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Ré Avenir, association très chargée en énergie

Le 2 3 mai dernier, Ré Avenir

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tenait une AG annuelle témoignant de ses multiples engagements en faveur d’une Ile de Ré durable.

Elle a grandi et gagné en maturité. Aujourd’hui riche de 150 adhérents et plus de 600 sympathisants, écoutée des pouvoirs publics insulaires, participante active au Comité Consultatif Citoyen et décidée à faire bouger les lignes quitte à faire grincer des dents avec des positions tranchées, Ré Avenir plaide pour une « Ile de Ré exemplaire », selon les mots de sa Présidente Isabelle Vétois.

De l’éolien en mer à la crise énergétique

Le premier a provoqué nombre de réactions et fait couler beaucoup d’encre et la seconde a grevé les budgets des ménages français. L’Energie, grand sujet pour Ré Avenir qui s’est pleinement investie dans les débats sur le projet d’éolien offshore au large d’Oléron, acté par l’Etat rappelons-le. « Un nouveau débat public est à venir avec les études d’impact », précise Isabelle Vétois, ajoutant que le nom du lauréat choisi pour mener le projet à terme sera bientôt connu.

A l’automne 2022, place à une campagne de sobriété énergétique et l’association a œuvré pour la signature de la charte RTE et la promotion d’Eco-Watt auprès des Maires de l’île. Quant à son évènement annuel, il avait pour thème mix-énergétique et bilan carbone sur fond de dérèglement climatique, et s’est élargi cette année à des animations pour enfants, enrichissant le programme de conférences et projections de films.

Favoriser le Solaire

C’est l’un des sujets cette année, autour de « la procédure de modification simplifiée du PLUi engagée par la CdC, qui devrait supprimer la contrainte d’encastrement des panneaux solaires », explique Philippe Chatin. Mais Ré Avenir souhaite aller plus loin, préconisant plus de souplesse sur les règles de visibilité depuis l’espace public ou encore sur les zones situées en dehors des cœurs de village. Rappelons que les panneaux solaires n’ont jusqu’à présent pas reçu l’assentiment de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) sur nombre de demandes inscrites aux permis de construire. « Avec 2 300 heures d’ensoleillement annuel (à l’identique de Toulon), le solaire a pourtant toute sa place ici », souligne Isabelle Vétois.

Focus sur la rénovation énergétique

Elle sera au centre de l’évènement annuel de l’association le 7 octobre prochain. Bonne pour la planète et notre porte-monnaie, la rénovation énergétique des bâtiments et leur isolation est un levier important en matière de gestion des énergies et de réduction des gaz à effet de serre. Le public sera donc convié au BoisPlage à un véritable « Forum Energie & Habitat » réunissant artisans et institutionnels. Un temps fort qui sera complété par conférences et ateliers divers.

Sur le Schéma Directeur Cyclable

Objet d’un énorme travail et d’un atelier dédié au Comité Consultatif Citoyen, le SDC définit sept priorités se déclinant en vingt-huit actions visant à améliorer le réseau cyclable existant et à favoriser le vélo du quotidien par la création d’itinéraires directs. Là encore, Ré Avenir (qui a participé à son élaboration) souhaiterait aller plus loin et va jusqu’à quelques préconisations que certains jugeront radicales, comme l’expérimentation de rond-point à la hollandaise ou encore la priorité laissée au vélo aux intersections entre voies communales et départementales.

Saluant le travail accompli, Isabelle Vétois souligne néanmoins un « manque de clarté sur ce qu’on emprunte comme voies ». « Voies vertes ou pistes cyclables, Il faut définir sur quoi on roule », nous explique-t-elle, soulignant que l’approche n’est pas celle d’une « mentalité vélo ». « Aujourd’hui, il y a un code de la route Vélo et il faut devenir professionnel sur le sujet », estime la Présidente de Ré Avenir.

Sur les tarifs du pont Profitant de la perspective d’automatisation totale du pont et de la mise à plat des tarifs, l’association s’invite dans le débat et préconise une prise en compte environnementale. « C’est une opportunité de programmer avec plus de transparence », explique Isabelle Vétois nous rappelant que « l’enjeu est un tarif pour les Rochelais et habitants de la CdA en basse saison, compensé par un allongement du tarif de haute saison ». « Pourquoi ne pas inclure un tarif lié à la pollution environnementale, comme par exemple un privilège pour les voitures électriques ou encore la création d’un Pass Vert, type vignette Crit’Air pour immobiliser les voitures et permettant leur contrôle ? ».

L’association préconise également un tarif pour résidents permanents : « il y a une logique de participation à ce qui est une écotaxe donc une taxe environnementale », estime Isabelle Vétois. Voilà qui risque de soulever des commentaires…

Laissons la conclusion de l’AG à l’assistance. « Il faut aussi penser à ceux qui travaillent », remarque la Conseillère départementale Véronique Richez-Lerouge en référence à la volonté tout vélo et estimant que « si on veut une économie quatre saisons, il ne faut pas condamner la voiture ».

« Le comble c’est que des gens viennent ici en voiture faire du vélo », ajoute-t-elle. Pour Patrice Raffarin, c’est clair, « il n’y aura pas une solution mais un bouquet de solutions ». Enfin, soulignons cette remarque d’une résidente permanente, rappelant les comportements parfois insensés de nombreux cyclistes. Et oui, c’est un fait, quoi qu’il en soit, il s’agit aussi de savoir-vivre et de civisme pour une sereine cohabitation…

Pauline Leriche Rouard

Projection

Ré-Avenir organise une projection du documentaire de Cyrille Galais : “Des voix dans le vent”, en présence du réalisateur, le 26 juin à 20h, salle Vauban à Saint Martin. Celui-ci porte sur le débat public autour du projet éolien en mer, organisé par la Commission Nationale du débat Public. Lire notre article : www.realahune.fr/ deux-documentaires-sur-lecole-buissonniere-et-le-debat-eolien/

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