout comme la Maif qui propose en complément la possibilité de loca-
liser un réparateur, une pharmacie, un hôpital ou encore de demander l’aide à un ami. De son côté, la Macif travaille à une application annoncée pour le premier semestre 2015. Reste que « l’application officielle des assureurs français » – une manière habile d’étouffer toutes celles qui fleurissent sur l’AppStore et Google Play – doit encore convaincre les assurés. Aux Pays-Bas, où elle est proposée depuis 2 ans aux automobilistes, à peine 5 % des constats sont remplis depuis un smartphone. ■ SÉbASTIEN ACEDO
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[EntrEprisEs Et marchés]
Formation – Digital – réseaux sociaux
Quand les « digital natives » coachent leurs dirigeants compétences appropriées pour sensibiliser nos collaborateurs aux usages du digital », explique Nicolas Rolland, directeur de la culture et de l’innovation chez Axa France. à l’occasion de sa conférence sur le digital organisée le 12 novem bre dernier, la compagnie d’assu rance a annoncé avoir déployé en septembre une formation de reverse mentoring, basée sur le volontariat. Résultat, en moins de deux mois, 55 personnes ont endossélerôledeformateurauprès de 250 salariés d’Axa France, leur expliquant comment utiliser au mieux les outils de recherche et de gestion de l’information, ou encore comment gérer leur image dans un monde digital.
corbis
Une formation en interne
■ De plus en plus de jeunes salariés de l’assurance forment directement les cadres expérimentés de leur entreprise aux usages du digital.
D
ans toutes les entreprises ayant entamé leur trans formation digitale, c’est l’un des termes à la mode: reverse mentoring, mentorat ou tutorat inversé en français. Ou comment des salariés, issus essentielle ment de la génération Y (nés après 1980), forment aujourd’hui leurs aînés aux enjeux des réseaux sociaux et du numérique. « Ces
jeunes, qui arrivent dans le monde du travail, ont grandi avec Internet et les outils nomades. Ils ont donc tout naturellement les
« ces jeunes, qui arrivent
dans le monde du travail, ont grandi avec internet et les outils nomades. »
Nicolas Rolland, Axa France
«Ces séances de formation, qu’elles soient individuelles ou collectives, ne ressemblent pas à des cours dispensés dans une salle. C’est beaucoup plus interactif, car nous sommes dans une logique d’apprentissage immédiat par l’action», observe Nicolas Rolland. Seulement voilà, si cette nouvelle pratique interpelle, c’est surtout parce que les jeunes mentors coachent directement des cadres de leur entreprise, mettant de côté le lien hiérarchique qui existe pourtant entre eux. à la Maif, tous les membres du comité exécutif ont ainsi eu un rendez vous dédié au digital avec deux étudiants vacataires. Sans que cela ne pose a priori problème
L’ ARGUS DE L’ A S SURANCE . N° 7389 . 12 d é cembre 2014 . argusdelassu ra n ce.com
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[EntrEprisEs Et marchés]
Ces DG accros à Twitter
C
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Le nombre de jeunes mentors chez Axa France
ni aux uns, ni aux autres. « Je comprends que cela puisse être perçu comme un exercice délicat, mais au final, nous avons travaillé sans filtre, la prise de parole des jeunes étant libre, directe et sans complexe à notre égard », indique Olivier Ruthardt, direc teur délégué des ressources humaines du groupe Maif. Qui ajoute : « Cette connexion intergénérationnelle est en tout cas à l’image des relations qui se développent dans l’entreprise, à savoir que nous communiquons tout autant de manière horizontale que verticale ». Pour autant, selon Thierr y Raickman, partner au sein du cabinet de conseil en recrute ment Eurosearch & Associés, cette pratique passerait moins
ertains directeurs généraux n’ont pas besoin de se fami liariser avec l’usage des réseaux sociaux. Ils sont déjà au jourd’hui très actifs sur Internet, via leur compte Twitter. Avec plus de 1000 abonnés, Éric Lom bard (directeur général de Géné rali France), Jacques Richier (présidentdirecteur général d’Allianz France) et Ronan Le Moal (directeur général de Crédit mutuel Arkéa) sont ainsi coutumiers de cet outil de com munication en 140 signes. « Ils veulent prouver qu’ils ont pris le virage digital », explique Alban Jarry, directeur du programme Solvabilité 2 à la Mutuelle Géné rale, et auteur d’un livre blanc intitulé « Twitter conté par 50 personnalités de la banque finance assurance ».
bien auprès d’autres salariés. « Quand vous êtes dans le management intermédiaire, cela peut être perturbant d’être formé par quelqu’un de moins expérimenté que soi. Car c’est reconnaître que cette personne a des compétences
Pour lui, « cette communication à la fois personnelle et institutionnelle est aussi un bon moyen de faire passer des messages en interne. Par exemple, Jacques Richier a récemment retweeté Frédérique Cintrat, qui présentait son livre « Comment l’ambi tion vient aux filles ? ». C’est une façon de montrer qu’il est attaché à la parité dans son entreprise ». à l’inverse des grandes compa gnies d’assurance, les mutuelles sont plus discrètes sur Twitter. « Beaucoup cherchent encore comment utiliser ce nouveau média », précise Alban Jarry. Communiquer en 140 signes n’est pas sans risque : une infor mation mal maîtrisée peut en effet tout de suite être largement reprise sur la Toile. ■ N.T.
que vous n’avez pas. » Pas sûr que cela soit toutefois suffisant pour convaincre les dirigeants de ne pas utiliser de plus en plus le reverse mentoring. Comme le précise Nicolas Rolland, d’Axa France : « C’est aussi une façon
de se familiariser avec les usages d’une nouvelle génération, de voir quels sont leurs modes de consommation. Bref de travailler au plus près sur les pratiques de nos futurs clients ». ■ NICOLAS THOUET
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[EntrEprisEs Et marchés] Bilan climatique
Sud de la France : pas d’accalmies
■ La série noire se poursuit. Comme en septembre et octobre, le sud de la France a connu de nouveaux épisodes cévenols, dont le dernier a provoqué localement d’importantes inondations. Conséquence de cet effet d’accumulation, les assureurs adoptent des mesures dérogatoires.
D
écidément, le climat s’acharne dans le sud de la France. En l’espace de trois mois, cette zone a été frappée par au moins dix épisodes cévenols – ces événements méditerra néens qui se manifestent par des orages violents localisés, des pluies diluviennes et des inonda tions – dont le dernier particuliè rement intense entre le 26 et le 30 novembre. Le mois de novem bre affiche, d’ores et déjà, le bilan humain le plus lourd du trimes tre, avec dix morts et deux per sonnes portées disparues. En déplacement dans le Var, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a confirmé que l’État allait ouvrir une procédure de reconnaissance accélérée de catastrophe naturelle pour le département.
D’autres régions dans la tourmente
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lEs intEmpériEs du mois dE novEmBrE 2014
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du 3 au 4 novembre : pluies et inondations. département concerné : ardèche. du 14 au 15 novembre : pluies et inondations. départements concernés : Gard et Lozère. du 26 au 30 novembre : pluies, inondations et vents violents. départements concernés : Pyrénéesatlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, ariège, aveyron, ardèche, Gard, Lozère, tarn, Var, Haute-Corse et Corse-du-Sud.
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Le dispositif a été, par la suite, étendu à l’Aude et aux Pyrénées Orientales, durement touchés, eux aussi, par les intempéries, ceci afin de « raccourcir les délais dans lesquels les personnes pourront activer leurs garanties d’assurance pour bénéficier d’une indemnisation », a précisé le ministre. Sur ce seul événement, les sociétés d’expertise en dom mages aux biens s’attendent à traiter plus de 10 000 sinistres avec des « dommages significatifs dans le Var, l’Hérault, les Pyrénées-Orientales et le sud de l’Aveyron ». Côté assureurs, la Maif comptabilisait au 1er décembre
Intensité moyenne
Faible intensité
du 3 au 4 novembre : pluies et inondations. départements concernés : Côte-d’Or, Saône-etLoire, Jura, Loire, Hautes-alpes, drôme, ain, isère, rhône, alpes-de-Haute Provence, alpes-maritimes, bouches-du-rhône, Gard, Var et Vaucluse. du 9 au 11 novembre : pluies et inondations. départements concernés : Var, alpes-maritimes et bouches-du-rhône. du 14 au 15 novembre : pluies et inondations. départements concernés : alpes-maritimes et bouches du rhône.
Forte intensité
du 26 au 30 novembre : pluies, inondations et vents violents. départements concernés : aude, Pyrénées-Orientales et Hérault.
près de 1 160 dossiers dont 86 % pour l’habitation et 14 % pour l’auto tandis qu’Axa France re censait, selon les premières esti mations, 2 000 dossiers pour le dernier épisode et près de 5 000 déclarations pour l’en semble du mois, « soit la même tendance que les deux mois précédents », a précisé la compagnie. Quant aux premières estimations
du coût, Covéa (Maaf, MMA et GMF), qui a enregistré 5 000 si nistres auto et 10 000 en MRH sur le trimestre, évoque une pre mière facture comprise entre 42,5 et 62,5 M€, sur la base d’un coût moyen de 2 500 euros en auto et entre 3 000 et 5 000 euros en habi tation. Dans ce contexte clima tique exceptionnel, certaines compagnies ont procédé à des
mesures dérogatoires. Axa France et Allianz ont notamment décidé d’étendre les délais de dé clarations des sinistres (jusqu’au 31 décembre 2014 pour le premier et jusqu’au 31 janvier 2015 pour le second) et de verser des acomptes pour faire face aux premières dépenses d’urgence des sinistrés. ■ SÉbASTIEN ACEDO
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QBE s’implante dans le Sud-Ouest Pour mieux accompagner ses clients et partenaires courtiers, QBE poursuit sa stratégie de qualité de service et de proximité par l’ouverture de sa Direction Grand Sud-Ouest en janvier 2015. Cette nouvelle implantation sera basée à Bordeaux, sous la responsabilité de Sandrine Helleux.
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[intErméDiairEs Et DistriBUtiOn] agents généraux – courtiers – assurance dommages
MMA : une fusion qui modifie les chanGEmEnt DE VOiLUrE pOUr mma iarD En 2015
MMA IARD SA
Covéa Risks
Société d'assurance dommages du groupe MMA Nombre de contrats en portefeuille :
Chiffre d'affaires : 623 M€ (+6%) Résultat net : 17,7 M€ (+2,9%) Fonds propres : 276,4 M€ (+3,5%) Ratio de solvabilité (y compris plus values-latentes) :
5,4 millions (+1,2%) Chiffre d'affaires :
327% (– 4 points)
Résultat net :
56,6 M€ (–1,7%) Fonds propres :
1,3 Md€ (+11%)
Distribution : 2 700 courtiers
soUrcEs : sociÉTÉs ET rAPPorTs ANNUELs
Covéa Fleet
L’intégration des sociétés covéa risks, covéa Fleet et covéa caution au sein de MMA iArD sA est prévue courant 2015 avec effet rétroactif au 1er janvier 2015.
Covéa Caution
2,6 Md€ (+5%)
Offre : assurance dommages aux biens et responsabilité des professionnels et entreprises et assurance des particuliers
Chiffre d'affaires : 10,1 M€ (+4,7%) Résultat net : 3 M€ (–40%) Fonds propres : 24 M€ (=)
Marge de solvabilité (y compris plus-values latentes) :
Offre : garanties financières pour le bâtiment (50 % du chiffre d’affaires) et garanties financières légales pour les administrateurs de biens, syndics, professionnels du tourisme, écoles de conduite, etc.
458% (– 7 points)
Chiffre d'affaires : 715 M€ (+7%) Résultat net : 12,8 M€ (–24%) Fonds propres : 276 M€ (+4,7%) Ratio de solvabilité (avec plus values latentes) :
Portefeuille géré en run-off, la souscription d'affaires nouvelles a été arrêtée en 2014
240% (– 46 points)
Offre : assurance des flottes de véhicules, assurance transports et marchandises Distribution : 3 000 apporteurs (agents, courtiers, réseaux salariés, constructeurs automobiles)
■ Le projet d’intégration de trois sociétés du groupe
Covéa au sein de MMA IARD SA, qui se concrétisera en 2015, aura pour conséquence indirecte une redéfinition du périmètre d’intervention des agents généraux et des courtiers en assurance dommages.
C
hezCovea,leslignesbougent. Par ricochet, ces mouve ments touchent aussi les intermédiaires. Dans le cadre de la simplification de ses structures et de l’adaptation de son organi sation aux exigences de Solvabi lité 2, le groupe mutualiste pro jette de fusionner au sein de la société d’assurance dommages, MMA IARD SA, trois entités du groupe : Covéa Risks, Covéa Fleet et Covéa Caution. Cette opéra tion, qui doit être réalisée au
cours de l’année 2015, n’aura pas d’impact sur le plan social, d’après les informations fournies par le groupe MMA aux instances représentatives du personnel. Néanmoins, elle va entraîner des changements d’ordre juri dique, informatique et commer cial. La fusion des portefeuilles de produits pose notamment la question du devenir des marques et – effet collatéral – celui de l’organisation de la distribution. Actuellement, les sociétés
concernées par l’opération tra vaillent avec des marques et des réseaux de vente différents, courtiers essentiellement pour les entités Covéa et agents généraux exclusivement pour MMA. Cette marque leur est en effet réservée, comme le sti pule l’accord qui encadre leurs relations avec la compagnie et ces intermédiaires.
Préserver la complémentarité Le projet de fusion et d’utilisation d’une marque commune au sein des différents réseaux de distri bution a donc amené MMA et le syndicat des agents, le Sagamm, à remettre à plat l’accord contractuel qui datait de la fusion
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[intErméDiairEs Et DistriBUtiOn]
équilibres de la distribution du syndicat était que les agents qui interviennent surtout sur le marché des particuliers et des professionnels et évoluent Les agents m a j o r i t ai re m e nt e n z o n e s généraux MMA rurales ou semi-urbaines ne se retrouvent pas en situation de concurrence sur leur 1 256 agents généraux marché local », explique le (1 794 points de vente) président du Sagamm, Troisième réseau d'agents en France en termes d’effectif JeanFrançois Bianchi. 512 000 € de commission annuelle L’a c c o r d d é f i n i t l e moyenne par agence (+5,2% par rapport à 2012) périmètre et les moda Activités : 78% dommages, lités d’intervention des 17% santé et prévoyance, a g e nt s g é n é rau x e t 5% vie, épargne et finance des courtiers en fonction Clientèle : 65% particuliers, des marchés. « Il existe 10% professionnels, 25% TPE-PME déjà une complémentarité naturelle entre les agents généraux et les courtiers. Ces derniers interviennent surtout sur les risques des grandes entreprises ou des entreprises de taille intermédiaire. Le travail de concertation avec le réseau entre Azur et MMA. Après six a consisté à faire en sorte de mois de négociations, une nou préserver cette complémentarité velle mouture du texte a été et de s’assurer que chacun soumise aux adhérents du syndi puisse jouer pleinement son rôle », cat, qui l’ont approuvée par vote explique JeanMichel Foxonet, lors de l’assemblée générale du chargé chez MMA des relations 19 novembre 2014. « La priorité avec le syndicat des agents.
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En pratique, une nouvelle marque, MMA Entreprise, commune aux deux réseaux, sera créée. Une partie des offres proposées sous cette marque, celles faisant l’ob jet de solutions sur mesure pour l’essentiel, sera partagée entre les deux réseaux, alors que d’autres seront uniquement distribuées par les agents généraux. C’est le cas, notamment, des contrats des tinés aux agriculteurs ou viticul teurs. La marque MMA, quant à elle, reste réservée aux agents, qui conservent une exclusivité sur le marché grand public, sauf dans des circonstances bien précises (comme les contrats des dirigeants en accompagnement des offres d’entreprise).
Courtage réduit aux grands acteurs Cette répartition des rôles va se traduire du côté du courtage par des fermetures de codes sur le marché des particuliers et par un pilotage plus fin du réseau sur celui des professionnels. En théo rie, les courtiers pourront inter venir en risques d’entreprise quelle que soit leur implantation
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g é o g r a p h i q u e. E n c e q u i concerne les risques des profes sionnels, ils ne pourront sous crire de nouvelles affaires que dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Font excep tion les contrats MMA BTP com mercialisés auprès des entre prises réalisant moins de 2 M€ de chiffre d’affaires et les offres destinées aux professionnels de l’automobile, qui restent l’apa nage des agents sur l’ensemble du territoire. Le réseau de cour tiers, composé aujourd’hui de 2 700 partenaires devrait donc, au fur et à mesure des renouvel lements d’affaires, se concentrer autour des grands acteurs. Pour prévenir et gérer les conflits entre les deux réseaux de distribution, un « comité de suivi des réseaux agences et courtage » sera créé. « Dans les faits, les cas de litiges ne devraient pas être nombreux, sachant que nous disposons par ailleurs de directions régionales proches du terrain, donc à même de régler ce types de situation », explique JeanMichel Foxonet. ■ ESTELLE DURAND
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[professions et institutions] Cnil – Conformité – Big Data
Données personnelles: les assureurs s’approprient les codes ■ Après un travail de longue haleine, la Cnil, en collaboration étroite avec les assureurs, a publié les textes réglementaires du « pack assurances ». Une démarche empreinte de pragmatisme qui permet d’envisager l’avenir avec sérénité.
P
lus fort que le « e-constat » ! Le « pack assurances », qui regroupe désormais l’ensemble des normes applicables aux assureurs en matière de traitement des données à caractère personnel, a fédéré l’ensemble de la profession, de la production à la distribution. Pour preuve, la FFSA et le Gema réunis au sein de l’Association française de l’assurance (AFA), le CTip, la CSCA et la FNMF ont accompagné la Commission nationale de l’informatique et des
ments de données dans un environnementjuridiquementsécurisé. Pas moins de cinq textes en sont issus (lire l’encadré ci-contre). Ils sont transversaux pour toutes les familles de l’assurance et concernent toutes les branches,
libertés (Cnil) dans ses travaux normatifs qui ont duré deux ans, faisant ainsi de l’assurance le premier secteur réglementé à disposer d’un tel corps de règles. Le pack doit ainsi permettre aux assureurs d’envisager les traite-
tant en assurances de personnes qu’en dommages.
Le bon timing C’est au début de l’année 2012 que la Cnil a pris l’initiative de s’intéresser de près aux données
LeS mOtS de L’aSSOCiatiOn FranÇaiSe de L’aSSUranCe « Pour les particuliers (habitation, automobile), la connaissance statistique des risques assurés permet de les évaluer avec un minimum de données. Cependant, un élargissement des données disponibles donne la possibilité d’affiner la connaissance des différentes catégories de risques et conduit à des offres plus adaptées. »
« La donnée est un élément compétitif, donnant un avantage décisif aux assureurs qui ont un meilleur accès et une meilleure capacité de traitement des données. Les assureurs doivent défendre, en évitant une utilisation excessive des données disponibles, une certaine conception de la solidarité, qui s’incarne en assurance par la notion de mutualisation des risques.»
bernard Spitz, président de la FFSA et de l’AFA, et Pascal Demurger, président du Gema et vice-président de l’AFA L’ A RGUS DE L’ A S S U R A NC E . N ° 7389 . 12 d é cembre 2014 . a rg usdelassu ra n ce. com
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[professions et institutions]
de fond numérique n’a eu de cesse de déferler dans toutes les procédures métiers des assureurs. Et l’heure du Big Data a sonné. Sur bien des aspects les assureurs devaient donc faire sans autre support que la loi Informatique et Liberté de 1978 (loi I&L) qui fixe les grands principes mais ne contient pas d’approche pratique. Raison pour laquelle la Cnil est dotée d’un pouvoir réglementaire.
LeS « aU » et « nS » aSSUranCeS Les autorisations uniques (AU) servent à définir le régime juridique applicable aux fichiers ou traitements de données personnelles sensibles ou à risques, qui visent une même finalité et des catégories de données et de destinataires identiques. Le pack assurances en contient trois: ■ aU du 17 juillet 2014: lutte contre la fraude à l’assurance; ■ aU du 23 janvier 2014: infractions, condamnations
ou mesures de sûreté;
■ AU du 23 janvier 2014: répertoire national d’identification des personnes physiques (rniPP) et numéro d’inscription au répertoire (nir).
Les normes simplifiées (NS) servent à définir le régime juridique applicable aux fichiers ou traitements de données personnelles courants qui ne portent pas atteinte à la vie privée ou aux libertés. Le pack assurances en contient deux en date du 11 juillet 2013:
HirOSHi Watanabe-GettYimaGeS
Travaux préparatoires
personnelles collectées par les assureurs et à ce qu’ils en font. Il était temps. En effet, la «NS 16 » datait du 20 janvier 1981 et était circonscrite à la passation, à la gestion et à l’exécution des contrats. Entre-temps, la vague
No
Pourtant la partie n’était pas gagnée d’avance. En effet, les discussions européennes sur le contenu du futur règlement en matière de données personnelles, d’application directe en France, s’éternisent. Alors, pourquoi ne pas attendre ? Pas le temps au regard des enjeux. Comme l’explique Philippe Poiget, directeur des affaires juridiques, fiscales et de la concurrence à la FFSA, « les travaux en cours sur le projet de règlement européen relatif à la protection des données personnelles sont complexes et prendront encore du temps avant d’aboutir. Il était sou haitable que la Cnil apporte la sécurité juridique des traitements de données qui est un impératif pour nos métiers ». Il faut préciser que bien qu’adopté en première
■ nS sur la gestion commerciale de clients et de prospects; ■ nS sur la passation, la gestion et l’exécution des contrats.
lecture le 12 mars 2014 devant le Parlement européen, le texte du règlement est pourtant loin d’être finalisé. Il fait actuellement l’objet d’un trilogue entre le Conseil, la Commission et le Parlement européen. De plus, sur le plan national, la grande loi sur le numérique continue de se faire attendre. Aux dernières nouvelles, la phase de concertation thématique lancée par le Conseil national du numérique (CNNum) se terminera le 15 janvier 2015. Dans ce contexte incertain, il est apparu aux assureurs qu’il « fal lait y aller ». Le business n’attend pas. Oui, mais comment ?
La méthode qui a conduit à l’adoption du pack assurances est sans doute le point le plus remarquable du travail réalisé. En effet, dès 2012, la Cnil et les professionnels ont travaillé main dans la main, en ayant en tête les préoccupations opérationnelles : d’où « un dialogue approfondi, fondé sur l’échange avec les praticiens », poursuit Philippe Poiget. De plus, la Cnil a publié pour chaque texte une fiche pratique (1) qui fourmille de cas concrets permettant une mise en œuvre plus aisée de la conformité. Enfin, pour parfaire cette approche pratique, il est convenu que les
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[professions et institutions]
Fraude et NIR-RNIPP Certains sujets ont tout de même été âprement discutés. Il en va ainsi de l’AU 39 sur la lutte contre la fraude. En effet, les mécanismes de détection de la fraude flirtent avec les principes de la loi I&L. François Rosier, directeur adjoint aux affaires juridiques de la FFSA, en donne une illustration: «pour encadrer l’interconne xion de fichiers, la Cnil, qui est particulièrement vigilante sur ce sujet, a prévu que les alertes qui concerneraient un salarié dans le cadre de la lutte contre la fraude interne devraient faire l’objet d’une requête individuelle ». L’autre sujet sur lequel les assureurs auraient souhaité obtenir davantage concerne la très actuelle question des contrats
« Le cercle de confiance » La concertation avec les professionnels a été le mot d’ordre au cours des travaux. Quels enseignements en tirez-vous ? La Cnil a réuni l’ensemble des fédérations et groupements (CTip, CSCA FFSA, FNMF et Gema) représentatifs des assureurs, mutuelles, institutions de prévoyance et courtiers d’assurance. Des réunions de travail ont été organisées tous les trois mois entre la Cnil et le groupe de travail pendant près de deux ans. De leur côté, les fédérations et groupements ont également échangé avec leurs membres afin de relayer le message de la Cnil et de recueillir en retour leurs observations issues de la « métier » de l’assurance.
Par exemple : l’information des personnes à deux niveaux en matière de traitement de lutte contre la fraude, ou encore la collecte du NIR rendue possible dans les seuls cas prévus par les dispositions légales en vigueur.
Qu’attendez-vous du « club de conformité » constitué avec les fédérations professionnelles ? L’objectif de ce club consiste à SOPHIE NERbONNE, directrice pouvoir continuer à échanger à de la conformité, intervalle régulier afin de vérifier Commission nationale la bonne application des règles et de l’informatique processus organisationnels à l’aune et des libertés (Cnil) des évolutions du métier de l’assureur et de trouver les nouvelles pratique réponses en cas d’évolution. Il aurait été dommage que le « cercle de confiance » créé dans le cadre des travaux menés pour la création du pack dispaQuels ont été les sujets les plus délicats raisse. Il a pour objectif de créer un effet d’entraîà aborder ? nement vertueux dans la diffusion de la conforBien entendu, les réunions ont été l’objet mité informatique et libertés grâce à l’action d’échanges et de discussions avec les profession- démultiplicatrice des réseaux professionnels nels sur plusieurs sujets: Big Data, réseaux sociaux, concernés. Il fonctionnera sous forme de groupes collecte du NIR, ou encore en matière de lutte de travail et de réunions semestrielles, qui seront contre la fraude, avec la mise en place de l’occasion de tester la robustesse du corpus de listes des personnes à risque. Sur ces différents règles élaboré et de poursuivre les réflexions points, nous sommes parvenus à trouver une posi- avec les assureurs sur les questions émergentes tion commune qui tient compte à la fois des exi- (voiture connectée, Big Data…). gences de la Cnil et de la pratique des assureurs. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME SPERONI
d’assurance vie non réclamés. Seulement voilà, le numéro de Sécu, NIR pour les initiés, jouit d’une inviolabilité quasi-pontificale, justifiée par son appartenance à la sphère sociale. Selon Maud Schnunt, responsable assurances de personnes et affaires européennes au Gema, « il est vrai qu’au regard des obligations que nous impose la législation sur les contrats d’assurance vie non réclamés, nous aurions aimé avoir accès au NIR, seule source absolument fiable pour attester
1. À télécharger sur : www.cnil.fr 2. Lire l’interview dans L’Argus de l’assurance du 20 juin 2014.
dr
assureurs et la Cnil se retrouvent régulièrement au sein du « Club conformité » (voir l’interview de Sophie Nerbonne), pour faire vivre le pack assurances en prenant en compte les évolutions métier. Sur un plan général, c’est aussi une posture qui met la Cnil en position d’être un acteur favorisant l’économie. Comme l’explique édouard Geffray, son secrétaire général : « En aucun cas la Cnil ne freine l’innovation, elle l’accompagne en intégrant dès le départ les préoc cupations qui sont les nôtres » (2). Ces préoccupations sont soustendues par des principes de la loi I&L qui structurent la collecte et le traitement des données. En tête de ces principes, on trouve l’usage légitime. Pour les assureurs ce point n’a pas été difficile à prouver : « les données sont om niprésentes dans nos métiers. C’est toujours dans le cadre d’une obli gation réglementaire que l’assu reur est amené à les collecter » souligne Philippe Poiget.
du décès des assurés. Le RNIPP (Répertoire national d’identifica tion des personnes physiques) auquel les assureurs ont au jourd’hui accès présente des im perfections ». Quoi qu’il en soit, sur un sujet aussi prometteur que le numérique, il est louable de constater que l’on peut lier une approche concrète sans transiger sur les principes et aboutir à un résultat opérationnel. Dans le jargon, c’est « gagnant-gagnant ». ■ JÉRÔME SPERONI
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LIMITES ■ La garantie dommages corporels du conducteur n’intervient qu’à partir d’un taux d’IPP de 10 %. ■ La lunette arrière, les glaces des toits ouvrants ou panoramiques et des phares, les miroirs des rétroviseurs... ne sont pas couverts. ■ Exclusion de la
tentative de vol.
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Cible Ce sont les automobilistes attentifs à une couverture suffisante des risques majeurs et appréciant les réductions tarifaires, et ce quels que soient leur véhicule, son prix et son âge, et notamment pour un usage limité réservé aux loisirs, utile à ceux qui vont travailler en transports en commun.
Contenu Cinq formules, du tiers à la tous risques, confèrent à la gamme Essentiel une certaine souplesse, même si aucune exclusion n’est rachetable et qu’il n’y a qu’une seule option (conducteur). La formule Équilibre, la plus complète, couvre la responsabilité civile obligatoire liée aux dommages causés à des tiers, au véhicule assuré, et, en option, les dommages corporels du conducteur. Elle inclut des garanties d’assistance au véhicule et aux personnes transportées sans franchise kilométrique en cas d’accident, ainsi qu’une assistance juridique par téléphone.
La garantie du conducteur, accordée sous forme indemnitaire après déduction des versements de tous les tiers payeurs, est plafonnée à 800 000 € pour l’incapacité permanente partielle la plus grave, 99 500 € en cas de décès et 3 000 € pour frais d’obsèques. Les frais d’aménagement du logement peuvent atteindre 28 000 € et ceux du véhicule 5 000 €. À noter que l’indemnisation des soins (plafonnée à 7 000 €) et des pertes de revenus professionnels (10 000 €), est indépendante du taux d’incapacité et que la responsabilité civile s’applique à la fois en circulation et en dehors. Les dommages au véhicule comprennent son vol (par car-jacking, ruse, faux chèque de banque, abus de confiance...), l’incendie, les attentats et tempêtes, les catastrophes naturelles ou technologiques et les dommages par collision ou dus à des événements naturels, hormis la grêle et le vandalisme. S’ajoutent à ces garanties la réparation ou le remplacement du parebrise (franchise de 25 % et plafond de 70 €) et la prise en charge du dépannage ou du remorquage jusqu’au garage qualifié le plus proche de l’accident, le gardiennage du véhicule à la suite d’un événement assuré, les frais engagés avec l’accord de l’assureur pour récupérer le véhicule après sa remise en état acceptée par l’expert ou retrouvé non endommagé, et la recharge des extincteurs.
Distribution Le contrat est commercialisé par 1 800 conseillers salariés répartis dans les 570 agences Matmut.
LE MARCHÉ
PLUS DE CONVIVES POUR UN MÊME GÂTEAU
■ L’automobile pèse 12 % du budget des ménages français, et son assurance plus du quart des dépenses automobiles. d’où l’importance du gel du tarif de la matmut pour 2015, d’autant que l’auto, qui représente plus de la moitié de ses encaissements en dommages, la place au septième rang du marché. La pression concurrentielle se renforce sur ce créneau, en raison de la stagnation de la masse assurable et d’un vieillissement régulier du parc, mais surtout du fait de la présence accrue de tous les acteurs, mutuelles (Covéa, macif, maif...), bancassureurs, (Crédit mutuel, Groupama, La Poste...), compagnies (allianz, axa, Generali...) et assurance en ligne.
Exemple tarifaire L’assuré est un couple de cadres lillois ayant 50 % de bonus, et plus de dix ans sans accident, souhaitant assurer une Renault Laguna 2.0, 16V, 140 Expression, éthanol, ayant 40 000 km, mise en service en 2012. Ils ont choisi la formule Équilibre et une garantie conducteur de 50 000 €. Ils n’utilisent leur véhicule qu’en loisirs et trajet domicile-travail. Leur cotisation annuelle s’élève à 586 € TTC. ■ ALAIN FARSHIAN
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[JURISPRUDENCE]
Faute du transporteur – Limite d’indemnisation Com., 18 novembre 2014, n°13-23.194
Les faits Un laboratoire d’analyses confie à un transporteur l’acheminement d’un dossier d’appel d’offres à destination d’un établissement public. L’expéditeur prend soin de préciser que le dossier doit parvenir impérativement à une date déterminée, dont il est fait mention sur le bordereau. Cette échéance n’est pas respectée par le transporteur. Il en résulte que le dossier est rejeté dans la mesure où il a été livré après la clôture de l’appel d’offres. Devant la juridiction d’appel, le transporteur est condamné à payer 150 000 euros. Les juges relèvent que ce professionnel du transport a « manqué gravement à son obligation » en ne prenant aucune initiative pour rattraper son retard, dont il avait connaissance. La décision encourt la cassation.
La décision « En se déterminant par de tels motifs, impropres à caractériser la faute inexcusable du transporteur, laquelle est une faute délibérée impliquant la conscience de la probabilité du dommage et son acceptation téméraire sans raison valable, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision. » ■ Commentaire L’article 22 du décret
du 6 avril 1999 (n°99-296) fixe la grille d’indemnisation pour retard à la livraison. Dans ce cas, lorsque le préjudice est prouvé et qu’il résulte du fait du transporteur, celui-ci est tenu de verser une indemnité qui ne peut excéder le prix du transport, sauf lorsque la valeur est déclarée. Par exception, l’expéditeur est tenu à une réparation intégrale en cas de faute inexcusable. En l’espèce, les critères énoncés – selon une jurisprudence constante – par la Cour de cassation ne sont pas réunis. Le montant du préjudice est alors sans incidence sur l’indemnité versée.
Cat’ nat’ – Efficacité des travaux de reprise – Responsabilité Civ. 2e, 23 octobre 2014, n°12-29.914
Les faits Un immeuble subit des désordres à la suite d’épisodes de sécheresse déclarés en catastrophes naturelles pour les années 1996 et 2003. Des travaux de reprise des désordres sont réalisés selon les préconisations de l’expert de l’assureur. En 2006, l’immeuble est vendu, et lors de l’été 2008, des fissures réapparaissent. Le nouvel acquéreur assigne l’assureur en indemnisation, au titre de la garantie des catastrophes naturelles (C. assur., art. L. 125-1). En appel, l’acquéreur est débouté de sa demande et condamné à restituer les indemnités allouées en référé (50 000 euros). Il se pourvoit en cassation sans succès. La décision « Il n’est nullement établi que l’assureur ait refusé de financer une étude technique ou qu’il en ait même discuté le principe […] l’assureur n’avait commis aucune faute. » ■ Commentaire En l’espèce, les désordres postérieurs aux événements climatiques en cause sont la conséquence de l’insuffisance des travaux de reprise réalisés par l’entrepreneur en bâtiment. Ce dernier n’a proposé aucune étude de sol et a établi le descriptif des travaux à la suite de l’accord amiable intervenu entre l’assureur et l’assuré. L’assureur habitation qui ne s’est opposé en rien à cet accord n’a commis aucune faute susceptible d’engager sa responsabilité. C’est davantage la responsabilité de l’entrepreneur qui semble ici devoir être recherchée (voir C. civ., art. 1792 : « Tout constructeur d’un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou l’acquéreur de l’ouvrage, des dommages, même résultant d’un vice du sol »).
RC pro – Pertes de production Civ. 2e, 23 octobre 2014, n°13-17.592
Les faits Une société intervenant sur le secteur agroalimentaire conclut un marché de travaux portant sur la fourniture et l’installation d’un matériel de pétrissage. Des dysfonctionnements affectent cette installation. La société assigne l’assureur de responsabilité professionnelle de l’installateur. En appel, ses prétentions sont rejetées tant au titre des dommages subis par les biens que pour les « pertes de production et résultant de déchets ». Pour ces dernières, la Cour de cassation réforme la décision des juges du fonds, au visa de l’article 1134 du code civil. La décision La clause litigieuse n’excluait pas de la garantie les préjudices résultant pour les tiers de pertes de productions ou résultant de déchets. ■ Commentaire Dans cette affaire, le débat s’est concentré sur l’interprétation d’une clause d’exclusion présente dans les conditions générales de la police d’assurance de responsabilité du professionnel. Pour les dommages aux biens, l’exclusion ressortait de l’objet même de la police d’assurance de responsabilité. Mais en ce qui concerne les pertes de production subies par un tiers du fait de l’assuré, la clause stipulant l’« exclusion de garantie pour le remboursement ou la diminution du prix, le coût du contrôle, de la réparation, de la réfection, de la modification, de l’amélioration ou du remplacement » de la chose était insuffisamment précise pour les éluder. ■ JÉRÔME SPERONI
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Mardi 16 DÉCEMBRE 2014 Paris
ite !
us v Inscrivez-vo
3e édition
MAGHREB ET AFRIQUE SUBSAHARIENNE Comment travailler sur ces marchés en très forte croissance AVEC LA PARTICIPATION EXCEPTIONNELLE DE
Frédéric BACCELLI
Bachir BADDOU
ALLIANZ AFRICA
FÉDÉRATION MAROCAINE DES SOCIÉTÉS D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCE
Directeur général
Directeur général
Olivier CANUEL
Directeur Afrique anglophone et Moyen Orient
GRAS SAVOYE INTERNATIONAL
Richard LOWE
Président Directeur général
GROUPE ACTIVA
(FMSAR)
Et notamment les interventions de : • Mathieu DIERSTEIN, Directeur général, GROUPE ASCOMA • Sonia MARIJI, Présidente, NOORASSUR.COM • Mustapha MOUFID, Directeur de l’Organisation et des Systèmes d’Information, AXA ASSURANCE MAROC • Esther TIAKO, Vice-présidente, FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS D’ASSURANCES DE DROIT NATIONAL AFRICAINES (FANAF)
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Programme complet et inscriptions sur : http://evenements.infopro-digital.com/argus/ Contact : Amélie TAUGOURDEAU • email : ataugourdeau@infopro-digital.com • tél. : +33 (0)1 77 92 94 76
[SanS détour]
romain Godefroy directeur général d’Axeria IARD
■ Romain Godefroy revient sans fard sur le virage forcé pris en 2010 et tente d’expliquer les raisons du succès retrouvé et les nouvelles ambitions de la compagnie d’assurance lyonnaise Axeria IARD.
« Sur le risque d’entreprise, il y a une prime à être petit» Rousset, qui, partant du principe qu’il y a un droit à l’erreur, a choisi de recapitaliser l’entreprise et de tenir l’ensemble des engagements, et ce dans un délai très court. Axeria IARD devait alors prendre une autre direction. Quelle a été l’évolution du business model ? Dès 2010, Axeria IARD a fait une revue complète de sa stratégie afin de reconstruire sur des bases solides. Nous nous sommes donc rapidement séparés des portefeuilles trop déficitaires en résiliant progressivement les contrats et en nous recentrant sur notre activité de courtage traditionnelle plutôt que sur les partenariats. Nous avons également réduit la taille de notre réseau, en passant de plus de 3000 distributeurs à 430 courtiers aujourd’hui. En termes d’effectifs, nous sommes passés de 130 à 40 collaborateurs au point le plus bas. Cela a été un moment difficile, mais grâce à l’ambition sociale d’April et à la croissance du groupe, nous n’avons pas fait de PSE. Mais réduire les coûts et les portefeuilles ne permet que d’arrêter l’hémorragie, donc nous avons, en parallèle, commencé à déployer notre stra-
PHOtOS : LUC PerenOm
Alors qu’Axeria IARD enregistrait de fortes croissances, la compagnie a bien failli mettre la clé sous la porte en 2010. Comment expliquez-vous ce retournement? Axeria IARD a été acquise en 2004 par le groupe April, alors qu’elle réalisait 38 M€ de chiffre d’affaires. La stratégie d’April consistait à acquérir des compagnies d’assurance pour les utiliser comme rampe de lancement pour ses produits, un moyen réel de simplifier et réduire le « Time to Market » de ses innovations. Axeria IARD est ainsi devenu un moteur de développement sur la partie dommage. Son chiffre d’affaires a grimpé jusqu’à près de 140 M€ en 2009 à la faveur d’une extension de son périmètre à l’international et au développement sur de nombreux modes de distribution. Ce fut beaucoup trop de choses en même temps. La structure n’a pas supporté cette progression fulgurante. La qualité et la maîtrise des risques n’ont pas été au rendez-vous. Conséquence : il y a eu des pertes très importantes. Mais Axeria IARD a eu la chance d’être au sein d’un groupe d’entrepreneurs et d’avoir le soutien de son président et actionnaire principal, Bruno
tégie vers les risques d’entreprise pour retrouver la croissance et la rentabilité. Pour ce faire, nous avons renforcé notre expertise et notre qualité d’exécution. D’ailleurs aujourd’hui, nous sommes revenus à 60 collaborateurs. Quels ont été les chantiers menés depuis votre arrivée en 2012 ? Il nous fallait réellement gagner une nouvelle crédibilité auprès des acteurs du marché. Nous avons ainsi identifié près de 65 projets d’optimisation et d’innovation à mettre en place au sein de l’entreprise : de l’amélioration de l’animation du réseau au développement d’un site Web, en passant par la révision de nos process, de notre extranet ou de notre gamme de produits. Par exemple, pour passer
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[SanS détour]
SON PARCOURS IngénieurdesMinesde Douai,diplôméen2002, il est notamment détenteur d’un MBA de l’IAE de Paris. ■ 2003-2007 Ingénieur prévention puis souscripteur chargé d’affaires chez FM Global. ■ 2007-2010 Directeur de cabinet de Nicolas Aubert (directeur général d’AIG France de 2003 à 2010). ■ 2010-2012 Responsable du département dommages d’AIG. ■ Depuis 2012 Directeur général d’Axeria IARD.
de la multirisque habitation aux dommages aux biens des entreprises, nous avons créé des fonctions d’ingénieurs de prévention, renforcé notre expertise de souscription, et structuré des process robustes. Cela est critique sur certains secteurs d’activités comme le risque industriel et immeuble. Alors qu’en 2011, nous enregistrions une activité de 44 M€, nous sommes repartis sur de bonnes bases en 2012 en affichant une hausse de 27,3 % de notre chiffre d’affaires, à 56 M€, et nous avons retrouvé un résultat net positif. Ce nouveau business model est-il facteur de notoriété ? En 2013, la notoriété a commencé à revenir et nous n’étions plus considérés comme une
captive d’assurance du groupe April, mais bien comme un acteur à part entière dédié au courtage sur le segment du risque d’entreprise. Aujourd’hui, nous proposons une capacité significative de 50 M€ en dommages et intervenons sur différentes branches assurantielles. Associé à l’expertise de nos équipes, à
« nous avons également réduit la taille de notre réseau, en passant de plus de 3 000 distributeurs à 430 courtiers aujourd’hui. »
la qualité de la gestion et à notre réactivité, nous avons dépassé l’image d’un assureur de niche. Résultat : beaucoup de courtiers nous sollicitent. Nous avons même dû recruter un collaborateur dédié pour répondre à ces demandes. Nous sommes cependant restés très sélectifs quant au développement de notre réseau de 430 courtiers, car nous désirons travailler avec des personnes qui s’inscrivent sur du long terme. Au niveau de l’apport d’affaires, nous ciblons des courtiers qui souhaitent apporter à Axeria IARD un volume annuel de primes supérieur à 200 K€. Nous ne sommes pas dans le développement à tout va, mais bien dans une maîtrise de notre portefeuille et dans une logique d’équilibre des risques.
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[SanS détour] Comment s’est traduit ce regain de notoriété en termes de croissance ? Nos partenaires réassureurs (Swiss Re, Munich Re et Scor, Ndlr) ont contribué au renforcement de la solidité et de l’image d’Axeria. Cela nous a permis de surfer sur la dynamique de développement amorcée en 2012. 2013 s’est ainsi achevée sur un chiffre d’affaires de 68 M€ en progression de 21,4 % et un résultat net en forte croissance. Nous avons enregistré plus de 15 M€ d’affaires nouvelles, tout en ayant un très bon taux de rétention. En 2014, nous continuons notre développement avec une activité qui devrait dépasser les 74 M€ de chiffre d’affaires. Cette croissance est réellement portée par les courtiers traditionnels puisque nous réaliserons moins de 5 % de notre activité avec April, au 1er Janvier 2015. Qui dit risque d’entreprise dit aussi segment de marché très convoité. Qu’est-ce qui vous laisse penser qu’Axeria IARD peut tirer son épingle du jeu ? Nous avons une base de marché très large à adresser : notre offre va de la multirisque pour les professionnels comme les garages ou les commerçants, à des couvertures dommage pour les risques industriels ou les immeubles, aux flottes automobiles en passant par la RCMS pour les entreprises jusqu’à 40 M€ de chiffre d’affaires. Nous pouvons ainsi viser des entreprises de toutes tailles : de l’ETI de 500 M€ de chiffre d’affaires aux artisans. Actuellement, de nombreuses PME sont loin d’être satisfaites de leur offre d’assurance, ce qui laisse à bon nombre d’acteurs l’occasion de jouer un rôle sur ce segment. Je pense qu‘il y a aussi une prime à être petit. Avec une équipe de 60 personnes spécialisées, bénéficiant d’une grande autonomie, un circuit de décision court, et un réseau de distribution à taille humaine, nous avons une taille qui nous permet aujourd’hui d’être réactifs en termes d’offre, de gestion et de relation client. De plus, avec l’ouverture en 2013 de notre bureau lillois, nous sommes maintenant présents à Lyon, Lille et Bordeaux. Nous offrons ainsi une expertise forte et un pouvoir de décision de proximité à nos courtiers partenaires. Cette stratégie remporte aussi un franc succès en 2014 (plus de 10 M€ d’affaires nouvelles, Ndlr) !
«Le soutien de la réassurance est également appréhendé de manière plus favorable sous Solva 2. »
Comment appréhendez-vous les évolutions réglementaires comme Solva 2 au sein de votre activité ? Encore une fois, je pense ici qu’il y a une prime à être petit, notamment en ce qui concerne les évolutions à apporter au niveau de la documentation des process, de la maîtrise des risques et des systèmes d’informations. Ce sont des travaux beaucoup moins complexes à effectuer pour Axeria IARD que pour d’autres grands acteurs du secteur. Techniquement, nous avons notre propre système d’information, ce
qui nous donne la possibilité d’être en mesure de gérer l’intégralité de nos données et de travailler sur des reportings de qualité. De plus, notre activité repose aujourd’hui sur des bases financières très solides, soit 30 M€ de fonds propre et plus de 100 M€ d’actifs gérés de manière prudente. Le soutien de la réassurance est également appréhendé de manière plus favorable sous Solva 2. Comment avez-vous justement réussi à convaincre les trois plus importants réassureurs mondiaux à vous faire confiance? De nombreuses grandes compagnies d’assurance veulent accroître leurs résultats mais manquent de croissance sur le marché. Elles ont donc tendances, année après année, à renforcer l’exposition de leur capital en augmentant leurs rétentions, ce qui se traduit par une réduction de leurs achats de réassurance. Pour répondre à ce mouvement de marché, certains réassureurs cherchent des acteurs à potentiel et en croissance. Ils se sont ainsi montrés intéressés par le développement d’une compagnie d’assurance comme la nôtre. Pour autant, il ne faut pas penser qu’ils nous accompagnent les yeux fermés. Nous avons dû démontrer notre professionnalisme, montrer nos bons résultats techniques et détailler notre politique de souscription. Une fois ces étapes passées, nos partenariats s’inscrivent sur du long terme et apportent à la fois une puissance financière et une précieuse expertise à Axeria IARD. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS bAUME
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Mercredi 17 DÉCEMBRE 2014 us Inscrivez-vo
Paris
vite !
NOUVEAU !
BIG DATA ET OBJETS CONNECTÉS DANS L’ASSURANCE Comment saisir les opportunités de la révolution de la donnée AVEC LA PARTICIPATION EXCEPTIONNELLE DE
François BOURDONCLE Pilote
Godefroy DE COLOMBE Président
directeur général PLAN NATIONAL DIRECT ASSURANCE BIG DATA
Nick LEEDER
Amélie OUDEA-CASTERA
AXA FRANCE
Directeur général France
Directeur marketing service et digital
Jacques RICHIER
Président directeur général
ALLIANZ FRANCE
Et notamment les interventions de : • Christian BABUSIAUX, Président, INSTITUT DES DONNÉES DE SANTÉ • Sandrine LEMERY, Premier secrétaire général adjoint, ACPR • Laurent MONTADOR, Directeur général adjoint, CCR • Sophie NERBONNE, Directrice adjointe de la direction des affaires juridiques, internationales et de l’expertise, CNIL
En partenariat avec :
Avec le soutien de :
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Programme complet et inscriptions sur : http://evenements.infopro-digital.com/argus/ Contact : Amélie TAUGOURDEAU • e-mail : ataugourdeau@infopro-digital.com • Tél. : +33 (0)1 77 92 94 76
L’Argus de l’assurance a mis à l’honneur, le 20 novembre dernier à l’Elysées Biarritz à Paris, les acteurs mutualistes et paritaires, devant plus de 200 représentants du secteur.
Félicitations à tous les lauréats 2014 !
Nous remercions tous les partenaires et les soutiens de cette 5e édition.
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Retrouvez les lauréats de cette édition sur www.argusdelassurance.com
Soirée animée par
Une manifestation organisée par
Anne LAVAUD, Rédactrice en chef et François LIMOGE, Rédacteur en chef délégué L’ARGUS DE L’ASSURANCE
Les lauréats
L’Argus de l’assurance remercie tous les candidats, les participants et les membres du jury. TROPHÉE MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES
TROPHÉE PRÉVENTION DES RISQUES
TROPHÉE INITIATIVE DE PROXIMITÉ / LOCALE
Le lauréat est MNH, pour le dispositif « MNH’UP ».
Le lauréat est KLESIA, pour l’opération « Les pros de la route ont du cœur ».
Le lauréat est OCIRP, pour l’association Dialogue & Solidarité.
De gauche à droite : Sylvain CHAPUIS, Directeur général, MNH et Marie-Line DUCRE, Directrice générale, UNME
De gauche à droite : Bruno LEFEBVRE, Viceprésident, FONDATION CARCEPT PREV, Michel LIAUTARD, Président, UNMI et Émilie DELPIT, Directrice prévention et innovation sociale, KLESIA
De gauche à droite : Frédéric MERLAUD, Directeur marché des mutuelles et de la protection sociale, LA BANQUE POSTALE et Sylvie PINQUIER-BAHDA, Secrétaire générale, OCIRP
TROPHÉE CAMPAGNE DE COMMUNICATION
TROPHÉE QUALITÉ DE SERVICE ET RELATION ADHÉRENTS Les lauréats sont REUNICA PRÉVOYANCE, pour sa plateforme « JULIETT », et UNEO, pour son offre « Optic Zéro Reste à Charge ».
De gauche à droite : Christine EVRARD, Chef de projet, SYSTALIANS, Éliane HERVE-BAZIN, Responsable coordination travail temporaire, Déléguée générale, FONDATION REUNICA PRÉVOYANCE, Philippe MIXE, Président, FNIM et Christophe RATEAU, Directeur du développement et de l’offre mutualiste, UNEO
Le lauréat est UNEO, pour l’application Facebook « Soutenons nos soldats en OPEX ».
De gauche à droite : Christophe RATEAU, Directeur du développement et de l’offre mutualiste, UNEO, Geneviève CARDA, Directeur délégué qualité de service clients, DIREXI et Aurélie DEL ROSARIO, Responsable marketing opérationnel et communication adhérents, UNEO
TROPHÉE UTILISATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES
TROPHÉE RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
TROPHÉE PERSONNALITÉ DE L’ANNÉE
Le lauréat est MUTUELLE UMC, pour le programme collaboratif de recherche technologique « Reference Value® ».
Le lauréat est M COMME MUTUELLE, pour le concours « Les clés de la création ».
Les lauréats sont Stéphane VARDA, Directrice générale de la MUTUELLE MIEUX-ÊTRE et Rachid YDJEDD, Président de SO’LYON MUTUELLE.
De gauche à droite : Doriane BON, Responsable communication, CIMUT, Khédie BOEHM, 1ère Vice-présidente, MUTUELLE UMC et Frédéric BERNARD, Directeur général, MUTUELLE UMC
De gauche à droite : Mélanie43 BARIL, Directeur pôles mutuelles & assurances, FORWARD FINANCE et Jérôme REHLINGER, Directeur général, M COMME MUTUELLE
[[LES LES ESSENTIELS] ESSENTIELS ] Économie – Gestion d’actifs
Rendre la place financière française plus attractive
Les jeunes couverts pour 3 € par mois Predica veut démocratiser l’assurance décès auprès des jeunes actifs. Pour toucher cette cible peu sensible à la prévoyance, la filiale de Crédit agricole Assurances a lancé une version simplifiée de son offre Garantie Décès, avec un tarif préférentiel et sans options. Distribué par les caisses régionales de Crédit agricole, ce contrat propose aux 18-29 ans un capital décès d’un montant unique de 20 000 € pour 3 € par mois. Il couvre également le souscripteur en cas de perte totale et irréversible d’autonomie. L’adhésion se fait sans questionnaire de santé.
Allemagne – Santé
Retraite – Fonctionnaires
Il s’agit de récompenser les clients qui s’engagent à prendre soin de leur santé à travers des programmes personnalisés et un suivi individuel de leurs progrès. Le projet Vitality, que le groupe Generali entend lancer dans plusieurs pays en partenariat avec l’assureur sud–africain Discovery, suscite la grogne des associations de consommateurs allemandes. Bien qu’elles aient signalé leur opposition, Generali compte mettre sur le marché cette assurance santé basée sur certains comportements des consommateurs dans « douze à dix-huit mois », selon le quotidien Süddeutsche Zeitung Zeitung.
Le gouvernement veut mobiliser les fonds deretraitecomplémentairepourfinancerl’économie réelle. Il commence par l’Établissement du régime additionnel de la fonction publique (Erafp, 15 Md€ d’actifs), qui va voir ses règles d’allocation d’actifs modifiées de façon substantielle. Un décret en Conseil d’État et un arrêté, à paraître d’ici à fin décembre, autoriseront ce véritable fonds de pension à investir jusqu’à 40% en actions et jusqu’à 3% dans des actions non cotées et des fonds de prêts à l’économie, générantainsi5Md€d’investissementssupplémentaires en actions d’ici à 2020.
Les projets de Generali sur la sellette
Comparateurs
66%
Le pourcentage d’utilisateurs Lepourcentaged’utilisateurs de comparateurs d’assurances qui abandonnent une requête pour éviter de communiquer leurs coordonnées personnelles.
Jusqu’à 40 % d’actions pour l’Erafp
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(Source : sondage OpinionWay pour choisir.com)
responsable (ISR) « officiel » et d’un label pour les entreprises innovantes, etc. Le comité doit aussi mener une réflexion plus large sur le positionnement stratégique de la place finanC. M.-G. cière de Paris à l’horizon 2020.
mFCP/P. VedrUne
Décès
Représentants des assureurs (dont la FFSA), des banquiers, des financiers, mais aussi des utilisateurs (entreprises) et des épargnants : tous ces acteurs fédérés dans le comité Place de Paris 2020 se sont réunis pour la seconde fois le 1er décembre. Dans la foulée de la réforme de l’assurance vie, les pouvoirspublicscherchentd’autrespistesdefinancement alternatif de l’économie. Le ministre des Finances, Michel Sapin (photo), a listé les mesures en cours : extension imminente des fonds de prêts aux mutuelles, autorisation pour l’Erafp (retraite complémentaire des fonctionnaires) d’investir dans 40 % d’actions (lire ci-dessous) ou encore documentation plus fournie pour les Euro-PP (placements privés). Unechartesurlanon-rétroactivitéfiscaledevrait aussi contribuer à renforcer l’attrait de la place deParis.La feuille de route est également chargée : réforme de l’épargne salariale, mise en place d’un label Investissement socialement
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[LES ESSENTIELS] Tarifs – Mutuelles
Hausses limitées à la Macif en 2015 Ainsi, en automobile, en prenant l’effet du bonus, l’évolution moyenne sera de + 0,4 % sur l’ensemble du portefeuille. Hors effet bonus, la cotisation automobile progressera de 1,4 % en moyenne. En habitation, la hausse des primes s’élèvera en moyenne à 2,4 % (hors indice de référence des loyers, qui progresse de 0,7 %). « L’épisode de grêle en juin 2014, à lui seul, a généré 32 000 déclarations pour un coût de 68 M€», explique la Macif. Enfin, en santé individuelle, les tarifs augmenteront de 0,8 % en moyenne.
Complémentaire santé
Terciane informe sur les tarifs dentaires
La plate-forme de services Terciane lance Géo Tarifs sur son espace sécurisé, pour aider ses assurés à connaître les tarifs dentaires pratiqués dans leur département pour les principaux soins à honoraires libres. Ce service fournit trois indications de tarifs (moyen, bas et élevé), assorties d’un indice de confiance.
PHiLetdOm - FOtOLia
Après la Matmut et la Maif, notamment, c’est au tour du groupe Macif de rendre publics ses tarifs pour 2015. Ils seront en légère augmentation, mais pas gelés comme annoncé chez certains de ses concurrents. « Malgré une sinistralité climatique en forte hausse (79% par rapport à la même période fin 2013) et une surfréquence des corporels lourds en auto (+ 13,9 %), le conseil d’administration a souhaité contenir au maximum les tarifs 2015 afin de ne pas grever le budget de ses sociétaires », explique la Macif dans un communiqué.
Assurance maladie – Parlement
Réduire les coûts de transport des malades Endiguer l’explosion des dépenses liées au transport des patients dégagerait quelque 450M€d’économiespourl’Assurancemaladie, affirmeunrapportparlementaire.Remboursés en partie ou en totalité quand ils sont prescrits, ces transports pèsent de plus en plus dans le budget de la Sécurité sociale, passant de 2,3 Md€ en 2003 à 4 Md€ en 2013, souligne ce rapport de la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité
e-constat
sociale. Elle livre vingt-deux préconisations, par exemple une meilleure articulation entre les acteurs, l’harmonisation des tarifs dans le transport assis – un trajet en taxi coûtant en moyenne 40 €, contre 30 € en véhicule sanitaire léger –, une prise en charge des dépenses sur le budget des établissements de santé plutôt que sur celui des soins de ville, ou encore un renforL. V. cement de la lutte contre les fraudes.
56,8%
C’est le taux de Français qui envisagent d’utiliser le e-constat auto, selon un sondage réalisé par lecomparateurassurance.com avec QuickSurveys auprès de 500 personnes, le 28 novembre.
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Pour en savoir plus : 04 37 28 83 30.
[LES ESSENTIELS] Solly Azar élargit sa cible Le courtier grossiste a réalisé quelques ajustements sur son offre responsabilité civile décennale des artisans du bâtiment, Multibat, en élargissant les profils de souscription. Solly Azar ouvre la porte aux entreprises réalisant plus de 500 000 € de chiffre d’affaires, aux sociétés en création, ainsi qu’aux risques aggravés (résiliés pour non-paiement). Le courtier permet également à des PME exerçant certaines activités périphériques au BTP, telles la zinguerie, le taillage de pierre et le nettoyage, d’accéder à cette offre. QBE France reste toujours l’assureur porteur du risque de Multibat.
Réglementation – Financement de l’économie
L’Assemblée nationale redoute les arbitrages réglementaires issus de bâle 3 et Solvabilité 2 La mission parlementaire d’évaluation sur les normes prudentielles et le financement non bancaire de l’économie rendra ses conclusions en début d’année prochaine, a promis la députée PS Valérie Rabault, qui en est le rapporteur, lors de la conférence deL’Argus«Allocationd’actifs sous Solvabilité 2 ». L’objectif de cette mission est de vérifier que Bâle 3 et Solvabilité 2 ne conduiront pas à l’émergence demécanismesnoncontrôlés. « L’ensemble des régulations financières a été découpé en silos. Or, c’est à leurs jonctions que peuvent se faire des arbitrages vers un système moinsrégulé»,expliqueValérie Rabault. Parce qu’ils sont en quête de rendements dans l’univers actuel de taux
Laetitia dUarte
RC décennale
très bas, les assureurs sont enclins à accroître leur exposition à la dette de PME et d’entreprises de taille intermédiaire, en direct dans les nouveaux fonds de prêts à l’économie, ou via la titrisation. « Si on loupe le coche de l’analyse crédit, on se retrouve avec les subprimes », prévient G. V. la députée.
« Si on loupe le coche de l’analyse crédit, on se retrouve avec les subprimes. »
Valérie Rabault, rapporteur de la mission parlementaire d’évaluation sur les normes prudentielles et le financement non bancaire de l’économie
Groupes paritaires – Action sociale
AG2R-La Mondiale lutte contre le mal-logement LaFondationAbbé-PierreetAG2R-LaMondiale annoncent le lancement de la structure d’investissement solidaire Solifap pour lutter contre le mal-logement. Au service des acteurs associatifs, elle a pour objectif de continuer le combat de l’abbé Pierre grâce à l’investissement et à l’épargne. Solifap propose un dispositif d’accompagnement global pour soutenir les initiatives associatives autour de trois leviers complémentaires: la mise à disposition de foncier, l’apport de financements d’investissement et l’accompagnement de cabinets de conseils. La structure affiche ainsi l’ambition de soutenir 250 associations sur cinq ans.
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[LES ESSENTIELS] Grands risques – Appels d’offres
Cmonassurance
Generali assure l’Expo universelle avec Aon L’appel d’offres européen portant sur l’assurance de l’Exposition universelle, qui se tiendra du 1 er mai au 31 octobre 2015 à Milan, en Italie, a été remporté par Generali Italia. Le courtier Aon, sélectionné à l’issue d’une première procédure en 2012, est intervenu au niveau conseil, analyse des risques et définition des programmes d’assurance. En lien avec Generali Global Corporate&Commercial, entité grands risques du groupe, Generali Italia couvre les dommages aux biens, aux bâtiments et à leur contenu, ainsi que la responsabilité civile de l’organisateur lors de la phase de réalisation des bâtiments, pendant l’exposition et les dix années qui suivront au titre de l’assurance construction.
Pour des bébés bien nourris
Pour agir rapidement en cas de sinistre, une cellule multilingue pilotée par Europ E. D. Assistance sera présente sur le site.
Le e-courtier en assurance de personnes Cmonassurance vient de lancer sur son site un outil d’aide à la nutrition enfantine baptisé Kidimiam. Depuis leurs supports mobiles, les parents peuvent vérifier à quelle classe d’âge (4-6 mois, 6-9 mois, 9-12 mois…) correspond un aliment à l’aide d’un menu déroulant.
Prévoyance – Dépendance
Deux contrats de la Carac pour « bien vieillir » La Carac s’empare des sujets du vieillissement et de la dépendance. Dans le cadre d’une toute nouvelle offre articulée autour du concept du « bien-vieillir », la Carac lance un contrat d’assurance vie monosupport en euros, pour anticiper les situations de dépendance. Outre la constitution d’une épargne sécurisée, le contrat Carac Épargne Plénitude permet d’accéder à des services d’assistance en cas
de perte d’autonomie. La gamme comprend une nouvelle garantie Plan Obsèques Carac, ainsi qu’une assistance rapatriement. Ce contrat de prévoyance peut être souscrit entre 45 et 80 ans sans sélection médicale. Début 2015, la Carac enrichira son offre avec une rente dépendance et une solution de viager immobilier pour assurer le maintien à domicile de l’adhérent.
Tarifs 2015
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47
+3,15%
la hausse des tarifs des contrats MRH chez Maaf applicable au 1er janvier, hors indice Insee.
[LES ESSENTIELS] Pacte de responsabilité
ILS bOUGENT
La branche de l’assurance s’engagerait sur 38 000 recrutements
Matthieu bébéar axa France
Lors de la dernière commission paritaire sur le pacte de responsabilité organisée ce 1er décembre à la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), les organisations syndicales auraient enfin obtenu les garanties qu’elles attendaient depuis la première réunion, en mai, à savoir des engagements de la profession sur l’emploi. Selon nos informations, la branche aurait en effet prévu de recruter 38 000 personnes dans le cadre du pacte d’ici à fin 2017. Si un accord de branche devait finalement être conclu, il porterait sur six ans.
b. martinez
aXa
À compter du 1er mars 2015, il est promu directeur général d’Axa Particuliers Professionnels et intègre à ce titre le comité exécutif d’Axa France. Il succède à Jacques de Peretti, nommé PDG d’Axa Japon, membre du comité exécutif du groupe. Diplômé de l’Institut supérieur de gestion (ISG), Matthieu Bébéar a débuté sa carrière en 1992 au sein d’Axa, où il a occupé différents postes de direction opérationnelle avant de rejoindre le groupe Ucar en 2004, en tant que directeur général, chargé du développement commercial. En 2007, il rejoint le groupe Axa, au poste de directeur de la distribution et du développement d’Axa Entreprises, avant de se voirconfierladirectiongénéraledelarégionNord-Estd’Axa Particuliers Professionnels. Depuis 2013, il était directeur général adjoint d’Axa Particuliers Professionnels et directeur de la distribution. Par ailleurs, il préside depuis juin 2013 la commission de la distribution de la FFSA.
Le siège de la FFSa à Paris
SuzannePahler,EuropAssistanceFrance, rejoint la direction commerciale et développement en tant que directrice adjointe banque et moyens de paiement. Depuis 2011, elle était directrice grands comptes et directrice des responsables de comptes sur la zone France et Benelux d’Affinion International. Jean-Pierre Neyrolles, Europ Assistance France, auparavant directeur du département banque et assurance, est nommé directeur adjoint assurances, institutionsdeprévoyanceetgrandcourtage. Jean-Davidbenatar, Aon France, est promu directeur du département construction après avoir été senior partner, chargé du développement des spécialités. Jean-Louis Laurent Josi, Axa, actuel PDG d’Axa Japon, est nommé directeur général d’Axa Asie, membre du comité de direction du groupe, en remplacement de Mike Bishop qui a décidé de quitter le groupe. Amélie Oudéa-Castera, Axa France, est nommée, au 1er mars 2015, directrice générale adjointe d’Axa Particuliers Professionnels et membre du comité exécutif d’Axa France. Elle conserve par ailleurs la direction marketing, services et digital d’Axa France. Thomas buberl, Axa, directeur général d’Axa Allemagne, se voit également confier la direction de la nouvelle ligne de métier assurance santé au niveau mondial. Il intègre à ce titre le comité de direction du groupe.
Eiopa – Stress tests
L’assurance européenne reste vulnérable aux taux bas Les stress tests 2014 conduits par l’Eiopa (Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles) à partir des comptes 2013 révèlent que seuls 14 % des assureurs européens, représentant 3% du total des actifs, ne couvriraient pas la future exigence de capital cible (SCR) de Solvabilité 2. En France, «le SCR en situation de base est satisfait par l’ensemble des groupes français », a fait savoir l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Sans grande surprise, le superviseur européen pointe la menace liée aux taux très bas actuels. En cas de scénario « à la japonaise », avec des taux d’intérêt restant durablement très bas, 24 % des compagnies ne couvriraient pas leur SCR. Par ailleurs, en cas de scénario « inverse », caractérisé par une remontée brutale et atypique des taux d’intérêt, 20% ne pourraient pas satisfaire l’exigence cible. Les stress tests ont aussi montré que les acteurs du secteur seraient avant tout vulnérables s’ils étaient frappés par un scénario de double choc, mêlant crise sur les marchés et tensions sur les taux d’intérêt. L’Eiopa note cependant que dans pareil cas, 56 % des compagnies auraient suffisamment G. V. de capital pour couvrir leur SCR.
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[LES ESSENTIELS] International – Afrique
Axa pose le pied au Nigeria Legroupeaannoncéuneprise de participation majoritaire dans la compagnie nigériane Mansard Insurance PLC pour un montant de 198 M€. Cette dernière occupe le quatrième rang du marché avec 5 % en dommages et 5% en vie. Elle a surtout une branche entreprises qui pèse 68 % de son chiffre d’affaires de 64,3 M€ en 2013, avec un résultat net de 9,9 M€, en croissance de 31 % par rapport à 2012.
Selon le rapport Sigma de Swiss Re, le marché nigérian de l’assurance, troisième du continent avec 1,5 Md€ en 2013, reste largement souspénétréà0,4%duPIB.Cestrois dernièresannées,ilafficheune croissance moyenne de 18 %
18%
La croissance annuelle moyenne du marché nigérian de l’assurance pour les trois dernières années.
par an. Pays le plus peuplé d’Afrique (174 millions d’habitants), le Nigéria en est la première économie (378 Md€ de PIB en 2013). Axa confirme son intérêt pour ce continent, après le Cameroun, le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Sénégal et, depuis 2011, l’Algérie. Pilotées depuis le Maroc par Michel Hascoët, les activitésafricainesd’Axareprésentent un chiffre d’affaires M. C. à Rabat de 415 M€.
International – Acquisition
Covéa se renforce au Royaume-Uni Covéa (GMF, MMA et Maaf) a pris le contrôle à 100% de Sterling Insurance Group, qui intervient sur des assurances de niche (habitation de moyen et haut de gamme, PME, protection des revenus…). L’opération reste encore soumise au feu vert du régulateur anglais. Elle permettra, à terme, de compléter l’offre
de produits du groupe mutualiste sur le marché britannique et d’étendre son volume de primes à près de 600 M£ (environ 757 M€). En 2013, Sterling Insurance Group a dégagé un chiffre d’affaires de 155 M£ (environ 194 M€) pour 423 salariés.
Automobile
La MACSF signe avec Mondial Assistance À partir de janvier 2015, les 315 000 automobilistes assurés par la MACSF bénéficieront, en cas de panne ou d’accident, de services fournis par Mondial Assistance (groupe Allianz). Notamment, en cas de sinistre corporel grave, un accompagnement renforcé est prévu. La société d’assistance intervient déjà pour le compte de la MACSF en santé, prévoyance et habitat.
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] r e i s s o [d sommaire 52 Les Français prêts...
à garder leurs données personnelles [dossier]
[dossier]
soNdaGe – oBJeTs CoNNeCTÉs – assUraNCe
Les Français prêts… à garder leurs données personnelles
■ La troisième édition de l’Observatoire de l’innovation L’Argus-Kurt SalmonOpinion Way est l’occasion d’interroger les Français sur les objets connectés et l’usage que pourraient en faire les assureurs. L’enthousiasme domine... sauf lorsqu’il s’agit de communiquer ses données personnelles.
E
n 2013, la deuxième édition de l’Observatoire (1) avait démontré un réel intérêt des Français pour l’innovation, y compris dans le secteur de l’assurance. Cette troisième édition surfe sur un thème d’actualité : les objets connectés. Impossible de passer au travers tant les médias relaient allègrement les lancements de chaque nouveau capteur qui, niché dans les objets du quotidien, les transforment en stars des nouvelles technologies. Ainsi, les montres, tee-shirts, miroirs, pèse-personnes et autres frigos se parent d’un pouvoir nouveau lorsqu’ils s’emparent de nos comportements pour les transformer en données…, données qui pourraient bien valoir de l’or. Seulement voilà, si l’engouement pour ces objets connectés est confirmé
par les 36 % de Français qui déclarent en posséder déjà et le tiers qui a bien l’intention d’en acheter dans les prochains mois, seuls 5 % des Français seraient prêts à communiquer toutes leurs données personnelles à tous les acteurs, qu’il s’agisse de la police, du médecin, de l’opérateur de téléphonie ou encore de la marque de leur véhicule. Certes, ce chiffre monte à 75 % s’il s’agit de les transmettre à un seul de tous ces acteurs, mais tombe à 38 % concernant les assureurs, et à seulement 11 % pour ceux de nos compatriotes qui se déclarent «tout à fait prêts». Or, selon Philippe Le Magueresse, le directeur général adjoint d’Opinion Way, l’expérience prouve que seuls les « tout à fait prêts » n’hésiteront pas à passer à l’acte, contrairement à ceux qui, « prêts », prendront encore le temps de la réflexion. Il précise, par ailleurs, que « l’adoption de nouveaux usages par les clients repose sur des bénéfices clairement perçus, comme la simplification, l’optimisation du rapport qualité-prix ou encore l’autonomisation de l’individu » (lire l’interview page 58). Reste la question de l’exploitation des données personnelles, qui ne convainc encore que partiellement, même lorsqu’elle est assortie d’un avantage tangible pour le consommateur-assuré.
Les oBJeTs CoNNeCTÉs soNT BieN CoNNUs
UNe CoNFiaNCe LimiTÉe daNs Les assUreUrs
Pourriez-vous citer des exemples d’objets connectés ?
Seriez-vous prêt(e) à ce que vos données personnelles soient collectées et communiquées par des objets connectés aux organismes suivants ?
High-tech - Internet - mobile Smartphone Télévision Tablette
51 %
29 %
22 % 17 %
Équipement de la maison
14 %
6% 5% 5%
Volets roulants Chauffage
Équipement électro-ménager
8%
Réfrigérateur
13 %
Équipement médical - santé
5%
Balance
La santé
3%
Plus de 8 Français sur 10 connaissent le terme « objet connecté ». Une belle notoriété qui révèle également une réelle compréhension de ce que sont ces objets et une bonne visibilité de leur diversité (voir ci-contre) qui se traduit par une forte intention de s’équiper (voir ci-dessous). Opinion Way a demandé aux Français quels adjectifs convenaient le mieux à ces objets. il en ressort que 29 % les jugent pratiques, 14 % révolutionnaires et 14 % les estiment intrusifs. Seuls 5 % les qualifient de fascinants et 4 % d’indispensables.
L’habitation
38
13
36
À votre opérateur de téléphonie mobile 4 9
46 % 43 %
6% 5%
Alarme
29
À votre médecin À votre pharmacien
Équipement de la personne Montre Bracelet Lunettes
12 19
20
Tout à fait prêt(e) Plutôt pas prêt(e)
5
Tout à fait prêt(e)
8%
Oui, certainement
20 %
41 %
54 %
Tout à fait prêt(e) Plutôt pas prêt(e)
21 49
50
En échange d’une tarification adaptée
En échange d’une tarification adaptée
L’habitation
6
L’automobile
9
8
25
35
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26
22
31
24
50 54 59
23
59
Plutôt prêt(e) Pas du tout prêt(e)
SOUrCe deS GraPHiQUeS : OPiniOn WaYObSerVatOire de L’innOVatiOn danS L’aSSUranCe
31
21
12
22 22 23
Seuls 5 % des Français seraient prêts à communiquer toutes leurs données personnelles à tous les acteurs de tous les secteurs, 25 % affirmant l’inverse. Les trois quarts de nos concitoyens se déclarent donc prêts à communiquer avec au moins un acteur. Sans surprise, le médecin tient la corde côté santé et la police (44 %) devance le fournisseur d’alarme (35 %) pour l’habitation. C’est dans des proportions moindres qu’arrivent l’opérateur GPS (28 %) et le constructeur auto (24 %) qui sont devancés par l’assureur (29 %).
21
23 58
22
À votre marque 6 18 automobile À votre fournisseur 5 13 d’accès à Internet À votre opérateur de téléphonie mobile 5 13
8 22
23
Pour bénéficier d’extensions de garantie
Non, certainement pas
24 %
2%
À votre opérateur GPS 6
L’automobile
6 14
Plutôt prêt(e) Plutôt pas prêt(e) Pas du tout prêt(e)
Non, probablement pas
Équipement de la maison
39 43 49 56 57 62
PriX eT serViCe: deUX moNNaies d’ÉCHaNGe PeU CoNVaiNCaNTes
Vous ne savez pas Équipement de la personne High-tech - Internet - mobile
Équipement de la maison
18
Seriez-vous prêt(e) à souscrire à ce service, donc à fournir vos données personnelles ?
Oui, probablement
High-tech - Internet - mobile Équipement de la personne
1. numéro 7341 du 13 décembre 2013.
L’automobile
29
L’habitation
La santé
64 % Non possesseurs
Possesseurs 36 %
14
À la police
À votre fournisseur 10 25 22 d’alarme À vos fournisseurs 23 d’électricité, de gaz... 6 22 À votre fournisseur 5 15 24 d’accès à Internet À votre opérateur 25 de téléphonie mobile 4 14 À une marque 4 10 24 d’électroménager
Plutôt prêt(e) Pas du tout prêt(e)
La santé
avez-vous un objet connecté et avez-vous l’intention d’en acquérir un dans les prochains mois?
■ ANNE LAVAUD
21 32
67
(tOUteS LeS dOnnÉeS SOnt en POUrCentaGeS)
Seriez-vous prêt(e) à les communiquer par des objets connectés à votre assureur ?
13
11
Souvent présentés comme la solution pour convaincre de l’usage des objets connectés, l’avantage prix ou le service ne semblent pourtant pas faire mouche. en effet, Opinion Way a testé trois scénarios qui, finalement, ne font guère pencher la balance, puisque seuls 6 % des Français communiqueraient leurs données pour bénéficier d’extensions de garanties en santé, 9 % accepteraient de placer dans leur maison des capteurs fournis par leur assureur contre un tarif mrH mieux ajusté et 8 % installeraient un boîtier dans leur voiture contre une tarification modulée en fonction de leur comportement au volant.
MÉTHODOLOGIE ■ Opinion Way a interviewé un échantillon de 1014 Français âgés de 18 ans et plus, représentatif de la population française sur les critères d’âge, de sexe, de CSP, de régions et de catégories de communes. Ces interviews ont eu lieu entre le 17 et le 19 septembre 2014 par internet.
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53
52
54 Table ronde objets
connectés: wait and see
60 Stratégie digitale:
une e-volution culturelle [dossier]
[dossier]
banques. L’expérience client s’invite donc en mode majeur, avec l’obligation pour tous de la réinventer à tous les niveaux : souscription, gestion et fluidité du contact au quotidien. « L’évolution des habitudes et de la technologie engendre une forte modification de la façon dont le client appréhende le risque et ouvre la porte de l’assurance de demain », note Nicolas Boudinet, secrétaire général de la Maif. Ainsi, nombre d’assureurs vivent cette période comme un enjeu de pédagogie et de transparence, de simplification des produits, de fluidité dans la gestion du multicanal et dans les processus à tous les niveaux du service, depuis l’accélération des transactions à la gestion de sinistres, tous types d’assurances confondus. Enfin, le
S
ollicités à l’occasion de la troisième édition de l’Observatoire de l’innovation L’Argus de l’assurance-Kurt Salmon-Opinion Way, une quinzaine de dirigeants chargés de la transformation digitale ont confié leurs ambitions et esquissé leur stratégie. Beaucoup estiment que les objets connectés seront le point d’entrée de l’assurance dans le monde numérique, quand le paiement a été celui des
digital est un enjeu de ressources humaines, puisqu’il modifie les métiers et place au centre un client qu’il s’agit de convaincre « d’utiliser l’assurance aussi bien que son iPhone », comme on dit chez Axa.
Une transformation au cœur de l’entreprise L’aventure du digital ne date pas d’aujourd’hui, et remonte bien souvent au début des années 2000. Ainsi, en une dizaine d’années, de nombreux programmes ont été déployés et menés en parallèle afin de numériser tout à la fois la relation client, l’offre, l’entreprise, les réseaux… bref, la culture d’entreprise. Un chantier majeur qui fait dire à Eddie Abécassis, directeur de la stratégie digitale de SwissLife France,
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60
a. GiraUd/maiF
« L’assurance est un métier qui a pu faire de l’opacité l’un des leviers de son business model par le passé. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. »
Nelly brossard, directrice marketing et distribution de Groupama SA
diGiTaL – iNNoVaTioN – sTraTÉGie
e-volution culturelle ■ Nouveaux usages, nouvelles relations clients, nouveaux entrants, nouveau canal de distribution, nouvelle façon de tarifer le risque avec les objets connectés... : le digital engage sa révolution copernicienne. Elle embarque désormais l’intégralité des acteurs de l’assurance, quelle que soit la famille dans laquelle ils opèrent.
que « pour irradier toute l’entreprise, la transformation digitale doit s’accompagner d’un travail de conviction en interne, d’autant plus nécessaire dans un secteur historiquement construit en silos». Cette dimension culturelle est d’ailleurs particulièrement travaillée dans un esprit d’ouverture et peut prendre la forme de visites d’entreprises, de voyages d’étude à l’étranger, de sessions de formation… Ainsi, CNP Assurances a multiplié les conférences, études et autres publications, la Maif a poussé les feux sur la formation, tandis que chez April, les digital days et autres conférences avec Facebook s’accompagnent d’une réflexion approfondie sur le « collaborateur du futur ». De son côté, Generali a choisi un mode très collaboratif
Michel bois, directeur programmes et systèmes d’information chez CNP Assurances
dr
Nicolas boudinet, secrétaire général de la Maif
« Nous sommes entrés dans un monde digital. Les assureurs vont devoir être en mouvement. »
« Les objets connectés vont être les ferments de la transformation de nombreuses branches de l’assurance. »
JULien danieLmYO P/C nP
Laetitia dUart e
« La clé est la capacité de transformation des processus internes : passer du vertical à l’horizontal. Cet enjeu de transformation interne est considérable. »
Amélie Oudéa-Castera, directrice marketing, service et digital d’Axa France
pour échafauder sa stratégie digitale, en s’appuyant, entre autres, sur la jeune génération de collaborateurs à travers le reverse mentoring, qui consiste à instruire les seniors grâce au nouveau savoirfaire et savoir être des plus jeunes. Une idée exprimée différemment pas la Maif qui a préféré organiser des rencontres d’initiation digitale entre des étudiants et les cadres dirigeants, ou encore des présentations de « cahiers
de tendances » illustrant les dernières innovations digitales. Chez Axa, les métiers et le digital travaillent au quotidien grâce à la création de « relais digital » pour chaque plateau de métier. Les équipes digitales se posent ainsi en good guys à travers une culture du collectif, du partage et de l’alignement. L’objectif est d’organiser l’écoute des autres, d’informer, de déjouer les craintes autour du digital et d’instaurer un état d’esprit collaboratif. Un exercice qui peut être jugé chronophage, mais que la direction estime indispensable.
«Le digital amène à partir des besoins, avec pour objectif de créer une expérience client en rupture.»
Réinventer la relation avec le client Mais si la transformation de la culture est nécessaire, ce qui l’est davantage, tout en étant son
Carline Huslin, directrice de la transformation digitale chez Generali
corollaire, c’est l’évolution de l’expérience et de la relation client. « Aujourd’hui, nous devons concevoir nos offres en tenant plus fortement compte des exigences du client final, qui est très affûté, volatile et renseigné », estime Isabelle Moins, Chief Digital Officer d’April, tandis que Carline Huslin, directrice de la transformation digitale et de l’expérience client multicanal chez Generali, affirme que « le digital amène à partir des besoins, avec pour objectif de créer une expérience client en rupture ». Concrètement, que le client soit un particulier ou une entreprise, le Graal est l’interaction. Ainsi, Maria Modrono, directeur marketing d’Euler Hermes, pointe que « ce qui va être déterminant demain, sera la manière dont
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Observatoire de l’innovation Les Français apprécient les objets connectés, mais restent frileux à l’idée de communiquer leurs données personnelles : tel est l’un des enseignements de la troisième édition de l’Observatoire de l’innovation L’Argus de l’assurance-Kurt Salmon-Opinion Way. Interrogés, les responsables de la transformation digitale des compagnies, mutuelles d’assurances, mutuelles et courtiers grossistes manifestent leur indéniable intérêt pour cette révolution numérique, non sans exprimer quelques réserves sur l’art et la manière d’exploiter les informations potentiellement recueillies grâce à ces objets connectés. Enfin, au-delà de ces capteurs du quotidien, l’Observatoire a exploré les stratégies digitales menées afin d’en dégager les bonnes pratiques et de partager le chemin qu’il reste à parcourir.
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[dossier]
soNdaGe – oBJeTs CoNNeCTÉs – assUraNCe
Les Français prêts… à garder leurs
■ La troisième édition
de l’Observatoire de l’innovation L’Argus-Kurt SalmonOpinion Way est l’occasion d’interroger les Français sur les objets connectés et l’usage que pourraient en faire les assureurs. L’enthousiasme domine... sauf lorsqu’il s’agit de communiquer ses données personnelles.
E
n 2013, la deuxième édi tion de l’Observatoire (1) avait démontré un réel intérêt des Français pour l’innovation, y compris dans le secteur de l’assurance. Cette troi sième édition surfe sur un thème d’actualité : les objets connectés. Impossible de passer au travers tant les médias relaient allègre ment les lancements de chaque nouveau capteur qui, niché dans les objets du quotidien, les trans forment en stars des nouvelles technologies. Ainsi, les montres, teeshirts, miroirs, pèseper sonnes et autres frigos se parent d’un pouvoir nouveau lorsqu’ils s’emparent de nos comporte ments pour les transformer en données…, données qui pour raient bien valoir de l’or. Seule ment voilà, si l’engouement pour ces objets connectés est confirmé
par les 36 % de Français qui déclarent en posséder déjà et le tiers qui a bien l’intention d’en acheter dans les prochains mois, seuls 5 % des Français seraient prêts à communiquer toutes leurs données personnelles à tous les acteurs, qu’il s’agisse de la police, du médecin, de l’opérateur de téléphonie ou encore de la marque de leur véhicule. Certes, ce chiffre monte à 75 % s’il s’agit de les transmettre à un seul de tous ces acteurs, mais to mb e à 38 % concernant les assureurs, et à seulement 11 % pour ceux de nos compatriotes qui se déclarent «tout à fait prêts». Or, selon Philippe Le Magueresse, le directeur général adjoint d’Opinion Way, l’expérience prouve que seuls les « tout à fait prêts » n’hésiteront pas à passer à l’acte, contrairement à ceux qui, « prêts », prendront encore le temps de la réflexion. Il précise, par ailleurs, que « l’adoption de nouveaux usages par les clients repose sur des bénéfices clairement perçus, comme la simplification, l’optimisation du rapport qualité-prix ou encore l’autonomisation de l’individu » (lire l’in terview page 58). Reste la question de l’exploitation des données personnelles, qui ne convainc encore que partielle ment, même lorsqu’elle est assortie d’un avantage tangible pour le consommateurassuré.
Les oBJeTs CoNNeCTÉs soNT BieN CoNNUs
Pourriez-vous citer des exemples d’objets connectés ? High-tech - Internet - mobile Smartphone Télévision Tablette
22 % 17 %
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Équipement de la personne
46 % Montre Bracelet Lunettes
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Alarme Volets roulants Chauffage
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6% 5% 5%
Équipement électro-ménager
8%
Réfrigérateur
13 %
Équipement médical - santé
5%
Balance
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Plus de 8 Français sur 10 connaissent le terme « objet connecté ». Une belle notoriété qui révèle également une réelle compréhension de ce que sont ces objets et une bonne visibilité de leur diversité (voir ci-contre) qui se traduit par une forte intention de s’équiper (voir ci-dessous). Opinion Way a demandé aux Français quels adjectifs convenaient le mieux à ces objets. il en ressort que 29 % les jugent pratiques, 14 % révolutionnaires et 14 % les estiment intrusifs. Seuls 5 % les qualifient de fascinants et 4 % d’indispensables.
avez-vous un objet connecté et avez-vous l’intention d’en acquérir un dans les prochains mois?
64 % Non possesseurs
Possesseurs 36 %
Équipement de la personne High-tech - Internet - mobile Équipement de la maison High-tech - Internet - mobile Équipement de la personne
■ ANNE LAVAUD
Équipement de la maison
1. numéro 7341 du 13 décembre 2013.
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24 %
8%
20 %
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données personnelles UNe CoNFiaNCe LimiTÉe daNs Les assUreUrs
Seriez-vous prêt(e) à ce que vos données personnelles soient collectées et communiquées par des objets connectés aux organismes suivants ? La santé
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À votre médecin
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À votre pharmacien
À votre opérateur de téléphonie mobile 4 9
L’habitation
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Tout à fait prêt(e) Plutôt pas prêt(e)
Plutôt prêt(e) Pas du tout prêt(e)
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À la police À votre fournisseur d’alarme À vos fournisseurs d’électricité, de gaz... À votre fournisseur d’accès à Internet À votre opérateur de téléphonie mobile À une marque d’électroménager
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Seriez-vous prêt(e) à les communiquer par des objets connectés à votre assureur ? La santé
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Seriez-vous prêt(e) à souscrire à ce service, donc à fournir vos données personnelles ? Pour bénéficier d’extensions de garantie
En échange d’une tarification adaptée
La santé
Oui, certainement
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L’automobile
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Oui, probablement
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Non, probablement pas
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Non, certainement pas Vous ne savez pas
En échange d’une tarification adaptée
L’habitation
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Plutôt prêt(e) Pas du tout prêt(e)
Seuls 5 % des Français seraient prêts à communiquer toutes leurs données personnelles à tous les acteurs de tous les secteurs, 25 % affirmant l’inverse. Les trois quarts de nos concitoyens se déclarent donc prêts à communiquer avec au moins un acteur. Sans surprise, le médecin tient la corde côté santé et la police (44 %) devance le fournisseur d’alarme (35 %) pour l’habitation. C’est dans des proportions moindres qu’arrivent l’opérateur GPS (28 %) et le constructeur auto (24 %) qui sont devancés par l’assureur (29 %).
L’automobile
6 14
Plutôt prêt(e)
22
À votre marque 6 18 automobile À votre fournisseur 5 13 d’accès à Internet À votre opérateur de téléphonie mobile 5 13
SOUrCe deS GraPHiQUeS : OPiniOn WaYObSerVatOire de L’innOVatiOn danS L’aSSUranCe
31
21 13
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Souvent présentés comme la solution pour convaincre de l’usage des objets connectés, l’avantage prix ou le service ne semblent pourtant pas faire mouche. en effet, Opinion Way a testé trois scénarios qui, finalement, ne font guère pencher la balance, puisque seuls 6 % des Français communiqueraient leurs données pour bénéficier d’extensions de garanties en santé, 9 % accepteraient de placer dans leur maison des capteurs fournis par leur assureur contre un tarif mrH mieux ajusté et 8 % installeraient un boîtier dans leur voiture contre une tarification modulée en fonction de leur comportement au volant.
MÉTHODOLOGIE ■ Opinion Way a interviewé un échantillon
de 1014 Français âgés de 18 ans et plus, représentatif de la population française sur les critères d’âge, de sexe, de CSP, de régions et de catégories de communes. Ces interviews ont eu lieu entre le 17 et le 19 septembre 2014 par internet.
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PHOtOS : LUC PerenOm
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TaBLe roNde – oBJeTs CoNNeCTÉs
Wait and see
D
ans la hotte du Père Noël, ils pèseront lourd : les objets connectés seront les cadeaux stars des prochaines fêtes. Ces montres, bracelets, chaussures et autres vêtements sont équipés de capteurs qui permettent de mesurer l’activité physique, la tension artérielle, l’activité cardiaque ou la glycémie du porteur, d’en suivre l’évolution au jour le jour et de l’alerter en cas de problème. En aidant
■ Réunies le 21 octobre par l’Observatoire de l’innovation, sept personnalités de l’assurance ont livré leur analyse du sondage (lire pages précédentes) et leur vision de l’avenir des objets connectés dans la relation assureur-assuré, faite d’un mélange d’enthousiasme et de scepticisme, où l’attentisme prévaut.
les utilisateurs à prendre leur santé en main, ils peuvent chan ger profondément leur approche de la médecine, dans une logique plus préventive que curative. C’est tout le pari fait par les acteurs de l’assurance santé, convaincus que les objets connectés peuvent tenir un rôle important dans le déploie ment des politiques de pré vention. À condition que les assurés jouent le jeu, en utilisant
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aUtOUr de La tabLe... CARLINE HUSLIN, directrice de la transformation digitale
et de l’expérience client multicanal chez Generali
diplômée d’eSCP europe, Carline Huslin a été consultante dans un cabinet de conseil en technologies de l’information (Plaut) avant de rejoindre le groupe Generali en 2008. après l’assurance vie en ligne et le e-business, elle dirige aujourd’hui la transformation digitale de Generali France. bENOIT DOUXAMI, directeur du développement, du marketing
et de la communication de La Mutuelle générale
Pur produit marketing et commercial, benoît douxami a vécu en direct l’ouverture du marché des télécoms et la révolution internet lors de ses quinze ans de carrière chez SFr. il a rejoint La mutuelle générale il y a deux ans, notamment pour accélérer la transformation de la mutuelle historique des postes et télécommunications.
ÉMILIE FOREST, responsable
études et veille chez BPCE assurances
ingénieure en mathématiques appliquées et calcul scientifique, Émilie Forest a toujours évolué dans le monde de la banque et de l’assurance, à la Caisse nationale des caisses d’épargne, puis chez bPCe et bPCe assurances, où elle est rattachée à la direction du marketing et de l’animation commerciale.
ANTOINE DENOIX, directeur digital, multiaccès et CRM d’Axa france
diplômé de HeC et de télécom Paristech, antoine denoix a été entrepreneur (cofondateur de l’agence 55) et auteur de deux livres sur la gestion des données avant de rejoindre axa France, il y a tout juste un an.
DELPHINE ASSERAF, directrice du digital d’Allianz France ingénieure de formation (en génie électrique), delphine asseraf a passé près de quinze ans chez Cetelem et bnP Paribas, où elle a dirigé le développement digital, le e-commerce et les paiements en ligne, avant de rejoindre allianz France il y a un an pour occuper des fonctions similaires. ANTOINE ERMENEUX, directeur de la transformation
stratégique chez Covea
diplômé de Sciences Po Paris en 1987, antoine ermeneux est entré à la maaf en 1997 après dix ans de carrière dans le conseil au cabinet mazars. il a suivi le cycle du Centre des hautes études d’assurances en 2008, passant alors du budget à la direction des réseaux de vente avant de rejoindre Covea pour impulser la transformation stratégique du groupe.
réellement ces objets, bien sûr, mais aussi en partageant cer taines données avec leur assureur. La question est hautement sen sible, mais elle mérite d’être posée, tant ces nouveaux outils de prévention peuvent boulever ser le modèle économique de l’assurance. Il était donc normal que l’Observatoire de l’innova tion se penche sur le lien entre les objets connectés et l’assurance. Un sujet que les sept experts de
« Le bénéfice
la transformation digitale dans l’assurance réunis le 21 octobre par l’Observatoire de l’innova tion L’Argus de l’assuranceKurt SalmonOpinion Way abordent avec des pincettes, conscients d’être attendus au tournant : « La problématique de l’exploitation des données de santé fait débat », admet Antoine Denoix, directeurdigital,multiaccèsetCRM d’Axa France. Au plan juridique, «il est formellement interdit de lier
pour l’assuré est encore flou. »
Isabelle Moins, Chief Digital Officer d’April
des données de santé à un tarif », rappelletil. En outre, la collecte et le traitement des données personnelles sont strictement réglementés par la Commission nationale de l’informatique et
ISAbELLE MOINS, Chief Digital
Officer d’April
diplômée de l’institut d’études politiques de Paris et titulaire d’une maîtrise de japonais, isabelle moins a débuté au Japon, dans l’informatique et les télécoms. À son retour en France, elle poursuit sa carrière dans les technologies de l’information et des télécommunications chez Orange, Pages jaunes puis SFr, avant de rejoindre le groupe april en 2013.
des libertés (Cnil). Néanmoins, de façon plus opérationnelle, si Google ou Facebook peuvent collecter des données de leurs utilisateurs, c’est parce que ces derniers y trouvent leur compte. Aux assureurs, donc, de montrer qu’une personne peut avoir inté rêt à leur transmettre certaines informations. Ce n’est pas gagné : « Le bénéfice pour l’assuré est encore flou, estime Isabelle Moins, Chief Digital Officer d’April.
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L’expérience montre que les objets connectés finissent souvent, au bout de quelques semaines, abandonnés au fond d’un tiroir. Il reste de la pédagogie à faire pour que les usagers perçoivent la valeur de la prévention. » Du moins dans le domaine de l’assurance santé, car en assu rance dommages, diverses expé rimentations ont déjà été enga gées. Axa France a ainsi lancé Axa Drive, une application gra tuite d’aide à la conduite qui permet de choisir le bon itinéraire en fonction des conditions de tra fic et des alertes travaux ou météo. « C’est une appli très orientée prévention, explique Antoine Denoix. Nous nous sommes engagés auprès des utilisateurs à ne pas exploiter leurs données personnelles autrement qu’anonymisées. »
L’outil créera la fonction Allianz est allé un peu plus loin avec Allianz Conduite connectée: un boîtier, fourni en option du contrat d’assurance auto, permet à l’assuré d’évaluer sa conduite, d’optimiser son comportement au volant et de bénéficier de ser vices d’assistance. « Nous prenons soin de préciser, à toutes les étapes de la souscription, que ces données ne sont pas communiquées à des tiers (la police, notamment) et que le conducteur ne sera pas pénalisé par son assureur si ses
«Les objets connectés portent en eux les germes d’une mutation de l’assurance» « Les objets connectés sont un ferment d’innovation et de réinvention du business model de l’assurance. LAURENT DEGANIS, avec eux, ce sont ses fondamentaux qui sont en jeu. La réponse n’est pas associé, Kurt Salmon unique. aux extrêmes, deux écoles s’opposent : les partisans d’une segmentation plus poussée du risque et d’une tarification sur mesure, et les porteurs d’une assurance qui accompagne plus loin ses clients. entre les deux, les options de positionnement sont multiples. Les objets connectés ont cette vertu qu’ils obligent à repartir du client final, de ses besoins, de la valeur d’usage de l’assurance. au fond, ils ramènent cette question centrale : qu’attendent mes clients et quelle expérience d’interaction avec ma marque leur proposer ? La réponse ne peut venir que des assureurs, qui doivent prendre les devants... surtout s’ils ne veulent pas que d’autres le fassent à leur place ! » indicateurs sont mauvais. Il ne s’agit pas d’un contrôle, mais d’un encouragement à adopter une conduite vertueuse », insiste Delphine Asseraf, directrice du digital d’Allianz France. Enfin, BPCE Assurances expéri mente Glassistance, une applica tion permettant au conducteur d’effectuer un constat d’accident en contact vidéo avec un gestion naire, qui se « transporte » sur le lieu du sinistre grâce à des
Google Glass. Ce dispositif laisse Carline Huslin perplexe : direc trice de la transformation digitale et de l’expérience client multi canal chez Generali, elle trouve les Google Glass « trop intrusives, puisqu’elles peuvent filmer ou photographier tous les acteurs du sinistre ». Émilie Forest en est consciente, mais en tant que res ponsable études et veille chez BPCE Assurances, elle se félicite d’avoir « la chance de pouvoir
mener différentes expérimentations, avec le droit de se tromper, de creuser les idées qui trouvent leur usage et de jeter les autres ». Cette notion d’usage est essentielle dans le domaine des objets connectés: «Il a fallu que les smartphones et les tablettes arrivent sur le marché pour qu’on prenne la mesure de la place qu’ils occuperaient dans nos vies et des usages qu’ils feraient naître », observe Delphine Asseraf. Il se passera la même chose avec les objets connectés : « On se posera très naturellement les bonnes questions en fonction de la façon dont les utilisateurs se les approprieront.»
Contractualiser la confiance Facile à dire ? Directeur du déve loppement, du marketing et de la communication de La Mutuelle générale, Benoît Douxami iden tifie d’ores et déjà la principale difficulté à laquelle les assureurs seront confrontés : « Trouver une valeur d’usage qui ne soit pas intrusive. » Leur image et la rela tion de confiance qu’ils ont su nouer avec les assurés en dé pendent. « Les assurés attendent que nous agissions en tant que protecteur bienveillant et tiers de confiance les aidant à prévenir les risques, estime Antoine Ermeneux, directeur de la transformation stratégique chez Covea. Nous devons donc être irréprochables
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dans la collecte et la gestion de leurs données personnelles. » Irréprochables et transparents : « Plus nous serons clairs collectivement, mieux nous pourrons avancer, prévient Delphine Asseraf. Il va donc falloir trouver un consensus de place sur l’utilisation des données personnelles. » Consensus reposant sur un triple engagement de transparence (je vous dis ce que je fais des données et combien de temps je les garde), de confidentialité (je m’engage à ne pas les commu niquer à des tiers) et de réciprocité (les données peuvent déboucher sur une réduction tarifaire). Ces engagements devront être contractualisés, « mais les termes du contrat pourront varier selon les territoires d’assurance (auto, habitation ou santé) et les services proposés», insiste Antoine Denoix. Car si les objets connectés peuvent réellement avoir un impact sur la prévention des risques au domicile ou en voi ture, leur pertinence est plus difficile à démontrer dans le domaine de la santé. « Est-on forcément en meilleure santé quand on marche plus de 10 000 pas par jour ?, se demande Delphine Asseraf. Je n’en suis pas convaincue… » Question subsidiaire : les assurés sontils prêts à débourser 50, 100 ou même 300 € pour équiper leur
maison de détecteurs (de mou vement, de fumée, de chute…) ou monitorer leur activité phy sique ? C’est tout le paradoxe des objets connectés : ils sont essentiellement achetés par des gens jeunes, sportifs et en bonne santé, qui ne sont pas le cœur de cible des actions de prévention. Or, « ils ont une réelle utilité dans la prévention et l’accompagnement de la dépendance, observe Benoît Douxami. Mais pour la population concernée, leur prix d’achat reste un frein ». Difficile, pour les assureurs, de trouver un modèle économique viable pour participer au finan cement et à la maintenance de ce type d’appareil à obsolescence ultrarapide, alors que « la durée moyenne d’un contrat est de six ans en auto et de dix ans en habitation », précise Antoine Ermeneux. Et pas question de s’associer à un ou des fabricants : « À chacun son métier. Nous sommes des bancassureurs, pas
des vendeurs d’objets connectés », sourit Émilie Forest en pointant l’épineuse question du service aprèsvente. On voit effecti vement mal les conseillers de clientèle ou les agents généraux assurer les dépannages… Ce serait pourtant une façon « d’enrichir la relation entre l’assureur et l’assuré en créant une nouvelle proximité, estime Carline Huslin, avant de mettre ses confrères en garde. On peut aussi se demander si les fabricants d’objets connectés ne vont pas voir envie de devenir assureurs ».
L’objet véhicule d’assurance
« il nous faudra trouver une valeur d’usage qui ne soit pas intrusive. »
benoît Douxami, directeur du développement, du marketing et de la communication de La Mutuelle générale
La question de « la place de l’objet connecté dans la chaîne de valeur mérite en effet d’être posée », pour suit Isabelle Moins, en faisant référence à ses années de carrière dans les télécoms. « En général, un client choisit d’abord un modèle de smartphone. Puis il s’efforce de trouver le tarif associé qui lui convient le mieux. » Moralité : l’opérateur vient avec l’appareil. D’où l’idée de créer des contrats d’assurance affini taire, avec des garanties embar quées lors de la vente de l’objet connecté : « Faire de l’objet connecté la clé d’entrée du contrat est effectivement une piste», répond Carline Huslin. Une piste qui doit être explorée avant d’être creusée : face aux questions
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[dossier] PHILIPPE LE MAGUERESSE, soulevées par l’irruption des objets connectés, les assureurs ont encore peu de réponses défi nitives à apporter.
Éveillés, mais pas pressés Toutefois, à leurs yeux, il n’est pas forcément urgent d’agir. Parce que la loi n’est pas encore figée : « On peut difficilement faire abstraction du fait que les réglementations sont aussi fluctuantes que contraignantes », euphémise Benoît Douxami. Parce que les assurés ne sont pas forcément mûrs : « Attendons de voir ce qu’ils feront de leurs objets connectés », insiste Carline Huslin, en reve nant sur la notion d’usage. Et parce que les assureurs eux mêmes ne sont pas emballés par l’idée d’adapter leurs tarifs aux comportements de leurs clients : « Il existe déjà quelques offres pay as you drive sur le marché européen, observe Antoine Denoix, mais en France, elles n’ont jamais vraiment décollé. » Alors, bien sûr, les grands acteurs du marché restent vigilants : « Nous sommes en veille sur les usages des assurés et sur les initiatives de nos concurrents, explique Émilie Forest. Les clients, leurs besoins et leurs usages sont au cœur de notre stratégie. Mais pas les objets connectés: ils ne le seront que s’ils deviennent un usage client. »
direCteUr GÉnÉraL adJOint d’OPiniOn WaY
« L’adoption de nouveaux usages repose sur des bénéfices perçus » ■ Pour quelles raisons les Français connaissent-ils si bien les objets connectés ? La connaissance que les Français ont des objets connectés repose sur deux piliers. Le premier, c’est l’usage. L’usage d’applications smartphone utilisant la géolocalisation, par exemple, contribue à la popularisation des objets connectés (Runtastic pour la course à pied, la possibilité de signaler à ses amis où l’on se trouve via les réseaux sociaux...). Le second, ce sont les lancements, savamment médiatisés par les grandes marques, de nouveaux objets connectés comme le bracelet ou la montre. Cette connaissance est large et plutôt fondée : huit répondants sur dix déclarent connaître les objets connectés, et, parmi eux, la moitié nous parle d’objets reliés à Internet ou entre eux, en réseau. ■ Malgré les faibles résultats enregistrés dans le sondage, les assureurs peuvent-ils miser à l’avenir sur les objets connectés ? Nous avons testé l’appétence des Français pour des services traditionnels en assurance auto,
santé et multirisque habitation intégrant l’exploitation de données fournies par des objets connectés. Certes l’appétence mesurée ressort à un niveau limité, dans les conditions que nous avons testées. L’adoption de nouveaux usages par les clients repose sur des bénéfices clairement perçus, comme la simplification, l’optimisation du rapport qualité-prix, ou encore l’autonomisation de l’individu. La délicate question de l’exploitation des données personnelles sera ainsi mise en perspective avec ces bénéfices tangibles et pourra devenir moins sensible. La diffusion des usages des objets connectés dans d’autres secteurs facilitera aussi l’adoption dans celui des assurances. Les assureurs ont donc, selon nous, intérêt à travailler sur des offres en adoptant un mode de travail itératif (test and learn) pour trouver les bonnes formules. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE LAVAUD
stratégique en tant que tel. «Ce qui compte vraiment, ce sont les données et ce que l’on peut en faire. » Cela passe par une observation approfondie : « On ne comprendra les objets connectés que si l’on s’en approche, estime Delphine Asseraf. Et il nous faut accepter l’idée qu’on peut faire fausse piste, se tromper, recommencer, et ne trouver la bonne solution qu’à
Même son de cloche du côté de Carline Huslin : « Nous regardons avec attention tout ce qui se passe, mais ce n’est pas notre priorité. »
La preuve par l’utilité Gare, néanmoins, « au risque de désintermédiation induit par les objets connectés », prévient Antoine Ermeneux. Car l’objet connecté n’a aucune importance
la cinquième ou la sixième itération. » Le champ des possibles reste vaste, mais il pourrait être borné par une réalité terre à terre : «Nos réseaux de distribution sont-ils prêts à nous suivre ?, se demande Antoine Ermeneux. Quand on voit le faible usage professionnel qu’ils font d’Internet et des réseaux sociaux, on est tenté de rester modeste ! » Sauf si les objets connectés apportent une réelle rupture, dans la mutualisation des risques ou, plus prosaïquement, dans la gestion des sinistres. « Cela peut être un levier très puissant dans la lutte contre la fraude », assure Laurent Deganis, associé de Kurt Salmon chargé de la practice assurance. L’argument pourrait être décisif… ■ SAbINE GERMAIN AVEC ANNE LAVAUD
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diGiTAL – iNNoVATioN – sTrATÉGie
e-volution culturelle ■ Nouveaux usages, nouvelles relations clients,
banques. L’expérience client s’invite donc en mode majeur, avec l’obligation pour tous de la réinventer à tous les niveaux : souscription, gestion et fluidité du contact au quotidien. « L’évolution des habitudes et de la technologie engendre une forte modification de la façon dont le client appréhende le risque et ouvre la porte de l’assurance de demain », note Nicolas Boudinet, secrétaire général de la Maif. Ainsi, nombre d’assureurs vivent cette période comme un enjeu de pédagogie et de transparence, de simplification des produits, de fluidité dans la gestion du multicanal et dans les processus à tous les niveaux du service, depuis l’accélération des transactions à la gestion de sinistres, tous types d’assurances confondus. Enfin, le
nouveaux entrants, nouveau canal de distribution, nouvelle façon de tarifer le risque avec les objets connectés... : le digital engage sa révolution copernicienne. Elle embarque désormais l’intégralité des acteurs de l’assurance, quelle que soit la famille dans laquelle ils opèrent.
S
ollicités à l’occasion de la troisième édition de l’Observatoire de l’innovation L’Argus de l’assurance-Kurt Salmon-Opinion Way, une quinzaine de dirigeants chargés de la transformation digitale ont confié leurs ambitions et esquissé leur stratégie. Beaucoup estiment que les objets connectés seront le point d’entrée de l’assurance dans le monde numérique, quand le paiement a été celui des
digital est un enjeu de ressources humaines, puisqu’il modifie les métiers et place au centre un client qu’il s’agit de convaincre « d’utiliser l’assurance aussi bien que son iPhone », comme on dit chez Axa.
Une transformation au cœur de l’entreprise L’aventure du digital ne date pas d’aujourd’hui, et remonte bien souvent au début des années 2000. Ainsi, en une dizaine d’années, de nombreux programmes ont été déployés et menés en parallèle afin de numériser tout à la fois la relation client, l’offre, l’entreprise, les réseaux… bref, la culture d’entreprise. Un chantier majeur qui fait dire à Eddie Abécassis, directeur de la stratégie digitale de SwissLife France,
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« L’assurance est un métier qui a pu faire de l’opacité l’un des leviers de son business model par le passé. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. »
a. GiraUd/maiF
« Nous sommes entrés dans un monde digital. Les assureurs vont devoir être en mouvement. »
Nelly brossard, directrice marketing et distribution de Groupama SA
que « pour irradier toute l’entreprise, la transformation digitale doit s’accompagner d’un travail de conviction en interne, d’autant plus nécessaire dans un secteur historiquement construit en silos». Cette dimension culturelle est d’ailleurs particulièrement travaillée dans un esprit d’ouverture et peut prendre la forme de visites d’entreprises, de voyages d’étude à l’étranger, de sessions de formation… Ainsi, CNP Assurances a multiplié les conférences, études et autres publications, la Maif a poussé les feux sur la formation, tandis que chez April, les digital days et autres conférences avec Facebook s’accompagnent d’une réflexion approfondie sur le « collaborateur du futur ». De son côté, Generali a choisi un mode très collaboratif
Michel bois, directeur programmes et systèmes d’information chez CNP Assurances
dr
Nicolas boudinet, secrétaire général de la Maif
« Les objets connectés vont être les ferments de la transformation de nombreuses branches de l’assurance. »
JULien danieLmYO P/C nP
Laetitia dUart e
« La clé est la capacité de transformation des processus internes : passer du vertical à l’horizontal. Cet enjeu de transformation interne est considérable. »
Amélie Oudéa-Castera, directrice marketing, service et digital d’Axa France
pour échafauder sa stratégie digitale, en s’appuyant, entre autres, sur la jeune génération de collaborateurs à travers le reverse mentoring, qui consiste à instruire les seniors grâce au nouveau savoirfaire et savoir être des plus jeunes. Une idée exprimée différemment pas la Maif qui a préféré organiser des rencontres d’initiation digitale entre des étudiants et les cadres dirigeants, ou encore des présentations de « cahiers
de tendances » illustrant les dernières innovations digitales. Chez Axa, les métiers et le digital travaillent au quotidien grâce à la création de « relais digital » pour chaque plateau de métier. Les équipes digitales se posent ainsi en good guys à travers une culture du collectif, du partage et de l’alignement. L’objectif est d’organiser l’écoute des autres, d’informer, de déjouer les craintes autour du digital et d’instaurer un état d’esprit collaboratif. Un exercice qui peut être jugé chronophage, mais que la direction estime indispensable.
«Le digital amène à partir des besoins, avec pour objectif de créer une expérience client en rupture.»
Réinventer la relation avec le client Mais si la transformation de la culture est nécessaire, ce qui l’est davantage, tout en étant son
Carline Huslin, directrice de la transformation digitale chez Generali
corollaire, c’est l’évolution de l’expérience et de la relation client. « Aujourd’hui, nous devons concevoir nos offres en tenant plus fortement compte des exigences du client final, qui est très affûté, volatile et renseigné », estime Isabelle Moins, Chief Digital Officer d’April, tandis que Carline Huslin, directrice de la transformation digitale et de l’expérience client multicanal chez Generali, affirme que « le digital amène à partir des besoins, avec pour objectif de créer une expérience client en rupture ». Concrètement, que le client soit un particulier ou une entreprise, le Graal est l’interaction. Ainsi, Maria Modrono, directeur marketing d’Euler Hermes, pointe que « ce qui va être déterminant demain, sera la manière dont
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Le digital monopolise toutes les innovations Pas de transformation sans un regain d’innovation : c’est en tout cas le message que semble envoyer le marché de l’assurance, qui multiplie les initiatives autour du digital. Qu’il s’agisse de communication, de partenariat ou de développement de produits, le fil rouge est numérique et les ambitions 100 % digitales. Grand leitmotiv de cette
« Axa a investi 800 M€ dans le digital » ■ Retour sur la stratégie digitale menée par Axa depuis quelques mois et dont l’ampleur devrait encore s’intensifier. Quelles actions caractérisent émergents, la marque revêt une la stratégie digitale du groupe Axa ? grande importance. Et son pouvoir Pour être le premier groupe d’assud’attraction est de plus en plus décisif rance à prendre la vague du digital, sur Internet. Résultat, il va falloir offrir nous avons choisi, entre autres, de aux consommateurs une expérience créer un lab dans la Silicon Valley, qui de marque qui soit capable de contiest installé en face de Twitter dans un nuer à occuper un territoire physique espace de coworking où l’on retrouve, tout en préemptant le nouveau terripar exemple, Coca-Cola. Ce Lab a toire digital. Enfin, et l’enjeu est de quatre missions essentielles. Tout taille, parce que le monde ira en se d’abord, former tous les collabora- FRÉDÉRIC TARDY, complexifiant, notre rôle d’assureur teurs d’Axa. Nous avons commencé directeur marketing sera de délivrer de la tranquillité et de par les 250 dirigeants, qui ont béné- et distribution rassurer avec une marque forte. du groupe axa ficié de deux sessions de formation d’une semaine à San Francisco et à Quels défis Axa-il doit relever Lausanne. Ensuite, nous avons déployé le concept pour atteindre ses objectifs ? plus largement à travers des modules corporate on Dans son ensemble, le secteur de l’assurance ne line. Les autres objectifs de cet Axa Lab sont de peut envisager ce nouveau monde qu’avec une côtoyer les experts du digital et de créer des éthique parfaite concernant les données recueillies partenariats avec les leaders de la Silicon Valley, auprès des assurés. Ce n’est pas un défi, mais un et, enfin, de comprendre les tendances de fond postulat. Au rang des défis, il y a celui de la formaet de favoriser la proximité avec les start-up. tion et des compétences, et la France dispose d’une Cette stratégie digitale est une priorité pour Axa, fantastique opportunité, car les métiers de demain qui investit là quelque 800 M€. sont maîtrisés par nos compatriotes, qui sont d’ailleurs nombreux dans la Silicon Valley. Mais le défi Quel effet la révolution digitale aura-t-elle majeur est de comprendre le monde qui arrive. sur les marques, et principalement sur Axa ? Or, je crois que les entreprises qui auront survécu Le marché de l’assurance n’en est qu’au début de dans dix ans et connaîtront les plus belles réussites sa transformation au niveau mondial. Cependant, seront les sociétés traditionnelles d’aujourd’hui nous constatons déjà que dans les pays où qui auront compris et intégré le digital. l’assurance n’est pas obligatoire et dans les pays ■ PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE LAVAUD ET SYLVAIN MONNERIE PatriCK meSSina/aXa
nous allons diffuser du contenu, notre façon de nous exprimer, de retranscrire notre métier et de mettre à disposition des outils pour en faciliter la gestion quotidienne ». Ce qui est vrai pour l’assurance-crédit l’est aussi pour l’assurance. Et lorsque chez Euler Hermes, cela se traduit par l’analyse des comportements clients, une réflexion plus aboutie sur la génération de lead et le développement des interactions de vente, ou encore la mise à disposition de nouveaux outils, la recette fonctionne pour tous. Ainsi, April a entièrement revu les parcours clients et simplifié l’offre produit en 2014 et s’apprête à poursuivre ce chantier par une étude des comportements des clients sur Internet. Chez Groupama, l’interaction avec les assurés et les prospects guide la refonte de la stratégie multicanal et la numérisation des processus, tandis que chez Generali, outre l’utilisation du Net promoter score (NPS), qui permet de mesurer la satisfaction, les parcours clients ne sont pas « coconstruits », mais élaborés en utilisant la méthode Persona, bien connue des Webdesigners et des Webmarketers, qui consiste à créer une personne fictive représentant un groupe cible.
fin d’année, les objets connectés s’invitent dans tous les plans stratégiques. « Ils vont être les ferments de la transformation de nombreuses branches dans l’assurance », affirme Michel Bois, directeur programmes et systèmes d’information chez CNP Assurances. Allianz, Axa, BPCE Assurances, Generali… : tous testent des solutions connectées en santé comme en auto et MRH. Et si
les assurés ne sont pas encore prêts à communiquer les données ainsi recueillies (lire à propos du sondage Opinion Way, p. 52), la nouvelle loi du test and learn qui préside aux destinées de l’innovation autorise bien des développements au risque de bafouer le sacro-saint retour sur investissement. Ainsi, Axa annonce pour le printemps 2015 une solution de prévention des risques domestiques (incendie,
inondation, intrusion) avec objets connectés et prépare une application lifestyle permettant de gérer les carnets de santé de toute la famille, de comptabiliser les pas, etc. Chacun y va de son innovation, avec, pour certains comme BPCE Assurances, le plaisir d’être déjà salué par ses pairs à l’occasion des Argus de la gestion de sinistres pour son application Google Glass permettant d’accélérer la gestion d’un sinistre.
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Outre les objets connectés, l’autre terrain de jeu de l’innovation vient des réseaux sociaux et des nombreuses communautés animées par le copartage que favorise l’émergence du digital. Les partenariats initiés par la Maif avec Blablacar, Koolicar ou encore GuesttoGuest, tout comme ceux menés par Generali avec Deways (location auto peer to peer) ou AirBnB, démontrent l’intérêt des assureurs pour ces nouveaux modes de consommation, qui leur en apprennent beaucoup sur le digital… mais aussi sur les comportements de leurs clients-adhérents. C’est d’ailleurs pour en apprendre davantage que certains s’engageront dans les semaines à venir dans des projets de cocréation avec les assurés sur les réseaux sociaux, comme s’y apprêtent SwissLife et la Maif. Des clients aux collaborateurs, il n’y a qu’un pas. Ainsi, conformément aux changements opérés au sein même de l’organisation de l’entreprise, l’arrivée du digital provoque d’importantes vagues d’innovations au cœur des processus de collaboration interne. Le mode « projet » bouscule les silos au profit du travail en mode collaboratif, avec comme principal objectif de faciliter le time-to-market, si capital aujourd’hui. Moins cloisonnés en interne, les assureurs s’ouvrent également vers l’extérieur à travers des programmes de construction avec les clients finaux, ou encore des partenariats ou prises de participation dans des start-up innovantes leur permettant « d’ingérer » le digital pour mieux le comprendre et l’adopter. Enfin, exposées comme
« Avant de penser Big data, il convient d’abord de savoir exploiter les données internes disponibles. »
Eddie Abécassis, directeur de la stratégie digitale de SwissLife France jamais à la vox populi, toutes les sociétés traquent sur la Toile les soubresauts de leur réputation, et surveillent d’éventuelles intrusions, tout en incitant leurs clients à se protéger eux-mêmes avec de nouveaux contrats d’assurance couvrant les cyber-risques.
D’importants impacts fonctionnels Le poids des enjeux et la conviction de vivre actuellement une révolution majeure conduisent à des modifications conséquentes de nombreuses fonctions d’ordre tout à la fois commercial que marketing ou encore informatique et actuariel. Ainsi, après des investissements informatiques majeurs visant la conformité réglementaire avec Solvabilité 2 en ligne de mire, de nombreuses poches budgétaires sont désormais consacrées au digital et à la cyber-sécurité. La tendance devrait s’intensifier avec le développement du Big Data, qui semble inéluctable pour certains, comme Michel Bois qui estime que « d’ici à cinq ans, le Big Data – données et outils – permettra de faire du pricing et une gestion des risques incomparablement plus fine ». Cinq ans ne sont rien à l’échelle de l’assurance, et chacun s’attache à
préparer d’ores et déjà cette future étape des métiers de la donnée en commençant par exploiter les données internes disponibles, comme le précise Eddie Abécassis, qui affirme qu’«avant de penser Big Data, il convient d’abord de savoir exploiter les données internes disponibles, puis dans un second temps de capter les données externes ». En attendant, les services actuariat se préparent à appliquer de nouvelles techniques de tarification et d’appréciation du risque, tandis que les juristes nourrissent ces évolutions de leurs recommandations portant sur la protection des données personnelles. Pendant ce temps, sur le front commercial et marketing, la « digitalisation » fait son œuvre, avec la mise à disposition d’outils de prospection (e-mailing, gestion des campagnes marketing, scoring des leads…) et d’aide à
LeS bOnneS PiSteS de L’innOVatiOn diGitaLe ■ Les objets connectés (allianz, axa, CnP assurances, Generali...). ■ Utilisation des réseaux sociaux pour communiquer et développer la relation client. ■ Les labs (axa, bnP Paribas Cardif...). ■ Les fonds d’amorçage de start-up (axa, Generali...). ■ Acquisitions de start-up digitales (axa, maif...). ■ Partenariats avec les Gafa (Google, apple, Facebook, amazon), sans oublier twitter. ■ Partenariats recherche et/ou ressources humaines (chaire HeC big data d’axa).
la vente, principalement sous la forme d’applications pour tablettes et smartphones. Par exemple, chez Generali, on assiste au développement des outils électroniques parallèlement à une démarche de vente par univers de besoins, avec, pour les commerciaux debout, le déploiement d’une approche par animation de communauté (Web et réseaux sociaux) et de numérisation des outils (tablettes, fiches clients, outils de tarification…).
Les assureurs producteurs de contenus éditoriaux Conjointement, la communication change de support, limitant peu à peu les investissements dans les médias traditionnels au profit du hors-média (Web et médias sociaux), tout en adoptant de nouveaux territoires d’expression que sont les blogs, tels le SwissLife Digital, ou le brand content (programmes de marque). L’intrusion des assureurs sur le terrain de la création de contenus éditoriaux va de pair avec la quête de leads, la nouvelle arme digitale du commercial. Reste que le numérique questionne le rôle des réseaux physique, lesquels, de l’avis général, devront réorienter leur activité vers le conseil délivré en face à face. Un mode relationnel qui devra donc lui aussi être repensé avec les agents généraux et les courtiers. La gestion du multicanal est primordiale dans cette phase d’évolution majeure, car une bonne révolution digitale devra également se voir dans la fluidité avec laquelle l’expérience client se déroulera de l’ordinateur à l’agence, en passant par le mobile. ■ ANNE LAVAUD AVEC SYLVAIN MONNERIE (KURT SALMON)
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[MÉTIERS] Prévoyance d’entreprise – Clauses de désignation
L’exégèse des juges parisiens à propos ■ Le 16 octobre 2014, la cour d’appel de Paris a rendu une décision de première importance au regard
de la mise en œuvre de l’inconstitutionnalité des clauses de désignation prononcée depuis juin 2013.
U
n arrêt rendu le 16 octobre par la cour d’appel de Paris se prononce sur l’interprétation de la décision du Conseil constitutionnel du 13 juin 2013 – publiée au Journal officiel du 16 juin 2013 – qui a déclaré inconstitutionnel l’article L. 912-1 du code de la Sécurité sociale (CSS), balayant des décennies d’existence des clauses de désignations. La cour d’appel livre cette interprétation de manière incidente, lors du contentieux qui s’est engagé dans la branche de la pharmacie d’officine, à la suite de l’accord de branche du 8 décembre 2011 désignant le Groupe Mornay pour assurer le
Une OPPOSitiOn tranCHÉe
Laetitia dUarte
■ Pour certains, dans sa décision du 13 juin 2013,
le Conseil constitutionnel a visé le contrat d’assurance au sens strict, qui lie les entreprises avec l’organisme désigné par l’accord de branche. Cela semble être ce qui est énoncé clairement dans la décision. Pour d’autres, c’est l’accord collectif dans son ensemble qui comporte la clause de désignation. Selon les défenseurs de cette position, les Sages n’auraient pas tout à fait compris comment fonctionne un régime de prévoyance de branche en visant les contrats en cours liant les entreprises à l’organisme assureur, puisque le contrat est prénégocié par les partenaires sociaux. il n’y aurait pas de véritable contrat entre les entreprises et l’organisme assureur désigné. La première thèse emporte notre approbation, car ce qui est énoncé clairement ne doit pas donner lieu à interprétation. Ce serait une offense au Conseil que de considérer qu’il ne comprend pas comment
régime de prévoyance des cadres et assimilés. Le litige porte principalement sur les conditions qui ont entouré la désignation de l’organisme retenu à l’issu d’une procédure d’appel d’offres. Ce n’est qu’à titre subsidiaire que les parties au litige ont interrogé les magistrats sur l’application dans le temps de la décision des Sages. Les juges parisiens répondent à deux questions fondamentales qui se posent depuis la décision du 13 juin 2013 : « Peut-on contraindre les entreprises qui ont résisté à l’obligation de migrer vers l’assureur désigné ? » et « Les entreprises peuvent-elles quitter la désignation depuis le
fonctionne un accord collectif de prévoyance organisant une mutualisation au moyen de la désignation d’un unique organisme assureur auprès duquel toutes les entreprises de la branche doivent adhérer. bien au contraire, censurant une disposition pour violation de la liberté contractuelle, le Conseil vise bien, en toute logique, le lien contractuel qui lie les entreprises à l’assureur. Si, le plus souvent il n’est pas matérialisé par un contrat classique et complet tel que celui qui serait signé par une entreprise en dehors d’une obligation de branche, il n’en demeure pas moins que l’entreprise remplit un bulletin d’affiliation. C’est ce dernier qui matérialise le lien contractuel entre les deux parties au contrat, malgré la présence de l’accord de branche. en outre, la branche n’a pas la personnalité juridique permettant de « signer » un contrat d’assurance qui couvre des salariés.
16 juin 2013, c’est-à-dire la date de publication au JO de la décision du Conseil constitutionnel ? ».
La portée de l’inconstitutionnalité Pour rappel, à l’occasion de l’examen, a priori, de la loi de sécurisation de l’emploi (1), qui ajoutait simplement un alinéa nouveau à l’article L. 912-1 CSS, le Conseil constitutionnel a fait application de sa jurisprudence de 1985, « État d’urgence en Nouvelle-Calédonie », pour censurer une disposition législative ancienne. Lorsqu’une loi modifie, complète ou affecte des dispositions anciennes, le Conseil peut examiner sa conformité à la Constitution bien qu’elle ait été promulguée depuis longtemps. Les Sages ont jugé «que les dispositions de l’article L. 912-1 CSS portent à la liberté d’entreprendre et à la liberté contractuelle une atteinte disproportionnée au regard de l’objectif poursuivi de mutualisation des risques». Cette décision très commentée a été tantôt saluée, tantôt critiquée (lire encadré). L’objectif n’est pas ici de faire état des arguments de chaque camp, mais de retenir cette décision pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une déclaration d’inconstitutionnalité qui, en vertu de l’article 62 de la Constitution, n’est susceptible d’aucun recours et s’impose aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. Sur sa valeur, le professeur Jacques Ghestin explique que la décision du 13 juin 2013 consacre la valeur constitutionnelle du principe de la liberté contractuelle
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[MÉTIERS]
de l’inconstitutionnalité avec ses deux applications essentielles : la liberté de choisir son cocontractant et celle de déterminer le contenu du contrat (2). Cette décision revêt donc une portée générale importante dans le paysage de la jurisprudence constitutionnelle. En ce qui concerne l’application dans le temps, le Conseil précise: «La déclaration d’inconstitutionnalité de l’article L. 912-1 du code de la Sécurité sociale prend effet à compter de la publication de la présente décision. Elle n’est toutefois pas applicable aux contrats pris sur ce fondement, en cours lors de cette publication, et liant les entreprises à celles qui sont régies par le code des assurances, aux institutions relevant du titre III du code de la Sécurité sociale et aux mutuelles relevant du code de la mutualité. » Ce que confirme mot pour mot une décision du 18 octobre 2013 (n°2013349 QPC) rendu dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité relative à l’article L. 912-1. Les Sages la rejettent, puisqu’ils se sont déjà prononcés en juin et confirment les effets dans le temps de leur décision en visant à nouveau les contrats liant les entreprises aux organismes assureurs, et en précisant « qu’ainsi lesdits contrats ne sont pas privés de fondement légal ». Si le Conseil avait jugé nécessaire de préciser sa position, il l’aurait fait à cette occasion.
Liberté contractuelle retrouvée pour les réfractaires L’arrêt d’appel du 16 octobre relève qu’« il doit en revanche être constaté qu’en application de cette décision [Cons. const. 13 juin 2013], les pharmacies d’officine qui n’avaient pas encore, au jour de la publication de la décision du 13 juin 2013, satisfait
à l’obligation d’adhérer aux contrats types avec l’Institut de Prévoyance du Groupe Mornay prévues par les articles litigieux, ne peuvent plus y être contraintes. » Cette position apparaît comme la stricte application de la décision du Conseil constitutionnel. En l’absence de lien contractuel (d’adhésion effective) entre l’entreprise et l’organisme assureur au jour de la publication de la décision, il n’est plus possible de contraindre la première à contracter avec le deuxième, et encore moins d’enjoindre les entreprises récalcitrantes à payer rétroactivement des cotisations alors que les salariés n’auraient bénéficié d’aucune prestation. La cour d’appel de Chambéry s’est également prononcée en ce sens dans une décision du 7 janvier 2014.
Survivance des contrats en cours Les magistrats parisiens rappellent que l’article L. 932-12, alinéa 2, du code de la Sécurité sociale prévoit que la faculté de résiliation annuelle n’est pas offerte lorsque l’adhésion résulte d’une obligation prévue dans une convention de branche ou un accord professionnel ou interprofessionnel. Ils en concluent que les entreprises ayant souscrit avec l’organisme désigné ne peuvent, à compter du 16 juin 2013, se prévaloir de la décision du 13 juin pour résilier leur adhésion en application du droit de résiliation annuel de droit commun. Les juges considèrent que cela est « contraire à la clause d’application dans le temps de la décision du Conseil constitutionnel ». Bien que, de prime abord, cette position puisse paraître surprenante au regard de la réponse apportée à la
À RETENIR ■ Lorsqu’aucune
adhésion effective n’existait avant le 16 juin 2013, il est impossible de contraindre une entreprise à adhérer à l’organisme d’assurance désigné par l’accord de branche. ■ Pour les adhésions antérieures au 16 juin 2013, elles se poursuivront jusqu’à l’expiration de la désignation quinquennale.
première question ci-dessus, elle est selon nous conforme aux prescriptions édictées par le Conseil constitutionnel sur l’application dans le temps de sa décision d’inconstitutionnalité. Les censures du Conseil constitutionnel ne valent que pour l’avenir, et ce dernier n’applique jamais, sauf motif d’ordre public prédominant (par exemple, la lutte contre la corruption), ses décisions aux contrats en cours. Il en résulte que la décision du Conseil ne peut servir d’argument à la résiliation du contrat par l’une des parties. Le commentaire de la décision du 13 juin précise à ce titre que les contrats en cours demeurent jusqu’à leur expiration normale. C’est donc tout l’environnement juridique entourant les contrats valablement passés avant le 16 juin qui est préservé, ce qui comprend l’application des dispositions de l’article L.932-12, alinéa 2, (applicable en cas d’adhésion à une institution de prévoyance) qui empêche la résiliation pendant la période de validité de la désignation. Les entreprises retrouveront donc leur liberté à l’expiration de cette dernière, cinq ans au maximum après son entrée en vigueur. La position des magistrats parisiens est conforme à la lettre à la décision du Conseil constitutionnel du 13 juin 2013, réitérée le 18 octobre. La Cour de cassation sera amenée à se prononcer dans quelques mois sur ces questions. Sa position est attendue avec grand intérêt. ■ ANNA FERREIRA, AVOCAT DU PÔLE RETRAITE ET PRÉVOYANCE D’ENTREPRISE DU CAbINET FIDAL
PAGES COORDONNÉES PAR JÉRÔME SPERONI
1. Loi n° 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi. 2. J. Ghestin, « La consécration de la valeur constitutionnelle de la liberté contractuelle », JCP éd., G n° 37, 9 septembre 2013, 929.
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Protection sociale complémentaire
AVIS DE MARCHE SECTION I : POUVOIR ADJUDICATEUR I.1) Nom, adresses et point(s) de contact : Sénat, à l’attention de M. Martija Max, 15 rue de Vaugirard, F - 75291 Paris cedex 06, Tél : +33 142342560, Email : secretariat-rhf@senat.fr Adresse(s) internet : Adresse générale du pouvoir d’adjudicateur : http://www.senat.fr Adresse du profil d’acheteur (URL) : https://senat.achatpublic.com/sdm/ent/gen/index.jsp Adresse auprès de laquelle des informations complémentaires peuvent être obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s) Adresse auprès de laquelle le cahier des charges et les documents complémentaires (y compris des documents relatifs à un dialogue compétitif et un système d’acquisition dynamique) peuvent être obtenus : Sénat, Contact : Direction des Ressources humaines et de la For-
mation, à l’attention de M. Martija Max, 15 rue de Vaugirard, F - 75291 Paris cedex 06, Tél : +33 1 42 34 25 60, Email : secretariat-rhf@senat.fr, URL : https://senat.achatpublic.com/sdm/ent/gen/ent_ detail.do?PCSLID=CSL_2014_KnWPJ2cRVo Adresse à laquelle les offres ou demandes de participation doivent être envoyées : Point(s) de contact susmentionné(s) I.2) Type de pouvoir adjudicateur : Autre I.3) Activité principale : Autre : Assemblée parlementaire. I.4) Attribution de marché pour le compte d’autres pouvoirs adjudicateurs : Le pouvoir adjudicateur agit pour le compte d’autres pouvoirs adjudicateurs : non SECTION II : OBJET DU MARCHE II.1) Description II.1.1) Intitulé attribué au marché par le pouvoir adjudicateur : Protection sociale complémentaire II.1.2) Type de marché et lieu d’exécution, de livraison ou de prestation : Services. Catégorie de services no 6a : Services financiers : a) services d’assurances. Lieu principal de prestation : Sénat, 75006 Paris Code NUTS : FR101 II.1.3) L’avis implique : II.1.4) Informations sur l’accord-cadre : II.1.5) Description succincte du marché ou de l’achat / des achats : Conventions de participation au financement de la protection sociale complémentaire des personnels contractuels de droit public du Sénat. II.1.6) Classification CPV (Vocabulaire Commun pour les marchés publics) : 66510000 II.1.7) Marché couvert par l’accord sur les marchés publics (AMP) : Non II.1.8) Division en lots : Oui Il est possible de soumettre des offres pour : un ou plusieurs lots II.1.9) Des variantes seront prises en considération : Oui II.2) Quantité ou étendue du marché II.2.1) Quantité ou étendue globale : II.2.2) Informations sur les options Options : Oui II.2.3) Reconduction II.3) Durée du marché ou délai d’exécution Informations sur les lots Lot Nº1 Intitulé : Convention de participation concernant le risque "santé" 1) Description succincte : Le lot nº 1 a pour objet la conclusion d’une convention de participation pour la mise en place d’un régime d’indemnisation complémentaire aux prestations versées par le régime de base de la sécurité sociale, destiné aux personnels contractuels de droit public employés par l’administration du Sénat ainsi qu’à leurs ayants droit, lorsqu’ils sont amenés à engager des frais de santé (risque "santé"). 2) Classification CPV : 66510000 3) Quantité ou étendue : Population concernée estimée à 70 personnes. 4) Indications quant à une autre durée du marché ou une autre date de commencement / d’achèvement : date à compter du 01 juin 2015 jusqu’au 31 mai 2022 5) Informations complémentaires sur les lots Lot Nº2 Intitulé : Convention de participation concernant le risque "prévoyance" 1) Description succincte : Le lot nº 2 a pour objet la conclusion d’une convention de participation pour la mise en place d’un régime de protection sociale complémentaire, à adhésion individuelle et
facultative, concernant le risque "prévoyance" (risque d’invalidité et risque de décès et d’invalidité absolue et définitive) des personnels contractuels de droit public employés par l’administration du Sénat. 2) Classification CPV : 66510000 3) Quantité ou étendue : Population concernée estimée à 70 personnes. 4) Indications quant à une autre durée du marché ou une autre date de commencement / d’achèvement : date à compter du 01 avril 2015 jusqu’au 31 mars 2022 5) Informations complémentaires sur les lots SECTION III : RENSEIGNEMENTS D’ORDRE JURIDIQUE, ECONOMIQUE, FINANCIER ET TECHNIQUE III.1) Conditions relatives au contrat III.1.1) Cautionnement et garanties exigés : III.1.2) Modalités essentielles de financement et de paiement et/ou références aux textes qui les réglementent : Modalités essentielles de financement : paiement sur le budget du Sénat. Mode de règlement : le mode de règlement choisi par le Sénat est le virement. Les cotisations des personnels concernés seront prélevées par le Sénat et versées à l’organisme assureur. III.1.3) Forme juridique que devra revêtir le groupement d’opérateurs économiques attributaire du marché : S’il y a constitution d’entreprises en groupement, le Sénat pourra exiger qu’il soit solidaire ou conjoint avec mandataire solidaire. III.1.4) L’exécution du marché est soumise à d’autres conditions particulières : III.2) Conditions de participation III.2.1) Situation propre des opérateurs économiques, y compris exigences relatives à l’inscription au registre du commerce ou de la profession : Renseignements et formalités nécessaires pour évaluer si ces exigences sont remplies : Peuvent présenter une offre, dans le cadre de la présente consultation, les organismes suivants : - les mutuelles et unions de mutuelle relevant du livre II du code de la mutualité ; - les institutions de prévoyance relevant du titre III du livre IX du code de la sécurité sociale ; - les entreprises d’assurance mentionnées à l’article L. 310-2 du code des assurances. III.2.2) Capacité économique et financière Renseignements et formalités nécessaires pour évaluer si ces exigences sont remplies : - la lettre de candidature (formulaire DC1), datée et signée, ou documents équivalents. En cas de candidatures groupées, une seule lettre de candidature sera établie pour l’ensemble du groupement ; elle sera renseignée et signée par tous les membres du groupement et désignera un mandataire ; - la déclaration du candidat (formulaire DC2) ou documents équivalents. Au cas où le candidat fournirait des documents équivalents, ces documents devront impérativement comprendre : - une déclaration concernant le chiffre d’affaires global et le chiffre d’affaires concernant les risques « santé » et « prévoyance » objets de la consultation, réalisés au cours des trois derniers exercices disponibles, si elle ne figure pas dans le DC2 ; - une déclaration indiquant les effectifs moyens annuels du candidat et l’importance du personnel d’encadrement pour chacune des trois dernières années, si elle ne figure pas dans le DC2. III.2.3) Capacité technique Renseignements et formalités nécessaires pour évaluer si ces exigences sont remplies : - une présentation d’une liste des principaux services en matière de risques « santé » et « prévoyance » effectués au cours des trois dernières années, no-
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[appels d’offres & avis d’attribution] tamment auprès d’employeurs du secteur public, indiquant le montant, le nombre d’adhérents, la date et le destinataire. Les prestations de services sont prouvées par des attestations du destinataire ou, à défaut, par une déclaration de l’opérateur économique ; - la déclaration sur l’honneur, dûment datée et signée, prévue par le code des marchés publics (modèle joint en annexe 1 du règlement de la consultation), si elle ne figure pas dans le DC1 ; - au titre des garanties prudentielles : le montant des fonds propres, la marge de solvabilité, l’agrément délivré par l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution. III.2.4) Marchés réservés : III.3) Conditions propres aux marchés de services III.3.1) La prestation est réservée à une profession particulière : III.3.2) Les personnes morales sont tenues d’indiquer les noms et qualifications professionnelles des membres du personnel chargés de la prestation : SECTION IV : PROCEDURE IV.1) Type de procédure IV.1.1) Type de procédure : Ouverte IV.1.2) Limites concernant le nombre d’opérateurs invités à soumissionner ou à participer : IV.1.3) Réduction du nombre d’opérateurs durant la négociation ou le dialogue : IV.2) Critères d’attribution IV.2.1) Critères d’attribution : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges, dans l’invitation à soumissionner ou à négocier ou encore dans le document descriptif. IV.2.2) Une enchère électronique sera effectuée : IV.3) Renseignements d’ordre administratif IV.3.1) Numéro de référence attribué au dossier par le pouvoir adjudicateur : DRHF-Prévoyance-Santé-2015 IV.3.2) Publication(s) antérieure(s) concernant le même marché : Non IV.3.3) Conditions d’obtention du cahier des charges et des documents complémentaires ou du document descriptif IV.3.4) Date limite de réception des offres ou des demandes de participation : 19/01/2015 à 12 h 00 IV.3.5) Date d’envoi des invitations à soumissionner ou à participer aux candidats sélectionnés IV.3.6) Langue(s) pouvant être utilisée(s) dans l’offre ou la demande de participation : Français. IV.3.7) Délai minimal pendant lequel le soumissionnaire est tenu de maintenir son offre Durée en jours : 90 (à compter de la date limite de réception des offres) IV.3.8) Modalités d’ouverture des offres SECTION VI : RENSEIGNEMENTS COMPLEMENTAIRES VI.1) Il s’agit d’un marché à caractère périodique : VI.2) Le marché s’inscrit dans un projet/programme financé par des fonds communautaires : VI.3) Autres informations : Un exemplaire du dossier de consultation est remis gratuitement à chaque candidat qui en fait la demande. Il fera son affaire des tirages supplémentaires qui seraient nécessaires à son étude. Le dossier peut également être téléchargé à l’adresse https://senat.achatpublic.com/. L’option consiste en la prolongation, pour des motifs d’intérêt général, des conventions pour une durée ne pouvant excéder un an.
VI.4) Procédures de recours VI.4.1) Instance chargée des procédures de recours : Tribunal administratif de Paris, 7 rue de Jouy, 75181 Paris cedex 04, Tél : +33 1 44 59 44 00. Fax : +33 1 44 59 46 46 VI.4.2) Introduction des recours VI.4.3) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l’introduction des recours : Greffe du Tribunal administratif de Paris, 7 rue de Jouy, 75181 Paris cedex 04, Tél : +33 1 44 59 44 00, Fax : +33 1 44 59 46 46 VI.5) Date d’envoi du présent avis : 02 décembre 2014
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SEINE-SAINT-DENIS AO-1450-1285
AULNAY SOUS BOIS
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Contrats d’assurances
AVIS D’APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE Maître d’ouvrage : OPH d’Aulnay-sous-Bois, 72 rue Camille-Pelletan, B.P. 74, 93602 Aulnaysous-Bois, Tél. : 01 48 19 86 40, Fax : 01 48 19 86 41. Le pouvoir adjudicateur : Madame Zohra HAKIMI, Directrice Générale Déléguée. L’OPH d’Aulnay-sous-Bois organise une consultation pour la conclusion de différents contrats d’assurances : - Assurance du patrimoine de l’Office, - Assurance responsabilité civile de l’entreprise, - Assurance responsabilité civile des mandataires, - Assurance protection juridique, - Assurance flotte automobiles. Ce marché est décomposé en 3 lots : • Lot 1 :
- Poste 1 : Assurance du patrimoine de l’Office - Poste 2 : Assurance responsabilité civile de l’entreprise • Lot 2 : - Poste 1 : Assurance responsabilité civile des mandataires - Poste 2 : Assurance protection juridique statutaire • Lot 3 : Assurance flotte automobiles. A titre indicatif, l’OPH est propiétaire d’un patrimoine constitué de : - 2 736 logements (soit 248 636,69 m2) répartis dans 82 immeubles construits entre 1955 et 2013 (dont 63 pavillons), - de 11 commerces, - de 901 emplacements (Box aériens : 205 / box souterrains : 57 / places aériennes : 234 / places souterraines : 405) et divers dépendances et annexes. Ce patrimoine est réparti entre la commune d’Aulnay-sous-Bois suivante et la ville Blanc Mesnil (3 logements). L’OPH d’Aulnay-sous-Bois est administré par un conseil d’administration composé de 23 membres, il emploie à ce jour 61 agents. L’OPH possède en outre une flotte de 10 véhicules dont 4 véhicules de tourisme et 6 véhicules utilitaires. Le DCE est consultable et téléchargeable gratuitement sur notre site : www.marches-oph-aulnay.com. Le dossier de consultation des entreprises est consultable gratuitement sur notre site : www.marches-oph-aulnay.com ou sur http://oph.aulnay.synapse-entreprises.com. Pour tout renseignement relatif à l’usage de la plate-forme, les entreprises peuvent s’adresser à l’équipe support de Synapse Entreprises : www.synapse-entreprises.com Tél. : 01 72 33 90 70 ou info@synapse-entreprises.com. Le DCE pourra être retiré après en avoir exprimé la demande par écrit (courrier, fax) ou e-mail à l’adresse suivante : s.tatoue@oph-aulnay.org ou marche.public@ophlm-aulnay.org La date limite de réception des offres est fixée au : Vendredi 23 janvier 2015.
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[portrait] ■ À la tête d’un des plus gros cabinets du réseau
Axa Prévoyance Patrimoine, cet entrepreneur affiche une belle réussite, non programmée...
Marc Esposito
Fondateur et cogérant de Protection financière
dr
Le rêve américain SON PARCOURS
C
’est certain, Marc Esposito n’entre pas dans la catégorie des personnes qui aiment se mettre en avant, qui adorent parler d’elles. Le cogérant de la SARL Protection financière n’a pas hésité à convier ses cinq associés lors de notre entretien ! « Nous avons la banane lorsque nous nous voyons », justifie cet agent général Axa Prévoyance et Patrimoine. « Passionné, enthousiaste, Marc Esposito est avant tout animé par l’amitié et la fidélité », résume son amie Charlotte Bonnel-Vincent, attachée de presse. Les deux se connaissent depuis l’adolescence: «Nous avons partagé des moments quand nous étions en âge de sortir, même passion pour la fête et les amis!»
Enfant des quartiers Nord de Marseille Aujourd’hui à la tête d’une structure qui compte six associés (1) et sept salariés, Marc Esposito n’a toujours pas la grosse tête : « Je me sens aussi à l’aise dans les cités des quartiers Nord, à Marseille, d’où je suis originaire, que dans nos nouveaux locaux haut de gamme, au cœur du triangle d’or de la cité phocéenne. »
Il est vrai que son parcours est atypique. C’est avec beaucoup d’humour et sans doute un peu de romance qu’il retrace sa carrière professionnelle. À ses débuts, il est saxophoniste le soir et, le jour, il dirige une entreprise spécialisée dans l’affichage publicitaire dans les parkings d’Aix-Marseille. Tout bascule lors de la rencontre avec sa future femme. « Elle est issue d’une famille bourgeoise. Je me suis dit qu’il était temps de changer de fusil d’épaule pour lui offrir un cadre de vie agréable avec une maison et une piscine. » Lorsqu’il tombe sur une annonce d’Axa Prévoyance et Patrimoine, Marc Esposito n’hésite pas à répondre. « Contre toute attente, ils ont accepté de tenter l’expérience avec moi, un jeune de 28 ans qui ne connaissait rien du métier et qui habitait dans une région qui ne fonctionnait pas. En 1994, nous devions être deux à ce poste dans le Sud. Et 90 % du réseau était parisien. » Le défi ne lui fait pas peur, au contraire. « J’ai commencé de zéro et le rêve américain est arrivé. » En insistant un peu, il évoque tout de même l’envers du décor : « J’ai fait une croix sur ma vie
■ Son âge 48 ans
Sa formation Faculté de sciences économiques (Aix-en-Provence), École de commerce (Marseille)
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Sa fonction Fondateur et cogérant de la SARL Protection Financière
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sociale pendant quatre ans. Je travaillais dix à douze heures par jour, mais également le week-end. C’est bien simple, ma femme était persuadée que je la trompais ! »
Le rendez-vous café du matin Vingt ans plus tard, la structure, qui s’est étoffée avec l’arrivée de nouveaux associés, recense 5 500 clients. « Pour notre organisation, nous nous sommes inspiré des cabinets d’avocats d’affaires. Nous avons les mêmes bases, mais chacun a sa spécialité. À six, on se développe plus vite qu’à six fois un. » Sa spécialité à lui, c’est l’assurance de personnes, la protection sociale, le risque financier. « Il y a une vraie plus-value humaine, de vrais services à offrir aux clients sur ce créneau. Je propose une approche patrimoniale globale. » Marc Espositio n’hésite pas à travailler en équipe sur les dossiers qui le nécessitent. « Je m’enrichis
continuellement de l’expérience de mes cinq associés. Tous les matins, nous nous retrouvons, nous nous écoutons autour d’un café. » Face à ses clients il reste franc, sans se départir de son humour. « Je conseille à certains de ne pas aller sur les valeurs mobilières au risque qu’ils perdent leur culotte. Et s’ils insistent, je suis très clair avec eux : qu’ils ne comptent pas faire de moi un bouc émissaire en cas de perte d’argent. » À 48 ans, Marc Esposito a déjà un beau parcours professionnel derrière lui. De quoi se dégager quelques moments en famille pour profiter de sa maison et… de sa piscine. ■ CAROLINE DUPUY 1. Jérôme barthélemy, Florian belin, antoine Parent, Grégoire trévisiol et Cédric Vernet.
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